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Le droit à l’erreur
Nous vivons dans une société qui sanctionne les personnes qui commettent des erreurs et
valorise celles qui connaissent les succès.
“L’erreur est humaine”… même au boulot ! Et pourtant, 83% des Français considèrent
qu’on dévalorise trop souvent les personnes qui subissent un échec dans la vie
professionnelle.
Contrairement à certains pays comme le Canada, la Suède, les Etats-Unis ou le Royaume-Uni,
qui considèrent l’erreur comme source d’apprentissage, la France a un rapport à l’erreur très
négatif. C’est d’ailleurs ce que pense Bill Gates quand il déclare que « la seule chose qui
freine l’innovation en France, c’est la peur de l’échec ».
Même si l’erreur commence à être perçue comme une opportunité d’apprentissage et de
développement sur le plan personnel, le message est bien différent dans l’univers
professionnel. Pourtant, dans nos vies personnelles, il reste compliqué, voire carrément
tabou de reconnaître, de communiquer, et d’assumer que l’on s’est trompé.
D’autant plus dans un univers qui continuent à placer performance et rentabilité au premier
plan, nombreuses sont les entreprises qui prônent toujours le “zéro défaut”, la “maîtrise des
risques”, le “zéro panne”, “zéro délai” ou le “100% satisfaits ou remboursés” ?
Aujourd’hui, les entreprises soumises aux obligations légales ; à la satisfaction client, ou
enclin à des démarches de performance et de compétitivités sont confrontées à mettre en
place des procédures strictes, des entretiens d’évaluation, des contrôles des résultats, des
évaluations de performance. Tant de valeurs, de méthodes et d’outils qui font de l’erreur un
événement que l’on redoute et que l’on dissimule avec angoisse lorsqu’il survient.
S’engager dans une démarche de management positif de l’erreur suppose dans un premier
temps de distinguer les notions d’erreur, d’échec et de faute.
Commettre une erreur signifie se tromper. Aussi, pour qu’il y ait une erreur, il doit y avoir un
cadre de référence, une règle ou un mode opératoire. On peut qualifier un acte d’erreur
uniquement si les instructions ne sont pas respectées. L’erreur n’est pas intentionnelle mais
peut être la conséquence d’une maladresse, d’une inattention ou d’une incapacité. Elle peut
être d’origine humaine ou le fruit d’un processus mal définit, inadapté ou encore survenir
lors d’une situation exceptionnelle qui n’a pu être prévue.
L’échec, lui, survient lorsqu’un objectif n’est pas atteint, l’échec se mesure en fonction d’un
résultat préalable défini. Si aucun but n’est clairement fixé, il n’y a pas d’échec.
Il est grand temps de changer de regard sur l’erreur et d’en faire un véritable levier de
reconnaissance et de dynamisation positif et constructif au sein de nos entreprises.
Dans ces 3 situations, la plupart des personnes ne tire aucun bénéfice de l’erreur. Il n’est pas
question d’autoriser l’erreur mais de l’accepter pour s’en servir comme levier d’optimisation
de l’existant. Aussi plutôt que de parler de « droit à l’erreur » ou « d’autorisation de
l’erreur », nous préférons parler de « valorisation de l’erreur ».
Certes, en cas d’échec, du temps, de l’énergie et des ressources sont déployés pour des
projets qui n’aboutiront sur rien de concret.
Dans une culture qui favorise le partage et l’échange, cela se transforme tout de même en
apprentissages et favorise la motivation d’employés auxquels on a fait confiance.
Mais qu’en est-il des entreprises où l’on continue de sanctionner l’échec ? Nous connaissons
bien cet environnement de travail paralysé par l’angoisse de se tromper où tout est contrôlé
et validé par 5 niveaux de hiérarchie.
Ces mêmes temps, énergie et ressources sont ainsi gaspillés en production de reportings,
rédaction d’études d’opportunités et en réunions de validation. Où les porteurs de bonnes
idées s’autocensurent, la dynamique d’innovation est stoppée net.
L’objectif pour les managers est de distinguer l’erreur de la faute pour permettre
l’amélioration continue des procédures et de la performance de l’entreprise.
Une activité « algorithmique » est une suite d’opérations prescrites par l’entreprise qui
permet d’arriver à un résultat unique prédéfini. Le travail est principalement constitué de
tâches simples et peu intéressantes. On ne demande pas aux salariés de les faire évoluer
mais de respecter à la lettre ce qui est prescrit.
1.Accepter le risque d’erreur sous-tend un état d’esprit qui se caractérise par des postures
telles que :
https://www.innovationmanageriale.com/agilite/tour-du-monde-des-entreprises-qui-
valorisent-les-erreurs/#condamnation
Analyse Critique
La grande majorité des modèles de management sont encore basés sur un principe de
subordination unilatérale (top-down) et de conformité aux exigences fixées par l’entreprise
et par le monde professionnel.
Il me semble important d’ancrer un nouveau type de management positif de l’erreur dans la
culture de l’entreprise.
Je pense qu’il faut en premier lieu apporter de l’importance au choix des mots, ne plus parler
« de droit à l’erreur » ou « d’autorisation à l’erreur », mais de « valorisation de l’erreur ».
Pour cela, il peut y avoir diverses méthodes comme celle par exemple d’encourager
l’expression des doutes sur la capacité à atteindre le résultat, ce qui réduit considérablement
le risque d’erreur.
La maitrise des risques est une possibilité d’affirmer que l’erreur peut être éviter lorsque les
prescriptions sont justes. Toutefois, la probabilité de commettre des erreurs est aussi
étroitement liée à l’environnement de l’entreprise. Un cadre stable est prévisible permet de
penser que la maitrise d’un procédé à du sens, alors qu’elle devient utopique dans un
environnement incertain et en perpétuelle mutation.
Les organisations qui sauront formaliser un processus d’apprentissage basé sur les erreurs
amélioreront non seulement leurs performances, mais aussi leur attractivité et le bien-être
de leurs salariés.