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Vers eptembre 2020
Lycée Gustave Eiffel de Dijon
20 s
Classe préparatoire P.T.
Année 2020 - 2021

Résistance des matériaux

3 - Poutres en flexion

Table des matières


I Définition et hypothèses 1

II Moment quadratique d’une section 2


1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2 Moments quadratiques usuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
3 Opération sur les moments quadratiques - Théorème de Huygens . . . . . . . . . . . 4

III Calcul des contraintes 7


1 Contrainte normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2 Contrainte tangentielle (cisaillement) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3 Conditions de résistance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

IV Calcul de la flèche de la poutre 10


1 Paramétrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2 Relation de comportement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3 Équation de continuité de plusieurs tronçons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
4 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Objectif :
• Savoir calculer la contrainte normale dans les hypothèses d’Euler-Bernoulli.
• Comprendre le calcul du moment quadratique d’une section.
• Savoir calculer la flèche d’une poutre en flexion simple.

Concevoir

Réaliser Analyser

Compétences
Expérimenter Modéliser

Communiquer Résoudre

20 septembre 2020

1
Résistance des matériaux
Sciences Industrielles de l’Ingénieur Poutres en flexion

I. Définition et hypothèses

Dans tout le cours, B0 = (O,− →,→


x − → −
0 y0 , z0 ) étant la base liée à la poutre, on travaillera dans l’hypothèse de
problème plan dans (O,x0 , y0 ). Une étude similaire pourra être fait dans (O,→

→ →
− −
z0 ,−
→).
x 0

Définition 1 : Flexion pure, flexion simple


On dit qu’une poutre est sollicitée en flexion pure si son torseur de cohésion est de la forme :
0 ·
( )
n o
T(P+ →P− ) = 0 · (1)
G
· Mf z (x) B0

Si il y a (en plus) un effort tranchant Ty (x) , on parlera de flexion simple :

0 ·
( )
n o
T(P+ →P− ) = Ty (x) · (2)
G
· M f z (x) B0

Hypothèse 1 : Euler-Bernoulli
On dit que la poutre droite est dans les hypothèses d’Euler-Bernoulli si, ∀x, la section S (x) (initiale-
ment perpendiculaire à la fibre neutre) reste perpendiculaire à la fibre neutre en x après déformation(fig.1).

L’hypothèse d’Euler-Bernoulli 1 implique que l’on néglige les sollicitations en cisaillement de la poutre.

Avant
déformation

Sections droites Fibre neutre


(orthogonales) F

Après
déformation

Figure 1 – Illustration de l’hypothèse d’Euler-Bernoulli.

Astuce 1 :

Cette hypothèse est parfois familièrement appelé « effet paillasson ».


En effet, lorsqu’on déforme la semelle d’un paillaison (similaire à la
fibre neutre), les poils (similaires aux sections) y restent perpendicu-
laires.

1. Il existe une autre hypothèse (Navier-Bernoulli) disant que les sections planes restent planes (pas de gauchissement).

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Hypothèse 2 : Sections symétriques


Dans ce cours, on supposera que les sections sont symétriques par rapport au plan de flexion.

Cette condition est suffisante pour ne pas tomber dans le cas de la flexion déviée (la poutre fléchit dans une
direction autre que celle de l’effort – Hors programme), mais pas unique.

(a) Flexion dans le plan. (b) Flexion déviée (hors programme).

II. Moment quadratique d’une section

La rigidité d’une poutre en flexion est régie par deux types de paramètres :
• Une rigidité « matériaux » (principalement associée au module de Young E)
• Une rigidité « géométrique » (associée à la forme de la poutre). La grandeur qui définit cette rigidité s’appelle
le moment quadratique.

1 Définition

Définition 2 : Moment Quadratique


Soit une section S (x) d’une poutre droite, au point x, de centre de gravité G. Soit R = (G,→
−x ,→

y ,→

z ) un
repère associée à S (x) .
On appelle moment quadratique autour de l’axe (G,→ −z ) la grandeur IG,→ 4
z (en m ) définie par :

x
IG,→
−z = y 2 dS (3)
P ∈S(x)

De même, (plus rare) on appelle moment quadratique autour de (G,→



y ) la grandeur IG,→
y :

x
IG,→
y =
− z 2 dS (4)
P ∈S(x)

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Exemple 1 : Poutre de section rectangulaire


Soit une poutre de section rectangulaire S = b × h, y0
constante sur toute la poutre. z0
b
y

Q1. Calculer le moment quadratique de h


G
cette section de poutre, pour une flexion au- x0

tour de →−
z0 . z

y
h/2

z -h/2
b/2 -b/2

x Z b/2 Z h/2
IG,→
z =
− = ydydz
−b/2 −h/2
P ∈S(x)
b/2 h/2
y3
Z 
= dz
−b/2 3 −h/2
b/2
h3 h3
 Z
= + dz
3 × 8 24 −b/2
bh3
=
12

2 Moments quadratiques usuels

Section IG,→

z Section IG,→

z
y y
z G
h IG,→
z =

bh3 z G
D IG,→
z =

πD4
12 64
b

Démonstration 1 : IG,−
z pour le disque

Vue la surface, on prendra un système de coordonnées polaires :

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x
IG,→
z =
− y 2 dS
P ∈S
Z D/2 Z 2π
= y 2 dS avec dS = dr × rdθ

ur
0 0

θ y r =
Z D/2 Z 2π
(r cos(θ))2 dθrdr car y = r × cos(θ)
0 0
y P G D/2 2π
Z Z

z
3
= r dr × cos2 (θ)dθ
θ 0 0
D/2 2π
uθ r4
 
1 1
= × θ − sin(2θ)
4 0 2 2 0
D4 (2π − 0)
= ×
64 2
πD4
=
64

3 Opération sur les moments quadratiques - Théorème de Huygens

Propriété 1 : Addition - Soustraction


Les moments quadratiques de même axe peuvent s’additionner ou se soustraire.

L’addition/soustraction permet de construire des moments quadratiques complexes à partir de formes géo-
métriques simples.

Exemple 2 : Poutre en « H » et poutre tubulaire


Soit deux poutres : l’une dite « en H » et l’autre formant un tube (cylindre creux).

Q2. Après avoir défini où se trouve la fibre neutre, calculer son moment quadratique.
y

z G y
H

z G
d D

e L

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On peut séparer la poutre en 3 poutres élémentaires, notées (1) à


(3). Le moment quadratique de chaque partie de poutre est déjà sur
le même axe que la poutre globale 7→ on peut les additionner :
1
3 1 eH 3
IG,→
−z =
2 12
z 2 Le3
IG,→
−z =
G G2 12
G1 G3
3 eH 3
IG,→
−z =
12
1 2 3
⇒ IG,→

z = IG,→z + IG,→
− z + IG,→
− −
z
e 3 2

= 2H + Le
12

y y
1 y
2
z G
d D = z G
D - z G
d

On peut séparer la poutre en 2 poutres élémentaires, notées (1) et (2). Le moment quadratique de
chaque partie de poutre est déjà sur le même axe que la poutre globale 7→ on peut les soustraire :

1 πD4
IG,→z =

32
2 πd4
IG,→−
z =
32
1 2
⇒ IG,→

z = IG,→z + IG,→
− −
z
π
D − d4
4

=
32

Théorème 1 : Huygens
Soit S une section, de centre de gravité G, et de moment quadratique IG,→
z . Le calcul de ce du moment

quadratique autour d’un axe passant par un autre point P est déterminé par :
−−→
− 2


IP,→
−z = IG,→
−z + S × PG · y (5)
2
z + S × ∆y
= IG,→
− avec : ∆y = yG − yP (6)

Attention :
Le théorème de Huygens n’est valide que si le point de départ est le centre de gravité de la section
élémentaires. Il en découle que :
• Pour revenir d’un point P quelconque vers centre de gravité G, on appliquer :
−−→
− 2


IG,→
z = IP,→
− z − S × PG · y
− (7)

• Pour passer d’un point quelconque A à un point quelconque B, il faut nécessairement repasser par G.

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Méthode 1 :
Pour calculer le moment quadratique d’une section à géométrie complexe, on :
• cherche où est le centre de gravité G de la section globale (fibre neutre),
• décompose la section à formes géométriques élémentaires,
• calcule les petits moments quadratiques de chaque forme élémentaires (en leur centre de gravité
respectifs),
• déplace chaque petit moment quadratique vers G,
• additionne/soustrait l’ensemble.

Exemple 3 : Poutre « en T »
y
Soit une poutre « en T », représentée ci-contre. On donne :
• e = 3 mm ,
• L = 5 cm
e • H = 6 cm
H

e Q1. Déterminer la position du centre de gravité


de la section.

z O
Q2. Calculer le moment quadratique de la sec-
tion.
L

Q1. Déterminer la position du centre de gravité de la section.


y
e
Séparons la section S en deux rectangles S1 et S2 , de centre de
gravité G1 et G2 , de coordonnées respectives (y1 ,z1 ) et (y2 ,z2 ) dans
G2 H la base B = (→−
y,→
−z ). 
−−→ yG
yG G Posons OG =
zG B
G1 Par symétrie, on déduit que : zG = 0 .
z
O
e
L

Pour yG , on passe par la formule des barycentres :


−−→ −−→ −−→
(S1 + S2 )OG =S1 OG1 + S2 OG2
 
−−→ − 1  −−→ → −−→ →
⇔ OG · →
y = − −
S1 OG1 · y +S2 OG2 · y 
| {z } S1 + S2 | {z } | {z }
yG y1 y2
  
1 e H
= eL × 2 + eH × e + 2
eL + eH
H2
 
1 Le
= + eH +
L+H 2 2
602
 
A.N. 1 50 × 3
= + 3 × 60 + = 18,7 mm
50 + 60 2 2

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• Calculons : IG,→

z

1 Le3
IG − =

1, z
12
1 1 2
IG,→−
z =IG − + S1 × (yG − y1 )

1, z

Le3
= + eL(yG − y1 )2
12
3
A.N. 50 × 5
= + 5 × 50(18,7 − 2,5)2 = 66 · 103 mm 4
12

2
• Calculons : IG,→−
z

2 eH 3
IG − =

2, z
12
2 2 2
IG,→
z =IG2 ,→
− z + S2 × (yG − y2 )

2
eH 3
 
H
= + eH yG − e +
12 2
3
A.N. 5 × 60 2
= + 5 × 60 (18,7 − (5 + 30)) = 170 · 103 mm4
12

• Calculons : IG,→

z

1 2 3 4
IG,→
z =IG,→ z = 236 · 10 mm
z + IG,→
− − −

III. Calcul des contraintes

Dans le cas de la flexion, le vecteur contrainte possède à la fois une composante normale et une composante
tangentielle (cisaillement). Toutefois, certaines hypothèses permettent de négliger la composante tangentielle
(voir ci-après).

y0 y0

z0 z0

Contrainte de flexion = x0
+ x0

Contrainte normale Contrainte tangentielle

Figure 2 – Les deux contraintes qu’impliquent la flexion.

1 Contrainte normale

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Propriété 2 : Contrainte normale dans la section


Dans les hypothèses d’Euler-Bernoulli, la contrainte dans une section de poutre est purement normale.

y0

y
z0 σN(y)
P
y
P- y
x0

P+

x0

Figure 3 – Répartition des contraintes normales en flexion.

Propriété 3 : Calcul de la contrainte normale


Soit une section S (x) d’une poutre soumise à de la flexion. La contrainte normale σn dans S (x) n’est pas
homogène et dépend du point P ∈ S (x). Si y est la coordonnées de P dans R, alors (fig.3) :
Mf z (x)
σn = − ×y (8)
IG,→−z

Ainsi, si P ∈ S (de coordonnées Y = max(|y|)) est le point le plus éloigné de la fibre neutre (en projection
sur →

y ), alors :
Mf z
σn,max = − Y (9)
IG,→

z

Remarques 1 :
• Sur la fibre neutre (y=0) : Il n’y a pas de traction/compression (σn = 0)
• Sur la fibre du dessus (y>0) : La poutre est en compression si Mf z > 0 et en traction sinon.
• Sur la fibre du dessous (y<0) : La poutre est en traction si Mf z > 0 et en compression sinon.

Exemple 4 :
Soit une poutre console de longueur L = 2 m , de section rectangulaire constante S = h × b = 3 cm × 5 cm .


On y applique une force verticale descendante en son extrémité droite R = −F → −y avec F = 500 N . Le
matériau utilisé est un E295 avec un coefficient de sécurité de 2. (Les concentrations de contraintes sont
négligées.)

Q2. Déterminer le point où le moment fléchissant est maximal (en valeur absolue).

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On isole {P+ }.

• BAME
n : o
- − T(P+ →P− )


- R au bout de la poutre.

• Résolution : {P+ } est à l’équilibre, donc d’après le TMS en G :


−Mf z − F × (L − x) = 0
⇔ Mf z = −F (L − x) = 500x − 1000

Mf z est maximum (en valeur absolue) en x = 0 : Mf z (0) = −1000 N m

Q3. En déduire la contrainte normale maximale (en valeur absolue).


La contrainte normale sera maximale en x = 0, sur la fibre supérieure (ou inférieure).

• Moment quadratique :

bh3 5 · 10−2 × (3 · 10− 2)3


IG,→
z =
− = = 1,13 · 10−7 m4 = 11,3 cm4
12 12

• Contrainte maximale :
Mf z −1000
σnmax = − × ymax = − −7
× 1,5 · 10−2 = 133 · 106 Pa = 133 MPa
IG,→

z 1,13 · 10

Q4. Cette sollicitation respecte-elle le critère de résistance ?


Pour un E295, la limite élastique est de 295 MPa . Avec un coefficient de sécurité de 2, on en déduit
qu’il faut que :
295
σnmax < = 147,5 MPa
| {z } 2
=133 MPa

Le critère de résistance est donc respecté .

2 Contrainte tangentielle (cisaillement)

Propriété 4 :
Dans le cadre de la flexion simple, si Ty (x) est l’effort tranchant sur →

y , alors la contrainte tangentielle
τ est uniforme sur S (x) et vaut :
Ty (x)
τ= (10)
S (x)

Propriétés 5 : Cisaillement nul : τ = 0 Pa


• Dans les hypothèses d’Euler-Bernoulli vérifiées : :
la contrainte de cisaillement est négligée (τ ≈ 0 Pa ).
• Dans le cas d’un cisaillement pur : :
la contrainte de cisaillement est nulle : τ = 0 Pa .

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3 Conditions de résistance

Le matériau étant élastique, il s’endommage si la contrainte normale maximale σmax dépasse sa limite
élastique Re : σmax ≤ Re
Toutefois, du fait des incertitudes il est plus prudent d’utiliser un coefficient de sécurité. De plus, si la poutre
possède des singularités géométriques, des concentrations de contrainte peuvent apparaître.
Ainsi, le critère de résistance retenu devien le suivant :
Re
Kf σmax ≤ (11)
s
où Kf > 1 est me coefficient de concentration de contrainte (dépend de la géométrie ; donné par des abaques),
s > 1 est le coefficient de sécurité (entre 1 et 3 pour des pièces légère, jusqu’à 10 pour des matériaux non-
homogènes soumis à des chocs).

IV. Calcul de la flèche de la poutre

1 Paramétrage

Définitions 3 :
• Flèche de la poutre en x : déplacement vertical du point G d’abscisse x par rapport à la position
non-déformée. On la notera v (x) (fig.4).
• Angle de la section S (x) : Orientation prise par la section S (x) par rapport à son orientation
initiale. On la notera θ(x) (fig.4).

θ(x)

G(x)

v(x)

Figure 4

Propriété 6 :
Dans le cas de petites déformations, la relation entre v (x) et θ(x) peut être approchée par :
dv (x)
= θ(x) (12)
dx

Démonstration 2 :
dv
dv = dx × tan(θ) ≈ dx × θ ⇔ ≈θ car tan(θ) ≈ θ
dx

2 Relation de comportement

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Propriété 7 : Relation de comportement


Dans les hypothèses de petites déformations : si Mf z (x) est le moment fléchissant de la poutre au point
x, et θ(x) l’orientation de S (x) , alors :
dθ(x) Mf z (x)
= (13)
dx EIG,→ −
z

D’après la propriété 6, il vient alors :

d2 v (x) Mf z (x)
2
= (14)
dx EIG,→ −
z

Démonstration 3 :
D’après les hypothèses d’Euler-Bernoulli, les sections restent plane et perpendiculaire à la fibre neutre.
Si θ(x) et l’inclinaison de la section S (x) , θ(x+dx) celle de S (x+dx) , on peut noter dθ = θ(x+dx) − θ(x)
(voir figure ci-après).
L’allongement d’un segment (initialement de longueur dx) à l’altitude y est alors :
L(y) − L0 (dx − y tan(dθ)) − dx y tan(dθ)
ε (y) = = =
L0 dx dx
Ainsi, la contrainte en ce point peut se calculer grâce au module de Young :
y tan(dθ)
σ (y) = Eε (x) = −E
dx

θ(x+dx)

θ(x) dθ
P
θ)
n(d
x-yta y
L=d G(x+
dx)

G(x)
x
L 0=d

On peut en déduire le moment fléchissant par intégration :


 
−−−−−−−−−→ → x −−→
Mf z (x) = MG P+ →P− · −
z = GP ∧ (σ (x)→
−x ) dS  · →

z
( )
P ∈S(x)
x
= ((y →

y + z→

z ) ∧ (σ (x)→

x)·→

z ) dS
P ∈S(x)
 
x x y tan(dθ)
= σ (x) y →

z ·→

z −z→
−y ·→

z  dS = E × ydS
| {z } dx
P ∈S(x) =0 P ∈S(x)

E tan(dθ) x dθ
= y 2 dS ≈ EIG,→

z car tan(dθ) ≈ dθ
dx dx
P ∈S(x)
| {z }
=IG,→

z

On remarquera que pour trouver la flèche v (x), il faudra intégrer deux fois le moment fléchissant Mf z . Cela
introduit deux constantes qu’il convient de déterminer à partir des conditions aux limites (par exemple : v (0) et
θ(0)).

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Méthode 2 : Comment calculer la flèche d’une poutre ?


1. Résoudre le problème globale,
2. Calculer le moment fléchissant ∀x (éventuellement : le tracer),
3. Intégrer deux fois le moment fléchissant (en l’ayant divisé par EIG,→
z ),

4. Déterminer les constantes en utilisant les conditions limites.

3 Équation de continuité de plusieurs tronçons

Dans un problème à plusieurs tronçons, chaque tronçon apporte son lot de constantes à déterminer.
Soient deux tronçons (noté (1) et (2)) contigus. Soient v1 (x) et v2 (x) leurs flèches respectives. Soit J (d’abscisse
xJ ) le point à l’interface de ces deux tronçons.
On peut alors définir deux équations supplémentaires (fig.5) :

v1 (xJ ) = v2 (xJ ) Continuité de la flèche (15)


dv1 (xJ ) dv2 (xJ )
= Continuité de la pente (16)
dx dx

v (x)
x

dv1 (xJ )
dx

v1 (xJ ) = v2 (xJ )
J
dv2 (xJ )
dx

Tronçon 1 Tronçon 2

Figure 5 – Illustration de la continuité de deux tronçons.

4 Exemples

Exemple 5 :
Soit les poutres ci-dessous, de section rectangulaire (b = 10cm, h = 3cm) et dont le module de Young
est E = 70GP a. On prendra L = 2 m :

• Poutre 1 :

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YO R = −F →

y0


y0 = −100→

y0
XO −

x 0

O A
L
NO

• Poutre 2 : .


YO R = −F →−
y0 YN

− →

= −100 y0
y0
XO


x
O B 0

e = 60cm
L

Q1. Tracer les graphes représentant Mf z (x) .

Q2. Calculer IG,→


z.

Q3. Tracer l’allure de v (x).

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• Poutre 1 :

Q1. Tracer les graphes représentant Mf z (x) .

Étape 1 : Résolution du problème de statique globale :


On isole la poutre entière. Elle est à l’équilibre.
BAME : voir schéma
TRS :
XO = 0 sur −

x 0
YO − F = 0 →

sur y0

TMS autour de O :
−F L + NO = 0

On en déduit que : XO = 0 N , Y0 = F = 100 N , NO = F L = 200 N m

Étape 2 : Calcul de Mf z (x) :


On prend un point G quelconque, d’abcisse x. On sépare la poutre en {P+ } et {P− }.
n o → −
On décide d’isoler {P+ } (soumis à − T(P+ →P− ) et R ) :

−Mf z (x) − F (L − x) = 0 (TMS en G)

On en déduit que :
Mf z (x) = F (x − L)

Étape 3 : tracé du graphe

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Q2. Tracer l’allure de v (x).

Étape 1 : Relation de comportement

d2 v (x) Mf z (x)
=
dx2 EIG,→ −
z
F
= (x − L)
EIG,→ −
z
 2 
dv (x) F x
⇔ = − Lx + A A = C te
dx EIG,→ −
z 2
 3
x2

F x
⇔ v (x) = −L + Ax + B B = C te
EIG,→ −
z 6 2

Étape 2 : Conditions aux limites


En O, on a :
v (0) = 0 ⇔ B = 0 (Condition limite sur la position)
v 0 (x) = 0 ⇔ A = 0 (Condition limite sur θ)

La poutre a donc une flèche :

F x2  x 
v (x) = −L
2EIG,→

z 3

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• Poutre 1 :

Q1. Tracer les graphes représentant Mf z (x) .

Étape 1 : Résolution du problème de statique globale :


On isole la poutre entière. Elle est à l’équilibre.
BAME : voir schéma
TRS :
XO = 0 sur −

x 0
YO − F + YB = 0 →

sur y0

TMS autour de O :
−F e + YB L = 0

Fe e

On en déduit que : XO = 0 N , YB = L = 30 N , YO = F 1 − L = 70 N

Étape 2 : Calcul de Mf z (x) :


Il y a 2 tronçons : OA et AB :
Tronçons OA 7→ x ∈ [0,e].

Mf z (x) = −(−YO x) = 70x

Tronçons AB 7→ x ∈ [e,L].

Mf z (x) = YB (L − x) = −30x + 60

Étape 3 : tracé du graphe

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Q2. Tracer l’allure de v (x).

Étape 1 : Relation de comportement


Tronçon OA (x ∈ [0,e]) :

d2 v1 (x) Mf z (x)
=
dx2 EIG,→ −
z
YO x
=
EIG,→ −
z
dv1 (x) YO x2
⇔ = +A
dx EIG,→
z 2

YO x3
⇔ v1 (x) = + Ax + B
EIG,→
z 6

Tronçon AB (x ∈ [e,L]) :

d2 v2 (x) Mf z (x)
=
dx2 EIG,→ −
z
YB (L − x)
=
EIG,→ −
z
x2
 
dv2 (x) YB
⇔ = Lx − +C
dx EIG,→−
z 2
 2
x3

YB x
⇔ v2 (x) = L − + Cx + D
EIG,→−
z 2 6

Étape 2 : Conditions aux limites


On a :
v1 (0) = 0 (eq.1)
v2 (L) = 0 (eq.2)
v1 (e) = v2 (e) (eq.3)
v 0 1 (e) = v 0 2 (e) (eq.4)

On a donc 4 inconnues à déterminée, grâce aux 4 équations.

YO 03
(eq.1) ⇔ +A×0+B =0⇔ B =0
EIG,→
z 6

L3 L3
 
YB
(eq.2) ⇔ − + CL + D = 0
EIG,→

z 2 6
YB L3
⇔D=− − CL
3EIG,→
−z
 2
x3 L3

YB x
⇒ v2 (x) = L − − + C(x − L)
EIG,→

z 2 6 3

YO e3 e2 e3 L3
 
YB
(eq.3) ⇔ + Ae = L − − + C(e − L)
EIG,→

z 6 EIG,→

z 2 6 3

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YO e2 e2
 
YB
(eq.4) ⇔ +A= Le − +C
EIG,→

z 2 EIG,→

z 2
e3 YO Le2 e3 L3
 
YB
(eq.3) − e × (eq.4) ⇒ − = − + − − CL
3EIG,→−z EIG,→

z 2 3 3
e3 YO Le2 e3 L3
 
YB
⇔C= + − + −
3LEIG,→ −
z LEIG,→−z 2 3 3
 2 
eF e
= − + L2
3LEIG,→ −
z 2
A.N.

≈ −2,7 · 10−3
z}|{

e2 YO e2
 
YB
A= Le − +C −
EIG,→

z 2 EIG,→
z 2

e2
 
eF e L
= − −
EIG,→

z 2 3 6L
A.N.

≈ −1,5 · 10−3
z}|{

YB L3
D=− − CL
3EIG,→−z
 2 
eF e
= − 2L2
3EIG,→−
z 2
A.N.

≈ 3 · 10−4 m
z}|{

Finalement :

v1 (x) = 7 · 10−4 x3 − 1.5 · 10−3 x


 

v2 (x) = − 3 · 10−4 x3 + 1.9 · 10−3 x2 − 2.7 · 10−3 x + 3 · 10−4


   

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