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COURS 05 : Audit interne et aspects opérationnels

L’objet de ce cours est d’analyser les points suivant :


- Les dix commandements pour la mise en place de l’audit
interne.
- Valoriser les conséquences des dysfonctionnements.
- L’aspect règlementaire de l’audit interne en Algérie.

1. les dix commandements pour la mise en place de l’audit interne

Les dix commandements à respecter ici n’ont pas été délivrés au sommet
d’une montagne par un Dieu menaçant. Ils n’en restent pas moins
indispensables à la survie. Mais à la survie de d’Audit interne pour qui
souhaite mettre en place cette fonction au sein d’une organisation où
elle n’existe pas encore. Créer de toutes pièces une fonction d’Audit
interne n’a l’air de rien, mais plus d’un a échoué dans la tentative en
rejetant la faute qui sur des dirigeants incapables, qui sur de sombres
machinations s’acharnant à le perdre.

 Première étape : élaborer une charte

L’élaborer n’est rien, on en connaît la teneur, et d’autant mieux que les


normes professionnelles et de nombreux ouvrages viennent à votre
secours. C’est elle qui va poser les fondations et légitimer la fonction aux
yeux de tous. Pour y parvenir quatre conditions sont à remplir :

- Le document doit être agréé et signé par la plus haute autorité de


l’organisation.
- Il doit être distribué, et si possible commenté, à tous les futures
audités.
- Les références normatives, qui vont lui donner une autorité extérieure,
doivent y figurer.
- Il doit être conçu dans une forme cohérente avec la culture et les
habitudes de l’organisation.

Mais le plus important est que ce soit le premier pas : c’est le socle sur lequel on
va pouvoir construire.

 Second étape : établir une cartographie des risques de


l’organisation (ou s’approprier celle qui existe le cas échéant).

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Cette étape est nécessairement préalable à toutes les autres car c’est à
partir de la que vont pouvoir être définis les moyens à mettre en œuvre . et
ceci implique l’existence d’un outil de mesure e du risque, et donc de le
forger s’il n’existe pas.

 Troisième étape : prendre contact avec les managers

Cette prise de contact est doublement indispensable. Elle est


indispensable parce que c’est la meilleure façon de vendre l’Audit et de
vaincre les résistances. Tien ne remplace le contact direct et personnel.
Mais elle est également indispensable pour inventorier besoins,
problèmes et desiderata de ceux qui décident au plus haut niveau. Or
cette connaissance vous est nécessaire pour aborder l’étape suivante, c’est
la cohérence du processus.

 Quatrième étape : élaborer un plan d’Audit

on respecte les prescriptions normatives dès l’instant que ce dernier est


établi à parti de la cartographie des risques permettant de définir la
fréquence des missions. A partir de là il devient possible de calculer
effectifs et budgets nécessaires, donc d’assurer la cohérence entre
objectifs et moyens. L’accord de la direction sur ce plan est alors en
même temps un accord sur les moyens à mettre en œuvre. Est – il
nécessaire d’ajouter que dés cet instant les désaccords se règlent en
apportant que dés cet instant les désaccords se règlent en apportant des
retouches aux objectifs et non plus en négociant à l’infini sur les moyens.

 Cinquième étape : Rédiger le manuel de procédures de l’Audit


interne.

Méthodes de travail, organisation, analyses de postes…. Doivent être


formalisées dans un document à usage interne. On conçoit bien que l’on
ne saurait recruter du personnel avant d’avoir défini les catégories
professionnelles, le rattachement hiérarchique, les tâches à accomplir et la
méthode à utiliser pour les réaliser.

 Sixième étape : Définir les méthodes de recrutement et les besoins


en formation.

Un plan de formation doit être élaboré à ce stade. Il prend en compte le


plan d’audit et le profil des postes à pourvoir. Le plan de formation sera
affiné à l’arrivée des premiers embauchés.

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 Septième étape : Elaborer les normes retenues pour le
fonctionnement du service.
- Norme de rédaction et de présentation des rapports.
- Norme de suivi des recommandations.
- Norme de constitution et de conservation des dossiers de mission
- Normes de revues qualité.
- Normes de reporting et de suivi du plan et du budget.
- Normalisation des documents : feuilles d’interview, FRAP, feuilles de
travail etc.
 Huitième étape : Elaborer les prévisions budgétaires pour les trois
premières années de fonctionnement.
 Neuvième étape : Réaliser les recrutements nécessaires il est
recommandé de retenir une certaine progressivité si les recrutements
doivent se faire en grand nombre.
 Dixième étape : Communiquer sur l’Audit interne.

et ceci devient possible puisque désormais l’Audit interne existe.

Ces différents stades sont certes connus en leur contenu, mais


l’important est d’en respecter l’ordre. On ne saurait initier un pas avant
d’avoir achevé le précédent sans risquer la chute.

2. Valoriser les conséquences des dysfonctionnements : les


précautions à prendre

« Valoriser les conséquences », voilà une consigne fréquemment répétée aux


auditeurs internes, jeunes et moins jeunes. On ne saurait la critique :
recommander de mesurer les conséquences des dysfonctionnements
relevés est indispensable et ce pour de nombreux motifs. C’est en effet
nécessaire pour aider l’auditeur interne à ne pas tout mettre sur un même
plan, tant pour lui-même que pour son lecteur. Il est de petites erreurs et il en
est de grandes (réelles ou potentielles) ; les considérer d’un même œil est
une sorte de tromperie qu’il faut chasser. La valorisation est une méthode
pour contraindre à la mesure relative des différents constats. Ce faisant,
visant plus juste, on permet à chacun d’être plus efficace. Du même coup
cette contrainte légitime est un moyen pour l’auditeur de lutter contre sa
pente naturelle : celle qui consiste à se donner et à tenter de donner l’illusion
qu’il Vien de découvrir l’affaire du siècle, celle qui va alimenter les
conversations des chaumières. Or force est de constater que l’affaire du
siècle n’arrive qu’une seule fois par siècle. L’auditeur interne est une fourmi
qui avec patience et obstination apporte sa contribution à une amélioration
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qui tend toujours vers la perfection sans jamais l’atteindre. C’est l’addition de
ces incessantes contributions qui en fait la valeur et leur donne l’importance
que l’on sait. Il ne fait donc pas confondre le grain de sable et la dune, même
si d’aventure on est celui qui apporte le dernier grain au sommet. La
modestie reste une grande qualité. Nous disons « fausse modestie » , « le plus
décent de tous les mensonges » disait Chamfort.

Donc sachons donner aux autres comme à soi-même cette indispensable


information sur les conséquences minimes ou désastreuses des insuffisances
ou erreurs de gestion.

Mais comment valoriser ? Comment mesurer ? Lorsqu’il s’agit d’une


perte d’argent ou de la perte d’un bien, ou de la perte d’un bénéfice
l’opération est relativement facile à réaliser et la comptabilité est là pour
fournir les chiffres nécessaires. Mais quelle méthode adopter lorsque l’on
découvre le début d’une malversation ou, plus difficile encore, l’existence
d’une malversation sur des opérations trop complexes pour pouvoir en
mesurer l’ampleur avec certitude ? nous disons malversation, mais le
problème est le même pour une simple erreur. Il n’y a pas de solution mais
des possibilités et avant toute chose une précaution à prendre.

Cette précaution, les jeunes talents désireux de briller et de montrer leur


efficacité, ont parfois bien du mal à l’accepter, et pourtant… c’est la solution
de la modestie, évoquée plus haut. Lorsqu’on ne peut valoriser ou , ce qui
revient au même, que les résultats de l’opération ont toutes chances d’être
frappés d’un aléa rédhibitoire, on ne doit pas à tout prix entreprendre
l’opération. Il faut avouer la difficulté et le danger qu’il y aurait à persévérer
et à fournir des chiffres. On se contente alors de qualifier les conséquences
en donnant le maximum d’informations pour le lecteur qui a peut-être
d’autres moyens pour mieux mesurer les incidences quantitatives.

3- L’aspect réglementaire de l’audit interne en Algérie

Dans le cadre réglementaire de l’audit interne en Algérie est défini :

- La loi N° 88-01 du 02 janvier 1988 portant loi d’orientation sur les


entreprises publiques et économiques.
- Article 40 : les entreprise publiques économiques sont tenues
d’organiser et de renforcer des structures interne » d’audit
d’entreprise » et d’améliorer d’une manière constante leurs procédés
de fonctionnement et de gestion.

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