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La littérature classique dans son ensemble est marquée par une tendance

impersonnelle, elle tient à peindre la nature humaine dans son aspect universel, et non le moi,
ces écrivains ne se confient pas toujours à nous dans leurs écrits. « Le moi est haïssable »,
déclare Pascal. Sans doute l’expérience personnelle de l’auteur se traduit dans son ouvrage.
Mais elle est toujours transposée avec extrême pudeur et discrétion. Pour le lecteur curieux,
désireux de pénétrer dans l’intimité des auteurs, le lettres et les mémoires seront ses genres
préférés à lire. Echappant au caractère strict des autres genres, l’épistolaire, moins officiel est
plus intime, permet aux écrivains de se livrer davantage à la confidence. Nous avons alors le
plaisir non seulement à connaître de grands génies et artistes, mais aussi des hommes, comme
nous. Avec qui nous engagerions des conversations presque familières.

À travers l'examen attentif des romans "Les Désorientés" d'Amin Maalouf et "Une
forme de vie" d'Amélie Nothomb, il devient évident que l'usage du récit épistolaire en tant
qu’outil narratif joue un rôle significatif dans la transmission des expériences individuelles et
collectives, qui contribuent à une compréhension plus profonde des thèmes universels
traversant ces récits. La problématique qui se dégage de cette analyse réside dans la manière
dont l'épistolaire, en permettant une intimité et une réflexion personnelle, favorise la diffusion
et la compréhension d'idées et de questionnements qui transcendent les barrières culturelles et
géographiques.

Comment, à travers l'épistolaire, ces deux romans participent-ils à l'universalisme des


sujets qu'ils explorent, et comment cette forme de communication écrite contribue-t-elle à
créer des ponts entre des expériences humaines diverses, qui met en lumière les
préoccupations communes de l’humanité ? Voici le plan que nous adopterons pour analyser
l’impact de cette technique narrative sur la transmission de ces thèmes universels ; d’abord :
Écrire pour qui ? Pourquoi, ensuite, le lecteur de l’épistolaire, les spécificités du genre
épistolaire dans Une forme de vie et Les désorientés, et enfin, L'universalisme des thèmes
abordés dans les deux livres par le biais de l'épistolaire

Dans son essai Qu’est-ce que la littérature ? J.P. Sartre affirme que « A première vue,
cela ne fait pas de doute : on écrit pour le lecteur universel ; et nous avons vu, en effet, que
l'exigence de l'écrivain s'adresse en principe à tous les hommes. » Il traite de la question de
l'universalité de la littérature et de l'aspiration de l'écrivain à transcender les frontières
individuelles pour atteindre un public plus vaste. Derrière cette apparente évidence se cachent
des nuances liées à la diversité des expériences humaines, des cultures et des perceptions.
L'écrivain navigue entre l'aspiration à s'adresser à tous et la réalité de la multiplicité des
lecteurs potentiels aux sensibilités diverses. Car le sujet de la littérature a toujours été
l’homme dans le monde, cet « autre » à qui nous écrivons, « Il n'y a d'art que pour et par
autrui » -Sartre.
De plus, le lecteur du roman épistolaire est placé en position de supériorité par rapport aux
personnages épistoliers car il a accès à toutes les lettre alors que chaque personnage n'a accès
qu'à celles qui lui sont adressées. Il en sait donc plus que chaque personnage.

Le récit épistolaire fait du lecteur indiscret un spectateur. Il entre dans une correspondance qui
ne lui est pas destinée. En effet, la lettre a, par conséquences deux destinataires. Le
destinataire n’est pas uniquement celui dont le nom apparait dans la formule de politesse,
mais aussi le lecteur. Un destinataire tacite

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