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D'une manière générale, évaluer, c'est recueillir des informations dans l'intention de
prendre une décision.
S'agissant de l'évaluation des apprentissages, nous avons retenus les définitions suivantes :
D. L. Stufflebeam (1980) décrit l'évaluation de cette manière:
« Évaluer, c'est mettre en relation des éléments issus d'un observable (ou: référé) et
un référent pour produire de l'information éclairante sur l'observable, afin de prendre des
décisions. »
Bien que ces auteurs utilisent une terminologie quelque peu différente, on distingue, chez
chacun d'eux, trois phases qui sont semblables : on perçoit une première phase de relevé
d'information, exprimée soit en termes de « recueil », d'«observation» ou
d'«enregistrement ». Elle est suivie d'une phase de traitement mental, définie comme une
opération cognitive de production, de «mise en relation », d'« interprétation », d'
« examen), d'« estimation » et/ou de «jugement ». Enfin, on identifie une troisième phase
qui se caractérise par « l'utilisation des résultats» de ce traitement de l'information ; les
auteurs parlent alors de « juger des décisions », de « guider les décisions», de « prendre
des décisions », ou de « prendre des positions».
Ainsi définie selon les spécialistes, cette démarche (ou processus) fait appel constamment
aux représentations que l'enseignant peut avoir de la réalité qu'il observe, qu'il interprète et
à partir de laquelle il prend des décisions. Elle met en évidence le rôle important que joue
l'activité mentale dans le processus de l'évaluation.
Au cours des dernières années, un certain nombre de chercheurs, du domaine de la
psychologie, ont construit des modèles de l'acte d'évaluation des enseignants qui nous
aident à mieux comprendre les déterminants et les mécanismes cognitifs en jeu.
- L'intention : détermine les buts, les modalités, les moments et les types de décisions
à prendre.
2/ Qu'évaluer ?
Entre autres avantages, l'évaluation scolaire, moyennant les techniques de plus en plus
expérimentées qu'elle met à la disposition des enseignants, des pédagogues, des
responsables du système éducatif contribue à établir une appréciation sur soit :
Il s'agit d'examiner et d'apprécier le degré d'atteinte des objectifs d'apprentissage par les
apprenants, autrement dit les effets de l'enseignement dispensé. En plus de la description et
l'appréciation des résultats qui sont les effets des comportements des évalués (répondre à
une question, résoudre un problème, rédiger un compte-rendu...), il faut s'assurer que les
objectifs sont réalisés ; car il peut arriver que des résultats identiques soient la conséquence
de comportements différents. D'où l'importance dans le processus enseignement-
apprentissage, et pour une bonne évaluation, d'une définition rigoureuse des objectifs
poursuivis. Dans l'apprentissage, ces produits ou résultats peuvent être:
On entend par production plus particulièrement : les méthodes utilisées durant le processus
d'enseignement-apprentissage (leur pertinence, conditions de leur mise en pratique, ...), les
stratégies employées (leur adéquation, leur appropriation....), les processus mobilisés
(fonctionnement cognitif, méthodologique, affectif,...), les moyens mis en œuvre
(constitution et composition du groupe d'apprentissage, organisation de l'espace,
organisation du temps, ressources matérielles, ressources financières, ressources
humaines....), la motivation (les raisons de la participation à une formation, une action),
le contexte affectif et relationnel (relations au sein du groupe, leadership, degré
d'implication,...), des effets secondaires et collatéraux (impacts sur d'autres personnes, sur
l'institution, sur le mode de vie des participants, sur l'environnement, etc.).
Selon leur caractère plus ou moins collectif, plusieurs types de sujets producteurs peuvent
faire l'objet d'une évaluation : l'individu, le groupe, l'organisation, le système.
Selon leur statut dans la formation ces sujets peuvent être : apprenant ou acteur social,
formateur ou animateur, expert, spécialiste, chercheur, décideur. Dans le domaine de
l'éducation, on évalue les apprenants. Toutefois, une question s'impose: qu'évalue-t-on
chez eux ? Des compétences ? Des aptitudes ? Des savoirs ? Des savoir-faire ? Des savoir
être ?
3/ Pourquoi évaluer?
Selon Chadji (1990), la prise de décision, qui est l'objectif de toute forme d'évaluation, se
fait par la confrontation de référé et de référent. Le référent englobe la définition des
objectifs à atteindre, des compétences visées et des qualités ou critères de réussite du
produit attendu, résultant d'une tâche prescrite, et témoignant de la mise en œuvre de ces
compétences. Exemples : les compétences, comme « résumer un texte, rendre compte de
argumenter, narrer, décrire, exposer, commenter des documents... » seront évaluées à
travers des tâches écrites ou orales données à réaliser aux élèves. Types de tâches : résumé
d'un texte explicatif, narratif, informatif, argumentatif, comptes rendus d'une
manifestation, d'une réunion..., débat oral, discussion écrite à partir de documents
divergents, dissertation, commentaires de documents variés portant sur le même thème,
commentaire composé... Le choix des tâches, des supports et des degrés d'exigence sont en
fonction des compétences référencées pour le niveau des élèves visés et de la période
d'apprentissage. Le référent est alors la grille qui permet à l'évaluateur de a se prononcer
sur ce qu'il entreprend d'évaluer Le référé, c'est ce qui est observé (la production réalisée),
saisi à travers un ensemble d'indicateurs (aspects, signes) témoignant de la présence des
critères souhaités ou recherchés et qui permettent de se prononcer en fonction de ces
mêmes critères. Pour illustrer nos propos, nous donnons l'exemple suivant : avant d'acheter
une voiture, on fixe un certain nombre de critères : marque, année de construction,
puissance, couleur, prix, etc. Tous ces critères constituent le référent, qui est la grille des
attentes. Une fois devant une voiture à vendre, on prélève les aspects ou les signes qui
répondent ou non à nos attentes. La prise de décision résulte alors d'une mise en relation
entre référent et référé.
3.1/ Apprécier
Apprécier renvoie à une idée de référent qui diffère d'un individu à l'autre donc est plus
subjectif et par conséquent plus éloigné du quantitatif. Faute d'une instrumentation
appropriée (comme dans le cas des épreuves sportives où l'on peut chronométrer une
course à pied et évaluer objectivement), les enseignants aimeraient bien saisir de manière
aussi objective la performance d'une copie, mais cela n'est pas évident
Ils ont une idée qui n'est pas forcément la même du « bon élève » et ils le jugent en
fonction de cela.
3.2/ Comprendre
Comprendre ne suppose plus le recours à un référent mais on cherche à interpréter (rendre
la réalité intelligible, en dégager la signification) une réalité en s'intéressant notamment à
l'évolution qui a conduit à celle-ci à partir de questions de type : comment on est arrivé là ?
Pourquoi tel élève a tant de mal avec l'expression écrite ?
3.3/ Communiquer
- Validité : Degré de précision avec lequel l'instrument mesure ce qu'il a pour objet
de mesurer.
- Fiabilité : (fidélité) Constance avec laquelle un instrument mesure une véritable
donnée.
- Objectivité : Degré de concordance entre les jugements portés par les examinateurs
indépendants et compétents sur ce qui constitue une bonne réponse pour chacun des
éléments d'un instrument de mesure.
Appelé aussi item de correspondance, il consiste à présenter deux ensembles (un ensemble
stimulus et ensemble-réponse) et demander à l'évalué d'associer chacun des éléments du
premier ensemble un élément pris dans le deuxième (Le test de classification en est une
variante. Il est important de souligner que chaque genre de questions présente des
avantages et des inconvénients: La question à production ou à réponse longue présente la
difficulté d'évaluer objectivement tandis que celle à production courte ne fait pas
apparaître le cheminement de la pensée de l'élève.
La question à production longue permet l'évaluation des capacités supérieures (créativité, esprit
critique), la seconde (question à production courte) a une facilité et une objectivité plus grand. Elle
permet un contrôle rapide. Pour éviter les défauts de construction des questions, il est toujours
recommandé aux enseignants évaluateurs de :
- S'assurer que les questions ne prêtent pas à confusion.
- Vérifier que la question correspond à l'objectif recherché.
- Faire en sorte que les questions soient le prolongement de l'apprentissage fait en classe.
- Certification ;
- Passage d'un cycle à l'autre.
6/ Types de l’évaluation
A chaque fonction de l’évaluation correspond un type, on distingue globalement trois types
d’évaluation selon la fonction :
6. 1/ L'évaluation diagnostique
6. 2/ L'évaluation sommative
6. 3/ L'évaluation formative
D'une manière formelle ou non, consciente ou non, chaque enseignant, au cours de son action
pédagogique fait de l'évaluation formative. Comment ? En repérant des disfonctionnements, en
décelant des erreurs, en dépistant des comportements erronés et partant en prenant les mesures
appropriées pour les redresser, rectifier, corriger sans pour autant quantifier.
L'évaluation formative n'a de signification que durant un apprentissage. Elle doit être vécue par
l'élève comme une aide qui lui est fournie. R. Abrecht (1991) dit à ce propos :
«L'évaluation formative n'est pas une vérification de connaissances. Elle est une
interrogation d'un processus, un retour, une réflexion sur le mouvement de l'apprentissage
lui-même, et son utilité est avant tout, en permettant un élève de considérer une trajectoire,
et non pas un état de connaissance) de donner un sens à son apprentissage, en
même temps qu'elle peut le rendre attentif à d'éventuelles lacunes ou insuffisances
dans son cheminement et par là l'amener à chercher - ou dans un cas de moindre
autonomie: à demander - les moyens de résoudre la difficulté»
6.3.4/ Régulation
Selon L. Allal (1988), Il s'agit d'un processus qui permet à un système de se maintenir en
état d'équilibre; elle suppose une circulation de l'information et une adaptation à
l'environnement. Elle peut avoir plusieurs natures dont : la régulation des stratégies
d'apprentissage utilisées, la régulation de la capacité de réussir ou non une tâche, la
régulation touchant des connaissances disciplinaires.
Elle permet à l'élève de confirmer ou d'ajuster les connaissances qu'il a mises en branle
pour accomplir la tâche, les stratégies cognitives qu'il a choisi de mobiliser. Elle est
intégrée à la situation d'apprentissage tout au long de son déroulement. Les interactions
peuvent avoir lieu entre élèves et enseignants, entre élèves, ou encore entre élèves et
matériel didactique. Cette régulation se fonde le plus souvent sur des démarches
informelles; « l'instrumentation de la boucle d'évaluation/régulation réside principalement
dans la structuration de la situation d'apprentissage » (Allal, 1988).
C'est celle qui permet de porter un regard sur l'ensemble de la démarche. Elle envisage
l'acte de formation futur et est destinée à prévoir des activités de consolidation et
d'approfondissement des compétences des élèves.