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1.1.1.

La mémoire collective

Pour comprendre ce qu’est la mémoire collective, il est nécessaire de la saisir en tant que concept et
ensuite en tant que phénomène. Dans cette partie, il sera tout d'abord question de définir le concept
de la « mémoire collective » et d'expliquer en quoi il est source de débat. Ensuite, nous donnerons
un aperçu de ce qu’est la mémoire collective en tant que phénomène et enfin nous présenterons un
bref panorama de la mémoire collective.

1.1.1.1. Définition et nomenclature

La mémoire collective peut être définie comme l’ensemble des souvenirs et des connaissances
partagées par un groupe de personnes qui partagent une culture, une histoire, une langue ou une
identité commune. Elle est souvent associée à l’idée de patrimoine culturel immatériel et fait
référence aux traditions, aux récits et aux événements marquants qui ont façonné l'identité d'un
groupe donné.

La mémoire collective peut prendre différentes formes, telles que des traditions orales, des
coutumes, des rituels, des fêtes et des célébrations, ainsi que des monuments, des musées et des
archives. Elle est transmise de génération en génération et peut évoluer avec le temps en fonction
des changements sociaux, politiques et culturels.

Le concept de mémoire collective est parfois source de débat, notamment en ce qui concerne les
limites de l'identité collective et les conflits d'interprétation de l'histoire. Certains peuvent en effet
considérer que la mémoire collective est utilisée à des fins politiques ou idéologiques, tandis que
d'autres peuvent remettre en question l'existence même d'une identité collective.

1.1.1.2. Origines et bref panorama

En tant que phénomène, la mémoire collective est présente dans toutes les sociétés humaines et est
souvent associée à des événements marquants de l'histoire collective, tels que des guerres, des
révolutions, des mouvements sociaux ou des catastrophes naturelles. Elle peut également être
associée à des groupes sociaux spécifiques, tels que les peuples autochtones, les minorités ethniques
ou les communautés religieuses.

La mémoire collective peut jouer un rôle important dans la construction d'une identité nationale ou
régionale, ainsi que dans la préservation du patrimoine culturel et historique d'un groupe. Elle peut
également être utilisée comme moyen de résistance et de lutte contre l'oppression, en rappelant les
souffrances et les injustices subies par un groupe donné.

Cependant, la mémoire collective peut également être source de conflits et de divisions au sein d'une
société, en raison de l'interprétation différente des événements historiques et de leur signification
pour différents groupes sociaux. Dans certains cas, cela peut conduire à des conflits ethniques,
politiques ou religieux.

1.1.1. La mémoire collective

Pour comprendre ce qu'est la mémoire collective, il est nécessaire de la saisir en tant que concept et
ensuite en tant que phénomène. Dans cette partie, il sera tout d'abord question de définir le concept
de « mémoire collective » et d'expliquer en quoi il est source de débat. Ensuite, nous donnerons un
aperçu de ce qu'est la mémoire collective en tant que phénomène et enfin, nous présenterons un
bref panorama de la mémoire collective.

1.1.1.1. Définition et nomenclature

La « mémoire collective » est un concept qui fait référence à la mémoire partagée et transmise par
un groupe ou une société. Elle comprend les souvenirs, les traditions, les événements, les valeurs et
les croyances qui sont partagés et transmis de génération en génération. Selon Maurice Halbwachs,
la mémoire collective est « la représentation que les groupes se font de leur passé ». La mémoire
collective est source de débat, car certains la considèrent comme un outil de cohésion sociale, tandis
que d'autres la considèrent comme un outil de manipulation et de domination.

Plusieurs auteurs ont écrit sur le concept de mémoire collective, dont Paul Ricoeur, qui a développé
l'idée d'une mémoire collective capable de donner une identité à un groupe ou une société. Dans son
livre intitulé « La mémoire, l'histoire, l'oubli », il défend l'idée que la mémoire collective est
essentielle pour construire une identité collective, mais qu'elle doit être complétée par une mémoire
historique qui permet de comprendre et d'interpréter le passé.

D'autres auteurs, comme Pierre Nora, ont développé l'idée que la mémoire collective est en
constante évolution et qu'elle se transforme au fil du temps. Selon lui, la mémoire collective est « un
travail de mémoire » qui consiste à réinterpréter le passé à la lumière du présent.

1.1.1.2. Origines et bref panorama


En tant que phénomène, la mémoire collective existe depuis l'aube de l'humanité. Les sociétés
traditionnelles, notamment les sociétés orales, ont transmis leur mémoire collective de génération
en génération à travers des récits, des chants et des cérémonies. Avec l'avènement de l'écriture, la
mémoire collective s'est enrichie de nouvelles formes d'expression, telles que la littérature, l'histoire
et les arts.

Aujourd'hui, la mémoire collective est un enjeu majeur de la société contemporaine. Elle est au cœur
de nombreux débats sur l'identité, la citoyenneté et la transmission du savoir. Elle est également au
centre de nombreux projets de commémoration et de muséologie, visant à préserver et à
transmettre le patrimoine culturel et historique d'une société. La mémoire collective est donc un
phénomène complexe et en constante évolution, qui suscite l'intérêt et la réflexion de nombreux
chercheurs et intellectuels.

La mémoire collective est un concept qui a été étudié par de nombreux auteurs, chacun proposant sa
propre définition en fonction de sa perspective disciplinaire. Voici quelques définitions de la mémoire
collective données par des auteurs célèbres :

- Maurice Halbwachs : « La mémoire collective, c’est la mémoire des groupes, des peuples, des
sociétés, des classes, des milieux professionnels, des communautés religieuses ou politiques,
en un mot, de tous les groupements humains qui constituent la société » (M. Halbwachs, Les
cadres sociaux de la mémoire, 1925).

- Jan Assmann : « La mémoire collective désigne l’ensemble des représentations, des


connaissances, des souvenirs et des pratiques que partagent les membres d’un groupe social
et qui permettent à celui-ci de se construire une identité collective » (J. Assmann, Religion et
mémoire collective, 2000).

- Maurice Olender : « La mémoire collective n’est pas une mémoire individuelle additionnée,
ni même une mémoire collective additionnée de mémoires individuelles, mais un ensemble
de pratiques et de représentations qui fonctionnent comme un véritable milieu culturel » (M.
Olender, La mémoire en miettes, 1998).

- Paul Ricœur : « La mémoire collective est, en effet, une mémoire secondaire qui s’appuie sur
des mémoires primaires. Elle est autre que la somme des mémoires individuelles et elle leur
échappe en partie, sans pourtant pouvoir se passer d’elles » (P. Ricœur, La mémoire,
l’histoire, l’oubli, 2000).
Ces différentes définitions mettent en évidence la dimension sociale et culturelle de la mémoire
collective, ainsi que son caractère à la fois collectif et individuel. La mémoire collective est donc un
concept complexe qui nécessite une approche pluridisciplinaire pour être compris dans sa globalité.

La mémoire collective selon Paul Ricœur peut être définie comme un processus dynamique de
transmission et de reconstruction du passé, qui repose sur des mémoires individuelles et qui
implique à la fois la continuité et la discontinuité, ainsi que l’oubli. Voici un extrait de sa définition :

« La mémoire collective est, en effet, une mémoire secondaire qui s’appuie sur des mémoires
primaires. Elle est autre que la somme des mémoires individuelles et elle leur échappe en partie,
sans pourtant pouvoir se passer d’elles. La mémoire collective se constitue par une sédimentation
des couches de mémoire des générations successives, mais elle implique aussi des discontinuités et
des ruptures, des reconfigurations de la tradition. La mémoire collective est enfin marquée par
l’oubli, qui est à la fois une condition et un obstacle à la mémoire. »

L’extrait que j’ai cité provient de l’ouvrage majeur de Paul Ricœur intitulé « La mémoire, l’histoire,
l’oubli », publié en 2000 aux éditions du Seuil. Cet ouvrage est une réflexion approfondie sur la
mémoire, l’histoire et l’oubli dans leur rapport à l’identité individuelle et collective. Il est considéré
comme l’un des ouvrages les plus importants sur la question de la mémoire collective et a eu une
grande influence dans les domaines de la philosophie, de la sociologie et de l’histoire.

Voici les références bibliographiques des ouvrages cités précédemment :

- Maurice Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire, Albin Michel, 1925.

- Jan Assmann, Religion et mémoire collective, Cerf, 2000.

- Maurice Olender, La mémoire en miettes, NRF Essais, 1998.

- Paul Ricœur, La mémoire, l’histoire, l’oubli, Seuil, 2000.


Ces ouvrages sont considérés comme des références majeures dans l’étude de la mémoire collective,
chacun apportant sa propre perspective et sa propre méthodologie pour aborder ce concept
complexe.

Identité

Le mot « identité » est complexe et a une définition pluridisciplinaire qui est débattue par de
nombreux champs de recherche. Les définitions de l’identité varient en fonction de ces champs de
recherche. De plus, son sens a été étiolé avec le temps et est souvent utilisé de manière abusive pour
désigner divers concepts. Bien que cela soit courant, Robinson Baudry souligne que c’est difficile à
cerner. Le Larousse donne cinq définitions distinctes du mot, qui incluent la similitude, l’unité,
l’identité personnelle, l’identité culturelle et l’identification. La définition la plus pertinente dans le
contexte de ce travail de recherche est celle qui décrit l’identité comme le « caractère permanent et
fondamental de quelqu’un, d’un groupe, qui fait son individualité, sa singularité ». Mucchielli, quant
à lui, définit l’identité comme un ensemble de critères, de définitions et un sentiment interne. Ce
sentiment est composé de différents sentiments : sentiment d’unité, de cohérence, d’appartenance,
de valeur, d’autonomie et de confiance organisés autour d’une volonté d’existence. Les dimensions
de l’identité sont individuelles, collectives et culturelles. La crise identitaire est un phénomène qui est
apparu durant le 21e siècle. Les évènements tragiques qui ont eu lieu durant le siècle dernier, tels
que la Shoah, le génocide rwandais et l’Apartheid en Afrique du Sud, ont été à l’origine de
nombreuses crises identitaires collectives et individuelles. Erik Erikson, le père de la notion
psychologique de « crise d’identité », considère cela comme une période d’analyse intensive et
d’exploration de différentes façons de se regarder soi-même.

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