Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
II Notion de masse 1
1 Masse d’un élément de matière dm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2 Masse d’un solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
3 Masse d’un ensemble de plusieurs solides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
IV Tenseur d’inertie 4
1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2 Calcul du moment d’inertie autour d’un axe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3 Simplifications de calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4 Opérations sur les tenseurs d’inertie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
5 Annexe : Tenseurs d’inertie usuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Objectif :
• Connaître la forme d’un tenseur d’inertie d’un solide, ses particularités et simplifications.
• Interpréter la signification des termes de la matrice d’inertie.
Concevoir
Réaliser Analyser
Compétences
Expérimenter Modéliser
Communiquer Résoudre
20 novembre 2020
1
Dynamique des systèmes
Sciences Industrielles de l’Ingénieur Géométrie des masses – Inerties
I. Introduction
Définition 1 : Inertie
L’inertie est la propriété d’un corps à conserver sa vitesse en l’absence d’action mécanique extérieure.
L’inertie d’un solide est à la base de tous les calculs de dynamique. Ces calculs amèneront à représenter
l’inertie de deux manières :
• l’inertie en translation (capacité qu’un solide, représenté par son centre de gravité, a à garder son mouve-
ment rectiligne uniforme). La grandeur qui caractérise cette inertie est la masse.
• l’inertie en rotation (capacité qu’un solide a à garder un mouvement de rotation autour de ses axes). Cette
inertie peut être modélisée par le tenseur d’inertie (voir partie IV)
On rappelle que :
• dV = dx dy dz en coordonnées cartésiennes,
• dV = rdθ drdz en coordonnées cylindriques,
• dV = r2 sin(ϕ) dr dθ dϕ en coordonnées sphériques.
Remarque 1 :
Dans le cas d’une pièce trouée, l’élément géométrique constituant le trou peut être vu comme un solide
de masse négative.
−−→ 1 y −−→
OG = OP dm (4)
M
P ∈Σ
Propriété 4 :
Si Σ est composé d’un ensemble fini de n solides Si , chacun de masse Mi et de centre d’inertie Gi , alors
l’expression (4) devient :
n
−−→ 1 X −−→
OG = OGi × Mi (8)
M i=1
Exemple 1 :
Q1. Déterminer les coordonnées du centre d’inertie du solide (de masse volumique ρ
exprimé en kg /mm3 ) ci-dessous dans R = (O,−
→,→
x −→ −
0 y0 z0 ).
5
R=
z0
20
10
O y0
10
R= 15
20
15
15
30
20
30 30
x0
3 Propriétés de symétrie
Propriété 5 :
Si le système matériel Σ possède un plan, un axe ou un centre de symétrie matériel, alors G est situé sur
ce plan, cet axe ou ce point de symétrie.
L’inertie en rotation peut être modélisée par un tenseur d’ordre 2, c’est à dire un opérateur représenté par
une matrice de dimension 2, de taille 3 × 3. Ce tenseur sera très utile pour calculer quantité de mouvements ou
des énergies cinétiques dans les cours ultérieurs.
La suite de cours parle d’un solide S. Toutefois, les propriétés sont extensibles à un système géométrique σ
composé de plusieurs solides (mécanisme. . .).
1 Définition
a) Opérateur d’inertie
A −F −E
" #
I(G,S) = −F B −D G(→ −x ,→
−y ,→
−
z) (Notations de Binet) (12)
G
−E −D C R0
y y y
2 2
(y + z ) dm − (x × y) dm − (x × z) dm
y y y
P ∈S P ∈S P ∈S
− 2 2
= (x × y) dm (x + z ) dm − (y × z) dm
(13)
Py ∈S y
P ∈S y P ∈S
− (x × z) dm − (y × z) dm (x2 + y 2 ) dm
G P ∈S P ∈S P ∈S B
Cette opération prendra un sens lors d’un prochain cours sur la cinétique des solides.
Démonstration 1 :
x a yc − zb
! ! !
−−→ →
− −−→ −
Si OP = y et u = b , alors : OP ∧ →u = za − xc . On peut mettre le résultat de ce
z B c B xb − ya B
produit vectoriel sous la forme d’un calcul matriel :
0 −z y a
" # !
−−→ → −
OP ∧ u = z 0 −x · b (Ce qui revient au même)
−y x 0 B
c B
Sur le même principe, le calcul suivant peut être mis sous forme matricielle (attention, ce n’est pas tout
−−→ − −−→
Or, OP ∧ →
u = −→
−
u ∧ OP . Ainsi :
(z 2 + y 2 ) −xy −xz a
!
−−→ → −
−→
OP ∧ −
u ∧ OP = −xy (x2 + y 2 ) −yz · b
−xz −yz (x2 + y 2 ) B c B
| {z }
7→I(O,S) en intégrant
En intégrant sur le domaine S, et par linéarité de l’intégrale, on retrouve ainsi l’expression (14).
Exemple 2 :
z0
x0
y0
Soit une pièce S de forme parallélépipédique.
c Q1. Après avoir défini la bonne origine de re-
père, calculer la matrice d’inertie de S. Écrire le
résultat en annexe de ce cours.
b
a
La matrice est calculée dans une base attaché à la pièce concernée. Toutefois, il existe une infinité de base
possible (selon son orientation).
z0 z1
G G y1
x0 y0 x1
(a) Base B0 n’est pas base propre d’inertie. (b) Les axes de B1 sont axes principaux
Son tenseur n’est pas diagonal. Si on tourne d’inertie. Son tenseur est diagonal.
autour de −
→
z0 , il apparaîtra un moment
autour de − →
x 0
Figure 1
Souvent, on se ramènera à des problèmes de dynamique en rotation autour d’un axe (cas des moteurs, par
exemple). Il peut être intéressant de calculer le moment d’inertie juste autour de cet axe.
Propriété 6 :
Soit un solide de tenseur d’inertie I(G,S) dans la base B = (−→,→
x − → −
0 y0 , y0 ). Soit ∆ une droite, de vecteur
→
−
directeur unitaire i ((G,∆) peut représenter, par exemple, un axe de rotation d’intérêt, comme celui
d’un moteur, par exemple). Alors, le moment d’inertie I∆ de S autour de (G,∆) est obtenu par :
→
− →
−
I∆ = i · I(G,S) · i (15)
On ferra attention à ce que les vecteurs soient exprimés dans la même base que la matrice pour multiplier
leurs coordonnées.
Exemple 3 :
Soit une pièce S, de forme parallélépipédique (de
dimensions a × b × c, devant subir une opération
de tournage. Le repère associé au mandrin est noté x1
R0 = (G,− →,→
x − → −
0 y0 , z0 ) et celui de S est noté
R1 =
a
−
→ →
− →
− →
− →
− →
− →
− G y1
(G,x , y , z ) tel que y = y , et z , z
1 1 1 0 1
[ 1 0= α. Le Axe de rotation
α
du porte-pièce
z0
mandrin tourne autour de (G,→
−
z0 ).
z1
Q1. Calculer le moment d’inertie de S au-
tour de son axe de rotation. c
Propriété 7 :
→
− →
−
De même, si ∆ et ∆0 sont deux droites orthogonales, de vecteurs directeurs respectifs i et j , alors le
produit d’inertie I∆∆0 par rapport aux axes (G,∆) et (G,∆0 ) est obtenu par :
→
− →
−
I∆∆0 = − i · I(G,S) · j (16)
3 Simplifications de calcul
Le calcul de la matrice d’inertie peut faire l’objet de simplifications lorsque le solide présente régularités
géométriques.
a) Cas général
Propriété 8 :
Dans une base B, si l’un des axes est axe principal d’inertie, alors les produits d’inertie faisant intervenir
les coordonnées de cet axe sont nuls.
Exemple 4 :
Dans B= (− →,→
x − → − −
→
0 y0 , z0 ), si x0 est axe principal d’inertie,
t alors F = E = 0,tcar ces deux composantes font
intervenir la coordonnées x. (Pour rappel : F = P ∈S x × y dm et E = P ∈S x × z dm ). La matrice sera
de la forme :
A 0 0
" #
I(G,S) = 0 B −D (17)
G
0 −D C B
Théorème 1 :
Si un solide possède un plan de symétrie, tout axe perpendiculaire à ce plan est axe principal d’inertie.
Théorème 2 :
Si un solide possède un axe de symétrie, cet axe est axe principal d’inertie.
Ainsi :
• si (G,−
→,→
x − →
−
0 y0 ) est plan de symétrie, alors z0 est axe principal, et D = E = 0
• si (G,x0 , z0 ) est plan de symétrie, alors −
−
→ →
− →
y0 est axe principal et D = F = 0
• si (G,→
−
y0 ,→
−z0 ) est plan de symétrie, alors −
→ est axe principal et E = F = 0
x 0
Remarque 3 :
Si la pièce possède 2 plans de symétrie dans la base B, alors B est base propre d’inertie (I(G,S) est
diagonal).
Dans la base B = (−
→,→
x − → −
0 y0 , z0 ), si un pièce est de révolution autour d’un axe, alors I(G,S) est nécessairement
diagonal.
Théorème 3 :
Si un axe (supposons l’axe (G,→ −
z0 )) est axe de révolution de la pièce, alors la masse a la même influence
−
→ →
−
autour des autres axes (x0 et y0 ) ; I(G,S) est diagonal et les moments d’inertie des autres axes sont égaux :
A 0 0
" #
I(G,S) = 0 B 0 (18)
G
0 0 C B
C y 2
!
avec A=B = + z dm (19)
2
P ∈S
Démonstration 2 :
Démonstration sur la valeur de C. On admet que A = B.
y
x2 + y 2 dm
C=
P ∈S
y
x2 + y 2 + 2z 2 − 2z 2 dm
=
P ∈S
y y y
x2 + z 2 dm + y 2 + z 2 dm − 2 z 2 dm
=
P ∈S P ∈S P ∈S
y y C y 2
=A+B−2 z 2 dm = 2A − 2 z 2 dm ⇔ A = + z dm
2
P ∈S P ∈S P ∈S
Propriété 9 :
Dans le cas d’une plaque normale à l’un des axes de B (par exemple normale à →
−
z0 : z ≈ 0 ∀P ∈ S) :
C =A+B (20)
A −F −E
" #
donc : I(G,S) = −F B −D (21)
G
−E −D A+B B
Exemple 5 :
Soit des pièces représentées sur les figures ci-dessous. Donner l’allure de I(G,S) dans chacun des cas. On
utilisera les bases représentées sur les figures.
z0
z0
z0 z0
G
G
G G
y0 x0 y0 y0 y0
x0
x0
x0
Pièce 1 Pièce 3
Pièce 2 Pièce 4
Propriété 10 :
Soit P un point (quelconque). Si S1 et S2 sont deux solides, de tenseur d’inertie respectifs I(P,S1 ) et I(P,S2 ) ,
alors :
Attention :
• Les deux tenseurs doivent être exprimés en un même point !
• Si ont veut faire l’addition composante par composante (ce qui n’est pas toujours nécessaire), il faut
qu’ils soient calculés dans la même base.
Attention :
Le théorème de Huygens permet de calculer le tenseur d’inertie depuis le centre d’inertie vers un point
quelconque, et non l’inverse ! Pour passer de P vers G, on inversera simplement les équations de la
propriété précédente.
• Un cylindre plein :
• Un parallélépipède : D=
z0 2R
x0
z0
y0
H
c G
x0 y0
b
a
R2 H2
+ 0 0
M 2 6
I(G,S) = I(G,S) =
0 R2
+ H2
0
2 2 6
G
0 0 R2 B
D≈
H 0 G
G x0 y0
y0
x0
1 0 0
" #
2M R2
"
1 0 0
# I(G,S) = × 0 1 0
M H2 5
I(G,S) = × 0 1 0 G
0 0 1 ∀B
12 0 0 0
G B
• Une masse ponctuelle centrée en G :
z0
G m
x0 y0
0 0 0
" #
I(G,S) = 0 0 0
G
0 0 0 ∀B