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UNIVERSITE MOHAMED KHIDER-BISKRA-

FACULTES DES SCIENCES EXACTES ET DES SCIENCES DE


LA NATURE ET DE LA VIE

DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA MATIERE

Polycopié

Chimie générale
Cours et exercices corrigés

1ière année LMD

Dr. DAOUD Ismail

Maitre de conférences B

(Septembre 2018)

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TABLE DES MATIERES

1. Généralités
1.1. Constitution de l’atome 4
1.1.1. L’électron 5
1.1.2. Structure de noyau 5
1.2. Notion d’isotopie 6
1.3. Stabilité et cohésion du noyau, énergie de liaison par nucléon 7

2. Radioactivité

2.1. Radioactivité naturelle : Principaux types de rayonnement 8


2.2. Radioactivité artificielle 10
2.3. Loi de la désintégration radioactive 11
2.4. Différent types de réaction nucléaire 13
2.5. Application de la radioactivité 14
Exercices 15
Solutions 16
3. Configuration électronique des atomes

3.1. Introduction des nombres quantiques 18


3.2. Principes régissant la structure électronique d’un atome 23
3.3. Règle de Klechkowski ((n + l) minimal) 24
3.4. Principe d’exclusion de Pauli (Cases quantiques) 24
3.5. Règle de Hund 26
3.6. Limites de la règle de Klechkowski et exceptions aux règles de remplissage 27
3.7. Electrons de cœur et de valence 28
3.8. Configuration électronique d’un ion 29
Exercices 30
Solutions 31
4. Classification périodique des éléments

4.1. La période 33
4.2. Le groupe chimique 34
4.3. Le bloc 35
4.4. Evolution des périodicités physique au sein du tableau périodique 38
4.4.1. Le rayon atomique 38
4.4.2. Energie d’ionisation (Ei) 38
4.4.3. Affinité électronique (AE) 39
4.4.4. Electronégativité (En) 40
Exercices 41
Solutions 42
5. Liaison chimique

5.1. Introduction : liaisons fortes et liaisons faibles 44

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5.2. Différent types de liaisons fortes 44
5.2.1. La liaison covalente 45
5.2.2. La liaison dative 45
5.2.3. La liaison ionique 45
5.2.4. La liaison polarisée 46
5.3. Représentation de Lewis-théorie classique de la liaison chimique 47
5.4. Géométrie des molécules : Théorie V.S.E.P.R (Règle de Gillespie) 50
5.4.1. Principe de la méthode 50
5.4.2. Utilisation de la méthode VSPER pour déterminer le type de la molécule 51
Exercices 55
Solutions 56
Références 60

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1. Généralités

Dans l’antiquité, l’atome a été considéré comme la particule élémentaire de la matière


(Démocrite). Cette théorie était seulement due à des intuitions et non à des théories ou
observations expérimentales. Il a fallu attendre la fin du XIXe siècle pour que cette théorie
soit confirmée par des expériences qui permirent de mettre en évidence l’existence de
particules constitutives de l’atome : les électrons.

1.1. Constitution de l’atome

La matière est constituée d’atomes, eux-mêmes constitués d’un noyau entouré d’un
nuage électronique (Fig.1 et Tableau. 1). Le noyau sphérique central est composé de A
nucléons répartis en :
- Z protons (charge q = + e ; masse mp).
- N neutrons (charge q = 0; masse mn).

Fig.1 : Vue schématique de la structure de la matière

La cohésion nucléaire est assurée par les forces nucléaires à très courtes portées, dites
interactions fortes.

Le nuage électronique d’un atome neutre est composé de Z électrons (charge q=-e ; me
<<mp et mn). La charge élémentaire, en coulomb, est e = 1,602×10-19 C.

Les masses du proton et du neutron sont voisines l’une de l’autre, et égales à 1836 fois
la masse de l’électron (Tableau. 1). La masse d’un atome est donc concentrée dans son noyau.

La taille des atomes est de l’ordre de 10 –10 m ; la taille des noyaux, de l’ordre de 10 –15 à
10–14 m.

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Tableau. 1 : Principales caractéristiques de l’électron, du proton et du neutron

Particule Auteurs Charge* Masses (me, mp, mn)


et symbole des premières arrondies à 4 chiffres
mesures après la virgule)*

Électron J. J. Thomson – e = – 1,602.10–19C 9,1094.10–31kg


du grec e– (1897) (arrondie à – 1,6.10–19 C) (arrondie à 9,11.10–31 kg)
êlektron : ambre R. A. Millikan
(1911)
Proton E. Rutherford + e = + 1,602.10–19 C 1,6726.10 –27 kg
du grec p (1910) (arrondie à (arrondie à 1,67.10 27 kg)
prôtos : premier + 1,6.10–19 C)

Neutron n J. Chadwick 0 1,6749.10–27 kg


(1932) (arrondie à 1,67.10–27 kg)

* La charge élémentaire e, et les masses me, mp, mn sont des constantes fondamentales.

1.1.1. L’électron

L’électron est une particule qui intervient dans de nombreux phénomènes physique et,
en particulier dans tous les phénomènes électriques (exemple : passage du courant électrique
dans un conducteur), l’électron est désigné par le symbole e.
C’est une particule de très faible masse, chargée négativement (Voir le tableau. 1).

1.1.2. Structure de noyau

Les protons et les neutrons (appelés nucléons) sont localisés dans le noyau de l’atome,
alors que les électrons forment le cortège ou nuage électronique autour du noyau.
La masse étant concentrée dans le noyau. Les atomes étant électriquement neutres, il y a
autant d’électrons que de protons.

Les neutrons (10n)

Ce sont des particules neutres (du point de vue électrique charge nulle) dont la masse est
voisine de celle du proton.

Les protons (p)

Ce sont des particules chargées positivement dont la charge est égale à celle des
électrons mais de signe contraire.

Caractéristique du noyau

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Le noyau possède toujours une charge électrique « q » positive qui est un multiple entier
de la charge élémentaire e : q=Z.e (Z∈N, N nombre entier).

Le noyau est caractérisé par deux nombre Z et A :

Z : est appelé numéro atomique : caractéristique de l’atome, représente le nombre d’électrons.


Z : désigne le nombre de charge : caractéristique du noyau, représente le nombre de protons.
A : désigne le nombre de a masse, il représente également le nombre de protons et de neutrons
constituant le noyau (le nombre de nucléons) ; c’est le nombre entier le plus voisin de la
masse atomique évaluée en unité de masse atomique (u) tel que A=(mp+mn)-mnoyau.

Définition :

L’unité de masse atomique u est égale à 1/12 de la masse de l’isotope 12 du carbone 12C
(dont la masse de l’atome gramme « atg » du 12C = 12.00000g). Ainsi :

Ou : 𝒩 : nombre d’Avogadro=6.022167*1023 mol-1.


La constante d’Avogadro représente le nombre de particules par mole.

1.2. Notion d’isotopie

Définition

Des isotopes d’un même élément sont des espèces qui ont le même nombre de protons
(même Z) et un nombre de neutrons différent (donc A différent).

Exemple : Carbone Hydrogène


12 1
6 C 1 H
13 2
6 C 1 H
14 3
6C 1 H

Abondance relative des différents isotopes

On désigne par abondance naturelle le pourcentage en nombre d'atomes de chacun des


isotopes présents dans le mélange naturel. Cette abondance est équivalente à la fraction
molaire de chaque isotope stable.

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Cette abondance naturelle a pu être mesurée et on la trouve dans des tables.
L’abondance naturelle de chacun des isotopes est toujours la même quelle que soit la
provenance de l'échantillon étudié.

Exemple : Le carbone présent deux isotopes stables naturels : appelés couramment Carbone
12 et Carbone 13. Leurs abondances naturelles sont les suivantes :

Nombre de Masse : 12 13
Abondance : 98,9 % 1,1%

Masse Molaire de l'élément (Moyenne ou isotopique)

Un élément est constitué d'un mélange de divers isotopes et les proportions de ces
divers isotopes sont constantes on va pouvoir définir pour chaque élément une masse molaire
moyenne qui tiendra compte de sa composition.

Xi : désignant l'abondance naturelle de l'isotope i de masse molaire Mi.


Mi : Masse molaire de l’isotope i.

Exemple : Calculer la masse isotopique moyenne de carbone :


MC = 98,89 * M(12C) + 1,1* (M13C)/100
Si on n'a pas besoin d'une extrême précision on pourra assimiler les masses molaires de
chacun des isotopes à leur nombre de masse.
MC = 98,89 * 12 + 1,1* 13/100 = 12,02 g.mol-1

Remarque : Pour certains éléments, il existe d'autre part des isotopes naturels ou artificiels
instables appelés radioactifs. En raison de leur instabilité leur abondance varie au cours du
temps et n'est donc jamais précisée.

1.3. Stabilité et cohésion du noyau, énergie de liaison par nucléon

Masse et énergie : relation d’Einstein

Lors d’une transformation nucléaire (naturelle ou provoquée), la masse des produits est
toujours un peu inférieure à la masse des réactifs. La perte de masse est notée Δm. Associé à
cette perte de masse, se produit un dégagement d’énergie dont la valeur ΔE est donnée par la
relation d’Einstein :

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ΔE = (Δm) c02

Où : c 0 est la célérité de la lumière dans le vide. La convention adoptée ici est de


représenter Δm et ΔE par des grandeurs positives.

Énergie de cohésion d’un noyau

La masse d’un noyau atomique est toujours un peu inférieure à la somme des masses de
ses nucléons. La différence Δm entre la masse des nucléons et celle du noyau est appelée
défaut de masse. La quantité d’énergie ΔE correspondante donnée par la relation ΔE = (Δm)
c02 est l’énergie qui se dégagerait si le noyau se formait à partir des nucléons.

Un noyau est d’autant plus stable que cette quantité ΔE est grande. C’est pourquoi ΔE
est appelée énergie de cohésion (ou énergie de liaison) du noyau. Pour comparer entre elles
les stabilités des noyaux de divers éléments, on compare les énergies de cohésion rapportées à
1 nucléon, et exprimées en MeV/nucléon* (* :1 eV = 1,602.10–19 J ; 1 MeV= 1,602.10–19 × 106 = 1,602.10–13 J).

2. Radioactivité

2.1. Radioactivité naturelle : Principaux types de rayonnement

Les noyaux dans le nombre des protons est peu différent du nombre de neutron
présentent une stabilité probable ; par contre les noyaux qui portent un excès de neutrons ou
de protons, en général sont instables et se désintègrent spontanément : ils sont radioactifs.

On définit ainsi la radioactivité comme étant l’émission spontanée d’un rayonnement


par le noyau de certains éléments dits radioactifs (1896 H.Becquerel, 1898 P. et M. Curie).

Le rapport N/Z peut donner des indications sur la stabilité du noyau.

 Si le rapport N/Z=1 ⇒ l’atome est stable


 Si le rapport N/Z>1.5 ⇒ l’atome est instable, il est radioactif.
Exemple :

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Les noyaux isotopes de certains éléments sont instables et désintègrent pour donner des
nouveaux éléments ; cette désintégrations est accompagnée de l’émission de particules
élémentaires α, β et rayonnement électromagnétique γ.

Rayonnement α

Les particules α sont des noyaux d’hélium (ou hélion) émis essentiellement
par des noyaux lourds :

Exemple :

La radioactivité α réalise la transmutation de l’élément émetteur. Bien qu’elles


possèdent au moment de leur émission des énergies cinétique très élevées (leur vitesse peut
atteindre 22 103 km/s), les particules α sont très rapidement arrêtées par la matière qu’elles
ionisent très lentement.

Les particules α les énergétiques sont émises par les radioéléments ayant les périodes
les plus courtes.

Rayonnement β

Les rayonnements β peuvent être des électrons négatifs (négatons : β- ou e-) ou positifs
(positons : β+ ou e+).

Radioactivité β-

Le négaton est formé lors de la transmutation dans le noyau, d’un neutron en un proton :

ν : neutrino, particule sans charge et sans masse qui se déplace à la vitesse de la lumière.

Au cours d’une désintégration β-, le nombre de masse A ne varie pas, mais le numéro
atomique Z croit de une unité.

Exemple :

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Remarque :

A l’état libre, le neutron est lui-même radioactif (β-) :

Radioactivité β+
Ce sont processus n’existe pas pour les éléments naturels mais uniquement pour des
éléments artificiels, obtenus par réactions nucléaires :

Le positon β+ se produit de transformation d’un proton en un neutron :

La radioactivité β+ est l’émission de positons par le noyau.


Exemple :

Beaucoup plus pénétrantes que les particules α de même énergie, les particules β sont
bien moins ionisantes.

Les particules β les plus énergétiques sont émises par les radioéléments ayant les
périodes les plus courtes.

Rayonnement γ

Les trois types de radioactivités (α, β, γ) sont souvent accompagnés de l’émission d’un
rayonnement électromagnétique, d’énergie très grande (supérieure à celle des rayons X), de
très coutes longueurs d’onde (1Å à 10-4 Å), émis lors du passage d’un noyau d’un état excité à
un état moins excité.

Les rayonnements γ ont pour origine des réactions nucléaires, alors que les rayons X
proviennent des transitions électroniques vers des couches internes.

Une émission de rayonnement γ ne produit ni variation de A, ni de Z ; l’élément ne change


pas, seule la masse atomique diminuée d’une quantité équivalente à l’énergie hν du
rayonnement émis. Il s’agit simplement d’une réorganisation interne du noyau.

Les rayonnements γ ont un pouvoir de pénétration bien important que celui des
particules α et β, mais ils sont plus ionisants.

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2.2. Radioactivité artificielle

Découverte en 1934 par Irène et Fréderic Joliot–Curie. Les radioéléments artificielles


sont obtenus en bombardement des éléments stables par des particules légers tel que : n, p, α,
Exemple :

L’interaction qui a permis la découverte de la radioactivité artificielle :

Le radiophosphore P* se désintègre ensuite pour donner spontanément le silicium

élément stable :

Remarque :

Le positon ou (β+) est émis essentiellement par les radioactivités artificielles.

β+ est la première antiparticule observé en 1932 (antiparticule : même masse mais propriétés
électromagnétiques différente, c’est-à-dire charge et moment magnétique opposés).

C’est l’antiparticule de l’électron, elle ne peut exister dans le noyau, elle est donc émise.

2.3. Loi de la désintégration radioactive

1er cas : le noyau produit n’est pas radioactif

Activité d’une source :

Si on présente par N le nombre d’atomes radioactif présents à un temps t, l’activité de


cette radioactif peut être représentée par la variation du nombre d’atomes par unité de temps
au signe prés :

Autre unité : le curie, 1Ci=3.7 *1010 Bq, 1 Bq=1 désintégration/s. (becquerels (Bq))

Evolution au cours du temps :

La loi relative à l’activité représente une cinétique d’ordre un. Son intégration est donc
aisée.

N0 : nombre d’atome de l’élément radioactif à t=0. λ : constante radioactive de l’élément.

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N

Fig. 2 : Courbe de désintégration radioactive


N0/2
N0/4
N0/8

T 2T 3T t

Ln N

Ln N0

Fig. 3 : Détermination de la Constante radioactive


-

o t

On appelle période T1/2 de l’élément radioactif, l’intervalle de temps nécessaire pour que
N soit divisé par 2. C’est une constante pour un élément radioactif donné.

La période et la constante de la radioactivité λ sont liées par la relation :

On appelle vie moyenne, le nombre τ=1/λ, on voit que : T=τ*Ln2.


Exemple :

2nd
cas : le noyau produit est radioactif

Un élément radioactif A (parent) de constant λA se transforme en un élément


B( produit), radioactif lui aussi, de constant λB.

Soient : A0 = 0 et B0 = 0, le nombre d’atomes de parent et de produit à t=0.

A et B leur nombre à l’instant t.

Pendant le temps dt, il disparait λB*B*dt atomes de produit et λA*A*dt atomes de


parent.

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La variation dB du nombre d’atomes de B est :

dB = (λA*A- λB*B)dt ………………(1)

Avec: l’intégration de (1) conduit à :

 Si λA >> λB

Le parent se désintègre beaucoup plus rapidement que le produit.

Les A0 atomes de parent se transforment rapidement en un stock B d’atomes de produit


(A0≃B), qui décroit avec sa propre période.

 Si λA << λB

Le produit se désintègre beaucoup plus rapidement que le parent.


Après un intervalle de temps assez grand, on aura : Si λA*A= λB*B
Il se forme par unité de temps autant d’atome de produit qu’il en disparait.
Il s’établit un équilibre radioactif entre le parent et le produit.

2.4. Différent types de réaction nucléaire


Lorsqu’on bombarde une substance par des particules légères (n, p, …) ayant une
grande énergie, les chocs de ces particules avec les noyaux peuvent donner naissance à
d’autres éléments ; il y a alors modification du noyau : c’est une réaction nucléaire.
On distincts trois sortes de réactions :

Réaction de transmutation

Ce sont des réactions qui produisent de nucléides dont A est égale ou voisin de celui qui
a servi de cible.

Exemple 1 :

Rutherford réalisa la 1ère transmutation d’atome en 1919 :

De façon générale : X + a ⟶ X’ + a’

Réactions de fission

Dans ces réactions, on bombarde un atome lourd tel que ou par des
neutrons.

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Il ya formation d’éléments de numéro atomique compris entre 35 et 60 et quelques
neutrons avec une très grande libération d’énergie E.

Les neutrons formés vont à leur tour provoquer la fission de nouveaux atomes
d’uranium ou de plutonium, ect...

La réaction va aller de plus en plus vite, si cette réaction enchaine est incontrôlée, si la
bombe atomique (bombe A), par contre si la réaction est contrôlée grâce à des ralentissements
de neutrons, c’est le réacteur nucléaire.

Exemple :

E = 200 MeV pour 235U + 1n (≃236 u) soit 0.8 MeV/u.

Réaction de fusion

Dans la fusion, plusieurs atomes légers vont fusionner pour donner un atome plus lourd,
avec expulsion d’un neutron ou d’un proton et dégagement d’énergie.

Exemple :

E= 19,8 MeV pour 1H et 3H (≃4 u) soit 5 MeV/u.

La bombe H utilise des réactions de fusion semblables telle que :

On n’a pas encore a réussi à contrôler la fusion !

Beaucoup de réactions nucléaires dégagent une grande quantité d’énergie.


C’est une réaction nucléaire qui est responsable de la chaleur dégagée par le soleil :

Les réactions nucléaires telles que la fusion et la fission sont assimilable à des sources
d’énergie.

2.5. Application de la radioactivité

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 Datation : « détermination de l’âge « des roches et des matières organiques, méthode
utilisée en archéologie.
 En médecine : traitement du cancer (radiothérapie).
 En biologie : étude du métabolisme des éléments par l’organisme.
 En chimie : analyse, mécanismes rationnels.
 En géologie : analyse du déplacement des cours d’eau.

Exercices
(Généralités + Radioactivité)

Exercice N°1 :

1. Donner les nombres de protons, d’électrons et de neutrons des différents éléments :

2. Calculer la masse de
l’atome de béryllium en gramme et en unité de masse atomique (u.m.a).

On donne : mp=1.67 10-27 ; mN=1.67 10-27 ; me = 9.11 10-31 (en Kg).

Exercice N°2 :
1. Calculer la charge d’un noyau de Fer ( Fe, A=56, Z=26)
2. Un atome a pour symbole Az X son noyau a une charge égale a 1,12 .10 -18 C et il
possède 7 neutrons.
Déterminer A et Z.

Exercice N°3 :

L’élément silicium naturel Si (Z=14) est un mélange de trois isotopes stables : 28Si, 29Si
30 28
et Si. L'abondance de l'isotope Si est le plus élevé est de 92,23%. Si la masse
molaire atomique (moyenne) du silicium naturel est de 28,085 g.mol-1.
 Calculer l'abondance naturelle des deux autres isotopes.

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Exercice N°4 :

La période de désintégration β- du carbone 14 est de 5,7 .103 ans.

1. Ecrire la réaction de désintégration du carbone 14.

2. Calculer la constante de désintégration λ.


3. Calculer le temps au bout duquel 90℅ de l’élément se sont désintégrés.

Solutions
(Généralités + Radioactivité)

A q
Exercice N°1: X
z

A : Nombre de masse q : Charge d’atome X, Z : Nombre de proton.

1. Donner les nombres de protons, d’électrons et de neutrons des différents éléments :

Eléments Protons(Z) Electron (e-) Neutrons (N) N=A-Z


59
28Ni 28 28 31
127 -
53I 53 54 74
32
16S 16 16 16
27 3+
13Al 13 10 14
9
4Be 4 4 5
31 5+
15P 15 10 16

2. Calculer la masse de l’atome de 94Be en gramme et en unité de masse atomique


(u.m.a).
mBe= mnoyau+melectron = Zmp+Nmn+Zme
⇒ mBe= 1.5 *10-23 g , mBe= 9 u.m.a (1.67 *10-27 kg=1 u.m.a).

Exercice N°2 :
1. Calculer la charge d’un noyau de Fer ( Fe, A=56, Z=26)
Qnoyau= Z*e+ + N*e0 ( e+ =+1.6 *10-19 C, e0 :charge de neutron=0) ⇒ Qnoyau= Z*e+
Qnoyau= 26*1.6*10-19

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⇒ Qnoyau= 4.2*10-18 C
2. Déterminer A et Z
Z= Qnoyau/e+ ⇒ Z= 1.12*10-18/1.6*10-19
⇒ Z= 7
A= Z+N = 7+7
⇒ A=14 ⇒ 14
7 N

Exercice N°3 :
Appelons x l'abondance de l'isotope 29 et y celle de l'isotope 30. Assimilons, nombre
de masse pour les trois isotopes. On a les deux relations suivantes :
M = M1x1 + M2x2 + M3x3, x1 + x2+ x3 = 1, x1 = 0,9223, x2 = x, x3 = y
28,085 = 28*0,9223 + 29 x + 30 y ⇒ 2,2606 = 29 x + 30 y
92.23+ x + y =100 => 0,9223 + x + y = 1 ⇒ 0,0777 = x + y ⇒ y = 0,0777 – x
29 x + 30 (0,0777 - x) = 2,2606

⇒ x = 0,0704 = 7,04% et y = 0,0073 = 0,73%

Exercice N°4 :

1. Réaction de désintégration du carbone 14

2. Calculer la constante de désintégration λ.

λ = Ln 2/T1/2 = Ln2/ 5,7 .103⇒ λ= 12.16*10-5 ans-1 = 3.85*10-12 s-1.

3. Calculer le temps au bout duquel 90℅ de l’élément se sont désintégrés.

⇒ N/N0=e-λt ⇒ t=18.93*103 ans = 5.19*1011 s.

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3. Configuration électronique des atomes

3.1. Introduction des nombres quantiques

L’état d’un électron dans un atome, c’est-à-dire : son énergie, ses mouvements autour
du noyau, la forme de l’orbitale, est défini par 4 paramètres appelés nombres quantiques.

Couche électronique et nombre quantique principal (n)

En 1913, BOHR élabora une théorie basée sur l'hypothèse selon laquelle "l'énergie d'un
électron ne varie pas de façon continue, mais par bonds". Lorsque l'électron est à son niveau
d'énergie le plus faible, on dit qu'il est à son niveau de base ou niveau fondamental.

Ces niveaux d'énergie des électrons ou couches électroniques sont numérotés 1, 2, 3...7
à partir du niveau de base et le numéro d'ordre des différents niveaux est appelé nombre
quantique principal.

Le nombre n, nombre quantique principal définit par :

 n > 0 ⇒ n = 1, 2, ….7

 Un niveau d’énergie signifiée une couche ou période ou ligne dans le tableau


périodique.

 Les niveaux d'énergie correspondant à n = 1, n = 2,..., n = 7 sont appelés couches K,


L, M, N, O, P, Q.

 Quantifie et définit un niveau d’énergie de l’électron

 Calculer le nombre des OAs : n2

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 Le nombre d'électrons dans les différents niveaux est limité à 2n2.

Exemple : il n'y aura pas plus de 2 électrons et 1 Orbitale atomique au niveau le plus bas car :
(n = 1 ⇒ 2n2 e- = 2*12 = 2 e- et n2 = 12 = 1 OAs).

Sous-couche électronique et nombre quantique secondaire (l)

De telles irrégularités dans le remplissage des couches ou niveaux d'énergie


électroniques nous obligent à admettre qu'il existe, dans chaque couche, des sous-niveaux
d'énergie différents. Chaque couche doit être envisagée comme un ensemble de sous-couches,
(l) dont les énergies diffèrent. Le nombre de sous-niveaux est donné par la valeur du nombre
quantique principal n.
Le nombre l, nombre quantique secondaire définit par :

 0 ≤ l ≤ n–1

 Un sous-niveau d’énergie signifiée une sous-couche.

 Les sous-niveaux d'énergie correspondant à l = 0, n = 1,..., n = 4 sont appelés sous-


couches s, p, d, f.

 l caractérise la "forme" de l’orbitale; il définit une sous-couche électronique, ou un


sous-niveau d’énergie.

Orbitale et nombre quantique magnétique (m)

En outre, pour chaque sous-niveau, le nombre quantique magnétique (m) caractérise


les diverses orbitales électroniques, dont chacune présente la même énergie électronique mais
une orientation spatiale différente. Il y a, pour chaque sous-couche, [2 k-1] orbitales de formes
proches mais d'orientation différente.

Le nombre m, nombre quantique magnétique définit par :

 -l ≤ m ≤ +l

 Définit l’orientation de l’orbitale.

Exemple :

l = 0 ⇒ m = 0 ⇒ 1 seule orientation ⇒ 1 orbitale s ⇒ 1 case quantique

l =1 ⇒ m= -1; 0 ; 1 ⇒ 3 orientations ⇒ 3 orbitales p de même énergie ⇒ 3 cases


quantiques.

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a. Fonction d’onde Ψ

Ψ : est une fonction purement mathématique :


- elle n’a pas de signification physique,
- elle est fonction des coordonnées de l’électron,
- elle est définie par les 3 nombres quantiques : n, l et ml : Ψn,l, m

Exemple : l’orbitale 2s est représentée par la fonction d’onde : Ψ2,0,0

Equation de Schrödinger : c’est une équation fondamentale dans la mécanique


ondulatoire : H.Ψ = E. Ψ, elle permet de calculer Ψ.

b. Densité de probabilité

L’électron est caractérisé par : son état énergétique et par sa probabilité de présence à un
endroit donné.

La probabilité (probabilité de présence) de trouver l’électron dans un volume dV au


point M(x, y, z) s’écrit :

dP = |ψ|2 dV
La notion classique de position est remplacée par la notion de densité de probabilité de
présence :

|ψ|2 : densité volumique de probabilité de présence ou densité électronique.

La condition de normalisation par définition est la probabilité de trouver l’e- dans tout
l’espace =1 ⇒ ∫espace dP =∫espace ψ2 dV =1.

c. Représentation graphique des fonctions Ψn,l,m

Description de l’orbitale « s »

Page 20
L’orbitale « s » est correspond à la condition l = 0 implique m= 0.et ces fonctions
d’onde s’écrivent : Ψn,0,0 ou Ψns.

Pour les orbitales s, la densité de probabilité de présence Ψ 2 de l’électron à la surface


d’une sphère de rayon r est la même dans toutes les directions de l’espace, mais elle varie
avec r. L’orbitale est dite de symétrie sphérique.

Remarque : le signe + indiqué à l’intérieur de la


sphère est le signe de la fonction d’onde Ψ1s

Densité de probabilité radiale

C’est la probabilité de trouver l’électron dans le volume dV d’une pellicule sphérique


d’épaisseur dr à une distance r du noyau.

Cette surface représente la probabilité de


trouver l’électron entre 0 et r du noyau.

a0 = rayon de l’atome de Bohr = 0,53 Å, Pour r = a0 = 0,53 Å ⇒ on a 33 % de chance


de trouver l’e- à l’intérieur de la sphère. Pour r = 4,2 a0, P = 99 % et r ≈ 6 a0, P = 99,9 %

Description des orbitales « p »

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Les orbitales p (l = 1) peuvent être représentées par deux lobes à peu près sphériques,
accolés, ayant pour axes de symétrie les axes x, y et z du trièdre de référence.

On les appelle donc "n px", "n py" et "n pz" selon la valeur de m (n ≥ 2).

Remarque : le signe + ou – indiqué dans chaque lobe est le signe de Ψ.

Description des orbitales « d »

l = 2 ⇒ m = -2, -1, 0, 1, 2 (n ³ 3).

Page 22
Nombre d'électrons par orbitale et spin (s)

En plus des trois nombres quantiques nécessaires pour décrire dans l'espace la position
de l'électron par rapport au noyau, il existe un quatrième nombre quantique, interne à

Page 23
l'électron lui-même, qui décrit la rotation (on conserve souvent le mot anglais "spin") de
l'électron sur lui-même. Etant donné le fait que cette rotation ne peut s'effectuer que dans le
sens positif ou le sens négatif, ce nombre ne peut prendre que deux valeurs.

↑: électron de S= +1/2, ↓: électron de S= -1/2

Exemple

 Déterminer les nombres quantiques associes au nombre quantiques principal n=3 ?


 Combien d’orbitales atomiques sont associes à n=3 ? Combien d’électron ?

Réponse : On a : n > 0 et 0 ≤ l ≤ n–1, -l ≤ m ≤ +l, S=±1/2

n>0:

n=3 ⇒ Couche M (Ligne 3 ou période 3)

0 ≤ l ≤ n–1 ⇒ 0 ≤ l ≤ 2

l=0 ⇒ Sous-couche s ⇒ 1 OA ou 1 case quantique ⇒

l=1 ⇒ Sous-couche p ⇒ 3 OAs ou 3 cases quantiques ⇒

l=2 ⇒ Sous-couche d ⇒ 5 OAs ou 5 cases quantiques ⇒

-l ≤ m ≤ + l :

l=0 ⇒ - 0 ≤ m ≤ +0 ⇒ m =0

l=1 ⇒ - 1 ≤ m ≤ +1⇒ m = -1, 0, +1 Il y a 9 valeurs de m ⇒ 9 OAs

l=2 ⇒ - 2 ≤ m ≤ +2 ⇒ m = -2,-1, 0, +1, +1

S=±1/2:

S=+1/2 ⇒ ↑ et S=-1/2 ⇒ ↓
 On a : 2n2 électrons et n2 orbitales atomiques (cases quantiques)

Nombre des électrons : 2(3)2 = 18 e-


Nombre des orbitales atomiques (cases quantiques) : (3)2 = 9 OAs.

3.2. Principes régissant la structure électronique d’un atome

Donner la configuration électronique (ou structure électronique) d’un atome, c’est


préciser la répartition des électrons dans les diverses couches et sous-couches de cet atome à

Page 24
l’état fondamental, énoncées par ordre d’énergie croissante. La configuration électronique est
avantageusement complétée par la représentation des cases quantiques figurant les orbitales.

Les configurations électroniques ne sont établies que pour l’atome dans son état
fondamental.

Les électrons sont répartis de manière à obtenir la configuration de minimum d’énergie.

Les électrons sont répartis par ordre croissant d’énergie en commençant par la sous-
couche de plus basse énergie. Cet ordre des sous-couches donné par la règle de Klechkowski.

Les règles à respecter sont : la règle de Klechkowski, le principe d’exclusion de Pauli et,
types de représentation de la configuration électronique et la règle de Hund.

3.3. Règle de Klechkowski ((n + l) minimal)

L’ordre des énergies croissantes des orbitales est l’ordre des valeurs croissantes de la

somme (n + l). Lorsque la somme (n + l) est identique pour 2 sous-couches, la sous-couche


de plus basse énergie est celle pour laquelle n est le plus petit. Cet ordre correspond à l’ordre
d’attribution des sous-couches aux électrons (Fig.4).

L’expérience a montré que cette règle présente certaines exceptions.

Nombre des électrons

n Couches 2 6 10 14

1 K 1S

2 L 2S 2P

3 M 3S 3P 3d

4 N 4S 4P 4d 4f
5 O 5S 5P 5f
5d
6 P 6S 6P 6d 6f

7 Q 7S 7P 7d 7f E

Fig. 4 : Ordre d’attribution des sous-couches aux électrons selon la règle de


Klechkowski
Page 25
3.4. Principe d’exclusion de Pauli (Cases quantiques)

Deux électrons d’un même atome ne peuvent pas posséder les mêmes quatre nombres
quantiques.

Cela régit la représentation des électrons dans les cases quantiques, représentation qui
permet de distribuer les électrons en fonction des valeurs de m dans une sous-couche donnée.

Il y a autant e cases quantiques que de valeurs de m possibles ; chacune contient au


maximum deux électrons de même valeur de n, l et m, mais de spins opposés. Par convention,
on écrit ↑ pour un électron de S = + 1/2, et ↓ pour un électron de S = – 1/2.

Conséquence ⇒ Une OA donnée (n, l et m donnés) ne peut décrire que 2 électrons, et


donc :

⇒2 électrons maximum au niveau énergétique d’une sous-couche s

⇒6 électrons maximum au niveau énergétique d’une sous-couche p

⇒10 électrons maximum au niveau énergétique d’une sous-couche d

⇒14 électrons maximum au niveau énergétique d’une sous-couche f.

Il existe 3 types de représentation de la configuration électronique, dans notre cas on va


illustrer ces 3 types en utilisant l’exemple de l’atome de Bore (5B) dans son état fondamental.

Représentation dans le diagramme énergétique

Représentation dans le diagramme énergétique les électrons sont représentés par des
flèches verticales.

↑: électron de ms = +1/2, ↓: électron de ms = -1/2


Les 5 autres représentations
Une représentation possible
équivalentes (les niveaux 1s
et 2s étant les mêmes).
↑↓ : deux électrons décrits par la même OA : doublet d’électrons appariés. Deux
électrons appariés ont nécessairement des nombres quantiques de spin opposés «spins anti-
parallèles» pour respecter le principe d’exclusion de Pauli.

Page 26
Nous remarquons que l’atome de bore a 2 doublets d’électrons appariés et un électron
célibataire.
Représentation en cases quantiques

Cette représentation basée sur l’utilisation des cases quantiques car les OA sont
représentées par des cases appelées « cases quantiques ». Ces cases sont placées de gauche
droite par ordre croissant d’énergie, en plus, les cases accolées représentent des OA
dégénérées.

5B: 1s2 2s2 2p1 3s 2p

Ecriture simplifiée de la configuration électronique

Cette écriture simplifiée de la configuration électronique est basée sur le diagramme de


Klechkowski.

Les sous-couches sont placées de gauche à droite par ordre croissant d’énergie, le
nombre d’électrons peuplant chaque sous-couche étant indiqué en exposant.

5B : 1s2 2s2 2p1

3.5. Règle de Hund

Page 27
Pour des orbitales atomiques dégénérées, l’état de stabilité maximum est obtenu lorsque
les électrons occupent le maximum de ces OA dégénérées, leurs nombres magnétiques de
spin étant de même signe (« spins parallèles »).

Exemple : Configuration électronique de l’atome de carbone (6C) dans son état fondamental ?

3.6. Limites de la règle de Klechkowski et exceptions aux règles de remplissage

Inversions de sous-couches

Parmi les exceptions de la règle de Klechkowski est l’inversion des sous-couches 4s et


3d, c.à.d. une variation de l’ordre de la règle de Klechkowski.

Présence d’au moins un électron 3d.

Attention : la sous-couche 4s possède


bien ses 2 électrons même si la sous-
couche 3d n’est pas complète.

21Sc : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d1 4s2


OA 3d « vides » : règle de
Klechkowski vérifiée.
19K : 1s 2s 2p 3s 3p 4s
2 2 6 2 6 1

Remarque : L’inversion est identique pour les sous couches 5s et 4d (puis 6s et 4f, puis 7s et
5f, etc.).

Exceptions aux règles de remplissage de Klechkowski

La sous couche d est plus stable lorsqu’elle est pleine (d 10) ou à moitie pleine (d5), règle
valable uniquement pour cette sous couche (cas des groupes du chrome et du cuivre).

Cas du chrome (24Cr) :

Page 28
Cr : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d4 4s2
24 ⇒ 24 Cr : [18Ar] 3d4 4s2

Expérimentalement
⇒ 24 Cr : [18Ar] 3d5 4s1
Cas du cuivre (29Cu) :

29 Cu : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d9 4s2 ⇒ Cu : [18Ar] 3d9 4s2
29

3.7. Electrons de cœur et de valence


Expérimentalement
Définitions ⇒ 29Cu : [18Ar] 3d10 4s1

Les électrons de valence sont ceux dont le nombre quantique principal n est le plus
élevé ceux qui appartiennent à des sous-couches d et f en cours de remplissage.

6C: 1s2 2s2 2p2

6C: 1s2 2s2 2p2


:
Orbitale(s) de cœur ⇒ électrons de cœur
Orbitales de valence ⇒ électrons de valence

Les électrons de valence sont moins liés au noyau que les électrons de cœur et eux qui
sont responsables de la formation des liaisons des molécules.

La représentation de Lewis des atomes ne tient compte que des électrons de valence.
Les électrons célibataires sont représentés par des points et doublets d’électrons sont
représentés par des tirets.

D’après la représentation de Lewis une OA de valence vide peut-être représentée par un


rectangle vide (= lacune électronique).

Exemples

Exemples: 6C: 1s2 2s2 2p2, 7N: 1s2 2s2 2p3, 8 O: 1s2 2s2 2p4

Représentation de Lewis
Électrons de valence
du carbone dans son :
1/ état fondamental :

6C : 1s2 2s2 2p2 Page 29

2/ état excité :
Électrons de valence Électrons de valence

7N3.8.
: 1s2Configuration
2s2 2p3 électronique d’un ion 8O : 1s2 2s2 2p4
Cas des anions

Ajout d’un ou plusieurs électrons à la configuration électronique de l’atome dans son


état fondamental en respectant les règles de Klechkowski, Pauli et Hund.

Exemple : ion fluorure : 9F–

7 e- de valence 8 e- de valence

9 F : 1s2 2s2 2p5 9F- : 1s2 2s2 2p6


9 électrons 10 électrons
Cas des cations

Élimination d’un ou plusieurs électrons à la configuration électronique de l’atome dans


son état fondamental en respectant les règles de Klechkowski, Pauli et Hund.

Exemple : ion sodium : 11Na+

1 e- de valence 0 e- de valence

10 Na : 1s2 2s2 2p6 3s1 10 Na+ : 1s2 2s2 2p6 3s0


9 électrons 8 électrons
Conséquence des inversions de sous-couches :

Exemples : ions fer : 26Fe2+ et 26Fe3+

Inversion effectuée

Page 30
Fe: 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d6 4s2
26 ⇒ [18Ar] 3d6 4s2
Conséquence : La sous-couche 4s « se vide » avant la sous-couche 3d.

26Fe2+ ⇒ [18Ar] 3d6 (4s0)


26Fe
3+
⇒ [18Ar] 3d5 (4s0)

Raisonnement identique pour les composés avec des électrons dans leur sous-couche 4d,
4f ou 5f. On vide d’abord la sous-couche 5s, 6s ou 7s.

Exercices
(Configuration électronique des atomes)

Exercice N°1 :

Parmi les triplets de nombres quantiques (n, l, m) suivants, déterminer celui (ceux) qui
est (sont) possible(s) :

A- (2, 1, -2), B- (3, 2, -1), C- (3, 0, 0), D- (2, 2, -1), E- (0, 0, 0).

Exercice N°2 :

La réaction de fusion nucléaire ci-dessous a permis de mettre en évidence une nouvelle


A
espèce chimique Z X:
86 208 A 1
36 Kr + 82 Pb → Z X + 0 n

1. Identifier cet élément (A et Z).

2. Prévoir sa structure électronique et préciser sa position dans la classification


périodique (bloc, période et groupe).

3. Comment appelle t’on les éléments appartenant au même groupe que X ?

4. Donner les configurations électroniques de tous ces éléments.

Exercice N°3 :

Soient les éléments suivant : 3Li, 4Be, 7N, 11Na, 20Ca, 33As.
1. Lesquels de ces éléments se trouvent dans une même colonne et même période du
tableau périodique
2. Donner les quatre nombres quantiques des électrons de la couche externes de
l’azote 7N.

Exercice N°4 :

Page 31
On considère les atomes et les ions suivants :

19K, 24Cr, 27Co, 29Cu, 35Br, 26Fe2+, 10Na+, 17Cl-.

1. Donner la configuration électronique des atomes et des ions.

2. Situer ces éléments dans le tableau périodique (donner le bloc, la période et le


groupe).

Solutions
(Configuration électronique des atomes)

Exercice N°1:
B et C.

Exercice N°2 :
La réaction de fusion nucléaire ci-dessous a permis de mettre en évidence une nouvelle
A
espèce chimique Z X:
86 208 A 1
36 Kr + 82 Pb → Z X + 0 n

1. Identifier cet élément (A et Z).


⇒ A=294 et Z= 118.
2. Structure électronique de 294118X (bloc, période et groupe).
A
Z X : [Rn]86 7s25f146d107p6 ⇒ Bloc: P , Période: 7 , Groupe: VIIIA.
3. Les éléments appartiennent au même groupe que X sont des gaz rare, gaz inerte, gaz
noble.

4. A
Z X : 1s2⇒ 2He , AZX : [He]2 2s22p6⇒ 10Ne , AZX :[ Ne]10 3s23p6⇒18Ar ,
A
Z X : [Ar]18 4s23d104p6 ⇒ 36Kr, A
Z X : [ Kr]36 5s24d105p6 ⇒ 54Xe,
A
Z X : [ Xe]54 6s24f145d106p6 ⇒86Rn.

Exercice N°3 :
1.

Eléments Configuration électronique Période Groupe


3Li 1s2/2s1 2 IA
4Be 1s2/2s2 2 IIA
7N 1s2/2s22p3 2 VA

Page 32
11Na 1s2/2s22p6/3s1 3 IA
20Ca 1s2/2s22p6/3s23p6/4s2 4 IIA
33As 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d104p3 4 VA

Les éléments se trouvent dans la même colonne (Groupe) : ⇒ 3Li, 11Na (groupe IA)
⇒4Be, 20Ca (groupe IIA)
⇒7N, 33As (groupe VA)
Les éléments se trouvent dans la même période (Ligne) : ⇒ 3Li, 4Be, 11Na (Ligne : 2)
⇒ 20Ca, 33As (Ligne : 4)
2. Les quatre nombres quantiques des électrons de la couche externes de l’azote 7N :
7N : 1s2/2s22p3 ⇒ 2 2

Sachant que : n ≥ 1, 0 ≤ l ≤ n-1, -l ≤ ms ≤ +l, s = ±1/2

1er électron de « 2s » ⇒ n= 2, l= 0, ms=0, s =+1/2


2eme électron de « 2s » ⇒ n= 2, l=0, ms= 0, s =-1/2
1er électron de « 2p » ⇒ n = 2, l =1, ms = -1, s =+1/2
2eme électron de « 2p »⇒ n =2, l =1, ms = 0, s =+1/2
3eme électron de « 2p »⇒ n =2, l =1 , ms = +1, s = +1/2

Exercice N°4 :
1. Donner la configuration électronique, le bloc, la période et le groupe de chaque
atome.

Eléments Configuration électronique Bloc Période Groupe


19K 1s2/2s22p6/3s23p6/4s1 S 4 IA
24Cr 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d4=> 4s1 3d5 d 4 VIB
27Co 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d7 d 4 VIIIB
29Cu 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d9 => 4s13d10 d 4 IB
35Br 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d104p5 P 4 VIIA
26Fe
2+
1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d6 ⇒ 4s03d6 / / /
10Na
+
1s2/2s22p6/3s1 ⇒ 3s0 / / /
17Cl
-
1s2/2s22p6/3s23p5 ⇒ 3s23p6 / / /

2. Situer ces atomes dans le tableau périodique.


V
IIIA
IA
IIA III B IVB VB VI B VIIB VIII B IB IIB IIIA IVA VA VIA VIIA

Page 33
K
19 24Cr 27 Co 29 Cu 35 Br

4. Classification périodique des éléments

La classification de Mendeleïev (1869) basée initialement sur le classement des


éléments par masse atomique croissante, la classification moderne est basée sur le classement
des éléments par numéro atomique Z croissant, donc s’appuie sur la structure électronique des
atomes.
- Elle est constituée de 7 lignes (horizontale) appelées "périodes ou couches" et de 18
colonnes (verticale) appelées "familles ou groupes".
- Le numéro atomique croît de gauche à droite dans une période et de haut en bas dans
une colonne.
- Les éléments d'une même période ont la même valeur du nombre quantique principal
maximal n.
- Les éléments appartenant à une même colonne ont généralement la même structure
électronique externe, donc souvent des propriétés chimiques ou physiques voisines
(attention : ne pas généraliser !).

4.1. La période

Il existe 7 périodes (3 périodes courtes et 4 périodes longues). Une période est


caractérisée par le remplissage des orbitales atomiques et ce, conformément à la règle de
Klechkowski : ns (n-2)f (n-1)d np

Quand : n < 4 => la forme générale est ns np


Quand : n > 4 => la générale est ns (n-1)d np
Quand : n ≥ 6 => la forme générale ns (n-2)f (n-1)d np.

Notons qu’après avoir écrit la structure électronique d’un élément, le nombre quantique
principal “n” le plus élevé nous renseignera sur la période de cet élément. Par exemple, la
période de Cr est 4 et celle de Cu aussi.

Remarque :

Page 34
 4f : famille des Lanthanides (14 éléments). Ces sous couches ont des énergies très
voisines et la regle de Klechkowski devient peu fiable.
 5f : famille des Actinides (14 éléments). La règle de Klechkowski est peu fiable pour
les sous-couches 5f aussi.
 La plupart des éléments des ces deux familles sont radioactifs, de ce fait la règle de
Klechkowski ne leur est pas applicable.

4.2. Le groupe chimique

Chaque groupe (ou colonne) du tableau périodique contient des éléments ayant même
structure électronique externe et va constituer un groupe chimique.

Les propriétés physico-chimiques étant liées au d’électrons de valence (de la dernière


couche), les éléments d’un même groupes auront donc des propriétés très voisines. De plus, il
est à noter que, par commodité, le tableau périodique représente à part les éléments 4f et 5f.

La nomenclature prévoit deux manières de nommer les groupes :

 Du 1er au 18ème groupe (nombres écrits en chiffres arabes : 1, 2, 3, …).


 Ou en utilisant les sous-groupes A et B (nombres écrits en chiffres romains : I, II, …).

Les éléments des blocs s et p appartiennent au sous groupe A et les éléments des blocs
d et f appartiennent au sous groupe B.

Pour rappel, quelques chiffres romains utiles : I(1), II(2), III(3), IV(4), V(5), VI(6),
VII(7), VIII(8), IX(9) et X(10).

Procédure de détermination du groupe et sous-groupe A

Il suffit de faire la somme des électrons de la dernière couche (couche de valence,


couche périphérique).

Exemple :

Rb : [36Kr] 5s1 : 1 électron de valence => Rb appartient au groupe I et sous groupe A => IA
37

(Nous pouvons remarquer que la période de Rubidium est 5).

As : 1s2, …………….,4s24p3 : (2+3)=5 électrons de valence => As appartient au groupe V et


33

sous groupe A => VA (La période de l’Arsenic est 4).

Procédure de détermination du groupe et sous-groupe B

Page 35
Pour les éléments appartenant au groupe et sous-groupe, la couche de valence sera de la
forme : nsX (n-1)dy

La somme (x+y) des électrons nous renseignera sur le groupe de l’élément :

 Quand : 3 ≤ (x+y) ≤ 7 => Les éléments correspondants appartiendront aux groupes : IIIB,
IVB, VB, VIB et VIIB.

40 Zr : 1s2, …., 5s2 4d2 ; (x+y) = 4 électrons de valence => Zr appartient au groupe IV et sous
groupe B => IVB.

 Quand : 8 ≤ (x+y) ≤ 10 => Les éléments correspondants appartiendront au groupe


VIIIB.

45 Rh : 1s2, ….., 5s2 4d7 ; (x+y)=9 électrons de valence => Rh appartient au groupe VIII et
sous groupe B => VIIIB.

 Quand : (x+y) > 10

(n-1) d10 ns1 => groupe IB et (n-1) d10 ns2 => groupe IIB

4.3. Le bloc

La classification périodique est divisée en 4 blocs en fonction de la structure


électronique externe des éléments :

Bloc s : ns1 ou ns2 ; colonnes 1 et 2.

Bloc p : ns2, npx (avec : 1 ≤ x ≤ 6) ; colonnes 13 à 18.

Bloc d : (n-1)dx, nsy (avec : 1 ≤ x ≤ 10 et 0 ≤ y ≤ 2) ; colonnes 3 à 12 : "métaux de transition".

Bloc f : (n-2)fx, (n-1)dy, ns2 (avec n = 6 ou 7, 0 ≤ x ≤14 ; y = 0 ou 1 ou exceptionnellement 2


pour 90Th). Les éléments pour lesquels n = 6 sont appelés "Lanthanides"; ceux pour les quels
n = 7 sont appelés "Actinides" (ces derniers sont tous radioactifs).

Page 36

Fig. 5 : Tableau périodique


Remarque : 2He (configuration : 1s2) est classé dans la colonne 18, en raison de la similitude
de ses propriétés avec celles des éléments de cette colonne (gaz inertes).

Propriétés physiques des éléments


Il existe trois catégories :
Les métaux
- Ils sont situés à gauche et au centre de la classification périodique : blocs s (hormis H), d, f
et une moitié du bloc p (en bleu-clair ou gris-clair sur la : ex. Al, Sn, Pb, Bi, Po ...).
- Ils sont tous solides à température ambiante (25°C), excepté le mercure ( 80Hg) qui est
liquide.
- Ils sont bons conducteurs de la chaleur et de l'électricité.
Les non-métaux
- Ils sont situés à droite dans la classification périodique : seconde moitié du bloc p (en bleu-
vert ou gris-foncé sur la figure du tableau périodique : ex. F, O, N, C, P ...).
- Ils sont solides ou gazeux à 25°C, exceptionnellement liquide (le dibrome, Br2).
- Ils sont mauvais conducteurs de la chaleur et ce sont des isolants électriques. (Sauf le
carbone qui est isolant (diamant) ou conducteur (graphite)).
Les semi-métaux
A la frontière des deux catégories précédentes, ils se comportent comme des semi-
conducteurs (composés dont la conductivité augmente avec la température, par exemple le
Silicium (14Si) et le Germanium (32Ge) utilisés en électronique).
Remarque : L'hydrogène est un cas à part : c'est un gaz moléculaire (H2) à 25°C. Il peut
donner un ion positif (H+), mais aussi l'ion hydrure (H-).

Les principales familles (Colonnes)

Familles du bloc s

Page 37
Colonne 1 : Métaux alcalins (sauf hydrogène car c’est un cas particulier), Corps simples :
métaux (monoatomiques)
La structure électronique externe est : ns1
⇒ Ils donnent des cations monovalents : Na+, K+ …
⇒ Ils donnent des oxydes basiques : Na2O + H2O → 2 NaOH

Colonne 2 : Métaux alcalino-terreux : Corps simples : métaux (diatomiques)


La structure électronique externe est : ns2
⇒ Ils donnent des cations bivalents : Mg2+, Ca2+ …
⇒ Ils donnent des oxydes basiques : CaO + H2O → Ca(OH)2

Familles du bloc p

Colonne 13 : la famille du bore

La structure électronique externe de ces éléments est : ns2, np1

Colonne 14 : la famille du carbone

La structure électronique externe est : ns2, np2


⇒ Ils forment principalement des liaisons de covalence.

Colonne 15 : la famille de l’azote

La structure électronique externe est : ns2, np3


⇒ Ils donnent principalement des liaisons de covalence
⇒ Ils donnent des oxydes acides (N2O3, N2O5, P2O5 ...) : N2O5 + H2O → 2 HNO3

Colonne 16 : la famille de l’oxygène ou chalcogènes

Leur structure électronique externe est : ns2, np4


⇒ Ils donnent des anions bivalents : O2-, S2- ...
⇒ Ils donnent des oxydes acides (SO2, SO3 ...) : SO3 + H2O → H2SO4

Colonne 17 : les halogènes

Leur structure électronique externe est : ns2, np5


⇒ Ils donnent des anions monovalents : F-, Cl-, Br- ...

Colonne 18 : les gaz rares (gaz nobles ou gaz inertes)


La structure électronique externe est : ns2, np6, sauf pour He (1s2)
⇒ La configuration de gaz rare correspond à la saturation de la couche électronique externe :

Page 38
 Ils présentent une grande inertie chimique, mais leur réactivité augmente avec Z,
ainsi le Xénon (54Xe) donne des composés stables lorsqu'il se combine avec des atomes très
électronégatifs comme F et O (XeF2, XeF4, XeOF4, XeO3).

Familles du bloc d (et f)

Colonnes 3 à 12 : les métaux de transition

Leur structure électronique externe est : (n-1)dx, ns2 (ns1 ou ns0) avec 1 ≤ x ≤ 10.
⇒ Ils donnent des cations à valences multiples : Fe2+, Fe3+, Cu+, Cu2+ ...

Ils possèdent une grande importance biologique, certains sont des oligoéléments
essentiels, ainsi qu’ils entrent dans la composition de molécules biochimiques (enzymes,
pigments).

4.4. Evolution des périodicités physique au sein du tableau périodique

Les éléments du tableau périodique sont répartis selon leurs propriétés physico-
chimiques.

On peut rencontrer des métaux, des non-métaux, des éléments intermédiaires et des
éléments saturés, les gaz inertes.

4.4.1. Le rayon atomique

Le rayon de l’atome décroit de gauche à droite dans une même période, car Z (charge
du noyau) => la force d’attraction (noyau-électron des couches internes) augmente. Le
rayon augmente quand on passe de la couche K à la couche Q (en descendant dans une même
colonne, le nombre de couches augmente) => la force d’attraction noyau-électron
périphérique diminue.

Couche K +
Variation du rayon atomique
ra

Couche Q +
++

+ Page 39
+
4.4.2. Energie d’ionisation (Ei)

C’est l’énergie nécessaire pour arracher un ou plusieurs électrons à un atome A :

A + Ei 1 e- + A+

L’atome devient alors un ion positif ou cation. Pour arracher un électron à un atome, il
faut fournir une énergie supérieure à la force d’attraction qui lie cet électron au noyau.

Plus la force d’attraction est élevée (plus r est petit), plus il faut fournir d’énergie pour
arracher cet électron, plus Ei est grande et inversement.

L’énergie d’ionisation augmente de gauche à droite le long de la même période, elle


augmente quand on monte de la couche Q vers la couche K. L’énergie d’ionisation est
généralement donnée en eV, elle est positive car on fournit à l’atome.

Remarquons que dans les transitions électroniques relatives au spectre de l’atome


d’Hydrogène, l’énergie d’ionisation correspondrait à l’énergie de transition entre une couche
ou un niveau définie par la valeur ni de n et celle qui correspondrait à n∞ :

(Ei)H = E∞-En ; n = 1, 2,….

Couche K + +
Variation de l’Energie d’Ionisation
(Ei)

Couche Q

4.4.3. Affinité électronique (AE)

C’est l’énergie libérée lorsqu’un électron est capté par un atome :

A + 1 e- A- + AE

Energie d’ionisation = Affinité électronique en valeur absolue

Page 40
L’affinité prise en valeur absolue évolue de la même façon que l’énergie d’ionisation.
Cette énergie est négative car l’atome la libère.

Couche K + +
Variation de l’Affinité électronique
|AE|

Couche Q

4.4.4. Electronégativité (En)

L’électronégativité est la capacité que possède un atome à attirer vers lui un ou plusieurs
électrons. Dans la période, l’électronégativité augmente avec Z. Dans un groupe, elle diminue
quand Z augmente.

D’une façon globale, l’électronégativité augmente selon la direction oblique allant du


Césium (Cs) au Fluor(F).

Couche K + +
Variation de l’Electronégativité
En

Couche Q

Deux échelles sont utilisées pour évaluer l’électronégativité des éléments, l’échelle de
Mulliken et celle de Pauling.

Electronégativité selon l’échelle de Mulliken

L’électronégativité d’un élément est égale à la moyenne arithmétique de l’énergie de


l’énergie de 1ère ionisation Ei et de l’affinité électronique AE, selon :

Page 41
Récapitulatif
Même période, quand Z ↑ → ra ↓, Ei ↑, |AE| ↑, En ↑
Même groupe, quand Z ↑ → ra ↑, Ei ↓, |AE| ↓, En ↓

Exercices
(Classification périodique des éléments)

Exercice N°1 :

L’atome d’un élément Y comporte dans sa couche de valence deux électrons


célibataires et deux doublets électroniques. Son nombre quantique principal étant égal
à 3.

 Déterminer la structure complète de cet élément, ainsi que son numéro atomique Z.

Exercice N°2 :

Soit les éléments : 55Cs, 37Rb, 48Cd et 51Sb


1. Etablir la structure électronique de chaque élément
2. Indiquer le bloc, la période et le groupe de chaque élément
3. Les classer par ordre de rayon atomique décroissant.

Exercice N°3 :

Soient les éléments suivants : 11Na, 47Ag, 38Sr, 53I, 54Xe.


1. Etablir la structure électronique de chaque élément.
2. Indiquer le bloc, la période et le groupe de chaque élément.
3. Donner tous les ions les plus stables de ces éléments et Justifier votre réponse.

Page 42
4. A quelle famille appartiennent ces éléments.

Exercice N°4 :

Soit 11Na+, 12Mg2+ et 13Al3+


1. Quelle particularité ont ces ions ?
2. Lequel de ces ions a le plus petit rayon ionique ?

Solutions
(Classification périodique des éléments)

Exercice N°1:

L’atome d’un élément Y comporte dans sa couche de valence deux électrons


célibataires et deux doublets électroniques. Son nombre quantique principal étant égal
à 3, déterminer la structure complète de cet élément, ainsi que Z.
Y : 2 e- célibataires + deux doublets électroniques + n=3 => Y : 1s2/2s22p6/3s23p4 =>
Z=16, Y=16S.

Exercice N°2:

1. Indiquer le bloc, la période et le groupe de chaque élément


Eléments Configuration électronique Bloc Période Groupe
55Cs 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d104p6/5s24d105p6/6s1 S 6 IA
37Rb 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d104p6/5s1 S 5 IA
48Cd 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d104p6/5s24d10 d 5 IIB
51Sb 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d104p6/5s24d105p3 P 5 VA

2. Les classer par ordre de rayon atomique décroissant. Justifier votre réponse.
1/ Dans une même période (ou ligne) du tableau périodique, quand le numéro Z
augmente, le rayon atomique diminue de gauche à droit.
On a dans la même ligne n=5 : 37Rb, 48Cd et 51Sb => r
=> rRb > rCd > rSb ……(1)

Page 43
2/Dans une même colonne (ou groupe) du tableau périodique, quand le numéro de la
période (n) augmente, le rayon atomique augmente du haut vers le bas.
On a dans la même colonne IA : 55Cs, 37Rb => r
=> rCs > rRb …………(2)
(1)+(2) => rCs > rRb > rCd > rSb
Exercice N°3:

1.

Eléments Configuration électronique Bloc Période Groupe


11Na 1s2/2s22p6/3s1 S 3 IA
47Ag 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d104p6/5s24d9 => 5s1 4d10 d 5 IB
38Sr 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d104p6/5s2 S 5 IIA
53I 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d104p6/5s24d105p5 P 5 VIIA
54Xe 1s2/2s22p6/3s23p6/4s23d104p6/5s24d105p6 P 5 VIIIA

3. Les ions les plus stables de ces éléments avec justification de la réponse

Na+ : [Ne]3S0 car le gaz rare le plus proche de lui est le 10Ne.
Ag+ : [Kr]5S04d10 car c’est un élément des métaux de transition.
Sr+2 : [Kr]5S0 car le gaz rare le plus proche de lui est le 36Kr.
I- : [Kr]5S24d105p6 car le gaz rare le plus proche de lui est le 54Xe
Xe0 : [Kr]5S24d105p6 car c’est un gaz rare.

4. A quelle famille appartiennent ces éléments.

11 Na ⇒ les alcalins
47 Ag ⇒ les métaux de transition
38 Sr ⇒ les alcalins terreux
53 I ⇒ les halogènes
54 Xe ⇒ les gaz rares

Exercice N° 4 :

Les ions Na+, Mg2+ et Al3+ ont la structure du Néon ⇒ [Ne]10: 1s2 2s2 2p6.
Ils sont iso-électroniques.
Le nombre d’électrons étant constant, l’attraction devient plus importante quand le
numéro atomique (Z) augmente, entraînant une diminution du rayon.

Page 44
Puisque : ZA l> ZMg > ZNa, nous avons : rNa+ > rMg2+ > rAl3+

5. Liaison chimique
5.1. Introduction : liaisons fortes et liaisons faibles

Dans cette partie, nous tendrons de répondre aux questions fondamentales :

 Pourquoi certains atomes s’unissent-ils pour former une molécule alors que d’autres ne le
font pas ?

 Pourquoi certains molécules sont linéaire alors que d’autres ne le sont pas ?

Réponse :

La liaison n’affecte pas les couches profondes des atomes, seuls, les électrons de la
dernière couche ou couche périphérique (ou de valence) seront engagés pour former la liaison
(molécule).

La molécule n’aura d’existence que si son énergie totale est inferieure à celle des
atomes séparés, c’est-à-dire que la molécule obtenue doit être plus stable que les atomes qu’ils
font formés.

Après avoir pris connaissance de la façon dont sont disposés les éléments dans le
tableau périodique, nous nous intéresserons à la formation des liaisons entre ces éléments. Il
est à noter que la nature des liaisons dépend de l’électronégativité des atomes. On distingue :

1. Des liaisons entre atomes : ce sont des liaisons fortes


 Liaison ionique
 Liaison covalente

Page 45
 Liaison métallique
2. Des liaisons entre molécules : ce sont des liaisons faibles
 La liaison H (liaison Hydrogène)
 Liaison par force de Van Der Waals (assurent la cohésion des liquides et des solides)

L’objectif de cette étude est donc d’essayer de comprendre et de connaitre la structure


moléculaire, soit :

 La nature des liaisons, leur longueur


 Les angles des liaisons et les propriétés qui en découlent.

5.2. Différent types de liaisons fortes

Nous traiterons respectivement la liaison covalente, dative, ionique et enfin la liaison


polarisée (ou ou covalente à caractère ionique partiel).

5.2.1. La liaison covalente

Dans la liaison covalente, chaque atome met en commun 1 électron, la liaison est
répartie équitablement entre les deux atomes concernés. Ces atomes peuvent être :

 Identiques, la molécule formée sera mononucléaire (H2, O2, Cl2,….).


 Différents, la molécule sera hétéro nucléaire (NH3, CH4, C2H4,….).

Dans la molécule hétéronucléaire, il existe une certaine différence d’électronégativité


entre les atomes, la liaison covalente formée sera polarisée ou ion-covalente.

Par contre lorsque les atomes sont identiques, la liaison covalente est non polaire ou
homopolaire (de même polarité).

Dans une liaison covalente, les électrons sont équitablement repartis entre les deux
noyaux. Nous pouvons dire que la liaison covalente est une liaison très forte.

Plus le nombre de liaisons covalentes entre deux atomes augmente, plus la langueur de
liaison diminue (les atomes étant plus liés) et de ce fait, l’énergie de liaison augmente et la
liaison devient plus forte (cas du passage de C-C à C=C et C≡C).

Les liaisons formées peuvent être simples ou multiples :

Difluor : F2 ⇒ F―F : Liaison simple ⇒ 1 doublet σ.


Dioxygène : O2 ⇒ O=O : Liaison double ⇒ 1 doublet σ et 1 doublet π.
Diazote : N2 ⇒ N≡N : Liaison triple ⇒ 1 doublet σ et 2 doublet π.

5.2.2. La liaison dative

Page 46
Il arrive qu’une molécule se forme à partir de deux atomes dont l’un possède un doublet
(une paire d’électron) libre ou nom liant et l’autre, une case quantique vide (une lacune).
La mise en commun de ce doublet constitue une liaison dative (NH4+,…. ).

5.2.3. La liaison ionique

Lorsqu’on est en présence de deux atomes dont la différence d’électronégativité et


d’affinité électronique est importante, il n’y a plus mise en commun de l’électron mais il y a
un « transfert » de cet électron, de l’atome le moins électronégatif vers l’atome le plus
électronégatif et une liaison ionique est ainsi formée. Cette liaison est assurée par des forces
d’origine électrostatique. De telles liaisons donnent naissance à des composés ioniques.

Exemple :

Na+Cl- : ce type de liaison se produit généralement entre les éléments des groupes IA, IIA et
les éléments des groupes VIA, VIIA.

5.2.4. La liaison polarisée (ou covalente à caractère ionique partiel ou ioni-covalente)

Dans la molécule d’Hydrogène H2, la liaison est réalisée par partage équitable de deux
électrons.

Dans la molécule de NaC, la liaison se fait par transfert d’électron du Sodium vers le
Chlore.

La liaison dans la molécule HCl que nous allons décrire est intermédiaire, entre la
liaison (H2) covalente et la liaison (NaCl) ionique.

Dans HCl, l’Hydrogène (moins électropositif que le Sodium) ne cédera pas son électron
(1 e-) entier au Chlore, il n’engagera qu’une partie (δe) de la charge de son électron.

On dira alors de cette liaison qu’elle polaire, c’est le cas des molécules HF, HI, HBr,…

Une molécule de type HCl est dite polaire dans la mesure où elle a tendance à s’orienter
dans un champ électrique. Son moment dipolaire est donné par la relation :
μ= δ * d
δ : charge électrique partielle, partagée entre les deux atomes (δ<e), en Coulomb (C).
d : distance entre les deux noyaux (Å).
μ = moment dipolaire, en debye (D).

Une telle liaison est appelée liaison covalente à caractère ionique partiel.

Page 47
Définition du Debye : Le moment dipolaire crée entre deux charges +e et –e,(exprimées en
Coulomb), distance de 1Å, est égale à 4,4D, ainsi :

μ = e*d=4.8D => 1D = e*d/4.8 = 1.6* 10-19*10-10/4.8= 3.33*10-30 SI

 1D= 3.33*10-30 SI
 1D= 10-18 uescgs

Par convention, en chimie on oriente le vecteur moment dipolaire de charge (+)→(-)


(donneur vers accepteur).
H+δ Cl-δ

Une molécule 100% ionique met en jeu une charge e entière :

μionique = e*d=4.8D

Pour une molécule à caractère ionique partiel, l’expérience donne :


μexpérimentale = δ *d

On mesure le pourcentage de caractère ionique partiel (C.I.P) d’une molécule en


comparant son moment dipolaire (μexpérimentale) à celui qu’elle aurait si elle était une molécule
100% ionique (μionique).

C.I.P. = μexpérimentale/ μionique*100


= δ/e *100

Pour HCl, le C.I.P est de 17% : on dira que la molécule HCl est ionique à 17% et
covalente à 83%, HCl est plus covalente que ionique. Pour HF, le C.I.P. est de 42%.

5.3. Représentation de Lewis-théorie classique de la liaison chimique

Théorie de Lewis

En 1916 Gilbert N. Lewis fut conduit à envisager la liaison covalente comme résultant
du partage d’une ou plusieurs paires d’électron. Cette mise en commun de l’électron devrait
permettre aux atomes liés entre eux pour atteindre la configuration électronique stable des gaz
rares due à la présence de 8 électrons sur la couche externe. Seule la répartition des électrons
des couches externes est modifiée : la liaison n’affecte pas les électrons des couches
profondes (Internes).

Exemple : Cl + Cl → Cl-Cl

La liaison covalente simple : mise en commun d’un seul doublet électronique.

Page 48
Liaison covalente, multiple, mise en commun de plus d’un doublet électronique.

La configuration électronique des gaz nobles était ns 2 np6, chacun des atomes formant la
liaison stable doit avoir 8 électrons sur la couche externe (Règle de l’octet). Cette règle n’a
pas de caractère général.

Exemple : PCl5

P: 1s2/2s22p6/3s23p3/3d0
15 ⇒ P: 1s2/2s22p6/3s13p3/3d1
15

Cl: 1s2/2s22p6/3s23p5
17

Représentation de Lewis des atomes

La représentation de Lewis schématise la structure électronique externe, on parle aussi


de couche de valence.

 Règles :
 Les électrons appariés sont représentés par des tirets —
 Les électrons célibataires sont représentés par des points •
 Le nombre d’électrons célibataires donne la valence de l’atome.

Le schéma de Lewis des premiers atomes donnés sur le tableau suivant :

Tableau. 2 : Schéma de Lewis des premiers atomes


1 2 13 14 15 16 17 18
Colonnes
Périodes

K 1

L 2

M 3

N
4

Page 49
Représentation de Lewis des molécules

 La liaison covalente : C’est une liaison forte et dirigée. Elle résulte de la mise en commun
de deux électrons entre deux atomes.
 Règles de l’octet :
Un atome cherche toujours à acquérir la configuration électronique la plus stable qui est
celle du gaz rare le plus proche dans la classification périodique.
Pour acquérir une structure électronique en octet, les atomes peuvent :
- Gagner ou perdre des électrons pour former des ions.
- Former des liaisons covalentes par la mise en commun d’une ou plusieurs paires
d’électrons.
Remarque :
Les paires d’électrons sont appelés doublets de liaisons, on les représente par un tiret
entre les deux atomes

Exemples : La molécule de dichlore Cl2

Mise en commun Schéma de Lewis


La molécule
de

dichlore Cl2

Remarques :

 Les paires d’électrons liées sont engagés dans une liaison covalente.
 On parle aussi de paires liantes ou de doublets liants.
 Les paires d’électrons libres ne sont pas engagés dans une liaison covalente.
 Elles sont attachées à un seul atome.
 On parle de paires non liantes ou de doublets non liants.

Insuffisance du modèle de Lewis

La formule de Lewis ne rend pas compte de la géométrie des molécules et du caractère


dirigé des liaisons covalentes.

Limite du modèle de Lewis : mésomérie ou résonance

Page 50
Dans certains cas, le modèle de Lewis ne permet pas une description correcte des
liaisons. Considérons par exemple le trioxygène (ou ozone). Il existe deux représentations de
Lewis possibles pour la molécule, suggérant une différence entre les deux liaisons O-O :

L'expérience indique que les deux liaisons sont identiques, intermédiaires entre une
liaison simple et une liaison double. Il a donc été nécessaire de faire appel à un nouveau
concept pour la description de telles molécules : la mésomérie.

La méthode de mésomérie (ou méthode de résonance) consiste à considérer l'ensemble


des formules équivalentes pour une même molécule. Ces formes équivalentes sont appelées
formules limites, ou formes mésomères ou bien encore structures de résonance. Aucune
forme mésomère n'a de sens physique, elles doivent être envisagées ensemble. Comme le
suggère le cas de la molécule d'ozone, la structure réelle est, en quelque sorte, une moyenne
des formes mésomères.

La résonance est indiquée par une flèche double :

5.4. Géométrie des molécules : Théorie V.S.E.P.R (Règle de Gillespie)

5.4.1. Principe de la méthode

Dans de nombreux cas, la forme géométrique des édifices moléculaires peut être
obtenue à partir des règles de Gillespie, connues sous le sigle VSEPR ("Valence Shell

Page 51
Electron Pair Repulsion" ou en français "Répulsion des Paires Electroniques des Couches de
Valence").

Les règles de Gillespie sont basées sur des données électrostatiques. Elles énoncent que,
pour un atome A donné, toutes les paires électroniques liantes ou non-liantes (et
éventuellement les électrons célibataires) s'arrangent de façon à minimiser les répulsions
électrostatiques.

Dans une molécule, l’atome central est entouré par des doublets d’électrons.

On note que :

X : Doublets de liaisons
E : Doublets libres

Ces doublets électriquement chargés se repoussent et ils vont se placer le plus loin
possible les uns des autres sur une sphère centrée sur l’atome central A.

Selon le nombre de doublets on obtient


une figure de répulsion différente.

5.4.2. Utilisation de la méthode VSPER pour déterminer le type de la molécule

Pour donner la structure d’une molécule, il convient d’écrire dans un premier temps sa
structure de Lewis et d’en déduire sa formule VSEPR. La géométrie s’obtient alors en se
référant au Tableau 3, en déterminant dans un premier temps le nom de la géométrie de la
molécule globale, puis la géométrie propre à la molécule.

Page 52
Règle 1 :

On s’intéresse à tous les doublets d’électrons de la couche de valence de l’atome central


« A ». On note « m », le nombre de doublets liants (qui participent à la liaison) et « n » le
nombre de doublets non-liants (qui ne participent pas à la liaison). On note (m+n), le nombre
total de doublets. On écrit alors AXmEn. Le Tableau 3 présente les différentes combinaisons
possibles.

Comment choisit-on l’atome central ?

Condition 1 : On choisit l’atome dont le coefficient stœchiométrique le plus petit. Si non il


faut passer à la deuxième condition.

Condition 2 : On choisit l’atome dont le nombre d’électrons célibataires est le plus élevé. Si
non il faut passer à la troisième condition.

Condition 3 : On choisit dont le numéro atomique Z est le plus élevé.

Exemple : NH3

Si on considère la géométrie de la molécule de méthane NH3, son hybridation est Sp3.


L’atome central est N ⇒ A (Choix de l’atome central selon la 1ere condition)
L’atome lié est H, avec m=3 doublets liants ⇒ X3.
L’atome N dans cette molécule présente 1 doublet libre (n=1)
⇒ En =E.
⇒ NH3, hybridé Sp3 aura la forme géométrique AX3E.

Règle 2 :

Si la molécule a des liaisons multiples (liaison double π ou triple σ, π), chaque liaison
sera considérer comme simple (liaison σ).
C=C ⇒ 2 liaisons simples ⇒ 1 doublet liant.
C≡C ⇒ 3 liaisons simples ⇒ 1 doublet liant.

Exemple :C2H4

H2C=CH2 : chaque atome de carbone aura une hybridation Sp2

L’atome central est C ⇒ A


L’atome C est lié avec deux H et un C, avec m=3 doublets liants ⇒ X3.
n=0 (pas de doublets libres) ⇒ En=0.
C2H4, hybridé Sp2 aura la forme géométrique AX3 pour chaque atome de carbone.

Page 53
Règle 3 :

Dans la molécule, les doublets d’électrons n’ont pas la même équivalence :


Un doublet libre (ou non-liant) est plus gênant qu’un doublet lié.
Une liaison multiple (doublet, triple) est plus gênante qu’un doublet liant.
Un atome électronégatif est plus gênant qu’un atome électropositif.
Dans les molécules CH4, NH3, et H2O par exemple, l’hybridation est Sp3, la forme de ces
molécules est tétraédrique mais les angles entre les liaisons sont différents.
De 109°28ʼ pour le méthane, ils diminuent pour l’ammoniac (107°6ʼ) et plus encore pour
l’eau (104°5ʼ) : ceci est du à l’effet répulsif du doublet non-liant de l’ammoniac et des 2
doublets non-liants de l’eau.
Plus le nombre des doublets libres (ou non-liants) augmente, plus la répulsion entre eux
augmentes, ce qui est entraine la diminution des angles de la forme géométrique considérée et
il s’ensuit une déformation de la structure.

D’une façon générale, pour connaitre l’hybridation d’une molécule à partir de sa


géométrie AXmEn, la procédure est la suivant :

 Si : m+n = 2 ⇒ Hybridation d’une orbitale atomique (OA) « S » et d’une orbitale


atomique « p » ⇒ Hybridation Sp.

 Si : m+n = 3 ⇒ Hybridation d’une orbitale atomique (OA) « S » et deux orbitales


atomiques « p » ⇒ Hybridation Sp2.

 Si : m+n = 4 ⇒ Hybridation d’une orbitale atomique (OA) « S » et trois orbitales


atomiques « p » ⇒ Hybridation Sp3.

 Si : m+n = 5 ⇒ Hybridation d’une orbitale atomique (OA) « S » et trois orbitales


atomiques « p » et un orbitale atomique « d » ⇒ Hybridation Sp3d.

 Si : m+n = 6 ⇒ Hybridation d’une orbitale atomique (OA) « S » et trois orbitales


atomiques « p » et deux orbitales atomiques « d » ⇒ Hybridation Sp3d2.

Tableau. 3 : Prévision de la géométrie des molécules selon la méthode VSEPR (Règle de


Gillespie)
Géométrie Nombre Nombre Nombre Type Représentation Exemple
de la de de totale de d’hybridation géométrie propre de
molécule doublets doublets doublets la molécule
Globale liants non- (m+n)
AXmEn (m) liants
(n)

Page 54
AX2 2 0 2 Sp Linéaire
CO2–C2H2

Triangle
AX3 3 0 3 Sp2 Equilatéral
C2H4, BCl3

AX2E
Triangle
2 1 3 Sp2 en (V)
inversé SO2,
SnCl2

AX4

Tétraèdre
4 0 4 Sp3
CH4, SiCl4,
NH4+

AX3E
Pyramide
3 1 4 Sp 3
Trigonale
NH3, NF3,
PF3

AX2E2
Forme en
2 2 4 Sp3 (V) inversé
H2O, H2S

AX5

Pyramide
5 0 5 Sp3d
base carrée
PCl5

AX6

Bipyramide
6 0 6 Sp3d2
base carrée
SF6

Page 55
Exercices
(Liaison chimique)

Exercice N°1 :
1. Représenter les molécules suivantes à l’aide du diagramme de Lewis et indiquer la
nature des liaisons composes :

H2SO4, HPO4-2, H3O+, PCl3, PCl5, NCl3.

2. Quels sont parmi ces composés ceux qui ne respectent pas la règle de l’Octet ?

3. En se basant sur les structures électroniques des atomes de soufre et de phosphore,


expliquer la formation des molécules SF6 et PCl5.

4. Prévoyez les différentes valences possibles du phosphore. Les deux chlorures PCl 3
et PCl5 existent. Expliquer pourquoi on ne connait que le composé NCl 3 alors que le
composé NCl5 n’existe pas.

Exercice N°2 :

Page 56
Parmi les représentations de Lewis de NO 2– et NO2+ suivantes, quelles sont celles qui
sont incorrectes ? Indiquer pourquoi.

1 2 3 4

Exercice N°3 :

Pour l’ensemble des molécules NH3, PCl5, H2O, CH4, CO2, SO2 et SF6. Donner la
représentation de Lewis (l'atome central est souligné), donner la géométrie de l’entité
autour de l’atome central, précisé si l’entité possède un moment dipolaire.

Solutions
(Liaison chimique)

Exercice N°1 :

2. Représenter
les molécules
suivantes à l’aide du
diagramme
de Lewis et
indiquer la nature des
liaisons composes :
H2SO4, HPO4-2,
H3O+, PCl3, PCl5,
NCl3.

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2. Quels sont parmi ces composés ceux qui ne respectent pas la règle de l’Octet ?

La règle de l'octet est une règle chimique simple qui énonce que les atomes avec un
numéro atomique Z ≥ 5 tendent à se combiner de façon à avoir huit électrons dans leur
couche de valence, ce qui leur donne la même structure électronique qu'un gaz noble.

Molécules Ils respectent la règle d’octet Ils ne respectent pas la règle d’octet
H2SO4 Oui Non
HPO4-2 Oui Non
H3O+ Oui Non
PCl3 Oui Non
PCl5 Non Oui
NCl3 Oui Non

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3. En se basant sur les structures électroniques des atomes de soufre et de phosphore,
expliquer la formation des molécules SF6 et PCl5.

Cl Cl

Cl P Cl

Cl
PCl5

P : 1s2/2s22p6/3s23p3 3d0
15

P
⇒ P : 1s2/2s22p6/3s13p3
15
F F
3d1 ⇒

F S F

F
F
SF6

S : 1s2/2s22p6/3s23p4 3d0
16
S
⇒ 164.
S :Le
1s2phosphore
/2s22p6/3s1 3p 3
3d2 ⇒2 valences possibles : 2, 5 et il peut former le PCl3 et PCl5 car
possède
la sous-couche 3d est existe et le déplacement vers cette sous couche est possible, par
contre le N ne possède pas la sous couche 3d (n=2) ceci explique que la molécule NCl 5
n’existe pas (le déplacement des électrons est impossible ⇒ pas de formation de NCl5).

Exercice N°2 :

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Seule la troisième est correcte. Dans la première, l’azote N ne respecte pas la règle de
l’octet par excès d’électrons or l’azote est dans la 2 ème période de la classification
périodique : impossible. Dans la seconde, la charge formelle négative sur l’azote est
fausse : un calcul de CF montre qu’elle doit être positive, d’où la troisième formule,
correcte. Dans la 4ème formule, la charge formelle positive sur l’oxygène est fausse : un
calcul de CF montre qu’elle doit être négative.

Exercice N°3 :

NH3 : AX3E1, géométrie pyramidale à base triangulaire,


molécule polaire.

PCl5 : AX5E0, géométrie bipyramide trigonale, molécule


apolaire.

H2O : AX2E2, géométrie coudée, molécule polaire.

CH4 : AX4E0, géométrie tétraédrique, molécule apolaire.

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CO2 : AX2E0, géométrie linéaire, molécule apolaire.

SO2 : AX2E1, géométrie coudée, molécule polaire.

SF6 : AX6E0, géométrie octaédrique, molécule apolaire.

Références

Cours de chimie ; C.Chaussin et G. Hilly ; Dunod 1966.

Chimie générale ; J. Le Hir, A. Bécam, J. Laland ; Masson 1996.

M. GRUIA et J. M. POLISSEF – Atomistique et liaisons Chimiques-Ellipses Edition


Marketing, 2001.

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Constitution de l’atome-Liaison chimiques, F. ADDOUN –OPU 2000.

Précis de structure de la matière, Nadia OUABADI-SERKHANE ; 2éme édition ; OPU 2009.


Traité de chimie générale, Z. SEGHIR – OPU 2015.

Support de cours chimie générale chapitre I – atomistique, Université Pierre-et-Marie-Curie


Antoine GEDEON, Ariel de KOZAK, 28/5/2007.

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