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La conception et la mise en ligne du site e-commerce

Les travaux essentiels à l’ouverture d’un site e-commerce sont la rédaction de son cahier des
charges, sa conception, sa mise en ligne et le développement de son trafic.

Rédiger le cahier des charges du projet

Avant de se soucier de la conception du site, il est nécessaire de rédiger le cahier des


charges de la boutique en ligne. Un site e-commerce doit inspirer confiance, être ordonné et
avoir un back-office performant (site facilement actualisable, création de pages, modification
d’articles, ajout de produits au catalogue…).
Voici une liste non exhaustive d’éléments importants devant figurer dans le cahier des
charges :
 La présentation d’ensemble du projet : entreprise, objectifs du site, secteur
d’activité, cible de clientèle, périmètre géographique du site internet, langage,
informations quantitatives (flux de visiteurs attendu, nombre de pages, chiffre
d’affaires prévisionnel…) ;
 Les caractéristiques de l’hébergement et le nom de domaine ;
 L’arborescence du site internet (page d’accueil, pages produits, pages liées au
compte utilisateur…) ;
 La maquette des pages : présentation et emplacement des blocs composant chaque
page ou catégorie de page, contenu à y faire figurer ;
 La charte graphique du site internet : éléments visuels du site internet (logo, images
et tout autre élément graphique), tendances au niveau des couleurs ;
 La gestion des comptes utilisateurs : inscription, paramètres du compte, suivi de
commande, sauvegarde des commandes en cours, modification et suppression des
informations… ;
 La gestion du catalogue de produits : ajout et retrait d’articles, prix, modifications
de prix, caractéristiques des produits, gestion des offres promotionnelles,
regroupement par catégorie, suggestion d’autres produits par rapport à l’article
sélectionné… ;
 La gestion du processus de commande : description des étapes, information du
client, processus de validation de la commande, acceptation des CGV, documents
remis au client (devis, bons de commande, facture), notifications envoyées aux
clients à chaque étape ;
 Le service support : support téléphonique ou par mail, tchat en direct, contenu
orienté utilisateur (foire aux questions, conditions d’utilisation, guides de
l’utilisateur…) ;
 La gestion des paiements : modes de paiement acceptés, gestion du paiement en
ligne et sécurisation des données… ;
 La gestion des livraisons : modes de livraisons, coûts de livraison, délais, suivi de
l’avancement fourni au client… ;
 Le service après-vente : retours de produits, remboursement, rétractation, gestion
des litiges… ;
 Les fonctionnalités importantes : notifications des commandes non validées,
système de parrainage, offres promotionnelles… ;
 Le Back-office : gestion des comptes clients, gestion commerciale (commandes,
facturation…), interface avec la comptabilité, suivi de l’audience et du
comportement des utilisateurs ;
 En cas de recours à un ou plusieurs prestataires : répartition des tâches, exigences
requises, planning, budget, besoins en terme de maintenance ou pour tout autre
prestation.
Ce document est indispensable avant de passer à la conception du site, le prestataire chargé de
son développement le demandera.

Trouver un bon prestataire pour concevoir le site e-commerce

Le porteur de projet se charge rarement de la conception de la boutique en ligne, un


prestataire est souvent sollicité. Le développement d’un site e-commerce requiert des
compétences particulières, tant au niveau :
 de la technique (catalogue en ligne, gestion du panier client, gestion des comptes
clients, paiements en ligne…),
 de la partie graphique (logo, design, éléments graphiques…),
 et des aspects juridiques (mentions obligatoires, protection des données, conditions
générales de vente et d’utilisation…).
Il est donc nécessaire de sous-traiter tout ou partie de l’élaboration de la boutique en ligne à
une agence web. Le choix du prestataire est très important car la qualité du site en dépend.
Egalement, il faut s’assurer que le prestataire puisse ensuite vous proposer un contrat de
maintenance en vous garantissant une bonne réactivité en cas de problème.
Plusieurs CMS e-commerce existent, comme Prestashop, Magento ou Shopify par exemple.
Cela permet de concevoir un site internet en disposant d’une structure et de plusieurs
fonctionnalités. Nous évoquons ce sujet en détail ici : Choisir un CMS e-commerce.

Donner de la visibilité à la boutique en ligne et attirer du trafic ciblé

Avoir un bon site ne suffit pas, le défi majeur pour la réussite d’une activité e-commerce
réside dans la capacité à obtenir de la visibilité et du trafic ciblé.
Ce travail est considérable, tant les sources possibles de visibilité sont nombreuses (publicité,
réseaux sociaux, référencement naturel…), et il doit être mené en permanence si on veut
développer et pérenniser son activité. Si possible, il est conseillé de démarrer le travail de
visibilité avant le lancement officiel du site.
La stratégie marketing est un élément important pour un projet e-commerce, vous ne pouvez
pas compter sur l’emplacement et la clientèle de passage comme c’est le cas habituellement
pour les commerces physiques.
Pour obtenir des conseils d’expert sur le lancement d’une activité e-commerce, nous vous
invitons à lire cette publication : 6 conseils pour se lancer dans le e-commerce.

Les obligations prévues pour les sites e-commerce


Tout d’abord, l’entreprise doit respecter les règles générales prévues pour n’importe quel site
internet : mentions légales obligatoires, information en cas d’utilisation de cookies et
déclaration d’un fichier à la Cnil.
Ensuite, il faut se conformer à la législation qui encadre le commerce électronique, avec
notamment :
 la réglementation prévue pour la vente à distance, qui est d’ordre public, lorsque
l’entreprise s’adresse à des particuliers (Code de la consommation),
 et la réglementation spécifique prévue pour le commerce électronique (Loi du 21
juin 2004).
Nous abordons cette problématique en détail dans cette fiche technique : les obligations liées
aux activités e-commerce (mentions légales, cookies, CGV…).

Le business plan d’une activité e-commerce

Comme nous l’avons signalé, plusieurs points sont très importants dans le volet économique
du projet, notamment : la présentation de l’outil de travail (boutique en ligne), sa conception
et la stratégie marketing.
Pour s’assurer des chances de réussite commerciale du projet, l’étude de marché est
essentielle. Enfin, les compétences et l’expérience de l’équipe qui conduit le projet doivent
être adéquats pour réussir dans le e-commerce.
Au niveau de la partie financière du business plan, voici plusieurs éléments importants au
niveau des investissements, du chiffre d’affaires et des charges à budgétiser. En complément,
nous vous conseillons de lire ce guide : business plan d’un projet e-commerce.

Les investissements liés au site internet

L’investissement principal d’un projet de ce type est le coût de la conception de votre


boutique en ligne. L’importance du coût à budgétiser dépend de votre projet de site, de ce que
vous comptez déléguer et du niveau de qualité souhaité.
Pour intégrer l’investissement à prévoir dans votre business plan, il convient de demander des
devis aux agences web qui vous intéressent. La communication du cahier des charges est
nécessaire à l’établissement du devis.
En fonction de votre stratégie marketing, les coûts de communication et de publicité prévus
pour le lancement de la boutique en ligne pourront être très importants. Toutefois, en
comptabilité, ces dépenses ne constituent pas des investissements mais des charges.
Enfin, il se peut que votre projet nécessite des investissements informatiques (ordinateurs,
serveurs, réseau informatique, sécurité…).

Le chiffre d’affaires prévisionnel

Le chiffre d’affaires regroupe l’ensemble des ventes prévues de l’entreprise (ventes de biens
ou ventes de prestations de services) sur la durée d’établissement du prévisionnel.
L’estimation du chiffre d’affaires prévisionnel est extrêmement complexe pour une activité e-
commerce. Il s’agit d’un circuit de distribution en plein développement, permettant la mise en
place d’innombrables stratégies différentes, et avec une concurrence intense. De plus, le web
étant en perpétuelle évolution.
Il est donc assez aléatoire de se projeter sur plusieurs années et de se baser sur les chiffres des
concurrents.

Les charges à prévoir

Tout d’abord, il est nécessaire d’évaluer et de budgétiser correctement les achats prévisionnels
des produits et autres biens commercialisés sur le site e-commerce. Les achats prévisionnels
sont évalués en fonction des ventes prévisionnelles, du stock envisagé et du taux de marge
commerciale prévu. Des négociations tarifaires avec les futurs fournisseurs permettent de
justifier les achats prévus et le taux de marge.
A l’occasion du démarrage de l’activité, des achats importants sont souvent nécessaires afin
de constituer le stock de départ.
Ensuite, voici plusieurs postes de dépenses spécifiques à l’activité e-commerce :
 les frais de transport lorsque la partie livraison est sous-traitée à des professionnels,
 les frais de retour de produits si l’entreprise les supportent,
 les frais de réservation du nom de domaine,
 la location du local pour exercer l’activité et stocker les produits vendus,
 la publicité, dont le montant peut être très important. Ce point doit être apprécié par
rapport à vos objectifs et votre stratégie marketing,
 les coûts d’hébergement du site internet,
 les dépenses de graphisme et de design,
 le contrat de maintenance avec l’agence web,
 les dépenses de référencement,
 les locations de matériel informatique,
 les abonnements à internet,
 les abonnements aux logiciels de gestion (gestion commerciale, comptabilité…)
 les honoraires d’avocat liés à la mise en place du cadre juridique du site (notamment
les mentions légales, les conditions générales de vente, les conditions générales
d’utilisation),
 le coût d’installation du module de paiement en ligne,
 les commissions bancaires liées aux paiements à distance par carte bleue,
 les coûts liés aux services sous-traités, comme la plateforme téléphonique par
exemple.
Ensuite, il ne faut pas oublier de budgétiser les dépenses courantes :
 les fournitures administratives,
 l’assurance RC pro et les assurances spécifiques aux activités e-commerce,
 les honoraires de l’expert-comptable,
 les abonnements téléphoniques,
 les frais de déplacement,
 les frais postaux.

Le financement du projet

En général, un projet de type e-commerce implique de mobiliser des ressources financières


pour permettre de financer :
 la conception du site internet,
 les coûts de publicité et de communication de la phase de lancement,
 l’achat du stock de départ,
 et, le cas échéant, l’aménagement du local d’activité.
Le plan de financement du projet doit être équilibré : les ressources mobilisées doivent
couvrir les besoins nécessaires au démarrage de l’activité.

Quel statut juridique choisir pour une activité e-commerce ?

Le régime micro : intéressant pour tester mais rapidement limité

Lorsque vous n’avez aucune certitude sur le potentiel de votre futur business, il peut être
intéressant de tester votre projet en micro-entreprise. Ce régime vous permet de vous lancer
très rapidement et simplement mais, en contrepartie, vous ne pourrez pas déduire vos charges
ni récupérer la TVA sur vos achats.
Le régime micro ou le statut auto-entrepreneur ont un intérêt limité pour les entrepreneurs
dans le e-commerce. S’agissant d’une activité de négoce (achat puis revente avec ou sans
transformation), ils sont pénalisés par l’impossibilité de déduire leurs achats avec application
de la fiscalité et des cotisations sociales.

Les statuts juridiques possibles pour lancer son activité e-commerce

Le choix du statut juridique est une réflexion qui doit être menée de concert avec beaucoup
d’autres problématiques, notamment financières, fiscales et sociales.
Les options sont nombreuses pour l’entrepreneur : entreprise individuelle, EIRL, EURL,
SASU, SARL, SAS, SA, SNC… Le choix n’est donc pas évident et il est préférable
d’évoquer le sujet avec un professionnel de la création d’entreprise.
Voici quelques exemples de problématiques à prendre en compte lors du choix de votre statut
juridique :
 S’agit-il d’un projet que vous menez seul ou prévoyez-vous de vous associer avec
d’autres personnes ?
 Avez-vous besoin de limiter votre responsabilité ?
 Prévoyez-vous de faire entrer, tout de suite ou ultérieurement, des investisseurs dans
le projet ?
 Quel système de gouvernance recherchez-vous pour la future entreprise ?
 Quelles sont les options fiscales choisies en matière d’imposition ?
 Souhaitez-vous dépendre du régime des travailleurs indépendants ou du régime
général de la Sécurité sociale ?
 …
Pour aller plus loin, nous vous proposons deux dossiers sur le choix de votre statut juridique :
 Le choix du statut juridique de l’entreprise
 Nos conseils pour choisir le bon statut juridique

Gestion comptable et fiscale des activités e-commerce

Les activités e-commerce créées en France présentent peu de spécificités en matière de


comptabilité et de fiscalité. Les obligations comptables et fiscales à respecter dépendent du
statut juridique choisi et du régime d’imposition des bénéfices.
Ensuite, les e-commerçants doivent proposer un processus de commande conforme à la
réglementation. Celle-ci impose les trois étapes suivantes :
1. visualisation du détail et du prix,
2. correction des erreurs éventuelles,
3. confirmation de la commande.
Au niveau de la TVA, les entreprises e-commerce fonctionnent avec une TVA à déclarer
d’après les débits : l’exigibilité de la TVA correspond à la facturation (date de la facture), peu
importe si la facture est réglée ou pas.
Ensuite, au niveau de la taxation à la TVA des ventes de produits réalisées, voici le principe
applicable (sauf si l’entreprise est en franchise de TVA) :
 les ventes aux clients français sont facturées avec la TVA,
 les ventes aux clients particuliers installés hors de France sont facturées avec la
TVA,
 les ventes aux clients professionnels installés hors de France (ventes à l’export et
ventes intracommunautaires) sont facturées sans TVA. Des mentions spécifiques
devront figurer sur les factures (voir ici : les mentions sur les factures).

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