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TRAVAIL ENCADRE

Exposé sous le titre :


La Peste

De : Albert Camus

Réalisé par : GUAOUGAOU Abdellah

Sous l’encadrement de : Mr. DAHMAN


Bibliographie de l’auteur :
Albert Camus est né le 7 novembre 1913 en Algérie, dans une famille modeste avec
un père alsacien et une mère espagnole. Il était le cadet de la famille, ayant un frère
aîné, Lucien, qui était plus âgé de quatre ans. L'absence de son père, qui a été
mobilisé en septembre 1914 et est décédé lors de la bataille de la Marne le 17
octobre 1914, a marqué son enfance.
À l'école, son instituteur, Louis Germain, l'a encouragé à passer le concours des
bourses, ouvrant ainsi la voie à ses études au lycée et à l'université. Albert Camus,
qui était journaliste, écrivain et amateur de théâtre, a laissé une empreinte
indélébile sur la scène culturelle française de 1936 à 1960.
Engagé dans la Résistance en 1942, il a contribué à Combats, qui est devenu un
journal majeur lors de la libération. Cette année-là, il a publié "L'Étranger" et "Le
Mythe de Sisyphe" chez Gallimard, deux œuvres qui ont enflammé les lecteurs et
propulsé Camus vers la notoriété. À l'âge de 44 ans, il a reçu le prix Nobel en
octobre 1957 pour "l'ensemble d'une œuvre qui met en lumière, avec un sérieux
pénétrant, les problèmes contemporains de la conscience humaine."
Traumatisé par la guerre d'Algérie, Camus n'a pas pu assister à son dénouement
tragique. Le 4 janvier 1960, à l'âge de 46 ans, il a perdu la vie dans un accident de
voiture, laissant derrière lui le manuscrit inachevé du "Premier Homme".
Albert Camus utilise différents styles d'écriture dans son œuvre littéraire. Dans ses
écrits algériens, il aborde des sujets tels que la révolte dans les Asturies, à travers
des pièces de théâtre. Dans ses essais, tels que "L'Envers & l'Endroit" et "Noces", il
explore des thèmes variés. Son roman "La Mort Heureuse" est également un
exemple de son style d'écriture.
Camus est également connu pour son exploration du concept de l'absurde. Son
roman "L'Étranger" et son essai "Le Mythe de Sisyphe" sont des exemples de cette
approche philosophique. Il a également écrit des pièces de théâtre telles que
"Caligula" et "Le Malentendu" qui explorent des thèmes liés à l'absurdité de la
condition humaine.
La révolte est un autre thème récurrent dans l'œuvre de Camus. Son roman "La
Peste" et sa pièce de théâtre "L'État de Siège" abordent cette idée de manière
approfondie. Il a également écrit des pièces de théâtre telles que "Les Justes" qui
explorent les questions de justice et de révolte.
La solitude est un autre thème important dans l'œuvre de Camus. Son roman "La
Chute" et son recueil de nouvelles "L'Exil & le Royaume" explorent cette idée de
manière poignante. Son dernier roman, "Le Premier Homme", aborde également des
thèmes liés à la solitude.

Présentation des personnages :


Dans "La Peste", les personnages principaux se démarquent par leur petit nombre,
et les femmes y sont rares. Chaque personnage a été soigneusement sélectionné
pour représenter différentes attitudes humaines face au malheur. Le roman oppose
les "intellectuels" tels que Tarrou, Rambert et Paneloux à ceux qui ne le sont pas,
comme Grand et Cottard.
Joseph Grand, un modeste employé de mairie, n'a connu ni succès dans sa carrière
ni dans sa vie amoureuse. Sa difficulté à exprimer précisément ses pensées le
pousse à apprendre le latin afin de mieux comprendre le sens des mots. Malgré ses
échecs, Grand fait preuve de qualités humaines exemplaires pendant l'épidémie. Il
parvient à maintenir un équilibre de vie en exerçant son humble métier et en
s'engageant bénévolement dans des actions humanitaires. De manière surprenante,
il fait partie des premiers survivants, comme si l'auteur souhaitait récompenser sa
bonne volonté.
Raymond Rambert, de petite taille mais avec des épaules larges, un visage
déterminé et des yeux clairs et intelligents, se distingue en tant que militant dont le
passé est marqué par la guerre d'Espagne. En tant que fervent défenseur du droit
au bonheur, Rambert refuse d'accepter d'être confiné à Oran et entreprend des
démarches pour rejoindre la France et retrouver la femme qu'il aime. Bien qu'il
prépare son évasion avec détermination, il finit par renoncer à partir, estimant qu'il
serait honteux d'être heureux seul.
Cottard, un homme ordinaire, incarne le côté maléfique de Grand. Les raisons de sa
recherche par la police et de sa tentative de suicide au début du roman restent
floues. La peste détourne l'attention de la justice, offrant ainsi à Cottard
l'opportunité de prospérer dans le marché noir et de s'enrichir. Souhaitant que le
malheur général persiste, il considère la fin de l'épidémie comme la fin de son
commerce illégal et des poursuites judiciaires qui l'attendent. L'auteur ne montre
guère de compassion envers Cottard, considérant que son malheur est amplement
mérité.

Résumé :
Dans le roman captivant d'Albert Camus intitulé "La Peste", l'auteur présente une
allégorie de l'occupation allemande en France. L'histoire se déroule sur la côte
algérienne, à Oran, une ville en apparence parfaite qui devient le théâtre d'un
événement dévastateur.
Le 16 avril, le docteur Rieux découvre un rat mort dans le couloir de son cabinet.
Au début, il pense qu'il s'agit d'une plaisanterie, mais la multiplication des cadavres
de rats suscite ses inquiétudes. Rieux rencontre le journaliste Rambert, venu
enquêter pour un grand journal parisien. Ce dernier, se sentant de plus en plus en
exil, prépare un plan d'évasion. La peste fait sa première victime, le concierge de
l'immeuble de Rieux.
Parmi les personnages marquants, Tarrou, voisin de Rieux, prend des notes sur les
conséquences de la peste et développe une étrange habitude de cracher sur les
chats. Grand, employé à la mairie, occupe ses temps libres à l'hôpital, et Cottard,
après une tentative de suicide ratée, change radicalement de comportement, se
livrant au marché noir et à la lecture de journaux de droite.
À la cathédrale, l'abbé Paneloux, qui mourra en serrant son crucifix, représente un
cas ambigu de maladie, suscitant des doutes sur son diagnostic. Les décès se
multiplient, obligeant à abandonner les cercueils pour disposer les morts
directement sur le sol.
Les réactions varient, entre la prière des hommes pieux et la lutte acharnée du
médecin contre le microbe. Rieux et ses concitoyens ont du mal à accepter
l'existence de la peste malgré les symptômes évidents. La mise en quarantaine de la
ville survient finalement, tandis que Rambert, qui tentait de s'évader, renonce par
peur de la honte.
Rieux crée une association dans le but de trouver des remèdes, cependant plusieurs
membres, y compris Tarrou et Paneloux, succombent à la peste. La courbe de
l'épidémie se stabilise ensuite avant de décliner, et la peste est finalement déclarée
éradiquée, permettant ainsi l'ouverture des portes de la ville. Cottard, quant à lui,
sombre dans la folie et tire sur les passants dans la rue.
À la fin du roman, le narrateur dévoile son identité.

Commentaire composé :
Extrait :
Du port obscur montèrent les premières fusées des réjouissances officielles. La ville les
salua par une longue et sourde exclamation. Cottard, Tarrou, ceux et celle que Rieux avait
aimés et perdus, tous, morts ou coupables, étaient oubliés. Le vieux avait raison, les
hommes étaient toujours les mêmes. liais c'était leur force et leur innocence et c'est ici que,
par-dessus toute douleur, Rieux sentait qu'il les rejoignait. Au milieu des cris qui
redoublaient de force et de durée, qui se répercutaient longuement jusqu'au pied de la
terrasse, à mesure que les gerbes multicolores s'élevaient plus nombreuses dans le ciel, le
docteur Rieux décida alors de rédiger le récit qui s'achève ici, pour ne pas être de ceux qui
se taisent, pour témoigner en faveur de ces pestiférés, pour laisser du moins un souvenir de
l'injustice et de la violence qui leur avaient été faites, et pour dire simplement ce qu'on
apprend au milieu des fléaux, qu'il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de
choses à mépriser. Mais il savait cependant que cette chronique ne pouvait pas être celle de
la victoire définitive. Elle ne pouvait être que le témoignage de ce qu'il avait fallu accomplir
et que, sans doute, devraient accomplir encore, contre la terreur et son arme inlassable,
malgré leurs déchirements personnels, tous les hommes qui, ne pouvant être des saints et
refusant d'admettre les fléaux, s'efforcent cependant d’être des médecins. Écoutant, en effet,
les cris d'allégresse qui montaient de la ville, Rieux se souvenait que cette allégresse était
toujours menacée. Car il savait ce que cette foule en joie ignorait, et qu'on peut lire dans les
livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut [332] rester
pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et le linge, qu'il attend
patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et
que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la
Albert Camus, LA PESTE (1947) 280 peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans
une cité heureuse.

Introduction :
Albert Camus, un écrivain majeur du XXe siècle, est né en 1913 et est décédé en
1960. Son œuvre profonde est ancrée dans son Algérie natale. Ses écrits, tels que
"Le Mythe de Sisyphe" ou "L'Homme Révolté" en tant qu'essais, "Caligula" en tant
que pièce de théâtre, ainsi que les romans emblématiques "L'Étranger" et "La Peste",
sont des méditations sur la condition humaine et le monde qui l'entoure.
Camus distingue deux cycles thématiques, notamment celui de l'absurde et celui de
la révolte, qui sont étroitement liés dans sa pensée. Sa réponse au silence du
monde émerge de cette exploration métaphysique et existentielle. "La Peste", publiée
en 1947, se démarque du cycle de l'absurde pour s'inscrire dans celui de la révolte.
Ce récit se déroule à Oran, une ville insouciante frappée par une épidémie de peste,
exposant ainsi ses habitants à la maladie, au fléau et à la mort. Bien que le roman
fasse écho aux horreurs récentes du nazisme, qualifié de "peste brune", il
transcende ces événements pour devenir une méditation universelle sur la
condition humaine. Camus souhaitait que "La Peste" serve de catalyseur à toutes
les formes de résistance contre l'oppression.
Cependant, Camus ne cherche pas à expliquer pourquoi la peste ou le mal existent,
mais plutôt à explorer les réactions des êtres humains face à ces épreuves. Les
différents personnages du roman révèlent des attitudes variées, allant de la lâcheté
au courage. Le personnage principal, le Docteur Rieux, incarne la révolte en
affirmant son refus sans renoncer.
Alors que la peste est vaincue et que la joie populaire s'exprime, le Docteur Rieux,
devenu narrateur, observe la scène depuis la terrasse du vieil asthmatique, qui
surplombe la ville. Ce passage, à la fois conclusion et mise en garde, met en lumière
les valeurs fondamentales de la révolte telles que la solidarité, la fraternité et la
générosité. Ainsi, l'excipit agit comme une conclusion narrative tout en soulignant
les leçons essentielles que l'humanité doit tirer de cette épreuve.
Dans quelle mesure cet excipit joue-t-il une double fonction dans le roman ?
Nous examinerons dans quelle mesure cet excipit remplit deux fonctions dans le
roman, en mettant en évidence tout d'abord sa vision paradoxale de l'homme, puis
en soulignant comment se manifeste la conscience du narrateur dans cet extrait.
Développement
Dans cet extrait, la ville d'Oran retrouve sa vitalité et sa luminosité après avoir été
plongée dans les ténèbres de la peste. La description minutieuse de la liesse
populaire met en évidence le retour à la joie collective. Les feux d'artifice illuminent
le ciel, symbolisant la renaissance de la cité. Le champ lexical de la joie, des
festivités, des cris de réjouissance et des gerbes multicolores illustre l'effervescence
qui règne dans la ville. La dimension collective de cette joie est soulignée par
l'utilisation répétée du pronom "les", englobant l'ensemble des habitants.
L'imparfait de durée renforce l'idée que ces célébrations perdurent, marquant ainsi
une rupture avec le passé sombre de la ville.
Cette vision contraste avec celle du début du roman, où Oran était présentée
comme une ville peuplée d'individus superficiels. Ici, la ville renaît dans une union
anonyme et euphorique, symbolisant la capacité des hommes à se rassembler face à
l'adversité.
L’excipit met en évidence la négligence de l'individu au profit du collectif. Des
personnages tels que Cottard et Tarrou, qui ont joué un rôle important pendant
l'épidémie, sont maintenant "oubliés". Cette capacité à oublier permet aux hommes
de recommencer à vivre, à espérer, comme en témoigne la réflexion du vieil
asthmatique sur la constance de la nature humaine. Rieux exprime cette capacité à
oublier en choisissant de "témoigner", de "laisser un souvenir". Ce déni de
l'individuel favorise la reconstruction collective.
Le narrateur, qui s'était initialement présenté comme le chroniqueur, dévoile
maintenant qu'il est en réalité Rieux. Bien que le récit soit à la troisième personne,
le fait de révéler que c'est Rieux qui raconte renforce l'aspect rétrospectif de
l'histoire. Ce choix narratif, loin d'être une simple chronique, donne une dimension
universelle à l'œuvre. Rieux devient ainsi le porte-parole de la mémoire collective,
remplissant le rôle essentiel de témoigner et de laisser une trace.
La position élevée de Rieux sur la terrasse du vieil asthmatique symbolise son rôle
de vigie, d'observateur, et le mouvement ascendant métaphorique le place au-
dessus de la confusion, en tant que mémoire consciente. Sa foi en l'homme
transparaît dans sa conviction qu'il y a "dans les hommes plus de choses à admirer
qu'à mépriser". Cette vision optimiste est exprimée comme une vérité générale,
énoncée sous forme de maxime. Rieux incarne ainsi l'humanisme moderne,
dépourvu de référence divine, en soulignant la valeur intrinsèque de l'homme.
Selon Rieux, la profession de médecin symbolise l'engagement envers la collectivité.
La répétition du mot "pour" met en évidence l'objectif de Rieux : témoigner, ne pas
oublier, et lutter contre le mal. Cette lutte, bien que douloureuse, donne un sens à
l'existence humaine, comme en témoigne la décision de Rieux de laisser un
témoignage "pour le malheur et l'enseignement des hommes". Ainsi, Rieux se
présente comme le symbole de l'homme révolté, engagé dans une lutte perpétuelle
pour le bien de l'humanité.
Conclusion :
En terminant de manière magistrale le récit, l’excipit de "La Peste" se présente
comme le moment où le personnage de Rieux, inspiré par les événements récents
tels que l'occupation, décide de consigner l'histoire de la ville. Enraciné dans le
cycle de la révolte, ce roman engagé de Camus propose une réponse à l'absurdité
tout en critiquant implicitement les régimes totalitaires. Il se transforme ainsi en un
appel à l'action, un manifeste romanesque qui encourage la résistance contre
l'oppression.
Bibliographie :
Camus, A. (2012). La peste. Editions Gallimard.

Hermet, J. (1990). A la rencontre d’Albert Camus : le dur chemin de la liberté. Editions

Beauchesne.

Albert Camus (1913-1960) - bibliographie. (n.d.). BnF - Site Institutionnel.

https://www.bnf.fr/fr/albert-camus-1913-1960-bibliographie

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