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ATOMES ET MOLÉCULES

PLAN DU COURS
Chapitre 1 : Atomes et éléments
I Notion d’élément chimique
1) Bref historique de la découverte des éléments
2) La classification de Mendeleïev (1869)
3) Constitution d’un atome
4) La mole et la masse molaire

II Configuration électronique des atomes et des ions


1) Spectroscopie d’émission ou d’absorption atomique
2) Les orbitales atomiques et les nombres quantiques
3) Les trois règles pour établir la configuration électronique d’un atome dans son
état fondamental
4) Électrons de cœur et électrons de valence
5) Configuration électronique des ions monoatomiques

Capacités à maîtriser à l’issue de ce chapitre :


Utiliser un vocabulaire précis : élément, atome, corps simple, espèce chimique, entité chimique
Associer un type de transition énergétique au domaine du spectre électromagnétique
correspondant
Déterminer la longueur d’onde d’une radiation émise ou absorbée à partir de la valeur de la
transition énergétique mise en jeu, et inversement
Établir un diagramme qualitatif des niveaux d’énergie électroniques d’un atome donné
Établir la configuration électronique d’un atome dans son état fondamental (la connaissance
des exceptions à la règle de Klechkowski n’est pas exigible)
Déterminer le nombre d’électrons non appariés d’un atome dans son état fondamental

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Chapitre 2 : Classification périodique des éléments
I Approche expérimentale (TP)
1) Rappels sur la classification périodique
2) Rappels et compléments sur l’électronégativité
3) Métaux et non métaux
4) Réactions d’oxydoréduction

II Structure de la classification périodique

III Périodicité des propriétés atomiques


1) Effet d’écran et nombre de charge effectif
2) Rayon atomique
3) Électronégativité
4) Ions monoatomiques courants, rayons ioniques

Capacités à maîtriser à l’issue de ce chapitre :


Prévoir la formule des ions monoatomiques d’un élément
Relier la position d’un élément dans le tableau périodique à la configuration électronique et au
nombre d’électrons de valence de l’atome correspondant
Positionner dans le tableau périodique et reconnaître les métaux et non métaux
Situer dans le tableau les familles suivantes : métaux alcalins et alcalino-terreux, halogènes et
gaz nobles
Citer les éléments des périodes 1 à 3 de la classification et de la colonne des halogènes (nom,
symbole, numéro atomique)
Mettre en œuvre des expériences illustrant le caractère oxydant ou réducteur de certains corps
simples (TP)
Élaborer ou mettre en œuvre un protocole permettant de montrer qualitativement l’évolution
du caractère oxydant dans une colonne (TP)
Relier le caractère oxydant ou réducteur d’un corps simple à l’électronégativité de l’élément
Comparer l’électronégativité de deux éléments selon leur position dans le tableau périodique
Interpréter l’évolution du rayon atomique dans la classification périodique en utilisant la
notion qualitative de nombre de charge effectif
Interpréter la différence de valeur entre le rayon d’un atome et le rayon de ses ions

Chapitre 3 : Les molécules


I Écriture de Lewis des molécules
1) Principes de base, règle de l’octet
2) Méthode d’écriture d’une structure de Lewis
3) La mésomérie : liaisons covalentes délocalisées
4) Extensions à la règle de l’octet

II Détermination de la géométrie des molécules par la méthode


VSEPR
1) Principes de la théorie VSEPR
2) Méthode générale pour obtenir la géométrie d’une molécule
3) Déformations par rapport à la géométrie idéale

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III Polarité des molécules
1) Moment dipolaire d’une liaison
Pourcentage d’ionicité
2) Moment dipolaire d’une molécule

Capacités à maîtriser à l’issue de ce chapitre :


Établir un ou des schémas de Lewis pour une entité donnée et identifier éventuellement le plus
représentatif
Identifier les écarts à la règle de l’octet
Identifier les enchaînements donnant lieu à délocalisation électronique
Mettre en évidence une éventuelle délocalisation électronique à partir de données
expérimentales
Représenter les structures de type AX! avec 𝑛 ≤ 6
Prévoir ou interpréter les déformations angulaires pour les structures de type AX" E# avec
𝑝 + 𝑞 = 3 ou 4
Relier la structure géométrique d’une molécule à l’existence ou non d’un moment dipolaire
permanent
Déterminer direction et sens du vecteur moment dipolaire d’une molécule ou d’une liaison

Chapitre 4 : Forces intermoléculaires


I Les forces intermoléculaires
1) Les interactions de van der Waals
2) La liaison hydrogène

II Conséquences sur quelques propriétés physiques


1) Températures de fusion ou d’ébullition de corps purs
2) Principales propriétés des solvants
Capacités à maîtriser à l’issue de ce chapitre :
Lier qualitativement la valeur plus ou moins grande des forces intermoléculaires à la polarité
et à la polarisabilité des molécules
Prévoir ou interpréter les propriétés physiques de corps purs par l’existence d’interactions de
van der Waals ou de liaisons hydrogène inter ou intramoléculaires
Interpréter la miscibilité ou la non-miscibilité de deux solvants
Élaborer et mettre en œuvre un protocole pour déterminer la valeur d’une constante de
partage (TP)
Justifier ou proposer le choix d’un solvant adapté à la dissolution d’une espèce donnée, à la
mise en œuvre de certaines réactions, à la réalisation d’une extraction et aux principes
de la chimie verte (TP)

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DOCUMENTS
Document 1 : Le tableau historique de Mendeleïev
(17 février 1869)

Les valeurs figurant dans le tableau sont les masses atomiques des éléments (en unités de masse
atomique) figurant dans les « fiches » de Mendeleïev

Référence : La classification périodique des éléments, Depovere, De Boeck Université

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Document 2 : Constitution d’un atome
ATOME diamètre de l’ordre de 10$%& m

1 noyau diamètre de 𝑍 électrons


l’ordre de 10$%' m masse : 𝑚( ≈ 9,1 ⋅ 10$)% kg
charge : −𝑒 ≈ −1,6 ⋅ 10$%* C

𝑍 protons 𝑁 neutrons
masse : 𝑚" ≈ 1,6726 ⋅ 10$+, kg masse : 𝑚! = 1,6749 ⋅ 10$+, kg
charge : +𝑒 ≈ +1,6 ⋅ 10$%* C charge : 0

On retiendra :
• les ordres de grandeur des diamètres de l’atome et de son noyau : on voit ainsi que le cortège
électronique occupe la quasi-totalité du volume de l’atome ;
• les ordres de grandeurs des masses : 𝑚" ≈ 10$+, kg ; 𝑚! ≈ 𝑚" ; 𝑚" ≈ 2000 × 𝑚( . On voit ainsi que
le noyau regroupe la quasi-totalité de la masse de l’atome ;
• l’ordre de grandeur de la charge élémentaire (𝑒 ≈ 10$%* C) : l’atome est électriquement neutre, le
noyau ayant une charge +𝑍𝑒 et le nuage électronique étant constitué de 𝑍 électrons de charge −𝑒.

𝒁 est appelé nombre de charge ou numéro atomique : c’est le nombre de protons dans le noyau et
d’électrons dans l’atome (neutre) : c’est donc le paramètre essentiel quant à la réactivité chimique
de l’atome.
On appelle élément chimique l’ensemble de tous les atomes comportant le même numéro
atomique.
À chaque élément chimique est associé un nom et un symbole.
Deux atomes dont les noyaux ont même numéro atomique 𝑍 mais un nombre de neutrons 𝑁 différent
sont appelés des isotopes. Ce sont des représentants du même élément chimique.
Le nombre total de nucléons (protons et neutrons), noté 𝐴 = 𝑍 + 𝑁 , est appelé nombre de masse.
On appelle nucléide l’ensemble de tous les atomes comportant le même numéro atomique et le même
nombre de masse.
"
On utilise la notation !Y pour désigner un atome du nucléide de l’élément de symbole Y et de numéro
atomique 𝑍, possédant un nombre de masse 𝐴.

Exemples :
élément nucléides stables Abondance naturelle moyenne (%)
! 99,9885
hydrogène !H
"
!H
0,0115
!" 98,93
carbone #C
!$
#C
1,07
!# 99,757
%O
oxygène !&
%O
0,038
!% 0,205
%O
$' 75,78
chlore !&Cl
$&
!&Cl
24,22

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Document 3 : Stabilité des nucléides, diagramme de Segrè

Voir aussi le lien : http://www.ostralo.net/3_animations/swf/diagrammeNZ_1.swf pour une version


interactive de ce diagramme

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Document 4 : Les éléments « super-lourds »
« Si le principe de création d’un noyau lourd est simple, sa mise en œuvre est complexe et le taux de
réussite extrêmement faible : prendre un atome qui en bombarde un autre, de sorte que les deux
noyaux fusionnent. Pour améliorer la probabilité de réussite, la cible est choisie lourde et le projectile
léger. Des milliards de tirs seront nécessaires pour espérer un tir au but !
En 2011, deux équipes internationales de scientifiques s’activent pour trouver l’élément 119 et même
le 120.
- Équipe 1: Europe, Norvège, Japon et États-Unis travaillant au German GSI Helmholtzzentrum für
Schwerionenforschun ;
- Équipe 2: Américains et Russes travaillant au Joint Institute for Nuclear Research à Dubna en Russie.
Les deux équipes reçoivent la même quantité de matière initiale (10 mg de berkélium). Cette matière
sera bombardée par un faisceau de titane. Un atome de titane (22), doit fusionner avec un atome de
berkélium (97) pour créer l’élément 119 (22+97).
Deux problèmes majeurs se posent : parmi les milliards d’atomes de titane focalisés sur le noyau de
berkélium, pratiquement tous passent à côté. Pour réussir, il en faut un qui fusionne sans casse. Et
alors, deuxième problème, il faut détecter cet événement parmi les milliers d'autres.
En fait, c’est l’observation de la famille des éléments créés par la désintégration du noyau 119 ou 120
qui permet de détecter la présence de ces éléments. Un casse-tête supplémentaire.
La réussite viendra si au moins un atome est synthétisé. Cependant, il faudra sans doute beaucoup de
temps à une autre équipe pour répéter l'expérience afin que la découverte soit confirmée. En outre, le
temps de vie de l'élément sera si court qu’il est plus que probable qu’il ne sera pas caractérisé
chimiquement.
On comprendra le défi en sachant que plus un élément est lourd et plus sa longévité (demi-vie) est
courte.
- Lors de la découverte du 106, les équipes créaient un atome par jour qui durait moins de 20 secondes
(la moitié de la matière se transforme en éléments plus légers en 20 secondes).
- Pour le 118, c'était un atome par mois et la longévité était de 1,8 ms.
Malgré toutes ces difficultés, les savants pensent pourtant que les éléments 119 et 120 ne sont pas la
fin du tableau périodique de Mendeleïev. » (d’après Science Daily, 11/2011)

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Document 5 :

Référence : Le Figaro, 28 mars 2017

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Document 6 : La mole et la masse molaire
v Définition (valable à partir du 20 mai 2019) :
La mole est un nombre d’entités exactement égal à 6,02214076 × 10!" .
Ce nombre est appelé nombre d’Avogadro.
Remarque : La définition précédente était la suivante : « La mole est un nombre d’entités égal au
nombre d’atomes contenus dans exactement 12 g de carbone 12 ( %+C). »
Cette définition imposait que l’on soit capable de mesurer ce nombre d’atomes, ce qu’on ne savait faire
au-delà d’une précision de 9 chiffres significatifs. Le nombre d’Avogadro n’était donc pas connu
précisément. La nouvelle définition conserve les chiffres connus… et fixe tous les suivants
arbitrairement à la valeur 0.
v Constante d’Avogadro
La constante d’Avogadro est le nombre d’Avogadro affecté de l’unité mol$% :

𝑁# = 6,02214076 × 10!" mol$%


v Comme proton et neutron ont sensiblement la même masse, la masse d’un nucléide est
approximativement proportionnelle à son nombre de nucléons.
La définition originelle de la mole (12 g pour une mole d’un nucléide ayant 12 nucléons), impose donc
directement que la masse d’une mole d’un nucléide à 𝐴 nucléons est de 𝐴 g :

𝑀0 &X1 ≈ 𝐴 g⋅mol$%
v Validité de l’approximation
La relation précédente n’est qu’une approximation, car proton et neutron n’ont pas rigoureusement la
même masse, et car il y a aussi le problème de la masse des électrons, et le défaut de masse du noyau
(voir cours de physique nucléaire). Ces deux paramètres ne sont pas non plus rigoureusement
proportionnels au nombre de nucléons, mais leur contribution reste faible…
Le nucléide pour lequel l’approximation 𝑀E -XF ≈ 𝐴 g⋅mol$% est relativement la moins bonne est
l’hydrogène 1. En effet, dans ce cas, il n’y a qu’un proton, pas de défaut de masse…
On mesure ainsi :
𝑀E %HF ≈ 1,008 g⋅mol$% … soit un écart de 0,8% par rapport à l’approximation…
Autres exemples :
𝑀E .HeF ≈ 4,003 g⋅mol$% (écart 0,08%)
𝑀E %/OF ≈ 15,995 g⋅mol$% (écart 0,03%)
𝑀E '/FeF ≈ 55,935 g⋅mol$% (écart 0,12%)
𝑀E +)0UF ≈ 238,051 g⋅mol$% (écart 0,02%)…
L’approximation 𝑀E -XF ≈ 𝐴 g⋅mol$% est donc excellente. En comparant cette valeur à la masse
molaire de tous les nucléides connus, on constate qu’elle n’en s’éloigne jamais de plus de 0,1 g⋅mol$% .
On retiendra donc :
Masse molaire d’un nucléide de nombre de masse 𝐴 :
𝑀0 &X1 ≈ (𝐴 ± 0,1) g⋅mol$%
v Masse molaire d’un élément
La masse molaire d’un élément est la moyenne de la masse molaire de ses
isotopes pondérée par leur abondance naturelle.
Exemple : masse molaire du chlore (abondances lues dans le document « constitution d’un atome »)
,',,0 +.,++
𝑀(Cl) = %&&
𝑀E )'ClF + %&&
𝑀E ),ClF = 0,7578 × 35,0 + 0,2422 × 37,0 = 35,5 g⋅mol$%

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Document 7 : Avant la Conférence Générale des Poids et Mesures
de Versailles (13-16 novembre 2018)…

Document 8 : Spectres d’émission atomiques

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Document 9 : Spectre électromagnétique et transitions
énergétiques

Spectre électromagnétique Types de transitions provoquées dans la


selon la longueur d’onde 𝝀 matière par les photons correspondants

Transitions nucléaires

Transitions électroniques au sein des électrons


de cœur des atomes

Transitions électronique au sens des électrons de


valence des atomes et des molécules
Transitions vibrationnelles

Transitions rotationnelles

Transition entre états de spin nucléaire

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Document 10 : Les orbitales atomiques (OA)
et les nombres quantiques
v Une orbitale atomique (OA) est une fonction mathématique susceptible de décrire un électron
dans un atome en physique quantique.
L’électron peut se trouver dans différents états dans un atome, chaque état étant caractérisé par une
énergie, un moment cinétique (propriété de rotation), une distance moyenne au noyau plus ou moins
grande…
À chacun de ces états correspond une orbitale atomique pour le décrire.
Les orbitales atomiques sont étiquetées par trois nombres quantiques, notés 𝑛, ℓ, 𝑚ℓ .
Ces nombres doivent être bien connus, car ils permettent de déduire le nombre d’OA possibles, c'est-à-
dire le nombre d’états différents accessibles à un électron dans un atome.
v Le nombre quantique principal 𝒏
• Le nombre quantique principal, noté 𝑛, est un entier naturel non nul (𝑛 ∈ ℕ∗3 ) : 𝑛 = 1,2,3 …
• Dans un atome donné, une OA de 𝑛 plus élevé décrit un électron plus éloigné du noyau.
• On dit souvent que 𝑛 numérote la couche dans laquelle se trouve l’électron. Il existe une
nomenclature (peu utilisée) pour désigner ces valeurs de 𝑛 :
K, L, M… pour respectivement 𝑛 = 1,2,3 …
• Pour l’atome d’hydrogène (électron unique), et pour cet atome seulement, ce nombre suffit à lui
-
seul pour connaître l’énergie de l’électron, par la formule : 𝐸! = − !! , avec 𝐴 = 13,6 eV.
Rappel sur l’unité « électronvolt » :
1 eV = 1 × 𝑒 × (1 V) = (1,60 × 10$%* C) × (1 V) = 1,60 ⋅ 10$%* J
v Le nombre quantique secondaire (ou orbital, ou azimutal) 𝓵
• Le nombre quantique secondaire, ou orbital, ou encore azimutal, noté ℓ, est un entier naturel (ℓ ∈
ℕ), tel que 0 ≤ ℓ ≤ (𝑛 − 1).
• On dit souvent que ℓ numérote la sous-couche dans laquelle se trouve l’électron. Il existe une
nomenclature à connaître impérativement pour désigner ces sous-couches :
𝑠, 𝑝, 𝑑, 𝑓, 𝑔… pour respectivement ℓ = 0,1,2,3,4, …
v Le nombre quantique magnétique 𝒎𝓵
Le nombre quantique magnétique, noté 𝑚ℓ est un entier relatif (𝑚ℓ ∈ ℤ), tel que – ℓ ≤ 𝑚ℓ ≤ +ℓ. Pour
chaque valeur de ℓ, il existe donc 2ℓ + 1 valeurs possibles de 𝑚ℓ .
v Nomenclature d’une OA
Les caractéristiques les plus importantes de l’électron étant contenues dans les nombres 𝑛 et ℓ, une
orbitale atomique est désignée en accolant la valeur de 𝑛 à la lettre de nomenclature correspondant à
la valeur de ℓ.
Ainsi, une orbitale pour laquelle 𝑛 = 1 et ℓ = 0 est appelée orbitale 𝟏𝒔 ;
une orbitale de nombres quantiques 𝑛 = 2 et ℓ = 1 est une orbitale 𝟐𝒑…

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Document 11 : Les règles pour établir la configuration
électronique d’un atome à l’état fondamental

Règle n°1 : Le principe de Pauli


Énoncé : Dans un atome, deux électrons ne peuvent avoir leurs quatre nombres quantiques identiques.

Corollaire : Une OA ne peut décrire que deux électrons au maximum, et dans ce cas leurs spins sont
opposés.
Le principe de Pauli est un principe fondateur de la physique quantique, auquel aucune
configuration électronique ne peut déroger.

Règle n°2 : La règle de Klechkowski


Énoncé : Les OA se remplissent dans l’ordre croissant de 𝑛 + ℓ et, en cas d’égalité, par ordre croissant
de 𝑛.
Pour appliquer aisément cette règle, il existe des méthodes graphiques pour retrouver rapidement
l’ordre de remplissage qu’elle engendre, notamment la « méthode diagonale » :

méthode diagonale :

On retrouve ainsi l’ordre de remplissage des OA :

1𝑠2𝑠2𝑝3𝑠3𝑝4𝑠3𝑑4𝑝5𝑠4𝑑5𝑝6𝑠4𝑓5𝑑6𝑝7𝑠…

Remarque : comme souvent, une règle comporte quelques exceptions ! Voir document : « Les
exceptions à la règle de Klechkowski »

Règle n°3 : La règle de Hund

Énoncé : Lorsque plusieurs OA de même énergie sont disponibles, les électrons occupent d’abord le
maximum d’OA avec leurs spins parallèles avant de s’apparier.
L’expression « à spins parallèles » est à comprendre comme : « avec la même valeur du nombre
quantique 𝑚6 ».

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Document 12 : Structure du tableau périodique

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Document 13 : Le tableau périodique des éléments

(Référence : Chimie I, PCSI, Durupthy-Casalot-Jaubert-Mesnil, Hachette)

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Document 14 : Les principes de construction du tableau
périodique
Les deux principes fondateurs :
1) Les éléments sont classés par numéro atomique 𝒁 croissant.
2) On place dans une même colonne les éléments de propriétés chimiques semblables (constitution de
familles), ayant le même nombre d’électrons de valence et une configuration électronique
externe (prévue par la règle de Klechkowki appliquée strictement) identique.

v Les différentes colonnes se structurent en blocs selon le type 𝑠, 𝑝, 𝑑 ou 𝑓 de la dernière sous-


couche à être remplie.
Cette structuration est rendue possible par la périodicité du remplissage que prévoit la règle de
Klechkowski.
Par exemple, on remarque dans le tableau de Klechkowski qu’on entame toujours une nouvelle couche
par une OA de type 𝑠 après avoir terminé une OA de type 𝑝 de la couche précédente (sauf pour le
passage à la deuxième ligne).
Ainsi, les deux premières colonnes font partie du bloc 𝒔, et les six dernières du bloc 𝒑.
Les blocs 𝑠 et 𝑝 sont appelés blocs principaux. Pour les éléments de ces blocs, les électrons 𝒏𝒔 et 𝒏𝒑
sont les électrons de valence.
v Selon les recommandations de l’IUPAC (Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée), les
colonnes sont numérotées de 1 à 18. Colonnes 1 et 2 pour le bloc 𝑠 et 13 à 18 pour le bloc 𝑝, les
colonnes 3 à 12 étant réservées pour le bloc 𝑑, qui n’apparaît qu’à partir de la 4ème ligne.
Le bloc 𝑓 n’apparaissant qu’à partir de la 6ème période, on convient de le mettre à part dans le tableau
(sa place devrait être entre les colonnes 2 et 3).
v Des éléments d’une même colonne ont des propriétés chimiques très voisines. Ils constituent
des familles d’éléments chimiques.
Il faut connaître le nom des familles les plus importantes :
Colonne n°1 (sauf H) : lithium, sodium, potassium,… : les métaux alcalins
Colonne n°2 : calcium, magnésium,… : les métaux alcalino-terreux
Colonne n°17 : fluor, chlore, brome, iode : les halogènes
Colonne n°18 : hélium, néon, argon, krypton, xénon : les gaz nobles (ou gaz rares)
Les blocs 𝑑 (colonnes 3 à 12) et 𝑓 (non numérotées) sont les blocs de transition. Tous les éléments
qu’ils contiennent sont des métaux. Les éléments du bloc 𝑓 sont également appelés les lanthanides
(pour la période 6) et les actinides (pour la période 7).
On désigne sous le terme de terres rares tous les lanthanides, ainsi que le scandium et l’yttrium, qui ont
des propriétés très semblables à celles du lanthane.
v Une ligne du tableau est également appelée une période. Pour 𝑛 ≥ 2 , elle rassemble tous les
éléments X ayant en commun la partie de la configuration électronique correspondant au gaz noble qui
précède cette période :
Deuxième période : X: 1𝑠 + 2𝑠 … …
[He]
Période 𝑛 ≥ 3 : X: 1𝑠 + … (𝑛 − 1)𝑝/ 𝑛𝑠 … …
gaz noble électrons
précédent externes
[GN]

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Document 15 : Les exceptions à la règle de Klechkowski

(Référence : La classification périodique des éléments, Depovere, De Boeck Université)

Document 16 :

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Document 17 : Un tableau futuriste ?

(Référence :La classification périodique des éléments, Depovere, De Boeck Université)

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Document 18 : Évolution du rayon atomique dans la classification
périodique

(Référence : La classification périodique des éléments, Depovere, De Boeck Université)

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Document 19 : Méthode de Lewis
Cette fiche propose une méthode permettant d’obtenir l’écriture de Lewis d’une X1 X2
molécule (ou ion moléculaire) à atome central, c’est-à-dire possédant :
- un atome central, noté A ; A
- un ou plusieurs atome(s) périphérique(s) notés X8 , liés à A et non liés X3 ...
entre eux.
Bien entendu, les structures à atome central ne concernent que des molécules simples, et il existe des
arrangements beaucoup plus complexes (chaînes d’atomes, cycles…). On adaptera la méthode à ces cas-là
au fur et à mesure qu’on les rencontrera. Dans un premier temps et en l’absence d’indication, considérer
toujours qu’on a une molécule à atome central.
Lorsqu’on donne une formule brute dont l’atome central n’est pas précisé, on peut postuler qu’il s’agit
de l’atome de la structure qui possède le moins d’électrons de valence (numéro de colonne le plus
faible, excepté bien sûr H) et, en cas d’éléments de même colonne, c’est celui qui est le plus bas dans la
colonne (atome le plus sujet à l’hypervalence). C’est donc a priori l’atome le moins électronégatif.
v 1ère étape : dénombrer les doublets à placer
Pour cela, ajouter tous les électrons de valence apportés par les atomes, et ajouter ou retrancher
éventuellement des électrons si la molécule est chargée (cas des ions moléculaires).
Diviser le nombre d’électrons obtenu par 2 : on obtient le nombre de doublets à placer.
Remarque : Si on trouve un nombre impair d’électrons (ce qui est rare, vérifiez votre décompte !), le
nombre de doublets est le quotient de la division entière, et il reste un électron célibataire : on obtient
alors une structure radicalaire.
v 2ème étape : écrire la structure avec des liaisons simples entre A et les X𝒊
v 3ème étape : placer les doublets restants provisoirement en tant que doublets non liants :
- d’abord sur les atomes périphériques X8 pour compléter leur octet ;
- s’il en reste, sur l’atome central A.
v 4ème étape : si nécessaire, constituer des liaisons multiples
Si l’atome central ne vérifie pas la règle de l’octet (déficit d’électrons), constituer des liaisons doubles,
voire triples, en déplaçant des doublets non liants que l’on avait mis provisoirement sur les atomes
périphériques, de façon à compléter l’octet de A tout en préservant l’octet des atomes X8 .
Exception : les atomes possédant initialement 1 à 3 électrons de valence restent souvent lacunaires.
S’il y a plusieurs possibilités pour constituer ainsi les liaisons multiples, alors il y a plusieurs formules
de Lewis possibles : ce sont les formules mésomères. Les écrire toutes, séparées par ↔
N.B. À ce stade, bien s’assurer que la règle de l’octet est vérifiée sur tous les atomes (sauf extensions :
atomes lacunaires ou hypervalents).
v 5ème étape : attribuer à chaque atome sa charge formelle
Pour cela, attribuer formellement 2 électrons par doublet non liant et 1 pour chaque doublet liant qui
entoure l’atome, et comparer ce nombre d’électrons au nombre d’électrons de valence de cet atome :
un électron supplémentaire correspond à une charge formelle ⊖ et un électron manquant à une
charge ⊕.
N.B. Bien vérifier que la somme algébrique des charges formelles de tous les atomes est égale à la
charge de l’espèce.
v 6ème étape : déterminer les meilleures formules mésomères
S’il y a plusieurs formules mésomères non équivalentes, ne garder que les plus représentatives, c’est-à-
dire a priori celles qui minimisent le nombre absolu de charges formelles et celles dont les charges
formelles semblent cohérentes avec l’électronégativité des atomes.
En cas d’atomes pouvant être hypervalents, il se peut que l’on trouve de meilleures formules
mésomères en constituant davantage de liaisons multiples.

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Document 20 : Longueurs de liaison moyennes dans les
molécules

Les distances moyennes 𝑑AB , relatives aux trois éléments carbone, azote et oxygène, sont données ci-
après en fonction du caractère simple, double ou triple de la liaison A − B :

A–B 𝑑A$B en pm 𝑑A<B en pm 𝑑A≡B en pm


C–C 154 134 120
C–N 147 126 116
C–O 143 120 113
N–N 145 125 110
N–O 145 120 -
O–O 147 121 -

Document 21 : Pourcentage de caractère ionique des molécules


d’halogénure d’hydrogène

charge partielle
A–B 𝜇 en D 𝐿 en pm > %𝐼
𝛿𝑒 = ? en C
H–F 1,82 92 6,59.10$+& 41
H–Cl 1,08 127 2,83.10$+& 18
H–Br 0,79 142 1,85.10$+& 12
H–I 0,38 161 7,86.10$+% 5

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Document 22 : Méthode VSEPR
• Méthode mise au point par le canadien R.J. Gillespie en 1957.
• Signification du sigle :
V.S.E.P.R. = Valence Shell Electron Pair Repulsion
…soit en français : Répulsion des Paires d’Électrons de la Couche de Valence (R.P.E.C.V.)
• Énoncé du principe :
En raison de la répulsion qu’ils exercent entre eux, les doublets entourant l’atome central se placent
autour de celui-ci de manière à former entre eux les angles les plus élevés possibles.
On montre que les structures AX! optimales sont les suivantes (cas d’un atome A entouré de 𝑛
doublets identiques) :

nombre de coordination nom de la géométrie angles caractéristiques


𝑛=2 linéaire 180°
𝑛=3 triangle équilatéral 120°
𝑛=4 tétraèdre régulier 109,47°
bipyramide à base
𝑛=5 120° et 90°
triangulaire
𝑛=6 octaèdre 90°
Tableau 1 : les structures de base de la VSEPR
Voir dessins de ces structures dans le document suivant. Savoir également les représenter en projection de
Cram (voir cours).
• La méthode :
v 1ère étape : écrire la molécule selon Lewis (voir document : Méthode de Lewis)
v 2ème étape : déterminer la structure de base, le type VSEPR et en déduire la géométrie
adoptée par la molécule
Pour cela, on note :
- 𝑝 le nombre d’atomes X liés à l’atome central A (peu importe que les liaisons soient simples,
doubles, hybrides…) ;
- 𝑞 le nombre de doublets non liants portés par A.
⟹ La somme 𝑛 = 𝑝 + 𝑞 donne le nombre de coordination, donc la structure de base et ses angles
caractéristiques (voir tableau 1 ci-dessus) ;
⟹ On note AX𝒑 E𝒒 le type VSEPR de la molécule (cette notation doit impérativement figurer) ;
⟹ On trouve alors la géométrie de la molécule en considérant les atomes qui restent lorsqu’on a
supprimé 𝑞 sommets de la structure de base (voir les types AX" E# dans le document suivant) et on
dessine la molécule.
Remarque : En VSEPR, un électron célibataire se traite comme un doublet non liant, car il occupe une
direction dans l’espace. On écrit parfois un « e » minuscule dans le type VSEPR quand il s’agit d’un
électron célibataire plutôt que d’un doublet, par exemple AX+ e% plutôt que AX+ E% .
v 3ème étape : affiner la géométrie
- Indiquer sur le dessin les valeurs des angles entre les liaisons, en tenant compte
d’éventuelles déformations. On se base pour cela sur l’ordre de répulsivité :
doublet non liant > liaison double > liaison simple >> électron célibataire.
- Comparer les longueurs de liaison, notamment entre A et des atomes X identiques.
Attention : lorsqu’il y a plusieurs formules mésomères, ne pas oublier qu’il faut raisonner sur l’hybride de
ces formules mésomères, notamment pour repérer des liaisons d’égale longueur et de caractère répulsif
identique.

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Document 23 : Géométries moléculaires prévues par la théorie
VSEPR

BASE : BASE :
molécule triangle molécule
linéaire équilatéral coudée
n=2 n=3

BASE :
tétraèdre pyramide molécule
n=4 régulier à base coudée
(angles 109,47°) triangulaire

BASE :
n=5 bipyramide tétraèdre molécule
à base triangulaire non régulier en T
(angles 90 et 120°) molécule linéaire

BASE :
octaèdre pyramide carré
régulier à base carrée
n=6 (angles 90°)

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Document 24 : Forces intermoléculaires
v L’énergie de la liaison covalente, qui lie les atomes entre eux au sein d’une molécule, est
comprise

entre 100 et 1000 kJ⋅mol!"


Les molécules ayant tendance à s’associer à basse température dans des Bien retenir les
états condensés (solide ou liquide), c’est qu’elles sont liées entre elles par
deux ordres de
des forces, dont l’énergie rapportée à une liaison entre deux atomes est
comprise grandeur !

entre 1 et 30 kJ⋅mol!"
v Ces interactions sont généralement intermoléculaires, mais elles peuvent aussi se produire
entre des parties d’une même molécule. On les qualifie alors d’intramoléculaires. On les appelle
parfois les interactions de faible énergie, par opposition bien sûr aux liaisons covalentes, mais aussi
aux interactions entre ions dans les cristaux ioniques.
v Les interactions de faible énergie se classent en deux catégories :

A. Les forces de van der Waals


• typiquement entre 1 et 4 kJ⋅mol$% ,
parfois jusqu’à 20 kJ⋅mol$% pour des molécules très polarisables comme I+
%
• s’exercent à longue portée, mais l’intensité décroît rapidement avec la distance (énergie en B" dans
les liquides, où 𝑑 est la distance entre les centres de gravité des molécules)
Il existe trois types de forces de van der Waals :
1) Les forces dipolaires de Keesom
Elles concernent les molécules ayant un moment dipolaire 𝜇
&&&&⃗!
permanent. Ce sont des attractions de nature électrostatique
dipôle permanent/dipôle permanent. &&&&⃗
𝜇"
'CD ⋅'DD
Dans les liquides, leur énergie potentielle est proportionnelle à E
)
.
Retenir que plus les molécules sont polaires, plus elles s’attirent.

2) Les forces de polarisation de Debye


Préalable : définition de la polarisabilité atomique 𝛼
Lorsqu’un atome est placé dans un champ électrique 𝐸u⃗ , son nuage électronique se déforme ; il se
crée un moment dipolaire induit tel que :
𝜇
uuuuuuuu⃗ u⃗
F!B = 𝛼 × 𝐸
+ $%
Remarque : L’unité SI de la polarisabilité est le C·m ·V , mais on utilise couramment le volume
H
de polarisabilité 𝛼 G = .IJ en m) .
#

Pour une molécule, le phénomène est plus complexe, car les directions de l’espace ne sont plus
équivalentes. On peut alors définir une polarisabilité électronique moyenne.
On retiendra que la polarisabilité est la capacité qu’a un nuage électronique à se déformer sous
l’action d’un champ électrique extérieur.
Les forces de Debye sont des interactions dipôle permanent/ 𝜇
&&&&⃗! 𝜇
&&&&&&&&⃗
()*
dipôle induit. Une molécule apolaire est en effet polarisée au
voisinage d’une molécule polaire car celle-ci crée un champ local.
'CD *
Les deux dipôles s’attirent… L’énergie potentielle est proportionnelle à E .
)

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3) Les forces de dispersion de London
La force de London est une force de nature quantique, qui existe
toujours entre deux molécules. Elle correspond à une coordina- &&&&&&&&&⃗
𝜇()+, 𝜇
&&&&&&&&⃗
()*
tion de leurs nuages électroniques. On peut en donner une per-
spective « classique » : c’est une interaction dipôle instantané/
dipôle induit. En effet, le nuage électronique d’une molécule A ne
cessant, selon une description classique, de fluctuer, il peut apparaître un déplacement temporaire du
barycentre électronique, créant un moment dipolaire instantané 𝜇 uuuuuuuuu⃗.
F!6K On se retrouve alors dans la
situation du 2) : cela induit un moment dipolaire dans la molécule B voisine et il en résulte une force
attractive.
*A *B
London a établi que l’énergie potentielle d’interaction résultante est en .
)E
Retenir que plus les molécules sont polarisables, plus elles s’attirent.
La polarisabilité caractérise en effet la capacité des nuages électroniques à fluctuer, donc à créer des
moments dipolaires instantanés et induits.
On rappelle que les gros atomes (à gauche ou en bas du tableau périodique) sont les plus polarisables.
S’ils sont gros, justement, c’est parce que leurs électrons sont peu liés aux noyaux donc plus fluctuants,
plus sensibles à un champ extérieur.
Ainsi, dans I+ , le plus gros des dihalogènes, l’énergie d’interaction de London atteint 20 kJ⋅mol$% , ce
qui est exceptionnel pour une force de van der Waals.

BILAN
%
• Les trois forces de van der Waals ont une expression en ; leur somme est donc également
)E
%
proportionnelle à .
)E
• Lorsque les molécules sont trop proches, on atteint le domaine d’impénétrabilité des atomes ; il y a
donc à très courte portée une force répulsive, la répulsion stérique. Celle-ci est modélisable, par
%
exemple, par une énergie en .
)CD
-L -MNO
D’où l’énergie potentielle d’interaction totale entre deux molécules : 𝐸+,+ = − , dont la
)CD )E
représentation graphique a l’allure de la courbe dite de Morse :
𝐸QRQ

𝑑P distance 𝑑 entre
deux molécules

La distance d’équilibre 𝑑P est appelée distance de van der Waals. C’est la distance approximative qui
sépare deux molécules à l’état condensé (liquide ou solide). On peut alors considérer sommairement
que les molécules sont « en contact ».

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Si les atomes sont identiques (deux molécules de I+ dans un cristal de diiode par exemple), la demi-
distance entre deux noyaux d’iode de deux molécules en contact définit le rayon de van der Waals de
l’atome d’iode dans la molécule I+ .
On peut comparer la contribution des trois types de forces de van der Waals dans le tableau suivant :

Proportion comparée des trois termes de l’interaction attractive de van der Waals
𝐸VdW (kJ ·
molécules 𝛼 (Å$) ) 𝜇 (D) %Keesom %Debye %London
mol$% )
Ne 0,39 0 0 0 100 0,27
Ar 1,66 0 0 0 100 0,55
Xe 4,11 0 0 0 100 0,94
CO 1,98 0,11 0,006 0,0003 99,99 0,64
CH. 2,60 0 0 0 100 1,5
HCl 2,63 1,08 9 5 86 3,4
HBr 3,61 0,78 2 2 96 3,8
HI 5,44 0,38 0,1 0,5 99,4 4,1
CH) Cl 4,56 1,87 24 8 68 4,0
NH) 2,26 1,47 34 9 57 6,2
H+ O 1,48 1,85 69 7 24 17,3
Référence : Liaisons intermoléculaires, A.Gerschel, InterÉditions/CNRS Éditions

Conclusion : La force de London est naturellement la seule à intervenir dans le cas de molécules
apolaires.
Pour les molécules polaires, les trois types de forces interviennent. La force de London est souvent très
largement majoritaire, sauf pour les molécules polaires mettant en jeu des petits atomes, très peu
polarisables : H+ O, NH) .

B. La liaison hydrogène
… dans NH) : 5 kJ⋅mol$% ;
… dans H+ O : 25 kJ⋅mol$% ;
… dans HF : 29 kJ⋅mol$%
Définition : La liaison hydrogène s’établit entre un atome d’hydrogène fortement polarisé
positivement d’une molécule A et un atome polarisé négativement d’une molécule B portant un
doublet non liant.
L’interaction est principalement de nature électrostatique, mais elle possède également un certain
caractère covalent, ce qui explique son intensité (≈ 25 kJ⋅mol$% pour l’eau) et sa directionnalité (Y,
H et X tendent à s’aligner).
liaison hydrogène

+𝛿 −𝛿′
Y H X

molécule A molécule B
« donneuse » de liaison « acceptrice » de liaison
hydrogène ou protogène hydrogène ou protophile

Attention ! Y doit être beaucoup plus électronégatif que H ; on ne peut observer de liaison
hydrogène que pour Y = F, O, et, dans une moindre mesure, N.

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Quelques conséquences :

• La liaison hydrogène est la force principale qui unit les molécules d’eau et assure la cohésion de la
glace et de l’eau liquide.
Dans la glace, la directionnalité de la liaison hydrogène est responsable de l’arrangement
géométrique particulier des molécules, qui conduit à une densité relativement plus faible que celle
de l’eau liquide : c’est pourquoi la glace flotte sur l’eau.
• La structure en double hélice de l’ADN est assurée grâce à l’appariement de paires de bases par
l’intermédiaire de liaisons hydrogène. Adénine-thymine d'une part, guanine-cytosine d'autre
part :

• L’établissement d’une liaison hydrogène entre H et X conduit à un léger affaiblissement de la liaison


covalente entre Y et H. Ceci a une conséquence importante en spectroscopie infrarouge : la
diminution de la fréquence de vibration d’élongation de la liaison Y − H.

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Document 25 : Températures de changement d’état
(fusion F et ébullition E) des dihalogènes sous 𝒑° = 𝟏 bar

200

E : +184

150

F : +114
100

E : +59
50

20 (labo)

0
F : −7

E : −34

−50

−100 F : −101

−150

E : −188
−200

F : −220

F𝟐 Cl𝟐 Br𝟐 I𝟐
Températures en ℃

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Document 26 : Caractéristiques des principaux solvants

Solvants protogènes (ou protiques)


Solvants 𝝐 𝝁 (D)
Acide acétique 6,15 1,68
Éthanol 24,5 1,74
Méthanol 32,7 1,71
Éthane-1,2-diol (glycol) 37,7 2,28
Eau 78,4 1,80

Solvants non protogènes (ou aprotiques)


Solvants non protogènes apolaires ou peu
polaires
𝝐 𝝁 (D)
Hexane 1,88 0,00
CCl4 2,24 0,00
Benzène 2,28 0,00
Et2O (éther) 4,34 1,30
CHCl3 (chloroforme) 4,81 1,15
CH3CO2Et (acétate
6,02 1,88
d’éthyle)
THF 7,58 1,75
CH2Cl2 (dichlorométhane) 8,93 1,55
Solvants non protogènes très polaires
𝝐 𝝁 (D)
Pyridine 12,4 2,37
Acétone 20,7 2,86
HMPA 29,6 5,55
DMF 37,0 3,87
DMSO 46,7 3,90

N
acétone
pyridine acÈtone
(propanone)
O
O O

(CH3)2N P N(CH3)2 H C S
H3C CH3
N(CH3)2
(CH3)2N

HMPA DMF DMSO


HexaMÈthylPhosphorotriAmide
HexaMéthylPhosphoroTriamide DiMÈthylFormamide
DiMéthylFormamide DiMÈthylSulfOxyde
DiMéthylSulfoxyde

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EXERCICES
Chapitre 1

1 MASSE MOLAIRE DU NICKEL


L’élément nickel, de symbole Ni, a pour numéro atomique 𝑍 = 28.
Il existe cinq isotopes connus du nickel, dont on rassemble les abondances naturelles dans le tableau
suivant (en % de noyaux rencontrés) :
Isotope Abondance (%)
𝟓𝟖
Ni 68,1
𝟔𝟎
Ni 26,2
𝟔𝟏
Ni 1,1
𝟔𝟐
Ni 3,6
𝟔𝟒
Ni 0,9
1) Rappeler la définition du terme : isotope.
2) Dans la notation -X, comment nomme-t-on le nombre 𝐴 ? Justifier cette appellation.
3) Sous forme d’un tableau, indiquer le nombre de protons, le nombre de neutrons et la masse
molaire en g⋅mol$% de chaque isotope du nickel.
4) Calculer la masse molaire du nickel naturel.

2 SPECTROSCOPIE D’ÉMISSION DE L’ATOME D’HYDROGÈNE


Lorsqu’on analyse la lumière émise par un tube de Geissler contenant du dihydrogène, on observe à
l’œil nu un spectre constitué de quatre raies (voir document de cours).
1) Schématiser le dispositif expérimental permettant d’observer ce spectre et en rappeler
brièvement le principe de fonctionnement.
2) Rappeler la formule donnant l’énergie que peut prendre l’électron dans un atome d’hydrogène,
en introduisant le nombre quantique 𝑛. Schématiser le diagramme des niveaux d’énergie
correspondant. Qu’appelle-t-on le niveau fondamental ? un niveau excité ? le niveau d’ionisation
(pris conventionnellement pour origine de l’énergie) ?
On souhaite attribuer les quatre raies observées par l’œil aux transitions d’émission correspondantes.
3) Donner un encadrement des longueurs d’onde des raies d’émission pouvant être émises par un
atome d’hydrogène excité se relaxant vers son état fondamental. Bien justifier, en schématisant
les transitions limite sur le diagramme de la question 2. À quel domaine spectral appartiennent
ces longueurs d’onde ? L’œil humain peut-il les observer ?
4) Montrer que toutes les raies d’émission arrivant sur un niveau 𝑛 ≥ 3 ne peuvent être perçues
par l’œil humain.
5) En déduire vers quel niveau 𝑛 les atomes d’hydrogène émettant les raies observables se sont
relaxés. L’ensemble des transitions d’émission arrivant sur ce niveau 𝑛 est appelé la série de
raies de Balmer. Calculer la longueur d’onde la plus grande parmi toutes les raies d’émission de
cette série. Identifier cette raie sur le spectre expérimental.
6) Attribuer alors à quelles transitions correspondent les quatre raies observables par l’œil humain
dans le spectre de l’atome d’hydrogène.
7) Si on voulait prendre un cliché de l’ensemble des raies d’émission de la série de Balmer, à quel
domaine spectral devrait être sensible le capteur ou la plaque photographique ? Donner l’allure
du spectre que l’on observerait et donner les longueurs d’onde des raies limites.
Données : constante de Planck : ℎ = 6,626 ⋅ 10$). J⋅s ; vitesse de la lumière dans le vide : 𝑐 = 2,998 ⋅
100 m⋅s$% ; charge élémentaire : 𝑒 = 1,602 ⋅ 10$%* C ; énergie d’ionisation de H : 𝐴 = 13,60 eV

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3 EXCITATION-DÉSEXCITATION
Des nuages peu denses d’atomes peuvent se trouver dans le milieu interstellaire. L’analyse spectrale de la
lumière qui a traversé de tels nuages peut nous renseigner sur leur composition car chaque élément a un
spectre d’absorption caractéristique.
Un nuage peu dense d’atomes d’hydrogène est éclairé par un rayonnement UV polychromatique
continu, refermant toutes les longueurs d’ondes dans un intervalle 𝜆 ∈ [96; 100 nm].
L’analyse du rayonnement issu de la traversée de ce nuage montre une forte absorption d’une unique
longueur d’onde du rayonnement d’origine, alors que le reste de l’intervalle spectral n’a pas subi
d’absorption.
1) Déterminer quelle longueur d’onde a été absorbée par les atomes d’hydrogène.
2) Dans quel niveau d’énergie 𝑛 se trouvent les atomes d’hydrogène ainsi excités ? Quelle est la
dégénérescence de ce niveau (nombre d’états quantiques 𝑛, ℓ, 𝑚ℓ possibles) ?
3) Quelles sont les longueurs d’onde des différentes radiations que peuvent émettre ces atomes
lorsqu’ils se désexcitent ?
Données : constante de Planck : ℎ = 6,626 ⋅ 10$). J⋅s ; vitesse de la lumière dans le vide : 𝑐 = 2,998 ⋅
100 m⋅s$% ; charge élémentaire : 𝑒 = 1,602 ⋅ 10$%* C ; énergie d’ionisation de H : 𝐴 = 13,60 eV

4 NOMBRES QUANTIQUES
1) Parmi les quadruplets de nombres quantiques (𝑛, ℓ, 𝑚ℓ , 𝑚6 ) ci-dessous, quels sont ceux qui ne
peuvent pas décrire l’état d’un électron dans un atome ? Justifier.
% % % % %
‡2,2,2, + ˆ ; ‡3,2,1, + ˆ ; ‡4,0, −1, − ˆ ; ‡5,3, −2, + ˆ ; ‡8,4, −4, − ˆ
+ + + + +

Pour ceux qui sont possibles, indiquer le symbole de l’orbitale atomique correspondante (𝑛𝑠,
𝑛𝑝…).
2) Soit un atome X inconnu.
On considère un électron de cet atome, dans un état quantique défini par 𝑛 = 4 et 𝑚ℓ = 2.
Les affirmations suivantes sont-elles exactes ?
a) Cet électron peut posséder un nombre ℓ = 5.
b) Cet électron peut se trouver dans une orbitale 𝑑.
c) Cet électron se trouve nécessairement dans une orbitale 𝑑.
d) Cet électron peut se trouver dans l’orbitale 4𝑝.
%
e) Cet électron peut présenter un nombre quantique de spin 𝑚6 = − +.

5 CONFIGURATIONS ÉLECTRONIQUES
1) Parmi les configurations électroniques suivantes d’atomes neutres, quelles sont celles qui
correspondent à un état excité, celles qui correspondent à un état fondamental, celles qui sont
impossibles ? Justifier.
a) 1𝑠% 2𝑠 + 2𝑝/
b) 1𝑠 + 2𝑠 + 2𝑝/ 3𝑠 + 3𝑝/ 3𝑑0 4𝑠 +
c) 1𝑠 + 2𝑠 + 2𝑝/ 3𝑠 + 3𝑝/ 3𝑑%& 3𝑓 % 4𝑠 +
d) 1𝑠% 2𝑠 + 2𝑝/ 3𝑠 + 3𝑝/ 4𝑠 + 4𝑝%
e) 1𝑠 + 2𝑠 + 2𝑝/ 3𝑠 + 3𝑝/ 3𝑑*
f) 1𝑠 + 2𝑠 ) 2𝑝)
2) Donner la configuration électronique des atomes suivants dans leur état fondamental, puis
déterminer le nombre d’électrons célibataires qu’ils possèdent : phosphore %'P ; vanadium +)V ;
iode ')I ; samarium /+Sm ; mercure 0&Hg.

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3) Dans le bloc 𝑑 du tableau périodique, on distingue quelques exceptions à la règle de
Klechkowski. Une première anomalie concerne les éléments chrome (𝑍 = 24) et molybdène
(𝑍 = 42) ; une autre les éléments cuivre (𝑍 = 29), argent (𝑍 = 47) et or (𝑍 = 79).
Des résultats expérimentaux montrent que le chrome et le molybdène possèdent six électrons
célibataires. Quant au cuivre, à l’argent et à l’or, ces atomes possèdent un unique électron
célibataire, qui ne possède pas de moment cinétique orbital (son nombre quantique azimutal
vaut ℓ = 0).
a) Écrire la configuration électronique de ces atomes, que l’on pourrait prévoir par
application stricte des règles de remplissage usuelles. Donner le nombre d’électrons
célibataires prévisibles, ainsi que leur nombre quantique azimutal.
b) En utilisant les résultats expérimentaux mentionnés ci-dessus, modifier les configurations
électroniques obtenues à la question a) pour obtenir la configuration correcte de ces
éléments dans leur état fondamental.
Indication : un seul électron est à déplacer, entre les orbitales les plus hautes en énergie qui
se trouvent être, dans le cas de ces éléments, pratiquement dégénérées.

Chapitre 2

6 CONFIGURATIONS ÉLECTRONIQUES ET CLASSIFICATION PÉRIODIQUE


1) Pour les configurations qui ne sont pas impossibles dans la question 1) de l’exercice précédent,
localiser l’élément correspondant dans le tableau périodique (période 𝑝 et colonne 𝑐) en
justifiant.
Laquelle des configurations électroniques proposées pourrait être la configuration électronique
d’un cation dans son état fondamental, mais pas d’un atome neutre dans son état fondamental ?
2) Localiser les éléments de la question 2) de l’exercice précédent dans le tableau périodique
(numéro de ligne, numéro de colonne) en justifiant. Préciser quels sont les électrons de cœur et
les électrons de valence dans chaque cas.
3) En utilisant les résultats de la question 3) de l’exercice précédent, retrouver dans quel bloc et
dans quelles colonnes du tableau périodique se regroupent ces exceptions à la règle de
Klechkowski.
Un étudiant a écrit : « La configuration électronique du chrome dans son état fondamental se
termine par 3𝑑' . On en déduit que le chrome se situe dans la 5ème colonne du bloc 𝑑, donc dans la
colonne n°7 de la classification périodique. » Retrouver l’erreur commise par cet étudiant. Quel
est le numéro atomique de l’élément réellement situé en colonne n°7, dans la même période que
le chrome (il s’agit du manganèse, de symbole Mn) ?

7 QUELQUES QUESTIONS AUTOUR DU TABLEAU PÉRIODIQUE


1) Sachant que le polonium (Po) appartient à la colonne n°16 et à la sixième période, quel est son
numéro atomique ?
2) Le palladium (Pd) est situé sous le nickel (Ni, 𝑍 = 28) dans le tableau périodique. En déduire son
numéro atomique.
3) Quel est l’ion le plus courant issu du rubidium (Rb, 𝑍 = 37) ?
4) Quel est le numéro atomique de l’élément alcalino-terreux succédant au baryum (Ba, 𝑍 = 56) ?
5) Quel serait le numéro atomique du premier élément d’un éventuel bloc 𝑔 ? Combien de colonnes
comporterait ce bloc ? Où faudrait-il le situer dans le tableau périodique ? Pourquoi ne figure-t-il
sur aucune classification périodique ?
6) Dans certaines classifications périodiques anciennes, l’organisation était telle que les éléments
Zn (𝑍 = 30), Cd (𝑍 = 48) et Hg (𝑍 = 80) étaient situés respectivement en-dessous des éléments
Ca (𝑍 = 20), Sr (𝑍 = 38) et Ba (𝑍 = 56). Comment peut-on justifier, au moins partiellement, le
regroupement de ces éléments dans de mêmes colonnes ?

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8 LE SOUFRE ET LE CINABRE
Le soufre est connu depuis l’antiquité, car on peut le trouver à l’état natif au voisinage des zones
volcaniques. C’est vers la fin des années 1770 qu’Antoine Lavoisier attribue au soufre le statut
d’élément chimique.
Le corps simple se présente sous de nombreuses formes selon son mode d’obtention : cristaux ou
aiguilles jaune pâle, poudre jaune mat (fleur de soufre)…
Le numéro atomique du soufre est 𝑍 = 16.
1) Déterminer la position du soufre dans le tableau périodique (numéro de ligne, numéro de
colonne).
2) Combien un atome de soufre admet-il d’électrons célibataires ? d’électrons de valence ?
3) Quel est le numéro atomique de l’élément situé juste au-dessus du soufre dans la classification ?
Quel est cet élément ? Comparer son électronégativité à celle du soufre.
4) Parmi les éléments soufre, chlore et argon, l’un d’eux n’a pas de valeur d’électronégativité de
Pauling connue, lequel ? Pour les autres on relève les valeurs 2,58 et 3,16. Attribuer à chaque
élément son électronégativité.
Le cinabre
Le cinabre est un minéral d’origine volcanique de formule HgS, se présentant sous la forme de cristaux
rouge vif. Il s’agit du minerai de mercure le plus important.
On rappelle que le mercure (Hg) fait partie du bloc 𝑑 de la classification périodique des éléments.
5) Si on admet la liaison chimique comme ionique, quels sont les ions constituant le cinabre HgS ?
Pour répondre à cette question, on indique que l’ion du soufre possède une configuration
électronique identique à celle du gaz noble de plus proche numéro atomique, mais ce n’est pas le
cas pour le mercure.
6) Combien le bloc 𝑑 comporte-t-il de colonnes ? Justifier ce nombre de colonnes en introduisant les
nombres quantiques appropriés.
7) Sachant que l’ion du mercure identifié à la question 6) ne comporte aucun électron célibataire
dans sa configuration électronique, en déduire dans quelle colonne du tableau périodique se
situe le mercure.
8) Sachant que le mercure est situé dans la 6ème période de la classification, déterminer le numéro
atomique du mercure.

9 PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
1) Écrire l’équation de la réaction de combustion du potassium %*K dans le dioxygène. Écrire
l’équation de la dissolution de l’oxyde dans l’eau.
2) Pourquoi le potassium doit-il être conservé à l’abri de toute trace d’humidité ? Justifier la
réponse ; écrire l’équation de la réaction que l’on veut éviter.
3) Le germanium )+Ge est un métalloïde. Rappeler ce que cela signifie. Le germanium réagit
violemment avec le gaz difluor. Écrire l’équation de la réaction.
4) Le calcium +&Ca est-il un métal ou un non-métal ?
Pourquoi le calcium ne se rencontre-t-il pas à l’état de corps simple dans le milieu naturel ?
Justifier la réponse en écrivant les équations des réactions qu’il donnerait :
a) en présence de dioxygène ;
b) en présence de diazote ;
c) en présence d’eau.
5) Identifier les ions présents dans les composés suivants : hydroxyde de potassium KOH,
carbonate de calcium CaCO) , peroxyde de sodium Na+ O+ , hydrogénocarbonate de sodium
NaHCO) .

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10 ÉTUDE DU TANTALE
Le tantale est un métal brillant et argenté, d’une très grande dureté qui résiste bien à la corrosion. Les
industries chimique et nucléaire s’en servent surtout pour fabriquer de l'équipement industriel. Les
fours à haute température, le filament des ampoules électriques et certains instruments tranchants
contiennent tous du tantale à cause de sa faible réactivité.
L’organisme tolère très bien ce métal en raison de sa nature très inerte. C’est d'ailleurs à ce
« comportement » très conciliant qu'on doit son utilisation dans les sutures et les plaques crâniennes,
en chirurgie. L’oxyde de tantale est utilisé pour fabriquer un verre à indice de réfraction élevé pour les
lentilles d’appareils photo notamment.
Le tantale a pour numéro atomique 𝑍 = 73. Il a été découvert en 1802 dans un minerai de Finlande
par le chimiste et minéralogiste Anders Gustaf Ekeberg, à Uppsala en Suède. Plus tard, il est apparu
que le tantale découvert par Ekeberg était en réalité constitué de deux éléments : le tantale et le
niobium (ainsi appelé par référence à la fille du roi Tantale, Niobe).
Il existe deux isotopes naturels du tantale, le premier de masse molaire 179,947 g⋅mol$% (0,012 %),
l’autre de masse molaire 180,947 g⋅mol$% (99,988%).
L’atome
1) Donner la composition du noyau de l’isotope majoritaire du tantale.
2) Quelle est la masse molaire du mélange isotopique naturel ?
3) Établir la configuration électronique du tantale dans son état fondamental.
4) Localiser le tantale dans la classification périodique (période, colonne). Bien justifier.
5) Le niobium (symbole Nb) a pour numéro atomique 𝑍 = 41. Comment justifier simplement que
tantale et niobium ont longtemps été confondus ?
6) Quels sont les électrons de valence du tantale ? Combien l’atome de tantale possède-t-il
d’électrons célibataires ? Justifier.
7) Donner le nom et la valeur des nombres quantiques caractérisant les orbitales de valence du
tantale.
Les ions et les composés du tantale
Le tantale peut notamment donner un ion tantale (I) en perdant un électron de valence.
8) Donner la configuration électroniques de l’ion Ta3 .
9) La valeur expérimentale de l’énergie de première ionisation est de 761 kJ⋅mol$% . En déduire la
longueur d’onde maximale du photon capable d’ioniser le tantale.
Il existe de très nombreux composés du tantale, parmi lesquels Ta+ O' , Ta(OH)' , TaBr) , TaF' ou
[TaF, ]+$ .
10) Dans ces composés la liaison chimique est-elle a priori de nature covalente ou ionique ?
11) Déterminer l’ion du tantale présent dans chacun de ces cinq composés.
12) Quel est l’ion le plus courant a priori pour le tantale ?
Le métal
13) Le tantale n’est pas un métal noble. Qu’est ce qu’un métal noble ? Citer deux exemples de métaux
nobles.
14) Citer les principales propriétés des métaux.
Le tantale métallique est presque insensible aux attaques chimiques et il est seulement attaqué par des
solutions concentrées d’acide fluorhydrique HF pour donner des ions [TaF, ]+$ . En effet, si l’on place
du tantale fraîchement décapé dans un tube à essai et que l’on ajoute de l’acide fluorhydrique
concentré, on observe un fort dégagement gazeux, une élévation de la température et la disparition du
tantale. Le gaz obtenu est le même que celui libéré lors de la réaction du sodium métallique sur l’eau.
15) Pourquoi est-il nécessaire de décaper le métal avant d’effectuer la réaction ?
16) Écrire l’équation de la réaction entre le tantale et l’acide fluorhydrique.

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17) Écrire l’équation de la réaction entre l’eau et le sodium. Quels sont les précautions à observer
pour le stockage et la manipulation du sodium métallique ?
18) Concernant les deux réactions précédentes, de quel type de réaction s’agit-il ? Comparer la
réactivité du sodium et du tantale.
Données
constante d’Avogadro : 𝑁] = 6,022 ⋅ 10+) mol$%
constante de Planck : ℎ = 6,626 ⋅ 10$). J⋅s
vitesse de la lumière : 𝑐 = 2,998 ⋅ 100 m⋅s$%

Chapitre 3

11 STRUCTURES DE LEWIS À COMPLÉTER


1) Énoncer la règle de l’octet et la vérifier dans chacune des structures de Lewis suivantes.
2) Compléter ces structures de Lewis en attribuant les charges formelles éventuelles.
3) Déterminer s’il s’agit de molécules neutres ou d’ions. Dans ce dernier cas, donner leur charge.
4) Parmi ces différentes structures, deux peuvent être écrites par une autre formule mésomère
équivalente. Lesquelles ? Écrire l’autre formule mésomère en question et conclure sur les
longueurs de liaisons.
H H H
H CH3 CH3 H
H C O C O C C
H C H H N B H H C N N
H
H H H H H
H
H C H
H H H C C
H C O C C Br
H C F
H N H
H H H
O H2C CH2

12 MÉSOMÉRIE
Dans un nombre important de composés chimiques, la description correcte des longueurs de liaisons
expérimentales fait appel au concept de mésomérie. Les distances 𝑑AB , relatives aux trois éléments
carbone, azote et oxygène, sont données ci-après en fonction du caractère simple, double ou triple de
la liaison A − B :

A−B 𝑑A$B en pm 𝑑A<B en pm 𝑑A≡B en pm


C−C 154 134 120
C−N 147 126 116
C−O 143 120 113
N−N 145 125 110
N−O 145 120 -
O−O 147 121 -

1) Le protoxyde d’azote, longtemps utilisé comme gaz anesthésique, a pour formule N+ O.


a) Écrire toutes les formules mésomères possibles pour N+ O selon que l’atome central est un
atome d’azote ou l’atome d’oxygène.
b) Rechercher, parmi toutes les formules de Lewis possibles, celle(s) susceptible(s) de
décrire le plus correctement le protoxyde d’azote N+ O.
c) Commenter ce résultat, sachant que les longueurs réelles des liaisons sont respectivement
𝑑NN = 113 pm et 𝑑NO = 119 pm.

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2) L’ion azide N)$ présente une structure linéaire ; une seule longueur de liaison 𝑑NN = 116 pm est
expérimentalement observée dans ce composé.
a) Établir les différentes formules mésomères de cet ion.
b) Commenter sa structure.
c) Le méthylazide CH) − N) dérive de l’ion azide. Rechercher les différentes formules
mésomères et expliquer pourquoi l’une d’entre elles n’a qu’une contribution limitée dans
la description de la molécule.

13 ÉCRITURE DE LEWIS ET GÉOMÉTRIE DE MOLÉCULES ET D’IONS


Écrire la structure des molécules et ions suivants selon la méthode de Lewis, puis déterminer le plus
précisément possible leur géométrie par la méthode VSEPR. Les dessiner, en utilisant la perspective de
Cram lorsque c’est nécessaire.
O+ , N+ , CO+ , O) , SCN$ , NH) , BF) , AlCl) , H+ CO, NO+ , N+ O. , NO3 $ $ +$
+ , NO+ , NO) , HNO) , SO+ , SO. ,
+$
S+ O) , PCl' , SF. , SF/ , IF'

14 MOMENT DIPOLAIRE
Parmi toutes les molécules neutres de l’exercice précédent, déterminer celles qui sont polaires et
celles qui sont apolaires.
Pour les molécules polaires, représenter le vecteur moment dipolaire.

Chapitre 4

15 LIAISONS HYDROGÈNE
1) La distance entre le centre de deux atomes de fluor est de 249 pm dans le fluorure d’hydrogène
cristallin.
Sachant que la liaison covalente H − F a une longueur de 92 pm, en déduire la longueur de la
liaison hydrogène H---F.
2) Dans la glace hexagonale Ih, la distance séparant deux atomes d’oxygène les plus proches est de
276 pm. En outre, on sait que la molécule d’eau possède un moment dipolaire de 𝜇 = 1,86 D, et
que le pourcentage d’ionicité d’une liaison H − O est de 32%.
Déduire de ces informations la longueur de la liaison hydrogène H---O dans la glace Ih. Comparer
à la longueur trouvée pour H---F et interpréter la différence.

16 FORCES INTERMOLÉCULAIRES
1) Températures de fusion ou d’ébullition
Interpréter les observations suivantes :
a) À 25°C sous pression atmosphérique, le difluor et le dichlore sont des gaz, le dibrome est
un liquide et le diiode est un solide.
b) La température d’ébullition des alcanes linéaires augmente avec le nombre d’atomes de
carbone, comme le montre ce tableau :
alcane 𝑻𝒆𝒃 en ℃ (sous 1 bar)
méthane −161,5
éthane −88,6
propane −42,1
butane −0,5
pentane +36,1
hexane +68,7

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c) La température d’ébullition baisse avec la ramification : 𝑇(b = 36℃ pour le pentane ; 𝑇(b =
30℃ pour le méthylbutane ; 𝑇(b = 9℃ pour le diméthylpropane.
d) Le (E)-1,2-dichloroéthène bout à 40℃, alors que son diastéréo-isomère (Z) bout à 60℃.
e) Les températures de fusion des acides 2 et 3-hydroxybenzoïques sont très différentes :
acide 2-hydroxybenzoïque : 159℃ COOH
OH

acide 3-hydroxybenzoïque : 203℃


COOH

OH

f) Les températures de fusion des corps composés de l’hydrogène avec les éléments de
colonnes 14, 15, 16 et 17 du tableau périodique varient selon le graphe :

On interprétera notamment :
i) la position nettement inférieure des composés de la colonne du carbone par rapport
à ceux des autres colonnes ;
ii) l’augmentation générale de 𝑇(b de 𝑛 = 3 à 5 pour toutes les colonnes ;
iii) l’anomalie pour 𝑛 = 2 dans le cas de l’azote, de l’oxygène et du fluor.
2) Miscibilité de solvants organiques avec l’eau
L’eau est miscible avec le méthanol, l’éthanol, la méthanamine, l’éthanamine, l’acide acétique
(éthanoïque), l’acétone (propanone)… mais pas (ou peu) avec le pentane, l’éther (C+ H' OC+ H' ),
le tétrachlorométhane, le dichlorométhane…
Écrire les structures moléculaires de ces différents solvants ; déterminer s’ils sont ou non
polaires.
Interpréter la miscibilité ou non avec l’eau en recensant les différents types de forces
intermoléculaires qui interviennent.
3) Solubilité de gaz dans l’eau
Le tableau ci-dessous donne la solubilité de différents gaz dans l’eau, sous une pression de 1 bar.
Interpréter les importantes différences observées.

Gaz CO+ SO+ NH)

𝑠/(mol⋅L$% ) 3,8 ⋅ 10$+ 1,77 31,1

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17 ÉTUDE D’UNE OXYDATION

Référence : Chimie tout-en-un PCSI, Fosset/Baudin/Lahitète, Dunod

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