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SERGIO AVELLAN
Mémoire présenté
à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en sciences de l'architecture
pour l'obtention du grade de maître ès sciences (M. Sc.)
ÉCOLE D'ARCHITECTURE
FACULTÉ D'AMÉNAGEMENT, D'ARCHITECTURE ET DES ARTS VISUELS
UNIVERSITÉ LAVAL
QUÉBEC
2008
This research report aims to contribue to the development of town planning practice
theories. After the analysis of the theoretic approaches guiding the practice, the author focuses
on the emerging Communicative approach. This approach dictates a practice that gives more
emphasis to delibaration among stakeholders directly concerned by a given planning project.
To put the theory into practice, the author proposes a structure and tools which can he
consider as a first reference for those who wish to try it out. They are draw up from the
approaches, from the literature and with the help of a concrete experience of elaboration of a
design concept for the Quebec City modern suburbs. This new structure of how practicing
town planning and its tools creates what the author names a Collaborative elaboration
process; this is the base of a new way of practicing town planning which the authors that were
consulted call Collaborative town planning.
A V ANT-PROPOS
C'est cette phase de « gestation» qui est l'essence même du design urbain et non pas
les projets qu'il produit, comme semblent le véhiculer l'opinion publique et, à certains égards,
la communauté des professionnels. Il faut comprendre que l'urbaniste-designer gère des
processus et non des chantiers de construction. En effet, grâce à des processus de conception
de l'espace urbain, ce professionnel propose des interventions qui seront mises en œuvre par
les différentes professions qui édifient la ville, comme l'arpenteur-géomètre, l'architecte,
l'ingénieur et l'architecte-paysagiste.
Sergio Avellan
31 décembre 2004
Merci beaucoup à ma directrice de mémoire, Carole Després et ma co-directrice, Geneviève
Vachon pour leurs bons conseils. Je remercie aussi mes examinateurs Florent Joerin et
Laurence Bherer.
Un grand merci à Michel Therrien, mon conjoint, pour sa patience, son support et son aide.
J\vant-propos ___________________________________________________________________________________ rv
Cette recherche concerne un objet qui peut paraître plutôt abstrait pour ceux qui
pratiquent le design urbain: l'approche qui guide la conduite du processus de conception
d'un projet de design urbain. J'entends par « approche» l'attitude que le professionnel
adopte face à ses tâches, la ligne de conduite qu'il utilise, l'ensemble des préceptes qu 'il
choisit pour réaliser ses analyses et concevoir ses solutions.
Depuis le début des années 90, la littérature en urbanisme comporte des écrits qui
proposent une nouvelle approche pour la pratique de cette discipline. Ces écrits, en nombre
toujours croissant, avancent que ceux qui pratiquent cette discipline doivent recentrer leur
attention sur les échanges qu'ils entretiennent continuellement avec leur entourage. Ils doivent
accorder autant d'importance aux communications qu'ils entretiennent qu'aux instruments
qu'ils utilisent pour réaliser leur travail. Dans un article sur l'état des théories de l'urbanisme,
Susan S. Painstein (2000) prétend qu'il s'agit là d'un «tournant communicationnel» du
cadre théorique qui sert de référence à la pratique de l'urbanisme. Ce tournant apporte une
nouvelle théorie de l'urbanisme: l'approche communicationnelle. Elle constitue l'objet de
la recherche.
Sur les bases des idées de Painstein et sur celles des autres auteurs qui s'intéressent à
l'approche communicationnelle, il est possible de définir cette dernière comme « une théorie
de l'urbanisme qui organise la pratique de la profession de manière à mettre au centre de cette
pratique les échanges entre les acteurs-clés concernés par un projet d'urbanisme. »
Cette nouvelle approche propose que le professionnel en vienne à revoir les pratiques
qui font de lui un expert technocratique, unique penseur de ce qui doit être fait, pour devenir
un médiateur au centre du processus qui donne forme au projet. Son travail doit être d'écouter
les acteurs du milieu pour les aider à exprimer leurs opinions, lesquelles devront être
délibérées pour forger des consensus sur l' aboutissement que devrait connaître le projet
(Fainstein 2(00). Le professionnel doit se tourner vers des procédures et des outils qui lui
permettent d'entrer en interaction avec les autres acteurs locaux concernés par le projet. C'est
pourquoi les principaux auteurs de cette nouvelle approche disent que le professionnel doit
réinventer les formules des rencontres auxquelles il assiste (réunions, assemblées,
présentations) et qu'il doit trouver des moyens pour saisir les liens dans les énoncés
subjectifs des acteurs locaux. Le professionnel doit convertir le processus de conception d ' un
projet de design urbain en une démarche de design urbain « collaboratif» qui fait entrer en
interaction, de manière simultanée, plusieurs types de connaissances. Par conséquent, cette
approche postpositiviste accorde plus d'importance au «comment la pratique de l'urbanisme
est faite» qu'à « ce que la pratique de l'urbanisme doit produire ».
Ainsi, l'urbanisme est une discipline qui élabore3 et qui administre au sein de trois
champs de pratique des projets d'urbanisme, c'est-à-dire des « cahiers des charges» sur la
façon de fabriquer la ville tout en visant le respect des valeurs et des intérêts de ses habitants et
utilisateurs. L'urbaniste est formé (ou devrait l'être dans le cas contraire) de manière à mener
de front ces trois champs, mais une fois qu'il a atteint le monde du travail, il arrive que certains
se concentrent strictement sur un champ. Nous parlerons alors d'urbaniste-planificateur,
d'urbaniste-designer ou d'urbaniste-légiste. L'approche communicationnelle concerne ces
trois champs de la pratique. Le mémoire naviguera à travers les trois champs, mais s'attardera
davantage sur le design urbain.
La transformation du cadre bâti dans lequel nous vivons se fait à la vue de tous. Comme
nous fréquentons régulièrement ces espaces publics et privés et que de plus nous défrayons
en partie les coûts pour leurs édifications, leurs réparations et leurs entretiens, il devint normal
que l'ensemble des contribuables puisse prendre part à leurs décisions. Au Québec, la
participation aux décisions municipales et supra-municipales se réalise sous la forme
d'audiences, d'assemblées et de comités de consultation. C'est ce qu'a introduit l'approche
plaidante au cours des années 60, 70 et 80. Cependant ces mécanismes de participation ne
s'avèrent plus aussi efficaces (Amdam 1997, Desmet 2000, Hopkins 2002, Jutras 2000, Ordre
des urbanistes du Québec 2000).
En effet, même si la participation aux décisions urbanistiques est un fait acquis pour les
Québécois, cela ne signifie pas qu'ils sont satisfaits des projets d'urbanisme4 qui
transforment le paysage du Québec. Ainsi on remarque des projets mal intégrés (Lessard
1995), des projets incomplets (Thériault 2004), des conflits de proximité (Jutras 2(00), des
études répétitives sur le même dossier (Jutras et Michaud 2000) et des procédures
interminables et complexes (Desmet 2(00). Tous ces problèmes sont causés par les mêmes
manquements: un préjugé défavorable des politiciens et des professionnels envers les
connaissances que possèdent les non-experts5 , une vulgarisation du moindre effort des
2. Contrairement à ce qui semble être véhiculé par une partie de la communauté d'architectes et
d'urbanistes, dans ce mémoire, le design urbain est considéré comme une branche de la pratique
urbanistique et non comme une discipline à part entière.
3. Le terme « élaborer)} dans ce mémoire fait référence autant à l'action de composer un plan de la
ville, de concevoir un concept d'aménagement que de rédiger une réglementation d'urbanisme.
4. Dans ce mémoire, le terme « projet d'urbanisme)} réfère à la fois aux projets de planification
urbaine, aux projets de design urbain et aux projets de réglementation urbaine.
5. Une personne qui ne possède pas une formation académique en urbanisme.
14
Ce mémoire comporte trois grandes parties: une partie théorique au sujet de la pratique
de l'urbanisme, une partie expérimentale au sujet de la conduite d'un projet de design urbain
et une partie opérationnelle qui propose comment activer l'approche communicationnelle. La
partie théorique englobe le chapitre 1. Ainsi, le premier chapitre constitue le cadre théorique de
la recherche, lequel fait état des trois approches doctrinales en urbanisme. Le chapitre 2
constitue la partie expérimentale. Il fait état de l'expérience du GIRBa. Cette expérience ID' a
permis de réaliser les analyses et les observations nécessaires pour proposer une nouvelle
« démarche complète et opérationnelle» pour pratiquer le design urbain de manière plus
inclusive. Enfin, la partie opérationnelle est composée du chapitre 3. Le chapitre 3 renferme la
structure et les outils d'une « démarche de design urbain collaboratif », réponse à la question
de recherche.
17
6. Certains auteurs parlent de banlieue fordiste (Fliess et James 1970, Séguin 1989).
CHAPITRE 1 RECENSEMENT DES APPROCHES EN URBANISME
A vant de débuter avec la première approche, reculons dans le temps pour découvrir en
quoi consistait la « pratique de l'urbanisme» avant l'arrivée de l'urbaniste professionnel.
C'est l'arpenteur, professionnel beaucoup plus ancien que l'urbaniste7 , qui était responsable,
jusqu'aux années 50, de dessiner le développement du tissu urbain.
7. Les arpenteurs se regroupent en association professionnelle en 1882, les architectes en 1890, les
ingénieurs le font en 1920, les urbanistes en 1957 et les architectes-paysagistes en 1965.
19
urbain des villes et des villages du Québec. Tout ce travail était conduit par une approche
empirique (Lavoie 1999), laquelle avait comme but essentiel de produire « des lots à bâtir»
pensés en fonction d'un projet de développement résidentiel. Le processus de conception du
projet de lotissement8 comprenait alors trois étapes: le découpage et le mesurage des îlots,
des lots et des voies, leur mise en plans et la production de titres de propriété (Terlinck 1953).
Ce processus était répété chaque fois qu'un propriétaire foncier décidait de réaliser un
développement résidentiel. Chaque projet était conçu de manière recluse, c'est-à-dire dessiné
en fonction des intérêts du propriétaire foncier et sans anticipation du développement des
espaces à la lisière du projet. La conception de tels projets était l'essentiel de la « pratique
urbanistique» au Québec avant l'arrivée de l'urbaniste, à la fin des années 40 (Côté 1954,
Prévost 1956).
Boulevard
~ Pierre-Lelièvre
1
PETil- -
PROJET
PI He
FIGURE 3 PROJET DE DESIGN URBAIN POUR LE DÉVELOPPEMENT RÉSIDENTIEL DU LOT ORIGINAIRE 2401 E T SES ENVIRONS , DE L ' E X-
MUNICIPALITÉ DE PETITE-RIVIÈRE, QUI FUT CONÇU EN 1954 PAR JEAN-CLAUDE LA HAYE, URBANISTE.
~------------------------------------------------------------------- ~ - -
22
Après 1950, l'arpenteur continuera de dessiner des projets de lotissement, sauf que ses
dessins ne seront plus l'unique modèle de la forme à donner à la ville. Ils s'intègreront à un
processus plus complet, plus sophistiqué qui produira des projets comme celui de la Figure 3.
Peu à peu, l'échelle d'intervention définie par les projets de lotissement est délaissée au
profit d'une « échelle métropolitaine », une échelle d'intervention plus vaste qui commande le
recours à la planification à la place du design. De sorte que les années 50 et 60 seront la
période du plan directeur, l'outil privilégié pour guider le développement de la ville et, par le
fait même, la localisation et la nature des projets de design urbain.
En Amérique du Nord, une nouvelle pensée domine toutes les sphères de la société: la
recherche du modernisme. Pour l'urbanisme, cette pensée se traduit par une volonté de
moderniser et de rendre plus rigoureux les préceptes et les règles par la création de nouveaux
outils d'analyse, par l'innovation au sein des techniques de représentation des projets et par la
reconnaissance de la profession d'urbaniste. Le volume d'écrits et de conférences qui traitent
de ces derniers éléments augmente substantiellement, de sorte qu'une nouvelle masse de
connaissances permet de conclure à la consolidation de la science de l'urbanisme.
Avx ÉTATS-U~IS
T. J. Kene (1964) croit que les gouvernements municipaux doivent prendre en main
l'avenir des villes et diriger leur développement en fonction des aspirations des citoyens. Pour
atteindre ce but, Kent plaide en faveur du «general plan» 10, soit une intervention à l'échelle
métropolitaine plutôt que sectorielle. Untel outil de gestion urbaine demande la participation
d'un professionnel moderne, capable de raisonner et de conseiller sans parti pris: «1 believe
that preparation and maintenance of the general plan is the primary, continuing
responsability of the city planning profession. » Toujours selon cet auteur, le professionnel de
l'urbanisme aide continuellement le conseil municipal à décider le contenu du plan. Les élus
municipaux participent à la préparation du plan, mais ils doivent prendre avis auprès de
l'urbaniste avant de prendre les décisions. Grâce à son renoncement à l'influence politique et
à ses instruments techniques ll , ce professionnel peut penser librement et rationnellement le
développement de la ville. Ainsi, l'intérêt public passe par le plan. Désormais, la ville ne serait
plus édifiée secteur par secteur par les différents projets d'arpentage, d'architecture,
d'ingénierie et d'architecture du paysage. Toutes ces interventions seront reliées entre elles
sous les orientations d'un plan directeur du développement pensé en fonction de ce qui est le
mieux pour toute la collectivité.
Alan A. Altshuler 12 (1965) mentionne que sans cet expert, les villes non planifiées ont
subi la déchéance et le chaos, mais grâce à la science de la planification urbaine, les villes
seront vivables. Il croit que la mission de l'urbaniste est de donner des directions à des actions
et non d'exécuter ces actions: « The job of the city planner is to propose courses of action,
not to execute them. » L'exécution des actions revient aux autres experts de la ville, lesquels
doivent suivre les indications de l'urbaniste pour ne pas servir les intérêts des groupes de
pression.
Au CANADA
Comme aux États-Unis, les affaires urbaines au Canada sont sérieusement prises en
main par les gouvernements locaux. Les grandes villes du pays, tout comme les nouvelles
9. T.J. Kent est diplômé de l'Institut de technologie du Massachusetts, en 1942. Entre 1948 et 1957, il
prend la direction du Service d'urbanisme de la Ville de San Francisco et devient ensuite conseiller
municipal à Berkeley, de 1957 à 1964, avant de publier son ouvrage maître en 1964 : « The urban
general plan ».
1O. Plan général, plan directeur, plan d'urbanisme.
11. Par exemple, pour tracer objectivement l'emprise d'une autoroute, les urbanistes déterminaient avec
les ingénieurs son achalandage probable en fonction de l'utilisation et de la densité du sol projetées
pour le secteur à desservir par cette voie rapide. ,
12. Alan A. Altshuler a terminé un doctorat à l'Université Cornell de l'Etat du Nouveau York.
24
villes, se dotent de plans directeurs réalisés par des urbanistes fraîchement formés dans les
uni versités étatsuniennes et européennes. Ces nouveaux scientifiques de l'espace urbain
offriront leurs services par l'entremise de firmes privées en émergence (Boisvert 2003).
13. Exemple : Design des petites maisons, des bungalows et des maisons à deux niveaux, distribué en
1954.
14. Exemples: Supplément sur le design des maisons, inséré dans la Revue canadienne d'urbanisme
en 1952 et Principes des petits ensembles résidentiels, distribué en 1954.
15. Humphrey Carver est né au Royaume-Uni et a étudié l'architecture à Londres. En 1930, il quitte le
Royaume-Uni pour le Canada. Carver a pratiqué l'architecture à Toronto avant de déménager pour
Ottawa en 1948 où il est nommé directeur du Bureau de la recherche et de l'urbanisme de la SCHL.
25
à desservir, vers des modèles de rues résidentielles sinueuses pour favoriser la sécurité, vers
des exemples de lots de plus grande superficie pour réduire la promiscuité et vers des modèles
de parcs pour permettre l'épanouissement des enfants.
16. Harold Spence-Sales est né au Royaume-Uni. Après avoir obtenu son diplôme en architecture, il
entre au ministère de la Planification des villes et comtés. Après la Deuxième Guerre mondiale, il
immigre au Canada pour occuper un poste de professeur à l'École d'architecture de l'Université
McGi11.
26
Phases Tâches
Analyser la demande en logements dans la municipalité pour approximer le nombre d'unités
d'habitations à construire . Cette analyse doit se faire en fonction des types d'habitation
recherchés sur le marché et en fonction du prix idéal de vente.
2 Examiner le développement physique de la ville en prenant en compte les éléments tels que
l'augmentation du coût des terrains, la direction du développement du réseau autoroutier et la
localisation des centres d'emplois.
3 Analyser tous les sites pour retenir celui qui répond le mieux à l'ensemble des considérations
de l'étape 2.
4 Préparer un plan topographique du site choisi. Un arpenteur prépare ce plan en y indiquant les
pentes, les cours d'eau, les services et les réseaux publics qui seraient présents.
5 Classifier des sections du site selon les caractéristiques du sol (fertile, bon drainage,
marécages, affleurements rocheux).
6 Évaluer les moyens techniques (barrages, détournement de cours d'eau, remplissage) pour
améliorer la qualité et la disponibilité du sol.
9 Tracer les lots, section par section, tout en tenant compte des normes réglementaires
municipales.
10 Revoir la première version (étape 9) du lotissement pour identifier les erreurs. Il faut vérifier le
nombre de lots, le respect des dimensions.
11 Revoir la première version du réseau des voies (étape 8) pour identifier les erreurs, en fonction
des étapes 9 et 10. Il faut vérifier la hiérarchie du réseau, les pentes, les courbes, les
intersections et l'emprise publique.
13 Identifier les espaces verts qui pourraient être aménagés à l'intérieur du site.
16 Tracer le plan d'aménagement final en y incluant toutes les modifications des étapes
précédentes.
20 Tracer le plan d'aménagement final en couleurs et fabriquer une maquette pour présenter le
projet aux autorités municipales.
27
17. Quatre autres employés travaillaient avec Carver à l'ouverture du BRU, en 1948.
18. Les auteurs étatsuniens parleront de « comprehensive rational planning ».
19. Exemple: Comité de la planification physique de l'Université McGi11. Montréal, du 24 au 26 janvier
1947.
28
et des ministères 20 , dans lesquels il est question de redéfinition des opérations de planification
urbaine, de l'aménagement des ensembles résidentiels et du manque d'urbanistes au Canada.
Le séminaire le plus marquant est sans doute celui que l' ACU a organisé en 1950, à Ottawa.
Ce séminaire rassemble dans la capitale, les membres de l'association et les hauts
fonctionnaires des ministères s'occupant des affaires municipales des provinces. Pour la
première fois au Canada, il est possible de discuter entre représentants des différentes
provinces des manières de faire en planification de la croissance urbaine. Par la suite, ce
séminaire donnera lieu à des rencontres annuelles sur les affaires urbaines (Carver 1975).
Outre les séminaires à travers le pays comme moyens de diffusion des nouvelles idées
en urbanisme, l' ACU a aussi recours à un pamphlet, « Layout for living », qui apparaît dès la
fondation de l'organisme. Ce pamphlet propage les idéaux de l'association en matière de
planification urbaine, comme la nécessité de réaliser des études quantitatives sérieuses au sujet
des problèmes de congestion de la circulation, ainsi que l'importance d'effectuer des
projections sur les besoins en logement pour la population en pleine croissance. Plus tard, en
1951, l'ACU lance la Revue canadienne d'urbanisme, véritable mine d'informations pour
tous ceux qui s'intéressent alors à la planification des villes. Dans le premier numéro de cette
revue, Carver publie un article sur un des travaux que mène alors le BRU, soit un guide sur la
standardisation de la représentation en cartographie urbaine21 • On détecte dans cet article le
désir profond de Carver de promouvoir la pratique scientifique de la planification urbaine au
Canada: « It is offered as a contribution towards the development of systematic techniques in
Canadian planning work. » Il enjoint les commissions d'urbanisme, les officiels municipaux
et les consultants à se procurer ce guide pour ainsi mieux instrumenter la démarche de
planification urbaine scientifique que Carver propose et qui se compose de trois phases (voir
Tableau 2).
29
Phases Tâches
Toujours dans la revue de l'ACU, en 1957 est publié un article d'E. A. Levin22 au sujet
du contrôle de l'espace urbain à l'aide de la technique du zonage23 • Cet article constitue une
des premières communications complètes au sujet du troisième champ de pratique de
l'urbanisme: la réglementation de l'espace urbain. Levin démontre de quelle façon la
réglementation d'urbanisme est essentielle pour rendre fonctionnel le plan directeur. Tout en
faisant la promotion de la planification urbaine, Levin insiste sur le lien qui doit être fait entre
la planification urbaine et le contrôle du territoire: « In those communities which practice
planning as a proper municipal function, the purpose of zoning is to ensure that all
development which takes place does so in accordance with the provisions and intentions of
the official Municipal Plan. » Sans un règlement de zonage qui traduit en normes les buts du
plan, il est impossible d'atteindre l'intérêt public, comme l'a exposé Altshuler.
Au QUÉBEC
22. Levin a étudié l'architecture à l'Université du Manitoba. Par la suite, il a obtenu un diplôme d'études
supérieures à l'École de planification et de recherches pour le développement régional à Londres,
Royaume-Uni, ainsi qu'à l'Université de Colombie-Britannique. Il a travaillé dans des firmes
d'architecture au Royaume-Uni et au Canada, avant d'accéder à la Société canadienne
d'hypothèques et de logement.
23. E. A. LEVIN.« Zoning in Canada. Are we Moving Toward a Development Permit System? ». Revue
canadienne d'urbanisme, volume 7, numéro 2, 1957, pages 85 à 90.
30
Édouard Fiset représente une nouvelle génération de spécialistes de la ville qui émerge
au Québec. Une génération composée d'urbanistes qu'il est possible de qualifier de
technocratiques, car ils comprennent le milieu urbain et son territoire d'assise à travers des
théories de l'urbanisme obstinément défendues comme vraies et des instruments d'enquête
dont on certifie la justesse et la précision.
24. Edouard Fiset est né à Rimouski. Après ses études à l'École des beaux-arts de Québec, il ira
étudier à l'École nationale des beaux-arts de Paris. À partir de 1939, il ouvre une firme pour offrir
des services d'architecture et d'urbanisme. En 1945, un de ses contrats l'amène à travailler pour la
Commission de la capitale nationale d'Ottawa.
31
En tant qu'urbaniste éminent de son temps, Fiset est invité par la Ville de Québec à
prendre part à la réalisation du Projet d'aménagement de Québec et sa région. Entre 1949 et
1956, avec Roland Bédard25 et Jacques Gréber, ils seront les premiers véritables urbanistes à
mener un exercice scientifique de planification urbaine rationnelle dans la région de Québec
(Lebel et Roy 2(00). Ceci est démontré par la conduite choisie pour ce projet de planification
urbaine: trois phases comme celles proposées par Carver (voir Tableau 2). Premièrement,
Fiset et ses collègues effectuent une imposante enquête documentaire sur la région de
Québec, laquelle va puiser dans des disciplines connexes. Les données de cette enquête sont
ensuite analysées et interprétées afin de dresser un portrait formel de la région. Ce portrait leur
« permet d'écarter les solutions qui auraient risqué d'être inapplicables, inappropriées, ou trop
coûteuses pour être prises en considération» (voir Tableau 3). On remarque dans ces derniers
propos le souci de ces urbanistes-planificateurs et technocratiques de rendre leur plan
fonctionnel aux yeux de leurs dirigeants. En fait, ils ne désirent pas brider l'urbanisation de
Québec, mais bien faire en sorte que les composantes actuelles et futures de la région urbaine
évoluent de manière harmonieuse.
Phases Tâches
Enquête documentaire.
Jean-Claude La Haye26 est un des premiers urbanistes québécois à avoir été formé aux
États-Unis. Ses champs d'intérêt seront le renouvellement des pratiques en matière de
lotissement de développements résidentiels et la promotion des biens faits pour la collectivité
qui découlent des plans directeurs. Dans L'urbanisme et l'arpenteur, La Haye (1955b)
mentionne que les arpenteurs, les sociologues et les économistes possèdent leurs propres
25. Roland Bédard a fait des études en aménagement régional en France et dès son retour à Québec,
en 1947, il se consacre à la promotion d'un plan d'urbanisme pour la cité de Champlain. En 1948, la
Ville de Québec l'embauche à titre de directeur du tout nouveau « Service d'urbanisme municipal de
la Ville ».
26. Jean-Claude La Haye a fait ses études d'urbanisme à l'Université Harvard, une des rares
universités nord-américaines à offrir alors un programme complet en urbanisme. C'est en 1952 qu'il
obtient le grade de maître en planification urbaine (<< Master of City Planning »). L'année suivante,
en 1953, il joint le tout nouveau Service provincial d'urbanisme du ministère provincial des Affaires
municipales. En 1956, ce service compte cinq fonctionnaires, dont trois possèdent une formation
en urbanisme.
32
idées sur les besoins auxquels doit répondre un développement résidentiel. Cependant, dans le
contexte de développement urbain effréné que vit le Québec d'après-guerre, ces professions
s'avèrent insuffisantes, chacune individuellement, pour résoudre la complexité à laquelle sont
à présent confrontées la conception et la mise en œuvre des projets de design urbain au
Québec. Une nouvelle discipline scientifique englobant les connaissances produites par
d'autres différentes disciplines était devenue indispensable: «l'urbanisme, dans son essence
même, doit les éliminer toutes puisqu'il est fondamentalement une fonction de synthèse et de
coordination qui emprunte libéralement à certaines professions spécialisées, mais dont aucune
ne peut se réclamer exclusivement. » (La Haye 1955b : p. 63) Sans vouloir écarter des affaires
urbaines les professions qui s'en occupent déjà, La Haye propose de laisser aux urbanistes la
tâche d'assembler les connaissances disponibles et utiles à l'urbanisme, de manière à
organiser convenablement le territoire urbain québécois. La Haye désire intégrer au sein d'une
pratique visiblement technocratique plusieurs connaissances dans le but de concevoir avec
« l'ensemble des facteurs urbains et non plus seulement [avec] l'un ou l'autre des éléments
particuliers d'où surgit la cité. » Pour La Haye, la conduite d'un projet de design urbain 27
passe donc par trois étapes impératives (voir Tableau 4).
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Phases Tâches
Enquête documentaire.
3 Mise en œuvre.
La Haye entame au cours de ces années la promotion des biens faits des plans
directeurs (La Haye 1955a, Prévost 1956). Dans L'urbanisme: chimère ou pain quotidien,
La Haye presse les administrateurs municipaux de procéder à la planification territoriale de
leur localité avant de permettre l'ouverture de nouveaux développements résidentiels. Ainsi,
27. La Haye désigne le design urbain aussi par le terme « art urbain }).
33
même s'il avait dessiné le développement résidentiel Parc Boudreau en 1954 (voir Figure 3),
ce n'est qu'en 1958 qu'il parviendra à convaincre les élus de Petite-Rivière d'adopter un plan
directeur pour cette municipalité (voir Figure 7).
La Haye argumente auprès des échevins des municipalités de Québec sur le fait qu ' il
est profitable de déterminer à l' avance quels types d'ensembles résidentiels seront ouverts sur
le territoire et quels seront les tracés des voies qui les desserviront. Il en va de la santé
financière de leur municipalité, mentionne l'urbaniste. La promotion de l'urbanisme par
l' entremise des arguments de santé financière se retrouve aussi dans une communication que
La Haye, fonctionnaire du ministère des Affaires municipales, prépare en 1956 pour le
ministre, Yves Prévost: « Nous affirmons, au contraire, que c'est l'absence d'urbanisme qui
coûte cher aux contribuables et que nos villes ont à peu près tous (sic) les moyens légaux
nécessaires pour faire de l'urbanisme. » (Prévost 1956 : p. 3)
34
Développement
résidentiel Porc
Boudreou
Comme le mentionne Levin, un plan directeur n'est rien sans un règlement d'urbanisme
qui lui permet d'être opérationnel et La Haye est d'accord avec cette affirmation. C'est
pourquoi, tout en faisant la promotion des plans directeurs, il parle dans son article des
« règlements connexes », c'est-à-dire les règlements d'urbanisme qu'un promoteur doit
respecter dans le cadre de la conception de son projet (voir Figure 8).
35
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111
À la lecture des pages précédentes, nous pouvons constater que l'approche rationnelle
met à contribution uniquement la pensée individuelle lorsqu'il est question de la conception
d'un projet de design urbain; la pensée collective ne pouvant pas participer au processus de
design, étant donné qu'elle véhicule des connaissances subjectives qui pourraient biaiser la
neutralité de la conduite du projet. C'est pourquoi les urbanistes technocratiques font appel
principalement à deux groupes de savoirs dans la pratique de leur profession: les savoirs
instrumentaux et les savoirs théoriques (voir Figure 9). La grande majorité des projets
Savoirs Savoirs
instrumentaux théoriques
Le Possible et
l'Impossible
aux mesures du phénomène. Ces manières de faire nous permettent de parler d'un urbanisme
fonctionnel.
Dans les prochaines pages, nous aborderons des exemples de savoirs instrumentaux et
de savoirs théoriques.
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39
40
28. Cette théorie prend source dans les travaux du sociologue français, Émile Durkheim (De la division
du travail social, 1893).
29. Jean Cimon est un contemporain de Jean-Claude La Haye. Il étudie à l'Institut d'urbanisme de Paris
et rentre au pays, diplôme en main. Il décroche son premier emploi comme urbaniste à l'Agence de
planification communautaire du Canada, unité de la Société d'hypothèques et de logement, mais
peu de temps après, il repart pour l'Europe pour parfaire ses connaissances et ne reviendra au
pays qu'en 1953. Tout comme La Haye, en 1955, Cimon travaille au Service provincial d'urbanisme
du Québec et devient chargé de cours à la Faculté d'arpentage et de génie forestier de l'Université
Laval.
42
Un autre des savoirs théoriques passe par la thèse qui affirme que la ville est un
organisme vivanfo. Cette théorie connaît ses prémices au cours du Ige siècle avec des auteurs
comme Robert Owen, James Silk Buckingham, Ebenezer Howard et Patrick Geddes. Ces
auteurs détruisent progressivement les visions traditionnelles de la ville qui postulaient que
cette dernière ne pouvait être qu'un lieu spirituel, un art physique, un équipement militaire ou
une machine à produire (Bardet 1947). Grâce à leur contribution, une pensée hygiéniste et
sociale s'installe progressivement parmi les administrateurs et les concepteurs de la ville de
manière à la rendre plus salubre et plus humaine pour ceux qui y résident. C'est ainsi que les
relations humain-milieu prennent la vedette et que l'on optera pour des actions concrètes qui
revalorisent la vie en ville, comme l'abandon des quartiers industriels pour des quartiers
résidentiels, la destruction des enceintes militaires qui étreignent la circulation, une
hiérarchisation du réseau routier dans le but de sécuriser le piéton.
accomplir à l 'intérieur de
phases qui se suivent l' une
après l 'autre. Tout au long
du déroulement , le
professionnel est appelé à
utiliser ses savoirs
instrumentaux et
théoriques afin d 'alimenter
la réflexion et de cheminer
vers 1e «bon » concept.
Les phases de Shirvani
sont logiquement
hiérarchisées, mais il existe
dans cet ordre un
mouvement de
rétrogradation qui permet à
l'urbaniste de revenir sur
une tâche déjà réalisée afin
de la reprendre ou de la
FIGURE 13 DIAGRAMME DE LA DÉMARCHE DE DESIGN URBAIN bonifier à la lumière de
SCIENTIFIQUE SELON L ' APPROCHE RATIONNELLE E T
PROPOSÉ PAR HAMID SHIRVANI. nouvelles informations. Ce
diagramme est une
représentation graphique
de la pratique de l'urbanisme fonctionnel, tel qu'elle s'est développée au cours des années 50
et 60. Shirvani englobe ainsi dans cette structure de la démarche scientifique en urbanisme les
propositions de Spence-Sales (Tableau 1), de Carver (Tableau 2), de Fiset (Tableau 3) et de La
Haye (Tableau 4).
Phases Tâches
Diagnostic Enquête documentaire (Carver, Fiset et La Haye).
Analyse et interprétation (Carver).
Analyse des données et interprétation afin de dresser un portrait (Fiset).
Collecte des données, enquêtes sur les conditions naturelles, bâties et
socioéconomiques qui existent (Shivani).
Analyse des données, identification de toutes les opportunités et limites (Shivani).
La Phase du diagnostic comprend deux tâches principales, soit la collecte des données
et l'analyse de celles-ci. TI s'agit de tâches dans lesquelles les notions de rigueur, de précision
et d'objectivité doivent dominer. Cette première phase réfère aux phases 1 et 2 de Shirvani, de
Carver et de Fiset, ainsi qu'à la phase 1 du tableau de La Haye. L'idée maîtresse à cette étape
étant d'arriver à bien connaître le site de l'intervention. Lors de cette phase, seul le
professionnel ( urbaniste technocratique) réalise les tâches, comme l'illustre la Figure 14. Il
utilise pleinement les savoirs instrumentaux et théoriques afin de bâtir un portrait du site, de
porter une appréciation sur son état et sur les phénomènes qui l 'habitent et puis d'en dégager
les enjeux.
La Phase prise de position réfère aux tâches d'appréciation des enjeux. En fonction de
ses valeurs et de ses intérêts, l'urbaniste technocratique prend position par rapport aux enjeux.
Chacune des positions qu'il assoit est traduite en objectifs, en critères auxquels le projet devra
répondre. Les élus sont normalement associés à cette phase (voir Figure 14). Ensemble,
chargé de projet et élus peuvent établir les objectifs et les critères, lesquels pourraient même
être entérinés par le conseil municipal avant de s'en servir pour guider la conception du projet.
Dans d'autres situations où l'urbaniste technocratique possède un pouvoir de décision
45
beaucoup plus grand, il peut être le seul à prendre position sans contacter les élus avant la fin
de la phase de conception.
Dans la Phase mise en œuvre, l'urbaniste technocratique (voir Figure 14) transfère son
concept aux représentants des disciplines qui ont la responsabilité de la construction et de
l'édification du projet: architecture, architecture de paysage, ingénierie, etc. L'élaboration cède
la place à la programmation de travaux, à la composition des devis, à l'établissement
d'échéanciers et aux montages financiers. L'annonce finale aux médias et l'ouverture du
chantier de construction entrent aussi dans cette phase.
Légende
1
46
L'APPROCHE PLAIDANTE
Au cours des années 50 et 60, les firmes d'urbanistes technocratiques sont encensées
par les conseils municipaux, par les citoyens, et dans certains cas, par les promoteurs
immobiliers. C'est que leurs propositions reflètent, au grand plaisir de leurs clients, le progrès
scientifique et technologique qui caractérise alors cette époque. Pour plusieurs, les avancées de
la science procurent à l'urbaniste une objectivité et une impartialité d'action qui lui permettent
de produire des documents apolitiques qui répondent au mieux-être de tous, sans parti pris et
en lesquels on peut avoir confiance (Krumholz 1994).
Pierre Clavel (1994) a qualifié l'approche rationnelle d'approche «moniste », car elle
réduit la planification complexe de la ville en une simple opération de confection d'un plan à
mettre en chantier; comme si le travail de l'urbaniste se limitait à tout mobiliser pour livrer une
présentation éclatante et convaincante de la ville. Si bien que jusqu'au milieu des années 60,
peu d'individus osaient contester publiquement les plans et les maquettes des urbanistes,
même si au premier coup d' œil, le concept dévoilé ne semblait pas agréable pour y vivre.
C'est ce que mettront à jour des auteurs des États-Unis et du Canada.
Aux ÉTATS-UNIS
Lisa R. Peattie3 5 prétend qu'un plan d'aménagement conçu uniquement par un individu
ou un groupe en particulier est la traduction des intérêts et des valeurs de cet individu ou de ce
groupe. Dès lors, ce plan ne peut pas être considéré comme répondant au bien-être de la
collectivité (Peattie 1968). Pour prétendre qu'un plan répond aux besoins d'une collectivité, il
faut s'assurer que chaque individu et chaque groupe ayant des intérêts pour le secteur couvert
par le plan pourront exprimer leur opinion sur le contenu. C'est pourquoi Peattie milite pour
que les urbanistes prennent plutôt la défense des exclus du processus de conception, soit ceux
qui utiliseront et vivront là où se réalisera le projet. Pour un contemporain de Peattie, Paul
Davidoff3 6 , les urbanistes technocratiques doivent aller jusqu'à se convertir en plaideurs en
faveur de ces exclus qu'il nomme les « sans-voix ». Dans un article majeur paru en 1965 dans
la revue de l'Institut des urbanistes des États-Unis37 , Davidoff écrit que la planification
urbaine n'est pas un processus technocratique, mais un acte politique. Peattie et Davidoff
désirent démontrer que l'urbaniste qui prétend travailler pour le bien d'une collectivité travaille
en fait pour satisfaire ses propres visions d'un espace urbain idéal. Pour bien remplir son rôle,
ce professionnel ne peut pas planifier à partir de sa tour d'ivoire. Il doit entrer en contact avec
ceux qui vivent dans l'espace que constitue son objet de travail. Si le processus de design
urbain est politique et non technocratique, le professionnel doit alors, au nom des exclus,
plaider et revendiquer auprès des acteurs politiques l'inclusion des intérêts et des valeurs de
chaque groupe touché par le plan. Cette manière de penser la conduite de l'élaboration d'un
projet d'urbanisme sera identifiée comme une approche plaidante de
l'urbanisme (<< advocacy planning»).
Selon Davidoff (1965), les experts travaillant au sein des appareils gouvernementaux
doivent s'engager dans le processus politique de la planification urbaine et de l'aménagement
urbain. Ils doivent laisser tomber leurs tâches technocratiques pour prendre un ton plus
35. Lisa R. Peattie fut professeure au Département d'études urbaines et d'urbanisme de l'Institut de
technologie du Massachusetts. Dans les années 60, elle était membre du Groupe d'aide en
planification urbaine.
36. Paul Davidoff (1930 à 1984) fut professeur au Collège Queens, au Collège Hunter et à l'Université
de Pennsylvanie. Son implication sociale l'amena à fonder l'Institut de l'action suburbaine en
compagnie de sa femme. Cet institut militait en faveur d'une plus grande ouverture des espaces de
banlieue aux classes sociales défavorisées ou marginalisées. À titre d'urbaniste membre de
l'Institut des urbanistes des États-Unis, il siégea au conseil d'administration.
37. Paul DAVIDOFF (1965). « Advocacy and pluralism in planning ». Journal of the american institute of
planners, volume 31, numéro 4, pages 331 à 338.
48
partisan, car même s'ils assurent que leurs prédictions sont neutres et que leurs concepts ne
représentent aucun groupe social en particulier (AJtshuler 1965), il s'avère malgré tout que les
acteurs politiques qui jugent leurs recommandations le font avec des intérêts et des valeurs et
non avec des critères rationnels et objectifs. Par conséquent, il ne sert à rien de tenter de
plaider la bonne foi des propositions, car pour les citoyens, elles ne sont que des manigances
entre fonctionnaires et élus qui ont comme seul but de satisfaire leurs intérêts propres. Les
professionnels doivent joindre les différents groupes, les associations et les organismes de la
collectivité pour qu'ils les aident à concevoir des plans alternatifs. Du plan sectoriel au plan
directeur municipal, du programme d'aide financière au développement d'une politique
urbaine, tout doit être défini en fonction des attentes des différentes idéologies présentes dans
le milieu (Checkoway 1994, Davidoff 1965, Heskin 1991, Medoff 1994, Peattie 1968). Selon
Charles Hoch (1994), il s'agissait pour la profession d'urbaniste de se battre pour la justice
sociale (urbaine), de la même façon que les avocats et les médecins le font à travers leur
profession.
Ainsi, Davidoff crée l'Institut d'action suburbaine dans la région de Westchester (État
du Nouveau York). Cet organisme sans but lucratif fait de la recherche et milite pour que l'on
consulte les résidants et les riverains avant de décréter l'ouverture d'un chantier (Checkoway
1994, Davidoff et al. 1970). De la même façon, Peattie met sur pied un groupe d'aide en
planification urbaine dans la région de Boston pour accompagner et défendre les classes
sociales défavorisées relativement aux projets qui détruisent leur milieu de vie. Comme la
majorité des urbanistes technocratiques ne répondront pas à l'appel de Davidoff, ce sont les
groupes de citoyens qui deviennent les plaideurs contre l'appareil civil. Un nombre sans cesse
croissant d'organismes voués aux affaires urbaines verra donc le jour à partir de la fin des
années soixante. Aux États-Unis, nous verrons apparaître les «comités
aviseurs (consultatifs)>> (<< Citizen Advisory Committees ») qui sont des groupes composés de
citoyens que les autorités consultent sur un projet. Les « comités de voisinage ou de quartier»
(<< Neighborhood Councils») sont des « chiens de garde» bien organisés et préparés à
affronter les décideurs publics (Bartholomew 1999). Les «organismes d'action
communautaire» (<< Community Action Agencies ») comme le Groupe d'aide en planification
urbaine de Boston, sous les auspices de Peattie et l'Institut de l'action suburbaine de
Westchester, lesquels sont issus des universités, des groupes religieux ou des groupes civils
déjà existants et qui désirent mettre leurs expertises et leurs ressources au service des moins
bien organisées et préparés (Amstein 1969).
Pour sortir de l'approche rationnelle et tendre vers une pratique juste et équitable
servant tous les intérêts d'une communauté urbaine, Davidoff croit qu'il est nécessaire
d'ajouter à la Phase de la prise de position, non pas les réactions des citoyens, mais leurs
propositions. Pour cela, il faut les consulter (voir Tableau 6).
50
• • • • '-""J'-.J~ ~ _ .... ___ --...----- .......... _ ~ • "-_ ~ .... __ ~~ _______ ----........-~_ _ __ ~ - - . _ _ ....... " - - ' - -_ _ _ _ _ ~~~_
Phases Tâches
Diagnostic Enquête documentaire, analyse et interprétation des données afin de dresser un portrait
et d'identifier les interventions.
Révision du Fabrication du plan d'aménagement en tenant compte des propositions des citoyens.
projet suite
aux nouvelles
prises de
positions
Au CANADA
Ar QUÉBEC
Jean-Claude La Haye, que l'on connaît maintenant comme un des premiers urbanistes
technocratiques du Québec, se retrouve en 1968 à la barre d'une commission provinciale : la
38. lan Maclennan est originaire de Régina. Il obtient son diplôme d'architecte ~n 1950 à l'Université de
Toronto. Par la suite, il poursuivra ses études à l'Université Columbia, aux Etats-Unis. De 1955 à
1963, il sera chef architecte et urbaniste à la SCHL et en 1964, il en prend la direction.
39. Professeur d'architecture travaillant pour le compte de la SCHL.
51
- - - ...... - - - - - - - - ...... ----- - - ......... _ ..... _ .... "'-"-""--" •• _ . _ _ 'L'U 'L .... --' _ _ ..... _ •• _--...- _ _ _ - ' _ _ -4" __ ..... ____ ..<r__ _ _'-'-"'- _. ~ ._ ~ .-.....-0._--..
Phases Tâches
Diagnostic Enquête documentaire, analyse et interprétation des données afin de dresser un portrait
et d'identifier les interventions.
Révision du Fabrication du plan d'aménagement en tenant compte de ce que les citoyens ont
projet à la exprimé.
suite de
nouvelles
prises de
positions
40. Lettre du 28 août 1963 de la Ligne des Propriétaires de Duberger au conseil municipal de Duberger
pour demander l'arrêt des séances du conseil à huit clos. Archives de la Ville de Québec; fonds
Ville de Duberger; cote NB450-147. Lettre du 20 novembre 1964 de la Ligne des Propriétaires de
Duberger au conseil municipal de Duberger afin de soumettre des noms pour former des comités de
travail. Archives de la Ville de Québec; fonds Ville de Duberger; cote NB450-147. Compte rendu
d'une rencontre le 27 juin 1968 entre le maire de la Ville de Duberger et le président de la Ligne des
Propriétaires de Duberger. Archives de la Ville de Québec; fonds Ville de Duberger; cote NB450-
147.
53
Au milieu des années 60, pour la première fois, le pouvoir d'influence de La Haye est
mis à l'épreuve. Son plan de zonage est attaqué. Le plan de zonage de Petite-Rivière41 donne
une grande place aux habitations uni-familiales dans le développement Parc Boudreau. TI
concentre les habitations « bi-familiales» et les habitations «collectives », dont personne n'a
encore une idée de leur forme, le long des grandes avenues et près des parcs. Un promoteur
du secteur propose à la municipalité de déroger du plan pour lui permettre de construire des
maisons bi-familiales dans la section nord-est du site, laquelle est zonée R-B (uni-familiale).
Par cette intervention, les bungalows perdraient leur exclusivité dans le paysage de la banlieue
pour apprendre à cohabiter désormais avec de petits ensembles résidentiels. Cette proposition
donne lieu à l'émergence de différents points de vue sur la densité résidentielle qui doit
dominer au Parc Boudreau. Le nouveau plan du promoteur propose l'arrivée de résidants
moins fortunés, capables de s'acheter une maison bi-familiale (voir Figure 15) plutôt qu'une
maison uni-familiale (voir Figure 16). Pendant que le promoteur et l'administration
municipale essaient de s'entendre, des résidants du voisinage manifestent leur opposition à ce
« contre-plan ». Les résidants qui vivent à proximité craignent de voir leurs demeures perdre
de la valeur et ils désirent aussi que « les maisons genre bungalow et duplex ne soient pas
mélangées pour des raisons d'apparence et autres raisons ... »42. Après maints échanges de
lettres et d'interventions lors du conseil municipal, trois ans plus tard, il est décidé que la rue
Darveau ne sera pas prolongée jusqu'à la rue Robitaille, tel que le voulait le plan directeur
d'aménagement de La Haye. On y trouve aujourd'hui deux parcs, tandis que 62 maisons bi-
familiales auront été construites sur cette section du secteur, et ce, malgré les oppositions de
modification du plan de zonage (voir Figure 17).
54
FIGURE t7 PARC BOUDREAU EN t 963 ET PUIS EN t 968. À LA DEMANDE D'UN PROMOTEUR, MODIFICATION APPORTÉE AU PLAN DIRECTEUR
D'AMÉNAGEMENT ET AU PLAN DE ZONAGE (VOIR FIGURE 8) POUR CONSTRUIRE DES MAISONS BI-FAMILIALES À LA PLACE DE MAISONS
UN I-FAM 1LlALES.
56
PLAIDANTE
Ce fossé est en fait une indifférence quelque peu méprisante envers les deux autres
types de groupes de savoirs qui devraient entrer de plein droit dans la pratique de
l'urbanisme: les savoirs esthétiques et les savoirs éthiques. Le premier groupe comprend ce
qui touche le sens du beau et du laid (attachement à des éléments patrimoniaux, appréciation
des paysages, sélection parmi des composantes naturelles et anthropiques), alors que le
deuxième groupe renvoie au sens du bien et du mal (valeurs personnelles et collectives, us et
coutumes, sentiments reliés à des événements du passé). Au cours des années 60 et 70, les
citoyens43 s'organisent pour mieux dénoncer les projets dessinés par les experts et
revendiquent une plus grande écoute de leurs connaissances esthétiques et éthiques. Quant
aux urbanistes, ils devront transformer leur pratique afin de mieux défendre leur science et de
mieux plaider en sa faveur. Ils deviendront des urbanistes plaidants.
Pour Paul Davidoff, il s' agit pour les praticiens de prendre conscience d'un nouveau
concept à introduire dans la pratique et qu'il nommera le pluralisme. Ce concept introduit
l'idée que pour un projet d'urbanisme plusieurs connaissances et aspirations sont présentes
dans son milieu d'accueil, et par conséquent, il existe un affrontement des idées et des visions
(voir Figure 18). Nous pouvons parler alors d'un urbanisme d'affrontement.
43. Le terme « citoyen}) dans ce mémoire est employé au sens large, c'est-à-dire qu'il inclut les
résidants, les travailleurs et les utilisateurs de la ville.
57
Savoirs Savoirs
instrumentaux esthétiques
Le Possible et Le Beau et le
l'Impossible Laid
Savoirs Savoirs
théoriques éthiques
Le Bien et le Mal
Dans les prochaines pages, nous aborderons des exemples de savoirs esthétiques et de
savoirs éthiques.
L'image mentale44 qu'un résidant possède de son environnement bâti constitue une des
connaissances esthétiques. À force d'arpenter quotidiennement les rues d'un quartier, que ce
soit un résidant, un commerçant local ou un agent du milieu, tous ces non-experts de
l'urbanisme parviennent à se construire « une image emblématique» (Belgue 2000) de leur
territoire, de leur quartier, autrement dit, une idée générale du degré de beauté de celui-ci.
Outre les allées et venues de tous les jours, les récits des anciens, les images publicitaires, les
séries de photographies contemporaines et anciennes aperçues dans les lieux communautaires
du quartier constituent également des « données» qui enrichissent l'image mentale du non-
expert. Les urbanistes aussi développent une image mentale de leur territoire d'intervention,
mais elle prendra beaucoup plus de temps à atteindre un niveau de précision que celle des
utilisateurs quotidiens d'un quartier, étant donné que l'urbaniste a plus d'un quartier à
arpenter. De plus, comme un professionnel peut changer régulièrement de lieu de travail, cette
image risque d'être en perpétuelle reconstruction.
44. Ne pas confondre avec la carte mentale, laquelle est plutôt la représentation cognitive de
l'intelligibilité, de la lisibilité et de la perméabilité.
45. « The effet [de la banlieue] was monotonous because there was no design relationship between the
houses », Programme d'études urbaines de l'Université York, 1977, page 10.
- - - - - - - - -- -- - - -- - - -- -- - - -- -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - -
59
quartier »46, comme ils le décrivent (Avellan 2001); même si dans l'esprit du concepteur (et
dans ses dessins) il y avait deux centres de quartier: un au nord avec l'intersection des rues
Jean et Robitaille et l'autre, au sud avec l'intersection des boulevards Central et Père-Lelièvre.
Enfin, l'idée du confort s'apprécie par la sensation d'une accessibilité aisée aux
équipements, aux services de tous les jours et aux domiciles des personnes qui sont proches
de soi. Le vocabulaire pour étayer la connaissance qu'on a de la perméabilité d'un «réseau
viaire »passe par l'énumération des possibilités de directions pour se rendre d'un point A à
un point B, par l'identification de raccourcis et par la description des chemins qui sont utilisés
par les différents groupes sociaux qui composent la collectivité.
Les connaissances qui sont liées à l'idée d'harmonie comprennent les notions de
symétrie et de nuisance. Elles permettent aux experts et aux non-experts de discuter de la
46. Ce « bas du quartier» correspond aux environs des rues Darveau et Labrecque, le long du
boulevard Père-Lelièvre.
61
Le groupe des connaissances éthiques concerne les valeurs qui sont présentes dans une
collecti vité urbaine à l'égard de la vie commune entre voisins et concitoyens. Dans une
collectivité, entrent régulièrement en jeu, par exemple, les valeurs d'équité et de tranquillité.
Elles permettent aux acteurs d'un quartier de juger certains comportements individuels et
certaines décisions politiques: acceptables (bonnes) ou inacceptables (mauvaises) pour
respecter ces valeurs civiles.
47. Lettre du 2 juillet 1965 qui accompagne une pétition signée le 9 juin 1965 par 109 résidants du Parc
Boudreau remise au maire et aux échevins de la Ville de Duberger au sujet de la construction de 50
duplex dans le nord-est de la ville. Archives de la Ville de Québec; fonds de la Ville de Duberger;
cote NB450-147.
62
mais celles-ci finissent par y voir une injustice à leur égard lorsqu'elles constatent l'aspect des
propriétés et les conditions de vie de leurs voisins de la classe moyenne, en plus de subir les
problèmes de déplacement que leur occasionne une nouvelle localisation loin de leur travail au
centre-ville (Davidoff 1970).
Dans une étude sur la représentation de la banlieue, Thierry Ramadier (2002) démontre
que les résidants 48 de Duberger apportent une grande importance à la tranquillité, l'autre
notion qui touche l'éthique. En effet, l'attribut « tranquillité» a été le terme le plus souvent
énoncé pour décrire la banlieue. La tranquillité du quartier constitue donc une valeur très
importante pour la majorité des résidants et ils la défendent ardemment. Cette valeur a toujours
été importante pour les résidants de Duberger, comme le témoigne une controverse qui a
touché l'édification d'un nouveau développement résidentiel au début des années 70. Les
Habitations Neuvialle sont un ensemble résidentiel de 110 logements en rangées qui a été
implanté en 1971 entre le boulevard Neuvialle et le Parc Boudreau. Les savoirs théoriques et
instrumentaux de l'urbaniste de l'époque l'ont amené à concevoir un projet plus dense pour
des citoyens moins fortunés. Ce projet était potentiellement dérangeant selon plusieurs, à
cause de sa densité résidentielle et du groupe social auquel il était destiné. Raymond Blouin,
ex-maire de Petite-Rivière, mentionne que cet ensemble «était mal vu» (Avellan 2(01), car il
impliquait une possible augmentation de l'achalandage de la circulation et que la clientèle
visée n'avait pas les mêmes « habitudes de vie » que les résidants du Parc Boudreau.
Malgré les demandes des non-experts, les savoirs esthétiques et éthiques de ces derniers
ne seront pas utilisés tout au long de la démarche. Ils sont introduits uniquement lors d'une
nouvelle phase que l'urbaniste plaidant ajoute à la suite de la Phase de la conception: la Phase
de la visibilité et de la consultation (voir Figure 20). Nous nommerons ce nouveau processus
une démarche de design urbain consultatif. Il s'agit, comme le mentionne Davidoff (voir
Tableau 8), de promulguer la proposition du professionnel afin que le citoyen puisse la
commenter. La commission provinciale l'exprime plus clairement: il est nécessaire de
consulter les citoyens à la fin de l'élaboration, avant de passer à l'exécution des plans de
chantier.
48. Ramadier a réalisé 63 entrevues auprès de résidants qui se sont établis au début de l'édification du
quartier et auprès de résidants arrivés au cours des dernières années.
63
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, 1
Phases Tâches
Diagnostic Enquête documentaire, analyse et interprétation des données afin de dresser un portrait
et d'identifier les interventions (Davidoff).
Enquête documentaire, analyse et interprétation des données afin de dresser un portrait
et d'identifier les interventions (Commission provinciale d'urbanisme du Québec).
Révision du Fabrication du plan d'aménagement en tenant compte des propositions des citoyens
projet à la (Davidoff) .
suite de Fabrication du plan d'aménagement en tenant compte de ce que les citoyens ont exprimé
nouvelles (Commission provinciale d'urbanisme du Québec) .
prises de
position
Cette nouvelle phase engendre la création d'une autre: la révision du projet à la suite
des nouvelles prises de position(voir Figure 20). En effet, si l'administration publique a
permis que le projet soit soumis à une consultation avant qu'il soit réalisé, elle accepte par le
fait même que des éléments soient remis en question et qu'ils soient modifiés sur les bases
des commentaires exprimés lors de l'assemblée publique de consultation. Le respect des
demandes de modifications du projet et les façons de les faire sont aussi nombreuses qu'il
existe d'administrations publiques municipales. C'est seulement à la phase suivante de la
démarche, la mise en œuvre, que l'on pourra apprécier quels sui vis l'urbaniste plaidant et son
administration donneront aux commentaires de l'assemblée publique de consultation.
64
Légende
}
Urbaniste Conseil municipal Non-experts Avancement Retour en arrière momantané
plaidant
Pendant deux décennies, le monde de l'urbanisme développe des moyens et des outils
de consultation afin de favoriser une grande participation des citoyens aux processus
d'élaboration des projets d'urbanisme. Cependant, l'assistance très variable aux instances et
la persistance des affrontements au sein d'exercices que l'on désirait sereins et constructifs
finissent par démontrer que le mode de partage des savoirs, nécessaires à la confection d'un
projet, était inefficace. C'est pourquoi des auteurs avancent, au cours des années 90, un
paradigme au sein de la science de l'urbanisme: l'urbanisme est une science qui construit son
savoir à partir d'un processus intersubjectif de communication.
Les auteurs qui ont avancé ce paradigme ont puisé leurs préceptes dans une théorie
sociale développée dans les années 80 par un philosophe allemand: Jurgen Habermas. Ainsi,
les auteurs que je présente ont en fait adopté les préceptes de la Théorie de l'agir
communicationnel d'Habermas pour développer une nouvelle approche théorique de
l'urbanisme. Avant d'aborder les auteurs importants, je présente sommairement la théorie de
l'agir communicationnel.
L'évolution des sciences a conduit les sociétés occidentales à déterminer des conditions
universalistes pour exercer la rationalité cognitive. Si bien qu'il n'existe, aux yeux des
chercheurs, qu'un modèle acceptable pour produire des connaissances « rationnelles» utiles à
la société. « Or, ce qui vaut pour une formation de rationalité cognitive aussi complexe que la
66
science contemporaine concerne aussi bien d'autres figures de l'esprit objectif, c'est-à-dire
d'autres incarnations de la rationalité, qu'il s'agisse de rationalité cognitive instrumentale, ou
morale-pratique ou peut-être même esthétique-pratique », mentionne Habermas (1981). Le
modèle universaliste de production des connaissances est celui de l'expérience scientifique qui
a été adopté par les nombreuses nouvelles professions qui sont nées au cours du siècle qui
vient de se terminer (Hoch 1994). Si bien qu'on prétend à présent être en mesure d'expliquer
les moindres faits et gestes de la nature et des sociétés par la rationalité cognitive. Par
conséquent, il s'est opéré une évacuation des systèmes de signification que possèdent les llOll-
experts. Systèmes qu'ils ont construits à travers le travail d'interprétation du monde (nature et
sociétés) que les générations précédentes leur ont transmis. Cette évacuation fait en sorte qu ' il
est très difficile de faire reconnaître comme valable des connaissances issues d' un individu
« qui n' a pas été formé dans la discipline ». Inévitablement, lorsque la rationalité cognitive
scientifique sort du « laboratoire» d'une discipline pour entrer en contact avec une autre
discipline, elle se bute au doute et au scepticisme des non-initiés à cause d'une communication
langagière inégale (Stengers 1993). Il s'ensuit une dénonciation de la véracité des
propositions venant de la discipline qu'on n'arrive pas à saisir, et c'est dans le but de pallier
cette défectuosité du processus de fabrication des connaissances que Habermas propose de
faire appel à « d'autres incarnations de la rationalité », de fabriquer les connaissances en
utilisant simultanément quatre savoirs que possède l'esprit: le savoir théorique, le savoir
instrumental, le savoir esthétique et le savoir éthique. En utilisant les quatre savoirs à la fois,
les propositions deviennent plus accessibles et donc plus critiquables.
Tout comme dans les sections 1.2.1 et 1.3.1, nous abordons les auteurs qui ont placé les
premiers jalons du schème théorique de l'approche communicationnelle. Mon recensement
des auteurs n'a pas été fructueux à l'égard des auteurs canadiens et québécois, c'est pourquoi
nous n'en trouvons pas dans cette section. Néanmoins, je signale le travail de Megan Hopkins
(2002) de Winnipeg, Manitoba, qui a réalisé un mémoire sur les pratiques de l'urbanisme et
dans lequel elle mentionne quelques éléments de l'approche communicationnelle.
En 1994, John Forester49 mentionne que les démarches de design urbain consultatifs
ont contribué à inclure plus de débats et plus de négociations dans la pratique de l'urbanisme.
Dans les années 70 et 80, la confection d'un projet d'urbanisme est devenue un processus de
négociations où les experts font face à des groupes de citoyens qui sont parfois accompagnés
de confrères. Comme ce contexte pousse les urbanistes à transformer leur pratique de manière
à développer des stratégies efficaces de négociations pour être en mesure de prendre part
convenablement aux affrontements, cet auteur propose d'étudier les affrontements pour
comprendre les causes qui les créent. L'urbaniste ne devrait pas vivre uniquement des
situations de conflit, il devrait aussi vivre des expériences de collaboration, opine Forester.
Pour cela, il doit remettre en question son travail pour trouver le moyen de transformer les
affrontements en collaboration. Forester prétend qu'il faut considérer la pratique de
l'urbanisme comme un enchaînement de délibérations incessantes à travers lesquelles il est
possible de collaborer à décider ensemble quelles actions nous voulons prendre. Cependant,
dans une première réflexion sur le sujet en 1989, dans «Planning in the Face of Power »,
Forester n'insistait pas sur l'importance des délibérations pour collaborer, mais sur
l'importance des conversations (<< talk ») que le professionnel entretient avec de multiples
49. En 1994, John Forester est professeur au Département de planification urbaine et régionale de
l'Université Corne", aux États-Unis.
68
acteurs dans l'accomplissement de ses tâches de tous les jours. À cette époque, il s'intéressait
au rôle « d'administrateur des informations» que revit le professionnel de l'urbanisme: est-il
possible de considérer toutes les «actions communicationnelles» (présentation orale,
discussion avec un citoyen, réunions) du professionnel comme de la pratique au même titre
que les « actions techniques » (dessiner un plan, scruter une photographie aérienne)?, se
demande alors Forester. Dans ce livre, il tente d'introduire une nouvelle approche théorique
de l'urbanisme qui serait basée sur ce que fait l'urbaniste plutôt que sur ce qu'il produit. Je
crois que dès 1989, Forester a identifié les bases de l'approche communicationnelle en
s'intéressant au travail communicationnel qu'on retrouve en urbanisme. Avec les années, il
développe sa pensée en passant des conversations que demande le travail de l'urbaniste, aux
enchaînements de délibérations qu'entretiennent en général les acteurs d'un projet
d'urbanisme.
Dans un article qu'elle publie en 1992, «Planning through debate. The communicative
turn in planning theory », Patsy Healey 50 qualifie l'approche communicationnelle de Forester
d'approche qui concerne l'analyse des démarches d'élaboration en urbanisme. Cette analyse
se réalise à travers les délibérations que nous effectuons pour décider collectivement des
solutions à apporter aux problématiques urbaines qui nous touchent. En mettant l'importance
sur la dimension communicationnelle en urbanisme, Healey prétend que Forester déplore que
les approches rationnelle et plaidante ne réservent pas une grande place aux savoirs (surtout
esthétiques et éthiques) des citoyens. À cet effet, Healey donne comme exemple la
construction du réseau autoroutier moderne conçu à l'aide d'études démographiques,
financières et technologiques 51 , mais implanté de manière insoucieuse à l'égard de
l'organisation sociale et des goûts du milieu receveur (Healey 1992: p. 146). Le courant qui
remet en question les approches rationnelle et plaidante et dont fait partie Forester porte sur la
façon dont celles-ci mènent l'activité de raisonnement. Ce courant remet en question la
manière individualiste de mener le raisonnement en urbanisme et propose de le réaliser de
manière collective à travers des délibérations.
Des années plus tard, Patsy Healey trace l'évolution de l'approche rationnelle dans son
ouvrage « Collaborative Planning» (1997). Healey explique comment nous avons évolué
vers une élaboration de l'espace urbain qui utilise uniquement des arguments produits par une
50. En 1997, Patsy Healey est professeure au Département de planification urbaine et rurale de
l'Université de Newcastle upon Tyne, au Royaume-Uni.
- -- - - - - - - - -
69
Pour Judith Innes 52 , l'approche rationnelle est incomplète, car elle ne fournit pas à
l'urbaniste technocratique toutes les connaissances dont il a besoin pour produire un plan qui
répond à l'intérêt public (Innes 1996). Pour compléter ses connaissances, l'urbaniste doit
s'exercer à trouver des connaissances outre celles démontrées par la science (Innes 1995).
Innes développe cette idée dans un article: « Planning through Consensus Building. A New
View of the Comprehensive Planning Ideal» (1996) dans lequel elle explique comment
l'approche de T.J. Kent et d'Alan Altshuler avait réussi à produire des aménagements urbains
physiquement innovateurs, mais socialement inconciliables. Selon les concepts de design
urbain de l'époque, le plan d'aménagement d'ensemble répondait à l'intérêt public grâce à
51. Dans le sens de comment faire appel à des techniques de construction plus complexes et plus
sophistiquées.
52. En 1996, Judith E. Innes est professeure à l'Institut de développement urbain et régional de
l'Université de Californie à Berkeley, aux États-Unis.
70
l'énoncé d'orientations et de critères dont l'impartialité était garantie par le travail d 'analyse
du spécialiste. Cependant, quand ce dernier exposait son plan aux élus municipaux pour
approbation, il faisait face à un 'groupe qui possédait d'autres orientations et d'autres critères
pour définir l'intérêt de la communauté. Alors, lequel des deux groupes d'orientations et de
critères est le plus valable?
Jusqu'à présent, nous pouvons constater que ces quatre auteurs principaux proposent
de renouveler les bases théoriques de l'urbanisme en mettant l'accent sur la manière dont
l'urbaniste réalise son travail. Alors que Roch, Forester et Realey construisent de nouveaux
préceptes, Innes avance les premiers moyens et outils pour «pratiquer l'approche
communicationnelle ».
Selon Innes, pour pouvoir parler de moyens et d'outils, nous devons en premier lieu
nous attarder sur ce qu'est l'information en urbanisme. L'information en urbanisme est le
contenu des rapports que l'urbaniste produit pour le conseil municipal. Ce sont aussi les
données quantitatives qu'il donne dans ses réponses aux citoyens et aux médias et les avis
71
techniques qu'il fournit à ses collègues. Dans le contexte de l'approche cornmuni cati onnelle,
ces informations ne sont qu'un segment de l'ensemble de l'information qui existe en
urbanisme. Elles sont le segment « classique» de l'information. En grande partie, elles
servent à tirer un portrait de l'état physique ou socioéconomique d'un site et non à expliquer
comment cet état s'est fabriqué et continuera à se fabriquer. Pour comprendre toutes les
forces qui donnent forme à un milieu urbain, il faut faire appel à de nouvelles sources
d'information. Elles se trouvent dans les représentations artistiques, populaires et folkloriques
de ce milieu, dans les « staries» (histoires) que chacun relate de l'endroit. Si nous convenons
de l'existence de cet autre segment d'information, il est alors possible de donner à l'urbaniste
le rôle de «facilitatar » (Innes 1998 : p. 59), soit un professionnel capable de rassembler ces
deux segments à l'intérieur de rencontres interactives de négociations.
53. En 1993, Charles Hoch est professeur à l'École de politiques urbaines et de planification urbaine de
"Université de l'Illinois, aux États-Unis.
72
et complexes à la fois. Les acteurs invités doivent trouver dans les propositions des autres des
éléments qui peuvent être conjugués à leurs propres propositions. Ensemble, les propositions
doi vent former un énoncé qui a du sens pour tous. Quant à la confiance que Fainstein exprime
à l'égard des projets conçus d'une façon individuelle ou avec un sentiment «paternaliste »,
qui alors est légitime d'évaluer s'ils se sont avérés des bonnes décisions? L'expert lui-même
ou la collectivité?
Le tour des auteurs étatsuniens et d'ailleurs nous apprend que le terme « communicative
planning» est associé à la construction d'un schème théorique sur les bases de la rationalité
communicationnelle d'Habermas (Fainstein 2000, Kumar et Paddison 2000), alors que le
terme « collaborative planning» est destiné à l'usage de méthodes et d'outils qui permettent
l'élaboration d'un projet d'urbanisme à travers un enchaînement de délibérations (Healey
1999, Innes 1999a, Innes 1999b, Fainstein 2(00).
CO~fJ\lIUNICATIONNELIJE
Savoirs Savoirs
instrumentaux esthétiques
Le Possible et
L'Impossible
Savoirs
théoriques
Le Vrai et Le Bien et
LeFaux Le Mal
comme ressource du projet» (Soderstrom 2000a). Il doit mettre en relation simultanée les
quatre savoirs nécessaires à sa discipline (voir Figure 21).
Dans les prochaines pages, nous aborderons la nouvelle relation entre les quatre types
de savoirs.
Tous les auteurs que nous avons passés en revue s'entendent pour dire que
l'élaboration d'un projet d'urbanisme ne doit pas passer uniquement par un raisonnement
instrumental, ni uniquement par l'affrontement des connaissances scientifiques et non
scientifiques. Ils pensent que grâce à une nouvelle considération du concept de participation
en urbanisme, il est possible de mettre en relation les quatre types de savoir que j'ai décrits
depuis la Section 1.2.
74
Précisons au sujet de la détention des savoirs par les acteurs54 du site qu'il est convenu
qu'ils possèdent tous une quantité variable de chaque type de savoirs. Certes, l'urbaniste
détient les connaissances théoriques et instrumentales nécessaires au projet, mais dans une
certaine mesure, il en possède aussi du type esthétique et éthique, d'autant pl us s'il est un
résidant du site (Cogato-Lanza 2001a). De même, le politicien possède des connaissances
éthiques, mais il en possède aussi des théoriques, étant donné qu'il a assisté à multiples
présentations de l'urbaniste. Le résidant possède des goûts en matière d'architecture, mais il
peut aussi posséder quelques rudiments en instruments urbanistiques (statistiques,
photographie aérienne). Tout compte fait, il est possible d'associer, comme nous l'avons fait,
chaque acteur à un ou deux types de savoirs plus particulièrement, mais il n'est pas possible
de prétendre qu'ils ne possèdent aucune notion au sujet des autres savoirs.
À présent que les principes théoriques ont été étalés et démontrés, il importe donc de
travailler à activer l'approche communicationnelle. Pour ce faire, je propose un processus que
nous nommerons une démarche 55 de design urbain collaboratif6. Je remémore au lecteur
que l'objet central de cette recherche consiste à proposer une nouvelle méthode pour pratiquer
l'urbanisme. Une méthode de travail qui répond aux principes de l'approche qui nous
intéresse.
Il a été difficile de trouver dans la littérature des modèles de processus de design urbain
s'inscrivant dans le respect total de l'approche communicationnelle. Les auteurs que j'ai
étudiés font état de principes théoriques, mais ne fournissent pas la structure d'un processus
complet et opérationnel. Seuls deux avancent une structure (diagramme, organigramme) qui
est très proche de l'approche communicationnelle.
54. Le résidant, l'élu et l'agent du milieu (commerçants, promoteur immobilier, groupe communautaire,
travailleur habitant à l'extérieur, institution scolaire, etc.).
55. Le terme « démarche» est préféré au terme « processus », car ce dernier est communément
associé à une manière formelle de faire, à un cheminement strictement dicté par des lois
conventionnées ou des lois naturelles. Alors qu'avec le terme « démarche », je désire faire
référence à une série de tâches qui peuvent être ajustées à fur et à mesure que le travail avance.
56. Le terme « collaboratif » n'est pas un terme français. Cependant il est retenu pour décrire les idées
d'interaction, d'itération et d'entraide qu'on retrouve dans l'approche communicationnelle. Je suis
conscient d'utiliser un anglicisme.
75
Une des structures analysées est celle de Gilles Novarina (2000) : le Modèle négocié.
Pour Novarina, l'approche rationnelle répond à des besoins d'aménagement a priori, c'est-à-
dire que l'urbaniste fait une analyse formelle du site pour décider à quels besoins en
aménagement doit répondre le pronostic que lui seul édictera par une intervention urbaine.
Pour ce qui est de l'approche plaidante, Novarina croit que l'urbaniste travaille a posteriori. li
conçoit d'abord les interventions à effectuer et consulte une fois la forme de l'intervention
décidée. Cet auteur pense qu'il faut plutôt pratiquer l'urbanisme de manière simultanée, soit
en engageant des négociations avec les acteurs du site de sorte que les besoins
d'aménagement sont établis pendant le travail d'élaboration.
Dans le cadre de l'élaboration d'un projet de design urbain, le nouveau rôle de l'expert
selon le « Modèle négocié» de Novarina est de développer une « écoute sensible du
territoire» à l'aide de présentations vulgarisées aux résidants tout en restant ouvert aux
représentations que ceux-ci expriment au sujet de leur vie quotidienne (voir Figure 22). En
même temps, le professionnel doit produire pour les élus les réponses techniques auxquelles
ils s'attendent au sujet du projet. Le projet de design urbain est au centre de ces délibérations
tripartites, de sorte qu'aucun acteur n'occupe une position de commandement.
76
M odèle négocié.
sciences sociales et des sciences
administrati ves pour résoudre des
conflits, par exemple, la médiation
FIGURE 22 LE MODÈLE NÉGOCIÉ DE GILLES NOVARINA familiale et la médiation dans la
POUR PRATIQUER L ' URBANISME.
négociation d'une convention
collective entre travailleurs et
employeur (Innes et Booher 1999a). Plus récemment, au Québec, cette pensée a rejoint le
monde des études d'impacts en environnement (Cliche 2005). Ce mouvement fait la recherche
et la promotion de formes de négociation qui permettent la construction du consensus plutôt
que l'émergence de situations de lutte pour la vérité. Pour les adeptes étatsuniens de cette
méthode de travail, il s'agit d'une nouvelle manière de résoudre des problèmes en société
(<< problem solving method »), laquelle utilise une grande variété d'outils et de rencontres
pour aider un groupe d'individus à prendre des décisions. Dans « The Consensus Building
Handbook. A Comprehensive Guide to Reaehing Agreement» (1999), David A. Straus nous
illustre un « Graphie Road Map », soit la structure d'une démarche de planification urbaine,
qu ' on pourrait qualifier de « collaborative », laquelle fut tenue à Newark (États-Unis) et suit
les idées du « Consensus Building» (voir Figure 23).
77
La démarche comporte huit phases qui sont décrites en haut du diagramme. Elles sont
les différents moments de l'élaboration d'un projet. Par exemple « Vision », « N eeds » et
« Problem Definition & Analysis » peuvent être assimilés à ce que nous avons nommé
Diagnostic dans les deux autres diagrammes précédents (voir les sous-sections 1.2.2 et
1.3.2). Ici la phase « Education» des participants n'entre pas dans l'idée de l'approche
communicationnelle, compte tenu qu'ils sont tous égaux et libres de leurs paroles. Selon
l'auteur, les phases sont toutes facultatives. Elles peuvent être choisies en fonction du projet.
À la verticale, on retrouve les types de rencontres ou si l'on préfère le degré d'implication
accordé au participant. Deux types de rencontres sont surtout utilisées (voir en bas du
diagramme) : les séances d'approfondissement d'un thème (<< Task Forces ») et les séances
d'encouragement (<< Steering »). Des enquêtes ou des sondages ci blés (<< Outreach »)
peuvent être décidés lors des séances d'approfondissement d'un thème. Il y a aussi un comité
qui approuve le travail à la fin de chaque phase; «Approval Committees ». Il peut accepter
(<< Go ») ou refuser le travail (<< No Go »). Ceci semble donner à un tierce parti un pouvoir sur
le déroulement de la démarche, alors que pour l'approche communicationnelle tous les
participants doivent choisir collectivement.
Cette structure de diagramme confirme par contre le besoin de tenir des rencontres de
travail adaptées à chaque phase et au type de projet. Cependant, comme on constate sur la
Figure 23, chacun des trois groupes impliqués (<< Approval Committee, Steering Commitee,
Task Force») est disposé sur une ligne distincte du diagramme, car chacun intervient
séparément à différentes phases de la démarche. Par contre, selon les principes de l'approche
communicationnelle, les groupes doivent travailler ensemble, peut-être pas à toutes les phases
comme nous le verrons, mais du moins le plus régulièrement possible.
57. Ce terme peut être traduit par: « négociation du consensus )}, « processus de médiation »,
« construction d'ententes consensuelles ».
78
FIGURE 23 LE « GRAPHIe ROAD MAP » DE DAVID A. STRAUS D'UNE DÉMARCHE QUI RESPECTE LES
IDÉES DU « CONSENSUS BUILDING ».
CHAPITRE 2 L'APPROCHE COMMUNICATIONNELLE EN AC'fION : LA
DÉMARCHE DE DESIGLV URBAIN COLLABORA TIF DU GROUPE
INTERDISCIPLINAIRE DE RECHERCHE SUR LES BANLIEUES
C'est pourquoi le GIRBa a décidé, en juin 2002, d'expérimenter selon les principes de
l'approche communicationnelle, une démarche participative58 s'inscrivant dans un esprit de
décloisonnement des disciplines intervenant ou réfléchissant sur la banlieue. Cette démarche
visait la réalisation d'un « schéma de concept d'aménagement pour le territoire des banlieues
modernes de Québec ». L'expérience a duré 17 mois et elle a permis au groupe de recherche
de développer des méthodes, des outils et des techniques pour favoriser les délibérations
nécessaires à la production d'une rationalité communicationnelle propre au domaine de la
banlieue. En toute modestie, il est possible de dire qu'elle était alors la première et la plus
complète et franche application des préceptes de l'approche communicationnelle à
l'urbanisme dans la région de Québec. Le développement de ce savoir-faire vaudra au groupe
l'obtention d'un mandat de l'Université Laval afin de réaliser un plan de concept pour
l'aménagement d'un vaste terrain du campus. Cette nouvelle démarche de design urbain
collaboratif qui fut nommée PACTE Myrand59 s'est tenue entre l'automne 2005 et le
printemps 2006.
58. Terme utilisé par le GIRBa en 2002. À présent, j'emploie le terme démarche de design urbain
collaborafif.
59. À la bibliographie, on trouve la référence du rapport final de cette démarche.
80
Par contre, cette « première expérience» ne doit pas être considérée pour autant comme
« La recette» de l'approche communicationnelle. En effet, le modèle élaboré entre 2002 et
2003 fut grandement transposé dans la démarche de 2005 et 2006, mais plusieurs adaptations
furent apportées au plan des moyens visuels de communication et de l'appel des participants,
compte tenu de l'échelle territoriale plus petite, ainsi que sur le plan de la diffusion de la
démarche à cause du mandat plus précis qui fut reçu et des délais qui furent imposés.
Aussi, mentionnons que la démarche de design urbain collaboratif sur les banlieues
n'avait pas de mandant, ni d'échéance, mais elle bénéficiait d'une bourse de recherche. C'est
pourquoi elle a pu se dérouler dans une grande neutralité et compter sur des ressources qui,
pour des organisations municipales, pourraient constituer la bougie d'allumage manquante
pour partir une première démarche de design urbain collaboratif.
Dans les prochaines pages, je relate la démarche conduite par le GIRBa. Ce récit vise à
fournir au lecteur un modèle détaillé de ce que j'entends par démarche de design urbain
collaboratif, avant de proposer mon propre modèle au chapitre 3.
son existence, il regroupait treize villes autonomes (voir Figure 24). Certaines de ces villes
comme Sainte-Foy, Charlesbourg et Beauport sont des villes de banlieue qui se sont
développées à partir de bourgs qui gravitaient dans l'orbite de la ville centre: Québec. À la
suite de la réorganisation territoriale, Charlesbourg et Beauport conservent leurs limites
administratives, mais deviennent des arrondissements, nouveau concept territorial introduit par
la Loi. Quant à Sainte-Foy, la ville est divisée en deux. Une partie joindra le nouvel
81
L'article 248 de la Loi , tel que modifié le 20 décembre 2001 , ordonnait qu ' un plan
d ' urbanisme60 soit élaboré pour cette nouvelle ville de Québec. Dans la foulée de cette
obligation légale, urbanistes municipaux et élus alors en place s'affairaient à évaluer le travail à
accomplir et à établir les modalités de sa réalisation. Ainsi, pour leur part, les urbanistes
préconisaient l ' identification d'intervenants urbains afin de collecter le maximum de
connaissances à jour sur Québec, alors que l'élue du conseil municipal qui était responsable à
l'époque du dossier du plan d ' urbanisme, Odile Roy61 militait pour la mise en place d'un
60. Le terme « plan d'urbanisme}) sera abandonné au profit de « plan directeur d'aménagement et de
développement» (PDAD).
61. Odile Roy était conseillère municipale du district du Vieux-Limoilou et membre du comité exécutif de
la Ville.
82
Légende: Orange: Laurentien, bleu: Haute-Saint-Charles, jaune: Les Rivières, mauve: Sainte-Foy-Sillery, rose: Charlesbourg, beige: Limoilou ,
rouge: La Cité et vert: Beauport
84
Le 4 juin 2002, le GIRBa tient une rencontre d'équipe qui visait l'organisation d'une
véritable démarche de design urbain collaboratif afin de produire un schéma de concept
d'aménagement pour le territoire des banlieues modernes de Québec. Deux membres de
l'équipe, Sergio A vell an et Nicole Brais étaient responsables de faire le point sur les
processus en vogue et exemplaires pour l'élaboration d'un tel document de design urbain.
Les processus d'élaboration d'un plan d'urbanisme et le processus de révision d'un schéma
d'aménagement selon la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme ont été explorés, mais ils ont
tout de suite été écartés, étant donné qu'ils sont de la catégorie consultative. Des explorations
ont aussi été faites du côté du plan d'urbanisme de Toronto, mais le groupe s'est rapidement
rallié aux idées de participation citoyenne de la conseillère municipale du Vieux-Limoilou et
aux principes de l'approche communicationnelle qui avaient été proposés par un de ses
membres, Sergio A vellan.
Au terme de la rencontre d'équipe, les membres avaient jeté les bases de leur démarche
Au cours des mois suivants, elle aura traversé sept phases comme l'illustrent le Tableau 9 et la
Figure 26. Tout au long de cette section, il est conseillé au lecteur de se référer à l'Annexe 2
pour obtenir les détails et les illustrations de chacune des activités qui composent les sept
phases. L'annexe explique et illustre chacune des 44 activités (rencontres interactives et
collectes de données) qui forment la Démarche participative du GIRBa. Je les détaille
individuellement à l'aide de fiches et de manière chronologique en fonction des dates
auxquelles elles se sont tenues. Le travail d'analyse qui m'a permis de fabriquer chacune des
44 fiches fut réalisé à partir de notes personnelles prises à chaque activité, de photographies
prises sur place, d'une banque de clips vidéo totalisant 58 minutes tournées lors de certaines
activités et de la banque des comptes rendus de toutes les activités.
85
données interactives
Préparation • Produire un document de présentation du GIRBa • Réunion d'amarrage • Document présentant le
• Établir la liste des organisations à inviter à la • Rencontre d'échange sur la GIRBa
démarche planification du territoire • Diaporamas informatiques
Diagnostic à • Prendre contact avec les organisations et demander • Mini-colloques • Diaporamas informatiques
l'échelle de déléguer un participant à la démarche
agglomération • Charrettes • Cartes des arrondissements
• Produire des diaporamas informatiques pour
• Carte-synthèse des constats
présenter les premiers diagnostics
• Cartes de certains secteurs
• Construire un consensus général autour des
constats, enjeux, objectifs et critères qui furent
compilés par le GIRBa et présentés aux
participants
Diagnostic à • Prendre contact avec les organisations et demander • Réunion de travail • Études statistiques
l'échelle de déléguer un participant à la démarche
arrondissement • Mini-colloque • Un livre sur la banlieue
• Questionner les intervenants au sujet des • Carte de l'arrondissement
problématiques, phénomènes et projets qui
touchent l'arrondissement
• Construire un consensus général, arrondissement
par arrondissement, sur les constats et les enjeux
qui ont été identifiés par une équipe inter-
organisations
Définir objectifs et • Reprendre le travail réalisé à l'échelle • Mini-charrette • Rapport contenant les
critères à l'échelle agglomération et reclasser les constats et les objectifs et critères
arrondissement enjeux pour améliorer la compréhension
• Tableaux et graphiques
• Valider la classification des objectifs et des critères statistiques
qui ont été colligés par le GIRBa • Grandes tablettes à écrire
• Carte-synthèse des objectifs
et critères de l'agglomération
• Cartes du cadre bâti
• Cartes routières
• Plans de zonage
• Affiches des constats et des
enjeux des arrondissements
• Photographies
86
,~iagnostic à • Présenter des nouvelles données quantitatives et • « Focus groups» • Journal • Réunion d'organisation d'un • Rapport contenant les
1echelle secteur et qualitatives « focus group» objectifs et les critères
choix des objectifs , .. ., . • Entrevues • Envoi postal
et des critères • Presenter les objectifs et les cnteres mis en forme • Inventaire typologique • Mini-colloque • Carte-synthèse des objectifs
prioritaires par le GIRBa et des critères par
• Dessin de la carte mentale arrondissement
• Valider les objectifs et les critères
, • Questionnaire par Internet • Diaporamas informatiques
• Etablir une liste d'objectifs et de critères prioritaires
qui devront guider l'exercice de conception
Note : Dans les moyens de communication, le tour de table a été utilisé à toutes les rencontres, sauf à la charrette de la Conception.
87
...c
o
ca
D-
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U
~' 1
't\ 'A.
Q.
1. Les premières
organisations identifiées.
Légende
GIRBa
~
Acteurs de
l'échelle
agglomération
Acteurs de
l'échelle
arrondissement
Acteurs de
l'échelle
secteur
}
Avancement
v
Apport de
nouvelles données
PHASE 1 : PRÉPARATION
Comme le GIRBa fait partie d'une université, il était clair que la démarche expérimentale
qu ' il s' apprêtait à commencer constituait aussi un laboratoire scientifique avec lequel il
produirait de nouvelles données sur les banlieues, mais surtout et avant tout, des
connaissances et du savoir-faire sur l'urbanisme de collaboration. Après plusieurs entretiens
avec les hauts fonctionnaires et les conseillers municipaux de Québec, le groupe se questionne
sur le partenariat qu'il désire établir avec la Ville. Afin de conserver sa neutralité et de garantir
son rôle de groupe universitaire, auteur de connaissances utiles à l'ensemble de la société et
non seulement à un organisme municipal, le GIRBa décide de mener son projet
indépendamment de celui du plan d'urbanisme de la Ville de Québec. Néanmoins, cette
dernière est invitée à participer pleinement à la démarche au même titre que tous les autres
intervenants de la banlieue et les connaissances qui seraient produites pourraient être
employées par l'équipe municipale du plan d'urbanisme, sous réserve de la citation de la
source.
Ceci fut convenu lors d'une «Réunion d'amarrage» avec la Ville de Québec le 10 juin
2002 à laquelle étaient présents le haut fonctionnaire responsable du plan d'urbanisme, Denis
Jean6 2 et Odile Roy. Les autres organisations participantes furent aussi informées en cours de
route. À cette réunion, il fut aussi question de l'utilisation du schéma de concept
d'aménagement qui sera réalisé. En fait, dès cet instant, le GIRBa savait que la « phase de la
mise en œuvre du schéma» ne serait pas de son ressort, mais bien de celui de la Ville, des
organisations et des associations qui prendraient part à la démarche. C'est pourquoi cette
phase ne fut pas entièrement réalisée.
Les rencontres du 10 et 20 juin 2002 ont permis au GIRBa de constater que la vaste
étendue du territoire choisi ne permettrait pas de conduire la démarche à une seule échelle.
Trois échelles d'intervention territoriales furent donc identifiées avec l'aide des premiers
contacts, soient l'échelle agglomération (ou macro) qui concerne les actions municipales et
provinciales qui touchent toutes les banlieues modernes à la fois, comme le transport collectif
et les subventions au logement social. Il y a aussi l'échelle arrondissement (ou méso) qui
concerne plus précisément un ou plusieurs secteurs de banlieue moderne d ' un même
arrondissement et qui commande des actions uniquement sur un tel territoire, comme la
réglementation de zonage et la desserte scolaire. Enfin, l'échelle secteur (ou micro) fut
identifiée comme celle qui concerne un quartier ou un secteur en particulier, comme la
fermeture d'une église ou la désertion commerciale du petit noyau de quartier. La Figure 27
illustre cette division des échelles territoriales d'intervention.
90
63. Même si le GIRBa n'avait pas l'intention de travailler sur des secteurs situés hors de la nouvelle
ville, le terme « agglomération» fut retenu pour classifier certains acteurs au lieu du terme « ville ».
En effet, certains avaient été choisis parce qu'ils intervenaient surtout à Québec, mais leur
rayonnement ne les limitait pas aux frontières de la nouvelle grande ville, comme c'est le cas de la
Communauté métropolitaine de Québec et de la Commission de la capitale nationale.
L __ _ _
91
Quatre « mini-colloques» composent cette phase. Ce type de rencontre avait été pensé
le 10 juin avec les intervenants de la Ville. Voulant à la fois une formule qui aurait de la
visibilité (états généraux, sommet sur la banlieue) et qui rassemblerait plusieurs intervenants
intéressés par le même thème (congrès, colloque, forum), l'idée d'un «mini-colloque sur les
banlieues» fut retenue, car il semblait contenir ces deux intentions en plus de ramener (mini)
la participation au territoire de Québec.
Ainsi, il est possible d'affirmer qu'avec les nombreux articles de journaux publiés avant
juin 2002 (voir la liste à l'Annexe 3), la banlieue devint le « sujet de l'heure» pour une
certaine période.
93
Le calendrier des mini-colloques avait été convenu le 20 juin avec les premières
organisations qui allaient prendre part à la démarche. Ces rencontres interactives visaient la
réalisation d'un diagnostic plus complet et plus juste de la banlieue moderne, grâce à
l'échange et à l'analyse commune de données sur ce territoire métropolitain. À travers une
journée complète de présentations et de charrettes, professionnels, universitaires, élus
municipaux et activistes devaient débattre de la justesse des constats qui étaient avancés par les
partici pants.
Les mini-colloques étaient divisés en deux temps: le matin des présentations et l'après-
midi du travail en charrette sur les cartes d'un arrondissement. Les présentations étaient pour
la majorité réalisées avec l'aide d'un diaporama informatique pour faciliter les échanges, la
parole. Autant les membres du GIRBa que les acteurs exposaient leurs arguments avec ce
moyen de communication. Cependant, à quelques reprises, les présentations du matin se sont
avérées être uniquement un apport de nouvelles données versées à la démarche par des
spécialistes invités pour la journée seulement, comme lors du mini-colloque du 8 novembre
2002. Les charrettes de l'après-midi servaient à mieux saisir les constats débattus le matin. Au
départ, les participants ne faisaient que baliser le territoire en pointant sur la carte les zones
d'emploi, de pauvreté, les frontières infranchissables comme les rivières et les autoroutes, les
relations fonctionnelles, les nœuds et les centres, etc., mais peu à peu, les présentations et les
débats autour de la carte d'arrondissement permirent à des gens qui ne se connaissaient pas
ou peu, de s'approprier conceptuellement le territoire de la nouvelle ville dans son ensemble.
Les constats et les ententes étaient consignés dans un compte rendu de la journée et il en
sera ainsi pour toutes les activités de la démarche. Ce dernier était envoyé à chaque participant
pour validation. À deux reprises, en janvier et en octobre 2003, un recueil complet des tous les
comptes rendus et toutes les présentations fut confectionné et distribué aux participants dans
le but de s'assurer d'une distribution équitable de l'information à travers toutes les personnes
qui prenaient part à la démarche.
L'objectif était de réunir au même endroit ces quatre organisations, mais cela ne fut pas
toujours possible. C'est pourquoi des rencontres ciblées ont dû être tenues comme en fait foi
la liste.
Tout comme ce fut le cas pour l'échelle macro, au niveau méso les réunions ont permis
à des personnes ne se connaissant pas ou très peu, mais possédant des connaissances utiles
l'un à l'autre, d'entrer en relation intersubjective. Ces réunions ont produit un diagnostic plus
fin de chacun de ces arrondissements, sans pour autant être redevant au travail en cours à
l'échelle supérieure.
Le GIRBa complète cette phase par un mini-colloque qui rassemble les intervenants des
échelles macro et méso, au sein duquel ils ont construit un consensus général sur la situation
de la banlieue moderne de Québec. Cette rencontre prendra la tournure d'un « mini-colloque
des arrondissements» dans lequel les intervenants des arrondissements présentent leurs
diagnostics aux intervenants de l'échelle agglomération pour que ces derniers puissent réagir
et établir les relations qui s'imposent entre les territoires de l'agglomération.
28février 2003. Première mini-charrette sur les objectifs et les critères d'aménagement à
l'échelle de l'agglomération.
28 mars 2003. Mini-charrette sur les objectifs et les critères d'aménagement pour les
secteurs de banlieues vieillissantes des arrondissements de Beauport et de Charlesbourg.
2 mai 2003. Mini-charrette sur les objectifs et les critères d'aménagement pour les
secteurs de banlieues vieillissantes des arrondissements des Rivières et de Sainte-
Foy-Sillery.
Au cours des rencontres des phases 1 à 3, il était inévitable que certaines délibérations
portent sur les objectifs et les critères qui devaient guider le design du schéma de concept
d'aménagement. D'ailleurs, lors du mini-colloque du 6 décembre 2002, le GIRBa a présenté
un diaporama informatique qui faisait état des objectifs et des critères à ce jour.
La définition des objectifs et des critères de design est sans doute la plus difficile des
phases de la démarche design urbain collaboratif, ne serait-ce qu'à cause de la peine à
concevoir collectivement une notion aussi abstraite qu'un « objectif ». Pour pallier à cette
difficulté, le GIRBa avait opté pour un grand usage de matériel visuel. C'est pourquoi ces
rencontres furent plus fournies que les précédentes en ce genre de matériel, comme le montre
les illustrations de l'Annexe 2. Les moyens informatiques de communication (ordinateur et
écran) furent particulièrement exploités, mais cela n'a pas produit les résultats espérés.
96
Les résultats de ces études furent versés à la démarche lorsque les trois ensembles
d'intervenants furent réunis au sein d'une même rencontre interactive. Cette rencontre
interactive prit la forme d'un «mini-colloque des collectivités» et comme il fut question à
nouveau de constats et d'enjeux, nous pouvons dire qu'il s'agissait d'un exercice de
diagnostic (voir la Figure 26). Ce fut aussi à ce moment que tous ces acteurs de la banlieue
décidèrent collectivement des objectifs et des critères prioritaires qui guideront leur exercice de
design.
Enfin, le GIRBa organise l'activité de design proprement dite. Deux jours complets en
novembre 2003 sont consacrés à une grande charrette avec tous les intervenants. Il s'agissait
de dessiner le schéma du concept d'aménagement pour le territoire des banlieues modernes,
de concevoir un plan d'aménagement pour chacun des quatre arrondissements et de prendre
connaissance d'exercices de design urbain réalisés par des étudiants de l'École d'architecture
au sujet de noyaux de quartier de chacun des arrondissements. À l'Annexe 5, on retrouve un
97
65. Immeuble à logements ayant une cage d'escalier centrale unique pour desservir un maximum de
trois étages.
CHAPITRE 3 ACTIVER L'APPROCHE COMMUNICATIONNELLE
Au premier chapitre, j'ai passé en revue les approches théoriques de l'urbanisme, ce qui
m ' a permis de comprendre l'évolution de la pratique urbanistique et de cerner l'émergence
d'une nouvelle approche. Au deuxième chapitre, j ' ai relaté la conduite d ' une expérience
concrète de design urbain collaboratif qui a fait appel à cette nouvelle approche. À présent, je
propose une nouvelle structure et des outils qui, à la suite des analyses et des réflexions des
chapitres 1 et 2 , pourront constituer des premiers jalons pour activer l'approche
communicationnelle.
Dans les mois qui ont précédé l'expérience du GIRBa, j ' avais élaboré une structure
pour activer concrètement l'approche communicationnelle. Cette première structure fut
complétée en avril 2002 (voir le Tableau 10). Par la suite elle fut repensée et retravaillée en
fonction d'un vaste travail de va-et-vient entre la littérature scientifique, la démarche du GIRBa
et mon concours continu à des activités de participation concernant des projets d ' urbanisme.
D'ailleurs, je crois qu'il est important de mentionner que le fait d'avoir pris part à ces
nombreuses activités de participation (consultation et collaboration) constitue un point majeur
dans cette recherche, car même si je n'en fais pas état dans ce mémoire, elles ont sans
contredit contribué énormément à ma réflexion au sujet des éléments avancés dans ce chapitre.
Comme il est plutôt fragile de baser une recherche sur une seule expérience, en l'occurrence
celle du GIRBa, le lecteur est invité à garder en tête qu'il est hors de la portée d'un étudiant à
la maîtrise de mener plus d'une expérience, grandeur nature, comme celle qui est relatée au
chapitre 2. C'est pourquoi la complémentation de cette recherche par un ensemble de
participations à titre de non-expert ou d'urbaniste (plaidant ou médiateur) peut être considérée
comme une alternative à une « série d'expériences de laboratoire ». La liste des participations
non décrites dans le mémoire se trouve à l'Annexe 4.
La version finale de la démarche proposée et qui est l'objet de ce chapitre est présentée à
la Figure 30. Comme pour les deux autres approches, je continuerai à utiliser un diagramme
pour représenter la démarche, compte tenu qu'il est un « guide de procédure» qui illustre
graphiquement de manière claire et précise le cheminement que peut suivre un groupe de
personnes pour concevoir un projet. Quant aux outils qui entrent dans la composition de la
démarche, ils sont exposés au Tableau Il.
99
La structure d'avril 2002, présentée sous la forme d'un tableau, est composée de trois
phases (voir le Tableau 10). La première vise la visibilité du projet. Il s 'agit pour les
professionnels et les élus locaux d'annoncer à la collectivité l'intention de concevoir un projet
de design urbain collaboratif qui la concerne. Ceci doit provoquer l'attrait envers le projet et
inciter ceux qui en sont directement touchés à manifester leur intérêt à prendre part à la
démarche de conception. Des outils de diffusion du projet auprès de la collectivité doivent être
utilisés, tels que ceux listés à la troisième colonne.
À la phase 2, les personnes vraiment concernées par le projet sont invitées à former un
Comité de préparation de la démarche. Ce comité aura deux tâches: établir un diagnostic du
site et s'entendre sur les aspects logistiques de la démarche, comme le calendrier des
rencontres et le matériel qui sera nécessaire. Pour le diagnostic, des techniques de cueillette
des données sont proposées à la quatrième colonne. Les phases 1 et 2 peuvent être
interchangées, étant donné que les acteurs-clés peuvent être déjà connus avant le début de la
démarche et qu'il n'y a pas d'incident à faire connaître la démarche après sa préparation, tant
que la conception n'est pas commencée sans que la collectivité en soit au informée. Nous
verrons plus loin le concept « d'acteur-clé ».
La dernière phase est réservée au travail même de conception du projet, par tous les
acteurs-clés qui furent invités, les élus et les professionnels. Le travail se réalise à travers des
rencontres interactives qui sont proposées à la troisième colonne. Des moyens de
communication sont suggérés à la dernière colonne afin de faciliter les échanges
intersubjectifs.
100
Les acteurs- Les outils Les acteurs- Les nouveaux Les techniques de Les acteurs- Les Les moyens de
clés pour diffuser clés acteurs-clés à cueillette des clés rencontres communication
le projet inviter (choisir données interactives
précisément
parmi)
....... ......
L'expert- Télédiffusion PHASE 2 L'expert- Population locale Questionnaires PHASE 3 L'expert- Réunion de Parole
PHASE 1 orchestrateur et orchestrateur, (sondage, entrevue, orchestrateur, les travail sur le
les acteurs-clés le élus locaux groupe-cible, journal élus municipaux site
politiques et les acteurs- d'activités) et les acteurs-
(Les clés civils clés civils
professionnels et concernés concernés par le
les élus locaux) directement par projet
le projet
Radiodiffusion (Le Comité de Organismes Carte mentale (le Comité Réunion de Parole
préparation de gouvernementaux Marche exploratoire d'élaboration du travail hors site
la démarche) locaux projet urbain)
VISIBILITÉ Exposition PRÉPARATION Organismes DÉROULEMENT Charrette Parole, surfaces comme
DU ouverte DE LA communautaires Arts plastiques DE LA su pports d'expression,
PROJET DE DÉMARCHE locaux Arts CONCEPTION DU objets comme supports
DESIGN PROJET
cinématog raphiques d'expression
URBAIN
TABLEAU 10 STRUCTURE D ' AVRIL 2002 POUR AC T IVER L ' APPROCHE COMMUNICATI ONNELLE .
101
Tel que déjà mentionné, ce modèle initial d'avril 2002 fut par la suite repensé et
retravaillé pour, progressivement, produire mon modèle final de la démarche de design urbain
collaboratif (Tableau Il et Figure 30).
Le diagramme comporte six phases au lieu de trois comme en avril 2002. La Phase de
la visibilité demeure intacte par rapport à la première version, mais elle est à présent devancée
par une nouvelle phase: le Diagnostic préliminaire. Néanmoins, comme pour le premier
modèle, la visibilité peut aussi être au début de la démarche, tout dépendant du niveau de
mobilisation et de connaissance du projet par la collectivité.
La phase 4 et la phase 6 n'étaient pas présentes au modèle d'avril 2002. En effet, avant
la conception (phase 5), une prise de position est nécessaire, étant donné que la cogitation
conceptuelle n'est pas une activité libre qui se réalise sans encadrement. Il est essentiel de
déterminer les objectifs et les critères auxquels devront répondre les différentes esquisses et
dessins qui seront nécessaires à la cogitation du concept. Une fois le concept achevé, il faut
procéder à sa réalisation et la Phase de la mise en œuvre en dicte la façon de faire.
Maintenant que la structure est présentée, passons à la description détaillée des phases,
des individus, des rencontres interactives et des moyens de communication qui composent ce
que j'ai nommée une démarche de design urbain collaboratif. Tout au long des prochaines
sections, les descriptions théoriques et pratiques sont suivies de références concrètes à
l'expérience du GIRBa afin d'aider le lecteur à comprendre le propos. Elles sont à demi
encadrées en vert. Je recommande de retourner régulièrement à l'Annexe 2 pour suivre les
références.
102
CI)
CI)
CI)
cu
oC
no
Diagnostic
préliminaire
( 1)
1 Visibilité
(2)
Prise de
contact et
diagnostic
approfondi
Prise de
position
(4) Conception
(5)
Mise en
œuvre
(6)
(3)
...
CI)
:::J
....
CI)
(,)
«
Légende
Groupe-
orchestrateur
Groupe de support Groupe
d'acteurs-clés
}
Avancement
~
Retour en arrière momentané
"- ~
-V-
Comité de design urbain collaboratif
Ainsi, trois groupes rassemblent la totalité des acteurs qui prennent part à une démarche
de design urbain collaboratif. Je propose les termes Groupe-orchestrateur, Groupe de
support et Groupe d'acteurs-clés. Les trois groupes réunis ensemble constituent le « Comité
de design urbain collaboratif », au sein duquel se tiennent les négociations en vue de bâtir les
consensus qui donneront forme au projet.
Pour chaque projet de design urbain, une administration municipale ou une firme privée
devra constituer un Comité de design urbain collaboratif unique au projet, car il ne faut pas
oublier que chaque démarche doit être adaptée au projet. Ainsi, il importe de réunir et
d'associer au projet seulement les personnes qui possèdent les connaissances et les intérêts
propres au site66 •
3.2.1 LE GROUPE-ORCH}:STRATEUR
66. Afin d'alléger le texte, dans ce chapitre et à moins d'indication contraire, le terme site renvoie à
toutes les entités géographiques qui peuvent faire l'objet d'un projet de design urbain.
105
professionnels qu'il pourra retenir, entre autres, en fonction de leur approche. Je nommerai
donc « Groupe-orchestrateur» l'ensemble des urbanistes-designers, des professionnels du
design urbain, des superviseurs qui sont nommés au projet par leur mandant.
Groupe-orchestrateur:
Carole Després, professeure titulaire à l'École d'architecture
Andrée Fortin, professeure titulaire au Département de sociologie
Geneviève Vachon, professeure adjointe à l'École d'architecture
Nicole Brais, chercheuse post-doctorante en géographie
Sergio Avellan, étudiant-chercheur à la maîtrise en architecture.
106
Groupe de support :
Pour Susan S. Fainstein (2000) et pour d'autres auteurs de langue anglaise, un acteur-
clé est un « stakeholder » : une personne qui a un intérêt dans un projet d'urbanisme, même
si son intérêt n'est pas entièrement fixé (traduction libre). La notion d'intérêt est centrale dans
la définition d'un acteur-clé, car c'est cet intérêt (financier, idéologique, politique) qui pousse
l'acteur à vouloir s'exprimer sur le projet. Selon les auteurs, il n'y a pas une sorte d'intérêt
plus importante qu'une autre ou plus juste qu'une autre.
Ainsi sur la scène urbaine, toute personne qui démontre plus ou moins clairement un
intérêt pour un projet peut être considérée comme un acteur qui désire influencer les destinées
du projet. Qu'il s'agisse d'agents du milieu, de politiciens des différents paliers
gouvernementaux ou de citoyens, ils ont tous la liberté civile d'émettre une opinion sur un
plan à adopter, sur un site à aménager ou un règlement à adopter. Participent aussi aux débats
sur l'espace urbain les groupes d'intérêt de toutes allégeances: protection de
l'environnement, droits civils, conservation du patrimoine bâti, initiatives populaires,
regroupements de voisins et autres. Qu'une opinion soit exprimée au nom d'un individu ou
au nom d'un groupe organisé, elle est l'expression de l'équation entre les appréciations
rationnelles et émotives du locuteur. Ce dernier énonce ainsi ses connaissances et ses intérêts
au sujet du territoire couvert par le projet. Le Groupe-orchestrateur doit accorder beaucoup
d'importance aux variables de cette équation, car elles déterminent la complexité et la richesse
des connaissances du locuteur. Plus le locuteur sera en mesure d'expliquer la complexité du
territoire assujetti au projet de design urbain et plus ses connaissances seront fines sur ce
territoire, plus il démontrera qu'il est une personne directement concernée par le projet. C'est
107
en identifiant ces individus que le Groupe-orchestrateur pourra séparer les acteurs des
acteurs-clés. Par exemple, la conception d'un plan de réaménagement d'une artère
commerciale touche tous les commerçants de l'artère. Ils peuvent donc tous être qualifiés
d'acteurs en comparaison avec les commerçants ayant enseigne dans les rues
perpendiculaires. Néanmoins, un commerçant d'une rue perpendiculaire qui tient un
commerce de proximité (épicerie, salon de coiffure, buanderie) depuis plus de dix ans peut
être un acteur-clé s'il possède une connaissance historique du secteur plus complète que le
commerçant de biens courants (vêtements, chaussures) localisé à l'endroit le plus stratégique
de l'artère, mais qui tient commerce depuis un an seulement. Cet exemple se vérifie par le fait
que souvent le premier commerçant est identifié plus régulièrement que d'autres par les
membres de sa communauté comme apte à exprimer des faits pointus et subtils au sujet de
l'artère commerciale (Caves 2001). Même si le deuxième commerçant possédait pour sa part
une plus grande expérience en revitalisation urbaine, car ayant été touché par un tel type de
projet dans une artère où se localisait antérieurement son commerce, par exemple, ceci ne
devrait pas être déterminant sur le choix de la personne. Ce qui importe le plus, ce sont les
connaissances, les faits propres au site que chacun peut apporter. L'imagination collective est
très abondante et elle peut aisément faire surgir des idées fort pertinentes pour bâtir un
concept. Cependant, il faut que cette imagination soit dirigée vers la spécificité du site, laquelle
ne peut être définie que par ceux qui le connaissent vraiment.
Il est souvent possible d'identifier des acteurs-clés parmi des groupes qui se dédient à
leur quartier comme les conseils de quartier, les groupes qui consultent en urbanisme (comité
consultatif d'urbanisme, commission d'aménagement, audience publique en aménagement),
les groupes de résidants pour la défense de leur quartier, les sociétés historiques de quartier.
C'est de cette façon qu'a procédé le GIRBa pour trouver les acteurs-clés invités à sa
démarche sur le territoire des banlieues modernes.
cercle fut progressivement bâti et d'autres par la suite. Rares furent les personnes présentes
aux rencontres qui n'avaient pas un lien avec un des invités.
Les cercles de contacts grossirent sans cesse jusqu'à culminer à 22 participants lors du
troisième mini-colloque du 8 novembre 2002. Peu à peu, le GIRBa remarqua que les
participants n'étaient pas tous des acteurs-clés propres à la banlieue moderne. C'est pourquoi,
à partir de ce moment, il tenta de mieux définir le concept d 'acteur-clé. Plusieurs discussions
à ce sujet eurent lieu entre les membres du Groupe-orchestrateur et du Groupe de support afin
de déterminer le profil des personnes qu' il fallait choisir. Il en ressortit qu'il ne fallait pas
uniquement identifier des organisations concernées par la banlieue moderne, mais qu'il fallait
discerner au sein de ces organisations, les personnes qui analysaient vraiment la banlieue.
D'ailleurs, lors de la réunion de travail avec les travailleurs sociaux de Sainte-Foy-Sillery du
18 novembre 2002, une des participantes a illustré sur papier les quatre organismes qui, selon
elle, devraient être considérés comme sources d'acteurs pour les arrondissements. Sans
qu'elle soit entrée en contact avec la démarche avant ce jour, il s'avéra qu'elle dessina le même
schéma que celui de la Figure 28 pour les «acteurs méso », outre les consultants et
promoteurs. Le GIRBa a obtenu ainsi une confirmation des organismes dans lesquels il
comptait trouver les acteurs-clés, mais il fallut tout de même bien identifier LA bonne
personne au sein de chaque organisation.
Il fut aussi déduit que sur un territoire moins étendu que celui des banlieues modernes
de Québec, comme un quartier ou un centre-ville par exemple, le choix aurait été plus petit et
donc dirigé directement, dès le début, vers des noms de personnes plutôt que vers des noms
d'organisations.
109
Régulièrement, dans la communauté des urbanistes, cette phase est nommée « portrait
du site », « analyse du site» ou simplement « diagnostic» et elle est souvent réalisée de la
manière la plus exhaustive qu'il se peut, en tentant de n'oublier aucun aspect du site.
Par contre, pour Paolo Fareri (2000), cette phase doit être une «pré-investigation ».
Dans le cadre d'un projet de design urbain que lui-même et son équipe ont conduit sur un site
de la ville de « San Donato », dans l'agglomération métropolitaine milanaise, il était clair
qu'un processus de design urbain commence par une étape qui leur permet de définir la
« situation problématique» et de sortir les constats qui lanceront cet exercice commandé par la
Ville de« San Donato ».
Chacune des tâches nommées ci -dessus est composée d'une multitude de gestes,
d'activités, d'éléments qu'il faut satisfaire. Ce qui explique que l'ampleur de chacune des
tâches variera beaucoup, dépendant du matériel nécessaire à son accomplissement et du
nombre de personnes qui en sont responsables.
Dans certains cas, le Groupe-orchestrateur même aidé par le Groupe de support ne sera
pas capable de produire lui-même certaines études dont il aura jugé le besoin. Dépendamment
du budget que lui confère son mandant, il pourra commander ces études à des consultants
externes à la démarche. Néanmoins, rappelons qu'il revient au Groupe-orchestrateur et au
Groupe de support de décider comment ces données seront présentées au Groupe d' acteurs-
clés et à les présenter eux-mêmes.
Les techniques de collecte de données quantitatives les plus courantes sont le sondage
par questionnaire avec choix de réponses que le sujet complète par téléphone, par la poste ou
par Internet. Il y a aussi les inventaires sur le terrain pour réaliser des compilations sur la
typologie du cadre bâti, sur l'utilisation du sol, sur le domaine végétal ou faunique et autres.
À la phase 3 (tâche 3.4), il se pourrait qu'un retour aux tâches 1.1 et 1.2 soit décidé.
Nous verrons que le début des délibérations entre le Groupe-orchestrateur et le Groupe
d'acteurs-clés pourra provoquer le besoin de collecter de nouvelles données.
Pour les données qualitatives, il importe de prendre la même attitude que pour les
données quantitatives, c'est-à-dire d'inventorier les données existantes pour ne retenir que
l 'essentiel, eu égard au projet. Ainsi, de concert avec le Groupe de support, le Groupe-
orchestrateur évalue les données qui sont nécessaires pour réaliser son diagnostic. Si ces
groupes jugent qu'il est nécessaire de les compléter pour établir la liste des constats, les
membres de ces groupes se tourneront alors vers le «data-gathering ». Bernie Jones (1990 :
p. 18) nomme ainsi l'ensemble des techniques « participatives» qui permettent de collecter
des données qualitatives dans un bassin de population. Pour Henry Sanoff (2000 : p. 68), il
s'agit de « indirect methods for participation ». Cependant, il ne faut pas confondre ces
techniques scientifiques de collecte de données (ou enquêtes) avec les rencontres interactives
de l'urbanisme de collaboration. Avec ces techniques, des professionnels questionnent,
animent des individus ou des groupes d'individus afin de collecter des données, sans que
ceux-ci prennent part aux décisions d'analyse ou à la fabrication de concepts. C'est avec les
informations qu'ils obtiennent des individus, sujets de recherche, que les spécialistes
construisent les idées qu'ils développeront en solutions et propositions. C'est plutôt un
dialogue à sens unique. Dans ces « data-gathering » (ou ces collectes de données), les
individus sont des sujets de recherche et non des acteurs-clés.
112
Questionnaire à développement
Entrevue dirigée
Groupe-témoin
Marche exploratoire
Questionnaire à développement
Un questionnaire à développement est un ensemble de questions suivies d'espaces en
blanc pour que le sujet écrive sa réponse. Les choix multiples à la question ne devraient pas
être abondamment utilisés sinon on tombe dans les données quantitatives. Les questions se
présentent sur une feuille ou sur un écran (Internet, projection visuelle, etc.) auxquelles le sujet
répond directement sur la feuille ou à l'écran, de manière confidentielle et souvent isolée à son
domicile.
Le journal d' acti vités peut être une autre forme de questionnaire. Il vise, avant tout, à
recueillir de manière ordonnée les activités régulières d'un sujet et non ses impressions sur
ces activités. Le sujet compile dans un formulaire ou un cahier qui lui a été remis à cet effet les
activités qu'il effectue quotidiennement ou à l'intérieur d'une période type. Les annotations
au journal peuvent être organisées dans un tableau divisé en plages horaires et en lieux
géographiques.
L'entrevue dirigée
L'entrevue dirigée permet d'allouer plus de temps pour poser les questions et pour y
répondre. C'est une technique qui se réalise de personne à personne afin de mieux expliquer
les questions et de saisir aussi le « langage non verbal» qui s'exprime lors de la réponse à la
question.
Le groupe-témoin
Tout comme l'entrevue, le groupe-témoin (ou «locus group» en anglais) permet
d'aller chercher les données directement chez les sujets. Contrairement à l'entrevue dirigée
qui traite avec un sujet, le groupe-témoin se compose de plusieurs sujets qui sont choisis
précieusement en fonction de leurs connaissances et de leur représentativité du territoire à
113
l'étude. Cette technique peut également servir pour confirmer ou pour infirmer des données
déjà connues.
Encore une fois, il ne faut pas confondre une rencontre interactive comme la charrette,
au sens que je lui attribuerai à la Section 3.4, avec une technique de collecte de données. En
effet, Henry Sanoff (2000 : p. 51) croit qu'une charrette peut être à la fois le groupe-témoin
qu'on utilise pour aller chercher de manière plus pointue des données sur un territoire : «for
citizen activists, elected officials, and nonprofit developers, among others, can be useful tool
to define local problems ». Par contre, si un professionnel convoque des individus à une
rencontre intensive d'échanges d'idées et qu'il est le seul à poser des questions, cette
rencontre n'est plus interactive, mais devient une sorte de rendez-vous entre professionnels et
individus où l'individu est « au service» du professionnel. À cet égard, il faut classer ce
rendez-vous dans la Phase du diagnostic préliminaire, là où sont employées les techniques de
collecte de données.
La marche exploratoire
La marche laisse libre cours aux commentaires du sujet qui est choisi en fonction de sa
condition de résidant ou d'utilisateur d'un territoire à analyser. Tout en marchant le territoire,
le professionnel peut diriger les pas vers les endroits dont il a besoin pour obtenir davantage
de données qualitatives. À l'aide des indications du sujet et de ses commentaires, il pourra
inventorier un ensemble d'éléments qu'il peut directement évaluer (Miaux 2(07). Une marche
exploratoire est appropriée pour le champ du design, car elle permet de constater plus
rapidement et plus justement les significations associées au paysage et les éléments qui sont à
étudier. Quand le territoire à couvrir est très grand, il est normal d'avoir recours à un moyen
de transport (automobile, vélo, etc.) pour effectuer les déplacements sur le territoire.
114
Lorsqu'il est question de faire « l'analyse du site », l'urbaniste est toujours tenté de
collecter des données qui concernent le pourtour du site dont il a reçu le mandat de design.
Ceci est louable seulement si ces données sont vraiment nécessaires au travail. Cependant, il
est souvent difficile de répondre catégoriquement à cette question.
Les limites du site à dessiner sont parfois fournies de manières imprécises, ce qui ouvre
la porte à la tentation de repousser l'étendue du territoire d'intervention. D'autres fois, c'est
l'urbaniste qui interprète malles confins de son territoire d'intervention, le conduisant vers la
collecte de données qui, en fin de compte, s'avèreront inutiles. Enfin, dans un souci de
professionnalisme, nous collectons « plus qu'il en faut pour s'assurer d'avoir une bonne
vision d'ensemble ». Ces situations expliquent pourquoi nous collectons souvent des données
qui touchent un territoire au-delà du site à dessiner. Cela étant dit, oui, je crois qu'il peut être
nécessaire d'amasser le plus de données possible avant de commencer l'analyse d'un site,
mais ceci doit se faire avec jugement et en concertation avec ses pairs, car même s'il est vrai
que les écosystèmes urbains sont fortement interreliés, il est possible d'identifier des limites
précises à tout site à étudier.
Cette consigne ne trouve pas vraiment écho dans le travail d'analyse qu'a effectué le
GIRBa, puisque son exercice de design englobe un territoire et non un site. Le fait d'avoir
tenté de dessiner un grand schéma de concept d'aménagement pour le territoire des banlieues
modernes de Québec, plutôt que pour des sites ou des secteurs de ce territoire, a demandé au
115
groupe de collecter des données de façon ponctuelle ou thématique, soit dans un but de
généralisation des données (représentations spatiales de la banlieue, vieillir en banlieue) ou
pour approfondir la connaissance d'un endroit en particulier (typomorphologie de Sainte-Foy,
normes d ' aménagement des rues du quartier centre de Charlesbourg). Le choix du GIRBa
soulève la question de la dimension territoriale du projet de design urbain. Est-il possible de
réaliser un véritable projet de design urbain qui dépasse les limites d'un quartier? Plus la
dimension du territoire est grande, plus on tendra vers le champ de la planification du
territoire, alors qu'à l'inverse, plus on tendra vers la superficie du lot, plus on se situera dans
un exercice de design urbain. Sur la base de ces postulats, il est maintenant possible de croire
que l'expérience du GIRBa aurait dû s'en tenir à la planification du territoire des banlieues
modernes. À lui seul, le territoire des banlieues modernes peut contenir un grand nombre de
projets de design urbain.
Dans la démarche du GIRBa, cette tâche fut consistante et intense. Ce fut une réflexion
ouverte entre experts de la banlieue de Québec qui visait l'atteinte collective d'un même niveau
de connaissance de ce territoire urbain. Beaucoup de constats ressortirent de cette tâche et ils
seront amplement utilisés à la phase 3.
116
Couramment, c'est dans un rapport écrit qu'on dresse l'état d'un site. Dans le
déroulement de la démarche de design urbain collaboratif il importe que ce rapport soit
distribué à tous les participants. De plus, il faut que le Groupe-orchestrateur rédige le rapport
en fonction de sa lecture par le Groupe d'acteurs-clés, c'est-à-dire des individus n'ayant pas
nécessairement une formation en urbanisme. Une opération de vulgarisation est donc
nécessaire afin que les résultats soient compris par l'ensemble des participants, grâce à une
rédaction non technique, l'usage abondant d'images et de figures et puis un texte court qui va
directement à l'essentiel.
Le moyen le plus utilisé pour présenter des résultats d'analyses fut sans contredit le
diaporama informatique. Outre la mise en disponibilité sous forme textuelle de certaines
études d'étudiants et de certains acteurs-clés, le GIRBa (membres du Groupe-orchestrateur et
du Groupe de support) ainsi que les acteurs-clés invités ont continuellement présenté leurs
résultats d'analyses par le biais de ce moyen. Ce fut particulièrement le cas pour les
rencontres du Diagnostic à l'échelle agglomération.
117
Au sein des disciplines qui se préoccupent de l'espace urbain, ce moyen est à présent
souvent préféré au rapport écrit ou oral, car il est facile d'usage et permet d'intégrer
commodément texte et images.
Le respect de l'ordre des phases est conseillé. Toutefois, il ne faut pas considérer les
lignes séparatrices des phases de la Figure 30 comme des frontières justes et précises. Dans
un calendrier, les dates de début et de fin d'une phase aident à suivre la démarche, mais elles
pourront continuellement être modifiées (après une mutuelle entente) et le chevauchement des
phases sera inévitable. Le plus important demeure l'ordre des phases, plus que le respect des
dates.
Cette phase vise deux principaux buts. Le mandant (instance politique, administration
publique ou firme privée) et le Groupe-orchestrateur doivent démontrer leur volonté de
travailler le projet en étroite collaboration avec la collectivité. Ce but s'atteint par le fait de
mettre au courant la collectivité, dès que possible, de l'intention de réaliser le projet et de la
confirmation qu'un mandat de design urbain a été ou sera donné. Le second but vise à
identifier les acteurs-clés. Il est nécessaire de miser sur la diffusion d'une information claire et
pertinente dans la collectivité afin qu'elle tombe entre les mains de certaines personnes qui se
~
118
sentiront préoccupées par l'intervention, ce qui les amènera, par le fait même, à manifester leur
désir de participer à la démarche.
Par sa notion « d'événement local », Paolo Fareri m'aide à mieux illustrer en quoi
consiste cette phase. Pour Fareri, il faut que le projet devienne un événement fort qui brise les
relations consolidées qui existent entre les administrations et les citoyens, pour donner place à
une nouvelle manière de travailler ensemble. Il s'agit de faire du projet un sujet si populaire
dans la collectivité que tous en parleront. Il faut qu'il devienne le sujet vedette des
conversations de tous les jours afin de faciliter l'adhésion à l'idée d'une démarche de design
urbain collaboratif. Le projet vu comme un événement local, doit réussir à causer une rupture
radicale entre lui et l'administration municipale de sorte qu'aux yeux des citoyens, le projet
n'appartienne pas uniquement aux pouvoirs publics, mais à l'ensemble de ceux qui se sentent
concernés.
Si la notion « d'événement local» prend des « allures de fête» rassemblant les citoyens
autour d'une ambiance conviviale propice à la discussion, il sera possible de mobiliser les
citoyens vraiment concernés et intéressés à ce projet et d'identifier ainsi les acteurs-clés qui
doivent absolument être associés à la démarche.
Une autre illustration de cette notion nous conduit à Lynda H. Schneekloth et Robert G.
Shibley (1995) qui relatent dans «Placemaking: The art and practice of building
communities » comment, en tant que consultants externes, ils ont mené un mandat obtenu de
la Ville de Roanoke, en Virginie (États-Unis), qui consistait à concevoir la réhabilitation des
quartiers détériorés du centre-ville. Schneekloth et Shibley optent dès le début pour une
opération d'information de la population pour susciter l'émergence de nouvelles relations de
collaboration entre les membres de la collectivité. Ils donnent un nom au projet et organisent
des émissions de télévision et des expositions ouvertes pour faire du projet une manifestation
locale dont tous parlent. Il s'agit d'une opération de « relations publiques» qui vise à créer de
nouveaux rapports au sein de la collectivité et à faciliter leur participation.
La visibilité du projet peut être atteinte par des articles dans le journal local, des
annonces sur les tableaux d'affichage communautaire, des annonces dans les médias
radiophoniques et télévisuels locaux. Le Groupe-orchestrateur peut procéder lui-même à ces
119
tâches ou les confier à ses collègues du Groupe de support (le conseiller en relations
publiques, le personnel de secrétariat). Quant aux élus, leurs nombreuses sorties publiques
sont des moments tout désignés pour effectuer de telles annonces.
Cependant, les informations qui seront diffusées pour donner de la visibilité au projet
doivent être adaptées et vulgarisées avant qu'elles parviennent aux citoyens (Innes 1998).
Autrement, le langage scientifique et technique du professionnel restera hermétique et l'effet
« d'événement» sera difficilement créé. Il est préférable d'utiliser plusieurs outils de
diffusion pour maximiser les chances de succès. En voici une liste assez complète.
Télédiffusion et radiodiffusion
La télédiffusion et la radiodiffusion de l'annonce du projet peuvent se faire sur des
chaînes qui s'intéressent particulièrement aux affaires urbaines67 • Ces chaînes spécialisées
sont avant tout tournées vers les affaires publiques locales. Lors de leur apparition dans les
années 60, on voulait en faire « une nouvelle place publique où le débat social se ferait»
(Loignon 2000). La radio est plus présente dans la vie quotidienne de la collectivité, car elle
peut facilement être écoutée à plusieurs endroits, tandis que la télévision, à défaut d'être moins
présente dans tous les endroits de la ville, donne la chance d'obtenir des informations en
images qui sont plus évidentes que des informations décrites seulement avec des mots. Parce
que ces chaînes n'ont pas un auditoire très large, ce n'est pas leur utilisation isolée qui sera
garante de succès, mais plutôt le recours simultané à plusieurs médias à la fois (Schneekloth et
Shibley 1995). L'idée défendue ici étant que la collectivité sera mobilisée uniquement si elle
voit le projet et en entend parler dans plusieurs médias à la fois.
Exposition ouverte
L'exposition ouverte est un outil de diffusion de l'information qui date des années 60 et
70 (Vonier et Scribner 1973). À ses débuts, elle se voulait un lieu de rencontre non-partisan et
informel pour les administrations municipales et les citoyens. Sur une période d'une journée
ou d'une fin de semaine, par exemple, la municipalité installe des stands dans un édifice
public comme une bibliothèque ou un centre communautaire. Les stands peuvent servir de
lieux d'exposition des intentions qu'on vise par la réalisation du projet.
Journaux
Le joumallocal indépendant 8 couvre les nouvelles qui sont proches des citoyens. On y
trouve souvent des articles qui annoncent la réalisation d'un projet municipal. Cependant, les
sujets d'articles sont choisis et écrits par des journalistes qui couvrent le quartier (ou plusieurs
quartiers de la ville). C'est pourquoi il n'est pas possible de compter uniquement sur la
curiosité des journalistes. Dans le but d'augmenter les chances de voir un article paraître, il
faut les alimenter continuellement et les convaincre de l'importance du projet.
Le bulletin municipal est produit par les services municipaux et il est distribué, dans la
plupart des cas, à tous les foyers de la municipalité. Il est donc difficile de s'en servir pour
créer un événement local dans un endroit précis de la ville. Il est un outil d'information qui
favorise le sentiment d'appartenance du citoyen à sa collectivité, mais il a été prouvé qu'il
n'incite pas vraiment les citoyens à participer aux affaires de la municipalité (Bouchard 1998).
Autoroute de l'information
«Toute nouvelle technologie fait naître de nouveaux espoirs », commente Luc Loignon
(2000) dans un article sur les possibilités d'Internet en milieu municipal. Plusieurs
municipalités misent aujourd'hui sur cette technologie pour augmenter la diffusion
d'informations et pour se rapprocher du citoyen (Caves 2001). Il ne faudrait pas espérer
qu'Internet remplace entièrement les autres médias à cause de ses caractéristiques: rapidité,
facilité, accessibilité (Laignon 2000). Internet servira plus aux citoyens qui cherchent des
réponses précises à leurs questions, plutôt qu'à atteindre précisément ceux qui sont touchés
par le projet. Le site Web de la Ville de Toronto possède une rubrique nommée « Living in
Toronto» (Vivre à Toronto). Dans cette section, on trouve sous « Get invo/ved» (Impliquez-
vous) les projets d'aménagement qui sont ouverts à une participation de la population69 • « The
68 Au Québec, on utilise parfois les expressions « journal communautaire» ou « hebdo local» pour
désigner un journal qui s'intéresse surtout aux affaires locales et municipales.
69 D'autres termes que « Get involved » sont aussi utilisés comme « Participer» (Ville de Québec
2001b), « Neighborhood involvemenf» (Ville de Portland 2001), « Neighborhood development» (Ville
de Boston 2001).
121
Site Design Project Ashbridges Bay Treatment Plan» (Le projet de design du site de l'usine
d'épuration de la baie de Ashbridges) est un des projets qu'on y trouve. Grâce à ce site, il est
possible d'obtenir seize pages d'information historique, environnementale, cartographique,
financière, et autre sur le projet (Ville de Toronto 2001b).
Affichage
L'affichage consiste à développer un réseau d'endroits où le citoyen trouvera
régulièrement une affiche décrivant les projets d'urbanisme à venir. Dans plusieurs villes du
monde, il y a sur les trottoirs des colonnes Morris. Ces équipements agrémentent le paysage
urbain en plus de diffuser une foule d'informations sur les manifestations culturelles qui ont
lieu en ville. Comme une manifestation culturelle peut être en soi un événement, il n'est donc
pas déplacé d'occuper cet espace pour faire la promotion d'un projet de design urbain.
Les phases du diagnostic préliminaire et de la visibilité sont les deux seules phases qui
sont interchangeables au sein de la démarche. En effet, comme l'annonce du projet n'est
qu ' un énoncé d ' intention, il n'y a pas de défaut à dévoiler uniquement l'idée d ' élaborer
prochainement un projet. En fait, l'élaboration en soi du projet ne débute que lorsque le
Groupe-orchestrateur entame les analyses (diagnostic préliminaire). Si l ' annonce est réalisée
avant d'amorcer le diagnostic préliminaire, il faudra mentionner à la collectivité qu ' elle sera
invitée à joindre la démarche lorsque les analyses seront terminées. Par contre, si l ' annonce
est réalisée après le diagnostic préliminaire, il sera possible d'utiliser les données déjà
dégagées pour rédiger des communiqués encore plus complets qui susciteront plus d ' intérêt.
Dans un cas comme dans l'autre, il ne faut pas passer à la Phase de la prise de contact
et du diagnostic approfondi tant que les deux premières phases ne sont pas complétées, étant
donné qu'il importe de bien préparer la rencontre entre les savoirs théoriques et instrumentaux
avec les savoirs éthiques et esthétiques.
fait, il est plus avantageux d'approcher la Phase de la visibilité par le projet et de réserver de la
place tout juste derrière pour promouvoir la démarche.
C'est ce que nous a appris l'intérêt marqué qu'ont porté les médias au projet de
réaménagement de la banlieue au cours des années 1999 à 2002 (voir Section 2.2), par
opposition à la Démarche participative du GIRBa.
Cette phase marque le début des rencontres interactives où s'entament les délibérations
entre les groupes orchestrateur et des acteurs-clés. Elle comporte les sept tâches suivantes qui
se réalisent de manière chronologique, mais qui peuvent parfois se chevaucher:
3.1 Choisir et inviter les acteurs-clés et encourager leur présence.
3.2 Concevoir des moyens de communication qui permettront à tous de s'exprimer
facilement.
3.3 Atteindre un consensus sur les limites de la démarche.
3.4 Présenter le diagnostic préliminaire et le matériel qui l'accompagne.
3.5 Atteindre un consensus sur les nuances et les compléments à apporter au
diagnostic préliminaire.
3.6 Atteindre un consensus sur les véritables enjeux en fonction du diagnostic qui a
été approfondi (nuances et compléments).
3.7 Créer des documents qui aideront à suivre aisément le travail de la démarche.
124
Tout comme la première partie de son nom l'indique, à cette phase de la démarche, il
s'agit d'entrer en contact avec les individus qui formeront le Groupe d'acteurs-clés. Le terme
« prise de contact» englobe l'ensemble des contacts par téléphone, par courriel, par la poste et
en personne qui visent à inviter les acteurs-clés à joindre la démarche. Ces invitations peuvent
avoir été entamées dès le lancement de la démarche et se poursuivre tout au long des phases
du diagnostic préliminaire et de la visibilité, ce qui illustre la notion de chevauchement des
phases. Cependant, le début de la Phase de la prise de contact et du diagnostic approfondi ne
s'enclenche qu ' à la date du premier rendez-vous effectif, moment où le Groupe-orchestrateur
et le Groupe d ' acteurs-clés se rencontrent en personne pour la première fois. À cette date, le
diagnostic préliminaire doit être substantiellement terminé et les activités de visibilité
complétées.
Au fur et à mesure qu'il intervient sur son territoire, chaque urbaniste développe un
réseau de contacts locaux auquel il recourt régulièrement dans le cadre de son travail. Pour
former le Groupe d'acteurs-clés, les urbanistes du Groupe-orchestrateur commencent par
composer une banque de noms de personnes (des « candidats») qui connaissent bien le site
et qui exercent des activités en lien avec le projet. Parmi ces personnes, les urbanistes doivent
identifier les acteurs dont les affiliations et les activités sont directement concernées par la
nature du projet à élaborer. Pour la plupart des projets, il existe des individus dont le choix est
évident. Aussi, on peut croire que l'éventail des contacts locaux que possède le Groupe-
orchestrateur suffira pour identifier ceux qui doivent être associés à la démarche, mais c'est
faux, puisqu'il n'est pas rare de découvrir qu'il existe encore une xième personne qui mérite
d'être associée à la démarche dès que les intentions sont connues publiquement. C'est
pourquoi il est conseillé d'attendre la fin de la Phase de la visibilité avant de terminer la liste
du Groupe d'acteurs-clés. Ainsi, le réseau de base de l'urbaniste et les découvertes permises
par la Phase de la visibilité sont les deux sources de candidats qui s'offrent pour la formation
du Groupe d'acteurs-clés. Elles se complètent pour engendrer une seule «banque de
candidats» à utiliser. Il est primordial que les noms et les coordonnées de la banque soient
soigneusement consignés.
La sélection des participants se fait à partir des personnes inscrites à cette « banque de
candidats ». Le choix des acteurs-clés est une des tâches des plus difficiles, des plus délicates
et des plus cruciales de la démarche. La sélection finale des participants ne doit pas être une
125
tâche réservée uniquement au Groupe-orchestrateur, étant donné que cela peut miner le lien de
confiance avec le milieu. Il pourrait alors y avoir apparence de noyautage. Afin d'éviter cet
écueil, il est préférable de faire appel tout au long du processus de sélection aux avis et aux
commentaires des acteurs-clés qui sont identifiés, aux autres acteurs du milieu, et à la fin, dans
la mesure du possible, faire entériner la liste par un organe décisionnel, comme le conseil de
quartier, le comité consultatif d'urbanisme, le conseil d'arrondissement ou le conseil
municipal.
La plupart du temps, les personnes qui seront appelées à former le Groupe d' acteurs-
clés sont des acteurs du milieu qui sont engagés dans plusieurs organisations à la fois:
organismes sociocommunautaires, associations d'intérêt, groupes de loisirs, associations de
commerçants, etc. Leurs implications leur attribuent fréquemment le titre de « chef de file» au
sein de leur collectivité (Caves 2001). En effet, elles sont pointées plus régulièrement que
d'autres par les membres de la collectivité comme étant des gens capables de s'exprimer au
sein d'un groupe, des gens qui possèdent des connaissances pertinentes sur le milieu et qui
ont un vaste réseau de connaissances personnelles.
Il n'y pas eu de date à laquelle la liste des acteurs-clés fut «fermée» par le groupe de
recherche. Dans le contexte de l'expérience universitaire du GIRBa, ceci n'a pas été un geste
primordial à réaliser. Au contraire, les suggestions de nouveaux acteurs-clés furent reçues
favorablement et la prospection de personnes susceptibles de combler des connaissances d'un
domaine particulier fut continuellement en activité comme le démontrent les listes de noms
pour chaque rencontre interactive. Il faut aussi savoir que dans ce contexte, l'instance
décisionnelle à qui aurait pu revenir l 'habilitation d'entériner était difficilement identifiable:
direction de l'École d'architecture, direction de la Faculté d'aménagement, d'architecture et
des arts visuels, Faculté des études supérieures?
126
U ne grande partie des participants fut directement invitée par téléphone comme en
témoignent les précisions données pour les tâches 3.1 qui sont à l 'Annexe 2. Néanmoins, une
technique parallèle mal évaluée contribua aussi à gonfler le rang des invités: certains
participants avaient pris l'initiative d'inviter eux aussi des contacts, particulièrement lors des
rencontres du 8 novembre 2002 et du 31 janvier 2003. Un contrôle plus serré des invitations
fut alors mis en place.
Étant donné le vaste territoire couvert par l'expérience du GIRBa, soit environ 90
kilomètres carrés de territoire banlieusard, il devenait inévitable de voir la liste des acteurs-clés
prendre des proportions démesurées. Ainsi, sans l'avoir évalué, au terme de toutes les
rencontres interactives, le GIRBa a vu 95 personnes prendre part aux délibérations de la
démarche. Par contre, ces personnes furent invitées progressivement, en procédant par échelle
territoriale, tel qu'il le fut pensé à la Phase de la préparation (voir Figure 26). Trois cohortes
distinctes furent progressivement mises en place, chacune se référant à une échelle territoriale.
La banlieue fut décomposée en agglomération, en arrondissements et en secteurs.
La cohorte agglomération fut la première à être formée parce que le premier cercle de
contacts du GIRBa comprenait des individus travaillant à cette échelle du territoire. Parmi
ceux-ci, on peut compter les invités du séminaire tenu le 9 février 200 1 et les connaissances de
spécialistes œuvrant au sein de la Ville de Québec. C'est d'ailleurs par l'intermédiaire de
leurs relations qu'a été formé le deuxième cercle qui correspond, grosso modo, aux acteurs-
clés identifiés pour l'échelle arrondissement. C'est la réunion de travail du 10 juin 2002 avec
Denis Jean et Odile Roy qui a vraiment confirmé la nécessité d'intégrer l'échelle
arrondissement à la démarche: « Il faut que les professionnels des arrondissements soient
impliqués dans le travail de l'équipe. Cela peut se faire à temps partiel, c'est-à-dire organiser
une série de réunions de travail entre les membres de l'équipe de travail et les professionnels
des arrondissements» (extrait du compte rendu de la Réunion d'amarrage). Avant la première
réunion de travail avec les acteurs-clés des arrondissements, le 30 septembre 2002, il était ardu
pour le GIRBa d'identifier les personnes qui devaient être invitées pour l'échelle secteur à
cause d'un manque de connaissance plus fin des organisations oeuvrant à cette échelle, mais
également parce que la notion de secteur était plus difficile à cerner, étant donné qu'elle
n'avait pas de limites géographiques formelles comme c'est le cas pour les arrondissements,
la ville ou la communauté métropolitaine. De sorte que lors d'une réunion de travaille 20
septembre 2002, les groupes orchestrateur et de support ont étudié des critères pour délimiter
les secteurs et pour établir la liste des personnes à joindre (voir la Figure 31). Enfin de
- - ~-- ~~~~~~~~~~-
127
Je crOIS que
l'approche
C'est pourquoi, j'évalue à présent, que l'invitation par échelle territoriale n'est plus une
technique à conseiller pour la pratique de l'urbanisme de collaboration. De plus, lors d'une
réunion de travaille 5 mars 2003 entre le Groupe-orchestrateur et le Groupe de support, il fut
question de la difficulté à conduire la démarche à la fois sur des visions métropolitaines et sur
des considérations de quartier.
En effet, dans le contexte d'un très grand territoire à dessiner, il devient difficile de
limiter la participation, compte tenu que le nombre de personnes directement concernées
augmente proportionnellement avec l'étendu du territoire à travailler. Il devient laborieux de
discriminer les invitations en fonction d'échelles territoriales, tant ces échelles sont solidement
imbriquées. Les rencontres du 13 septembre et du 8 novembre 2002 le démontrent.
Deuxièment, il devient lourd de superviser la participation de plusieurs personnes à la fois.
Les délibérations sont moins efficaces, comme ce fut le cas lors de la rencontre du 28 février
2002. Rappelons qu'il importe que tous les membres du Comité de design urbain collaboratif
128
aient une chance équitable de s'exprimer. Plus le groupe est grand, plus c'est difficile.
Troisièmement, même si l'approche communicationnelle préconise de mettre en relation des
personnes ayant des formations et des champs d'intérêt différents, il est préférable de le faire
de manière à ne pas trop pousser à l'extrême les écarts entre formations et domaines d' intérêt.
Ainsi, lors des charrettes du 6 et 7 novembre 2003, on désirait avoir un nombre égal de
représentants de chacune des trois échelles, mais malgré les efforts déployés pour inviter
plusieurs personnes de l'échelle secteur, l'échelle agglomération demeurait la plus
représentée. Il était intimidant pour les acteurs-clés de l'échelle secteur de savoir qu'ils allaient
évoluer parmi une « élite professionnelle» largement représentée. Citons une participante qui
refusa à quelques reprises de dessiner elle-même sur du papier calque, expliquant qu 'elle ne
considérait pas être une experte en dessin urbanistique.
L'incitation à la présence aux rencontres interactives passe par la réponse aux besoins
de base, par l'accessibilité des lieux de travail et par le confort des lieux de travail.
Ainsi, dans l'expérience du GIRBa, la satisfaction des besoins de base comportait les
repas qui furent servis sur place pour favoriser la présence toute la journée et pour permettre
des moments de socialisation qui ont servi à consolider l'ambiance de confiance. Pour les
ateliers de travail qui s'échelonnaient sur toute une journée, le repas du midi était fourni
gracieusement aux participants. Cette attention était grandement appréciée par les acteurs-clés
et ils ont mentionné que plusieurs discussions se poursuivaient lors de ces moments et que
cela facilitait parfois la conclusion de consensus en après-midi.
Le souci du confort des acteurs-clés fut une préoccupation constante pour le Groupe-
orchestrateur. Accueil, disposition de la salle, état du matériel et de l' ameublement furent les
éléments principaux sur lesquels le GIRBa travailla pour offrir une bonne commodité aux
129
membres du Comité de design urbain collaboratif. Ceci s'est manifesté dès le début de la
phase 3 comme le démontre l'illustration du Il octobre 2002.
Pour la banlieue moderne, la majorité des délibérations ont été tenues autour d'un écran
(diaporama informatique) ou d'une carte. Les photographies furent surtout utilisées lors de
charrettes, alors que les documents écrits ont été omniprésents, mais ils furent peu utilisés
pour aider l'émergence de la parole. La grande utilisation des diaporamas informatiques et des
cartes se comprend dans le cadre d'un exercice de design et nous avons appris que pour un tel
exercice, les cartes ne devraient pas avoir une échelle dépassant 1 : 5 000. Le grain du tissu
résidentiel, la largeur des voies, la présence d'éléments d'intérêt et tout ce qui est nécessaire à
l'urbaniste-designer ne sont plus aussi nettement apparents à une échelle de 1 : 20 000 par
exemple. Ceci a fortement été constaté lors des charrettes Charles bourg et Beauport, le 28
mars 2003. La vidéo tournée sur place démontre une plus grande dynamique des participants
de la charrette Charlesbourg. Les participants se levaient et repéraient rapidement sur la carte
les lieux et bâtiments, tandis qu'à Beauport, ils travaillaient avec une échelle 1 : 20 000, et le
repérage difficile de sites sur la carte semblait en décourager plusieurs à se déplacer.
Dès leur première rencontre, les groupes doivent s'entendre sur les limites de la
démarche. Ils doivent ainsi réserver leurs délibérations pionnières à quatre points qui
conditionneront le déroulement de la démarche: la logistique, les limites géographiques du
site et les buts et les contraintes de la nature du mandat.
Dans le cas d'une démarche de design urbain collaboratif, peut-être plus que dans le cas
d'une démarche de planification urbaine ou de réglementation urbaine collaborative, il importe
131
de revoir au sein du comité les limites du territoire d'intervention, même si celles-ci ont été très
bien définies lors de la Phase du diagnostic préliminaire. À l'aide de cartes et de
photographies, le Groupe-orchestrateur illustre les limites du territoire au Groupe d' acteurs-
clés.
D'ordinaire, les citoyens ne peuvent pas identifier précisément les limites municipales
de leur quartier. Si l' on songe en plus à toutes les manipulations de limites qui sont effectuées
pour un même territoire pour répondre à des besoins politiques, gouvernementaux ou
pédagogiques, la confusion qu'il en résulte explique cette incapacité pour le citoyen à bien
reconnaître les bornes de son quartier. Accompagnant la délimitation du territoire, le Groupe-
orchestrateur devrait aussi proposer un dénominateur7 0 et une dénomination pour ce dernier.
Le dénominateur et la dénomination du territoire d'intervention sont aussi importants, sinon
davantage, que les limites elles-mêmes. En effet, ils renvoient à une réputation qui suit cet
espace urbain. Il est donc nécessaire de mettre au clair cette réputation, de démystifier les
perceptions afin d'arriver à l'utilisation d'un seul terme qui fait convergence et qui ne nuira
pas aux échanges du comité.
Pour ne pas être confronté à des déviations géographiques au cours des délibérations, le
Comité de design urbain collaboratif doit obtenir un consensus sur les limites précises du
territoire qui fait l'objet du projet. Il doit se mettre d'accord sur le nom complet qui sera
utilisé et s'astreindre à prononcer que ce nom qui aura été choisi par tous. Une carte indiquant
avec le nom choisi du territoire et ses limites devrait être distribuée aux participants aussitôt
que le tout est décidé. Par exemple, secteur de Duberger plutôt que quartier de Duberger.
Fait aussi partie de la tâche Atteindre un consensus sur les limites de la démarche, la
confirmation du type de projet d'urbanisme à élaborer. Même si le type de projet est prescrit
par l'énoncé du mandat que reçoivent les professionnels, il n'est jamais acquis que le projet
d'urbanisme octroyé s'avère toujours le projet qu'il convient d'élaborer. Si le mandat est de
réaliser le concept d'aménagement d'un site, il arrive que les premiers échanges démontrent
qu'un plan directeur de planification est nécessaire avant de s'attaquer au design. C'est
pourquoi il importe de toujours confirmer avec les membres du Groupe d'acteurs-clés k
produit de la démarche: quel projet d'urbanisme répondra le mieux aux intentions du mandat,
un projet de planification, de design ou de réglementation?
Lorsque les limites de la démarche sont assez nettes, il est plus facile d'évaluer avec
l'individu choisi comment sa participation s'intègre à la démarche. Dans la situation contraire,
il faudra y mettre plus d'énergie et de temps, quitte à conclure avec lui qu'effectivement il
n'est pas un acteur-clé pour le projet en question.
De telles situations peuvent donner les premiers indices sur les limites de la démarche
qui seront débattues dans cette tâche. Il faut donc les conserver en réserve pour les exposer
lors de cette tâche.
Une fois la « prise de contact» tenninée, la deuxième partie du nom de cette troisième
phase mentionne qu'il faut réaliser un diagnostic approfondi. Cette opération consiste à
entamer les délibérations qui conduiront à s'entendre sur les véritables constats du site (voir
tâche 1.3). Au sein d'une communication intersubjective, le Groupe-orchestrateur arbitre ces
délibérations afin d'établir des consensus sur ce qui est juste et incorrect dans le diagnostic
qui a été réalisé par les professionnels de l'urbanisme.
133
À cette étape, un des plus grands défis attend le professionnel, soit celui de tester les
moyens de vulgarisation qu'il a conçus pour rendre le rapport du diagnostic préliminaire
accessible, mais surtout, il devra démontrer sa capacité de présenter oralement au Groupe
d'acteurs-clés le diagnostic préliminaire qu'il a établi (voir la tâche 1.4). Le Groupe-
orchestrateur doit mette tout en œuvre pour que le flot des connaissances passe facilement des
professionnels vers les non-professionnels de l'urbanisme. Cette notion de l'approche
communicationnelle commande que le Groupe-orchestrateur porte une grande importance à
son exposé oral du diagnostic préliminaire plus qu'à la réalisation d'un rapport écrit qui serait
des plus éblouissants.
Une des premières attaques que l'on remarque souvent lorsque des citoyens analysent
des rapports de professionnels concerne le choix des données (quantitatives et qualitatives).
Par exemple, afin de faire un portrait socioéconomique d'un site, nous utilisons les données
statistiques que nous jugeons incontournables en fonction du projet à travailler. Cependant,
certains participants porteront une plus grande importance à une catégorie de statistiques
plutôt qu'à une autre. Les critiques au sujet d'une catégorie de données sont faites
instinctivement en lien avec des aspects qui touchent le domaine dans lequel chacun évolue
quotidiennement. Elles peuvent aussi être volontairement dirigées vers un aspect précis, de
peur de voir ce dernier négligé ou oublié dans la démarche. Il revient au Groupe-orchestrateur
d'amener chaque participant à constater sur quelle base il émet sa critique, instinctive ou
volontaire, et de décider avec l'ensemble des participants jusqu'à quel point elle est recevable
en fonction du projet. Ce geste est répété continuellement de manière à cheminer
collecti vement vers une entente sur la justesse du choix de toutes les données.
Il arrive aussi que des participants prétendent qu'eux-mêmes possèdent des données
quantitatives ou qualitatives fiables et spécifiques à l'élaboration du projet. Dans ces cas, le
comité doit en prendre connaissance et les analyser pour déterminer s'il est opportun de les
ajouter aux études déjà produites par le diagnostic préliminaire, de les inclure à ces études afin
de les préciser, de les nuancer, de changer certains de leurs éléments, ou enfin de les rejeter
parce qu'elles ne sont pas utiles.
71. Le fait que l'élaboration du projet soit importante ou non importante aux yeux d'un acteur-clé à
cause d'événements qui se produisent de manière simultanée, et dont il juge qu'ils ont une
influence majeure sur le travail réalisé au sein de la démarche de design urbain collaboratif.
135
composé des membres de la démarche qui sera responsable d'étudier un point en particulier.
Ce groupuscule devra ensuite faire rapport au comité. Le Comité de design urbain collaboratif
peut aussi lui-même réaliser cette étude ou donner cette charge à un consultant externe, mais
seulement lorsqu'il s'agit d'un point très technique et spécifique pour lequel aucune personne
du comité ne possède les connaissances. Bien entendu, ceci doit être convenu au sein du
comité. Le recours à l'exposé d'un spécialiste lors d' une des réunions de travail du comité
peut aussi constituer un moyen de combler un pan de connaissances très spécifiques
essentielles à la bonne marche de l'exercice de design. Il s'agit là d'une situation qui prend la
forme d'une boucle qui se greffe à la démarche, à l'image d'un Retour en arrière momentané
illustré à la Figure 30. Ce retour en arrière peut s'avérer court, mais il peut aussi être assez
long et ralentir la démarche.
Il est inévitable pour les participants de faire un lien entre les divers projets d'urbanisme
qui peuvent se dérouler simultanément au sein de leur territoire d'appartenance: opportunité
synchronique.
Dans le cas a, un enjeu est composé avec une ou plusieurs phrases qui font part de la
prévision, comme « Le quartier B risque de voir sa population baisser dans les prochaines
années si des efforts ne sont pas déployés pour améliorer l' offre commerciale sur son
territoire ». Dans le cas b., un enjeu est aussi décrit en une ou plusieurs phrases qui font état
d'un problème majeur et actuel qui mérite attention, comme « Il existe l'artère X qui permet
aux résidants du quartier A de réaliser leurs approvisionnements, alors que le quartier B ne
possède pas d'artère commerciale ».
Sur la base des constats identifiés et quantifiés, il est possible pour le Comité de design
urbain collaboratif de pointer les éléments qui agissent sur son territoire et de décider dans
quelles directions ils désirent les voir évoluer.
Comme le mentionne John Forester, il faut que les gens d'un quartier s'attardent à
trouver ce qu'ils devraient vouloir qu'il soit fait de leur quartier (Forester 1999), cette
affirmation signifie qu'ils doivent diagnostiquer, qu'ils doivent identifier ensemble les
problèmes et qu'ils doivent décider des solutions en fonction du quartier et non de leur intérêt
Ainsi, cette sixième tâche consiste à identifier ensemble quels sont les problèmes du quartier,
mais ceux qui concernent directement l'objet du projet, qui touchent les gens qui ont des
activités sur le territoire sous intervention et qui font consensus au sein du Comité de design
urbain collaboratif. C'est ce qui s'appelle identifier les véritables enjeux.
Les consensus à propos de l'identification des enjeux de design ne doivent pas être
votés à la majorité comme dans un cadre de démocratie « dualiste» (<< adversarial »), mais
comme le dit Novarina (2000), les décisions doivent être prises au sein d'exercices de
négociations et d'argumentation où tous les participants sont appelés à faire des compromis
pour établir le consensus. Pour Charles Roch (1994), il s'agit là de la pratique de la
138
L'atteinte d'un consensus se réalise à travers des négociations qui se tiennent face à
face, dans lesquelles il existe un contact visuel entre les interlocuteurs. Ceci est nécessaire
pour préserver l'attention, laquelle est maintenue avec l'aide de non-dits, de gestes de
l'interlocuteur et des moyens de communication utilisés. Par conséquent, les présentations
magistrales, surtout celles où le présentateur est en retrait (voir les illustrations du 8 novembre
2(02) et les réunions ou charrettes composées de beaucoup trop de participants sont à éviter
parce qu'elles ne permettent pas un contact visuel soutenu. Le comité doit avoir entamé cette
tâche avec la satisfaction de posséder toutes les informations nécessaires aux délibérations.
Les énoncés de corroboration devraient être moins nombreux pour laisser la place aux
énoncés corrélatifs réalisés à partir des connaissances accumulées depuis la phase 1.
Outre le calendrier de la démarche qui est continuellement mis à jour et remis aux
participants, trois autres documents écrits sont à produire pour leur permettre de suivre le
déroulement de la démarche. Il s'agit des comptes rendus des rencontres, du rapport du
diagnostic approfondi et du tableau maître.
Les comptes rendus des rencontres sont des résumés écrits des délibérations. La
production de ces documents est importante à réaliser aussitôt que la rencontre a pris fin, non
pas uniquement parce qu'il est plus facile de coucher sur papier les idées tant qu'elles sont
fraîches à l'esprit, mais aussi parce qu'il convient de faire approuver les comptes rendus par le
Groupe d'acteurs-clés avant la prochaine activité. Les comptes rendus seront utilisés tout au
long de la démarche de design urbain collaboratif lorsqu'il sera nécessaire de se remémorer
les détails qui ont conduit à tel ou tel consensus, afin de préserver ces consensus.
72. Amdam (1997), Fischer (1993) et Forester (1989) parlent aussi de démocratie discursive (de
délibérations) .
139
domaines distincts utilisés dans le rapport du diagnostic préliminaire ou sous de nouveaux qui
ont fait l'affaire du Comité de design urbain collaboratif. Le rapport rassemble toutes les
données et les figures corrigées et approuvées par le Groupe d'acteurs-clés, ainsi que celles
qu'il aurait pu ajouter. Ce document ne devrait plus subir de modifications au cours de la
démarche, étant donné qu'il aura le statut de document de référence pour toutes les questions
ultérieures au sujet des données qui concernent le site. À la fin de la phase 3, il devrait être
adopté par l'ensemble du comité.
Quant à lui, le tableau maître consiste en un résumé pratique?3 des constats et des
enjeux qui leur sont associés et sur lesquels le comité a fait convergence. En fait, le tableau
équivaut au rapport écrit, à la liste ou au portrait qui sont d'ordinaire produits dans le monde
urbanistique lorsqu'on désire rendre compte des enjeux de design. Par contre, je retiens la
notion de « tableau », car il est préférable de consigner les constats et les enjeux du projet
dans un seul document de synthèse succinct, qui a obtenu le statut d'entente écrite entre les
deux groupes à l' œuvre. Appuyé par le rapport du diagnostic approfondi, le tableau maître
sera le guide principal pour les prochaines phases.
73. Des cartes peuvent accompagner le tableau pour illustrer et localiser plus facilement.
140
de préoccupation fervente au sujet du sort du site et non dans le rôle d'un représentant
farouche d'un organisme ou d'une association, ils doivent participer à la construction de
lignes directrices qui encadreront la conception prévue à la phase suivante. L'entente sur les
lignes directrices se réalise à travers quatre tâches:
4.1 Trier les enjeux selon un seul système de classement et arriver à un consensus sur
cette mise en ordre.
4.2 Le Groupe-orchestrateur répond à chaque enjeu par un ou des objectifs74 . Pour
chaque objectif le Groupe-orchestrateur associe ensuite un ou des critères.
4.3 Le Groupe-orchestrateur soumet au Groupe d'acteurs-clés les objectifs et les
critères pour fins de validation.
4.4 Consigner de manière consensuelle au tableau maître les objectifs et les critères de
design.
Au cours de cette phase et des suivantes, le calendrier est tenu à jour (tâche 1.5). Le
Groupe-orchestrateur continue aussi à réaliser des actions pour encourager la participation des
acteurs-clés (tâche 3.1) et il continue à mettre en place des moyens de communication qui
permettent à tous de s'exprimer facilement (tâche 3.2). Il en va de même pour la tâche 3.7 :
Créer des documents qui aideront à suivre aisément le travail en cours, comme les comptes
rendus et le tableau maître. Il n'est pas nécessaire de repréciser ces actions à cette phase,
compte tenu qu'elles sont déjà initiées et qu'elles sont donc automatiquement reproduites.
Au début de cette phase, il est essentiel de s'entendre sur un classement final des enjeux
déterminés à la phase précédente. Sans ce classement, tout le travail de définition des enjeux
pourrait sans cesse recommencer, étant donné qu'il serait alors possible pour n'importe quel
membre de déconstruire l'essence d'un enjeu pour le reconstruire et le déplacer dans une
autre classe. C'est pourquoi le comité a avantage à s'entendre sur un seul système de
74. En planification urbaine, le terme « objectif» est très utilisé. Souvent, pour être plus précis, les
urbanistes utilisent le terme « objectif» pour détailler l'orientation. Je propose de continuer à utiliser
le terme « orientation» dans le domaine de la planification, compte tenu qu'il renvoie à la notion de
« direction à prendre », ce qui est plus généraliste et ainsi plus proche de la nature du champ de la
planification.
En planification urbaine, on constate aussi l'usage du terme « but ». Il renferme pour le milieu
urbanistique la même idée que le terme « objectif». Il est donc conseillé, si besoin est, d'utiliser le
terme « but » uniquement dans Je champ de la planification pour remplacer le terme « objectif», et
d'utiliser ce dernier à l'usage exclusif du champ du design urbain.
141
classement basé par exemple sur une gamme de domaine distincts ou sur des unités
territoriales. Il doit y trier rigoureusement les enjeux, quitte à mettre un même enjeu à deux
endroits, à la condition que tout le comité soit d'accord et que cela ne soit plus modifié, à
moins bien sûr qu'un retour en arrière soit décidé.
Pour arriver au consensus sur le classement, il est possible de procéder par soustraction,
c' est-à-dire qu'on débute les délibérations par les enjeux qui sont les plus facile à caser dans
une seule classe. Par la suite, pour ceux qui peuvent être reliés à plus d'une classe, il faut
retourner au type de projet d'urbanisme déterminé à la tâche 3.3 et choisir la classe qui
correspond le mieux au type de projet. Enfin, pour ceux encore inclassés, il faudra négocier la
justesse de le placer dans deux classes à la fois.
Le classement des enjeux est une opération ardue qui peut devenir confondante. En
premier lieu, la tâche 3.6 nous enseigne que l'enjeu urbain peut être abordé sous deux angles
différents et dans les deux cas, un enjeu n'est pas toujours facile à formuler en mots. Ainsi, il
arrivait souvent dans les rencontres interactives qu'orientations, objectifs et enjeux soient
interchangés, tant il était difficile pour un locuteur de la banlieue moderne d' expliquer
exactement duquel de ces trois éléments il parlait.
Un objectif de design est une intention qui, faisant référence à un domaine spécifique,
exprime le résultat physique qu'on désire atteindre par le recours à un plan de concept
d'aménagement urbain. Chaque objectif devrait être libellé par une ou deux phrases et
commencer par un verbe d'action, comme « Augmenter les liens de circulation entre le
quartier A et le quartier B ». Cet objectif pourrait être la réponse à l'enjeu « Il existe seulement
l'avenue X qui permet de se déplacer entre les quartiers B et A, ce qui empêche tous les
résidants du quartier B de se rendre facilement à l'artère commerciale du quartier A ». Chaque
enjeu demandera une recherche du sens commun afin de bâtir une image idéale de ce que
devrait être physiquement le site et que l'on imagine être la même dans l'esprit de tous les
membres du comité. Pour y parvenir, chacun des objectifs de design devra être concrètement
ou opérationnellemene 5 réalisable, ce qui permettra de le mesurer et de les voir. Pour cet
exercice, le Groupe-orchestrateur doit avoir réalisé une bonne lecture des délibérations de
sorte qu'il ne perde pas les idées ayant circulées et qu'il s'assure d'une bonne continuité
entre les enjeux et les objectifs. Il doit aussi voir à ce que les objectifs qu'il compose entrent
bien dans le cadre du type de projet d'urbanisme déterminé au départ et du produit qu'on
s'est entendu à livrer.
Au fur et à mesure que les objectifs sont composés, il est possible de définir
simultanément les critères de design ou il est aussi à propos de terminer la liste des objectifs
de design avant de les reprendre un à un pour leur associer les critères. Le choix revient au
Grou pe-orchestrateur.
Un critère de design urbain est une indication précise (et parfois technique) de
l'objectif de design qui permet de guider les interventions et de cogiter sur les dessins de la
prochaine phase. La composition des critères se réalise par déduction ou par association, selon
les délibérations. En soi, les délibérations constituent une fontaine de mots à partir de laquelle
il est permis d'extirper les expressions qui formeront le libellé du critère. Ainsi, pour répondre
à l'objectif «Augmenter les liens de circulation entre le quartier A et le quartier B », un des
critères pourrait être « Chaque nouvelle voie qui reliera les quartiers A et B devra avoir une
75. Par exemple: être en mesure de supporter la croissance des ventes dans une artère commerciale,
pourvoir à l'augmentation de la fréquence d'élagages de nouveaux arbres d'un secteur.
143
largeur minimale de huit mètres et comporter une voie de circulation dans chaque sens et des
trottoirs de part et d'autre de la chaussée».
La définition des objectifs et la définition des critères sont sans doute les tâches les plus
difficiles à réalise"r. En plus d' être des énoncés qui semblent souvent abstraits pour le
commun des mortels, elles sont des tâches délicates parce qu'elles sont le cœur de la
démarche. En effet, les objectifs et les critères constituent l'aboutissement des analyses et le
début de la cogitation créative. Ceci fut grandement expérimenté le 28 février 2003, alors que
38 personnes ont tenté de définir ensemble les objectifs et les critères pour le schéma de
concept d'aménagement du territoire des banlieues modernes de Québec. Même si les enjeux
avaient déjà été classés à la satisfaction des acteurs-clés et que des exemples d'objectifs et de
critères furent remis aux participants le jour même, il semblerait que le nombre de participants,
les moyens de communication employés et la difficulté à conceptualiser ces énoncés n'ont pas
aidé à faire fonctionner les ateliers de travail. En fait, tout comme pour le classement des
enjeux, il y a lieu ici de se poser les questions suivantes: ces deux tâches ne devraient-elles
pas être réservées au Groupe-orchestrateur? Présenterait-il les fruits de son travail par la suite
pour délibération? De prime abord, il faut répondre par la négative, parce que la réalisation
d'une telle tâche de manière individuelle ne répond pas aux principes de l'approche
communicationnelle. Toutefois, je crois que nous pouvons quand même demeurer à l'intérieur
des limites de l'approche communicationnelle, étant donné que les délibérations peuvent se
tenir au sujet de la liste des objectifs et des critères, même s'il s'agit d'une liste qui est
proposée par un seul groupe. C'est pourquoi la tâche 4.2 est une des rares qui se réalise
uniquement par un groupe (le Groupe-orchestrateur) avant de revenir en comité à la tâche 4.3.
moyens, les incitatifs et les éléments à mettre en priorité. En fin de compte, au terme des
discussions et des recommandations de la journée du 14 mars, un membre du Groupe-
orchestrateur et un membre du Groupe de support furent mandatés pour récrire les objectifs et
les critères en fonction de tout le travail effectué à ce jour. Ils furent présentés sous la forme
sui vante: domaine, objectif, critère et exemple. Ce qui est devenu la quatrième version du
tableau maître.
Deux nouvelles colonnes devront être ajoutées au tableau maître afin d'aligner les lignes
directrices convenues à la tâche précédente. Quant à la colonne des constats, celle-ci peut à
présent être éliminée, étant donné que l'attention doit maintenant se tourner vers l'image idéale
du site plutôt que sur son état actuel.
Tel que mentionné pour la charrette du 28 mars 2003, la carte synthèse des constats à
l'échelle agglomération n'est vraiment utilisée qu'à cette étape. Cela se comprend, car les
constats doivent à présent être derrière pour donner toute l'attention aux prises de position.
Cependant, il importe de les répéter aux participants, étant donné qu'ils manquent quelques
fois d'arguments pour leurs énoncés ou qu'ils les oublient.
146
progressivement des esquisses furent couchées sur papier calque par une maIn experte,
bonifiées par les indications des autres participants des endroits fréquentés par les piétons et
par les sites qu'il fallait relier entre eux pour faciliter les déplacements des étudiants du
secteur.
Afin de bien dessiner les parcours, l'expert avait pris le soin d'utiliser des traits, des
cercles, des formes qui étaient clairement produites sur le papier. Ceci reflète un savoir
instrumental que l'expert a habilement utilisé. Cependant, il s'est ajouté à ce savoir l'aide
« technique» d'une participante non spécialisée en dessin qui s'est traduite par l'organisation
des crayons de couleur et par la correction des symboles mal placés. Ce sont des éléments
simples qui recèlent peu d'importance pour l'observateur extérieur, mais qui par contre,
contribuent fortement aux échanges intersubjectifs. En effet, la manipulation partagée des
objets en lien avec l'esquisse maintient le contact visuel entre les interlocuteurs et favorise la
poursuite des échanges. De plus, cette façon de faire force tous les participants à demeurer
autour de la table de travail, ce qui conserve leur implication dans le comité et par ricochet,
contri bue à préserver leur intérêt au travail en cours.
Cette tâche consiste à débattre des choix graphiques qui furent couchés sur papier. Le
comité doit sélectionner les esquisses qui représentent l'image idéale recherchée par les
objectifs et les critères. Le choix peut se faire en comparant la justesse des dessins entre eux
ou en soustrayant les esquisses les moins complètes en fonction des objectifs et critères. Il est
conseillé d'exposer verticalement toutes les esquisses pour qu'elles soient bien vues par tous
avant de faire le choix. La tâche pourra se faire seulement une fois toutes les esquisses
terminées ou bien le comité pourrait aussi décider de procéder par alternance, c'est-à-dire de
dessiner des options répondant à un objectif, faire le choix parmi les options et puis passer au
76. Nous prendrons cette équipe comme exemple. Les trois autres équipes d'arrondissement ont
procédé différemment, mais en utilisant le même tableau maître. Le récit complet de l'équipe Sainte-
Foy-Sillery se trouve à l'Annexe 4.
147
prochain objectif, et ainsi de suite. Cependant, cette méthode obligera de faire un amalgame
des esquisses qui auront été retenues.
Il arrive que le choix des esquisses se réalise selon une appréciation esthétique ou même
artistique du dessin, reléguant ainsi à l'arrière-plan la réponse aux objectifs et critères. Cette
situation s'est produite au cours des charrettes du 6 et 7 novembre et le meilleur moyen d' Y
remédier a été de retourner le comité au tableau maître et au rapport du diagnostic approfondi.
Ceci est le rôle du Groupe-orchestrateur. J'ai aussi observé régulièrement la tenue de
délibérations qui abordaient des points trop éloignés de la banlieue moderne, comme la qualité
de soins de santé qui sont offerts par un hôpital situé dans ce territoire, même si
intentionnellement l'intervention du locuteur partait d'un objectif du tableau maître. De plus, à
travers cette prise de parole, il était rare d'entendre des références au rapport du diagnostic
approfondi. J'ai également entendu des arguments produits avec de nouvelles données qui
n'avaient pas été dévoilées ou consignées au rapport du diagnostic nuancé. Le Groupe-
orchestrateur devrait intervenir pour arbitrer l'utilisation de nouvelles données non annoncées
(apport) versus l'usage de celles déjà convenues (rapport du diagnostic approfondi).
Les esquisses qui ont été retenues sont prises en charge par les Groupe-orchestrateur et
Groupe de support pour les transposer en documents au propre: dessins (plans, élévations,
coupes) et rapport d'accompagnement pour expliquer et justifier les dessins (texte, liste,
graphique, tableau). Tout ce matériel doit être validé par le Groupe d'acteurs-clés avant qu'il
soit considéré comme la version ou les versions du concept d'aménagement résultant de la
démarche. Ce travail « en retrait» des groupes orchestrateur et de support n'a pas de durée
précise, mais pour maintenir une bonne relation de travail avec le Groupe d'acteurs-clés, il est
préférable que le retrait dure peu de temps. Une longue période sans contact peut occasionner
un désintéressement de la part des membres du Groupe d'acteurs-clés, peut laisser la chance à
des événements nouveaux de survenir et de compromettre la justesse des décisions, et peut
ouvrir une brèche dans la relation de confiance.
Une des raisons qui a poussé le GIRBa à tenir la charrette sur deux jours consécutifs
était justement de s'accorder une soirée complète pour tracer et préparer convenablement les
148
Au matin du 7 novembre, les versions des plans de concept d'aménagement pour les
arrondissements et le schéma de concept d'aménagement pour le territoire de la banlieue
moderne furent affichés sur le plus grand mur de la grande salle où se tenaient les charrettes.
La majorité des participants fut tellement captivée par le travail des autres équipes de la grande
charrette qu'une partie de la matinée du 7 novembre s'est transformée en une «exposition
ouverte» devant laquelle défilaient les participants.
Les modalités de réalisation sont les derniers éléments à compléter pour achever le
produit à livrer. La plupart des modalités sont fournies par le mandant après avoir pris
connaissance de la version du concept d'aménagement. Il aura demandé à d'autres
professionnels de l'aviser pour les déterminer: aspects administratifs par le gestionnaire,
aspects légaux par l'avocat, aspects financiers par le comptable et aspects opérationnels par
l'ingénieur, comme exemples. Le Groupe-orchestrateur, le Groupe de support et le Groupe
d'acteurs-clés peuvent eux aussi parfois déterminer des modalités de réalisation. L'ensemble
de ces prescriptions peut être présenté dans un document séparé, par contre, il serait judicieux
de les présenter dans une nouvelle colonne du tableau maître. De cette façon, les modalités
149
Pour la tâche 5.5, aucune modalité de réalisation précise ne fut associée à la version du
plan de concept d'aménagement de l'arrondissement de Sainte-Foy - Sillery, étant donné
qu'il s'agissait d'un exercice d'expérimentation. Cependant, certaines interventions furent
définies en fonction des champs de compétences des organismes qui seraient interpellés par le
projet: Réseau de transport de la capitale pour la construction d'un terminus, Université Laval
pour le réaménagement des abords de l'autoroute du Vallon, Ville de Québec pour la
géométrie des voies et Place Sainte-Foy pour la cession d'une parcelle de terrain.
Cette tâche donne lieu à la dernière rencontre interactive, dans laquelle, les délibérations
porteront sur la justesse de la mise en plan finale, avant de procéder à une félicitation mutuelle
pour le travail accompli ou à une célébration préparée pour l'occasion.
77. Habituellement, on vise une version, mais lorsqu'au terme de la démarche, le Comité de design
urbain collaboratif décide qu'il ne choisira pas parmi les versions développées, dans un tel cas, il
faut comprendre que le comité laisse le choix final aux décideurs politiques.
150
Pour la dernière phase, les groupes orchestrateur et support terminent la démarche. Ils
doivent faire entériner le produit de la démarche par le mandant et organiser le transfert du
produit vers les professionnels de l'exécution. Ainsi, deux tâches sont à réaliser pour terminer
la démarche de design urbain collaboratif :
6.1 Demander l'entérinement des documents, fruits du travail de la démarche, par le
mandant s'il y a lieu, et compléter les modalités administratives.
6.2 Organiser le transfert du concept d'aménagement vers les professionnels de
l'exécution.
collaboration, il est souhaité que l'adoption par le mandant publique ou politique soit une
étape terminale qui a comme seul but d'officialiser publiquement les documents conçus.
Comme aucune entente n'est survenue à la tâche 3.3 au sujet du produit exact à livrer, il
existe à ce jour deux documents qui sont les fruits de la Démarche participative du GIRBa. TI
s'agit d'un rapport écrit intitulé Des banlieues pour l'avenir. Aménagement, développement
durable et participation qui date d'avril 2004 et d'un diaporama informatique qui porte le
même nom.
Retraite
3.4.1 LA RÉrNION
La réunion est le type de rencontre interactive le plus utilisé, étant donné que c'est la
plus simple à organiser. Elle demande uniquement la présence physique des participants et
des crayons et du papier ordinaire pour la prise de notes. La réunion se tient dans un lieu hors
du site du projet, comme une salle de réunion, un bureau, un salon, une salle communautaire,
etc.
John Forester croit que les réunions ont une place centrale dans le travail du
« Deliberative practitioner », mais dans ses ouvrages, il emploie indifféremment les termes
réunion, séance ou session. Or, je crois que le terme « réunion» est le plus approprié pour
l'approche communicationnelle. Le terme « séance» réfère davantage à une rencontre
statutaire d'une instance décisionnelle, où on doit observer des procédures réglementées. En
plus, dans une séance, les échanges se réalisent par des droits de parole, un à la fois, ce qui
sclérose les échanges et nuit à l'intersubjectivité. Tandis que le terme « réunion» invoque
l'idée de se retrouver « autour d'une table» pour travailler ensemble et discuter librement
(mais non de manière désordonnée) d'un sujet à développer collectivement. D'après Forester
(1999), les paroles que prononce un professionnel lors d'une réunion ont un caractère
singulier et convivial, tandis que lors d'une séance ou une même d'une assemblée publique,
153
ces mêmes paroles ont une forme rhétorique. Quant au terme « session », il possède une
notion « d'inflexibilité temporelle », c'est-à-dire des rencontres formellement figées dans un
agenda officiel, ce qui n'est pas compatible avec une démarche qui possède des retours
momentanés.
Le GIRBa a utilisé les réunions surtout pour approfondir le diagnostic avec chacun des
arrondissements. Ces réunions furent organisées, en autant que possible, directement au
bureau de l'arrondissement: 30 septembre 2002, 8 octobre 2002, 21 octobre 2002, 13
novembre 2002, 18 novembre 2002 et 26 novembre 2002.
La visite du site est la rencontre des groupes sur les lieux mêmes du projet, rencontre
pendant laquelle des délibérations seront tenues avec l'avantage de pouvoir pointer
directement les sujets des échanges au lieu de communiquer par des représentations
graphiques sur papier. Ce type de rencontre sera beaucoup utilisé dans le champ du design,
étant donné que les projets de design urbain se travaillent à plus petite échelle que les deux
autres champs et parce que le travail de conception porte plus d'attention aux détails
physiques des lieux.
La visite du site n'est pas la même chose que la visite d'inspection, la visite de
reconnaissance ou le relevé de terrain. Ces dernières sont les tâches de l'urbaniste qu'il réalise
seul ou avec un technicien. Il n'y a donc pas dans ces tâches un travail en groupe, au sens de
l'urbanisme de collaboration.
La visite du site a lieu nécessairement en début et au milieu des phases plutôt qu'à la fin
de celles-ci, car dès le départ, il importe que tous les membres emmagasinent dans leurs
esprits les mêmes images du site.
-- -- - -- - - -- - -- - - - - - - - - - - -_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _-------1
154
3.4.3 LA CHARRETTE
Au 1ge siècle, lors de la remise des travaux à l'École des beaux-arts de Paris, une
personne passait dans les rues de Paris avec une brouette (une charrette à bras) pour collecter
les travaux de dessin (Lennertz 2004). L'arrivée de cette brouette signifiait que le temps alloué
pour terminer le dessin était écoulé. Juste avant l'arrivée de la brouette, les étudiants
dessinaient rapidement et apportaient intensivement les dernières retouches. En architecture, le
terme charrette fut donc progressivement retenu pour désigner la période d'intense
production des rendus finaux d'un projet. Plus tard, le terme fut aussi utilisé pour parler
d'une rencontre d'intense production (de conception) en design urbain. Je retiens ce mot pour
faire référence à des rencontres interactives pendant lesquelles les participants s'accordent un
moment pour approfondir plus spécifiquement un aspect, un point du projet, un thème, un site.
Ceci implique parfois de mettre de côté pour un moment le cours régulier de la démarche pour
s'occuper d'un point précis ou pour faire un retour en arrière momentané afin de renégocier
un point qui avait déjà été convenu.
Pour Bernie Jones (1990), la charrette est un «marathon-type session» qui doit
conduire à un produit final comme un dessin d'aménagement ou à une liste d'objectifs et de
critères. Il accorde peu d'intérêt à son déroulement et aux relations qu'entretiennent les
participants. Il est plutôt préoccupé par les moyens de communication qui seront employés
pendant la charrette pour qu'elle produise efficacement et rapidement ce qu'on attend d'elle.
De son côté, Henry Sanoff (2000) croit que la charrette est un processus d'élaboration qui
possède trois composantes: une génération d'idées, une prise de décision et une résolution de
problèmes. Il s'agit donc, pour cet auteur, d'une démarche d'élaboration en soi.
La charrette, sous les définitions de Jones et de Sanoff, ne peut pas répondre aux
principes de l'approche communicationnelle. Premièrement, son caractère d'empressement a
tendance à réduire le processus de design à la seule tenue d'une charrette, empêchant ainsi de
renouveler les rencontres entre les participants autant de fois qu'il le faut pour arriver à des
consensus satisfaisants. Dans l'espace d'une journée ou de deux soirées, il n'est pas possible
pour chacun d'intervenir et de répliquer afin de permettre la construction de la rationalité
communicationnelle. Souvent il faut plusieurs rencontres. Deuxièmement, toujours selon les
deux auteurs, les charrettes sont préparées exclusivement par le professionnel. L'urbanisme
de collaboration demande que les acteurs-clés puissent avoir leur mot à dire sur le contenu des
rencontres et sur l'horaire (voir les tâches 1.5 et 3.3).
- ---_.~-~-~------------------ - --~~~~~---------- ,
155
La charrette fait appel à une plus grande utilisation de matériel graphique, technique ou
informatique que la réunion laquelle fait seulement usage de papier, ce qui n'est pas toujours
suffisant pour bien se comprendre. C'est pourquoi il arrivera qu'on doive remplacer la
réunion par la charrette. On la trouvera surtout dans les phases 3, 4 et 5. Par contre, les
groupes orchestrateur et de support pourraient aussi s'en prévaloir pour tenir rapidement des
rencontres de travail nécessaires pour achever un point avant une échéance qui avait été
convenue ou pour approfondir un thème.
Les charrettes des arrondissements des 28 mars 2003 et 2 mai 2003 sont des exemples
de rencontres intensives qui furent réservées à un territoire en particulier, sur une journée
entière.
3.4.4 L'ATELIER
Bernie Jones et Henry Sanoff qualifient les ateliers de rencontres où «le sens de
l'interaction est important », autrement dit (selon leur vision) où les participants se lèvent
souvent pour manipuler des outils de représentation, où la gestuelle peut être appuyée par du
matériel visuel et où les échanges langagiers sont saccadés. Dans le contexte de l'urbanisme
de collaboration, ces attributs de l'atelier demeurent, sauf qu'il ne faudrait pas se méprendre et
croire que tous ces mouvements et actions sont déployés par les participants uniquement pour
corroborer leurs énoncés. Dans l'atelier de l'urbanisme de collaboration, les mouvements des
participants, leurs gestuelles et leurs langages servent à construire une communication
intersubjective, pilier du croisement des connaissances, des intérêts et des valeurs et non
uniquement à défendre des opinions susceptibles de remporter l'appui de la majorité.
156
Parmi les cinq types de rencontres, l'atelier est le plus englobant parce qu'il vise tous
les genres de rencontres interactives qui respectent le rythme de la démarche, qui ne sont pas
un aparté et qui font appel à plus que la parole, que des crayons et que du papier. Ainsi, quand
il n'est pas possible de classer une rencontre comme réunion, visite du site, charrette ou
retraite, on dira que c'est un atelier. Il n' y a donc pas de limite à la variété d'outils qui seront
utilisés dans l'atelier pour encourager et faciliter l'expression.
En raison de son caractère englobant, on pourra retrouver l'atelier à toutes les phases,
pour toutes les tâches, sauf celles réservées à la préparation des outils de travail (voir les tâches
1.5 et 3.2) ou pour mettre au propre des documents qui résument les ententes conclues,
comme les tâches 3.7, 4.4, 5.3.
3.4.5 LA RJ;:TRAITE
La retraite consiste à retirer les participants loin de leurs activités quotidiennes pour une
période de temps donnée, mais qui se compte en jours, car elle comporte nécessairement au
moins un coucher sous un même toit pour le comité.
Judith E. Innes mentionne dans un article7 8 « What planners do most of the time is talk
and interact. Researchers on planning practice have demontrated that this 'talk ' is a form of
practical, communicative action. » La pratique de l'urbaniste est donc plus une activité
langagière que manuelle. Par conséquent, la parole constitue l'instrument de travail de base
de l'urbaniste médiateur pour les cinq types de rencontres. La parole est le moyen de
communication dominant, les autres moyens que l'urbaniste médiateur pourrait utiliser sont
complémentaires et serviront à favoriser la parole. John Forester, Judith E. Innes, Charles
Hoch et Patsy Healy mentionnent que la rationalité communicationnelle est atteinte par le
croisement des énoncés langagiers. Les moyens qu'on utilisera lors d'une rencontre
interactive doivent aider à stimuler la parole et son écoute. Ils ne doivent pas la remplacer.
Au moment des délibérations, les spécialistes parlent avec des données objectives et avec
des faits vérifiés. Les membres du Groupe d'acteurs-clés comme les acteurs politiques
utilisent des formules plutôt rhétoriques alors que les résidants et autres acteurs civils
s'expriment avec des « staries» (histoires) (Forester 1989, Hoch 1994, Schneekloth et
Shibley 1995). Ces « staries» sont des descriptions d'endroits ou de situations qui sont
remplies d'information subjective, de données non vérifiées, d'appréciations et de valeurs que
ces acteurs expriment avec conviction. Cette différence dans les langages est une des
difficultés de l'approche communicationnelle. Dans le but de faciliter les échanges de paroles
exprimés par des expressions langagières dissemblables, il importe de faire appel à des
moyens de communication complémentaires. Le Groupe-orchestrateur doit anticiper les
difficultés de communication qui pourront bloquer les délibérations. Ces difficultés pouvant
être causées par un accent, des termes locaux inconnus de tous les participants, des
explications confuses ou incomplètes, des coups d'émotion qui figent le locuteur ou le
désorientent. Pour pallier ces difficultés de communication, il existe des moyens de
communication alternatifs assez bien connus, dont quelques-uns sont propres à l'architecture
et à l'urbanisme, alors que d'autres sont empruntés à d'autres disciplines.
78. Judith E., INNES. « Information in Communicative planning ». Journal of the american planning
association, volume 64, numéro 1, 1998, page 52.
158
Parole
Tourdelable
Exercice d'Idéation
- (textes, tableaux)
- -
Documents Simulation
- graphiques
(plans, dessins, - dramatique
Photographies Simulation
chorégraphique
Écrans
- (télévision,
informatique,
etc.)
Le tour de table est couramment utilisé en début de réunion pour que les participants se
présentent. Pour l'urbanisme de collaboration, le tour de table servira à dissiper le malaise et
la gêne qu'un ou des participants pourraient ressentir à l'occasion devant le Comité de design
urbain collaboratif. Cet exercice vise le déblocage de la parole. Il doit offrir à chacun un
159
moment propre à lui-même, une période au cours de laquelle la quantité de phrases que le
participant prononcera pour parler de lui et du projet jouera un rôle de pratique avant
d'entamer les délibérations ou de les relancer.
Le recours à ces deux exercices simples de locution peut se faire au début de n'importe
quelle rencontre interactive. Le but étant d'aider à aligner la parole et la pensée des
participants, si cela ne se réalise pas automatiquement. Une fois la parole bien maîtrisée par les
membres du comité, il faudra surveiller les blocages, les incompréhensions et les distractions.
Dans des tels cas, il faut alors faire appel à des moyens qui utilisent d'autres supports pour
qu'un individu s'exprime. Ces moyens supplémentaires devront être manipulables par les
acteurs-clés eux-mêmes, de sorte qu'ils pourront continuer à parler pendant leur utilisation.
l'usage quotidien qu'ils font de leur secteur (Medoff et SkIar 1994). Ces dessins ont permis
aux citoyens de trouver plus facilement les mots pour décrire leur pensée.
Pour le professionnel, le dessin est un art qu'il maîtrise bien et il lui sera donc plus
facile de tomber dans le piège de substituer ses paroles par des dessins. Paolo Fareri et ses
collaborateurs nous mettent en garde contre ce piège qui consiste à formaliser le message par
la réalisation trop hâtive de dessins finis d'une partie du projet (Cogato-Lanza 1997). Lors
d'une expérience qu'il amenée à « San Donato» (Italie), Fareri s'évite le recours à des
dessins pour donner le plus de place possible aux paroles. Selon lui, il ne faut pas présenter
d'images trop terminées et avancées du projet, car elles peuvent suggérer aux participants
comment le projet pourrait être réalisé. Cela formalise les expressions, réduit la confiance et
peut conduire à la distraction des participants, uniquement vers cette suggestion du
professionnel. Les dessins finis du projet doivent être réalisés seulement aux tâches 5.3 et 5.6
de la Phase de la conception. Avant cela, il faut faire usage d'esquisses et de brouillons qui
possèdent strictement une valeur explicative.
Il en est autrement pour Bernardo Secchi et son collectif. Cette équipe de chercheurs
expérimente des méthodes pour faire ressortir les connaissances locales du lieu. Celles-ci
constituent des outils propres à la Phase du diagnostic préliminaire et non des moyens pour
faciliter la communication intersubjective. Secchi, un urbaniste italien, a conçu beaucoup de
plans directeurs (Secchi 1994) en utilisant une «méthode» qu'il a développée: ['urbanisme
descriptif (Cogato-Lanza 1998, Soderstrom 2000a). Cette « méthode» donne place à une
démarche où les connaissances nécessaires au projet sont puisées dans les savoirs
instrumentaux et théoriques du professionnel, mais aussi stratégiquement dans l'interprétation
que le professionnel fait des «images de la ville» que décrivent ses habitants et les
spécialistes de la description: les artistes-peintres, les cinéastes, les photographes, etc. (Vigano
2000). Cette méthode sert en fait à collecter des connaissances esthétiques et éthiques plutôt
qu'à négocier ces connaissances. S'il s'agit de collecte, il est alors question des tâches 1.1 et
1.2. Je crois que Bernardo Secchi est plutôt partisan d'une nouvelle façon de collecter de
l'information pour la Phase du diagnostic préliminaire, étant donné qu'il n'élabore pas le
projet en collaboration, mais plutôt seul avec son collectif, une fois les données recueillies.
réduits. Par exemple, des chaises, des tables, des boîtes qui se trouveraient dans la salle d'une
charrette ou d'un atelier.
Une des façons de détruire les perceptions et les stéréotypes qui paralysent les échanges
entre les participants du Comité de design urbain collaboratif est de les sortir du monde réel
pour les placer dans une situation fictive, mais concordant avec le projet (Sanoff 20(0). TI
arrive que malgré des échanges francs et appuyés, les participants ne parviennent pas à briser
la peur de l'autre, ce qui rend impossible l'établissement de rapports et le moyen de trouver
des significations aux idées. La fiction permet au Groupe-orchestrateur de simuler «un
tribunal» (Jones 1990), de simuler « une légende du milieu », de permettre à tous les
participants d'adopter une autre identité; autant de moyens qui invitent les participants à
laisser tomber leurs scrupules et leurs convictions pour atteindre une liberté d'expression
perdue. Cette suspension temporaire de la réalité autorise aussi l'expérimentation des
situations de conflit, de compétition, voire même de collusion sans que le fond de la confiance
soit perdu, étant donné qu'il a été convenu que momentanément la réalité était suspendue pour
tout le monde (Sanoff 2000). L'interaction peut ensuite reprendre et les valeurs peuvent
s'exprimer plus librement, avec moins de peur et moins de retenue (Innes et Booher 1999a).
Plusieurs auteurs (Amdam 1997, Forester 1999, Hoch 1994, Innes et Booher 1999a,
Narvaez 2000, Sanoff 2000) mettent l'accent sur la nécessité d'aller chercher l'imagination et
la créativité des participants. Les supports d'expression tels les «jeux de rôle », «la
simulation dramatique », la « simulation chorégraphique» stimulent doublement l'imagination
du participant: il doit à la fois recréer son monde et revoir ses idées à travers ce nouveau
monde. Enfin, l'introduction de l 'humour dans un exercice parfois aride, aide à entretenir la
confiance et l'intérêt des acteurs-clés envers l'exercice.
CONCLUSION
Pour sa part, le « coffre à outils» qui est constitué des types de rencontres (Section 3.4)
et des moyens de communication (Section 3.5) doit être utilisé de manière stratégique afin de
faciliter et aider le déroulement des phases et de permettre ainsi l'élaboration d'un concept
d'aménagement final, le plus rassembleur possible.
Dans les lignes suivantes, une discussion globale est offerte au lecteur en guise de
conclusion. Elle s'articule autour des huit principes généraux qui devraient guider la pratique
du design urbain collaboratif.
164
Force est de constater que pour le grand public, l'explication d'un projet de design
urbain demeure plus évidente que l'explication de la démarche qui en détermine sa forme. Il
en va ainsi quand on sait que le dessin d'un projet est en fait la réduction sur papier de
l'édification désirée à l'échelle réelle (Soderstrom 2000b). Cette façon de représenter l'avenir
est reconnue chez les architectes et les urbanistes, ce qui n'est pas le cas pour la représentation
du « comment le projet est conduit. » Les urbanistes ne possèdent pas de tradition associée à
l'imagerie expliquant leur travail. D'où, sans doute, la confusion entre projet et démarche
dans l'esprit des citoyens. Il importe donc de multiplier les occasions dans lesquelles
l'urbaniste parle et explique son travail. Il est aussi nécessaire de développer les techniques de
représentation visuelle du « comment» un projet est élaboré. Le diagramme de la démarche de
design urbain collaboratif (Figure 30) est un exemple de représentation visuelle.
Plusieurs acteurs de la ville peuvent être concernés par un projet de design urbain, mais
l'urbanisme de collaboration demande d'inviter uniquement ceux qui possèdent des
connaissances utiles à l'élaboration du projet et ceux qui ont des intérêts prononcés sur sa
réalisation. Il s'agit là des deux principaux paramètres qui permettent de départager les
acteurs des acteurs-clés (Sous-section 3.2.3).
165
Pour John Forester (1999), le paramètre de l'intérêt serait plus important. En effet, il
mentionne que les urbanistes travaillent au centre de plusieurs intérêts et que par conséquent
ils se trouvent souvent au sein de conflits qui opposent pouvoirs politiques, pouvoirs
économiques, pouvoirs sociaux, etc. Lors de la conception consultative d'un projet de design
urbain, les individus, les corporations et les institutions entrent souvent en conflit, car il
s'installe une rivalité entre les intérêts. Forester propose de créer des espaces de dialogues qui
permettront aux participants d'apprendre de leurs intérêts, à la place de continuellement les
opposer. Il mentionne qu'il faut mutuellement apprendre sur les valeurs et les significations
attachées au site afin de tendre ensemble vers une compréhension commune des enjeux de
design. Pour cela, ceux qui possèdent des intérêts prononcés devraient se rencontrer dans une
si tuati on de face à face.
Que l'on porte plus d'importance à l'un ou à l'autre des deux paramètres,
contrairement à la science politique, la nomination des acteurs-clés ne doit pas être un choix
partisan, ni électoral. Il doit s'agir d'une sélection pratique appréciée en fonction de la relation
entre les intentions du projet de design urbain et les caractéristiques du milieu d'accueil du
projet. Pour assurer le choix réalisé ou pour trancher un choix qui cause un problème, une
instance administrative ou politique pourrait entériner la liste des acteurs-clés, mais non en
faire la sélection.
79. Il faut mentionner que des nouvelles invitations étaient aussi inévitables, étant donné que sur une
période de 18 mois, il s'est opéré un roulement de personnel au sein des organisations qui ont pris
part à la démarche.
166
Cette gamme vise la mise en place d'espaces de dialogue au sens que John Forester
(1989) l'entend et non au sens que Ombretta Romice les conçoit (Romice 2000 et Romice
2(07). Pour Forester, les acteurs-clés doivent se retrouver dans un lieu où l'écoute est un acte
de respect au sein duquel ils sentent que leurs arguments sont pris au sérieux, contrairement à
Romice qui développe des outils pour fabriquer un «langage visuel» permettant
« d'interpréter la perception affective et cognitive» des utilisateurs d'un territoire. Cette
chercheuse tente plutôt d'établir un vocabulaire visuel et empirique entre professionnels et
non-experts afin que les premiers puissent identifier des phénomènes urbains, des constats,
des forces et des faiblesses d'un territoire. Ces méthodes sont des participations des citoyens
à la production de savoirs théoriques et instrumentaux et non des participations à des activités
demandant des efforts d'analyse et de prise de positions.
Pour aider ces efforts non conventionnels d'analyse et de prise de positions des non-
experts, il est suggéré de se préoccuper aussi de la satisfaction des besoins de base que sont,
par exemple, les heures de repas, l'accès facile pour les personnes à mobilité réduite et la
température de la pièce. Ce souci contribuera également à faciliter les échanges.
parole doit être en vedette, des stratégies d'échanges intelligibles sont à développer afin
d'éviter l'augmentation du nombre de rencontres nécessaires pour arriver à se comprendre.
Parmi tous les moyens de communication, la manière de présenter le tableau maître est
un élément à déterminer dès le début de la démarche: tableau? liste? texte? graphique?
orientation du document? L'usage de la couleur est fortement conseillé, mais elle devrait être
utilisée de manière à aider la compréhension des éléments consignés et non afin de les rendre
plus esthétiques.
Pour éviter ces situations, le Groupe-orchestrateur devrait identifier, après avoir réalisé le
diagnostic préliminaire, les points susceptibles de controverse et ceux qui risquent de se
relever d'une grande complexité. Ainsi au cours de la division du travail en phases et de son
organisation en tâches, le Groupe-orchestrateur pourrait déjà retenir les choix alternatifs de
types de rencontres, de moyens de communication et d'apport de nouvelles données qui
pourront aider à dépêtrer le déroulement.
Il faut distinguer retour arrière de apport de nouvelles données. Ainsi, des retours sur
une tâche déjà réalisée, sur un questionnement déjà répondu ou sur un consensus déjà établi
sont considérés comme des composantes normales du travail en collaboration, lequel exige de
continuellement recommencer certaines délibérations sur des nouvelles bases afin de placer
tout le monde au même rythme et de conclure des ententes qui sont vraiment solides. De son
côté, l'apport de nouvelles données est une entrée d'informations précises au cours de la
démarche. Les nouvelles informations peuvent aider la réalisation d'une tâche, elles peuvent
contri buer à répondre à un questionnement resté flou et elles servent aussi à apaiser une
controverse pour arriver à une entente.
C'est sur deux questionnements et leurs éléments de réponse que je termine le mémoire.
Le lecteur et la communauté d'urbanistes sont invités à pousser plus loin la réflexion sur ces
deux questionnements.
Ainsi même dans un contexte idéal, les conseils d'arrondissement, les conseils
municipaux, les conseils de MRC, les conseils métropolitains posséderaient le loisir
d'apporter une modification au concept élaboré par le Comité de design urbain collaboratif et
défaire en partie (ou en totalité) le travail qui fut collectivement effectué (Tremblay 2000).
Nous pourrons parier que cette attitude d'une instance politique serait plutôt rare, étant donné
que les politiciens hésitent à voter contre un projet qui fait consensus dans la collectivité.
Néanmoins, il importe de mentionner cette possibilité de désapprobation, compte tenu des
règles qui régissent notre système démocratique de gouvernance municipale.
Si on ose aller encore plus loin et l'on attribuait au Comité de design urbain collaboratif
le pouvoir de commander l'exécution du projet de design urbain tel qu'il l'a élaboré au lieu
d'user seulement d'un pouvoir de le recommander au mandant ou à l'instance décisionnelle,
serait-ce une limite franchissable?
Franchir cette limite signifierait que le projet serait à réaliser tel qu'il fut conçu par le
Comité de design urbain collaboratif. Dans un tel contexte, le mandant ou l'instance
décisionnelle n'aurait plus de pouvoir sur le concept d'aménagement, mais uniquement sur le
budget et sur le calendrier de réalisation.
171
80. Même si pour la plupart de ces comités, les règles qui les encadrent, ne leur interdisent pas la
pratique de l'urbanisme de collaboration en soi.
172
L'existence de ces comités, la nature de leur mandat ainsi que sa durée sont rendues
obligatoires par certaines chartes de villes et par la Loi sur l'aménagement et l 'urbanisme. Or
cette dernière loi est présentement en révision et dans une telle situation, ne sommes-nous pas
en présence d'une fenêtre ouverte qui demande de prendre le temps d'évaluer la pertinence de
continuer à travailler avec des comités de consultation?
La Loi sur l'aménagement et l'urbanisme repose sur quatre principes fondateurs qui
sont les suivants (Comité ministériel de la révision de la LAU 2006) :
--+ L'aménagement est avant tout une responsabilité des élus et non seulement le fruit
d'une démarche d ' ordre technique.
--+ L'aménagement est une fonction partagée entre les divers paliers décisionnels.
--+ L'aménagement est une fonction qui fait appel à la concertation des choix et des
actions des divers paliers de gouvernement.
--+ Une participation active des citoyens à la prise de décision et à la gestion de
l'aménagement.
Bien entendu, il serait radical d'éliminer tous ces articles de la loi pour supprimer
complètement la notion de « consultation. » Il y aurait plutôt lieu d'enchâsser les huit
principes de la pratique de l'urbanisme de collaboration pour ainsi introduire formellement le
choix d'une autre pratique. Le choix pourrait se faire en fonction du type de projet, de son
échelle, de son propriétaire et autres considérations qui seraient à penser.
Pour clore ce mémoire, je mentionne que depuis son apparition, l'urbaniste s'est
toujours questionné sur ce que devrait être la forme idéale de la ville et sur les chances que la
forme qu'il propose soit acceptée par la collectivité. Cependant, rares semblent être les
occasions où il s'est véritablement questionné sur la gamme des valeurs et des intérêts
auxquels la forme doit correspondre afin qu'elle puisse être acceptée. L'introduction de la
pratique de l'urbanisme de collaboration donnera à l'urbaniste la possibilité de mieux oeuvrer
à travers les valeurs et les intérêts qui sont inhérents à un site, ce qui lui permettra d'avancer
d'un pas sûr vers la réussite.
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184
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ANNEXE 2
Note: Selon mon avis, certaines tâches d'une rencontre interactive peuvent constituer des
retours en arrière momentanés à des phases précédentes. Elles sont identifiées en brun.
Note: Les activités qui sont identifiées en rouge constituent des collectes de données. Pour
ces activités, seuls les éléments suivants sont spécifiés: nom de l'activité, identification
du retour, durée, objectifs, groupes, participants et illustrations.
186
10 juin 2002
Réunion d'amarrage (réunion).
Environ 2 heures.
Objectifs de la rencontre:
Établir un premier contact de personne à personne entre le Groupe-orchestrateur et deux des principaux
acteurs-clés de l'échelle agglomération.
Explorer les liens de coopération entre le GIRBa et la Ville de Québec.
GIRBa: Carole Després, Geneviève Vachon, Nicole Brais et Sergio Avellan.
Acteurs-clés de l'échelle agglomération: Odile Roy (Conseil de la Ville de Québec) et Denis Jean
(Service de l'aménagement du territoire de la Ville de Québec).
Document écrit: Document de présentation du GIRBa
Tâches: 3.1, 3.7
Précisions sur les actions réalisées pour encourager la présence :
Production d'un document qui présente globalement le GIRBa.
Choisir un moment qui convient à tous: heure du dîner.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
Rédaction d'un compte rendu de la rencontre.
Aucune illustration.
municipales et de la Métropole), Pierre Blais (ministère des Affaires municipales et de la Métropole), Louise
Guimont (ministère des Affaires municipales et de la Métropole), Isabelle Boucher (ministère des Affaires
municipales et de la Métropole), Odile Simard (Société d'habitation du Québec), Jérôme Vaillancourt (Vivre en
ville) et Anna Olivier (Centre interuniversitaire d'études québécoises).
Acteurs-clés de l'échelle arrondissement: Édouard Lafrance (Arrondissement des Rivières).
Acteurs-clés de l'échelle secteur: Thierry Gnao (Conseil de quartier de Duberger-Les Saules) et Claude
Auger (Conseil de quartier de Duberger-Les Saules).
Document écrit: ordre du jour.
Écran: diaporamas informatiques Des banlieues aux ongznes multiples, Les banlieusards d 'hier à
aujourd' hui, Évolution sociodémographique des banlieues, Mobilité et territoires des banlieusards, Vieillir en
banlieue, Représentation et attachement à la banlieue, Pistes d 'aménagement pour les banlieues, Régénérer les
banlieues de la première couronne de la ville de Québec.
Documents graphiques: cartes des secteurs de banlieue, papier calque.
Tâches 3.1 , 3.2, 3.4, 3.7
Précisions sur les actions réalisées pour choisir les personnes, pour bâtir la banque de noms qui pourraient
former le Groupe d'acteurs-clés et pour encourager leur présence (3.1) :
Au cours de l'été, de nouvelles organisations qui travaillent à l'aménagement et au développement de la
ville et de l'agglomération ont été identifiées.
Demander aux directeurs de ces organisations de détacher une personne pour participer à la démarche.
Joindre les remplaçants des personnes qui avaient été détachées.
Contacter chaque acteur-clé par téléphone pour lui expliquer la démarche et l'inviter à la joindre.
Rappel de l'invitation par courriel.
Envoi par la poste du Document de présentation du GIRBa.
Faciliter les besoins de base (dîner, collation, directions vers les locaux, stationnement).
Précisions sur les moyens de communication utilisés pour faciliter la parole (3.2) :
Tour de table pour se présenter et pour déclencher les délibérations.
Précisions sur les actions réalisées pour présenter le diagnostic préliminaire (3.4) :
Présenter huit diaporamas informatiques sur les différentes recherches du GIRBa.
Diviser le Groupe d'acteurs-clés en deux en après-midi, afin de mieux expliquer le diagnostic préliminaire
et recevoir leurs nuances et leurs critiques dans le but de négocier un diagnostic complet.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
Rédaction d'un compte rendu de la rencontre.
Illustration: une diapositive du diaporama informatique Régénérer les banlieues de la première couronne ~
la ville de Québec qui présente les domaines scientifiques du GIRBa.
189
Fin de la rencontre
-------------
Réunion d'organisation d'un groupe cible parmi les membres du Regroupement des
Africains résidant à Duberger-Les Saules, le REGARDS (réunion).
Environ 30 minutes.
Objectifs de la rencontre:
Prendre contact avec les acteurs-clés qui interviennent dans le secteur, plus particulièrement les né<r
Québécois.
Présenter la démarche de design collaboratif du GIRBa.
Inviter les néo-Québécois d'origine africaine à joindre la démarche et leur proposer de tenir avec eux un
groupe-témoin afin d'enrichir le diagnostic préliminaire sur les secteurs de banlieue.
GIRBa : Sergio A vellan, Martin Bussières.
Acteurs-clés de l'échelle secteur: Didier Kaba (REGARDS), Daniel Kambou (REGARDS), Thierry
Gnao (REGARDS), mère d'origine africaine (REGARDS), jeune femme d'origine africaine (REGARDS),
Julie Girard (eLSe Haute-ville- Des Rivières) et jeune femme travaillant avec Julie Girard ceLSe Haute-
ville- Des Rivières).
Document écrit: document remis sur place par Sergio Avellan, Rencontre de diagnostic avec le groupe
REGARDS. Présentation des intentions et du déroulement envisagé.
Tâches 3.1, 3.7
Précisions sur les actions réalisées pour choisir les personnes, pour bâtir la banque de noms qui pourraient
former le Groupe d'acteurs-clés et pour encourager leur présence (3.1) :
L'existence du groupe a été mentionnée par Thierry Gnao lors de l'atelier de travail du 13 septembre 2002.
Tenir la rencontre lors d'une de leur réunion du comité de travail, à leur local.
Proposer de tenir la séance du groupe-témoin à leur local, au moment qui leur conviendra.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
Rédaction d'un compte rendu de la rencontre.
Aucune illustration.
==~~ 192
8 octobre2002 - --------------------
Réunion de travail avec les acteurs-clés de l'arrondissement de Charlesbourg (réunion).
Un après-midi (13 h 30 à 15 h 30).
Objectifs de la rencontre:
Prendre contact avec les acteurs-clés qui interviennent dans l'arrondissement.
Présenter la démarche de design collaboratif du GIRBa.
Présenter légèrement le diagnostic préliminaire du GIRBa.
Obtenir la connaissance fine de l'arrondissement des acteurs-clés afin de nuancer le diagnostic préliminaire.
GIRBa : CaroJe Després, NicoJe Brais, Sergio AvelJan, Martin Bussières.
Acteurs-clés de l'échelle arrondissement: Francis Nadeau (CLD de Québec, bureau de Charlesbourg),
Sylvie Fournier (Arrondissement de Charlesbourg), Fabienne Mathieu (Arrondissement de Charlesbourg),
Denis Servais (Arrondissement de Charlesbourg), Guy Poirier (Conseil d'arrondissement de Charlesbourg),
Isabelle Quinn (Arrondissement de CharI es bourg) et Monique Laforest (Commission scoJaire des Premières-
Seigneuries).
Document écrit: ordre du jour envoyé par courriel.
Document graphique: carte de l'arrondissement.
Tâches 3.1, 3.2, 3.4, 3.5, 3.7
Précisions sur les actions réalisées pour choisir les personnes, bâtir la banque de noms qui pourraient former le
Groupe d'acteurs-clés et pour encourager leur présence (3.1) :
Parler avec la personne la plus connue dans l'arrondissement afin qu'elle suggère des noms de personnes
qui doivent absolument être associées à la démarche.
Trois intervenants du CLSC ont été joints directement par téléphone, mais aucune participation de leur
part n'a été obtenue, car ils manquaient de disponibilité. Un intervenant considérait que le GIRBa avait
plus à gagner de sa participation que lui tirerait profit de sa présence à la rencontre.
Joindre directement au téléphone les conseilJers municipaux et Jeur envoyer le document de présentation
duGIRBa
Rappel de J'invitation par courriel et par téléphone.
Tenir la rencontre dans l'arrondissement (lieu choisi: le bureau d'arrondissement).
Précisions sur les moyens de communication utilisés pour faciliter la parole (3.2) :
Tour de table pour se présenter et pour déclencher les délibérations.
Précisions sur Jes actions réalisées pour présenter le diagnostic préliminaire (3.4) :
Aidé par la carte de l'arrondissement et le livre La banlieue revisitée.
Précisions sur les actions réalisées pour atteindre un consensus sur les nuances à apporter au diagnostic
préliminaire (3.5) :
Demander des exemples de terrain pour appuyer les nuances avancées.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
Rédaction d'un compte rendu de la rencontre.
193
Écoute
-------------------
Deuxième mini-colloque sur les banlieues vieillissantes de l'agglomération de Québec
(atelier le matin et charrette l 'après-midi).
Une journée complète (8 h 30 à 16 h).
Objectifs de la rencontre :
Préciser les fondements de la démarche d 'intervention participative.
Continuer à construire un consensus sur les nuances à apporter au diagnostic préliminaire.
Commencer à établir des consensus sur les nuances à apporter au diagnostic préliminaire pour deux
arrondissements en particulier: Les Rivières et Charlesbourg.
GIRBa: Carole Després, Geneviève Vachon, Andrée Fortin, Nicole Brais, Sergio Avellan, Sébastien Lord,
Martin Bussières et Daniel Lacroix.
Acteurs-clés de l'échelle agglomération: Louis Méthé (Service de l'aménagement du territoire de la
Ville de Québec), Alain Caron (Comité interministériel sur les orientations du gouvernement du Québec pour
le schéma d'aménagement de la CMQ), Mathieu Langlois (ministère des Affaires municipales et de la
194
Métropole) , Michel Gélinas (ministère des Affaires municipales et de la Métropole), Ginette Bouffard
(ministère des Affaires municipales et de la Métropole), Isabelle Boucher (ministère des Affaires municipales et
de la Métropole), Odile Simard (Société d'habitation du Québec) et Serge Fillion (Commission de la capitale
nationale du Québec).
Acteurs-clés de l'échelle secteur: Thierry Gnao (Conseil de quartier de Duberger-Les Saules).
Document écrit: ordre du jour.
Écran: diaporamas informatiques, L 'approche communicationnelle : contribution à l'évolution des pratiques
urbanistiques; Étalement urbain à Québec : un aperçu cartographique; Les contrats de ville; Diagnostic et
projets.
Rencontre avec les intervenants de l'arrondissement Les Rivières. 30 septembre 2002; Diagnostic et Projets.
Rencontre avec les intervenants de l'arrondissement de Charlesbourg. 8 octobre 2002; Projets et enjeux sur le
territoire des banlieues de la première couronne.
Documents graphiques: cartes des secteurs des Rivières, carte synthèse des constats à l'échelle œ
l'agglomération, papier calque.
Tâches 3.1, 3.2, 3.3, 3.5 , 3.7
Précisions sur les actions réalisées pour choisir les personnes, pour bâtir la banque de noms qui pourraient
former le Groupe d'acteurs-clés et pour encourager leur présence (3.1) :
De nouvelles personnes se sont ajoutées au groupe, soit parce qu'elles sont des remplaçantes, soit parce
que leur organisation n'avait pas encore répondu à l'invitation.
Rappel de l'invitation par courriel et par téléphone.
Faciliter les besoins de base (dîner, collation, directions vers les locaux, stationnement).
Changement de la disposition de la salle afin de faciliter les rapprochements et pour augmenter le confort
des participants.
Précisions sur les moyens de communication utilisés pour faciliter la parole (3.2) :
Tour de table pour se présenter et pour déclencher les délibérations.
Le Groupe-orchestrateur et les acteurs-clés avaient préparé les diaporamas informatiques.
La carte synthèse des constats à l'échelle de l'agglomération avait été fabriquée par le G IRBa. le 10
octobre 2002. afin de faciliter l'évolution des ententes relatives aux constats et pour aider les délibérations
sur ceux-ci.
Précisions sur les actions réalisées pour atteindre un consensus sur les limites de la démarche (3.3) :
Présenter les fondements de l'approche communicationnelle, ses avantages et ses désavantages.
Précisions sur les actions réalisées pour atteindre un consensus sur les nuances à apporter au diagnostic
préliminaire (3.5) :
Présenter un retour sur les nuances, les précisions et les nouvelles données exposées lors de l'atelier œ
travail du 13 septembre.
Tenir une charrette en après-midi au sujet de l'arrondissement des Rivières afin de tester le diagnostic
nuancé du matin sur un arrondissement et ainsi juger de la force du consensus.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
Rédaction d'un compte rendu de la rencontre.
195
12 iiovembre2002- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
«Focus group» avec les membres du Regroupement des Africains résidant à Duberger-Les Saules, le
REGARDS (groupe-témoin).
Retour vers 1.2.
Environ deux heures.
Objectif du groupe-témoin:
Connaître les besoins et les attentes des néo-Québécois des secteurs des Saules et Duberger.
GIRBa: Sergio Avellan, Martin Bussières.
Participants de l'échelle secteur: Didier Kaba (REGARDS), Daniel Kambou (REGARDS), Thierry Gnao
(REGARDS) et Charles Nboumbé (REGARDS).
Aucune illustration.
199
19 iiovembre 2002- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Entrevue avec le directeur du centre commercial Place Liray du secteur d'Orsainville, arrondissement de
Charles bourg (entrevue).
Retour vers 1.2.
201
30 minutes.
Objectif de l'entrevue:
Obtenir des données plus précises et des appréciations sur les impacts que causent les mégacentres sur les
petits centres commerciaux de l'axe 1re Avenue -boulevard Henri-Bourassa-boulevard du Jardin, secteur de
Charles bourg.
GIRBa: Sergio Avellan.
Participant de l'échelle secteur: Fernand Bastien, directeur de Place Liray.
Aucune illustration.
20 iiove mb re 2002 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Entrevue avec la directrice du centre commercial Carrefour CharI es bourg du secteur de Guillaume-Mathieu,
arrondissement de Charlesoourg (entrevue).
Retour vers 1.2.
80 minutes.
Objectif de l'entrevue :
Obtenir des données plus précises et des appréciations sur les impacts que causent les mégacentres sur les
petits centres commerciaux de l'axel re Avenue-boulevard Henri-Bourassa-boulevard du Jardin, secteur de
Charlesoourg.
GIRBa: Sergio Avellan.
Participant de l'échelle secteur: Marie Pelletier, directrice de Carrefour Charlesoourg.
Aucune illustration.
scolaire des Premières-Seigneuries), Paul Saint-Laurent (CLD de Québec), Brigitte Millaire (CLSC Orléans) et
Hélène Barnabé (CLSC Orléans).
Document graphique: carte de l' arrondissement.
Tâches 3.1 , 3.2, 3.4, 3.5, 3.7
Précisions sur les actions réalisées pour choisir les personnes, pour bâtir la banque de noms qui pourraient
former le Groupe d'acteurs-clés et pour encourager leur présence (3.1) :
Cibler dès le départ la direction de la Division de la gestion du territoire, étant donné que le GIRBa a
appris, à parler avec le personnel de la Ville, que cette Division est responsable des questions de design qui
touchent les secteurs de banlieue.
Téléphoner au CLSC pour parler directement aux deux intervenants.
Joindre directement par téléphone les conseillers municipaux et leur envoyer le document de présentation
duGIRBa
Rappel de l' invitation par courriel et par téléphone.
Tenir la rencontre dans l'arrondissement (lieu choisi: le bureau d'arrondissement).
Précisions sur les moyens de communication utilisés pour faciliter la parole (3.2) :
Tour de table pour se présenter et pour déclencher les délibérations.
Précisions sur les actions réalisées pour présenter le diagnostic préliminaire (3.4) :
Aidé par la carte de l'arrondissement et le livre La banlieue revisitée.
Précisions sur les actions réalisées pour atteindre un consensus sur les nuances à apporter au diagnostic
préliminaire (3.5) :
Demander des exemples de terrain pour appuyer les nuances avancées.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
Rédaction d'un compte rendu de la rencontre.
Aucune illustration.
J ~~~ ~~ ---------------------
Entrevue avec le directeur du centre commercial Les Galeries Charlesbourg du secteur de Saint-Rodrigue,
arrondissement de Charlesbourg (entrevue).
Retour vers 1.1 et 1.2.
50 minutes.
Objectif de l'entrevue:
Obtenir des données plus précises et des appréciations sur les impacts que causent les mégacentres sur les
petits centres commerciaux de l'axel re Avenue-boulevard Henri-Bourassa-boulevard du Jardin, secteur de
Charles bourg.
GIRBa : Sergio Avellan
Participant de l'échelle secteur: Donald larose, directeur des Galeries Chari es bourg.
Aucune illustration.
20~
Le diaporama infonnatique L'avenir des banlieues de première couronne: diagnostic, objectifs et critères
de design urbain. Vers ['atteinte d'un consensus comportait une liste de constats, d'enjeux, d 'objectifs et œ
critères qui résumaient le travail accompli depuis septembre 2002. Ils furent débattus et acceptés comme
étant le consensus de cette phase pour l'échelle agglomération.
Seule une charrette sur Beauport fut réalisée en après-midi. La carte de Beauport fut placée au centre d'une
table ronde. La charrette se composait d'un animateur, d'un secrétaire et d'un dessinateur.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
Rédaction d'un compte rendu de la rencontre.
Le diaporama infonnatique L'avenir des banlieues de première couronne: diagnostic, objectifs et critères
de design urbain. Vers ['atteinte d'un consensus constitue la deuxième version du tableau maître qui
guidera les réflexions à venir.
La carte synthèse devient alors un document accompagnant le tableau maître.
Illustration : Diaporama informatique du G IRBa.
13 ~~~W~ ----------------------
« Focus group» avec des étudiants de 4 et e se secondaire du Petit Séminaire de Québec, situé au centre-ville
de Québec (groupe-témoin).
Retour à 1.2.
Une heure et demie.
Objectifs du groupe-témoin:
Réaliser un test de conduite d'un groupe-témoin afin de préparer la manière de tenir une série de groupes-
témoins avec des jeunes, des néo-Québécois et des aînés.
Connaître les besoins et les attentes des jeunes au sujet des secteurs de banlieue moderne.
GIRBa: Sergio Avellan, Martin Bussières.
205
Participants de l'échelle secteur: Quatre adolescents de 4e secondaire, trois adolescentes de 4 e secondaire, quatre
adolescents de sesecondaire et une adolescente de sesecondaire.
Aucune illustration.
Th~~~w~ ----------------------
« Focus group» avec des élèves de 6e année du primaire de l'école Saint-Louis-de-Gonzague, située au centre-
ville de Québec (groupe-témoin).
Retour vers 1.2.
Trois heures.
Objectifs du groupe-témoin:
• Réaliser un test de conduite d'un groupe-témoin afin de préparer la manière de tenir une série de groupes-
témoins avec des jeunes, des néo-Québécois et des aînés.
Connaître les besoins et les attentes des jeunes au sujet des secteurs de banlieue moderne.
GIRBa : Martin Bussières.
Participants de l'échelle secteur: 57 élèves de la 6e année du primaire.
Aucune illustration.
--------------
Mini-colloque des arrondissements (atelier).
Une journée complète (8 h 30 à 16 h 30).
Objectifs de la rencontre:
206
Achever un consensus au sujet du diagnostic nuancé à l'échelle de chacun des quatre arrondissements.
Terminer les enjeux d 'aménagement de la banlieue à l'échelle de chacun des quatre arrondissements.
GIRBa: Carole Després, Geneviève Vachon, Andrée Fortin, Nicole Brais, Sergio Avellan, Vickie
Desjardins, Stéphanie Robert, Mireille Campagna, Sébastien Lord, Martin Bussières, Daniel Lacroix, David
Paradis et Kabil Fekih.
Acteurs-clés de l'échelle agglomération: Odile Roy (Conseil de la Ville de Québec), Louis Méthé
(Service de l'aménagement du territoire de la Ville de Québec), Christian Marcon (Service du développement
économique de la Ville de Québec), Pierre Perreault (Service de l'ingénierie de la Ville de Québec), François
Aubertin (ministère des Affaires municipales et de la Métropole) , Michel Gélinas (ministère des Affaires
municipales et de la Métropole), Ginette Bouffard (ministère des Affaires municipales et de la Métropole),
Isabelle Boucher (ministère des Affaires municipales et de la Métropole), Claude Michaud (ministère œs
Affaires municipales et de la Métropole), Odile Simard (Société d'habitation du Québec), Pascal Rivard
(Société d' habitation du Québec), Dominique Lord (Communauté métropolitaine de Québec), Luc Samson
(Réseau de transport de la capitale) et Philippe Plante (Commission de la capitale nationale du Québec).
Acteurs-clés de l'arrondissement: André Robitaille (Arrondissement de Beauport), Denis Couture
(Arrondissement de Beauport), Roxane Niquet (CLD de Québec, bureau de Beauport), Brigitte Millaire (CLSC
Orléans), Hélène Barnabé (CLSC Orléans), Fabienne Mathieu (Arrondissement de Charlesbourg), Francis
Nadeau (CLD de Québec, bureau de Charlesbourg), Monique Laforest (Commission scolaire des Premières-
Seigneuries), Diane Collin (Arrondissement des Rivières), Charles Pagé (Arrondissement des Rivières) ,
Michel Rondeau (Arrondissement des Rivières), Gérald Poirier (Conseil d 'arrondissement des Rivières), Jean
Michel (CLD de Québec, bureau des Rivières), Ginette Buist-Olivier (CLSC Haute-ville-Des Rivières),
Pierre-Paul Dussault (Commission scolaire de la Capitale), Marie-France Loiseau (Arrondissement de Sainte-
Foy-Sillery), Claude Gariépy (Arrondissement de Sainte-Foy-Sillery) , Gilles Bolduc (Conseil
d'arrondissement de Sainte-Foy-Sillery), Gisèle Lapointe (CLD de Québec, bureau de Sainte-Foy-Sillery) et
André Gauthier (CLSC des Hautes-Marées).
Documents écrits: ordre du jour; Le choc démographique. La population de la Communauté
métropolitaine de Québec à l'aube du xxr siècle; recueil des comptes rendus et les diaporamas informatiques
de l'automne; La banlieue revisitée; résumé du diaporama informatique de l'Arrondissement des Rivières.
Écran: diaporamas informatiques Requalifier les secteurs des banlieues de la première couronne de la
nouvelle Ville de Québec; Arrondissement de Beauport, Arrondissement de Charlesbourg : Portrait, diagnostic
et enjeux; La banlieue de première couronne dans l'arrondissement Les Rivières: Particularités des quartiers
Duberger et Les Saules; Arrondissement de Sainte-Foy-Sillery : Diagnostic et projets.
Documents graphiques: carte de chaque arrondissement.
Tâches: 3.1, 3.2, 3.5, 3.6, 3.7
Précisions sur les actions réalisées pour encourager leur présence (3.1) :
Se rendre à chaque bureau d'arrondissement pour aider les acteurs-clés à préparer leur présentation.
Rappel de l'invitation par courriel et par téléphone.
Faciliter les besoins de base (dîner, collation, directions vers les locaux, stationnement).
Précisions sur les moyens de communication utilisés pour faciliter la parole (3.2) :
Tour de table pour se présenter et pour déclencher les délibérations.
Le Groupe-orchestrateur a présenté un diaporama informatique au début de la rencontre qui rappelait les
bases de la démarche, les acteurs-clés qui y participent et le calendrier de l'hiver.
Précisions sur les actions réalisées pour atteindre un consensus sur les nuances à apporter au diagnostic
préliminaire (3.5) :
Pour chaque arrondissement, une équipe d'acteurs-clés du bureau d'arrondissement avait la responsabilité œ
présenter un portrait multidisciplinaire (démographie, urbanisme, vie communautaire, socioéconomie,
etc.) du territoire. Ceci venait nuancer et compléter tout le diagnostic préliminaire qui avait été fait par le
Groupe-orchestrateur.
207
Après chaque diaporama informatique, un acteur-clé de l'échelle agglomération fut invité à commenter le
diagnostic nuancé réalisé par l'arrondissement.
À la fin de chaque présentation, des délibérations furent entamées afin d'établir des consensus à l'aide des
cartes.
Un animateur du Groupe-orchestrateur avait été désigné pour arbitrer les délibérations.
Précisions sur les actions réalisées pour atteindre un consensus sur les véritables enjeux, en fonction du
diagnostic nuancé (3.6) :
Après la présentation de chaque arrondissement, un acteur-clé de l'échelle agglomération était invité à faire
un résumé des enjeux en essayant de pointer ceux qui à ce stade, selon lui, semblaient obtenir
l'assentiment de la majori té.
Une fois l'intervention de l'acteur-clé de l'échelle agglomération terminée, des délibérations furent
entamées afin d'établir des consensus.
Un animateur du Groupe-orchestrateur avait été désigné pour arbitrer les délibérations.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
Rédaction d'un compte rendu de la rencontre.
À la fin de cette phase, le tableau maître ne fut pas mis à jour. Ille sera plus tard.
Aucune illustration.
19 féviier2003 - - - - - - -
Réunion d'organisation d'un «focus group» parmi les jeunes fréquentant la Maison des
jeunes Azimut, située dans le secteur de Courville de l'arrondissement de Beauport
(réunion).
Environ 30 minutes.
Objectifs de la rencontre:
Prendre contact avec les acteurs-clés qui interviennent dans le secteur, plus particulièrement les jeunes.
Présenter la démarche de design collaboratif du GIRBa.
Inviter les jeunes à joindre la démarche et leur proposer de tenir avec eux un groupe-témoin afin de
raffiner les connaissances au sujet de leurs besoins et de leurs attentes pour le secteur de Courville de
Beauport.
GIRBa : Martin Bussières.
Groupe d'acteurs-clés de l'échelle secteur: Nathalie, intervenante et Patrick, intervenant.
Document écrit: Aucun.
Tâches: 3.1, 3.7
Précisions sur les actions réalisées pour encourager leur présence (3.1) :
Téléphoner directement à la Maison des jeunes afin d'identifier un contact.
À la fin de la réunion de travail, il fut entendu qu'il n'y aurait pas de participation de jeunes, ni pour
joindre la démarche, ni pour réaliser un groupe-témoin, ce qui aurait permis de faire un retour à la Phase du
diagnostic préliminaire.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
Le groupe-témoin a été enregistré et un compte rendu de la rencontre a été rédigé à partir de cet
enregistrement.
Aucune illustration.
208
26lévrier2003 - - - - - - - - -
Réunion d'organisation d'un «focus group» parmi les jeunes fréquentant la Maison des
jeunes La Marginale, située à Notre-Dame-des-Laurentides et à la Maison des jeunes Bon
Pasteur, située à Orsainville, toutes deux dans l'arrondissement de Charlesbourg (réunion).
Durée inconnue.
Objectifs de la rencontre:
Prendre contact avec les acteurs-clés qui interviennent dans le secteur, plus particulièrement les jeunes.
Présenter la démarche de design collaboratif du GIRBa.
Inviter les jeunes à joindre la démarche et leur proposer de tenir avec eux un groupe-témoin afin de
raffiner les connaissances au sujet de leurs besoins et de leurs attentes pour les secteurs de banlieue de
Charlesbourg.
GIRBa: Martin Bussières.
Groupe d'acteurs-clés de l'échelle secteur: David Thériault, intervenant aux deux maisons.
Documents écrits: Aucun.
Tâches: 3.1, 3.7
Précisions sur les actions réalisées pour encourager leur présence (3.1) :
Téléphoner directement aux deux maisons des jeunes afin d'identifier un contact.
Le rendez-vous a été pris pour le 26 février à la Maison des jeunes La Marginale.
Une première prise de contact en personne avec un intervenant de la Maison des jeunes, où il est question
du fonctionnement de l'organisme et des limites de sa participation dans la démarche de design urbain
collaboratif permet de confirmer qu'une éventuelle rencontre avec les jeunes sera plus un retour à la Phase
du diagnostic préliminaire que le début d'une implication de leur part en tant qu'acteurs-clés.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
Les entretiens ont été enregistrés et un compte rendu de la rencontre a été rédigé à partir de cet
enregistrement.
Aucune illustration.
!8lévrier2003 - - -
Première mini-charrette sur les objectifs et les critères d'aménagement à l'échelle de
l'agglomération (atelier).
Une journée complète (8 h 30 à 16 h 30).
Objectifs de la rencontre:
Amorcer la définition des objectifs et des critères d'aménagement qui doivent guider la conception du
« grand plan d'aménagement pour le territoire des banlieues modernes de Québec ».
Amorcer la définition des objectifs et des critères qui doivent guider l'élaboration de politiques, œ
programmes et de réglementations en lien avec le « grand plan d'aménagement pour le territoire des
banlieues modernes de Québec».
GIRBa : Carole Després, Geneviève Vachon, Andrée Fortin, Sergio A vellan, Vickie Desjardins, Stéphanie
Robert, Mireille Campagna, Sébastien Lord, Martin Bussières, Daniel Lacroix, David Paradis et Kabil Fekih.
209
Documents écrits: ordre du jour; documents de planification contenant des orientations, des objectifs, des
actions et des critères (Orientations gouvernementales en matière d'aménagement pour le territoire de la
Communauté métropolitaine de Québec du gouvernement du Québec; Vision stratégique de développement.
Pour une démarche en partenariat de la CMQ; Le transport collectif à Québec. Pour une qualité de vie
améliorée du RTC; Plan stratégique 2002-2007 de la SHQ); recueil des comptes rendus de l'automne_
Écran: diaporamas informatiques L 'avenir des banlieues de première couronne: diagnostic, objectifs et
critères de design urbain. Vers l'atteinte d'un consensus; liste des objectifs et des critères projetés en diaporama
informatique lors des deux séances plénières de la journée; tablette à écrire de format affiche pour chaque atelier.
Document graphique: carte synthèse des constats à l'échelle de l'agglomération.
Tâches: 3.1, 3.2, 4.1 , 4.2, 4.3, 3.7.
Précisions sur les actions réalisées pour encourager leur présence (3.1) :
Rappel de l'invitation par courriel et par téléphone.
Faciliter les besoins de base (dîner, collation, directions vers les locaux, stationnement).
Précisions sur les moyens de communication utilisés pour faciliter la parole (3.2) :
Tour de table pour se présenter et pour déclencher les délibérations.
Chaque petit atelier était muni d'un ordinateur et ceux-ci étaient reliés en réseau à un ordinateur central
dans la salle des plénières. Lors des séances plénières, chaque liste d'objectifs et de critères classés par
thème fut projetée afin de réaliser des échanges et des négociations sur chacune d'elles. Les modifications
étaient entrées directement dans l'ordinateur de sorte qu'elles apparaissaient à l'écran au fur et à mesure œ
l'avancement des débats.
Cette expérience informatique fut un échec, car l'expression harmonieuse de la parole ne fut pas
grandement aidée. Le fait de voir le texte changer sous leurs yeux incitait ceux qui l'avaient proposé à
intervenir aussitôt sur la nouvelle tournure de phrase résultante. Cela déclenchait une multitude
d'interventions simultanées sur la manière d'écrire le texte de l'objectif, sans qu'il fût convenablement
possible d'arbitrer les délibérations. L'expérience a démontré qu'écrire à l'écran avec un diaporama
informatique équivaut à écrire un texte à plusieurs mains;
Une carte synthèse des constats par atelier.
Précisions sur les actions réalisées pour classer les enjeux au sein de domaines distincts et pour arriver à un
consensus sur ce classement (4.1) :
Le GIRBa a établi à l'avance cinq domaines en fonction des sujets, thèmes, exemples récurrents survenus
à la phase précédente.
Les participants furent divisés en cinq petits ateliers thématiques, en fonction des cinq domaines. La
division avait été faite à l'avance de manière à ce que deux acteurs-clés provenant de la même organisation
21Q
ne se trouvent pas dans le même atelier. Ceci devait permettre de s'entendre plus équitablement sur le
classement des enjeux qui avait été effectué par le GIRBa.
De plus, la répartition fut également effectuée de manière à ce que les thèmes du matin soient discutés
surtout par des personnes dominant le thème, comme trois urbanistes, deux architectes et une organisatrice
communautaire pour le thème Fonctionnalité physique, alors que le même groupe a hérité du thème
Sociodémographie en après-midi. De cette façon, on comptait accorder à chaque intervenant la chance de se
trouver en position « plus confortable» le matin et « moins confortable» l'après-midi.
Précisions sur les actions réalisées pour répondre à chaque enjeu par un objectif de design (4.2) et pour associer
un critère à chaque objectif de design (4.3) :
La présentation de quatre documents de planification visait la mise à niveau de tous les membres du
comité de design collaboratif au sujet de la nature d' un objectif de design.
Au début des ateliers, on a demandé si des précisions sur la nature d'un objectif et d ' un critère étaient
encore nécessaires à la suite de la présentation des quatre documents de planification.
Pour chaque atelier, un exemplaire de chacun des quatre documents de planification fut remis à un
participant qui fut désigné comme étant la personne de référence pour répondre aux questions qui pouvaient
se trouver dans ces documents.
À cause d ' un manque de participants, le nombre d'ateliers fut ramené de six à cinq. L'atelier « Choi x
financiers» a été fusionné avec « Économie locale et métropolitaine ».
Pour chaque petit atelier, un animateur (un membre du Groupe-orchestrateur ou du Groupe de support)
était assigné. Ce dernier se servait d'une grande tablette de papier pour aligner les objectifs de design avec
les enjeux.
Après le premier tour d'ateliers en avant-midi, une présentation du travail par un membre désigné œ
chaque groupe a eu lieu. Une période d'échanges a suivi chaque présentation afin de réaliser des ententes
sur certains objectifs et critères.
Le deuxième tour d'ateliers de l'après-midi n'a pas pu avoir lieu à cause d'un manque de temps. À la place,
un représentant de chaque petit atelier a présenté le travail de la matinée et une séance plénière a été tenue.
Il fut convenu que le GIRBa revoit l'ensemble du travail de cette Première mini-charrette avec les acteurs-
clé de l'échelle agglomération et de l'échelle arrondissement de manière à produire un document synthèse
des objectifs et des critères qui se dégagent pour l'échelle de l'agglomération.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
Rédaction d'un compte rendu de la rencontre.
Le matériel en vrac de cette rencontre constitue une troisième version du tableau maître.
Aunénagernentdeslocaux.
18 iiiars .2003 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
« Focus group» parmi les aînés de différents secteurs de l'arrondissement de Charles bourg (groupe-témoin).
----------------------------
214
Th~~~~ ----------------------
«Focus group» parmi les aînés de différents secteurs de l'arrondissement de Beauport (groupe-témoin).
Retour vers 1.2.
Durée inconnue.
Objectif du groupe-témoin:
Connaître les besoins et les attentes des aînés dans les secteurs de banlieue de Beauport.
GIRBa: Vickie Desjardins et Stéphanie Robert.
Participants de l'échelle secteur: homme âgé entre 60 et 69 ans, fonctionnaire retraité, Âge d'or de
Villeneuve; homme âgé entre 60 et 69 ans, expert maritime retraité, Les Bécanes de Beauport; homme âgé
entre 70 et 79 ans, plombier retraité, comité de Locataires et de Loisirs; dame âgée entre 60 et 69 ans, femme
au foyer, Club Vita; dame âgée entre 70 et 79 ans, éducatrice retraitée, Au Cœur de l'amitié, Complexe
d'habitation Le Plateau; homme âgé entre 60 et 69 ans,joumalier retraité, Âge d'or de Beauport; homme âgé
e
entre 70 et 79 ans, vérificateur retraité, Association de retraités et Jean Bergeron, responsable du 3 Âge,
Arrondissement de Beauport.
Aucune illustration.
21~ars ~03 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
« Focus group» parmi les aînés du Manoir Duberger du secteur de Duberger de l'arrondissement des Rivières
(groupe-témoin).
Retour vers 1.2.
Environ deux heures.
Objectif du groupe-témoin:
Connaître les besoins et les attentes des aînés dans les secteurs de banlieue des Rivières.
GIRBa : Sergio A vellan, Vickie Desjardins.
Parti ci pants de l'échelle secteur: dame âgée entre 80 et 89 ans; dame âgée entre 70 et 79 ans, femme au foyer;
dame âgée entre 70 et 79 ans, femme au foyer; homme âgé entre 70 et 79 ans, ancien manutentionnaire; dame
âgée entre 60 et 69 ans, femme au foyer; dame âgée entre 80 et 89 ans, préposée aux bénéficiaires; homme âgé
entre 70 et 79 ans, ancien infirmier chez Alcan et Nadia Bombardier, responsable des loisirs au Manoir
Du berger.
~~~---------------- -~- -----~-----------------------------------------------------------------------------~
21 5
Illustration:
Tour de table Explication des consignes
~~~ w~ -----------------------
« Focus grOUP» parmi les utilisateurs de la Maison des jeunes L'Aventurier, située dans le secteur de Saint-
Grégoire-de-Montmorency, arrondissement de Beauport (groupe-témoin).
Retour vers 1.2.
Durée inconnue.
Objectif du groupe-témoin:
Connaître les besoins et les attentes des jeunes dans les secteurs de banlieue de Beauport.
GIRBa : Martin Bussières.
Participants de l'échelle secteur: adolescente de 13 ans qui réside à Montmorency depuis 4 ans; adolescente ~
14 ans qui réside à Montmorency depuis sa naissance; adolescente de 16 ans qui réside à Montmorency depuis
sa naissance; adolescent de 15 ans qui réside à Montmorency depuis 6 mois; adolescent de 17 ans qui réside à
- - -~-- -- - - -- - - - -- ---- -------
216
Montmorency depuis sa naissance; adolescent de 17 ans qui réside à Montmorency depuis sa naissance; homme
d'une quarantaine d'années, intervenant à la Maison des jeunes et Mélanie, 27 ans, intervenante à la Maison
des jeunes.
Aucune illustration.
~~~~~ ----------------------
« Focus group» parmi les membres du conseil étudiant de l'École secondaire Les Sentiers du secteur de
Bourg-Royal, arrondissement de Charlesbourg (groupe-témoin).
Retour vers 1.2.
Objectif du groupe-témoin:
Connaître les besoins et les attentes des jeunes dans les secteurs de banlieue de CharI es bourg.
GIRBa : Martin Bussières.
Participants de l'échelle secteur: adolescente de 4 e secondaire qui réside dans le secteur de Bon Pasteur;
adolescente de 4 e secondaire qui réside près du boulevard Jean-Talon; adolescente de 3e secondaire qui réside à
Beauport, près du Loblaws, à la limite de Charlesbourg; adolescent de se secondaire qui réside dans le secteur ce
Maria-Goretti; adolescente de secondaire 3-4 (CPF) qui réside à Lac-Beauport; adolescente de se secondaire qui
réside dans le secteur de Guillaume-Mathieu, près du boulevard Jean-Talon; adolescent de se secondaire qui
réside près du zoo; adolescent de se secondaire qui réside près de l'École secondaire Les Sentiers; adolescente ce
se secondaire qui réside dans le secteur de Bon Pasteur; adolescente de se secondaire qui réside près de l'École
secondaire Les Sentiers et adolescente de se secondaire qui réside à Charlesbourg.
Aucune illustration.
28 mars 2003
Mini-charrette sur les objectifs et les critères d'aménagement pour les secteurs de
banlieues vieillissantes des arrondissements de Beauport et de Charlesbourg (charrettes).
Une journée complète (8 h 30 à 16 h).
Objectifs de la rencontre:
Définir les objectifs et les critères qui doivent guider la conception d'un grand plan d'aménagement pour le
territoire des banlieues modernes de Québec, plus particulièrement pour les secteurs situés à Beauport et à
Charles bourg.
Définir les objectifs et les critères qui doivent guider les politiques, les programmes et les réglementations
en lien avec ce grand plan et ces secteurs.
GIRBa : Andrée Fortin, Carole Després, Geneviève Vachon, Sergio A vellan, Martin Bussières, Vickie
Desjardins, Stéphanie Robert, Mireille Campagna, Sébastien Lord, Daniel Lacroix, David Paradis et Kabil
Fekih.
Acteurs-clés de l'échelle agglomération: Louis Méthé (Service de l'aménagement du territoire de la
Ville de Québec), Peter Murphy (Service de l'aménagement du territoire de la Ville de Québec), Claude
Michaud (ministère des Affaires municipales et de la Métropole), Dominique Lord (Communauté
217
métropolitaine de Québec), Luc Samson (Réseau de transport de la capitale) et Philippe Plante (Commission
de la capitale nationale du Québec).
Acteurs-clés de l'arrondissement: André Robitaille (Arrondissement de Beauport), Denis Couture
(Arrondissement de Beauport), Jean-Guy Duclos (Conseil d'arrondissement de Beauport), Raymond Cantin
(Comité consultatif d'urbanisme de l'Arrondissement de Beauport), Roxane Niquet (CLD de Québec, bureau de
Beauport), Brigitte Millaire (CLSC Orléans), Isabelle Quinn (Arrondissement de Charlesbourg), Guy Poirier
(Conseil de l'Arrondissement de Chari es bourg) , Francis Nadeau (CLD de Québec, bureau de Chari es bourg) et
Monique Laforest (Commission scolaire des Premières-Seigneuries).
Acteurs-clés de l'échelle secteur: Fabio Jimenez (Communauté hispanophone de Giffard), Michel
Nijen (Comité de l'arrondissement historique de Beauport) et Paul-Aimé Paiement (Société historique de
Charlesbourg).
Documents écrits: ordre du jour, tableau maître, Recueil de comptes rendus et de présentations œ
l'automne 2002, extrait de Le choc démographique, les comptes rendus disponibles des activités d'analyse
effectuées auprès des collectivités de l'échelle secteur (entrevues et groupes-témoins).
Documents graphiques: la carte synthèse à jour (27 février) des problématiques et des enjeux œ
l'agglomération, la présentation des problématiques et des enjeux des deux arrondissements, des cartes routières
des deux arrondissements, le plan du zonage des deux arrondissements, une carte du cadre bâti à l'échelle
1:5000 de l'arrondissement de Charles bourg et une carte du cadre bâti à l'échelle 1:20 000 de l'arrondissement
de Beauport.
Photographies: des photographies des deux arrondissements.
Tâches: 4.1, 4.2, 4.3, 4.4 et 3.7
Précisions sur les actions réalisées pour classer les enjeux au sein de domaines distincts (4.1) :
Cette tâche a été réalisée par le GIRBa lors d'une charrette tenue le 14 mars avec le Groupe-orchestrateur et
le Groupe de support.
Il ne fut pas demandé aux acteurs-clés de valider le classement. Le Groupe-orchestrateur et le Groupe de
support ont été les seuls à décider de ce classement.
Lors de cette rencontre interactive, le classement a été utilisé tel que déterminé par le G IRBa.
Précisions sur la définition des objectifs en fonction des enjeux (4.2) et sur la définition de critères de design en
fonction des objectifs (4.3) :
Les tâches 4.2 et 4.3 ont été réalisées par le GIRBa lors d'une charrette tenue le 14 mars avec le Groupe-
orchestrateur et le Groupe de support. Par la suite, un membre du Groupe-orchestrateur et un membre du
Groupe de support furent chargés de mettre en forme les objectifs et les critères résultants de cette
charrette.
Ce travail fusionne les deux dernières versions du tableau maître pour en produire une quatrième.
À présent, le tableau maître porte le nom de Document de travail pour les mini-charrettes du 28 mars et du
2 mai.
A vant de commencer le travail en petite charrette, le Groupe-orchestrateur et le Groupe de support ont
présenté aux Groupes d'acteurs-clés le Document de travail pour les mini-charrettes du 28 mars et du 2
mai. Par la suite, les acteurs-clés furent invités à faire le tour de la salle pour prendre connaissance œs
documents graphiques affichés aux murs.
Précisions sur la manière consensuelle de consigner au tableau maître les objectifs et les critères de design
(4.4) :
La carte synthèse des constats à l'échelle agglomération, en date du 27 février 2003, demeure affichée dans
les salles, mais à cette phase, elle n'est plus vraiment utilisée.
Deux charrettes furent constituées: Beauport et Charlesbourg.
Chaque charrette avait son animateur, son dessinateur et son secrétaire.
Les animateurs revenaient régulièrement au Document de travail pour les mini-charrettes du 28 mars et du
2 mai pendant que les dessinateurs traçaient les objectifs et que les secrétaires consignaient les arguments.
218
Pour la charrette Beauport, le document cartographique de base (carte du cadre bâti à l' échelle 1:20 (00)
s'avéra non performant.
Tout au long des charrettes, une grande partie des arguments d' un participant qui forçait le ralliement des
autres était puisée à même les comptes rendus des rencontres précédentes.
Une séance plénière a servi à la fin de la journée à peaufiner les consensus établis lors des charrettes.
Les consensus négociés au sujet du contenu du Document de travail pour les minicharrettes du 28 mars et
du 2 mai furent consignées au compte rendu de la rencontre.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
Un compte rendu a été rédigé.
Illustration:
Distribution des consignes (Charlesbourg) Délibérations (Charlesbourg)
3' aWil2003 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Dessin de cartes mentales parmi les étudiants d'un cours de dessin technique de l'École secondaire La
Courvilloise du secteur de Courville de l'arrondissement de Beauport (dessin de la carte mentale).
Retour vers 1.2.
Environ trois heures.
Objectif du dessin de la carte mentale:
Connaître les besoins et les attentes des jeunes dans les secteurs de banlieue de Beauport.
GIRBa : Sergio A vellan, Martin Bussières.
Participants de l'échelle secteur: deux classes de sesecondaire de dessin technique (20 étudiants de chacune
d 'elle) composées majoritairement de résidants de Courville, les autres venant du reste de Beauport, œ
Boischatel et de l'île d'Orléans. Guy Lemelin, enseignant du cours a observé l'activité tout au long de son
déroulement.
Illustration:
220
., a'Vi-iI2003- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
« focus group» parmi les utilisateurs de la Maison des jeunes Bon Pasteur, située dans le secteur
d'Orsainville, arrondissement de Charles bourg (groupe-témoin).
Retour vers 1.2.
Durée inconnue.
Objectif du groupe-témoin:
Connaître les besoins et les attentes des jeunes dans les secteurs de banlieue de CharI es bourg.
GIRBa : Martin Bussières.
Participants de l'échelle secteur: adolescente de 13 ans qui réside à Charlesbourg; adolescente de 13 ans qui
réside à Charlesbourg; adolescente de 14 ans qui réside à Charles bourg; adolescente de 14 ans qui réside à
Charlesbourg; adolescent de 14 ans qui réside à Charlesbourg; adolescent de 16 ans qui réside à Charlesbourg;
adolescent de 16 ans qui réside à Charlesbourg; adolescent de 16 ans qui réside à Charlesbourg; Steve,
intervenant à la Maison des jeunes et David Thériault, intervenant à la Maison des jeunes.
Aucune illustration.
22 avril 2003 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Entrevue avec une travailleuse de rue de Traie-Jeunesse, organisme d'aide et de référence pour les jeunes de
l'arrondissement de Sainte-foy-Sillery (entrevue).
Retour vers 1.2.
Durée inconnue.
Objectif de l'entrevue :
Retour en arrière momentané au diagnostic préliminaire afin de compléter les constats qui ont été faits sur
les besoins et les attentes des jeunes dans les secteurs de banlieue de Sainte-foy-Sillery.
GIRBa : Martin Bussières.
221
23 avril 2003 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
« Focus group» parmi les utilisateurs de la Maison des jeunes de Sillery de l'arrondissement de Sainte-
Foy- Sillery (groupe-témoin).
Retour vers 1.2.
Durée inconnue.
Objectif du groupe-témoin :
Retour en arrière momentané au diagnostic préliminaire afin de compléter les constats qui ont été faits sur
les besoins et les attentes des jeunes dans les secteurs de banlieue de Sillery.
GIRBa: Martin Bussières.
Participants de l'échelle secteur: adolescent de 15 ans qui réside à Sillery; adolescent de 13 ans qui réside à
Sillery; adolescent de 13 ans qui réside à Sillery; adolescent de 12 ans qui réside à Sillery; adolescente de 13
ans qui réside à Sillery; adolescente de 15 ans qui réside à Sillery; intervenant à la Maison des jeunes et
intervenante à la Maison des jeunes.
Aucune illustration.
23 avril 2003 - - - - - - -
Réunion d'organisation d'un «focus group» parmi les jeunes fréquentant la Maison
des jeunes l'Antidote, située dans le secteur de Duberger de l'arrondissement des Rivières
(réunion).
Durée inconnue.
Objectif de la rencontre:
Prendre contact avec les acteurs-clés qui interviennent dans le secteur, plus particulièrement les jeunes.
Présenter la démarche de design collaboratif du GIRBa.
Inviter les jeunes à joindre la démarche et leur proposer de tenir avec eux un groupe-témoin afin de
raffiner les connaissances au sujet de leurs besoins et de leurs attentes pour le secteur de Duberger.
GIRBa: Martin Bussières.
Groupe d'acteurs-clés de l'échelle secteur: Marie-Hélène, intervenante à la Maison des jeunes depuis
cinq ans et Sandra, intervenante depuis moins d'un an.
Documents écrits: Aucun.
Tâches: 3.1, 3.7
Précisions sur les actions réalisées pour encourager leur présence (3.1) :
Téléphoner directement à la Maison des jeunes afin d'identifier un contact.
À la fin de la réunion de travail, il fut entendu qu'il n'y aurait pas de participation des jeunes à la
démarche. Par contre, il fut convenu que les intervenantes formeraient un groupe de jeunes afin de tenir un
222
groupe-témoin au cours des prochaines semaines. Ceci constituera un retour à la Phase du diagnostic
préliminaire.
Précisions sur les documents produits pour aider les participants à bien suivre la démarche (3.7) :
La réunion de travail a été enregistrée et un compte rendu a été rédigé à partir de cet enregistrement.
Aucune illustration.
30 avril 2003 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
« Focus group» parmi les membres de la communauté hispanophone du secteur de Giffard, arrondissement de
Beauport (groupe-témoin).
Retour à 1.2.
Environ deux heures.
Objectif du groupe-témoin:
Connaître les besoins et les attentes des Néo-Québécois dans le secteur de Giffard de Beauport.
GIRBa: Stéphanie Robert.
Participants de J'échelle secteur: femme dans la trentaine, d'origine mexicaine qui était éducatrice au Mexique
et qui habite à Québec depuis un an; homme dans la trentaine, d'origine mexicaine qui était professeur
d 'anglais au Mexique et qui habite à Québec depuis un an et homme dans la trentaine, d'origine colombienne
qui était architecte en Colombie, qui est étudiant en architecture à Québec et qui habite à Québec depuis dix
mois.
Aucune illustration.
223
2mai2003 -
Mini-charrette sur les objectifs et les critères d'aménagement pour les secteurs de
banlieues vieillissantes des arrondissements des Rivières et de Sainte-Foy-Sillery
(charrettes).
Une journée complète (8 h 30 à 16 h).
Objectifs de la rencontre:
Définir les objectifs et les critères qui doivent guider la conception d 'un grand plan d 'aménagement pour le
territoire des banlieues modernes de Québec, plus particulièrement {X)ur les secteurs qui sont situés à Les
Rivières et à Sainte-Foy-Sillery.
Définir les objectifs et critères qui doivent guider les politiques, les programmes et les réglementations en
lien avec ce grand plan et ces secteurs.
GIRBa : Andrée Fortin, Carole Després, Geneviève Vachon, Sergio Avellan, Martin Bussières, Vickie
Desjardins, Stéphanie Robert, Mireille Campagna, Anna Olivier, Sébastien Lord, Daniel Lacroix, David
Paradis et Kabil Fekih.
Acteurs-clés de l'échelle agglomération: Louis Méthé (Service de l'aménagement du territoire de la
Ville de Québec), Isabelle Boucher (ministère des Affaires municipales et de la Métropole), André Savard
(ministère des Transports), Corinne Thomas (Réseau de transport de la capitale), Odile Simard (Société
d'habitation du Québec) et Philippe Plante (Commission de la capitale nationale du Québec).
Acteurs-clés de l'échelle arrondissement: Marie-France Loiseau (Arrondissement de Sainte-
Foy-Sillery), Gisèle Lapointe (CLD de Québec, bureau de Sainte-Foy-Sillery), Ginette Buist-01ivier
(eLSC Haute-viJle- Des Rivières), Jean Michel (CLD de Québec, bureau des Rivières) et Doris Deschamps
(Commission scolaire de la Capitale).
Acteurs-clés de l'échelle secteur: Isabel Lamotte (Traic-Jeunesse), Thierry Gnao (REGARDS) et
Jocelyne Jobin (Société de la mise en valeur de la maison O 'Neil et de son site).
Documents écrits: ordre du jour, tableau maître, Recueil de comptes rendus et de présentations œ
l'automne 2002, un extrait de Le choc démographique, les comptes rendus disponibles des diagnostics effectués
auprès de collectivités de l'échelle secteur (entrevues et groupes-témoins).
Documents graphiques: la carte synthèse à jour (27 février) des problématiques et des enjeux œ
l'agglomération, la présentation des problématiques et des enjeux des deux arrondissements, des cartes routières
des deux arrondissements, la carte du zonage des deux arrondissements, une carte à l' échelle 1:5000 des deux
arrondissements.
Photographies : des photographies de l'arrondissement
Tâches: 4.1, 4.2, 4.3, 4.4 et 3.7.
Précisions sur les actions réalisées pour classer les enjeux au sein de domaines distincts (4.1) :
Cette tâche a été réalisée par le GIRBa lors d'une charrette tenue 14 mars entre le Groupe-orchestrateur et
le Groupe de support.
Il ne fut pas demandé aux acteurs-clés de valider ce classement. Le Groupe-orchestrateur et le Groupe œ
sup{X)rt ont été les seuls à décider de ce classement.
Lors de cette rencontre interactive, le classement a été utilisé tel que déterminé par le GIRBa.
Précisions sur la définition des objectifs de design en fonction des enjeux (4.2) et sur la définition de critères œ
design en fonction des objectifs (4.3) :
Les tâches 4.2 et 4.3 ont été réalisées par le GIRBa lors d'une charrette tenue le 14 mars avec le Groupe-
orchestrateur et le Groupe de support. Par la suite, un membre du Groupe-orchestrateur et un membre du
Groupe de support ont été mandatés pour mettre en forme les objectifs et les critères résultant de cette
charrette.
224
Précisions sur la manière consensuelle de consigner au tableau maître les objectifs et les critères de design
(4.4) :
Tout au long des deux charrettes Les Rivières et Sainte-Foy-Sillery, les animateurs revenaient
régulièrement au tableau maître (Document de travail pour les mini-charrettes du 28 mars et du 2 mai).
À la place d ' une séance plénière pour établir les consensus sur les objectifs et les critères pour chaque
charrette, à la fin de la journée, les groupes furent invités à changer de local l'un avec l'autre afin œ
présenter le travail de prise de position.
Les consensus négociés au sujet du contenu du tableau maître furent consignés au compte rendu de la
rencontre.
Aucune illustration.
7 mai20ro - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
« Focus group» parmi les utilisateurs de la Maison des jeunes l'Antidote du secteur de Duberger de
l'arrondissement des Rivières (groupe-témoin).
Retour vers 1.2.
Durée inconnue.
Objectif du groupe-témoin:
Connaître les besoins et les attentes des jeunes dans le secteur de Duberger.
GIRBa : Martin Bussières.
Participants de l'échelle secteur: adolescent de 14 ans qui réside à Duberger; adolescent de 15 ans qui réside à
Duberger; adolescent de 15 ans qui réside à Duberger; adolescent de 15 ans qui réside à Duberger; adolescent de
15 ans qui réside à Duberger; adolescent de 16 ans qui réside à Duberger; adolescent de 17 ans qui réside à
Duberger et intervenant à la Maison des jeunes.
Aucune illustration.
DemaTàaofu 2003 - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Enquête auprès des locataires des« walk-up» de Sainte-Foy et de Charles bourg (questionnaire).
Retour vers 1.2.
Quatre mois.
Objectif de l'enquête :
Connaître les besoins et les attentes des locataires dans les secteurs de Sainte-Foy et de Charlesbourg.
GIRBa: Carole Després, Geneviève Beaulieu et Nadine Lizotte.
Participants de l'échelle secteur: 52 répondants répartis à travers Sainte-Foy et Charlesbourg.
Aucune illustration.
225
3 octobre1003 -
Minicolloque des collectivités81 (atelier).
Une journée complète (8 h 30 à 16 h).
Objectifs de la rencontre:
Faire le point sur l'état d'avancement de la démarche participative.
Valider les objectifs et les critères d ' aménagement développés à l' hiver 2003 pour les échelles
arrondissement et agglomération.
Présenter et intégrer à la démarche participative les résultats des travaux de diagnostic préliminaire réalisés
par le GIRBa auprès de différents groupes sociaux des secteurs de banlieues modernes.
Présenter des décisions et des travaux récents touchant l'aménagement des banlieues conduits par œs
organisations municipales, supramunicipales et paramunicipales.
Amorcer conjointement la réflexion sur la forme que pourraient prendre les rencontres interactives pour la
Phase de la conception.
GIRBa : Andrée Fortin , Carole Després, Geneviève Vachon, Sergio Avellan, Martin Bussières, Sébastien
Lord, Daniel Lacroix, David Paradis, Horent Joerin, Gianpierro Moretti, Geneviève Beaulieu et Amina Sai·.
Acteurs-clés de l'échelle agglomération: Odile Roy (Conseil de la Ville de Québec), Louis Méthé
(Service de l'aménagement du territoire de la Ville de Québec), Serge Bédard (Service de l'aménagement du
territoire de la Ville de Québec), André Pelchat (ministère des Affaires municipales et de la Métropole), Line
Arseneault (ministère des Affaires municipales et de la Métropole), Ginette Bouffard (ministère des Affaires
municipales et de la Métropole), Dominique Lord (Communauté métropolitaine de Québec), Marilène Rubin
(Réseau de transport de la capitale), Odile Simard (Société d'habitation du Québec), Pascal Rivard (Société
d'habitation du Québec) et Éric Doddridge (Société d'habitation du Québec).
Acteurs-clés de l'échelle arrondissement: André Robitaille (Arrondissement de Beauport), Denis
Couture (Arrondissement de Beauport), Roxane Niquet (CLD de Québec, bureau de Beauport), Francis Nadeau
(CLD de Québec, bureau de Charlesbourg), Michel Hubert (Arrondissement des Rivières), Jean Michel
(Arrondissement des Rivières), Ginette Buist-Olivier (CLSC Haute-ville- Des Rivières), Marie-France
Loiseau (Arrondissement de Sainte-Foy-Sillery), Gisèle Lapointe (CLD de Québec, bureau de Sainte-
Foy-Sillery), André Gauthier (CLSC des Hautes-marées).
Acteurs-clés de l'échelle secteur: Thierry Gnao (REGARDS), Fabio Jimenez (communauté
hispanophone de Giffard), Carole Annam (Corporation des loisirs de Duberger-Les Saules), Michel Germain
(Société historique de Sainte-Foy), Nathalie Ébanette (Projet IMPACf de Duberger) et Gilles Bissonnette
(Projet IMPACf de Duberger).
Documents écrits: ordre du jour, document de travail renfermant les objectifs et les critères
d'aménagement pour les échelles arrondissement et agglomération et nommé Ordre de priorité et validation des
moyens à mettre en œuvre pour l'atteinte des objectifs d'aménagement des banlieues de première couronne tÉ
l'agglomération de Québec.
Documents graphiques: une carte synthèse des objectifs et des critères d'aménagement pour chaque
arrondissement, tels que développés avant cette rencontre interactive.
Écran : diaporamas informatiques Mini-colloque des collectivités. Requalifier les secteurs des banlieues
vieillissantes de la nouvelle Ville de Québec; Charrette de design participatif du 6 et 7 novembre 2003 :
objectifs et modalités; L'avenir de mon quartier: Enquête auprès des locataires; Le parc locatif des banlieues
vieillissantes: diagnostic préliminaire et pistes d'intervention; L'avenir de mon quartier: j'ai mon mot à
81. Le GIRBa parle de « collectivité» quand il fait référence à un écosystème humain vivant dans un
secteur de banlieue facile à délimiter.
22(?
dire!; Consultation auprès des groupes ciblés. L'échelle micro; Planification des nouveaux lotissements
résidentiels.
Tâches: 1.3, 1.4, 4.3, 4.4.
Précisions sur les actions réalisées pour établir les constat sur les collectivités (1.3) :
Au fur et à mesure que la démarche avançait, de nouveaux questionnements apparaissaient. Le GIRBa a
décidé que certains se devaient d'être explorés. Il réalisa donc des diagnostics en marge de la démarche. Tel
fut le cas pour les centres commerciaux de première génération, pour les besoins et les attentes des jeunes,
des aînés, des néo-Québécois et des locataires et pour la situation du parc locatif.
Cependant, la décision de réali er ces diagnostics a été prise uniquement par le Groupe-orchestrateur et le
Groupe de support. Le Groupe d'acteurs-clé (les trois échelles) ont eulement été avisé que ce travail
parallèle était en cour.
Ces diagnostics furent réalisés a l'aide de plusieurs types de techniques de collecte de donnée qualitative
et quantitatives. Il s'agit des activités qui ont eu lieu aux dates uivantes: 19 novembre, 20 novembre, 3
décembre, 13 décembre, 18 décembre, au cours de l'hiver 2003,12 mar et 3 avril, 18 mars, 19 mars, 21
mars, 25 mars, 27 mars, 3 avril, 9 avril, 22 avril, 23 avril, entre le 29 avril et l'été 2003, 30 avril, 7 mai
et de mai à août 2003.
Précisions sur les actions réalisées pour concevoir des moyens visuels pour présenter clairement le diagnostic
préliminaire aux acteurs-clés (1.4) :
Les constats obtenus grâce aux nouveaux diagnostics formels réalisés entre novembre et août furent
présentés de la façon suivante: un diaporama informatique pour le parc locatif, un pour les locataires, un
pour les résidants en général et un quatrième diaporama qui regroupait les jeunes, les aînés et les néo-
Québécois.
Précisions sur la manière de faire pour associer à chaque objectif un critère de design (4.3) :
Ce travail n'a pas été fait en collaboration, mais en consultation. En effet, le document Ordre de priorité et
validation des moyens à mettre en œuvre pour l'atteinte des objectifs d'aménagement des banlieues œ
première couronne de l'agglomération de Québec a été produit par le GIRBa. Il constitue la cinquième
version du tableau maître et ne fut pas élaboré conjointement avec les acteurs-clés. En plus, il expose les
objectifs convenus à ce jour, mais ils sont accompagnés de moyens plutôt que de critères, lesquels sont
validés et cotés par les acteurs-clés au lieu d'être proposés par ceux-ci.
Trois équipes furent formées en répartissant équitablement dans chaque équipe les participants selon les
échelles des acteurs-clés. Chaque équipe était responsable de traiter deux des six thèmes utilisés depuis le
28 mars: Accessibilité et mobilité, Culture et patrimoine, Environnement et écologie, Économie et
fiscalité, Organisation et encadrement de l'espace, Société et socialisation. Chaque thème servait à
regrouper les objectifs de design (entre quatre et six objectifs par thème).
La présentation de trois diaporamas informatiques par trois acteurs-clés de l'échelle agglomération (RTC,
CMQ et Ville de Québec) a servi à illustrer des exemples d'objectifs et de critères.
Précisions sur la consignation consensuelle au tableau maître (4.4) :
La présentation de trois diaporamas informatiques par trois acteurs-clés de l'échelle agglomération (RTC,
CMQ et Ville de Québec) a aidé la prise de décision sans appel des critères d'aménagement.
Chacune des trois équipes devait délibérer sur deux thèmes. Dix minutes étaient mises à la disposition de
chacune pour déterminer les cinq moyens jugés les plus importants à conserver pour chaque thème.
Les consensus négociés au sujet du contenu du tableau maître (Ordre de priorité et validation des moyens à
mettre en œuvre pour l'atteinte des objectifs d'aménagement des banlieues de première couronne de
l'agglomération de Québec) furent consignés au compte rendu de la rencontre.
Illustrations :
Cartes des objectifs d'aménagement pour Beauport et pour Sainte-Foy-Sillery.
229
Précisions sur la réalisation d'esquisses en fonction des objectifs et des critères (5.1) :
Une équipe de charrette par arrondissement est formée. Chaque charrette est encadrée par un animateur et
supportée par un dessinateur.
Une équipe de charrette pour l'agglomération est aussi formée.
Chaque charrette possède son propre espace de travail et son propre matériel de travail.
Le Tableau synthèse des moyens prioritaires pour la requalification des banlieues de première couronne
constitue, à cette phase, l'évolution du tableau maître (sixième version).
Des délibérations se tiennent en fonction du tableau maître et l'animateur est responsable de dégager les
consensus pour chaque site et chaque thème, tandis que le dessinateur les couche sur du papier calque sous
forme d'esquisses.
Chaque équipe de charrette commence le dessin d'esquisses en fonction du lieu de l'arrondissement qui
semble le plus important aux yeux de ses membres.
Pour l'équipe de Sainte-Foy-Sillery, le récit du travail de la fabrication des esquisses se trouve à l'annexe
4.
Précisions sur la construction de consensus sur les esquisses à retenir (5.2) :
L'animateur de chaque équipe devait conduire les délibérations et s'assurer que le dessin d'esquisses
progressait vers l'atteinte d'un dessin général.
La majorité des esquisses furent réalisées le matin du 6 novembre.
À la fin de l'après-midi du 6 novembre, toutes les esquisses furent affichées dans la grande salle où se
trouvaient les équipes de charrette et ont été expliquées brièvement par les membres de chaque équipe.
Il arrivait qu'après l'établissement d'un consensus, ce dernier soit finalement abandonné, étant donné
qu'après coup on constate que la proposition d'aménagement est irréalisable (coûts, propriétés privées,
contradiction avec un objectif ou critère).
L'introduction de l'exposé d'un spécialiste (étudiants en architecture) a réduit le travail de consensus
demandé au Groupe d'acteurs-clés. Cette intrusion équivaut à un retrait partiel de la tâche pour la déléguer à
un parti qui est en dehors de la démarche en cours. Par conséquent, il y a eu peu de consensus à faire pour
les noyaux de secteurs, étant donné que leur élaboration avait déjà été produite par les étudiants.
Pour l'équipe de Sainte-Foy-Sillery, le récit du travail de la fabrication des consensus se trouve à l'annexe
4.
Précisions sur la transposition des esquisses en versions au propre des concepts d'aménagement (5.3) :
Cette tâche a été peu réalisée par les équipes.
Au cours de la soirée du 6 novembre, le Groupe de support a planché sur les esquisses afin de toutes les
mettre au propre.
La possibilité de produire les versions au propre pendant la soirée pour qu'ils soient prêts le jour suivant
était d'ailleurs une des raisons qui avait milité pour tenir la charrette sur deux jours consécutifs.
Précisions sur la présentation des versions au propre au Groupe d'acteurs-clés (5.4):
Par contre, la justification a été exposée lors de la présentation à tous les participants en fin de journée le 6
novembre.
En milieu d'après-midi, le 7 novembre, tous les versions au propre sont affichés près du grand plan
d'aménagement de l'agglomération.
Précisions sur l'association des modalités de réalisation à chaque esquisse (5.5) :
Cette tâche a été peu réalisée individuellement par les équipes d'arrondissement, étant donné qu'il s'agit
d'un contexte universitaire.
Lors de la matinée du 7 novembre, une nouvelle équipe fut formée pour élaborer spécifiquement des
modalités de réalisation: réglementation, mesures incitatives et information des citoyens. Cependant, il ne
fut pas question d'éléments précis de réalisation: responsable, budget, échéancier, particularités, etc.
Cette nouvelle équipe se rencontra en réunion de travail et elle était formée d'un membre de chaque
arrondissement et d'un membre de l'équipe agglomération.
231
Illustrations.
Salle avant le début de la rencontre Charrette agglomération
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ANNEXE 3
Liste des articles de journaux écrits au sujet des idées de réaménagement de la banlieue du
GIRBa
Angers, Gilles. « Ensemble, mais chacun chez soi ». Le Soleil (Québec), 15 juin 2002, page E2.
Caouette, Marie. « Étude sur les ainés de banlieue. Le condo pour les uns, le bungalow pour les autres ». Le
Soleil. (Québec), 5 juin 2000, page A5.
Caouette, Marie. « Les banlieusards loin d'être dépaysés ». Le Soleil (Québec), 25 février 2001 , page A3.
Caron, R. «Après les quartiers centraux, les banlieues aux prises avec l'exode ». Le Journal de Québec
(Québec), 1er juin 2000, page 24.
Côté, Gabriel. « Un chercheur étudiant en sociologie dissèque la géographie des inégalités socio-économiques
de la Capitale nationale ». Au fil des événements (Sainte-Foy), 22 mars 2001, page 4.
Côté, Patrice. « Redonner au bungalow sa vocation d 'antan ». Le journal de l'Habitation (Québec), 19 mars
2000, page 3.
Daris, Alexandra et Dominique Morin. « Un nouveau tournant dans l 'histoire des banlieues ». Le Soleil
(Québec), 14 mars 2002, page A 19.
Després, Caroles et Geneviève Vachon. « Sauver les bungalows pour contrer l'étalement urbain ». Le Soleil
(Québec), 16 mars 2002, page D5.
Desrocher, Pierre. « Faut-il freiner l'expansion de la banlieue? ». Le Soleil (Québec), 18 mars 2002, page
A17.
Fleury, Robert. «Vieux quartiers de banlieue. Bungalows vieillissants cherchent nouvelle vocation ». Le
Soleil (Québec), 4 mars 2000, pages FI et F2.
Larose, Yvon. « Métastase de bungalows». Au fil des événements (Québec), 23 mai 2002, page 7.
Larose, Yvon. « Vers un bungalow tribal? ». Au fil des événements (Sainte-Foy), 8 mars 2001, page 1.
Lemieux, Louis-Guy. « Sainte-Foy. L'explosion d'une ville champignon ». Le Soleil (Québec), 16 mai
2002, page A4.
« Pourquoi rénover? La banlieue 50 ans plus tard ». Le Journal de Québec (Québec), 16 mai 2002, page 20.
Pratte, André. « Que faire de tous ces bungalows ». La Presse (Montréal), 20 mai 2000, page A13.
236
ANNEXE 4
Liste des participations ayant contribué aux analyses, mais qui ne sont pas mentionnées
au chapitre 2. Cette liste couvre la période entre le début du programme de doctorat en
septembre 1999 et le moment auquel fut réalisé le dépôt initial qui correspond à septembre
2007.
Participation Rôle
Démarche de design urbain collaboratif (qui a répondu presque entièrement à Urbaniste médiateur
l'approche communicationnelle) au sujet d'un secteur historique composé
majoritairement de propriétés cultuelles.
Démarche de design urbain consultatif au sujet d'un plan de circulation pour Non-experttiL
un quartier.
Démarche de design urbain consultatif au sujet d'un plan de concept pour les Non-expert
espaces publics d'un quartier.
Démarche de design urbain consultatif au sujet d'une artère principale de Urbaniste médiateur
quartier.
Démarche de réglementation urbaine collaborative pour réviser et rédiger les Urbaniste médiateur
normes du quartier du Vieux-Limoilou.
Démarche de réglementation urbaine collaborative pour réviser et rédiger les Urbaniste médiateur
normes du quartier de Lairet.
Démarche de réglementation urbaine collaborative pour réviser et rédiger les Urbaniste médiateur
normes du quartier de Maizerets.
Participation Rôle
Démarche de réglementation urbaine consultative au sujet d'un bar au 801, 3e Urbaniste plaidant
Avenue.
Démarche de réglementation urbaine consultative au sujet d'un parc au 401, Urbaniste plaidant
1re Avenue.
Participation Rôle
décrocheurs situé au 2190, rue du Mont-Thabor.
Démarche de réglementation urbaine consultative au sujet d'une caserne de Urbaniste plaidant
pompiers au 470, boul. des Capucins.
ANNEXE 5
Membres de l'équipe :
Sergio A vellan, animateur, GIRBa
Daniel Lacroix, dessinateur, GIRBa
Gianpiero Moretti, doctorant en architecture, GIRBa
Pascal Rivard, agent de recherche, Société d'habitation du Québec
Dominique Lord, urbaniste, Communauté métropolitaine de Québec
Gisèle Lapointe, agente de développement, CLD de Sainte-Foy-Sillery
Marie-France Loiseau, urbaniste, Arrondissement de Sainte-Foy-Sillery
Luc Samson, chargé de projet, Réseau de transport de la capitale (présence variante)
Caroline Raymond, étudiante en architecture, Université Laval
Frédéric Beauvais, étudiant en architecture, Université Laval
.Tournée du 6 novembre
Période du matin
L'équipe de Sainte-Foy-Sillery débute la charrette par une reconnaissance du matériel de travail qui est
mis à sa disposition. Une fois cet exercice de reconnaissance achevé, les participants reviennent sur le Tableau
synthèse des moyens prioritaires pour la requalification des banlieues de 1re couronne qui a été remis lors de la
présentation de lajoumée. Mme Lapointe mentionne qu'en réponse à la colonne Accessibilité et perméabilité,
elle a remarqué un va-et-vient important de piétons sur le chemin Sainte-Foy, aux abords du campus
uni versi taire.
Elle fait affirme que le chemin Sainte-Foy subit un achalandage de piétons qui est composé
principalement d'étudiants de l'université et des cégeps qui sont à proximité. Un grand nombre d'étudiants
résident dans les secteurs résidentiels localisés entre le chemin Sainte-Foy et la falaise. Ils se déplaceraient à
pied pour rejoindre les points d'attractions que sont l'université, le cégep Sainte-Foy, le cégep F.-X.-Gameau,
les commerces du Centre Innovation, les activités de la rue Myrand et quelques commerces du chemin Sainte-
Foy. À la suite de cet énoncé, les membres de l'équipe se disent d'accord avec Mme Lapointe et ils tentent
alors de délimiter le segment du chemin Sainte-Foy qui est le plus fréquenté par les piétons. Les participants
établissent que le segment entre l'autoroute du Vallon et la rue Myrand est le segment le plus fréquenté et qu'à
cet effet, l'équipe devra lui accorder une attention particulière dans le développement du concept
d'aménagement. De plus, les membres ajoutent que des éléments comme le confort des trottoirs (largeur), la
localisation des arrêts d'autobus et d'autres points devront conséquent être pris en compte dans les propositions
qui auront comme objet de requalifier de cette voie.
Les échanges ont continué au sujet de la circulation piétonne importante qui s'effectue entre le chemin
Sainte-Foy et l'université, ainsi qu'entre l'université et le secteur des centres commerciaux du boulevard
Laurier. Cet état des choses amène les membres à considérer le secteur de l'université et des centres
commerciaux comme étant le« centre-ville» de l'arrondissement. Ils s'entendent pour délimiter le centre-ville
de la façon suivante: chemin Sainte-Foy, rue Myrand, boulevard Laurier et autoroute Henri-IV.
240
Dans le but d' organiser spatialement ce « nouveau centre-ville », les participants identifient l'autoroute
du Vallon, le chemin des Quatre-Bourgeois et le boulevard Laurier comme les «axes structurant» de œ
territoire central. Les membres de l'équipe en viennent rapidement à la conclusion qu'un axe structurant œ
centre-ville doit loger un parcours majeur du réseau de transport en commun. C'est pourquoi la nouvelle ligne
Métrobus (802) qui se trouve dans la carte Critères et objectifs de design est prolongée sur l'autoroute du
Vallon, jusqu'à l'intersection du chemin des Quatre-Bourgeois. En calquant le tracé actuel du parcours 87, cette
ligne serait un nouveau lien rapide entre les secteurs de banlieue de 1re couronne et de 2e couronne (Neufchâtel).
Un nouveau terminus du RTC est suggéré à l'angle du chemin des Quatre-Bourgeois et de l'autoroute du
Vallon. Ce point d'ancrage est localisé à cette intersection, car il est ainsi véritablement au milieu du centre-
ville de Sainte-Foy - Sillery. En effet, il est adossé au campus universitaire et il est à quelques pas du chemin
Sainte-Foy et des centres commerciaux. Cependant, cette localisation ne permet aucune connexion directe avec
les autres lignes Métrobus (800 et 801). Pour palier à ce manque, il est suggéré d' établir une navette sur
l'autoroute du Vallon, entre le nouveau terminus et l'intersection autoroute du Vallon et boulevard Laurier.
Cette navette serait assumée par les parcours 800 et 801 , grâce à un aller-retour des autobus sur ce tronçon œ
l' autoroute du Vallon.
En analysant l'emplacement de ce nouveau terminus, les membres réalisent peu à peu que son
environnement ne constitue pas un site idéal pour le piéton qui descendra ou attendra l'autobus, étant donné
qu' il se trouve à l'entrée d'un tunnel d'autoroute, qu'il donne accès à un secteur peu fréquenté du campus
universitaire et qu' une navette n' est pas une solution adéquate pour faire le lien entre deux lignes de Métrobus.
Pour certains membres, il convient de prolonger le parcours 802 jusqu'au boulevard Laurier, alors que pour
d' autres, il serait plus approprié de demander au parcours d'effectuer un virage vers l' ouest de manière à
poursuivre sa route sur le chemin des Quatre-Bourgeois pour rejoindre le terminus du Ministère du Revenu.
Après l'énoncé d'une série d'arguments pour l'une et l'autre proposition, les membres décident que le terminus
doit être déplacé à l'intersection du boulevard Laurier et de l'autoroute du Vallon. Les membres de l'équipe qui
sont pour le prolongement du parcours jusqu'au bou!. Laurier ont comme thèse que cette ligne de Métrobus
peut réussir, seulement si sa tête de ligne aboutit aux centres commerciaux. Néanmoins, deux participants
maintiennent que la distance entre l'intersection chemin des Quatre-Bourgeois et les centres commerciaux est
négligeable et qu'à elle seule, elle ne pourrait pas décourager les utilisateurs du transport en commun de ne pas
prendre ce parcours. Les deux clans n'étaient pas encore arrivés à une entente totale sur le premier ou le
deuxième emplacement du nouveau terminus, qu'un membre de l'Arrondissement mentionne que l'intersection
du Vallon et bout Laurier est une des pires intersections de l'arrondissement en termes de congestion et œ
temps d' attente aux feux de circulation. Cette nouvelle information amène l'équipe à reconsidérer le deuxième
emplacement. De plus, l'équipe apprend du représentant du RTC que le boulevard Laurier, si le projet reçoit
l'aval des autorités et de la communauté de Québec, doit recevoir le projet de tramway. Ce projet d'envergure et
structurant nécessitera une tête de ligne qui permettra au tramway d'effectuer le virage nécessaire pour repartir
dans le sens contraire. Par conséquent, l'intersection du Vallon et boul. Laurier ne pourrait pas accueillir un tel
terminus, ce qui tourne l'attention de tous vers la place du transport en commun dans le boulevard Laurier et
sur ses impacts.
Période de l'après-midi
La présentation d'hypothèses développées par les étudiants à la maîtrise en architecture portait sur le
secteur Sainte-Ursule. Le territoire d'intervention des étudiants s'est limité au noyau central du secteur et à
l'intersection du boul. Hochelaga et de l'autoroute Duplessis. Le concept des étudiants met l'accent sur le
centre commercial de quartier pour re-développer ce secteur. Entre autres, il est question d'intégrer des services
locaux et des activités communautaires (Maison de jeunes par exemple) au centre commercial pour offrir aux
résidants des services et activités locales et ainsi réduire les déplacements inutiles vers les quartiers
limitrophes. Ceci s' inscrit dans une intention de densifier le tissu urbain dans un rayon de 400 mètres du
241
noyau de quartier (centre commercial , église, etc.) de manière à former une masse critique autour du noyau.
Pour réaliser ce projet, les étudiants suggèrent d' intervenir auprès des programmes d' aide financière en
habitation de façon.
Outre les remarques précédentes, les membres de l'équipe n'ont pas désiré modifier le projet présenté par
les étudiants, car à leur avis il était complet et il satisfaisait leur vision de la requalification des secteurs de
banlieue.
Poursuite des délibérations du matin au sein d'une équipe élargie par l'inclusion des deux étudiants
Après l' information au sujet du tramway, l'équipe Sainte-Foy-Sillery tente d'organiser le transport en
commun sur le boulevard Laurier de manière à en faire un axe structurant du centre-ville de l'arrondissement,
mais aussi de J'agglomération de Québec. De sorte que l'équipe partage l'avis pour que le tramway desserve le
boulevard Laurier et qu' il termine son trajet à l'intersection des autoroutes Duplessis et Henri IV. Ce site
deviendrait le terminus du tramway pour la section ouest de l'agglomération et il serait ainsi la troisième
alternative de terminus pour la ligne Métrobus 802. Cependant, tous ne sont pas d' avis que la deuxième
proposition de terminus devrait être abandonnée. Des délibérations qui dureront près d' une heure et demie sont
alors entamées au sujet des deux terminus et de l'importance de desservir le segment du boulevard Laurier qui
fait face aux centres commerciaux.
Après l'heure et demie de débat, les membres conviennent en majorité que le terminus du tramway doit
se localiser à l'intersection des autoroutes Duplessis et Henri-IV et que l'échangeur à cet endroit doit disparaître
pour donner place à une gare intermodale qui serait connectée au tracé de l'autoroute Duplessis et qui
surplomberait un tunnel qui abriterait la portion de l'autoroute Henri-IV traversant cette partie.
Les raisons qui poussent la majorité à opter pour le troisième scénario sont: le site du scénario deux
est trop petit, les habitants de la rive sud pourront arriver à la gare intermodale et puis transférer vers
différentes destinations, il est considéré comme négligeable de demander aux utilisateurs de l'université et des
centres commerciaux qui viennent de l'ouest de correspondre à la gare intermodale pour se rendre à ces endroits.
Cette désignation de gare intermodale est introduite du fait que l'équipe propose d'associer au terminus
du tramway, outre les autobus municipaux, la gare d'autobus inter-municipaux localisée à l'intersection de la
route de l'Église et du chemin des Quatre-Bourgeois et une navette pour rejoindre la gare de train de Sainte-Foy
située non loin.
242
D' un autre côté, les tracés des Métrobus ne sont pas réglés au sein de l'équipe. Alors que quelques-uns
soutiennent qu'il est primordial de conserver les Métrobus sur le chemin des Quatre-Bourgeois dans le but œ
lui accorder le caractère structurant désiré, d'autres avancent que les Métrobus devraient traverser la nouvelle
gare intermodale et puis rejoindre le chemin des Quatre-Bourgeois en empruntant le « boulevard» (autoroute)
Duplessis. Un autre parcours de Métrobus devrait même poursuivre sa course jusqu'à Goderville pour desservir
ce secteur en développement et en déficit de service de transport collectif, mais ceci n'est pas partagé par tous .
.Journée du 7 novembre
Période du matin
La transformation de l'autoroute Duplessis en boulevard permet de retisser les liens de part et d'autre œ
cette voie. Tous les membres de l'équipe participent s'entendent pour dire que l'accent du design doit
maintenant être accordé à dessiner le site de la gare intermodale et les liens que pourraient procurer l'arrivée du
boulevard.