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HADJOUT
TP N° 1
INITIATION A LA MANIPULATION
A. CHAUFFAGE A REFLUX
Eau
Réfrigérant
Eau
Pince
Statif Ballon
Chauffe ballon
Support élévateur
B. DISTILLATION
1. PRINCIPE
Un liquide placé dans un ballon, est en équilibre avec sa pression de vapeur, ne dépend que
de la température.
La température d’ébullition d’une substance est la température à la quelle sa pression de
vapeur est égale à la pression atmosphérique. Cette température est en relation avec la structure
des produits.
La distillation simple d’un liquide pur consiste à chauffer le liquide jusqu'à sa température
d’ébullition, à faire passer les vapeurs émises dans un dispositif de refroidissement et de
recueillir le liquide dans un ballon récepteur.
La distillation simple d’un mélange de deux composés A et B ne permet pas de les séparer,
car la vapeur émise, bien que plus riche en composé le plus volatil, contient cependant les deux
composés. Pour les séparer, on effectue une distillation fractionnée, technique au cours de
laquelle on fait une série d’ébullitions et de condensations successives, qui permettent de
récupérer d’abord le produit volatil puis le composé.
La distillation sous pression réduite est utilisée pour des produits qui se décomposent et se
dégradent avant de bouillir sous pression atmosphérique.
2. MONTAGE DE DISTILLATION
Termométre
Réfrigérant
Colonne de
Coude
distillation
Ballon
eau
Agitateur magnétique 3
4
5 6
7
8 3
4
5 6
7
8
21 11
9 2 9
Chauffant 1 1
0
Ballon récepteur
C. EXTRACTION
1. PRINCIPE
L’opération d’extraction liquide-liquide est une technique largement utilisée en chimie
organique. Elle intervient après la fin d’une synthèse, pour traiter un produit brut contenant des
produits secondaire, des réactifs en excès et le solvant.
L’extraction liquide/liquide est l’une des opérations les plus utilisées au laboratoire. Cette
opération ne se fait que si les deux liquides sont immiscibles (formation de deux phases).
Lorsqu’un produit, soluble dans deux solvants A et B non miscibles entre eux, est mis en
présence de ces solvants, il se partage entre les deux phases suivant un coefficient de partage K,
tel qu’à l’équilibre.
K=
La valeur de K dicte le choix du solvant d’extraction d’un produit à partir d’une solution
obtenue en fin de synthèse.
2. MONTAGE D’EXTRACTION
L’appareil le plus courant est l’ampoule à décanter, qui permet d’agiter ensemble deux
liquides non miscibles, de laisser décanter les deux phases et les recueillir séparément.
Pour extraire, verser la solution et le solvant d’extraction dans l’ampoule. Renverser
l’ampoule en maintenant le bouchon avec les doigts. Ouvrir le robinet pour diminuer un
éventuel excès de pression. Agiter circulairement quelques temps, ouvrir et refermer le robinet,
remettre l’ampoule en place et la déboucher. Attendre la séparation des phases. Faire écouler
lentement la phase inférieure et ensuite l’autre phase.
1- Les produits réagissant de manière irréversible avec l’eau (P 2O5, CaO, Na). On peut distiller
les liquides à leur contact, mais leur emploi est limité par leur grande réactivité.
2- Les sels (ou autres produits) anhydres formant des hydrates avec l’eau, de manière
réversible. Leurs choix dépendent de leur caractère chimique (neutre, acide, basique), de leur
capacité, de leur rapidité d’action.
Exemple :
Na2SO4, CaSO4 MgSO4, Na2CO3 sont des sels neutres pouvant être employés dans tous les
cas. CaCl2 a une grande capacité de séchage mais réagit avec beaucoup de produits comme :
KOH, NaOH et K2CO3 ont un caractère basique.
L’efficacité du séchage est plus grande si on sèche plusieurs fois avec de nouvelles portions
de desséchant, plutôt qu’une seule fois avec la totalité. Il faut agiter pour favoriser le contact
entre le liquide et l’agent dessèchement et attendre un certain temps.
E. RECRISTALISATION
La recristallisation est une méthode de purification d’un produit solide. Elle permet de séparer
un solide de ses impuretés après un réaction ou une extraction. Le principe repose sur la différence
de solubilité d’un composé dans un solvant à chaud et à froid.
1. PRINCIPE
La recristallisation consiste à dissoudre le solide à purifier dans un volume minimal de
solvant chaud (bouillant) puis refroidir la solution, ce qui provoque la cristallisation. Le produit
est récupéré par filtration.
2. CHOIX DU SOLVANT
Le solvant ne doit pas réagir chimiquement avec le produit à cristalliser ni avec les
impuretés
La température d’ébullition du solvant doit être inférieure à la température de fusion du
produit à purifier.
Ce solide doit y être très soluble à chaud, insoluble à froid et les impuretés doivent y être
très solubles à froid.
3. TECHNIQUE
a. Dissolution à chaud
La recristallisation se fait en général, dans un bécher, contenant le solide finement
pulvérisé avec un peu de solvant. On porte l’ensemble à ébullition douce, on rajoute par
portions successive le solvant, en maintenant l’ébullition entre chaque addition, jusqu’à
dissolution totale du produit.
F. POINT DE FUSION
1. PRINCIPE
Le point de fusion est la température caractéristique un produit pur. La plupart des composés
organiques fondent entre 30°C et 300°C. On mesure la température de fusion sur un produit
recristallisé et sec, soit par l’intermédiaire d’un appareil à point de fusion à capillaire ou un banc
Kofler.
On montre en effet, en thermodynamique, que le mélange de deux produits différents
(corps purs + impureté par exemple) fond à une température inférieure à celle de chacun des
constituants du mélange. Cela signifie, qu’après avoir subi plusieurs procédés destinés à le
purifier, un solide doit avoir une température de fusion invariable et constante.
2. TECHNIQUE DE MESURE
La détermination d’un point de fusion se fait soit avec un four, soit avec le banc Kofler.
L’échantillon doit être sec et finement pulvérisé.
a. Appareil à point de fusion à capillaire
La substance est placée dans un tube capillaire à paroi mince que l’on chauffe sur un bloc
métallique de cuivre muni d’un thermomètre. Le support du bloc comporte un oculaire
permettant d’observer le changement de phase. La valeur de la température est lue sur le
thermomètre lors de la fusion.
G. INDICE DE REFRACTION
PRINCIPE
L’indice de réfraction d’un liquide est une constante physique très importante, facile à
déterminer avec précision. Il est utilisé comme critère de pureté et comme moyen
d’identification des liquides.
L’indice est le rapport de la vitesse d’une radiation lumineuse dans le vide à sa vitesse dans
le liquide considéré et à une température donnée.
Pour mesurer un indice de réfraction, on utilise un réfractomètre muni d’un thermomètre.
L’indice décroît quand la température croit, de 0,0004 unités par degré °C.
Dans de nombreux cas l’indice des mélanges varie proportionnellement à la composition.
Exemple pour l’eau:
T = 20°C (degrés Celsius) : = 1.3330
T = 50°C (degrés Celsius) : = 1.3210
D : radiation utilisée (raie 0 du sodium)
Réfractomètre d’Abbe
TP N° 2
Synthèse de l’acide benzoïque
par réaction d’haloforme
I. INTRODUCTION
La réaction haloforme est l'une des plus vieilles réactions qui permet de synthétiser un
trihalogenomethane comme le chloroforme (CHCl3), l’iodoforme (CHI3) et le bromoforme
(CHBr3), ces produits ainsi obtenus sont nommés haloformes.
L’iodoforme est synthétisé selon la méthode de Serrulas (1822) à partir d'une méthylcétone
CH3-C(=O)-..., d'éthanal, d'éthanol ou d'alcool secondaire de type 2 comme le butan-2-ol. Cette
réaction est aussi appelée réaction haloforme de Leiben.
L'halogène utilisé peut être dichlore (Cl 2), le dibrome (Br2) ou le diiode (I2), La première
étape de ce mécanisme est la transformation du dihalogène en ion hypohalogénure (ion XO- ), par
réaction avec un ion hydroxyde (soude, potasse, etc.)
Les haloformes ont de nombreuses applications :
Le chloroforme a été jadis utilisé comme anesthésique dans les blocs opératoires et comme
conservateur pour la viande.
L’iodoforme était autrefois l’antiseptique par excellence et c’est cette odeur qui
caractérisait les cabinets médicaux.
L’iodoforme était utilisé en solution dans le diéthyléther comme antiseptique dans
les cabinets dentaires ou le traitement du cancer du sein.
II. PRINCIPE
La réaction haloforme consiste à synthétiser un trihalogénométhane à partir d’une cétone
méthylée (R-CO-CH3) en milieu basique. Exemples : iodoforme (CHl3) et bromoforme (CHBr3).
L'iodoforme (CHI3) est une substance solide à température ambiante, de couleur jaune pâle et
de masse molaire élevée (due aux trois atomes d'iode) est solide. Il est de plus insoluble dans l'eau,
et dégage une odeur proche d'un antiseptique.
Plutôt d’utiliser que le diode comme agent oxydant, on peut effectuer cette réaction avec l’ion
hypochlorite.
Dans un ballon rodé de 250 ml muni d’un réfrigèrent ascendant, placez (2.0 g, 0,0167 mol)
d’acétophénone (solution A).
Dissoudre la soude NaOH (1.0 g, 0,025 mol) dans 80 ml d’une solution d’hypochlorite de
sodium (eau de javel) à 12° (solution B), puis l’ajoutez à la solution à la solution A, à travers
le réfrigèrent.
Portez à reflux pendant 1h30mn. Remarquez la dissolution totale de l’acétophénone.
Refroidissez légèrement puis ajouter environ 4 ml d’acétone pour détruire l’excès de NaOCl.
2- Données techniques
Attention, ces composés sont considérés comme très dangereux pour la santé et
l’environnement à cause de leur toxicité.
ppm
ppm
ppm
ppm
TP N° 3
Synthèse de la benzoïne
(Réaction de Zinin)
I. INTRODUCTION
Le benzaldéhyde, non porteur d’atome d’hydrogène en α du carbonyle, peut se condenser en
milieu basique sur lui même en donnant en présence d’un catalyseur (l’ion cyanure), la benzoïne.
La benzoïne est une molécule utilisée dans de nombreux domaines de l’industrie chimique, en
pharmacologie et cosmétique par exemple.
II. PRINCIPE
Le but de cette manipulation est la synthèse de la benzoïne par une réaction de condensation
en milieu basique de deux molécules de benzaldéhyde par la méthode de Zinin qui l’une des
premières méthodes de synthèse de la benzoïne.
KCN 65 - - 635
Benzaldéhydecommercial
1- Benzaldéhyde commercial 1- 1- Benzaldéhyde
Benzaldéhyde commercial
commercial
Benzoinecommerciale
2- Benzoine commerciale 2- Benzoine
2- Benzoine commerciale
commerciale
3- Produit
Produitbrut
brut 3- Produit
3- Produit recristallisé
recristallisé
XX XX XX XX X X X X
11 22 33 11 2 2 3 3
Avant la recristallisation
Avant
Avant lala recristallisation
recristallisation Après recristallisation
Après
Après recristallisation
recristallisation
TP N° 4
Synthèse de la dibenzylidèneacétone (DBA)
par aldolisation puis crotonisation
(Réaction de Cleisen-Schmidt)
I. INTRODUCTION
Le benzaldéhyde, non porteur d’atome d’hydrogène en α du carbonyle, peut se condenser en
milieu basique sur l’acétone en donnant après hydratation un dérivé insaturé.
La condensation peut se faire sur tous les groupements méthylène (-CH2-) en α disponibles
sur l’acétone; d’où la possibilité de la condensation de deux molécules d’aldéhyde.
O
HO OH
La curcumine est une molécule naturelle utilisée en tant qu’épice et colorant alimentaire,
possédant de nombreuses activités biologiques : antioxydante, anti-inflammatoire, anticancéreuse,
anti-VIH. La dibenzalacétone entre aussi dans la composition de certaines lotions servant d'écrans
solaires.
II. PRINCIPE
Le but de cette manipulation est la synthèse de dibenzylidèneacétone par une réaction de
condensation en milieu basique du benzaldéhyde et de l’acétone.
Le dibenzylidèneacétone se prépare en une étape en faisant réagir de la propanone avec du
benzaldéhyde en milieu basique selon une réaction de double aldolisation suivie d’une crotonisation
(élimination d'eau). Cette réaction met en jeu, deux moles de benzaldéhyde et une mole d'acétone.
On appelle ce type de réaction « une condensation aldolique ».
Acétate d’éthyle 77
NaOH 40
Dans un deuxième erlenmeyer de 100 ml, mettez 3 g de soude (NaOH) dans 30 ml d’eau
distillée (qui correspond à une solution de soude à 100 g/l ou à 2.5 mol/l). Refroidissez cette
solution puis ajoutez 10 ml d’éthanol qui représente la solution (B).
Après 15 mn d’agitation, ajoutez le reste du mélange (A) dans (B) tout en agitant pendant 10
mn. Rincez l’erlen (A) avec 5 ml d’éthanol et de l’ajouter à (B) puis agitez pendant 30 mn.
Filtrez sur Büchner, lavez le précipité à l’eau glacée puis essorer le produit.
Pesez le produit brut et prendre le point de fusion puis laissez sécher jusqu’à la prochaine
séance.
Recristallisez le produit brut dans l’acétate d’éthyle puis filtrez et séchez le produit pur à
l’étuve (80 °C).
5) Contrôles de pureté
Sur quel appareil mesure-t-on le point de fusion ?
Mesurez la température de fusion du produit brut et purifié.
Que signifie CCM ?
Calculez les Rf et interprétez le chromatogramme fourni.
7) Etudes spectroscopiques
Identifiez, sur le spectre I.R. fourni, les bandes d’absorption caractéristiques des
vibrations de valence de la liaison C=O et des liaisons C=C présentes dans la molécule.
du dibenzylidèneacétone en les comparant à celles du benzaldéhyde données en TP N°2.
Interprétez le spectre RMN du proton du produit cristallisé avec celui du benzaldéhyde.
Interprétez le spectre RMN du carbone 13 du produit pure avec celui du benzaldéhyde.
Interprétez le spectre de masse de la dibenzylidéneacétone avec celui du benzaldéhyde.
TP N° 6
Préparation du savon
I. INTRODUCTION
Les premiers savons ont été réalisés au Proche-Orient 2500 à 3000 ans avant notre ère. Selon
Claude Galien, médecin grec du IIème siècle, le meilleur savon s’obtient en traitant la graisse de
mouton, de bœuf ou de chèvre par une lessive de cendres et de chaux. Au cours du premier
millénaire, le savon reste généralement employé comme remède dans les maladies de peau.
La fabrication du savon, par ébullition d’un corps gras et d’une base, ne s’est développée
qu’au XVème siècle, ainsi le mélange initial est alors une composition faite d’huile d’olive brute, de
lessives tirées de cendres ou de plantes marines et d’eau de chaux. Le savon tire son nom du
premier centre de fabrication : Savonna, port ligure ouvert sur le golfe de Gênes.
En 1779, William Scheele identifie le glycérol, alors qu’il saponifiait divers corps gras. À
partir de 1809, Eugène Chevreul entreprend une étude approfondie des corps gras en identifiant les
principales matières grasses et en interprétant la saponification comme une réaction chimique. La
formule brute du glycérol est établie en 1836 par Jules Pelouze. En 1859, Adolphe Wurtz découvre
« la série des glycols » (diols) et en 1873, Charles Friedel fait la synthèse du glycérol.
La révolution industrielle développe les besoins en savon,qui cesse d’être un produit de luxe
et devient un produit de première nécessité.
a) Composition d’un corps gras
Les corps gras sont des composés naturels d’origine végétale ou animale, appelés lipides. Ils
sont essentiellement constitués de triglycérides, ce sont des triesters, des acides gras et du glycérol :
Le glycérol est un trialcool : Le propan-1,2,3-triol.
Les acides gras sont des acides carboxyliques à longues chaînes carbonées non ramifiées
comportant un nombre pair d’atomes de carbone compris entre 4 carbones et 22 carbones.
O
H2C COOR H2C OH 1
HO R
O
HC COOR HC OH 2
HO R
H2C COOR H2C OH O
3
HO R
Corps gras Glycérol Acide gras
OH
OH
O
Acides gras mono-insaturés
Acide oléique ou acide (9Z)-octadéc-9-énoïque : C17H33COOH
OH
O
Le "savon de Marseille" n'est autre que le savon extrait uniquement de l'huile d'olive,
composé de triglycéride, donnant majoritairement à 75% de l'acide oléique ou acide cis-9-
octadécénoïque.
Acides gras poly-insaturés
Acide linoléique : C17H31COOH
OH
O
b) Propriétés des savons
Un savon est un mélange de carboxylate de sodium ou de potassium, de formule générale :
(R-COO + Na+) ou (R-COO + K+)
Les propriétés détergentes des savons sont dues aux ions carboxylate RCOO . Les ions
carboxylate RCOO- possèdent :
Une tête hydrophile polaire (–COO) chargée négativement, qui s'entoure de molécules d'eau
polaires.
Une extrémité lipophile (R) qui a beaucoup d’affinité pour les chaînes carbonées présentes
dans les lipides et les graisses, mais hydrophobe. Il n'interagit pas avec les molécules d'eau,
car elle n’est pas polaire.
Air Eau
Eau
c) Mode d’action
Dans une eau savonneuse à faible concentration, les ions carboxylate s'organisent en
petites sphères d'environ 100 nm de diamètre, appelées micelles.
La formation de micelles rend possible la dissolution dans l’eau, d’une tache d’huile
présente sur un tissu. Cette tache se laisse entourer par la partie lipophile du savon alors que la
partie hydrophile entraîne la tache vers l’eau (voir schéma ci-dessous) :
1ère étape : Le savon a sa structure en micelle dans l'eau, d'environ 100 nm de diamètre,
appelées micelles.
Eau Micelle
Tache de graisse
Tissus
3ème étape : la graisse, contenue dans la partie lipophile du savon, est entraînée lors du rinçage.
Tissus
II. PRINCIPE
Comme tous les esters, les graisses peuvent être hydrolysées par action de l'eau, à chaud. Si
cette hydrolyse se fait en présence de NaOH ou KOH, elle porte le nom de saponification.
La réaction de saponification est l'action de l’hydroxyde de sodium (soude) ou de potassium
(potasse) sur le triester conduit à (ou de potassium) qui conduit au savon et à du glycérol :
HC COOR HC OH
+ 3OH 3 RCOO
Corps
Corps grasgras Carboxylate
Carboxylatede sodium
de sodium Glycérol
Glycérol
Une solution concentrée de soude est utilisée pour réaliser la saponification du corps gras.
L’oléine est présentée en grande quantité dans l’huile d’olive (60 à 80%) et l’huile d’arachide (40 à
70%) mélangée à d’autres esters d’acides gras et du glycérol.
L’huile a une densité voisine de 0,9 et n’est pas miscible à l’eau. Le savon, peu soluble dans
l'eau salée, est ensuite relargué dans une solution concentrée de chlorure de sodium.
Le but de cette manipulation est la synthèse d’un savon à partir d’huile végétale. Lorsqu’on
fait réagir de la soude concentrée avec l’oléine (triesters appelés corps gras ou triglycérides), on
obtient du glycérol (propan-1,2,3triol) et de l’oléate de sodium (un carboxylate de sodium ou
savon), solide blanc très peu soluble dans l’eau salée selon le schéma réactionnel suivant :
Triglycéride
Triglycéride de l’huile
de l'huile d’olive
d'olive Glycérol
Glycérol Ion oléate (Savon)
Ion oléate (Savon)
a) Principe du relargage
Le relargage est un procédé qui consiste, lorsqu'un produit est soluble à la fois dans l'eau et
dans un autre liquide non miscible à l'eau, il faut ajouter à ce mélange liquide un peu de chlorure de
sodium pour faciliter la séparation.
En effet, la solubilité du produit concerné est moins importante dans l'eau salée que dans l'eau
pure (augmentation de la force ionique du milieu). De plus, la densité de la phase aqueuse saline est
plus grande que celle de l'eau.
Le relargage permet de faire précipiter le savon qui est très peu soluble dans l’eau salée
contrairement au glycérol et à la soude.
b) Mode opératoire
Réaction de saponification
Dans un bécher de 250 ml, on introduire 20 ml d’eau, puis on ajoute avec beaucoup de
précaution 6,4 g de soude. On agite le mélange avec un léger chauffage jusqu’à dissolution totale
de la soude pour obtenir une solution de soude à 90% (8 mol/l). Ajouter alors 16 g d'une huile
alimentaire constituée uniquement d'oléine (10 % ). On ajoute si possible 5 ml d'éthanol pour
homogénéiser la solution aqueuse et la solution organique. On chauffe l’ensemble à une
température qui varie de 60 à 70 °C pendant 30 mn sans dépasser 70°C.
Relargage
A la fin du chauffage, verser le contenu du ballon dans un bécher contenant une solution de
chlorure de sodium saturée (20 g de NaCl dans 100 ml d’eau). On observe la formation d'une
couche d’un solide jaunâtre qui flotte à la surface de l'eau salée, c’est le savon qui précipite.
(Cette opération s’appelle le relargage).
Filtration et lavage
Filtrer à l'aide d'un filtre Büchner de grand diamètre. Laver le savon à l'eau glacée, dans le
filtre Büchner. Mesurer le pH du filtrat puis laisser sécher le savon obtenu. (Donnez-lui une
forme en le mettant dans un moule).
Masse molaire du savon : Msavon = 304 g/mol
Remarques
o Si l’on veut calculer le rendement de la saponification, il est nécessaire de pouvoir bien
sécher le savon. Pour cela, l’effriter, le remettre à l’étuve, puis l’écraser, le remettre à
l’étuve jusqu’à masse constante.
o Le savon obtenu contient encore de la soude, il faut éviter le contact avec la peau.
TP N° 7
Synthèse du triiodométhane (Iodoforme)
I. INTRODUCTION
La réaction haloforme est l'une des plus vieilles réactions qui permet de synthétiser un
trihalogenomethane comme le chloroforme (CHCl3), l’iodoforme (CHI3) et le bromoforme
(CHBr3), ces produits ainsi obtenus sont nommés haloformes.
L’iodoforme est synthétisé selon la méthode de Serrulas (1822) à partir d'une méthylcétone
CH3-C(=O)-..., d'éthanal, d'éthanol ou d'alcool secondaire de type 2 comme le butan-2-ol. Cette
réaction est aussi appelée réaction haloforme de Leiben. L'halogène utilisé peut être dichlore (Cl 2),
le dibrome (Br2) ou le diiode (I2), La première étape de ce mécanisme est la transformation du
dihalogène en ion hypohalite (ion XO- ), par réaction avec un ion hydroxyde (soude, potasse, etc.)
Les haloformes ont de nombreuses applications :
Le chloroforme a été jadis utilisé comme anesthésique dans les blocs opératoires et comme
conservateur pour la viande.
L’iodoforme était autrefois l’antiseptique par excellence et c’est cette odeur qui caractérisait
les cabinets médicaux.
L’iodoforme était utilisé en solution dans le diéthyléther comme antiseptique dans les cabinets
dentaires ou le traitement du cancer du sein.
II. PRINCIPE
La réaction haloforme consiste à synthètiser un trihalogénométhane à partir d’une cétone
méthylée (R-CO-CH3) en milieu basique. Exemples : iodoforme (CHl3) et bromoforme (CHBr3).
L'iodoforme (CHI3) est une substance solide à température ambiante, de couleur jaune pâle et
de masse molaire élevée (due aux trois atomes d'iode) est solide. Il est de plus insoluble dans l'eau,
et dégage une odeur proche d'un antiseptique.
Plutôt d’utiliser que le diiode comme agent oxydant, on peut aussi effectuer cette réaction
avec l’ion hypochlorite.
2- Données techniques
NaOH 40
KI 160.0
I2 254.0
Dans un ballon de 100 cm3, introduire 1.0 g (0,0172 mol) de propanone et verser 20 ml d’eau
distillée tout en agitant pendant 10 mn.
Ajouter 20 ml d’une solution NaOH à 5% (2,5 g/20 ml) et agiter pendant 20 mn (Solution A)
Dissoudre dans un bécher de 250 cm3, 12 grammes d’iodure de potassium et 4,5 grammes de
diiode dans 50 cm3 d’eau distillée (Solution B).
Ajouter goutte à goutte tout en agitant la solution précédemment préparée dans le milieu
réactionnel au jusqu’à ce qu’une coloration sombre et stable persiste puis laisser reposer
pendant 5 minutes.
Si aucun précipité ne se forme, chauffer au bain-marie à 60°C pendant 30 minutes et continuer
l’addition au goutte à goutte du réactif préparé à l’étape 3/ jusqu’à ce que la coloration sombre
ne disparaisse pas au bout de 2 minutes.
Ajouter un égal volume d'eau distillée et laisser reposer pendant 15 minutes.
Filtrer sous vide sur un Büchner puis laver avec 30 cm3 d’eau glacée,
Essorer et sécher à l’étuve réglée à 90°C pendant 20 mn.
Peser la quantité d’iodoforme synthétisée.
Déterminez le point de fusion du produit à l’état sec.
4. Contrôles de pureté
Sur quel appareil mesure-t-on le point de fusion ?
Mesurez la température de fusion du produit brut et purifié.
5. Sur le spectre infrarouge quelle bande va prouver que la réaction a bien eu lieu ?
Interprétez le spectre I.R. fourni, les bandes d’absorption caractéristiques de la vibration de
valence de la liaison C=O de la molécule d’acétone.
Comparez les spectres RMN du proton de l’acétone et de l’iodoforme produit.
Interprétez le spectre RMN du carbone 13 de l’acétone et de l’iodoforme produit..
Interprétez le spectre de masse de l’acétone et de l’iodoforme produit.