Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Une surface réelle usinée n'est jamais parfaite, elle présente toujours des défauts par suite des
erreurs systématiques d’imperfections, admissibles dans la fabrication. Ainsi, l’aptitude d’une pièce
à remplir une fonction donnée dépend d’un ensemble de facteur et notamment des caractéristiques
de ses états de surface (exemple, la rugosité).
Dans beaucoup de systèmes mécaniques, des surfaces frottent les unes sur les autres. Leur état de
surface a un grand effet sur le coefficient de frottement, si ce dernier augmente à cause de surfaces
rugueuses, les forces de frottement augmentent, les surfaces s’échauffent et l’usure est accélérée.
L’état de surface est également à considérer lorsque des joints d’étanchéité sont installés entre
deux surfaces (figure 2.1).
Figure 2.1 : (a) joint torique installé dans un vérin hydraulique, (b) détail de contact entre le joint
torique et la surface rugueuse du cylindre.
2.2. Terminologie
Avant d’aborder la définition des critères d’état de surface, certains termes doivent être
clarifiés (figure 2.2) :
o Surface géométrique : C’est une surface parfaite qui est définie géométriquement par des cotes
nominales.
o Surface spécifié : C’est la surface géométrique affectée des tolérances de fabrication. Par
exemple, dans le cas des états de surface pour une surface plane, la surface spécifiée c’est la
surface de rugosités maximums permises par rapport à la surface plane parfaite.
o Surface mesurée : c’est la surface détectée par l’instrument de mesure à partir de la surface
réelle.
17
Chapitre 2 : Etats de surface
Figure 2.2 : Les 4 surfaces associées à l’évaluation d’un état de surface. La surface géométrique
peut être hors du profil réel.
Une surface est étudiée à partir de son profil, c’est-à-dire vue suivant une coupe plane
perpendiculaire à la surface géométrique (figure 2.3).
Les défauts de surface détectés sont classés en quatre ordres qui sont schématisés à la figure 2.4 :
1er ordre : Ecart de forme : Ils correspondent aux défauts géométriques des surfaces (planéité,
rectitude, circularité...), provenant de la déformation de la pièce pendant et après l'usinage, des
défauts de bridage, d'un mauvais guidage des éléments mobiles ou de l'usure des organes de la
machine-outil.
2eme ordre : Ondulation : Ces défauts proviennent généralement des traces d’avance d’outil et
responsable l’usure accélérée. Ces irrégularités sont dues aux vibrations des machines, à leurs
défauts et aux traitements thermiques appliqués à ces surfaces. Ils sont identifiés en traçant la ligne
supérieures passant par la majorité des aspérités (ou saillies).
3eme ordre : Strie – Sillon : Ils proviennent de l’arrachement normal de la matière (pendant l'avance
de l'arête coupante de l'outil) et affectent l’écoulement du fluide ainsi que l’étanchéité aux surfaces
en contact.
4ème ordre : Fente – Piqûre : Ce type de défauts apériodiques provient d’arrachements prononcés de
matière. Il a un grand effet sur la résistance de la pièce en fatigue.
18
Chapitre 2 : Etats de surface
Les défauts du 3ème et 4èmeordre, representent la RUGOSITE DE SURFACE :
Sur une pièce mécanique, les spécifications d’état de surface n’apparaissent que sur les surfaces
jouant un rôle fonctionnel, exemple : surfaces de frottement, de glissement et de roulement, surfaces
devant recevoir un dépôt électrolytique ou un revêtement de peinture. Les surfaces des pièces
sollicitées à des forces cycliques doivent aussi répondre à des exigences de rugosité car la vie de la
pièce est directement liée à l’état de surface.
Les spécifications d’état de surface englobent plusieurs informations qui sont regroupées autour
d’un signe radical, ayant la forme d’une racine carrée√ , apposé sur la surface.
L= I = nI
b. Ligne moyenne :
C'est une droite ayant la direction générale du profil et qui divise le profil de telle sorte qu'à
l'intérieur de la longueur de base I, la somme des carrés des écarts à partir decette ligne soit
19
Chapitre 2 : Etats de surface
minimale ("ligne des moindres carrés").Approximativement, la somme des aires comprise entre la
ligne moyenne et le profil est égale de part et d'autre.
Rmaxi ou Rz:C’est la distance entre le plus haut sommet et le plus bas vallon ou creux (Maximum
de la hauteur des irrégularités ou aspérités)
Rt : Hauteur maximale du profil
Rp : Hauteur maximale du saillie
20
Chapitre 2 : Etats de surface
La norme utilisée repose essentiellement sur la normalisation internationaleNF EN ISO 1302. Elle
définit les symboles et les indications d'états de surface à porter sur les dessins techniques pour la
cotation. Cette norme ne donne pas de règles de choix concernant les paramètres de rugosité à
utiliser ou à préférer pour un cas donné.
(b) Symbole de base d’état de surface, constitué de deux branches de longueurs inégales. Nb : Pris
individuellement, ce symbole indique que l'état de la surface repérée est pris en considération, sans
pour autant avoir d'exigence particulière concernant la rugosité.
21
Chapitre 2 : Etats de surface
(c) Symbole utilisé lorsqu' un enlèvement de matière par usinage est exigé. Nb : pris
individuellement, ce symbole indique que la surface repérée doit être usinée, sans pour autant avoir
d'exigence particulière concernant la rugosité.
(d) Symbole utilisé lorsqu'un enlèvement de matière est interdit. Nb : utilisé sur un dessin
d'opération, le symbole indique que la surface repérée doit rester en l'état (au stade précédent de la
fabrication).
(f) Symbole utilisé pour coter en même temps toutes les surfaces d'une même pièce. Si un même
état de surface est exigé pour toutes les surfaces d'une même pièce, il suffit d'ajouter un cercle au
symbole de la figure 20 ou du paragraphe précédent.
Par rapport aux symboles du paragraphe précédent, la norme donne une position précise pour les
différentes indications de surface (rugosité, ondulation, irrégularités...). Les principales dispositions
sont données dans la figure ci-dessous :
Remarques : L'indication de l'exigence d'état de surface à la position "x" " (comme indiqué dans
l’ancienne norme) doit être évitée sur les nouveaux dessins, et une exigence d'état de surface doit
toujours comprendre à la fois la désignation du paramètre et la valeur numérique afférente de la
limite de spécification.
22
Chapitre 2 : Etats de surface
Remarque : Il peut être nécessaire, dans certains cas, de spécifier des exigences fonctionnelles
concernant l'état de surface, un état de surface à réaliser par une méthode particulière, un traitement
ou un revêtement, etc. Toutes ces indications doivent être indiquées dans l'emplacement "b"
(symbolisation des fonctions tableau 1)
Tableau 1 : Symbolisation des fonctions de surface avec leur rugosité suggérée.
Les symboles indiquant les stries de surface et d'orientation, par exemple "=", "C", "M", etc. sont
placés à la position "d" (tableau 2)
23
Chapitre 2 : Etats de surface
Tableau 2 : Symboles pour indiquer ou contrôler la direction des stries.
La surépaisseur d'usinage exigée est indiquée sous forme de valeur numérique donnée en millimètre
à la position "e".
24
Chapitre 2 : Etats de surface
Le tableau 4 indique les rugosités que l'on peut attendre des principaux procédés de production.
Remarque :
- Ra > 6,3 : spécifications peu sévères, correspondant à ce qu'il est possible d'obtenir avec un grand
nombre de pièces brutes, sans usinage complémentaire. 6,3 : fini grossier ; 25 : rugueux.
- Ra < 1,6 : spécifications devenant sévères, l'utilisation de ces valeurs doit être faite avec réflexion
et concertation car les temps de production et les prix de revient augmentent très rapidement à partir
de ce cas (fig.12). 0,4 : fini très fin ; 0,0125 : extra-fin.
25
Chapitre 2 : Etats de surface
26