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Séance 3

SLIDE 2 / rappel date évaluation


SLIDE 3 : Structure de la séance (on finira d’abord la grande section II du syllabus, on
passera ensuite à la section III)
SLIDE 4 (image intitulé : II. La ville comme facteur actif des dynamiques sociales)

SLIDE 5 : II. 4. Prolongations de l’approche morphologique

Nous allons commencer cette séance en parlant de deux auteurs qui prolongent,
mais à partir de perspectives bien différentes, les travaux de Durkheim que nous
avons vu la semaine dernière
 Prolongement #1 : Halbwachs (1877-1945)
Halbwachs, sociologue français, était disciple de Durkheim, et il va directement
prolonger ses réflexions, au point de publier un ouvrage intitulé « Morphologie
sociale » (en 1938).
Il affirme, en suivant les travaux de Durkheim, que la société se perpétue en
cristallisant dans des formes matérielles, qu’elle finit par imposer à ses membres.
Pourquoi cela est intéressant ? Cela veut dire que les individus peuvent disparaître
au fil du temps, mais la société, elle, elle reste. Et continue à exister en dehors des
« consciences individuelles », « solidifié », « matérialisé » dans les constructions
urbaines  D’après lui, ainsi, « la société s’insère dans le monde matériel »
Il nous dit que certaines de ces « formes matérielles » constituent des « cadres », dans
ce cas-là des « cadres spatiaux » qui unifient le groupe social.
o Ces cadres contribuent à stabiliser la mémoire du groupe mais aussi leur
identité
o Ainsi, la « fixité » des formes matérielles fortifie le sentiment d’appartenance à
telle ou telle communauté dans la mesure où les individus peuvent facilement
se représenter leur existence.
o De ce point de vue, il s’intéresse de plus près à la relation entre la mémoire et
l’espace (un sujet pas abordé par Durkheim)
o Il nous dit que la mémoire nécessite des « cadres sociaux », parmi eux des
« cadres spatiaux » pour exister.
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o Autrement dit, pour nous souvenir on doit passer par des relations
sociales, par le langage…. Mais aussi par l’espace !
o Pensons par exemple au « flot de souvenirs » qu’on peut éprouver
lorsqu’on revient au quartier où nous avons grandi (si jamais on n’habite
plus là).
o Ainsi, la fixation de la mémoire d’un groupe et l’organisation des souvenirs de
ce groupe ont besoin d’une assisse spatiale  MH pense qu’il ne peut avoir
de mémoire collective en absence d’un « cadre spatial ».
Exemples ?

SLIDE 6
- Les grands ensembles parfois condamnés à la démolition (de par leur vetusté, ou
afin de lever d’autres projets immobiliers à leur place), peuvent bel et bien être
considérés des « cadres » des mémoires collectives des habitants.
 Leur démolition ne constitue donc pas juste un acte d’effacement matériel
« neutre » et simplement « technique », mais aussi une forme d’effacement
des souvenirs de ces résidents et de la vie sociale qui a forgé ces souvenirs.
 C’est pourquoi nous pouvons comprendre que les personnes affectées par
ces opérations de démolition se mobilisent pour sauver ces immeubles et
interpellent l’opinion publique et les élus.
 Mais parfois les lieux à démolir dont déjà inoccupés ! ils demeurent
néanmoins des cadres de mémoires collectives : par exemple, c’est la
recherche que j’ai menée au fil de ma thèse de doctorat sur une ancienne
prison de droit commun désaffectée, menacée de démolition.

Dans cette même optique, un autre exemple ce sont les ainsi dits « lieux de
mémoire », qui peuvent être des lieux où des événements historiques violents se sont
produits (ex : les anciens camps nazi, des anciens lieux d’enfermement), mais aussi
des localisations précises dans une ville.
En relation à cela, des chercheurs (y compris moi-même !) se sont intéressés aux
« luttes » des citoyens pour que certains lieux urbains qui constituent des « cadres
spatiaux de la mémoire » soient reconnus par les autorités, et visibles donc pour tout
public.
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