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Etude sur la Fiscalisation du Secteur Informel au Mali

Commentaires du Département des Finances Publiques du FMI

Bien qu’il constitue une faible source de recettes, l’ISY n’en est pas moins un impôt
important puisqu’il constitue un outil essentiel dans l’effort de fiscalisation du secteur
informel. Pour remplir son rôle efficacement, l’ISY se doit d’être simple pour être suffisamment
accessible aux petits contribuables peu sophistiqués et il doit aussi être simple d’application afin
de ne pas engendrer des coûts d’administration élevés au regard du faible potentiel de recettes
de l’impôt.

Sur la part de l’Impôt synthétique dans les recettes fiscales : la diminution de la part de l’IS
dans le budget depuis 2014, correspond à la bonne performance de la TVA (de 4,7% en
2014 à 5,8 % en 2018). La priorité à court terme en matière de recettes est d’abord de sécuriser
(augmenter) la collecte de la TVA (24,17% du budget Etat) et non l’impôt synthétique (0,19% du
budget Etat). Cette « mauvaise performance » n’est pas une raison valable pour remettre en
cause le principe de l’impôt synthétique déclaratif. Les marges de progression sont à rechercher
ailleurs : éducation/sensibilisation, communication, politique de RH (affectation, formation, etc.),
gouvernance, mécanisme de recouvrement, etc.).

4.1. Sur les recommandations concernant l’impôt synthétique :

- Page 33. 4.1.1. Education et promotion du civisme fiscal : il faut effectivement le renforcer
comme proposé dans le rapport, y compris avec l’appui et au bénéfice des centres de
gestion agréés.

- Page 33. 4.1.2. Nouveau dispositif fiscal plus attractif et adapté pour les entreprenants :
s’il est important de fiscaliser davantage le secteur informel, il ne faut accorder des
exonérations pour les attirer à se formaliser. Cela constituerait un signal négatif à
l’encontre de ceux qui se sont toujours conformer aux règles. Il ne faut pas aussi créer un
impôt forfaitaire mais tout de suite les mettre au régime déclaratif quitte à redresser plus
tard leur situation en fonction des éléments à la disposition de l’administration.

- Page 34. 4.1.3. Renforcement du cadre de concertation avec les CGA : excellente mesure
à poursuivre, mais accorder plutôt des facilitations administratives, des accès privilégiés
pour d’autres formalités que des abattements fiscaux.

- Page 35. 4.1.4. Maintien du système déclaratif : c’est primordial de le maintenir.


o En mettant en place des impôts synthétiques de quotité pour les micro
entreprises (et donc en renonçant au système déclaratif), l’administration renonce
à redresser la situation de ces contribuables si davantage plus tard, elle disposera
de renseignements douanier ou d’autres sources. Bien souvent, ces « micro
entreprises » sont utilisées pour effectuer de grosses opérations d’importation
par groupage ou en direct. La DGI ne pourra pas alors faire de redressement,
comme dans le cas d’un système déclaratif.
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o Créer un impôt synthétique de quotité aussi interrompt l’approche globale de la


segmentation des contribuables par chiffre d’affaires réalisés (ou simplement les
ventes pour les petites et micro entreprises).

- Page 36. 4.1.5. Amélioration de la chaîne fiscale : excellentes mesures, en insistant


particulièrement sur la sécurisation et l’utilisation d’un seul identifiant commun à toutes
les administrations et la large diffusion du manuel de procédures et de gestion.
On ne doit pas normalement avoir de « petits commerçants importateurs », ce n’est pas
économiquement viable. Cela ne peut pas être des micros ou petites entreprises.

- Page 37. 4.1.6. Révision du taux de l’impôt synthétique déclaratif et modalités de


paiement : il faut rester dans la simplicité. Etant donné que le rapport mentionne, à juste
titre, les faiblesses actuelles de l’administration de l’Impôt synthétique à un seul taux de
3%, alors pourquoi rajouter un deuxième taux ?
Le paiement par acompte provisionnel semestriel est une bonne mesure.

- Page 37. 4.1.7. Révision du champ d’application de l’impôt synthétique déclaratif : ici
encore, il vaut mieux rester dans la simplicité, et ne pas créer des niches de subjectivité et
donner plus de clarté au système. Le seul critère à retenir pour la taxation à l’impôt
synthétique ou aux régimes des forfaits ou réels à la TVA devrait être le chiffre d’affaires.
La qualité (avocats, comptables, etc.) ou la nature de l’activité (import/export) ne devrait
pas influencer le régime de taxation.

- Page 38. 4.1.8. Contrôle de l’impôt synthétique : ce contrôle est possible (et même
encouragé) si on est dans un système déclaratif et que la DGI dispose de renseignements
de sources internes (fournisseurs de grandes ou moyennes entreprises) ou externes
(douane, trésor, etc.).

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