Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
i on
Vers eptembre 2020
Lycée Gustave Eiffel de Dijon
20 s
Classe préparatoire P.T.
Année 2020 - 2021
3 - Poutres en flexion
Objectif :
• Savoir calculer la contrainte normale dans les hypothèses d’Euler-Bernoulli.
• Comprendre le calcul du moment quadratique d’une section.
• Savoir calculer la flèche d’une poutre en flexion simple.
Concevoir
Réaliser Analyser
Compétences
Expérimenter Modéliser
Communiquer Résoudre
20 septembre 2020
1
Résistance des matériaux
Sciences Industrielles de l’Ingénieur Poutres en flexion
I. Définition et hypothèses
0 ·
( )
n o
T(P+ →P− ) = Ty (x) · (2)
G
· M f z (x) B0
Hypothèse 1 : Euler-Bernoulli
On dit que la poutre droite est dans les hypothèses d’Euler-Bernoulli si, ∀x, la section S (x) (initiale-
ment perpendiculaire à la fibre neutre) reste perpendiculaire à la fibre neutre en x après déformation(fig.1).
L’hypothèse d’Euler-Bernoulli 1 implique que l’on néglige les sollicitations en cisaillement de la poutre.
Avant
déformation
Après
déformation
Astuce 1 :
1. Il existe une autre hypothèse (Navier-Bernoulli) disant que les sections planes restent planes (pas de gauchissement).
Cette condition est suffisante pour ne pas tomber dans le cas de la flexion déviée (la poutre fléchit dans une
direction autre que celle de l’effort – Hors programme), mais pas unique.
La rigidité d’une poutre en flexion est régie par deux types de paramètres :
• Une rigidité « matériaux » (principalement associée au module de Young E)
• Une rigidité « géométrique » (associée à la forme de la poutre). La grandeur qui définit cette rigidité s’appelle
le moment quadratique.
1 Définition
x
IG,→
−z = y 2 dS (3)
P ∈S(x)
x
IG,→
y =
− z 2 dS (4)
P ∈S(x)
tour de →−
z0 . z
y
h/2
z -h/2
b/2 -b/2
x Z b/2 Z h/2
IG,→
z =
− = ydydz
−b/2 −h/2
P ∈S(x)
b/2 h/2
y3
Z
= dz
−b/2 3 −h/2
b/2
h3 h3
Z
= + dz
3 × 8 24 −b/2
bh3
=
12
Section IG,→
−
z Section IG,→
−
z
y y
z G
h IG,→
z =
−
bh3 z G
D IG,→
z =
−
πD4
12 64
b
Démonstration 1 : IG,−
z pour le disque
→
x
IG,→
z =
− y 2 dS
P ∈S
Z D/2 Z 2π
= y 2 dS avec dS = dr × rdθ
ur
0 0
θ y r =
Z D/2 Z 2π
(r cos(θ))2 dθrdr car y = r × cos(θ)
0 0
y P G D/2 2π
Z Z
z
3
= r dr × cos2 (θ)dθ
θ 0 0
D/2 2π
uθ r4
1 1
= × θ − sin(2θ)
4 0 2 2 0
D4 (2π − 0)
= ×
64 2
πD4
=
64
L’addition/soustraction permet de construire des moments quadratiques complexes à partir de formes géo-
métriques simples.
Q2. Après avoir défini où se trouve la fibre neutre, calculer son moment quadratique.
y
z G y
H
z G
d D
e L
y y
1 y
2
z G
d D = z G
D - z G
d
On peut séparer la poutre en 2 poutres élémentaires, notées (1) et (2). Le moment quadratique de
chaque partie de poutre est déjà sur le même axe que la poutre globale 7→ on peut les soustraire :
1 πD4
IG,→z =
−
32
2 πd4
IG,→−
z =
32
1 2
⇒ IG,→
−
z = IG,→z + IG,→
− −
z
π
D − d4
4
=
32
Théorème 1 : Huygens
Soit S une section, de centre de gravité G, et de moment quadratique IG,→
z . Le calcul de ce du moment
−
quadratique autour d’un axe passant par un autre point P est déterminé par :
−−→
− 2
→
IP,→
−z = IG,→
−z + S × PG · y (5)
2
z + S × ∆y
= IG,→
− avec : ∆y = yG − yP (6)
Attention :
Le théorème de Huygens n’est valide que si le point de départ est le centre de gravité de la section
élémentaires. Il en découle que :
• Pour revenir d’un point P quelconque vers centre de gravité G, on appliquer :
−−→
− 2
→
IG,→
z = IP,→
− z − S × PG · y
− (7)
• Pour passer d’un point quelconque A à un point quelconque B, il faut nécessairement repasser par G.
Méthode 1 :
Pour calculer le moment quadratique d’une section à géométrie complexe, on :
• cherche où est le centre de gravité G de la section globale (fibre neutre),
• décompose la section à formes géométriques élémentaires,
• calcule les petits moments quadratiques de chaque forme élémentaires (en leur centre de gravité
respectifs),
• déplace chaque petit moment quadratique vers G,
• additionne/soustrait l’ensemble.
Exemple 3 : Poutre « en T »
y
Soit une poutre « en T », représentée ci-contre. On donne :
• e = 3 mm ,
• L = 5 cm
e • H = 6 cm
H
z O
Q2. Calculer le moment quadratique de la sec-
tion.
L
• Calculons : IG,→
−
z
1 Le3
IG − =
→
1, z
12
1 1 2
IG,→−
z =IG − + S1 × (yG − y1 )
→
1, z
Le3
= + eL(yG − y1 )2
12
3
A.N. 50 × 5
= + 5 × 50(18,7 − 2,5)2 = 66 · 103 mm 4
12
2
• Calculons : IG,→−
z
2 eH 3
IG − =
→
2, z
12
2 2 2
IG,→
z =IG2 ,→
− z + S2 × (yG − y2 )
−
2
eH 3
H
= + eH yG − e +
12 2
3
A.N. 5 × 60 2
= + 5 × 60 (18,7 − (5 + 30)) = 170 · 103 mm4
12
• Calculons : IG,→
−
z
1 2 3 4
IG,→
z =IG,→ z = 236 · 10 mm
z + IG,→
− − −
Dans le cas de la flexion, le vecteur contrainte possède à la fois une composante normale et une composante
tangentielle (cisaillement). Toutefois, certaines hypothèses permettent de négliger la composante tangentielle
(voir ci-après).
y0 y0
z0 z0
Contrainte de flexion = x0
+ x0
1 Contrainte normale
y0
y
z0 σN(y)
P
y
P- y
x0
P+
x0
Ainsi, si P ∈ S (de coordonnées Y = max(|y|)) est le point le plus éloigné de la fibre neutre (en projection
sur →
−
y ), alors :
Mf z
σn,max = − Y (9)
IG,→
−
z
Remarques 1 :
• Sur la fibre neutre (y=0) : Il n’y a pas de traction/compression (σn = 0)
• Sur la fibre du dessus (y>0) : La poutre est en compression si Mf z > 0 et en traction sinon.
• Sur la fibre du dessous (y<0) : La poutre est en traction si Mf z > 0 et en compression sinon.
Exemple 4 :
Soit une poutre console de longueur L = 2 m , de section rectangulaire constante S = h × b = 3 cm × 5 cm .
→
−
On y applique une force verticale descendante en son extrémité droite R = −F → −y avec F = 500 N . Le
matériau utilisé est un E295 avec un coefficient de sécurité de 2. (Les concentrations de contraintes sont
négligées.)
Q2. Déterminer le point où le moment fléchissant est maximal (en valeur absolue).
On isole {P+ }.
• BAME
n : o
- − T(P+ →P− )
→
−
- R au bout de la poutre.
• Moment quadratique :
• Contrainte maximale :
Mf z −1000
σnmax = − × ymax = − −7
× 1,5 · 10−2 = 133 · 106 Pa = 133 MPa
IG,→
−
z 1,13 · 10
Propriété 4 :
Dans le cadre de la flexion simple, si Ty (x) est l’effort tranchant sur →
−
y , alors la contrainte tangentielle
τ est uniforme sur S (x) et vaut :
Ty (x)
τ= (10)
S (x)
3 Conditions de résistance
Le matériau étant élastique, il s’endommage si la contrainte normale maximale σmax dépasse sa limite
élastique Re : σmax ≤ Re
Toutefois, du fait des incertitudes il est plus prudent d’utiliser un coefficient de sécurité. De plus, si la poutre
possède des singularités géométriques, des concentrations de contrainte peuvent apparaître.
Ainsi, le critère de résistance retenu devien le suivant :
Re
Kf σmax ≤ (11)
s
où Kf > 1 est me coefficient de concentration de contrainte (dépend de la géométrie ; donné par des abaques),
s > 1 est le coefficient de sécurité (entre 1 et 3 pour des pièces légère, jusqu’à 10 pour des matériaux non-
homogènes soumis à des chocs).
1 Paramétrage
Définitions 3 :
• Flèche de la poutre en x : déplacement vertical du point G d’abscisse x par rapport à la position
non-déformée. On la notera v (x) (fig.4).
• Angle de la section S (x) : Orientation prise par la section S (x) par rapport à son orientation
initiale. On la notera θ(x) (fig.4).
θ(x)
G(x)
v(x)
Figure 4
Propriété 6 :
Dans le cas de petites déformations, la relation entre v (x) et θ(x) peut être approchée par :
dv (x)
= θ(x) (12)
dx
Démonstration 2 :
dv
dv = dx × tan(θ) ≈ dx × θ ⇔ ≈θ car tan(θ) ≈ θ
dx
2 Relation de comportement
d2 v (x) Mf z (x)
2
= (14)
dx EIG,→ −
z
Démonstration 3 :
D’après les hypothèses d’Euler-Bernoulli, les sections restent plane et perpendiculaire à la fibre neutre.
Si θ(x) et l’inclinaison de la section S (x) , θ(x+dx) celle de S (x+dx) , on peut noter dθ = θ(x+dx) − θ(x)
(voir figure ci-après).
L’allongement d’un segment (initialement de longueur dx) à l’altitude y est alors :
L(y) − L0 (dx − y tan(dθ)) − dx y tan(dθ)
ε (y) = = =
L0 dx dx
Ainsi, la contrainte en ce point peut se calculer grâce au module de Young :
y tan(dθ)
σ (y) = Eε (x) = −E
dx
θ(x+dx)
θ(x) dθ
P
θ)
n(d
x-yta y
L=d G(x+
dx)
G(x)
x
L 0=d
E tan(dθ) x dθ
= y 2 dS ≈ EIG,→
−
z car tan(dθ) ≈ dθ
dx dx
P ∈S(x)
| {z }
=IG,→
−
z
On remarquera que pour trouver la flèche v (x), il faudra intégrer deux fois le moment fléchissant Mf z . Cela
introduit deux constantes qu’il convient de déterminer à partir des conditions aux limites (par exemple : v (0) et
θ(0)).
Dans un problème à plusieurs tronçons, chaque tronçon apporte son lot de constantes à déterminer.
Soient deux tronçons (noté (1) et (2)) contigus. Soient v1 (x) et v2 (x) leurs flèches respectives. Soit J (d’abscisse
xJ ) le point à l’interface de ces deux tronçons.
On peut alors définir deux équations supplémentaires (fig.5) :
v (x)
x
dv1 (xJ )
dx
v1 (xJ ) = v2 (xJ )
J
dv2 (xJ )
dx
Tronçon 1 Tronçon 2
4 Exemples
Exemple 5 :
Soit les poutres ci-dessous, de section rectangulaire (b = 10cm, h = 3cm) et dont le module de Young
est E = 70GP a. On prendra L = 2 m :
• Poutre 1 :
→
−
YO R = −F →
−
y0
→
−
y0 = −100→
−
y0
XO −
→
x 0
O A
L
NO
• Poutre 2 : .
→
−
YO R = −F →−
y0 YN
→
− →
−
= −100 y0
y0
XO
−
→
x
O B 0
e = 60cm
L
• Poutre 1 :
TMS autour de O :
−F L + NO = 0
On en déduit que :
Mf z (x) = F (x − L)
d2 v (x) Mf z (x)
=
dx2 EIG,→ −
z
F
= (x − L)
EIG,→ −
z
2
dv (x) F x
⇔ = − Lx + A A = C te
dx EIG,→ −
z 2
3
x2
F x
⇔ v (x) = −L + Ax + B B = C te
EIG,→ −
z 6 2
F x2 x
v (x) = −L
2EIG,→
−
z 3
• Poutre 1 :
TMS autour de O :
−F e + YB L = 0
Fe e
On en déduit que : XO = 0 N , YB = L = 30 N , YO = F 1 − L = 70 N
Tronçons AB 7→ x ∈ [e,L].
Mf z (x) = YB (L − x) = −30x + 60
d2 v1 (x) Mf z (x)
=
dx2 EIG,→ −
z
YO x
=
EIG,→ −
z
dv1 (x) YO x2
⇔ = +A
dx EIG,→
z 2
−
YO x3
⇔ v1 (x) = + Ax + B
EIG,→
z 6
−
Tronçon AB (x ∈ [e,L]) :
d2 v2 (x) Mf z (x)
=
dx2 EIG,→ −
z
YB (L − x)
=
EIG,→ −
z
x2
dv2 (x) YB
⇔ = Lx − +C
dx EIG,→−
z 2
2
x3
YB x
⇔ v2 (x) = L − + Cx + D
EIG,→−
z 2 6
YO 03
(eq.1) ⇔ +A×0+B =0⇔ B =0
EIG,→
z 6
−
L3 L3
YB
(eq.2) ⇔ − + CL + D = 0
EIG,→
−
z 2 6
YB L3
⇔D=− − CL
3EIG,→
−z
2
x3 L3
YB x
⇒ v2 (x) = L − − + C(x − L)
EIG,→
−
z 2 6 3
YO e3 e2 e3 L3
YB
(eq.3) ⇔ + Ae = L − − + C(e − L)
EIG,→
−
z 6 EIG,→
−
z 2 6 3
YO e2 e2
YB
(eq.4) ⇔ +A= Le − +C
EIG,→
−
z 2 EIG,→
−
z 2
e3 YO Le2 e3 L3
YB
(eq.3) − e × (eq.4) ⇒ − = − + − − CL
3EIG,→−z EIG,→
−
z 2 3 3
e3 YO Le2 e3 L3
YB
⇔C= + − + −
3LEIG,→ −
z LEIG,→−z 2 3 3
2
eF e
= − + L2
3LEIG,→ −
z 2
A.N.
≈ −2,7 · 10−3
z}|{
e2 YO e2
YB
A= Le − +C −
EIG,→
−
z 2 EIG,→
z 2
−
e2
eF e L
= − −
EIG,→
−
z 2 3 6L
A.N.
≈ −1,5 · 10−3
z}|{
YB L3
D=− − CL
3EIG,→−z
2
eF e
= − 2L2
3EIG,→−
z 2
A.N.
≈ 3 · 10−4 m
z}|{
Finalement :