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Les dangers d'une science conscience ont été dénoncés à l'aube même de la science

sans
moderne et le besoin d'une « éthique de la recherche » n'a donc rien de radicalement neuf. Cette
préoccupation est cependant demeurée marginale tant qu'ont prévalu la confiance dans la raison
humaine et la foi dans les vertus du progrès scientifique et technique. L'optimisme scientiste ne
laissait alors guère de place au doute ou aux interrogations, facilement mises sur le compte de
'obscurantisme. Il a fallu les grands drames du XXe siècle, ses techniques de massacres de masse et
ses entreprises de négation de r'homme au nom de la Science, pour que cette dernière soit à
nouveau saisie comme question, et non pas comme réponse à toutes les questions.

Ce questionnement s'est principalement développé dans le domaine des sciences de la


nature. Les ressources meurtrières de la physique et de la chimie moderne, tout comme les
dérives
la science.
de la maîtrise du vivant par la biologie, ont rendu sa légitimité à une pensée critique sur
Souvent introduite par des chercheurs éminents (tel Einstein en matière
de physique nucléaire),
recherche scientifique a conduit à ce qu'il
cette mise en question des méthodes et des objectifs de la
est convenu d'appeler aujourd'hui l'éthique
de la recherche, c'est-à-dire à un ensemble de règles
la
de soumettre l'activité scientifique au respect de valeurs jugées plus hautes que
ayant pour objet
chercheur. Cet ensemble est formé de lois propres à l'éthique (par exemple en France les
liberté du
mais aussi d'institutions spécialisées (tel le Comité national
lois bioéthiques adoptées en 1994),
recherche biomédicale),
les comités consultatifs de protection des personnes dans la
d'Ethique, ou

l'Homme et de la société (2001)


Dans Pour une politique des sciences de

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