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Troubles de la voix Mme El Youbi Sara

Plan
Cinquième partie : Rééducation vocale

A. Principes et définitions
1. Objectifs de la rééducation de la voix
2. Méthodes de rééducation
a) Le travail postural
b) Le travail respiratoire
c) le travail vocal
3. Durée et fréquence des séances
B. information
1. Conseils d’hygiène vocale
2. Le repos vocal
C. Détente et relaxation
1. La détente locorégionale
a) Détente des épaules
b) Détente du cou et de la nuque
c) Détente du tronc, de la tête et des bras
d) Détente de la colonne vertébrale et du dos
2. La relaxation
a) La méthode de Schultz
b) La méthode de jacobson
c) Méthode d’AJURIAGUERRA
d) Méthode de wintrebert
e) La sophrologie
f) La relaxation statico dynamique de Jarreau et klotz
g) La relaxation yeux ouverts (le Huche)
D. Posture
E. La respiration
F. Les exercices de souffle
a) Souffle rythmé
b) Dix secondes de souffle
c) L’exercice « du Sagittaire », de F. LE HUCHE
d) La bascule
e) Récupérer son souffle
f) La tenue du souffle
g) La projection du souffle
h) La maîtrise du souffle
G. Le travail vocal
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Rééducation vocale
A. Principes et définitions :
Pour être entreprise dans les meilleures conditions, la rééducation de la voix doit faire
l’objet d’une préparation comportant au cours des premières séances:

 des conseils d’hygiène vocale.

 Exploration par le sujet de ses possibilités vocales réelles qui peuvent nous
renseigner sur le degré de conscience du patient par rapport aux difficultés
vocales d’où s’avère primordial et complémentaire une information adapté aux
besoins du patient.

 un conditionnement postural projectif intéressant surtout la statique vertébrale.

 la relaxation systématiquement obtenue en ce qui concerne l’armature


musculaire intrinsèque et extrinsèque de l’appareil phonatoire, une
décontraction générale est souvent indiquée.

La rééducation orthophonique commencera par une information sur le fonctionnement


vocal et par la prise de conscience par le patient des anomalies de son fonctionnement
vocal, en particulier à partir de l’écoute par le patient de sa propre voix ou par
l’observation de son geste vocal à l’aide d’une vidéo.

Les axes de rééducation sont déterminés en fonction du patient et de sa pathologie


vocale. Le thérapeute se doit d’adapter son plan de soin à la pathologie du patient, à sa
demande, à l’utilisation de sa voix dans les situations courantes ainsi qu’à son
implication.

Carine Klein-Dallant (2001), propose le parcours de remédiation suivant :

 poser la voix et intégrer tant intellectuellement que physiquement cette notion,


 passer d’un geste habituel à un geste nouveau,
 exercer ce geste nouveau dans des contextes variés,
 automatiser le geste,
 faire le pont avec l’extérieur,

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 faire de sa voix ce que l’on veut, lui faire confiance.

Révis et Cayreyre (2004), quant à eux, proposent de travailler sur quatre


caractéristiques du forçage vocal :

 la tension musculaire,
 la posture,
 la respiration,
 l’émission vocale.

 Les axes de rééducation des différents auteurs mettent en évidence l’importance


du travail du geste et donc du travail corporel.

1. Objectifs de la rééducation de la voix:

 Rééduquer d’abord la respiration

 Éliminer les efforts pharyngo-laryngés afin d’agir sur les lésions cordales

 Réadapter au mieux les cavités de résonnance au son émi par le larynx

 Acquérir un nouveau geste vocal qui doit être automatisé en mettant le patient
dans des situations de communication les plus proches possibles de sa réalité
quotidienne et professionnelle

2. Méthodes de rééducation :
La majorité des méthodes de rééducation vocale privilégie trois axes de travail :

 le travail postural

 le travail respiratoire

 le travail vocal proprement dit

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a) Le travail postural :

Le travail postural porte dans un premier temps sur des exercices de relaxation
musculaire à la fois générale et locorégionale.

Le But étant de diminuer les tensions corporelles pour permettre le reste du travail
rééducatif.

Il doit être compléter par un travail sur la verticalité de la posture en accord avec
les principaux types de communication (voix projetée, voix d’insistance, etc.).

b) Le travail respiratoire :

Le travail respiratoire porte sur la maîtrise de la respiration « abdominale »afin


d’obtenir une meilleure coordination pneumo-phonique.

c) le travail vocal :

Le travail vocal portera sur l’accord phono-résonantiel dans le but d’équilibrer les
pressions sous- et sus-glottiques.

3. Durée et fréquence des séances :


 La durée de la séance rééducative ne peut être inférieure à une demi-heure. Une
durée moyenne de trois quarts d’heure peut être raisonnable.

 Quant à la fréquence; elle est d’une séance par semaine parfois de deux

B. information :
Au cours du bilan vocal, il est déjà possible de faire prendre conscience à
l’intéressé des particularités de sa voix qu’il ignore souvent. C’est surtout lors de
l’écoute de l’enregistrement au magnétophone d’un échantillon vocal qu’il
découvre habituellement sa propre voix et ses défectuosités éventuelles, ainsi que
leurs modifications possibles lors d’enregistrements comparatifs ultérieurs.

Ceci va consister à donner au patient divers conseils portant sur:

 ses tensions musculaires oro-faciales et scapulaires,

 sa mauvaise organisation pneumo-phonatoire,

 son geste vocal mal adapté aux différentes situations de vie quotidienne,

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 son registre de voix mal défini et inconfortable,

 ses signes de forçage vocal : perte de verticalité, pression d’air trop forte
à l’origine de tensions laryngées importantes,

 sa mauvaise hygiène vocale.

Les planches anatomiques et les explications de l’orthophoniste peuvent amener


le patient à une meilleure connaissance de son appareil phonatoire et des
facteurs favorisant et déclenchant la dysphonie

1. Conseils d’hygiène vocale :


a. éliminer la pollution par le bruit, car ceci oblige le patient à élever sa voix et
à forcer le ton:
 Éteindre la télévision si personne ne la regarde
 Baisser le volume du système de son, de la radio …
b. modifier les habitudes vocales:
 Éviter de crier, adopter une voix ferme et calme même s’il s’agit de
montrer l’autorité par exp. sur les enfants.
 Pour l’utilisation urgente d’une voix projetée, choisir de préférence
une voix plutôt grave et articulée au lieu d’une voix aigue et criarde.
 Eviter de chuchoter, ceci force le larynx
 Dans les endroits bruyants, utiliser d’avantage de réponses non
verbales (hochements de tête)
 Ne pas parler plus qu’il ne le faut, évitez les longues phrases , faire
des pauses pour respirer plus calmement.
 Se méfier des conversations au téléphone ou en automobile
(tendance à parler plus fort sans s’en rendre compte)
 Boire de l’eau ou avaler sa salive : cela permet d’éviter de se racler
la gorge ou d’avoir des petits toussotements, qui sont irritants pour
l’appareil phonatoire.
 Se ménager des pauses durant le travail vocal.
 la voix est tributaire de la santé en générale : la fatigue a un effet sur
la voix et sur les muscles vocaux
 Favoriser des activités calmes et choisir des endroits tranquilles pour
les sorties.
 Se détendre : l’utilisation de la respiration abdominale permettra par
exemple de donner de l’ampleur à sa voix.

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c. respecter une bonne hygiène de vie:
 En cas de rhume ou de fatigue vocale, arrêter de parler ou de chanter
avant que les cordes vocales ne soient irritées
 Éviter de fumer ou de consommer de l’alcool de façon abusive
 Maintenir un bon taux d’humidité dans la maison
 Éviter les endroits pollués et les produits irritants (peinture,
poussière, fumée de cigarette…)
 Se méfier des écarts brusques de température
 privilégier des boissons à température ambiante en évitant, si
possible, les boissons gazeuses
 Éviter des aliments très épicés, des aliments trop chauds ou trop
glacés
2. Le repos vocal

Le repos vocal absolu recommandé de façon prolongée n’est justifié que dans
certains cas précis, pour favoriser la cicatrisation après traumatisme laryngé
récent et surtout après chirurgie large du larynx, ainsi phonochirurgie. Sa durée
est en général d’une semaine avant remise en voix par le chirurgien O.R.L. ou
le phoniatre lors du contrôle postopératoire.

En dehors d’une dysphonie organique, on ne peut que conseiller la modération


vocale.

C. Détente et relaxation :
1. La détente locorégionale

La détente corporelle permet la maîtrise de l’énergie acoustique qui permettra


une excellente préparation au travail de la voix.

Elle mènera le sujet à doser son énergie avec plus de précision, à acquérir un
tonus musculaire mieux adapté à l’appareil phonatoire et au corps tout entier.

a) Détente des épaules:

Massage des trapèzes, muscles qui relient l’épaule à la nuque.


Sujet assis les bras ballants, pratiquer des massages par mouvements rotatifs de
savonnage.
garder toujours la même position, maintenir dans le creux des mains ses
muscles trapèzes, tandis que le patient effectue des rotations de l’épaule droite,
puis gauche sans contracter le bras correspondant.

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b) Détente du cou et de la nuque:

Sujet assis, bouche entr’ouverte, il prend successivement à plein main droite


puis gauche la peau de la partie arrière du cou tout en effectuant des oscillations
lentes de la tête de haut en bas, comme pour signifier « oui! ».
Tête fléchie, nous la balançons à droite à gauche en décrivant des demi-cercles
avec le menton, puis de droite à gauche.

c) Détente du tronc, de la tête et des bras:

Le sujet est debout, le tronc plié parallèlement au sol, tête pendante, bras
ballants, les doigts effleurant le sol. Il balance de droite à gauche et de gauche à
droite toute la partie supérieure de son corps.
Le sujet est debout légèrement plié en avant au niveau de la taille, bras ballants.
Il balance ses bras d’avant en arrière et d’arrière en avant.

d) Détente de la colonne vertébrale et du dos:

Le sujet est à genoux, épaules basses, bras détendus

2. La relaxation:

La relaxation est régulièrement utilisée pour traiter les tensions musculaires dans
leur ensemble

Le Huche et Allali (2002), insistent sur l’importance de préciser ce que l’on entend
par le mot relaxation.

 Cette pratique peut, selon les définitions, se situer dans le domaine corporel
et/ou dans le domaine du psychisme. Elle peut se comprendre comme étant un
simple état de détente musculaire ou alors une saine gestion de l’énergie
psychomotrice.
a) La méthode de Schultz

Appelée aussi le training autogène de Schultz comporte plusieurs stades, chacun


caractérisé par un type de suggestion (lourdeur, chaleur, régulation des battements
cardiaques …)

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Le sujet est allongé les yeux fermés. L’hétérosuggestion, est induite par la voix
apaisante du thérapeute. Par la suite, l’autosuggestion est plus difficile à aborder
pour le sujet.

b) La méthode de jacobson

Est né dans la même période que la méthode de Schultz.

C'est l'apprentissage, région par région d'une relaxation complète et progressive qui
peut permettre la mise au repos, au point de vue cérébral, des territoires
correspondant aux parties du corps ainsi relaxées » (GEISSMANN et DURAND de
BOUSSINGEN)

Elle veut cependant s'en écarter complètement, rejetant toute idée de suggestion et,
par conséquent, d'hypnose. Refusant de se joindre aux théories psychanalytiques,
elle choisit délibérément de se fixer à un niveau purement physiologique.

Le principe de base est de travailler sur la décontraction musculaire, en partant


toujours d’une bonne position. Ensuite, on effectue une contraction intense d’un
muscle, suivie du relâchement brutal, en se concentrant sur les sensations à chaque
phase.

c) Méthode d’ AJURIAGUERRA

Juan de Ajuriaguerra a établi une méthode originale de relaxation à la fois


psychologique et physiologique, qu'il appelle "rééducation psychotonique". Elle
est basée sur la régression, le déconditionnement et l'écoute du corps par le
dialogue tonico-émotionnel. Pour lui l'état de nos émotions et notre tension
mentale se retrouvent dans le tonus musculaire.

Elle permet:

 l’acquisition de la capacité de se détendre, d’être à l’aise dans son corps

 la découverte de soi même à travers la prise de conscience du vécu corporel


comme un des éléments du dialogue avec autrui, élément qui permet l’analyse
de l’expérience vécue dans la relation avec le thérapeute.

Le sujet cherchera à détendre sa main droite et essayer de réaliser toutes les


sensations perçues à ce niveau

Dés que les premiers résultats sur le tonus semblent acquis, le thérapeute
encourage la verbalisation des perceptions corporelles du sujet et de ses résistances
toniques.

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d) Méthode de wintrebert

Elle est essentiellement adaptée aux enfants qui parviennent peu à peu à une
détente musculaire complète.

Elle passe par trois étapes:

1ère étape: détente par mobilisation active de chaque membre.

2ème étape: détente par mobilisation active de chaque membre par l’enfant lui-
même.

3ème étape: détente obtenue par l’enfant à la demande du thérapeute.

e) La sophrologie

C’est une méthode fondée sur l‘hypnose.

Le sujet utilise la suggestion pour amener le sujet à vivre des situations qui font
appel à son imaginaire.

L'objectif est la relaxation, Elle se pratique allongé ou assis en écoutant une


musique douce et/ou les suggestions du sophrologue.

f) La relaxation statico dynamique de Jarreau et klotz

La Relaxation Statico-Dynamique est une méthode d'entraînement à la détente


musculaire, associant des exercices statiques, de la mobilisation, et de la
respiration profonde contrôlée. Elle vise à repérer une topographie des paratonies
musculaires résistantes et s'attache à résoudre celles-ci.

Elle associe à la fois des exercices statiques et des exercices en mouvements.

Elle fait appel au départ à des formulations auto-suggestives telle que ‘mon bras est
lourd’ comme dans le schultz ou ‘essayer d’être calme’ , ‘laissez votre bras peser
sur le divan et chercher à sentir sa lourdeur’. Cet exercice est bref (dure une
minute) et répété 3 fois par jour par le sujet chez lui.

En séance, le patient subit un contrôle de son état de relaxation par mobilisation


des membres.

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g) La relaxation yeux ouverts (le Huche)

Il s’agit d’un exercice de courte durée pendant lequel le sujet adopte une
respiration particulière faite de soupirs entrecoupés de pauses en apnée.

Dans certains de ses pauses, le patient aura à exécuter des manœuvres dites de
crispation-détente localisée dans une sorte de promenade circulaire autour de soin
intéressant successivement la main et le bras droit, la jambe et le pied droit, la
jambe et le pied gauche, la main et le bras gauche, l’épaule gauche, la tête et enfin
l’épaule droite.

L’exercice est pratiqué en position allongé.

D. Posture
La rééducation vocale d'une dysphonie s'appuie sur des exercices visant à amener le
patient à mettre en relation sa voix et sa posture. La voix ne peut en effet être
dissociée du corps.

L’objectif de ce travail porte sur la restauration d’une verticalité de la posture du


sujet afin de limiter les tensions posturales. Il s’appuie sur les modifications
posturales observées lors du comportement de forçage vocal.

Les exercices suivants ont été choisis en raison de leur action sur les rapports voix-
posture. Il s'agit de mettre en place une prise de conscience de la respiration de la
part du patient dans le but d'obtenir la coordination pneumo-phonique nécessaire à
la phonation.

L’émission de la voix est influencée par la position du corps ainsi que par la
statique de la colonne vertébrale.

La station debout avec verticalisation rachidienne, qui s’accompagne d’un


élargissement de la cage thoracique, est plus favorable pour la voix soutenue ou
projetée que la station assise et le décubitus favorisant moins la cinétique
respiratoire.

Le rendement optimal du geste phonatoire est obtenu dans la station debout


lorsqu’un maintien musculaire détendu s’associe aux courbures normales de cette
dernière, ce qui permet une plus grande amplitude respiratoire ainsi que le

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positionnement souple du larynx grâce à sa suspension élastique entre thorax et tête
par l’intermédiaire de l’os hyoïde.

 Ainsi sont réalisées les meilleures conditions d’équilibre corporel


favorisant l’activation des muscles intrinsèques du larynx.

Le redressement du corps contribue donc à favoriser l’acte phonatoire


communicatif et son perfectionnement fait partie intégrante de la rééducation
vocale à laquelle il prépare.

Par contre la position assise ne facilite pas la voix projetée et le décubitus ne


permet qu’une voix conversationnelle.

En pratique, des exercices posturaux en position debout regroupant ces différentes


données, doivent être effectués par le sujet:

 se plaçant de face devant une glace, en se regardant dans les yeux et en


vérifiant la réalisation de son redressement corporel tout en parlant.

Le but recherché étant une posture s’opposant à des courbures rachidiennes


excessives, l’attitude corrective peut être facilitée en mettant le sujet contre un
mur, ce qui lui donne un repère de verticalité facilement perçu aux différents
niveaux.

Il peut être proposé au patient de tenter de se positionner de la manière suivante


(Revis et Cayreyre, 2004) :

 les pieds sont légèrement écartés (de la largeur du bassin) et ils sont
solidement ancrésdans le sol,

 les genoux sont très légèrement fléchis, non verrouillés en arrière,

 le bassin est en place, non basculé,

 le dos est droit et souple,

 les épaules sont écartées,

 les bras sont le long du corps, souples,

 la tête est droite, sans excès et le menton est légèrement rentré (image du fil
accroché au sommet du crâne qui tire vers le haut).

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E. La respiration :
La respiration abdomino diaphragmatique/ coto diaphragmatique/ abdominale est
la respiration normale que devra entreprendre chaque individu.

Au cours de la respiration silencieuse habituelle costo-abdominale, l’inspiration


est due à la contraction automatique des muscles intercostaux externes et moyens
et surtout du diaphragme, s’accompagnant de l’élargissement de la partie
inférieure du thorax et de la saillie passive de la paroi abdominale, surtout sus-
ombilicale, facilitée par sa détente.

L’expiration, purement passive, est due à la rétraction élastique thoraco-


pulmonaire et à la remontée du diaphragme liée à sa décontraction marquant un
retour à l’état d’équilibre.

Pourquoi pas une respiration thoracique?

L’inspiration devrait principalement s’effectuer grâce au diaphragme et du coup


être abdominale.

Le diaphragme s’abaisse et augmente la pression abdominale. Avec une ceinture


abdominale relâchée le ventre devrait alors gonfler lors de l’inspiration. Si
l’inspiration est forcée alors les muscles accessoires s’activent, l’inspiration
devient ainsi abdominale et thoracique.

Chez de nombreuses personnes, l’inspiration principale se fait au niveau thoracique


et cela serait sources de nombreux problèmes.

Si l’inspiration se fait principalement au niveau thoracique alors ce sont les


muscles accessoires de l’inspiration qui vont se contracter de manière répétitive.

Ils vont donc élevés les premières côtes mais vont aussi tirer sur les cervicales et
les compressent limitant ainsi leurs mobilités et irritant leurs facettes articulaires.
Leurs contractions répétées peuvent les rendre symptomatiques et ils vont
s’hypertrophier.

Leurs hypertrophies va favoriser la compression et le manque de mobilité du


plexus brachial ce qui augmentera de manière significatives les chances de
développer des problèmes de cou et d’irritations nerveuses.

Pourquoi pas une respiration paradoxale?

Une respiration paradoxale se traduit par un ventre qui se dégonfle à l’inspiration et


qui gonfle à l’expiration (à l’opposé de son mouvement normal en temps normal,
alors entraîné indirectement par le diaphragme)

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Il traduit un épuisement du diaphragme, d’où son appellation ‘balancement
thoraco-abdominale’.

 la contraction du diaphragme créant ainsi une dépression dans la cage


thoracique, la pression abdominale augmente ce qui fait que l’abdomen fait
saillie vers l’avant parallèlement à l’augmentation de volume thoracique.

Respiration costo-diaphragmatique

 Le but des exercices est de permettre au patient de parvenir à maintenir une


pression expiratoire constante en phonation.

La respiration costo-diaphragmatique a pour but :

 La restauration d’un bon mécanisme de respiration costo-diaphragmatique.

 L’obtention d’un souffle expiratoire prolongé, constant et efficace.

 L’obtention d’une meilleure coordination pneumo-phonique (le travail sur le


souffle est mis en correspondance avec la production vocale).

 Le renforcement de la coordination des muscles respiratoires.

 La préparation à l’émission sonore.

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Le travail de la respiration se fait d’abord en position allongée, assis puis en
position assise :

 Allongé:

Mains sur le ventre, on demande au patient de prendre conscience du trajet


intérieur de l’air et d’arriver à le sentir jusqu’à ses mains placées sur l’abdomen.
Prise de conscience de l’écartement costal.
Répéter le mouvement consciemment en imaginant le mouvement du
diaphragme.

 Assis:

Penché en avant, coudes sur les genoux. Le rééducateur placé dans le dos du
patient, pose ses mains au bas de ses côtes et surveille ses épaules qui doivent
rester basses. On commence par souffler pour vider les poumons, en mettant la
sangle abdominale en tension, puis on demande de “relâcher la sangle abdominale
pour que le diaphragme puisse baisser quand les poumons se remplissent d’air.

La rééducation va donc porter sur la maîtrise d’un geste respiratoire maniable,


précis et souple. Il permettra ainsi une économie d’énergie et une projection
vocale.

F. Les exercices de souffle


Avant de passer aux exercices proprement dits, il est primordial de rappeler cinq
principes fondamentaux relatifs à la « pédagogie du souffle phonatoire », énoncés
par François Le Huche :

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1. La pédagogie du souffle phonatoire ne doit pas être assimilée à une gymnastique
respiratoire.

Autrement dit, les exercices servant à améliorer la gestion de la voix ne sont pas
nécessairement identiques —et peuvent même différer fortement— des exercices
servant à améliorer la qualité de la respiration vitale. La pédagogie du souffle
phonatoire ne vise nullement l’ampliation thoracique mais plutôt la maniabilité, la
précision et la souplesse du geste respiratoire.

2. Il convient de distinguer les exercices de souffle et la réalisation correcte du


souffle pendant la phonation.

Autrement dit, ces exercices —où l’on travaille parfois le souffle en dehors de
toute production vocale— ne constituent qu’un entraînement, une préparation au
souffle phonatoire spontané. À la différence du souffle normal, il est d’ailleurs
conseillé d’inspirer et d’expirer plus ou moins bruyamment pendant les exercices
(en faisant passer l’air entre les dents, par exemple), ce qui apporte un soutien
sonore à l’entraînement.

3. La pratique régulière des exercices de souffle ne saurait être remplacée par une
surveillance perpétuelle exercée par le sujet sur son propre souffle phonatoire.

Autrement dit, il ne sert à rien de « faire attention à son souffle tout le temps » —ce
qui est d’ailleurs impossible— ; un entraînement régulier s’avère bien plus utile —
et bien moins obsessionnel.

4. La pédagogie du souffle phonatoire est orientée essentiellement vers la


restauration du mécanisme de projection vocale.

La projection vocale est entendue ici comme « l’acte vocal correspondant à une
intention déclarée d’agir sur autrui », et c’est en cette intention de communication
que réside l’intérêt de ce travail pour la classe de langue.

5. La pédagogie du souffle phonatoire est orientée vers la précision et le naturel du


geste.
Autrement dit, sauf exception, il ne s’agit pas d’aller jusqu’au bout du souffle, mais
d’apprendre à économiser son énergie. Comme le dit François Le Huche, ces
exercices « sont des exercices d’adresse et non des exercices de musculation ».
C’est pourquoi il est inutile, voire nocif, de se lancer dans des séries interminables :
trois ou quatre répétitions de chaque exercice par séance suffisent largement

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Les exercices de souffle ont pour but de :

- Prolonger l’expiration.
- Adapter la respiration à la phonation.
- Renforcer les muscles abdominaux.
- Solliciter de façon plus active l’expiration.
- Mieux comprendre le rôle de la pression glottique.

La prise de conscience du rôle de la paroi abdominale dans la respiration,


s’effectue en faisant observer visuellement au patient son gonflement passif lors de
l’inspiration et sa rétraction lors de l’expiration.

Les mouvements respectifs du ventre et du thorax sont d’ailleurs plus aisément


perçus en faisant placer une main au contact de la région ombilicale et l’autre
contre la paroi antéro-latérale du thorax. L’activité musculaire impliquée dans ces
mouvements alternatifs comporte un travail de coordination et non de force.

L’inspiration s’effectue de façon détendue, entraînant une distension active et


globale du thorax qu’elle fait bomber et un gonflement passif de l’abdomen.

Suivie d’une apnée qui favorisera une adduction douce des plis vocaux et permettra
l’obtention de :

 Meilleure prise d’air.


 Elargissement de la partie costale du thorax.
 Augmentation de la capacité respiratoire.
 Bon prolongement expiratoire.
 Souplesse de la musculature.
 Renforcement et tonification des muscles abdominaux.
 Dissociation du geste respiratoire dans la dynamique de l’émission orale.

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L’expiration donne au patient l’impression de se vider d’air, par rétraction initiale
et légère de la paroi du ventre résultant de la contraction de l’ensemble de la
couverture musculaire abdomino-lombaire, à l’exclusion des grands droits. La
prolongation de l’expiration qui prépare à la tenue du son est assurée par la
progressivité de cette contraction

a) Souffle rythmé

Le patient doit avoir une attitude calme et détendue.

Le sujet est allongé, les mains l’une sur le thorax, l’autre sur l’abdomen.

L’exercice comporte un cycle de 3 temps de durées inégales:

1. Inspiration de deux secondes par le nez en gonflant le ventre tranquillement


et sans effort, caractérisée par le bruit aspiratoire [ffff] à l’envers,

2. Tenue de l’air (pause respiratoire) sans effort ni tension pendant huit


secondes,

3. Expiration en quatre secondes (sans coup de glotte) en 2 temps de vitesse


différente.

Cet exercice, en plus de travailler le souffle, peut avoir un effet relaxant non
négligeable, une économie d’énergie, souplesse du geste et aisance générale

b) Dix secondes de souffle

Le sujet est amené à produire une inspiration-apnée-expiration en émettant le bruit


de chute d’eau au loin durant 10 secondes.

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Il doit faire un bruit assez serré dans la bouche pour ne pas gaspiller les ¾ de son
air au démarrage.

On lui proposera donc le son « tchchch »

c) L’exercice « du Sagittaire », de F. LE HUCHE

L’exercice consiste donc à imaginer la mer devant soi et un bateau à l’horizon. De


cette façon, le regard porte loin devant, ce qui assure une bonne verticalité du buste
et, de ce fait, une attitude de projection vocale.

Il faut alors envoyer trois « flèches », qui sont en réalité trois souffles expiratoires
successifs réalisés en rentrant le ventre, sans violence ni effort mais de façon
percutante, sur le son non voisé [fff…t]. Ces trois souffles commencent doucement
mais s’arrêtent net.

Ils doivent être vus comme un signal de départ adressé « par les yeux » à la cible,
représentée par le bateau. L’orthophoniste doit rester attentive à ce que le patient
ne se crispe pas et ne projette pas le menton vers l’avant pour accompagner le
souffle, ce qui constitue une position de forçage vocal ultérieur.

L’exercice du sagittaire contribue à améliorer la toux volontaire par la contraction


abdominale.

d) La bascule

La « bascule » aide tous ceux qui ont du mal à faire la part du ventre et du thorax
dans leur respiration.

Elle consiste à prendre de l’air avec le ventre puis, restant en apnée (pas
d’expiration ni d’inspiration), à faire remonter l’air vers le thorax (une à deux
secondes), puis le faire redescendre vers le ventre, le faire remonter vers le thorax,
le faire redescendre, expirer. L’apnée ne doit pas durer trop longtemps.

Juste avant l’expiration, l’air doit toujours revenir dans le ventre, puisqu’il s’agit
d’encourager la respiration abdominale.

e) Récupérer son souffle

Cet exercice a pour but de retrouver un rythme de respiration naturel et régulier.

Assis au bord d’une chaise, jambes légèrement séparées, coudes sur les genoux,
dos rond, corps relâché, une position quasi fœtale, il faut soupirer une fois
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profondément (et même bruyamment) puis laisser le rythme naturel de la
respiration s’installer en se concentrant sur le mouvement du ventre, sans chercher
à l’exagérer.

f) La tenue du souffle

Implique la participation des muscles costaux et diaphragmatiques.

Dans un premier temps, le patient devra être amener à réaliser des expirations par
la bouche, le plus longuement possible. Par la suite, on introduit une consonne
fricative, telle que [ch] ou [f], qui doit être tenue selon un écoulement régulier.

Enfin, réalisez une succession de [ch] ou [s] brefs (de façon saccadée), en bloquant
l’air par petites apnées : [ch, ch, ch..].

Chronométrez éventuellement le patient pour le tenir informé de ses progrès.

g) La projection du souffle

est travaillée en éteignant des bougies de plus en plus éloignées du patient, en


lançant des boulettes de papier au moyen d’une sarbacane ou encore en soufflant
sur des petits papiers pour les faire s’envoler.

h) La maîtrise du souffle

Peut également être entraînée en soufflant sur une bougie afin de faire vaciller la
flamme sans l’éteindre, ou encore en soufflant de façon régulière dans un sifflet,
une flute ou un harmonica.

On peut aussi demander au patient de faire des bulles avec une paille dans un verre
d’eau ou utiliser une tubulure.

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