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Les lieux de mémoire (Pierre Nora)

Le lieu de mémoire est un concept historique mis en avant par l'ouvrage Les Lieux de Mémoire, paru
sous la direction de Pierre Nora entre 1984 et 1992. [...] Selon Pierre Nora, « un lieu de mémoire
dans tous les sens du mot va de l'objet le plus matériel et concret, éventuellement
géographiquement situé, à l'objet le plus abstrait et intellectuellement construit. » Il peut donc
s'agir d'un monument, d'un personnage important, d'un musée, des archives, tout autant que d'un
symbole, d'une devise, d'un événement ou d'une institution. « Un objet », explique Pierre Nora, «
devient lieu de mémoire quand il échappe à l'oubli, par exemple avec l'apposition de plaques
commémoratives, et quand une collectivité le réinvestit de son affect et de ses émotions. » [...] Les
lieux de mémoire se réfèrent à l'histoire collective. [...] L'approche de Pierre Nora a inspiré des thèses
et des ouvrages et est appliquée à des terrains étrangers en dehors de la France.

 La République
 La Nation
 Les France

La mémoire collective

Terme créé par Maurice Halbwachs dans les années 30.

Maurice Halbwachs est un philosophe et sociologue français de l'école durkheimienne né à Reims le


11 mars 1877 et mort en déportation à Buchenwald le 16 mars 1945. Il est l'auteur d'une thèse sur « La
classe ouvrière et les niveaux de vie » (la classe ouvrière, les classes sociales, les cadres sociaux de la
mémoire). Les Cadres sociaux de la mémoire, son œuvre la plus célèbre, étudie le concept de mémoire
collective. Il est donc considéré comme le fondateur des travaux sur la mémoire collective

La mémoire collective regroupe les représentations qu'un groupe partage de son passé.

S'il n'existe pas de consensus quant à la manière de la définir, l'expression « mémoire collective »
consiste (au moins métaphoriquement1) à attribuer une faculté psychologique individuelle — c'est-à-
dire la mémoire — à un groupe, comme une famille ou une nation. La mémoire collective est, selon
Pierre Nora, « le souvenir ou l’ensemble de souvenirs, conscients ou non, d’une expérience vécue
et/ou mythifiée par une collectivité vivante de l’identité dans laquelle le sentiment du passé fait partie
intégrante ».

Ce concept fait l'objet de travaux dans de nombreuses disciplines, notamment la sociologie, l'histoire,
la philosophie, l'anthropologie et la psychologie.

Les travaux sur la mémoire collective ont été lancés par Maurice Halbwachs dans son ouvrage Les
cadres sociaux de la mémoire, publié en 1925. Dans son œuvre, Halbwachs a donné au concept de
mémoire collective au moins deux sens distincts dont on peut retrouver l'influence jusque dans les
travaux actuels. Dans le premier, la notion de mémoire collective renvoie à l'idée que la mémoire
individuelle est systématiquement influencée par les cadres sociaux dans lesquels elle s'insère. Dans
le deuxième sens, la mémoire collective prend un sens plus radicalement collectiviste et renvoie à la
mémoire du groupe en lui-même, au-delà de la mémoire de ses membres.

Le sociologue français Maurice Halbwachs a été l'élève de Henri Bergson et d'Émile Durkheim* qui
ont tous deux influencé son œuvre. Il considère que l'étude de la mémoire, plutôt que de relever de la
compréhension des propriétés subjectives de l'esprit (point de vue subjectiviste), nécessite de
s'intéresser à la manière dont le contexte social et le groupe d'appartenance structurent la
mémorisation et la remémoration des événements par les individus. Il est même, selon lui, difficile
d'imaginer que la mémoire puisse fonctionner en dehors d'un groupe. Il illustre notamment cette idée
avec l'exemple des souvenirs d'enfance : selon lui, il est en effet très difficile de distinguer quels
éléments de ces souvenirs sont « authentiques » et dans quelle mesure ils sont influencés par les
suggestions et les indices de notre famille ou de notre entourage.

Halbwachs s'est également intéressé à la mémoire collective en tant que représentations collectives au
sens de Durkheim, à travers les symboles publics d'une société ou d'un groupe tels que les rituels
commémoratifs. De ce point de vue, la mémoire d'un groupe est constituée « d'imagos » qui ne se
situent pas dans l'esprit des individus mais leur sont rappelés de l'extérieur : le groupe social permet
aux individus de reconstruire ces souvenirs par des récits et des symboles véhiculés par des
artefacts sociaux.

Ainsi, les travaux de Halbwachs l'amènent à distinguer différents types de mémoire. La mémoire
autobiographique est proprement individuelle et se réfère à la mémoire que l'individu a d'événements
dont il a lui-même fait l'expérience ; elle s'oppose à la mémoire historique qui renvoie à la mémoire
d'événements que l'individu n'a pas vécus lui-même mais qui lui sont transmis par le contexte social.
Halbwachs propose également de distinguer l'histoire de la mémoire collective. Selon lui, l'histoire
est « une mémoire morte » qui n'a plus d'impact direct sur l'identité du groupe alors que la
mémoire collective influence l'identité actuelle du groupe et constitue ainsi un enjeu identitaire
pour celui-ci. Dans ses suites, Goody affirme qu’en plus d’un enjeu identitaire, les groupes sociaux
peuvent utiliser la mémoire comme moyen d'affirmation ou de revendication.

Selon Olick, il existe dans l'œuvre de Halbwachs deux conceptions distinctes de la mémoire collective
qu'il n'a pas intégrées et articulées en un paradigme cohérent. D'un côté, si Halbwachs s'intéresse à la
manière dont le groupe influence la mémoire de l'individu, il affirme que ce sont toujours les individus
qui se rappellent : c'est donc en dernière analyse dans l'esprit des membres du groupe que se situe la
mémoire collective. D'un autre côté, il affirme qu'il faut considérer « le groupe en lui-même comme
ayant la capacité de se souvenir » (Halbwachs, 1992, p.54) ; il s'agit donc d'une approche plus
radicalement collectiviste dans laquelle la mémoire collective d'un groupe n'est pas réductible à la
mémoire de ses membres (voir le fait social au sens de Durkheim**). Olick considère que cette «
tension irrésolue » entre individualisme et collectivisme dans l'œuvre de Halbwachs a donné lieu à «
deux cultures » dans les travaux actuels portant sur la mémoire collective : l'une adopte
l'individualisme méthodologique alors que l'autre est plus holiste. Au niveau conceptuel, Wertsch
(2002) propose de nommer « version forte » l'interprétation de la mémoire collective selon laquelle le
groupe aurait une mémoire en lui-même, au-delà de la mémoire de ses membres ; alors que la «
version distribuée » renvoie à l'interprétation selon laquelle ce sont les membres du groupe qui
partagent une représentation du passé.

*David Émile Durkheim, dit Émile Durkheim, né le 15 avril 1858 à Épinal et mort le 15 novembre
1917 à Paris, est un sociologue français considéré comme l'un des fondateurs de la sociologie
moderne.

En effet, si celle-ci doit son nom à Auguste Comte à partir de 1848, c'est grâce à Durkheim et à l'École
qu'il formera autour de la revue L'Année sociologique (1898) que la sociologie française a connu une
forte impulsion à la fin du XIXe siècle et au début du XXe.

Formé à l'école du positivisme, Durkheim définit le « fait social »** comme une entité sui generis,
c'est-à-dire pour lui en tant que totalité non réductible à la somme de ses parties. Cette définition lui
permet de dissocier l'individuel du collectif et le social du psychologique, et de fonder logiquement les
conditions de possibilité d'une action contraignante de la société sur les individus. « Extériorité,
étendue et contrainte caractérisent le fait social » : cette thèse fit de lui le véritable fondateur de la
sociologie en tant que discipline autonome et scientifique. Durkheim est à l'origine de plusieurs termes
qui sont aujourd'hui très répandus, comme anomie et conscience collective.

L'apport de Durkheim à la sociologie est fondamental, puisque sa méthode, ses principes et ses études
exemplaires, comme celle sur le suicide ou la religion, constituent toujours les bases de la sociologie
moderne. Toutefois, l'apport de son œuvre va bien au-delà de cette discipline et touche presque toutes
les disciplines dans les sciences humaines, dont l'anthropologie, la philosophie, l'économie, la
linguistique, et l'histoire.

Résumée :

- Détermination sociale de la mémoire.


- Chaque groupe social développe une mémoire commune et crée ainsi une mémoire collective
qui se trouve réalisée dans la conscience individuelle.
- Distinction entre :
o Mémoire communicative : liées à des personnes ; événements mémorisés par
tradition orale ; ne va pas au-delà de trois générations.
o Mémoire culturelle : pas liée à des personnes.
- Événements fixés par l‘écriture, donc conservés au-delà de trois générations.
- Pour Pierre Nora la « mémoire collective » d‘un groupe social se cristallise autour de certains
lieux.
- Ces lieux ont une valeur symbolique et leur fonction est de constituer une identité.
- Ces lieux font partie de l’histoire et de la mémoire.

Exemples :

- Monuments.
- Lieux géographiques :
o Alésia : Alésia est le nom d'une cité et d'un oppidum gaulois (agglomération habitat
historique fortifié) appartenant au peuple celtique des Mandubiens. La ville fut le lieu,
en 52 av. J.-C., de la bataille et du siège d'Alésia***. L'identification du site a fait
l'objet de nombreux débats entre savants au cours du XIXe siècle ; l'historiographie du
débat sur la localisation d'Alésia est ainsi un champ riche de témoignages sur les
processus d'élaboration de la connaissance en archéologie et en histoire ancienne. Le
site archéologique d'Alésia fait, depuis plusieurs années, partie d'un établissement
public accueillant le public autour d'un centre d'interprétation du patrimoine, le Musé
Parc Alésia.
***Le siège d'Alésia est une bataille décisive de la fin de la guerre des Gaules qui
voit la défaite d'une coalition de peuples gaulois menée par Vercingétorix face à
l'armée romaine de Jules César. Elle se déroule entre les mois de juillet et de
septembre 52 av. J.-C.
o Reims : Reims est une commune française qui se situe dans le département de la
Marne en région Grand Est. Avec 180 318 habitants (appelés Rémois et Rémoises) en
2020, Reims est la douzième commune de France par sa population. Elle n'est, en
revanche, que la 31e aire urbaine française avec 323 022 habitants en 2017. Quant à
son unité urbaine, elle est la 5e de la région Grand Est avec 215 275 habitants en 2019
et neuf communes : Bétheny, Saint-Léonard, Taissy, Cormontreuil, Tinqueux, Saint-
Brice-Courcelles, Champigny, Bezannes et Reims. Elle est de loin la ville la plus
peuplée du département de la Marne, mais elle n'en est pas le chef-lieu. On avance
souvent que Châlons-en-Champagne aurait pris cette place sous la Révolution
française par la volonté des parlementaires révolutionnaires d'effacer l'importance
historique de Reims, ville des sacres, car Châlons était le siège des intendants de
Champagne sous l'Ancien Régime ainsi que par sa position centrale dans le
département. Reims est ainsi la sous-préfecture la plus peuplée de France et la
commune la plus peuplée du pays à ne pas être préfecture de département. La ville est
surnommée « la cité des sacres » ou « la cité des rois ». En effet, c'est sur le futur
emplacement de la cathédrale Notre-Dame de Reims que Clovis est baptisé par saint
Remi et que furent sacrés un grand nombre de rois carolingiens puis capétiens pendant
plus de dix siècles de Louis le Pieux en 816 jusqu'à Charles X en 1825. Outre la
cathédrale, le patrimoine culturel et historique de Reims est important ; il comporte de
nombreux monuments historiques et façades Art déco. Grâce aussi à ses nombreuses
manifestations culturelles, elle est désignée Ville d'Art et d'Histoire et compte trois
sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Le champagne, inventé
au XVIIe siècle par Dom Pérignon au monastère d'Hautvillers près d'Épernay,
constitue l'un des atouts historiques de l'économie rémoise. Commune en limite
occidentale de la Champagne crayeuse, elle jouit d'une position privilégiée à la lisière
du Bassin parisien, notamment en raison de sa situation sur les axes Paris - Strasbourg
(TGV-est Européen et autoroute A4) et mer du Nord-Méditerranée et de la proximité
de l'Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg.
o Valmy : Valmy est une commune française, située dans le département de la Marne
en région Grand Est. C'est sur le territoire de cette commune qu'a eu lieu la célèbre
bataille de Valmy**** le 20 septembre 1792.
**** La bataille de Valmy, également appelée bataille ou affaire du camp de la Lune,
est la première victoire décisive de l'armée française pendant les guerres de la
Révolution ayant suivi le renversement de la monarchie des Bourbons. Elle eut lieu le
20 septembre 1792 lorsqu'une armée prussienne, commandée par le duc de
Brunswick, essaya de marcher sur Paris. Les généraux François Christophe
Kellermann et Charles François Dumouriez réussirent à arrêter l'avancée prussienne
près du village de Valmy, situé à l'est de Paris, en Champagne-Ardenne.
o Waterloo : Waterloo est une commune belge francophone située à une vingtaine de
kilomètres au sud de Bruxelles, dans la province du Brabant wallon. Elle est célèbre
pour avoir été le théâtre de la bataille de Waterloo, ultime phase des guerres
napoléoniennes, qui vit la défaite de Napoléon Ier face aux troupes alliées du duc de
Wellington et de Blücher. C'est également à Waterloo que Victor Hugo acheva le
manuscrit de son roman Les Misérables. Sa renommée reçoit un nouveau coup de
projecteur en 1974, lorsque le groupe ABBA remporte le Concours Eurovision de la
chanson avec la chanson Waterloo.
o Verdun : Verdun, officiellement nommée Verdun-sur-Meuse de 1801 à 1970, (on la
surnomme la « Venise du Grand Est ») est une commune française située dans le
département de la Meuse, en région Grand Est. Elle se trouve dans la région historique
et culturelle de Lorraine. L'existence de l'agglomération verdunoise remonte à
l'Antiquité où les Celtes fondent un oppidum surplombant un méandre de la Meuse.
Devenue chef-lieu de la Civitas Verodunensium, la ville est l'une des quatre cités de la
province romaine de Belgique première. En 843, le traité de Verdun qui partage
l'Empire carolingien en trois royaumes y est signé. Ville du Saint-Empire romain
germanique depuis le Xe siècle, Verdun est soumise par la France en 1552, au cours
du « Voyage d'Austrasie ». Elle forme avec les autres villes libres d'Empire, Metz et
Toul, la province des Trois-Évêchés, qui se voit définitivement rattachée au Royaume
de France en 1648 par le Traité de Münster. Forteresse de l'Est de la France, la ville
est le théâtre de plusieurs batailles, telles que celle de 1792 lors des guerres de la
Révolution française, et celle de 1870 lors de la guerre franco-prussienne. Mais c'est
surtout la bataille de Verdun de 1916*****, au cours de la Première Guerre mondiale,
qui rend à jamais célèbre la ville dans le monde entier.
***** La bataille de Verdun est une bataille qui s'est déroulée du 21 février au 18
décembre 1916 dans la région de Verdun en Lorraine, durant la Première Guerre
mondiale. Elle a opposé les armées françaises et allemandes. Issue : Victoire
défensive française et échec de l’offensive allemande.
o Versailles.
o Rethondes : lieu de signature des armistices de 1918 et 1940.
- Personnage important :
o Vercingétorix : Vercingétorix, né aux environs de 82 av. J.-C. sur le territoire
arverne, l'actuelle Auvergne, et mort à l'automne dans une prison de Rome, est le chef
et le roi du peuple celte des Arvernes. Il fédère une partie des peuples gaulois dans le
cadre d'une révolte contre les forces romaines au cours de la dernière phase de la
guerre des Gaules de Jules César. Oubliée jusqu'au milieu du XIXe siècle, sa figure de
représentant du monde gaulois est largement mise en avant sous Napoléon III ; puis,
dans le cadre de l'affrontement franco-allemand, il incarne une figure mythique et
nationale de tout premier ordre pour la France, dans une partie importante de
l'historiographie du temps. Entre 1870 et 1950, l'histoire de la France telle qu'elle est
enseignée à des générations d'écoliers, fait de lui le tout premier chef de la nation.
o Clovis : Clovis Ier, en latin Chlodovechus, né vers 466 et mort à Paris le 27 novembre
511, est roi des Francs saliens, puis roi de tous les Francs de 481 à 511. Issu de la
dynastie des Mérovingiens, il est le fils de Childéric Ier, roi des Francs saliens de
Tournai (en actuelle Belgique), et de la reine Basine de Thuringe. Chef militaire, il
accroît considérablement le territoire du petit royaume des Francs saliens, dont il
hérite à la mort de son père, pour finir par unifier une grande partie des royaumes
francs, repousser Alamans et Burgondes et annexer les territoires des Wisigoths dans
le Sud de la Gaule. Le règne de Clovis est surtout connu par la description qu'en fit
Grégoire de Tours, évêque gallo-romain dont l'Histoire des Francs est riche
d'enseignements, mais dont la visée, essentiellement édifiante, s'accompagne d'un
manque de précision et de cohérence historique. Les éléments de la vie de Clovis ne
sont pas connus de manière certaine et leur « habillage » est le plus souvent suspect.
Néanmoins, Clovis est considéré dans l'historiographie comme un des personnages les
plus importants de l'histoire de France (1er roi chrétien).
o Charlemagne.
o Saint Louis : Louis IX, dit « le Prudhomme » et plus communément appelé Saint
Louis, est un roi de France capétien né le 25 avril 1214 à Poissy et mort le 25 août
1270 à Carthage, près de Tunis. Il régna pendant plus de 43 ans, de 1226 jusqu'à sa
mort. Considéré comme un saint de son vivant, il est canonisé par l'Église catholique
en 1297. Neuvième roi de France issu de la dynastie des Capétiens directs, il est le
quatrième ou cinquième enfant et deuxième fils connu du roi Louis VIII, dit « Louis le
Lion », et de la reine Blanche de Castille, de laquelle il reçoit une éducation très
stricte et très pieuse durant toute son enfance. Aîné des membres survivants de sa
fratrie, il hérite de la couronne à la mort de son père, alors qu'il n'est âgé que de douze
ans. Il est sacré le 29 novembre 1226 en la cathédrale de Reims, mais c'est la reine
mère qui, conformément au testament de Louis VIII, exerce la régence du Royaume
jusqu'à la majorité du nouveau monarque. Devenu adulte, Louis IX met fin au conflit
entre Capétiens et Plantagenets et se soucie de l'extension du domaine royal, auquel il
rattache notamment les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne, tout en
consolidant sa souveraineté sur la Normandie, l'Anjou, la Touraine, le Maine et le
Poitou. Il mène un règne inspiré des valeurs du christianisme qui contribue à fonder
l'idée que les pouvoirs spirituel et politique peuvent être incarnés par un seul homme.
Il atténue les excès de la féodalité au profit de la notion de bien commun et développe
la justice royale, où le souverain apparaît comme « le justicier suprême ». De cette
manière, il fait progressivement passer la France d'une monarchie féodale à une
monarchie moderne, ne reposant plus seulement sur les rapports personnels du roi
avec ses vassaux, mais sur ceux du roi en tant que chef de l'État avec ses « sujets ».
Louis IX est effectivement un roi réformateur qui veut léguer un royaume dont les
sujets seront soumis à un pouvoir juste : il renouvelle la « quarantaine-le-roi »,
ordonne la présomption d'innocence, atténue l'usage de la torture, interdit l'ordalie et
la vengeance privée et institue la supplicatio, consistant à pouvoir faire appel au roi
pour l'amendement d'un jugement. Sa réputation dépassant les frontières du Royaume,
son arbitrage est parallèlement sollicité par les différentes monarchies d'Europe. Il
établit également dans le Royaume une monnaie unique et se fait l'instigateur des
institutions qui deviendront le Parlement et la Cour des comptes. Très pieux, il fait
d'autre part construire plusieurs églises, abbayes et hospices, vient en aide aux plus
faibles, travaille à la conversion des princes mongols, soutient la fondation du collège
de Sorbonne et se procure des reliques de la Passion pour lesquelles il fait construire
la Sainte-Chapelle en 1242. Conformément à son vœu prononcé à la suite d'une grave
maladie, puis confirmé à la suite d'une guérison dite miraculeuse, Saint Louis part se
battre avec ses frères Robert d'Artois, Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou, en
Égypte, lors de la septième croisade. À son retour, alors qu'il est persuadé que son
échec est dû à l'état d'immoralité du Royaume, il travaille à renforcer son autorité et à
rétablir la moralité chrétienne. Il décide ainsi de punir le blasphème, les jeux d'argent,
les prêts à intérêts et la prostitution ; il tente également de convertir au christianisme
de gré ou de force les juifs de France. À cette fin, il finit par leur imposer diverses
mesures, dont le brûlement du Talmud et, vers la fin de son règne, le port de la
rouelle. Enfin, en 1270, il repart en Tunisie pour la huitième croisade, au cours de
laquelle il meurt de maladie. La peste, la dysenterie et le typhus ont tour à tour été
évoqués ; en 2019, des analyses montrent que le roi était gravement atteint de scorbut,
et peut-être de bilharziose. Il est canonisé le 11 août 1297 sous le nom de saint Louis
de France par le pape Boniface VIII, sous l'impulsion de son petit-fils Philippe IV le
Bel. Sa fête liturgique est fixée au jour anniversaire de sa mort, c'est-à-dire le 25 août.
Aujourd'hui considéré comme un monarque ayant offert à la France un renouveau
économique, intellectuel et artistique, il est considéré comme l'un des trois grands
Capétiens directs avec son grand-père Philippe II Auguste et son petit-fils Philippe IV
le Bel.
o Jeanne d‘Arc : Jeanne d'Arc, dite « la Pucelle », née vers 1412 à Domrémy, village
du duché de Barn (actuellement dans le département des Vosges en Lorraine), et
morte sur le bûcher le 30 mai 1431 à Rouen, capitale du duché de Normandie alors
possession anglaise, est une héroïne de l'histoire de France, chef de guerre et sainte de
l'Église catholique, surnommée posthumément « la Pucelle d’Orléans ». Au début du
XVe siècle, cette jeune fille d'origine paysanne affirme qu'elle a reçu de la part des
saints Michel, Marguerite d'Antioche et Catherine d'Alexandrie la mission de délivrer
la France de l'occupation anglaise. Elle parvient à rencontrer Charles VII, à conduire
victorieusement les troupes françaises contre les armées anglaises, à lever le siège
d'Orléans et à conduire le roi au sacre, à Reims, contribuant ainsi à inverser le cours
de la guerre de Cent Ans. Capturée par les Bourguignons à Compiègne en 1430, elle
est vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg, comte de Ligny, pour la somme de
dix mille livres. Elle est condamnée à être brûlée vive en 1431 après un procès en
hérésie conduit par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et ancien recteur de
l'université de Paris. Entaché de nombreuses irrégularités, ce procès voit sa révision
ordonnée par le pape Calixte III en 1455. Un second procès est instruit qui conclut, en
1456, à l'innocence de Jeanne et la réhabilite entièrement. Grâce à ces deux procès
dont les minutes ont été conservées, elle est l'une des personnalités les mieux connues
du Moyen Âge. Béatifiée en 1909 puis canonisée en 1920, Jeanne d'Arc devient une
des deux saintes patronnes secondaires de la France en 1922 par la lettre apostolique
Beata Maria Virgo in cælum Assumpta in gallicæ. Sa fête nationale est instituée par la
loi en 1920 et fixée au 2e dimanche de mai. Elle est dans de nombreux pays une
personnalité mythique qui a inspiré une multitude d'œuvres littéraires, historiques,
musicales, dramatiques et cinématographiques.
o Henri IV : Henri IV, dit « le Grand » ou « Le Vert Galant », né sous le nom d'Henri
de Bourbon le 13 décembre 1553 à Pau et mort assassiné le 14 mai 1610 à Paris, est
roi de Navarre à partir du 9 juin 1572 sous le nom d'Henri III, et roi de France sous le
nom d'Henri IV du 2 août 1589 jusqu'à sa mort en 1610. Il réunit ainsi les dignités de
roi de France et de Navarre et est le premier roi de France de la maison capétienne de
Bourbon. Son règne est caractérisé par la bonne gestion de son Premier ministre, le
duc de Sully. Notamment, certains grands travaux ont été engagés durant son règne.
o Louis XIV.
o Napoléon Bonaparte.
o Léon Gambetta : né le 2 avril 1838 à Cahors et mort le 31 décembre 1882 à Sèvres,
était un homme d’État français. Il est l'une des personnalités politiques les plus
importantes des premières années de la Troisième République française. Avocat,
opposant au Second Empire, élu député en 1869, il défend le « programme de
Belleville », qui est assez radical (extension des libertés publiques, séparation des
Églises et de l’État, vote de l'impôt sur le revenu, élection des fonctionnaires,
suppression des armées permanentes, etc.). Le 4 septembre 1870, après la défaite de
Sedan et depuis l'hôtel de ville de Paris, il proclame le retour de la République. Le 7
octobre suivant, ministre de l'Intérieur du gouvernement de la Défense nationale, il
quitte en ballon la capitale, assiégée par les troupes prussiennes, afin d'organiser les
combats en province.
o Louise Michel : alias « Enjolras », née le 29 mai 1830 à Vroncourt-la-Côte (Haute-
Marne) et morte le 9 janvier 1905 à Marseille, est une institutrice, écrivaine, militante
anarchiste, franc-maçonne française, aux idées féministes et l’une des figures
majeures de la Commune de Paris durant laquelle elle s'implique tant politiquement
que militairement en intégrant les rangs de la Garde nationale. Elle est aussi une des
représentantes les plus célèbres de la part prise par les femmes dans la Commune de
Paris. Préoccupée très tôt par l'éducation, elle enseigne quelques années avant de se
rendre à Paris en 1856. À 26 ans, elle y développe une importante activité littéraire,
pédagogique et politique et se lie avec plusieurs personnalités révolutionnaires
blanquistes de Paris des années 1860. En 1871, elle participe activement aux
événements de la Commune de Paris, autant en première ligne qu'en soutien. S'étant
livrée en mai pour faire libérer sa mère, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie où
elle se convertit à la pensée anarchiste. Elle revient en Métropole en 1880, et, très
populaire, multiplie les manifestations et réunions en faveur des prolétaires. Elle reste
surveillée par la police et est emprisonnée à plusieurs reprises, mais poursuit son
militantisme politique dans toute la France, jusqu'à sa mort à l'âge de 74 ans à
Marseille. Elle demeure une figure révolutionnaire et anarchiste de premier plan dans
l'imaginaire collectif. Première à arborer le drapeau noir, elle popularise celui-ci au
sein du mouvement libertaire.
o Jules Ferry : Jules Ferry, né le 5 avril 1832 à Saint-Dié (France) et mort le 17 mars
1893 à Paris, est un homme d'État français. En 1870, après la chute du Second
Empire, dont il était opposant, il est membre du gouvernement provisoire et, pour
quelques mois, maire de Paris. C'est dans le cadre de cette dernière fonction qu'il
contribue à réprimer les insurgés de la Commune de Paris. Plusieurs fois ministre de
l'Instruction publique et des Beaux-Arts entre 1879 et 1883, il est l'auteur des lois
restaurant l'instruction obligatoire et gratuite. Ainsi vu comme le promoteur de «
l'école publique laïque, gratuite et obligatoire », il est considéré après sa mort comme
l’un des pères fondateurs de l'identité républicaine. Il est président du Conseil des
ministres de 1880 à 1881 et de 1883 à 1885, sous la présidence de Jules Grévy.
Montrant un fort engagement pour l'expansion coloniale française, en particulier dans
la péninsule indochinoise, il doit quitter la tête du gouvernement en 1885 en raison de
l'affaire du Tonkin. Il se présente ensuite à l’élection présidentielle de 1887, lors de
laquelle Sadi Carnot lui est préféré.
o Georges Clemenceau.
o Jean Jaurès : né le 3 septembre 1859 à Castres (Tarn) et mort assassiné le 31 juillet
1914 à Paris, est un homme politique français. Issu d'une famille de la bourgeoisie, il
étudie à l'École normale supérieure et obtient une agrégation de philosophie. Il
commence une carrière politique comme républicain. En 1885, benjamin de la
Chambre des députés, il siège au centre gauche parmi les républicains « opportunistes
», favorables à Jules Ferry. Battu lors des législatives de 1889 puis réélu comme
socialiste indépendant lors de celles de 1893, il soutient la grande grève des mineurs
de Carmaux, s'oppose aux « lois scélérates » et dénonce la collusion d'intérêts
économiques avec la politique et la presse. Il prend la défense du capitaine Dreyfus,
participe à la fondation du Parti socialiste français en 1902, puis fonde et dirige le
quotidien l'Humanité. En 1905, il est un des rédacteurs de la loi de séparation des
Églises et de l'État. La même année, il participe à la création de la Section française de
l'Internationale ouvrière (SFIO), dont il est l'un des acteurs principaux, unifiant ainsi
le mouvement socialiste français. Ses positions réformistes lui valent toutefois
l'opposition d'une partie de la gauche révolutionnaire. Il consacre les dernières années
de sa vie à tenter d'empêcher le déclenchement de la Première Guerre mondiale, se
liant aux autres partis de l'Internationale ouvrière et faisant planer la menace de grève
générale au niveau européen. Ces positions pacifistes lui valent d'être assassiné par le
nationaliste Raoul Villain à la veille du conflit. Cet événement contribue
paradoxalement à entraîner le ralliement de la gauche à l'Union sacrée.
o Alfred Dreyfus : né à Mulhouse le 9 octobre 1859 et mort à Paris le 12 juillet 1935,
est un officier français d'origine alsacienne et de confession juive. Il a été victime, en
1894, d'une machination judiciaire qui est à l'origine d'une crise politique majeure des
débuts de la IIIe République, l'affaire Dreyfus (1894-1906). Durant ces années de
troubles, une large partie de l'opinion française se divise entre dreyfusards et anti-
dreyfusards.
L’affaire Dreyfus : est une affaire d'État devenue un conflit social et politique majeur
de la Troisième République, survenu en France à la fin du XIXe siècle autour de
l'accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus, juif d'origine alsacienne, qui
est finalement innocenté. Elle bouleverse la société française pendant douze ans, de
1894 à 1906, la divisant profondément et durablement en deux camps opposés : les «
dreyfusards », partisans de l'innocence de Dreyfus, et les « antidreyfusards », partisans
de sa culpabilité. La condamnation fin 1894 du capitaine Dreyfus — pour avoir
prétendument livré des documents secrets français à l'Empire allemand — est une
erreur judiciaire voire un complot judiciaire sur fond d'espionnage, dans un contexte
social particulièrement propice à l'antisémitisme et à la haine de l'Allemagne
(revanchisme) après son annexion de l'Alsace-Lorraine (Alsace-Moselle) en 1871.
L'affaire rencontre au départ un écho limité, avant qu'en 1898 l'acquittement du
véritable coupable et la publication d'un pamphlet dreyfusard par Émile Zola, «
J'accuse… ! », ne provoquent une succession de crises politiques et sociales. À son
paroxysme en 1899, l'affaire révèle les clivages de la France de la Troisième
République, où l'opposition entre les camps dreyfusard et antidreyfusard suscite de
très violentes polémiques nationalistes et antisémites, diffusées par une presse
influente. Elle s'achève en 1906, par un arrêt de la Cour de cassation qui innocente et
réhabilite définitivement Dreyfus. Cette affaire est souvent considérée comme le
symbole moderne et universel de l'iniquité au nom de la raison d'État, et reste l'un des
exemples les plus marquants d'une erreur judiciaire difficilement réparée, avec un rôle
majeur joué par la presse et l'opinion publique.
o Aristide Briand : né le 28 mars 1862 à Nantes et mort le 7 mars 1932 à Paris, est un
avocat et un homme politique français. Député de la Loire et de Loire-Inférieure,
initiateur et rapporteur de la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905 codifiant
la laïcité en France, il est onze fois président du Conseil2 et vingt-six fois ministre
sous la Troisième République. Il joue un rôle essentiel dans les relations
internationales après la Première Guerre mondiale. En 1926, il reçoit le prix Nobel de
la paix, conjointement avec Gustav Stresemann3, pour son action comme ministre des
Affaires étrangères en faveur de la réconciliation entre la France et l'Allemagne
(accords de Locarno, 1925). En 1928, poursuivant son rêve de paix par la sécurité
collective, dont l'axe serait la Société des Nations, il signe avec l'Américain Frank
Billings Kellogg le pacte Briand-Kellogg visant à mettre la guerre hors-la-loi.
Cependant, son œuvre diplomatique s'écroule dès le début des années 1930, qui sont
marquées par la crise économique de 1929, la montée du nazisme et du nationalisme
japonais préfigurant la Seconde Guerre mondiale.
o Philippe Pétain : Philippe Pétain, né le 24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-
Calais) et mort en détention le 23 juillet 1951 sur l'île d'Yeu (Vendée), est un militaire,
diplomate et homme d'État français. Élevé à la dignité de maréchal de France en 1918,
il est frappé d'indignité nationale et déchu de sa distinction militaire en 1945. Militaire
de carrière s'étant démarqué à l'École de guerre de la doctrine dominante de l'offensive
à outrance, il est sur le point de terminer sa carrière comme colonel lorsque la Grande
Guerre éclate, en 1914. Chef militaire à l'action importante, il est généralement
présenté comme le vainqueur de la bataille de Verdun et, avec Georges Clemenceau,
comme l'artisan du redressement du moral des troupes après les mutineries de 1917.
Remplaçant Nivelle en mai 1917, il reste commandant en chef des forces françaises
jusqu'à la fin de la guerre, bien que placé sous les ordres de son rival Ferdinand Foch
nommé généralissime des troupes alliées après la rupture du front le 28 mars 1918.
Auréolé d'un immense prestige au lendemain de la guerre, il est le chef de l'armée
d'après-guerre. En 1925, il commande personnellement les forces françaises
combattant aux côtés de l'Espagne dans la guerre du Rif, remplaçant le maréchal
Lyautey. Devenu académicien en 1929, il occupe les fonctions de ministre de la
Guerre de février à novembre 1934, puis est nommé ambassadeur en Espagne en
1939, alors que le pays est dirigé par le général Franco. Rappelé au gouvernement le
17 mai 1940, après le début de l'invasion allemande, il s'oppose à la poursuite d'une
guerre qu'il considère comme perdue et dont il impute bientôt la responsabilité au
régime républicain. Il devient président du Conseil en remplacement de Paul Reynaud
le 16 juin ; le lendemain, il appelle à cesser le combat. Selon la volonté d'Adolf Hitler,
il fait signer l’armistice du 22 juin 1940 avec le Troisième Reich, à Rethondes. Investi
des pleins pouvoirs constituants par l'Assemblée nationale, le 10 juillet 1940, il
s'octroie le lendemain le titre de « chef de l'État français », à 84 ans. Il conserve cette
fonction durant les quatre années de l'occupation de la France par l’Allemagne nazie.
Installé en zone libre à Vichy à la tête d'un régime autoritaire, il abolit les institutions
républicaines et les libertés fondamentales, dissout les syndicats et les partis
politiques, et instaure une législation antimaçonnique et antisémite en août-octobre
1940. Il engage le pays dans la Révolution nationale et dans la collaboration avec
l'Allemagne nazie. Le « régime de Vichy », qu'il dirige jusqu'en juillet 1944, est
déclaré « illégitime, nul et non avenu » par le général de Gaulle à la Libération.
Emmené contre son gré par les Allemands à Sigmaringen puis en Suisse, où il se rend
aux autorités françaises, Philippe Pétain est jugé pour intelligence avec l'ennemi et
haute trahison par la Haute Cour de justice en juillet 1945. Il est frappé d'indignité
nationale, condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort. Alors que la
cour recommande la non-application de cette dernière en raison de son grand âge, sa
peine est commuée en emprisonnement à perpétuité par le général de Gaulle. Il meurt
sur l’île d'Yeu, où il est inhumé.
o Charles de Gaulle : Charles de Gaulle, communément appelé le général de Gaulle ou
parfois simplement le Général, né le 22 novembre 1890 à Lille (Nord) et mort le 9
novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises (Haute-Marne), est un militaire,
résistant, homme d'État et écrivain français. Il est notamment chef de la France libre
puis dirigeant du Comité français de libération nationale pendant la Seconde Guerre
mondiale, président du Gouvernement provisoire de la République française de 1944 à
1946, président du Conseil des ministres de 1958 à 1959, instigateur de la Cinquième
République, fondée en 1958, et président de la République de 1959 à 1969, étant le
premier à occuper la magistrature suprême sous ce régime. Élevé dans une culture de
grandeur nationale, Charles de Gaulle choisit une carrière d'officier dans l'armée de
Terre. Au cours de la Première Guerre mondiale, il est blessé et fait prisonnier. Par la
suite, il sert et publie dans l'entourage de Philippe Pétain, prônant auprès de
personnalités politiques l'usage des divisions de blindés dans la guerre contemporaine.
En mai 1940, alors colonel, il est placé à la tête d'une division blindée et mène
plusieurs contre-attaques pendant la bataille de France ; il est dans la foulée promu
général de brigade à titre temporaire. Pendant l'exode qui suit, il est sous-secrétaire
d'État à la Guerre et à la Défense nationale dans le gouvernement Reynaud. Rejetant
l'armistice demandé par Pétain à l'Allemagne nazie, il lance de Londres, à la BBC, l'«
appel du 18 Juin », qui incite le peuple français à résister et à rejoindre les Forces
françaises libres. Condamné à mort par contumace et déclaré déchu de la nationalité
française par le régime de Vichy, il entend incarner la légitimité de la France et être
reconnu en tant que puissance par les Alliés. Ne contrôlant que quelques colonies,
mais reconnu par la Résistance, il entretient des relations froides avec Franklin
Roosevelt, mais bénéficie généralement de l'appui de Winston Churchill. En 1943, il
fusionne la France libre au sein du Comité français de libération nationale, dont il finit
par prendre la direction. Il dirige le pays à partir de la Libération ; favorable à un
pouvoir exécutif fort, il s'oppose aux projets parlementaires et démissionne en 1946. Il
fonde l'année suivante le Rassemblement du peuple français (RPF), mais son refus de
tout compromis avec le « régime des partis » l'écarte de toute responsabilité nationale.
Il revient au pouvoir après la crise de mai 1958, dans le cadre de la guerre d'Algérie.
Investi président du Conseil, il fait approuver la Cinquième République par un
référendum. Élu président de la République par un collège élargi de grands électeurs,
il prône une « politique de grandeur » de la France. Il affermit les institutions, la
monnaie (nouveau franc) et donne un rôle de troisième voie économique à un État
planificateur et modernisateur de l'industrie. Il renonce par étapes à l'Algérie française
malgré l'opposition des pieds-noirs et des militaires, qui avaient favorisé son retour. Il
poursuit la décolonisation de l'Afrique subsaharienne et y maintient l'influence
française. En rupture avec le fédéralisme européen et le partage de Yalta, de Gaulle
défend l'« indépendance nationale » : il préconise une « Europe des nations »
impliquant la réconciliation franco-allemande et qui irait « de l'Atlantique à l'Oural »,
réalise la force de dissuasion nucléaire française, retire la France du commandement
militaire de l'OTAN, oppose un veto à l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté
économique européenne, soutient le « Québec libre », condamne la guerre du Viêt
Nam et reconnaît la Chine communiste. Sa vision du pouvoir, à savoir un chef
directement approuvé par la Nation, l'oppose aux partis communiste, socialiste et
centristes pro-européens. Ces formations critiquent un style de gouvernance trop
personnel, voire un « coup d'État permanent », selon la formule de François
Mitterrand, contre lequel de Gaulle est réélu en 1965 au suffrage universel direct —
un mode de scrutin qu’il a fait adopter par référendum en 1962 à la suite de l’attentat
du Petit-Clamart le visant. Il surmonte la crise de Mai 68 après avoir semblé se retirer,
convoquant des élections législatives qui envoient une écrasante majorité gaulliste à
l'Assemblée nationale. Mais en 1969, il engage son mandat sur un référendum (sur la
réforme du Sénat et la régionalisation) et démissionne après la victoire du « non ». Il
se retire dans sa propriété de Colombey-les-Deux-Églises, où il meurt dix-huit mois
plus tard. Considéré comme l'un des dirigeants français les plus influents de l'histoire,
Charles de Gaulle est aussi un écrivain de renom. Il laisse notamment des Mémoires
de guerre, où il affirme s'être toujours « fait une certaine idée de la France », jugeant
que « la France ne peut être la France sans la grandeur ». Si sa présidence ne fut pas
exempte de contestations, il apparaît, plus d'un demi-siècle après sa mort, comme une
figure morale toujours omniprésente dans la vie politique de la Cinquième
République, la quasi-totalité de la classe politique lui rendant hommage et
revendiquant à divers degrés son héritage, au-delà de la seule droite gaulliste.
o Montaigne : Michel Eyquem de Montaigne, seigneur de Montaigne, plus connu sous
la simple dénomination de Montaigne, né le 28 février 1533 et mort le 13 septembre
1592 au château de Saint-Michel-de-Montaigne (Dordogne), est un philosophe,
humaniste et moraliste français de la Renaissance, ainsi qu'un écrivain érudit. Œuvres
principales : Essais.
o Racine : Jean Racine, né le 22 décembre 1639 à La Ferté-Milon et mort le 21 avril
1699 à Paris, est un dramaturge et poète français. Issu d'une famille de petits notables
de la Ferté-Milon et tôt orphelin, Racine reçoit auprès des « Solitaires » de Port-Royal
une éducation littéraire et religieuse rare. Se détournant d'une carrière ecclésiastique,
il entreprend, jeune, de faire une carrière des lettres, en privilégiant la poésie et le
théâtre tragique. Le succès d’Alexandre le Grand, en 1665, lui confère une solide
réputation et lui apporte le soutien du jeune roi Louis XIV. Andromaque, en 1667,
ouvre une décennie de grandes créations qui voit, à côté d'une unique comédie (Les
Plaideurs, 1668), représentées les sept tragédies consacrées par l’historiographie
comme ses plus remarquables : Britannicus (1669), Bérénice (1670), Bajazet (1672),
Mithridate (1673), Iphigénie (1674) et Phèdre (1677). La « tristesse majestueuse » de
ces pièces épurées rompant avec l’héroïsme baroque fait la renommée du dramaturge
et divise profondément le public français, dont une partie défend la tragédie
cornélienne. Le succès populaire, les querelles critiques, l'appui du roi et les faveurs à
la cour de Mme de Montespan entraînent une ascension sociale et économique
fulgurante de l'auteur : élu à l'Académie française en 1672, anobli en 1674, Racine
abandonne en 1677 le « métier de poésie » pour briguer le « glorieux emploi »
d'historiographe du roi. Devenu l'un des courtisans proches du Roi-Soleil, il ne
délaisse son travail d'historien que pour donner, à la demande de Mme de Maintenon,
deux tragédies bibliques aux jeunes filles de Saint-Cyr : Esther (1689) et Athalie
(1691), et pour écrire en secret un Abrégé de l'histoire de Port-Royal, retrouvé et
publié après sa mort. Le vaste travail historique auquel il consacre la majeure partie de
ses vingt dernières années, l'histoire de Louis XIV, disparaît entièrement dans
l'incendie de la maison de son successeur, Valincour. L'œuvre de Racine passe pour
avoir amené la tragédie classique à son « accomplissement » et son « harmonie ».
L'économie du propos, la rigueur de la construction (situation de crise menée à son
acmé), la maîtrise de l'alexandrin et la profondeur de l'analyse psychologique ont
élevé le corpus racinien au rang de modèle classique. Par son respect strict des unités
de temps, de lieu et d'action, Racine refuse la primauté, la densité et l'héroïsme de
l'action propres aux tragédies de Pierre Corneille, auquel il est souvent opposé. Il lui
préfère un épurement de l'intrigue (parfois extrême, en particulier dans Bérénice) et
l'intensité psychologique. Abandonnant le ton glorieux et moral du théâtre du début du
XVIIe siècle, Racine soumet la vertu politique et la raison d'État, chères à Corneille,
sous les contingences passionnelles. La passion soumet et détruit ses personnages
tout-puissants (rois, empereurs, princesses) qui tentent en vain de lutter contre elle,
perdant le sens du devoir jusqu'à la déraison ou la mort. Les passions, parmi lesquelles
l'amour prime, sont le fondement du tragique racinien en ce qu'ils sont les instruments
du destin. L'amour racinien suit en ordre général la structure du triangle amoureux,
inexorable et cruel pour chacun des partis. Le fondement de ce tragique relève à ce
titre de la confrontation de la démesure et de la déraison des passions avec l'humilité
de la finitude des mortels. Les tragédies de Racine se fondent sur la conjonction de la
crainte et de la pitié (les deux émotions fondamentales du théâtre antique) ; la critique
a souvent estimé que le dramaturge a ainsi cherché à associer la prédestination
janséniste et le fatum antique. Consacré par la critique comme l'un des plus grands
auteurs français de tragédies, il est l'un des trois dramaturges majeurs, avec Corneille
et Molière, de la période classique en France. Aujourd'hui, il compte parmi les auteurs
les plus joués à la Comédie-Française et dans le pays, et figure parmi les grandes
références de la littérature universelle.
o Montesquieu : Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, est
un penseur politique, précurseur de la sociologie, philosophe et écrivain français des
Lumières, né le 18 janvier 1689 à La Brède (Guyenne, près de Bordeaux) et mort le
10 février 1755 à Paris. Jeune homme passionné par les sciences, plein d'esprit,
Montesquieu publie anonymement les Lettres persanes (1721), un roman épistolaire
qui fait la satire amusée de la société française de la Régence, vue par des Persans
fictifs. Le roman met en cause les différents systèmes politiques et sociaux, y compris
celui des Persans. Il voyage ensuite en Europe et séjourne plus d'un an en Angleterre
où il observe la monarchie constitutionnelle et parlementaire qui a remplacé la
monarchie autocratique. De retour dans son château de La Brède au sud de Bordeaux,
il se consacre à ses grands ouvrages qui associent histoire et philosophie politique :
Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence
(1734) et De l'Esprit des lois (1748), dans lequel il développe sa réflexion sur la
répartition des fonctions de l'État entre ses différentes composantes, appelée
postérieurement « principe de séparation des pouvoirs ». Montesquieu, avec entre
autres John Locke, est l'un des penseurs de l'organisation politique et sociale sur
lesquels les sociétés modernes et politiquement libérales s'appuient. Ses conceptions
— notamment en matière de séparation des pouvoirs — ont contribué à définir le
principe des démocraties occidentales.
o Voltaire : François-Marie Arouet, dit Voltaire, né le 21 novembre 1694 à Paris où il
meurt le 30 mai 1778, est un écrivain, philosophe, dramaturge, poète et encyclopédiste
français qui a marqué le XVIIIe siècle.
o Rousseau.
o Victor Hugo.
o Emile Zola : Émile Zola est un écrivain et journaliste français, né le 2 avril 1840 à
Paris et mort le 29 septembre 1902 dans la même ville. Considéré comme le chef de
file du naturalisme, c'est l'un des romanciers français les plus populaires, les plus
publiés, traduits et commentés dans le monde entier. Il a durablement marqué de son
empreinte le monde littéraire français. Ses romans ont connu de très nombreuses
adaptations au cinéma et à la télévision. Sa vie et son œuvre ont fait l'objet de
nombreuses études historiques. Sur le plan littéraire, il est principalement connu pour
Les Rougon-Macquart, une fresque romanesque en vingt volumes dépeignant la
société française sous le Second Empire qui met en scène la trajectoire de la famille
des Rougon-Macquart, à travers ses différentes générations et dont chacun des
représentants, d'une époque et d'une génération particulière, fait l'objet d'un roman.
Zola peint la société du second Empire dans sa diversité, mettant en évidence sa
dureté envers les ouvriers (Germinal, 1885), ses turpitudes (Nana, 1880), mais aussi
ses succès (l’avènement des grands magasins dans Au Bonheur des Dames, 1883).
Dans une recherche de la vérité qui prend pour modèle les méthodes scientifiques,
Émile Zola accumule sur chaque sujet observations directes et documentation. Par son
sens aigu du détail « qui sonne juste » et de la métaphore efficace, par le rythme de ses
phrases et de ses constructions narratives, il crée un monde fictif puissant, habité par
des interrogations angoissées sur le corps humain et le corps social. Les dernières
années de sa vie sont marquées par son engagement dans l'affaire Dreyfus avec la
publication en janvier 1898, dans le quotidien L'Aurore, de l'article intitulé «
J'accuse… ! » qui lui a valu un procès pour diffamation et un exil à Londres la même
année.
o Simone de Beauvoir.
- Musées.
- Archives.
- Devises :
o Liberté, Egalité, Fraternité : devise de la République française et de la république
d’Haïti. Elle figure dans l'article 2 de la Constitution française du 4 octobre 1958.
o Travail, Famille, Patrie : Travail, Famille, Patrie est la devise officielle de l'État
français pendant la période dite du régime de Vichy. Cette devise figure notamment
sur les pièces de monnaie de cette époque.
o Fluctuat nec mergitur : locution latine utilisée comme devise de la ville de Paris,
signifiant « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas ».
- Évènement :
o 14 juillet : La fête nationale française, également appelée 14 Juillet, est la fête
nationale de la République française et un jour férié en France. Elle est instituée par la
loi Raspail du 6 juillet 1880 (« La République adopte le 14 Juillet comme jour de fête
nationale annuelle »), qui ne mentionne pas quel est l'événement commémoré : la
prise de la Bastille du 14 juillet 1789, symbole de la fin de la monarchie absolue, ou la
Fête de la Fédération de 17904, symbole de l'union de la Nation.
o Nuit du 4 août : La nuit du 4 août 1789, ou simplement la nuit du 4 Août, est la
séance de l'Assemblée nationale constituante au cours de laquelle fut votée la
suppression des privilèges féodaux. Débutée le mardi 4 août 1789 à sept heures du
soir, elle se prolonge après minuit, jusqu'à deux heures du matin. C'est un événement
fondamental de la Révolution française, puisque, au cours de la séance qui se tenait
alors, l'Assemblée constituante met fin au système féodal. C'est l'abolition de tous les
droits et privilèges féodaux ainsi que de tous les privilèges des classes, des provinces,
des villes et des corporations, à l'initiative du Club breton, futur « Club des jacobins ».
o 26 août 1789 : La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 (parfois
abrégée en DDHC) est un texte fondamental de la Révolution française qui énonce un
ensemble de droits naturels individuels et communs, ainsi que les conditions de leur
mise en œuvre. Ses derniers articles sont adoptés le 26 août 1789. La Déclaration est
un des trois textes visés par le préambule de la Constitution française du 4 octobre
1958. Sa valeur constitutionnelle est reconnue par le Conseil constitutionnel depuis
1971. Ses dispositions font donc partie du droit positif français, et se placent au plus
haut niveau de la hiérarchie des normes en France.
o Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte (2 décembre 1851): (en allemand Der
achtzehnte Brumaire des Louis Napoleon) un ouvrage de Karl Marx, publié en 1852.
Il évoque longuement le coup d'État du 2 décembre 1851 par lequel le futur Napoléon
III, alors président de la République française, a pris le pouvoir en France et instauré
le Second Empire. L'ouvrage est publié dans une perspective critique, à une époque où
paraissent aussi Napoléon le Petit, de Victor Hugo, et Le Coup d'État, de Proudhon
(anarchiste). Marx écrit l'ouvrage après le coup d'État du 2 décembre 1851, par lequel
le futur Napoléon III, alors président de la République française, prend le pouvoir en
France et instaure le Second Empire. Si son impression est importante, le livre est
principalement publié par des sympathisants politiques, en France comme aux États-
Unis. Marx met en relation la révolution du général Bonaparte, qui renversa le
Directoire le 9 novembre 1799, soit le 18 brumaire an VIII selon le calendrier
révolutionnaire, et le coup d’État de son neveu. Il porte un jugement négatif sur cette
fausse révolution de 1851, qu'il qualifie de « deuxième édition du 18 Brumaire ». En
effet, si Marx considère la première phase de la Révolution française comme un
moment héroïque pour la bourgeoisie (avec Camille Desmoulins, Danton,
Robespierre, Saint-Just et Napoléon), il ne voit le coup de Louis-Napoléon que
comme une réaction militaire répressive. Marx reprend Hegel en écrivant que si ce
dernier avait écrit que « tous les grands événements et personnages historiques se
répètent pour ainsi dire deux fois […] », il avait omis de préciser que la première fois
est toujours une tragédie, et la seconde fois, une farce.
o 11 novembre : L'armistice de 1918, signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15, met
provisoirement fin aux combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Prévu
pour durer 36 jours, il est ensuite renouvelé. L'armistice reconnaît de facto la victoire
des Alliés et la défaite de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens
propre. Le cessez-le-feu est effectif à 11 h, entraînant dans l'ensemble de la France des
volées de cloches et des sonneries de clairons, et annonçant la fin d'une guerre qui a
fait pour l'ensemble des belligérants plus de 18,6 millions de morts, d'invalides et de
mutilés, dont 8 millions de civils. Les représentants allemands et alliés se réunissent
dans un wagon-restaurant aménagé provenant du train d'état-major du maréchal Foch,
dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. La guerre entre les Alliés et le
Reich est terminée officiellement le 28 juin 1919 avec le traité de Versailles.
o 8 mai : fête de la Victoire, commémoration de la « capitulation sans condition » (à ne
pas confondre avec un armistice) de l'Allemagne nazie mettant fin à la Seconde
Guerre mondiale en Europe. Déclaré jour férié de commémoration, en France, le 20
mars 1953, le caractère férié est supprimé par le président Charles de Gaulle en 1959.
Par la suite, le président Giscard d'Estaing supprime également la commémoration en
1975. Ce n'est qu'en 1981 que la loi rétablit le jour férié commémoratif sous la
présidence de François Mitterrand.
o 13 mai 1958 : Le putsch d'Alger ou coup d'État du 13 mai est le coup d'État mené à
Alger (département d'Alger) le mardi 13 mai 1958, conjointement par l'avocat et
officier parachutiste de réserve Pierre Lagaillarde, les généraux Raoul Salan, Edmond
Jouhaud, Jean Gracieux, l'amiral Auboyneau avec l'appui de la 10e division
parachutiste du général Massu et la complicité active des alliés de Jacques Soustelle.
Dans le contexte de la guerre d'Algérie et d'une lutte pour le pouvoir, ce coup d’État
militaire avait pour but d'empêcher la constitution du gouvernement Pierre Pflimlin et
d'imposer un changement de politique allant dans le sens du maintien de l'Algérie
française au sein de la République. La crise qu'il provoqua se solda par la fin de la «
traversée du désert » pour le général en retraite Charles de Gaulle et son retour aux
affaires. Indirectement, cet événement est à l'origine de la fin de la Quatrième
République et de l’avènement de la Cinquième République. Plus d'un siècle après le 2
décembre 1851, et trois ans avant l'échec du Putsch des généraux de 1961, il s'agit du
dernier Coup d'État réussi en France: en effet, le coup de force en Algérie, ainsi que la
prise de la Corse à l'issue de l'Opération Résurrection du 24 au 28 mai, ont été des
succès. Seule l'arrivée au pouvoir de Charles de Gaulle le 1er juin par une voie légale
(sa nomination au poste de Président du Conseil par René Coty), a convaincu les
putschistes de faire cesser l'opération, dont le but était précisément cette accession du
Général aux affaires, et dont la dernière phase, devenue superflue, prévoyait une prise
de contrôle de Paris, via le parachutage de certaines unités ainsi que l'appui d'officiers
gaullistes de France métropolitaine.
- Institutions.
- Etc.

Le siècle des Lumières : de l’Encyclopédie à la Révolution française

1751-1772

L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, sous la direction de
Denis Diderot et de Jean d’Alembert (1751-1772)

La lecture chez Diderot, détail d'une gravure de Louis Monziès d'après une peinture d'Ernest
Meissonier
La Révolution française

Tableau de Jacques-Louis David dans la salle du Jeu du Paume, musée national du château de
Versailles

Le serment du Jeu de paume, 20 juin 1789 : Cet événement fondateur de la Révolution française
constitue une étape symbolique dans la destruction de l’absolutisme. L’ouverture des états généraux*
avait suscité une querelle de procédure : le tiers état souhaitait la réunion des trois ordres ainsi que le
vote par tête, le vote par ordre donnant nécessairement la majorité au clergé et à la noblesse. Face au
refus du roi, le tiers état se proclama Assemblée nationale et appela les deux autres ordres à le
rejoindre. Louis XVI fit fermer la salle de réunion des députés. Ces derniers se portèrent alors dans la
salle du Jeu de paume (au musée national du château de Versailles). Le 20 juin 1789, ils prêtèrent
serment de ne jamais se séparer avant d’avoir rédigé une Constitution.

Cahiers de doléance sont donnés aux citoyens pour se plaindre (crise économique, augmentation des
impôts, etc.).

1. clergé
2. noblesse
3. tiers état (briser ses chaînes et nait avec cet évènement => bourgeoisie & peuple)

prêter serment = (dans sens juridique) jurer, devant la loi

Jacques-Louis David (tableau) passe à la postérité : nouvelle peinture à l’image de la nouvelle France
révolutionnaire (mais division 1792, donc œuvre inachevée).

* Dans le système politique du royaume de France, les états généraux du royaume (ou États-
Généraux) étaient une assemblée réunissant les trois ordres (les états) de la société : la noblesse, le
clergé et le tiers état. Ils étaient convoqués, sur ordre du roi, dans des circonstances exceptionnelles
(crise politique ou financière, guerre ou question diplomatique majeure). Cette assemblée était, entre
autres, seule habilitée à réformer la fiscalité générale ou, dans une moindre mesure, à statuer sur des
problèmes dynastiques, en vue de traiter la crise rencontrée.

La prise de la Bastille, 14 juillet 1789 : Prise de la Bastille et arrestation du gouverneur M. de


Launay, le 14 juillet 1789.

Louis XVI renvoie son ministre, Necker, bien aimé du peuple, ce qui met en colère le peuple français,
mais particulièrement les parisiens. Toutes les révoltes commencent à Paris, puis dans les provinces.
Les prix sont trop hauts et les artisans et le boutiquiers vont prendre et s’attaquer à la forteresse de la
Bastille (la prison d’état qui est la symbole à l’époque de l’arbitraire royal ; pour les prisonniers
politiques, symbole de la royauté, de l’absolutisme royal).

La nuit de l’abolition des privilèges, 4 août 1789 : Durant la nuit du 4 août 1789, l'Assemblée
constituante, instaurée à la suite des États généraux, vote la fin des privilèges et des droits féodaux.
Une mesure phare de cette période, motivée par l'insurrection de nombreux paysans.

La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, 26 août 1789 : (texte fondateur) La


Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 aout 1789, rédigée au début de la Révolution
française, pose les bases juridiques de la nouvelle société française. Ses rédacteurs, empreints des
idées des philosophes des « Lumières », affirment les droits et libertés dont doit disposer tout être
humain dès sa naissance, consacrant ainsi solennellement la disparition des inégalités de l'Ancien
régime. Ce texte, universellement connu, est un pilier de notre système juridique, politique et social.
1792 : La Marseillaise.
Le rationalisme

(+infos)

Avant, la foi religieuse prime

La foi n’est pas qqch de rationnel

Censure de l’église, va combattre philosophes => eux, pour pouvoir publier (qquns sont mis en prison
à la Bastille) prennent des noms d’emprunt. L’impact de l’Encyclopédie va se faire sentir plus tard.

 ROI : / régir relation entre les individus :


 Le droit divin / le droit naturel
 L’absolutisme / le pacte social – Jean-Jacques Rousseau (l’intérêt commun/collective doit
marquer les limites des actions de l’individu, il prime sur les intérêts individuels, afin que les
relations entre les individus soient pacifiées : c’est l’idéal républicain français, mais aussi un
idéal démocratique)
 Prémisses d’une nouvelle société
 La révolte du peuple se prépare :
o Crise € du XVIIIe siècle
o Le roi augment les impôts
o Parution de l’Encyclopédie
 Y associée est l’idée du progrès. Elle (encyc.) porte en germe la Révolution française.

La France de l’Ancien Régime (la France monarchique).


Le Consulat et l’Empire

1799-1815

Napoléon 1er (1769-1821), Empereur des Français

Jacques-Louis David (1748-1825) : Le sacre de l'empereur Napoléon Ier et le couronnement de


l'impératrice Joséphine le 2 décembre 1804. Vue d'ensemble. Huile sur toile. Paris, musée du
Louvre, département des Peintures, Inv. 3699
Prise de vue de Notre-Dame depuis la Seine

Mystérieuses gargouilles

« Les gargouilles de la façade ont été placées aux extrémités des gouttières pour évacuer l'eau de pluie
afin qu'elle ne coule pas le long des murs de la cathédrale. La tour est également habitée par de drôles
de statues, les chimères, qui ont leur propre galerie. Ces caricatures monstrueuses étaient destinées à
effrayer les démons ; assises sur les galeries autour des tours, elles surveillent Paris jour et nuit. Leurs
créateurs ont fait preuve d'une grande imagination pour donner vie à ces statues mi-animales mi-
humaines. Les becs, queues de serpent et les ailes d'aigle leur donnent un aspect terrifiant. »
L’incendie de Notre-Dame le 15 avril 2019

 Le bac (réforme administrative introduite par Napoléon)


 Le rétablissement de l’esclavage par Napoléon I en 1802, ce qui ternit l’image de l’empereur.
Production mondiale du sucre : plus d’un million d’esclaves qui sont venus aux Antilles au
19eme siècle. Les colons sont des riches propriétaires qui entretient le commerce du sucre,
coton et qui font travailler les esclaves.
 La traite de noirs – le code noir de l’esclavage (rétabli par Napoléon I) :
o Les Antilles
o La Martinique
o Saint-Dominique

Les DROMs appartiennent à la France, elle n’est pas seulement l’Hexagone. Les DROMs
sont aux quatre coins au monde. Ces territoires sont issus des colonies du 18eme siècle et
de conquêtes en partie napoléoniennes.

 Cas d’échec : la Louisiane aux États-Unis. Le reste des colonies vont acquérir leur
indépendance plus tard. Le dernier pays à l’acquérir est l’Algérie, en 1962.
 L’histoire des colonie est très diverse et a laissé des traces dans l’histoire, pas dans le bon
sens du terme, par des intérêts économiques, conditions de travail miséreux pour esclaves,
racisme qui va perdurer à travers les siècles…
 Guerre vs. Angleterre : échec à Trafalgar. Liée aux guerres napoléoniennes, qui vont marquer
les relation géopolitiques en Europe.
 Victoire contre les troupes austro-russes. Suite à Austerlitz, il crée la confédération du Rhin.
 Le personnage de Napoléon est très controversé en France (soif de pouvoir/conquête a affaibli
la France).

Le code civil, 21 mars 1804


Carte des 134 départements français, dont 47 « étrangers » en 1812
Le rôle du préfet : nommé par le Premier Consul (puis par l’Empereur), il est « chargé seul de
l’administration » du département, s’avérant un rouage déterminant de l’application de la politique
intérieure. Il prend des arrêtés, dispose de la police, gère les dépenses, s’assure de la perception de
l’impôt et de la levée des troupes.

Les guerres napoléoniennes

On parle de guerres napoléoniennes pour évoquer l'ensemble des guerres ayant eu lieu entre la France
et d'autres puissances européennes lorsque Napoléon était au pouvoir :

La bataille d’Austerlitz, le 2 décembre 1805

Napoléon à la bataille d'Austerlitz par François Gérard. Les guerres napoléoniennes ont marqué
profondément les relations géopolitiques du début du XIXe siècle en Europe.

La bataille de Waterloo, le 18 juin 1815

La Bataille de Waterloo. 18 juin 1815, par Clément-Auguste Andrieux, 1852.

L'arrivée de Napoléon aux plus hautes sphères du pouvoir, comme premier consul en 1799 puis
empereur de 1804 à 1814, coïncide avec une période de guerres quasi ininterrompue, ayant secoué
toute l'Europe. Ces guerres opposaient la France postrévolutionnaire, défendant les acquis de la
Révolution de 1789, aux monarchies européennes.

Appelées aussi les guerres de la Révolution et de l'Empire, elles constituaient en fait un prolongement
des guerres de la Révolution française de 1792–1802 opposant la jeune monarchie constituante à
l'Europe dynastique, l'Angleterre, la Prusse, la Russie et l'Autriche en tête.

Les 10 batailles napoléoniennes les plus importantes

1. La bataille des Pyramides – 21 juillet 1798


2. La bataille de Trafalgar – 21 octobre 1805
3. La bataille d’Austerlitz – 2 décembre 1805
4. La bataille d’Iéna – 14 octobre 1806
5. La bataille d’Eylau – 7 et 8 février 1807
6. La bataille de Friedland – 14 juin 1807
7. La bataille de Wagram – 5 et 6 juillet 1809
8. La bataille de la Moskova – 7 septembre 1812
9. La bataille de Leipzig – 16 au 19 octobre 1813
10. La bataille de Waterloo – 18 juin 1815

L’Europe napoléonienne

Le congrès de Vienne (1815)

18 septembre 1814-9 juin 1815


De novembre 1814 à juin 1815, l’ensemble des pays européens (sauf l’Empire ottoman) se
retrouvèrent à Vienne, en Autriche, pour réorganiser l’Europe après la chute de l’Empire de Napoléon
Ier.
Après plus de 22 années de guerre presque ininterrompu, l’Europe va retrouver la paix. Dans ce
congrès se va construire une nouvelle Europe, nouvelle configuration des territoires après la chute de
Napoléon.

Restauration d’un ordre monarchique européen.

Gagnants congrès de Vienne : AT, RU, UK, Prusse.

Acte final : le traité de la Sainte-Alliance entre la Russie, la Prusse et l’Autriche. Ces états s’engagent
ici à se porter aide et assistance en cas de conflit (septembre 1815). En novembre 1815 l’Angleterre
rejoint ces trois puissances pour signer la Quadruple Alliance. Ces puissances vont dominer et
réorganiser l’Europe. Elles vont lutter ensemble contre les mouvements révolutionnaires. Ce traité va
laisser des traces en Europe (révolutions de 1830, 1848 s’expliquent par cette réorganisation
territoriale qui a eu lieu au congrès de Vienne).

L’artisan du congrès de Vienne est le prince Metternich


(https://manuelnumeriquemax.belin.education/histoire-premiere/topics/hist1-ch02-050-a_1815-
metternich-et-le-congres-de-vienne).

La diplomatie autrichienne est fortement rehaussée par les négociations que Metternich a mené avec
les princes et le rois de l’Europe. L’Autriche va acquérir un rôle central de négociatrice entre les états.

De la Restauration au Second Empire (1815-1870)

Période de la Restauration : Louis XVIII et Charles X. sur un fond de crise économique, contrôle de la
presse, censure établi notamment par Charles X (Bourbon, favorable à retour de monarchie
absolutiste). Révolte populaire : révolution de 1830 (contre impôts, politique mené par Charles X) –
les 3 glorieuses (27, 28, 29 juillet 1830 : le peuple parisien va se révolter).

Le Second Empire s’inscrit dans la Révolution industrielle et Napoléon III va mener une période assez
autoritaire.
La liberté guidant le peuple (28 juillet 1830) : Gavroche (garçon, symbole de la liberté dans Les
Misérables).

L’histoire française est cyclique. La révolution de 1830 pose les fondements de la société moderne. La
France passe à un autre régime politique (rejet définitif de l’Ancien Régime). Toutes ces révolutions
sont sanglants, avec des morts. Les manifs en France sont très violentes. C’est un trait de l’identité
française : mai 68 (étudiants se sont manifestés pendant un mois, ont bloqué des accès, se sont révoltés
contre les forces de l’ordre).

Celle de 1848 va définitivement faire effondre la monarchie.

Les 3 Glorieuses : La révolution de 1830 ; 27, 28 et 29 juillet 1830

Tableau d´Eugène Delacroix : La Liberté guidant le peuple (1830), Musée du Louvre, Paris

C’est aujourd’hui l’œuvre la plus célèbre de Delacroix. Son sujet : « les Trois Glorieuses », ces trois
journées révolutionnaires de juillet 1830 au cours desquelles le peuple parisien s’est soulevé contre le
roi Charles X.

Eugène Delacroix (1798 - 1863) fait partie des peintres français les plus célèbres. Il est considéré
comme le maître du romantisme et ses nombreuses toiles sont visibles dans les grands musées de
France et du Monde.

La révolution française de février 1848 (22-25 février 1848)

En février 1848, des ouvriers et des bourgeois libéraux s’unissent face au roi Louis-Philippe. Le 25
février, un nouveau régime est proclamé : la Deuxième République. L’un de ses chefs, Lamartine (au
centre de la toile) rejette le drapeau rouge, symbole de la terreur de 1793, mais aussi du socialisme
naissant. Il choisit le drapeau tricolore.

Henri Philippoteaux, Lamartine devant l’Hôtel de Ville de Paris le 25 février 1848 refuse le drapeau
rouge, 1848, huile sur toile, 63 x 27 cm (musée Carnavalet, Paris)

1848, le printemps des peuples


La révolution se propage en Europe : les libéraux et les nationalistes réclament plus de libertés en
Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Roumanie, en Pologne et dans les États italiens.

Le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte, 2 décembre 1851

La proclamation du second empire, 2 décembre 1852 : Louis-Napoléon Bonaparte, président de la


République devient l´empereur Napoléon III. Napoléon III et Victor Hugo, écrivain exilé à Jersey et
Guernesey (1852-1870) et opposant. L’empereur Napoléon III a dirigé le Second Empire de 1852 à
1870.

Les grands travaux haussmanniens de Paris, 1853-1870

En 1853, L'empereur Napoléon III charge le Baron Haussmann de remodeler Paris afin d'embellir et
assainir la capitale. Ces travaux gigantesques transforment complètement le visage de la ville. Le long
des nouvelles avenues s'alignent des immeubles en pierre à l'apparence homogène : les "immeubles
haussmanniens".

Un immeuble haussmannien

La Place de l´Etoile à Paris et ses larges avenues


Les grands boulevards parisiens

Le Palais Garnier (opéra de Paris)

Les Grands magasins : le Printemps, les Galeries Lafayettes, la Samaritaine, le Bon Marché, le Bazar
de l’Hôtel de Ville

2nde empire :

- Chemins de fer en ville : aménagement ferroviaire.


- Paris, pour faciliter l’accès à la capitale : 5 grandes gares parisiennes (préfet Haussmann las a
faites construire) : Gare de l’Est (pour l’Europe centrale et tout l’Est de la France, e.g.
Strasbourg), Gare Montparnasse (Bretagne, l’Ouest de la France), Gare du Nord, Gare
d’Austerlitz (ref. au bataille, centre de Paris, vers le centre et le sud(-ouest) de la France), Gare
de Lyon + Gare Saint-Lazare (gare régionale).
- Haussmann a aussi combattu la saleté : il a mené des travaux d’assainissement + façades, unité
architecturale (balustrades, balcon, 5-6 étages, tous les immeubles sont au même niveau,
impression homogène ; à l’intérieur : la hauteur plafonds, couloirs, grandes fenêtres, des
portes qui se rabattent, faire d’une grande pièce deux pièces : des pièces en enfilade : salon et
salle à manger). La bourgeoisie va accéder à ces immeubles, l’accès aux crédits des banques,
la bourgeoisie s’enrichit.
- Les chambres des bonnes (étudiants).
- Le Bois de Boulogne (espaces verts)
- Rues, circulation, marcher : grandes avenues, boulevards (voies aménagées, plus grandes
qu’une avenue : rue < avenue < boulevard)
- Thiers : chef du gouvernement. Il s’installe à Versailles, car Paris refuse la paix (avec la Pruse,
querre etc, Alsace-Moselle devient allemande). Les Parisiens vont s’opposer au gvt. de Thiers.
Canons sur la rue de Montmartre, épisode qui dure 3 mois : la Commune de Paris (18 mars –
28 mai 1871), l’un des épisodes les plus sanglants de l’histoire française. 3 Révolutions + la
Commune est la quatrième révolution. Guerre civile, le peuple Parisien se soulève.

La IIIème République (1870-1914)

La commune de Paris, 18 mars – 20 mai 1871

La Commune de Paris est la dernière révolution française en date mais c’est aussi une des plus
sanglante guerre civile de l’histoire contemporaine.

Une fois à la tête du gouvernement parisien, la Commune de Paris met en place des réformes
d’une subversion sociale inédite tout en se référant aux révolutions précédentes : 1789, 1830 et
1848. Son programme s’élabore au cours des 72 jours de cette expérience politique inédite.

Si la Commune de Paris n’a duré que 72 jours, elle a connu une postérité changeante au cours du
XXe siècle et se trouve réactivée aujourd’hui au sein de nombreux mouvements sociaux du XXIe
siècle.

- Voir docu ARTE La Commune de Paris + vid yt Haussmann.


- Louise Michel (renseigner).
Jules Ferry (1832-1893), père fondateur de l’école publique et laïque

Jules , Président du Conseil. Ministre de l´Instruction publique et des Beaux-Arts. (1832-1893).


Portrait du père des « hussards noirs » de la République.

Jules Ferry, “De l’égalité de l’éducation”, conférence populaire du 10 avril 1870 :

« (N)ous sommes un grand siècle à la condition de bien connaître quelle est l’œuvre, quelle est la
mission, quel est le devoir de notre siècle. Le siècle dernier et le commencement de celui-ci ont
anéanti les privilèges de la propriété, les privilèges et la distinction des classes ; l’œuvre de notre
temps n’est pas assurément plus difficile. A coup sûr, elle nécessitera de moindres orages, elle exigera
de moins douloureux sacrifices ; c’est une œuvre pacifique, c’est une œuvre généreuse, et je la définis
ainsi : faire disparaître la dernière, la plus redoutable des inégalités qui viennent de la naissance,
l’inégalité d’éducation. (…)

L’inégalité d’éducation est, en effet, un des résultats les plus criants et les plus fâcheux, au point de
vue social, du hasard de la naissance. Avec l’inégalité d’éducation, je vous défie d’ avoir jamais
l’égalité des droits, non l’égalité théorique, mais l’égalité réelle, et l’égalité des droits est pourtant le
fond même et l’essence de la démocratie.

Faisons une hypothèse et prenons la situation dans un de ses termes extrêmes : supposons que celui
qui naît pauvre naisse nécessairement et fatalement ignorant; je sais bien que c’est là une hypothèse, et
que l’instinct humanitaire et les institutions sociales, même celles du passé, ont toujours empêché cette
extrémité de se produire ; il y a toujours eu dans tous les temps, – il faut le dire à l’honneur de
l’humanité, – il y a toujours eu quelques moyens d’enseignement plus ou moins organisés, pour celui
qui était né pauvre, sans ressources, sans capital. Mais, puisque nous sommes dans la philosophie de la
question, nous pouvons supposer un état de choses où la fatalité de l’ignorance s’ajouterait
nécessairement à la fatalité de la pauvreté, et telle serait, en effet, la conséquence logique, inévitable
d’une situation dans laquelle la science serait le privilège exclusif de la fortune. Or, savez-vous,
messieurs, comment s’appelle, dans l’histoire de l’humanité, cette situation extrême ? c’est le régime
des castes. Le régime des castes faisait de la science l’apanage exclusif de certaines classes. Et si la
société moderne n’avisait pas à séparer l’éducation, la science, de la fortune, c’est-à-dire du hasard de
la naissance, elle retournerait tout simplement au régime des castes.

A un autre point de vue, l’inégalité d’éducation est le plus grand obstacle que puisse rencontrer la
création de mœurs vraiment démocratiques. Cette création s’opère sous nos yeux ; c’est déjà l’œuvre
d’aujourd’hui, ce sera surtout l’œuvre de demain ; elle consiste essentiellement à remplacer les
relations d’inférieur à supérieur sur lesquelles le monde a vécu pendant tant de siècles, par des
rapports d’égalité. Ici, je m’explique et je sollicite toute l’attention de mon bienveillant auditoire. Je ne
viens pas prêcher je ne sais quel nivellement absolu des conditions sociales qui supprimerait dans la
société les rapports de commandement et d’obéissance. Non, je ne les supprime pas : je les modifie.
Les sociétés anciennes admettaient que l’humanité fût divisée en deux classes : ceux qui commandent
et ceux qui obéissent; tandis que la notion du commandement et de l’obéissance qui convient à une
société démocratique comme la nôtre, est celle-ci : il y a toujours, sans doute, des hommes qui
commandent, d’autres hommes qui obéissent, mais le commandement et l’obéissance sont alternatifs,
et c’est à chacun à son tour de commander et d’obéir. (Applaudissements.)

Voilà la grande distinction entre les sociétés démocratiques et celles qui ne le sont pas. Ce que
j’appelle le commandement démocratique ne consiste donc plus dans la distinction de l’inférieur et du
supérieur ; il n’y a plus ni inférieur ni supérieur ; il y a deux hommes égaux qui contractent ensemble,
et alors, dans le maître et dans le serviteur, vous n’apercevez plus que deux contractants ayant chacun
leurs droits précis, limités et prévus ; chacun leurs devoirs, et, par conséquent, chacun leur dignité.
(Applaudissements répétés.)

Voilà ce que doit être un jour la société moderne ; mais, – et c’est ainsi que je reviens à mon sujet, –
pour que ces mœurs égales dont nous apercevons l’aurore, s’établissent, pour que la réforme
démocratique se propage dans le monde, quelle est la première condition ? C’est qu’une certaine
éducation soit donnée à celui qu’on appelait autrefois un inférieur, à celui qu’on appelle encore un
ouvrier, de façon à lui inspirer ou à lui rendre le sentiment de sa dignité ; et, puisque c’est un contrat
qui règle les positions respectives, il faut au moins qu’il puisse être compris des deux parties.
(Nombreux applaudissements.)

Enfin, dans une société qui s’est donné pour tâche de fonder la liberté, il y a une grande nécessité de
supprimer les distinctions de classes. Je vous le demande, de bonne foi, à vous tous qui êtes ici et qui
avez reçu des degrés d’éducation divers, je vous demande si, en réalité, dans la société actuelle, il n’y
a plus de distinction de classes ? Je dis qu’il en existe encore ; il y en a une qui est fondamentale, et
d’autant plus difficile à déraciner que c’est la distinction entre ceux qui ont reçu l’éducation et ceux
qui ne l’ont point reçue. Or, messieurs, je vous défie de faire jamais de ces deux classes une nation
égalitaire, une nation animée de cet esprit d’ensemble et de cette confraternité d’idées qui font la force
des vraies démocraties, si, entre ces deux classes, il n’y a pas eu le premier rapprochement, la première
fusion qui résulte du mélange des riches et des pauvres sur les bancs de quelque école.
(Applaudissements )

(…) (R)éclamer l’égalité d’éducation pour toutes les classes, ce n’est faire que la moitié de l’œuvre,
que la moitié du nécessaire, que la moitié de ce qui est dû ; cette égalité, je la réclame, je la revendique
pour les deux sexes, et c’est ce côté de la question que je veux parcourir maintenant en peu de mots.
La difficulté, l’obstacle ici n’est pas dans la dépense, il est dans les mœurs ; il est, avant toutes choses,
dans un mauvais sentiment masculin. Il existe dans le monde deux sortes d’orgueil : l’orgueil de la
classe et l’orgueil du sexe ; celui-ci beaucoup plus mauvais, beaucoup plus persistant, beaucoup plus
farouche que l’autre ; cet orgueil masculin, ce sentiment de la supériorité masculine est dans un grand
nombre d’esprits, et dans beaucoup qui ne l’avouent pas ; il se glisse dans les meilleures âmes, et l’on
peut dire qu’il est enfoui dans les replis les plus profonds de notre coeur. Oui, messieurs, faisons notre
confession; dans le cœur des meilleurs d’entre nous, il y a un sultan (rires nombreux) ; et c’est surtout
des Français que cela est vrai. Je n’oserais pas le dire, si, depuis bien longtemps, les moralistes qui
nous observent, qui ont analysé notre caractère, n’avaient écrit qu’en France il y a toujours, sous les
dehors de la galanterie la plus exquise, un secret mépris de l’homme pour la femme. C’est vraiment là
un trait du caractère français, c’est un je ne sais quoi de fatuité que les plus civilisés d’entre nous
portent en eux-mêmes : tranchons le mot, c’est l’orgueil du mâle (rires). Voilà un premier obstacle à
l’égalisation des conditions d’enseignement pour les deux sexes.

Il en existe un second, qui n’est pas moins grave, et celui-là, il vient de vous, mesdames, car cette
opinion qu’ont les hommes de leur supériorité intellectuelle, c’est vous qui l’encouragez tous les jours,
c’est vous qui la ratifiez (rires). Oui… oui, mesdames, je le sais, vous la ratifiez, vous êtes sur ce
point-là en plébiscite perpétuel. (Applaudissements et rires.)

Vous acceptez ce que j’appellerai, non pas votre servitude, mais, pour prendre un mot très juste, qui
est celui de Stuart Mill, vous acceptez cet assujettissement de la femme qui se fonde sur son infériorité
intellectuelle, et on vous l’a tant répété, et vous l’avez tant entendu dire, que vous avez fini par le
croire. Eh bien, vous avez tort, mesdames, croyez-moi, et, si nous en avions le temps, je vous le
prouverais.

Aujourd’hui, il y a une lutte sourde, mais persistante entre la société d’autrefois, l’ancien régime avec
son édifice de regrets, de croyances et d’institutions qui n’acceptent pas la démocratie moderne, et la
société qui procède de la Révolution française ; il y a parmi nous un ancien régime toujours persistant,
actif, et quand cette lutte, qui est le fond même de l’anarchie moderne, quand cette lutte intime sera
finie, la lutte politique sera terminée du même coup. Or, dans ce combat, la femme ne peut pas être
neutre. »
Jules Ferry vs. Clemenceau
Article Le Point, 17.03.2014

« Jules Ferry, un athée qui se croyait de "race supérieure"

Jules Ferry fut l'artisan de l'école laïque, mais aussi un colonisateur. Pour lui, la France avait "le devoir
de civiliser les races inférieures".
L'école, la République, la laïcité et la colonisation sont des piliers de notre histoire et de la société qui
a émergé au XIXe siècle. Aujourd'hui, ces sujets suscitent de vifs débats, comme à l'époque de Jules
Ferry. Athée, amoureux de la République et haineux envers la royauté, les idées de Jules Ferry ont
donné à la France les traits de son visage actuel. Ce que l'on associe le plus souvent à son nom est sans
aucun doute sa politique scolaire, qui a contribué à installer la République.

Lors de son mandat en tant que ministre de l'Instruction publique dans le cabinet Freycinet, puis
comme président du Conseil de 1880 à 1881, Jules Ferry va éliminer l'influence de l'Église sur l'école
et instituer un enseignement fondamentalement laïque. Le 15 mars 1879, il dépose à la Chambre deux
projets de loi : l'un prévoyant une réforme du Conseil supérieur de l'instruction publique et le second
un aménagement substantiel de l'enseignement supérieur. Une déclaration de guerre au clergé et les
premières pierres de la laïcité. En effet, Jules Ferry veut éjecter les ecclésiastiques des conseils
académiques et des facultés d'État. L'article 7 du second projet interdit aux membres des congrégations
non autorisées d'enseigner : 500 congrégations sont concernées, dont les très influents jésuites, les
maristes et les dominicains.

Renforcer la laïcité

Fervent républicain athée et franc-maçon issu d'une riche famille de libres penseurs de Saint-Dié
(Vosges), Jules Ferry donne aux enseignants des congrégations catholiques le même délai pour se
mettre en règle avec la loi ou quitter l'enseignement. Ces mesures viennent en réaction aux excès de la
loi Falloux, votée trente ans plus tôt sous la IIe République, qui accordait aux congrégations
religieuses une liberté totale sur l'enseignement. Le 29 mars 1880, le ministre de l'Instruction publique
Jules Ferry prend deux décrets par lesquels il ordonne aux jésuites de quitter l'enseignement dans les
trois mois. S'ensuit en 1880 une série de projets visant à renforcer cette laïcité, rendre gratuite l'école
et transformer l'enseignement des jeunes filles (loi Camille Sée). Entre 1881 et 1884, plusieurs lois
seront votées autour d'une pensée indissoluble : "gratuité, obligation, laïcité".

Dans un discours à la Chambre des députés le 6 juin 1889, Jules Ferry s'exprimait ainsi : "Ce système
d'éducation nationale qui relie, dans un cadre à la fois puissant et souple, l'école élémentaire aux plus
hautes parties du savoir humain ; ce système d'éducation nationale au frontispice duquel on n'a pas
craint d'écrire que, de la part de la société, l'enseignement est un devoir de justice envers les citoyens,
que la société doit à tous le nécessaire du savoir pratique, et l'avènement aux degrés successifs de la
culture intellectuelle de tous ceux qui sont aptes à les franchir... Cette mise en valeur du capital
intellectuel de la nation, de toutes les capacités latentes de tous les génies qui peuvent être méconnus
ou étouffés, dans une grande et féconde démocratie, Messieurs, c'était le rêve de nos pères ; et nous
avons le droit de déclarer qu'autant qu'il est possible de dire qu'une chose est accomplie, grâce à vous,
grâce au pays, votre principal collaborateur dans cette grande œuvre, grâce au pays qui en a été l'âme,
ce rêve est devenu une réalité ! Voilà pourquoi nous ne pouvons remettre qu'à un pouvoir civil, laïque,
la surintendance de l'école populaire, et pourquoi nous tenons, comme à un article de notre foi
démocratique, au principe de la neutralité confessionnelle."

Champion de l'expansion coloniale

Mais Jules Ferry ne se limite pas à l'école. Ainsi, il juge nécessaire la colonisation pour des raisons
économiques et stratégiques. Pour lui, la République a un rang à tenir : "La France ne peut être
seulement un pays libre. (...) Elle doit être aussi un grand pays, exerçant sur les destinées de l'Europe
toute l'influence qui lui appartient (...), et porter partout où elle le peut sa langue, ses mœurs, son
drapeau, ses armes, son génie."

À cette conduite s'ajoute un idéal humanitaire et civilisateur polémique : "Il faut dire ouvertement
qu'en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. (...) Il y a pour les races
supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races
inférieures." Dans ce même discours, il dénonce "la traite des nègres", mais n'éprouve aucun scrupule
à piller leurs richesses territoriales en échange de la transmission de "notre civilisation".

Ces propos ont provoqué à juste titre la colère de grandes figures de la Chambre, comme Clemenceau
qui déclara : "J'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer
scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le
Français est d'une race inférieure à l'Allemand. Depuis ce temps, je l'avoue, j'y regarde à deux fois
avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation
inférieure ! (...) Regardez l'histoire de la conquête de ces peuples que vous dites barbares et vous y
verrez la violence, tous les crimes déchaînés, l'oppression, le sang coulant à flots, le faible opprimé,
tyrannisé par le vainqueur ! (...) Combien de crimes atroces, effroyables, ont été commis au nom de la
justice et de la civilisation. Je ne comprends pas que nous n'ayons pas été unanimes ici à nous lever
d'un seul bond pour protester violemment contre vos paroles."

Dans les faits, Jules Ferry et ses collaborateurs sont bel et bien ce que dénonçait Clemenceau : des
opportunistes. Ils voient dans les colonies des débouchés lucratifs : placement de capitaux, rades
d'approvisionnement, des abris, des postes de défense et de ravitaillement. Mais aussi développer une
forme de colonisation militaire qui vise à constituer une forme d'empire et agrandir les effectifs. Le
capitalisme se développe, l'industrie produit en masse, et donc naturellement la politique coloniale
devient la fille de la politique industrielle et les colonies des soupapes de sécurité de l'économie
française. En effet, le plan de Jules Ferry pour ces colonies n'est pas d'offrir un asile et du travail au
surcroît de population des pays pauvres ou de ceux qui renferment une population exubérante, mais
d'écouler l'excédent de produits, d'exporter les productions françaises, de créer de nouveaux marchés
dépendants.

La chute

Jules Ferry facilite ainsi la pénétration française à Madagascar, en Tunisie, en Afrique noire et au
Tonkin. Dès le mois d'avril 1881, il déclenche une opération militaire contre les Kroumirs en Tunisie,
pour aboutir à l'obtention par la France d'un protectorat sur le pays. En novembre 1883, il s'assure de
droits au Congo et met un pied à Madagascar en occupant la rade de Diego-Suarez.

L'action qui semble lui tenir le plus à cœur et dans laquelle il s'investit personnellement est celle du
Tonkin, partie nord du Vietnam. Il y prend des mesures d'occupation intégrale. Mais les offensives
s'enlisent et les ordres parfois contradictoires aboutissent à la défaite de Lang Son, le 25 mars 1885.
Cet échec militaire intervient lors de la guerre franco-chinoise pour le contrôle du fleuve Rouge qui
reliait Hanoï à la riche province du Yunnan en Chine. Le général de Négrier avait repris le contrôle de
la ville mais, blessé, il en abandonna le commandement au lieutenant-colonel Herbinger qui, pris de
panique - mais aussi en raison d'une mauvaise transmission des ordres et informations -, organisa une
retraite désastreuse. Cet échec militaire mit un terme à la politique coloniale de Jules Ferry. Un
événement fatal pour sa carrière politique puisque la Chambre des députés, qui lui est plus hostile que
jamais, le fait tomber dans les jours qui suivent. »

- Lieux de mémoire de la 3eme rep :


o L’ecole francais : il trouve son origine à la 3eme rep, ses valeurs etc. Nom très connu :
Jules Ferry, ministre de l’éducation, fondateur de l’école laïque.
o Le régime de castes.

ÉDUCATION : école publique français, réforme sous Jules Ferry

- Gratuit
- Laïque : à partit de 1880 la laïcité à l’école pose le principe(/comme postulat) selon lequel
l’espace public doit être religieusement neutre pour garantir une coexistence pacifique entre
les croyants et les non-croyants.
- Obligatoire (de 6 à 13 ans)

Actuellement c’est le modèle de la 3eme rep, obligatoire de 6 à 16 ans, jusqu’à la fin du collège.

1881 : gratuité de l’enseignement.

La laïcité et Jules Ferry, qui va promouvoir cette politique scolaire égalitaire.


L’école doit être un lieu d’émancipation (François Hollande).

COLONIES REP 3 : Clemenceau et Jules Ferry vont avoir 2 visions opposantes sur la politique
coloniale française.

3 arguments de Clemenceau contre JF, opposition au colonialisme –2 visions opposées (1 ? 2 ? 3 :


argument militaire, la France a perdu Alsace, plutôt s’occuper des territoires français que chercher de
s’agrandir).

Paradoxalement, ce sont les républicains socialistes qui défendent le colonialisme.

La question du colonialisme s’inscrit dans un climat politique bouleversé : nationalistes vs. …

Evènement majeur : l’affaire Dreyfus.

L’affaire Dreyfus (1894-1906)

Considéré comme l’un des principaux conflits sociaux et politiques de la fin du XIXème siècle,
l’affaire Dreyfus dura douze années, et divisa la société française comme rarement auparavant.

Accusé de trahison pour avoir livré à l’Allemagne des documents secrets, le capitaine Alfred Dreyfus
est condamné en 1894 au bagne à perpétuité, et déporté sur l’ile du Diable, au large des côtes de
Guyane.

Alfred Dreyfus (1859 – 1935)


Tout comme la famille Dreyfus, Georges Clemenceau, alors journaliste, et Emile Zola sont convaincus
de son innocence. Lorsqu’en janvier 1895, la plainte déposée à l’encontre de Walsin-Esterhazy,
véritable coupable déjà connu de nombreuses personnalités officielles, donne lieu à un acquittement,
Zola décide d’attaquer fort ! Si ses précédents articles n’ont eu que peu d’effet, son J’Accuse, véritable
manifeste au service de la vérité et de la défense publié le 13 janvier dans “L’Aurore”, provoquera un
séisme dans tout le pays.

- Lié à l’antisémitisme
- En 1894 le capitaine de l’armée française Alfred Dreyfus (alsacien et juif) va être condamné
au bagne (les colonies pénitentiaires, prisons, forteresses, où on envoi des gens qui ont comis
des crimes ; il y avait peu de chances d’en sortir vivant, les conditions étaient terribles ; on
déportait les gens aux bagnes –Louise Michel était condamné pq’elle était communarde). Pq ?
pour espionnage au profit de l’Allemagne.
- L’alsace-Lorraine vient d’être annexée par Bismarck. La France veut la récupérer. Contexte
d’espionnage après-guerre.
- Dreyfus va être accusé d’avoir livré aux allemands des documents militaires secrets. Il va être
jugé et condamné sans preuve (fausses preuves aussi, en raison de son origine juive ; pq il y a
un contexte à l’époque où l’antisémitisme et le nationalisme progressent), pour trahison. Il va
être dégradé (punition exemplaire, la honte) et chassé de l’armée française. Déporté au bagne
sur l’île du Diable, en Guyane française.
- Scandale : frère de Dreyfus et autres engagent un journaliste pour prouver innocence de
Dreyfus. Le contrespionnage découvre les fausses preuves et que le vrai coupable est le
commandant Esterhazy. L’état majeur français (= l’armée) rejette de revoir le jugement et va
essayer d’étouffer l’affaire Dreyfus.
- Il dure une dizaine d’années. Défendre Dreyfus : famille Dreyfus, Georges Clemenceau et
Emile Zola : « J’Accuse… ! ». Cet article fait pencher la balance et a un retentissement
considérable, il accuse l’armée d’avoir condamné Dreyfus injustement.
- Dreyfusards vs. antidreyfusards (nationalistes).
- Solution : réhabilité dans l’armée, mais conséquences, victoire amère.
- Cet affaire montre les conflits dans le sein de la politique française.

La séparation des Église et de l’État, 9 décembre 1905

Le 9 décembre 1905, est votée en France la loi de séparation des Églises et de l'État, dans un contexte
très conflictuel entre les cléricaux et les laïques. Les cléricaux souhaitent que la religion catholique
retrouve une dimension institutionnelle, tandis que les anticléricaux vont jusqu'à refuser toute religion.

Cette loi a d'abord été préparée par Émile Combes, très anticlérical, puis son projet a été repris de
façon moins radicale par Aristide Briand. L’objectif de la loi n’était pas de faire disparaître les Églises,
mais de séparer les Églises et l’État.
La loi de 1905 assure la liberté de conscience et interdit le financement des cultes par l’État. Voici des
extraits illustrant les principes de la loi :

1. Article 1er : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des
cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public. »
2. Article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. (...). »

Le reste du texte de loi fixe les modalités d'application de celle-ci (répartition des biens de l'Église,
associations cultuelles, etc.).

Les relations entre la France et le Vatican, où siège le pape, sont régies par le Concordat signé par le
pape et Napoléon Ier en 1801. Celui-ci est rompu en 1905.

- Conflits entre cléricaux et non-cléricaux


- Séparation des Eglises et de l’État
- Loi fondamentale qui va changer la société française : loi de 1905. L’État ne finance pas la
construction des bâtiments religieux.
- L’Alsace-Moselle a des spécificités.

La IIIème République : un projet politique, un empire colonial (1871 -1914)

Ce chapitre vise à montrer la manière dont le régime républicain se met en place et s’enracine ainsi
que les oppositions qu’il rencontre.

On peut mettre en avant:

- 1870-1875: l’instauration de la République et de la démocratie parlementaire;


- l’affirmation des libertés fondamentales;
- le projet d’unification de la nation autour des valeurs de 1789 et ses modalités de mise en
œuvre (symboles, lois scolaires ...);
- les oppositions qui s’expriment (courants révolutionnaires, refus de la politique laïque par
l’Église catholique, structuration de l’antisémitisme autour de l’affaire Dreyfus,
nationalisme...);
- le refus du droit de vote des femmes.

Ce chapitre vise aussi à montrer les spécificités de la société française qui connaît une révolution
industrielle importante tout en demeurant majoritairement rurale.

On peut mettre en avant :

- l’industrialisation et les progrès techniques;


- la question ouvrière et le mouvement ouvrier;
- l’immigration et la place des étrangers;
- l’importance du monde rural et ses difficultés;
- l’évolution de la place des femmes.

Enfin, le dernier point concerne la politique coloniale de la IIIe République, les raisons sur lesquelles
elle s’est fondée, les causes invoquées par les républicains. Le contexte international de cette politique
est également étudié, ainsi que ses effets dans les territoires colonisés.

On peut mettre en avant:

- l’expansion coloniale française: les acteurs, les motivations et les territoires de la colonisation;
- les débats suscités par cette politique;
- les chocs entre puissances occasionnés par cette expansion;
- le cas particulier de l’Algérie (conquise de 1830 à 1847) organisée en départements français
en 1848;
- le fonctionnement des sociétés coloniales (affrontements, résistances, violences, négociations,
contacts et échanges).

Lexique : Commune de Paris - Gouvernement de Défense nationale - Semaine sanglante - Régime


parlementaire - Congrégation - Radical - Laïcité - Sécularisation - Féministe - Anarchisme -
Antisémitisme - Dreyfusard / antidreyfusard - Anticléricalisme - Association culturelle - Laïcisation -
Intellectuel - Ligue - Nationalisme intégral - Syndicat - Indigénat - Internement administratif - Statut
personnel de l´indigène - Acculturation - Impérialisme

Notions à maîtriser : ANTISÉMITISME - FÉMINISME - RÉGIME PARLEMENTAIRE -


IMMIGRATION - MOUVEMENT OUVRIER - SOCIALISME - SYNDICALISME -
COLONISATION - EMPIRE COLONIAL - IMPÉRIALISME - MISSION CIVILISATRICE

Les grandes lignes du cours :

Comment la République s´enracine-t-elle entre 1870 et 1914 ?

1. Un projet politique

1870-1871 : le retour de la République et des débuts difficiles

→ La Commune de Paris

1871-1879 : l´installation du régime républicain

→ Une série de lois constitutionnelles, votées entre 1871 et 1875 grâce au rapprochement entre
monarchistes modérés (Orléanistes) et républicains donne naissance au régime de la IIIe République.

Les grandes lois républicaines (1881-1901) : liberté de réunion, liberté de la presse, liberté syndicale,
liberté d´association

L´école au service de la République : lois Jules Ferry (1881-1882)

Les rites et symboles de la République, les funérailles nationales de Victor Hugo

L´exclusion des femmes sous la IIIe République

La République entre oppositions et enracinement (1881 – 1914)

Scandales et antiparlementarisme

L´affaire Dreyfus et l´antisémitisme 1894 – 1906 / « J´accuse » (13 janvier 1898)


La loi de séparation des Eglises et de l´Etat (1905)

2. Comment la société française s´est-elle transformée sous la IIIe République ?

L´industrialisation : modernisation du pays (électricité, première ligne de métro…)

Les expositions universelles de Paris de 1889 et 1900

L´exode rural et la question ouvrière

L´immigration et la place des étrangers

L´évolution de la place de la femme

3. Quelle est la politique coloniale de la IIIe République entre 1870 et 1914 ?

Les causes de l´expansion coloniale

Les conquêtes coloniales de la IIIe République

Des sociétés coloniales hiérarchisées (le code de l´indigénat)

La mission « civilisatrice » de la France

La Ière Guerre mondiale et l´Entre-deux-guerres (période 1914 - 1939)

La Troisième République : un empire colonial

La construction de l´empire colonial français de 1870 à 1914 : Indochine, Afrique (Sénégal, Maroc,
Tunisie, Algérie), Madagascar, Nouvelle-Calédonie.
Triple Alliance et Triple Entente 1914-1918. L´Europe à la veille de la Grande Guerre

La Bataille de Verdun (21 février – 18 décembre 1916)

Bataille de Verdun : “De chaque côté du Rhin, on a construit un mythe”

La bataille franco-allemande la plus sanglante de la Grande Guerre. La bataille de Verdun, lieu de


mémoire difficile, armement moderne et gaz utilisés pour la première fois dans la Grande Guerre.

A eux seuls, les chiffres donnent le vertige. En 10 mois, la bataille a mobilisé environ 2,3 millions de
militaires : 1,1 million côté français, 1,2 million côté allemand. Quelque 163.000 Français y sont morts
(215.000 ont été blessés), 143.000 Allemands ont été tués (et 196.000 blessés). 23 millions d’obus ont
été tirés par les Français, 30 millions par les Allemands.

Verdun: Ossuaire de Douaumont. Monument emblématique du champ de bataille, l’Ossuaire abrite


environ 130000 corps non identifiés de soldats français et allemands.

Le 22 septembre 1984, François Mitterrand et Helmut Kohl main dans la main à Verdun : « un geste
iconique »

L´Armistice du 11 novembre 1918


Tableau représentant la signature de l’Armistice de 1918 dans le wagon-salon du maréchal Foch.
Derrière la table, de droite à gauche, le général Weygand , le maréchal Foch (debout) et les amiraux
britanniques Rosslyn Wemyss et George Hope. Devant : le ministre d’Etat allemand Matthias
Erzberger (de dos) ; le général major Detlof von Winterfeldt (avec le casque) de l’armée impériale, le
comte Alfred von Oberndorff des Affaires étrangères et le capitaine de vaisseau Ernst Vanselow de la
Marine impériale.

Le wagon de Rethondes

Le traité de Versailles, 28 juin 1919

Les quatre principaux négociateurs alliés du traité de paix posent devant le château de Versailles :
David Lloyd George (Royaume-Uni), Vittorio Orlando (Italie), Georges Clemenceau (France) et
Thomas W. Wilson (Etats-Unis)
L´Arc de Triomphe et la Tombe du Soldat Inconnu, Paris

Le président Emmanuel Macron ravive la flamme du Soldat inconnu, sous l'Arc de triomphe, après le
dépôt d'une gerbe, le 11 novembre 2020.
La Guerre Mondiale et la France dans l´entre-deux-guerres : 1914 – 1939

Ce chapitre vise à présenter les phases et les formes de la guerre (terrestre, navale et aérienne).

On peut mettre en avant:

- les motivations et les buts de guerre des belligérants;


- l’extension progressive du conflit et les grandes étapes de la guerre;
- l’échec de la guerre de mouvement et le passage à la guerre de position;
- l’implication des empires coloniaux britannique et français;
- la désintégration de l’empire russe.

Ce chapitre vise aussi à étudier les différentes manières dont les belligérants sont sortis de la guerre et
la difficile construction de la paix.

On peut mettre en avant:

- le bilan humain et matériel de la guerre;


- les principes formulés par le président Wilson et la fondation de la Société des Nations;
- les traités de paix et la fin des empires multinationaux européens;
- les interventions étrangères et la guerre civile en Russie jusqu’en 1922;
- les enjeux de mémoire de la Grande Guerre tant pour les acteurs collectifs que pour les
individus et leurs familles.

Lexique : Alliance - mobilisation - Armistice - Entente - Front - Tranchées - Alliés - Blocus maritime -
Mutinerie - Arrière - Propagande - Censure - Pénurie - Génocide - Mémoire nationale - Pacifisme -
Diktat - Traité de paix

Notions à maîtriser : GUERRE DE MOUVEMENT - GUERRE DE POSITION - GUERRE TOTALE


- GÉNOCIDE - MÉMOIRE - DROIT DES PEUPLES Á DISPOISER D´EUX-MÊMES -
PACIFISME

Les grandes lignes du cours :

1. Comment un conflit localisé s´est-il transformé en une guerre européenne puis mondiale ?
a. 1914 : La guerre en Europe
b. 1915 – 1917 : la mondialisation du conflit
c. 1917-1918 : le tournant et la fin de la guerre
2. Comment les pays belligérants sortent-ils de la guerre et cherchent-ils à construire la paix ?
a. Le bilan de la Première Guerre mondiale
b. La SDN (Société des Nations) et les traités de paix
3. Comment les démocraties font -elles face aux crises économique et politique ? Comment la
crise favorise-t-elle les expériences totalitaires et fragilise-t-elle les démocraties ?
a. Le régime totalitaire soviétique
b. Le régime totalitaire nazi
c. La France face à la crise des années 1930 et l´impuissance des démocraties face aux
dictatures

Le 6 février 1934 : Affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre sur la place de la
Concorde à Paris

Qui sont les émeutiers ?

Il s’agit de ligues nationalistes, aux profils assez divers. L’Action Française est en pointe : depuis
janvier, cette ligue monarchiste mobilise régulièrement ses adhérents étudiants.

Il y a aussi les Jeunesses patriotes de Pierre Taittinger, la Solidarité française, et surtout les Croix de
Feu du colonel de La Rocque, qui font bande à part. On trouve également les anciens combattants de
l’UNC, classés à droite, et ceux de l’ARAC, proche des communistes – ces derniers préfèreront faire
le coup de poing sur les Champs-Elysées. Ces organisations seront elles-mêmes débordées par la
violence de l’émeute, qui exprime l’indignation de leurs membres vis-à-vis de la République
parlementaire.

Article LE MONDE du 7 février 2021 par Alain Constant :

« Le Jour où la République a vacillé : 6 février 1934 » : Paris en feu, la République ébranlée »

Un documentaire riche en images prises sur le vif lors de l’émeute sanglante déboulonne le mythe de
la tentative de coup d’Etat.

« On croit tout savoir du 6 février 1934, cette journée si particulière durant laquelle la fragile IIIe
République a vacillé face à des milliers de manifestants qui avaient envahi les rues de Paris. Ce qui
était au départ une manifestation dénonçant l’austérité économique et la corruption s’est transformé en
émeute sanglante avec, comme bilan, une vingtaine de morts et plus de mille cinq cents blessés.

Tout l’intérêt de ce passionnant documentaire écrit par Didier Sapaut et Cédric Gruat, intégralement
construit à partir d’archives filmées et d’extraits sonores d’époque, est d’analyser presque heure par
heure ces événements sortant de l’ordinaire. Avec un montage efficace et un habillage musical
légèrement anxiogène mais parfaitement adapté aux faits relatés.

Un travail de fond qui permet de déconstruire certaines idées reçues : non, le 6 février 1934 n’a pas été
une tentative de coup d’Etat fasciste. Les responsables des ligues antiparlementaires présents dans les
rues n’avaient pas l’intention de violer les lois républicaines. Même si les responsables politiques
installés au « Palais bourbeux » n’étaient, à leurs yeux, qu’une caste de profiteurs déconnectés du réel.

Troupes mal commandées

Dans les cortèges qui se forment dans divers endroits de la capitale à partir de 16 heures, on trouve des
anciens combattants, des militants de ligues d’extrême-droite, de simples Parisiens étranglés par la
crise économique, des passants excités mais aussi des casseurs en fin de soirée. Et si autant de
personnes ont perdu la vie en ce 6 février glacial dans les rues de la capitale, c’est, on le découvre,
parce que des troupes mal commandées et débordées ont tiré dans la foule sans en avoir reçu l’ordre.

Les premières images montrent l’après-chaos, quelques heures après la fin des affrontements, mercredi
7 février 1934. Sans doute installée sur la plate-forme d’un bus en mouvement, une caméra filme les
dégâts du côté de la place de la Concorde : arbres déracinés, pavés arrachés, grilles défoncées, traces
de sang encore visibles témoignent de la violence des événements.

Une violence qui, la veille, à mesure que la nuit tombait, éclatait autour de la Concorde et du pont qui
mène au Palais Bourbon, mais aussi dans le quartier des Halles ou près de l’Elysée. Le pouvoir,
inquiet de cette manifestation qui se tient dans un contexte économique et social très dégradé, a
pourtant mis les moyens pour limiter la casse avec près de sept mille hommes mobilisés : policiers
mais aussi gardes républicains et les redoutables pelotons mobiles de gendarmerie à cheval. Certaines
archives filmées mais aussi de splendides photos prises sur le vif rappellent la brutalité de la riposte.
Elles font froid dans le dos. »

Les premiers congés payés sous le Front Populaire

Le 4 juin 1936, suite à la victoire électorale de la gauche aux élections d’avril-mai 1936, Léon Blum
est appelé à former le gouvernement du Front populaire, un moment qui marquera l’histoire de France
et de la gauche.

Discours de Léon Blum (1872-1950) au Congrès socialiste en 1932


Pour des millions de salariés, ce fut le symbole le plus éclatant du Front populaire. Le jour même de
l’été 1936, le « Journal officiel » publie trois lois instaurant les conventions collectives, deux semaines
de congé payé, et la semaine de 40 heures sans réduction de salaire.

Les Français se battent pour défendre les acquis sociaux, e.g. la retraite (d’où les manifestations par
rapport à la réforme), la semaine de 35 heures (temps plein, seul pays en Europe : temps de travail
réglementaire, acquis social introduit par madame Aubrey) – compatible avec l’école (la journée
continue : 8-9 h à 16-17).

Le Front Populaire comprend les socialistes, les communistes et les radicaux de 1936-1938. Les
accords de Matignon sur le contrat collectif, qui vont être menés par le chef du gouvernement du Front
Populaire, Léon Blum : hausse de salaire, les conventions collectives et introduction des délégués du
personnel (Betriebsräter, défendre des intérêts des collègues par rapport à la direction). Le Front
Populaire s’oppose au fascisme qui monte, progresse dans la société française. Traumatisme dans la
population française (1ere guerre mondiale), donc ils sont pacifistes, ils ne veulent pas de guerre.

Tensions intérieures au niveau européen : politique expansionniste.

1938 : gouvernement Daladier signe les accords de Munich pour préserver la paix. La France est mal
préparée pour rentrer dans la 2nde guerre mondiale.

La France dans la guerre (1940-1944)

L’Appel du 18 juin 1940


Le général de Gaulle au micro de la BBC à Londres. Ce discours est considéré comme le texte
fondateur de la Résistance française

« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un
gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec
l'ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de
l'ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font
reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de
les amener là où ils en sont aujourd’hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la
France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire
derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle
peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.

Cette guerre n'est pas limitée au territoire de notre malheureux pays. Cette guerre n'est pas tranchée
par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards,
toutes les souffrances n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens pour écraser un jour
nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par
une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se
trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes,
j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d'armement qui se trouvent en territoire
britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.

Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres. »

Le régime de Vichy (10 juillet 1940 - 20 août 1944) – Collaboration et Résistance

Le régime de Vichy sous le maréchal Pétain , chef de « l´Etat français » :

Le maréchal Pétain (1856-1951) et le général de Gaulle (1890-1970)


Carte de France : les zones françaises occupées pendant la Seconde Guerre mondiale sous le régime
de Vichy (1940-1944)

La rafle du Vél' d'Hiv', symbole de la collaboration avec le régime nazi : 16 et 17 juillet 1942

Le 16 juillet 1942, plus de 13.000 juifs parisiens sont réveillés brutalement à l'aube et arrêtés par la
police française. Une moitié est déportée à Drancy, l'autre est parquée au Vélodrome d'Hiver avant
d'être conduite dans les camps de la mort. Quelques dizaines de personnes seulement en reviendront.

Affiches de propagande (1940-1944) :

30 octobre 1940 : Pétain annonce la collaboration d'Etat.


Affiche de propagande de 1942

16 février 1943 : Vichy instaure le STO

Affiche de propagande de Vichy de 1943

Affiche éditée par le centre de propagande de la Révolution nationale, 1942

La Résistance

Les résistants se regroupent progressivement en mouvements, en réseaux clandestins ou en maquis.


Les résistants pratiquent le renseignement et le sabotage, protègent les populations menacées de
déportation.
Affiche 1943/44

« Liberté », affiche d’Henri Biais éditée en août 1944 sous l’occupation allemande

La résistance française 1940 affiche de propagande française pour le Maquis.


Brassard de l'armée française libre

Jean Moulin (1899-1943)

Figure phare de la Résistance française lors de la Seconde Guerre mondiale

Il a organisé et unifié la Résistance au sein du Conseil national de la Résistance (CNR), pour le


général de Gaulle.

Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon

Cérémonie du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon à Paris, France, le 19 décembre 1964.

Le Débarquement allié de Normandie du 6 juin 1944


La Libération de Paris (19-25 août 1944)

Le général de Gaulle et son entourage descendent de l'Arc de Triomphe vers Notre-Dame pour un
office religieux après la libération de Paris, le 26 août.
Discours du général de Gaulle à l’hôtel de ville de Paris le 25 août 1944 :

« Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l'émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui
sommes ici, chez nous, dans Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains.

Non ! nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent
chacune de nos pauvres vies.

Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! libéré par lui-même, libéré par
son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France tout
entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle.

Eh bien ! puisque l'ennemi qui tenait Paris a capitulé dans nos mains, la France rentre à Paris, chez
elle. Elle y rentre sanglante, mais bien résolue. Elle y rentre, éclairée par l'immense leçon, mais plus
certaine que jamais, de ses devoirs et de ses droits.

Je dis d'abord de ses devoirs, et je les résumerai tous en disant que, pour le moment, il s'agit de
devoirs de guerre. L'ennemi chancelle mais il n'est pas encore battu. Il reste sur notre sol. Il ne suffira
même pas que nous l'ayons, avec le concours de nos chers et admirables alliés, chassé de chez nous
pour que nous nous tenions pour satisfaits après ce qui s'est passé. Nous voulons entrer sur son
territoire comme il se doit, en vainqueurs.

C'est pour cela que l'avant-garde française est entrée à Paris à coups de canon.

C'est pour cela que la grande armée française d'Italie a débarqué dans le Midi ! et remonte rapidement
la vallée du Rhône.

C'est pour cela que nos braves et chères forces de l'intérieur vont s'armer d'armes modernes.

C'est pour cette revanche, cette vengeance et cette justice, que nous continuerons de nous battre
jusqu'au dernier jour, jusqu'au jour de la victoire totale et complète.

Ce devoir de guerre, tous les hommes qui sont ici et tous ceux qui nous entendent en France savent
qu'il exige l'unité nationale. Nous autres, qui aurons vécu les plus grandes heures de notre Histoire,
nous n'avons pas à vouloir autre chose que de nous montrer, jusqu'à la fin, dignes de la France. Vive la
France ! »

Discours du général de Gaulle à l’hôtel de ville de Paris le 25 août 1944

Le 8 mai 1945 : la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe (« l´armistice »), victoire des Alliés
et capitulation de l´Allemagne.
Article Le Figaro :

8 mai: Fêter «l'armistice» est un abus de langage

INTERVIEW - Les Français commémorent ce jour, le 8 mai 1945. Une date historique souvent retenue
comme un armistice. L'historien Thierry Lentz rappelle pourquoi il est incorrect d'employer ce mot
pour qualifier la capitulation de l'armée allemande.

Par Alice Develey

Publié le 08/05/2018 à 08:00

« L'armistice du 11 novembre 1918 devait signer la fin de la «der des ders». On sait ce qu'il en fut. Le
3 septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclaraient la guerre à l'Allemagne, ouvrant alors une
nouvelle période à feu et à sang. Ce, jusqu'au 8 mai 1945 date, de la capitulation allemande.

Chaque année depuis lors, nous commémorons le 8 mai. Mais que marque vraiment cette date? La fin
de la Seconde Guerre mondiale, alors que le Japon impérial a déposé les armes le 2 septembre? Un
armistice? La paix? L'historien et auteur de Le diable sur la montagne: Hitler au Berghof (Perrin),
Thierry Lentz éclaire ces questions.

LE FIGARO - Nous commémorons ce jour, le 8 mai 1945. Mais de quoi parlons-nous?

Thierry Lentz - Le texte signé le 8 mai 1945 permet de mettre fin à la guerre. L'Allemagne reconnaît
sa défaite et dépose les armes. Toutefois, cette capitulation sans conditions n'est pas un traité de paix.
Celui-ci aurait dû suivre, comme cela a été le cas à la fin de la Première Guerre mondiale.

Le 11 novembre furent signés l'Armistice et sept mois plus tard, le 28 juin 1919, le Traité de
Versailles. La logique aurait voulu que l'on reprenne cette «procédure» et pourtant, il n'y a jamais eu
de traité de paix. Si l'on veut donc tirer les choses par les cheveux, on pourrait dire que nous n'avons
jamais signé la paix avec l'Allemagne.

On parle souvent d'armistice. Est-ce un abus de langage?


Cette question de la différence entre «un armistice» et «une capitulation» est importante, même si
aujourd'hui, nous avons tendance à utiliser le premier terme, peut-être par analogie avec la Première
Guerre mondiale. En 1945, il ne s'agissait pas seulement d'une cessation des combats, mais de la
capitulation de toute l'armée et de l'État allemands. Il n'est donc pas question d'un armistice comme on
le dit parfois.

Qu'ont donc signé les Allemands en 1945?

Le 7 mai 1945 fut signé en anglais à Reims l'Act of military surrender, c'est-à-dire un «acte de
reddition». Le texte de seulement trente lignes signé le lendemain, le 8 mai 1945 à Berlin, est un «acte
de capitulation militaire», qui implique le dépôt des armes et pas seulement la fin des combats, comme
en 1918.

Commémorer le 8 mai, est-ce le fêter?

Commémorer ne veut pas dire “célébrer“ mais “se souvenir“. Compte tenu de notre rapport avec
l'Allemagne aujourd'hui, nous célébrons plutôt la fin de la Seconde Guerre mondiale, sans en rajouter
sur l'écrasement de l'adversaire. Ce qui n'est pas le cas pour la Russie. Elle commémore toujours de
façon grandiose et dans l'exaltation nationale la défaite de l'Allemagne nazie. Pour les Russes, le 8 mai
est le synonyme d'une immense victoire, il est vrai chèrement payée. »

La France dans la tourmente de la décolonisation : l’Indochine et l’Algérie (1946-1962)

La décolonisation et l’émergences des pays du Tiers Monde

La guerre d´Indochine : 1946-1954


Depuis la seconde moitié du XIXème siècle, les Français sont présents dans une grande partie de la
péninsule indochinoise, en Aise du sud-est. La colonie d´Indochine comprend le Tonkin, l´Annam et
la Cochinchine (trois régions qui composent l´actuel Vietnam), le Laos et le Cambodge.

La bataille de Diên Biên Phu et la chute de l´Indochine française : 7 mai 1954

La bataille de Diên Biên Phu a opposé en 1954 l´armée française et les forces communistes
vietnamiennes du Viêt-Minh dans la plaine encaissée de Diên Biên Phu, située au nord-ouest du Viêt
Nam , près de la frontière avec le Laos. Cette bataille, dont le Viêt-Minh sortit vainqueur, marqua la
fin de la guerre d´Indochine (1946-1954), mais aussi celle de l´hégémonie française dans cette région.
Elle aboutit, lors des accords de Genève, à la partition du Vietnam en deux Etats distincts. Cette
défaite marquera durablement l´armée française et causera un fort traumatisme pour les survivants de
cette bataille.

La guerre d’Algérie : 1954-1962


Les Accords d´Evian : 18 mars 1962

Des négociations visant à rétablir la paix en Algérie commencent, le 20 mai 1961, à Évian entre la
France et les plénipotentiaires du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).

S’ensuit un processus long et difficile de négociations, plusieurs fois reportées, pour sortir d'une
guerre de décolonisation. Les discussions sont accélérées par l'aggravation du conflit et la vague
d'attentats perpétrés par l'organisation de l'armée secrète (OAS).

Le 18 mars 1962, à l'Hôtel du Parc d'Évian, des accords sont signés par Louis Joxe, ministre français
chargé des questions algériennes, et Krim Belkacem, chef de la délégation algérienne représentant du
GPRA.
Le soir, le général De Gaulle annonce la signature des accords d’Évian qui se traduisent dès le
lendemain 19 mars à midi par un cessez-le-feu applicable sur tout le territoire algérien.

Au cours de la guerre d'Algérie, le terrorisme fait partie de l'arsenal tactique du conflit : si l'OAS tente
de déclencher une guerre civile franco-française, les indépendantistes algériens le voient comme le
moyen de compenser leur faiblesse militaire.

Algérie : une blessure indélébile pour les pieds-noirs et les harkis

"Pieds-noirs", c'est le surnom donné aux rapatriés d’Algérie d’origine européenne, dans les années
1950/1960.

Les harkis

Les harkis désignent des supplétifs de l’armée française durant la guerre d’Algérie entre 1954-1962.
Ils tirent leur nom du mot « harka », qui signifie « mouvement » en arabe. Sans avoir le statut de
militaires, ils ont lutté contre le Front de libération nationale (FLN) sous la responsabilité d’officiers
français.

À la fin de la guerre, les nationalistes algériens les ont considérés comme des traîtres. Selon les
historiens, entre 60 000 et 80 000 harkis ont été victimes de sanglantes représailles. De nombreux
autres sont admis en France après les accords de paix d’Evian en 1962. Ils sont alors regroupés dans
des camps, au sud de la France, dans des conditions d’accueil inhumaines. Ils obtiennent le statut
d’anciens combattants par la loi du 9 décembre 1974.
Une compagnie de harkis passe devant la tribune officielle à Alger le 8 mai 1957 pendant le défilé
militaire commémorant la fin de la Seconde Guerre mondiale (Image d'illustration)

La France d’après-guerre (Vème République 1958 - ?) : femmes et hommes dans la société


française (de 1950 aux années 1980)

L’article 17 de l’ordonnance du 21 avril 1944 – portant organisation des pouvoirs publics en France
après la libération – donne aux femmes le droit de vote et d’éligibilité dans les mêmes conditions que
les hommes. Il est le résultat d’un combat de plusieurs siècles et d’un processus législatif de courte
durée.
Adoptée par l'Assemblée Nationale, le 19 décembre 1967, la loi Neuwirth a autorisé l'accès à la
contraception sur prescription médicale. Si cette loi a représenté un levier d'émancipation certain pour
les femmes, son adoption a été très mouvementée.

Le 19 décembre 1967, la loi Neuwirth était adoptée à l'Assemblée Nationale, au terme d'une année de
débats mouvementés. Quelques jours plus tard, le 28 décembre 1967, le Général de Gaulle signait
cette loi depuis Colombey-les-Deux-Eglises. En autorisant l'accès à la contraception sur prescription
médicale, la pilule devenait légale, permettant ainsi aux femmes de maîtriser leur fécondité et de se
protéger d'une grossesse non-désirée.

La loi Veil : 17 janvier 1975

On parle couramment de la « loi Veil » pour désigner la loi du 17 janvier 1975 relative à l’interruption
volontaire de grossesse. Elle a pris le surnom de celle qui a été chargée de la porter, Simone Veil
(1927 – 2017), ministre de la Santé de 1974 à 1979, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing
(de 1974 à 1981). Elle autorise l’avortement dans un délai de dix semaines après simple demande à un
médecin.

Cette légalisation est une réponse de l’État à un grave problème de santé publique : un nombre très
important de femmes a recours à des avortements clandestins, dans des conditions qui mettent leur vie
en péril. D’autres, qui en ont les moyens, partent à l’étranger. Elle fait aussi suite à l’émergence dans
le débat public du combat féministe pour le contrôle par les femmes de leur corps. En 1967 déjà, la «
loi Neuw irth » autorisait, avec de fortes restrictions, l’usage de la pilule contraceptive. La première loi
Veil du 4 décembre 1974 poursuit l’œuvre de loi Neuwirth et libéralise complètement la
contraception.
Il est interdit d'interdire !

Mai 68 a été l’un des mouvements sociaux français les plus importants, que cela concerne les
étudiants ou les ouvriers. Dans différents pays du monde, tels que l'Allemagne, le Brésil, l'Italie, la
Tchécoslovaquie et le Japon, plusieurs manifestations d'étudiants ont également lieu ce même
printemps. Mais c’est bien la France qui va connaître une grande révolte étudiante, et la plus grande
grève générale depuis 1936.

Causes

Elles se situent à la fois sur le plan social, économique et culturel selon que l'on considère les
revendications des étudiants ou celles des ouvriers.

Etudiants

Les jeunes condamnent l'impérialisme nord-américain face à l'atrocité de la guerre du Vietnam.

Ils s'opposent à la dégradation de leurs conditions matérielles : la vétusté et le manque d'universités


par exemple.

Ils dénoncent la rigidité du pouvoir en général (absence de mixité dans les écoles, système des
diplômes injuste, absence de libertés individuelles...

Ils découvrent également la très grande misère près des universités, notamment à Nanterre où il existe
encore des bidonvilles.

Ils rejettent la société de consommation dans son ensemble.

La situation de guerre froide entre les capitalistes et les communistes fait naître des idées anti-
nucléaires chez les jeunes.

Certains militants critiquent le PCF pour son manque de prise de position envers l'URSS quant à
l'existence des goulags.
Quelques groupes de jeunes comme les scouts de France décrient la rigidité du Vatican (refus de la
contraception...).

Ouvriers

Après la période euphorique des "30 glorieuses" qu'a représenté la reconstruction de la France après la
seconde guerre mondiale, la France connaît une détérioration de sa situation économique : montée du
chômage, baisse des salaires (les plus bas de la CEE)...

Dès 1967 et début 1968, les ouvriers font la grève et occupent des usines.

La classe ouvrière revendique une hausse de leur salaire et une diminution de la durée du travail (52 h
par semaine à cette période).

Les ouvriers veulent mettre fin à l'autoritarisme des patrons.

Les ordonnances décrétées en 1967 sur l'aménagement de la sécurité sociale doivent selon eux être
abrogées.

Chronologie des évènements

22 mars 1968 : l'université de Nanterre est occupée suite aux arrestations de jeunes lors de
manifestations contre la guerre du Vietnam. Certains se distinguent dès ce jour, comme Daniel Cohn
Bendit, Serge July et Bernard Henri-Lévy. Ils revendiquent une liberté d'expression politique. Dès
mars, des affrontements avec les forces de l'ordre ont lieu.

2 mai : suite à ces incidents, le doyen de l'université de Nanterre suspend les cours et ferme la fac de
lettres.

3 mai : les étudiants quittent Nanterre et occupent la Sorbonne. Ils sont alors évacués de force par la
police. Les étudiants réagissent en manifestant violemment contre les forces de l'ordre (jets de pavé,
barricades, slogans...). Le quartier latin est en état de siège. Le recteur ordonne la fermeture de la
Sorbonne. Bilan de ces affrontements : de nombreux blessés et des arrestations.

4 mai : les pro-chinois présents au début des évènements, se désolidarisent du mouvement jugeant que
la situation a déjà été trop loin.

6 mai : le mouvement gagne les universités de province.

10 mai : nuit des barricades dans le quartier latin et affrontements contre les CRS.

11 mai : quelques paysans sont solidaires aux étudiants.

Après avoir critiqué le mouvement des jeunes, le PCF tente de rallier les ouvriers aux étudiants.

14 mai : la première grève dans une usine a lieu à Sud-Aviation près de Nantes.
Le 1er ministre, Pompidou exige que la police quitte la Sorbonne pour calmer la situation. Il propose
la dissolution de l'Assemblée Nationale afin d'organiser les élections législatives. De Gaulle
n'intervient pas.

16 mai : une cinquantaine d'usines dont Renault, sont occupés par les ouvriers.

25 mai : on dénombre neuf millions de grévistes (déjà 6 millions en 1936). Une grève générale
paralyse la France puisqu'elle touche tous les secteurs (pénurie d'essence, téléphone, agriculture, lieux
culturels...).

27 mai : les accords de Grenelle (négociations organisées par Pompidou) sont signés mais la grève
continue.

29 mai : De Gaulle part en Allemagne pour y rencontrer le Général Massu.

30 mai : il dissout l'Assemblée Nationale.

Une marche a lieu pour soutenir le président et protester contre ce mouvement social.

mi-juin : la Sorbonne est évacuée. Le travail reprend presque partout en France.

30 juin : victoire des gaullistes aux élections législatives.

Conséquences de mai 68

Amélioration des conditions de travail. Les accords de Grenelle ont amélioré les conditions de travail
des ouvriers : augmentation du SMIC de 35 % (600 F par mois), hausse de 10 % des salaires, création
d'une section syndicale d'entreprise, 4ème semaine de congés payés.

Influences sur le plan socio-culturel : valorisation de l'individu, de sa créativité, refus de l'autorité,


libération sexuelle avec l'arrivée des contraceptifs, du mouvement féministe MLF, qui permettra en
1975, la loi sur l'avortement, dénonciation des régimes communistes, à l'école, l'enfant peut désormais
s'exprimer et participer aux décisions.

Influences sur le plan économique et social : création du système d'auto gestion d'entreprise, remise
en cause de l'armée et du nucléaire, avec l'apparition de mouvements écologiques, sur le plan
religieux, bouleversement dû au refus du Vatican de la contraception, au mouvement de prêtres
ouvriers. On constate une diminution du nombre de pratiquants.

Les Français adoptent progressivement une position critique à l'égard de la politique et se méfient du
militantisme politique. Lors du référendum sur la régionalisation par lequel le général De Gaulle veut
décentraliser les lieux de décisions et modifier le rôle du Sénat, il promet de quitter la présidence si les
Français optent pour le "non". Dès le résultat du référendum, De Gaulle part.

Conclusion
Mai 68 marque une ouverture brutale de la culture française au dialogue social et médiatique. C'est
une étape importante dans la prise de conscience de la mondialisation de cette société moderne, et une
remise en cause de la société de consommation.

Source : https://www.lemondepolitique.fr/culture/mai-68

Loi Haby : 1975

Initié dès le début des années 60 par le pouvoir gaulliste et voulu par Valéry Giscard d'Estaing, le
collège unique a été créé par la loi Haby en 1975. Jusqu'alors trois filières étaient proposées aux élèves
à la sortie de l'école élémentaire : une filière générale, une filière courte et une filière apprentissage.

La réforme de René Haby voulait un socle commun et un savoir minimal pour une tranche d’âge.
L'idée était tout simplement de considérer que jusqu'à l'âge de la fin de la scolarité obligatoire à 16
ans, il était normal d'offrir le même enseignement à tous les élèves de France. Des élèves de toutes
origines sociales allaient donc se retrouver dans les mêmes classes.

La création du collège unique a d'abord été célébrée comme l'aboutissement d'un processus de
démocratisation et d'ouverture de l'enseignement à tous. Mais la réforme a fait également
immédiatement l'objet de critiques. Ses détracteurs parlaient déjà d'un savoir minimal, d'enseignement
au rabais. Pour les opposants à ce collège, la démocratisation de l'Education va imposer un
nivellement par le bas. Ce sont grosso modo les mêmes critiques que l'on entend aujourd'hui pour la
réforme du gouvernement. On compte aujourd'hui un peu plus de trois millions 300 mille collégiens
répartis dans plus de 7.000 établissements. Un collégien coûte chaque année un peu plus de 8.000
euros à la collectivité. Aujourd’hui, c'est la quasi-totalité de ceux qui entrent en 6ème qui atteignent le
terme d'une classe de troisième 84 % d’entre eux ont obtenu en 2014 le diplôme national du brevet.
Après la 3 -ème, environ 58% des élèves poursuivent des études en seconde générale ou
technologique. Cela dit, il y a des disparités très importantes entre collèges, voire entre classes souvent
engendrées par des conditions sociales très différentes. Le collège est souvent aujourd'hui le seul lieu
de mixité sociale. A tel point que certains établissements développent aujourd'hui des classes de
niveau, ou d'excellence, pour répondre à ces disparités. En gros, ce que disent aujourd'hui ses
détracteurs, c'est que le collège unique a réussi la massification, c'est à dire scolariser toute une classe
d'âge dans une même structure, mais pas la "démocratisation", c'est-à-dire faire réussir tous les élèves
malgré leur hétérogénéité.

Les Présidents de la Vème République (1958 - ?) :

 Charles de Gaulle – 1959-1969


 Georges Pompidou – 1969-1974
 Valéry Giscard d’Estaing – 1974-1981
 François Mitterrand – 1981- 1988 -1995
 Jacques Chirac– 1995- 2002 – 2007
 Nicolas Sarkozy – 2007-2012
 François Hollande – 2012-2017
 Emmanuel Macron – 2017 – 2022 – 2027 (s’il va jusqu’au terme de son mandat)

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