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INTRODUCTION

L’histoire de l’économie dans le monde a été marquée par de nombreux chocs. Pour exemple,
depuis 1929 jusqu’à nos jours, l’économie mondiale a dû plusieurs fois faire face à ces
derniers, sur des intervalles de temps irréguliers et à des magnitudes variables. Mais, de 2007
à 2009 puis depuis 2020 avec l’avènement de la COVID et maintenant en 2022 avec la guerre
en Ukraine, les pays africains, qui sont pour la plupart, des pays à faible revenu, ont été
confrontés à une série de chocs successifs, principalement d’origine extérieure : des chocs
exogènes.

Un choc exogène peut être défini comme un événement d’origine extérieur qui a des effets
négatifs sensibles sur l’économie mais qui échappe au contrôle du gouvernement. Il peut
s’agir d’une évolution défavorable des prix des produits de base, y compris le pétrole, ou
d’une catastrophe naturelle, ou encore d’une perturbation des échanges commerciaux
consécutives à un conflit ou à une crise dans un ou des pays voisins.

Les chocs exogènes sont dans une large mesure inattendus et l’impact généré échappe
généralement aux anticipations des marchés et touche toutes les branche de l’économie,
l’agriculture y compris. C’est en ce sens que nous pourrions être tenter d’analyser l’influence
de ces événements d’origine externe sur le développement d’un secteur aussi porteur que
l’agriculture africaine en générale et celle paysanne plus particulièrement.

I. La nature des chocs exogènes pouvant affecter l’agriculture paysanne africaine

Les chocs exogènes auxquels les pays africains sont le plus souvent confrontés et qui sont
capable d’affecter l’agriculture peuvent être de divers natures. Ils peuvent être d’ordre
climatique avec les catastrophes naturelles (inondations, sécheresse etc…), d’ordre
économique avec les fluctuations marquées des prix à l’exportation ou à l’importation ou
d’ordre politique avec les conflits entre pays voisin ou entre puissances mondiale qui affecte
l’économie dans sa globalité. La question des chocs exogènes et leurs impacts dans les
branches économiques des pays africains comme l’agriculture, posent le problème de la
vulnérabilité des économies de ces États. Nous avons encore en mémoire, la crise énergétique
qui a provoqué une forte appréciation des cours du pétrole, principale source sur le plan de
l’énergie ; la crise économique et financière qui est à l’origine d’un effondrement des cours
des produits de base dont les pays africains sont de grands producteurs ; la crise climatique
résultant du changement climatique dont l’impact affecte plusieurs secteurs économiques
surtout primaire constituer essentiellement de l’agriculture.
II. Les influences ces chocs exogènes sur l’agriculture paysanne africaine

Quel que soit le type, les chocs sont une source majeure de vulnérabilité dans les pays
africains. Si les catastrophes naturelles et les conflits détruisent le stock de capital physique et
humain et font chuter les revenus et la production, les fluctuations des prix à l’exportation ou
à l’importation réduisent les revenus dans les secteurs privés et publics.

En effet les catastrophes naturelles qui sont désormais accentuer par les changements
climatiques font que les conditions de production agricole sont de plus en plus difficiles. Les
variabilités climatiques ont un impact direct sur la production agricole, puisque les systèmes
agricoles dépendent en partie de la nature du climat (Boko et al., 2007 ; Mertz et al., 2009).
Cet impact est particulièrement important dans les pays en développement où l’agriculture est
presque à 100 % pluviale sans aucune alternative d’irrigation et constitue la principale source
d’emplois et de revenus pour la majorité de la population. Le construit social et les contraintes
économiques qui sont à la base des inégalités d’accès aux ressources de production sont
renforcées par la modification du climat (Bridge, 2012). Les variabilités climatiques et leurs
conséquences socio-environnementales sont encore plus perceptibles à l’échelle locale. Le
faible rendement agricole dépend à la fois du système climatique complexe du continent
africain et de l’interaction de ce système avec les défis socio-politiques comme la
gouvernance et ceux socio-économiques tels que la pauvreté endémique, l’accès limité aux
marchés des capitaux et aux marchés mondiaux d’écoulement des produits, la dégradation de
l’écosystème, les catastrophes et conflits complexes ainsi que l’urbanisation qui pourraient
miner la capacité des communautés à s’adapter aux changements climatiques (Boko et al.,
2007 ; FAO, 2008).

L’altération de l’état sanitaire mondiale comme on a eu à faire face avec le Corona virus est
un choc non négligeable pour l’agriculture paysanne africaine. Car à l’évidence, le monde
rural, qui respire par son agriculture au sens large, a été touché au poumon et est devenu un «
cas contact » qu’il convenais de suivre de très près par les acteurs du secteur, car les
perspectives n’étaient guère rassurantes. On annonçait une mévente record de 30 000 tonnes
d’anacarde et un manque à gagner de 50 milliards pour les producteurs casamançais au
Sénégal.

Le désastre était d’autant plus grand que la campagne précédente était chahutée par une chute
drastique des prix aux producteurs, toujours dans cette zone.
D’autres types de chocs exogènes, notamment les conflits, qui éclatent dans un pays voisin
ou impliquant une puissance, peuvent se révéler coûteux pour l’agriculture. Cette guerre qui
sévit entre l’Ukraine et Russie en est le témoin. On assiste à un chocs dons les ondes se
propage sur la globalité de la planète. Et dont les impacts négatifs n’exclus nullement pas
l’économie de l’Afrique en générale et son agriculture paysanne en particulier. Avec des
pénuries d’engrais qui se font ressentir dès lors car ce sont les principaux exportateurs qui
sont en conflit. Mais aussi avec les variations du marché qui baisse les revenus des
producteurs.
Conclusion

Les chocs exogènes sont le plus souvent des événements inattendus voire imprévisibles. De
par leur nature et les expériences vécues, les pays seront toujours confrontés à ces
événements. Mais certain de leur secteur économique comme ici le domaine agricole et
surtout celle paysanne sont plus sensible que d’autre face à ses chocs. Et ceci à cause de ces
caractéristiques et de sa spécificité. Qui font que ces évènements peuvent négativement
impactés son développement. En revanche, la vulnérabilité des pays africain face aux chocs,
et surtout celle de leur secteur clé peut être réduite. En définitive, l’action la plus importante
face aux effets des chocs exogènes réside dans la résilience, c'est-à-dire la capacité politique
et institutionnelle à résister et à faire face aux chocs exogènes de plus en plus fréquents. Or la
résilience dépend des politiques.

C’est donc à ce niveau que les États devraient s’adapter et renforcer leur capacité à réagir en
cas de choc exogènes par la mise en œuvre de politiques et de mécanismes appropriés.

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