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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

DEDICACE

A MES PARENTS

REDIGE ET PRESENTE PAR MOFFO MAMBAP IDRISS CALVIN i


La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

REMERCIEMENTS

Tout l’effort consenti pour la réalisation de cette œuvre est sans doute le résultat de la
bienveillance d’un certain nombre de personnes. C’est donc l’occasion pour nous de
témoigner notre profonde et honnête gratitude à leur endroit, nous pensons notamment à :

❖ Notre encadreur académique M. KUATE Thierry pour sa disponibilité et sa


contribution remarquable ;
❖ Notre encadreur professionnel M. ELOUNDOU NGONO Marc pour sa disponibilité
et sa contribution ;
❖ L’ensemble du corps enseignant et administratif de l’ESSEC, pour la qualité de la
formation reçue tout au long de notre cursus académique ;
❖ Tout le personnel de l’entreprise ENEO, en occurrence, M. MBEY Alain,
M. MPOULI MPOULI Henri, Mme TENE Camille, Mme GWEGA Ghislaine, et M.
DJADJO Ulderic pour l’expérience professionnel qu’ils ont bien voulu partager avec nous ;
❖ Tous nos frères et sœurs.

Enfin, à toutes les personnes que nous n’avons pas pu citer ici, qui ont contribué de
multiples façons à la réalisation de ce travail, nous leur exprimons notre sincère
reconnaissance.

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AVANT-PROPOS

Dans un souci de doter les entreprises camerounaises d’intellectuels qualifiés,


compétents et aptes à l’emploi, il est institué en 2005 trois (03) cycles de formation purement
professionnels sous le contrôle de la direction des stages et de la formation continue à l’Ecole
National Supérieur de l’Enseignement Technique de Douala en abrégé ENSET. Elle propose
aux étudiants une pluralité de formations repartie en six filières que sont la Banque et
Microfinance (BMF), la Comptabilité Finance Audit (CFA), le Génie Civil (GC), la Gestion
Technico Commerciale (GTC), la Gestion des Projets Informatiques (GPI) et la Gestion des
Ressources Humaines (GRH). Le cycle Master de l’ESSEC de Douala correspond à une durée
de formation bien déterminée de deux ans après la Licence et est sanctionné par la rédaction
d’un mémoire de fin de cycle, fruit de nos connaissances intellectuelles et professionnelles à
travers le stage en entreprise ; ceci dans le but de permettre à l’étudiant de s’initier d’une part
à la recherche scientifique et d’autre part concilier la théorie professionnalisant acquise à
l’école à la pratique professionnelle obtenue sur le terrain (entreprise). A cet effet, ils sont
tenus de porter leur choix sur un sujet d’ordre opérationnel relatif à leur spécialité. Nous
avons effectué notre stage de fin de formation au sein d’ENEO CAMEROON S.A, à la
Direction Financière. Au terme de nos investigations, nous avons pu identifier des
défaillances en matière de gestion de la trésorerie à ENEO et nous nous sommes donnés pour
but d’y remédier, après avoir ressorti leur lien avec la politique financière de l’entreprise.
Toute œuvre humaine étant imparfaite, nous sommes conscients des éventuelles
limites de ce travail et demeurons ouverts aux critiques et suggestions constructives.

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RESUME

La trésorerie est un facteur clé de longévité pour toute entreprise. Elle doit de ce fait
être au centre des préoccupations des dirigeants. C’est encore plus le cas dans une entreprise
comme ENEO Cameroon, en situation de monopole dans un secteur aussi stratégique que
celui du courant électrique.
Notre passage au sein d’ENEO nous a permis de déceler des insuffisances dans la
gestion de sa trésorerie. Elles se manifestent par des difficultés de recouvrement des créances
clients, l’absence d’une politique de choix de banque, les difficultés de l’entreprise à payer ses
fournisseurs à l’échéance ou encore le recours systématique aux facilités bancaires.
L’objectif principal de ce mémoire est d’améliorer la gestion de la trésorerie d’ENEO
à travers une meilleure une meilleure politique financière. De manière spécifique, il s’agit
après avoir décrit la gestion de la trésorerie au sein d’ENEO, de faire un état de cette gestion,
ressortir les points faibles et prescrire des mesures pour les corriger. Nous avons adopté une
démarche qualitative, assorti d’une approche inductive. L’analyse s’est faite au travers des
entretiens avec le personnel, d’observations, de la consultation de documents internes et
externes à l’entreprise.
Notre travail s’achève par une série de recommandations notamment la mise en place
d’une grille de choix de banque, la multiplication des contrats de factoring, l’implémentation
effective du logiciel de gestion de la trésorerie de l’entreprise. La mise en œuvre effective de
ces mesures permettra indéniablement d’améliorer la gestion de la trésorerie au sein d’ENEO.

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ABSTRACT

Cash management is a key factor of longevity and performance in any company.


Therefore, it’s supposed to be a main priority for the leaders. This is even more the case in a
company like ENEO Cameroon, which has the monopoly in a sector as strategic as the
electrical one.
Our internship at ENEO allowed us to detect shortcomings in the management of its
cash flow. They are manifested by difficulties in recovering trade receivables, the absence of
a bank choice policy, the company's difficulty in paying its suppliers when due and the
systematic use of bank facilities.
The main objective of this thesis is to improve the management of cash flow through
a better financial policy. Specifically, after describing the practice of cash management at
ENEO, we are going to make a state of that management, highlight the weaknesses and
prescribe measures to correct them. We choose a qualitative approach, with an inductive
approach. The analysis has been done through interviews with staff, observations,
consultation of documents.
Our work ends with some recommendations including the establishment of a bank
choice grid, the multiplication of factoring contracts, the easing of the tax burden, and the
effective implementation of the cash management software of the company. The effective
implementation of these measures will undeniably improve cash management at ENEO.

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ACE : Actif Circulant d’Exploitation


ACHE : Actif Circulant Hors Exploitation
AER : Agence d’Electrification Rurale
ALUCAM : Aluminium du Cameroun
ARSEL : Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité
AT : Actif Trésorerie
BFR : Besoin en Fonds de Roulement
BFRHE : Besoin en Fonds de Roulement Hors Exploitation
BIC : Bank Identifier Code
CAF : Capacité d’Auto financement
CAPEX : Capital Expenditures
CMS : Customer Management Service
DE : Dettes d’Exploitation
DFI : Direction Financière
DHE : Dettes Hors Exploitation
DPDC : Dibamba Power Development Corporation
EBE : Excédent Brut d’Exploitation
EDC : Electricité du Cameroun
ENELCAM : Energie Electrique du Cameroun
ENEO : Energy of (Cameroon)
ESO : Excédent sur Opérations
ETE : Excédent de Trésorerie sur Opérations d’Exploitation
ETOG : Excédent de Trésorerie sur Opérations de Gestion
ETOIF : Excédent de Trésorerie sur Opérations d’Investissement et de Financement
FR : Fonds de Roulement
FRNG : Fonds de Roulement Net Global
HTA/HTB : Haute Tension A/ Haute Tension B
IBAN : International Banking Account Number
KPDC : Kribi Power Development Corporation
KPI : Key Performance Indicator
MINEE : Ministère de l’Energie et de l’Eau
OPEX : Opérating Expenditures
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petite et Moyenne Entreprise
POWERCAM : Cameroon Electricity Corporation
PT : Passif Trésorerie
RIB : Relevé d’Identité Bancaire
RSE : Responsabilité Sociale de l’Entreprise
SBLC : Stand-by Letter of Credit
SOCATRAL : Société Camerounaise de Transformation de l’Aluminium

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SOG : Solde sur Opérations de Gestion


SONATREL : Société Nationale de Transport d’Electricité
SONEL : Société Nationale d’Electricité
T : Trésorerie
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
VENDEP : Ventilation des Dépenses

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHES

Tableau n° 1 : Liste des besoins en informations. .................................................................. 57


Tableau n° 2 : Facteurs de différenciation des approches méthodologiques ........................... 59
Tableau n° 3: Sources d’informations. .................................................................................. 61
Tableau n° 4: Tableau du verbatim ....................................................................................... 63
Tableau n° 5: Ratio de liquidité générale ..............................................................................70
Tableau n° 6: Ratio de liquidité réduite ................................................................................. 71
Tableau n° 7: Ratio de liquidité immédiate ...........................................................................71
Tableau n° 8: Evolution des flux de trésorerie d’exploitation (en FCFA) .............................. 72
Tableau n° 9 : Evolution des flux d’investissement (en FCFA) .............................................74
Tableau n° 10: Evolution des flux de financement (en FCFA)...............................................75
Tableau n° 11: Evolution des soldes de trésorerie de fin d’exercice (en FCFA) ..................... 75
Tableau n° 12: Grille comparative des tarifications des produits et services bancaires proposés
.............................................................................................................................................77

Graphe n° 1 : Répartition des revenus D'ENEO en 2016 ....................................................... 15


Graphe n° 2 : évolution de l'E.T.E. ....................................................................................... 73
Graphe n° 3 : Evolution de la situation nette de trésorerie d’ENEO....................................... 76

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SOMMAIRE

Dedicace................................................................................................................................. i
Remerciements ...................................................................................................................... ii
Avant-propos ........................................................................................................................ iii
Resume ................................................................................................................................ iv
Abstract ..................................................................................................................................v
Liste des sigles et abreviations .............................................................................................. vi
Liste des tableaux et graphes ............................................................................................... vii
Sommaire ........................................................................................................................... viii

INTRODUCTION GENERALE..........................................................................................1

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE GESTION


DE LA TRESORERIE ET POLITIQUE FINANCIERE EN ENTREPRISE ...................5
Chapitre 1: La gestion de la tresorerie au sein D’ENEO SA ..............................................7
Section 1 : Présentation de l’entreprise ........................................................................7
Section 2 : Présentation du processus de gestion de la trésorerie au sein d’ENEO......15
Chapitre 2 : Analyse conceptuelle et theoriques de la gestion de la tresorerie et de la
politique financiere .............................................................................................................24
Section 1 : Gestion de la trésorerie et controle de l’équilibre financier ......................... 24
Section 2 : Politique financiere et son lien avec la gestion de la trésorerie ................... 39

DEUXIEME PARTIE : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DU LIEN ENTRE


GESTION DE LA TRESORERIE ET POLITIQUE FINANCIERE A ENEO ...............53

Chapitre 3 : Approche methodologique de la relation entre gestion de la tresorerie et


politique financiere à ENEO ..............................................................................................55
Section 1 : Méthodologie de l’étude ................................................................................. 55
Section 2 : Analyse de la gestion de la tresorerie et de la politique financiere a ENEO
CAMEROON SA .............................................................................................................. 65
Chapitre 4 : Présentation des résultats et recommandations............................................70
Section 1 : Présentation et analyse des resultats .............................................................. 70
Section 2 : Recommandations en vue de l’amélioration de la gestion de la trésorerie
àtravers une meilleure politique financiere à ENEO ....................................................... 76
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................79
Références bibliographiques .................................................................................................79
Annexes ...............................................................................................................................79
Table des matieres ................................................................................................................79

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INTRODUCTION GENERALE

Une entreprise, quelle que soit sa taille ou son activité, est une organisation c'est-à-dire
« la coordination rationnelle d’un certain nombre de personnes et de moyens en vue
d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée ». Ainsi, Tout dirigeant voulant garantir la
longévité de son entreprise devra être attentif à un certain nombre de facteurs dont les plus
importants sont le chiffre d’affaires, la rentabilité, le risque et surtout la trésorerie.

Selon De la Bruselerie (2003), « la gestion de la trésorerie est au cœur de la gestion


financière de l’entreprise, elle constitue le bras armé d’une entreprise. Autrefois simple
élément de la direction financière de l’entreprise, la trésorerie est dorénavant une entité
cohérente et multiforme qui devient dans la grande entreprise la manifestation opérante de la
fonction financière, cela au moment où cette dernière assume un rôle stratégique croissant. »
Dès lors, « la trésorerie est un domaine très sensible qu’il faut gérer avec une véritable
stratégie tout au long de la vie de l’entreprise ».
La gestion de trésorerie s’est fortement développée depuis les années 1970. Pour
Vernimmen et al (2013), « la gestion de la trésorerie est une activité consistant à gérer les
risques de liquidité, les taux d’intérêt et de change qui pèsent sur l’entreprise, à placer les
liquidités dans les meilleures conditions de rentabilité et de risque et enfin à pouvoir faire face
tous les jours aux engagements de l’entreprise en mobilisant les ressources financières à court
ou à long terme ». Une bonne gestion de trésorerie consiste à assurer la solvabilité de
l’entreprise au moindre coût c'est-à-dire faire face en permanence aux échéances tout en
maintenant le solde de trésorerie au minimum en utilisant les crédits les moins chers et les
placements les plus rémunérateurs. La gestion de trésorerie repose par conséquent sur le
couple « Sécurité/Rentabilité ». Pour parer au risque d’illiquidité ou d’insolvabilité (rupture
de caisse, cessation de paiement, etc.), l’entreprise doit maintenir un certain niveau de
trésorerie, car en pratique il est très difficile d’assurer une parfaite synchronisation entre les
encaissements et les décaissements. La gestion de la trésorerie se manifeste, ainsi par des
prévisions fiables, des choix de financement ou de placement, une gestion en dates de valeur,
un contrôle de la facturation bancaire etc... Les prévisions peuvent être faites à court ou à long
terme.

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A court terme, la gestion prévisionnelle de la trésorerie permet d’organiser les


mouvements d’argent (entrant et sortant) en matière de règlement de fournisseurs,
d’escompte, de la gestion des achats et des stocks, etc… Elle est habilitée à construire un
indicateur de gestion avancé et permettre la mise en place de procédés d’ajustement
techniques. A moyen et long terme, la gestion prévisionnelle de la trésorerie est susceptible de
faciliter les travaux d’ajustement des dépenses de développement de l’entreprise et d’avoir
une vision plus claire pour l’avenir.
La gestion de la trésorerie est ainsi d’une importance capitale pour toute entreprise se
voulant performante sur la durée. Au Cameroun, les difficultés de trésorerie font partie du
quotidien des entreprises. Ces difficultés affectent également l’Etat qui du fait des dépenses
liées à la lutte contre Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, et les troubles dans la
zone anglophones sollicite de plus en plus les banques pour financer son fonctionnement et
ses investissements. A titre d’exemple, depuis le début de l’année 2017, le Trésor public
camerounais est très actif sur le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique
Centrale (les banques en sont les principaux acteurs), avec un rythme de mobilisation des
fonds de 7 milliards de francs pratiquement tous les 10 jours.
Afin d’aider les entreprises camerounaises à faire face à leurs difficultés de trésorerie,
l’Etat a ainsi débloqué une enveloppe globale de 180 milliards de francs CFA au profit de ces
entreprises. Sur cette enveloppe, 80 milliards de francs CFA seront mis à la disposition des
banques pour relancer les crédits aux entreprises, tandis que 100 milliards de francs CFA
serviront au paiement des prestataires de l’Etat et au remboursement des crédits de TVA aux
entreprises locales. Ce processus a pour but de doper la trésorerie des entreprises
camerounaises. Les entreprises à capitaux publics sont les plus concernées. En effet, elles
présentent un niveau d’endettement très élevé que l’Etat essaie de compenser à travers des
subventions (qui représentent pour l’heure 1% du PIB), ce qui impacte négativement le
budget de l’Etat. Cette situation témoigne d’une mauvaise gestion des entreprises à capitaux
publics. L’amélioration des performances des entreprises à capitaux publics passera donc par
une meilleure gestion de leur trésorerie. ENEO CAMEROON SA compte parmi ces
entreprises.
En effet, ENEO CAMEROON SA est une société d’économie mixte ayant pour
activités principales la production, le transport et la distribution du courant électrique. Dans
un secteur où elle est en situation de monopole, ENEO s’est fixé comme objectif notamment

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

d’être un modèle de gouvernance en Afrique. L’atteinte de cet objectif passe inéluctablement


par une utilisation optimale de sa trésorerie.
Notre passage au sein de l’entreprise nous a permis de déceler certaines anomalies en
matière de gestion de la trésorerie notamment les difficultés de recouvrement des créances
clients, ce qui entraine une augmentation du besoin en fonds de roulement et donc une
diminution de la trésorerie de l’entreprise ;l’absence d’une politique de choix de banque en
cas d’ouverture d’un nouveau compte ce qui laisse à penser que la gestion des charges
bancaires n’est pas optimale ;la difficulté pour l’entreprise à payer tous ses fournisseurs à
l’échéance ce qui non seulement détériore l’image de l’entreprise vis-à-vis de ses tiers, mais
peut également générer des charges supplémentaires en termes de pénalités de retard si le
retard accusé est suffisamment grand ; le recours quasi systématique aux facilités bancaires .
Ce qui traduit une détérioration de la situation de trésorerie.
C’est fort de tous ces constats que nous avons décidé de mener une réflexion sur la
gestion de la trésorerie à ENEO et la politique financière de l’entreprise. Notre travail s’est
fait sur la base du questionnement suivant : « comment la politique financière influence-t-elle
le système de gestion de la trésorerie d’ENEO ? ». Cette question principale peut se décliner
en questions subsidiaires :
- Quel est le système de gestion et l’état de la trésorerie au sein d’ENEO ?
- Quelles sont les défaillances observées ainsi que les mesures d’amélioration du
système de gestion de la trésorerie à ENEO ?
De ces questionnements il ressort comme objectif principal de notre étude, de montrer
comment la politique financière influence le système de gestion de la trésorerie. Cela passe
par l’atteinte d’objectifs secondaires notamment :
- Décrire et faire un état de la gestion de la trésorerie telle que pratiquée à ENEO ;
- Mettre en avant les insuffisances et proposer des outils et méthodes pour améliorer la
gestion de la trésorerie à ENEO ;
Sur le plan théorique, ce travail représente une modeste contribution à la réflexion
pour la résolution de la problématique de la gestion de la trésorerie au sein des entreprises à
capital mixte, compte tenu des difficultés récurrentes de l’Etat à tenir ses engagements vis-à-
vis d’elles. Sur le plan managérial ou opérationnel, il permettra aux dirigeants de l’entreprise
d’améliorer la politique financière de celle-ci à travers une meilleure gestion de la trésorerie.
A toute recherche scientifique se veut une méthodologie rigoureuse. Nous avons opté
pour une approche qualitative. Les phases de la méthodologie sont : la recherche

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

documentaire qui nous permettra de présenter les concepts de notre sujet et s’appuiera sur des
documents obtenus au sein de l’entreprise, des articles publiés sur internet ; l’observation
participante afin de mieux comprendre les activités liées au cycle de trésorerie de l’entreprise,
ainsi que des entretiens semi-directifs réalisés avec certains responsables de la sous-direction
trésorerie.
Notre travail sera organisé en 02 parties de 02 chapitres chacune. La première,
exclusivement théorique sera intitulée CADRE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE
GESTION DE LA TRESORERIE ET POLITIQUE FINANCIERE EN ENTREPRISE, la
seconde beaucoup plus pratique s’intitulera DEMARCHE METHODOLOGIQUE ET
ANALYTIQUE DU LIEN ENTRE GESTION DE LA TRESORERIE ET POLITIQUE
FINANCIERE A ENEO et débouchera sur des recommandations faites à la direction de
l’entreprise.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE
GESTION DE LA TRESORERIE ET POLITIQUE
FINANCIERE EN ENTREPRISE

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Pendant de nombreuses années, la gestion de la trésorerie a été perçue comme une


activité se limitant à l’exécution du budget, sans enjeux spécifiques. A partir des années 80, le
développement rapide des moyens informatiques lié l’apparition de nouveaux instruments
financiers a contribué à l’évolution de la gestion de la trésorerie qui est devenue une fonction
financière à part entière. De nos jours, la gestion de la trésorerie est devenue un facteur
incontournable de l’équilibre financier des entreprises, du fait du rôle important qu’elle joue
dans la réalisation des résultats de celles-ci.
Dans cette partie, il sera question pour nous d’appréhender la gestion de la trésorerie
au sein d’ENEO CAMEROON S.A (CHAPITRE 1), puis les fondements théoriques de la
gestion de la trésorerie et de la politique financière (CHAPITRE 2).

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

CHAPITRE 1:
LA GESTION DE LA TRESORERIE AU SEIN D’ENEO SA

Ce chapitre vise dans un premier temps à présenter ENEO dans son environnement
(Section 1), après quoi nous nous attarderons sur la trésorerie et sa gestion au sein de
l’entreprise (Section 2).

SECTION 1 : PRESENTATION DE L’ENTREPRISE


L’environnement d’une entreprise se définit comme un ensemble complexe de facteurs
internes et externes qui ont une incidence sur les décisions et sur l’évolution de son activité.
Nous présenterons successivement dans cette section, l’environnement interne et externe
d’ENEO.

I. ENVIRONNEMENT INTERNE
La notion d’environnement interne renvoie aux facteurs directement liés à l’entreprise,
les facteurs sur lesquels elle a la possibilité d’agir.

I.1 Historique et Evolution


Il s’agit ici de faire une analyse spatio-temporelle de l’entreprise. Au fil des années, le
secteur de l’électricité au Cameroun a eu à subir de nombreuses mutations.
Nous sommes passés des centrales hydroélectriques à usage privé (1929), à la création
en 1948 de la société d’économie mixte Energie Electrique du Cameroun (ENELCAM), de la
Cameroon Electricity Corporation (POWERCAM) en 1962, d’Electricité du Cameroun
(EDC) en 1963. Le 18 Mai 1974, la Société Nationale d’Electricité du Cameroun (SONEL)
est créée, par fusion entre ENELCAM et EDC. La SONEL va absorber POWERCAM en
1975. Elle sera par la suite privatisée le 17 Juillet 2001 pour laisser place à AES – SONEL. Le
23 Mai 2014, le groupe ACTIS acquiert 56% des parts d’AES – SONEL et de ses filiales
KPDC et DPDC. Le 12 Septembre 2014, la nouvelle entreprise ainsi constituée prend le nom
d’ENEO CAMEROON S.A.

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I.2 Activités d’ENEO CAMEROON


ENEO CAMEROUN S.A est une filiale du groupe d’investissement britannique
ACTIS. Ses activités sont encadrées par le contrat de concession passé entre le gouvernement
Camerounais et ACTIS. Ses activités principales depuis le décret présidentiel du 08 octobre
2015 portant création de la Société Nationale de Transport d’électricité (SONATREL) sont
désormais les suivantes : la production et la distribution de l’énergie électrique.

➢ La production
La Direction de la Production est la principale unité au cœur de l’activité d’ENEO.
Elle est chargée de produire le courant électrique, à travers l’exploitation et la maintenance
des ouvrages hydrauliques et thermiques de production. Elle a pour mission de produire
l’énergie électrique pour fournir au secteur public et aux clients industriels sur l’ensemble du
territoire, en conformité avec les exigences de performances et le cahier des charges du
Contrat de Concession, et de manière à préserver et respecter les normes de sécurité et de
protection de l’environnement.

➢ La distribution
Le réseau électrique permet de transporter puis de distribuer l'électricité jusqu'aux
consommateurs. Il existe 02 types de réseaux :
- Le Réseau de transport : qui permet d’acheminer l’énergie des sources de production
jusqu’au transformateur HTB/HTA encore appelé poste source.
- Le réseau de distribution : qui permet d’acheminer l’énergie du transformateur
HTB/HTA jusqu’au client final. Il permet de transporter l'énergie électrique à l’échelle
locale, des centres de distribution vers le client final : les petites et moyennes
entreprises, les villes, les grandes surfaces, les commerces, les artisans, les
particuliers...Il est réparti en 09 régions électriques à savoir : Douala, Littoral & Sud-
Ouest, Ouest & Nord-Ouest, Centre, Sud, Yaoundé, Sanaga Océan, Nord, Est.

I.3 Missions
Les différentes missions de la société ENEO S.A sont les suivantes:

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• Répondre à la demande croissante en électricité, en fournissant une énergie fiable et


sécurisée
• Offrir un service de qualité et faciliter l’accès à l’électricité au plus grand nombre
• Protéger le public par la sensibilisation sur les dangers du courant électrique
• Dynamiser la relation client par des innovations et des expériences positives
• Rechercher en permanence l’excellence en tirant les leçons de leurs expériences
• Mener leurs activités dans une démarche socialement responsable

I.4 Valeurs et vision


→ Valeurs
Ces valeurs résument les comportements attendus de chaque membre de son équipe,
notamment leur attitude, leurs propos et leurs actions, dans le cadre de leurs interactions les
uns avec les autres ou avec leurs parties prenantes externes au quotidien à travers le pays ; il
s’agit de l’Intégrité, le Respect, l’Engagement et la Cohésion.

→ Vision
ENEO CAMEROUN a pour vision en tant que force motrice du secteur électrique et
catalyseur de croissance, de fournir une énergie fiable, un service de qualité, en étant un
modèle de gouvernance en Afrique.

I.5 Structure organisationnelle et ressources


La structure de l’entreprise est représentée par son organigramme (voir annexe N°2).
Pour ce qui est des ressources, ENEO s’appuie sur de nombreux moyens à savoir :
→ Des ressources humaines: ENEO employait 3765 salariés permanents au 30 juin
2015
→ Des ressources financières: ENEO est une société d’économie mixte au capital social
de 47.148.690.000 F CFA (quarante-sept milliard cent quarante-huit millions six cent
quatre-vingt-dix mille francs CFA) ; détenu à 56% par le groupe ACTIS, à 39% par
l’Etat du Cameroun et à 5% par son personnel.
→ Des ressources matérielles : Elles concernent les équipements qui facilitent les
activités d’ENEO à savoir : En production, ENEO dispose d’une Capacité de

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production installée de 999 MW ; 74% de la production d’ENEO est de source


hydraulique. Le parc de production hydraulique d’ENEO se décompose comme suit:
• 03 centrales hydroélectriques
• 03 barrages - réservoirs pour la régularisation du fleuve Sanaga
• 06 Centrales Thermiques diesel connectées aux réseaux
• 26 centrales isolées.
En outre, ENEO utilise une quarantaine des groupes électrogènes d'une puissance
totale installée de 157 MW, disséminés sur l'ensemble du territoire. Les générateurs sont à
présent essentiellement utilisés comme centrales d'appoint ou de secours. Le Réseau de
transport relie 24 postes et comprend 1944,29 kilomètres de lignes Haute Tension, 15081,48
kilomètres de lignes Moyenne Tension et 15209,25 kilomètres de lignes Basse Tension. Le
réseau de Distribution est constitué de 11 450 km de lignes de 5,5 à 33 KV et 11 158 km de
lignes de 220 à 380 KV.

II. ENVIRONNEMENT EXTERNE


L’environnement externe dans une entreprise comprend les éléments qui peuvent avoir
une incidence directe ou indirecte, positive ou négative, sur l'entreprise. Ces éléments
concernent les conditions économiques, politiques, technologiques, sociologiques, culturelles,
démographiques et écologiques ainsi que les comportements des marchés et des concurrents.
L’environnement externe peut se scinder en 02 : le Macro et le micro environnement.

II.1 Le Macro-environnement
Il s’agit ici de l’ensemble des éléments externes pouvant peser sur les orientations
stratégiques de l’entreprise et sur lesquels elle n’a aucune influence. Nous y présenterons
donc tour à tour les aspects politico-légal et économique de l’environnement de l’énergie
électrique au Cameroun.

❖ L’environnement politico-légal
Il détermine les règles en vigueur sur le marché, lesquelles vont encadrer et
conditionner l’activité des entreprises. Dans le cadre des réformes économiques engagées en
2011 en accord avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, le
gouvernement a restructuré le secteur de l’électricité afin de réduire son poids financier sur le
budget de l’Etat et d’améliorer sa contribution au développement économique et social du

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

pays. Une nouvelle loi (Loi n° 2011/022 du 14 décembre 2011) régissant le secteur de
l’électricité a été adoptée et promulguée par le Chef de l’Etat.
Cette loi a par la suite fait l’objet d’une relecture, ce qui a abouti le 16 décembre 2013
à la signature d’un protocole d’avenant et d’un relevé détaillant les points de relecture et
résumant les accords de principes arrêtés entre les parties sur les principaux sujets suivants :
les travaux de réhabilitation du barrage de Song Loulou , le transfert des barrages réservoirs à
EDC , le transfert de l’activité de transport et de gestion du réseau de transport, la qualité de
service, les objectifs de branchement, la mise à jour de la formule tarifaire. Ces accords de
principe sont détaillés et formalisés dans le projet d’Avenant n° 2 aux Contrats de Concession
(un premier avenant avait été conclu en 2006) signé le 7 août 2015 par la République du
Cameroun et ENEO.
Le secteur électrique au Cameroun est donc marqué par la présence de l’Etat qui a
multiplié des structures afin de faciliter la gestion de ce secteur stratégique. C’est ainsi qu’on
distingue :
• Le Ministère de l’énergie et de l’eau (MINEE) : chargé de donner l’impulsion
politique nécessaire à l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques et stratégies
dans le domaine de l’électricité ;
• L’Agence de régulation du secteur de l’électricité (ARSEL) : qui assure la
régularisation, le contrôle et le suivi des activités d’exploitation des opérateurs du
secteur de l’électricité, dans le cadre de la politique définie par le gouvernement ;
• Electricity Development Corporation (EDC) : chargée de la gestion pour le compte
de l’État, du patrimoine public dans le secteur de l’électricité, l’étude, la préparation
ou la réalisation de tout projet d’infrastructure dans le secteur de l’électricité. EDC
participe également à la promotion et au développement des investissements publics
et privés dans le secteur de l’électricité. Elle s’occupe aussi de l’exploitation directe
des barrages réservoirs du pays, conformément aux contrats de concession existant
entre l’État et les opérateurs ;
• L’agence d’électrification rurale (AER) : chargée de promouvoir l’électrification
rurale sur l’ensemble du territoire national, en accordant l’assistance technique et
financière aux opérateurs et communautés ;
• La Société Nationale de Transport de l’Electricité (SONATREL) : chargée
d’assurer le transport de l’énergie électrique et la gestion du réseau de transport.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

❖ L’environnement économique
Le secteur de l’électricité a la particularité de fournir un service final ayant le statut
d’intrant pour la presque totalité de l’appareil productif ; il est de ce fait un facteur décisif de
compétitivité. D’après le rapport des travaux de l’Institut National de la Statistique sur les
comptes nationaux trimestriels (3ème trimestre 2015) publié en Janvier 2016, le troisième
trimestre de l’année 2015 est marqué par une nette amélioration de l’activité économique avec
une croissance du PIB de +7,0 % par rapport au trimestre correspondant en 2014. Le secteur
secondaire après une croissance à deux chiffres lors du 2ème trimestre 2015 (+10,4 %,) a
réalisé un taux de croissance de +9,4 % au 3ème trimestre 2015 par rapport au troisième
trimestre de 2014. Ce dynamisme du secteur secondaire étant donc essentiellement imputable
entre autres à l’accroissement du niveau d’activité de production et de distribution d’eau et
d’électricité (+8,3%) par rapport au même trimestre de l’année 2014. La consommation finale
des ménages qui s’est améliorée de +4,6% par rapport au troisième trimestre de 2014 est
portée par une forte demande de certains produits du secteur secondaire tels que l’eau et
l’électricité (+12.2%).
ENEO CAMEROON entreprise concessionnaire du service public de l’électricité au
Cameroun couvre à peine 50% du territoire national, avec une consommation annuelle
d’environ 165 kilowattheures. Il convient aussi de déplorer l’absence d’une réserve, « Le
système électrique au Cameroun fonctionne sans une réserve de puissance suffisante. Par
conséquent, l’indisponibilité de tout ou partie d’une usine de production provoque un
déséquilibre offre/demande et se traduit très souvent par une non fourniture de l’énergie
électrique » (Joël Nana Kontchou, 2015).

II.2 Le Micro –environnement


→ Les clients
Les clients d’ENEO CAMEROON sont ceux désirant utiliser de l’énergie électrique à
des fins personnelles ou professionnelles. ENEO compte plus de 1 150 000 clients dont
environ 45% habitent les villes de Douala et de Yaoundé. Ils sont repartis en trois catégories
fonction du niveau de consommation :
- Les clients Basse tension : constitués des ménages et des PME/TPE. La tension
nominale du réseau d’alimentation est inférieure à 66 KWATTS. La consommation
dans cette tranche est plus élevée à cause du nombre important d’abonnés qui
participent à 54% du chiffre d’affaire.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

- Les clients Moyenne tension : constitués par les entreprises industrielles et


commerciales ainsi que certains ménages. La tension nominale du réseau
d’alimentation est comprise entre 66 et 5000 KWATTS. Pour ceux-là, l’Etat a fixé
une prime dans leur consommation à l’exemple de MTN, ORANGE, HEVECAM.
- Les clients Haute tension : sont peu nombreux, mais représentent 40% de l’énergie
produite par l’entreprise à cause de leur forte capacité de consommation (ALUCAM,
SOCATRAL tous basés à Edéa). Sont classés dans cette catégorie les entreprises
industrielles dont la tension nominale est supérieure à 5000 KWATTS.

→ Les fournisseurs
Ils fournissent les inputs dont l’entreprise a besoin pour son activité. Sont considérés
comme fournisseurs ENEO ceux figurant sur la liste officielle des fournisseurs établie par la
Direction des Services Généraux. Ainsi, nous avons deux types de fournisseurs à savoir ;
- Les fournisseurs locaux : il s’agit des fournisseurs domiciliés sur le territoire
national ; ils englobent :
▪ les fournisseurs hors chaine de paiement immédiat ou à vue. Il s’agit
principalement des prestataires de service tel que les hôtels, Africa Security
etc…
▪ les fournisseurs chaîne qui sont payés à échéance de 60 jours à l’instar de LAW
BROTHERS, EDAUCE ELEC.
- Les fournisseurs étrangers : ce sont des fournisseurs domiciliés hors du territoire
national. Ils sont traités comme des fournisseurs hors chaine; On peut citer des
entreprises telles que SCHNEIDER, CODIREL FRANCE (livraison du matériel
électrique), TRANSFIX (livraison des transformateurs) etc…

→ L’Etat
ENEO est liée contractuellement à l’Etat dans le cadre de son activité (contrat de
concession et licence de vente d’électricité). De plus, ENEO est tenue de reverser à l’Etat les
impôts et taxes qu’elle collecte.

→ Les banques
L’entreprise entretient des relations avec plusieurs banques notamment United Bank
for Africa, Commercial Bank of Cameroon, la Banque Gabonaise et Française Internationale,

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la STANDARD CHARTERED BANK, Société Générale Cameroun, Société Commerciale de


Banque, Banque Internationale du Cameroun pour l’Epargne et le Crédit, ECOBANK,
AFRILAND FIRST BANK, CITI BANK. Ces banques jouent plusieurs rôles :
- Accordent des crédits
- Effectuent le ramassage de fonds dans les agences
- Procèdent au paiement des fournisseurs
- Facilitent la mise à disposition des fonds au niveau des agences
- Sécurisent les actifs financiers de l’entreprise

→ Les assurances
ENEO assure son personnel, son matériel de production et de transport d’énergie, ses
véhicules, ses engins et autres biens. Elle assure également ses achats et leur transport entre
autres. Parmi les compagnies d’assurance, nous pouvons citer :
- ASCOMA pour les maladies (75% du personnel y est assuré)
- ACTIVA pour les véhicules
- CHANAS ASSURANCE pour les ouvrages de production.

→ Les concurrents
Il faut noter qu’en ce qui concerne le secteur de l’énergie électrique au Cameroun,
ENEO CAMEROON bénéficie d’une situation de monopole car elle est la seule entreprise
productrice de l’énergie électrique au Cameroun et donc n’a pas de concurrents directs.
Toutefois, en concurrence élargie, peuvent être considérés comme concurrents d’ENEO toutes
les personnes produisant de façon indépendante d’autres formes de sources d’énergie
électrique (énergie solaire, énergie éolienne…).

→ Les partenaires
Parmi les partenaires d’ENEO CAMEROON, nous pouvons recenser ses actionnaires
(L’Etat du Cameroun à travers ses institutions (Société Nationale des Hydrocarbures, Société
Nationale de Raffinage, Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers, Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale), le Groupe Actis, le personnel d’ENEO), ...), ses clients et fournisseurs
présentés plus haut, les institutions financières, les compagnies d’assurance, des transitaires,
plusieurs autres organismes et industries, publics et privés.

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SECTION 2: PRESENTATION DU PROCESSUS DE GESTION DE LA


TRESORERIE AU SEIN D’ENEO
Cette section va présenter dans un premier temps l’origine de la trésorerie d’ENEO
c'est-à-dire les recettes et les dépenses en précisant également les moyens de paiement, les
délais de règlement, les modes de financement. Nous nous intéresserons ensuite au processus
de gestion de la trésorerie dans son ensemble.

I. ORIGINE DE LA TRESORERIE D’ENEO


Il s’agit ici de donner la structure des recettes et des dépenses à ENEO.

I.1 Les recettes


Le chiffre d’affaires d’ENEO CAMEROON provient en quasi-totalité de la vente du
courant électrique (règlement des factures d’électricité par les clients, abonnements, pénalités
etc..). Certaines activités à caractère inhabituel peuvent également être génératrices de
revenus notamment les cessions d’immobilisations (véhicules, groupes électrogènes…) ou
encore la location d’infrastructures (bâtiments, stades etc…). Par ailleurs, ENEO perçoit
également des subventions de la part de l’Etat camerounais.

Graphe n° 1 : Répartition des revenus D'ENEO en 2016

Autres Compensation
revenus
3% de l'Etat
7%

Vente de
courant
électrique
90%

Source : Auteur sur la base des données recueillies au sein de l’entreprise.

I.2 Les dépenses


On distingue ici les dépenses d’exploitation liées au fonctionnement de l’entreprise
(achat de fuel, dépenses liées à la maintenance des centrales et autres installations, charges de

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personnel, etc…), on parle d’Operating Expenditures (OPEX); et les dépenses


d’investissement qui surviennent lors de la réalisation de projets tels que la construction de
centrales, barrages, extension du réseau de distribution, remplacement de poteaux bois etc…,
on parle de Capital Expenditures (CAPEX).

I.3 Moyens et délais de paiement


→ Les fournisseurs
Les moyens de paiement utilisés par ENEO pour régler ses fournisseurs sont les
suivants :

- Pour les fournisseurs agrées locaux


Ils sont réglés par virement bancaire uniquement. Le virement bancaire est un transfert
d'argent d'un compte à un autre, effectué de manière électronique, soit en se rendant à la
banque, soit par Internet. ENEO privilégie les virements en ligne (pour les banques qui offrent
cette possibilité) car les frais bancaires sont minorés. Les comptes concernés ne sont pas
forcément domiciliés dans la même agence ou dans la même banque. La personne qui reçoit
l'argent est le bénéficiaire. Celle qui doit de l'argent est l'émetteur ou donneur d'ordre.
Pour effectuer un virement, le compte de l'émetteur doit posséder la somme d'argent
en question, sinon l'ordre de virement peut être refusé et aura pour conséquence le règlement
de frais bancaires.
Afin de procéder au virement, la banque qui émet doit connaître les coordonnées
bancaires du bénéficiaire. Lors de l'ordre de virement, il est demandé :
• le code IBAN (International Banking Account Number) qui permet une identification
internationale ;
• le code BIC (Bank Identifier Code) qui permet d'identifier la banque destinatrice.
Ces données se trouvent sur les Relevés d'identité bancaire (RIB) et les relevés de
compte.

- Pour les fournisseurs agréés étrangers : Ici les moyens utilisés sont plus
variés ; on distingue :

• Les crédits documentaires

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Le crédit documentaire est un engagement pris par la banque de l’importateur pour


assurer à l’exportateur le règlement des marchandises. Pour que la transaction se fasse dans
les bonnes et dues formes, l’exportateur doit soumettre des documents attestant de
l’expédition et la qualité des marchandises prévues au contrat.
On peut donc déduire que le crédit documentaire est un crédit par signature.

• Les remises documentaires


La remise documentaire (ou encaissement documentaire) est une technique de
paiement qui consiste pour l’exportateur à faire encaisser par sa banque le montant dû par
l’importateur contre délivrance de documents représentant une marchandise.
L’exportateur ou vendeur est le donneur d’ordre de la remise documentaire. Il confie à
sa banque les documents commerciaux représentatifs de la marchandise et les instructions
relatives aux modalités de délivrance de ces documents à l’importateur. Les documents
peuvent être accompagnés, ou non, d’un effet de commerce à faire accepter par l’importateur.
La remise documentaire est moins sécurisée que le crédit documentaire. La banque de
l’exportateur ne s’engage pas à régler le montant dû (notamment lorsque les marchandises
sont délivrées après acceptation d’un effet de commerce) et c’est l’exportateur qui supporte
les conséquences en cas de défaut de paiement. La Banque est donc uniquement mandataire
de son client, l’exportateur qui reste responsable de la dette.

• Les virements télégraphiques


Les virements télégraphiques sont le moyen le plus rapide et le plus sûr d’effectuer des
paiements urgents ou d’un montant élevé.
Les virements télégraphiques permettent le mouvement de fonds en toute sécurité
entre institutions financières partout dans le monde, en temps réel, et garantissent le caractère
définitif du paiement.

• Les lettres de crédit stand-by


La Lettre de Crédit Standby (SBLC) est un engagement irrévocable émis par la
banque, indépendant du contrat commercial et documentaire, vis-à-vis d’un tiers bénéficiaire
de lui payer d’ordre et pour compte du donneur d’ordre une somme d’argent déterminée
contre la remise de documents conformes aux stipulations et conditions prévues dans la
SBLC.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Utilisable à l’import comme à l’export, elle est particulièrement bien adaptée


lorsqu’un courant d’affaires existe déjà, et lorsqu’une relation de confiance est établie entre
les partenaires.

• Les chèques
Un chèque est un titre par lequel une personne (le tireur) donne l'ordre à un banquier
(le tiré), de payer à vue une somme d'argent à son profit ou à une troisième personne (le
bénéficiaire).
Les effets de commerce notamment :

• Les traites
Encore appelée lettre de change, la traite est un document écrit par lequel le vendeur
(tireur) donne ordre à l’acheteur (tiré) de payer à vue ou à une date déterminée une certaine
somme à lui-même ou à un tiers (bénéficiaire).

• Les billets à ordre


C’est un document par lequel le tireur dit aussi le souscripteur, se reconnaît débiteur du
bénéficiaire auquel il promet de payer une certaine somme d'argent à un certain terme spécifié
sur le titre.

- Pour les fournisseurs non agrées


Ils sont payés par chèque et par virement.
ENEO paye ses fournisseurs à 30 et 60 jours (délai maximum). Certains fournisseurs
sont payés à vue, c’est le cas par exemple des fournisseurs de poteaux bois ou des sous-
traitants qui s’occupent des coupures-remises.

→ Les clients
Les clients ENEO ont la possibilité de régler leurs factures :
- En espèces dans les agences commerciales ENEO.
- A travers des entreprises partenaires notamment EXPRESS UNION, EXPRESS
EXCHANGE, MAVIANCE.
- Via leurs mobiles à travers les applications MTN Mobile Money ou Orange Money.
- Par virement bancaire pour les plus gros clients (Clients Haute tension)

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Le délai de paiement des clients est généralement de 10 jours à compter de la date de


réception de la facture.

I.4 Les modes de financement


ENEO a recours à deux modes de financement :

- Le financement par fonds propres


Il s’appuie sur la capacité d’autofinancement de l’entreprise, c'est-à-dire son aptitude à
dégager des liquidités provenant de ses ressources internes en vue de financer ses besoins
d’exploitation et de développement.

- Le financement par emprunt


ENEO collabore avec 11 banques locales: United Bank for Africa, Commercial Bank
of Cameroon, la Banque Gabonaise et Française Internationale, la STANDARD
CHARTERED BANK, Société Générale Cameroun, Société Commerciale de Banque,
Banque Internationale du Cameroun pour l’Epargne et le Crédit, ECOBANK, BANQUE
ATLANTIQUE ,AFRILAND FIRST BANK, CITI BANK et a également des engagements
auprès de bailleurs de fonds internationaux notamment la Société Financière Internationale,
Promotion et Participation pour la Coopération Economique, la Banque de Développement
des Etats de l’Afrique Centrale, la banque Européenne d’Investissement, la Société
néerlandaise de financement du développement, ou encore Emerging Africa Infrastructure
Fund.
On va distinguer ici :
• Les emprunts à court terme (< 1 an) qui financent l’exploitation et permettent de faire
face à des difficultés de trésorerie (crédit spot, facilités de caisse, crédit revolving...) ;
• Les emprunts à moyen et long terme qui financent les projets d’investissement ;

II. POLITIQUE DE GESTION DE LA TRESORERIE D’ENEO


La gestion de la trésorerie à ENEO se veut de plus en plus moderne et optimale d’où
l’implémentation il y’a quelques temps du logiciel KYRIBA, qui permet d’automatiser un
certain nombre de tâches. A l’heure actuelle, l’implémentation n’est pas encore totalement
effective.

II.1 Présentation du logiciel de gestion de la trésorerie KYRIBA

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Désigné meilleure solution de gestion de trésorerie et prévisions dans le monde par le


magazine Global Finance pour la 5e année consécutive, KYRIBA est un logiciel sur internet
accessible via une connexion sécurisée. Il intègre automatiquement les relevés de compte dans
sa plateforme ce qui permet des gains de temps considérable. Son interfaçage avec CMS
permet de :
• Déterminer le type d’encaissement (chèque, cash, virement) ;
• Déterminer les dates limites de paiement ;
• Déterminer les dates prévisionnelles d’encaissement sur la base de l’habitude de
paiement des clients sur les 06 derniers mois ;
• Déterminer les modes de paiement des clients sur la base de leur habitude de
paiement sur les 06 derniers mois ;
Tout ceci permet d’obtenir des prévisions d’encaissement plus fiables et de meilleure
qualité. KYRIBA offre la possibilité d’intégrer les différents fichiers de base servant à
l’élaboration de la situation de trésorerie, notamment :
➢ Le fichier de règlements fournisseurs ;
➢ La liste des différentes directions régionales ;
➢ La liste de rattachement des agences par compte et par unités régionales ;
➢ Les conditions de banque ;
Les fichiers de trésorerie sont produits beaucoup plus rapidement et sont beaucoup
plus fiables. Le logiciel permet également :
→ Un contrôle fiable et efficace de la facturation bancaire en temps réel (écart des dates
de valeur, trop perçu de frais, ticket d’agios) ;
→ Un suivi efficace des réclamations
→ Un interfaçage avec SAGE qui permet d’établir des prévisions de qualité des
paiements des fournisseurs en fonction des échéances
→ La production journalière des positions de trésorerie, le contrôle de la conformité des
soldes et relevés bancaires

II.2 Les étapes de la gestion de la trésorerie à ENEO


Le processus de gestion de la trésorerie au sein de toute entreprise englobe un certain
nombre d’étapes notamment les prévisions (recettes et dépenses), le suivi des réalisations, les
choix de financement ou de placement, le contrôle de la facturation bancaire.

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→ Les prévisions
• Les recettes
Les prévisions d’encaissements s’appuient sur un certain nombre d’éléments :
- Les études du comportement des clients qui permettent d’anticiper avec plus ou
moins d’exactitude la date et le mode de paiement des factures à venir ;
- L’accroissement supposé de la demande (qui est lui-même fonction de la politique
commerciale de l’entreprise sur la période) ;
- Les rendements de distribution ;
- Le taux de recouvrement prévisionnel ;
- Les subventions versées par l’Etat à titre de compensation sont forfaitaires et fixées
d’avance ce qui rend leur prévision certaine.
La gestion des encaissements se fait au niveau de la direction commerciale par
l’intermédiaire du logiciel Customer Management Service (CMS). L’interfaçage de ce dernier
avec KYRIBA permet d’affiner la qualité des prévisions de recettes.

• Les dépenses
Les prévisions des dépenses se font sur la base des données historiques et tiennent
également compte de la politique d’investissement de l’entreprise sur la période. Les délais de
règlements fournisseurs (30 et 60 jours) permettent de faire des prévisions mensuelles
relativement exactes sur la base des factures mises à disposition de l’entreprise ; ces
prévisions se font grâce à l’interfaçage entre KYRIBA et SAGE 1000.

→ Le suivi des réalisations


Il se fait à l’aide de méthodes et outils de contrôle notamment :
Le VENDEP (Ventilation des dépenses)
C’est un ensemble de tableaux (présentés sous forme de fichier EXCEL) qui reclasse les
dépenses :
- Par nature (salaires, charges sociales, divers reversements /salaires, personnel,
carburant, loyer et entretien des bâtiments, maintenance des véhicules, transport,
maintenance des lignes, frais de fonctionnement, voyages, formations, consultants,
assurance, relations publiques, communications etc…)
- Par banque ;
- Par numéros de compte débités ;

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

En précisant pour chaque dépense la date de l’opération, le montant, le nom du


fournisseur, le code correspondant à la rubrique budgétaire dans laquelle se classe la dépense.
C’est un fichier établi mensuellement et mis à jour au quotidien, au fur et à mesure que les
dépenses sont effectives. Il intègre également les encaissements et permet de s’assurer qu’à
tout moment le solde théorique calculé par l’entreprise correspond à celui inscrit sur les
historiques de la banque à la même date. La taille du tableau dépend du volume d’opérations
réalisées sur la période.
Les Etats de rapprochement bancaire
Ce sont des tableaux produits mensuellement par la comptabilité (Conf. Annexe n°3).
Le rapprochement se fait entre les opérations contenues dans le grand livre de l’entreprise et
celles tirées du relevé bancaire pour la banque, le compte et la période correspondante. Le
rapprochement se fait par nature d’opérations (on rapproche les recettes entre elles et les
dépenses entre elles). Les opérations n’ayant pas de correspondance (celles restant après le
lettrage) constituent les suspens bancaires. Plus le montant de la transaction est important,
plus le suspens constitue un risque pour l’entreprise. L’objectif ici est d’analyser les suspens,
déterminer leur origine afin de les apurer et ainsi sécuriser les fonds de l’entreprise. Pour
l’heure, les ERB sont produits manuellement mais devraient être automatisés une fois
l’implémentation de KYRIBA terminée.

→ Les choix de financement ou de placement


Le choix d’une facilité ou d’une autre se fait après comparaison des conditions
proposées par les différentes banques partenaires.

→ Le contrôle de la facturation bancaire


Le suivi des frais bancaires se fait à l’aide de tableaux de bord renseignés
quotidiennement. Le but étant de déceler d’éventuelles erreurs de facturation. Des tableaux de
synthèse mensuels et annuels sont produits afin d’avoir une vue globale des frais supportés
(Voir annexes N°4 & 5).
Les frais bancaires supportés par ENEO portent sur la réalisation d’un service par la
banque (c’est le cas des frais de ramassage de fonds par exemple), la mise à disposition de
fonds (cas des agios bancaires qui sont constitués de frais et commissions), les défauts de
paiement.
Les frais bancaires représentent entre 9 et 11% des charges totales de l’entreprise.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Par ailleurs, le trésorier procède chaque mois à un rapprochement entre les frais
bancaires du mois et ceux du mois précédent, détermine les écarts et cherche à en déceler les
causes.

Ce chapitre nous a permis d’appréhender ENEO à travers son environnement, à travers


sa façon de gérer sa trésorerie. Ainsi, la gestion de la trésorerie au sein d’ENEO se veut la
plus moderne possible. Elle présente néanmoins des anomalies que nous approfondirons dans
la suite de notre travail.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

CHAPITRE 2 :
ANALYSE CONCEPTUELLE ET THEORIQUES DE LA
GESTION DE LA TRESORERIE ET DE LA POLITIQUE
FINANCIERE

En théorie des organisations, Fayol assimile la gestion au fait de « prévoir, organiser,


commander et contrôler ». La gestion de la trésorerie sera ainsi une gestion rationnelle de tous
les flux susceptibles d’influencer la structure financière de l’entreprise.
Ce chapitre s’attardera premièrement sur la définition des concepts notamment la
gestion de la trésorerie, l’équilibre financier ainsi que tous les termes qui se rattachent à ces
notions (Section 1) puis nous procéderons à une revue de la littérature concernant ces deux
notions (Section 2).

SECTION 1 : GESTION DE LA TRESORERIE ET CONTROLE DE L’EQUILIBRE


FINANCIER
Toute entreprise se voulant performante sur le plan financier doit situer la trésorerie au
centre de ses préoccupations. Dans cette section nous allons définir la gestion de la trésorerie,
ses objectifs, puis nous nous attarderons sur la notion d’équilibre financier.

I. NOTION DE GESTION DE LA TRESORERIE


Il n’existe pas de définition universelle de la gestion de la trésorerie. Néanmoins les
définitions existantes mettent en avant un certain nombre de concepts.

1.Clarification de la notion de gestion


Selon les auteurs, la gestion peut se définir de plusieurs façons :
Pour Lassegue (1993 : 197), « La gestion est la réalisation d’objectifs par
l’intermédiaire d’autres personnes » ;
Selon Bergeron (1984 : 91), la gestion est définie comme étant un processus par
lequel on planifie, organise, dirige et contrôle les ressources d’une organisation afin
d’atteindre les buts visés ;
Terry et Franklin (1985:4) en parlent comme d’un « processus spécifique consistant
en activités de planification, d’organisation, d’impulsion, et de contrôle visant à déterminer et

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

à atteindre des objectifs définis grâce à l’emploi d’êtres humains et à la mise en œuvre
d’autres ressources ».
Cette dernière définition semble la plus complète dans le cadre de notre étude.

2. Clarification de la notion de trésorerie


Le vocable trésorerie est très utilisé en gestion d’entreprise et peut avoir des
perceptions différentes mais non antagonistes. La trésorerie peut être définie comme
l’ensemble des actifs liquides d’une entreprise. Elle représente les disponibilités de
l’entreprise c'est-à-dire la somme de l’encaisse monétaire, des comptes banque, des titres et
effets immédiatement négociables d’une entreprise. Autrement dit, la trésorerie c’est l’argent
disponible « tout de suite ».
La trésorerie c’est également la variation à un moment donné des flux de trésorerie de
l’entreprise ; les flux de trésorerie ou cash-flows étant les montants d’argent liquide encaissés
ou dépensés par une entreprise durant une période donnée.
Selon le plan comptable général, la trésorerie résulte de la différence entre le fonds de
roulement et le besoin en fonds de roulement de l’entreprise. C’est aussi la différence entre les
disponibilités d’une entreprise et les concours bancaires courants, ainsi que les soldes
créditeurs de banque qui figurent dans son patrimoine ; c’est encore la différence entre le
réalisable à court terme et le disponible d’une part, et les dettes à court terme d’autre part.
D’autres conceptions beaucoup plus larges considèrent la trésorerie de l’entreprise
comme « l’ensemble de ses possibilités de paiement considéré par rapport à l’ensemble des
engagements qu’elle a contractés. » La situation de trésorerie sera la résultante des
interactions entre disponibilités et engagements dans le temps.
La trésorerie satisfait à 03 exigences :
- La liquidité : représente l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses échéances dans le
cadre de son activité courante, à trouver de nouvelles sources de financement et
assurer ainsi à tout moment l’équilibre entre ses recettes et ses dépenses (Vernimmen,
2011 : 67) ;
- L’exigibilité : désigne la capacité de l’entreprise à respecter les dates d’échéance de
règlement de ses dettes ;
- La solvabilité : traduit l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses engagements en cas
de liquidation c’est-à-dire d’arrêt de l’exploitation et de mise en vente des actifs.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

3. Clarification de la notion de Gestion de trésorerie


Selon Dubois (encyclopédie de gestion), « la gestion de la trésorerie regroupe
l’ensemble des décisions, règles et procédures qui permettent d’assurer au moindre cout le
maintien de l’équilibre financier instantané de l’entreprise ».
Gérer la trésorerie, c’est prendre aujourd’hui des décisions qui engagent l’entreprise
pour demain.

4. Les objectifs de la gestion de la trésorerie


La trésorerie permet à l’entreprise de financer son activité c'est à dire de payer ses dettes
compte tenu des délais de paiement qu'elle accorde à ses clients ;d'assurer sa pérennité, sa
survie en évitant l'état de cessation de paiement ;de permettre son développement par le
financement de nouveaux investissements ;
La gestion de la trésorerie devra donc améliorer la gestion opérationnelle : en veillant à
l’encaissement régulier des clients, en payant ses dettes fournisseurs, ses salariés et les
charges sociales dans les délais etc... ; Prévenir les risques de cessation de paiement : en
mettant en œuvre les moyens pour assurer la solvabilité de l’entreprise à court
terme ;Optimiser le résultat financier : en assurant une utilisation optimale des excédents de
trésorerie et/ou en recherchant des moyens de financement à moindre cout. Cela passe
forcément par une réduction des coûts des services bancaires, à travers une bonne négociation,
des prévisions fines, la construction d’un partenariat bancaire équilibré.
La mission principale de la gestion de la trésorerie est celle d’éviter les ruptures
d’encaisse par l’ajustement quotidien des flux financiers. Pour cela, elle intègre dans son
activité la gestion de l’encaisse et la gestion des instruments de paiement et de financement.

5. évaluation de la trésorerie
Il existe 03 approches permettant de mesurer la trésorerie d’une entreprise : l’approche
bilancielle, l’approche statique et l’approche dynamique.

a. Approche bilancielle
Elle s’appuie sur le bilan fonctionnel et permet d’estimer la trésorerie de l’entreprise
après avoir préalablement déterminé le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement.
→ Le bilan fonctionnel

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26
La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

C’est le bilan préconisé par le plan comptable. Il est dit fonctionnel parce-que les
postes y sont classés d’après la fonction à laquelle ils se rapportent. Les fonctions en question
sont :
➢ La fonction investissement : regroupe les postes capitaux propres, dettes financières
(quelles que soient leurs dates d’échéance) ainsi que les amortissements et provisions.
➢ La fonction investissement : concerne les immobilisations incorporelles, corporelles
et financières (quelles que soient leur durée de vie), ainsi que les charges à répartir sur
plusieurs exercices et les primes de remboursement des obligations.
➢ La fonction exploitation : au sens large, elle reçoit tous les autres postes, c'est-à-dire :
- A l’actif : les postes directement liés aux opérations du cycle d’exploitation, stricto
sensu (stocks, créances clients et comptes rattachés…) qui représentent l’actif
circulant d’exploitation (ACE) ; les postes liés aux opérations diverses (créances
diverses, capital souscrit appelé non versé…) qui représentent l’actif circulant hors
exploitation (ACHE); les postes de disponibilités (banques, Centres de Chèques
Postaux, caisse…) correspondants à l’actif de trésorerie (AT)
- Au passif : les postes liés directement aux opérations du cycle d’exploitation, stricto
sensu (dettes fournisseurs et comptes rattachés, dettes fiscales et sociales…),
constituant les dettes d’exploitation (DE); ceux liés aux opérations diverses (dettes sur
immobilisations, dettes fiscales relatives à l’impôt sur les bénéfices…) constituant les
dettes hors exploitation (DHE); les concours bancaires courants et les soldes créditeurs
de banque qui constituent le passif trésorerie (PT).

→ Le besoin en fonds de roulement (BFR)


Les opérations du cycle d’exploitation (achats, production, ventes) ainsi que les
opérations hors exploitation, donnent naissance à des flux réels (de marchandises, de
matières, de produits finis) ayant pour contrepartie des flux monétaires. Les décalages dans le
temps qui existent entre ces deux catégories de flux expliquent l’existence de créances et de
dettes.
Les délais qui s’écoulent entre l’achat et la revente de marchandises, entre l’achat et
l’utilisation de matières premières, entre la production et la vente de produits finis sont à
l’origine des stocks.
Ainsi, les opérations d’exploitation et hors exploitation de l’entreprise génèrent
simultanément :

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

- Les actifs circulants d’exploitation et hors exploitation, qui constituent des emplois,
donc des besoins de financement ;
- Les dettes d’exploitation et hors exploitation, qui constituent des ressources de
financement.
Les besoins et les ressources induits par les opérations de l’entreprise ne s’équilibrent
pas. Généralement, les besoins excèdent les ressources, de sorte que la différence : (ACE +
ACHE) – (DE + DHE) représente un besoin de financement « résiduel » qui s’appelle une
ressource correspondante. Cette ressource est naturellement le FR. D’où la dénomination de
« besoin en fonds de roulement » qui est donnée à l’expression (ACE + ACHE) – (DE +
DHE).

BFR = (ACE + ACHE) – (DE + DHE)

Le BFR est formé de deux composantes : les besoin en fonds de roulement


d’exploitation (BFRE) et le besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE).

❖ BFR d’exploitation

BFRE = Actif circulant d’exploitation (ACE) – Dettes d’exploitation (DE)

Le BFRE représente la composante la plus importante du BFR. Supposé directement


lié au chiffre d’affaires, le BFRE est une variable de gestion primordiale. Il est parfois
appelé « besoin de financement du cycle d’exploitation ».

❖ BFR hors exploitation

BFRHE = Actif circulant hors exploitation (ACHE) – Dettes hors exploitation (DHE)

Composante généralement mineure du BFR, le BFRHE peut être très variable d’un
exercice à l’autre.
→ La trésorerie
La trésorerie (appelée parfois trésorerie nette) est la différence entre l’actif de
trésorerie et le passif de trésorerie.

T = AT – PT

L’équilibre du bilan : actif = passif, peut s’écrire :

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Emplois stables + ACE + ACHE + AT = Ressources durables + DE + DHE + PT


Ou :
AT – PT = (Ressources durables – Emplois stables) – [(ACE + ACHE) – (DE + DHE)]

T = FR – BFR
Commentaire :
• Si FR > BFR, le fonds de roulement finance en totalité le BFR et il existe un excédent
de ressources qui se retrouve en trésorerie.
• Si FR < BFR, le fonds de roulement ne finance qu’une partie du BFR. La différence
doit alors être financée par crédit bancaire.

b. Approche statique
Cette approche s’appuie sur les ratios de trésorerie. Un ratio est un chiffre ou un
pourcentage utilisé en analyse financière. Il résulte d’une division opérée entre deux éléments
issus du compte de résultat, du bilan ou de l’information boursière. Cet indicateur peut être
exploité afin d’apprécier la situation d’une entreprise, son évolution, ou encore pour réaliser
des comparaisons entre plusieurs sociétés du même secteur1.

→ Les ratios de trésorerie


On distingue :

𝐴𝑐𝑡𝑖𝑓 𝑐𝑖𝑟𝑐𝑢𝑙𝑎𝑛𝑡 à 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑑′ 𝑢𝑛 𝑎𝑛 (ℎ𝑜𝑟𝑠 𝑠𝑡𝑜𝑐𝑘𝑠)


Ratio de liquidité réduite (R1) = 𝐷𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 à 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑑′ 𝑢𝑛 𝑎𝑛

Ce ratio devrait être supérieur à 1, afin que les créances et les effets à recevoir en
particulier permettent de faire face aux échéances des dettes auprès des fournisseurs, des
organismes sociaux et de l'Etat.

𝑇𝑟é𝑠𝑜𝑟𝑒𝑟𝑖𝑒 𝑑′ 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓(𝑑𝑖𝑠𝑝𝑜𝑛𝑖𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é𝑠)
Ratio de liquidité immédiate (R2) = 𝐷𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 à 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑑 ′ 𝑢𝑛 𝑎𝑛

Ce ratio n'a pas un grand intérêt en raison des délais de paiement des dettes auprès des
tiers.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

En général, il est inférieur à 1. Supérieur à l'unité, il serait le reflet d'un important


excédent de trésorerie.
c. Approche dynamique
Encore appelée approche des flux financiers, elle permet d’évaluer la trésorerie en
s’appuyant sur des états tels que le compte de résultat, le tableau de financement et le tableau
de flux de trésorerie.

→ L’excédent de trésorerie sur les opérations d’exploitation (E.T.E) ou


Variation de trésorerie d’exploitation
C’est le solde entre les flux de trésorerie générés effectivement par les produits
encaissés et les charges d’exploitation décaissées.
Il traduit en termes de trésorerie le cycle d’exploitation de l’entreprise. La différence
entre l’excédent brut d’exploitation et l’excédent de trésorerie d’exploitation s’explique par la
variation du BFR.

• Mode de calcul
Produits encaissables d’exploitation

ENCAISSEMENTS + Créances d’exploitation au bilan au début de l’exercice Tableau de résultat

- Créances d’exploitation au bilan à la fin de l’exercice Bilan Actif

Charges décaissables d’exploitation

DECAISSEMENTS + Dettes d’exploitation au bilan au début de l’année Tableau de résultat

- Dettes d’exploitation au bilan à la fin de l’exercice Bilan passif

=
Ou T.E
Variation = VARIATION TRESORERIE D’EXPLOITATION

ETE = EBE – Variation du BFRE

• Si ETE > 0 : Cela signifie que l’exploitation a sécrété un excédent après financement
du Besoin en Fonds de Roulement d’exploitation. Cet excédent pourra servir aux
règlements :
✓ Des intérêts d’emprunts,
✓ De charges exceptionnelles,

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

✓ Des impôts sur les bénéfices,


✓ Des dividendes aux actionnaires
✓ Des dettes financières, … et au financement des investissements d’expansion ou
de croissance.
• Si ETE < 0 : Ceci traduit une situation délicate voire dangereuse car l’exploitation a
absorbé de la trésorerie au lieu d’en dégager.
Cette situation est généralement due à une dégradation des conditions d'exploitation
avec comme conséquences :
• baisse d'activité et du chiffre d'affaires,
• augmentation des charges d'exploitation,
• augmentation du stockage,
• allongement des délais de règlements des clients,
• raccourcissement du crédit-fournisseur, …
Un recours à l'endettement ou une augmentation des fonds propres permettront à
l'entreprise de survivre avant restructuration et amélioration des conditions d'exploitation.
Cependant, un endettement excessif est générateur de frais financiers élevés et risque
d'entraîner la cessation des paiements par l'entreprise.
Les analystes considèrent que, pour ménager la solvabilité, le minimum de trésorerie
d'exploitation doit être égal au montant des charges financières augmenté des dividendes.
Dans une optique d'autofinancement, l'E.T.E. doit permettre le financement des
investissements de renouvellement.

→ Le tableau de financement
Emplois Ressources
Dividendes CAF (A partir de l’EBE)
Acquisitions d’immobilisations Augmentation de capital
Variation des créances d’exploitation Augmentation des dettes financières
Variation des créances hors exploitation Cessions d’immobilisations
Variation des dettes d’exploitation
Variation des dettes hors exploitation
= Variation de la trésorerie nette (+/-)

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

→ Le tableau des flux de trésorerie


Emplois Ressources
Flux nets de trésorerie d’investissement Excédent de trésorerie d’exploitation
Flux nets de trésorerie hors exploitation
Flux nets de trésorerie de financement
= Variation de la trésorerie nette (+/-)
II. CONTROLE DE L’EQUILIBRE FINANCIER DE L’ENTREPRISE
Une bonne situation financière se caractérise par l'aptitude à conserver un degré de
liquidité suffisant au patrimoine afin d'assurer en permanence la solvabilité de l’entreprise.
Celle-ci résulte donc de l’opposition entre la liquidité des actifs et l’exigibilité de
l’endettement. C’est pourquoi l'une des préoccupations fondamentales du responsable
financier est le contrôle de l’équilibre financier de la firme. Le fonds de roulement et les ratios
sont les instruments de mesure de l'équilibre les plus utilisés.
L’équilibre financier au sein d’une entreprise est perçu à travers la règle de l’équilibre
financier minimum qui peut s’énoncer ainsi « les emplois stables doivent être financés par des
ressources durables ».

A. LE FONDS DE ROULEMENT
Le contrôle de l'équilibre financier se limite en général à l’examen du fonds de roulement
et au calcul d'un certain nombre de ratios.

1. Le fonds de roulement, indicateur de l’équilibre financier


De tous les instruments d’appréciation de la situation financière d'une firme, le fonds de
roulement est le plus souvent utilisé tant par les dirigeants de l’entreprise que par ses
banquiers. Mais cette notion donne à lieu à une pluralité de définitions dont l’imprécision est
une source fréquente d’ambiguïté et de confusion. Le fonds de roulement est la part des
capitaux permanents qui finance le cycle d’exploitation. Il exprime la « capacité de trésorerie
» de la firme et apparaît comme la source de financement privilégiée des besoins de trésorerie.

2. Le fonds de roulement, moyen de financement des besoins de trésorerie.


Selon le principe fondamental et traditionnel de l'équilibre financier, les différentes
valeurs d’actifs doivent toujours être financées par des capitaux restant à la disposition de la
firme pendant un temps au moins égal leur durée de vie. Ainsi les immobilisations constituant
par définition des emplois à long terme ne devraient pas être financées par des crédits à court

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32
La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

terme susceptibles de ne pas être reconduits ou de disparaître d’eux-mêmes. Cependant cet


équilibre est fragile. Il faut le consolider en constituant une marge de sécurité : le fonds de
roulement.

- La détermination du fonds de roulement


Le fonds de roulement est calculé de deux manières :
- excédent des capitaux permanents sur les immobilisations nettes ;
- actif circulant - dettes à court terme (après affectation des bénéfices).

❖ La référence aux capitaux permanents


L'existence d’un fonds de roulement positif signifie qu’une partie des actifs circulants est
financée par des capitaux à long terme. Les besoins en fonds de roulements sont la part des
besoins cycliques dont le financement n’est pas assuré par les ressources cycliques mais par le
fonds de roulement, et, si celui-ci est insuffisant par des crédits à court terme. Le tableau des
besoins et des ressources peut alors s’écrire de la manière suivante :

ACTIF PASSIF
Besoins en fonds roulement Fonds de roulement
Trésorerie (excédentaire) Trésorerie (déficitaire)

Il en découle « la relation fondamentale de la trésorerie »


Trésorerie = fonds de roulement - besoins en fonds de roulement.
Le fonds de roulement et les besoins en fonds de roulement sont le plus souvent positifs. Il
se peut que l'un ou l’autre, ou les deux, soient négatifs. Un fonds de roulement négatif
constitue un besoin que l’on doit financer. Des besoins en fonds de roulement négatifs
constituent des ressources. Si les besoins de financement de l’exploitation sont supérieurs au
fonds de roulement, la trésorerie est négative. Par conséquent, la relation fondamentale permet
d’écrire :
Fonds de roulement = besoins en fonds de roulement  trésorerie

❖ La référence aux dettes à court terme


La justification du fonds de roulement, en tant qu’indicateur de l'écart entre l’actif
circulant et les dettes à court terme repose sur la thèse de la liquidation automatique des dettes

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33
La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

à court terme. Selon cette thèse, les stocks accumulés pour faire face aux demandes
saisonnières de pointe sont entièrement financés par des emprunts à court terme. L'utilisation
de ces stocks « temporaires» entraîne la formation de flux de liquidités qui deviennent
disponibles pour le remboursement de ces concours. L’idée de « liquidation automatique » a
été étendue à l'ensemble de l'excédent des valeurs de roulement sur les dettes à terme.
Autrement dit, les capitaux circulants « temporaires » seraient financés par les exigibilités
immédiates et les capitaux circulants « restants » par des ressources permanentes : le fonds de
Roulement. Le fonds de roulement constitue donc une marge de sécurité : il correspond aux
pertes que peut subir une entreprise sans que celle-ci soit obligée de vendre une partie de ses
immobilisations ou d’emprunter. En l'absence de cette marge, le dégonflement des crédits à
court terme résultant d'une cause quelconque, par exemple d'une baisse momentanée de
l’activité, plonge l'entreprise dans une crise de trésorerie en la mettant en état de cessation de
paiement.

B. LES RATIOS
La méthode des ratios fournit une deuxième catégorie d'instruments de mesure de
l’équilibre financier.
La situation de trésorerie d'une firme, c’est-à-dire sa sécurité, dépend des entrées et des
sorties de fonds provenant de la transformation des éléments de l'actif et du passif. C'est
pourquoi la confrontation de la liquidité des emplois et de l’exigibilité des ressources donne
une série d'indices d’appréciation de l’équilibre financier. Cependant, la méthode des ratios
présente un certain nombre de limites qui tiennent à la fois à ses principes fondamentaux, et à
la manière dont on peut l'utilise.

Traditionnellement, on distingue les ratios de sécurité financière à long terme, ou ratios


dits de « solvabilité » et les ratios de sécurité financière à court terme, ou ratios dits de «
liquidité ».
1. Les ratios dits de « solvabilité », ou de sécurité financière à long terme
La solvabilité est ici entendue comme l'aptitude d'une entreprise à rembourser ses dettes à
moyen et long terme.
De ce point de vue, une entreprise est solvable si ses actifs sont supérieurs à son
endettement ; en d'autres termes si sa situation nette est positive. Bien que très générale et ne

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

permettant pas de donner une mesure de la capacité immédiate de règlement, cette définition
est utile pour cerner le degré de confiance des tiers notamment des banquiers, envers la firme.
A cet égard, on utilise trois types de ratios : les ratios de fonds de roulement, les ratios
d'autonomie financière et le ratio de solvabilité générale.

a. Les ratios de fonds de roulement


Ils sont nombreux et se complètent.
Le ratio :
Actif circulant
-------------------------------
Dettes à court terme

Indique dans quelle mesure les actifs réalisables à moins d’un an couvrent les dettes échéant
dans un an au plus. Supérieur à 1, il révèle l'existence d'un fonds de roulement net. C'est donc
un indicateur de sécurité.

Fonds de roulement net


-------------------------------
Actif circulant

Qui indique la part des besoins courants financés par les ressources présentant un certain
caractère de stabilité. Son complément à 1 évalue les ressources extérieures ( fournisseurs,
Etat, banquiers, etc. ).
L’entreprise sera en principe solvable tant que les risques de pertes, ou d'immobilisation
durable, courus par les actifs de roulement n'atteignent pas la valeur du ratio.
Ces deux ratios s’interprètent de la même façon que le fonds de roulement. Une valeur
faible peut signifier l'approche de sérieuses difficultés de trésorerie, à moins que l'entreprise
ne profite comme c'est le cas des affaires de négoce, de longs délais de la part des fournisseurs
comparés à des stocks et à des créances à rotation rapide. A contrario, un ratio trop élevé
lorsque le cycle d'exploitation ne le justifie pas, peut-être l'indice de l'existence de ressources
stables trop importantes ou mal employées qui pèsent sur la rentabilité de l'affaire.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Un troisième ratio ayant une signification proche du précèdent doit être cité. Il compare le
fonds de roulement net aux stocks :
Fonds de roulement net
---------------------------------
Stocks
Selon que le fonds de roulement net couvre plus ou moins les stocks, l'entreprise finance
plus ou moins ses valeurs réalisables et disponibles à l’aide de ses dettes à court terme.

b. Les ratios d'autonomie financière


L'objectif est de rechercher dans quelle mesure l'entreprise est dépendante de ses
créanciers. La structure du passif et l'importance de l'autofinancement sont de bons indices de
la solvabilité de l'entreprise. L'endettement, dit-on, doit concilier risque et rentabilité. Le
ratio :

Capitaux propres
---------------------------------
Passif exigible
Communément appelé « ratio d'autonomie financière » est d'autant meilleur qu'il est plus
élevé. L'insuffisance de capitaux propres est souvent à l'origine de difficultés de trésorerie
pour l'entreprise. Les banquiers exigent traditionnellement que :

Capitaux propres
---------------------------------
Capitaux permanents
Ne soit pas, en principe, inférieur à 50 % (2). En effet, au-dessous de ce seuil, ils considèrent
l'entreprise comme très vulnérable car trop dépendante à l’égard des tiers. Au contraire, une
valeur élevée indique l'existence d'un potentiel d’endettement. On utilise parfois pour
exprimer la même idée, le ratio:

Capitaux propres
---------------------------------
Dettes à moyen et long terme

Au-dessous de 1, la solvabilité de la firme est compromise.


Mais il ne suffit pas de maintenir un certain rapport entre capitaux propres et capitaux
empruntés ; il faut en même temps, que les ressources dégagées par l'exploitation permettent
de faire face normalement aux charges des emprunts.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

A cet égard, le ratio :

Autofinancement
----------------------- mesure le pouvoir de l'entreprise à « désintéresser » ses créanciers.
Passif exigible

De même, le ratio :
Dettes financières à long et moyen terme
---------------------------------------------------
Autofinancement

donne le nombre d’exercices nécessaires pour rembourser les dettes financières grâce aux
ressources d'exploitation, toutes choses égales par ailleurs.

Les ratios précédents peuvent être complètes par :

Chiffre d’affaire
-----------------------
Passif total envers les tiers

qui fournit une autre approche de la solvabilité de l'entreprise.

Enfin, citons le ratio :


Endettement net
-----------------------
Chiffre d'affaires T.T.C.

qui permet de constater si l'entreprise utilise toutes les possibilités de crédit dont elle peut
bénéficier. En particulier, l'entrepreneur peut juger si s’étant trouvé à court de trésorerie, il a
su tirer parti de sa capacité d'emprunt pour obtenir de ses banquiers les fonds dont il a
manqué.

c. Le ratio de solvabilité générale


Il s'exprime par la relation :

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Actif total
---------------------------------
Total des Dettes
et rejoint la notion de « situation nette ». C'est avant tout un indicateur de liquidation qui
intéresse surtout le banquier.

2. Les ratios dits de « liquidité » (sécurité financière à court terme).


La liquidité d'une entreprise doit se comprendre comme son aptitude à honorer en temps
voulu, ses engagements à court terme à l'aide de ses ressources d'exploitation.
Nous ne reviendrons pas sur le ratio dit « de liquidité générale », ou « de fonds de roulement
», déjà cité :
Actif de roulement
---------------------------------
Dettes à court terme
L'actif de roulement contient des éléments de liquidité variable. Ainsi les stocks sont
réputés beaucoup moins liquides que les créances ; aussi utilise-t-on le ratio dit « de trésorerie
»:
Valeurs réalisables et disponibles
---------------------------------
Dettes à court terme
qui exclut les valeurs d'exploitation. Inférieur à 1, il indique la possibilité de difficultés de
trésorerie prochaines.
Ce ratio peut être amélioré si l'on connaît le calendrier des échéances :
Disponibles+Valeurs réalisables à n jours
--------------------------------------------
Paiements à effectuer à n jours
et prend le nom de « ratio de trésorerie à échéance ». Il est beaucoup plus significatif que le
premier.
Toutefois la portée de ces trois derniers ratios est très limitée de par leur caractère
statique. En effet, ils ne peuvent rendre compte des engagements à naître. En outre, la
structure du cycle d'exploitation influe sur la valeur de tels ratios : par exemple le ratio de
trésorerie d'un supermarché sera faible sans que cela indique difficultés de trésorerie.
Cette section nous a permis de comprendre que la gestion de la trésorerie est une
discipline très vaste et complexe. Comme il est constaté, il existe maintes définitions et
explications en ce qui concerne la pratique de la trésorerie dans une entreprise. Mais nous
retiendrons que l’intégration des différentes approches évoqués dans les généralités ainsi que
les principales opérations courantes dans le management de la trésorerie et la maitrise des

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

risques liées à l’activité peuvent permettre une amélioration voire une optimisation de la
trésorerie, tous en recherchant l’objectif d’une trésorerie zéro.
De ce qui précède, nous pouvons dire que la trésorerie et plus globalement sa gestion
constitue un enjeu majeur pour toute entreprise désirant être performante sur le plan financier.

SECTION 2 : POLITIQUE FINANCIERE ET SON LIEN AVEC LA GESTION DE LA


TRESORERIE
Cette section présente les généralités sur la politique financière et sa relation étroite avec la
trésorerie.

I. CLARIFICATION DU CONCEPT DE POLITIQUE FINANCIERE


La détermination de la politique financière d’une entreprise dépend de sa politique globale.
Elle doit permettre d’atteindre les objectifs en terme financier que s’est fixé l’entreprise tout
en subissant un grand nombre de contrainte dû à l’environnement dans lequel elle évolue.

A. Les objectifs de l’entreprise


Ils peuvent être extrêmement différents et variés et peuvent par conséquent mener à des
décisions financières extrêmes différentes. La réalisation des objectifs impose d’une part la
mise en œuvre d’un ensemble de décision coordonnée constituant la stratégie financière de
l’entreprise et d’autre part elle impose la mise en place d’une structure interne et d’un système
d’informations susceptible d’influencer elle-même les objectifs de l’entreprise.

L’entreprise peut donc avoir comme objectifs :


- La maximisation du profit : Il participe notamment à l’animation de la vie
économique et tire l’ensemble des activités de l’entreprise, c’est en quelque sorte le
moteur ;
- La croissance : Pour survivre, l’entreprise doit chercher à exercer un pouvoir sur son
environnement. La gestion de l’entreprise implique alors une certaine agressivité à
l’égard de cet environnement et cette agressivité se traduit notamment par l’objectif de
croissance en termes d’augmentation des parts de marché par certaines formes de

REDIGE ET PRESENTE PAR MOFFO MAMBAP IDRISS CALVIN


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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

pression sur les clients, les fournisseurs et le personnel ou encore la gestion des
contraintes liée à l’état ;
La sécurité ou l’indépendance : L’absence d’agressivité sur les marchés conduit à la recherche
de stabilité, de sécurité. En ce sens, toutes les décisions ont pour objectif principale de
maintenir la situation acquise. Ceci peut impliquer des politiques visant la stabilité au plan
commercial, autrement dit on optimise la publicité ou de la force de vendre, mais aussi la
recherche de risque minimum au plan financier, autrement dit pas de nouveaux
investissements, pas de placement spéculatif et on cherche à couvrir les risques financiers.

B. Les contraintes
La recherche de l’atteinte des différents objectifs ne se fait pas sans la présence de
certaines contraintes pesant sur les décisions. Ainsi plusieurs contraintes fondamentales ont
un effet sur la vie financière des sociétés.

1. La solvabilité

Du point de vue financier, la solvabilité, c’est l’aptitude de l’entreprise à assurer à tout


instant le paiement de ses dettes exigibles (définition tirée de Paul Conso et F. Hemici,
Gestion financière de l’entreprise).

Avec une vision plus juridique, l’entreprise est dite solvable si ses actifs permettent de
rembourser ses dettes et à défaut on constate l’insolvabilité de l’entreprise par l’état de
cessation de ses paiements. Ainsi l’entreprise peut être juridiquement solvable et se retrouver
à un moment donné en situation d’insolvabilité du point de vue financier, dans la mesure où
cette notion de solvabilité résulte de la comparaison entre les flux de recette et les flux de
dépense.

On peut donc décliner la contrainte de solvabilité sur 2 plans :

- La recherche de l’équilibre financier


- Le maintien d’un certain degré d’autonomie

L’équilibre financier résulte des différents cycles financiers de l’entreprise (poly : le


circuit financier) dont les principaux éléments sont :

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

• Les dépenses d’investissement et le maintien ou le renouvellement de l’appareil


productif
• Le solde des opérations de financement (les emprunts, les prêts, les remboursements)
• Le résultat dégagé par l’exploitation
Ces trois premiers éléments contribuent à la variation du niveau des encaisses de l’entreprise
auquel il faut encore en ajouter trois autres moins facile à percevoir au premier abord.

• Les dépenses d’affectation du surplus monétaire, autrement dit la répartition du


résultat entre l’état (impôts), les employés (salaires) et les actionnaires (dividendes)
• Les variations des actifs d’exploitation, notamment les stocks, créances et dettes
auprès des fournisseurs avec la notion de besoin de fond de roulement (BFR) du fait
du décalage entre le constat d’une dette ou d’une créance et sa traduction monétaire
dans les caisses de l’entreprise
• Le recours à l’endettement à court terme (emprunt auprès des banques) si le niveau
des encaisses devient trop bas, autrement dit le concours bancaire courant (CBC). La
somme de ces différents flux constitue la trésorerie de l’entreprise qui peut être
positive ou négative et il est impératif de rechercher en permanence un équilibre entre
ces flux et donc un équilibre de la trésorerie pour échapper à l’insolvabilité.
Traditionnellement, cette contrainte de financement est décomposée en deux niveaux :

- Au niveau de la création des actifs à long terme nécessaire à la croissance de


l’entreprise
- Au niveau des opérations d’exploitation avec le cycle d’exploitation
Cependant, cette nécessité ne doit pas aller à l’encontre du maintien de l’autonomie
financière de l’entreprise et doit ainsi conduire à trouver en permanence les ressources les
mieux adaptées notamment en termes de durée au maintien de l’équilibre financier. Un des
rôles de la fonction financière est alors d’assurer en permanence le financement et l’équilibre
de l’entreprise tout en maintenant la plus grande autonomie possible.

2. La rentabilité

La solvabilité fait référence à la trésorerie de l’entreprise alors que la rentabilité fait


référence à son résultat, si elle fait des bénéfices ou pas. La contrainte de rentabilité
correspond à l’exigence de rentabilité minimum du capital investit dans l’entreprise, c'est à
dire au rapport entre les résultats obtenus et les moyens engagés.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

L’appréhension de la rentabilité est délicate d’une part car c’est une mesure à long
terme et d’autre part du fait de la discontinuité dans les calculs de résultat. En outre elle peut
s’apprécier de diverses manières en fonction des différents points de vue adoptés par chacun
des agents économiques concernés. Par exemple pour les créanciers, autrement les banques, la
rémunération de leur prêts et garantie par contrat, alors que les actionnaires ne sont rémunérés
par le solde disponible qu’une fois que les autres apporteurs de capitaux ont été payés, ce sont
les créanciers résiduels. Globalement, la rentabilité doit être suffisante pour répondre à 2
impératifs :

- Assurer le maintien du capital de l’entreprise


- Acquitter les intérêts dus aux prêteurs et les remboursements des emprunts
A défaut, l’entreprise se retrouve face à des problèmes de solvabilité à long terme pouvant
mener à la faillite.

3. Les cycles d’exploitation et de financement


La dernière contrainte pesant sur la fonction financière est lié aux cycles
d’exploitation de l’entreprise puisqu’il peut affecter sa solvabilité et sa rentabilité. Le cycle
d’exploitation comprend l’ensemble des opérations rattachées à la réalisation de l’activité de
l’entreprise et l’ensemble des flux de trésorerie qu’elle génère. Le problème vient alors du
décalage entre le cycle d’exploitation et le cycle de financement. Ce dernier se découpe lui-
même en deux cycles :

- Le financement à long terme qui est généré par l’apport des actionnaires dont le
cycle est indéterminé puisqu’il ne prend fin que lorsque l’actionnaire récupère ses
fonds à la fin de la durée de vie de l’entreprise, ou par les emprunts à long terme dont
la durée est alors déterminée
- Le financement de l’exploitation. Il s’agit de la gestion des crédits de trésorerie et
des crédits commerciaux.

Pour résumer, le but ultime de la politique financière est alors de faire coïncider les
différents cycles et faire en sorte que quel que soit la phase du cycle d’exploitation,
l’entreprise puisse atteindre les différents équilibres déjà évoqués pour préserver sa solvabilité
et sa rentabilité.

REDIGE ET PRESENTE PAR MOFFO MAMBAP IDRISS CALVIN


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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

C. Le contenu de la politique financière


La politique financière fait référence à un ensemble de décisions, de stratégies prises
dans le cadre de l’atteinte des objectifs financiers que s’est fixé l’entreprise. De ce fait, son
contenu est multiple et est donc constitué de :

- L’analyse financière, c'est à dire la mise en œuvre d’instruments spécifiques à partir


de l’information issue des documents comptables (bilan et compte de résultat) pour
établir un diagnostic
- La prévision financière, autrement dit le pronostic ou l’anticipation des flux futur et
donc des équilibres futurs
- La réalisation des opérations de financement à long terme
- Les décisions d’investissement
- La négociation des crédits
- La gestion des placements financiers, autrement dit la gestion des risques
- La gestion du résultat avec l’autofinancement ou la distribution aux actionnaires sous
formes de dividendes
- L’information ou la communication financière

II. LA RELATION ENTRE LA POLITIQUE FINANCIERE ET LA GESTION


DE LA TRESORERIE
La rentabilité est le gage de la solvabilité à terme. Autrement dit les choix financiers
fondamentaux notamment les investissements et leur financement, conditionnent la liquidité
de l’entreprise.

A- INVESTISSEMENT ET LIQUIDITE
Le contrôle de la formation des flux de liquidité repose sur la connaissance des
conditions de formation de la liquidité et sur la connaissance des effets de l’investissement
sur le flux de liquidité.

1. Les conditions de formation de la liquidité de l’entreprise


Elles sont de deux ordres, à savoir :

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

o L’importance des fonds engagés dans le cycle d’exploitation : L'entreprise


dispose dès sa création d'une masse de capitaux pour financer les valeurs immobilisées et les
valeurs de roulement nécessaires à son fonctionnement. La part des fonds affectés en
permanence au cycle d'exploitation durant toute la vie de la firme limite ses possibilités
futures d'investissement et donc son revenu à venir. Cette action s'exerce par le biais des deux
moyens que possède toute affaire pour se procurer des disponibilités monétaires à savoir
l’autofinancement et le financement étranger
o Les modifications de la liquidité de la firme : Les décisions d'investissement
subissent l'influence des modifications dans la liquidité des entreprises. La crainte d'une crise
de trésorerie, même temporaire, peut souvent freiner l'investissement. En revanche, l'existence
de liquidités importantes pourra conduire l'entrepreneur à saisir toute occasion d'investir.

2. Les effets de l’investissement sur le flux de liquidité


Tout investissement est une source potentielle de revenus et de profits qui va gonfler le
flux de liquidités à la disposition de l'entreprise.

Les effets de l’investissement sur le revenu de la firme : L'investissement augmente la


capacité de production de la firme, et, toutes choses égales par ailleurs, sa production et son
chiffre d'affaires. Cette augmentation est moins que proportionnelle car il y a toujours une
part de l'investissement qui est destinée à couvrir la dépréciation de l'actif immobilisé (E.D.
DOMAR ; 1957). Le modèle « profit-coût-volume », ou point-mort (R. TELLER ;1975),
débouche sur l'effet de levier opérationnel qui fournit les fondements d'une politique
d'investissement conçue non seulement en fonction de l’impératif de rentabilité, mais aussi en
fonction de l’impératif de liquidité. On peut affiner l’étude en proposant un point-mort
d'encaisse plus directement lié à la situation de trésorerie de l'entreprise.

L’influence de l’investissement sur le flux de liquidité par le biais du bénéfice réalisé :


Dans certaines conditions les dépenses d'investissement peuvent entraîner une hausse
tendancielle du flux de liquidités. En outre, il faut tenir compte de
l’éventuelle amélioration de rentabilité de la firme provenant d'un investissement. Admettons
qu'il faille augmenter chaque année l'investissement dans une proportion fixe pour faire
progresser la production au même rythme. On se rend compte que si l'investissement est

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

rentable la charge de l'autofinancement rapporté à la production diminue de manière constante


d'un exercice sur l'autre. Ce qui signifie que la croissance du flux de liquidités disponible est
accompagnée d'une hausse plus que proportionnelle de la partie qui correspond au bénéfice
non encore affecté. Pour ce qui est de l’amélioration de la rentabilité, c’est générateur de
liquidités. Tout investissement doit améliorer la rentabilité de la firme et donc la liquidité à
terme.

B- LE CHOIX DU MODE DE FINANCEMENT

Fondée sur une prévision à très court terme l'entreprise s'efforce de réaliser une
synchronisation aussi parfaite que possible des entrées et des sorties de fonds. Mais cette
synchronisation n'est jamais totale. La forme de la « courbe de trésorerie » suggère par
conséquent les décisions à prendre : financement et placement.

En ce qui concerne le financement à court terme, on recherchera parmi les possibilités


de crédit celles qui s'adaptent le mieux aux besoins à financer. Quant aux excédents de
trésorerie, ils devront être employés dans les placements les plus rémunérateurs tout en leur
conservant une certaine disponibilité pour faire face aux besoins futurs.

1. Les fonctions du crédit à court terme


Les faits montrent une évolution de la fonction du crédit à court terme : les entreprises
utilisent de plus en plus massivement le financement à court terme (DAVID J-F et MADER
F. ; 1970). La part des dettes à court terme s’est accrue pour atteindre 54% du passif (Jeorger
L. ; 1968). Cette évolution correspond certainement à la fois à un comportement financier des
entreprises qui « préfèrent » cette forme de financement et à la politique de crédit des
banques.

Les entreprises peuvent s’endetter à court terme dans la mesure où un endettement à


court terme constamment renouvelé équivaut à une source permanente de financement.

a. Composition des dettes à court terme


Les dettes à court terme se composent de trois grandes masses : le crédit fournisseur, les
autres crédits et les concours bancaires.

- Le crédit fournisseur
La part du crédit fournisseur dans les dettes à court terme est remarquable. Il représente en
moyenne 30% de ce type d’engagements. Par ses modalités de fonctionnement le crédit

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fournisseur est plus proche des capitaux permanents que des dettes à court terme puisque ce
crédit est sans cesse renouvelé. Cette forme de crédit complète et même supplée dans certains
secteurs à l'insuffisance des concours de longue durée. Un exemple typique à cet égard nous
est fourni par le comportement dans ce domaine des entreprises de distribution. En effet, les
grandes surfaces bénéficient généralement d'un délai de quatre-vingt-dix jours pour régler
leurs fournisseurs alors qu'elles sont payées au comptant par leurs clients. Elles disposent
ainsi de ressources permanentes à court terme pouvant financer leur croissance.

- Le poste « autres créanciers »

Il faut d'abord citer l’administration fiscale, les organismes de recouvrement des


cotisations sociales et le personnel. Ces crédits résultent de la nature des choses ; on imagine
mal un paiement comptant et au jour le jour. Mais le poste « autres créanciers » comprend en
outre les comptes courants créditeurs d'une société mère vis-à-vis de ses filiales, et
inversement. Ces avances représentent une part non négligeable, dans certains cas, des
concours à court terme. Cette part s'accroîtrait au rythme de la concentration financière dans
la mesure où ces avances constituent une source de financement à bon compte pour les
filiales. On peut donc penser que par ce biais le mouvement de concentration financière
contribue à renforcer l'importance des dettes à court terme.

b. Le problème du crédit bancaire

On peut raisonnablement fixer la part des crédits bancaires à environ 20% de l’ensemble
des dettes à court terme. Il convient de distinguer deux types de crédits bancaires à court
terme qui nous semblent de nature différente ; d'une part « les crédits bancaires d'exploitation
», et d'autre part « les crédits bancaires de dépannage » :

- les crédits d'exploitation, telles les différentes formes de crédits de campagne et à


l'exportation, ont pour mission d'épauler les capitaux stables de l'entreprise pendant une durée
déterminée correspondant généralement à un cycle d'exploitation. Ce sont donc des « avances
» sur les recettes à venir destinées à combler le décalage existant au sein du cycle
d'exploitation entre l'engagement des dépenses et la perception du produit des ventes. Dans la
mesure où ces crédits résultent d'un contrat « système bancaire - entreprise » ils bénéficient
d'une certaine stabilité. En effet, mobilisables auprès de la Banque de France pendant une
durée de un an ils sont généralement renouvelés à l’échéance sur présentation d'un nouveau
dossier.

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- Les crédits de dépannage, tels les découverts en compte courant et l'escompte d'effets
commerciaux permettent de pallier un déficit momentané de trésorerie. Ce sont des « facilités
» que l'on doit utiliser sur la garantie de rentrées imminentes. En d'autres termes ils assurent la
couverture d'une désynchronisation éventuelle entre les flux de rentrée et de sortie de fonds.

Ce second type de crédits bancaires à court terme est délicat à utiliser car immédiatement
touché par toute mesure d'encadrement du crédit. Libéralement accordé par les banques dans
les périodes de haute conjoncture il incite les entreprises à commettre des imprudences : en
finançant des dépenses d'exploitation - voire d’équipement - à l'aide de tels concours,
l'entrepreneur affaiblit la structure financière de son affaire qui devient à la merci d'un
changement de politique de crédit. Les crédits de dépannage doivent donc être employés avec
le souci de pouvoir s'en passer très rapidement. Pour cela il convient de limiter leur utilisation
aux seuls besoins momentanés posés par les échéances.

2. Moyens de financement de la trésorerie

Les modalités de financement d’une trésorerie sont multiples et peuvent aller du


découvert à l’avance sur facture.

a. Les différents modes de financement à court terme

Voici 6 modes de financements à court terme possibles :

❖ Affacturage : il permet de garantir la gestion des encaissements et les créances clients

selon des modalités préalablement établies. Il finance aussi les factures clients avant
leur échéance. Il est en règle générale non plafonné.
❖ Titrisation : elle repose sur l’obtention de financement en contrepartie d’une cession

de ses factures. Elle assure ainsi de garder la main sur le recouvrement et la gestion
des encaissements.
❖ Escompte : il s’agit d’une facilité bancaire permettant un financement contre des

garanties de type lettre de change ou traite. Ces dernières doivent être signées par le
client débiteur et le fournisseur doit donc subir les délais de retour qui parfois annulent
l’intérêt du préfinancement avant échéance. L’escompte est plafonné et ce seuil est
négocié entre l’entreprise et la banque.

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❖ Financement de balance : il permet de financer la balance clients sans moduler ou

affecter le mode de facturation. Cette solution convient aux entreprises désireuses de


garder la main sur la gestion de leur poste clients (gestion, recouvrement,
encaissements, imputations…). Il est cependant réservé à celles présentant un certain
chiffre d’affaires.
❖ Dailly : cette loi permet à la banque de financer entièrement des remises groupées de

créances et ce sans endosser individuellement chaque créance. Elle est définie et


limitée en montant par approbation du banquier.
❖ MCNE (Mobilisation de Créance Née sur l’Etranger) : ligne de financement

octroyée par la banque pour les créances export. Elle se détermine dans son montant et
ses modalités lors de sa mise en place.

b. Avantages et inconvénients de quelques moyens de financement de la


trésorerie

-. La facilité de caisse
Ce crédit permet de gérer ses sorties d’argent immédiates (charges et factures fixes,
cotisations…) en fonction du décalage prévu pour les rentrées d’argent. Il consiste en une
autorisation de découvert en compte transitoire. Il s’agit d’un crédit utilisable sur une
courte période mensuelle prédéfinie. En effet, la signature d’un contrat stipulant les délais,
périodes et taux d’intérêt est obligatoirement ultérieure à l’utilisation des facilités de caisse.
Les délais et montants autorisés sont négociés et fixés en fonction des besoins d’exploitation
connus ou prévus. Il y a une obligation de rebasculer vers une situation créditrice des comptes
le reste du mois, une fois la période contractée dépassée. Les conditions des facilités de caisse
convenues sont renégociées chaque année après la consultation de tous vos justificatifs de
comptabilité (Bilan, compte de résultat…) pour convenir s’il y a besoin ou non de les moduler
en fonction d’une évolution de votre activité.

La facilité de caisse est la solution de choix pour remédier à des décalages


momentanés, imprévus et passagers. Il est toutefois important de savoir que vous ne pouvez
pas l’utiliser tout le temps, car ça serait assimilable à un découvert permanent.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

L’utilisation de ce crédit est soumise à des frais bancaires ainsi que des intérêts
proportionnels à l’importance des sommes créditées et la longueur des délais de
remboursement. Le décompte de ces agios se fait de manière trimestrielle et est connue sous
le nom d’agios, lesquels seront prélevés directement sur vos comptes.

Il est du ressort de la banque de modifier ou résilier votre contrat de facilité de caisse


quand bon lui semble, à condition de respecter la période de préavis réglementaire et de
fournir les motifs de cette décision.

- Le découvert
Le découvert est différent de la facilité de caisse dans la mesure où le compte n’est pas
tenu de retrouver une situation créditrice après avoir perçu et utilisé l’avance sur
compte convenue. Il est également utilisé sur de courtes durées, du moins selon des
modalités contractées avant utilisation. La durée maximum de cette dernière est généralement
de 1 an sans restriction de durée minimum. Il est le plus approprié pour certaines entreprises à
activité cyclique dont le cycle d’exploitation exige d’avancer des charges fixes avant de
pouvoir percevoir des encaissements qui sont le plus souvent tardif. Là également une
renégociation annuelle des clauses et modalités du contrat est prévues.

Le découvert donc est ce qui correspond le mieux à des fluctuations de décalage entre
recettes et dépenses tout au long de l’année. Il vous permet de remédier à ces décalages de
trésorerie tout en vous permettant de vous acquitter de vos charges fixes et sans perturber les
délais d’exploitation. Les agios à payer et les conditions de résiliation de contrat sont les
mêmes que ceux concernant les facilités de caisse.

- L’escompte

Ce crédit professionnel à court terme est un mode de financement du poste client. Si


lors d’une ou de plusieurs de vos transactions avec vos clients, certains négocient un délai de
paiement et présentent comme garantie de créance une lettre de change, il vous est possible de
négocier un financement équivalent et immédiat auprès de votre banquier.

Pour ce faire, la lettre de change doit être établie en bonne et due forme, stipulant
l’échéance et le montant du règlement et mettant en évidence l’acceptation de l’accord par le
client. Ceci vous permet d’atteindre une trésorerie plus positive en terme de liquidité et ce
comparativement aux crédits à court terme préalablement cités. Ainsi, il revient au dirigeant

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de choisir les créances clients qu’il préfère escompter en fonction de la situation de sa


trésorerie. L’avantage est que ces créances ne sont pas comptabilisables sur votre bilan car
ayant été soumises à une cession à la banque.

Pour profiter de ce crédit, la banque fait payer différents types de frais comme des :

• Commissions pour remise de bordereau d’escompte


• Commissions sur les divers effets figurant dans le même bordereau d’escompte
• Intérêts calculés selon un taux préalablement fixé

Toutes ces commissions et d’autres, doivent obligatoirement être détaillées dans le contrat
d’escompte négocié avec votre banque. La modification ou résiliation de contrat est sujette
aux mêmes conditions antérieurement citées.

- Le Dailly

Dans certaines situations, les entreprises sont dans l’obligation d’accorder à leurs clients
une échéance de paiement pour résister à la rude concurrence du marché. De ce fait, il se
trouve que parfois elles peuvent subir des retards dans le règlement des créances contractées
par les clients.
Ainsi, une entreprise peut se retrouver en difficulté de trésorerie à cause de ce retard de
paiement. Pour trouver une solution au déficit de la trésorerie, l’entreprise peut demander de
l’aide auprès de son banquier qui lui proposera un financement dans le cadre de la Loi
DAILLY.

Cette méthode de financement créditaire offre à toute entreprise (professionnelle, société,


profession libérale…) quel que soit son secteur d’activité (industrie, agriculture, services…)
la possibilité d’exploiter la partie de son poste « client » qui n’est pas soumis à un titre de
paiement obligatoire à une date donnée (effet de commerce). L’entreprise bénéficie alors d’un
crédit contre la production de factures qui matérialisent les créances sur les clients et les
collectivités publiques (état, région, commune, département…).
L’entreprise peut donc mobiliser la dette d’un client, une subvention non versée, une
indemnité d’assurance non réglée…
Quant aux modalités de fonctionnement, il est important de savoir que dans une procédure
« Dailly » il existe une coopération entre trois parties ; l’établissement de crédit, l’emprunteur

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

et le débiteur de la créance. La transmission de la dette ne peut se faire qu’au profit d’un


organisme financier de crédit ; banque, factor…
Par ailleurs, l’emprunteur doit obligatoirement être une entreprise, quelle que soit sa
nature.
Le débiteur, lui aussi, doit obligatoirement être une entreprise ou une collectivité. Il n’est
donc pas possible de mobiliser des créances sur des particuliers. En cas d’impayés, le
bénéficiaire devra être solidaire du débiteur cédé, ce qui représente un risque en quelque sorte.
La procédure est lancée par une convention cadre, signée par le banquier et son client.
Cette convention précisera les conditions de mobilisation, d’usage et de remboursement du
crédit.
Le nantissement se fait en soumettant à l’établissement de crédit un bordereau qui définit
les caractéristiques des dettes cédées.
Afin de limiter les risques de non-paiement, le banquier peut :

• Notifier la transmission au débiteur : cette notification exige du débiteur de régler sa


dette exclusivement auprès de l’établissement de crédit bénéficiaire du nantissement.
• Pousser le débiteur à s’engager à payer la dette. Ainsi après l’acceptation, le cédé n’est
plus en mesure d’invoquer d’éventuels différents avec son fournisseur.

Il existe donc trois modalités de remboursement : sans notification au débiteur, avec


notification au débiteur et avec notification annexées à un engagement de règlement.
La créance accordée peut être exécutée de deux façons différentes ;

• Sous forme d’escompte


Le montant des factures et des dettes (sans compter les agios) sont déduites
directement du compte de l’emprunteur.

• Sous forme d’avance en compte


Le débiteur bénéficie dans ce cas d’une permission de découvert assurée par les dettes
cédées. L’avance est généralement effectuée par l’ouverture d’un nouveau compte
bancaire pour rendre le suivi plus facile.

Enfin, il faut savoir que la technique de crédit « Dailly » présente des avantages ainsi que
des inconvénients ;

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

• Avantages : Une plus grande aisance à mobiliser ses créances dans la mesure où il est
possible de le faire dès la facturation.
• Inconvénients : Contrairement à l’escompte classique, il ne s’agit pas d’un moyen de
recouvrement. Il faut savoir que le bénéficiaire du crédit est tenu de suivre le
remboursement de ses dettes.

Nous venons de procéder à l’examen du cadre conceptuel de l’analyse de la gestion de la


trésorerie. La revue de la littérature nous a permis de nous faire une opinion de la trésorerie, à
en connaitre les objectifs à travers les différentes définitions que les auteurs lui ont attribuées.
Ainsi donc, la réalisation des objectifs de la gestion de la trésorerie induit l’accomplissement
d’un certain nombre d’opérations entièrement orientées vers le suivi et le contrôle des
différents comptes de trésorerie. De même, la gestion de la trésorerie implique une bonne
maitrise des risques de liquidité

Au terme de cette première partie, nous avons passé en revue la présentation et la


gestion de la trésorerie d’ENEO CAMEROUN. Ensuite nous nous sommes intéressés aux
notions de trésorerie, de gestion de la trésorerie, d’équilibre financier, de politique financière
ainsi que son lien avec la gestion de la trésorerie tels que perçues par la théorie

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

DEUXIEME PARTIE :
DEMARCHE METHODOLOGIQUE DU LIEN ENTRE
GESTION DE LA TRESORERIE ET POLITIQUE
FINANCIERE A ENEO

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Cette partie du travail est une suite logique de la précédente car elle nous permet
effectivement de concilier la théorie à la pratique. Il s’agit au moyen d’enquêtes de faire un
état des lieux de la gestion de la trésorerie à ENEO, dégager ses faiblesses et faire des
recommandations afin de les corriger. Cette deuxième partie sera structurée en deux
chapitres : l’un décrivant le cadre méthodologique (Chapitre 3) et l’autre visant à présenter
les résultats de l’enquête et les recommandations (Chapitre 4).

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

CHAPITRE 3 :
APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RELATION ENTRE
GESTION DE LA TRESORERIE ET POLITIQUE FINANCIERE
A ENEO

Toute recherche scientifique s’appuie sur une méthodologie de travail. Ce chapitre met
en avant les étapes qui nous ont permis d’aboutir au présent travail. Lesdites étapes
constituent la démarche méthodologique qui a servi à analyser la gestion de la trésorerie et
son lien avec la politique financière d’ENEO. Ainsi, après avoir présenté notre méthodologie
de travail (section 1), nous étudierons la relation entre la gestion de la trésorerie d’ENEO et sa
politique financière (section 2).

SECTION 1 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE


Grawitz (1993) définit la méthodologie comme « l’ensemble des considérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre la réalité qu’elle poursuit, la
démontre où la vérifie ». La méthodologie c’est également un ensemble d’étapes par
lesquelles toute recherche doit passer pour faire preuve de rigueur et parvenir aux résultats
présentés. L’approche que privilégie le chercheur dépend de sa manière de voir et d’aborder
les phénomènes qui reflètent ses croyances fondamentales quant à la nature de la société
(Grawitz, 2001, 825 P.).
Pour Chatelin (2005), le choix d’une méthodologie « S’impose naturellement au
chercheur dans la mesure où le processus scientifique vise à produire une connaissance
objective de la réalité observée ». Cette section nous servira à rappeler notre problématique,
puis à présenter notre démarche méthodologique.

I. IDENTIFICATION ET PRESENTATION DU PROBLEME


Selon Aktouf (1987) « le problème dans une recherche est le point précis et ses
composantes, ce que le chercheur veut étudier ». Le rappel de la problématique est donc un
préalable à la présentation de la démarche méthodologique. Ce rappel fait, nous présenterons
également les objectifs de notre recherche ainsi que notre besoin en informations, avant de
passer à la démarche méthodologique proprement dite.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

I.1 Rappel de la problématique


Notre passage au sein d’ENEO CAMEROON SA plus précisément au sein de la sous-
direction trésorerie nous a permis de relever des insuffisances dans la gestion de la trésorerie.
Ces insuffisances se caractérisent par :
- les difficultés de recouvrement des créances clients, ce qui entraine une augmentation
du besoin en fonds de roulement et donc une diminution de la trésorerie de
l’entreprise ;
- l’absence d’une politique de choix de banque en cas d’ouverture d’un nouveau compte
ce qui laisse à penser que la gestion des charges bancaires n’est pas optimale ;
- la difficulté pour l’entreprise à payer tous ses fournisseurs à l’échéance ce qui non
seulement détériore l’image de l’entreprise vis-à-vis de ses tiers, mais peut également
générer des charges supplémentaires en termes de pénalités de retard si le retard
accusé est suffisamment grand ;
- le recours quasi systématique aux facilités bancaires et l’absence de dépôts à terme ce
qui traduit une détérioration de la situation de trésorerie ;
C’est fort de tous ces constats que nous nous sommes interrogés sur la nécessité
d’améliorer la gestion de la trésorerie au sein d’ENEO afin de la rendre plus performante d’où
l’intitulé de notre thème : GESTION DE LA TRESORERIE ET POLITIQUE
FINANCIERE : CAS D’ENEO CAMEROON SA.
La question principale qui sous-tend notre étude est la suivante : « Quel est l’impact de
la politique financière sur la gestion de la trésorerie d’ENEO ? ». Pour apporter des éléments
de réponse à cette interrogation, nous tenterons de répondre aux questions subsidiaires
suivantes :
- Quel est le système de gestion de la trésorerie au sein d’ENEO ?
- Quel est l’état de la trésorerie à ENEO ?
- Quelles sont les défaillances observées dans la gestion de la trésorerie à ENEO ?
- Quelles sont les mesures d’amélioration du système de gestion de la trésorerie ?

I.2 Objectifs de l’étude


L’objectif principal de notre étude est l’amélioration de la gestion de la trésorerie à
travers une meilleure politique financière. Cela passe par l’atteinte d’objectifs secondaires
notamment :

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

- Décrire la gestion de la trésorerie telle que pratiquée à ENEO ;


- Faire un état de la situation de trésorerie d’ENEO ;
- Mettre en avant les insuffisances de la gestion de la trésorerie à ENEO ;
- Proposer des outils et méthodes pour améliorer la gestion de la trésorerie.

I.3 Besoin en informations


Avant de décrire et d’analyser le comportement de l’entreprise en matière de
trésorerie, nous avons défini une période de référence. Notre quête d’informations s’est faite à
travers la consultation de documents internes et externes à l’entreprise afin d’identifier les
éléments sur lesquels nous pourrions agir afin de parvenir à nos fins.
A l’interne, notre documentation a porté sur :
- L’organigramme de l’entreprise ;
- Les comptes de résultats établis
- Un rapport d’audit interne établi pendant la période d’étude ;
- Les tableaux de flux de trésorerie
- Le site web de l’entreprise.
Notre documentation externe est constituée de livres et mémoires sur la gestion de la
trésorerie, d’articles publiés sur internet.
Le tableau suivant récapitule les informations dont nous avons eu besoin et précise
pour chaque information le lieu où elle a été collectée.
Tableau n° 1 : Liste des besoins en informations.

BESOIN EN INFORMATIONS LIEU DE COLLECTE


PRESENTATION DE L’ENTREPRISE :
• Identité juridique
• Historique et évolution
• Nature des activités
Site web d’ENEO
• Structure organisationnelle
• Ressources
• Environnement externe
PROCESSUS DE GESTION DE LA
TRESORERIE A ENEO SA :
• Structure des encaissements et décaissements à
ENEO Sous-direction Trésorerie et
• Les moyens et délais de paiement Conformité de la Dette
• Les sources de financement

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

• Les méthodes de prévision


• Les outils de suivi et de contrôle de la
trésorerie
Source : Par nos soins
I.4 Justification du choix de la méthodologie
Plusieurs éléments justifient le choix d’une méthodologie. A côté de ceux relatifs à la
problématique, la nature de la question ou des objectifs de recherche, il y’a d’autres qui
contribuent de façon plus ou moins implicite, tels les contextes professionnels et les intérêts
du chercheur associés à ce contexte. Dans le cadre de notre étude, nous avons choisi d’adopter
une approche qualitative faisant appel à une démarche inductive.

→ Approche qualitative
On distingue 02 grands types d’analyse : l’analyse qualitative et l’analyse quantitative,
chacune impliquant des techniques et des exigences particulières (Aktouf, 1992 ; P21).
Nous avons adopté une approche qualitative car nous tentons de saisir la réalité telle
que la vivent les employés d’ENEO, nous nous efforçons à comprendre la réalité en essayant
de pénétrer de l’intérieur l’univers observé ; autrement dit nous cherchons à constituer tous les
indices fiables pour décrire la réalité étudiée. Nous pouvons également justifier le choix de
l’approche à travers l’objet de l’étude qui est celui de proposer une démarche rationnelle
d’amélioration de la gestion de la trésorerie à travers la politique financière d’ENEO.
L’approche qualitative traduit une simple description, un simple dénombrement avec
quelques ratios plus ou moins élémentaires, soit une analyse en profondeur d’ordre
psychosociologique, sociologique, avec interprétation des résultats et extrapolations. C’est
dire que cette analyse a un aspect humain très poussé. Elle cherche aussi bien à mettre en
évidence des faits nouveaux, inattendus, qu’à dégager des tendances globales ou des indices
généraux qui indiqueraient les distinctions au sein de la population soumise à l’étude. Cette
analyse se fonde sur l’observation d’un phénomène permettant ainsi de saisir sa signification,
de le comprendre en profondeur et non d’en rechercher sa fréquence.
Le tableau ci-dessous résume les caractéristiques de chacune de ces approches.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Tableau n° 2 : Facteurs de différenciation des approches méthodologiques

Eléments de
Eléments caractéristiques
l’analyse

- Nature des données : Données mesurées sur des échelles nominales et


ordinales (données non numériques)
- Taille de la population : Inférieure à 30 unités
- Orientation de la recherche : Exploration, génération qualitative des
Approche hypothèses
qualitative - Flexibilité : Très flexible car le chercheur peut modifier à mi-parcours,
la question de recherche afin que les données du terrain soient proches
de la réalité

- Nature des données : Données collectées avec des échelles mixtes


- Taille de la population : Supérieure à 30 unités
- Orientation de la recherche : Vérification, test quantitatif des
Approche hypothèses suivant une pensée Cartésienne et déductive allant du général
quantitative au particulier
- Flexibilité : Rigide, car tout est défini dès le départ

- Nature des données : Non numériques et numériques


- Taille de la population : Variable
- Orientation de la recherche : Le qualitatif constitue une étape
Approche nécessaire dans la conduite du quantitatif
intégrative
- Flexibilité : Plus ou moins rigide grâce à la triangulation de la recherche
Source : Adaptation de THIETART (2003, pp 94-103)

→ Démarche inductive
L’approche que l’on adopte dépend généralement de l’état d’avancement des
connaissances théoriques des concepts quant au problème de décision que l’on étudie, mais
aussi et surtout du type d’objectif de recherche que l’on se fixe. Ainsi donc chaque étude peut
mettre en œuvre induction ou déduction. Dans notre cas nous mènerons l’induction.
Dans cette approche, l’on ne fixe pas au préalable des hypothèses, on part plutôt des
observations limitées et on interfère des hypothèses et des théories. Ici on observe des
caractéristiques précises sur un ou plusieurs individus (objets) d’une classe et on essaie de
démontrer la possibilité de généraliser ces caractéristiques à l’ensemble de la classe
considérée.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

L’induction est l’approche que nous avons adoptée vu que nous avons rassemblé une
série d’observations spécifiques pour arriver à formuler une conclusion générale. De plus
notre étude est spécifique en ce sens qu’elle est liée à une organisation précise et découle
d’une situation bien définie.
Le choix d’une approche qualitative inductive conduit à l’utilisation d’une catégorie
d’outils de collecte et d’analyse des données.

II. PROCESSUS DE COLLECTE ET DE TRAITEMENT DES DONNEES


La présentation de ce processus de collecte de données se fera en définissant au
préalable les sources d’informations, puis la méthode de collecte de données, et enfin les
instruments utilisés, ainsi que les difficultés rencontrées.
Selon Wacheux, l’approche qualitative s’appuie sur plusieurs outils de collecte de
données notamment : l’observation participante ou non, les entretiens (individuels ou de
groupe), l’analyse des documents et des archives. Ces outils seront adoptés en fonction de la
nature des données à recueillir (primaires ou secondaires). Dans le cas de notre étude, nous
avons combiné les outils de collecte. Les méthodes de collecte quant à elles seront fortement
liées à la nature des données.

II.1 Les sources d’informations


Nous avons utilisé des informations primaires et secondaires :
• Les informations primaires sont celles directement liées à l’objet de l’étude à l’instar
du système de gestion de la trésorerie en place (intervenants, nature des opérations,
suivi et contrôle, etc…). La recherche de ces informations découle généralement de
l’insuffisance des informations secondaires, pour ce qui est de la modélisation de la
situation sur le terrain. Dans le cas de notre étude, la collecte des informations
primaires s’est faite à travers l’observation et des entretiens semi directifs.
• Les informations secondaires sont celles qui sans avoir un lien direct avec l’étude,
participent à sa réalisation. Les données secondaires utilisées dans notre cas sont
internes à l’entreprise (documents, rapports, notes etc…) et externes (documents tirés
du web, de la bibliothèque, …).
Le tableau ci-dessous présente une classification des sources d’information que nous
avons eu à utiliser lors de la réalisation de notre étude.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Tableau n° 3: Sources d’informations.

SOURCES
Secondaires Primaires
D’INFORMATION
- Enquête auprès des chefs de
- Bilan comptable département gestion de la
- Compte de résultat trésorerie, paiements,
Internes - Tableau des flux de trésorerie relations bancaires et auprès
- Rapport d’audit interne d’un analyste du département
gestion de la trésorerie
- Observation
- Mémoires sur la gestion de la
trésorerie
Externes - Livres sur la gestion de la
trésorerie
- Sites web
Source : Par nos soins

II.2 Méthode de collecte de données


Notre collecte de donnée s’est faite sur la base de l’étude documentaire, l’observation
et l’entretien.

→ L’étude documentaire
Elle nous a permis de collecter les données secondaires, à travers des techniques telles
que la recherche documentaire et la remontée des filières bibliographiques.
La recherche documentaire nous a permis de ressortir l’historique, les missions,
l’environnement d’ENEO S.A ; la remontée des filières bibliographiques quant à elle, a
permis d’appréhender les concepts liés à la gestion de la trésorerie, ses enjeux, à appréhender
la notion de politique financière.
Pour chacune des phases de l’étude documentaire, nous nous sommes servis des
informations tirées du site web d’ENEO, les rapports obtenus en interne, les ouvrages et sites
web sur la gestion de la trésorerie et son optimisation, tous les documents liés directement ou
indirectement à ces notions.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

→ L’observation
La validité interne d’une recherche est obtenue lorsque le chercheur observe vraiment
ce qu’il veut. le chercheur a intérêt à multiplier les observations pour préciser la signification
de ce qu’il étudie.
Nous avons adopté l’observation participante pour notre étude. Notre stage au sein de
la sous-direction trésorerie d’ENEO CAMEROON SA nous a permis d’appréhender la
gestion de la trésorerie au sein de l’entreprise en travaillant successivement dans chacun des
services de la sous-direction ; ceci nous a permis de collecter des informations fiables et de
faire face aux réalités de la gestion quotidienne de la trésorerie au sein d’ENEO, tout en
identifiant quelques insuffisances de gestion.

→ L’entretien
Nous avons procédé à des entretiens semi-directifs diligentés par un guide d’entretien.
Les thèmes ont été choisis avec le souci d’objectivité des réponses attendues de notre
interlocuteur. L’avantage de cette méthode est qu’elle donne à l’interlocuteur la liberté
d’extérioriser sa connaissance du sujet abordé ainsi que la possibilité d’orienter le débat en
fonction des objectifs qu’il voudrait atteindre. A cet effet, nous avons veillé à respecter toutes
les règles d’application y afférent.
Lors de son administration, le principe de non-directivité et le respect des supports et
des durées ont été pris en compte. La règle des entretiens précise qu’au cours de ceux-ci,
l’interviewé devra spontanément aborder ou après interrogation de l’enquêteur un certain
nombre de thèmes en rapport avec l’objet de l’étude. En outre, il est question de ne pas
intervenir de façon directe en orientant le discours, en imposant une vision externe.
Autrement dit ne pas proposer à l’interviewé des thèmes de réflexion extérieurs à son
discours, donner son avis, interpréter, induire des réponses, émettre des jugements de valeur,
couper la parole, avoir peur des silences et relancer systématiquement alors que l’interviewé
réfléchissait.
Comme support matériel, nous avons réalisé nos entretiens pendant 10 à 15 (quinze)
minutes. La retranscription du discours s’est faite à l’aide d’un bloc-notes et un crayon à bille
pour noter les mots ou thèmes mentionnés par l’interviewé en vue d’un approfondissement
ultérieur.
Nous avons observé au long de nos entretiens une ouverture et une bonne disposition
d’écoute de la part de nos interlocuteurs. Nous avons pu interviewer le chef du département

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gestion de la trésorerie, le chef du département Paiements et négociations de contrats, le chef


du département Relations bancaires ainsi qu’un analyste du département gestion de la
trésorerie.

→ Présentation du verbatim
Le verbatim est un compte rendu fidèle des propos prononcés par l’interviewé. C’est la
reproduction mot à mot de propos tenus par une personne interviewée d’après Lendrevie et
Levy (2014). Il s’agit ici de transcrire les réponses des interviewés.
Tableau n° 4: Tableau du verbatim

RESPONSABLE THEME INFORMATIONS REÇUES


- Présentation des différents modes de
Chef du département règlement selon le type de fournisseur
paiements et Origine de la - Présentation des délais de règlement
négociation de trésorerie d’ENEO fournisseur
contrats Ces éléments apparaissent dans le chapitre 2
de notre travail
- L’entreprise privilégie les paiements en
ligne car les frais sont minorés ;
Origine de la
- En cas d’insolvabilité, l’entreprise
trésorerie d’ENEO
privilégie les paiements les plus urgents
Chef du département (Impôts, fuel)
gestion de la - Présentation du logiciel de gestion de la
trésorerie Processus de gestion trésorerie
de la trésorerie à - Présentation des outils et méthodes de
ENEO gestion de la trésorerie à ENEO
- Explication des méthodes de prévision
Processus de gestion
Présentation des différentes sources de
de la trésorerie à
financement d’ENEO
ENEO
- Les pertes d’énergie occasionnent
d’énormes pertes financières pour
Chef du département
l’entreprise
relations bancaires
Situation de trésorerie - Explication du concept de rendement de
d’ENEO distribution
- L’entreprise ambitionne de connecter
100 000 clients tous les ans afin
d’accroitre ses revenus
- Certaines activités liées à la gestion de la
Processus de gestion trésorerie ne disposent pas de procédures
Analyste trésorier
de la trésorerie à écrites ce qui empêche toute évaluation
ENEO - Les contrôles sont insuffisants voire
inexistants concernant certaines activités

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

notamment les paiements en ligne ce qui


augmente les risques de détournement de
fonds
- L’implémentation du logiciel de gestion
de la trésorerie est lente, certaines
activités comme les rapprochements
bancaires sont encore faits manuellement
ce qui n’est pas efficient
Source : Par nos soins, sur la base des résultats du guide d’entretien
II.4 Traitement des données collectées
Nous avons traité les données collectées à l’aide de la méthode dite d’analyse de
contenu. L’analyse du contenu est définie comme un ensemble permettant de décrire tout
contenu de communication en vue de l’interpréter. C’est une méthode empirique, dépendante
du type de « parole » que l’on veut étudier et du type d’interprétation que l’on vise, car en
réalité il n’existe pas de formule standard en analyse du contenu ; tout dépend des objectifs du
chercheur, de ce qu’il veut démontrer, de ses intuitions et du type de document auquel il
s’intéresse.
Selon Lotarski (2007), dans le cadre d’une analyse de contenu, deux démarches de travail
sont possibles. On peut soit repérer dans le texte, les informations répondant à des questions
au préalable identifiées, ou alors faire émerger des régularités, des tendances ou des
singularités consignées dans le texte.
Notre analyse du contenu a consisté en un examen méthodologique et systémique des
documents textuels recueillis. Le but ici est de produire une reformulation du contenu de
l’énoncé sous une forme condensée et formelle. Pour réaliser cette tâche, nous avons identifié
les idées significatives, nous les avons catégorisées afin d’obtenir une modalité pratique pour
le traitement des données brutes. Dans cette optique, nous avons procédé dans un premier
temps à une analyse du contenu direct, qui selon Aktouf (1987) consiste à prendre au sens
littéral la signification de ce qui est étudié sans tenir compte du sens latent. Dans un second
temps, nous avons cherché à dégager le contenu non directement perceptible.
Ainsi, de notre analyse de contenu, nous avons conclu que la trésorerie de l’entreprise
se dégrade principalement du fait des difficultés à recouvrer les créances. D’autres causes
notamment la fraude, l’augmentation des projets d’investissement qui ne tient pas compte de
celle du revenu, peuvent expliquer cette situation.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

SECTION 2 : ANALYSE DE LA GESTION DE LA TRESORERIE ET DE LA


POLITIQUE FINANCIERE A ENEO CAMEROON SA
La politique financière se fixe en fonction des objectifs poursuivis. Une entreprise
avec une bonne politique financière doit être à la fois efficace et efficiente. Elle est efficace
lorsqu'elle atteint les objectifs qu'elle s'est fixés. Elle est efficiente lorsqu'elle minimise les
moyens mis en œuvre pour atteindre ces objectifs. Après avoir défini le lien entre la gestion
de la trésorerie d’ENEO et sa politique financière, nous analyserons l’influence de la politique
financière sur la gestion de la trésorerie d’ENEO.

I. LIEN ENTRE LA GESTION DE LA TRESORERIE D’ENEO ET SA


POLITIQUE FINANCIERE
La politique étant définie par rapport aux objectifs à atteindre, il convient de rappeler
ceux d’ENEO d’un point de vue financier.
I.1 Les objectifs de la sous-direction trésorerie d’ENEO
La gestion de la trésorerie d’ENEO est assurée par la Sous-Direction Trésorerie et
Conformité de la Dette, qui est une subdivision de la direction financière (DFI). Elle travaille
de concert avec les autres sous-directions de la DFI (Comptabilité, fiscalité, Reporting…) et
d’autres directions (Direction commerciale notamment) de l’entreprise. Elle s’est vue assignée
par la direction générale le rôle et les objectifs suivants :
- Assurer la liquidité et la solvabilité de l’entreprise ;
- Moderniser les outils de paiement et d’encaissement pour la sécurité des biens de
l’entreprise et des personnes ;
- Assurer le paiement de tous les engagements (fournisseurs, remboursement
emprunts,…) dans les délais prescrits ;
- Répondre aux sollicitations des clients ;
- Produire les situations de trésorerie et les différents rapports dans le respect des
délais prescrits ;
- Procéder à toutes les analyses et à tous les rapprochements en respectant les
politiques prévues ;
- Présenter des situations fiables, sincères et fidèles ;
- Maintenir la certification SOX. (loi qui oblige les sociétés à mettre en place des
contrôles internes destinés à éviter les fraudes)

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Ainsi, la politique financière d’ENEO sera efficace si elle parvient à atteindre ces
objectifs, en minimisant les ressources utilisées. La gestion de la trésorerie à ENEO a pour
objectif majeur d’assurer la liquidité et la solvabilité de l’entreprise, ce qui justifie l’utilisation
des ratios de liquidités comme un indicateur de la bonne santé de la trésorerie.

I.2 Les ratios de liquidité


Selon Vizzavona (1996), les ratios donnent une information utile à l’analyste financier
sur un des nombreux aspects de l’entreprise qu’il souhaite mettre en valeur. Les ratios de
liquidité mesurent le montant des liquidités (encaisse et éléments d'actif facilement
convertibles) que possède l’entreprise pour respecter ses engagements, et donnent une vue
d'ensemble de sa santé financière. Trois ratios ont été retenus dans le cadre de notre étude :
• Le ratio de liquidité générale
Les mesures de liquidité fournissent de nombreuses informations sur la santé
financière à court terme d’une entreprise. Le ratio de liquidité générale permet ainsi d’avoir
une première idée de la capacité de remboursement d’une entreprise. Il équivaut au rapport de
l’actif circulant (actifs les plus liquides d’un bilan) au passif à court terme (dettes à moins
d’un an). Il est également appelé « ratio du fonds de roulement ».

• Le ratio de liquidité réduite


Parce que l’actif circulant et le passif à court terme peuvent, en théorie, être convertis
en liquidités rapidement, le ratio de liquidité générale fait office de mesure de solvabilité à
court terme. Mais il s’agit d’une mesure de solvabilité fortement liée à la capacité de
l’entreprise à se défaire de son inventaire ou réaliser rapidement la valeur de certains actifs.
Retrancher le stock de l’actif circulant peut donc s’avérer utile pour avoir une idée de la
vitesse à laquelle l’entreprise peut faire face à ses dettes à court terme, d’où l’intérêt du ratio
de liquidité réduite.
Le ratio de liquidité réduite équivaut au rapport de l’actif circulant (actifs les plus
liquides d’un bilan) moins les stocks, sur le passif à court terme (dettes à moins d’un an).

• Le ratio de liquidité immédiate


Ce ratio est plus restrictif que les deux autres ratios. Il indique la capacité d'une
entreprise à faire face à ses engagements à court terme sans recourir à ses actifs à court terme
non liquides (dont les stocks).

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II. ANALYSE PROPREMENT DITE DE LA GESTION DE LA TRESORERIE


A ENEO ET SA POLITIQUE FINANCIERE
Après avoir ressorti les points de convergence et de divergence entre gestion de la
trésorerie et politique financière, nous allons procéder à une analyse de la gestion de la
trésorerie à ENEO ainsi que celle de sa politique financière.

II.1 Points de convergence et divergence entre gestion de la trésorerie et politique


financière
✓ Points de convergence
A partir des éléments évoqués précédemment, il apparait évident que gestion de la
trésorerie et politique financière sont deux notions intimement liées car l’absence de l’une
entraine une mauvaise appréciation de l’autre. En effet, une politique financière satisfaisante
nécessite une bonne politique de gestion de la trésorerie, permettant d’atteindre les objectifs
de liquidité et de solvabilité visés par ENEO.
Le manque de liquidités va entrainer le recours à l’endettement, ce qui détériore le
résultat financier de l’entreprise, affecte globalement de façon négative la santé financière de
l’entreprise. L’insolvabilité quant à elle détériore l’image de l’entreprise auprès de ses tiers et
peut avoir des conséquences graves (Etat de cessation de paiement pouvant entrainer la faillite
de l’entreprise).

✓ Points de divergence
Trésorerie et politique financière sont deux notions certes liées, mais ne poursuivent
pas toujours les mêmes objectifs. En effet, la gestion de la trésorerie d’ENEO diffère de la
politique financière d’ENEO. De même que la trésorerie diffère du résultat net, la trésorerie
représentant le disponible dans les caisses d’ENEO et dans ses différents comptes bancaires
alors que le résultat net n’a pas une substance physique, c’est une donnée obtenue en
appliquant des règles comptables.
Ces précisions faites, nous allons passer à l’analyse de la politique financière d’ENEO.

II.2 Analyse de la politique financière à ENEO


Le manque de liquidités et donc la difficulté pour ENEO de faire face à ses
engagements à l’échéance découle du fait que les recettes s’avèrent insuffisantes face aux
dépenses sans cesse croissantes (projets d’investissement notamment), ce qui pousse

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

l’entreprise à recourir de plus en plus à l’endettement. Dans le but d’analyser la politique


financière d’ENEO à travers la gestion de la trésorerie, nous nous sommes attardés sur 03
aspects : la gestion des créances clients, la gestion des charges bancaires et la gestion du
financement.

✓ Analyse de la gestion des créances clients


Nous avons constaté que de nombreuses factures d’électricité demeurent impayées.
ENEO a ainsi procédé au premier semestre 2017 au recouvrement de près de 4 Milliards de
FCFA de créances clients.
Les créances les plus importantes sont celles sur l’Etat camerounais et dans une
certaine mesure celles sur ALUCAM. L’Etat camerounais a en effet envers ENEO une dette
estimée à 100 milliards de FCFA représentant les consommations d’électricité (la facture
mensuelle de l’Etat camerounais et ses démembrements est estimée à 2,9 Milliards de FCFA)
ainsi que le manque à gagner tarifaire accumulés depuis plusieurs années. A l’heure actuelle,
seuls 15 milliards ont été remboursés par l’Etat. La défaillance de l’Etat constitue la cause
principale des difficultés de trésorerie d’ENEO.

✓ Analyse de la gestion du financement


ENEO multiplie les projets d’investissement (construction et réaménagement des
centrales) afin d’augmenter sa capacité de production (objectif 1800 MW à partir de 2025) et
d’améliorer la qualité du service offert. Le nombre croissant de projets d’investissement
contraste avec les difficultés actuelles de l’entreprise à accroitre ses revenus. Par ailleurs, ces
investissements entrainent des charges liées aux moyens de financement utilisés.

✓ Analyse de la gestion des charges bancaires


ENEO dispose de relations privilégiées avec les banques du fait de son statut de
grande entreprise, de sa situation de monopole et des garanties qu’elle peut offrir sur le plan
financier, ce qui justifie que les conditions bancaires qui lui sont accordées sont meilleures.
Cependant, nous avons constaté qu’en cas de décision d’ouverture d’un nouveau compte
bancaire, ENEO ne dispose pas d’outils lui permettant de comparer les conditions offertes par
les différentes banques. De tels outils permettraient de s’assurer que les charges bancaires
supportées par l’entreprise sont minimes.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Les constats ci-dessus nous permettent d’affirmer que la politique financière


insuffisante d’ENEO affecte de façon négative sa trésorerie dans la mesure où les objectifs de
liquidité et de solvabilité ne sont pas atteints. Le chapitre suivant présentera le calcul des
différents ratios de liquidité ainsi qu’une évaluation dynamique de la situation de trésorerie
d’ENEO. Il s’achèvera par des recommandations ayant pour but d’amélioration la gestion de
la trésorerie à ENEO.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

CHAPITRE 4 :
PRESENTATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS

L’objet de ce dernier chapitre est de présenter les conclusions tirées au terme de notre
investigation et d’apporter une réponse pertinente et conséquente à notre problématique afin
d’atteindre les objectifs qu’on s’est fixés. Ainsi, nous présenterons dans un premier temps,
une évaluation de la trésorerie d’ENEO selon deux approches (section 1), et dans un second,
nos recommandations aux dirigeants de l’entreprise (section 2).

SECTION 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS


Notre évaluation de la trésorerie s’est faite selon 02 approches : l’approche statique et
l’approche dynamique.

I. ANALYSE PAR LES RATIOS DE TRESORERIE


Trois ratios ont été retenus dans le cadre de notre étude.
✓ Le ratio de liquidité générale
Le tableau ci-dessous présente l’évolution du ratio de liquidité générale.
Tableau n° 5: Ratio de liquidité générale
2015 2016 2017

Ratio de liquidité générale (actif<1/passif<1) 0,58 0,57 0,55

Source : Bilan ENEO, calculs effectués par nos soins

En 2015, le ratio de liquidité générale est de 0,58 ce qui signifie que pour chaque
Franc CFA dû, ENEO possède 0,58 Franc d’actifs à court terme. Ses dettes à court terme sont
couvertes 0,58 fois par ses actifs à court terme.
En 2016, ce ratio est de 0,57 autrement dit, les dettes à court terme sont couvertes 0.57
fois par les actifs à court terme.
En 2017, le ratio de liquidité générale est estimé à 0,55 ce qui signifie que pour chaque
Franc CFA dû, ENEO possède 0,55 Franc d’actifs à court terme.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Le ratio de liquidité générale est inférieur à 1 sur les 03 années ; par ailleurs on
constate qu’il diminue au fil du temps. Ceci laisse à penser que l’entreprise à des problèmes
de liquidité.
D’autres mesures peuvent s’avérer utiles pour évaluer la pertinence du ratio de
liquidité générale, comme le ratio de liquidité réduite et le ratio de liquidité immédiate.

✓ Le ratio de liquidité réduite


Le tableau ci-dessous présente l’évolution du ratio de liquidité réduite.
Tableau n° 6: Ratio de liquidité réduite

2015 2016 2017

Ratio de liquidité réduite(valeurs réalisables + valeurs disponibles)/dettes CT 0,51 0,49 0,48


Source : Bilan ENEO, calculs effectués par nos soins

Pour chaque Franc CFA dû, ENEO possède respectivement 0,51 (en 2015), 0,49 (en
2016) et 0,48 (en 2017) Franc d’actifs à court terme hors stocks. On constate que les ratios de
liquidité générale et ceux de liquidité réduite ont des valeurs proches ce qui signifie que
l’entreprise a très peu de stocks. Sur toute la durée de l’étude, le ratio de liquidité réduite est
inférieur à 1 ce qui indique que l’entreprise peine à faire face à ses engagements à l’échéance.
Pour évaluer la pertinence du ratio de liquidité réduite, le ratio de liquidité immédiate
peut s’avérer très utile. Il privilégie davantage les liquidités pures, en retranchant du
numérateur les valeurs réalisables.

✓ Le ratio de liquidité immédiate


Le tableau ci-dessous présente l’évolution du ratio de liquidité immédiate.

Tableau n° 7: Ratio de liquidité immédiate

2015 2016 2017

Ratio de liquidité immédiate (disponibilités/passif<1) 0,087 0,06 0,0003


Source : Bilan ENEO, calculs effectués par nos soins

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Sur toute la durée de l’étude, le ratio de liquidité immédiate est inférieur à 0,5 ce qui
signifie que l’entreprise peine à faire face à ses engagements immédiats.
Globalement, l’analyse par les ratios nous montre qu’ENEO n’est pas suffisamment
liquide et peine à faire face à ses engagements, ce qui confirme les résultats obtenus aux
termes de nos différents entretiens. Il faut noter cependant que l’analyse statique présente un
certain nombre de limites notamment le fait qu’elle se fonde uniquement sur le passé de
l’entreprise et ne prend pas en compte les flux futurs, d’où la nécessité de la compléter par
une analyse dynamique.

II. ANALYSE PAR LES FLUX FINANCIERS


L’analyse ici s’est faite en s’appuyant sur les tableaux des flux de trésorerie de la
période d’étude. Nous avons étudié les flux de trésorerie de l’entreprise pendant 36 mois
consécutifs, de Janvier 2015 à Décembre 2017. La répartition des flux s’est faite selon leur
nature avec d’une part les flux de trésorerie relevant de l’exploitation et d’autre part les flux
d’investissement et de financement.

✓ Analyse des flux de trésorerie d’exploitation


L’évolution dans le temps des flux d’exploitation est matérialisée dans le tableau ci-
dessus :

Tableau n° 8: Evolution des flux de trésorerie d’exploitation (en FCFA)

31-janv 28-févr 31-mars 30-avr 31-mai 30-juin


2015 - 2 542 941 364 6 696 604 397 6 578 090 229 3 625 456 929 - 4 010 830 120 824 424 740
2016 2 352 803 682 - 216 308 682 16 733 951 810 1 807 764 513 1 656 184 715 1 925 266 874
2017 2 011 331 181 - 3 857 437 088 16 957 569 299 6 317 629 720 - 3 714 100 512 5 869 533 081
31-juil 31-août 30-sept 31-oct 30-nov 31-déc
- 591 088 863 4 871 110 007 4 687 605 464 - 2 908 409 177 2 361 714 020 4 078 049 124
4 488 569 776 - 2 484 968 866 22 285 316 040 67 936 061 - 1 238 687 199 997 314 452
7 310 389 311 - 9 069 094 087 15 126 248 004 4 561 227 174 13 472 252 050 5 000 095 654
Source : Tableau des flux de trésorerie ENEO, calculs effectués par nos soins

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Graphe n° 2 : évolution de l'E.T.E.

25000000 000

20000000 000

15000000 000

10000000 000

5000000 000

-
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
-5000000 000

-10000000 000

-15000000 000

2015 2016 2017

Les flux de trésorerie d’exploitation sont ceux générés par l’activité normale et
principale de l’entreprise. Leur analyse se fait à travers l’Excédent de Trésorerie
d’Exploitation (ETE) qui est la différence entre les recettes et les dépenses d’exploitation.
Globalement, les ETE sont positifs sur la période d’étude ce qui signifie que les
activités courantes ont la plupart du temps généré suffisamment de ressources financières
pour couvrir les dépenses courantes. On notera que les flux négatifs sont le plus souvent dus
aux défaillances des gros clients notamment l’Etat et ALUCAM, ou alors à des augmentations
brusques des charges d’exploitation.

✓ Analyse des flux d’investissement


Les flux d’investissement correspondent aux encaissements et décaissements liés aux
opérations d’investissement (acquisition ou cession d’éléments d’actif). De 2015 à 2017, on
note une hausse de 58,27% des dépenses en investissement. Pour une période donnée, l’ETE
est jugé suffisant s’il est en mesure de couvrir les besoins en investissement de ladite période.
La différence ETE – Flux d’investissement correspond au flux de trésorerie disponible ou
Free Cash-Flow.
Le tableau suivant présente l’évolution des Free Cash-flows sur la période d’étude.

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73
La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Tableau n° 9 : Evolution des flux d’investissement (en FCFA)

31/01/2015 28/02/2015 31/03/2015 30/04/2015 31/05/2015


Flux de trésorerie d'exploitation - 2 542 941 364 6 696 604 397 6 578 090 229 3 625 456 929 - 4 010 830 120
Flux d'investissement 1 573 189 482 1 622 816 449 574 882 812 865 915 258 1 308 371 979
Flux de trésorerie disponible - 4 116 130 846 5 073 787 948 6 003 207 417 2 759 541 671 - 5 319 202 099
30/06/2015 31/07/2015 31/08/2015 30/09/2015 31/10/2015 30/11/2015 31/12/2015
824 424 740 - 591 088 863 4 871 110 007 4 687 605 464 - 2 908 409 177 2 361 714 020 4 078 049 124
696 933 923 782 518 812 664 073 158 1 447 916 401 2 945 059 690 1 862 788 883 2 323 565 767
127 490 817 - 1 373 607 675 4 207 036 849 3 239 689 063 - 5 853 468 867 498 925 137 1 754 483 357
31/01/2016 29/02/2016 31/03/2016 30/04/2016 31/05/2016 30/06/2016
2 352 803 682 - 216 308 682 16 733 951 810 1 807 764 513 1 656 184 715 1 925 266 874
2 057 589 670 2 184 058 225 978 429 875 1 422 847 727 2 242 599 545 2 182 327 273
295 214 012 - 2 400 366 907 15 755 521 935 384 916 786 - 586 414 830 - 257 060 399
31/07/2016 31/08/2016 30/09/2016 31/10/2016 30/11/2016 31/12/2016
4 488 569 776 - 2 484 968 866 22 285 316 040 67 936 061 - 1 238 687 199 997 314 452
1 913 242 325 3 359 354 463 2 478 623 840 1 807 130 642 2 519 583 536 3 416 645 770
2 575 327 451 - 5 844 323 329 19 806 692 201 - 1 739 194 581 - 3 758 270 735 - 2 419 331 318
31/01/2017 28/02/2017 31/03/2017 30/04/2017 31/05/2017 30/06/2017
2 011 331 181 - 3 857 437 088 16 957 569 299 6 317 629 720 - 3 714 100 512 5 869 533 081
2 057 589 670 2 184 058 225 978 429 875 1 422 847 727 2 242 599 545 2 182 327 273
- 46 258 489 - 6 041 495 313 15 979 139 424 4 894 781 993 - 5 956 700 057 3 687 205 808

31/07/2017 31/08/2017 30/09/2017 31/10/2017 30/11/2017 31/12/2017


7 310 389 311 - 9 069 094 087 15 126 248 004 4 561 227 174 13 472 252 050 5 000 095 654
1 913 242 325 3 359 354 463 2 478 623 840 1 807 130 642 2 908 204 157 2 847 098 423
5 397 146 986 - 12 428 448 550 12 647 624 164 2 754 096 532 10 564 047 892 2 152 997 232
Source : Tableau des flux de trésorerie ENEO, calculs effectués par nos soins

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

Les free cash-flows positifs ont été utilisés pour rembourser les investisseurs. Les free
cash-flows négatifs eux correspondent à des besoins que l’entreprise devra couvrir grâce au
cycle de financement (capitaux propres et ressources d’emprunt).
✓ Analyse des flux de financement
Le tableau suivant présente l’évolution des flux de financement :

Tableau n° 10: Evolution des flux de financement (en FCFA)

31-janv 28-févr 31-mars 30-avr 31-mai


2015 3 469 763 670 - 1 206 663 436 - 13 991 943 587 - 326 646 465 - 74 898 237
2016 - 576 246 229 - 215 773 161 - 13 091 559 071 - 166 199 853 - 270 576 822
2017 - 587 773 729 - 227 444 754 - 13 103 376 559 - 178 165 060 - 282 691 595
30-juin 31-juil 31-août 30-sept 31-oct 30-nov 31-déc
- 434 166 776 796 810 396 11 170 672 498 - 13 496 927 982 - 81 411 561 - 162 333 106 - 70 823 422
- 81 300 401 - 90 742 661 - 822 902 079 - 12 822 707 065 - 165 843 862 - 84 442 235 - 97 165 081
- 93 566 608 - 103 162 196 - 835 476 858 - 12 835 439 028 - 178 734 975 - 12 347 507 522 10 309 094 830
Source : Tableau des flux de trésorerie ENEO, calculs effectués par nos soins

Les flux de financement concernent les opérations d’émission de titres, d’endettement


à long terme, de remboursement d’échéances et de distribution de dividendes. Les flux
observés sur la période d’étude sont quasiment tous négatifs du fait des remboursements
d’emprunts (principal et intérêts). Entre 2015 et 2017 les charges supportées par l’entreprise
en termes de remboursement d’emprunt ont connu une augmentation de 125,82% ce qui
traduit un niveau d’endettement sans cesse croissant.

✓ Analyse des soldes de trésorerie


Nous nous sommes intéressés aux situations de trésorerie de fin d’exercice.
Tableau n° 11: Evolution des soldes de trésorerie de fin d’exercice (en FCFA)

Situation nette de trésorerie


31/12/2014 20 342 735 643
31/12/2015 12 935 920 407
31/12/2016 6 263 172 175
31/12/2017 9 403 065 743

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Source : Tableau des flux de trésorerie ENEO, calculs effectués par nos soins
Graphe n° 3 : Evolution de la situation nette de trésorerie d’ENEO

25000000 000

20000000 000

15000000 000

10000000 000

5000000 000

-
01/01/2014 01/01/2015 01/01/2016 01/01/2017

La situation nette de trésorerie de l’entreprise est excédentaire, malgré une baisse de


53,77% entre Décembre 2014 et Décembre 2017. Cette dégradation de la trésorerie disponible
peut s’expliquer par le fait que les dépenses notamment celles liées aux investissements,
augmentent plus vite que le niveau de revenu (croissance de 58,27% pour les investissements
contre 10,21% pour le revenu).

À la vue des résultats généraux obtenus après l’évaluation de la trésorerie d’ENEO,


nous constatons que la faiblesse de sa trésorerie est due principalement à la lourdeur des
dépenses d’investissements et au niveau d’endettement croissant du fait de l’insuffisance des
liquidités. Les objectifs de liquidité et de solvabilité n’étant donc pas atteint, nous pouvons
conclure que la politique financière influence la gestion de la trésorerie.

SECTION 2 : RECOMMANDATIONS EN VUE DE L’AMELIORATION DE LA


GESTION DE LA TRESORERIE A TRAVERS UNE MEILLEURE
POLITIQUE FINANCIERE A ENEO
Au terme du diagnostic effectué, nous proposons un outil ainsi qu’un ensemble de
mesures susceptibles d’améliorer la gestion de la trésorerie au sein de l’entreprise.

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76
La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

I. ESSAI DE MODELISATION D’UNE GRILLE DE CHOIX DE BANQUE


L’augmentation constante des dépenses de financement implique également celle des
charges bancaires. Par ailleurs nous avons noté qu’ENEO ne dispose pas d’une politique de
choix de banque en cas d’ouverture de comptes bancaires, ce qui laisse à penser que la gestion
des charges bancaires n’est pas optimale.
Afin de guider l’entreprise dans son choix entre plusieurs banques, nous proposons
une grille de comparaison qui synthétise des frais financiers qu’une entreprise peut avoir à
acquitter.

Tableau n° 12: Grille comparative des tarifications des produits et services bancaires
proposés

SERVICES BANCAIRES PROPOSES Banque A Banque B Banque C


- Domiciliation non avisée
- Commission sur effets à l’escompte
- Commission sur effets à l’encaissement
- Emission de chèques certifiés
- Enregistrement d’opposition sur chèques
- Enregistrement d’opposition sur effets
- Emission de prélèvements
- Paiement de prélèvements
- Frais de retrait d’espèces
- Frais sur remises d’espèces
- Frais de fabrication de chèques
- Frais de rédaction d’actes (caution)
- Frais de constitution de dossier (dossier de crédits)
- Commission de mouvement (hors rétrocession)
- Frais de tenue de compte
- Frais d’envoi de relevés papier

Taux d’intérêt sur financement accordé Banque A Banque B Banque C


1. Financements à long terme
2. Financements à moyen terme
3. Financements à court terme

ENGAGEMENT PAR SIGNATURE Banque A Banque B Banque C


1. Obligations cautionnées
- Intérêts bancaires sur obligations cautionnées
- Remise au comptable public

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

- Intérêt de la caution bancaire


2. Autres cautions
- Intérêt sur autres cautions
- Commissions minimales sur autres cautions

AUTRES PRODUITS Banque A Banque B Banque C


- Rétrocession sur soldes à vue
- Intérêts sur comptes à terme et/ou bons de
caisse
- Intérêts sur avances en comptes courants

Source : par nos soins

Cette grille est un outil qui servira lors des négociations préalables à l’ouverture d’un
compte bancaire. Elle permettra à l’entreprise de s’assurer que les conditions qui lui sont
offertes sont les meilleurs possibles.

II. AUTRES RECOMMANDATIONS


Nos autres recommandations portent sur les aspects suivants :

✓ Amélioration du processus de recouvrement des créances


Comme évoqué précédemment, les difficultés de trésorerie rencontrées par ENEO sont
en partie dues à la défaillance de certains gros clients notamment l’Etat. Nous avons proposé
comme solutions possibles :

❖ Le factoring
L’affacturage ou factoring est l’opération par laquelle une entreprise cède ses créances
à une société spécialisée (appelée factor) qui lui en verse directement le montant et supporte
les risques d’insolvabilité du client de l’entreprise.
L’affacturage présente un certain nombre d’avantages notamment :
• L’entreprise est payée rapidement (en moyenne 24H à 48H, selon le factor),
indépendamment des facilités de règlement qu’elle a pu accorder au client ;
• L’entreprise n’a pas besoin d'attendre l'échéance d'une facture clients pour disposer
des fonds ;

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78
La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

• L’entreprise dispose d'une plus grande visibilité sur sa trésorerie sans dépendre d'un
règlement ;
• L’entreprise optimise ses disponibilités (trésorerie) qu’elle peut donc utiliser à d'autres
fins ;
• L’entreprise gagne du temps en sous-traitant la gestion du poste clients, c'est-à-dire le
suivi, la relance et le recouvrement des factures qu’elle émet ;
• L’entreprise peut ainsi se consacrer à ses autres clients, à sa bonne marche et à son
développement ;
• L’entreprise limite les risques d'impayés ; le factor peut prendre en charge le suivi et le
recouvrement des impayés en cas d'insolvabilité de vos clients.
Pour se prémunir d'un éventuel problème de règlement (avoirs, litiges, impayés...), le
factor évalue le risque qu'il prend et constitue un fonds de garantie en conséquence. Pour
l'alimenter il retient, au fur et à mesure des premières factures, une somme proportionnelle à
l'encours de votre poste clients (c'est-à-dire l'ensemble des factures émises par votre entreprise
sur vos clients). Une fois le fonds constitué, le factor peut alors financer jusqu'à 100 % du
montant de vos factures. Les sommes qui restent sur le fonds de garantie vous sont restituées
en cas de rupture de vos relations avec le factor ou de non renouvellement du contrat.
Nous préconisons la signature d’autres contrats de factoring étant donné que le contrat
actuel ne couvre pas l’intégralité des créances sur l’Etat. Cette solution permettra à ENEO de
recouvrer près de 85 Milliards de FCFA de créances dans des délais assez courts. Cette
méthode présente comme inconvénients le montant relativement élevé de la commission
d’affacturage à verser au factor (qui viendra grossir les charges financières) d’une part et
d’autre part le fait que beaucoup de sociétés d’affacturage ne disposent pas des capacités
financières suffisantes pour couvrir un tel montant de créances.

❖ La compensation de créances
L’incapacité de l’Etat à faire face à ses engagements vis-à-vis d’ENEO contraste avec
le fait qu’ENEO continue de payer de lourds impôts à l’Etat. Nous pensons qu’une
compensation de créances ferait office de solution. Concrètement, ENEO ne devra plus payer
d’impôts jusqu’à ce que le montant des impôts dus soit équivalent à celui des créances sur
l’Etat. Une telle mesure nécessite des concertations avec l’Etat et devra être matérialisée par
la signature d’une convention.

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79
La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

✓ Accélération du processus de mise en place de KYRIBA


Comme nous l’avons évoqué précédemment, le logiciel KYRIBA en charge de la
gestion de la trésorerie à ENEO n’est pour l’heure pas totalement implémenté. Ceci fait, il
permettra d’automatiser un certain nombre d’activités (production des rapprochements
bancaires par exemple) ce qui représente des gains considérables en termes de temps, de
ressources humaines. Par ailleurs, un rapprochement KYRIBA – CMS permettrait de
s’assurer que les sommes perçues au niveau des agences sont effectivement celles ramassées
par les banques et constituerait donc un moyen efficace de lutte contre les détournements de
fonds au niveau des agences. En outre, KYRIBA offre également un tableau de gestion de la
trésorerie dont l’usage permettra à l’entreprise de suivre plus facilement l’évolution de sa
trésorerie.

Tout au long de ce chapitre, nous nous sommes attelés à proposer à ENEO


CAMEROON SA des solutions d’amélioration de la gestion de sa trésorerie. Outre la grille de
choix de banque, nous avons fait des recommandations relatives au recouvrement des
créances clients, à la lutte contre les détournements de fonds.

L’objet de cette deuxième partie était de présenter la méthodologie employée pour


réaliser notre étude, ensuite faire le diagnostic du système de gestion de la trésorerie d’ENEO.
Nous avons enfin proposé une grille de choix de banque, fait des recommandations relatives
au recouvrement des créances clients, au financement des projets d’investissement, à la lutte
contre les détournements de fonds en interne.

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La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

CONCLUSION GENERALE

Au regard des dysfonctionnements observés en matière de gestion de la trésorerie au


sein d’ENEO, nous nous sommes fixés pour objectif de proposer à cette entreprise des
mesures visant à améliorer la gestion de sa trésorerie. Pour parvenir à nos fins, nous avons
structuré notre travail en deux grandes parties :
La première partie, intitulée « CADRE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE
GESTION DE LA TRESORERIE ET POLITIQUE FINANCIERE EN ENTREPRISE »
nous a permis d’appréhender les notions de gestion de la trésorerie et de politique financière,
de comprendre les enjeux d’une bonne gestion de la trésorerie, de présenter les différents
ratios qui permettent d’analyser la liquidité de l’entreprise. Cette partie nous a également
permis de présenter l’entreprise qui fait l’objet de notre étude, ainsi que ses pratiques en
matière de gestion de la trésorerie.
La seconde partie quant à elle, dénommée « DEMARCHE METHODOLOGIQUE
DU LIEN ENTRE GESTION DE LA TRESORERIE ET POLITIQUE FINANCIERE A
ENEO », constitue le vif du sujet. Après avoir présenté les différentes étapes qui nous ont
permis de traiter notre thème notamment la collecte des données, nous avons procédé à un
diagnostic de la gestion et de la situation de trésorerie de l’entreprise. Nous avons ainsi pu
établir que la gestion de la trésorerie d’ENEO du fait de ses insuffisances peut être amélioré
par une bonne politique financière de l’entreprise. Notre travail s’est soldé par des
prescriptions faites à l’encontre des dirigeants de l’entreprise notamment la multiplication des
contrats de factoring, la compensation de créances réciproques, l’utilisation d’une grille de
choix de banque afin de minimiser les charges bancaires, l’implémentation effective du
logiciel KYRIBA.
L’amélioration de la gestion de la trésorerie au sein d’ENEO CAMEROON SA ne
sera possible qu’à travers la mobilisation des acteurs concernés notamment la direction
générale de l’entreprise et l’Etat du Cameroun, ainsi que la mise en place effective des
mesures proposées.
Nous tenons à souligner que la présente étude s’inscrit dans une optique
d’amélioration et ne saurait en aucun cas viser la perfection. Elle contient certainement des
insuffisances liées à la période d’étude pas assez longue, au caractère prévisionnel de
certaines données, à l’incapacité d’accéder à certaines informations. Nous restons ouverts à
toutes critiques constructives susceptibles de nous aider à améliorer notre travail.

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81
La politique financière et la gestion de trésorerie d’une entreprise : cas ENEO CAMEROON

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

OUVRAGES :

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risques, Dalloz, Paris, 680 P.
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Edition, 185 P.
➢ Delahaye J. et Delahaye F., (2009), Finance d’entreprise : Manuel et applications,
Dunod, Paris, 496 P.
➢ Forget J., (2005), Gestion de la trésorerie, Edition d’organisation, 240 P.
➢ Katona G., Morgan J., (1952), Etude quantitative des facteurs déterminants des
décisions, Edition Economica, 90 P.
➢ Lassegue P., (1997), Gestion de l’entreprise et comptabilité, Dalloz, Paris, 696 P.
➢ Levasseur M., (1979), Gestion de la trésorerie, Edition Broché Economica,184 P.
➢ Vernimmen P., Quiry P. et Le fur Y., (2019), Finance d’entreprise, Dalloz, Paris,
1099 P.
➢ Vernimmen P., Quiry P. et Le fur Y., (2020), Finance d’entreprise, Dalloz, Paris,
1185 P.
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Neuilly-Sur-Seine, 944 P.

MEMOIRES :

➢ Ngombi P., (2016), Le contrôle interne du cycle de trésorerie dans une entreprise de
service : cas de COFINI SARL, mémoire ESSEC, non publié, 90 P.
➢ Atangana G., (2016), Gestion de la trésorerie et performance financière à Eneo
Cameroon, mémoire ESSEC, non publié, 86 P.

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SITES WEB :

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credits-accordes-par-les-banques-camerounaises-ont-progresse-de-28-9-au-1er-trimestre-2017
http://www.investiraucameroun.com/gestion-publique/2808-9310-l-etat-camerounais-dope-la-
tresorerie-des-entreprises-grace-au-remboursement-des-credits-tva-pour-16-milliards-de-fcfa
http://www.economie.gouv.fr/facileco/quels-sont-objectifs-lentreprise
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ALPHONSI G. & GRANDJEAN P., « Pratique de gestion et d’analyse financière », Les
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https://www.petite-entreprise.net/P-3143-88-G1-flux-de-tresorerie-definition.html
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JUHEL J. – C., « Gestion Optimale de la Trésorerie des Entreprises », Thèse pour le doctorat
d’Etat en Gestion, Septembre 1978 ;

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ANNEXES

ANNEXE N°1 : ORGANIGRAMME ENEO CAMEROON SA

ANNEXE N°2 : ETAT DE RAPPROCHEMENT BANCAIRE

ANNEXE N°3 : TABLEAU DE SUIVI QUOTIDIEN DES FRAIS BANCAIRES

ANNEXE N°4 : TABLEAU DE SUIVI ANNUEL DES CHARGES BANCAIRES

ANNEXE N°5 : GUIDE D’ENTRETIEN

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ANNEXE N°1 : ORGANIGRAMME ENEO CAMEROON SA

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ANNEXE N°2 : ETAT DE RAPPROCHEMENT BANCAIRE

ENEO BANQUE
DATE LIBELLE DEBIT CREDIT REMARQUES DATE LIBELLE DEBIT CREDIT REMARQUE
SOLDE GL SOLDE RELEVE

TOTAL - - TOTAL -
SOLDE RAPPROCHE - SOLDE RAPPROCHE

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ANNEXE N°3 : TABLEAU DE SUIVI QUOTIDIEN DES FRAIS BANCAIRES

Frais sur concours bancaires Frais sur les Projets


BANQUES Frais et Cions Agios bancairesFrais Ram FondsInvoice discounting
EMPRUNTS LIGNES DE CREDIT LC REMDOC TOTAUX
AFRILAND - - - - - - - - -
BICEC - - - - - - - - -
CA-SCB - - - - - - - - -
CBC - - - - - - - - -
CITIBANK - - - - - - - - -
ECOBANK - - - - - - - - -
SGBC - - - - - - - - -
STANDARD - - - - - - - - -
UBA - - - - - - - - -
ATL - - - - - - - - -
TOTAL 0 0 0 0 0 0 0 0 0

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ANNEXE N°4 : TABLEAU DE SUIVI ANNUEL DES CHARGES BANCAIRES

Months
Headings Amount janv-17 févr-17 mars-17 avr-17 mai-17 juin-17 juil-17 août-17 sept-17 oct-17 nov-17 déc-17
Frais et Cions
Agios bancaires
Frais Ram Fonds
TOTAL
Invoice discounting
Emprunts
Lignes de crédit
TOTAL CONCOURS BANCAIRES
LC
REMDOC
TOTAL CREDOC-REMDOC
TOTAL

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ANNEXE N°5 : GUIDE D’ENTRETIEN

THEME I : ORIGINE DE LA TRESORERIE D’ENEO

THEME II : PROCESSUS DE GESTION DE LA TRESORERIE A ENEO

THEME III : LA SITUATION DE TRESORERIE D’ENEO SA

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TABLE DES MATIERES

DEDICACE ............................................................................................................................ i
REMERCIEMENTS .............................................................................................................. ii
AVANT-PROPOS................................................................................................................. iii
RESUME .............................................................................................................................. iv
ABSTRACT ........................................................................................................................... v
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .......................................................................... vi
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHES ............................................................................ vii
SOMMAIRE ....................................................................................................................... viii
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................1
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE GESTION DE
LA TRESORERIE ET POLITIQUE FINANCIERE EN ENTREPRISE .................................5
CHAPITRE 1:LA GESTION DE LA TRESORERIE AU SEIN D’ENEO SA ........................7
SECTION 1 : PRESENTATION DE L’ENTREPRISE...........................................................7
I. ENVIRONNEMENT INTERNE .....................................................................................7
I.1 Historique et Evolution ..................................................................................................7
I.2 Activités d’ENEO CAMEROON ..................................................................................8
I.3 Missions ........................................................................................................................8
I.4 Valeurs et vision ...........................................................................................................9
I.5 Structure organisationnelle et ressources .......................................................................9
II. ENVIRONNEMENT EXTERNE ...........................................................................10
II.1 Le Macro-environnement...........................................................................................10
II.2 Le Micro –environnement...........................................................................................12
SECTION 2 : PRESENTATION DU PROCESSUS DE GESTION DE LA TRESORERIE
AU SEIN D’ENEO...............................................................................................................15
I. ORIGINE DE LA TRESORERIE D’ENEO ..................................................................15
I.1 Les recettes ..................................................................................................................15
I.2 Les dépenses ................................................................................................................15
I.3 Moyens et délais de paiement ......................................................................................16
I.4 Les modes de financement ...........................................................................................19
II. POLITIQUE DE GESTION DE LA TRESORERIE D’ENEO ...................................19
II.1 Présentation du logiciel de gestion de la trésorerie KYRIBA ......................................19
II.2 Les étapes de la gestion de la trésorerie à ENEO .........................................................20
CHAPITRE 2 : ANALYSE CONCEPTUELLE ET THEORIQUES DE LA GESTION DE
LA TRESORERIE ET DE LA POLITIQUE FINANCIERE .................................................24

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SECTION 1 : GESTION DE LA TRESORERIE ET CONTROLE DE L’EQUILIBRE


FINANCIER ........................................................................................................................24
I. NOTION DE GESTION DE LA TRESORERIE ...........................................................24
1.Clarification de la notion de gestion ...............................................................................24
2. Clarification de la notion de trésorerie ...........................................................................25
3. Clarification de la notion de Gestion de trésorerie .............................................................26
4. Les objectifs de la gestion de la trésorerie ........................................................................26
a. Approche bilancielle ..................................................................................................26
b. Approche statique ......................................................................................................29
c. Approche dynamique .................................................................................................30
II. CONTROLE DE L’EQUILIBRE FINANCIER DE L’ENTREPRISE ........................32
A. LE FONDS DE ROULEMENT .....................................................................................32
1. Le fonds de roulement, indicateur de l’équilibre financier ..............................................32
2. Le fonds de roulement, moyen de financement des besoins de trésorerie........................32
B. LES RATIOS ................................................................................................................34
1. Les ratios dits de « solvabilité », ou de sécurité financière à long terme .........................34
a. Les ratios de fonds de roulement ...................................................................................35
b. Les ratios d'autonomie financière...................................................................................36
c. Le ratio de solvabilité générale ......................................................................................37
2. Les ratios dits de « liquidité » (sécurité financière à court terme). ..................................38
SECTION 2 : POLITIQUE FINANCIERE ET SON LIEN AVEC LA GESTION DE LA
TRESORERIE......................................................................................................................39
I. CLARIFICATION DU CONCEPT DE POLITIQUE FINANCIERE ............................39
A. Les objectifs de l’entreprise ...........................................................................................39
B. Les contraintes ..............................................................................................................40
1. La solvabilité ..............................................................................................................40
2. La rentabilité..............................................................................................................41
3. Les cycles d’exploitation et de financement ...............................................................42
C. Le contenu de la politique financière .............................................................................43
II. LA RELATION ENTRE LA POLITIQUE FINANCIERE ET LA GESTION DE LA
TRESORERIE......................................................................................................................43
A- INVESTISSEMENT ET LIQUIDITE ........................................................................43
1. Les conditions de formation de la liquidité de l’entreprise .............................................43
Elles sont de deux ordres, à savoir : ......................................................................................43
2. Les effets de l’investissement sur le flux de liquidité .....................................................44
B- LE CHOIX DU MODE DE FINANCEMENT ...........................................................45
1. Les fonctions du crédit à court terme .............................................................................45
a. Composition des dettes à court terme.............................................................................45
b. Le problème du crédit bancaire ......................................................................................46
2. Moyens de financement de la trésorerie....................................................................47

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a. Les différents modes de financement à court terme .....................................................47


DEUXIEME PARTIE : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DU LIEN ENTRE GESTION
DE LA TRESORERIE ET POLITIQUE FINANCIERE A ENEO ........................................53
CHAPITRE 3 : APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RELATION ENTRE GESTION
DE LA TRESORERIE ET POLITIQUE FINANCIERE A ENEO ........................................55
SECTION 1 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE .................................................................55
I. IDENTIFICATION ET PRESENTATION DU PROBLEME ........................................55
I.1 Rappel de la problématique ..........................................................................................56
I.2 Objectifs de l’étude ......................................................................................................56
I.3 Besoin en informations ................................................................................................57
I.4 Justification du choix de la méthodologie.....................................................................58
II. PROCESSUS DE COLLECTE ET DE TRAITEMENT DES DONNEES..................60
II.1 Les sources d’informations .........................................................................................60
II.2 Méthode de collecte de données.................................................................................61
II.4 Traitement des données collectées ..............................................................................64
SECTION 2 : ANALYSE DE LA GESTION DE LA TRESORERIE ET DE LA POLITIQUE
FINANCIERE A ENEO CAMEROON SA ..........................................................................65
I. LIEN ENTRE LA GESTION DE LA TRESORERIE D’ENEO ET SA POLITIQUE
FINANCIERE ......................................................................................................................65
I.1 Les objectifs de la sous-direction trésorerie d’ENEO ...................................................65
I.2 Les ratios de liquidité ...................................................................................................66
SOMMAIRE ........................................................................................................................66
II.1 Points de convergence et divergence entre gestion de la trésorerie et politique financière
.........................................................................................................................................67
II.2 Analyse de la politique financière à ENEO .................................................................67
CHAPITRE 4 : PRESENTATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS...........70
SECTION 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS ...................................70
I. ANALYSE PAR LES RATIOS DE TRESORERIE ......................................................70
SECTION 2 : RECOMMANDATIONS EN VUE DE L’AMELIORATION DE LA
GESTION DE LA TRESORERIE A TRAVERS UNE MEILLEURE POLITIQUE
FINANCIERE A ENEO .......................................................................................................76
I. ESSAI DE MODELISATION D’UNE GRILLE DE CHOIX DE BANQUE .................77
II. AUTRES RECOMMANDATIONS ...........................................................................78
CONCLUSION GENERALE ...............................................................................................79
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES...............................................................................79
ANNEXES ...........................................................................................................................79
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................79

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