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Je ne suis pas candidat et ne le serait plus…,

La situation actuelle de nos institutions ordinales ne semble pas avoir évolué d’un iota depuis
l’avènement de la loi 10-01 portant organisation de la profession comptable, hormis, le
renouvellement routinier des conseils se succédant à échéance régulière, quant au reste, l’état de
la profession, il est tout simplement déplorable à plus d’un titre.
✓ Depuis 13 années déjà, nous pouvons affirmer l’état de stagnation de la profession
comptable, pour cause :
• Du nombre d’experts comptables, toujours insuffisant, en raison de la barrière de
l’examen d’expert-comptable, qui souffre de l’absence d’une tutelle administrative
officielle chargée de sa préparation et de son organisation, qui pourrait éventuellement
définir et arrêter le contenu d’un programme de formation à l’expertise comptable, ainsi
que celui d’une mise à niveau obligatoire pour les professionnels issus des autres canaux
de formation. Ce programme de mise à niveau sera composé des modules
complémentaires à acquérir obligatoirement par tout professionnel candidat afin de
compléter et enrichir son cursus de formation académique. L’exploitation de cette voie
a pour condition, l’évaluation objective des programmes de formation de base pour
chaque professionnel, les acquis professionnels et son expérience, avant de définir et
appliquer les passerelles obligatoires, par l’organisation des examens sur des modules
complémentaires, ce qui ouvrira une nouvelle perspective d’accès au titre d’expert-
comptable.

L’accès à l’expertise comptable ne doit plus être un parcours de combattant pour tous
ceux qui ne sont pas issus d’un cursus universitaire traditionnel, en d’autres termes, il
reviendra à cette tutelle administrative chargée de la gestion de l’expertise comptable,
d’imaginer les passerelles nécessaires, après examen au cas par cas de toutes les
situations administratives, notamment les cursus de formation individuelle,
l’expérience, la nature des missions accomplies, il s’agit d’une véritable
EVALUATION des acquis à la fois ACADEMIQUES et PROFESSIONNELS, seule
voie pour assurer une démocratisation du grade de l’expert-comptable.

• Hélas, au jour d’aujourd’hui, la « mise à niveau » des professionnels se limite à


l’organisation des séminaires souvent de même thématique, dont la plus dupliquée est
l’examen annuel des nouvelles dispositions des lois de finances, dont le choix du mode
d’organisation nous rappelle étrangement la tournée du CIRQUE AMAR, qui, dans le
souci de partager le spectacle à tous les enfants des différentes régions du pays, il se fait
l’obligation de parcourir tout le pays. Ce choix d’animation est doublement désastreux,
que ce soit, en matière de dépenses de nos cotisations d’une part, et/ou encore,
sociologiquement, il favorise le cloisonnement ou le cantonnement des professionnels
et tous les échanges bénéfiques qui accompagnent. Notre profession doit veiller à son
intégration en combattant tout ce qui viendra à créer la désunion, le régionalisme ou
encore l’élitisme.
• Un autre exemple, ôh ! combien regrettable, qui par devoir envers les consœurs et
confrères, doit être dénoncé ouvertement, il a trait à la folklorisation de la profession,
son orientalisation culturelle en favorisant les zerdates et leurs lots de cadeaux
(TEKRIMETS ??) à tout va, sans discernement qui frise l’outrance et l’indécence, une
vraie débauche de nos finances sans commune mesure. Ces comportements ne doivent
pas se substituer à la rigueur et la science qui doivent toujours accompagner l’exercice
de notre profession. Cette dernière doit s’inscrire dans l’universalité du savoir
scientifique tels que, le droit, la technologie, le numérique, les normes internationales,
l’évolution du monde technologique, économique et scientifique.

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• L’absence de barème d’honoraires fixant un MINIMA de référence, une autre plaie qui
fait tant de mal à tous ceux qui font de la comptabilité et l’audit légal leur gagne-pain.
Cette insuffisance a été à l’origine de toutes les dérives et ses corollaires, des
comportements souvent contraires à l’éthique et la déontologie, dont la malhonnêteté,
la concurrence déloyale sont légion. Autant d’atteintes à la cohésion des professionnels
dans l’exercice de leur profession.

• L’exercice illégal, qui revêt de nos jours plusieurs formes, pour ne citer que les plus
courantes :
− Professionnel non inscrit au tableau de l’institution ordinale,
− L’absence de déclaration du nombre de mandats de commissariat aux comptes
auprès de la CNCC, conformément aux textes réglementaires,
− Location de cachet professionnel,
− Exercice de la profession sans prestation de serment,
− Exercice dupliqué des deux missions par le même professionnel, la tenue et le
commissariat aux comptes,
− Inscription illégale des sociétés civiles professionnelles sur les tableaux des ordres
au lieu et place des personnes physiques associées dument agréées individuellement,
− Inscription illégale des sociétés civiles professionnelles sur les tableaux des
professionnels sous des dénominations étrangères,
− Ouverture de plusieurs antennes sans autorisation du Ministère des finances,
− ….
En treize années d’existence, nous n’avons pas bougé d’un iota, nous avons fait du surplace :
➢ les textes réglementaires ne répondent plus à la situation d’aujourd’hui, et toutes les
tentatives de réforme engagées n’ont pas abouti, les trois institutions ordinales ont
grandement besoin d’une restructuration, les affaires des professionnels ne sauraient
être administrées par les seuls élus des conseils, quel que soit leur bonne volonté, UNE
ADMINITRATION BIEN DEVOLUE POUR ACCOMPLIR CETTE MISSION EST
ABSOLUMENT NECESSAIRE.
➢ Le siège du Lido, de feuilleton en feuilleton, cette structure acquise au prix fort à partir
de nos contributions financières ne cesse de se dégrader, elle tombe en ruines depuis
que les trois institutions se sont officiellement désengagés par des prises de résolution
en conseil avant d’être confirmées par les assemblées générales ordinaires respectives,
sans pour autant avouer la vraie raison de refus catégorique de la cohabitation
confraternelle sous le même toit.
Pourtant une expertise portant sur la structure (fondations, poteaux et poutrelles) par un
bureau d’études techniques en collaboration avec le laboratoire national de l’habitat et
de la construction (LNHC) et une fiche technique détaillée d’estimation du coût des
travaux de « confortement du siège administratif en sous-sol, rez de chaussée avec (04)
quatre étages nous a été notifiée par le Bureau d’Etudes Techniques pour un coût global
de 10 770 095,00 da à la date du 15/02/2018. De tergiversation en tergiversation depuis
le mois de septembre 2018, aucune évolution sur la situation du siège du LIDO et ce,
jusqu’à ce jour !! A qui profite la situation ??
➢ L’assèchement de nos finances qui fondent comme neige au soleil, et ce, parce que le
financement de certains grands évènements annuels se fait sans modération sur les coûts,
dont la comparaison avec les autres exercices révèle des dépassements sur les seuils
habituels, les dépenses d’aujourd’hui sont assimilables à de la gabegie. La perte de nos
fonds financiers va être aggravée par la tendance baissière du taux de recouvrement de
nos cotisations d’exercice en exercice. Le recouvrement des cotisations professionnelles
relève d’un défi, lorsqu’on sait l’impunité dont jouissent tous les récalcitrants à la loi.

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L’approche de la cotisation professionnelle doit être fondamentalement revue pour la
scinder en un montant fixe appelé MINIMA raisonnable et obligatoire sans condition
de chiffre d’affaires pour tous, et l’application d’une corrélation qui sera indexée sur le
chiffre d’affaires réalisé et déclaré par chaque professionnel. Pour rendre possible cette
nouvelle approche, les indices de corrélation seront arrêtés en même temps que la
cotisation de base par les Assemblées générales Ordinaire des organisations
professionnelles respectives.

• A la veille de cet énième renouvellement des conseils des trois institutions ordinales, on
assiste sur les réseaux sociaux, à un déballage de compliments et révélations de
compétences ( ?) envers des confrères candidats, dont certains sont connus pour leur
paresse et les méfaits dont ils ont été la cause dans un passé par lointain. Bizarrement, à
la veille de ces élections on leur découvre de nouvelles vertus jusque-là inconnues ; ils
sont présentés comme nos futures étoiles qui viendraient éclairer le ciel sombre de notre
corporation. Non, nos consœurs et confrères ne sont pas dupes au point de leur faire
avaler des couleuvres !!
Un mandat de représentation, c’est avant tout, un contrat de confiance, un engagement
de servir et non de se servir, avec l’obligation de rendre des comptes.
Faire partie d’un conseil, c’est déjà un sacrifice en soi, un engagement sans
ménagement, souvent au détriment de son propre business, sa famille et son temps de
loisir. Au grand dam des contradicteurs qui vantent le luxe des hôtels, sachez qu’aucune
prise en charge dans n’importe quel hôtel luxueux de la place, ne peut compenser votre
sacrifice à vivre le moindre petit instant de votre vie loin de votre cocon familial !!

Cependant, pour une raison d’équité, et pour que la mission de l’élu ne soit pas
synonyme de perte de temps et de manque à gagner, il serait souhaitable d’instaurer un
système de compensation financière quel que soit sa forme, soit INDEMNITES
MENSUELLES ou encore PRIME DE REPRESENTATION.
Après le constat de l’état des lieux tel qu’il est décrit précédemment, cela ne laisse aucun
doute, que la prochaine mission sera très difficile, car, il ne s’agit pas de renouveler la
routine des rencontres habituelles plus « amicales » qu’intellectuelles. Non, la
corporation est sérieusement malade, l’exercice du métier comptable n’assure plus une
subsistance honorable, qui vous met à l’abri du besoin pour certaines consœurs et
confrères, en particulier pour les débutants. Cette situation est à l’origine de
comportements jusque-là inconnus dans la corporation, le plus répandu est la pratique
du dumping des honoraires, tellement ravageur par son impact sur la cohésion des
professionnels et la pérennité de l’exercice de la profession.
Pour conclure, et suivant mon expérience, les critères essentiels que doivent réunir les candidats aux
prochaines joutes électorales de renouvellement de nos instances professionnelles, sont avant tout, LE
CHARISME, LA COMPETENCE, l’esprit de RESPONSABILITE et ces cinq (05) valeurs
d’ETHIQUE :
▪ RESPECT
▪ TOLERANCE
▪ HUMILITE
▪ HONNETETE
▪ OUVERTURE AUX AUTRES
Séghir OULD TALEB
Commissaire aux Comptes

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