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Numéro 360 • 8,10 € Janvier 2024

SR-71
Le Blackbird dans XP 12
Test
• PAWG Wrangell
Militaire
• Attaque aux Malouines
Pratique
• Comprendre l’ATC
Tanarg 912 • Airbus : la croisière
• Plan de vol au Ghana
Volez léger ! • Priorité de passage
LE
PIX
DU MOIS

Luc Grandjean > Venom et Cervin dans MSFS.


N° 360 > Janvier 2024
Sommaire
Extension
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suivi du numéro de poste
de votre correspondant.
Espace Clichy - Immeuble Sirius
9, allée Jean Prouvé
92587 Clichy Cedex Tanarg 912
PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SURVEILLANCE
Patrick Casasnovas
PRÉSIDENTE DU DIRECTOIRE
Volez léger !
Sophie Casasnovas
DIRECTEUR GÉNÉRAL
Frédéric de Watrigant
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION /

26
RESPONSABLE DE LA RÉDACTION
Patrick Casasnovas
ÉDITEUR
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RÉDACTEUR EN CHEF
Emmanuel Blanchard (31 34)
emmanuel.blanchard@editions-lariviere.
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RÉDACTEUR GRAPHISTE
Pratique
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ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
Annick Elaya, Arnaud Papeguay
SERVICE DES VENTES
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Impression : JOMAGAR ARTES
Plan de vol
GRAFICAS
Papier issu de forêts gérées durablement.
Origine du papier : Finlande.
Accra-Tamale en F28
Taux de fibres recyclées : 0%.
Certification : PEFC / EU ECO LABEL.
Eutrophisation : 0,006 kg/tonne.

34
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Pratique
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SERVICE CLIENTS, Militaire


ABONNEMENTS & VPC
Tél. : 03 44 62 43 79
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Micro Simulateur
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la théorie à la pratique
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60643 Chantilly Cedex

44
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VERSION PAPIER ET NUMÉRIQUE :
FRANCE : 86 € AU LIEU DE 181 €
(autres pays et par avion :
nous consulter)
Micro Simulateur est une publication
des Éditions Larivière.
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Dépôt légal : 1er trimestre 2024.
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ISSN : 1163-4561.
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Toute reproduction de Micro Simulateur,
même partielle, et par quelque moyen que ce soit,
est formellement interdite, sans l’accord préalable
et écrit des responsables de la publication.

4 N° 360 Janvier 2024


n°360 Éditorial
Meilleurs vœux !
Le numéro de janvier de tout magazine est
traditionnellement l’occasion de présenter ses
vœux à ses lecteurs. Mais que souhaiter pour
2024 – en simulation s’entend ? La question
est plus sournoise qu’on ne le croit ! Car en ce
début d’année, il faut bien s’accorder sur le fait
que la simulation n’a jamais été aussi poussée
et aussi accessible auprès du grand public.
Certes cette remarque a tout de l’évidence :
la simulation étant soumise aux évolutions de
ses supports informatiques, on pourrait faire
le même constat chaque année depuis qu’un
certain Flight Simulator est sorti sur les écrans
Appareil légendaire et
mystérieux, le SR-71 Extension des premiers ordinateurs personnels – plus de
quarante ans en arrière, presque une éternité !
Blackbird reprend du
service dans X-Plane 12.
Objectif Mach 3 et 90 000 ft
SR-71-TB Depuis il y a toujours eu des améliorations à
apporter, des évolutions techniques attendues.
à bord de cette machine Project Or en 2024 que peut-on souhaiter ? On dispose

16
d’exception ! d’une météo réelle et d’un trafic mondial, le
monde entier est à portée de clic et en haute
résolution, la flotte d’aéronefs virtuels couvre
tout ce qui vole…
L’expérience tend à prouver que les nouveautés
viennent de là où on ne les attendait pas. Il
Ce mois-ci… y a quarante ans, on nous prédisait pour les
années 2020 des voitures volantes, des robots
Concours de screens .......................................... p. 6 humanoïdes et des bases sur Mars. Rien de tout
Court courrier ...................................................... p. 7 ça n’existe sérieusement en 2024, mais nous
L’actualité de la simu ......................................... p. 8 avons presque tous un mini-ordinateur dans la
poche (avec plus de puissance de calcul que tout
Contact
le programme Apollo), on visite le monde depuis
Contact militaire .................................................... p. 14 son salon grâce à un casque virtuel, et les robots
Extensions ne sont que des intelligences artificielles encore
Lockheed SR-71-TB Project pour X-Plane 12 .............. p. 16 balbutiantes. Et si simplement on souhaitait
qu’en 2024 les choses n’évoluent pas trop vite ?
PAWG Wrangell Alaska pour X-Plane 12 .................... p. 22
Emmanuel Blanchard
Air Création Tanarg 912 pour MSFS .......................... p. 26
Pratique
Airbus mode d’emploi (16) : la croisière ..................... p. 30
Plan de vol : liaison ghanéenne en F28 (1re partie) ....... p. 34
Améliorer MSFS : comprendre l’ATC........................... p. 40
Militaire : les Harrier aux Malouines (2e partie) .......... p. 44
Technique de vol : la priorité de passage .................... p. 48
Collection Microsim .......................................... p. 51
Abonnement ........................................................ p. 13

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Micro Simulateur pour
M
COUVERTURE q Lockheed SR-71 par VSkyLabs dans X-Plane 12 « liker » notre page !

N° 360 Janvier 2024 5


LE
PIX
DU MOIS
CONCOURS

Les gagnants du mois

1er > Luc Grandjean 2e > Xavier 34


Venom et Cervin dans MSFS. Tupolev TU 154M (Félis) en vol
vers UHHH (XP11).

3e > Alain Altec 4e > Maurice Meilland


Rafale de la flottille 17F, traditionnellement Trafic croisé à 9 heures, 1 000 pieds plus haut,
surnommée « La Glorieuse ». en B747 livrée KD Koronakis (XP12).

5e > Alain Duchesne 6e > Lapucha


En route pour La Guardia ! Clin d’œil à l’armée de l’air Suisse avec
l’aide de deux anciens pilotes.

6 N° 360 Janvier 2024


LE
CONCOURS
PIX
DU MOIS

Fabrice87 Alain Altec


Vol vers New York en E175 au petit matin. C160 Transall version Luftwaffe.

COURT COURRIER

Tupolev TU 154 Nous avons choisi de reproduire ici le cour-


rier qui accompagnait la participation au
Missions et index
Je vous adresse ci-joint ma contribution concours de captures d’écran, merci à son Bonjour à toute l’équipe, est-il possible de
au concours de PIX (voir page ci-contre). auteur ! Les avions de ligne « classiques », télécharger la mission Orchard pour DCS
Il s’agit du Tupolev 154 M de Félis ici dans c’est-à-dire d’avant l’ère du glass-cockpit, World que vous avez présenté dans vos
sa déclinaison 154b2 sur X-Plane 11. Je se font en effet rares en simulation, aussi derniers numéros ? Par ailleurs, existe-t-il
suis passionné par cet avion qui hélas bien sous X-Plane que sous MSFS. Il faut un index des articles parus, ce qui nous
traîne une bien mauvaise réputation, avouer que bien souvent on manque de simplifierait bien des recherches à nous,
exagérée à mon avis lorsqu’on regarde documentation fiable à leur sujet – à plus lecteurs depuis des années ! Merci par
de plus près la cause des crashs qui ont forte raison pour les appareils nés de l’autre avance.
eu lieu. Voilà un avion qui aurait Jacques M.
sa place sur X-Plane 12, remis au
goût du jour bien sûr pour plus de Nous n’avons pas prévu de distri-
réalisme encore. Pourquoi pro- buer nos missions DCS, mais si
duire un 747-200 et pas un TU un lecteur souhaitait en profiter,
154 ? Ce sont, comme le Boeing il suffit de contacter la rédaction
727 ou le Boeing 732, des avions (à l’adresse mail du rédacteur en
qui « se pilotent ». Avec le TU chef, page 4) et de préciser le
154, chaque vol est un challenge, cadre de la mission DCS. Chaque
chaque atterrissage un défi. Il y fichier ne pesant que quelques
avait 4 pilotes pour faire voler kilo-octets, c’est assez facile à
cette machine, là vous êtes seul échanger par courrier électro-
pour essayer de réussir le vol. Je n’ai rien côté du Rideau de Fer. Et le développe- nique ! Néanmoins nous préférons pré-
contre un bon A320 ou un bon 737 Max ment des systèmes embarqués en souffre venir les lecteurs intéressés que ce sont
mais je n’ai jamais eu autant de plaisir pour le réalisme. Nous serions tout aussi des réalisations « artisanales », conçues
et de fierté à garer un avion au parking intéressés par des appareils contempo- pour les articles, et qu’elles n’ont pas
qu’avec le TU 154 ! Alors Messieurs les rains de ce Tupolev : BAC1-11, Caravelle, l’ambition de rivaliser avec des missions
éditeurs, si vous ne savez pas quoi nous Convair et autres DC-9… N’oublions pas commerciales ou disponibles dans la
proposer en 2024, pourquoi ne pas faire que ces vénérables avions à réaction section de téléchargement du site de
revivre cet avion qui a pris sa retraite en ont largement œuvré à ouvrir les routes DCS. Quant à l’index des articles, c’est
2020 après 50 ans de carrière. Ultime aériennes et démocratiser le transport une idée sur laquelle nous allons travail-
hommage à un bel oiseau ! aérien. Sans eux, il n’y aurait sans doute ler en ce début 2024, pour vous le fournir
Xavier 34 pas d’A320 ou de 737 ! sous une forme ou une autre.

N° 360 Janvier 2024 7


INFOS
EXTENSION MSFS

F-14 Tomcat/
Rafale
Deux vedettes pour MSFS !

l’avion intègre un assistant IA (Jester, comme


dans DCS) dont le but est d’aider le pilote pour
différentes opérations. Mais comme le veut la
licence MSFS, pas d’armement opérationnel
ici, ni de radar fidèle à l’AGW-9. L’extension
MSFS est proposée à 35 euros dans la bou-
tique, voire 25 dollars sur le site de Heatblur
si on possède déjà le F-14 DCS. L’autre sur-
prise est la déclinaison virtuelle du Dassault

N os habitués savent que nous ne sommes pas très chauds


pour évoquer les extensions d’appareils militaires contem-
porains pour les simulateurs généralistes que sont X-Plane et
Rafale par CJ Simulations, aussi proposé à 35 euros. L’appareil
dispose d’un cockpit équipé d’écrans multifonctions et son
emport dans MSFS se limite aux bidons de carburant. Dernière
MSFS. Nous évoquons plus longuement le sujet dans notre précision : ces deux modules sont compatibles PC et XBox !
test du SR-71 (p. 16) mais pour résumer, les deux logiciels se https://store.heatblur.com
montrent de mauvais supports pour évoquer
le vrai comportement de ce type d’appareil,
à plus forte raison pour reproduire leurs sys-
tèmes embarqués qui n’ont rien à voir avec
les FMS ou CDU des liners les plus pointus…
Pourtant ce mois-ci deux extensions appa-
rues dans la boutique en ligne de MSFS ont
attisé notre curiosité. À commencer par le
F-14 Tomcat signé Heatblur : oui, ce sont bien
les mêmes qui avaient déjà publié leur évoca-
tion du chasseur embarqué pour DCS World.
Autant dire que côté réalisation et graphismes,
le Tomcat est au top (voire au Top Gun, mais
c’est une autre histoire). L’équipe s’est asso-
ciée au développeur IndiaFoxEcho, grand
spécialiste de l’aéronavale pour FS X/MSFS,
afin de transposer son bébé dans ses déclinai-
sons A et B. Le modèle de vol est soigné, et

8 N° 360 Janvier 2024


INFOS
EXTENSION X-PLANE 12

DC-3 Airliner et C-47 Skytrain


Deux versions d’un classique

F aut-il encore présenter le Douglas


DC-3 ? De toute l’histoire de
l’aviation, c’est probablement l’ap-
pareil qui a le plus fait progresser
le transport aérien. Il s’est illustré
à maintes reprises sur les routes
du monde entier, depuis le trans-
port de passagers à travers tous
les États-Unis jusqu’au largage de
parachutistes sur la Normandie lors
Jour-J, en passant par des missions
de ravitaillement de bases sous
le cercle polaire et l’appui feu au
Vietnam ! VSkyLabs nous propose
deux déclinaisons de ce vénérable
ancien pour X-Plane 12, héritées
d’extensions pour XP11 mais mises
à jour pour profiter au mieux des der-
nières améliorations du simulateur. En premier lieu le C-47
Skytrain, modèle initialement militaire puis versé dans le civil
(merci les surplus !), reproduisant les appareils des années
quarante : moteurs PW1830-90C avec compresseurs, cockpit

fidèle à l’époque, chargement cargo,


options à skis ou flotteurs, navigation
à l’ancienne (mais avec deux petits
récepteurs GPS). L’autre modèle
est le DC-3 modernisé, équipé d’un
glass-cockpit G1000 (et son pilote
auto), de moteurs PW-1830-92 et
d’une cabine passagers. Une seule
livrée ici, aux couleurs de Buffalo
Airways, opérateur canadien de
quelques-uns des derniers DC-3
en service. Les deux déclinaisons
partagent de nombreuses caracté-
ristiques : modèle de vol et compor-
tement des éléments mécaniques
fidèles à la réalité, gestionnaire
d’emport, dommages à la structure
et/ou aux moteurs… Et les deux sont
conçus pour une utilisation avec
un dispositif de réalité virtuelle. Un
manuel de 100 pages est fourni pour
voler « selon les chiffres » (c’est-à-
dire en suivant les recommanda-
tions du constructeur réel). Chaque
déclinaison est indépendante et est
proposée au tarif de 33 dollars.
www.vskylabs.com

N° 360 Janvier 2024 9


INFOS
EXTENSION MSFS

Livery Pack France Sud-Est


Des avions colorés

A voir des avions IA sur des petits aérodromes, c’est bien ;


mais les voir décorés des mêmes couleurs que ceux des
aéro-clubs locaux, c’est mieux ! France VFR propose pour cela
dromes détaillées de l’éditeur (VFR Nord Ouest et VFR Sud-
Est, d’autres sont prévues). Chaque pack (estampillé France
Nord-Ouest et France Sud-Est, mais indépendant des scènes
des packs de livrées pour les appareils vus sur ces installations correspondantes) comporte 15 décorations avec variantes
hexagonales – DR400, C172, DA40, CAP10 – et agrémentés d’immatriculations. Vous risquez ainsi de croiser en virtuel l’ap-
de couleurs et d’immatriculations réelles. Les livrées sont en pareil léger que vous aurez aperçu en réel. Voire en prendre
très haute résolution et conviennent aussi bien aux modèles les commandes ! Le tarif est en outre attractif, la collection de
pilotables qu’aux avions IA. Voilà de quoi ajouter un peu de 15 peintures est disponible pour 5,90 euros.
couleur locale, particulièrement pour les collections d’aéro- www.francevfr.com

LOGICIEL

Mise à jour KSP2


Enfin de la science !

font gagner des points


de science ; ceux-ci
servent à progresser
dans un arbre techno-
logique et à débloquer
de nouvelles pièces.
Voilà qui rappellera le

I l n’aura échappé à personne que nous avions


été plutôt déçus par la version anticipée de
Kerbal Space Program 2. Elle souffrait de lacunes
mode de campagne
Science du premier
opus, en ajoutant les
et de limitations qui nuisaient fortement à son dimensions de défi et
intérêt (surtout comparé au premier épisode). de planification qui
Depuis le 19 décembre, une mise à jour très attendue change manquaient jusqu’alors à KSP2. C’est peut-être la mise à jour
la donne. Désormais KSP2 intègre la science ! Concrètement, qui provoquera l’engouement tant attendu, même s’il reste
les outils de mesures scientifiques font leur entrée dans la encore beaucoup de travail pour arriver aux objectifs promis
base de données de pièces de construction, de même qu’un lors du lancement du simulateur spatial (autres systèmes
nouveau mode de campagne baptisé Exploration. L’utilisation solaires, colonisation). La science nous fera patienter !
de ces outils ou les expériences menées par les kerbonautes www.kerbalspaceprogram.com

10 N° 360 Janvier 2024


INFOS
MATÉRIEL

VelocityOne Flightdeck
Turtle Beach passe au HOTAS

L e constructeur Turtle Beach pour-


suit sa politique agressive sur le
marché des périphériques de pilo-
tages. Après avoir découvert en 2022
le FlightStick et il y a tout juste un an le
combiné yoke et quadrant VelocityOne
Flight (plus un palonnier), c’est au
monde du combat aérien virtuel qu’il
s’attaque. L’ensemble VelocityOne
Flightdeck est conçu pour PC et se
compose d’un manche et d’une double
commande des gaz, le tout garni d’un
nombre impressionnant de boutons,
contacteurs et sélecteurs multidirec- des doigts. Les manettes des gaz pos-
tionnels. Ce qui lui vaut le qualificatif sèdent des crans d’activation pour le
HOTAS pour Hands on Throttle and déclenchement de la postcombustion
Stick, acronyme anglais qui indique ou l’inversion de poussée. Le tout fonc-
qu’un pilote peut utiliser les principales tionne classiquement en USB, donc
fonctions de son appareil sans que est compatible avec tout simulateur
ses mains quittent les commandes : actuel – on pense évidemment à DCS,
radar, contre-mesures, armements, mais aussi les simulateurs spatiaux
aérofreins… Au total ce sont 15 axes et (voir nos pages Contact). L’ensemble
139 fonctions qui sont pilotées par l’en- ne cherche pas à reproduire un maté-
semble, via des boutons directionnels, riel existant, ce qui lui permet de
des curseurs, des molettes. Le rétroé- s’adapter à de nombreux contextes
clairage est paramétrable pour attri- d’utilisation. Le Flightdeck HOTAS est
buer les teintes voulues. Le manche, annoncé pour le 13 février 2024 au tarif
résolument différent du FlightStick, de 399,99 euros. Les précommandes
comporte même un petit affichage LCD sont ouvertes au moment
tactile pour disposer d’informations en où vous lisez ces lignes !
vol ou effectuer des réglages du bout www.turtlebeach.com

N° 360 Janvier 2024 11


INFOS
EXTENSION MSFS

Dash 7
Transporteur malheureux

L’ histoire de l’aviation com-


merciale est marquée par
des succès fulgurants autant que
pas des échecs décevants. Et le
De Havilland Canada DHC-7 –
résumé en Dash 7 – fait partie de
cette seconde catégorie. Non pas
qu’il fût mal conçu ou qu’il souf-
frît de catastrophes à répétition.
Il fut plutôt victime d’une erreur
de marché ! Imaginé comme un
compromis entre la polyvalence
et les performances STOL de son
petit frère DHC-6 d’un côté, et les
capacités d’accueil des transpor-
teurs régionaux contemporains
(Fokker F27, Nord 262/ATR-42,
Antonov An-24) ; mais le choix
d’une formule quadrimoteur tur-
bopropulsé se révéla inadaptée au marché. Lancé en 1975,
le Dash 7 resta en production jusqu’en 1988 et seulement 113
exemplaires sortirent des chaînes d’assemblage. Le rachat de
DHC par Boeing signa la fin du Dash 7, remplacé par le Dash
8 bimoteur qui lui connut le succès. L’équipe de Pilot’s FSG

a décidé de rendre hommage à ce mal-aimé sous MSFS. Son


extension propose l’appareil avec un équipement standard
(d’aucuns diraient rustique) analogique mais qui comporte
des emplacements sur le pedestal pour intégrer les GNS
530 par défaut du simulateur, voire les modules tiers TDS ou
PMS50. Neuf livrées HD sont four-
nies, aux couleurs d’opérateurs
réels. L’intérieur de la cabine est
modélisé en version passagers,
sans oublier la petite échelle
d’accès repliable. Les capacités à
atterrissages et décollages courts
ainsi que l’aile haute lui autorisent
l’accès à des destinations recu-
lées ou sommaires (presque une
marque de fabrique chez DHC),
une aubaine en simulation où on
n’a pas à se soucier forcément du
potentiel économique d’une route
aérienne ! Le Dash 7 est dispo-
nible sur le site officiel de Pilot’s
FSG et chez SimMarket au prix de
24 euros.
www.pilots.shop

12 N° 360 Janvier 2024


CONTACT !
par Arnaud Papeguay

Destroyer : The Wing Commander IV Remastered


U-Boat Hunter Démo jouable
Leave no man behind À une époque qui devient bien trop loin-
taine, les « simulateurs de combats spa-
s’échine à faire revivre Wing Commander IV,
peut-être le meilleur épisode de la saga. À

D epuis le 6 décembre, la version 1.0


de Destroyer : The U-Boat Hunter est
disponible, marquant la fin de l’accès
tiaux » avaient le vent en poupe. Certes, de
simulateurs ils n’avaient que le nom. Mais
ils nous ont tant fait rêver : X-Wing VS Tie
l’instar du III, il proposait des cinématiques
à la distribution folle : Mark Hamill, John
Rhys-Davies, Malcom McDowell ! Prenant le
anticipé. Une version qui se caractérise Fighter, X-Wing Alliance, FreeSpace et bien nom collectif d’Omega, ces fans se sont fait
notamment par l’ajout du mode Carrière. sûr… Wing Commander ! Un groupe de fans le pari de tout améliorer et de tout recréer.
Mais juste avant cette sortie officielle, une
dernière mise à jour a permis l’ajout d’une
brique intéressante de gameplay. Avec
« Leave no man behind », le simulateur
permet de gérer les opérations de récupé-
ration des survivants en cas de perte d’un
navire que vous escortez. De quoi rajouter
du stress à celui déjà bien fort qu’implique
la lutte contre les U-Boats.
https://store.steampowered.com/
app/1272010/Destroyer_The_UBoat_
Hunter/

Star Citizen
Squadron 42
Départ du TCS Lexington aux commandes d’un Hellcat V.
presque prêt ?

World of Warships
Patch 12.11

O utre les activités festives marquant la fin


d’année dernière et la nouvelle année,
la dernière mise à jour de World of Warships
naval permet de construire le croiseur de Tier
IX Michelangelo. Tandis que 31 000 unités
d’acier permettent d’acquérir le cuirassé de
fait la part belle aux Italiens. Le chantier Tier X R. Lauria et ses 8 tubes de 457 mm. Du
côté de la branche classique,
la recherche pour le super
croiseur Piemonte devient
À bientôt dans le cockpit ? accessible pour tous. Avec
(Source : trailer Squadron 42) ses 22 000 tonnes et ses 12
tubes de 254 mm, il percute

A vec la multiplication des éléments


et l’inflation colossale du projet, le
module solo de Star Citizen a fini par deve-
fort, très fort !
On notera aussi le retour du
croiseur Kitakami. Ce navire
nir un jeu séparé, répondant au nom de nippon, retiré il y a des années
Squadron 42. Conçu par le père de Wing du jeu, peut mettre à l’eau
Commander, Chris Roberts, le titre signe 40 torpilles ! De quoi sérieu-
le retour de l’acteur Mark Hamill dans sement interdire l’accès à
sa distribution. Et il a été officiellement une zone. Mais attention, son
annoncé, à grand renfort de vidéo, que artillerie est en revanche très
l’ensemble des fonctionnalités était enfin légère.
bouclé et prêt ! Attention, cela ne veut pas https://worldofwarships.
dire que le développement est fini. Et par eu/fr
conséquent nous attendons toujours une
date de sortie. Chris Roberts nous a habi- Ci-contre (haut) : L’Italie
s’offre un croiseur XXL !
tués à prendre notre mal en patience…
Ci-contre (bas) : Les canons
https://robertsspaceindustries.com/ de 457 mm, ça devient une
squadron42 habitude. Un peu trop même…

14 N° 360 Janvier 2024


CONTACT !

Luke Skywalker… Euh, pardon, le colonel Christopher Blair. L’énorme Mega Carrier TCS Vesuvius.

Et le travail est colossal, car on parle d’un jeu original en résolution


VGA, une norme disparue depuis longtemps en 640 x 480 pixels quand
aujourd’hui le moindre moniteur affiche du 1 920 x 1 080…
La démo permet de découvrir cet énorme travail accompli. Il ne
s’agit pas que d’un upscalling, car les vaisseaux et l’espace ont été
retravaillés avec plus de détails et des variations de couleurs supé-
rieures. Le gameplay aussi a été remanié, parce qu’il nous aurait
aujourd’hui paru bien trop rigide. Si la démo vous plaît, il faudra hélas
être patient pour découvrir l’expérience complète de Wing Commander
IV Remastered. En effet, l’équipe prévoit de sortir le jeu pour les 40 ans
du titre original. Ce qui nous renvoie à… 2026 ! Il vous reste deux ans
pour affiner vos talents de pilote sur la démo.
Fichier : wc4_remastered_demo0.3.exe (885 Mo)
https://wcrespace.com/ Un Hellcat V détruit par les Black Lance dans l’introduction de 1996.

DCS World
Version 2.9 (Stable et Open Beta)

C onsécutivement, les versions Open Beta et Stable de DCS World


ont basculé en version 2.9. Même si évidemment l’Open Beta
conserve depuis quelques patchs d’avance ! Cette version apporte pas
mal de changements, notamment sur la simulation des radars des
F-16 et F/A-18. Se voulant plus réaliste, celle-ci les dote également
de meilleures capacités de détection. Une lacune qui se faisait cruel-
lement sentir, notamment sur le F-16 bien myope. Alors attention,
évidemment, ils ne rivalisent toujours pas avec l’énorme phare du
F-15E toujours capable de verrouillages à des distances insolentes

en comparaison. En parlant du F-15E, il est aussi le


grand gagnant puisque la version Stable reçoit enfin
le radar de suivi de terrain. L’avion galope également
en Open Beta où le Strike Eagle peut se pavaner avec
des armes à guidage GPS : GBU-38, GBU-31, GBU-54
et maintenant JSOW-A. Du côté de la version stable,
il faudra attendre pour en bénéficier. Les supports du
FSR 2 (AMD) et du DLSS (Nvidia) complètent le tableau.
On note d’ailleurs un gain de performances globale-
ment sur plusieurs configurations.
www.digitalcombatsimulator.com

En haut : Le F-15E et ses nombreuses JDAM peuvent


raser une base en un passage.
Ci-contre : F/A-18C au décollage, un des avions
dont le radar a été remanié.

N° 360 Janvier 2024 15


XP
EXTENSION
EXTENSION X-PLANE

Blackbird !

SR-71-TB
Project
Le SR-71 a marqué l’histoire de l’aviation par ses le record de traversée de l’Atlan-
tique de New York à Londres en
missions secrètes et ses performances hors du 1 h 54 (une heure de moins que
commun. Sa silhouette unique débarque dans X-Plane le Concorde dans ses meilleurs
jours) ; aucun des 32 exemplaires
12 : l’occasion nous est donnée de nous mesurer à un construits ne fut détruit au combat,
des mythes de l’aéronautique, mais avec un luxe de même si des MiG-25 soviétiques
parvinrent à simuler des intercep-
précautions. par Emmanuel Blanchard tions réussies. Retiré du service en
1998 (face à la concurrence des

V
ous connaissez le para- au travail ; s’inspirant du projet drones et satellites), le SR-71 est
doxe de James Bond ? d’avion de reconnaissance A-12, entré dans la légende de l’aviation
C’est un agent secret, il présenta le SR-71 en 1964. comme une machine exception-
il devrait donc rester L’appareil innovait par de nom- nelle réservée à une élite de pilotes
mystérieux et inconnu. Pourtant breux aspects : une forme conçue – 12 des appareils furent perdus
c’est le plus célèbre de tous les à la fois pour atteindre Mach 3 à lors d’accidents (mais un seul
espions. Et bien le SR-71 c’est très haute altitude et pour limiter membre d’équipage tué), indice de
un peu son équivalent en aviation. les échos radar, une navigation sa difficulté à être maîtrisé ! C’est
Imaginé dès la fin des années cin- aux étoiles, des tenues d’astro- justement ce qui nous intéresse en
quante sur des tables d’ingénieurs nautes pour les deux membres simulation, les exploits n’y font pas
aux ordres de la CIA, il devait rem- d’équipage… Projet ultra-secret, courir de risque !
placer le Lockheed U-2 de recon- le SR-71 Blackbird commença
naissance stratégique. Ce dernier, sa carrière au-dessus de Cuba et Blackbird virtuel
que l’on croyait hors de portée des du Vietnam, puis aux limites des
défenses soviétique, s’était fait espaces aériens de tous les pays Nos lecteurs les plus fidèles
abattre au-dessus de l’URSS par suspects auprès de la CIA. Le s’étonneront peut-être que nous
un missile SA-2 et venait ainsi de secret s’éventa peu à peu (il suf- contrevenions ici à deux de nos
révéler sa vulnérabilité. Le bureau fisait de camper près d’une des principes. Le premier est d’éviter
de Lockheed spécialisé dans les bases où les SR-71 étaient utilisés) d’évoquer des avions militaires
avions espions – service baptisé et l’avion révéla alors ses capaci- modernes dans MSFS ou X-Plane :
« Skunk Works » - se remit donc tés. À Mach 3, il parvint à battre ces deux simulateurs sont avant

16 N° 360 Janvier 2024


VSKYLABS/PAYWARE /// WWW.VSKYLABS.COM
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tout pacifiques ; hormis pour les Pour le deuxième argument, nous
warbirds qui peuvent profiter ici avouons qu’il nous a d’abord refroi-
d’une deuxième vie en virtuel, le dis. Effectivement, l’extension de
portage d’avions de combat sous VSkyLabs est encore lacunaire sur
ces logiciels ne peut que donner de nombreux points. Mais le studio
une mauvaise idée de leur com- en question nous a déjà agréable-
portement ou de leurs capacités. ment surpris à maintes reprises par
Ils peuvent certes être de sympa- le passé, nous lui laissons donc le
thiques jouets volants capables de bénéfice du doute en espérant
performances étonnantes ou aptes que le Blackbird fera bien l’objet
aux acrobaties débridées, mais on des programmes de mises à jour
ne peut pas les faire évoluer dans annoncés ! La version que nous
un contexte réaliste. Le deuxième avons testée était la 1.0.2C-EA, il
point est que nous détestons les
versions anticipées (early access),
ces termes cachant souvent des
programmes de développement
très retardés. Il en résulte des
modules imparfaits, incomplets,
qui là aussi donnent une très
mauvaise idée de ce que devrait
être le produit final. Dans le cas du
SR-71-TB qui nous intéresse ici, le
premier point est vite balayé. Le
Blackbird est avant tout un appa-
reil de reconnaissance (donc pas
d’armement) dont l’intérêt réside
dans les performances excep-
tionnelles et dans un pilotage déli-
cat. Il méritait qu’on se pense sur
son cas, à plus forte raison dans
X-Plane où les amateurs de bizar-
reries volantes sont à la fête ! La
gestion de la physique de vol du
À droite (haut) : La planche de simulateur de Laminar permet bien
gauche : gaz, compteurs TEB (à 13),
éclairages et radio VHF.
plus de libertés – et de réalisme –
que ses concurrents, et un appa-
À droite (bas) : Planche de droite :
FMS (anachronique mais bienvenu !) reil aussi extrême que le SR-71 y
et pilote auto. a toute sa place (un exemplaire
Ci-dessous : Démarrage à Edwards figurait même par défaut dans les
AFB, avec les chariots AG-330. versions précédentes de X-Plane).

N° 360 Janvier 2024 17


XP EXTENSION X-PLANE SR-71-TB Project

est fort probable qu’elle aura déjà de carrière, avec les parties supé- il peut justifier à lui seul l’achat
subi des améliorations quand vous rieures encore en métal naturel, de l’extension par les passionnés
lirez ces lignes. non peintes du revêtement absor- d’aviation. Il comporte 491 pages
L’extension est donc signée bant les ondes radar. en PDF et en anglais, avec maintes
VSkyLabs, spécialiste des étran- Côté documentation, on reste illustrations techniques d’époque,
getés volantes, et est même inté- mitigé. Le manuel fourni est des tables de performances et de
grée à sa gamme « Test Pilot » impressionnant : fac-similé du réglages, les procédures normales
visant à reproduire un modèle manuel réel du SR-71 (du moins et d’urgence. Malheureusement le
de vol très fidèle à l’original. Elle pour les informations déclassées), PDF n’est pas indexé – on ne peut
est vendue sur le site marchand pas y faire la recherche d’un terme
https://store.x-plane.org au tarif de particulier. Pour cela il faut se réfé-
36 euros (selon le taux euro/dollar). rer à l’index dans les dernières
Elle est livrée sous la forme d’un pages, ce qui oblige à de nom-
fichier ZIP de 430 Mo qui une fois breux allers-retours. Les pilotes
décompressé donne un dossier pressés se reporteront alors aux
à déposer manuellement dans le six petites images PNG fournies
répertoire Aircraft de X-Plane 12. avec le SR-71 et qui font office
L’appareil ne dispose dans sa de guide de démarrage rapide :
version anticipée que d’une seule comment démarrer l’appareil,
livrée – le 61-7972 conservé au à quoi correspondent certaines
musée aéronautique de l’aéroport commandes particulières… Un
de Washington Dulles. Il se carac- troisième PDF invite les usagers à
térise par une décoration de début affecter certaines des commandes
de leurs périphériques favoris à
quelques-unes des actions en
cockpit. Ne zappez pas cette lec-
ture, elle vous évitera sans aucun
doute quelques soucis lors de vos
premières aventures. Néanmoins
si la présentation est originale,
nous aurions aussi apprécié un
manuel plus classique, avec des-
cription des instruments et com-
mandes, astuces de pilotage, voire
un tutoriel guidé. Peut-être à venir
avec les futures mises à jour ?

En haut : Décollage à 210 kts,


postcombustion activée.
Au centre : Le cockpit en montée :
déjà Mach 1.8 et 48 000 ft.
Ci-contre : Montée subsonique
avec de jolis reflets métalliques !

18 N° 360 Janvier 2024


SR-71-TB Project VSKYLABS/PAYWARE /// WWW.VSKYLABS.COM
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Découverte parler de M-21 et non SR-71), non téristique, plus proche de celle
opérationnel mais qui impacte le d’un astronaute que d’un pilote
Placé sur un parking en situation modèle de vol et la masse (voir de chasse. L’instrumentation peut
cold and dark, le Blackbird en encadré page suivante). sembler désuète, voire étonnante
impose par sa taille, il rivalise avec Seul le cockpit avant est repro- pour un avion aussi performant.
des moyen-courriers (même s’il a duit, même si le poste de l’opé- Mais à l’instar du Concorde, il
peu de chance de côtoyer). Pas rateur des systèmes de recon- ne faut pas oublier l’époque de
d’animation d’ouverture des cano- naissance (RSO) dispose de ses conception du Blackbird, alors que
pées ici, ni d’échelle d’accès ; le fenêtres. Le pilote est visible par les écrans multifonctions n’étaient
seul équipement de piste consiste les petites ouvertures de la ver- même pas une vue de l’esprit !
en chariots de démarrage AG-330, rière, avec sa combinaison carac- VSkyLabs a néanmoins fait une
un par moteur. Il n’y a pas grand- entorse à l’historicité (au béné-
chose à dire sur la reproduction fice de l’ergonomie) en incluant
3D de l’appareil, tant le modèle sur la planche latérale droite le
original est lisse. Par la suite, on FMS standard de X-Plane, et en
notera tout de même qu’outre les ajoutant à la base de la planche
surfaces de commande, les cônes de bord un petit écran de naviga-
d’entrée d’air des réacteurs sont tion ND. Rien de dommageable au
mobiles, gérés automatiquement réalisme, on pilote seul ici, pas de
ou manuellement, et participent à RSO pour aider à la navigation, on
transformer ainsi les deux turbo- a bien droite à ce petit assistant
réacteurs Pratt & Whitney JP58 en virtuel !
statoréacteurs à très haute vitesse. La planche principale est ana-
Le SR-71 peut être agrémenté logique, dominée par un horizon
d’un drone D-21 (on devrait alors artificiel. Les instruments sont fina-
lement classiques, exception faite
d’une petite planche numérique qui
indique la vitesse air équivalente
(KEAS, plus importante ici que
la vitesse-air classique car cali-
brée pour supporter les vitesses
supersoniques), un altimètre qui
dépasse allègrement les 90 000
ft et un machmètre qui monte à
3.3. L’essentiel des boutons et
commandes n’est que figuratif ici,
les réglages de température ou de
pressurisation ne semblent pas
encore avoir d’effet. Sur la planche
gauche trônent les deux manettes
des gaz complétées des indica-
teurs de TEB (le triethylborane,
produit chimique inflammable qui
déclenche la postcombustion).
Il faudra prendre garde à ne pas
trop jouer avec les gaz, le nombre
d’activations de la réchauffe est
compté ! La radio COM figure aussi
à gauche comme les commandes
d’éclairage. À droite on trouve
donc le FMS et les commandes
du pilota automatique.

En mission
Encore une fois, notre test s’est fait
sur une version en accès anticipé,
nous n’avons donc pas toutes les

En haut : Détail du cockpit et


du pilote-astronaute.
Ci-contre (haut) : On comprend mieux
son surnom Blackbird (merle) !
Ci-contre (bas) : Ravitaillement en vol
– tout est prévu dans l’add-on.

N° 360 Janvier 2024 19


XP EXTENSION X-PLANE SR-71-TB Project

fonctions et procédures dispo- Ci-dessus : activer/désactiver). Une fois aligné typique, c’est le moment où le
nibles au moment de la décou- La verrière est et altimètre barométrique calibré, SR-71 se ravitaillait en vol. Et c’est
aérodynamique,
verte de l’appareil. Le démarrage on pousse les gaz… L’accélération une opération que VSkyLabs a
mais cela nuit
depuis un cold and dark est très à la visibilité : est linéaire, postcombustion prévue ! Entre 26 000 et 30 000 ft et
simplifié puisqu’il fait appel à la il faut se décaler enclenchée, la rotation s’effec- entre 300 et 350 kts, on peut acti-
fonction de démarrage automa- pour voir la tue à 200 kts avec un angle initial ver l’interrupteur Air Refuel et faire
tique de X-Plane. Petite préci- piste en finale. de 5°, qui augmente avec le gain apparaître un KC-135 connecté
sion : la documentation recom- Ci-dessus de vitesse. La PC est coupée, la à notre avion, alors que le carbu-
(à droite) :
mande de ne partir qu’avec 50 % montée initiale se fait autour de rant remplit les réservoirs… Des
Pleine
de carburant, nous aurons plus puissance 350 kts (Mach 0.9 recommandé) messages radio (échantillonnés
loin la surprise de découvrir pour- en montée. jusqu’à parvenir à 26 000 ft. Le d’après de vraies conversations)
quoi… Démarreur activé (simulant Ci-contre : débattement des commandes est agrémentent l’opération. Une fois
les chariots AG-330), la manette Le drone repoussé au neutre. En mission les réservoirs pleins, on adopte
du réacteur 1 est avancée quand D-21 sur le
dos – dans la
le régime de ce dernier dépasse
réalité c’est le
10 %, la génératrice est enclen- prédécesseur
chée, puis idem pour le réacteur 2. M-21 du SR-71
Voilà tout ! Pas de centrale inertielle qui emportait
à aligner, éventuellement un plan cet avion sans
pilote.
de vol à charger dans le FMS et
nous sommes prêts à rouler. Dans
la réalité le démarrage d’un SR-71
demandait plus d’une heure, sans
compter le temps de prépara-
tion des pilotes… Le réglage de
débattement des commandes est
tiré, les génératrices surveillées et
le Pitot réchauffé. Voilà tout pour
la check-list de décollage, assez
rapide ! On se dirige vers la piste à
l’aide d’une roue de nez directive (à
LE DRONE D-21
L’avis
d’expert C et avion sans pilote était utilisé par la CIA pour des reconnaissances pho-
tographiques à haute altitude (90 000 ft) et grande vitesse (Mach 3.3) mais
n’a connu qu’une courte carrière de deux ans, entre 1969 et 1971. Il faut dire
que le concept était inhabituel : une fois largué par avion-porteur (SR-71/M-21
Apprécié ou B-52), le D-21 suivait un chemin préprogrammé grâce à ses centrales iner-
● L’ambiance à bord.
tielles, généralement au-dessus d’un territoire ennemi. Puis revenu dans un
espace aérien ami (ou neutre), il éjectait sa cartouche photographie et ses IRS
● Le manuel historique réel.
avant de s’autodétruire… Les résultats ne furent pas à la hauteur des espé-
● L’option de ravitaillement
en vol. rances : le programme de développement se révéla plus long que prévu ; le D-21
était peu fiable, sujet à de nombreuses pannes (notamment au démarrage de
Souhaité son moteur) ; et le coût de chaque mission (avec perte du drone) devint prohi-
● Un manuel simplifié et bitif. Les progrès des satellites de reconnaissance photo remisèrent le D-21
un tutoriel. au musée des curiosités, les quelques exemplaires encore disponibles après
● L’explication de ces incendies l’arrêt du programme furent laissés à l’abandon au cimetière aérien de Davis-
moteurs intempestifs ! Montham. Encore une fausse bonne idée des ingénieurs de la Guerre Froide !

20 N° 360 Janvier 2024


SR-71-TB Project VSKYLABS/PAYWARE /// WWW.VSKYLABS.COM
XP
est déjà un exploit pour la majo-
rité des pilotes, et c’est avec un
sentiment de défi que nous avons
survolé la Corée du Nord, Cuba ou
la mer Baltique, comme en vrai ! Et
à ces vitesses, les durées de vol
sont courtes – il faudra souvent
effectuer une descente et un nou-
veau ravitaillement en vol.
L’atterrissage est délicat… Le
SR-71 faisait partie de ces avions
d’exception qui n’avaient pas
forcément besoin de suivre une
STAR à l’arrivée. En revanche, les
dimensions réduites de la verrière
nuisent grandement à la visibilité
le profil type de mission, résumé vers l’avant, il est indispensable de
dans une des images qui accom- modifier le point de vue pour devi-
pagne le manuel. ner la piste derrière le nez allongé
Le SR-71 doit d’abord monter à de l’appareil. Heureusement l’ILS
33 000 ft à Mach 0.9, régime sec. est opérationnel (fréquence réglée
Puis il descend à 28 000 ft, ce qui dans le FMS). La vitesse en finale
lui permet de franchir la barrière est bien sûr élevée elle aussi, entre
sonique. Là il active la postcom- 180 et 210 kts, mais l’avion allégé
bustion et grimpe entre 4 000 et en carburant répond bien aux
6 000 ft/min (oui, ce n’est pas commandes. Le parachute de frei-
une coquille, en milliers de pieds/ nage est déployé au toucher des
minutes) et en restant sous les 450 roues, et le SR-71 s’immobilise en
KEAS. Au-delà de cette vitesse quelques centaines de mètres. Il
limite, une alerte sonore et un ne reste plus qu’à développer ses
voyant clignotant se déclenchent photos !
en cockpit. On joue des gaz
pour rester dans la fourchette de décrochage incontrôlable et perte En haut : En attente
vitesses, et on parvient ainsi en de l’avion. C’est probablement une Et voilà, on a
encore cassé
quelques minutes à 70 000, voire erreur de notre part, mais 10 fois Le verdict final est forcément
les moteurs !
80 000 ft. Notre record : 85 000 ft de suite, avec des procédures dif- mitigé, dans la mesure où le com-
Ci-dessus :
et Mach 2.54. Durant toutes les férentes, c’est suspect ! Même en Orage sur portement à haute altitude et haute
phases du vol, l’avion doit être nous aidant du pilote automatique Kadena – vitesse nous laisse perplexe. Le
manié avec douceur, il ne supporte pour conserver l’altitude (l’avion Okinawa SR-71 se révèle une machine à fort
pas les facteurs de charge élevés doit être stabilisé manuellement pour un départ potentiel. On vous avait prévenus,
matinal.
(pas plus de 2,5 G) alors qu’il se au préalable), rien n’y faisait. On le Blackbird est paradoxal ! C’est
montre très réactif attend donc une mise à jour, soit En bas : vraiment une extension d’am-
Parachute
C’est ici que nous avons ren- du modèle de l’appareil, soit de déployé à biance, qui replace le simmer dans
contré systématiquement des sa documentation, pour trouver le l’atterrissage. la peau d’un pilote d’élite. Il impose
soucis. Peut-être une subtilité du bon équilibre en réglage moteur, une préparation technique pointue
manuel nous a-t-elle échappé, vitesse horizontale et altitude éle- (surtout ne négligez pas les PDF et
mais au-dessus de cette vitesse, vée. les PNG qui accompagnent
l’avion se met à vibrer et les deux Quoi qu’il en soit, effectuer une l’extension) et un pilotage très fin.
réacteurs prennent feu. Puis croisière à 75 000 ft et Mach 2,5 Il ne reste qu’à espérer que
VSkyLabs suive son programme
de mises à jour et d’améliorations.
Dès qu’il sera opérationnel, c’est
promis, nous confronterons ce
Blackbird à un plan de vol issu des
années soixante-dix !

Machine de test
● Intel Core i9-9900 3,10 GHz
● RAM 32 Go DDR4
● Carte Nvidia RTX 3070 8 Go
● SSD 1 To + HDD 3 To
● Win10 64bits

N° 360 Janvier 2024 21


XP
EXTENSION
EXTENSION X-PLANE

PAWG Wrangell Alaska


Un aéroport pour accueille aussi bien des avions de
ligne comme les Boeing 737-700

les pilotes de brousse que les avions de brousse ou d’af-


faire pour s’adapter à toutes les
demandes. La compagnie princi-

E
L’hiver est bien arrivé avec n août 2021, nous avions pale la plus représentée est celle
étudié la route aérienne d’Alaska Airlines qui assure aussi
ses aléas météorologiques. bien connue de l’Alaska, bien le transport de passagers que
Certaines régions du globe la Milk Run Route, dans de fret. C’est elle qui relie les aéro-
le n° 331 de Micro Simulateur, ports du sud-est de l’Alaska dans
comme celles de l’Alaska à l’occasion de l’exploration le cadre de la Milk Run Route.
de la scène de PACV Cordova.
sont plus touchées par les L’aéroport de Wrangell fait aussi Installation dans
intempéries et deviennent partie des étapes de cette route,
le simulateur
ce qui nous permet d’en profiter
accessibles uniquement par une fois de plus avec une réalisa- La scène de Wrangell par Northern
avion. C’est là que les pilotes tion plus récente et détaillée que Sky Studio est téléchargeable sur
la scène que nous avions utilisée https ://store.x-plane.org moyen-
de brousse entrent en scène à ce moment-là. nant presque 17 dollars américains
en reliant les différentes villes L’aéroport de Wrangell est situé (hors opérations de promotion
à deux kilomètres de la ville du ponctuelles). Elle est disponible
avec leurs avions rustiques et même nom et en particulier de son aussi bien pour X-Plane 11 que
solides pour approvisionner et port et de son quartier des affaires. 12. Nous choisissons la dernière
Il constitue l’un des rares moyens version, la 12.07r1 pour l’explo-
dépanner les populations. de liaison avec les régions environ- rer et nous sélectionnons tous
par Annick Elaya nantes. Sa piste en asphalte est les dossiers uniquement adaptés
bien visible du ciel, elle longe la à cette version. Elle occupe 3,38
partie nord-est de la presqu’île en Go sur le disque. Il n’y a pas de
bord de mer et est orientée 10/28. code d’activation, ce qui simplifie
Elle fait 1,8 kilomètre. L’aéroport sa mise en place.

22 N° 360 Janvier 2024


NORTHERN SKY STUDIO/PAYWARE /// HTTPS://STORE.X-PLANE.ORG
XP
Seul un document PDF d’ins-
tallation en anglais est joint à la
scène avec les liens nécessaires
au téléchargement des dossiers
complémentaires au décor. Nous
aurions grandement souhaité une
documentation plus complète
sur l’histoire de Wrangell (qui tire
son nom d’un explorateur alle-
mand), des cartes aéronautiques
et d’autres caractéristiques de la
région, voire des idées de vols à
faire dans le simulateur. Comme
toujours, notre site préféré, celui
qui réunit les informations néces-
saires aux pilotes pour les vols
virtuels, est https ://skyvector.com.
Nous y apprenons que l’on peut y
faire du saut en parachute, que le
vent y est plutôt calme et qu’il faut
faire attention aux bêtes sauvages.
Seuls les avions de ligne dont la « Global Forest » vendu par Orbx
masse est inférieure à 100 000 lbs pour XP11 au prix de 23 dollars
sont autorisés, et la petite bretelle australiens peut améliorer le pay-
de taxiway B est même limitée à sage, mais n’est pas indispensable
12 500 lbs. Il faut respecter les pro- à cette mise en place. Simheaven
cédures décrites dans toutes les met gratuitement à notre disposi-
opérations, aussi bien au décol- tion un dossier appelé « X-World
lage qu’à l’atterrissage, en particu- America » qui occupe 15,4 Go.
lier pour contourner les obstacles. Tous ces dossiers sont installés
Cette scène une fois décom- soit directement dans le dossier
pressée comprend deux dossiers X-Plane 12\Custom Scenery, soit
qui sont PAWG_Northern_Sky_ par l‘intermédiaire d’un gestion-
Studio qui inclut les bâtiments et naire de scènes. À chacun ses
PAWG_Terrain_Northern_Sky_ habitudes ! Nous pouvons éven-
Studio qui représente le terrain. tuellement y ajouter les autres
En fait, si nous voulons bénéficier scènes du Milk Run, qui sont au
d’un sol bien conforme à la réalité nombre de cinq : Aerosoft - PANC
et en haute résolution, il ne faut Airport Anchorage, Airport - DC
prendre que le premier dossier, Scenery - PACV Cordova, PAJN
celui des bâtiments, et télécharger - Juneau International, PAYA_
un autre dossier, une tuile créée Yakutat_AK et Seattle. Dans ce
spécialement par les auteurs, qui cas, il faudra renommer la scène
occupe 5 Go de plus. Le dossier de Wrangell avec un A devant
pour qu’elle passe en haut de la
liste et apparaisse avec tous ses
bâtiments et ses objets.

Découverte et
exploration
La surface couverte par la scène
comprend l’extrémité de l’île,
c’est-à-dire l’aéroport, les forêts
au centre, la ville à l’ouest et le
port. Elle est d’une couleur un peu

En haut : Vue aérienne


de l’aéroport.
Au centre (haut) : L’intérieur
d’un hangar.
Au centre (bas) : La caserne des
pompiers et son véhicule jaune.
Ci-contre : Place de parking
pour le Boeing 737.

N° 360 Janvier 2024 23


XP EXTENSION X-PLANE PAWG Wrangelll Alaska

Ci-contre : Les escales de


la Milk Run Route 65.
Au centre (haut) : L’intérieur du
terminal d’Alaska Airlines.
Au centre (bas) : Le hangar de
Sunrise Aviation.
En bas : Le bâtiment des hydravions
et les flotteurs de rechange.

plus claire que les régions environ-


nantes, mais cela reste très discret
et n’est pas gênant, que ce soit
au sol ou dans le ciel. Le paysage
est vraiment grandiose avec son
étendue d’eau, les nombreuses
forêts et les montagnes un peu
enneigées. Cela tombe bien, nous
sommes en hiver !
Les départs modélisés dans la
scène, appelés « Ramp Start »,
se trouvent tous côté sud-ouest.
Nous reconnaissons un hélipad, vetage et les urgences médicales,
un départ pour les hydravions à est de couleur vert pâle. Nous
côté du hangar de maintenance pouvons même voir l’intérieur
d’« Alaska Seaplanes », un pour du terminal d’Alaska Airlines où
les avions de ligne en face du ter- de nombreuses personnes sont
minal, une vingtaine de départs modélisées. Plus loin, un autre
d’aviation générale, tous rangés bâtiment de maintenance est
dans un même parking, et deux ouvert et nous y découvrons dif-
départs dans l’eau. férents objets appropriés comme
Si nous comparons avec l’em- des fûts, une remorque, un écha-
placement réel dans Google Earth, faudage et un chariot élévateur.
tous les bâtiments sont présents Les signalisations au sol sont
excepté quelques-uns au sud au bien respectées et de différentes
niveau de la réserve de carburant. couleurs. Les environs sont très
Ils sont placés et modélisés avec ressemblants avec leurs habita-
beaucoup de soin. Ils sont ran- tions et la végétation aux bons
gés le long des aires de parking, endroits. Nous reconnaissons
parallèles à la piste et réalisés avec entre autres des parkings de voi-
des textures en haute définition, ce tures multicolores, des étendues
qui les rend très réalistes et facilite d’arbres et des maisons. Les
l’immersion. Nous passons tout panneaux sont tous représentés
d’abord devant un hangar destiné sur l’espace dédié aux avions, y
à l’aviation générale, puis devant compris ceux qui mentionnent la
celui des pompiers. Le bâtiment de
Sunrise Aviation, une compagnie
charter qui assure des vols pour
les touristes, le commerce, le sau-

L’avis
d’expert
Apprécié
● L’emplacement de l’aéroport.
● La qualité de la réalisation

Souhaité
● Une documentation plus
complète avec des cartes.
● La modélisation des autres
scènes de la Milk Route.

24 N° 360 Janvier 2024


PAWG Wrangell Alaska NORTHERN SKY STUDIO/PAYWARE /// HTTPS://STORE.X-PLANE.ORG
XP
limitation de poids sur les aires de
roulage. La texture du tarmac est
bien imitée avec ses nombreuses
craquelures et ses taches d’huile.
En bout de piste 28 dont nous
pouvons admirer la texture elle
aussi très réaliste, nous remar-
quons une barrière qui longe le
bord, aussi bien modélisée que
les autres barrières en métal qui
entourent l’aéroport, avec la trans-
parence qui va bien.
Les objets sont nombreux,
comme les voitures animées sur
la route ou garées dans les par-
kings, les différents véhicules d’aé-
roport comme les camions FedEx,
une voiture de pompier jaune, les
containers empilés, de nombreux
avions statiques dont un hydra-
vion et ses flotteurs de rechange
rangés à côté de son hangar. Les nous sommes en décembre. Pour Ci-dessus : hydrobases quand il y en a. Celle
drapeaux eux aussi sont animés et faire apparaître la neige en sup- Le port de de Wrangell qui nous intéresse est
Wrangell et son
flottent au vent. Nous notons que plément, il suffit de mettre la date très jolie, au milieu des pontons et
hydrobase.
lorsque nous occupons la place actuelle, des précipitations très des bateaux. Elle se trouve proche
Ci-dessous :
de l’avion de ligne, l’avion sta- importantes et une température Le parking du port, avec de nombreux objets
tique disparaît. Voilà une idée que négative. Mais il faut patienter, d’aviation et une manche à air très utile. Le
d’autres modélisateurs devraient la neige ne s’accumule qu’après générale. framerate oscille entre 50 et 60, ce
reprendre ! quelques minutes, le temps de En bas : qui permet toute possibilité de vol,
De nuit, l’aéroport est assez tomber au sol. C’est alors que La limitation aussi bien en aviation légère qu’en
sombre. Seuls les bâtiments ran- la magie de la simulation com- du poids avion de ligne.
des avions
gés le long des aires de parking mence… sur l’aire de Cette scène de Wrangell est très
sont éclairés par des réverbères La route aérienne qui permet roulage. bien réalisée et plaira aussi bien
assez puissants, mais le tarmac d’approvisionner et de transporter aux amateurs de pilotage de
reste dans l’obscurité. Nous ne les habitants de cette région est brousse qu’aux pilotes de ligne
pouvons compter que sur les feux appelée la Milk Run Route. Des virtuels (amateurs de destinations
des avions pour nous diriger une deux routes connues, c’est la 65 inhabituelles). Nous attendons
fois que nous avons quitté notre qui va de Seattle à Anchorage d’autres scènes de la région pour
aire de parking. et passe par Wrangell. C’est le mieux en profiter dans le simula-
Boeing 737-400 Combi qui a été teur !
Pilotes de brousse traditionnellement utilisé pour ces
et Milk Run Route vols, puis il a été remplacé par un
737-700 plus moderne. Il y a un
L’hiver, la météo est bien sou- 737-800 par défaut dans X-Plane,
vent mauvaise, ce que nous pou- mais nous préférons choisir, pour
vons configurer en ce moment en changer un peu et pour l’aventure,
téléchargeant directement dans un petit hydravion. Nous emprun-
X-Plane la météo réelle puisque tons autant que possible les

Machine de test
● Intel I9 9900KS
● Carte mère Gigabyte Z390 Aorus PRO
● 32 GO RAM DDR4 3 200 MHz CL14
● Carte graphique Zotac/Nvidia RTX 2080 Super 8 Go
● Win 10 64bits
● 2 moniteurs 26 pouces
● Saitek X56, Logitech Flight Rudder Pedals,
Track IR pro4, 2 throttle quadrant + 1 trim Saitek

N° 360 Janvier 2024 25


MSFS
EXTENSION
EXTENSION MSFS

Volez léger !

Tanarg 912
tégories d’aéronefs, depuis le
paramoteur (pour faire simple,
un parapente dont le pilote porte
un moteur dans le dos) jusqu’au
multi-axe de Classe 3 (un vrai
petit avion mais à la masse limi-
Les excès des fêtes sont passés, il est temps de tée à 500 kg et le moteur sous les
80 kW), en passant par des auto-
perdre un peu de poids : quoi de mieux qu’un Ultra- gires ou petits hélicoptères. C’est
Léger pour débuter l’année ? En jouant avec la météo à la Classe 2 que s’apparente le
Tanarg 912. Dans les grandes
pour avoir un ciel dégagé, ce Tanarg 912 virtuel est lignes, une aile delta semi-rigide
une invitation aux balades. par Emmanuel Blanchard supporte un petit châssis où
prennent place le pilote (éventuel-

S’
il y a bien un sommes tombés sur ce sympa- lement un passager en plus) et le
domaine où MSFS Ci-dessous : thique petit Ultra-Léger Motorisé moteur, de puissance maximale
tire son épingle du Avant le (ULM) dont la conception réelle 60 kW. On les dénomme égale-
démarrage
jeu, c’est pour l’avia- à Vinon-sur- est française. ment « pendulaires » car le chariot
tion légère, voire très légère… Le Verdon (scène Petit rappel de termes : ULM est suspendu et le pilotage s’ef-
modèle physique de comporte- France VFR). désigne en fait plusieurs sous-ca- fectue par déplacement du centre
ment des appareils, le moteur
météo et les décors photoréalistes
font du simulateur une base saine
et complète pour le vol à vue (VFR)
et les petites excursions aériennes
qui ne nécessitent pas forcément
une longue formation théorique –
dans ce numéro nous en sommes
déjà au seizième chapitre sur les
Airbus et nous sommes encore loin
d’en avoir fait le tour ! Pour débuter
2024 nous avions envie d’un peu
de changement et d’évasion, ne
serait-ce que pour profiter un peu
de l’ensoleillement qui nous fait
défaut. C’est en explorant la bou-
tique en ligne de MSFS que nous

26 N° 360 Janvier 2024


DEIMOS INC./PAYWARE
MSFS
de gravité, non par action sur des
surfaces de contrôle (élevons, aile-
rons, dérive). La formation pour le
brevet pratique pendulaire ULM
dure au minimum vingt heures,
auxquelles s’ajoutent les heures de
formation théoriques (communes à
toutes les classes ULM).

Le Tanarg 912
Ce modèle pendulaire est réalisé
par la société Air Création, située
en Ardèche. Ses réalisations sont
vendues montées en France et
en kit pour la vente à l’étranger.
Et parmi ses succès figure le
châssis Tanarg agrémenté de la tôt disponible dans le hangar du
voile BioniX. Le premier permet simulateur. Elle est fournie avec
d’accueillir deux personnes et un huit textures originales : couleurs
moteur Rotax 912, la seconde est pleines ou motifs exotiques (tigrés,
montée sur une tubulure profilée. zébrés…). En revanche nulle docu-
C’est le créateur connu sous le mentation n’est mentionnée, et le
nom de Deimos Inc. qui a trans- répertoire d’installation du module
posé le Tanarg à l’univers MSFS. (dans Packages/Official pour les
C’est une rupture dans la gamme extensions achetées via la bou-
de cet auteur qui avait aupara- tique intégrée) ne laisse rien entre-
vant fourni (entre autres) un Saab voir. Mais s’agissant d’un ULM,
G39 Griffin, un Sukhoi Su-57 et on se doute que le maniement est
un A-10, tour pour MSFS. Passer rustique et que l’équipement est
du gros militaire contemporain au limité !
petit ULM demande de l’audace ! Pour un premier contact,
L’auteur indique avoir obtenu les soyons modestes : le parking d’un
plans (et l’accord) d’Air Créations petit aéro-club en province, par
pour cette modélisation ; il semble exemple Aubenas LFHO, près des
d’ailleurs que l’appareil virtuel ateliers d’Air Création ! La météo
soit une version un peu ancienne, est réglée sur beau temps en mai
remplacée depuis dans le cata- (plus avenant qu’un climat de jan-
logue de son constructeur par le vier) et c’est parti.
Tanarg neo. La principale diffé-
rence semblant résider dans le Le tour du
moteur Rotax 912ULS de 100 ch,
remplacé par les options UL/S/iS
propriétaire
sur le neo. Peu importe, pour la nable – à plus forte raison quand La taille est forcément modeste,
simulation les différences sont peu des opérations promotionnelles le mais l’auteur n’a pas lésiné sur les
notables. Le module est proposé font baisser à moins de 7 euros ! détails de sa petite machine ! Deux
dans la boutique (marketplace) de L’installation est automatique et passagers sont modélisés : pilote
MSFS à 9,99 euros, tarif raison- l’aile delta motorisée est aussi- masculin à l’avant, passagère à
l’arrière, chacun avec ses lunettes
et son combiné casque-micro ;
étrangement la modification de la
masse du pilote dans le gestion-
naire de MSFS le fait disparaître,
mais pas la passagère. Le moteur
est particulièrement bien modélisé,
chaque durite, chaque tubulure est

En haut : Décollage à 35 kts


dans l’herbe.
Au centre (haut) : La planche de bord
en vue centrée. Les jambes du pilote
font partie de l’offre !
Au centre (bas) : Détail du moteur,
très belle réalisation !
Ci-contre : Décoration tigrée
au-dessus du Bengale.

N° 360 Janvier 2024 27


MSFS EXTENSION MSFS Tanarg 912

Ci-dessus : Survol désertique avec


présente, jusque dans les capots camouflage d’ambiance.
de cylindres peints en vert, marque
Ci-contre : Un gros scooter
d’identification des moteurs 100 3 roues avec une aile ?
chevaux. Le même souci du détail En bas : Cet endroit me dit quelque
se retrouve sur la voilure, munie chose…
de ses câbles de tension, de ses
anneaux d’attache. À l’arrêt, les clé et une tirette des gaz sont les
mouvements sur les contrôles de commandes de moteur. Surprise
vol font bien se mouvoir le trapèze agréable, en vue cockpit le pilote
de commande (qui remplace le est modélisé, on voit ses jambes
manche) et répercutent les actions sur le palonnier et ses bras qui
sur l’inclinaison et l’incidence agitent le trapèze ; cela participe
de l’aile. Sans cette dernière, le activement à l’immersion et devrait
Tanarg enrobé d’une coque aéro- de température et de pression être particulièrement plaisant en
dynamique et d’une verrière bulle d’huile, température de l’eau (le utilisation d’un dispositif VR. On
pourrait presque passer pour un Rotax est refroidi par liquide et regrette juste qu’une option faci-
gros scooter tricycle ! dispose d’un imposant radiateur litant la navigation n’ait pas été
Le passage sur le siège avant à l’arrière de la coque), niveau de ajoutée – un smartphone affichant
laisse voir la planche de bord, très carburant. Un petit transpondeur la carte de MSFS, par exemple.
épurée. Un point de vue spécifique numérique et ce qui semble être Certes on peut toujours afficher
permet de faire le point sur toute la un récepteur radio compètent la carte VFR du simulateur en
largeur de la planche, sans avoir à l’équipement ; malheureusement pop-up, mais on y perd un peu en
modifier le zoom ni incliner virtuel- la radio était inopérante, même réalisme !
lement la tête. En fait cette planche si les options ATC de MSFS res- Le démarrage est très simple,
rappelle sérieusement celle de l’hy- taient accessibles. Un interrup- aidé par la check-list interactive de
dravion Icon A5. L’instrumentation teur de batteries, un magnéto à MSFS. Batterie activée, on tourne
est basique : badin, altimètre, com-
pas, compte-tours moteur, jauges

L’avis
d’expert
Apprécié
● La modélisation.
● Le tarif.
● La check-list interactive.
● Les décorations variées.

Souhaité
● Un outil de navigation.

28 N° 360 Janvier 2024


Tanarg 912 DEIMOS INC./PAYWARE
MSFS
le magnéto sur ON, le Rotax tous-
sote et démarre. Radio et trans-
pondeur sont allumés, on profite
du petit délai nécessaire à la mon-
tée en température de l’huile pour
vérifier le débattement du trapèze.
Les pilotes rompus aux avions
classiques seront peut-être surpris
de découvrir que pour monter on
pousse le trapèze, et on le tire vers
soi pour descendre, une habitude
à prendre !

Petits vols
Le frein de parking est ensuite
desserré, la roue avant devient
alors asservie au palonnier. C’est
d’ailleurs la seule fonction de ce
dernier, le Tanarg n’est pas doté ce n’est guère primordial. La
d’une dérive et ne peut donc pas vue est dégagée dans toutes les
être contrôlé en lacet par le biais directions, et le VFR devient une
d’une dérive classique. Là encore seconde nature.
revoyez vos habitudes ! Le roulage Le retour au sol est anticipé,
à quelques centimètres du sol la formule pendulaire s’accom-
(parfois dans les herbes hautes) modant mal de plan de descente
est toujours impressionnant, abrupte. La check-list indique 40
jusqu’à ce qu’on rejoigne une piste kts en vitesse d’approche, ce qui
– terre, herbe, asphalte ou tarmac, nous a semblé un peu faible. Ce
le Tanarg semble pouvoir accepter qui déroute le plus dans cette
différents revêtements tant qu’ils phase (pour un habitué d’un avion
sont durs. Puis les gaz sont mon- trois axes) c’est l’absence de
tés, l’accélération est progressive, tude est déconseillée : même si le En haut : contrôle en lacet. À faible vitesse le
sans couple notable, et la rotation Tanarg est censé pouvoir évoluer Safari Tanarg a tendance à se placer tout
aérien, à la
intervient en quelques mètres seu- jusqu’à 16 000 ft, d’une part son seul face au vent, et l’obligation
recherche des
lement à la vitesse recommandée moteur non muni d’un réglage de hippopotames. de s’incliner pour changer (même
de 35 kts. mélange ni d’un turbo risquerait Ci-dessus : légèrement) de direction fait perdre
Une fois en l’air, c’est la de s’essouffler, et les deux per- Attention, de la vitesse. Il faut donc redoubler
balade… Il n’y a guère d’autre sonnes à bord seraient frigorifiées haute tension. de vigilance pour éviter un décro-
terme approprié : la navigation (voire en hypoxie). Définitivement En bas : chage, dramatique dans une aussi
se faisant à vue et juste à l’aide on préfère se promener entre 500 En recherche petite machine. Mais un peu d’ex-
d’un compas, on n’ira pas très loin et 2 000 ft/sol pour admirer le pay- d’un endroit périence permet de se préparer, le
où se poser.
(encore moins par mauvais temps). sage, se repérer sur les routes et toucher des roues à 30 kts est suivi
On parvient à croiser autour de 85 les rivières. Sans vario il est par- par un arrêt rapide.
kts si le vent est complaisant, et fois délicat d’estimer sa vitesse C’est toujours un plaisir de pilo-
nous avons pu grimper jusqu’à verticale, mais dans le domaine ter un ultra-léger dans MSFS et
8 000 ft. Néanmoins cette alti- d’évolutions de ce petit aéronef, ses décors réalistes ; le Tanarg de
Deimos Inc. ne fait pas exception
à cette règle. Son tarif très raison-
nable met l’ULM pendulaire à la
portée de tous les simmers, ne
serait-ce que pour tenter l’expé-
rience. Vivement le retour des
beaux jours pour en profiter en
météo réelle !

Machine de test
● Intel Core i9-9900 3,10 GHz
● RAM 32 Go DDR4
● Carte Nvidia RTX 3070 8 Go
● SSD 1 To + HDD 3 To
● Win10 64bits

N° 360 Janvier 2024 29


16
PRATIQUE

AIRBUS MODE D’EMPLOI SEIZIÈME PARTIE

LA CROISIÈRE
Dans un avion de ligne, la croisière est la partie la plus longue du vol, mais
paradoxalement celle où il se passe le moins de choses ! Profitons donc du
pilote automatique pour effectuer vérifications et ajustements. par Emmanuel Blanchard

L
e démarrage, le décollage des gros-porteurs de la famille Airbus
et la montée initiale sont (A330, A350, A340… En attendant un
toujours des phases de vol A380 digne de ce nom pour MSFS !).
riches en opérations et mani-
pulations en cockpit. C’est durant ces Changements
moments que la concentration des
équipages est poussée au maximum,
d’altitude
et reconnaissons qu’en simulation il Un premier sujet à aborder est celui
y a également une part d’excitation des changements d’altitude. Durant
qui focalise l’attention sur tous les la montée on reste soumis aux
écrans et toutes les commandes. Or consignes de l’ATC (ou, selon le choix
une fois que l’avion arrive au bout de du simmer, des données de vol affi-
sa SID la tension retombe. Certes le chées par le MCDU) pour passer par
pilote automatique et le FMGC se des paliers successifs. Mais en croi-
chargent de bien des tâches dans sière aussi il peut être recommandé,
Fig. 1
un Airbus. Il serait néanmoins illusoire voire nécessaire, de modifier l’alti-
de penser que l’équipage peut alors tude. La raison la plus évidente est
se reposer. Il y a encore pas mal de Fig. 1 : Le panneau de résumé des systèmes, une perturbation météo qui bloque
travail à effectuer, et dans le cas de à garder ouvert pour tout avoir sous les yeux. la route (même à un niveau de vol
notre saga Airbus, bien des choses élevé) mais que l’on préfère éviter
à découvrir. En premier lieu, afficher en passant au-dessus plutôt que
la page générique sur l’ECAM inférieur, qui regroupe les infor- contourner. La deuxième raison est une question d’efficacité.
mations principales sur les systèmes embarqués (fig. 1). On y Plus l’avion progresse sur son plan de vol, plus il s’allège en
accède simplement en pressant deux fois n’importe quel bou- carburant, et plus il se révèle capable de voler à un niveau plus
ton de menu de l’ECAM. Ensuite, notre croisière entre Francfort élevé – moins de résistance à l’air, donc moins de carburant
et Paris est courte, mais bien des aspects abordés dans ces utilisé. Pour déterminer cette altitude optimale, il faut prendre
pages pourront resservir sur des trajets plus longs, même sur en compte de nombreux facteurs : la masse de l’appareil, sa

30 N° 360 Janvier 2024


PRATIQUE
consommation, le Cost Index, la route à suivre… Sur les appa- ment les codes des modes actifs changent !

AIRBUS MODE D’EMPLOI


reils anciens l’équipage devait croiser ces informations dans Le mode par défaut est CLB : lorsqu’une altitude est réglée
des tableaux pour trouver le niveau de vol idéal. Ici le FMGC sur le FCU, l’avion va chercher à la rejoindre (elle est alors
Airbus calcule lui-même l’altitude optimale de l’appareil, elle indiquée en bleu sur le PFD avec la mention ALT sur le FMA) en
est précisée dans la page PROG du MCDU (fig. 2) sous l’intitulé adoptant que le FMGC considère comme la meilleure vitesse
OPT. Pour un Francfort-Paris d’à peine une heure de vol, il n’y verticale (c’est-à-dire le compromis entre la vitesse air et la
aura pas de changement de cette altitude optimale ; on peut consommation de carburant fixée par le CI). Il se remettra en
même considérer que sur un trajet aussi court, grimper à 39 000 palier une fois l’objectif atteint et le FMA affichera ALT CRZ
ft serait contre-productif et ferait plus dépenser de carburant… (pour altitude de croisière).
Reste que ce renseignement sera utile pour les vols au long Si le mode NAV n’est pas engagé, ou si l’altitude est sélectée
cours et que les équipages ont tout intérêt à jeter un œil à la (réglée sur le FCU mais pas activée comme cible), l’avion peut
page PROG au moins une fois par heure. basculer en OP CLB (pour Open Climb – fig. 3). Ce sous-mode
Revenons à nos altitudes. Au départ, nous avons laissé l’ap- privilégie la puissance motrice au détriment des contraintes
pareil atteindre le niveau de vol indi- d’altitude. Il va pousser les réacteurs
qué par l’ATC puis suivi les consignes au régime nécessaire à la vitesse
du contrôle aérien : d’abord 10 000 ft, managée, et chercher le meilleur
puis 18 000, 24 000 et enfin 32 000. Si angle de montée.
on laisse de côté le pilotage manuel Le pilote peut néanmoins prendre
pour grimper à ces paliers succes- la main sur les calculs optimisés
sifs, il y a plusieurs moyens de lais- du FMGC et choisir lui-même une
ser le pilote auto se charger de ces vitesse verticale. Il faut tourner la
modifications. Le mode actif est évi- molette correspondante à droite du
demment précisé dans le FMA (Flight FCU pour définir la valeur (positive
Mode Annunciator, partie supérieure en montée, négative en descente)
du PFD, voir chapitre 6) et requiert un puis en la tirant (fig. 4). L’avion passe
réglage manuel de la part du pilote. alors en mode V/S (fig. 5), il adapte
Petite précision : ce qui est valable sa puissance motrice pour conserver
pour monter (Climb ou CLB) est aussi la vitesse managée (indiquée dans le
Fig. 2
valable en descente (DES), simple- FCU) tout en cherchant à atteindre le
taux de montée souhaité. Le mode
V/S contrevient aux recommanda-
tions économiques du FMGC, il est
surtout utilisé en situation où un
changement de niveau de vol doit
être effectué rapidement.
Ces deux méthodes sont dispo-
nibles lorsque le FMGC est en mode
HDG-V/S (au centre du FCU). Mais
on peut aussi choisir le mode d’angle
de montée. On bascule vers le mode
TRK-FPA (ce dernier pour Flight Path
Angle) en pressant le petit bouton
du FCU ; un coup d’œil sur le FMA
confirme qu’on n’a rien changé pour
la navigation ou la vitesse, mais l’alti-
tude devient ALT FPA. La molette de
Fig. 3
sélection (fig. 6) sert alors à modifier
l’angle de montée (ou de descente),
information reprise sur le FMA (fig. 7).
La dernière option est le mode
Expedite, que l’on enclenche avec le
bouton EXP (fig. 8). Il est conçu pour
la rapidité absolue en provoquant une
montée (ou descente) à la vitesse
maximale disponible. Et ce au détri-

Fig. 2 : L’altitude optimale de


croisière (OPT) est calculée par le
FMGC et indiquée à la page PROG.
Fig. 3 : Mode Open Climb (OP
CLB), ou en simplifiant recherche
d’altitude en mode sélecté.
Fig. 4 : La partie droite du FCU est
dédiée à l’altitude.
Fig. 4

N° 360 Janvier 2024 31


PRATIQUE

Fig. 5 Fig. 7

Fig. 5 : Mode de montée en vitesse Quelle que soit la méthode


verticale (V/S) calée à 1 000 ft/min. employée pour monter, n’oubliez pas
Fig. 6 : Mode de montée en angle une fois arrivé à l’altitude de croisière
d’attaque (FPA) réglé sur le FCU… d’éteindre le signal des ceintures en
Fig. 7 : … et lisible sur le FMA cabine. Les passagers ont droit à
du PFD.
leur petite collation, voire se dégour-
En bas : L’Allemagne défile à 10 km
sous notre A320.
dissent les jambes, même pour une
heure de vol. Cela n’affranchit nul-
lement de continuer à surveiller le
ment à la fois de la consommation de synoptique des systèmes embar-
carburant et du confort des passa- qués.
gers. C’est donc un mode à n’utiliser
qu’avec parcimonie ! Préparation de
Dans les Airbus, la montée (V/S
ou FPA) est prioritaire sur la vitesse-
l’arrivée
sol, l’automanette gère la puissance Durant ce petit cours sur l’altitude,
Fig. 6
nécessaire. Du moins tant que l’avion notre Airbus a survolé l’Allemagne et
est dans les limites de son domaine passé la frontière avec la France. Et
de vol : si la vitesse diminue trop (angle de montée trop élevé) déjà il faut préparer l’arrivée, alors que le point tournant VEDUS
et que le décrochage est proche, le FMGC va commander apparaît sur le ND. Le MCDU prévient l’équipage : « ENTER
automatiquement d’abaisser le nez et gérer la puissance des DEST. DATA », entrer les informations d’arrivée (fig. 9). Or à
moteurs pour regagner en vitesse horizontale. Moralité : ména- ce moment du vol, on est encore hors de portée de l’ATIS de
gez votre Airbus, dans 90 % des cas le mode CLB standard est LFPG, encore plus loin de son ATC censé nous indiquer la piste
très suffisant pour atteindre votre niveau de croisière. d’arrivée. Dans la réalité, pour un vol de courte durée comme

32 N° 360 Janvier 2024


PRATIQUE

AIRBUS MODE D’EMPLOI


Fig. 8 Fig. 9

celui qui nous intéresse ici, les don- rivé ouvre la page de ce dernier, avec
nées d’arrivées sont disponibles dès l’option Arrival. Un clic en face de ce
le départ (il y a peu de risque que tout dernier, et on sélectionne ici à la fois
change en une heure), ce qui autorise la piste d’arrivée 26R (en ILS) et la
l’équipage à choisir sa piste d’atter- STAR VEDU9J. On valide en pressant
rissage et la STAR correspondante. le bouton en face d’INSERT (fig. 10),
Heureusement en simulation on peut et voilà notre plan de vol complété
ruser ! Nous ouvrons la carte en vol jusqu’au toucher des roues ! Cela
de MSFS (touche V), nous repérons même sans avoir contacté la tour
LFPG et nous cliquons sur l’aéro- de CDG : pas de crainte à avoir, il
port. Ce qui ouvre une petite fenêtre est toujours possible d’effectuer des
d’information avec le dernier rapport modifications par la suite.
météo (METAR) disponible. Dans le Reste la page des données d’arri-
cas présent : LFPG 130800Z 29009KT vées. Elle se trouve dans le MCDU à
8000 –DZ SCT008 BKN018 BKN033 la rubrique PERF/APPR (presser plu-
09/08 Q1000 TEMP0 SCT015TCU. sieurs fois en face de NEXT en bas à
Fig. 10
Nous avons récemment eu l’occasion droite de l’affichage pour y accéder).
de décrypter les METAR (MS 349), la Ici on rentre les informations fournies
lecture de celui-ci nous indique (outre une couverture nuageuse par le METAR : la pression atmosphérique au sol à la ligne QNH,
importante sur plusieurs couches) que le vent vient du cap 290 la température au sol à la ligne TEMP, la direction et la vitesse
à 9 kts. Ce qui permet de prévoir un atterrissage sur la piste du vent à MAG WIND et enfin l’altitude de transition (5 000 ft
26R (la plus proche du Terminal 2A où se parquent les appareils en France) à TRANS ALT. À l’aide de ces données, le FMGC va
de Lufthansa en provenance de la zone Schengen). Et donc calculer les vitesses, les altitudes et tous les paramètres utiles
une STAR VEDUJ9, comme évoqué dans le chapitre 13. Pour à notre future arrivée (fig. 11). Par défaut les volets sont réglés
rappel, un atterrissage en 09R aurait induit une STAR VEDU9X. sur FULL, mais l’équipage a encore la latitude de modifier par 1
Sur la carte du ND, on note que la route est interrompue ou 2 (si le vent est très fort ou si l’avion est très léger). Gardons
après le point VEDUS. Le MCDU est ouvert à la page F-PLN, le réglage standard, le FMGC sait ce qu’il fait !
effectivement la route est interrompue entre ce point et notre Le point VEDUS vient d’être dépassé, signal du début de la
destination LFPG. Un clic sur le LSK en face de l’aéroport d’ar- descente. Déjà ? Oui, l’avantage de cette liaison courte (et
pourtant régulière) est qu’on n’a pas
trop le temps de s’embêter. On sera
à Paris dans vingt minutes : nous
décrirons les opérations d’approche
et d’arrivée en détails dans le chapitre
du mois prochain !

Fig. 8 : Mode Expedite activé, pour


un changement brusque d’altitude.
Fig. 9 : Message « ENTER DEST
DATA » sur le MCDU, il faut
commencer à s’intéresser à
l’arrivée !
Fig. 10 : La STAR et l’arrivée sont
programmées bien en avance.
Fig. 11 : Les informations du METAR
de la carte MSFS sont utilisées pour
remplir la page PERF/APPR.
Fig. 11

N° 360 Janvier 2024 33


PRATIQUE

Première
PLAN DE VOL partie

Accra-Tamale en Fokker F28


Liaison ghanéenne
Les vols domestiques ne concernent pas que l’Europe ou les États-Unis !
Pour ce plan de vol, nous vous emmenons en Afrique pour un vol typique sur
ce qu’on appelle généralement une ligne secondaire. par Emmanuel Blanchard

L’
Afrique a longtemps été
le continent délaissé des
simulateurs de vol. À plus
forte raison loin des grandes
destinations touristiques (Le Caire, Le
Cap, Nairobi). Ainsi dans FS X et P3D (à
plus forte raison leurs prédécesseurs),
dans l’arrière-continent, le relief était
quasi inexistant, les textures mornes et
jaunâtres étaient censées représenter à
la fois le désert et la savane, le réseau
hydrographique à peine figuré et les villes
principales évoquées par des construc-
tions génériques disséminées anarchi-
quement. Les installations aéroportuaires,
quand elles existaient, se résumaient
trop souvent à une simple piste, parfois
agrémentée d’un minuscule parking avec
pompe à carburant. À la décharge des
concepteurs de logiciels, il faut recon-
Fig. 1
naître que le trafic aérien en Afrique est
moins dense que dans les autres conti-
nents, et que les données géographiques
Fig. 1 : Sur l’aéroport de Kotoka-Accra, les places de parking au nord sont réservées
ne sont pas toujours aussi aisément dis- aux vols domestiques et à l’aviation générale. Les dimensions modestes du F28 lui
ponibles que pour l’Europe. Avec l’arrivée autorisent des emplacements inaccessibles à des liners plus imposants.
de MSFS, les choses ont bien changé.

34 N° 360 Janvier 2024


PRATIQUE

PLAN DE VOL
Les textures sont désormais réalistes,
reflétant la diversité des paysages locaux ;
les aéroports sont placés précisément
à leurs emplacements, avec taxiways,
parkings et bâtiments ; même la faune a
repris ses droits avec quelques troupeaux
animés de girafes ou d’éléphants. Alors
autant profiter de nouvelles destinations
sur le très vieux continent où sont apparus
les premiers hominidés !
L’idée de ce plan de vol nous est
venue à la suite du test du Fokker F28 de
JustFlight (MS 355) dont un des exem-
plaires de type -2000 portait une livrée
de Ghana Airways, compagnie nationale
du Ghana. L’opérateur a effectivement
employé 5 de ces appareils entre 1971
et 1996, au sein d’une flotte hétéro-
clites d’avions de toutes origines. Ghana
Airways fut démantelée en 2004 pour
raisons économiques, après une longue
Fig. 2
agonie financière. Mais du temps de son
activité, la compagnie opérait aussi bien
des liaisons internationales que domes-
tiques. C’est ce dernier point qui nous
intéresse ici. Parmi les routes intérieures
desservies par les Fokker figurait la liai-
son entre la capitale Accra, sur le littoral
du Golfe de Guinée, et Tamale, troisième
ville du pays, à 430 km au nord. Le plus
intéressant est de pratiquer la navigation
comme dans la réalité : comprenez par
là sans GPS, à l’ancienne, au VOR et à
l’ADF. Vous pourrez évidemment transpo-
ser ce plan de vol à tout autre transporteur
court-courrier (on pense évidemment aux
ERJ/CRJ) plus moderne que le vénérable
F28, mais les équipements sophistiqués
risquent de nuire au caractère « rustique »
que nous cherchons à reproduire ici.

Préparation
Fig. 3
Le plan de vol est préparé dans la carte
du monde de MSFS. Le départ aura lieu
depuis un des parkings d’Accra – Kotoka Fig. 2 : Arrivée en 05 à Tamale : on n’a guère d’autre choix que l’approche VOR/
DGAA, de préférence sur une des aires guère d’autre choix que l’approche DME 5Y (fig. 2) ; notre F28 de 1971 n’est
de stationnement 1 à 7, 43 à 45 ou 54 (au VOR/DME plutôt tarabiscotée en absolument pas équipé pour une finale
nord-ouest des installations – fig. 1) qui manuel, notre F28 trop ancien n’est pas RNAV ! Pour l’atterrissage en 23, c’est la
équipé pour une finale RNAV.
correspondent aux parkings du terminal STAR unique AGRA2B qu’il faut suivre,
domestique. L’arrivée est l’aéroport de Fig. 3 : Petit montage pour visualiser avec en finale cette fois le guidage ILS
l’approche finale sous ILS pour la 23
Tamale DGLE, bien au nord du lac Volta. – le cartouche de l’aéroport bloque la 23-X (fig. 3). La distance entre DGAA et
Le trajet IFR en haute altitude est calculé vue dans la carte de MSFS ! DGLE étant modeste, on peut considérer
par le simulateur, avec néanmoins les que les conditions météo ne changeront
contraintes de SID et STAR. Nous avons pas beaucoup durant l’heure de vol que
(arbitrairement) choisi uniquement ce que proposait MSFS via dure le trajet et que la STAR et l’arrivée peuvent être détermi-
sa carte pour le calcul des routes, ce qui donne des résultats nées au moment de la planification (équivalent en simulation
totalement différents sur un trajet aussi rapide (entre une heure du briefing prévol des équipages).
et 1 h 30 de vol). Selon ce que soumettait la carte du monde, Faisons court : pour notre aventure virtuelle, en météo réelle,
nous avons privilégié les SID LITE1D pour un décollage en le départ de DGAA s’effectue en 21 (avec un vent du 260) et
axe 21 et KEMO3C pour un départ en 03. Mais comme le l’arrivée à DGLE en 23, ce qui nous a donné le plan de vol
trajet est finalement court, on arrive presque directement sur suivant (fig. 4) : décollage en 21, SID LITE1D, croisière au nord-
les STAR de DGLE. Et là, c’est l’axe d’arrivée pour la piste nord-ouest, arrivée à AGRA pour finale ILS 23-X. Sur le papier
unique 05/23 qui dicte la suite des événements. Pour une ça semble simple, mais nos pilotes africains d’avant 1996 ne
arrivée en 05, une seule STAR est prévue, VOPE1A et on n’a possèdent à bord ni GPS ni centrale inertielle. Il va donc falloir

N° 360 Janvier 2024 35


PRATIQUE

Fig. 4 : Le plan de vol prévu, sans balise


intermédiaire.
Fig. 5 : Chargement de l’appareil : 52 %
de carburant et 70 passagers.
Fig. 6 : GSX Pro nous fournit les
passagers !

de s’assurer que nous sommes dans la


bonne direction. Enfin en approchant de
DGLE, le VOR/DME de Tamale TLE sur
116.900 devrait nous aider à virer pour
être dans l’axe de la piste d’arrivée – et
de son ILS sur 111.900. Et pour faire plus
rapidement accessible, toutes les fré-
quences sont reprises dans le tableau en
Fig. 4
page 37.

Au départ
Notre Fokker F28-2000 est sagement
au repos sur l’aéroport d’Accra, en cold
and dark, à 10 heures du matin (heure
locale). Le chargement prévu comprend
70 passagers, 1 600 livres de bagages et
50 % de carburant – assez pour effectuer
l’aller-retour vers Tamale. Vous pouvez
vous inspirer de la figure 5 pour paramé-
trer l’emport soit depuis la tablette EFB
de l’avion, soit depuis le gestionnaire de
MSFS.
L’avion étant sur un parking et non une
porte d’embarquement, on le garnit de
son groupe auxiliaire (GPU), on ouvre sa
Fig. 5
porte d’accès qui a l’avantage de disposer
de l’escalier d’embarquement. Comme
naviguer à l’ancienne, se reposer sur les balises de navigation, nous utilisons le module GSX Pro, cela nous permet d’avoir
peu nombreuses dans la région, ainsi que quelques repères au un peu d’animation pour la préparation de l’appareil (fig. 6) !
sol… Au départ de Kotoka, on se fixe sur le VOR/DME ACR La mise en route débute par l’activation des batteries sur
situé dans l’axe de la piste et émettant sur 113,100 MHz ; il l’overhead. La check-list interactive de MSFS est disponible
nous servira aux premiers segments du vol pour identifier les pour le Fokker, mais elle ne fait pas mention d’un GPU, lais-
points tournants. Ensuite il faudra se fier au maintien de cap sant l’alimentation de l’appareil sous la responsabilité de son
jusqu’à capter le NDB RL, au sud de Tamale sur 342 MHz, afin APU. Or comme l’option GPU existe dans la tablette tactile,

Fig. 6

36 N° 360 Janvier 2024


PRATIQUE

PLAN DE VOL
Fig. 7 Fig. 8

Fig. 9 Fig. 10

autant en profiter, et l’activer avec l’in- Fig. 7 : Batteries activées et GPU


bord, on vérifie les batteries, le niveau des
terrupteur External Power de l’overhead branché – External Power sur ON. réservoirs, les pompes de ces derniers…
sur ON (fig. 7). Ce qui transmet automa- Fig. 8 : Les deux interrupteurs Radio Tous les passagers et bagages sont
tiquement l’énergie électrique à tous les On sont discrets ; ils conditionnent à bord ? On peut fermer les portes et
équipements de bord. Encore faut-il les pourtant l’activation des instruments démarrer l’APU. Ses contrôles sont tout
mettre sous tension : dans le Fokker, cela de vol. en haut de l’overhead : on pousse l’inter-
s’obtient par les deux interrupteurs Radio Fig. 9 : Le panneau de l’APU sur rupteur MAIN sur ON, Air sur ON, puis on
l’overhead : la turbine est en cours
On situés à l’arrière droit du pedestal presse le gros bouton orange du démar-
d’allumage.
(fig. 8) ; l’appellation est trompeuse car ils reur Start. Ce dernier s’illumine, on sur-
Fig. 10 : Les circuits de carburant
n’activent pas seulement les radios, ils se doivent être armés par ces deux veille la montée en régime de la turbine
chargent d’alimenter les instruments de manettes en position START. sur les deux cadrans supérieurs (fig. 9)
vol et les capteurs. et une fois qu’elle est stabilisée à 100 %,
on enclenche la génératrice 3 pour fournir
Démarrage l’électricité à l’avion. On peut désormais déconnecter le GPU
(d’abord Ext. Power sur OFF, puis déconnexion via l’EFB).
Comme il n’y a pas de MCDU à programmer ni d’IRS à ali- Vu que nous sommes sur un parking dégagé, nul besoin de
gner, la procédure de démarrage est finalement rapide – du pushback ici, le démarrage est juste signalé par le feu tournant
moins tant que les passagers embarquent, c’est ce qui ici (Beacon) pour avertir le personnel de piste. Et même, la position
prend le plus de temps. L’équipage demande la clairance au haute des réacteurs à l’arrière du fuselage limite les risques
contrôle aérien, cale son altimètre sur la pression barométrique d’ingestion accidentelle ! On s’assure juste que le frein de parc
(Accra est à 200 ft au-dessus du niveau de la mer) et prérègle est bien activé, ensuite on abaisse le levier de verrouillage des
la fréquence NAV1 sur le VOR ACR – et la radiale du HSI sur commandes (boule bleue à droite du pedestal, côté pilote).
125°, qui correspond peu ou prou à la situation du premier point Le démarrage des moteurs tel que décrit dans la check-list
tournant. En attendant que le reste des passagers monte à interactive de MSFS (ou son EFB) est lacunaire, espérons que
nos explications combleront quelques
TYPE DE BALISE NOM FRÉQUENCE NOTES vides… Avant le démarrage, on place les
Utilisé au départ et commandes des réservoirs (pedestal) en
VOR/DME Accra ACR 113.100 position Start (fig. 10). Puis sur l’overhead
au début de croisière
on repère le petit panneau de démarrage
NDB RL 342 Pour trouver Tamale des moteurs (Engines). Le manuel recom-
Pour le circuit autour mande de lancer en premier le réacteur 2
VOR/DME Tamale TLE 116.900 (droite). L’interrupteur MASTER est placé
de Tamale
sur START ; l’interrupteur Ignition de droite
ILS pour la 23 de
LOC/DME ITM 111.900 est placé en haut, position CONT. Puis
Tamale DGLE
le sélecteur de moteur (horizontal) est

N° 360 Janvier 2024 37


PRATIQUE

Fig. 11 Fig. 12

Fig. 11 : Le panneau de démarrage


des réacteurs.
Fig. 12 : Le pedestal : les aérofreins
d’urgence sont armés (lumière rouge) et
les deux sélecteurs de mode (en amont
des manettes des gaz) sont en position
TAKE OFF.
Ci-contre (haut) : Roulage à Accra,
on ne rencontre pas grand monde !
Ci-contre (bas) : Accélération au
décollage, les vitesses de référence
sont indiquées par une fiche en cockpit
et surtout annoncées oralement par le
copilote virtuel.

Décollage
et montée
L’autorisation de roulage accordée nous
invite à nous diriger vers la position de
décollage en piste 21 – il semblerait que
ce soit l’axe privilégié, face à la mer. Le
court roulage est comme toujours en
liners l’occasion d’effectuer les ultimes
réglages : volets sortis en position 11
degrés (deux crans), température ajustée
en cabine, Pitot réchauffés, éventuel-
lement radar météo en STBY. Le TCAS
est activé et l’altitude cible (indiquée par
l’ATC) préréglée sur la planche principale.
Les moteurs sont préréglés en mode Take
Off, grâce aux deux interrupteurs soi-
gneusement cachés sous les manettes
au ralenti. Le manuel recommande égale-
ment d’armer les aérofreins d’assistance :
le F28 n’est pas équipé d’autobrakes et
tiré à droite vers la position 2. Le témoin Start Valve s’illumine tout arrêt d’urgence doit être accompagné de ces extensions
(fig. 11). Coup d’œil sur les instruments et le pedestal, le régime aérodynamiques. Le gros bouton rouge correspondant est dif-
du moteur 2 commence effectivement à grimper, lorsqu’il est ficile à rater sur le pedestal (fig. 12), il s’illumine une fois armé.
entre 15 et 20 % on pousse complètement sa vanne d’alimen- Notre F28 est aligné sur la piste. Freins serrés, on monte
tation en carburant. Le réacteur s’allume et en une vingtaine les réacteurs à 75 % en espérant qu’aucune alarme ne se
de secondes il se stabilise à son régime de ralenti (50 % HP, déclenche… Et dans l’affirmative, on lâche les freins et
25 % sortie). Il suffit de répéter les opérations pour le moteur manettes des gaz à fond en avant. Le Fokker accélère bien,
de gauche (réacteur 1). Une fois les deux propulseurs en fonc- sans trop dévier de son axe. Le copilote virtuel annonce orale-
tion, on rebascule les commutateurs Ignition sur NORM, et ment « 80 knots », puis « Rotate » autour de 120 kts – dans le
on coupe le starter. Automatiquement les génératrices 1 et 2 cockpit une petite pancarte rappelle les vitesses de référence,
sont activées, de même que les circuits hydrauliques. On peut qui semblent ne pas dépendre de la masse de l’avion ni du
couper l’APU et sa génératrice 3. Le Fokker est prêt à rouler – vent dominant. Le pilote tire doucement sur le manche, l’avion
du moins si on active les signaux en cabine pour prévenir qu’il répond bien et quitte le sol en cabré. C’est encore le copilote
faut attacher les ceintures et arrêter de fumer ! virtuel qui nous indique de rentrer les trains et plus tard les

38 N° 360 Janvier 2024


PRATIQUE

PLAN DE VOL
Ci-dessus : Décollage !
Fig. 13 : Virage au point APTOP, repéré
par la radiale 125° sur le HSI.
Fig. 14 : Passage du point NAREV,
à 22,7 nm de la balise, toujours en
montée.

il est temps de virer au nord-est, cap 26°.


Voilà une SID « faite à la main » comme
on n’en fait plus en Airbus ou Boeing,
mais qui reste la norme sur des appareils
quelque peu « rustiques » !
L’ATC nous indique que nous pou-
vons grimper jusqu’à 19 000 ft, altitude
reportée dans la fenêtre correspondante
Fig. 13
de la planche de bord. Pour continuer à
monter, on pousse les gaz à 95 % et la
vitesse verticale diminuée à 1 000 ft/min. Le Fokker accuse
son âge et ne permet pas les mêmes performances qu’un
A318 ou CRJ-900… On cherche à arriver au point tournant
NAREV, toujours en suivant le cap 26°. Ce point est atteint
lorsque le HSI se cale sur la radiale 38° du VOR ACR, à 22,8
nm de distance (fig. 14). C’est le signal pour virer au nord-
ouest en direction du lac Volta, sur le cap 350°. On passe les
19 000 ft pour que l’ATC nous indique de monter à notre alti-
tude de croisière, arbitrairement fixée à 26 000 ft. Nul besoin
pour un vol d’à peine une heure et au-dessus d’un relief très
modéré de grimper plus haut sur un appareil qui n’est pas
une bête de course !
Outre la mise en scène du sympathique F28 de JustFlight, ce
Fig. 14
premier volet aura surtout été l’occasion de nous confronter à
un liner « classique », avant l’ère du tout automatisé. Les appa-
volets. L’avion est stabilisé autour de 1 500 ft/min en montée reils de cette catégorie tendent à disparaître petit à petit, il en
et les gaz baissés à 90 %. reste quelques exemplaires sur des lignes très secondaires, mais
Vous vous souvenez quand nous disions qu’il faudrait navi- il ne faut pas perdre de vue qu’ils ont assuré l’essentiel du trans-
guer « à l’ancienne » ? Et bien c’est parti ! En maintenant la port aérien depuis ses débuts jusqu’aux années quatre-vingt !
montée manuellement, on guette le HSI, plus particulièrement Savoir suivre une SID en se fiant au VOR/DME, à l’altimètre et
son DME : le premier point tournant est dans l’axe de la piste à au badin tout en jouant avec des commandes manuelles est un
3,5 nm de la balise. Très tôt on entame un virage plein est en se autre défi que de programmer un MCDU et tout laisser ensuite
repérant sur le littoral. Puis toujours en montée (en cherchant à à la charge du pilote automatique. Même si nous verrons dans
atteindre 6 000 ft), on guette la radiale (préréglée sur 125°) sur le le second épisode de ce plan de vol, le mois prochain, que le
HSI. Lorsqu’elle est prête à s’aligner avec les repères (fig. 13), PA est aussi pratique pour souffler un peu !

N° 360 Janvier 2024 39


PRATIQUE

AMÉLIORER MSFS
Le contrôle aérien dans MSFS
Comprendre l’ATC
Dans le monde de l’aviation réelle, le contrôle aérien tient un rôle primordial. Il était
logique qu’on retrouve en simulation une partie des interactions avec les tours et
les opérateurs. Même si le contrôle virtuel n’est pas aussi efficace que son pendant
humain, il peut rendre bien des services aux pilotes débutants. par Emmanuel Blanchard

L
e contrôle aérien (ou ATC pour Air Traffic Control) a fait ne suivez pas les consignes de l’ATC ou que vous coupez votre
son apparition tôt en simulation pour aider au guidage radio ! Néanmoins le contrôle peut rendre de grands services
des appareils : indication de piste à utiliser, de route et participe à l’immersion (donc au réalisme des situations).
à suivre… Avec le temps et le perfectionnement des Une récente mise à jour de ce système dans MSFS (en ver-
logiciels, le nombre de fonctions a logiquement augmenté. sion 1.35.21) nous donne l’occasion de faire le point sur le
Notamment avec la possibilité d’avoir un interlocuteur de chair fonctionnement de cet assistant. Car comprendre l’ATC reste
et d’os au bout du casque micro ! Si on pratique le vol en réseau le meilleur moyen d’en tirer parti ! Commençons donc par les
via des communautés telles VATSIM ou IVAO, on a ainsi un lien bases de l’utilisation de cet assistant. En précisant toutefois
direct avec un contrôleur humain. Ce qui présente parfois des qu’on n’aborde ici que l’ATC natif du simulateur de Microsoft/
inconvénients : cela oblige à manipuler sans cesse ses instru- Asobo, alors que des modules tiers peuvent encore proposer
ments radio pour obtenir les fréquences valides, à apprendre d’autres options plus complètes.
et utiliser la phraséologie en vigueur (et parfois en anglais avec
un accent à couper au couteau !), à planifier ses circuits et Fonctionnement
ses trajets… Mais il faut aussi évoquer les avantages : pas de
répétition intempestive de messages, une capacité à s’adapter
de l’ATC
aux circonstances et à improviser, à écouter et à analyser les Dans MSFS, l’ATC est toujours fonctionnel, que l’on y recoure
demandes du pilote (ou de la tour). Bref, l’ATC « humain » est ou pas. Par défaut on accède à l’ATC depuis l’interface du logi-
proche de la réalité. ciel, en cliquant sur l’icône représentant une tour de contrôle
Avec un ATC géré par l’intelligence artificielle, on n’a pas (fig. 1). Condition préalable : que les outils de radiocommuni-
la même liberté. On a même tôt fait (nous les premiers !) de cation à bord soient alimentés ! On peut aussi ouvrir la fenêtre
mettre en doute le caractère intelligent de l’IA ! Notez bien que par un raccourci clavier (par défaut : Arrêt défil) ou un bouton de
rien n’oblige le simmer solitaire à faire appel à ses services, votre périphérique préféré (intitulé : Radio/Affich ATC – fig. 2).
aucune police de l’air virtuelle ne viendra vous embêter si vous Les communications sont figurées par une série de messages,

40 N° 360 Janvier 2024


PRATIQUE

AMÉLIORER MSFS
sa source de guidage principale, notam-
ment pour les pistes de décollage et atter-
rissage ainsi que pour les SID et STAR.
Peu importe dans ce cas si les condi-
tions météo au moment du vol imposent
d’autres trajectoires ou pistes. Si l’option
est désactivée, l’ATC va se fier aux condi-
tions météo actives (qu’elles soient réelles
ou programmées manuellement) pour les
pistes et trajectoires, en se basant géné-
ralement sur le principe que départ et
arrivées se font face au vent dominant –
donc sur la piste présentant le moins de
décalage entre son axe et la direction du
vent. Attention, sur certains aéroports un
seul sens est disponible, quel que soit le
Fig. 1
vent (pensez aux altiports par exemple).
Mentionnons pour la forme un qua-
il suffit de cliquer sur l’un d’eux pour échanger avec le contrôle trième réglage, toujours dans Assistance mais cette fois dans
virtuel. la sous-rubrique pilotage : il s’agit des communications IA auto-
Les quelques réglages disponibles liés à l’ATC sont matiques avec l’ATC. Son activation provoque les réponses
accessibles dans la rubrique Options/Options d’assistance/ automatiques aux injonctions du contrôleur virtuel (en fait deux
Expérience utilisateur (fig. 3). Ici trois paramètres principaux robots discutent entre eux) ; cela soulage un peu le pilote princi-
sont proposés, dans l’ordre inverse d’apparition : pal mais réduit ses choix d’ajustements (l’IA ne considère alors
● VOIX ATC (activé/désactivé) : pour obtenir oralement les que le plan de vol actif, voir plus bas) et on risque de laisser
consignes du contrôle aérien, en plus des messages retrans- passer un message important si on n’y prend pas garde. Nous
crits en français à l’écran. Les communications sont édictés préférons donc désactiver cette option, notre confiance en l’IA
en anglais via le module Azure (à activer quant à lui dans la a ses limites !
sous-section Options/Options générales/Son/paramètres de Une fois les options sélectionnées, il reste à exploiter l’ATC
synthèse vocale). Sans Azure, on obtiendra une lecture orale en conditions – d’abord au sol, puis en vol. Mais cela va
très mécanique dans un français approximatif ! L’intérêt de dépendre de votre régime de vol : VFR ou IFR ?
la voix ATC est que les messages par-
viennent dans le casque même quand la
fenêtre pop-up de l’ATC est fermée. Ce
qui permet de prévenir le pilote qu’on
s’adresse à lui. L’inconvénient est qu’on
reçoit toutes les communications actives
sur une fréquence donnée, et que dans
un trafic dense en trafic IA, il faut trouver
un créneau de quelques secondes pour
pouvoir interagir avec le contrôleur virtuel !
● PANNEAU IU DE L’ATC ouvert au début
du vol (activé/désactivé) : tout est dans
l’intitulé ! Si vous aimez avoir votre ATC
opérationnel dès le lancement de votre
aventure, vous activez ; si vous aimez
voler en solo tranquille sans être dérangé,
vous désactivez.
● ATC ENFORCE FLIGHT PLAN (activé/désac-
Fig. 2
tivé) : c’est la plus récente mise à jour
de l’ATC, ce qui explique qu’elle n’ait
pas encore été traduite dans l’interface
du logiciel ! Si l’option est activée (par
défaut), l’ATC va considérer le plan de
vol préparé dans la carte du monde ou
sauvegardé en mode PLN/FLT comme

Fig. 1 : L’icône ATC figure dans


l’interface de MSFS.
Fig. 2 : Un raccourci par défaut
permet aussi d’accéder au pop-up de
communications ATC.
Fig. 3 : Les paramètres liés à l’ATC dans
les options d’assistance.
Fig. 3

N° 360 Janvier 2024 41


PRATIQUE

Fig. 4 : Radios non alimentés,


pas d’ATC !
Au centre : croisière en VFR, l’ATC ne
devrait pas trop nous contrarier.
Fig. 5 : En VFR, le pilote a le choix de
son départ et de sa piste.
Fig. 6 : Suivi de vol et transpondeur
en VFR.

redoubler d’attention pour s’assurer qu’il


n’y a pas d’avion en approche au moment
de pénétrer sur la piste : même si les col-
lisions entre aéronefs ne sont pas prises
en compte dans MSFS, pensez à ce pilote
humain qui voit soudain surgir un appareil
sur sa piste…
Une fois en vol, les possibilités ATC en
Fig. 4
VFR sont limitées : pas de guidage selon
un plan de vol ni de rappels à l’ordre. On
peut juste sélectionner la possibilité d’être
scruté par les radars et les stations au sol
(vol suivi) auquel cas le centre de contrôle
nous indique un code transpondeur (qui
est activé automatiquement quand on
accuse réception, du moins sur les avions
par défaut – fig. 6). Et pour chaque chan-
gement de zone de contrôle, l’ATC nous
demandera de modifier la fréquence radio
(changement effectif là encore lors de la
validation, mais vous pouvez jouer avec
les réglages en cockpit pour modifier
vous-même les fréquences). Et en arri-
vant près de votre destination, qu’elle
soit prévue ou d’opportunité (panne en
vol, déroutement, envie de changement,
tout est possible) il suffit d’afficher la liste
des installations proches, de sélectionner
En VFR celle qui convient le mieux et de suivre les indications pour la
Le vol à vue n’est pas soumis aux mêmes contraintes que piste et l’autorisation de se poser. Simple et efficace !
le vol aux instruments, les options de communications sont
limitées. Prenons le cas typique d’un avion léger sur un petit En IFR
aérodrome. Nul besoin ici de demander des services au sol
ni même la mise en route. Une fois le moteur lancé (et les Le contrôle aérien en vol aux instruments est plus exigeant –
circuits électriques alimentant les radios – fig. 4), il faut juste mais plus interactif. Supposons que vous avez créé un plan de
indiquer ses intentions de départ à la tour, éventuellement une vol IFR dans la carte du monde, en vous basant sur les pistes
direction et la piste voulue, et c’est tout (fig. 5) ! Il faudra donc en service, les trajectoires de départ et d’arrivée, les couloirs

Fig. 5 Fig. 6

42 N° 360 Janvier 2024


PRATIQUE

AMÉLIORER MSFS
basse ou haute altitude… Le trajet est sauvegardé au format
PLN et vous lancez l’aventure. Le rôle de l’ATC apparaît dès
l’activation des radios avec la demande d’autorisation pour
un vol IFR (fig. 7). Sans ce passage obligé, le trajet PLN ne
sera pas pris en compte et n’apparaîtra même pas sur la carte
de MSFS. L’autorisation conditionne donc l’activation du plan
de vol et le bon fonctionnement de l’ATC. Une bascule sur la
fréquence ATIS (manuelle ou via le menu ATC) nous donne la
direction du vent et la pression atmosphérique afin de prévoir
le départ et régler l’altimètre. Après la mise en route on effectue
une demande de roulage auprès du contrôle sol, avec sa lita-
nie impressionnante de voies de circulations si on est sur une
installation d’envergure internationale (fig. 8). La demande de
décollage se fait à la tour quand on est au point d’arrêt, avant
de pénétrer sur la piste.
Généralement une demande de changement de fréquence
Fig. 7
intervient très peu de temps après le décollage et vient per-
turber le pilotage… Puis l’ATC indique les étapes successives
de vol jusqu’à l’altitude de croisière. La récente mise à jour a respecter les règles circulaires. Si le pilote omet d’accuser
corrigé une tendance du contrôle aérien qui indiquait aupara- réception, il sera rappelé à l’ordre plusieurs fois, jusqu’à ce
vant les altitudes et imposait presque qu’on se mette en palier que l’ATC, lasse d’attendre une réponse, décide d’annuler son
avant chaque changement ; désormais l’ATC anticipe en préve- guidage et son suivi… Pour retrouver son plan de vol, il faut
nant d’une nouvelle cible 2 000 ft avant qu’on atteigne le palier alors choisir l’option d’ouvrir un plan de vol IFR (au format
en cours, c’est appréciable ! Parfois l’ATC indique un autre PLN) et le guidage reprendra, après obtention d’un nouveau
vol proche et demande de confirmer, on peut passer outre, le code transpondeur. Dans le cas d’une réactualisation, l’ATC
TCAS est plus important (fig. 9). risque par défaut de demander à rejoindre le précédent point
Le menu ATC permet de modifier l’altitude de croisière en tournant : auquel cas on ignore cette demande, le guidage se
l’augmentant ou en la diminuant, il faut néanmoins penser à réactualise au point tournant suivant – parfois avec modification
de l’altitude de croisière, à modifier tou-
jours par le menu de dialogue ATC. Enfin
le contrôle aérien virtuel a tendance à ne
pas assez anticiper les descentes, surtout
si on compare avec les valeurs des CDU
des liners modernes. Là encore on prend
de l’avance en demandant de changer
d’altitude en amont du point tournant
concerné. La tour virtuelle indiquera l’ap-
proche et piste prévue (suivant l’option
ATC enforce évoquée plus haut), il suffit
de suivre ses recommandations.
Nous espérons avoir un peu déblayé le
sujet pour les néophytes – et peut-être fait
découvrir des points particuliers aux vété-
rans. Encore une fois rien ne vous oblige
à faire appel au contrôle aérien virtuel,
vous pouvez fort bien circuler librement
Fig. 8
dans le ciel virtuel sans chercher à rendre
de compte à qui que ce soit. Ce qui pré-
cède n’a pour but que d’ajouter une touche de réalisme aux
situations, ce qui permet parfois de mieux comprendre les
implications des communications. Un dernier conseil pour finir :
n’insultez pas l’ATC ! D’une part c’est un robot par défaut, qui
n’a que faire des invectives de ses utilisateurs ; d’autre part on
pense aux pauvres contrôleurs aériens réels qui doivent chaque
jour supporter les sautes d’humeur des pilotes, un peu de com-
passion pour eux !

Fig. 7 : En IFR, il faut avant tout demander l’autorisation de vol,


qui importe automatiquement le plan de vol actif.
Fig. 8 : Circuler à Chicago O’Hare : impossible de se souvenir de
toutes les voies que nous indique l’ATC, mieux vaut utiliser le
ruban au sol !
Fig. 9 : Avion en vue ou pas, ça ne change rien au pilotage,
en virtuel on peut passer outre ces avertissements.
Fig. 9

N° 360 Janvier 2024 43


PRATIQUE

Deuxième
MILITAIRE partie

DCS : AV-8B & South Atlantic


De la théorie à la pratique…
Le premier mai 1982, neuf Sea Harrier de la Royal Navy attaquèrent l’aéroport
de Port Stanley, alors aux mains des Argentins. Ce premier acte de l’offensive
britannique aux Malouines peut être adapté dans DCS World, mais avec quelques
ajustements par rapport à la réalité. par Emmanuel Blanchard

N
ous avons vu dans le volet précédent comment porte-avions HMS Hermes n’est pas apte à accueillir 9 appa-
mettre en place les conditions de l’attaque menée reils au démarrage ou prêts à décoller ! C’est l’embouteillage
par neuf Sea Harrier (remplacés ici par des AV-8B sur le pont du navire, et les Harrier se retrouvent bloqués (fig. 1).
Harrier II) le matin du 1er mai 1982. Faisant suite Il n’y a pas d’emplacement de parking sur le pont pour répartir
à la première opération Black Buck de bombardement par les appareils – par ailleurs le HMS Invincible, qui fait partie des
un Avro Vulcan, cette entrée en scène des Sea Harrier devait « assets » de DCS, présente la même limitation… Si on effectue
neutraliser les défenses du principal aéroport de l’archipel et la mission en multijoueurs, il doit être possible de se répartir
empêcher l’Argentine d’y baser des intercepteurs et avions les tâches et de décoller sagement l’un après l’autre. Mais en
d’attaque. Mais le premier volet n’était qu’une base de travail, solo, on reste à patienter indéfiniment dans la liste d’attente.
établie d’après les rapports de l’époque et les descriptions Pour sortir de cette impasse, nous avons finalement trouvé plus
de la mission d’attaque. La transposition à DCS World mit au simple de débuter la mission avec les trois formations (Red,
jour quelques limitations du logiciel. Car quelles que soient Black A et Black B) déjà en vol au-dessus de la task force,
ses (nombreuses) qualités, il peine parfois à reproduire des une dizaine de minutes après le décollage officiel (soit autour
contextes précis. À sa décharge, les conflits sont toujours de 8 heures du matin). Comme si tous les appareils engagés
imprévisibles et obligent les combattants à s’adapter aux cir- avaient orbité en attendant le décollage de leurs compagnons
constances, voire à improviser. Avant de décrire le déroulement et la mise en formation de la petite flotte aérienne (fig. 2).
effectif de cette mission particulière, il va donc falloir effectuer Ce qui nous amène à affiner le plan de vol des trois groupes
quelques ajustements à notre planification initiale… (fig. 3). Par défaut, DCS les place à 6 562 pieds et 270 kts pour
tous les points de passage. Évidemment ces valeurs ne nous
Retour aux préparatifs conviennent pas ! Les altitudes d’abord : du décollage au point
tournant 2 (au nord-est des Malouines), l’altitude de croisière
Revoyons le premier volet pour apporter quelques modifica- est fixée à 7 000 ft ; puis au point 3, plongée à 400 ft/sol pour
tions à la planification du vol. En lançant la mission initialement échapper à la détection des défenses argentines. Attention à
prévue, on se rend immédiatement compte d’un gros souci : le bien préciser dans la boîte de dialogue de chaque vol (et de

44 N° 360 Janvier 2024


PRATIQUE

Décollage

MILITAIRE
Le départ en AV-8B depuis le pont incliné
de l’Hermes ne pose pas de souci particu-
lier aux pilotes déjà habitués à cet avion à
décollage vertical. Du moins cette appel-
lation est-elle utilisée sur le papier ; dans
les faits, le Harrier II (et à plus forte raison
ses prédécesseurs Sea Harrier/Harrier
GR.3) ne peut décoller verticalement
qu’à masse réduite, donc sans charge
offensive… Ce qui limite son intérêt lors
d’opérations militaires ! Si on opte pour
un démarrage à froid depuis un parking
(selon la nomenclature de DCS), il faut
compter au moins cinq minutes d’opé-
Fig. 1
rations en cockpit, y compris la phase
d’alignement des centrales inertielles de
chaque point tournant concerné) qu’il s’agit de l’altitude 400 l’appareil. Notez que les captures qui illustrent le décollage ont
AGL, pour Above Ground Level (fig. 4), afin que l’IA n’aille pas été faites de jour pour des questions de lisibilité ; dans le cas
faire s’écraser les appareils sur les reliefs de l’île principale ! du premier mai, le départ s’est fait à l’aube.
Les vitesses sont aussi revues et remontées à 350 kts pour Une fois le Harrier II paré, on débloque son frein de parc,
tous les points tournants. situé derrière la manette des gaz (panel de gauche) et on monte
Les formations sont aussi à modifier. Par défaut les trois légèrement le régime moteur pour se diriger depuis l’emplace-
vols sont positionnés en colonne ouverte (c’est-à-dire à grande ment de parking vers le pont d’envol. L’avion se dirige au sol
distance d’éloignement). Nous avons préféré des formations grâce à la roulette de nez : elle est asservie au palonnier lorsque
de vol plus compactes. Pour les modifier, et pour chaque vol, le bouton NWS (Nose Wheel Steering) est enfoncé – c’est par
il faut aller dans la rubrique Avancé, puis Régler les options/ défaut un bouton à l’arrière du manche de commande, qui
Formations ; on choisit une des suggestions (échelon pour contrôle également l’annulation de désignation de cible et le
le vol Black A, formation de manœuvre
pour Black B et Red) ainsi que la variante
« Resserrer le groupe » (fig. 5).
La dernière modification par rapport
à notre préparation initiale consiste à
changer l’emport du groupe Black B –
celui qui doit bombarder la piste. Si dans
la réalité les Sea Harrier utilisèrent des
bombes à fragmentation BL755 (qui ne
firent qu’égratigner la piste), les CBU-99
de nos Harrier II sont identifiées par le
simulateur comme des armes inaptes à ce
type d’opération. Et les appareils qui les
embarquent ne passent pas à l’attaque !
En équipant les trois avions du groupe de
Mk. 82 freinées par parachutes, on obtient
de meilleurs résultats !
Fig. 2
Ensuite, il reste à choisir un des vols
pour participer activement à cette opé-
ration mémorable. Pour notre part, nous
avons opté pour l’appareil de tête du
groupe Black B, qui a pour objectif d’atta-
quer la piste de Port Stanley. Ce qui nous
oblige à faire une incartade à ce que nous
venons de décrire en effectuant un départ
depuis le pont du HMS Hermes. Pour un
départ déjà dans les airs, reportez-vous
au paragraphe « En approche » à la page
suivante.

Fig. 1 : Embouteillage au départ sur


le pont du Hermes.
Fig. 2 : Une belle formation de Harrier !
Fig. 3 : Le plan de vol depuis la task force
jusqu’à Port Stanley. Fig. 3

N° 360 Janvier 2024 45


PRATIQUE

changement d’angle de vision (FOV) des


moniteurs multifonctions. Lorsque le bou-
ton est pressé, l’indication NWS s’affiche
sur le HUD (fig. 6) ; mais attention, le train
avant doit être replacé manuellement au
neutre, toujours en appuyant sur NWS,
avant de décoller, sans quoi le Harrier II
partira sur le côté !
Une fois aligné, le pilote s’assure qu’il a
bien le contrôle des tuyères orientables,
pour le moment inclinées vers le bas (à 60°
- fig. 7). Le mode de contrôle (panel prin-
cipal) est sur VSTOL, les volets déployés
en position TO, le circuit d’alimentation en
eau (qui limite l’échauffement du moteur,
Fig. 4
donc son usure) est activé (fig. 8). Les
gaz sont montés progressivement à 90 %
en gardant les freins serrés – l’avion ne
devrait pas trop bouger encore. Puis les
tuyères sont basculées à 0° (complète-
ment vers l’arrière) et les gaz poussés
au maximum. Le Harrier accélère face
au tremplin de l’Hermes et au moment
où il emprunte ce dernier, on bascule
les tuyères sur 45°. C’est une gymnas-
tique à maîtriser mais de cette manière
le flux d’air va à la fois aider l’avion à
avancer et à s’élever. On ne reste que
quelques secondes (entre 5 et 10) avec
ces réglages, le temps de rentrer le train
(fig. 9). Une fois qu’on est assuré d’avoir
un peu d’altitude (300 ft) et de vitesse (150
Fig. 5
kts) on rebascule lentement les tuyères
vers l’arrière tout en soulageant les gaz
à 95 %. Le Harrier s’est envolé ! Le tremplin du Hermes rend
d’ailleurs les choses plus simples que sur l’U.S.S. Tarawa par
défaut, qui a un pont plat et ne permet pas ce petit surplus de
vitesse verticale au décollage. Voilà qui a valu au Harrier son
surnom de « Jump Jet », et qui permet de décoller en quelques
dizaines de mètres seulement tout en emportant une charge
offensive non négligeable.
Ensuite… Il faut attendre que tous les appareils d’attaque se
réunissent autour de la flotte, même altitude et même vitesse.
Une fois assemblé, le pack peut se diriger vers l’archipel alors
que le soleil se lève dans son dos.

Fig. 6 En approche
L’avantage de voler dans le groupe Black
B est de fermer la marche, notre pilote
leader (identifié Black 3) peut se contenter
de caler vitesse et altitude sur le vol Red
droit devant lui. Dans l’AV-8B, le capteur

Fig. 4 : Pour un segment très près du sol,


mieux vaut opter pour une altitude AGL.
Fig. 5 : Les formations par défaut sont
trop espacées, on préfère des groupes
resserrés.
Fig. 6 : Lorsque la roue avant directrice
est activée la mention NWS apparaît sur
le HUD.
Fig. 7 : La jauge des tuyères orientable
(en cartouche) et le résultat sur l’avion
Fig. 7 – ici à 65°.

46 N° 360 Janvier 2024


PRATIQUE

MILITAIRE
Fig. 8 Fig. 10

Fig. 8 : Les emplacements des


commandes de volets (vert) et de
l’injection d’eau (rouge).
Fig. 9 : Décollage de l’Hermes, le tremplin
se révèle efficace !
Fig. 10 : Le vol Black B derrière les
formations Red et Black A, repérées sur
le HUD par des symboles V.
En bas : Formation à l’aube - nos pilotes
ont de la chance, le ciel est dégagé.

vol Red oblique au sud-est, Black A est


devant nous. Le vol Black B a tout inté-
rêt à rester en retrait, quitte à ralentir sa
vitesse. Non pas par lâcheté, car les vols
Fig. 9
Red et Black A ont pour objectif de neu-
traliser les défenses antiaériennes au sol
FLIR permet d’identifier tous les objets (dont les appareils amis) (des batteries d’artillerie de 23 mm). En laissant 5 nm d’espace
sur le HUD par un petit symbole V (fig. 10). La croisière entre le entre Black B et les deux autres groupes, on gagne en efficacité
départ de la task force et l’approche du rivage des Malouines (avouons-le aussi en chances de survie !).
dure une vingtaine de minutes durant lesquelles on se borne Alors qu’on descend vers le sol, il est temps de régler l’alti-
à maintenir la formation et on surveille ses paramètres de vol tude d’attaque. Par défaut le système de sécurité de l’AV-8B
– carburant, température d’éjection, RWR pour s’assurer qu’au- déclenche une alerte de proximité sol (GPWS) quand l’appa-
cun radar ennemi ne nous détecte… reil descend sous les 500 ft/sol (altitude radar). Pour notre
En arrivant au point 3, on est descendu à 400 ft/sol. Le approche au ras du sol, on sera plutôt à 250 ft. La modification

N° 360 Janvier 2024 47


PRATIQUE

Fig. 11 Fig. 12

Fig. 11 : Réglage de l’altitude au point


tournant 3 : 250 ft semble l’idéal.
Fig. 12 : Le panneau d’armement est prêt :
mode CIP, détonation (fuze) réglée sur
la queue et deux bombes larguées par
pression sur la commande de tir.
Ci-contre : Port Stanley à droite,
l’aéroport à gauche.
Fig. 13 : Attaque CIP dans l’axe de la
piste. Quelques traçantes montent vers
nous !

Encore une fois nous nous concentrons


sur le groupe Black B, ce qui suit doit
être adapté aux autres groupes Red et
Black A. Le mode A/G est enclenché, le
MFD gauche basculé à la page STR (pour
Store, emport dans le cas présent). Les bombes freinées sont
sélectionnées, soit via le MFD, soit sur le panneau d’armement
en dessous du moniteur aux points 3 et 5. Et de toute façon il
faudra exploiter ce panneau (fig. 12) : Mode CIP (pour calcul du
point d’impact) ; Fuze au choix (sauf safe !) ; QTY fixé à 2 (pour
larguer simultanément deux bombes). Il reste à basculer l’inter-
rupteur ARM en position haute. Un dernier col droit devant nous
dissimule encore Port Stanley, alors que les groupes Black A
et Red passent à l’attaque.

Bombardement !
La dernière ligne de crête est franchie, droit devant les habita-
tions de Port Stanley sur le rivage de l’île. Coup d’œil à gauche,
on voit les traçantes de 23 mm grimper vers le ciel, puis
quelques impacts au sol, bombes lisses classiques ou larges
halos de poussières soulevés par les CBU-99. Le leader de
Black B communique par radio à ses ailiers : engagez/exécutez
Fig. 13
les ordres et rentrez à la base. Sans cette précision du leader,
les ailiers risquent d’orbiter au-dessus de la zone à attaquer
est simple : sur l’UFC, on presse le bouton ALT. Les indicateurs et de constituer ainsi des cibles de choix pour les Argentins !
de mode (GPWS, BOMB, PUC, GPS) à gauche de l’UFC se Le point 4 est droit devant, virage sec à 90° à gauche plein est
mettent en surbrillance, on vérifie que GPWS et BOMB soient pour se retrouver dans l’axe de la piste et aligner la croix du
justement suivis des deux points – dans le cas contraire on mode CIP sur le revêtement de l’aéroport (fig. 13). Largage 1,
presse le bouton pour chaque item. Puis sur l’UFC on tape les traçantes ennemies encadrent le Harrier. Largage 2, déga-
au clavier numérique 250 puis ENT pour valider. La fenêtre de gement au nord par un break sec, les obus AA donnent l’im-
l’UFC affiche la nouvelle altitude cible en regard du message pression de nous contourner, alors que les bombes freinées
ON, confirmant que la nouvelle valeur est prise en compte détonent effectivement sur la piste de l’aéroport (fig. 14). Ordre
(fig. 11). est donné à Black B de rentrer à la base. Mais pour Black A et
Maintenant que l’on est au-dessus des terres et à moins de Red ? Les deux groupes risquent encore de rester dans la zone
20 nautiques de l’objectif, il est temps de préparer les armes. et de se faire canarder par les batteries de 23 mm. Il existe une

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PRATIQUE

MILITAIRE
Fig. 14 : Piste touchée, on dégage !
Fig. 15 : Depuis la carte en vol, on peut
demander aux autres groupes de cesser
l’attaque.
Fig. 16 : La DCA a fait quelques
dommages, mais ça tient encore !
Fig. 17 : Au premier plan, un cratère de
Mk 82 sur la piste. Résultats décevants !

petite astuce pour les pousser à rentrer à


la base (ou du moins passer à l’action/au
point de nav suivant). Dans la carte en vol
(option F10), on peut sélectionner un des
appareils des groupes voulus ; en bas de
Fig. 14
l’écran s’affiche une barre d’information
qui comporte un bouton « stop attaque »
(fig. 15). Le presser va pousser tout le groupe auquel appartient
l’avion sélectionné à passer à l’action suivante ; dans le cas qui
nous intéresse, cela signifie quitter la zone dangereuse et se
diriger vers le HMS Hermes, à 120 nautiques à l’est. En vue
rapprochée, on constate que certains appareils ont souffert de
la DCA (fig. 16). Et même si les pilotes humains et/ou virtuels
sont doués, il est malheureusement probable qu’un ou deux
appareils manquent à l’appel au retour sur le navire.

Échec réussi ?
Dans la réalité, l’attaque du premier mai sur Port Stanley fut un
modèle du genre pour la préparation et l’exécution. En
revanche, pour les résultats, ce fut médiocre ! Les défenses
aériennes furent en partie neutralisées, mais il s’agissait de
batteries AA légères, facilement remplaçables ou réparables.
C’est surtout l’incompétence de leurs servants (principalement
des jeunes appelés du contingent argentins sans aucune expé-
Fig. 15
rience et avec une formation très limitée) qui explique que les
neuf Sea Harrier purent regagner leur base sans problème. Les
bombes BL755 (ou dans notre cas CBU-99) n’eurent quasiment
aucun effet sur le revêtement en dur de la piste de Port Stanley.
Les bombes de 1 000 livres endommagèrent à peine la surface
(fig. 17 - comme celles de l’opération Black Buck dans la nuit
précédente) et les troupes du génie argentin comblèrent les
cratères en quelques heures. Alors cette mission périlleuse
valait-elle la peine ? C’est là que la simulation touche à ses
limites. Si elle parvient à reproduire les procédures, les com-
portements des appareils et/ou de leurs armements, elle se
résume à une mission, voire une série de missions, avec succès
ou échec à la clé. Dans le cas de l’opération de la Royal Navy,
on peut parler d’un échec tactique : la piste à peine endomma-
gée, peu de pertes du côté des défenses AA, l’objectif n’a pas
Fig. 16
été atteint. Mais ce fut une victoire à portée stratégique pour
les Britanniques. En prouvant que la piste de Port Stanley
n’était pas à l’abri, l’opération eut pour première conséquence
d’effrayer l’état-major argentin ; il refusa à partir de ce moment
de baser sur les Malouines des A-4 Skyhawk et surtout des
Mirage III qui auraient ainsi bénéficié d’une plus grande auto-
nomie opérationnelle et auraient pu porter des coups décisifs
contre la task force britannique. Dès lors, les aéronefs argentins
ne purent opérer que depuis le continent, à 700 km de distance.
L’autre effet fut psychologique : les troupes de l’occupant,
essentiellement constituées de conscrits jeunes et inexpéri-
mentés, réalisèrent qu’elles devraient faire face à un adversaire
opiniâtre, entraîné et déterminé. Ce fut l’une des raisons du
succès des Britanniques dans ce conflit pour un petit bout de
Fig. 17
terre perdu aux confins de l’Atlantique Sud.

N° 360 Janvier 2024 49


PRATIQUE

TECHNIQUE DE VOL
Trafic aérien
Question de priorité
Le ciel n’est pas toujours désert, même en virtuel ! Pour éviter les collisions,
quelques règles simples sont suivies afin que chacun circule sereinement.
par Emmanuel Blanchard

Je passe ou je ne passe pas ?

O
n pourrait croire que dans le ciel vaste et dégagé, les l’implantation des feux de navigation (rouge sur l’aile gauche,
risques de collisions soient négligeables. Il n’en est vert sur l’aile droite, voir MS 354). Et en cas de face à face
rien : les grandes routes aériennes sont engorgées, sans espacement d’altitude, chaque appareil vire à sa droite
les abords des grands aéroports sont surchargés, pour augmenter l’angle (exception faite des vols en montagne).
et même autour des aéro-clubs aux beaux jours il faut parfois
slalomer entre les aéronefs. Les gros avions de ligne ont un Passer en premier
système d’alerte TCAS et parfois un pilote automatique qui
sait éviter les proximités risquées, mais comment faire à bord D’autres règles prioritaires sont appliquées. Une des plus
d’un petit avion léger en VFR ? Heureusement, comme pour importantes (après la priorité à droite) est celle des aéronefs.
la circulation automobile, il existe quelques règles de priorité On utilise le code anglais BGAAR : Ballon – Planeur (Glider) –
– c’est-à-dire quel appareil poursuit sa route et quel appareil Dirigeable (Airship) – Avion/Hélicoptère. Plus simplement, on
l’évite (en changeant de trajectoire ou d’altitude). Si en virtuel considère que plus un aéronef est motorisé, moins il est prio-
les risques sont minimes, respecter ces principes facilitera ritaire. Il y a une logique : un ballon (ou montgolfière) n’a aucun
votre pilotage, ajoutera une dose de réalisme, et préservera moyen de changer sa route, un planeur reste soumis aux cou-
les bonnes relations avec les autres simmers en ligne ! rants thermiques, et à l’autre extrémité du spectre aéronautique
Première de ces règles : priorité à droite. Si deux appareils un hélicoptère est maniable et vif. Exception toutefois : un avion
sont sur une trajectoire de collision, c’est celui qui est à droite tractant un planeur est prioritaire !
qui poursuit sa route et celui qui est à gauche qui modifie sa Dernier point à mentionner : la circulation au sol. Ici encore
route pour contourner. Et c’est assez simple à imaginer : si c’est une affaire de logique. L’aéronef est phase d’atterrissage
depuis votre cockpit vous apercevez un avion qui est à votre est toujours prioritaire – et si deux appareils en approche sont
droite, vous virez vous-même sur la droite pour passer derrière sur la même trajectoire, c’est au plus haut de modifier sa route
lui ; si vous voyez un avion sur votre gauche, maintenez votre (il a plus de marge de manœuvre). Et l’avion au sol n’a aucune
route pour ne pas perturber son évitement. Et si vous ne savez priorité sur les appareils en phase de décollage ou atterrissage.
pas dans quelle direction se dirige un appareil, rappelez-vous Affaire de logique encore une fois !

50 N° 360 Janvier 2024

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