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Les piles

I. Constitution d'une pile électrochimique.

1. Définition.

Une pile électrochimique est un générateur qui transforme une partie de l'énergie chimique venant
d'une réaction d'oxydoréduction spontanée en énergie électrique.

2. Description générale d'une pile et exemple.

1. Les différentes parties de la pile.

Les piles présentent toutes

Deux électrodes constituées de matériaux conducteurs (en général des métaux ou du carbone).

Une ou plusieurs solutions électrolytiques (les ions nécessaires au fonctionnement peuvent être
présents dans un gel. On ne présentera pas de pile à combustibles).

Un pont salin ou une paroi poreuse.

2. Rôle du pont salin (ou de la paroi poreuse).

Le pont salin est constitué d'un tube en U creux rempli d'une solution gélifiée conductrice
concentrée (ou d'une simple feuille de papier). Les ions présents dans le pont salin (en général K+
et Cl- ou NO3-) n'interviennent pas dans la réaction d'oxydoréduction qui est la source de l'énergie
électrique. On dit qu'ils sont chimiquement inertes. Leur rôle est d'une part de permettre le
passage du courant dans la pile et d'autre part d'assurer la neutralité électrique des solutions.

3. Exemple: La pile au cuivre et au zinc.

Elle est réalisée en associant par un pont salin deux demi-piles. L'une est constituée d'un bécher
contenant une solution de sulfate de cuivre(II) (c=0,10mol.L-1par exemple) dans laquelle trempe
une lame de cuivre et l'autre es constituée d'un bécher contenant une solution de sulfate de zinc
(c=0,10mol.L-1) dans laquelle trempe une lame de zinc.
II. Fonctionnement de la pile.

1. Polarité de la pile.

On appelle polarité, la nature positive ou négative de chaque électrode. Elle peut être déterminée
de plusieurs façons.

1. Méthode théorique.

Lorsque la pile fonctionne (il faut pour cela qu'elle soit reliée à un circuit extérieur), elle est le siège
d'une réaction d'oxydoréduction mettant en jeu les couples Cu2+ / Cu et Zn2+ / Zn. On peut écrire
l'équation de la réaction de la façon suivante:

Zn + Cu2+ = Zn2+ + Cu

la constante d'équilibre K associée à cette équation est K=2.1037. Mais le quotient de réaction initial
est

Qri
0,10
[Z =
=> Qri 0,10
= n2
2+
+
]i [Cu ]i

=> Qri = 1

la pile fonctionne hors équilibre (Qri K). On a Qri < K le système chimique évolue dans le sens
direct de l'équation ce qui signifie que le zinc réduit les ions cuivre (II) en leur fournissant des
électrons.
Le zinc apparaît donc comme un donneur d'électrons, il constitue la borne négative de la pile. Le
cuivre est alors la borne positive.

2. Méthodes expérimentales.

Elles consistent à brancher un voltmètre aux bornes de la pile ou de brancher un ampèremètre en


série dans le circuit dans lequel la pile débite le courant. Ces appareils de mesure sont tous les
deux munis de deux bornes qui permettent leur branchement. L'une de ces bornes est en général
colorée (rouge, jaune ou verte), c'est la borne de mesure. l'autre borne est en général noire, c'est
la borne COM.
Le signe de la valeur lue sur l'appareil de mesure correspond à la polarité de l'électrode à laquelle
la borne de mesure est reliée (voir schémas ci-dessous et TP).

Les réactions dans chaque demi-pile et le bilan électrochimique de la


pile.

1. Exemple de la pile au cuivre et au zinc.

La borne négative est constituée par le zinc qui est donc un donneur
d'électrons.

Zn = Zn2+ + 2e-

A la borne négative il se produit une oxydation (perte d'électrons) de Zn


en Zn2+.

La borne positive est constituée par la cuivre. Dans cette demi-pile Cu2+
reçoit les électrons cédés par le zinc.

Cu2+ + 2e- = Cu

A la borne positive il se produit une réduction de Cu2+ en Cu.

Le bilan électrochimique de la pile est: Zn + Cu2+ = Zn2+ + Cu

2. Généralisation.

A la borne négative il se produit l'oxydation du réducteur 1 Red1 = Ox1 + n1e-

A la borne positive il se produit la réduction de l'oxydant 2 Ox2 + n2e- = Red2

Le bilan électrochimique est alors:

Red1 = Ox1 + n1e- x n2

Ox2 + n2e- = Red2 x n1

n2Red1 + n1Ox2 = n2Ox1 + n1Red2

3. Mouvement des porteurs de charges.

Lorsque la pile débite, les porteurs de charges sont de deux sortes:


Dans le circuit extérieur à la pile, ce sont des électrons qui circulent dans les fils et dans les
conducteurs de la borne négative vers la borne positive (le sens conventionnel du courant est
alors de la borne positive vers la borne négative).

Dans le pont salin et dans les solutions, ce sont des ions qui se déplacent. Le mouvement des
ions dans le pont salin est tel que les solutions restent électriquement neutre. Dans la demi-pile
qui s'enrichit en cations (électrode négative) le pont salin apporte de anions et dans la demi-pile
qui s'appauvrit en cations (électrode positive) le pont salin apporte des cations.

4. Représentation formelle d'une pile.

Deux cas peuvent se présenter.

1. Cas où les couples mis en jeu sont tous les deux de la forme Mn+ / M (où M est un métal qui joue
le rôle d'électrode).

La représentation formelle de la pile est obtenue en plaçant la borne négative à gauche et en


indiquant les espèces chimiques rencontrées dans la pile. Le pont salin est représenté par une
double barre.

2. Cas où les couples mis en jeu ne font pas apparaître de métal.

Les électrodes sont alors constituées d'un conducteur inerte (en général le platine Pt ou le
carbone).

III. Grandeurs caractéristiques.

1. Force électromotrice E et résistance interne r.

La caractéristique intensité tension d'une pile est donnée ci-contre (voir TP). Son équation est:
UPN=E-rI.
E est appelée force électromotrice (f.e.m) de la pile. Elle se mesure en volt. C'est la
tension aux bornes de la pile lorsqu'elle ne débite pas. Pour la mesurer il suffit de
brancher un voltmètre aux bornes de la pile lorsqu'elle n'est pas reliée à un circuit. E est alors
égale à la valeur absolue de la valeur affichée par le voltmètre.

r est la résistance interne de la pile. Elle se mesure en ohm (). Elle est numériquement égale à
l'opposé du coefficient directeur de la caractéristique intensité-tension.

ICC est le courant de court-circuit.

2. Quantité d'électricité maximale débitée par la pile: Capacité en charge de la pile.

1. Tableau d'évolution du système chimique.

Considérons la réaction d'équation: aRed1 + bOx2 = cOx1 + dRed2 à laquelle est associée la
constante d'équilibre K. On dresse le tableau d'évolution de la transformation faisant apparaître
l'état initial et l'état final atteint au bout d'une durée tmax pour laquelle la pile est usée (cesse de
fonctionner).

Équation de la réaction a Red1 + b Ox2 = c Ox1 + d Red2

Etat initial (mol) n(Red1)i n(Ox2)i n(Ox1)i n(Red2)i

Etat final (mol)


n(Red1)f=n(Red1 )i-axf n(Ox2)f= n(Ox2)i-bxf n(Ox1)f=n(Ox1)i+cxf n(Red2)f=n(Red2)i+dxf
l'avancement est xf(mol)

2. Quantité maximale d'électricité débitée.

Si l'on suppose que l'intensité du courant débité est constante: Qmax = I tmax.

Soit n la quantité de matière d'électrons fournie par le Red1 pendant tmax, alors Qmax = n NA e.

Dans cette expression NA est le nombre d'Avogadro (NA=6,02.1023mol-1) et e est la quantité


d'électricité transportée par un électron (valeur absolue de sa charge).

Le produit NA e = F est appelé faraday et vaut F=96500C.mol-1.

A l'aide des demi équations rédox, il est possible de relier Qmax aux quantité de matière formées ou
consommées. On a en effet: Red1 = Ox1 + n1e- et Ox2 + n2e- = Red2.
La formation d'une mole d'Ox1 s'accompagne du passage de n1 moles d'électrons. D'après le
tableau d'évolution il est apparu cxf moles de l'Ox1. Il est donc passé une quantité de matière
d'électrons Alors:

n = n1cxf => Qmax = n1cxfF = Itmax

En s'intéressant à la disparition de Ox2 on a de la même façon:

n = n2bxf => Qmax = n2bxfF = Itmax


Ces relations permettent de déterminer xf. Connaissant les quantités de matières initiales, on peut
alors déterminer si la pile cesse de fonctionner parce que le système chimique est à l'équilibre
(Qri=K) ou parce que l'un des réactifs est limitant (en défaut donc totalement consommé). Dans ce
cas, bxf=n(Ox2)i ou axf=n(Red1)i.

IV. Un exemple de pile usuelle: pile Leclanché.

1. Coupe de la pile.

2. Description.

Le pôle négatif est constitué par le zinc métallique Zn qui est en contact avec du chlorure de zinc
ZnCl2 en solution aqueuse gélifiée Zn2+ + 2Cl-. Cet ensemble met en jeu le couple Zn2+ / Zn.

L'électrolyte est une solution acide et gélifiée de chlorure d'ammonium NH4+ + Cl-.

Le pôle positif est un bâton de graphite (carbone). C'est une électrode inerte (ne participe pas à
la réaction). Cette électrode est au contact du dioxyde de manganèse qui est l'oxydant du
couple MnO2 / MnO(OH).

Des grains de graphite assurent une meilleure conduction.

3. Les demi-équations rédox aux électrodes et le bilan électrochimique.

Zn = Zn2+ + 2e-

MnO2 + H+ + e- = MnO(OH) x2

Zn + 2MnO2 + 2H+ = Zn2+ + 2MnO(OH)

Cette pile a une force électromotrice voisine de 1,5V. Le réactif en défaut est le dioxyde de
manganèse.

4. Remarques.

La pile précédente est dite "sèche" car elle ne contient pas de solution aqueuse mais un gel qui
évite à la pile de couler.
L'électrolyte du pont salin (paroi poreuse) qui assure le passage du courant est un sel (produit de
l'action d'un acide sur une base). Pour cette raison la pile est dite "pile saline".

Dans un autre type de piles dites "piles alcalines" l'électrolyte est basique (alcalin), par exemple
une solution gélifiée d'hydroxyde de potassium (K+ + HO-).

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©1999-2010 Philippe Campion. (contacter le webmestre)

Pile électrique

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Piles salines et alcalines, les plus courantes.


Différentes piles : deux piles de 9 volts, deux AAA, deux AA, une C,
une D, une pour caméscope, une pour téléphone sans fil et une pour
une radio amateur.

Une pile électrique (ou plus simplement pile) est un dispositif


électrochimique transformant l'énergie d'une réaction chimique en
énergie électrique. Dans une pile du commerce, les réactifs sont
introduits à la fabrication. Quand ils sont épuisés, la tension s'effondre
et on doit remplacer la pile usagée.

À l'origine, le terme désignait un élément unique composé d'un


empilement d'une rondelle d'un métal et d'un autre baignant dans un
électrolyte. Par extension, le mot « pile » désigne toute batterie
monobloc non rechargeable. Cependant, le terme « batterie » désigne
un ensemble d'éléments utilisés en série pour obtenir une tension
souhaitée, dans un emballage unique. Une batterie peut être
rechargeable ou non. Dans le langage courant, c'est généralement une
batterie lorsqu'elle est rechargeable, notamment batterie de voiture, au
plomb. Mais la locution « pile rechargeable » n'a pas de sens. De
même, par abus de langage, le terme « pile » est utilisé pour désigner
d'autres générateurs électrochimiques : pile à combustible,
accumulateur électrique.

Sommaire

[masquer]
 1 Principe
 2 Histoire
o 2.1 Piles polarisables
o 2.2 Piles impolarisables
o 2.3 Piles à dépolarisation
o 2.4 Piles de concentration
 3 Classification
o 3.1 Par capacité
o 3.2 Par format
o 3.3 Par technologie
 4 Capacité et décharge des piles
 5 Utilisation
o 5.1 Recyclage
 6 Marché
 7 Notes et références
 8 Voir aussi
o 8.1 Articles connexes

o 8.2 Liens externes

Principe [modifier]

Symbole électronique d'une pile qui se réfère à la structure de la pile


voltaïque.

Schéma d'une pile. Chaque récipient sert de demi-cellule. Dans


chaque demi-cellule, une électrode (symbolisée par une brique) y est
plongée. Les deux demi-cellules sont également reliées par un pont
salin, lequel sert au maintien de l'équilibre des charges électriques. Ce
pont permet le passage d'ions, mais pas celui du solvant. Lorsque les
électrodes sont constituées de matériau présentant une différence de
potentiel suffisante, un courant électrique s'établit de la cathode à
l'anode, c'est-à-dire de l'électrode positive à l'électrode négative.

Le boîtier d'une pile abrite une réaction chimique entre deux


substances dont l’une peut céder facilement des électrons (matériau
réducteur), et l’autre qui les absorbe (matériau oxydant). Chacune de
ces réactions chimiques est dite « demi-réaction ». Lorsque
proprement combinées, elle forment une réaction d'oxydo-réduction.
Chaque demi-réaction survient dans une solution où se produit un
échange d'électrons. Ce sont ces électrons qui sont échangés entre les
deux substances. Pour assurer l'équilibre des charges électriques, il
faut relier les deux solutions à l'aide d'un pont salin, système qui
permet le transport de certains ions tout en interdisant la circulation du
solvant.

Chaque élément du couple oxydant/réducteur est relié à une électrode.


Ces électrodes, lorsqu'elles sont reliées à un consommateur électrique,
provoquent la circulation d'un courant électrique ; la réaction
chimique provoque une circulation de charges (électrons, ions). Une
pile fournit donc du courant continu. La borne (-) d'une pile
correspond à l'anode où se produit la réaction d'oxydation qui va
fournir les électrons. La borne (+) d'une pile correspond à la cathode
où se produit la réaction de réduction qui va consommer les électrons.

Ce système est utilisé pour les piles électriques et les batteries


d'accumulateurs, avec divers couples électrochimiques. Une pile
électrique peut contenir plusieurs de ces couples montés en série, ce
qui permet d'augmenter la tension disponible aux bornes de la pile.

Il est possible de réaliser une pile artisanale, par exemple en piquant


dans un citron un trombone déplié (en acier) et un fil électrique
dénudé (en cuivre) reliés à une petite lampe ou une diode
électroluminescente bien choisie. On trouve dans le commerce des
gadgets qui utilisent ce principe : par exemple des petites horloges à
quartz qui sont alimentées par une pomme de terre.

Histoire [modifier]
Il existe des objets archéologiques trouvés comme en 1936
ressemblant à des piles. C'est par exemple le cas de la pile électrique
de Bagdad qui est datée entre 250 av. J.-C. et 250 mais elles
pourraient être encore plus anciennes et expliqueraient le placage si
parfait de nombreux bijoux antiques si légers. Elles auraient
fonctionné aux jus de fruits voire au sulfate de cuivre, des
expérimentations modernes ont validé la faisabilité des deux modèles.
Il n'existe aucun lien historique entre ces objets et le développement
des piles contemporaines d'autant que l'usage de celles-ci serait le
placage de métaux précieux ce qui expliquerait son usage mineur,
confidentiel voire associé à un usage de faussaire (voir Archimède et
la couronne du roi Hiéron)1,2,3.

En 1786, Luigi Galvani observe que les muscles d'une cuisse de


grenouille se contractent quand elle est mise en contact avec des
métaux, de la même manière que lorsqu'on la branche sur une machine
électrostatique. Il découvre que la réaction est plus forte quand il
utilise un instrument composé de deux métaux différents.

En opposition avec les travaux de Galvani (électricité d'origine


animale), Alessandro Volta invente la première pile à colonne le 17
mars 18004 ; ces premiers systèmes étaient constitués d'un
« empilement » de disques de deux métaux différents séparés par des
disques de feutre, imbibés d'acide, d'où le nom de l'invention. La
pression de la colonne sur les disques du bas provoque un
assèchement des cylindres de feutre qui finissent par ne plus remplir
leur office. Volta invente donc rapidement la pile à couronne,
constituée d'empilements plus petits montés en série.

Quelques mois après l'invention de Volta, deux chimistes


britanniques, William Nicholson (1753-1815) et Anthony Carlisle
(1768-1840) utilisent la pile de Volta pour réaliser la première
électrolyse artificielle (électrolyse de l'eau) le 2 mai 1800.

Dès 1802, William Cruickshank crée la pile à auge en disposant


verticalement les lames de zinc et de cuivre dans un bac à parois isolantes rempli d'eau
acidulée. Elle est beaucoup plus simple à produire que la pile de Volta.
La pile voltaïque,
première pile électrique,
inventée par Alessandro Schéma de
Volta, est composée fonctionnement Schéma de la
Une pile
d'une alternance de de la pile Volta pile Volta
d'époque
disques de cuivre et de
zinc séparés par un tissu
imbibé de saumure

Piles polarisables [modifier]

Entre 1813 et 1815, William Hyde Wollaston développe la pile


Wollaston dans laquelle l'électrode de cuivre entoure l'électrode de
zinc. Cela permet de doubler la surface de l'électrode et de prolonger
le fonctionnement de la pile. Ces premières piles souffrent en effet
d'un défaut de fonctionnement : la polarisation.

La réaction d'oxydo-réduction provoque une accumulation de sous-


produits qui perturbe le fonctionnement de la pile. Dans ces piles zinc-
cuivre c'est la réduction de l'acide de l'électrolyte qui produit un
dégagement de bulles hydrogène sur le cuivre qui empêche le passage
du courant. Au bout d'un certain temps, il est donc nécessaire de
nettoyer la pile de ces dépôts pour qu'elle continue de fonctionner.

En 1813, Napoléon fournit à l' École polytechnique une pile voltaïque


de 600 couples de cuivre et de zinc, occupant 54 mètres carrés de
surface. Humphry Davy fait construire une pile Cruickshank
constituée de 200 auges et de 2 000 couples à l'institut Royal de
Londres. Avec ces piles monumentales il était possible d'obtenir des
intensités de 10 ampères, soit des puissances de l'ordre de la dizaine
de kW.

Piles impolarisables [modifier]


Schéma du principe de la pile Daniell.

Dans les piles impolarisables, les produits de la réaction d'oxydo-


réduction utilisée n'altèrent pas les propriétés électrochimiques de
l'ensemble.

En 1829, Antoine Becquerel crée la première pile à deux liquides


séparés en enfermant la plaque de zinc en solution acide dans un gros
intestin de bœuf, qui la sépare de l'électrode de cuivre placée dans un
bain de sulfate de cuivre. La génération d'hydrogène est remplacée par
une accumulation de cuivre sur les parois de la cathode.

Le principe est amélioré en 1836 par John Frederic Daniell qui


remplace l'intestin de bœuf par un vase en terre poreuse. La pile
Daniell est la première à offrir une source durable d'énergie. Le
principe de la pile Daniell sera amélioré : plusieurs améliorations
technologiques suivront, comme les piles Callaud qui seront utilisées
par les compagnies de téléphone dans les années 1860.

Johann Christian Poggendorff invente en 1842 la pile à bichromate :


elle dégage de l'oxygène qui se recombine avec l’hydrogène
responsable de la polarisation. Créée en 1850, la pile Grenet est une
pile à un seul liquide, avec des électrodes en charbon et en zinc
amalgamé (plongé dans le mercure) dans un électrolyte d'acide
sulfurique et de bichromate de potasse. Quand la pile n'était pas
utilisée, il était nécessaire de retirer l'électrode en zinc de la solution
pour la préserver. Diverses améliorations (pile Trouvé, pile Chardin,
pile Voisin et Dronier…) vont suivre pour isoler cette électrode.
Ces piles bouteilles seront utilisées jusqu'au début du XXe siècle : la
puissance et la tension élevée des piles au bichromate ont été
longtemps appréciées au laboratoire. Elles ont été peu utilisées comme
pile domestique à cause de la toxicité du bichromate et des problèmes
d'entretien de l'électrode.

Piles à dépolarisation [modifier]

Piles boutons.

Pile Bunsen.

Les piles à dépolarisation utilisent un réducteur pour éliminer les


produits de réaction qui se forment à la cathode.

La première pile à dépolarisation est inventée en 1838 par William


Robert Grove. Il remplace le cuivre par du platine et utilise de l'acide
nitrique (nommé acide azotique à cette époque). Il obtient une pile
puissante mais chère car le platine est un métal rare. En 1843 Robert
Wilhelm Bunsen remplace le platine par du charbon ce qui réduit
notablement les coûts. Mais la dépolarisation nitrique entraîne un
dégagement de vapeurs toxiques qui rend l'emploi de ces piles
malcommode.

En 1867, Georges Leclanché crée la première pile à dépolarisant


solide : elle contient du dioxyde de manganèse. La pile Leclanché est
moins puissante que la pile bouteille mais ne nécessite aucun entretien
(elle « ne s'use que si l'on s'en sert » comme dira la publicité de la pile
Wonder). En 1888, Carl Gassner invente la pile sèche en gélifiant la
solution de chlorure d'ammonium avec de l'agar-agar. Avec quelques
améliorations, cette pile sèche est toujours utilisée au XXIe siècle.

Samuel Ruben et Philipp Rogers Mallory créent la pile au mercure


pendant la Seconde Guerre mondiale. La première pile alcaline grand
public sera conçue par Lewis Urry en 1959 pour Union Carbide.

En 1970, les premières piles au lithium, qui permettent de remplacer le


zinc par un métal plus réducteur, sont mises au point. Elles sont
commercialisées en 1977.

Des piles ont été utilisées comme références pour définir une norme
de tension avant d'être détrônée par une mesure basée sur l'effet
Josephson : la pile Daniell, puis la cellule de Clark inventée en 1872
par Josiah Latimer Clark a été employée jusqu'en 1905, puis elle a été
remplacée par la cellule de Weston jusqu'en 1972.

Piles de concentration [modifier]

Il existe aussi ce qu'on appelle des piles de concentration qui sont des
dispositifs électrochimiques comme les piles (deux solutions et un
pont salin) qui tirent leur énergie de la différence de concentration
d'un soluté d'une solution à l'autre. Les solutions et les anodes sont
toutes de même type. C'est une méthode simple pour fabriquer de
l'électricité. Ce modèle de pile intervient surtout dans l'industrie
métallurgique au niveau de la galvanisation et de l'étude de la
corrosion.

Classification [modifier]
Une pile de 4,5 V - LR12

La plupart des cellules voltaïques sont limitées à 1,5 V, en raison des


potentiels électrochimiques de leurs composants. Les cellules à base
de lithium peuvent fournir des tensions plus élevées (jusqu'à 4,5
volts).

Par capacité [modifier]

La capacité d'une pile est souvent exprimée en ampères-heures (1 Ah


= 3 600 coulombs). Si une pile peut fournir un ampère (1 A) de
courant pendant une heure, elle a une capacité de 1 Ah. Si elle peut
fournir 1 A pendant 100 heures ou 2 A pendant 50 heures, etc., sa
capacité est de 100 Ah. Elle est directement dépendante de la quantité
d'électrolyte et d'électrode dans la pile.

Par format [modifier]

Le format des piles électriques est normalisé par la Commission


électrotechnique internationale (CEI) et par l'American National
Standards Institute (ANSI). Bien que la norme CEI soit devenue un
standard, un certain nombre d'appellations propres aux fabricants de
piles subsiste.

Article détaillé : Format des piles et accumulateurs électriques.


Article détaillé : Piles et accumulateurs standard.
Par technologie [modifier]

Depuis décembre 1998, les piles au mercure sont interdites en Europe


(directive 98/101/CE) et aux États-Unis pour des problèmes
environnementaux. Il existe donc trois grandes technologies de piles
grand public :

 Pile alcaline 1,5 V ( ⊝ Zn / Zn(OH)42- / K+ + OH- / MnO(OH) /


MnO2 / C ⊕ ).
 Pile saline carbone-zinc 1,5 V. Pour des appareils à faibles
besoins ( ⊝ Zn / Zn2+ / NH4+ + Cl- / MnO(OH) / MnO2 / C ⊕ ).
 Pile au lithium 1,5 V (appelée aussi L91), capable de maintenir
très longtemps la tension électrique5. C'est ce type de pile qu'on
retrouve le plus fréquemment dans un téléphone mobile.
 On trouve aussi des piles à l'oxyde d'argent (certaines piles
boutons pour montres) ou des piles zinc-air (utilisées notamment
dans les prothèses auditives) (⊝ Zn / ZnO // Ag2O / Ag / C ⊕).

Capacité et décharge des piles [modifier]

Un appareil servant à vérifier la tension d'une pile.

Plus il y a de matériau d'électrolyte et d'électrode dans la cellule, plus


grande sera la capacité de la cellule. Donc, une petite cellule aura une
capacité moindre qu'une grande, à technologie chimique comparée,
parce qu'elle développent le même circuit ouvert de voltage.

À cause des réactions chimiques dans les cellules, la capacité d'une


pile dépend des conditions de décharge telle que l'intensité du courant
(qui peut varier dans le temps), le voltage utilisable par le dispositif, la
température et encore quelques facteurs6. La capacité disponible d'une
pile dépend en fait de son taux de déchargement possible7. Si une pile
est déchargée assez rapidement, la capacité disponible sera donc plus
basse que prévu.

La capacité de la pile qui est inscrite sur le manteau par les fabricants
est généralement la production en 20 heures observée à 20°C sur un
équipement normalisé, par cellule. Une pile déclarée à 100 A·h
donnera 5 A sur une période de 20 heures à la température normale
d'une pièce de vie. Par contre, si elle déjà déchargée à 50 A, c'est
qu'elle a une puissance inférieure à ce qui est déclaré8.

La relation entre le courant, la décharge et la capacité pour une


batterie au plomb est approximativement déterminée par la loi de
Peukert modélisant la capacité d'une pile en fonction du courant
débité.

QP est la capacité de décharge à 1 ampère.


I est le courant débité par la batterie en A.
t est le temps que la batterie pourra tenir.
k est une constante empirique de l'ordre de 1.3.

Pour les basses puissances, l'auto-décharge doit être intégrée.

En pratique, une batterie est plus efficace si elle est déchargée avec
une basse intensité mais si celle-ci est trop basse, c'est l'auto-décharge
qui consommera la majorité de la capacité de la batterie.

La valeur en ampères-heures n'est comparable que pour des tensions


similaires. En courant continu, l'énergie est le multiple de l'intensité et
du temps par la tension. On obtient donc 1 Wh ↔ 1 Ah x 1 V ↔ 1 A x
1 h x 1 V. Pour une même valeur en Ah, une pile de 3V peut fournir
deux fois plus d'énergie qu'une pile de 1,5 V.
Par convention, on donne la capacité comme étant l'intensité qu'elle
peut soutenir pendant dix heures jusqu'à 80 % de sa tension nominale.
En effet, plus l'intensité est forte, plus rapide est la dépolarisation de la
pile.

Utilisation [modifier]

En moyenne, les piles électriques sont jetées alors qu'elles possèdent


encore un tiers d'énergie utilisable9, et 1/10 serait encore presque
neuve. En effet, les appareils électroniques (appareil photo numérique,
lecteur MP3, etc.) ont besoin d'une tension minimale pour fonctionner.
Or, la tension de l'ensemble baisse au cours de la décharge, mais à une
vitesse différente selon l'élément. Les piles possédant encore une
certaine capacité peuvent alors encore être utilisées pour alimenter des
appareils moins exigeants (réveil, jouet, lampe de poche,
télécommande, etc.).

La performance d'un ensemble de piles est celle de son élément le plus


faible. De plus, si un élément était moins chargé que les autres, il
serait parcouru par un courant électrique à cause des autres piles (ce
qui reviendrait à le charger à l'envers et deviendrait dangereux). Si le
courant exigé est fort, il faut donc changer toutes les piles en même
temps et utiliser des modèles similaires.

En général, toutes les piles se déchargent au cours du temps, même si


elles ne sont pas utilisées. Il existe des technologies de piles activables
qui permettent de retarder le démarrage de la réaction. Elles sont par
exemple utilisées dans les éléments de sécurité (coussin gonflable,
balise de détresse de bateau, etc.) ou dans certaines applications
militaires. C'est aussi le cas des piles boutons zinc-air, il faut enlever
la languette qui ferme l'élément avant de le mettre en service.

Si la pile alcaline est réputée non-rechargeable, elle peut l'être jusqu'à


plusieurs dizaines de fois moyennant certaines conditions : ne pas
laisser chuter la tension sous 1,25V et ne pas recharger au-delà de 1,70
V sous un courant de C/1010. La recharge de pile au zinc est possible
aussi mais plus aléatoire, le boitier en zinc ne se reconstituant
pas[réf. souhaitée]. Cette pratique est déconseillée par les fabricants, qui
avertissent d'un risque d'échauffement des piles, de leur explosion ou
d'une fuite acide11.

Chauffer une pile ne la régénère pas. Mais le fait de la laisser au repos


permet au dépolarisant d'agir, libérant la cathode des produits qui
bloquent l'absorption des électrons12.

Recyclage [modifier]

Photographie de piles usagées.

Les piles sont des déchets à traiter avec précaution. Elles contiennent
des métaux (nickel, cadmium, mercure, plomb, fer, zinc ou lithium)
dont certains sont toxiques et nocifs pour l'environnement. En outre,
les piles ne sont évidemment pas biodégradables.

En date de 2009, les métaux lourds ont été éliminés de la plupart des
piles vendues sur le marché. Ainsi les piles alcalines ne contiennent
plus de métaux lourds (sauf à l'état de trace), la loi l'interdisant depuis
des années. Certaines piles boutons en revanche contiennent encore du
mercure qui est un métal lourd dangereux. C'est également le cas des
accumulateurs Ni-Cd, qui contiennent du cadmium.

Les piles ne doivent pas être jetées dans une poubelle ordinaire, mais
doivent être rapportées dans un point de collecte (dans des magasins
ou d'autres édifices publiques, comme des collèges, ou certaines
entreprises).

En France, les vendeurs qui commercialisent des piles et des batteries


sont tenus de les reprendre gratuitement une fois usagées. Les piles
doivent ensuite être valorisées ou éliminées. En Suisse, une taxe
comprise dans le prix de vente finance le recyclage des piles. En
Belgique, environ 70 % des piles étaient collectées en 2000. En France
en 2006, près de 9 000 tonnes ont été collectées et recyclées selon
l'Ademe13.

Le recyclage permet de récupérer des métaux réutilisables (fer,


manganèse, zinc et mercure principalement). Mais les piles ne sont
pas recyclables à 100 %, et les scories résiduelles doivent être
déposées dans des décharges.

Taux de recyclage en 1999 : 55 % contre 35 % en 1998 (nouveau


procédé pour les piles salines et alcalines). Ce taux est basé sur le
poids total brut des piles collectées. 15 % à 18 % du poids des piles est
constitué d’eau.

Incinération (valorisation thermique) : 10 %

Il existe aussi certains appareils permettant de recharger les piles dîtes


"non rechargeable"14

Marché [modifier]

En 2004, 875 millions de piles ont été vendues en France (alcalines


75 %, salines 22 %, rechargeables 2 %)15, 100 millions en Belgique en
l'an 200013.

Parmi les fabricants de piles, on peut citer Duracell, Energizer, Sony,


Rayovac, Varta, Philips, Panasonic, Saft, Kodak, etc.

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