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La loi de Bioéthique à la
lueur du Rite Écossais
Ancien et Accepté
L’Éthique
L’Éthique est apparue depuis que l’homme pense et s’interroge sur
le sens de la vie, sur le pourquoi et le comment des choses.
Aristote écrivit l’Éthique à Nicomaque, l’Éthique à Eudème et la Grande
Éthique. Pour certains, il reste le « père » de l’éthique. Le bonheur est
posé comme la fin dernière de l’activité humaine et la vertu comme
le moyen pour y parvenir. Suivant l’idée que l’on se fait de la finalité
de l’humain sur terre, de son but, et du bien, apparaissent des
divergences : Aristote prône le bonheur, Épicure le plaisir, Spinoza,
le philosophe de l’éthique, prône la connaissance, Descartes la
logique, Kant, le grand philosophe de la morale, prône la volonté
bonne, Bergson l’expérience, Marx sacrifie l’individu à la collectivité,
d’où l’incontournable pluralité des options philosophiques parfois
inconciliables.
La prise de conscience « bioéthique » est née au
lendemain de la seconde guerre mondiale. Après
le procès de Nuremberg, de nombreux essais
de « codes éthiques » universels ont vu le jour,
surtout pour ce qui concerne l’expérimentation
médicale : le code de Nuremberg de 1947 fut
suivi des déclarations d’Helsinki, en 1964, de
Manille en 1981, et pour la France de la loi
Huriet-Sérusclat en 1988 sur le « consentement
éclairé ».
Enfin en 1994, ce furent les deux lois de
bioéthique, premières du genre dans le monde.
D’Aristote au procès de Nuremberg, en passant
Dessin de Serge Smulevic,
par Spinoza, Kant et Lévinas, la construction réalisé en 1945 après sa
de l’Éthique n’a fait que progresser jusqu’à libération : Opération à
Auschwitz III - Monowitz
entrer dans la Loi.
C’est Pierre Simon qui le premier (en 1956) a
introduit la notion et le mot « éthique » dans le monde médical.
Il y a depuis le milieu du XXe siècle et en ce début de nouveau
millénaire un « appel éthique », comme l’a écrit Edgar Morin, un
questionnement éthique, le besoin d’une nouvelle éthique dans nos
civilisations occidentales. Pourquoi ce nouveau besoin d’éthique ?
Autrefois, dans les sociétés traditionnelles, le problème ne se posait
pas de la même façon, ni avec la même acuité. Les sociétés avaient
La loi de bioéthique
Ce qui a semblé très important aux membres de notre Commission
c’est de montrer à nos frères, à travers des articles dans le Journal
de la Grande Loge, dans des conférences données à Paris et en
province, que cette loi, très technique en apparence, concerne tout
le monde. Nous pouvons tous, un jour ou l’autre avoir besoin d’une
greffe d’organe. Nous pouvons tous, dans notre couple ou notre
famille, être confrontés à une stérilité, qui pourrait être résolue par
l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP). Et bien d’autres
situations encore !
En conclusion
La Grande Loge de France a su être un interlocuteur des pouvoirs
publics depuis les années soixante-dix. Ce rôle est dû à l’implication
de nos Grands Maîtres, en particulier de Pierre Simon et de notre
frère Gilbert Schulsinger, dans ces débats de société.
« Il y a de l’utopie dans le projet de la Franc-maçonnerie de bâtir une
société idéale, mais l’utopie est l’élan, le ferment nécessaire à toute
avancée de l’humanité, sans lequel il ne lui reste plus qu’à subir et se
résigner », écrit Gilbert Schulsinger.
Nous ne pouvons pas rester en dehors des grands débats qui agitent
notre société. Nous devons, au contraire, être des acteurs engagés et
conscients des responsabilités qui sont les nôtres. La Commission
Obédientielle d’Éthique est votre Commission. Elle est à votre
écoute. Elle essaiera d’être présente à tous les futurs rendez-vous que
le législateur lui fixera. À défaut d’achever, il nous faut « poursuivre
au dehors l’œuvre commencée dans le temple ». C’est bien ce que
nous avons l’intention de faire.