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SR-71
Le Blackbird dans XP 12
Test
• PAWG Wrangell
Militaire
• Attaque aux Malouines
Pratique
• Comprendre l’ATC
Tanarg 912 • Airbus : la croisière
• Plan de vol au Ghana
Volez léger ! • Priorité de passage
LE
PIX
DU MOIS
26
RESPONSABLE DE LA RÉDACTION
Patrick Casasnovas
ÉDITEUR
Karim Khaldi
RÉDACTEUR EN CHEF
Emmanuel Blanchard (31 34)
emmanuel.blanchard@editions-lariviere.
com
RÉDACTEUR GRAPHISTE
Pratique
Philippe Calloix (56 59)
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
Annick Elaya, Arnaud Papeguay
SERVICE DES VENTES
Anne-Sophie Sanches (41 06)
Impression : JOMAGAR ARTES
Plan de vol
GRAFICAS
Papier issu de forêts gérées durablement.
Origine du papier : Finlande.
Accra-Tamale en F28
Taux de fibres recyclées : 0%.
Certification : PEFC / EU ECO LABEL.
Eutrophisation : 0,006 kg/tonne.
34
DIRECTEUR DE PUBLICITÉ
Christophe Martin (33 85)
Pratique
christophe.martin@editions-lariviere.com
ASSISTANTE DE PUBLICITÉ
Nadine Gayraud (3422)
PROMOTION ABONNEMENTS
Carole Ridereau (33 48)
44
TARIF 1 AN, 12 NUMÉROS
VERSION PAPIER ET NUMÉRIQUE :
FRANCE : 86 € AU LIEU DE 181 €
(autres pays et par avion :
nous consulter)
Micro Simulateur est une publication
des Éditions Larivière.
S.A.S. au capital de 3 200 000 €.
Dépôt légal : 1er trimestre 2024.
N° de TVA intracommunautaire :
FR 96572 071 884.
RCS Nanterre B 572 071 884.
Imprimé en Espagne/Printed in Spain.
Commission paritaire :
0924 K 86072.
ISSN : 1163-4561.
Éditions Larivière
01 41 40 32 32
Toute reproduction de Micro Simulateur,
même partielle, et par quelque moyen que ce soit,
est formellement interdite, sans l’accord préalable
et écrit des responsables de la publication.
16
d’exception ! d’une météo réelle et d’un trafic mondial, le
monde entier est à portée de clic et en haute
résolution, la flotte d’aéronefs virtuels couvre
tout ce qui vole…
L’expérience tend à prouver que les nouveautés
viennent de là où on ne les attendait pas. Il
Ce mois-ci… y a quarante ans, on nous prédisait pour les
années 2020 des voitures volantes, des robots
Concours de screens .......................................... p. 6 humanoïdes et des bases sur Mars. Rien de tout
Court courrier ...................................................... p. 7 ça n’existe sérieusement en 2024, mais nous
L’actualité de la simu ......................................... p. 8 avons presque tous un mini-ordinateur dans la
poche (avec plus de puissance de calcul que tout
Contact
le programme Apollo), on visite le monde depuis
Contact militaire .................................................... p. 14 son salon grâce à un casque virtuel, et les robots
Extensions ne sont que des intelligences artificielles encore
Lockheed SR-71-TB Project pour X-Plane 12 .............. p. 16 balbutiantes. Et si simplement on souhaitait
qu’en 2024 les choses n’évoluent pas trop vite ?
PAWG Wrangell Alaska pour X-Plane 12 .................... p. 22
Emmanuel Blanchard
Air Création Tanarg 912 pour MSFS .......................... p. 26
Pratique
Airbus mode d’emploi (16) : la croisière ..................... p. 30
Plan de vol : liaison ghanéenne en F28 (1re partie) ....... p. 34
Améliorer MSFS : comprendre l’ATC........................... p. 40
Militaire : les Harrier aux Malouines (2e partie) .......... p. 44
Technique de vol : la priorité de passage .................... p. 48
Collection Microsim .......................................... p. 51
Abonnement ........................................................ p. 13
R
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Micro Simulateur pour
M
COUVERTURE q Lockheed SR-71 par VSkyLabs dans X-Plane 12 « liker » notre page !
COURT COURRIER
F-14 Tomcat/
Rafale
Deux vedettes pour MSFS !
LOGICIEL
VelocityOne Flightdeck
Turtle Beach passe au HOTAS
Dash 7
Transporteur malheureux
Star Citizen
Squadron 42
Départ du TCS Lexington aux commandes d’un Hellcat V.
presque prêt ?
World of Warships
Patch 12.11
Luke Skywalker… Euh, pardon, le colonel Christopher Blair. L’énorme Mega Carrier TCS Vesuvius.
DCS World
Version 2.9 (Stable et Open Beta)
Blackbird !
SR-71-TB
Project
Le SR-71 a marqué l’histoire de l’aviation par ses le record de traversée de l’Atlan-
tique de New York à Londres en
missions secrètes et ses performances hors du 1 h 54 (une heure de moins que
commun. Sa silhouette unique débarque dans X-Plane le Concorde dans ses meilleurs
jours) ; aucun des 32 exemplaires
12 : l’occasion nous est donnée de nous mesurer à un construits ne fut détruit au combat,
des mythes de l’aéronautique, mais avec un luxe de même si des MiG-25 soviétiques
parvinrent à simuler des intercep-
précautions. par Emmanuel Blanchard tions réussies. Retiré du service en
1998 (face à la concurrence des
V
ous connaissez le para- au travail ; s’inspirant du projet drones et satellites), le SR-71 est
doxe de James Bond ? d’avion de reconnaissance A-12, entré dans la légende de l’aviation
C’est un agent secret, il présenta le SR-71 en 1964. comme une machine exception-
il devrait donc rester L’appareil innovait par de nom- nelle réservée à une élite de pilotes
mystérieux et inconnu. Pourtant breux aspects : une forme conçue – 12 des appareils furent perdus
c’est le plus célèbre de tous les à la fois pour atteindre Mach 3 à lors d’accidents (mais un seul
espions. Et bien le SR-71 c’est très haute altitude et pour limiter membre d’équipage tué), indice de
un peu son équivalent en aviation. les échos radar, une navigation sa difficulté à être maîtrisé ! C’est
Imaginé dès la fin des années cin- aux étoiles, des tenues d’astro- justement ce qui nous intéresse en
quante sur des tables d’ingénieurs nautes pour les deux membres simulation, les exploits n’y font pas
aux ordres de la CIA, il devait rem- d’équipage… Projet ultra-secret, courir de risque !
placer le Lockheed U-2 de recon- le SR-71 Blackbird commença
naissance stratégique. Ce dernier, sa carrière au-dessus de Cuba et Blackbird virtuel
que l’on croyait hors de portée des du Vietnam, puis aux limites des
défenses soviétique, s’était fait espaces aériens de tous les pays Nos lecteurs les plus fidèles
abattre au-dessus de l’URSS par suspects auprès de la CIA. Le s’étonneront peut-être que nous
un missile SA-2 et venait ainsi de secret s’éventa peu à peu (il suf- contrevenions ici à deux de nos
révéler sa vulnérabilité. Le bureau fisait de camper près d’une des principes. Le premier est d’éviter
de Lockheed spécialisé dans les bases où les SR-71 étaient utilisés) d’évoquer des avions militaires
avions espions – service baptisé et l’avion révéla alors ses capaci- modernes dans MSFS ou X-Plane :
« Skunk Works » - se remit donc tés. À Mach 3, il parvint à battre ces deux simulateurs sont avant
est fort probable qu’elle aura déjà de carrière, avec les parties supé- il peut justifier à lui seul l’achat
subi des améliorations quand vous rieures encore en métal naturel, de l’extension par les passionnés
lirez ces lignes. non peintes du revêtement absor- d’aviation. Il comporte 491 pages
L’extension est donc signée bant les ondes radar. en PDF et en anglais, avec maintes
VSkyLabs, spécialiste des étran- Côté documentation, on reste illustrations techniques d’époque,
getés volantes, et est même inté- mitigé. Le manuel fourni est des tables de performances et de
grée à sa gamme « Test Pilot » impressionnant : fac-similé du réglages, les procédures normales
visant à reproduire un modèle manuel réel du SR-71 (du moins et d’urgence. Malheureusement le
de vol très fidèle à l’original. Elle pour les informations déclassées), PDF n’est pas indexé – on ne peut
est vendue sur le site marchand pas y faire la recherche d’un terme
https://store.x-plane.org au tarif de particulier. Pour cela il faut se réfé-
36 euros (selon le taux euro/dollar). rer à l’index dans les dernières
Elle est livrée sous la forme d’un pages, ce qui oblige à de nom-
fichier ZIP de 430 Mo qui une fois breux allers-retours. Les pilotes
décompressé donne un dossier pressés se reporteront alors aux
à déposer manuellement dans le six petites images PNG fournies
répertoire Aircraft de X-Plane 12. avec le SR-71 et qui font office
L’appareil ne dispose dans sa de guide de démarrage rapide :
version anticipée que d’une seule comment démarrer l’appareil,
livrée – le 61-7972 conservé au à quoi correspondent certaines
musée aéronautique de l’aéroport commandes particulières… Un
de Washington Dulles. Il se carac- troisième PDF invite les usagers à
térise par une décoration de début affecter certaines des commandes
de leurs périphériques favoris à
quelques-unes des actions en
cockpit. Ne zappez pas cette lec-
ture, elle vous évitera sans aucun
doute quelques soucis lors de vos
premières aventures. Néanmoins
si la présentation est originale,
nous aurions aussi apprécié un
manuel plus classique, avec des-
cription des instruments et com-
mandes, astuces de pilotage, voire
un tutoriel guidé. Peut-être à venir
avec les futures mises à jour ?
En mission
Encore une fois, notre test s’est fait
sur une version en accès anticipé,
nous n’avons donc pas toutes les
fonctions et procédures dispo- Ci-dessus : activer/désactiver). Une fois aligné typique, c’est le moment où le
nibles au moment de la décou- La verrière est et altimètre barométrique calibré, SR-71 se ravitaillait en vol. Et c’est
aérodynamique,
verte de l’appareil. Le démarrage on pousse les gaz… L’accélération une opération que VSkyLabs a
mais cela nuit
depuis un cold and dark est très à la visibilité : est linéaire, postcombustion prévue ! Entre 26 000 et 30 000 ft et
simplifié puisqu’il fait appel à la il faut se décaler enclenchée, la rotation s’effec- entre 300 et 350 kts, on peut acti-
fonction de démarrage automa- pour voir la tue à 200 kts avec un angle initial ver l’interrupteur Air Refuel et faire
tique de X-Plane. Petite préci- piste en finale. de 5°, qui augmente avec le gain apparaître un KC-135 connecté
sion : la documentation recom- Ci-dessus de vitesse. La PC est coupée, la à notre avion, alors que le carbu-
(à droite) :
mande de ne partir qu’avec 50 % montée initiale se fait autour de rant remplit les réservoirs… Des
Pleine
de carburant, nous aurons plus puissance 350 kts (Mach 0.9 recommandé) messages radio (échantillonnés
loin la surprise de découvrir pour- en montée. jusqu’à parvenir à 26 000 ft. Le d’après de vraies conversations)
quoi… Démarreur activé (simulant Ci-contre : débattement des commandes est agrémentent l’opération. Une fois
les chariots AG-330), la manette Le drone repoussé au neutre. En mission les réservoirs pleins, on adopte
du réacteur 1 est avancée quand D-21 sur le
dos – dans la
le régime de ce dernier dépasse
réalité c’est le
10 %, la génératrice est enclen- prédécesseur
chée, puis idem pour le réacteur 2. M-21 du SR-71
Voilà tout ! Pas de centrale inertielle qui emportait
à aligner, éventuellement un plan cet avion sans
pilote.
de vol à charger dans le FMS et
nous sommes prêts à rouler. Dans
la réalité le démarrage d’un SR-71
demandait plus d’une heure, sans
compter le temps de prépara-
tion des pilotes… Le réglage de
débattement des commandes est
tiré, les génératrices surveillées et
le Pitot réchauffé. Voilà tout pour
la check-list de décollage, assez
rapide ! On se dirige vers la piste à
l’aide d’une roue de nez directive (à
LE DRONE D-21
L’avis
d’expert C et avion sans pilote était utilisé par la CIA pour des reconnaissances pho-
tographiques à haute altitude (90 000 ft) et grande vitesse (Mach 3.3) mais
n’a connu qu’une courte carrière de deux ans, entre 1969 et 1971. Il faut dire
que le concept était inhabituel : une fois largué par avion-porteur (SR-71/M-21
Apprécié ou B-52), le D-21 suivait un chemin préprogrammé grâce à ses centrales iner-
● L’ambiance à bord.
tielles, généralement au-dessus d’un territoire ennemi. Puis revenu dans un
espace aérien ami (ou neutre), il éjectait sa cartouche photographie et ses IRS
● Le manuel historique réel.
avant de s’autodétruire… Les résultats ne furent pas à la hauteur des espé-
● L’option de ravitaillement
en vol. rances : le programme de développement se révéla plus long que prévu ; le D-21
était peu fiable, sujet à de nombreuses pannes (notamment au démarrage de
Souhaité son moteur) ; et le coût de chaque mission (avec perte du drone) devint prohi-
● Un manuel simplifié et bitif. Les progrès des satellites de reconnaissance photo remisèrent le D-21
un tutoriel. au musée des curiosités, les quelques exemplaires encore disponibles après
● L’explication de ces incendies l’arrêt du programme furent laissés à l’abandon au cimetière aérien de Davis-
moteurs intempestifs ! Montham. Encore une fausse bonne idée des ingénieurs de la Guerre Froide !
Machine de test
● Intel Core i9-9900 3,10 GHz
● RAM 32 Go DDR4
● Carte Nvidia RTX 3070 8 Go
● SSD 1 To + HDD 3 To
● Win10 64bits
E
L’hiver est bien arrivé avec n août 2021, nous avions pale la plus représentée est celle
étudié la route aérienne d’Alaska Airlines qui assure aussi
ses aléas météorologiques. bien connue de l’Alaska, bien le transport de passagers que
Certaines régions du globe la Milk Run Route, dans de fret. C’est elle qui relie les aéro-
le n° 331 de Micro Simulateur, ports du sud-est de l’Alaska dans
comme celles de l’Alaska à l’occasion de l’exploration le cadre de la Milk Run Route.
de la scène de PACV Cordova.
sont plus touchées par les L’aéroport de Wrangell fait aussi Installation dans
intempéries et deviennent partie des étapes de cette route,
le simulateur
ce qui nous permet d’en profiter
accessibles uniquement par une fois de plus avec une réalisa- La scène de Wrangell par Northern
avion. C’est là que les pilotes tion plus récente et détaillée que Sky Studio est téléchargeable sur
la scène que nous avions utilisée https ://store.x-plane.org moyen-
de brousse entrent en scène à ce moment-là. nant presque 17 dollars américains
en reliant les différentes villes L’aéroport de Wrangell est situé (hors opérations de promotion
à deux kilomètres de la ville du ponctuelles). Elle est disponible
avec leurs avions rustiques et même nom et en particulier de son aussi bien pour X-Plane 11 que
solides pour approvisionner et port et de son quartier des affaires. 12. Nous choisissons la dernière
Il constitue l’un des rares moyens version, la 12.07r1 pour l’explo-
dépanner les populations. de liaison avec les régions environ- rer et nous sélectionnons tous
par Annick Elaya nantes. Sa piste en asphalte est les dossiers uniquement adaptés
bien visible du ciel, elle longe la à cette version. Elle occupe 3,38
partie nord-est de la presqu’île en Go sur le disque. Il n’y a pas de
bord de mer et est orientée 10/28. code d’activation, ce qui simplifie
Elle fait 1,8 kilomètre. L’aéroport sa mise en place.
Découverte et
exploration
La surface couverte par la scène
comprend l’extrémité de l’île,
c’est-à-dire l’aéroport, les forêts
au centre, la ville à l’ouest et le
port. Elle est d’une couleur un peu
L’avis
d’expert
Apprécié
● L’emplacement de l’aéroport.
● La qualité de la réalisation
Souhaité
● Une documentation plus
complète avec des cartes.
● La modélisation des autres
scènes de la Milk Route.
Machine de test
● Intel I9 9900KS
● Carte mère Gigabyte Z390 Aorus PRO
● 32 GO RAM DDR4 3 200 MHz CL14
● Carte graphique Zotac/Nvidia RTX 2080 Super 8 Go
● Win 10 64bits
● 2 moniteurs 26 pouces
● Saitek X56, Logitech Flight Rudder Pedals,
Track IR pro4, 2 throttle quadrant + 1 trim Saitek
Volez léger !
Tanarg 912
tégories d’aéronefs, depuis le
paramoteur (pour faire simple,
un parapente dont le pilote porte
un moteur dans le dos) jusqu’au
multi-axe de Classe 3 (un vrai
petit avion mais à la masse limi-
Les excès des fêtes sont passés, il est temps de tée à 500 kg et le moteur sous les
80 kW), en passant par des auto-
perdre un peu de poids : quoi de mieux qu’un Ultra- gires ou petits hélicoptères. C’est
Léger pour débuter l’année ? En jouant avec la météo à la Classe 2 que s’apparente le
Tanarg 912. Dans les grandes
pour avoir un ciel dégagé, ce Tanarg 912 virtuel est lignes, une aile delta semi-rigide
une invitation aux balades. par Emmanuel Blanchard supporte un petit châssis où
prennent place le pilote (éventuel-
S’
il y a bien un sommes tombés sur ce sympa- lement un passager en plus) et le
domaine où MSFS Ci-dessous : thique petit Ultra-Léger Motorisé moteur, de puissance maximale
tire son épingle du Avant le (ULM) dont la conception réelle 60 kW. On les dénomme égale-
démarrage
jeu, c’est pour l’avia- à Vinon-sur- est française. ment « pendulaires » car le chariot
tion légère, voire très légère… Le Verdon (scène Petit rappel de termes : ULM est suspendu et le pilotage s’ef-
modèle physique de comporte- France VFR). désigne en fait plusieurs sous-ca- fectue par déplacement du centre
ment des appareils, le moteur
météo et les décors photoréalistes
font du simulateur une base saine
et complète pour le vol à vue (VFR)
et les petites excursions aériennes
qui ne nécessitent pas forcément
une longue formation théorique –
dans ce numéro nous en sommes
déjà au seizième chapitre sur les
Airbus et nous sommes encore loin
d’en avoir fait le tour ! Pour débuter
2024 nous avions envie d’un peu
de changement et d’évasion, ne
serait-ce que pour profiter un peu
de l’ensoleillement qui nous fait
défaut. C’est en explorant la bou-
tique en ligne de MSFS que nous
Le Tanarg 912
Ce modèle pendulaire est réalisé
par la société Air Création, située
en Ardèche. Ses réalisations sont
vendues montées en France et
en kit pour la vente à l’étranger.
Et parmi ses succès figure le
châssis Tanarg agrémenté de la tôt disponible dans le hangar du
voile BioniX. Le premier permet simulateur. Elle est fournie avec
d’accueillir deux personnes et un huit textures originales : couleurs
moteur Rotax 912, la seconde est pleines ou motifs exotiques (tigrés,
montée sur une tubulure profilée. zébrés…). En revanche nulle docu-
C’est le créateur connu sous le mentation n’est mentionnée, et le
nom de Deimos Inc. qui a trans- répertoire d’installation du module
posé le Tanarg à l’univers MSFS. (dans Packages/Official pour les
C’est une rupture dans la gamme extensions achetées via la bou-
de cet auteur qui avait aupara- tique intégrée) ne laisse rien entre-
vant fourni (entre autres) un Saab voir. Mais s’agissant d’un ULM,
G39 Griffin, un Sukhoi Su-57 et on se doute que le maniement est
un A-10, tour pour MSFS. Passer rustique et que l’équipement est
du gros militaire contemporain au limité !
petit ULM demande de l’audace ! Pour un premier contact,
L’auteur indique avoir obtenu les soyons modestes : le parking d’un
plans (et l’accord) d’Air Créations petit aéro-club en province, par
pour cette modélisation ; il semble exemple Aubenas LFHO, près des
d’ailleurs que l’appareil virtuel ateliers d’Air Création ! La météo
soit une version un peu ancienne, est réglée sur beau temps en mai
remplacée depuis dans le cata- (plus avenant qu’un climat de jan-
logue de son constructeur par le vier) et c’est parti.
Tanarg neo. La principale diffé-
rence semblant résider dans le Le tour du
moteur Rotax 912ULS de 100 ch,
remplacé par les options UL/S/iS
propriétaire
sur le neo. Peu importe, pour la nable – à plus forte raison quand La taille est forcément modeste,
simulation les différences sont peu des opérations promotionnelles le mais l’auteur n’a pas lésiné sur les
notables. Le module est proposé font baisser à moins de 7 euros ! détails de sa petite machine ! Deux
dans la boutique (marketplace) de L’installation est automatique et passagers sont modélisés : pilote
MSFS à 9,99 euros, tarif raison- l’aile delta motorisée est aussi- masculin à l’avant, passagère à
l’arrière, chacun avec ses lunettes
et son combiné casque-micro ;
étrangement la modification de la
masse du pilote dans le gestion-
naire de MSFS le fait disparaître,
mais pas la passagère. Le moteur
est particulièrement bien modélisé,
chaque durite, chaque tubulure est
L’avis
d’expert
Apprécié
● La modélisation.
● Le tarif.
● La check-list interactive.
● Les décorations variées.
Souhaité
● Un outil de navigation.
Petits vols
Le frein de parking est ensuite
desserré, la roue avant devient
alors asservie au palonnier. C’est
d’ailleurs la seule fonction de ce
dernier, le Tanarg n’est pas doté ce n’est guère primordial. La
d’une dérive et ne peut donc pas vue est dégagée dans toutes les
être contrôlé en lacet par le biais directions, et le VFR devient une
d’une dérive classique. Là encore seconde nature.
revoyez vos habitudes ! Le roulage Le retour au sol est anticipé,
à quelques centimètres du sol la formule pendulaire s’accom-
(parfois dans les herbes hautes) modant mal de plan de descente
est toujours impressionnant, abrupte. La check-list indique 40
jusqu’à ce qu’on rejoigne une piste kts en vitesse d’approche, ce qui
– terre, herbe, asphalte ou tarmac, nous a semblé un peu faible. Ce
le Tanarg semble pouvoir accepter qui déroute le plus dans cette
différents revêtements tant qu’ils phase (pour un habitué d’un avion
sont durs. Puis les gaz sont mon- trois axes) c’est l’absence de
tés, l’accélération est progressive, tude est déconseillée : même si le En haut : contrôle en lacet. À faible vitesse le
sans couple notable, et la rotation Tanarg est censé pouvoir évoluer Safari Tanarg a tendance à se placer tout
aérien, à la
intervient en quelques mètres seu- jusqu’à 16 000 ft, d’une part son seul face au vent, et l’obligation
recherche des
lement à la vitesse recommandée moteur non muni d’un réglage de hippopotames. de s’incliner pour changer (même
de 35 kts. mélange ni d’un turbo risquerait Ci-dessus : légèrement) de direction fait perdre
Une fois en l’air, c’est la de s’essouffler, et les deux per- Attention, de la vitesse. Il faut donc redoubler
balade… Il n’y a guère d’autre sonnes à bord seraient frigorifiées haute tension. de vigilance pour éviter un décro-
terme approprié : la navigation (voire en hypoxie). Définitivement En bas : chage, dramatique dans une aussi
se faisant à vue et juste à l’aide on préfère se promener entre 500 En recherche petite machine. Mais un peu d’ex-
d’un compas, on n’ira pas très loin et 2 000 ft/sol pour admirer le pay- d’un endroit périence permet de se préparer, le
où se poser.
(encore moins par mauvais temps). sage, se repérer sur les routes et toucher des roues à 30 kts est suivi
On parvient à croiser autour de 85 les rivières. Sans vario il est par- par un arrêt rapide.
kts si le vent est complaisant, et fois délicat d’estimer sa vitesse C’est toujours un plaisir de pilo-
nous avons pu grimper jusqu’à verticale, mais dans le domaine ter un ultra-léger dans MSFS et
8 000 ft. Néanmoins cette alti- d’évolutions de ce petit aéronef, ses décors réalistes ; le Tanarg de
Deimos Inc. ne fait pas exception
à cette règle. Son tarif très raison-
nable met l’ULM pendulaire à la
portée de tous les simmers, ne
serait-ce que pour tenter l’expé-
rience. Vivement le retour des
beaux jours pour en profiter en
météo réelle !
Machine de test
● Intel Core i9-9900 3,10 GHz
● RAM 32 Go DDR4
● Carte Nvidia RTX 3070 8 Go
● SSD 1 To + HDD 3 To
● Win10 64bits
LA CROISIÈRE
Dans un avion de ligne, la croisière est la partie la plus longue du vol, mais
paradoxalement celle où il se passe le moins de choses ! Profitons donc du
pilote automatique pour effectuer vérifications et ajustements. par Emmanuel Blanchard
L
e démarrage, le décollage des gros-porteurs de la famille Airbus
et la montée initiale sont (A330, A350, A340… En attendant un
toujours des phases de vol A380 digne de ce nom pour MSFS !).
riches en opérations et mani-
pulations en cockpit. C’est durant ces Changements
moments que la concentration des
équipages est poussée au maximum,
d’altitude
et reconnaissons qu’en simulation il Un premier sujet à aborder est celui
y a également une part d’excitation des changements d’altitude. Durant
qui focalise l’attention sur tous les la montée on reste soumis aux
écrans et toutes les commandes. Or consignes de l’ATC (ou, selon le choix
une fois que l’avion arrive au bout de du simmer, des données de vol affi-
sa SID la tension retombe. Certes le chées par le MCDU) pour passer par
pilote automatique et le FMGC se des paliers successifs. Mais en croi-
chargent de bien des tâches dans sière aussi il peut être recommandé,
Fig. 1
un Airbus. Il serait néanmoins illusoire voire nécessaire, de modifier l’alti-
de penser que l’équipage peut alors tude. La raison la plus évidente est
se reposer. Il y a encore pas mal de Fig. 1 : Le panneau de résumé des systèmes, une perturbation météo qui bloque
travail à effectuer, et dans le cas de à garder ouvert pour tout avoir sous les yeux. la route (même à un niveau de vol
notre saga Airbus, bien des choses élevé) mais que l’on préfère éviter
à découvrir. En premier lieu, afficher en passant au-dessus plutôt que
la page générique sur l’ECAM inférieur, qui regroupe les infor- contourner. La deuxième raison est une question d’efficacité.
mations principales sur les systèmes embarqués (fig. 1). On y Plus l’avion progresse sur son plan de vol, plus il s’allège en
accède simplement en pressant deux fois n’importe quel bou- carburant, et plus il se révèle capable de voler à un niveau plus
ton de menu de l’ECAM. Ensuite, notre croisière entre Francfort élevé – moins de résistance à l’air, donc moins de carburant
et Paris est courte, mais bien des aspects abordés dans ces utilisé. Pour déterminer cette altitude optimale, il faut prendre
pages pourront resservir sur des trajets plus longs, même sur en compte de nombreux facteurs : la masse de l’appareil, sa
Fig. 5 Fig. 7
celui qui nous intéresse ici, les don- rivé ouvre la page de ce dernier, avec
nées d’arrivées sont disponibles dès l’option Arrival. Un clic en face de ce
le départ (il y a peu de risque que tout dernier, et on sélectionne ici à la fois
change en une heure), ce qui autorise la piste d’arrivée 26R (en ILS) et la
l’équipage à choisir sa piste d’atter- STAR VEDU9J. On valide en pressant
rissage et la STAR correspondante. le bouton en face d’INSERT (fig. 10),
Heureusement en simulation on peut et voilà notre plan de vol complété
ruser ! Nous ouvrons la carte en vol jusqu’au toucher des roues ! Cela
de MSFS (touche V), nous repérons même sans avoir contacté la tour
LFPG et nous cliquons sur l’aéro- de CDG : pas de crainte à avoir, il
port. Ce qui ouvre une petite fenêtre est toujours possible d’effectuer des
d’information avec le dernier rapport modifications par la suite.
météo (METAR) disponible. Dans le Reste la page des données d’arri-
cas présent : LFPG 130800Z 29009KT vées. Elle se trouve dans le MCDU à
8000 –DZ SCT008 BKN018 BKN033 la rubrique PERF/APPR (presser plu-
09/08 Q1000 TEMP0 SCT015TCU. sieurs fois en face de NEXT en bas à
Fig. 10
Nous avons récemment eu l’occasion droite de l’affichage pour y accéder).
de décrypter les METAR (MS 349), la Ici on rentre les informations fournies
lecture de celui-ci nous indique (outre une couverture nuageuse par le METAR : la pression atmosphérique au sol à la ligne QNH,
importante sur plusieurs couches) que le vent vient du cap 290 la température au sol à la ligne TEMP, la direction et la vitesse
à 9 kts. Ce qui permet de prévoir un atterrissage sur la piste du vent à MAG WIND et enfin l’altitude de transition (5 000 ft
26R (la plus proche du Terminal 2A où se parquent les appareils en France) à TRANS ALT. À l’aide de ces données, le FMGC va
de Lufthansa en provenance de la zone Schengen). Et donc calculer les vitesses, les altitudes et tous les paramètres utiles
une STAR VEDUJ9, comme évoqué dans le chapitre 13. Pour à notre future arrivée (fig. 11). Par défaut les volets sont réglés
rappel, un atterrissage en 09R aurait induit une STAR VEDU9X. sur FULL, mais l’équipage a encore la latitude de modifier par 1
Sur la carte du ND, on note que la route est interrompue ou 2 (si le vent est très fort ou si l’avion est très léger). Gardons
après le point VEDUS. Le MCDU est ouvert à la page F-PLN, le réglage standard, le FMGC sait ce qu’il fait !
effectivement la route est interrompue entre ce point et notre Le point VEDUS vient d’être dépassé, signal du début de la
destination LFPG. Un clic sur le LSK en face de l’aéroport d’ar- descente. Déjà ? Oui, l’avantage de cette liaison courte (et
pourtant régulière) est qu’on n’a pas
trop le temps de s’embêter. On sera
à Paris dans vingt minutes : nous
décrirons les opérations d’approche
et d’arrivée en détails dans le chapitre
du mois prochain !
Première
PLAN DE VOL partie
L’
Afrique a longtemps été
le continent délaissé des
simulateurs de vol. À plus
forte raison loin des grandes
destinations touristiques (Le Caire, Le
Cap, Nairobi). Ainsi dans FS X et P3D (à
plus forte raison leurs prédécesseurs),
dans l’arrière-continent, le relief était
quasi inexistant, les textures mornes et
jaunâtres étaient censées représenter à
la fois le désert et la savane, le réseau
hydrographique à peine figuré et les villes
principales évoquées par des construc-
tions génériques disséminées anarchi-
quement. Les installations aéroportuaires,
quand elles existaient, se résumaient
trop souvent à une simple piste, parfois
agrémentée d’un minuscule parking avec
pompe à carburant. À la décharge des
concepteurs de logiciels, il faut recon-
Fig. 1
naître que le trafic aérien en Afrique est
moins dense que dans les autres conti-
nents, et que les données géographiques
Fig. 1 : Sur l’aéroport de Kotoka-Accra, les places de parking au nord sont réservées
ne sont pas toujours aussi aisément dis- aux vols domestiques et à l’aviation générale. Les dimensions modestes du F28 lui
ponibles que pour l’Europe. Avec l’arrivée autorisent des emplacements inaccessibles à des liners plus imposants.
de MSFS, les choses ont bien changé.
PLAN DE VOL
Les textures sont désormais réalistes,
reflétant la diversité des paysages locaux ;
les aéroports sont placés précisément
à leurs emplacements, avec taxiways,
parkings et bâtiments ; même la faune a
repris ses droits avec quelques troupeaux
animés de girafes ou d’éléphants. Alors
autant profiter de nouvelles destinations
sur le très vieux continent où sont apparus
les premiers hominidés !
L’idée de ce plan de vol nous est
venue à la suite du test du Fokker F28 de
JustFlight (MS 355) dont un des exem-
plaires de type -2000 portait une livrée
de Ghana Airways, compagnie nationale
du Ghana. L’opérateur a effectivement
employé 5 de ces appareils entre 1971
et 1996, au sein d’une flotte hétéro-
clites d’avions de toutes origines. Ghana
Airways fut démantelée en 2004 pour
raisons économiques, après une longue
Fig. 2
agonie financière. Mais du temps de son
activité, la compagnie opérait aussi bien
des liaisons internationales que domes-
tiques. C’est ce dernier point qui nous
intéresse ici. Parmi les routes intérieures
desservies par les Fokker figurait la liai-
son entre la capitale Accra, sur le littoral
du Golfe de Guinée, et Tamale, troisième
ville du pays, à 430 km au nord. Le plus
intéressant est de pratiquer la navigation
comme dans la réalité : comprenez par
là sans GPS, à l’ancienne, au VOR et à
l’ADF. Vous pourrez évidemment transpo-
ser ce plan de vol à tout autre transporteur
court-courrier (on pense évidemment aux
ERJ/CRJ) plus moderne que le vénérable
F28, mais les équipements sophistiqués
risquent de nuire au caractère « rustique »
que nous cherchons à reproduire ici.
Préparation
Fig. 3
Le plan de vol est préparé dans la carte
du monde de MSFS. Le départ aura lieu
depuis un des parkings d’Accra – Kotoka Fig. 2 : Arrivée en 05 à Tamale : on n’a guère d’autre choix que l’approche VOR/
DGAA, de préférence sur une des aires guère d’autre choix que l’approche DME 5Y (fig. 2) ; notre F28 de 1971 n’est
de stationnement 1 à 7, 43 à 45 ou 54 (au VOR/DME plutôt tarabiscotée en absolument pas équipé pour une finale
nord-ouest des installations – fig. 1) qui manuel, notre F28 trop ancien n’est pas RNAV ! Pour l’atterrissage en 23, c’est la
équipé pour une finale RNAV.
correspondent aux parkings du terminal STAR unique AGRA2B qu’il faut suivre,
domestique. L’arrivée est l’aéroport de Fig. 3 : Petit montage pour visualiser avec en finale cette fois le guidage ILS
l’approche finale sous ILS pour la 23
Tamale DGLE, bien au nord du lac Volta. – le cartouche de l’aéroport bloque la 23-X (fig. 3). La distance entre DGAA et
Le trajet IFR en haute altitude est calculé vue dans la carte de MSFS ! DGLE étant modeste, on peut considérer
par le simulateur, avec néanmoins les que les conditions météo ne changeront
contraintes de SID et STAR. Nous avons pas beaucoup durant l’heure de vol que
(arbitrairement) choisi uniquement ce que proposait MSFS via dure le trajet et que la STAR et l’arrivée peuvent être détermi-
sa carte pour le calcul des routes, ce qui donne des résultats nées au moment de la planification (équivalent en simulation
totalement différents sur un trajet aussi rapide (entre une heure du briefing prévol des équipages).
et 1 h 30 de vol). Selon ce que soumettait la carte du monde, Faisons court : pour notre aventure virtuelle, en météo réelle,
nous avons privilégié les SID LITE1D pour un décollage en le départ de DGAA s’effectue en 21 (avec un vent du 260) et
axe 21 et KEMO3C pour un départ en 03. Mais comme le l’arrivée à DGLE en 23, ce qui nous a donné le plan de vol
trajet est finalement court, on arrive presque directement sur suivant (fig. 4) : décollage en 21, SID LITE1D, croisière au nord-
les STAR de DGLE. Et là, c’est l’axe d’arrivée pour la piste nord-ouest, arrivée à AGRA pour finale ILS 23-X. Sur le papier
unique 05/23 qui dicte la suite des événements. Pour une ça semble simple, mais nos pilotes africains d’avant 1996 ne
arrivée en 05, une seule STAR est prévue, VOPE1A et on n’a possèdent à bord ni GPS ni centrale inertielle. Il va donc falloir
Au départ
Notre Fokker F28-2000 est sagement
au repos sur l’aéroport d’Accra, en cold
and dark, à 10 heures du matin (heure
locale). Le chargement prévu comprend
70 passagers, 1 600 livres de bagages et
50 % de carburant – assez pour effectuer
l’aller-retour vers Tamale. Vous pouvez
vous inspirer de la figure 5 pour paramé-
trer l’emport soit depuis la tablette EFB
de l’avion, soit depuis le gestionnaire de
MSFS.
L’avion étant sur un parking et non une
porte d’embarquement, on le garnit de
son groupe auxiliaire (GPU), on ouvre sa
Fig. 5
porte d’accès qui a l’avantage de disposer
de l’escalier d’embarquement. Comme
naviguer à l’ancienne, se reposer sur les balises de navigation, nous utilisons le module GSX Pro, cela nous permet d’avoir
peu nombreuses dans la région, ainsi que quelques repères au un peu d’animation pour la préparation de l’appareil (fig. 6) !
sol… Au départ de Kotoka, on se fixe sur le VOR/DME ACR La mise en route débute par l’activation des batteries sur
situé dans l’axe de la piste et émettant sur 113,100 MHz ; il l’overhead. La check-list interactive de MSFS est disponible
nous servira aux premiers segments du vol pour identifier les pour le Fokker, mais elle ne fait pas mention d’un GPU, lais-
points tournants. Ensuite il faudra se fier au maintien de cap sant l’alimentation de l’appareil sous la responsabilité de son
jusqu’à capter le NDB RL, au sud de Tamale sur 342 MHz, afin APU. Or comme l’option GPU existe dans la tablette tactile,
Fig. 6
PLAN DE VOL
Fig. 7 Fig. 8
Fig. 9 Fig. 10
Fig. 11 Fig. 12
Décollage
et montée
L’autorisation de roulage accordée nous
invite à nous diriger vers la position de
décollage en piste 21 – il semblerait que
ce soit l’axe privilégié, face à la mer. Le
court roulage est comme toujours en
liners l’occasion d’effectuer les ultimes
réglages : volets sortis en position 11
degrés (deux crans), température ajustée
en cabine, Pitot réchauffés, éventuel-
lement radar météo en STBY. Le TCAS
est activé et l’altitude cible (indiquée par
l’ATC) préréglée sur la planche principale.
Les moteurs sont préréglés en mode Take
Off, grâce aux deux interrupteurs soi-
gneusement cachés sous les manettes
au ralenti. Le manuel recommande égale-
ment d’armer les aérofreins d’assistance :
le F28 n’est pas équipé d’autobrakes et
tiré à droite vers la position 2. Le témoin Start Valve s’illumine tout arrêt d’urgence doit être accompagné de ces extensions
(fig. 11). Coup d’œil sur les instruments et le pedestal, le régime aérodynamiques. Le gros bouton rouge correspondant est dif-
du moteur 2 commence effectivement à grimper, lorsqu’il est ficile à rater sur le pedestal (fig. 12), il s’illumine une fois armé.
entre 15 et 20 % on pousse complètement sa vanne d’alimen- Notre F28 est aligné sur la piste. Freins serrés, on monte
tation en carburant. Le réacteur s’allume et en une vingtaine les réacteurs à 75 % en espérant qu’aucune alarme ne se
de secondes il se stabilise à son régime de ralenti (50 % HP, déclenche… Et dans l’affirmative, on lâche les freins et
25 % sortie). Il suffit de répéter les opérations pour le moteur manettes des gaz à fond en avant. Le Fokker accélère bien,
de gauche (réacteur 1). Une fois les deux propulseurs en fonc- sans trop dévier de son axe. Le copilote virtuel annonce orale-
tion, on rebascule les commutateurs Ignition sur NORM, et ment « 80 knots », puis « Rotate » autour de 120 kts – dans le
on coupe le starter. Automatiquement les génératrices 1 et 2 cockpit une petite pancarte rappelle les vitesses de référence,
sont activées, de même que les circuits hydrauliques. On peut qui semblent ne pas dépendre de la masse de l’avion ni du
couper l’APU et sa génératrice 3. Le Fokker est prêt à rouler – vent dominant. Le pilote tire doucement sur le manche, l’avion
du moins si on active les signaux en cabine pour prévenir qu’il répond bien et quitte le sol en cabré. C’est encore le copilote
faut attacher les ceintures et arrêter de fumer ! virtuel qui nous indique de rentrer les trains et plus tard les
PLAN DE VOL
Ci-dessus : Décollage !
Fig. 13 : Virage au point APTOP, repéré
par la radiale 125° sur le HSI.
Fig. 14 : Passage du point NAREV,
à 22,7 nm de la balise, toujours en
montée.
AMÉLIORER MSFS
Le contrôle aérien dans MSFS
Comprendre l’ATC
Dans le monde de l’aviation réelle, le contrôle aérien tient un rôle primordial. Il était
logique qu’on retrouve en simulation une partie des interactions avec les tours et
les opérateurs. Même si le contrôle virtuel n’est pas aussi efficace que son pendant
humain, il peut rendre bien des services aux pilotes débutants. par Emmanuel Blanchard
L
e contrôle aérien (ou ATC pour Air Traffic Control) a fait ne suivez pas les consignes de l’ATC ou que vous coupez votre
son apparition tôt en simulation pour aider au guidage radio ! Néanmoins le contrôle peut rendre de grands services
des appareils : indication de piste à utiliser, de route et participe à l’immersion (donc au réalisme des situations).
à suivre… Avec le temps et le perfectionnement des Une récente mise à jour de ce système dans MSFS (en ver-
logiciels, le nombre de fonctions a logiquement augmenté. sion 1.35.21) nous donne l’occasion de faire le point sur le
Notamment avec la possibilité d’avoir un interlocuteur de chair fonctionnement de cet assistant. Car comprendre l’ATC reste
et d’os au bout du casque micro ! Si on pratique le vol en réseau le meilleur moyen d’en tirer parti ! Commençons donc par les
via des communautés telles VATSIM ou IVAO, on a ainsi un lien bases de l’utilisation de cet assistant. En précisant toutefois
direct avec un contrôleur humain. Ce qui présente parfois des qu’on n’aborde ici que l’ATC natif du simulateur de Microsoft/
inconvénients : cela oblige à manipuler sans cesse ses instru- Asobo, alors que des modules tiers peuvent encore proposer
ments radio pour obtenir les fréquences valides, à apprendre d’autres options plus complètes.
et utiliser la phraséologie en vigueur (et parfois en anglais avec
un accent à couper au couteau !), à planifier ses circuits et Fonctionnement
ses trajets… Mais il faut aussi évoquer les avantages : pas de
répétition intempestive de messages, une capacité à s’adapter
de l’ATC
aux circonstances et à improviser, à écouter et à analyser les Dans MSFS, l’ATC est toujours fonctionnel, que l’on y recoure
demandes du pilote (ou de la tour). Bref, l’ATC « humain » est ou pas. Par défaut on accède à l’ATC depuis l’interface du logi-
proche de la réalité. ciel, en cliquant sur l’icône représentant une tour de contrôle
Avec un ATC géré par l’intelligence artificielle, on n’a pas (fig. 1). Condition préalable : que les outils de radiocommuni-
la même liberté. On a même tôt fait (nous les premiers !) de cation à bord soient alimentés ! On peut aussi ouvrir la fenêtre
mettre en doute le caractère intelligent de l’IA ! Notez bien que par un raccourci clavier (par défaut : Arrêt défil) ou un bouton de
rien n’oblige le simmer solitaire à faire appel à ses services, votre périphérique préféré (intitulé : Radio/Affich ATC – fig. 2).
aucune police de l’air virtuelle ne viendra vous embêter si vous Les communications sont figurées par une série de messages,
AMÉLIORER MSFS
sa source de guidage principale, notam-
ment pour les pistes de décollage et atter-
rissage ainsi que pour les SID et STAR.
Peu importe dans ce cas si les condi-
tions météo au moment du vol imposent
d’autres trajectoires ou pistes. Si l’option
est désactivée, l’ATC va se fier aux condi-
tions météo actives (qu’elles soient réelles
ou programmées manuellement) pour les
pistes et trajectoires, en se basant géné-
ralement sur le principe que départ et
arrivées se font face au vent dominant –
donc sur la piste présentant le moins de
décalage entre son axe et la direction du
vent. Attention, sur certains aéroports un
seul sens est disponible, quel que soit le
Fig. 1
vent (pensez aux altiports par exemple).
Mentionnons pour la forme un qua-
il suffit de cliquer sur l’un d’eux pour échanger avec le contrôle trième réglage, toujours dans Assistance mais cette fois dans
virtuel. la sous-rubrique pilotage : il s’agit des communications IA auto-
Les quelques réglages disponibles liés à l’ATC sont matiques avec l’ATC. Son activation provoque les réponses
accessibles dans la rubrique Options/Options d’assistance/ automatiques aux injonctions du contrôleur virtuel (en fait deux
Expérience utilisateur (fig. 3). Ici trois paramètres principaux robots discutent entre eux) ; cela soulage un peu le pilote princi-
sont proposés, dans l’ordre inverse d’apparition : pal mais réduit ses choix d’ajustements (l’IA ne considère alors
● VOIX ATC (activé/désactivé) : pour obtenir oralement les que le plan de vol actif, voir plus bas) et on risque de laisser
consignes du contrôle aérien, en plus des messages retrans- passer un message important si on n’y prend pas garde. Nous
crits en français à l’écran. Les communications sont édictés préférons donc désactiver cette option, notre confiance en l’IA
en anglais via le module Azure (à activer quant à lui dans la a ses limites !
sous-section Options/Options générales/Son/paramètres de Une fois les options sélectionnées, il reste à exploiter l’ATC
synthèse vocale). Sans Azure, on obtiendra une lecture orale en conditions – d’abord au sol, puis en vol. Mais cela va
très mécanique dans un français approximatif ! L’intérêt de dépendre de votre régime de vol : VFR ou IFR ?
la voix ATC est que les messages par-
viennent dans le casque même quand la
fenêtre pop-up de l’ATC est fermée. Ce
qui permet de prévenir le pilote qu’on
s’adresse à lui. L’inconvénient est qu’on
reçoit toutes les communications actives
sur une fréquence donnée, et que dans
un trafic dense en trafic IA, il faut trouver
un créneau de quelques secondes pour
pouvoir interagir avec le contrôleur virtuel !
● PANNEAU IU DE L’ATC ouvert au début
du vol (activé/désactivé) : tout est dans
l’intitulé ! Si vous aimez avoir votre ATC
opérationnel dès le lancement de votre
aventure, vous activez ; si vous aimez
voler en solo tranquille sans être dérangé,
vous désactivez.
● ATC ENFORCE FLIGHT PLAN (activé/désac-
Fig. 2
tivé) : c’est la plus récente mise à jour
de l’ATC, ce qui explique qu’elle n’ait
pas encore été traduite dans l’interface
du logiciel ! Si l’option est activée (par
défaut), l’ATC va considérer le plan de
vol préparé dans la carte du monde ou
sauvegardé en mode PLN/FLT comme
Fig. 5 Fig. 6
AMÉLIORER MSFS
basse ou haute altitude… Le trajet est sauvegardé au format
PLN et vous lancez l’aventure. Le rôle de l’ATC apparaît dès
l’activation des radios avec la demande d’autorisation pour
un vol IFR (fig. 7). Sans ce passage obligé, le trajet PLN ne
sera pas pris en compte et n’apparaîtra même pas sur la carte
de MSFS. L’autorisation conditionne donc l’activation du plan
de vol et le bon fonctionnement de l’ATC. Une bascule sur la
fréquence ATIS (manuelle ou via le menu ATC) nous donne la
direction du vent et la pression atmosphérique afin de prévoir
le départ et régler l’altimètre. Après la mise en route on effectue
une demande de roulage auprès du contrôle sol, avec sa lita-
nie impressionnante de voies de circulations si on est sur une
installation d’envergure internationale (fig. 8). La demande de
décollage se fait à la tour quand on est au point d’arrêt, avant
de pénétrer sur la piste.
Généralement une demande de changement de fréquence
Fig. 7
intervient très peu de temps après le décollage et vient per-
turber le pilotage… Puis l’ATC indique les étapes successives
de vol jusqu’à l’altitude de croisière. La récente mise à jour a respecter les règles circulaires. Si le pilote omet d’accuser
corrigé une tendance du contrôle aérien qui indiquait aupara- réception, il sera rappelé à l’ordre plusieurs fois, jusqu’à ce
vant les altitudes et imposait presque qu’on se mette en palier que l’ATC, lasse d’attendre une réponse, décide d’annuler son
avant chaque changement ; désormais l’ATC anticipe en préve- guidage et son suivi… Pour retrouver son plan de vol, il faut
nant d’une nouvelle cible 2 000 ft avant qu’on atteigne le palier alors choisir l’option d’ouvrir un plan de vol IFR (au format
en cours, c’est appréciable ! Parfois l’ATC indique un autre PLN) et le guidage reprendra, après obtention d’un nouveau
vol proche et demande de confirmer, on peut passer outre, le code transpondeur. Dans le cas d’une réactualisation, l’ATC
TCAS est plus important (fig. 9). risque par défaut de demander à rejoindre le précédent point
Le menu ATC permet de modifier l’altitude de croisière en tournant : auquel cas on ignore cette demande, le guidage se
l’augmentant ou en la diminuant, il faut néanmoins penser à réactualise au point tournant suivant – parfois avec modification
de l’altitude de croisière, à modifier tou-
jours par le menu de dialogue ATC. Enfin
le contrôle aérien virtuel a tendance à ne
pas assez anticiper les descentes, surtout
si on compare avec les valeurs des CDU
des liners modernes. Là encore on prend
de l’avance en demandant de changer
d’altitude en amont du point tournant
concerné. La tour virtuelle indiquera l’ap-
proche et piste prévue (suivant l’option
ATC enforce évoquée plus haut), il suffit
de suivre ses recommandations.
Nous espérons avoir un peu déblayé le
sujet pour les néophytes – et peut-être fait
découvrir des points particuliers aux vété-
rans. Encore une fois rien ne vous oblige
à faire appel au contrôle aérien virtuel,
vous pouvez fort bien circuler librement
Fig. 8
dans le ciel virtuel sans chercher à rendre
de compte à qui que ce soit. Ce qui pré-
cède n’a pour but que d’ajouter une touche de réalisme aux
situations, ce qui permet parfois de mieux comprendre les
implications des communications. Un dernier conseil pour finir :
n’insultez pas l’ATC ! D’une part c’est un robot par défaut, qui
n’a que faire des invectives de ses utilisateurs ; d’autre part on
pense aux pauvres contrôleurs aériens réels qui doivent chaque
jour supporter les sautes d’humeur des pilotes, un peu de com-
passion pour eux !
Deuxième
MILITAIRE partie
N
ous avons vu dans le volet précédent comment porte-avions HMS Hermes n’est pas apte à accueillir 9 appa-
mettre en place les conditions de l’attaque menée reils au démarrage ou prêts à décoller ! C’est l’embouteillage
par neuf Sea Harrier (remplacés ici par des AV-8B sur le pont du navire, et les Harrier se retrouvent bloqués (fig. 1).
Harrier II) le matin du 1er mai 1982. Faisant suite Il n’y a pas d’emplacement de parking sur le pont pour répartir
à la première opération Black Buck de bombardement par les appareils – par ailleurs le HMS Invincible, qui fait partie des
un Avro Vulcan, cette entrée en scène des Sea Harrier devait « assets » de DCS, présente la même limitation… Si on effectue
neutraliser les défenses du principal aéroport de l’archipel et la mission en multijoueurs, il doit être possible de se répartir
empêcher l’Argentine d’y baser des intercepteurs et avions les tâches et de décoller sagement l’un après l’autre. Mais en
d’attaque. Mais le premier volet n’était qu’une base de travail, solo, on reste à patienter indéfiniment dans la liste d’attente.
établie d’après les rapports de l’époque et les descriptions Pour sortir de cette impasse, nous avons finalement trouvé plus
de la mission d’attaque. La transposition à DCS World mit au simple de débuter la mission avec les trois formations (Red,
jour quelques limitations du logiciel. Car quelles que soient Black A et Black B) déjà en vol au-dessus de la task force,
ses (nombreuses) qualités, il peine parfois à reproduire des une dizaine de minutes après le décollage officiel (soit autour
contextes précis. À sa décharge, les conflits sont toujours de 8 heures du matin). Comme si tous les appareils engagés
imprévisibles et obligent les combattants à s’adapter aux cir- avaient orbité en attendant le décollage de leurs compagnons
constances, voire à improviser. Avant de décrire le déroulement et la mise en formation de la petite flotte aérienne (fig. 2).
effectif de cette mission particulière, il va donc falloir effectuer Ce qui nous amène à affiner le plan de vol des trois groupes
quelques ajustements à notre planification initiale… (fig. 3). Par défaut, DCS les place à 6 562 pieds et 270 kts pour
tous les points de passage. Évidemment ces valeurs ne nous
Retour aux préparatifs conviennent pas ! Les altitudes d’abord : du décollage au point
tournant 2 (au nord-est des Malouines), l’altitude de croisière
Revoyons le premier volet pour apporter quelques modifica- est fixée à 7 000 ft ; puis au point 3, plongée à 400 ft/sol pour
tions à la planification du vol. En lançant la mission initialement échapper à la détection des défenses argentines. Attention à
prévue, on se rend immédiatement compte d’un gros souci : le bien préciser dans la boîte de dialogue de chaque vol (et de
Décollage
MILITAIRE
Le départ en AV-8B depuis le pont incliné
de l’Hermes ne pose pas de souci particu-
lier aux pilotes déjà habitués à cet avion à
décollage vertical. Du moins cette appel-
lation est-elle utilisée sur le papier ; dans
les faits, le Harrier II (et à plus forte raison
ses prédécesseurs Sea Harrier/Harrier
GR.3) ne peut décoller verticalement
qu’à masse réduite, donc sans charge
offensive… Ce qui limite son intérêt lors
d’opérations militaires ! Si on opte pour
un démarrage à froid depuis un parking
(selon la nomenclature de DCS), il faut
compter au moins cinq minutes d’opé-
Fig. 1
rations en cockpit, y compris la phase
d’alignement des centrales inertielles de
chaque point tournant concerné) qu’il s’agit de l’altitude 400 l’appareil. Notez que les captures qui illustrent le décollage ont
AGL, pour Above Ground Level (fig. 4), afin que l’IA n’aille pas été faites de jour pour des questions de lisibilité ; dans le cas
faire s’écraser les appareils sur les reliefs de l’île principale ! du premier mai, le départ s’est fait à l’aube.
Les vitesses sont aussi revues et remontées à 350 kts pour Une fois le Harrier II paré, on débloque son frein de parc,
tous les points tournants. situé derrière la manette des gaz (panel de gauche) et on monte
Les formations sont aussi à modifier. Par défaut les trois légèrement le régime moteur pour se diriger depuis l’emplace-
vols sont positionnés en colonne ouverte (c’est-à-dire à grande ment de parking vers le pont d’envol. L’avion se dirige au sol
distance d’éloignement). Nous avons préféré des formations grâce à la roulette de nez : elle est asservie au palonnier lorsque
de vol plus compactes. Pour les modifier, et pour chaque vol, le bouton NWS (Nose Wheel Steering) est enfoncé – c’est par
il faut aller dans la rubrique Avancé, puis Régler les options/ défaut un bouton à l’arrière du manche de commande, qui
Formations ; on choisit une des suggestions (échelon pour contrôle également l’annulation de désignation de cible et le
le vol Black A, formation de manœuvre
pour Black B et Red) ainsi que la variante
« Resserrer le groupe » (fig. 5).
La dernière modification par rapport
à notre préparation initiale consiste à
changer l’emport du groupe Black B –
celui qui doit bombarder la piste. Si dans
la réalité les Sea Harrier utilisèrent des
bombes à fragmentation BL755 (qui ne
firent qu’égratigner la piste), les CBU-99
de nos Harrier II sont identifiées par le
simulateur comme des armes inaptes à ce
type d’opération. Et les appareils qui les
embarquent ne passent pas à l’attaque !
En équipant les trois avions du groupe de
Mk. 82 freinées par parachutes, on obtient
de meilleurs résultats !
Fig. 2
Ensuite, il reste à choisir un des vols
pour participer activement à cette opé-
ration mémorable. Pour notre part, nous
avons opté pour l’appareil de tête du
groupe Black B, qui a pour objectif d’atta-
quer la piste de Port Stanley. Ce qui nous
oblige à faire une incartade à ce que nous
venons de décrire en effectuant un départ
depuis le pont du HMS Hermes. Pour un
départ déjà dans les airs, reportez-vous
au paragraphe « En approche » à la page
suivante.
Fig. 6 En approche
L’avantage de voler dans le groupe Black
B est de fermer la marche, notre pilote
leader (identifié Black 3) peut se contenter
de caler vitesse et altitude sur le vol Red
droit devant lui. Dans l’AV-8B, le capteur
MILITAIRE
Fig. 8 Fig. 10
Fig. 11 Fig. 12
Bombardement !
La dernière ligne de crête est franchie, droit devant les habita-
tions de Port Stanley sur le rivage de l’île. Coup d’œil à gauche,
on voit les traçantes de 23 mm grimper vers le ciel, puis
quelques impacts au sol, bombes lisses classiques ou larges
halos de poussières soulevés par les CBU-99. Le leader de
Black B communique par radio à ses ailiers : engagez/exécutez
Fig. 13
les ordres et rentrez à la base. Sans cette précision du leader,
les ailiers risquent d’orbiter au-dessus de la zone à attaquer
est simple : sur l’UFC, on presse le bouton ALT. Les indicateurs et de constituer ainsi des cibles de choix pour les Argentins !
de mode (GPWS, BOMB, PUC, GPS) à gauche de l’UFC se Le point 4 est droit devant, virage sec à 90° à gauche plein est
mettent en surbrillance, on vérifie que GPWS et BOMB soient pour se retrouver dans l’axe de la piste et aligner la croix du
justement suivis des deux points – dans le cas contraire on mode CIP sur le revêtement de l’aéroport (fig. 13). Largage 1,
presse le bouton pour chaque item. Puis sur l’UFC on tape les traçantes ennemies encadrent le Harrier. Largage 2, déga-
au clavier numérique 250 puis ENT pour valider. La fenêtre de gement au nord par un break sec, les obus AA donnent l’im-
l’UFC affiche la nouvelle altitude cible en regard du message pression de nous contourner, alors que les bombes freinées
ON, confirmant que la nouvelle valeur est prise en compte détonent effectivement sur la piste de l’aéroport (fig. 14). Ordre
(fig. 11). est donné à Black B de rentrer à la base. Mais pour Black A et
Maintenant que l’on est au-dessus des terres et à moins de Red ? Les deux groupes risquent encore de rester dans la zone
20 nautiques de l’objectif, il est temps de préparer les armes. et de se faire canarder par les batteries de 23 mm. Il existe une
MILITAIRE
Fig. 14 : Piste touchée, on dégage !
Fig. 15 : Depuis la carte en vol, on peut
demander aux autres groupes de cesser
l’attaque.
Fig. 16 : La DCA a fait quelques
dommages, mais ça tient encore !
Fig. 17 : Au premier plan, un cratère de
Mk 82 sur la piste. Résultats décevants !
Échec réussi ?
Dans la réalité, l’attaque du premier mai sur Port Stanley fut un
modèle du genre pour la préparation et l’exécution. En
revanche, pour les résultats, ce fut médiocre ! Les défenses
aériennes furent en partie neutralisées, mais il s’agissait de
batteries AA légères, facilement remplaçables ou réparables.
C’est surtout l’incompétence de leurs servants (principalement
des jeunes appelés du contingent argentins sans aucune expé-
Fig. 15
rience et avec une formation très limitée) qui explique que les
neuf Sea Harrier purent regagner leur base sans problème. Les
bombes BL755 (ou dans notre cas CBU-99) n’eurent quasiment
aucun effet sur le revêtement en dur de la piste de Port Stanley.
Les bombes de 1 000 livres endommagèrent à peine la surface
(fig. 17 - comme celles de l’opération Black Buck dans la nuit
précédente) et les troupes du génie argentin comblèrent les
cratères en quelques heures. Alors cette mission périlleuse
valait-elle la peine ? C’est là que la simulation touche à ses
limites. Si elle parvient à reproduire les procédures, les com-
portements des appareils et/ou de leurs armements, elle se
résume à une mission, voire une série de missions, avec succès
ou échec à la clé. Dans le cas de l’opération de la Royal Navy,
on peut parler d’un échec tactique : la piste à peine endomma-
gée, peu de pertes du côté des défenses AA, l’objectif n’a pas
Fig. 16
été atteint. Mais ce fut une victoire à portée stratégique pour
les Britanniques. En prouvant que la piste de Port Stanley
n’était pas à l’abri, l’opération eut pour première conséquence
d’effrayer l’état-major argentin ; il refusa à partir de ce moment
de baser sur les Malouines des A-4 Skyhawk et surtout des
Mirage III qui auraient ainsi bénéficié d’une plus grande auto-
nomie opérationnelle et auraient pu porter des coups décisifs
contre la task force britannique. Dès lors, les aéronefs argentins
ne purent opérer que depuis le continent, à 700 km de distance.
L’autre effet fut psychologique : les troupes de l’occupant,
essentiellement constituées de conscrits jeunes et inexpéri-
mentés, réalisèrent qu’elles devraient faire face à un adversaire
opiniâtre, entraîné et déterminé. Ce fut l’une des raisons du
succès des Britanniques dans ce conflit pour un petit bout de
Fig. 17
terre perdu aux confins de l’Atlantique Sud.
TECHNIQUE DE VOL
Trafic aérien
Question de priorité
Le ciel n’est pas toujours désert, même en virtuel ! Pour éviter les collisions,
quelques règles simples sont suivies afin que chacun circule sereinement.
par Emmanuel Blanchard
O
n pourrait croire que dans le ciel vaste et dégagé, les l’implantation des feux de navigation (rouge sur l’aile gauche,
risques de collisions soient négligeables. Il n’en est vert sur l’aile droite, voir MS 354). Et en cas de face à face
rien : les grandes routes aériennes sont engorgées, sans espacement d’altitude, chaque appareil vire à sa droite
les abords des grands aéroports sont surchargés, pour augmenter l’angle (exception faite des vols en montagne).
et même autour des aéro-clubs aux beaux jours il faut parfois
slalomer entre les aéronefs. Les gros avions de ligne ont un Passer en premier
système d’alerte TCAS et parfois un pilote automatique qui
sait éviter les proximités risquées, mais comment faire à bord D’autres règles prioritaires sont appliquées. Une des plus
d’un petit avion léger en VFR ? Heureusement, comme pour importantes (après la priorité à droite) est celle des aéronefs.
la circulation automobile, il existe quelques règles de priorité On utilise le code anglais BGAAR : Ballon – Planeur (Glider) –
– c’est-à-dire quel appareil poursuit sa route et quel appareil Dirigeable (Airship) – Avion/Hélicoptère. Plus simplement, on
l’évite (en changeant de trajectoire ou d’altitude). Si en virtuel considère que plus un aéronef est motorisé, moins il est prio-
les risques sont minimes, respecter ces principes facilitera ritaire. Il y a une logique : un ballon (ou montgolfière) n’a aucun
votre pilotage, ajoutera une dose de réalisme, et préservera moyen de changer sa route, un planeur reste soumis aux cou-
les bonnes relations avec les autres simmers en ligne ! rants thermiques, et à l’autre extrémité du spectre aéronautique
Première de ces règles : priorité à droite. Si deux appareils un hélicoptère est maniable et vif. Exception toutefois : un avion
sont sur une trajectoire de collision, c’est celui qui est à droite tractant un planeur est prioritaire !
qui poursuit sa route et celui qui est à gauche qui modifie sa Dernier point à mentionner : la circulation au sol. Ici encore
route pour contourner. Et c’est assez simple à imaginer : si c’est une affaire de logique. L’aéronef est phase d’atterrissage
depuis votre cockpit vous apercevez un avion qui est à votre est toujours prioritaire – et si deux appareils en approche sont
droite, vous virez vous-même sur la droite pour passer derrière sur la même trajectoire, c’est au plus haut de modifier sa route
lui ; si vous voyez un avion sur votre gauche, maintenez votre (il a plus de marge de manœuvre). Et l’avion au sol n’a aucune
route pour ne pas perturber son évitement. Et si vous ne savez priorité sur les appareils en phase de décollage ou atterrissage.
pas dans quelle direction se dirige un appareil, rappelez-vous Affaire de logique encore une fois !