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Fig. 1.2. Macro et microtexture d'une route, analyse du relief en codes de gris.
La rugosité de la route (Fig. 1.2) est une surface a priori stochastique (sauf
si le procédé de mise en œuvre a provoqué des ségrégations et des
alignements des granulats. ..) la peau (Fig. 1. l) se rapproche d’une surface
déterministe car la croissance biologique est auto-organisée.
Ce sont des défauts générés par le procédé d’usinage (avance cyclique des
fraises, facettes sur pièces rectifiées) ou par la machine et/ou l’outil de
coupe (vibrations basse fréquence). Ces défauts se manifestent sous forme
d’ondulations dont le pas se situe entre 0,5 et 2,5 mm ;
Ce sont des stries et des sillons plus ou moins périodiques (de pas inférieur
à 0,5 mm) ; ces défauts correspondent à l’avance des outils de coupe et/ou
aux vibrations haute fréquence de la machine et de l’outil ;
Les défauts du second ordre sont visibles à l’œil nu, ceux du troisième ordre
sont sensibles à l’ongle.
• la surfaces
Pour définir un profil (voir figure 1.6) , il faut déterminer ses composantes de
rugosité (roughness), d’ondulation (waviness) et de forme.
Expérimentalement, on relève un profil total que l’on redresse car la surface
analysée est rarement horizontale. Ce redressement peut être obtenu par
soustraction de la droite des moindres carrés ou par filtrage passe-haut. On
obtient alors le profil total à partir duquel on sépare rugosité et ondulation par
filtrage. Les filtres, de rugosité ou d’ondulation, sont caractérisés par leur
longueur d’onde de coupure (cut-off). La longueur de base, 1, mesurée
suivant la direction générale du profil, est numériquement égale à la longueur
d’onde du filtre choisi pour les profils de rugosité et d’ondulation (par
exemple 0,8 mm). La longueur d’évaluation, L, sert à évaluer le profil brut ;
elle peut contenir une ou plusieurs longueurs de base.
Fig. 1.7 Définition d'une saillie locale, d'un creux local et d'un motif local.
L
1
L 0
Ra = z ( x) dx
(1.1)
(1.3)
• le nombre des points hauts, HSC (high spot count), qui dépassent une ligne
parallèle à la ligne moyenne (Figure 1.10, en haut) ou compter les pics qui
dépassent de part et d’autre d’une bande centrée sur la ligne moyenne
(Figure 1.10 , en bas) ; ce comptage de pics, Pr, s’exprime en pics.cm.
On attribue tous les dépassements d’un côté de la bande au même pic tant
qu’on n’a pas observé un dépassement de l’autre côté ; ce qui explique le
mode de comptage de la figure 1.10.
Fig. 1.9 Espacement entre pics.
Fig. 2.1 . Courbe de Wöhler classique, valable dans le cas d’un acier ferritique.
La notion de dureté est très ancienne, et fut introduite lorsqu’on remarqua que
certains corps avaient la faculté d’en rayer d’autres : « un corps est plus dur qu’un
autre s’il peut le rayer ». On doit à Mohs la première échelle de dureté par rayure
des minéraux, échelle toujours utilisée par les minéralogistes.
Il était logique d’adapter la même notion au niveau des matériaux en étudiant leur
résistance à la pénétration d’un corps dur (diamant) se déplaçant, tout d’abord
parallèlement à la surface : scléromètres à rayure, puis perpendiculaire- ment à la
surface : dispositifs à indentation. Dans cette dernière catégorie on peut citer les
indenteurs de Brinell (1901), Vickers (1922), Knoop (1939), Rockwell. ..
F
H= (3.1)
S
(S est l’aire réelle de l’empreinte et non l’aire projetée).
Compte tenu des dimensions de ces duretés, on pourrait les exprimer en uni- tés SI,
par exemple en GPa. Afin d’éviter toute confusion et surtout toute recherche
d’équivalence illicite, la norme ISO interdit cette pratique et demande de
considérer les diverses duretés comme des nombres sans dimension, rapportés à une
échelle spécifique (unités HB pour la dureté Brinell, HV pour la dureté Vickers).
Toutefois, dans le cas de la nanoindentation, on traite la dureté, notée H, comme la
pression moyenne supportée par le solide et on l’exprime en GPa car il n’y a pas de
normes spécifiques.
Dans le cas de l’essai Vickers, qui s’effectue à l’aide d’un indenteur pyramidal à
base carrée (136º au sommet), si d est la moyenne des diagonales.
L’aire de l’empreinte est égale à :
d2 d2
S= = (3.2)
136 1,8544
2 sin( )
2
F P
Soit pour la dureté HV = 0,102 = 1,8544 0,102 2 (3.3)
S d
F est exprimée en N (le coefficient 0,102 est dû au fait que l’échelle Vickers a été
initialement définie avec pour unité de force le kilogramme-force ), d est exprimée en
mm.
En première approximation, on obtient des empreintes géométriquement
semblables lorsqu’on fait varier la charge : la dureté reste constante. Les charges
utilisées en macrodureté Vickers vont de 1000 N à 50 N. On peut aussi effectuer des
mesures de microdureté Vickers avec des charges de l’ordre de 10 N à 0, l N, en
mesurant la taille des empreintes avec un micro- scope. On peut ainsi accéder à la
dureté des grains d’un métal (dimensions d’empreintes de l’ordre de quelques µm)
avec une reproductibilité raisonnable pour un expérimentateur donné.
Toute mesure de dureté provoque le refoulement de la matière autour de
l’indenteur avec écrouissage des zones voisines. Dans le cas des matériaux cristal-
lins ce domaine d’influence est déterminé par le libre parcours maximal des dis-
locations ; la mesure de dureté est par conséquent une mesure indirecte sur un
matériau perturbé par l’indentation elle-même et concerne de ce fait toute la zone
d’influence. Bückle a évalué la taille du domaine d’influence (les calculs par
éléments finis confirment ces valeurs) :
• en profondeur : l 0 à 15 fois la profondeur de l’empreinte,
• en largeur : 3 fois la diagonale d de l’empreinte (les normes imposent de lais- ser
2,5d entre deux indentations Vickers ; pour rapprocher les mesures on peut
utiliser l’indenteur Knoop).
Lorsqu’on s’intéresse aux surfaces il est donc logique de penser opérer avec de
très faibles charges mais on doit se poser les questions suivantes :
• Que signifient ces mesures ? Peut-on les relier aux mesures effectuées à charges
plus élevées ?
• Quelle précision peut-on espérer ?
d = d − d 0 = 7h (3.3)
Pour tous les matériaux cristallins on observe l’absence de bourrelet aux très faibles
déformations (les dislocations sont très mobiles et en fait la déformation est très
étalée) alors qu’aux fortes déformations h varie linéairement avec d.
On peut remarquer que, dans le domaine de la macrodureté, la dureté est constante en
fonction de la charge car h reste proportionnel à h ; aux faibles charges la dureté reste
aussi constante car h = 0 mais sa valeur relative augmente.
4.1. Introduction:
Une structure est conçue dans le but d’accomplir une ou plusieurs fonctions, on
distingue deux types : les unes qui sont soumises à des chargements mécaniques
statiques et les autres qui sont soumises à des chargements dynamiques.
Pratiquement les structures de la première catégorie durent plus longtemps ce
qui justifie le dimensionnement en fonction de la résistance ou la rigidité lors la
phase de conception. Un chargement dynamique de causes variables peut se
traduire par des variations cycliques de contraintes. Malheureusement la ruine
d’un nombre important de structures a été souvent observée et l’est encore
aujourd’hui, elle peut, même parfois, être catastrophique en termes de pertes
humaines. Il est à constater que les sollicitations dynamiques qui sont à
l’origine de ces ruines sont beaucoup inférieures à la limite d’élasticité du
matériau constituant la structure, ce qui se traduit par le phénomène de
fatigue. Ce phénomène est caractérisé par l’apparition d’un défaut au niveau de
la surface ou à l’intérieur de la pièce (la conception est l’une des causes
favorisant l’endommagement). En fait le phénomène de fatigue se développe
lentement (voire des années) dans le temps sans donner un signe, autrement dit
on ne constate aucune modification macroscopique au niveau de la structure. De
ce fait la prise en considération de la résistance en fatigue lors de la phase de
conception parait indispensable.
Le fil est rompu après 10 à 15 cycles, analysons le problème (voir Figure 4.2).
On assimile le fil d’acier à une poutre sur laquelle sont appliqués les efforts des
deux mains, dans le premier sens la fibre AB est tirée (sens 1) contrainte
positive, lorsqu’on inverse le chargement (sens 2) la fibre AB est comprimée et
la contrainte est négative. En répétant plusieurs fois jusqu’à la rupture ce qui
conduit au phénomène de fatigue.
Figure 4.2. Modélisation du chargement appliqué paresl mains sur le fil d’acier
2) Propagation :
Sous l’effet du changement cyclique du chargement la fissure initiée
commence à prendre des dimensions importantes menant finalement à la
ruine.
A ce stade la fissure qui a grandi résulte de la propagation des
microfissures causées par le défaut initié dans la première étape, c’est
elle qui deviendra la fissure de la fatigue. Sur la figure 4.4, ce stade
correspond à la zone 2.
3) Rupture brutale :
Lorsque la fissure atteint une distance de telle façon que la section
résiduelle est trop faible pour supporter de fortes contraintes résultant
d’une concentration au fond de la fissure. Sur la figure 4.4, cette section
correspond à la zone 3.
4.4. Types de sollicitations en fatigue
Dans le système triangulaire ci-contre (Figure 4.5) les barres AD, DE sont en
compression, tandis que les barres AE et EB sont en traction.
b) Flexion rotative
- Torsion ondulée
Les contraintes tangentielles sont de même signes.Comme exemple on peut
citer la barre de torsion de suspension arrière d’un véhicule (illustrée par la
figure 4.8)
- Torsion alternative
Les contraintes tangentielles sont de signes opposées. Dans la figure 4.9 l’arbre
tournant est en rotation continu et l’arbre oscillant est en rotation alternative,
ce dernier est soumis à une torsion alternative.
Pour simplifier les calculs en fatigue nous considérons ici que les contraintes
sont sinusoïdales à amplitude constante ou à amplitude variable.
Les essais de caractérisation ont pour but de déterminer les caractéristiques des
matériaux utilisés en ingénierie des matériaux, la résistance en fatigue ou la
limite d’endurance est l’une des caractéristiques requises pour le
dimensionnement des structures. La diversité des essais de fatigue impose une
classification en deux catégories : essais simples (basés sur des sollicitations
simples et des éprouvettes normalisées) et essais spéciaux (Les échantillons
peuvent être de différentes formes soumises à des sollicitations complexes).
Dans ce chapitre on considère uniquement les essais simples suivants :
1) Essai de traction
2) Essai de Wöhler (Flexion en encastrement)
Le matériel exigé pour réaliser un essai de fatigue doit comporter:
a) Une série d’éprouvettes conformes aux normes (Figure 3.16a)
b) Une machine convenable (Figure 3.16b)
c) Un compteur de cycles.
b) Zone d’endurance limitée ou Fatigue à vie finie (Zone 2) Cette zone s’étale
sur une étendue de 10 à 5106 cycles correspondant à une fourchette de
contraintes Rm < a <D toutes les éprouvettes rompent après un nombre de
cycles pour chacune c’est la vie finie de l’éprouvette.
c) Zone d’endurance illimitée (Zone 3) Au dessous d’un seuil a ≤ ’D les
éprouvettes ne rompent plus c’est la vie infinie, le seuil de contrainte ’D est
appelée limite d’endurance. Par conséquent, la valeur du nombre de cycle dans
la zone d’endurance illimité à atteindre en conception est N=107.
Les résultats des essais de fatigue illustrés par al courbe de Wöhler ont un
aspect statistique, pour permettre une exploitation de la courbe dans
l’engineering on procède à une approximation linéaire de la courbe. Par
comparaison les courbes de Wöhler des alliages ferreux et non ferreux
possèdent les limites pouvant être représentées par la figure 4.21 :
D' 0.9 Rm
D' = ba6 et 0.9 Rm = ba 3 on trouve que a = ( )1 / 3 et b = 0.9 Rm ( )
0.9 Rm D'
p
= 'f N C (5.5)
2
tot él p 'f
Avec = + =fN =fN +
' C ' C
N
2 2 2 E
Fig. 5.1. Courbes d’indentation : (a) solide élastique (indice e), (b) solide
rigide plastique (indice p) et (c) solide élastoplastique (indice ep).
Par une analyse de la forme de ces courbes on peut espérer remonter aux
paramètres de la zone indentée : nanodureté H, module de Young E. Pour y parvenir,
il faut comprendre le comportement du matériau sous l’indenteur et modéliser
correctement les courbes de chargement-déchargement.
Les travaux de Tabor, dans le cas d’indenteurs sphériques de rayon R, montrent que
le matériau commence à se plastifier sous l’indenteur et que la taille de la zone
plastique augmente avec la charge, jusqu’à recouvrir tout le contact ; la pression de
contact, P, devient alors uniforme. Dans le domaine élastique, en supposant que
l’indenteur est indéformable, la théorie de Hertz établit que le rayon de contact, a,
est donné par
3FR 1 / 3
a=( ) (5.1)
4E
4 Ea
Pm = (5.2)
3R
2 E cot g (5.3)
P=H = R0.2 (1 + ln( ))
3 3R0.2
5.2. Courbes de chargement
F = Kh n avec n 2 (5.4)
hep = h p + he (5.6)
avec
−0.5 −0.5 −2
Kep = ( K p + Ke ) (5.7)
d’où
F F
hP = and he = (5.8)
KP Ke
d’où:
K P = 24,5H (5.10)
Sneddon a calculé la déformation produite par un indenteur plan :
2E
F= ahe (5.11)
1− 2
= coefficient de Poisson ; à partir de ce calcul, Loubet trouve :
E 2 1,18
Ke = ( ) (5.12)
1− 2 H
et propose:
(1 − 2 ) 0,5 1
K ep = [0,92 H + 0,194 0,5 ) −2 (5.13)
E H
À partir de cette expression on peut calculer une courbe théorique de
chargement qui donne une différence par rapport aux courbes expérimentales
inférieure à 10 %. Connaissant deux des paramètres E, v ou H, il est possible
de calculer le troisième (pour calculer H, il faut calibrer l’aire exacte de
l’indenteur). On considère actuellement que l’exploitation de la courbe de
déchargement est plus intéressante que celle de chargement.
dF
= E * A (5.14)
dh
On a :
1 1 − i2 1 − v m2
= + (5.15)
E* Ei2 E m2
a été calculée par Sneddon et vaut 20,5 . Cette valeur a été confirmée par Pharr
et al. dans le cas de l’indenteur Berkovich.
Pour calculer E*, il faut mesurer A mais on est confronté au problème du bourrelet
ou de l’affaissement qui faussent cette mesure.
Loubet at al. ont proposé une exploitation des courbes basée sur la détermination de
hp par extrapolation de la partie linéaire de la courbe de déchargement mais Oliver
et al. considèrent que peu de courbes présentent une partie linéaire per mettant cette
extrapolation.
F = (h − h f ) m (5.16)
Pour connaitre A il faut déterminer hC, profondeur liée à l’aire de contact réelle (voir
Fig.5.6) par :
A = f (hC ) (5.17)
Fmax
hC = ht − (5.18)
dF / dh
Felder et al. considèrent que cette théorie est limitée au cas des matériaux
présentant un affaissement et non un bourrelet. Il faut également déterminer le
facteur de forme de l’indenteur (qui tient, en particulier, compte de son émousse-
ment) ; Oliver et Pharr proposent une méthode d’étalonnage à partir de l’indenta- tion
de monocristaux d’aluminium.
Figure 1. (a): Courbes charge-déplacement obtenues sur les couches FeB et Fe2B
formées sur l’acier AISI D2 pendant 8 h à 1273 K. ( b) : Empreintes d’indentations
de type Berkovich effectuées sur la sections droite des couches borurées.
Les courbes charge– déplacement ont été analysées suivant la procédure donnée par
Oliver-Pharr. Afin d’éviter l’influence du substrat sur les mesures, la profondeur de
pénétration de l’indenteur doit être moins de 10% de l’épaisseur de la couche
borurée.
La Figure 3 a et b montre les empreintes laissés par l’indenteur de type Berkovich
sur la section droite de l’acier AISI D2 boruré à 1223 K durant 5 h .
Fmax
H= (5.19)
24.5hc2
Figure 3. (a) :Empreintes de nanoindentation Berkovich produites à une distance de
10 µm de la surface sur l’acier AISI D2 boruré à 1223 K pendant 5h. (b) :
Empreintes de nanoindentation Berkovich produites à une distance de 40 µm sur le
même échantillon. (c) : Variation de la nanodureté H en fonction de la profondeur
de contact hc dans le domaine des charge 10-300 Nm dans les couches FeB et Fe2B
dans le cas des échantillons borurés à 1223 K pour différents temps de traitement (
■ Couche FeB formée pendant 3 h, ♦ FeB Couche FeB formée pendant 5 h, ▲
Couche FeB formée pendant 7 h, □ Couche Fe2B formée pendant 3 h, ◊ Couche
Fe2B formée pendant 5 h, Δ Couche Fe2B formée pendant 7 h).
Comme résultats, la valeur du module de Young E obtenue dans la couche FeB par
nanoindentation Berkovich et en suivant la méthode propose par Oliver et Pharr est
comprise 313 GPa (pour une température de 1223 K et à un temps de 3 h) à 383
GPa pour la condition de boruration (1273 K durant 5 h). Pour la couche Fe2B cette
valeur de E est entre 242 et 290 GPa. De plus la valeur maximale de nanodureté
atteint 22 GPa (obtenue à une distance de 10 μm de la surface) pour les échantillons
borurés respectivement à 1273 and 1323 K pendant 7 et 5 h.
5.5 Estimation de la nanodureté apparurent en tenant compte du retour élastique
Fmax
H0 = k (5.20)
(hC + h0 ) 2
Les paramètres n et A (son unité physique est mN/nmn) sont des constantes déduites
de la régression non linéaire. Pour des valeurs de n inférieures à 2, il y a présence de
l’effet de la taille d’indentation. Il a pour origine le phénomène d’écrouissage, le
retour élastique de l’indentation et la plastification de la zone indentée.