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Troubles psychiques

du post partum
La grossesse entraîne de profonds remaniements
psycho-socio-biologiques.
Elle peut être l'occasion d'une apparition ou d'une
exacerbation de troubles : qu'ils soient du registre
thymique (dépression), anxieux ou psychotique, ces
troubles peuvent s'accompagner d'une réactivation de
l'angoisse liée aux conflits que pose, dans l'histoire de
chacun, la création d'un nouveau lien de filiation.
.
Le baby blues – Post
partum blues
Troubles liés au
traumatisme et au stress
Il survient chez plus de la moitié des accouchées, le
plus fréquemment dans les premiers jours qui suivent
l'accouchement, en général entre le 3ème et le 5ème
jour.

De nombreuses études mettent en évidence des signes


cliniques de babyblues chez les jeunes pères.
Signes cliniques :
Ils peuvent être regroupés en quatre catégories :
- les manifestations affectives :
morosité, labilité émotionnelle, crises de larmes, anxiété la maman s’inquiète
pour son état de santé, celle de son bébé, sa capacité à s’occuper de lui
(ruminations pessimistes concernant son rôle de mère , peur de ne pas
savoir s'occuper de l'enfant)

Les crises de larmes peuvent également survenir sans que la maman leur
attribue une cause particulière.
- asthénie. La fatigue est souvent très intense. Beaucoup de mamans affirment
n’avoir jamais été aussi fatiguées.
- Les manifestations sur le plan du caractère :
irritabilité, conduites régressives, réponses à caractère
agressif, sentiment de solitude, grande vulnérabilité
aux comportements de l’entourage….

- Les manifestations cognitives. difficultés pour se


concentrer, distractibilité, légers troubles de la
mémoire, oublis fréquents.
- Manifestations psychosomatiques :
les plaintes somatiques peuvent être nombreuses :
fatigue pouvant aller jusqu’à l’asthénie, céphalées,
lombalgies, douleurs abdominales …
Les perturbations du sommeil sont courantes.
Il semble lié à plusieurs facteurs :
- Organiques (effondrement des œstrogènes après
l'accouchement),
- Psychiques (accouchement vécu comme une séparation,
une rupture, confrontation avec l'enfant réel et
comparaison avec son image idéale imaginée au cours de
la grossesse, douleur intense durant l’accouchement,…)
- Remaniement des rôles familiaux, des responsabilités,…
Evolution:
Dans plus de 90 % des cas, résolution généralement
rapide et spontanée favorisée par une attitude
chaleureuse et contenante de l'entourage.
Dans 10 % des cas, celui-ci évolue vers une dépression
pouvant s’étirer sur plusieurs mois.
Le baby blues ne nécessite pas de traitement
médicamenteux.
La relation avec les soignants, la revalorisation des
fonctions maternelles de la mère, la mobilisation de
l’entourage, l’information, une attitude chaleureuse et
compréhensive suffisent le plus souvent pour
dépasser cette période d’ajustement.
Il faut cependant rester attentif et ne pas négliger le
risque de développer une dépression.
.
La dépression post partum
Troubles liés au
traumatisme et au stress
Elle survient dans les semaines qui suivent
l'accouchement. Elle toucherait environ 15 % des
accouchées. Elle survient après un intervalle libre de
2 à 8 semaines après l'accouchement, mais parfois
dans les suites d'un baby blues qui se prolonge.

Certains spécialistes considèrent qu’elle peut débute


jusqu’à 12 mois après la naissance.
La jeune maman présente un sentiment intense et
coupable de ne pas être capable de s’occuper de son
bébé, des difficultés dans les tâches quotidiennes,
parfois des phobies d’impulsion.

L’anxiété domine souvent le tableau.


Comme pour le babyblues, les études récentes
mettent en évidence qu’environ 4 % des pères
présentent des signes de dépression dans les
semaines qui suivent la naissance de l’enfant.
Le DSM V ne fait pas de la dépression post-partum une entité spécifique
mais la considère comme une spécificité de la dépression.

Selon l’intensité des symptômes, on parle de


dépression mineure ou de dépression majeure.
La dépression mineure est dominée par des
manifestations telles que de la fatigue, des problèmes
de sommeil, une perte de la libido, un sentiment
culpabilisant d’incapacité à répondre totalement aux
besoins de l’enfant, de l’irritabilité ou de l’agressivité
s’adressant aux proches.
La dépression majeure se caractérise par au moins 5 des
symptômes suivants présents au moins deux
semaines et représentant un changement par rapport
au fonctionnement précédent :

(1) une humeur dépressive présente la plus grande


partie de la journée, presque tous les jours, comme
signalée par la personne ou observée par les autres
(2) une perte d'intérêt ou de plaisir pour toutes, ou presque
toutes, les activités, la plus grande partie de la journée,
presque tous les jours (signalée par la personne ou
observée par les autres)..

(3) Perte de poids significative en l'absence de régime ou gain


de poids ou diminution ou augmentation de l'appétit
presque tous les jours.
(4) Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
(5) Agitation ou ralentissement psychomoteur presque
tous les jours (observable par les autres, non limités à
un sentiment subjectif de fébrilité ou de
ralentissement intérieur).
(6) Fatigue ou perte d'énergie presque tous les jours.
(7) Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité
excessive ou inappropriée (qui peut être délirante)
presque tous les jours (pas seulement se faire grief ou
se sentir coupable d'être malade).
(8) Diminution de l'aptitude à penser ou à se concentrer
ou indécision presque tous les jours (signalée par la
personne ou observée par les autres).
(9) Pensées de mort récurrentes (pas seulement une
peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans
plan précis ou tentative de suicide ou plan précis
pour se suicider.
La maman éprouve un sentiment d'incapacité (la mère se
reproche de ne pas bien s'occuper de l'enfant ou de le
faire sans plaisir)

Les préoccupations liées au corps et les plaintes


somatiques sont nombreuses

Le trouble entraine des perturbations relationnelles, y


compris avec le bébé
Echelle de dépression post natale
d’Edimbourg
Les catégories de réponses sont notées 0, 1, 2 et 3 selon la sévérité des symptômes.

Le total est calculé en additionnant les résultats des dix items.


Une femme qui obtient un résultat de 10 ou plus devrait être aiguillée vers un médecin
ou un spécialiste de la santé mentale à des fins d'évaluation plus poussée.

Une note de 13 ou plus pourrait indiquer une dépression majeure.

Tout résultat positif à l'item 10 nécessite une évaluation clinique plus poussée.
Quelques femmes ayant une note de moins de 10 pourraient aussi avoir une dépression
post-partum et/ou bénéficier de services de soutien.
Conséquences
Troubles somatiques courants chez le bébé conséquents
à la dépression maternelle
Evolution.
La dépression postpartum n’est pas facile à diagnostiquer.
Dans la moitié des cas, la dépression post-natale guérit
spontanément la première année, mais le risque de rechute
dépressive après une grossesse ultérieure est supérieur à
25 %.

Chez certaines, la dépression du post-partum est la


première manifestation d’un trouble bipolaire ou d’un
trouble dépressif récurrent.
Prise en charge

Une prise en charge précoce et en ambulatoire est le


plus souvent suffisante. Les patientes doivent pouvoir
bénéficier d’une psychothérapie associée le plus
souvent à un traitement médicamenteux
antidépresseur.

L’entourage doit être informé et doit soutenir au


mieux la patiente et pallier ses difficultés actuelles de
maternage.
Il est à noter que dans les cas de troubles dépressifs
sévères du post-partum, le recours à une unité
d’hospitalisation conjointe mère-enfant est
recommandé.
.
Le trouble psychotique bref
du post partum
Troubles liés au
traumatisme et au stress
Signes cliniques.
- Dépersonnalisation
- Altération du sens de la réalité
- Troubles de l’humeur
- Hallucinations, délires teintés du contexte d’éclosion :
les thèmes délirants et les hallucinations tournent
autour de la grossesse, de l’accouchement, de l’enfant
Les délires peuvent être lié à
- La négation du lien d'alliance (la patiente ne
reconnaît pas le père)
- négation du lien de maternité (conviction que l'enfant
n'est pas né, a été substitué ou est mort)
- la mère peut avoir le sentiment d'être sous des
influences maléfiques, d'être droguée ou hypnotisée.
.
Trouble bipolaire
Troubles liés au
traumatisme et au stress
L’accès maniaque

La manie survenant dans le post partum débute


brutalement et survient en général dans les deux
semaines qui suivent l'accouchement.
Elle se manifeste par
- de l'agitation intense.
- des hallucinations et délire sont fréquents : idée de
toute puissance, d'influence, de mission divine.
L'évolution se fait souvent vers une phase dépressive.
L’accès mélancolique

Il survient dans les semaines qui suivent l'accouchement.


Il se manifeste par
- une asthénie intense physique et intellectuelle
- une insomnie
- un amaigrissement
- des plaintes somatiques
- une anxiété importante
La maman peut également présenter des troubles avec
thématique concernant le nourrisson : sentiment
d'incapacité ou de culpabilité (la patiente a la
conviction qu'elle ne sait pas soigner l'enfant, que ce
dernier va mourir, qu'elle -même doit disparaître).
.
Etat de stress post
traumatique
Troubles liés au
traumatisme et au stress
Il concerne 1,5 à 3 % des mamans dans les moments qui suivent
l’accouchement.
L’accouchement est un moment très particulier. Même si souvent tout
se passe bien, il met parfois en jeu la vie de l’enfant ou celle de sa
mère.
Il peut constituer un événement traumatique. Cependant, il est
important de souligner que la gravité de la situation obstétricale ou
néonatale ne suffit pas, à elle seule, pour préjuger de son caractère
traumatogène.
C’est l’expérience subjective de la maman qui est déterminante à ce
niveau. Un accouchement sans complication peut lui aussi être
traumatique.
Le trouble associe
- flash-back (souvenirs intrusifs) : revoir le moment où la
césarienne a été inévitable. Ces flashs peuvent survenir sans
stimulus externe ou être déclanchés par un élément extérieur
(émission télévisée, vue d’une femme enceinte,…)
- évitement des situations ayant un rapport avec l’accouchement :
pas de visite à une amie qui vient d’accoucher, distance avec la
sexualité,…
- altération des cognitions et de l’humeur
- hypervigilance

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