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Module : Chimie Générale / Chimie Minérale

Chapitre I : Atomistique

Professeur : Ahmed Belfkira

Année Universitaire : 2023/2024


Contenu de l’élément de module Chimie Générale
Chapitre 1: Atomistique
Constituants élémentaires de l’atome;
1.Le noyau
2.Le nuage électronique
3.L’atome
4.Masse atomique
5.Eléments et corps
6.Isotope
Chapitre 2: liaison chimique
1.Modèle de Lewis ;
2.Types de liaisons chimiques ;
3.Théorie de l’hybridation ;
4.Théorie de Gillespie, VSEPR (Valence Shell Electron Pair Répulsion) ;
5.Effet inducteur et effet mésomère.
Chapitre 3 : thermodynamique chimique
1.Généralités
2.Premier principe de la thermodynamique
3.Deuxième principe de la thermodynamique
Chapitre 4: Cinétique chimique
1.Vitesses de réaction, définitions et détermination.
2.Influence de la concentration sur la vitesse d’une réaction : équation cinétique ;
3.Dégénérescence de l’ordre d’une réaction ;
4.Loi de vitesse en fonction des pressions partielles ;
5.Cinétique des réactions élémentaires et loi d’Arrhenius ;
6.Cinétique des réactions complexes ;
7.Catalyse : (catalyse homogène, catalyse hétérogène)
Introduction générale

À l’initiative de l’Éthiopie, les Nations Unies


ont déclaré 2011 Année internationale de la
chimie (AIC 2011). Elle a été organisée par
l’UNESCO pour faire connaître cette Energie ogie
Géol
Biologie
science et montrer sa contribution dans la
compréhension, le contrôle et la Chimie Environnemen
t
transformation de la matière. Pharma
cie

M
La chimie nous a permis de comprendre le

ue

até
Physiq

ria
monde matériel et nous devons à la chimie

ux
la plupart des avancées dans différents
domaines: Pharmacie/médicale, alimentaire, La chimie, une science centrale
cosmétique, vêtements, peintures,
plastiques, anti-corrosion, composites,
huiles, énergie, etc.
Aujourd’hui, c’est l’ère de la CHIMIE VERTE, imposée par les réglementations
nationales et internationales à cause des problèmes environnementaux.
Chapitre 1: Atomistique

Constituants élémentaires de l’atome;

1.Le noyau

2.Le nuage électronique

3.L’atome

4.Masse atomique

5.Eléments et corps
1-L’atome
Molécules

Solides

Liquides Macromolécules ATOMES

Gaz

Univers Gaz
1.1- Chronologie de la théorie atomique

Nous allons passer en revue les grandes dates et les


grands hommes ayant participé à l’évolution de la
structure de l’atome et les connaissances sur la nature
fondamentale de l'univers.
L’image, ci-contre (figure 1), se trouve dans la plupart
des livres parlant de chimie. C’est le modèle d'atome
proposé par Bohr. Le noyau est au centre et les
électrons en orbite à différents niveaux.
Ce modèle ne peut expliquer l’ensemble des Figure 1

phénomènes observés.
Démocrite (Grec) Dalton (GB)
460-370 av.J.C 1766-1844

J.j. Thomson (GB) Rutherford (NZ) Bohr (Danois)


1856-1940 1871-1937 1885-1962
Démocrite (Grec)
460-370 av.J.C Pierre-Gilles de Gennes
1932-2007
ü Démocrite

Il est le premier à se poser des questions sur la


structure de la matière. Sa question est la suivante:
la matière pouvait-elle être divisée en morceaux de
plus en plus petits pour toujours, ou y avait-il une
limite au nombre de fois qu'un morceau de matière
pouvait être divisé ?

Selon lui, on ne peut aller au-delà d’une certaine


limite: le plus petit morceau possible serait
indivisible. Il l’a nommé "atomos", ce qui signifie
"ne pas être coupé". Figure 2
Démocrite 400 avant Jésus Christ
Pour lui, les atomes sont de petites particules constituées du
même matériau mais de formes et de tailles différentes
(figure 3).
Les atomes étaient en nombre infini, toujours en
mouvement et capables de s'unir.
Cette théorie a été ignorée et oubliée pendant plus de 2000
ans !. Elle a cédé la place à la théorie d’ Aristote et Platon. Figure 3
ü Aristote Et Platon

L'idée d'atomos a été enterrée pendant


environ 2000 ans par la théorie d’autres
philosophes de l'époque, Aristote et Platon.
Ils avaient une théorie plus respectée (mais
fausse). Leurs idées ont prévalu en raison de
leur éminence en tant que philosophes. Ils ont
favorisé l'approche: terre, feu, air et eau de la
nature de la matière (figure 4). En 1808,
Dalton l’a enterré.
Figure 4
ü John Dalton

En 1803, avec John Dalton (Figure 5) c’est le premier modèle


fondé scientifiquement:
ü dans les réactions chimiques, les atomes ne sont ni créés ni
détruits, mais modifient plutôt leur distribution.
ü la matière est composée de particules fondamentales
indivisibles appelées atomes. Chaque élément chimique était
constitué d'atomes identiques les uns aux autres en termes
de masse et de propriétés chimiques.
ü Les atomes de différents éléments étaient différents les uns
Figure 5
des autres en termes de masse et de propriétés chimiques.
ü les atomes sont les unités de base et indivisibles de la matière
et que les composés chimiques étaient formés à partir de la
combinaison d'atomes de différents éléments dans des
proportions fixes et définies.
ü J.J. Thomson

Figure 7 Figure 6

Thomson (figure 6) a étudié la nature du rayon cathodique lors de l’application d’un haut
voltage entre deux électrodes métalliques situées dans un tube de verre rempli d’hydrogène (H2).
Lorsque le courant traversait le gaz, il dégageait des rayons de particules chargées négativement.
D'où venaient ces charges négatives ? Elles provenaient de l’atome et sont donc plus petites que
l’atome ⇨ L’atome est alors divisible.
Comme le gaz est neutre, il a estimé qu'il devait y avoir des particules chargées positivement
dans l'atome.
Les atomes étaient constitués d'une substance chargée positivement avec des électrons chargés
négativement dispersés, comme des raisins secs dans un pudding (figure 8).
+ -
-
+

-
+ +
-
+
Gâteau à base de
-
+
farine, d'œufs, de
+ +
- - graisse de bœuf et
de raisins secs.
+
-
+ -

+ Particules chargées positivement

- Particules chargées négativement

Figure 8

𝑒(") 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑒($) 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒


∆x (−)~ ∆x (+)~
𝑚(" ) 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑚(+) 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒
!(#)
∆x (") %(# ) &&
= !(&) = 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑚" ≪≪ 𝑚$
∆x ($) &#
%(& )
ü Ernest Rutherford Découverte du noyau 1911

U ⇾ Ra ⇾ Rn
Tous radioacHfs
ü U: uranium,
ü Ra: radium
ü Rn: radon
Ernest Rutherford (Angleterre) a reçu de Marie Curie (France) du Bromure de Radium (RaBr2)
radioactif. Il se transforme en émettant des particules a (noyau d’hélium): He2+. Rutherford
avec ses étudiants ont réalisé l’expérience suivante (figure 9)

Feuille d’or avec une


épaisseur de 10-9m

Figure 9
!"#$%& '& ()%*+,-.&/ %&!0"1é&/ 34
𝑃= = =2x1078 = 0,02%
!"#$%& '& ()%*+,-.&/ +!,+'&!*&/ 563444
L’atome d’or est principalement vide. La masse est concentrée dans un petit volume (par
rapport au volume de l’atome). Rutherford l’a nommé noyau de charge +Ze .
L’ensemble de ces observations ont généré le nouveau modèle ci-dessous. (figure 10)

Figure 10
James Chadwick Découverte Neutron

Il fallait attendre 1932 pour connaître la troisième particule


de l’atome, découvert par James Chadwick (figure 11).
C’est une particule qui ne porte pas de charge et a une
masse voisine de celle du proton. Elle a été nommée
neutron.
Sa découverte a été exploitée dans différents domaines:
ü En irradiant des atomes, on a crée de nouveaux
éléments radioactifs.
ü La fission des atomes d’uranium: développement de
James Chadwick (GB)
l'Energie nucléaire
1891-1974
Le proton et le neutron ont été considérés comme des
Figure 11
particules élémentaires jusqu'aux années 1960. En réalité,
elles sont, elles aussi, des particules composites
construites à partir de quarks.
1-2 Principaux constituants de l’atome

Symbole de l'atome
A Q
Atome
Z X
A : nombre de masse (nombre de nucléons)
Z : numéro atomique (nombre de protons)

Q : charge de l’ion éventuel.


Noyau Z électrons
Si l’atome est neutre (Q = 0), le nombre d’e-
est égale à Z.
me = 9,1094.10-31 Kg

qe= -1,602 10-19 C


Figure 13

Z protons N neutrons

mp = 1,6726.10-27 Kg mN = 1,6749.10-27 Kg
qp = +1,602 10-19 C qN = 0

Figure 12
1-3- Isotopes
Les isotopes, découverts par Soddy (Fig.14), sont des atomes d’un même élément
dont les noyaux présentent le même nombre de protons Z et un nombre diffèrent
de neutrons (A-Z). On dit alors que l’élément présente des isotopes. Exemples:
L’hydrogène, le carbone, l’azote ont chacun trois isotopes (1H, 2H et 3H); (12C, 13C
et 14C), (N13, N14 et N15); le chlore en a 2: 35Cl et 37Cl, Frederick Soddy
(1877– 1956)

Cas des ions (tableau 1) Figure 14


ü Atome neutre '𝒁𝑋 = Z
ü Cation '*𝑋 $( = Z - n avec n > 0

ü Anion '*𝑋 "( = Z + n


Tableau 1
Elément Nombre de P Nombre de N Nombre d’e-
"# 8 8 8
!𝑂
"%𝑁 3- 7 7 10
$
&'𝑁𝑎 +
"" 11 12 10
&$𝐴𝑙 '(
"' 13 14 10
&# 13 13 13
"'𝐴𝑙

Les ions N3-, Na+ et Al3+ sont des ions isoélectroniques


Calcul de la masse moyenne isotopique
La masse de l’atome naturel (masse moyenne) est donnée en fonction des masses de ses isotopes
∑ *( +(
par la relation suivante : 𝑀 = ,--
(équation 1)

∑ 𝑥. = 100 et 𝑥. 𝑑é𝑠𝑖𝑔𝑛𝑒 𝑙/ 𝑎𝑏𝑜𝑛𝑑𝑎𝑛𝑐𝑒 % 𝑑𝑒 chaque isotope de masse 𝑀.


Exemples (tableau 2 et 3)
Tableau 2: calcul masse moyenne du néon
Isotope Abondance dans la nature (%) Masse atomique relative Masse atomique moyenne
Néon 20 90,48 20 u
20,19 u
Néon 21 0,27 21 u
Néon 22 9,25 22 u

Tableau 3: calcul masse moyenne du chlore

Isotope Masse atomique (u) Abondance (%)


35Cl 34,9689 75,78
37Cl 36,9659 24,22
34,9689 ∗ 75,78 + (36,9659 ∗ 24,22)
𝑀= = 35,4480 (𝑢. 𝑚. 𝑎)
100
Exemple 3
Le lithium naturel est un mélange de deux isotopes 6Li et 7Li dont les masses atomiques sont
respectivement 6,017 et 7,018. Sa masse atomique est 6,943. Quelle est sa composition
isotopique (% de chaque isotope) ?
6,017 ∗ 𝑎 + (7,018 ∗ 𝑏)
𝑀= = 6,943 (𝑢. 𝑚. 𝑎)
100
a + b= 100 %
6,017 ∗ 𝑎 + 7,018 ∗ 𝑏 = 694,3 (1)

𝑎 + 𝑏 = 100 (2)

𝒃 = 𝟗𝟐, 𝟓𝟏 %
(1) – (2)= 1,001 ∗ 𝑏 = 92,6
𝒂 = 𝟎𝟕, 𝟒𝟗 %
1-4- L'unité de masse atomique(uma)
L'unité de masse atomique est une unité de mesure standard, utilisée pour mesurer la
masse des atomes et des molécules. La valeur (uma) est obtenue expérimentalement
et elle est égale au 1/12 de la masse du carbone 12C (carbone). Il a été choisi pour son
abondance isotopique parmi les 3 isotopes du carbone (12C 98,9% - 13C 1,1% et 14C
0,0001%) .
Un atome de 12C a une masse de 12 u et si on prend NA (nombre d'Avogadro) atomes
de 12C, on aura une masse de 12 g ; en conséquence une u ou une uma vaut
approximativement 1,66054 × 10-27 kg.
NA : Nombre d’Avogadro : N A = 6,022 1023
𝟏 𝟏
1 u.m.a = 𝟏𝟐 𝒎𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒅/ 𝟏 𝒂𝒕𝒐𝒎𝒆 𝒅𝒆 𝟏𝟐𝟔𝑪 = 𝑵 g = 1,66054.𝟏𝟎"𝟐𝟒 𝒈
𝑨
1-5- Energie de liaison et de cohésion des noyaux
ü Défaut de masse
La formation d’un noyau '5𝑋 à partir de ses nucléons séparés s’accompagne d’une perte de masse
∆m encore appelée défaut de masse. L’expression de ∆m (toujours positif), est donnée par
l’équation 2) : ∆m = mNoyau (théorique) – mNoyau (expérimental) (équation 2)
∆m = Z.mProton + (A-Z).mNeutron - mNoyau (expérimental)
ü Energie de liaison
Energie de liaison est l’énergie nécessaire à la formation d’un noyau quelconque à partir de
nucléons. Pour les disperser (nucléons), il faut fournir au noyau l’énergie EL : (équation 3)
𝑬𝑳 = ∆𝒎𝒄𝟐 (équation 3) avec : c = 3.108 ms-1 : la vitesse de la lumière

C’est aussi l’énergie libérée si on construit un noyau atomique à partir de ses composantes.

La masse atomique est égale à la somme des masses des constituants de l'atome :
matome = Zmélectron + Zmproton + (A-Z)mneutron
La masse du noyau :
mNoyau = Zmproton + (A-Z)mneutron
2- Les modèles atomiques
(atome de l’hydrogène)
bsence des répulsions électroniques font de lui l’élément le plus simple. On
2.1. Modèle de Rutherford
à cet élément pour introduire les différentes théories. Ensuite on procédera
ésultats et au modèle
Selon Rutherford, de l’atome
c’est un modèle d’hydrogène
de mécanique classique.pour l’étude
L’électron de tout
est soumis autre
à deux forces
(figure 15):
ü à la force d’attraction coulombienne F1
ans un état stationnaire donné
ü L’électron est aussi soumis à la force centrifuge F2.
décritFune
=-
orbite
5 &circulaire
, de rayon r
F = m .𝛾 =
centrée
# .<, sur le noyau immobile.
!
1 89:+ %, 2 e % avec 𝛾 : c’est l’accélération de l’électron
v : c’est la vitesse de l’électron
𝒎𝒆 : c’est la masse de l’électron

Figure 15
estAsoumis à lalesforce
l’équilibre, d’attraction
modules coulombienne
des deux forces F1 centrifuge = force de Coulomb):
sont égaux (force

1 𝑒 3
5 &, #! .<,
F1 = F2 ⟹
89:+ % ,
=
%
⟹ v3 = (équation 3)
4𝜋𝜀" 𝑚𝑒 𝑟
Insuffisance du modèle de Rutherford

D’après la physique classique, un « modèle planétaire » où les électrons sont en orbites autour
du noyau est mécaniquement stable. Mais selon la théorie de Maxwell, un électron en
accélération (même centripète) émet un rayonnement. Cette perte d’ énergie devrait faire
tomber l’ électron sur le noyau en 10-8 s, suivant une spirale (figure 16).
Le modèle de Rutherford est incapable d’expliquer la présence d’un spectre discontinu (figure
17)

h𝜈4
h𝜈3

h𝜈1 h𝜈2
Figure 16 Figure 17
2.2. modèle de Bohr
Niels Bohr (figure 18) proposa en 1913 un nouveau modèle qui a
permit d’améliorer le modèle planétaire de Rutherford. Il sait
que les électrons n’émettent de l’énergie que lorsqu’ils sont
excités et, surtout, qu’ils ne tombent pas sur le noyau (figure 17). Niels Bohr
(1885 – 1962)
Pour expliquer cette stabilité, Bohr a énoncé le postulat suivant:
figure 18
l’électron ne peut occuper que certaines orbites circulaires
permises auxquelles sont associées des énergies spécifiques.

En d’autres termes, les énergies de l’électron sont quanHfiées. Bohr a`ribua le rayonnement
émis par un atome d’hydrogène au fait que l’électron libère un quantum d’énergie sous forme
de lumière (un photon) en passant d’une orbite supérieure à une orbite inférieure (figure 17).
Bohr a proposé un modèle dans lequel il applique au système (proton, électron) les lois de
la mécanique classique et admet que la quantité de mouvement de l’électron ne peut
𝒉
prendre que des valeurs multiples et entières de 𝐞𝐧 é𝐦𝐞𝐭𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐩𝐨𝐬𝐭𝐮𝐥𝐚𝐭𝐬.
𝟐𝝅
cinétique Ec et l’énergie potentiel Ep : ET = Ec +Ep
ü Mécanique classique
L’énergie potentielle est :

D’après Bohr, l’énergie totale (ET) du système est égale à la somme de l’énergie cinétique (Ec) et
∫ | |
potentielest(E: p) ⇒ ET = Ec +Ep
l’énergiecinétique
L’énergie
• l’énergie cinétique : 𝒆𝟐
[ ] ⟹ 𝑬𝒄 =
𝟖𝝅𝜺𝒐 𝒓

• l’énergie potentiel : Page | 6


s Meknès Cours ATOMISTIQUE SVTU/S1 $> , B Pr.H.MAGHAT 𝒆𝟐
EP = q.V = ∫= F1𝑑𝑟 𝒐𝒓 𝑉 = ?@A et q= - e ⟹ 𝑬𝑷 = −
* = 𝟒𝝅𝜺𝒐 𝒓

Soit une
evient : énergie totale : [ ] (2) 4)
(ÉquaHon

’émission de l’atome d’Hydrogène

soumet du dihydrogène H2 sous très faible pression (10-3 bar) à unedécharge


ar un générateur haute tension (GHT), on observe une émissionlumineuse
spectre d’émission de l’atome d’hydrogène, c’est un spectre discontinu
de raies.
ü Postulats
• Postulat 1 : des orbites (quantification du quantité de mouvement)
Sans émission de rayonnement, les électrons ne peuvent graviter autour du noyau que sur
certaines orbites permises (orbites circulaires) appelés états stationnaires. Celles-ci sont
déterminées par la condition de quantification du moment cinétique de l’électron suivante :
𝒏𝒉 v=
𝒏𝒉
v𝟐 =
𝒏𝟐𝒉𝟐
𝒎𝒆. v. 𝒓𝒏 = ⟹ 𝟐𝝅.𝒎𝒆.𝒓𝒏 ⟹ 𝟒𝝅𝟐.𝒎𝟐 𝟐
𝒆 .𝒓𝒏
𝟐𝝅
𝟐
𝟏 𝒆 1 𝑒I 𝑛2ℎ2
or v𝟐 = (ÉquaHon 3) ⟹ vI = = 2 I I
𝟒𝝅𝜺𝒐 𝒎𝒆 𝒓 4𝜋𝜀H 𝑚𝑒 𝑟 4𝜋 . 𝑚B . 𝑟(

𝜀H . ℎ2
𝑟( = I . 𝑛2 (ÉquaHon 4)
𝜋. 𝑚B . 𝑒

𝑟( = 0,529. 𝑛2 (Å)
Les rayons des orbites de Bohr ne dépendent que du nombre quantique principal n.
Avec:
n = nombre quantique principal ( ne peut prendre que des nombres entiers 1, 2, 3, 4, ∞ )
rn = r = rayon de l’orbite de l’électron autour du noyau
v = vitesse linéaire de l’électron sur son orbite
h = constante de Planck = 6,624.10-34 (J.s)
,
𝜺𝒐 = permittivité du vide = + = 8,85. 10
-12 (C2.N-1.m-2)
DE@.,-
• Postulat 2 : postulat des émissions et absorptions d’énergie
A chaque orbite permise correspond un niveau énergétique déterminé. Les transitions
électroniques d’une orbite vers une autre se font par sauts (Quantensprünge) et sont
accompagnées de l’émission ou de l’absorption d’un photon d’énergie :
M.N
∆𝐸 = ‹𝐸L − 𝐸. | = h. 𝜐 = . (ÉquaHon 5)
O

ü Ei = énergie correspondant à l’orbite de départ


ü Ef= énergie correspondant à l’orbite d’arrivée
ü 𝜐 = fréquence du rayonnement émis ou absorbé
ü 𝜆 = la longueur d/ onde

Cas d’absorption Cas d’émission


“.” “.”
∆𝐸 = 𝐸𝑓 − 𝐸𝑖 = + h. 𝜐 = + ∆𝐸 = 𝐸𝑓 − 𝐸𝑖 = -h. 𝜐 = −
• •
𝐸𝑓 < 𝐸𝑖
𝐸𝑓 > 𝐸𝑖

Lorsqu’un électron passe d’un Lorsqu’un électron passe d’un


niveau de l’orbite n d’un rayon rn à niveau de l’orbite n+1 d’un rayon
une orbite n+1 d’un rayon rn+1, il rn+1 à une orbite n d’un rayon rn, il
absorbe une radiation de fréquence émet une radiation de fréquence
νn+1→n νn+1→n
• Absorption – Emission (Transition électronique)

Le passage d’un ē d’un état initial (Ei) à un autre état final (Ef) correspond à l’émission
ou à l’absorption d’une radiation lumineuse de fréquence u (figure 19).

E𝒇 E𝒊

E𝒊 E𝒇
Absorption Emission

Ef > Ei Ef < Ei

Figure 19
• Energie totale (en combinant la mécanique classique et les postulats)
L’énergie totale ET = En d’un ē de l'atome d'hydrogène se déplaçant sur l’une des orbites de Bohr
est égale à la somme de l’énergie cinétique (Ec) et de l’énergie potentielle (Ep):
es Sciences Meknès Cours ATOMISTIQUE SVTU/S1
En = Ec + Ep Pr.H.MAGHAT

e totale devient : [ ] (2)

pectre d’émission de l’atome d’Hydrogène


𝜀™ . ℎ2
ence :
or 𝑟˜ = . 𝑛2 1eV = 1,602.10-19 J
𝜋. 𝑚š . 𝑒 ›
orsqu'on soumet du dihydrogène H2 sous très faible pression (10-3 bar) à unedécharge
𝑚š . 𝑒 œhaute1 tension (GHT), on observe une émissionlumineuse
e créée par un générateur 1
𝐸˜ = − › 2 . 2
titue le spectre d’émission de l’atome ⟹ 𝐸˜ = −13,6. 2 discontinu
d’hydrogène, c’est un spectre (𝑒𝑉) (Équation 6)
de séries de raies.8𝜀™ . ℎ 𝑛 𝑛
re est constitué de radiations monochromatiques de longueurs d'onde λ bien définies
de raies)

On dit que l'énergie totale En de l’ē est ‘’quantifiée’. C'est-à-dire qu’elle ne peut prendre que des
valeurs particulières et sont appelées valeurs propres. Elle s’exprime uniquement en fonction du
paramètre n (nombre quantique principale) et on écrit En (équation 6).
Énergie de l’e- à différents niveaux (figure 20)

Si n = 1 : E1 = -13,6 eV : l’énergie d’un ē se déplaçant sur la 1ère orbite de Bohr.


Si n = 2 : E2 = -3,4 eV : …………………………………...la 2ème ………………..
Si n = 3 : E3 = -1,51 eV : ………………………………… la 3ème ………………..
Si n = 4 : E4 = -0,85 eV : ………………………………… la 4ème ………………..

E∞
E𝟒
E𝟑 Etats excités

E𝟐

n𝟏
n𝟐

n𝟑

E𝟏 Etat fondamental n𝟒

Figure 20
La variation d’énergie correspond au passage d’un ē d’une orbite initiale d’énergie Ei à une
orbite finale d’énergie Ef est (équation 7):

DE = Ef – Ei = hu : Relation de Plank

𝑚š . 𝑒 œ 1 𝑚š . 𝑒 œ 1
𝐸• = − › . › 𝐸ž = − › . ›
8. 𝜀™ . ℎ 𝑛•
2 8. 𝜀™ . ℎ 𝑛ž
2

1! .3 " 7 7 1! .3 " 7 7
∆𝐸 = − 4.5$.6! . $
8%
− 8$ = 4.5$.6! . 8&$
− 8$ (Équation 7)
# & # %

Si DE < 0 : il y aura émission d’une radiation Si DE > 0 : il y aura absorption d’une radiation
lumineuse d’énergie lumineuse d’énergie :
DE = - h𝝊 DE = + h𝝊
Chaque transition correspond à une raie spectrale caractérisée par sa longueur d’onde ou son
nombre d’onde.
Relation entre fréquence , longueur d’onde et nombre d’onde (équation 8):

∆𝑬 𝒄
DE = Ef – Ei = hu ⇒ 7=
𝝂 = 𝝀 = c.𝝈
𝒉

Avec u la fréquence, l la longueur d’onde, 𝜎 𝑜𝑢 𝜈̅ le nombre d’onde et C = 3.108 ms-1 la vitesse


de la lumière

La relation ou Formule de Ritz :

69 1! .3 " 7 7 1! .3 " 7 7
∆𝐸 = ℎ𝜐 = =− . $ − = . −
: $ .6!
4.5# 8% 8&$ $ .6!
4.5# 8&$ $
8%
7 1! .3 " 7 7 7 7
𝜎= = . − =𝑅; − (équation 8)
: $ .9.6"
4.5# 8&$ $
8% 8&$ $
8%

avec :
ni < nf

#5 .& 6
RH : Constante de Rydberg 𝑅= = = 1,0967757.107 m-1
>.,.?7 .:+,
L’existence de niveaux d’énergie bien définis et la condition DE = hu, justifient les spectres
discontinus (spectres de raies) (figure 21).

!
Valeurs limites des différentes séries du spectre de l’atome H
Valeurs!limites!des!différentes!séries!du!spectre!de!l’atome!H.!
! Figure 21
Autres#exemples#de#spectres#:##
• Ions Hydrogénoïdes
La théorie de Bohr peut s’appliquer également aux ions hydrogénoïdes. Ces derniers sont
constitués par un noyau de charge +Ze et un seul électron.
Formule générale des hydrogénoïdes : ZX (Z-1)+

Dans l’atome d’hydrogène, plus généralement dans tout système à 1 seul électron (système
hydrogénoïde), l’énergie de l’électron ne dépend que de n, nombre quantique principal
Exemple : 2He
+ , 3Li2+ , 4Be3+ ...
Dans ce cas il suffit de remplacer dans les relations précédentes (de l’atome d’hydrogène), le
terme e2 par Ze2 et le terme e4 par Z2e4 :

𝜀" . ℎ2 𝑛2 𝑚& . 𝑍 3 𝑒 8 1
𝑟! = 3 . 𝐸! = − . 2
𝜋. 𝑚& . 𝑒 𝑍 3
8. 𝜀" . ℎ 𝑛
2

!% 𝑍3
𝑟! = 0,529. (Å) 𝐸! = −13,6. 2 (𝑒𝑉)
A 𝑛
5 #5 .& 6 3 5 5 5 5
𝜎= = . 𝑍 − =𝑅= 𝑍 3 − (ÉquaHon 9)
@ >.:+, .,.?$ !8, !9, !8, !9,
3. Insuffisance du modèle de Bohr
Malgré le succès du modèle de Bohr (l’introduction de la quantification de l’énergie, calcul
de la constante de Rydberg et l’explication de l’obtention des raies spectrales) il ne suffisait
pas à la compréhension des phénomènes microscopiques.

ü Les électrons présentent une dualité particule-onde et peuvent donc présenter des propriétés
ondulatoires.
ü Le modèle de Bohr traite les électrons uniquement comme des particules qui suivent une
orbite de manière prévisible: contraire au principe d’incertitude d’Heisenberg
3.1. Notion de la mécanique quantique (ondulatoire )
3.1.1. Dualité onde - corpuscule : Postulat de De Broglie (Figure 22)

La lumière a un double comportement, ondulatoire caractérisé par une longueur


d’onde λ et corpusculaire caractérisé par l’existence de particules (photons)
transportant des quantas d’énergies hν. A toute particule (corpuscule) de masse m
et de vitesse v est associée une onde de longueur d'onde λ. On applique ainsi à la Louis Victor de Broglie
1892 – 1987

matière (exemple : un électron) le caractère combiné d'onde et de particule. C’est Figure 22


𝒉
De Broglie qui a proposé la relation suivante : 𝛌 = . (é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 10)
𝒎S
Avec: λ : longueur d'onde, h : constante de Planck, mv : quantité de mouvement

3.1.2. Principe d'incertitude d'Heisenberg (figure 23)

Il est impossible de définir avec précision à la fois la position et la vitesse d'une particule.
Cela se traduit par la relation (équation 11):
𝒉 𝒉
𝜟𝒙. 𝜟𝒑𝒙 ≥ ⟹ 𝐦𝜟𝒙. 𝜟v𝒙 ≥ (équation 11) Werner Karl Heisenberg
1901 – 1976
𝟐𝝅 𝟐𝝅
Figure 23

Avec: Δx : incertitude sur la position, Δpx = mΔv : incertitude sur la quantité de mouvement
Le principe d’incertitude implique qu’on n’a pas le droit d’appliquer la mécanique classique à
l’infiniment petit. Pour cela l’électron en mécanique ondulatoire sera décrit par une fonction
Ψ(x,y,z,t) appelée fonction d’onde. C’est une fonction mathématique qui peut être positive ou
négative, réelle ou complexe.

3.1.3. Notion de la probabilité de présence

En mécanique classique (conception de Bohr), l'étude du mouvement d'un électron consiste à


rechercher sa trajectoire avec précision, par contre en mécanique quantique on parle de la
probabilité de trouver l'électron en un certain point de l'espace.

Cette délocalisation dans l'espace est donnée par une fonction des coordonnées de l'électron
appelée fonction d'onde Ψ. La probabilité de présence de l’électron dans l’espace est :

dP = Ψ(x,y,z,t) 2 dv (équation 12)


La fonction d'onde Ψ doit satisfaire une certaine condition de normalisation :

P =∭ 𝚿 𝟐 𝒅v = 𝟏
On dit que la fonction d'onde est normée.
3.1.4. Equation de SCHRÖDINGER pour l’atome d’hydrogène
On appelle orbitales atomiques, les fonctions d'ondes des électrons atomiques.

En 1926, Schrödinger (figure 24) a montré que la fonction d'onde et l'énergie E sont
solutions d'une équation aux dérivées partielles du second ordre (équation 13 ).

L'équation de Schrödinger s'écrit :


𝒉𝟐 >"𝝍 >"𝝍 >"𝝍 𝒁𝒆𝟐
− 𝟖𝝅𝟐𝒎 >@"
+ >A" + >B" − 𝟒𝝅𝜺𝒐𝒓
𝝍 = 𝑬𝝍 (ÉquaHon 13)
(ÉquaHon 14)
𝟐
𝒉
− 𝟖𝝅𝟐𝒎 𝚫 + 𝑽 𝝍 = 𝑬𝝍

Ce0e équa4on peut se me0re sous la forme : HΨ = EΨ


𝒉𝟐
ü H= − 𝚫 + 𝑽 ; appelé opérateur Hamiltonien. Erwin
𝟖𝝅𝟐𝒎
Schrödinger
V% V% V%
ü ∆= + + ; Laplacien. 1887 - 1961
V*% VW% VX%
La résolu4on de ce0e équa4on conduit aux différentes valeurs de E et Ψ : Figure 24
𝒎𝒆.𝒆𝟒 𝟏
𝑬𝒏 = − 𝟖.𝜺𝟐.𝒉𝟐 . 𝒏𝟐 C'est la même expression que celle trouvée par Bohr.
𝒐

m : masse de l’électron
V : Opérateur énergie potentiel
E : énergie totale de l'électron, appelée valeur propre
Ψ : fonction d'onde appelée fonction propre
L’expression de cette fonction d’onde y(r,q,j) peut être mise sous la forme du produit de deux
termes indépendants R(r). Y(q,j) (équation 15). Cette équation ne peut être résolue que par
passage aux coordonnées sphériques, adaptées à la symétrie du système (figure 24). Il faut noter
que R(r) n’est fonction que de r, appelée fonction radiale et Y(q,j) n’est fonction que de q et j,
appelée fonction angulaire (équation 15).
y(r,q,j) = R(r). Y(q,j) (équation 15)
Relation entre coordonnées cartésiennes et coordonnées sphériques (figure 24)

m : projection orthogonale de M dans le plan


𝑥𝑂𝑦 (plan équatorial) et Om = r.sin𝜃

Figure 24 dv = dx.dy.dz = r2𝒔𝒊𝒏 𝜽𝒅𝜽𝒅𝝋𝒅𝒓


Il faut savoir que ψ est une fonction purement mathématique : elle n’a pas de signification
physique. Pour caractériser l'état d'un électron, étudier sa foncHon d'onde Ψ (orbitale
atomique), on doit faire intervenir quatre nombres appelés "nombres quan+ques". Ces quatre
nombres sont : n, l , ml et ms. Avec:
- n est appelé́ nombre quantique principal qui désigne les couches;
- l est le nombre quantique secondaire, qui peut prendre les valeurs comprises entre 0 et n – 1.
Les fonctions correspondant respectivement à l = 0, 1, 2, 3, 4, 5 .... sont traditionnellement
appelées orbitales s, p, d, f, g, h ...
𝟎 ≤ l ≤ n-1
- m peut prendre des valeurs de –l à + l ; c’est le nombre quantique magnétique qui doit ce
nom au fait qu’il n’influe sur l’énergie qu’en présence d’un champ magnétique.
- l≤𝒎≤+l
5 5
- ms nombre quantique de spin de l’e-, sa valeur peut prendre + 𝑜𝑢 − .
3 3
3.1.5. description des nombres quantiques
ü Nombre quantique principale n
n = 1 => couche K ;
Ce nombre (n ∈ 𝐍* ⇒ n = 1, 2, 3, …∞) définit la n = 2 => couche L ;
couche quantique (énergie de l'électron). On appelle n = 3 => couche M ;
couche l'ensemble des orbitales qui possèdent la même n = 4 => couche N ;
n = 5 => couche O ; etc…
valeur de n.

ü Nombre quantique secondaire (ou azimutal) : l


Ce deuxième nombre quantique caractérise la sous-couche (ou l’orbitale) occupée par l'électron. Sa valeur
est fonction de celle du nombre quantique principal n : 0 ≤ l ≤ n-1
l définit la notion de sous-couche et détermine la géométrie des orbitales atomiques. A chaque
valeur de l, on lui fait correspondre une fonction d’onde que l’on désigne par une lettre.

Valeur de l 0 1 2 3 4 5
Symbole de l’orbitale s p d f g h
Nombre quantique magnétique : ml ou m
Ce troisième nombre quantique, définit le nombre d’orientation prises par le moment cinétique
de l’électron en présence d’un champ magnétique extérieur. Sa valeur est fonction de celle du
nombre quantique secondaire l . -l£ m £+l
Il y a 2l +1 valeurs de m, donc 2l +1 orbitales. Chaque orbitale atomique est donc caractérisée par une
combinaison des trois nombres quantiques n, l et m.
Pour symboliser graphiquement ce nombre quantique, on utilise un rectangle qui peut être associée à 0, 1
ou 2 électrons.
Nombre quantique de spin : ms ou s = ± 1/2
Ce quatrième nombre quantique caractérise le mouvement de l'électron sur lui même et peut prendre
seulement deux valeurs différentes. L'habitude veut que l'électron de spin + 1/2 ( ­ ) soit placé à gauche et
l'électron de spin -1/2 (¯ ) à droite.
On représente l'état de l'électron au moyen de cases quantiques regroupées par couches et sous-
, ,
couches dans lesquelles on place une flèche vers le haut si le spin est + , vers le bas s'il est - .
I I

Conclusion

L’état de l’électron c’est-à-dire son niveau énergétique est caractérisé par quatre
nombres quantiques n, l, m, et s. Pour un n donné on aura donc n sous couches, n2
orbitales et 2n2 électrons au maximum
Les modèles atomiques décrivant la structure de l’atome
1803

1901

1911

1913

1926

John Dalton
1766 - 1844

Découverte de la Joseph John Thomson


« Théorie atomique » 1856 – 1940

Découverte de Ernest Rutherford


l’électron (1871– 1937)

Mise en évidence
Niels Bohr
du noyau (1885 – 1962)

Théorie quantique Erwin Schrödinger


1887 - 1961

développement
du modèle quantique
de l'atome
3.1.6. Les formes des orbitales atomiques
ü Les orbitales s

C’est une orbitale de symétrie sphérique, correspondant à l = 0, m = 0.


Ces fonctions d’onde s’écrivent : ψn00 ou ψns

Exemple : Orbitale 1s

Remarque : Le signe + (à l’intérieur de la sphère) est le signe de la fonction d’onde ψ1s


ü Les orbitales p

Les orbitales p (l = 1) peuvent être représentées par deux lobes , accolés, ayant pour
axes de symétrie les axes x, y et z du trièdre de référence. On les appelle donc « n px »,
« n py » et « n pz » selon la valeur de m (n ³ 2). Elles sont dites de symétrie latérale ou
axiale.

Remarque :
pour les orbitales l = 2 et l = 3 c’est à dire les orbitales d et f, la représentation
géométrique est complexe.
4. Configuration électronique d’un atome.
Règles à respecter
Définition
Ecrire la configuration électronique (structure électronique) d’un atome, c’est préciser
le remplissage des différentes couches et sous-couches. Ce remplissage obéit à quelques
règles et principes énoncés ci-dessous.

4.1. Règles et principes à respecter


ü Le principe d’exclusion de Pauli

• « Dans un atome poly-électronique, deux électrons ne peuvent pas avoir leurs 4


nombres quantiques identiques ». En conséquence:
• Une orbitale atomique (case quantique) ne peut contenir au plus que deux électrons,
qui diffèrent alors par leur nombre de spin.
• Si deux électrons ont le même nombre de spin, ils ne peuvent pas occuper une
même orbitale atomique.
• La couche n est remplie avec 2n2 au total.
case vide

Pour le premier électron s = + ½

Pour le deuxième électron : s = – ½

Une case quantique ne peut être occupée au maximum que par 2e- ayant respectivement pour
nombre de spin + ½ et - ½ (doublet électronique).

-L'état s est représenté par 1 case quantique qui peut contenir au maximum 2e-

-L'état p est représenté par 3 cases quantiques qui peut contenir au maximum 6e-

-L'état d est représenté par 5 cases quantiques qui peut contenir au maximum 10e-

- L'état f est représenté par 7 cases quantiques qui peut contenir au maximum 14e-
ü Règle de Klechkowski

Cette règle est un procédé pour établir la configuration électronique (ou la structure électronique)
des éléments dans leur état fondamental. Le remplissage des orbitales atomiques se fait dans
l'ordre d'énergie croissante.

L'état fondamental d'un atome est l'état quantique de plus basse énergie et l’état excité
correspond à un état d'énergie supérieure.

L'ordre de remplissage des sous-couches électroniques des atomes à l'état fondamental rangés par
numéro atomique croissant est donc :
ü Règle de HUND :

Elle précise que les électrons se placent d’abord à raison de un par orbitale et ne s’apparient en
doublets que s’ils sont plus nombreux que les orbitales. En effet, l’arrangement le plus stable
des électrons dans les différentes orbitales est celui avec le plus grand nombre de spins
parallèles. Par exemple:
4.2. Exemples de Configurations électroniques

Atome de Carbone 6C : 1s22s22p2


Atome de Fluor 9F : 1s22s22p5
Atome de Calcium 20Ca :1s22s22p63s23p64s2
Atome de Zirconium 40Zr :1s22s22p63s23p64s23d104p65s24d2

Structures électroniques écrites à l’aide des cases quantiques


4.3. Cas des ions
Soit X l’élément de numéro atomique Z.
* Cation Xp+ : on remplit les OA en respectant les mêmes règles pour y placer (Z- p)
électrons.
* Anion Xp- : on remplit les OA en respectant les mêmes règles pour y placer (Z+ p) électrons.

Exemples :

ü Atome de Titane 22Ti :1s22s22p63s23p64s23d2


ü Ion de Titane 22Ti2+ : 1s22s22p63s23p63d2
ü Atome d’oxygène 8O : 1s22s22p4
ü Ion d’oxygène 8O2- : 1s22s22p6
4.4. Electrons de valence

Les électrons de valence (électrons externes ou électrons périphériques) d’un atome sont les plus
externes. Ce sont ceux du nombre quantique principal n le plus élevé et ceux des sous-couches
(n-1)d ou (n-2)f en cours de remplissage. Ils sont responsables de propriétés chimiques de
l’élément et ce sont eux qui sont donc mis en jeu dans l’établissement des liaisons chimiques.

Exemples :

6C : 1s22s22p2 4 électrons de valence

9F : 1s22s22p5 7 électrons de valence

20Ca :1s22s22p63s23p64s2 2 électrons de valence

40Zr :1s22s22p63s23p64s23d104p65s24d2 4 électrons de valence


Remarques
La règle de Klechkowski présente des exceptions :
ü le Chrome 24Cr
a la structure : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p63d5 4s1 au lieu de : 1s2 2s22p6 3s2 3p63d4 4s2
ü le Cuivre 29Cu
a la structure : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 4s1 au lieu de : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d9 4s2.
ü l’Argent 47Ag : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d10 4p6 5s1 4d10 au lieu de
1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d10 4p6 5s2 4d9 , l'orbitale 4d saturée (remplie) stabilise
l'atome.
ü 47Ag
+ : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d10 4p6 4d10
L’argument est que la sous‐couche d demi‐pleine (moitié remplie) ou pleine (remplie)
présente une stabilité particulière. On pense qu’elle a une énergie plus faible donc
assure une meilleure stabilité.
4.5. Approximation de Slater
Quelle est l’énergie totale que le noyau exerce sur l’électron? Slater a proposé de remplacer
la charge Ze du noyau par une valeur Z*e qui est la charge apparente du noyau vis-à-vis de
l’électron j.

On considère que l’électron i joue un rôle d’écran et minimise l’attraction exercée par le noyau
sur l’électron j. Les électrons i et j sont situés sur la même couche électronique ou i peut
également être sur une couche inférieure. On considère que les électrons des couches
supérieures sont ignorés et qu'ils ne minimisent pas l'attraction exercée par le noyau sur
l'électron j (σi→j = 0).
Z*e = (Z - s)e
où Ze est la charge nucléaire réelle (Z numéro atomique) et s représente l'effet d'écran produit
par les électrons plus proches ou aussi proches du noyau. On aura toujours Z* < Z
L'énergie totale (ET) de l'atome poly-électronique :

Avec :
En : l’énergie de chaque niveau n
m : le nombre d'e- qui se trouve dans chaque niveau n.
Calcul de l’énergie de chaque niveau : En
L’expression de En dans le modèle de Slater est donnée par :

n*: nombre quantique effectif


n=1®n*=1 n=2 ®n*=2
n=3 ®n*=3 n=4 ®n*=3,7
Les valeurs des Constantes d’écran sji
Electrons i faisant Ecran

Electron j

La démarche à suivre pour calculer Z* :


- Ecrire la configuration électronique de l’élément et l’ordonner selon :
(1s) (2s,2p) (3s, 3p) (3d) (4s, 4p) (4d) (4f) (5s, 5p)...
- Choisir l’électron pour lequel on cherche la charge effective c’est e-j. Tous les autres électrons
e-i se trouvant à la même couche et aux couches inférieures que celle de e-j apporteront une
contribution à la constante d’écran totale (on ne compte pas l’ e-j).
Exemple : La charge effective d’un électron externe de l’azote 7N. L’azote a pour
configuration électronique : 1s2 2s2 2p3 .
On peut l’écrire sous la forme : (1s)2 (2s, 2p)5 .
Un e- de la couche externe (2s, 2p) a donc comme e- d’écran (e-i):
4 e- de la couche 2s2p : s = 0,35,
2 e- de la couche 1s : s = 0,85.
On en déduit la charge effective :
Exemple 1 : Calcul de ET de l’atome de Bore : 5B B :1s 2 2s 2 2p1

Soit par couche (1s2 ) (2s2 2p1) ⇨ ET = 2 E1s2 + 3 E2s22p1

Calcul de E1s2 :
Calcul de la charge effective pour chaque électron de la couche 1s :

= -13,6 (4,7)2 = - 300,424 eV

Calcul de E2s2p1 :
Calcul de la charge effective pour chaque électron de la couche 2s2p sera :

= -13,6 (2,6/2)2 = -22,984 eV

ET = 2 E1s2 + 3 E2s2p1=2(-300,424) + 3(-22,984)= -669,8 eV


Exemple 2 : Calcul de la charge effective d’un e- de valence de l’atome Cl
Le chlore (Cl) dispose de Z=17 protons et donc 17 électrons. Il possède la configuration
électronique : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p5. On va considérer électron de valence (c'est-à-dire appartenant
à la dernière couche électronique, ici 3s2 3p5) : ainsi, la charge effective pour chaque électron de
la sous-couche 3s ou 3p sera :

Il y a 7 électrons sur la couche 3s3p. Un électron de la couche 3s ou 3p subira l'effet


d'écran des 6 autres électrons de cette même couche, ainsi que celui des 8 électrons
sur la couche 2s2p et des 2 électrons de la couche 1s.
La charge effective est donc :
5. Classification périodique
La classification moderne est fondée sur l'ordre croissant de Z. Elle comporte 18 colonnes (à
l'exception de 14 qui sont les deux séries d'éléments appelés terres rares : de Z = 58 à 71 et de Z
= 90 à 103 venant se placer entre les colonnes 3 et 4; ces deux séries sont représentées à part en
dessous du tableau pour diminuer l'encombrement du tableau.
Les 18 colonnes sont désignées par soit leur numéro (1 à 18) soit par des symboles de la forme
IA, IIA, IIIB, ... (qui proviennent d'une ancienne organisation de la classification périodique.
Les lignes horizontales sont appelées périodes. Elles sont numérotées de 1 à 7.
On dit que les éléments d'une même colonne constituent une famille chimique. Les éléments de
la première colonne, notée (1),(à l'exception de l'hydrogène) constituent la famille des métaux
alcalins. Les éléments de la deuxième colonne, notée (2), constituent la famille des métaux
alcalino-terreux…
Les éléments d'une même colonne possèdent la même structure externe.

Colonne 1 (ou IA) : colonne des alcalins de structure externe : ns1


Colonne 2 (ou IIA) : colonne des alcalino-terreux de structure externe : ns2
Colonne 13 (ou IIIA) : colonne du Bore de structure externe : ns2np1
Colonne 14 (ou IVA) : colonne du Carbone de structure externe : ns2np2
Colonne 15 (ou VA) : colonne de l'azote de structure externe : ns2np3
Colonne 16 (ou VIA) : colonne de l'oxygène de structure externe : ns2np4
Colonne 17 (ou VIIA): colonne des halogènes de structure externe : ns2np5
Colonne 18 : colonne des gaz rares de structure externe : ns2np6

Les colonnes de 3 à 12 constituent les métaux de transition (remplissage des orbitales d).

Période 4 = première série des métaux de transition (remplissage des orbitales 3d).
Période 5 = deuxième série des métaux de transition (remplissage des orbitales 4d).
Période 6 = troisième série des métaux de transition (remplissage des orbitales 5d).

Les terres rares de Z = 58 à 71 : série des lanthanides (remplissage des orbitales f).
Les terres rares de Z = 90 à 103 : série des actinides (remplissage des orbitales f).
Remarques

1) Pour plus de rapidité dans l’écriture de la structure électronique , on utilise la


structure du gaz rare qui précède l’élément selon :
Sodium : 11Na : 1s22s22p63s1 = 11Na : (Ne) 3s1

Baryum :56Ba : 1s22s22p63s23p64s23d104p65s24d105p66s2 = 56Ba : (Xe) 6s2


Hafnium : 72Hf : 1s22s22p63s23p64s23d104p65s24d105p66s2 4f14 5d2 = (Xe) 6s2 4f14 5d2

2) L'intérêt principal du tableau périodique est de donner très facilement la configuration


électronique externe .
Exemple : Le soufre S se trouve dans la 3ème période et dans la colonne de l’oxygène Þ
configuration externe de S : 3s23p4 donc la configuration de S : 1s22s22p63s23p4 Þ Z = 16
6. Propriétés des atomes
6.1 Rayon atomique

Nous assimilons les atomes à des sphères de rayon r. Le rayon est une fonction
croissante de n (dans une colonne) et pour n constant (dans une période), r est une
fonction décroissante de Z.

Evolution du rayon atomique r dans le tableau périodique :

Selon une période :


quand Z r

Selon une colonne :


quand Z r
6.2 Energie d’ionisation

On appelle énergie de première ionisation Ei1 d'un atome à l'état gazeux, l'énergie
minimale nécessaire pour lui arracher un e-.

L'énergie d'ionisation peut être déterminée expérimentalement. Elle peut aussi être
calculée.
EX : énergie (de Slater) des Z e- de l’atome X
EX+ : énergie (de Slater) des (Z1) e- de l’ion X+
Evolution de l’énergie de première ionisation dans le tableau périodique :

Selon une période :


quand Z Ei

Selon une colonne :


quand Z Ei
Exercice :
Le calcium : 20Ca
1) Donner la configuration électronique du calcium, des ions Ca+ et Ca2+.
2) Calculer les énergies de première et deuxième ionisation du calcium.
Réponse
1) Ca : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 Ca+ : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s1 Ca2+ : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6

2) - Energie de 1ère ionisation : e-i faisant Ecran

ET(Ca) = 2E1s2 + 8E2s22p6 +8E3s23p6 + 2E4s2


ET(Ca+) = 2E1s2 + 8E2s22p6 +8E3s23p6 + 1E4s1 e-j
Ei1 = ET(Ca+) - ET(Ca) = E4s1 - 2E4s2

Þ Ei1 = 5,97 eV
- Energie de 2ème ionisation :

ET(Ca+) = 2E1s2 + 8E2s22p6 +8E3s23p6 + 1E4s1

ET(Ca2+) = 2E1s2 + 8E2s22p6 +8E3s23p6

Ei2 = ET(Ca2+) - ET(Ca+) = - E4s1 = 10,17 eV

Remarque : l’énergie d’ionisation de 2 électrons d’un atome quelconque X est


l’énergie qui correspond à la réaction :
Énergie d’ionisation de l’atome de Sodium 11Na:
Structure électronique 11Na : 1s22s22p63s1
groupes selon Slater : (1s2)(2s22p6)(3s1)

Énergie totale du Na: :


ET (Na) = 2E1s2+ 8E2s22p6+ E3s1
Structure électronique 11Na+ : 1s22s22p6 e- i faisant Ecran

Énergie totale du Na+: :


ET (Na+) = 2E1s2+ 8E2s22p6
e- j
Ei1 = ET (Na+) - ET (Na) = - E3s1

E3s1 = -7,31 eV Þ Ei1 = 7,31 eV


6.3. Notion d’électronégativité

L’électronégativité (EN), notée c traduit la capacité d'un élément à attirer les électrons lors de la
formation d'une liaison chimique avec un autre élément. Il existe plusieurs définitions et par
conséquent plusieurs échelles (L. Pauling, Mulliken, A. Rochow …).

Evolution de l’EN dans le tableau périodique (à l’exception des gaz rares) :

Selon une période :


quand Z EN

Selon une colonne :


quand Z EN

L'atome le plus électronégatif est donc l'atome de fluor 9F

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