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Surfaces et contacts
Les pièces mécaniques sont obtenues généralement par deux procédés différents : le
formage ou par enlèvement de matière (usinage). Le premier permet d’obtenir un bon état de
surface avec un réseau cristallin pratiquement intact. Quant au deuxième procédé, il est
obtenu par arrachement de matière avec une structure cristalline qui est profondément
modifiée sous l’influence de la pression et de la température. En effet, les états de surface
obtenus à partir de ces différents procédés peuvent être caractérisés par leur aspect
microgéométrique et physico-chimique.
D’une façon générale, les caractéristiques d’une surface diffèrent de celles du matériau
(dans la masse), d’une part parce que la symétrie de la structure atomique est rompue
(modification des forces de liaison, de la concentration en défauts...), d’autre part parce que
l’effet des contraintes extérieures, et notamment de l’environnement (atmosphère, température
par exemple) peut modifier considérablement les couches superficielles en créant des
concentrations d’éléments très différentes des valeurs moyennes volumiques.
La figure II.1 présente les différentes zones qui constituent la surface d’un matériau
solide. Ces zones sont de nature, de structure et de composition différente de celles du volume
du matériau, et peuvent atteindre une profondeur de 10-2 mm. Nous distinguons quatre zones
(figure II.1).
La zone (1): cette couche est formée sur la surface est due principalement aux
interactions avec le milieu ambiant (adsorption, chimisorption) d’épaisseur 3 nm ;
La zone (2): d’épaisseur de 10 nm, correspond à une couche d’oxyde ;
La zone (3): d’épaisseur de 1µm, est caractérisée par une structure cristalline écrouie
suite aux contraintes superficielles issues du mode d’obtention des pièces (usinage ou
formage) ;
La zone (4): cette zone se forme à partir de 100 µm et correspond au volume du
matériau.
II.4.1 Définition
On appelle états de surface les irrégularités des surfaces dues au procédé d’élaboration
de la pièce (usinage, moulage, etc.). Ils sont, le plus souvent, mesurés avec des appareils à
palpeur à pointe de diamant, appelés profilomètres, qui relèvent le profil de la surface (figure
II.2). Ces appareils impriment un graphique anamorphosé du profil réel palpé (c’est-à-dire
que l’agrandissement vertical est plus important que l’agrandissement horizontal). Ce
graphique permet de visualiser la forme des irrégularités et d’estimer leur profondeur et leur
espacement.
Nota : l’unité courante des paramètres d’état de surface est le micromètre (1 µm = 10– 3 mm =
10– 6 m).
Pic
Matière
Creux
Les paramètres statistiques les plus connus sont sans doute les coefficients Ra et Rq,
qui sont définis pour une longueur de base sur une ligne de référence. La ligne de référence
sépare les crêtes et les creux (figure II.3) d’un profil de la surface en deux catégories : ceux
situés au dessus de la ligne de référence, et ceux situés en dessous. Les paramètres statistiques
sont toujours calculés à partir de la ligne de référence sur une longueur caractéristique appelée
longueur de base.
Aspérité
Ra est la moyenne des valeurs absolues des déviations yi du profil par rapport à la ligne
de référence arithmétique, soit :
N
1
Ra
N
y
i 1
i
Figure II.4 : Ligne de référence arithmétique et l'écart arithmétique moyen du profil Ra.
La ligne de référence arithmétique (ou ligne centrale) est la ligne qui divise le profil
en délimitant, à l’intérieur de la longueur de base, des aires égales de part et d’autre de cette
ligne.
En réalité, l'aire de contact apparente Aa est habituellement entre 100 et 10 000 fois
plus grande que la surface réelle de contact.
Surface réelle
de contact
A1 A2 A3 … An
En 1881, Heinrich Hertz a proposé une théorie, bien connue en mécanique du contact,
qui permet de calculer les caractéristiques d’un contact localisé élastique. Les hypothèses
utilisées sont les suivantes :
- Les surfaces sont continues, lisses et non-conformes (c’est-à-dire que leurs rayons de
courbure sont très différents) ;
Dans ce cours, nous nous intéresserons uniquement au contact d’une sphère sur sphère
et sphère sur un plan comme cela est présenté sur la figure II.7.
R1 et R2 étant le rayon des aspérités sur les solides 1 et 2 respectivement, et cela pour
déterminer le rayon équivalent R. Pour le contact sphère-plan, on a R1 donc R = R2.
1 1 1
R R1 R 2
1 1 12 1 22
E* E1 E2
(c)
0
0
Figure II. 7 :(a) contact sphère-sphère; (b) conditions contact sphère-plan; (c) les paramètres
du contact hertzien.
12
r 2
p p 0 1
a