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Ecole du Louvre corrigés

histoire générale de l’art : deuxième année


art du Moyen Age
Florian Meunier,
Conservateur en chef du patrimoine, département des objets d’art,
premier cycle musée du Louvre
2020.2021
Mai 2021

École du Louvre, 2e année


Corrigé de l’examen d’H.G.A. du Moyen Âge
Session de mai 2021

I. Observations générales
Les candidats (307 en première session) ayant cette année à leur disposition leurs notes de cours
enrichies avec possibilité d’avoir sous les yeux les images légendées projetées en cours, l’exercice
d’identification n’était pas le seul pris en compte : on attendait également une bonne cohérence du
commentaire qui parte de l’ensemble de l’image pour aller dans le détail, une méthode solide et une
adéquation entre l’analyse et l’image précisément projetée. Si l’énumération de toutes les phrases
prononcées en cours n’était pas sanctionnée en soi, certaines priorités et mises en perspective étaient
attendues.
1. Aspects formels, rédactionnels et orthographiques
Du point de vue formel, les faux-sens se multiplient dans les copies et il faut y prêter une plus grande
attention. Ainsi, préciosité signifie affectation exagérée du langage comme dans les Précieuses ridicules
de Molière et n’est pas synonyme de caractère précieux ni de richesse.
La technique et le vocabulaire descriptif sont évalués, en particulier dans le domaine de l’architecture
(chapiteaux, arcs, pignon et non fronton), des émaux opaques et translucides sur ronde-bosse d’or et de
la peinture à l’huile sur bois (trop souvent indiquée à tort comme huile sur toile, une erreur qui faisait
tomber la note du commentaire en-dessous de 2,5/5).

II. Qualités attendues et manques constatés


Critères de notation
Grâce au cloisonnement des notes des quatre commentaires et au jeu des compensations, une ou
même deux graves lacunes n’ont pas amené à de nombreuses notes inférieures à 10/20.

©Florian Meunier / Ecole du Louvre 2021


III. Traitement des sujets d’examen

Statue de Childebert de Saint-Germain-des-Prés, Louvre (au programme des T.D.O).


Éléments exigés en totalité pour atteindre 2,5 points sur 5 :
Nom du roi (les élèves qui ont écrit par erreur le nom de son grand-père ont vu la note de ce
commentaire tomber en-dessous de 2,5/5), date (vers 1240 ou entre 1239 et 1244), nom(s) du style,
caractérisation des yeux, des cheveux et de la barbe (il est très maladroit et déconseillé de les appeler
« pilosité »), caractérisation des deux types de plis, emplacement d’origine précise au sein de l’abbaye
(et non dans l’église), lieu de conservation.
Éléments attendus (en plus de ceux-ci) pour atteindre entre 2,5 et 5/5 :
Roi mérovingien fondateur de l’abbaye, figuration rétrospective actualisée, statue-colonne, pierre
calcaire polychromée, datation par l’architecture, ajouter une comparaison stylistique, si possible une
figuration rétrospective de même date (tombeaux de Saint-Denis ou statues de Naumbourg qui avaient
fait l’objet de l’examen blanc précédent).

©Florian Meunier / Ecole du Louvre 2021


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Façade occidentale de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers.
N.B. : il s’agit volontairement d’une image légèrement différente de celle projetée en cours, et en
l’occurrence prise en contre-plongée.
Éléments exigés en totalité pour atteindre 2,5 points sur 5 :
Nom, date (début du XIIe siècle ou avant 1130), architecture romane représentative de l’Ouest de la
France, avec absence de tympan sculpté et répartition de la sculpture sur l’ensemble de la façade,
description de chaque niveau à l’aide du vocabulaire adapté. Erreur à ne pas commettre : penser qu’il
aurait pu s’agir d’une façade harmonique.
Éléments attendus en outre pour atteindre entre 2,5 et 5/5 :
Façade écran, rapport avec les trois vaisseaux intérieurs, chef de file présumé des autres édifices de
la région, loi du cadre, ajouter une comparaison (le plus souvent, ce sont la cathédrale d’Angoulême ou
l’église d’Aulnay-de-Saintonge qui ont été choisies).

©Florian Meunier / Ecole du Louvre 2021


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Retable de l’Agneau mystique de Gand
Éléments exigés en totalité pour atteindre 2,5 points sur 5 :
Nom et lieu de conservation (attention à la formulation : le retable est toujours conservé dans l’église
à laquelle il était destiné mais celle-ci a changé de vocable et de titre, donc formuler de façon à éviter un
anachronisme (réalisé pour l’église devenue cathédrale Saint-Bavon) ; date précise ou au minimum
correspondant au style (donc ne pas dater avant 1420 ni du XVe siècle en général), technique précise
(huile sur bois), noms des deux frères : Hubert et Jan van Eyck.
Éléments attendus en outre pour atteindre entre 2,5 et 5/5 :
Caractéristiques du style avec plis cassés et attention portée au rendu des objets et textures ou ars
nova, présence de volets rabattables pendant le carême, datation par une inscription sur l’œuvre
indiquant le décès d’Hubert avant l’achèvement en 1432, caractère précoce au sein de l’ensemble de
l’ars nova des anciens Pays-Bas qui se développe davantage par la suite.
En option : emporté par les Allemands en 1944 et retrouvé par la suite, mais un panneau volé et
remplacé par une copie, ici indiquée en noir et blanc sur l’image.

©Florian Meunier / Ecole du Louvre 2021


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Pièce d’orfèvrerie parisienne vers 1400 en émaux sur ronde-bosse d’or.
Ce cliché n’était pas une œuvre vue en cours ni en TDO. Elle n’était pas à connaître ni à reconnaître,
mais à analyser d’un point de vue technique et iconographique puis à dater par comparaison. Pour
information, il s’agissait du reliquaire de la sainte Épine du duc de Berry (d’où les fleurs de lys bleues
sur la robe des anges) de la collection Rothschild (Waddesdone Bequest) au British Museum.

Éléments exigés en totalité pour atteindre 2,5 points sur 5 :


Technique des émaux opaques et translucides sur ronde-bosse d’or (erreurs rédhibitoires : penser
qu’il ait pu s’agit d’ivoires ou d’émaux champlevés ou cloisonnés), datation vers 1400.

Éléments attendus en outre pour atteindre entre 2,5 et 5/5 :


Iconographie (trop peu de candidats ont compris que l’association entre le Christ-juge ressuscité en
gloire et les anges sonnant de la trompette indiquait le Jugement dernier, avec résurrection des morts
sortant de leurs tombeaux en bas de la composition). Style aux plis souples et amples du gothique
international. Ajouter une comparaison (le Goldenes Rössl, souvent mal orthographié, et le Tableau du
trésor du Saint-Esprit ont été le plus souvent cités). Rappeler le goût des princes Valois pour ces objets.

Enfin, une session bis a été organisée pour trois candidats n’ayant pas pu, pour des raisons légitimes,
participer à la session majoritaire. Les clichés étaient :
- Statuette équestre de Charlemagne ou Charles le Chauve.
- Élévation intérieure de la nef de Notre-Dame de Paris
- Peinture murale de la chambre du pape en Avignon.

©Florian Meunier / Ecole du Louvre 2021


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- Détail d’un relief sculpté représentant une Crucifixion qui n’était pas à connaître ni à reconnaître,
mais qu’il fallait analyser, décrire d’un point de vue iconographique et, grâce aux plis en tablier, dater du
XIVe siècle. Pour information, il s’agissait du maître-autel de Saint-Thibault, en bois polychromé,
deuxième tiers du XIVe siècle.

©Florian Meunier / Ecole du Louvre 2021


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