See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.

net/publication/317312647

Communication Scientifique Orale vecteur de validation et d’Avancement des

Résultats de la recherche : Cas des doctorants FSBM

Conference Paper · April 2017

CITATIONS READS

0 3,756

1 author:

Soufiane Zerraf
Université Hassan II de Casablanca
41 PUBLICATIONS 142 CITATIONS

SEE PROFILE

All content following this page was uploaded by Soufiane Zerraf on 02 June 2017.

The user has requested enhancement of the downloaded file.

 Communication Scientifique Orale vecteur de
validation et d’Avancement des Résultats de la
recherche : Cas des doctorants FSBM
Soufiane Zerraf 1, Mustapha Bassiri 1, Mustafa Belhabra 1, Bouchra Gourja 1,2, Tridane Malika 1,2
et Said Belaaouad 1
1) Laboratoire de Chimie Physique des Matériaux, Faculté des Sciences Ben M’sik,Université Hassan II de Casablanca,
Casablanca, Maroc.
2) Centre Régional des métiers d’enseignement et de formation Casablanca Anfa, Bd Bir Anzarane Casablanca. Maroc.
soufiane.zerraf@gmail.com,bassiri.mustapha@gmail.com,mustapha.belhabra@gmail.com,bouchragourja
@gmail.comtridane.malika@gmail.com, sbelaaouad@yahoo.fr .
Résumé— Une communication orale scientifique, c’est
d’abord une étude et ses résultats, c’est-à-dire une question
précise et une réponse proposée à cette question.
Cette première caractéristique paraît tautologique mais
cache une nécessité importante, celle de disposer des résultats au
moment de la soumission d’un résumé. Or la plupart des
congrès demandent que les résumés de proposition de
communications orales soient soumis longtemps à l’avance. Ces
délais sont nécessaires pour permettre aux organisateurs de
sélectionner les propositions les plus intéressantes, d’organiser le
programme et de prévoir la publication éventuelle d’un recueil
des résumés.
La soumission du résumé d’une étude en cours fait courir le
risque de n’avoir rien à présenter le jour du congrès ou, plus
habituellement, de voir sa propositionrefusée.
L’étude proposée doit répondre à une question claire et
aboutir, à la suite d’une démarche libre d’erreur, à une réponse
intéressante. Un résumé pour un congrès doit donc inclure une
formulation claire de l’objectif et une description succinctedes
méthodes d’étude. Cette description des méthodes doit
cependant suffire à reconnaître que le schéma d’étude était
adapté à la question posée, que la sélection des sujets étudiés
était adéquate, que les variables principales étaient correctement
mesurées, que les groupes étudiés étaient comparables et que
l’analyse statistique était adaptée aux mesures faites et à la
question posée.
L’objectif de la recherche est donc non seulement de former
les doctorants FSBM aux règles techniques de la communication
scientifique et aux aspects techniques de la présentation (gestion
du temps, supports…), mais surtout les inciter à comprendre et
cerner la fonction de de la présentation orale comme puissant
vecteur de validation du travail scientifique , d’enrichissement
de l’avancée de la recherche par le débat fructueux , et de
réponse auxtendanceslourdes contemporaine liées à la
responsabilité collective (approche de la réflexivité partagée par
la communauté scientifique internationale).
Agir dans la logique du métier de chercheur puissant
vecteur de construction et de développement d’une intelligence
humaine augmentée
Mots-clés— 4 à 5 mots clés séparés par des virgules.
I. INTRODUCTION
Par communication scientifique, on entend tous les travaux
de diffusion de théories et de résultats scientifiques. La
communication scientifique peut prendre la forme d’articles,
d’ouvrages, d’interventions (communications) en colloque ou
en congrès, de posters… L’enjeu est à la fois dans la forme de
rédaction attendue, comme dans la connaissance des réseaux
et des circuits pour publier ses productions, l’objectif étant
d’apporter sa pierre à l’édifice scientifique, mais aussi d’être
cité, d’être publié dans des revues à fort impact factor…toutes
choses qui comptent dans l’évaluation.
La communication orale, dans un congrès scientifique ou
une conférence professionnelle, est souvent la première
occasion de diffuser ces résultats à leurs utilisateurs potentiels.
La communication orale a de nombreuses particularités
que la communication écrite n’a pas. Deux particularités
intéressantes sont, d’une part, que l’auditoire est captif (les
auditeurs sont «prisonniers» dans la salle où nous présentons)
et, d’autre part, que toute première présentation paraît plus
facilement originale. La parution d’un article survient le plus
souvent après que les résultats ont été présentés dans un
congrès.
La route vers une bonne communication orale est
cependant jalonnée de nombreux obstacles, ce qui explique
que cette activité soit considérée comme difficile par la
plupart de nos confrères. La difficulté la plus immédiatement
perçue est que le temps de présentation qui nous est imposé
est limité, voire très limité. Ainsi, la communication typique
dans les congrès scientifiques dure seulement dix minutes.
En fait, nous devons apprendre à respecter quelques
principes dont la description fait l’objet de cet article. Plus
précisément, dans cet article, nous définissons les grands
principes garantissant une présentation orale de qualité, nous
décrivons les étapes de préparation d’une communication
orale dans un congrès et nous fournissons quelques
orientations pratiques pour maîtriser les conditions de
communication.
II. HYPOTHESES DE TRAVAIL
Notre étude de recherchevise à vérifier l’hypothèse
centrale : comment améliorer les compétences d’expression
orale à buts d’argumentation dans les présentations orales au
colloque chez les jeunes chercheurs scientifiques de FSBM
(Faculté des Sciences Ben M’sik Casablanca) ? Plusieurs
sous-hypothèses ont été élaborées, permettant à l’équipe de
pilotage de formation doctorale de mettre en place une unité
d’apprentissage répondant aux attentes et besoins des
étudiants. Ces hypothèses de travail se fondaient à la fois sur
l’observation directe et indirecte (inférer à partir de l’analyse
des prestations des enregistrements vidéos de conférences
scientifiques).
La Faculté des Sciences Ben M’sik Casablanca contient
697 doctorants répartis en fonction de leurs spécialités :
groupe : lecture des slides, souvent fastidieuse / submergée
par les ressentis personnels lors du débat critique.
3. Facteur lié au Contexte : et à l’Objet de l’appel à
communication : L’entrevue réalisée auprès des doctorants
montre une absence d’analyse approfondie de la spécificité de
l’audience et du contexte.
4. Facteur lié à la technique : et à la stratégie de
management de communication : Absence d’un plan de
communication clair et explicite (phase préliminaire).
5. Facteur lié à l’information : et à la connaissance à
transmettre dans un contexte de communication face à un
public de spécialistes ou face à un public plus large ou
expliquer des résultats lors d’un séminaire pluridisciplinaire
ou de discuter des travaux en cours.
6. Variable relatif au rapport au savoir : Manifester une
attitude de vulnérabilité face à la présence de spécialistes dans
son domaine de recherche.

Figure. 1 Les doctorants de la faculté des sciences

ben m’sik selon leurs spécialités.

III. CONTEXTE ET METHODOLOGIE DE

RECHERCHE
Figure. 2 Nombre d'étudiants en doctorat selon le nombre
de participants par communication orale
Dans le cadre de la formation transversale des doctorants.
Nous avons mené une recherche-action qui aura comme
objectif de concevoir et scénariser un dispositif didactique
d’aide au savoir communiquer qui permet aux doctorants de
la Faculté des Sciences Ben M’sik d’améliorer leurs
compétences de communication orale dans les colloques
internationaux. Cette démarche devrait prendre en
considération de manière croisée l’analyse des
comportements observés, les spécificités des doctorants et les
objectifs de formation.
Nous avons réalisé une recherche de développement
qualitative et interprétative portant sur l’observation des
doctorants dans des situations réelles de communication orale
dans les colloques internationaux, entrevues et d’analyse
respective de leurs enregistrements vidéo. Cette recherche
tenterait de mettre en lumière un dispositif d’évaluation des Variableexogène Facteur endogène Facteur lié au Contexte
communications orales dans le but d’amélioration Facteur lié à la technique
incrémentale et continue des techniques et des compétences Facteur lié à l’information Variable relatif au rapport au savoir
de communication, selon le système japonais « Kaizen », en
maintenant un minimum de stress, tout en gardant le projet de Figure.3 Pourcentage de variables qui entravent la qualité
la communication orale dans ses vertus persuasives et de la communication scientifique dans chaque spécialité.
argumentatives.
Nous avons pu modéliser certaines variables qui entravent IV. PRÉPARATION D’UNE COMMUNICATION
la qualité de communication scientifique. Les données ORALE SCIENTIFIQUE
provenant de l’analyse d’investigation sont catégorisées :
1. Variableexogène: forme « mode de présentation 1. Les différents types d’exposés
linéaire et confuse » et fond « contenu descriptif »: concepts Ceux que vous serez amenés à pratiquer en master :
utilisés imprécis, l’objet construit mal défini et la méthode 1. l’analyse d’un article scientifique (15-20 min)
mise en œuvre et les résultats fournis sont mal articulés. 2. l’exposé de votre travail de recherche (15-20 min)
2. Facteur endogène :lié à la personnalité de
l’animateur : difficulté de communication devant et dans un
 L’exposé de type conférence (par exemple le jour de votre
thèse) dure environ 45 mn. Il peut être considéré comme
une extension de l’exposé de type 2.
Les 2 types d’exposés suivent des principes communs
pour leur préparation et leur exécution, mais ont aussi
leurs spécificités propres.
2. Préparation d’un bon exposé.
 Que doit-il prouver ?
 Quels sont ses objectifs ?
 Quels sont les moyens utilisés pour préparer un
exposé ?
 Le support visuel et le discours oral
 Quels sont les pièges à éviter ?
 Quelles sont les astuces des vieux briscards ?
 Comment votre exposé sera-t-il évalué ?
Un bon exposé doit remplir trois tâches essentielles :
 Communiquer des faits scientifiques et
l’argumentation correspondante
 Convaincre l’auditoire que les deux sont justes
 Être intéressant scientifiquement et retenir
l’attention de l’auditoire
Au niveau du contenu, il doit fournir des réponses
pertinentes aux 3 questions :
« Quoi ?, Pourquoi ?, Comment ? »
4.1. Rechercher systématiquement des informations
associées aux objectifs de communication … puis
passer au point 3
4.2. Traiter les informations selon leur :
- pertinence
- crédibilité
- utilité pour l’exposé
- etc.
4.3. Choisir l’information définitive : Exposer, c’est
choisir !
5. La préparation du support
Choisir l’aspect des diapos (Le style)
Définir un modèle pour tous les diapos (couleur du
fond, couleur et taille du texte, des graphiques).
Automatiser le style (masque sous Power point,
feuilles de styles, modèles de documents, ...)
Taille de la police (Titre : 36-44, Sous-titre: 28-,
Texte: 24-18 points)
Max 3-4 couleurs par diapo
Les pages doivent être au format paysage

Un bon exposé permet de se mettre en valeur :

• Il permet notamment d’apprécier chez l’orateur
 La capacité à exposer des résultats scientifiques
de façon pertinente et pédagogique.
 La réflexion (scientifique) personnelle.
 L’esprit critique.
 La capacité à forcer l’intérêt et l’attention.
 La gestion du « stress ».

3. Objectifs de communication auxquels doit répondre

l’exposé
3.1. Généraux
-Faire passer un message clair et mémorisable :
 A l’aide d’un discours oral adapté (pertinent,
précis, vivant)
 Et d’une iconographie adéquate
-Convaincre l’auditoire de votre valeur scientifique et
pédagogique
3.2. Spécifiques
Techniques : vous avez par exemple mis au point une
nouvelle technique susceptible d’être largement utilisée :
faites-le savoir !
Scientifiques : vous avez obtenu des résultats tout à fait
novateurs (bravo!). L’auditoire qui n’est probablement pas
spécialiste doit pouvoir en apprécier l’intérêt et la portée (=>
mise en contexte, description de la nouveauté, perspectives
ouvertes)
Autres : ex : votre stage pratique de master n’a pas marché
(résultats négatifs). Vous devez convaincre l’auditoire que
vous êtes pourtant un bon scientifique …..
4. Information et documentation
Identifier les sources principales de documentation (articles
cités dans la bibliographie, base de données, web …).
6-S’exercer à donner un exposé
Pourquoi ?
Seule une répétition permet de juger de la pertinence des
choix (nombre, intérêt, enchaînement des diapositives, qualité
des commentaires, …) et du degré de préparation atteint.
Comment ?
SEUL : mentalement, devant un miroir, avec un
magnétophone, devant une caméra vidéo
•Avantages : indispensable pour régler l’exposé (durée,
enchaînements, ..)
•Désavantages : on est mauvais juge de ses défauts
DEVANT UNE ASSISTANCE
•Avantages : situation plus proche de la réalité,
interactivité, jugement plus objectif, entraînement aux
questions.
 COMBIEN DE FOIS ?
•Plusieurs !!
V. QUELQUES CONSEILS
La meilleure façon d’appréhender une présentation est par
la préparation et la relaxation.
Le jour de votre présentation, arrivez avant l’heure afin
d’apprivoiser les lieux, les technologies et de vous assurer
que les aspects pratiques sont sous contrôle. Discutez avec les
gens. Prenez un café ou de l’eau. Vous pouvez même aller
prendre l’air à l’extérieur du bâtiment si vous en avez le
temps.
Prenez le temps de vous installer. Déposez calmement vos
fiches ou vos feuilles ou mettez en marche votre ordinateur et
projecteur multimédia. Vérifier que l’équipement fonctionne
bien et qu’il est prêt à fonctionner. S’il y a lieu, ajuster le
micro.
Quelques minutes avant de prendre la parole, puisez dans
votre motivation et concentrez-vous sur ce que vous avez à
dire. C’est le temps de plonger ? Prenez quelques respirations
profondes et avancez avec confiance.
Commencez toujours par vous présenter : qui vous êtes,
d’où vous venez-puis dites à l’auditoire qu’il est agréable
pour vous de leur présenter votre travail. Pensez également à
remercier les organisateurs de l’événement. Ces expressions
simples vous aideront à apaiser le choc du début de la
présentation.
Si vous vous sentez mal à l’aise juste avant votre
présentation, rappelez-vous ces mots simples :
 Je suis bien préparé pour cette présentation.
 Je suis un expert, je suis la meilleure personne dans
cette salle pour transmettre ce que je suis sur le point de dire.
 J’ai le contrôle.
Maintenant vous venez de conclure, mais votre
présentation n’est pas terminée. Pas tout à fait, il vous reste
encore à survivre à la période de questions.
Les questions sont normalement réservées pour la fin de la
présentation. Elles occupent généralement 5 à 15 minutes et
elles sont habituellement appréhendées avec crainte. Ce qui
est dommage puisque la période de questions vous permet de
recevoir les réactions sur votre présentation et peut même
vous fournir des idées intéressantes pour l’avenir.
VI. CONCLUSION
Au terme de cette analyse, nous pouvons retenir pour
conclure que la communication orale scientifique est un levier
incontournable de valorisation des travaux de recherche
scientifiques. De la méthodologie heuristique de conception
et de présentation des objets de communication orale émerge
la valeur réelle du contenu scientifique à affirmer ou à
confirmer.
Conjointement il est bien évidemment difficile d’analyser
cette présentation orale dans ses aspects multifactoriels. La
qualité et la pertinence de la présentation orale est
fondamentalement déterminée par les variables de la forme,
du fond « Les connaissances et analyseurs d’argumentation »,
de la technique de présentation « gestion du temps,
supports...» et de la capacité à communiquer devant et dans
un groupe (attitude et posture du communicateur). De ce fait,
la réflexion sur les fonctions principales de la présentation
orale dans le discours scientifique constitue un puissant
vecteur de validation de la pertinence de tel ou tel travail de
recherche. Cette étude de recherche descriptive et
exploratoire aborde aussi une autre dimension
épistémologique et heuristique selon l’expression de Van
Campenhoudt qui affirmait que « le critère ultime de la
validité du travail de recherche est en effet l’intersubjectivité
dans la communauté scientifique ».
Cet article a pour but de rapporter quelques principes
fondamentaux de l’objet et de la démarche de la
communication orale, les Principes d’efficacités structurels et
organisationnels des résultats affirmés et confirmés que l’on
souhaite faire connaitre et en convaincre l’audience.C’est
pourquoi nous défendons l’idée selon laquelle la
formalisation et la standardisation des règles de validation
scientifique des communications orales s’inscrit dans une
perspective d’amélioration continue de la qualité des
présentations orales claires et précises. Les enjeux de cette
amélioration continue ne pourraient se justifier que par
l’apport de la demande de l’attention, de la rigueur et,
devraient être exprimés dans tout cursus de formation
universitaire et dans tous les projets de fin d’étude.
De ce fait, nous demandons, dans cette optique, le choix
des critères d’évaluation de la performance de la
communication orale respectant les variables :pertinence,
indépendance, validité et fiabilité pour espérer rationnaliser le
sens du contenu et la gestion des facteurs de perturbations
potentielles de la communication (stress, incertitude, lieu de
conférence, etc.). Ainsi la logique de recherche devrait
l’emporter sur une logique d’animation orale qui devrait
respecter deux conditions sine qua non :
 la conceptualisation des indicateurs d’argumentation
(Corpus de connaissance) en l’harmonisant à bon escient avec
une méthodologie d’argumentation rigoureuse et cohérente.
 La provocation d’une réflexion épistémologique sur
les savoirs scientifiques construits sur les bases d’une
intelligibilité de l’action communicationnelle.
Il en ressort donc que la communication orale scientifique
est un « noyau central » du travail de recherche et constitue
une étape décisive dans le processus d’avancement et de
validation scientifique. Dès lors, les questions technico-
pédagogiques et managériales liées à la communication orale
scientifique se révèlent d’une grande importance au sein de la
communauté scientifique internationale.
La communication orale scientifique devrait être analysée
non seulement comme une fin en soi, mais comme moyen
d’action , d’expression face à la communauté scientifique ,
d’échange, de partage d’expérience, de verbalisation des
contraintes et des faiblesses des objets et de démarche de
recherche afin de les surmonter grâce à une approche de
retour réflexif sur expérience et de collaboration inter-
communauté scientifique. Les standard clés de la présentation
orale devraient faire l’objet d’une préparation didactique
d’intervention consciencieuse afin que l’auditoire puisse
cerner et comprendre les enjeux de la communication
scientifique. Les objets d’argumentations, de la méthodologie
et des résultats fournis devraient impérativement être
clairement congruentes originaux.
Autrement dit il faudrait garder à l’esprit que la
communication scientifique s’inscrit dans un processus
d’échange interpersonnel et de transfert d’intention. Cela
implique de porter un soin particulier à la prise en compte du
contexte et des enjeux de la communication. Analyse de la connais-tu toi-même » devient alors plus que jamais essentiel
population cible : A qui s’adresse-elle ? Le contenu sera dans la mesure où ces présentations correspondent à un jeu de
varié et diversifié en fonction de l’auditoire « public de rôles d’où il ne faut pas être seulement performant, mais
spécialistes ou public plus large et moins éclairé sur le sujet. surtout être un sujet social , de droit capable de reconfigurer
Quel est l’objectif fondamental et prioritaire ? S’agit-il de des ressources ,manifestant d’esprit d’agilité , d’innovation ,
décrire ou d’expliquer ou d’argumenter des résultats ou de de créativité et des pouvoirs d’ analyse , de réflexion et
discuter des travaux en cours de recherche, en mettant en d’adoption face aux différents environnements.
valeur la méthodologie préconisée et l’anticipation des
résultats éventuels ? La « vulnérabilité » de la recherche serait
REMERCIEMENTS
plus complexe et vague dans un environnement de discussion
de travaux en cours que lors d’une présentation des résultats Cet article est fondé sur le programme de la formation
réalisés. transversale des doctorants. Nous mobilisons des auteurs qui
Quel que soit le contexte d’intervention, certains conseils ont, avant nous, proposé des règles de présentation orale.
occupent une place importante dans le dispositif Comme il est parfois difficile de différencier ……Je le
communicationnel en occurrence :la sobriété, l’efficacité de développer aiultérieurement.
l’acte communicationnel, et la clarté de l’exposé. La logique
d’échange durant le processus de communication orale
entraine aussi un partage du temps et d’espace intime avec REFERENCES
d’autres auditeurs. Ces contraintes spatiotemporelles [1] Salmi L.R. Lecture critique et rédaction médicale
devraient être envisagées comme facteur de développement scientifique. Comment lire, rédiger et publier une étude
d’un esprit de convivialité, d’altruisme, de partage, d’identité clinique ou épidémiologique. Paris : Elsevier. (1998).
commune et d’harmonie. Le temps et l’espace d’intervention [2] Williams C.K. Making effective presentations. In: Minick
sont deux éléments à prendre en compte lors de la préparation P, ed. Biomedical communication: selected AMWA
de la communication, qui exigent par conséquent adaptation, workshops. Bethesda, Maryland: American Medical
dérivation et spécification du contenu de l’intervention. Writers Association. 84, 9, (1994).
Cette étape d’analyse et d’autoévaluation de la forme et du [3] Browner WS. Publishing and presenting clinical research.
fond du processus de la communication orale scientifique Baltimore, Maryland: Lippincott Williams and Wilkins;
devra donc être abordée de manière abstinente, dans le but (1999). 7. Potet F. Comment s’exprimer en diapositives?
principal de faire avancer ses propres travaux de recherches. Ann Pathol. 10:347-50, (1990).
La posture. « Métier du chercheur» et la rigueur du [4] Smith R. How not to give a presentation. BMJ. 321:1570-
scientifique exige des attitudes et des méthodes de 1, (2000).
préparation mettant le focal sur l’harmonisation équilibrée [5] Paul Glover, Guide de communication scientifique orale,
entre les principes d’efficacités de l’art de la rhétorique et 29 aout (2008).
l’objectif de la présentation orale escomptée. De même la [6] Woolliscroft JO. Enhance communication: avoid red and
manifestation d’une attitude de gestionnaire des transactions green in slides [letter]. N Engl J Med. 325-740, (1991).
communicationnelles croisées ; de l’estime de soi et de
l’acceptation des feed – back critiques, s’inscrivent dans un
logique socioconstructiviste et socioprofessionnelle et non
dans une logique identitaire (Individu remis en question).
Le dispositif de scénarisation de la communication orale
met en lumière les principes et les règles d’actions qui
permettent de cerner l’action efficace de la communication.
Ces variables contextuelles peuvent évolué en fonction de
l’objectif, du temps, du contexte et de la nature de la situation
de communication. Les standards de normalisation de la
structure et de la fonction de la présentation orale, dont les
exposés lors d'une conférence ou d'un séminaire interne sont
destinés à partager, valider et avancer le travail de recherche
avec d'autres perspectives et alternatives de recherche. Ils
doivent aussi développer des soft – skills relatifs à l’attitude
convaincant et argumentative de la pertinence et la validité
des résultats auprès de l'auditoire scientifique. Cette
structuration fonctionnelle des déterminants de la situation de
communication oraliserait organisée en quatre indicateurs
d’analyses : le contexte d’intervention humain et matériel, le
besoin de la population cible, la nature de la tâche de
communication et l'objet de la recherche visé.
En somme, s’il fallait retenir pour conclure en une phrase,
nous dirions que pour conceptualiser une communication
orale dans un contexte scientifique, le fondamental serait
d’agir, interagir et pro-agir dans la logique du métier de
chercheur. Dans cette perspective, l’injection de Socrate «

View publication stats