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I.

INTRODUCTION
Motto: «Par sa nature, l'homme n'est pas assez bon pour les
exigences de la vie moderne "
(Konrad Lorenz)

La science moderne a atteint les plus hauts sommets de l'ingénierie, de la découverte et


de l'utilisation des processus et des structures les plus intimes de la vie.
La BIOÉTHIQUE est en fait une accumulation de dilemmes qui partent de la
fragmentation de la réalité à travers les principes biologiques, médicaux, juridiques et
éthiques.
Le siècle dernier a vu des découvertes étonnantes qui ont révolutionné la science et ont
été récompensées par de nombreux prix Nobel: la transplantation d'organes, de tissus, les
manipulations génétiques, la survie différenciée des cellules, l'évolution du concept de la
mort. Ce dernier aspect, de la mort et de son diagnostic scientifique est un impératif, surtout
maintenant dans l'ère des transplantations uniques d'organes.
Les états limites de vie / mort obligent ainsi à un diagnostic réel de la mort.
En outre, la bioéthique cherche à empêcher la création d'une fausse image du médecin,
celle de “décideur” absolu sur la vie et la mort du patient, en mettant davantage l'accent sur le
respect de la qualité de la vie (la dignité humaine remplace la liberté de disposer de façon "
illimité "sur la vie). Ainsi, dans toutes ses démarches, la bioéthique tient compte du principe
de l'autonomie et de l'autodétermination dans le contexte de la disponibilité du médecin de
nature intellective (pour le médecin la compétence est la première forme d'honnêteté) et de
nature émotionnelle.
La BIOÉTHIQUE, en tant qu’aspiration permanente pour les solutions de conscience de
chacun des cas, impose la nécessité des entités juridiques constituées qui incluent dans la loi
les dispositions nécessaires pour établir des repères de conduite.
Parmi les dilemmes éthiques présentés dans ce cours nous retrouvons: la réanimation des
cas terminaux, les lois sur l’euthanasie dans les cas dont le pronostic est sévère, le
consentement et la vraie liberté, l’équilibre fragile des décisions éthiques, etc. Tous les thèmes
sont abordés font l’objet des discussions supplémentaires, où l'esprit scientifique, éthique,
critique de chacun doit être affinés afin que toute individu puisse avoir ses propres
convictions en ce qui concerne les questions toujours actuelles de la bioéthique.
II. BIOÉTHIQUE: CODES, ORIGINES
« Tout ce qui est possible du point de vue médical n’est pas permis du point de vue
éthique, ni nécessaire du point de vue juridique».
(Fristche, 1992)

Imaginons une situation que nous pouvons rencontrer dans chaque hôpital:
Une patiente admise dans une clinique d'hématologie ayant conservée sa capacité
décisionnelle, avec suspicion majeure de leucémie. La patiente refuse les investigations
nécessaires pour établir le diagnostic. Les proches insistent pour que le médecin fasse les
investigations nécessaires, même sans son consentement. En outre, les proches insistent pour
que le médecin ne révélé pas à la patiente quelle est la suspicion pour laquelle elle
investiguée, et au cas où la maladie serait confirmée, de ne pas communiquer d'aucune façon
le diagnostic à la patiente.

Ces cas, que nous pouvons rencontrer dans la pratique quotidienne, soulèvent des questions
éthiques. Ils soulèvent des questions sur le comportement et la décision du médecin, non pas
du point de vue scientifique ou technique, mais des questions sur les valeurs, les droits et les
responsabilités. C’est justement le rôle de la bioéthique 1de clarifier ces dilemmes.

1. Codes déontologiques

Pour comprendre ce que la bioéthique il est important de parcourir les étapes de la


réflexion éthique médicale.
Certaines étapes sont importantes sous ce profil:
 l'éthique médicale dans la Grèce antique et surtout de l'éthique médicale d’Hippocrate,
 la morale médicale d’inspiration théologique,
 l’apport de la philosophie moderne,
 la réflexion sur les droits de l'homme en Europe, surtout après la dernière guerre
mondiale.2

Dans les documents anciens de l'éthique médicale se retrouvent trois éléments:


• les normes éthiques que le médecin devait observer,
• les significations morales de l’assistance accordée au malade
• les décisions que l'Etat devrait prendre pour ses citoyens en matière de santé publique.

Il existe plusieurs tels documents ayant le caractère de codes déontologiques, qui sont à la
base du développement de l'éthique moderne:

 le Code d'Hammourabi
o daté d'environ 1750 av. J.-C.
o influencé par les prescriptions des Sumériens,
o il contient des règles qui dirigeaient l'activité médicale et la première réglementation

1 Medical Ethics Manual, World Medical Association, ISBN 92-990028-0-0, 2005, p.8
2 Elio Sgreccia şi Victor Tambone, Manual de bioetică, republicat în revista ProFamilia, achiziţionare: 20.09.2003;
sursa: Editura Arhiepiscopiei Romano-Catolice Bucureşti, http://www.profamilia.ro/culturavietii
des frais pour les soins de santé.3
o Ex 1: Si une personne adopte un enfant et l'enfant grandit chez les parents adoptifs, les
parents biologiques ne peuvent plus le réclamer. Ex 2: Si quelqu'un a frappé une
femme enceinte) et lui a fait expulser son fœtus, il payera 10 sicles.

 Le serment d'Hippocrate (460-370 av. J.-C.):


o Il est l'expression typique de la culture de l'époque
o C’est un document à caractère est pré- légal spécifique pour la catégorie des
médecins, qui était considérée en quelque sorte au-dessus de la loi (la profession était
considérée comme le roi et prêtre, une «profession forte», soutenue par une morale
«forte »)4
o La structure de serment se compose de trois parties:
 a) une invocation de la divinité comme introduction distincte;
 b) une partie centrale qui se compose à son tour de deux fragments:
 un sur l’engagement à respecter son maître, à enseigner gratuitement la
médecine aux enfants du maître et à ceux qui signent le serment
 l’autre dédié plus précisément au traitement: obligeant le médecin à exclure
certaines actions, comme administrer du poison, même si on le lui demande »,
“provoquer l'avortement par une intervention artificielle”, l’abus sexuel contre
la personne du malade et sa famille, le secret médical
 c) une conclusion qui demande des sanctions de la part de la divinité au sens
positif (bénédictions) pour ceux qui respectent le serment et au sens punitif
(damnation) pour ceux qui le violent.5
o Cette pensée hippocratique a créé la base philosophique et théologique de ce que nous
appelons aujourd'hui «paternalisme médical».
o le serment soutient la moralité de l’acte médical par le principe “de la bienfaisance et
de la non-nuisance”, donc du bienêtre du patient,6
o la pensée hippocratique est restée «canonique» pour toute la culture classique du
Moyen Age

 le Décalogue judéo-chrétien 13ème siècle av. J.-C:

 le Code de Manu (les Lois de Manou)


o comprend 12 livres (Mānava-Dharmaśāstra)
o daté entre le XIème et le VIème siècle av : J :-C :
o contient des principes de théologie, d’économie domestique et rurale, de commerce,
etc.: des règles pour accomplir les actes de culte, des devoirs des principales castes et
des membres de castes entre eux, des notions de politique interne et externe, de
stratégie et de tactique , des conseils pour conclure des alliances politiques et
militaires, et des lois détaillés sur le droit agricole, le droit civil, pénal, commercial, le
système des mesures et des poids etc.

 Le développement de la réflexion éthique et philosophique, a été également influencé par


les grands philosophes Socrate, Platon et Aristote, à travers leurs efforts pour établir des

3 Elio Sgreccia şi Victor Tambone, Manual de bioetică, republicat în revista ProFamilia, achiziţionare: 20.09.2003; sursa: Editura
Arhiepiscopiei Romano-Catolice Bucureşti, http://www.profamilia.ro/culturavietii
4 Idem 3
5 Idem 3
6 Idem 3
critères de moralité qui ne soient pas subjectifs, mais basés sur des vérités objectives -
l'existence de la conscience du bien lui-même et du respect de la personne au-delà de ses
désirs subjectifs.7

 Le Serment de Aseph Ben Berachyhu en Syrie - VI siècle;

 La prière quotidienne du médecin Mose Maïmonide (1135-1204) en Egypte;

 Les devoirs du médecin de Mohamed Hasin (1770) en Perse

7 Idem 3

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