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Chapitre 2 

: L’éthique et déontologie appliquées


Les domaines d’application de l’éthique et de la déontologie
Comme toutes les sciences, l’éthique est une discipline philosophique, qui règle le comportement de
l’homme dans la société. Un domaine complexe qui comprend différents champs qui ne saurait être
réductible à une seule approche. L’éthique se subdivise en plusieurs branches que l’on essayera
d’aborder. Elle trouve son articulation dans divers champs d’action qui sont selon J. C. Billier (2010, p. 9) :
L’éthique normative, c’est-à-dire l’éthique en tant qu’elle propose des normes, qui, par définition,
prescrivent, ce qui est « bien » ou « mal », « ce qu’il faut faire » et « ce qu’il ne faut pas faire » ...
La méta-éthique qui est à l’éthique normative ce que l’épistémologie est aux sciences : elle est l’étude des
concepts, des jugements et des raisonnements moraux.
En clair, l’éthique est un univers pluriel. L’éthique normative et la méta-éthique appartiennent à la
philosophie et s’intéressent aux fondements de la morale. On les regroupe dans la philosophie morale.
L’éthique appliquée, troisième domaine de l’éthique est celui de l’éthique pratique. Il s’agit là concrètement
des questions spécifiques posées aux éthiques normatives par des domaines particuliers de la vie morale :
l’éthique médicale, la bioéthique, l’éthique sexuelle, l’éthique des affaires, l’éthique militaire, etc. Il s’agit
donc de penser alors la relation spéciale qu’entretient une profession ou une pratique avec les éthiques
normatives.
1. L’éthique dans tous les domaines de la vie
L’éthique est plus qu’une nécessité dans les différents domaines de la vie quotidienne de l’Homme ; Celui-
ci étant submergé par une technicité qui le dépasse, par l’immersion totale dans Internet et ses addictions
possibles, ou encore par l’avidité qui semble régir le monde des affaires. L’éthique est au cœur de l’action
publique pour le bien-être de l’Homme, pour son respecter, pour qu’il ne disparaisse pas.
1.1. L’éthique et la vie
L’éthique et respect de la vie
La vie est sacrée et mérite d’être respectée, avant et après, pour la préservation de la dignité humaine 1.
Mais les questions de naissance, de sexualité et de mort font débat dans nos sociétés actuelles, altérant
cette dignité humaine au point de banaliser des valeurs concourant à pérenniser la vie. Entre autre les cas
de :

1
La dignité humaine, affirme le grand rabbin Korsia, elle est pleine et entière du début de la vie - et sans doute même un peu
avant- jusqu'à la fin -et même un peu après puisqu'on respecte le corps du mort.
 Fécondation in vitro qui implique les mères porteuses ou la GPA (gestation par autrui) ; l’IVG qui
autorise les parents à décider de mener à terme ou non une grossesse ;
 L’homosexualité, la zoophilie ou la pédophilie qui sont des formes de sexualité déshonorantes pour
la dignité humaine, mais presque banalisées, à la mode dans la société actuelle.
 L’euthanasie qui donne à l’homme de décider de mettre fin à une vie qu’il juge inutile.
L’éthique et respect de la vie privée
La vie privée est intime, individuelle. La mondialisation avec les réseaux sociaux et les données
personnelles des individus disponibles sur la toile, n’impliquent pas de s’en servir à d’autres fins :
surveillance, espionnage, diffamation.
1.2. L’éthique professionnelle2
1.2.1. La bioéthique : éthique et sciences
Les progrès dans le domaine des sciences de la vie ont doté les êtres humains d’un nouveau pouvoir pour
améliorer la santé et contrôler les mécanismes de développement de toutes les espèces vivantes :
recherche des cellules souches, les tests génétiques, le clonage, etc. Les interrogations concernant les
implications sociales, culturelles, légales et morales de ces progrès ont mené à l’une des discussions les
plus significatives du siècle passé. Un nouveau mot a été créé pour envelopper toutes les problématiques
résultant de cette discussion : bioéthique.
Le programme de bioéthique de l’UNESCO a été créé en 1993. Il s'inscrit dans le programme plus large
sur L’éthique des sciences et des technologies 3.
En effet, si la bioéthique couvre de nos jours les questions d’éthique médicale, son originalité est d’aller
bien au-delà de la déontologie propre aux diverses pratiques professionnelles concernées. Elle implique
une réflexion sur les évolutions de la société, voire les équilibres mondiaux, induits par les développements
scientifiques et technologiques. A la question déjà difficile posée par les sciences du vivant - Jusqu’où ira-t-
on ? -, il faut ajouter d’autres interrogations qui ont trait aux liens entre éthique, science et liberté.
Pour traiter des questions d’éthique posées par la médecine, les sciences de la vie et les technologies qui
leur sont associées, appliquées aux êtres humains, la Déclaration, ainsi qu’il ressort de son titre, ancre les
principes qu’elle consacre dans les règles régissant le respect de la dignité humaine, des droits de
l’homme et des libertés fondamentales. En inscrivant la bioéthique dans le droit international des droits de

2
Éthique et armée, l’Éthique dans le monde des affaires,
3
Lire la Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme.
l’homme et en assurant le respect de la vie des êtres humains, la Déclaration reconnaît l’interdépendance
qui existe entre l’éthique et les droits de l’homme dans le domaine spécifique de la bioéthique.
1.2.2. L’info éthique : éthique de l’information et médias
Depuis 2001, le PIPT de l’Unesco œuvre pour six domaines pour offrir une plateforme permettant aux
acteurs des sociétés du savoir, de participer aux débats sur les politiques et les directives d'action en
matière d'accès à l'information et au savoir. Le programme s’articule autour de six domaines : L'information
au service du développement ; La formation à la maîtrise de l'information, La préservation de l'information,
L'accès à l'information, l'infoéthique, le multilinguisme.
L’éthique de l'information est fondée sur les principes relatifs à la Déclaration universelle des droits de
l'homme. Elle englobe les aspects éthiques, juridiques et sociétaux des applications des TIC et s’inspire de
la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ils comprennent le droit à la liberté d'expression, l'accès
universel à l'information, le droit à l'éducation, le droit à la vie privée et le droit de participer à la vie
culturelle. L’Unesco encourage tant les fournisseurs que les usagers de l’information à adhérer aux
principes et valeurs éthiques, tels que l’honnêteté, la sincérité, la véracité, la loyauté, la fiabilité et l’équité,
la justice, l’indépendance, l’exactitude ; La création et l’édification des sociétés du savoir à dimension
humaine, inclusive et privilégiant le développement.
L’une des questions éthiques les plus épineuses est celle de l’inégalité d’accès à ces technologies suivant
les pays, et entre les communautés urbaines et rurales au sein d’un même pays. Les effets positifs d’un
monde connecté vont de pair avec les dangers d’une utilisation abusive et à mauvais escient. Certains
pays mettent déjà sur pied des mécanismes pour protéger leurs citoyens contre ces risques, et assurer par
exemple la sécurité des enfants sur l’Internet, mais de gros efforts seront à l’évidence encore nécessaires
pour faire face aux incidences éthiques de la société de l’information. En collaboration avec ses institutions
partenaires, c’est ce à quoi s’emploie le PIPT.
Pour ce programme entre autre, l’information au service du développement mise sur la valeur de
l’information pour résoudre les problèmes de développement.
L’éthique de l’information est d’autant plus importante pour les médias classiques que les nouveaux
médias. Dans un monde qui va très vite, le journaliste qui collecte l’information pour un certain public, doit
avoir le courage de vérifier ses sources, de prendre du recul, le temps de s'assurer de ce qu'il dit ou écrit.
Une immense responsabilité individuelle qui lui incombe.
2. Les domaines d’application de la déontologie
2.1. La déontologie dans tous les corps de métier
La déontologie est synonyme de morale professionnelle, impliquant le respect par les membres d'un corps
d'un ensemble de règles de conduite, reposant sur une axiologie (une philosophie des valeurs) de la
profession.
En rappel, la déontologie (du grec deon -ontos, ce qu'il faut faire, et logos, discours) est la science morale
qui traite des devoirs à remplir.
Le terme déontologie professionnelle fait référence à l’ensemble de principes et règles éthiques (Code de
déontologie) qui gèrent et guident une activité professionnelle. Ces normes, sont celles qui déterminent les
devoirs minimums exigibles par les professionnels dans l’accomplissement de leur activité.
De nos jours, pratiquement toutes les professions ont développé leurs propres codes et, dans ce sens, on
peut parler de déontologie professionnelle journalistique, régie par la charte de Munich, de déontologie
professionnelle médicale du Serment d'Hippocrate, de déontologie professionnelle des avocats, etc.
Un code de déontologie régit le mode d'exercice d'une profession (déontologie professionnelle) ou d'une
activité dans le but de respecter une éthique. C'est un ensemble de droits et devoirs qui régissent une
profession, la conduite de ceux qui l'exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public.
La déontologie n’est pas toujours codifiée. Certaines professions ou du moins la majorité des
professionnels se sont accordés sur des principes de déontologie de leur profession.
On peut retrouver un certain nombre de principes communs dans les différentes professions qui possèdent
une déontologie écrite. Les règles de déontologie s’articulent généralement autour des devoirs du
professionnel, des devoirs envers les publics (patients ou clients), les devoirs envers ses confrères et
l’exercice de la profession.
Dans les devoirs du professionnel, on peut retrouver dans toutes les déontologies existantes le respect
d’une moralité et d’une probité par les professionnels du corps, le secret professionnel, l’indépendance
professionnelle, une non-discrimination, etc.
Dans les devoirs envers les patients ou les clients, le professionnel s’attardera sur la qualité de sa
prestation, l’information du patient ou du client, l’accord de ce dernier dans la démarche à poursuivre, etc.
Quant aux devoirs envers les confrères, le professionnel aura des relations de confraternité avec ses
confrères, il ne devra pas détourner de clientèle, il pourra faire appel à un consultant ou un autre
spécialiste, il respectera les principes du remplacement, etc.
La déontologie est avant toute chose le rappel de règles de vie, des règles qui sont suffisamment
générales pour qu’elles puissent s’appliquer à tous.
Enfreindre les règles de déontologie, c’est s’exposer à des sanctions de l’ordre judiciaire mais aussi à des
sanctions disciplinaires qui sont prononcées par ses pairs.
Quelques professions n’ont pas de déontologie « clairement » établie car il y a des problématiques liées à
sa codification, au droit communautaire…
2.2. Liste de professions dotées d’un code de déontologie
Médecins, Dentistes, Biologiste médical, Infirmiers, Experts comptables, Enseignants, Journalistes,
Archivistes, Avocats, Huissiers de justice, Notaires, tout y passe.

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