Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
https://manualpost.com/download/fiat-agri-f100-f110-f120-f130-turbo-tractor-works
hop-manuals/
** Fiat Agri F100 F110 F120 F130 Turbo Tractor Workshop Manuals** Size: 58.8
MB Format: PDF Language: English Brand: Fiat Type of Machine: Tractors Type of
document: Workshop Manuals Model: Fiat Agri F100 F110 F120 F130 Turbo
Tractors Fiat Agri F100 F110 F120 F130 Turbo Winner F Series Tractors Contents:
Fiat Agri F100 F110 F120 F130 Turbo Tractor Workshop Manual_06910101 Fiat
Agri F100 F110 F120 F130 Turbo Tractor Workshop Manual_06910102
Download all on: manualpost.com.
Mais la nuit suivante il entendit tirer deux ou trois coups de fusil sur
l'Élisabeth. La lune était fort brillante. Il descendit aussitôt lui-même
dans sa chaloupe, et, se faisant suivre de ses deux canots, il alla
droit vers ce vaisseau. Dans un passage si court, il découvrit deux
Nègres qui, fuyant à la nage, furent déchirés à ses yeux par deux
requins avant qu'il pût les secourir. Lorsqu'il fut plus près du
bâtiment, il vit deux autres Nègres qui se tenaient au bout d'un
câble, la tête au-dessus de l'eau, fort effrayés du sort de leurs
compagnons. Il les fit prendre dans sa pinasse; et, montant à bord,
il y trouva les Nègres fort tranquilles sous les ponts, mais les blancs
dans la dernière confusion sur le tillac. Un matelot lui dit d'un air
effrayé qu'ils étaient tous persuadés que la sentinelle de l'écoutille
avait été massacrée par les Nègres. Cet effroi parut fort surprenant à
Snelgrave. Il ne pouvait concevoir que des gens qui avaient eu la
hardiesse de lui refuser leurs esclaves une heure auparavant eussent
manqué de courage pour sauver un de leurs compagnons, et
n'eussent pas celui de défendre le tillac, où ils étaient armés
jusqu'aux dents. Il s'avança, avec quelques-uns de ses gens, vers
l'avant du vaisseau, où il trouva la sentinelle étendue sur le dos, la
tête fendue d'un coup de hache. Cette révolte avait été concertée
par quelques Cormantins. Les autres esclaves qui étaient d'un autre
côté, n'y ayant pas eu la moindre part, dormaient tranquillement
dans leurs loges. Un des deux fugitifs qui avaient été arrêtés rejeta
le crime sur son associé; et celui-ci confessa volontairement qu'il
avait tué la sentinelle dans la seule vue de s'échapper avec quelques
Nègres de son pays. Il protesta même qu'il n'avait voulu nuire à
personne, mais que, voyant l'Anglais prêt à s'éveiller, et trouvant sa
hache près de lui, il s'était cru obligé de le tuer pour sa sûreté, après
quoi il s'était jeté dans la mer.
Snelgrave prit occasion de cet incident pour faire passer tous les
esclaves de l'Élisabeth sur son propre vaisseau, et n'y trouva plus
d'opposition. Il y retourna lui-même, et, se trouvant près
d'Anamabo, où il y avait actuellement huit bâtimens anglais dans la
rade, il fit prier tous les capitaines de se rendre sur son bord pour
une affaire importante. La plupart vinrent aussitôt; et d'un avis
unanime ils jugèrent que le Nègre devait être puni du dernier
supplice.
Lorsque l'horloge eut fini son cours, on fit paraître le meurtrier sur
l'avant du vaisseau, lié d'une corde sous les bras, pour être élevé au
long du mât, où il devait être tué à coups de fusils. Quelques autres
Nègres, observant comment la corde était attachée, l'exhortèrent à
ne rien craindre, et l'assurèrent qu'on n'en voulait point à sa vie,
puisqu'on ne lui avait pas mis la corde au cou. Mais cette fausse
opinion ne servit qu'à lui épargner les horreurs de la mort. À peine
fut-il élevé, que dix Anglais placés derrière une barricade firent feu
sur lui et le tuèrent dans l'instant. Une exécution si prompte répandit
la terreur parmi tous les esclaves, qui s'étaient flattés qu'on lui ferait
grâce par des vues d'intérêt. Le corps ayant été exposé sur le tillac,
on lui coupa une main, qui fut jetée dans les flots, pour faire
comprendre aux Nègres que ceux qui oseraient porter la main sur
les blancs recevraient la même punition: exemple d'autant plus
terrible, qu'ils sont persuadés qu'un Nègre mort sans avoir été
démembré retourne dans son pays aussitôt qu'on l'a jeté dans la
mer. Cependant Snelgrave ajoute que les Cormantins rient de toutes
ces chimères.
Telles furent les séditions qui arrivèrent sur les vaisseaux que
Snelgrave commandait. Mais il en rapporte une autre fort
remarquable, arrivée sur le Ferrers de Londres, commandé par le
capitaine Messervy.
Un jour qu'il était au milieu de ses Nègres à les voir dîner, ils se
saisirent de lui, et lui cassèrent la tête avec les plats mêmes dans
lesquels on leur servait le riz. Cette révolte ayant été concertée de
longue main, ils coururent en foule vers l'avant du vaisseau pour
forcer la barricade, sans paraître effrayés du bout des piques et des
fusils que les blancs leur présentaient par les embrasures. Enfin le
contre-maître ne vit d'autre remède pour un mal si pressant que de
faire feu sur eux de quelques pièces de canon chargées à mitraille.
La première décharge en tua près de quatre-vingts, sans compter
ceux qui sautèrent dans les flots et qui s'y noyèrent. Cette exécution
apaisa la révolte; mais, dans le désespoir d'avoir manqué leur
entreprise, une grande partie de ceux qui restaient se laissa mourir
de faim; et lorsque le vaisseau fut arrivé à la Jamaïque, les autres
tentèrent deux fois de se révolter avant la vente. Tous les marchands
de l'île, à qui ces fureurs ne purent être cachées, marquèrent peu
d'empressement pour acheter des esclaves si indociles; quoiqu'ils
leur fussent offerts à vil prix. Ce voyage devint fatal en tout aux
propriétaires; car la difficulté de la vente ayant arrêté long-temps le
vaisseau à la Jamaïque, il y périt enfin dans un ouragan plus
redoutable encore que les Nègres.
Celle-ci, qui est la Guinée proprement dite, parce que celle du nord
porte plus communément le nom de Sénégal, se subdivise en six
parties, ou en six côtes: 1o. la côte de la Malaguette ou du poivre,
ou des graines; 2o. la côte de l'Ivoire ou des Dents; 3o. la côte d'Or;
4o. la côte des Esclaves; 5o. la côte de Benin; 6o. la côte de Biafaras.
Les peuples de cette côte sont, comme tous les Nègres en général,
livrés à l'incontinence. Leurs femmes, qui ne sont pas moins
passionnées pour les plaisirs des sens, emploient des herbes et des
écorces pour exciter les forces de leurs maris. Les femmes d'Europe
en savent davantage; mais les habitans sont d'ailleurs plus modérés,
plus doux, plus sociables que les autres Nègres. Ils ne se plaisent
point à verser le sang humain, et ne pensent point à la guerre, s'ils
n'y sont forcés par la nécessité de se défendre. Quoiqu'ils aiment
beaucoup les liqueurs fortes, surtout l'eau-de-vie, il est rare qu'ils en
achètent: on ne leur reconnaît ce faible que lorsqu'on leur en
présente. Ils vivent entre eux dans une union parfaite, toujours prêts
à s'entre-secourir, à donner à leurs amis, dans le besoin, une partie
de leurs habits et de leurs provisions, et même à prévenir leurs
nécessités par des présens volontaires. Si quelqu'un meurt sans
laisser de quoi fournir aux frais des funérailles, vingt amis du mort se
chargent à l'envi de cette dépense. Le vol est très-rare entre eux;
mais ils n'ont pas le même scrupule pour les étrangers, et surtout
pour les marchands d'Europe.
Ils sont persuadés que les morts deviennent des esprits, auxquels ils
donnent le nom de diannanines, c'est-à-dire patrons et défenseurs.
L'occupation qu'ils attribuent à ces esprits est de protéger et de
secourir leurs parens et leurs anciens amis. C'est à peu près le culte
des anges gardiens parmi nous.
Les Quodjas qui reçoivent quelque outrage se retirent dans les bois,
où ils s'imaginent que ces esprits font leur résidence. Là, ils
demandent vengeance à grands cris, soit à Kanno, soit aux
diannanines. De même, s'ils se trouvent dans quelque embarras ou
quelque danger, ils invoquent l'esprit auquel ils ont le plus de
confiance. D'autres le consultent sur les événemens futurs. Par
exemple, lorsqu'une voient point arriver les vaisseaux de l'Europe, ils
interrogent leurs diannanines pour savoir ce qui les arrête, et s'ils
apporteront bientôt des marchandises. Enfin leur vénération est
extrême pour les esprits des morts. Ils ne boivent jamais d'eau ni de
vin de palmier sans commencer par en répandre quelques gouttes à
l'honneur des diannanines. S'ils veulent assurer la vérité, c'est leurs
diannanines qu'ils attestent. Le roi même est soumis à cette
superstition; et, quoique toute la nation paraisse pénétrée de
respect pour Kanno, le culte public ne regarde que ces esprits.
Chaque village a dans quelque bois voisin un lieu fixe pour les
invocations. On y porte, dans trois différentes saisons de l'année,
une grande abondance de provisions pour la subsistance des esprits.
C'est là que les personnes affligées vont implorer l'assistance de
Kanno et des diannanines. Les femmes, les filles et les enfans ne
peuvent entrer dans ce bois sacré. Cette hardiesse passerait pour un
sacrilége. On leur fait croire dès l'enfance qu'elle serait punie sur-le-
champ par une mort tragique.
Les Quodjas ne sont pas moins persuadés qu'ils ont parmi eux des
magiciens et des sorciers. Ils croient avoir aussi une espèce
d'ennemis du genre humain, qu'ils appellent sovasmounousins, c'est-
à-dire empoisonneurs et suceurs de sang, qui sont capables de sucer
tout le sang d'un homme ou d'un animal, ou du moins de le
corrompre. Ce sont les vampires d'Afrique. L'esprit humain est
partout le même; ils croient avoir d'autres enchanteurs nommés
billis, qui peuvent empêcher le riz de croître ou d'arriver à sa
maturité. Ils croient que Sova, c'est-à-dire le diable, s'empare de
ceux qui se livrent à l'excès de la mélancolie, et que dans cet état il
leur apprend à connaître les herbes et les racines qui peuvent servir
aux enchantemens; qu'il leur montre les gestes, les paroles, les
grimaces, et qu'il leur donne le pouvoir continuel de nuire. Aussi la
mort est-elle la punition infaillible de ceux qui sont accusés de ces
noires pratiques. Ces Quodjas ne traverseraient point un bois sans
être accompagnés, dans la crainte de rencontrer quelque billi occupé
à chercher ses racines et ses plantes: ils portent avec eux une
certaine composition à laquelle ils croient la vertu de les préserver
contre Sova et tous ses ministres. Les histoires qu'ils en racontent
valent bien les nôtres en ce genre.
Tous les peuples de cette côte circoncisent leurs enfans dès l'âge de
six mois, sans autre loi qu'une tradition immémoriale, dont ils
rapportent l'origine à Kanno même. Cependant la tendresse de
quelques mères fait différer l'opération jusqu'à l'âge de trois ans,
parce qu'elle se fait alors avec moins de danger. On guérit la
blessure avec le suc de certaines herbes.
Toute la côte, depuis le cap des Palmes jusqu'au cap des Trois-
Pointes, est connue des gens de mer sous le nom de côte des Dents,
ou côte de l'Ivoire. Les Hollandais la nomment, dans leur langue,
Tand-Kust. Elle se divise en deux parties, celle du bon Peuple et celle
du mauvais Peuple. Ces deux nations sont séparées par la rivière de
Botro. On ignore à quelle occasion la dernière a reçu le titre de
mauvaise; mais il est certain, en général, qu'à l'est du cap des
Palmes les Nègres sont méchans, perfides, voleurs et cruels. À
l'égard du nom de côte de l'Ivoire, on conçoit qu'il vient du grand
nombre de dents d'éléphans que les Européens achètent sur cette
côte.