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Épidémies et crises de mortalité du passé - La Peste noire dans l’…nt chrétien et musulman 1346/1347 – 1352/1353 - Ausonius Éditions 15/01/2024,

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OpenEdition Books Ausonius Éditions Études Épidémies et crises de mortalité ... La Peste noire
dans l’Occident ch...

Ausonius
Éditions
Épidémies et crises de mortalité du passé
| Dominique Castex, Isabelle Cartron
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La Peste noire LIBRI

dans l’Occident
chrétien et
musulman
1346/1347 –
1352/1353
Stéphane Barry e Nobert Gualde
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p. 193-227

Testo integrale
1 La réapparition de la Peste en Occident au XIVe siècle revêt
un caractère nouveau et exceptionnel, car jamais
auparavant un tel cataclysme ne s’est manifesté sur une si
longue durée, ni sur une si vaste échelle géographique. La
violence et la soudaineté du mal, sa progression inexorable,
tant à travers l’Europe occidentale, que centrale et
orientale, l’inefficacité des soins et le nombre élevé des
victimes traumatisent pour longtemps les contemporains.
La “Peste noire”, expression qui, comme celle de “mort
noire1”, désigne les cinq terribles années du début de la
seconde pandémie occidentale de 1347-1352/1353, entraîne
une formidable dépression démographique et modifie,
parfois en profondeur, les comportements sociaux. Cette
“pestilence”, “mortalité” ou encore “maladie effrayante”2, le
terme de “Peste noire” n’apparaît que tardivement3,
représente un des événements catastrophiques majeurs de
l’Europe médiévale, qu’elle soit chrétienne ou musulmane4.
C’est ce que nous laisse entendre de nombreux
témoignages contemporains, à l’image de ceux de Jean de
Venette5, Guy de Chauliac6 ou le médecin Andalou Ibn
Hatimah7.
2 Abondamment étudiées depuis des décennies, les grandes
pestes médiévales ont suscité, ces dernières années, un vif
intérêt qui doit beaucoup aux préoccupations actuelles
touchant la santé publique. Au carrefour de plusieurs
disciplines telles que l’histoire, la médecine, la
démographie ou la sociologie de la santé, l’étude de cette
maladie bénéficie de nouvelles sources d’informations,
notamment en archéologie funéraire8, archéozoologie9 ou
paléobiologie10. Compléments indispensables à la
recherche en archives, ces sciences s’avèrent désormais
incontournables et apportent des éclairages tout à fait
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nouveaux et stimulants nous permettant de mieux


comprendre les pestes historiques et, notamment, la plus
célèbre d’entre elles : la “Peste noire”11.
3 Bien qu’elle soit une maladie très ancienne, nous ignorons
presque tout des pestes antiques, car les sources restent
trop vagues pour que sa symptomatologie soit évidente et
que le diagnostic soit sérieusement posé. En revanche, il
est clairement établi que la peste12 touche, par poussées
successives, le bassin méditerranéen et une partie de
l’Occident13 au cours du Haut Moyen Âge entre le VIe siècle
et le VIIIe siècle. Cette pandémie est connue sous le nom de
“peste justinienne”, car elle apparaît sous le règne de
l’empereur byzantin Justinien (527-565). Puis elle
disparaît, pour réapparaître avec fracas dans l’histoire
occidentale en 1347.

LES CARACTÈRES ÉPIDÉMIOLOGIQUES ET CLINIQUES


DE LA PESTE

4 Infection hautement contagieuse, la peste revêt un


ensemble de caractéristiques épidémiologiques et cliniques
dont un minimum de connaissances semble indispensable
afin de comprendre le déroulement de cette effroyable
épidémie, ainsi que les réactions des contemporains.
5 Il faut attendre 1894 et la troisième pandémie, apparue en
Chine au milieu du XIXe siècle, pour que le pasteurien
Alexandre Yersin identifie, à Hong Kong, le germe
responsable qui porte désormais son nom, Yersinia pestis,
et le rôle des rats dans la propagation de la peste14. Quatre
ans plus tard, un autre pasteurien, Paul-Louis Simond,
découvre l’importance des puces comme vecteurs de
transmission de la maladie, tant entre les rongeurs, que des
rongeurs à l’homme. En quatre ans, ces deux découvertes
majeures “détruisent un mythe”15. Les hommes sont enfin
susceptibles d’apporter une réponse à cette maladie

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millénaire.
6 Appartenant primitivement au genre Pasteurella16,
Yersinia pestis, est, selon les bactériologistes experts de
l’évolution, une bactérie apparue probablement en Asie
centrale, il y a environ 20 000 ans17, à partir d’un clone de
Yersinia pseudotuberculosis18. L’épidémiologie de la peste
est complexe. Maladie tellurique se manifestant de manière
endémo épidémique et parfois pandémique, elle est,
d’abord, une maladie épizootique extrêmement virulente
qui frappe sélectivement et primitivement les rongeurs
sauvages. Elle n’appartient en propre qu’à ces derniers et
n’atteint qu’accidentellement l’homme par l’intermédiaire
des rongeurs commensaux19 puis de leurs puces
hématophages pestigènes, c’est-à-dire susceptibles d’être
infectées par la maladie et surtout de la transmettre20. Une
épidémie de peste fait donc intervenir plusieurs facteurs
qui sont respectivement : une bactérie, des rongeurs, des
puces et les hommes. Par bien des côtés, nous connaissons
mal les opérateurs de cette nouvelle pandémie car, en six
siècles, le germe, le rat, la puce et l’homme ont
biologiquement évolué. N’oublions jamais que le vivant
change en permanence, particulièrement dans le cas des
interactions conflictuelles entre les agents pathogènes et
l’homme21.
7 On connaît trois souches du germe Yersinia pestis. La
forme antiqua, installée autour des grands lacs africains, la
medievalis localisée en Asie centrale et l’orientalis,
actuellement la plus répandue se situant en Orient et en
Amérique. Il a longtemps été considéré que chacune de ces
souches était responsable d’une des trois pandémies de
peste s’étant manifestée jusqu’à ce jour22, mais récemment
une découverte déterminante dans l’épidémiologie de la
maladie a été faite. Des équipes pluridisciplinaires
regroupant archéologues, anthropologues, médecins et
historiens23 ont découvert, à partir des fouilles de charniers

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de pestiférés en France24 et d’analyses paléo


microbiologiques, notamment à partir de la pulpe
dentaire25, que “seule la souche orientalis semble posséder
un potentiel de dissémination suffisant pour créer une
pandémie”26. Pour arriver à cette conclusion, les
chercheurs ont développé une nouvelle méthode
d’amplification et de caractérisation génétique applicable à
l’ADN ancien. Cette technique, appelée MST, se fonde sur
le décryptage de certaines zones non codantes du génome
et réclame une très petite quantité d’ADN. Ces résultats
apparaissent particulièrement importants à un moment où
l’on note une recrudescence de la peste en différents points
du globe27. Il ne faut oublier que la peste constitue une
véritable question d’avenir car elle est une des maladies les
plus étudiées en tant qu’arme bactériologique28.
8 Sous sa forme bubonique, la plus répandue, la peste est,
comme nous l’avons évoqué, principalement transmissible
à l’homme par l’intermédiaire de certaines espèces de
puces. Sans entrer dans les détails, rappelons qu’il existe
un débat ancien, mais régulièrement entretenu, à propos
de la responsabilité de telle ou telle puce dans
l’épidémisation de la peste bubonique.
9 Généralement chaque espèce de puce est “inféodée” à une
espèce particulière. Classiquement on met en cause dans
l’épidémisation de la peste Xenopsilla cheopis, Nosopsyllus
fasciatus et Pulex irritans29. La première, adaptée aux
climats chauds, parasite essentiellement le rat, tout comme
la seconde cependant plus adaptée aux climats tempérés.
La troisième, elle aussi vivant dans des milieux plus
tempérés, est la puce de l’homme. Il existe quelques
exceptions, comme la Xenopsylla cheopis qui, tout en
parasitant le rat30, ne néglige nullement l’humain.
Schématiquement, car la question est complexe, suite aux
observations réalisées dès la fin du XIXe siècle, Xenopsylla
cheopis est généralement considérée comme la puce

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vectrice à l’homme de la peste en Occident. Or, comme le


souligne Jean-Claude Beaucournu, son implication semble
très improbable, car “sur le plan écologique [cette puce] est
liée aux climats chauds ou tempérés chauds et ne peut
donc s’acclimater chez nous”31. Entre les XIVe et
e
XVIII siècles, l’habitat humain subit entre l’été et l’hiver des
variations thermiques importantes et Xenopsylla cheopis
ne peut y survivre. En outre, les données archéologiques
“établissent clairement que tout au long des périodes
historiques Pulex irritans est extrêmement abondante sur
l’homme. Aucune découverte fossile de Xenopsylla cheopis
n’a été relevée en Europe, et cette espèce est actuellement
absente de notre pays”32. Toujours pour Jean-Claude
Beaucournu, si Nosopsyllus fasciatus, “[…] peut
transmettre la peste de rat à rat, pique l’homme “seulement
à contre cœur”. Pulex irritans est, par contre, le vecteur
idéal par sa très grande abondance sur l’homme et dans ses
habitations”33.
10 Quelles sont, dans ce cas, les puces responsables des
épidémies occidentales ? Certains scientifiques avancent
qu’“un ensemble d’arguments écologiques et
épidémiologiques ainsi que la spécificité et l’abondance sur
l’Homme de Pulex irritans désigne cette espèce comme
vecteur potentiel”. D’autres considèrent maintenant, que le
rôle de la puce de l’homme doit être minoré au bénéfice à
nouveau de Nosopsyllus fasciatus, la puce du rat noir au
e
XIV siècle. Jusque dans les années trente, cette dernière est
considérée comme un des principaux vecteurs de la peste.
Mais, au cours de cette même décennie, ces acquis sont
remis en question avec la théorie de la propagation de la
peste bubonique par les puces de l’homme et non du rat.
Cette hypothèse relègue alors le rat et ses puces à un rôle
limité dans la chaîne épidémique, au profit des puces de
l’homme. Reconnue et admise par un grand nombre de
scientifiques et d’historiens, jusque dans un passé récent,

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cette théorie est toujours abondamment discutée.


11 Il semble donc évident de ne pouvoir aborder l’histoire de
la peste sans souligner les relations morbides unissant le
plus fameux des ectoparasites de l’imagerie humaine et
deux de ses hôtes de prédilection : le rat et l’homme. Mais
il s’agit toujours d’interactions entre espèces vivantes en
évolution et, rigoureusement parlant, il est difficile de
savoir quelle est au XIVe siècle, la puce “la plus confortable”
à la survie de Yersinia pestis durant son transport par
l’insecte. La modification d’un seul gène peut “améliorer”
la survie de la bactérie chez son vecteur. Qu’en est-il alors
des interactions biologiques précises entre le bacille de la
peste et la ou les puce(s) de l’époque ? Nous ne pouvons
que le constater, par bien des côtés, nous connaissons mal
les opérateurs de la Peste noire car, en six siècles, tous les
acteurs de cette nouvelle pathocénose, dans laquelle la
peste tient, à partir du XIVe siècle, la place principale34, ont
biologiquement évolué.
12 Chez l’homme, la peste se manifeste principalement sous
trois formes cliniques primaires se différenciant par les
voies de pénétration du bacille et la gravité des symptômes
développés. La peste bubonique, forme classique de la
maladie chez l’homme, est provoquée essentiellement,
comme nous l’avons vu, par la piqûre de certaines espèces
de puces infectées ou le contact direct entre une lésion
cutanée ouverte et un objet souillé par le bacille. Elle est
celle dont la létalité est la moins élevée, environ soixante
quinze pour cent de décès. C’est certainement la forme la
plus fréquente aux XVIe-XVIIe siècles. Sans que cela soit un
signe absolument constant, une plaque noirâtre, appelée
charbon pesteux, apparaît au point d’inoculation. Puis, au
bout de deux ou trois jours, apparaissent, généralement un
ou plusieurs ganglions durs, douloureux et gros. C’est le
célèbre bubon que recherchent systématiquement les
médecins dès le XIVe siècle. Il se situe en principe suivant le

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territoire de drainage des lymphatiques concerné vers le


ganglion lymphatique le plus proche du point de piqûre.
Ainsi, une piqûre du pied induit un bubon de l’aine et une
piqûre de la main un bubon au creux de l’aisselle du même
côté. Les bacilles se multiplient dans le ganglion. Lorsque
les capacités de filtration du ganglion sont dépassées, les
bacilles peuvent essaimer dans la circulation sanguine,
atteignant principalement la rate, le foie et les poumons.
Ces organes sont le siège d’une multiplication bactérienne
très rapide à l’origine, par exemple, de lésions
hémorragiques remarquées par les témoins des épidémies.
Notons que le bubon n’est pas systématiquement décelable,
puisqu’il peut être localisé dans des régions plus profondes
du corps. Parfois volumineux, il peut aller de la taille d’une
noix à celle d’un œuf de poule, Boccace parle même de la
taille d’une “pomme ordinaire”35.
13 La forme pulmonaire est particulièrement grave et
systématiquement mortelle. Elle peut se développer de
deux façons : une complication pulmonaire liée à une peste
bubonique, ou une contamination directe entre un individu
sain et un malade ayant développé une atteinte
pulmonaire. Une véritable épidémie de peste pulmonaire
se manifeste généralement en hiver.
14 Conséquence possible d’une évolution gravissime des deux
formes évoquées ci-dessus, la peste septicémique
s’accompagne de la présence d’emblée de bactéries dans le
sang. Attaque généralisée, elle est toujours mortelle et peut
être foudroyante en quelques heures. D’autres formes
cliniques de la maladie existent, telles que la peste
pharyngée ou encore méningée. Ces manifestations
secondaires ne sont, néanmoins, jamais identifiées par les
populations, étant donné que la nature du mal est alors
méconnue.

L’APPARITION DE LA PESTE ET SA DIFFUSION EN


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OCCIDENT, 1347-1352
15 Comme pour la peste justinienne, l’origine de l’épidémie de
la Peste noire est incertaine. Selon les chroniqueurs, elle
viendrait de l’Inde ou plus probablement de la Chine. Très
bien renseigné, le médecin d’Almeria et témoin de
l’épidémie, Ibn Khatima, écrit à ce propos : “Il y a eu
divergence sur le commencement de cet événement et le
lieu de son apparition. Des gens de confiance m’ont raconté
que, d’après des commerçants chrétiens arrivant chez nous
à Almeria, son origine était le pays d’al-Khita en langue
persane c’est la Chine comme je l’ai appris de quelques
autres arrivants originaires de Samarqand, des gens de
confiance et de sincérité. Le pays de la Chine c’est
l’extrémité de la terre du coté de l’Orient, et c’est ainsi
qu’elle continua [la peste] à se propager de Bilad al-Khita
et ses environs. Et là, elle s’étendit vers l’Irak persan et les
terres turques”36.
16 Que savons-nous actuellement ? Les recherches menées à
ce propos au cours du XXe siècle, ont mis en évidence la
propagation de la peste en Chine dès 1331. On estime qu’un
tiers de sa population est décimé entre 1331 et 1393. Elle
passe alors d’environ 125 millions à, approximativement,
90 millions d’habitants37. De Chine, la peste poursuit sa
marche dévastatrice. Vers 1338, elle est attestée sur les
plateaux d’Asie centrale. Des fouilles, conduites sur un
cimetière de chrétiens nestoriens38 dans la région de
l’Issyk-Koul au sud du lac Balkhach39, ont permis de
constater un taux de mortalité élevé pour les années 1338-
1340. Trois pierres tombales, datées de 1338 et 1339,
indiquent expressément la peste comme cause du décès40.
De cette région, la maladie se propage, par les voies
traditionnelles du grand commerce entre l’Orient et
l’Occident, d’est en ouest vers la Méditerranée et l’Europe,
se diffusant au rythme des déplacements humains,

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frappant des cités comme Samarkand, ou Saraï, capitale de


la Horde d’Or ; la peste atteint les rives de la mer Noire
vers 1346.
17 C’est à Caffa41 petit comptoir génois fondé vers 1266 sur les
bords de la mer Noire, que va se jouer le futur drame pour
l’Occident. Assiégée en 1343, à la suite semble-t-il de
contentieux commerciaux entre les génois et les mongols,
Caffa l’est une nouvelle fois en 1345-1346 par le Khan de la
Horde d’Or Djanisberg. Échouant à nouveau, son armée
affaiblie par la peste, Djanisberg décide de projeter par-
dessus l’enceinte de la ville des cadavres pestiférés42. Si
certains historiens s’interrogent sur la véracité de cet
évènement, il est certain qu’une terrible épidémie, due à
Yersinia pestis, éclate parmi la population de Caffa. Au
même moment, quelques navires génois quittent le port
emportant le redoutable fléau vers une Europe qui, en cette
fin de première moitié du XIVe siècle, est prête pour
“l’accueillir”.
18 La dégradation du climat au cours de la décennie 1310,
avec des excès de pluviosité autour des années 1315, a eu
des répercussions dramatiques sur la production céréalière
entraînant de graves difficultés frumentaires. Un des
points culminants de ces crises reste les famines des
années 1314-1316. Pour exemple, Georges Duby écrit que
de “mai à août 1316, un habitant sur dix mourut de faim
dans la ville d’Ypres”43. Toutefois, il est généralement
admis que de nombreuses variations locales existent, tant
pour les récoltes que pour la géographie et la chronologie
des disettes44. Dès lors, la mesure précise des liens de
causalité entre la détérioration climatique, ses
répercussions sur les hommes et la Peste noire, reste une
question ouverte dans laquelle la relation exacte entre
famine et maladie occupe une place capitale45. Dans tous
les cas, l’autonomie du phénomène épidémique par rapport
aux disettes et famines, n’est plus à prouver, bien que

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“l’importance de celui-ci reste conditionnée par le contexte


dans lequel il s’insère”46.
19 Comme si un malheur ne suffisait pas, la peste apparaît
alors que de nombreux pays sont confrontés à un contexte
économique, politique et social particulièrement dégradé.
Les royaumes de France et d’Angleterre sont en guerre
depuis 1337, la couronne d’Aragon, plongée dans une âpre
guerre civile, ou la péninsule italienne connaissent de
nombreux troubles politiques et militaires entraînant la
misère, la famine et le brigandage liés, notamment, au
déplacement des troupes. Toutes ces crises, plus ou moins
graves, et surtout répétées, ont naturellement des
répercussions sur une courbe démographique, jusque là
ascendante, qui stagne à partir des années 1310-1320. La
Peste noire, par conséquent, n’arrive pas dans un “ciel
démographique serein”, mais dans une conjoncture “déjà
profondément dégradée”47. Pour de nombreuses contrées,
elle ne va être que le paroxysme d’une série de calamités.
20 C’est dans ce contexte, que les galères, fuyant Caffa ravagée
par la maladie, font une première escale à Péra, autre
comptoir génois qui jouxte Constantinople48. La peste y
culmine au cours des mois de novembre et décembre 1347.
Schématiquement, car retracer l’itinéraire et la chronologie
exacte de l’épidémie est délicat49, de Constantinople la
peste se propage sur les côtes de la mer Noire, dans les îles
de la mer Égée, en Grèce, en Crête, à Chypre ou encore à
Alexandrie, d’où, suivant la vallée du Nil, elle se diffuse en
Égypte. Parallèlement, elle gagne la Palestine, le Liban, la
Syrie. Chaque port, chaque lieu touchés deviennent un
foyer à partir duquel se propage la maladie.
21 En cette fin d’année 1347, les galères génoises poursuivent
leur macabre périple. Après avoir accosté en Sicile, d’où la
peste gagne ensuite la péninsule par Reggio de Calabre50,
les galères sont refoulées de Gênes, mais atteignent
Marseille qui leur ouvre son port le 1er novembre 1347. La

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maladie ravage la ville avec une violence inouïe, à tel point


qu’une des rues, où tous les habitants meurent en quelques
semaines, prend le nom de rue “Rifle-Rafle”51. Véhiculée le
long des voies commerciales terrestres, fluviales et
maritimes52, la peste atteint l’Espagne, sans doute par les
ports du Languedoc53. En même temps, la Corse et la
Provence sont touchées avant la fin de l’année. Elle
apparaît en Avignon au mois de mars. Le chapelain et
médecin du pape Clément VI, Guy de Chauliac54, apporte
un témoignage essentiel sur la venue de la peste dans cette
cité qu’il a étudiée en homme de l’Art, mais aussi en tant
que victime de la maladie à laquelle il a eu la chance de
survivre. Dans son oeuvre majeure la Grande chirurgie,
rédigée en 1363, il dépeint ainsi le mal qui afflige la cité :
“En Avignon, elle fut de deux sortes : la première dura deux
mois avec fièvres continues et crachement de sang, et on en
mourait dans trois jours. La seconde fut, tout le reste du
temps, aussi avec des fièvres continues, et apostèmes et
carboncles et parties internes principalement aux aisselles
et aines, et on mourait dans cinq jours. Elle occupa tout le
monde ou peu s’en fallut, car elle commença en Orient, et
ainsi jetant ses flèches contre le monde, passa par notre
région vers l’Occident et fut si grande qu’à peine elle laissa
la quatrième partie [25 %] des gens”55. Malheureusement
aussi fines qu’elles soient, ces descriptions de la maladie,
ne permettent ni sa guérison et encore moins sa
progression. D’Avignon, carrefour de l’Occident où siège un
pape depuis 1309, la peste se diffuse de toutes parts. Entre
février et mai, ce sont Narbonne, Montpellier, Carcassonne
qui sont touchées, alors qu’en Italie, Rome et Florence, par
exemple, sont ravagées par le mal. Conformément aux
préceptes médicaux du temps, les populations, pensant
trouver leur salut dans la fuite, ne font que répandre la
peste en abandonnant les lieux sinistrés. La rapidité de
propagation du fléau est telle qu’il se manifeste à Toulouse

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en avril 1348 et à Agen moins d’un mois plus tard56. Le


livre des Jurades de la ville évoque alors une terrible
épidémie qu’on nomme la “mortalitat”57. Entre juin et août,
ce sont aussi Bordeaux, Lyon et Paris qui sont atteintes,
puis la Bourgogne, la Normandie, etc. La peste franchit les
Alpes, frappe la Suisse et progresse vers l’Est. Au même
moment, en Europe du Nord la maladie traverse la Manche
et frappe Melcombe Regis, actuelle Weymouth, dans le
Dorset au sud-ouest de l’Angleterre58. En 1349, elle touche
l’Irlande, l’Écosse, l’Allemagne et les Pays-Bas. En 1350 la
Scandinavie est atteinte à son tour puis tout l’espace
hanséatique. En 1352, elle frappe Moscou, emportant dans
son sillage le grand duc de Moscovie et le patriarche de
l’Église russe. Puis elle s’étend dans le sud, semble-t-il,
jusqu’à Kiev.
22 Paradoxalement, alors que l’Occident s’embrase, certaines
régions échappent temporairement à l’épidémie. Si
l’isolement des vallées montagnardes, comme les Pyrénées,
peut expliquer ce phénomène, il n’en est pas de même pour
une partie de la Hongrie et à fortiori le Brabant, le
Hainaut59, le Limbourg, contrées situées au cœur des
réseaux marchands de l’époque ou encore Saint Jacques de
Compostelle, le célèbre sanctuaire, qui attire des pèlerins
de toute l’Europe. Selon certains historiens, ceci peut
s’expliquer par la prépondérance parmi la population de
groupes sanguins bénéficiant d’une certaine immunité.
Plus simplement, nous pouvons imaginer que la
propagation de la maladie, au cours de ces premières
années d’épidémie, s’arrête naturellement aux frontières de
ces régions. Cependant, elles ne vivent là qu’un court répit,
puisqu’elles seront frappées par la seconde flambée de
peste des années 1360– 1363 et ultérieurement, lors des
nombreuses résurgences de la maladie60.
23 En cette fin de première moitié du XIVe siècle, en l’espace de
quelques années, la peste, après avoir ravagé l’Italie, la

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France, l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre, le Danemark61,


la Norvège, l’Europe centrale et de l’est, les villes
allemandes, la Pologne, la Lituanie la Hongrie, la Bohême,
la Suisse, etc.62, laisse un monde désemparé et diminué.
Progressant généralement suivant un rythme saisonnier,
dû très certainement à l’activité biologique des puces, elle-
même influencée par le climat dont les interactions
précises avec la Peste noire sont encore sujettes à
discussions63 ; régressant au cours de l’hiver, si elle ne
prend pas une forme pulmonaire, plus vive au printemps et
en été, la peste à partir de 1347 s’installe pour plusieurs
siècles en Occident : c’est la naissance de la seconde
pandémie.

LES RÉACTIONS COLLECTIVES ET INDIVIDUELLES


POUR FAIRE FACE AU FLÉAU : QUELQUES
CONSÉQUENCES IMMÉDIATES ET À PLUS LONG TERME
DE L’ÉPIDÉMIE

24 Comment les populations et gouvernements réagissent-ils


à l’approche d’un fléau qui souvent est annoncé de ville en
ville, par courrier et surtout oralement64. Dès l’approche de
l’épidémie, le roi de France Philippe VI interroge
l’Université de Paris qui donne, dans son célèbre
Compendium de Epidemia, l’état des connaissances sur le
sujet. La peste est due, pense-t-on, à la corruption de l’air,
elle-même provoquée par une mauvaise conjonction des
planètes. Dans ce monde, où l’essentiel des connaissances
médicales provient des oeuvres d’Hippocrate et de Galien,
sans oublier les savoirs d’une médecine arabe somme toute
plus performante, la théorie aériste est à la base de tous les
conseils préventifs. S’enfuir vers des régions plus saines,
s’enfermer chez soi à l’abri des vents mauvais, respirer des
parfums, faire des fumigations ainsi que de grands feux
purificateurs, sont parmi les conseils les plus fréquemment

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formulés. En même temps, le bon sens populaire a tôt fait


de se rendre à une autre évidence, celle de la contagion :
“Et ladite mort et maladie venait par contacts et contagion”
65
. C’est de ces constatations que découlent les premières
mesures prophylactiques d’isolement et de quarantaine. La
population perçoit, sans en comprendre pour autant les
raisons biologiques, que le mal se transmet après un
contact avec des malades, leurs maisons, leurs vêtements
ou des cadavres.
25 Face à ce fléau, tous les traitements recommandés par les
médecins se révèlent inopérants. Les hommes de l’Art ne
peuvent que constater leur impuissance. Ils tentent,
pourtant, de trouver des explications au mal qui les frappe.
Partout, que les terres soient musulmanes ou chrétiennes,
de nombreux traités de peste sont écrits à partir de 1348
par de célèbres médecins ou profanes. Malheureusement,
et cela est aussi commun à tous, les moyens curatifs
proposés sont totalement inefficaces, souvent inaccessibles
aux plus pauvres, extrêmement douloureux et
fréquemment dangereux, comme l’incision des bubons,
technique alors couramment pratiquée. Les seules chances
de salut résident en fait dans la préservation.
26 En même temps, bien que désemparées, les autorités
réagissent et instaurent, avec plus ou moins de rapidité et
de réussite, des mesures préventives et souvent coercitives,
visant à empêcher la venue de la peste ou à la circonscrire
lorsqu’elle se manifeste. Des mesures d’“hygiène publique”
66
sont immédiatement prises ou réactivées67, un peu
partout, et même le roi de France tente de réagir en
promulguant en 1352, une ordonnance établissant, pour le
royaume, des règles sanitaires à suivre afin d’éviter les
risques de surmortalité, après la triste expérience de la
Peste noire. Malheureusement, la réalité politique,
financière, mais aussi la méconnaissance des règles
d’hygiène les plus élémentaires, feront de ces tentatives des

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échecs constants. Enfin, gardons toujours à l’esprit, que


toutes ces mesures sont prises non pas pour combattre un
péril microbien, d’ailleurs méconnu et conséquence de
l’insalubrité, mais pour éviter, conformément aux
croyances médicales du temps, la “corruption” de l’air,
donc un risque de contagion provenant des mauvaises
odeurs exhalées par tous les détritus. Parallèlement, les
corps de ville de quelques grandes cités, dans un premier
temps surtout italiennes, se montrent particulièrement
réactifs face à la menace que représente ce nouveau fléau.
Dès 1348, Venise établit, pour la première fois en Occident,
un conseil sanitaire, constitué par trois nobles68, puis des
règlements sanitaires, visant à préserver la santé des
populations, sont créés ou étoffés. En 1377, Raguse69
“décrète un isolement d’un mois bientôt porté à quarante
jours à Venise, en accord avec la doctrine Hippocratique
qui considère que le quarantième jour est le dernier jour
possible pour les maladies aiguës comme la peste”70. C’est
encore à Venise qu’en 1423, des voyageurs, venant de zones
infectées sont refoulés et isolés dans un hôpital, le lazaret71,
construit sur l’île de Sainte Marie de Nazareth dans la
lagune. Il s’agit du premier établissement en Europe
destiné à mettre en quarantaine les pestiférés. Autre
conséquence directe de la Peste noire, dans le duché de
Milan à la fin du XIVe siècle, les premières désinfections
publiques de marchandises sont pratiquées72. Il est en
revanche surprenant de constater que dans les principautés
musulmanes de la Péninsule Ibérique, il n’existe pas,
semble-t-il, de mesures similaires à ce qui est alors mis en
place à Venise ou Raguse, bien que le phénomène de
contagion soit parfaitement identifié. Comme le souligne
M. Melhaoui et jusqu’à la découverte de nouvelles
archives : “Le problème de l’instauration éventuelle
d’établissements d’accueil des pestiférés en Occident
musulman reste entier”73.

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27 Si les quarantaines, les hôpitaux de peste et les mesures de


désinfection sont promis à un bel avenir, pour beaucoup, se
protéger de l’épidémie et de la panique régnante est
synonyme tout simplement de fuite. Nombreux sont ceux
qui, conformément aux préceptes médicaux, quittent leur
cité sinistrée pour se réfugier en des lieux qu’ils espèrent
plus cléments. Malheureusement, cela ne fait que
contribuer à la propagation de la maladie. Quant à
l’isolement, s’il limite réellement la contamination
interhumaine, il reste sans doute relativement inefficace,
car les rats et puces sont partout présents et leur rôle dans
les épidémies est complètement ignoré par les
contemporains.
28 Les hommes tentent alors de trouver d’autres explications
et remèdes. Dans cette société chrétienne profondément
croyante et superstitieuse, l’origine de ce fléau ne peut
donc être que surnaturelle74. Au demeurant, cette
interprétation religieuse des causes de la peste “relève en
fait d’une conception d’ensemble de l’ordre du monde”75,
car, comme le souligne Françoise Hildesheimer, “le
discours de l’église intervient pour donner à un phénomène
inexplicable une signification d’ordre supérieur et fournir
des armes spirituelles pour lutter contre lui”76. Ainsi, et
logiquement, le peuple cherche des intercesseurs et se
tourne vers des figures protectrices comme saint Sébastien,
la Vierge, saint Louis et au XVe siècle, saint Roch. Prières,
supplications et processions se multiplient à travers les
villes et campagnes d’Occident77. Mais, là encore, le mal est
dans le remède, car ces actes de piété peuvent favoriser la
propagation de la maladie. C’est pour cette raison que
rapidement les rassemblements processionnels sont
déconseillés et le pape dispense, par exemple, les pèlerins
anglais et irlandais du jubilé de 135078. On multiplie, en
même temps, les signes afin d’apaiser la colère divine : à
Rouen on décide d’interdire les jeux, la boisson, les

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jurons79, etc. ; dans les territoires relevant de la couronne


d’Aragon, les officiers royaux tentent de prévenir un retour
de la peste en interdisant, là encore, le jeu, les jurons, le
travail du dimanche, la pêche pour un gain financier les
jours fériés et les vêtements ostentatoires80. Ces réactions
répondent à l’idée très répandue, souvent rappelée dans les
textes du temps, que ce fléau universel est un châtiment
divin punissant les hommes de leurs péchés. Le pape le
reconnaît dans une bulle de septembre 1348, en évoquant
“la pestilence dont Dieu afflige le peuple chrétien”81. Pour
l’empereur byzantin, Jean Cantacuzène, il est évident
qu’une maladie accompagnée de souffrances et de
puanteurs aussi horribles et surtout d’un désespoir aussi
profond avant la mort n’est pas “naturelle” et ne peut être
qu’un “châtiment du ciel”82.

LE “CHOC” DÉMOGRAPHIQUE
29 Rappelons-le, les agents pathogènes et leurs hôtes co-
évoluent de façon permanente, ce phénomène est d’ailleurs
bien représenté par le modèle de la reine rouge que
propose Leigh Van Valen en 197383. Cette co-évolution est
particulièrement claire pour une bactérie telle que Yersinia
pestis dont le génome, maintenant connu84, est
extrêmement “souple” et encore malléable. Par
conséquent, il est fort probable que l’agent de la Peste noire
a, dans son intimité génétique, des capacités de virulence
différentes de celles des Yersiniae rencontrées aujourd’hui.
De ce fait, il y a de bonnes raisons de penser que, face à
l’agression d’une bactérie à la virulence nouvelle et
exacerbée, les Européens, jusque-là non immunisés, se
sont trouvés dans une situation semblable à celle des
Amérindiens lors de l’invasion des conquistadors
apportant la variole. Ceci peut expliquer, en partie,
l’extraordinaire coût démographique de l’épidémie.

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30 Les villes sont particulièrement touchées, car l’entassement


de la population, l’extrême insalubrité et les fréquentes
difficultés d’approvisionnement favorisent la contagion.
Cette impression de catastrophe démographique urbaine
(malheureusement et généralement réelle), est d’autant
plus renforcée à nos yeux, que les sources sur la Peste noire
encore existantes sont très souvent des “archives urbaines”
produites par les corps de ville, officiers royaux, corps
ecclésiastiques, etc. Gardons par conséquent à l’esprit que
c’est une vision fragmentaire de l’épidémie, car elle se
répand en fait partout dans un monde – l’Occident – où
quatre vingt dix pour cent de la population est rurale.
31 Frappant indistinctement hommes, femmes, enfants, bien
portants et malades, indigents, riches et productifs, la
Peste noire et ses résurgences, quelquefois très violentes,
peuvent dépeupler de manière significative des régions
entières portant, par la même, des coups souvent
catastrophiques à l’économie ou à la cohésion sociale,
ébranlant tous les “piliers” d’une société. La saignée
démographique est brutale. En Italie, Florence passe
probablement de 110 000 habitants en 1338 à 50 000
en 135185. À Hambourg86 ou Brême87 entre cinquante et
soixante dix pour cent de la population décède, dans la
Péninsule Ibérique, Barcelone perd en quelques mois, 36 %
de sa population, soit environ 15 000 personnes sur les
42 000 habitants de la cité88. En Provence, Dauphiné ou
Normandie, on constate une diminution de soixante pour
cent des feux89. Certaines régions voient disparaître
jusqu’aux deux tiers de leur population. On estime
qu’Avignon a peut-être compté 30 000 victimes90, Lyon
45 00091. À Narbonne, le nombre de “feux” passa de 6029
en 1336 à 2500 en 1361, ce qui représente une diminution
de plus de la moitié du nombre d’habitants92. En Dauphiné,
quatre moulins sur cinq et un four sur deux fermèrent à la
suite de l’épidémie93. En Bourgogne, dans le petit bourg de

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Givry, qui compte alors 310 feux, soit entre 1 500 et 2 000
habitants94, dans un des plus anciens registres paroissiaux
que l’on possède, le curé, qui notait entre 25 et 30
inhumations par an en moyenne, enregistra 615 décès, soit
38 à 43 % de la population, entre le 5 août et le 19
novembre95. À la paroisse Saint-Nizier de Lyon on nota
900 décès, soit le quart ou le tiers des paroissiens96. À
Saint-Germain l’Auxerrois, paroisse la plus importante de
Paris, on enregistra 3116 morts du 25 avril 1349 au 20 juin
135097. La ville de Perpignan perd sans doute 50 % de sa
population en quelques mois98. Toujours dans le royaume
de France, alors en guerre, sans que l’unique cause en soit
la peste mais plutôt la misère, de nombreux villages sont
abandonnés. À Bordeaux, la mort décime la banlieue rurale
et les paroisses voisines de la cité99. L’Angleterre passe
d’environ trois millions sept cents mille habitants en 1348
à deux millions deux cents mille habitants en 1377/1380,
en y incluant, il est vrai, les pestes de 1360 et 1369100.
L’évêque de Bath et Wells écrit en janvier 1349 : “La
présente pestilence, dont la contagion se répand en tous
lieux, a laissé beaucoup de paroisses vides de prêtres.
Comme on n’en trouve plus […], de nombreux malades
décèdent sans les derniers sacrements. Annoncez à tous
que, s’ils sont sur le point de mourir ils peuvent se
confesser les uns aux autres, et même à une femme si
aucun homme est présent”101. Froissart, contemporain de
l’épidémie, évalue pour sa part les victimes au tiers de la
population : “En ce temps, une maladie, que l’on nommoit
épidémie, couroit, dont bien la tierce partie du monde
mourut”102. Nous n’insisterons jamais assez sur ce point :
personne ne connaît véritablement le nombre des victimes,
les documents contemporains de l’épidémie donnant des
impressions horrifiées et non pas, sauf à de très rares
exceptions, des comptes relativement précis. Les
estimations actuelles établissent la mortalité dans une

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fourchette allant de 25 % à la moitié de la population


européenne. Mais en fait, quel que soit le chiffre, la venue
de la peste est un désastre.
32 Tous sont touchés et c’est ce qui fait de la peste, pour
partie, un “drame” unique. Elle n’est pas un évènement
annuel abattant exclusivement les éléments faibles de la
société. Si Alphonse XI de Castille est le seul monarque
mort de la peste, le roi Pierre d’Aragon perd sa femme, sa
fille et une nièce en l’espace de six mois. L’empereur de
Byzance voit mourir son fils. Dans le royaume de France,
en 1349, la reine Jeanne de Navarre, fille du roi Louis X le
Hutin et de Marguerite de Bourgogne, ainsi que Bonne de
Luxembourg, épouse du dauphin Jean (le futur roi de
France Jean II le Bon) sont emportées par la peste.
Cependant, comme cela a été très tôt remarqué, ce sont les
pauvres et indigents qui payent le plus lourd tribut à
l’épidémie, car, comme le souligne Jean-Noël Biraben, “la
peste trouvait chez les pauvres un magnifique terrain
d’accueil travaillé en profondeur par une séquence
prolongée de disettes”103. À Montpellier, Simon de Covino
attribue fort justement ce phénomène à la misère et aux
privations qui rendent les pauvres plus fragiles104. Mais ce
n’est qu’une partie de la vérité, car il faut prendre en
compte l’entassement dans les logis, pour les plus démunis
et l’extrême insalubrité qui règne partout. Guy de Chauliac
ou Jean de Venette évoquent une mortalité sélective selon
l’âge et la condition sociale. En fait, si la mortalité semble
avoir été relativement faible dans quelques corps de
dignitaires, elle fut élevée voire très élevée dans de
nombreux conseils de ville, chez les notaires, dans les
couvents et même chez les évêques qui perdent 37 % des
leurs dans la Péninsule Ibérique, ou encore 32 % en
Scandinavie105.
33 Enfin, les conséquences démographiques de la peste sont
accrues par les nombreux retours de la maladie, comme

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l’épidémie de 1360-1362, caractérisée par une surmortalité


des jeunes106, ou encore celles de 1366-1369, 1374-1375,
1400, 1407, etc. Nos propres recherches nous ont permis
d’ailleurs d’identifier 61 années de peste pour la seule ville
de Bordeaux entre 1500 et 1656107. En Occident, la maladie
ne disparaît donc que très progressivement au cours du
e
XVII siècle, des flambées, parfois majeures, se manifestant
encore aux XVIIIe siècle, voire XIXe siècle108.

LE “ CORPS SOCIAL” À L’ÉPREUVE DE LA PESTE


NOIRE

34 Par ses ravages démographiques, la Peste noire a des


conséquences sociales et mentales gigantesques109. La
méconnaissance d’un mal dont la cause première est “l’ire
de Dieu”, la peur panique qu’il suscite, etc., entraîne la
réapparition de mouvements d’hystérie collective comme
les flagellants. Cette secte utilisant comme pénitence la
flagellation en public, renaît en Italie où elle s’était déjà
manifestée au XIIIe siècle. Le Chronicon Henrici de
Hervordia rapporte comment ils se mutilaient : “Chaque
fouet se composait d’un bâton avec, à son extrémité, trois
lanières comportant des nœuds. Chaque nœud était
transpercé en son centre par deux pointes métalliques,
tranchantes comme des rasoirs, qui dépassaient de chaque
coté en formant une croix de la longueur d’un grain de blé
à peu près. C’est avec ce fouet qu’ils cinglaient leurs corps
nus jusqu’à ce qu’ils ne forment plus qu’une masse de
chairs gonflées, lacérées, dégoulinantes de sang qui
éclaboussait les murs. Il m’est arrivé de voir pendant les
flagellations les pointes de métal entrer si profondément
dans la chair qu’il fallait s’y reprendre à deux ou trois fois
pour les en faire sortir”110. Représentant, comme l’écrit
Jean-Noël Biraben, une “expression du sentiment mystique
des populations angoissées devant un fléau naturel”111, les

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flagellants se répandent en Europe centrale alors que la


France est assez peu touchée. Mais leurs manifestations
ostentatoires, le caractère d’association secrète qui lie les
anciens pénitents et leurs participations aux persécutions
des juifs, décident rapidement le pape, ainsi que les
autorités laïques, à les condamner, car “les flagellants sous
prétexte de piété ont fait couler le sang des juifs que la
charité chrétienne doit préserver et protéger”112. Le
successeur de saint Pierre rajoute “on peut craindre que
par leur hardiesse et impudence, un grave degré de
perversion ne soit atteint si des mesures sévères ne sont
pas prises immédiatement pour les supprimer”113. Pour
toutes ces raisons, l’empereur Charles IV les bannit
d’Allemagne114, alors qu’en France, le Roi Philippe VI
ordonne, le 13 février 1350 “que cette secte damnée et
réprouvée par l’Église cesse”115.
35 La violence de l’épidémie, les difficultés à en donner des
causes qui seraient déjà des débuts de réponses et peut-
être de solutions, poussent aussi à rechercher des
coupables, des exutoires à l’angoisse commune. Dans une
étude assez récente sur la violence au Moyen Âge,
l’historien américain David Nirenberg souligne la fracture
engendrée par la Peste noire. Sa rapidité à tuer,
l’impossibilité de trouver un remède efficace, la terreur
qu’elle suscite déclenchent “des attaques contre des
groupes aussi divers que les juifs, les clercs, les étrangers,
les mendiants, les pèlerins et les musulmans”116 auxquels
nous pouvons rajouter les lépreux117. Quels que soient les
moteurs et les racines profondes dans lesquels ces actes de
violence de rejet, se nourrissent118, il en résulte que ces
groupes sont fréquemment accusés de disséminer la peste,
d’introduire le mal dans une communauté en souillant les
portes du pus des pestiférés, en empoisonnant les puits, en
entretenant des rapports avec le Mal, etc. De nombreux
échanges épistolaires, toujours cités par David Nirenberg,

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entre quelques communes des royaumes de France et


d’Aragon, nous éclairent parfaitement sur l’impuissance
des autorités à expliquer la propagation de la peste, si ce
n’est par des actes délétères, commis par des individus
marginaux ou considérés comme tels. D’ailleurs, le viguier
de Narbonne, André Benoît, n’écrit-il pas aux jurés de
Gérone, que dans les environs de Narbonne “un quart de la
population est morte et que de nombreux empoisonneurs,
dont beaucoup sont des mendiants et des pauvres, ont été
capturé avec leur poudre empoisonnée”119.
36 Les exactions contre les juifs sont maintenant assez bien
connues. Elles sont particulièrement brutales dans la
Péninsule Ibérique, à Lérida par exemple trois cents juifs
sont tués120 ainsi que dans l’Empire où ils vivent nombreux.
En Provence, quarante d’entre eux sont brûlés à Toulon
dans la nuit du 13 au 14 avril 1348. Bien que le pape
Clément VI cherche à les protéger en menaçant
d’excommunication, les 4 juillet et 26 septembre 1348,
ceux qui assassinent et pillent les juifs, quelques semaines
plus tard à Strasbourg, alors même que la peste ne s’est pas
encore manifestée, près de 900 Juifs sont brûlés. Les
nouvelles et rumeurs sur la progression de la maladie,
l’angoisse collective régnante, les horreurs de l’épidémie
sans doute dépeintes par quelques survivants, parviennent
de tous côtés à la population strasbourgeoise créant un
climat de panique. On accuse les Juifs d’avoir empoisonné
les puits121, et le peuple exige leur expulsion ou leur
extermination. La municipalité ouvre une enquête et
demande des précisions à diverses villes alsaciennes et
suisses, au sujet des “aveux” qu’auraient fait, (certainement
sous l’effet de la torture), quelques Juifs emprisonnés. Le 8
février 1349, une réunion se tient à Benfeld, pour décider
du sort des Juifs de la Basse Alsace. À Strasbourg, le
samedi 14 février 1349, jour de la Saint-Valentin, on cerne
le quartier juif. Ses habitants sont traînés par la foule au

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cimetière de la communauté où on les entasse sur un


immense bûcher. Seuls quelques-uns en réchappent en
abjurant leur foi. Les biens des suppliciés sont partagés, les
créances détruites et certains gages rendus à leurs
propriétaires. Charles IV122, après avoir menacé la ville de
représailles, lui accorde, quelques mois plus tard, son
pardon. Évidemment, ce massacre de la “saint Valentin”
n’empêche nullement la peste d’emporter plusieurs milliers
de strasbourgeois. Excepté les juifs, les pauvres et les
pestiférés eux-mêmes, qui souvent sont les plus défavorisés
de par leurs conditions de vie, sont fréquemment désignés
comme responsables du fléau. Dès lors, mendiants et
pauvres étrangers sont parfois chassés dès le début de
l’épidémie. À Uzerche, en 1348, on décide tout simplement
d’expulser les malades123. Peu à peu, le corps social assimile
dans un même mal pauvres et peste. Avec la Peste noire un
changement de perception du pauvre s’amorce,
basculement qui ne cessera de s’accentuer.

LES IMPACTS SOCIO-CULTURELS DE LA PESTE


37 Dans cette société profondément chrétienne, la mort la
plus redoutée est la mort subite, imprévue et non préparée.
Le nombre des décès, leur caractère parfois foudroyant et
la désorganisation sociale entraînée par l’épidémie,
favorisent la hantise de mourir sans sacrement. Ceci rend
encore plus terrifiant les derniers moments des malades.
Pour répondre à ces angoisses, Clément VI juge nécessaire
d’accorder le pardon de leurs pêchés aux nombreuses
victimes de la peste mourant sans prêtre. En Angleterre, un
évêque donne l’autorisation aux laïques de se confesser
entre eux comme au temps des apôtres124. La mort est
partout, comme le souligne le chroniqueur siennois Agnolo
di Tura : “Aucune [cloches] ne sonnait, et personne ne
pleurait parce que presque tous s’attendait à mourir […]

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des gens disaient et croyaient : ‘c’est la fin du monde


[…]’125. Et de rajouter ‘Le père abandonnait son enfant, la
femme, son mari, un frère, l’autre frère. Et moi, Agnolo di
Tura dit le Gros, j’ai enterré mes cinq enfants de mes mains
et bien d’autres ont fait comme moi’”126.
38 La disparition des populations par mort ou fuite, la peur
que suscite la maladie, mais aussi la baisse des revenus ont
également de nombreuses répercussions dans le domaine
artistique et intellectuel127. De grands artistes meurent. Les
maîtres peintres siennois Ambroise et Pierre Lorenzetti,
dont les noms n’apparaissent plus après 1348, sont
probablement morts de la peste, tout comme le sculpteur et
architecte florentin Andréa Pisano, ou encore le grand
théologien anglais Guillaume d’Ockham dont le nom
disparaît après 1349. Selon Georges Duby, on peut voir
dans cette épidémie une des raisons “de la brusque stérilité
des ateliers anglais d’enluminure”128. En même temps, la
peste permet l’éclosion d’œuvres marquées par une
présence obsédante de la mort, telles les célèbres danses
macabres129, dans lesquelles sont retranscrites l’égalité des
hommes devant la mort ainsi que les angoisses de cette
société profondément choquée et désemparée. À ces
évocations morbides s’ajoute une attirance pour le réalisme
funèbre. L’image idéalisée de la mort est remplacée par un
sinistre réalisme dans la représentation des cadavres. Ces
derniers apparaissent livrés à une précoce décomposition
dans la charrette qui les emmène vers un charnier
improvisé. La pensée de la mort s’introduit partout, de
nombreuses décorations d’édifices civils, religieux et
mêmes privés l’évoquent. La peste a eu aussi des
conséquences néfastes sur la vie intellectuelle : tandis que
Boccace reproche la prééminence, après 1352, d’une classe
de gens ignorants et médiocres, de nouveaux riches
incultes, Chaucer130, de son côté, explique par cette peste
l’extinction outre-Manche du français : les moines qui

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l’enseignaient étant morts, le peuple anglais impose ensuite


la langue vernaculaire, ne doutons pas, également, que le
conflit opposant les royaumes de France et d’Angleterre a
contribué aussi à sa disparition.
39 Par la mortalité qu’elle cause, l’épidémie bouleverse
l’économie et entraîne de nombreuses perturbations
maintenant bien connues comme la hausse du prix des
produits agricoles131. À cause de la crise dont les
composantes sont la peste, mais aussi la guerre, les disettes
(en Aquitaine, 1373-1375), les déprédations des routiers, la
surmortalité d’un grand nombre de contribuables,
l’interruption des échanges commerciaux, etc. Les nobles,
les commerçants, mais aussi les finances municipales
connaissent parfois une baisse significative de leurs
revenus. En revanche, les survivants bénéficient de la
carence de main-d’œuvre et, par contre coup, d’une hausse
des salaires urbains, pouvant entraîner un exode rural. Les
richesses sont aussi redistribuées et parfois concentrées à
la suite d’héritages quelquefois inespérés et multiples. Au
final, comme le souligne Georges Duby, “l’épidémie a
déterminé une hausse générale du niveau de vie”132.
40 La conséquence la plus insidieuse concerne le
dépeuplement des abbayes et des monastères. De célèbres
exemples illustrent les ravages occasionnés par le fléau
dans certaines communautés. À Marseille tous les
franciscains meurent. De même, tous les franciscains d’un
couvent de Montpellier sont emportés alors que seuls sept
dominicains sur cent quarante survivent à la peste133. Après
la saignée du XIVe siècle, les ordres religieux se trouvent
face à une alternative : soit regrouper dans une maison les
quelques survivants ; soit les garder toutes ouvertes, cette
seconde solution est le plus souvent retenue, aucun ordre
ne voulant sembler perdre du terrain. Aux moines érudits
furent substitués des ignorants souvent incroyants et
cupides. Cette politique de recrutement contribue à

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discréditer l’Église et à alimenter, à long terme, les


accusations formulées par la Réforme134.

LA PESTE NOIRE ÉTAIT-ELLE LA PESTE ?


41 S’il est évident qu’au XIVe siècle, de nombreuses maladies
affligent les populations en même temps que la Peste noire,
celle-ci, pour les contemporains, se distingue alors de
toutes les autres maladies par sa nouveauté, son extrême
virulence et son caractère quasi “universel”. Au regard du
cataclysme qu’elle représente, de sa rapidité de
propagation et de ses répercussions, quelques chercheurs
ont voulu y voir autre chose que la maladie due à Yersinia
pestis. La nature véritable des grandes épidémies
médiévales reste, selon eux, à établir et certains vont
jusqu’à proposer, à la place de la peste, le charbon ou
encore une maladie de type fièvre hémorragique virale135.
Pour étayer leur théorie, ils se fondent, notamment, sur
l’absence de témoignages à propos d’une quelconque
épizootie murine précédant l’épidémie humaine, sur les
saignements des malades relevés par les témoins, sur la
présence non systématique des bubons, ou encore sur la
diffusion extrêmement rapide de la maladie.
42 Il est vrai qu’ordinairement, une épizootie précède une
épidémie de peste. Ce phénomène, depuis longtemps
repéré en Orient, comme manifestation annonciatrice d’un
fléau, a été clairement établie à la fin du XIXe siècle.
Pourtant, ce signe n’est que très rarement relevé lors des
épidémies historiques en Occident et jamais dans le cadre
de la Peste noire. Il est intéressant de remarquer que les
rats, qui pourtant pullulent dans les villes et campagnes, ne
sont que très rarement évoqués et suspectés. En fait, au
Moyen Âge et à l’époque moderne, aucun rapprochement
n’est fait entre le rat et la peste. Ce quasi silence des
sources est peut-être à rechercher dans le comportement

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du rat noir en Occident. Dans son ouvrage sur la peste


Jean-Noël Biraben écrivait en 1975 “Si les hommes de cette
époque n’ont pas remarqué de mortalité anormale chez les
rats, c’est peut-être parce que ceux-ci, qui étaient des rats
noirs vivant dans les greniers, vont à l’inverse des rats gris
qui sortent de leurs caches pour mourir loin des hommes
dans des endroits hauts et inaccessibles, c’est du moins une
hypothèse que nous pouvons faire”136. C’est aussi ce que
pense l’archéozoologue Frédérique Audoin-Rouzeau : “En
Europe, il est [le rat noir] un animal d’intérieur, un strict
commensal de l’homme : il est donc bien difficilement
visible” et l’auteur ajoute : “Mais le rat est pourtant bien là,
dans les greniers, dans les entrepôts où il s’abrite. On peut
donc estimer que l’épizootie murine, si elle ne pouvait être
observée sur des rats titubant dans les rues […] aurait dû
être aisément constatée au sein des habitats. Mais dans ces
bâtiments qu’il colonise, le rat noir se dissimule
également : sa vie est essentiellement nocturne, ses nids
sont identifiés dans les hauteurs, hors de la vue et de la
portée des hommes. C’est un excellent grimpeur et un non
moins bon foreur ; il loge dans les greniers et les combles
aménageant les nids dans les hauts de charpentes, dans les
croisées des poutres, entre les tuiles, derrières les cloisons,
dans les anfractuosités des murs de terre ou de pierres […]
aussi peut-on concevoir qu’il soit difficile d’assister à la
mort massive des rats, se dissimulant […]”137.
43 Aux autres arguments retenus tels que les hémorragies ou
l’absence de bubons, rappelons simplement que les formes
bubonique et pulmonaire de la peste peuvent entraîner des
saignements expliquant parfaitement les hémorragies
relevées par les contemporains. De nombreuses
chroniques, dès le XIVe siècle, évoquent la présence du
bubon sur les malades. Dans la Péninsule Ibérique, les
deux formes majeures de la peste sont bien décrites par les
médecins musulmans tel Ibn al Khatib qui en donne les

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descriptions suivantes. De la bubonique, il écrit : “Les


tissus glandulaires qui se trouvent dans les aines disposés à
recevoir les rejets sont souvent le foyer d’abcès dans cette
maladie, et en rapport avec le cœur, nous rétorquons que la
relation avec le cœur s’explique par le rapport que cela a
avec le pneuma d’abord, ensuite par le fait que le mal se
généralise pour toucher tous les organes principaux, et
peut être même que le cœur relance les matières jusqu’au
dessous des aisselles tant que la matière n’est pas la même
[…]”138. Et de rajouter à propos cette fois-ci de la forme
pulmonaire : “Si on demande pourquoi celui-ci qui crache
du sang est plus exposé à la contamination que les autres,
nous répondons : parce que son cas est plus violent. Il
rejette la guérison en raison de la correspondance d’une
haleine à une autre haleine dans le contexte de la
prédisposition, en en raison de l’adéquation du poumon
malade au poumon prédisposé, ce qui est comparable à la
parole qui n’a rien à voir avec ce sujet, selon la citation : la
parole si elle est sortie du cœur, elle va droit au cœur : ce
qui caractérise les poumon c’est l’acceptation de contagion
comme la phtisie, etc.”139. On ne peut être que saisi par la
justesse de son analyse, toute l’idée de contagion inter
humaine et d’infection pulmonaire sont dans ces quelques
lignes. À Paris, le Carme Jean de Venette, témoin de
l’épidémie écrit : “Il leur venait soudain des bosses [....] de
la mort”140. Si l’absence de bubons est malgré tout relevée,
elle ne remet pas systématiquement en question la nature
du mal, car la peste en Occident, au cours du premier hiver
au moins, se propage aussi sous sa forme pulmonaire.
Dans ce cas précis, le seul vecteur de transmission est
l’homme. Jean de Venette nous le laisse entendre lorsqu’il
évoque la rapidité des décès : “ils n’étaient malades que 2
ou 3 jours”141. La rapidité avec laquelle la peste tue sous
cette forme explique la rareté des cas buboniques au cours
d’une même épidémie. Henri Mollaret écrit à ce propos :

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“La peste pulmonaire évolue à une rapidité foudroyante.


Dans ces conditions, quand bien même des membres de
l’entourage seraient piqués par des puces infectées, et
quelles que soient ces puces, la vitesse de l’atteinte
pulmonaire ne permettrait pas d’observer le
développement d’une peste bubonique contractée
parallèlement. Le temps d’incubation de la peste
pulmonaire est court et de toute façon plus réduit que celui
de la peste bubonique. L’apparition du bubon, au 2e ou 3e
jour de la maladie n’aurait pas le temps d’être détectée, le
malade étant déjà décédé de l’atteinte pulmonaire”142. En
Europe, Yersinia pestis a été identifiée à plusieurs reprises
sur des victimes de la peste justinienne, de la Peste noire et
des épidémies postérieures. À propos des pestes du Haut
Moyen Âge, il a longtemps été admis que le fléau s’était
propagé en Gaule jusqu’à Clermont-Ferrand, Reims,
Trèves143, Bourges, Dijon144. À partir de rares sources, il
était considéré comme fort probable, mais non
incontestable, que cette pandémie soit le fait de Yersinia
pestis145. Désormais, de récentes fouilles archéologiques
appuyées sur des analyses ADN de squelettes provenant de
sépultures de crises du Haut Moyen Âge, prouvent que
cette maladie a eu en Gaule une diffusion plus large que
celle envisagée par Jean-Noël Biraben146. L’étude d’un
gisement funéraire à Sens, daté des Ve-VIe siècles, a permis
de confirmer la présence du bacille souche orientalis,
révélant ainsi pour la première fois la présence du bacille
de la peste au VIe siècle.
44 Les épidémies postérieures ont également bénéficié de ces
techniques qui ont permis de diagnostiquer Yersinia pestis
sur des restes humains issus de sépultures multiples datées
du XIVe siècle (donc contemporaines de la Peste noire) et
provenant du cimetière de Saint Côme et Damien à
Montpellier. De même, à Dreux, un gisement funéraire
daté encore du XIVe siècle a permis de mettre en présence

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Yersinia pestis, corroborant, par là même, les résultats


obtenus pour le site de Montpellier147. Citons aussi les
résultats de chercheurs suédois qui ont mis en évidence la
présence du bacille dans un charnier du XIVe siècle
contenant une vingtaine d’individus148. Incontestablement,
la nature du mal qui s’abat sur l’Occident à partir de 1347
est sans équivoque et ne peut que mettre fin à une
controverse quant à l’étiologie de cette épidémie pour
laquelle d’autres agents pathogènes avaient été incriminés.
45 Au terme de cette synthèse, il nous paraît indiscutable,
même si évidemment d’autres maladies se manifestent,
que la Peste noire est due à Yersinia pestis. Installée pour
de longs siècles, la peste va désormais frapper plus ou
moins régulièrement villes et campagnes. Elle est un
incommensurable choc psychologique et, pour reprendre
les mots de Jean Delumeau, “une rupture inhumaine”149.
Pourtant les hommes comprenant parfaitement le danger
qu’elle représente vont progressivement s’organiser. Ainsi,
naîtront des hôpitaux de la santé et lazarets, des billets et
patentes maritimes, des règlements “pour le temps de
peste”, des législations sanitaires de plus en plus étoffées
qui, pour certaines, perdureront et façonneront nos codes
de santé actuels. Si ces mesures prophylactiques et de
police sanitaire contribuent à la disparition de la maladie, il
est aussi envisageable que les survivants des épidémies
aient acquis progressivement des capacités immunitaires
leur permettant de se colleter avec plus de succès aux
agressions répétées de la peste. De plus ayant guéri et étant
donc “vaccinés” ils deviennent des protagonistes efficaces
de l’immunité de la population150.
46 Au final, la peste, si ce n’est ponctuellement et localement,
n’entravera plus sur le long terme les progrès
démographiques, économiques et culturels de l’Occident.
Elle reste un passionnant sujet d’étude car de nombreuses
interrogations subsistent à propos, notamment, de la

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gestion funéraire en temps d’épidémie ou son impact


démographique. Le renouvellement de la question doit
passer par une multiplication des études monographiques
qui nous permettront de mieux appréhender la diffusion
réelle de l’épidémie. Un intérêt croissant doit être donné à
de nouvelles méthodes d’investigation passant par exemple
par une prise en compte des “archives biologiques”. Il sera
alors possible que de nouvelles découvertes parviennent à
résoudre, partiellement du moins, les questions posées.

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Note
1. Terme surtout employé par les anglo-saxons.
2. Le médecin de Grenade Ibn al-Kathib, témoin de la Peste noire, écrit
un traité intitulé Muqni’at as-sa il’an al-marad al-ha’il, ce qui signifie

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suivant la transcription donnée par M. Melhaoui Convaincre le


demandeur au sujet de la maladie effrayante, Manuscrit 1785,
Bibliothèque royale de l’Escorial, Madrid, fol. 57b ; cité par Melhaoui
2005, 77.
3. Cette appellation de “mort noire” ou de “Peste noire”, tardive, ne fait
pas référence à la couleur des cadavres des pestiférés qui n’étaient pas
noirs comme on l’a trop souvent imaginé aux XIXe et XXe siècle.
L’expression se rapporte au sens figuré de l’adjectif dans l’acception de
lugubre, d’effroyable. L’expression de “mort noire” fut, selon
Jacqueline Brossollet et Henri Mollaret, employée en 1832 par un
médecin allemand, “en cette époque romantique, les auteurs
l’expliquaient par la couleur noire du cadavre des pestiférés”. Le
médecin allemand est J. Hecker (Hecker 1832). Jacqueline Brossollet
et Henri Mollaret nous expliquent dans leur ouvrage (Brossolet &
Mollaret 1994, 132-133) comment cette expression de peste fut adoptée
puis critiquée. Mais sur une question aussi importante il est étonnant
de constater que tous les historiens ne sont pas d’accord sur l’origine
de l’expression. Selon David Herlhihy, “La formule – Peste noire –,
n’est pas attestée au Moyen Âge. Ce sont apparemment des
chroniqueurs danois et suédois du XVIe siècle qui l’ont inventée.
L’adjectif ‘noir’ ne se réfère pas à un symptôme ou à une couleur, mais
a le sens de ‘terrible’, ‘effroyable’. La formule fut longue à s’imposer
dans les autres langues de l’Europe du Nord, l’allemand et l’anglais”
(Herlhihy 1999, 29). Simpson 1989, 303, col. 2-3.
4. Sur l’histoire de la Peste noire dans les quelques terres de la
Péninsule Ibérique encore sous domination musulmane au XIVe siècle
ainsi qu’au Maghreb : Melhaoui 2005. Plus ancien est un peu plus
général est : Biraben 1975 et 1976. Du même auteur Biraben 1979.
5. de Venette 1340-1368, 210. Cité par Carpentier & Arrignon 1993, 9-
10.
6. Enselme 1969.
7. Sur ce médecin voir Melhaoui 2005.
8. Castex 1995 ; Signoli 1998.
9. Audoin-Rouzeau 2003.
10. Sur ce thème précis quelques références incontournables que nous
utilisons au cours de cet article : Drancourt 1999 ; Drancourt et al.
2004 ; Raoult et al. 2000 ; Gilbert et al. 2004. DOI
10.1099/mic.0.26594-0. Pettenati-Soubayroux et al. 2006.

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11. La bibliographie sur cette épidémie remplirait plusieurs volumes.


Jean-Noël Biraben recense dans son étude 3045 travaux publiés
jusqu’en 1976 (Biraben 1976, 186-413). De même nous citons dans
notre bibliographie un certain nombre d’études publiées depuis cette
date. Nous nous permettons de renvoyer le lecteur à la bibliographie, à
partir de 1976, que nous donnons dans notre thèse, ainsi qu’à un tout
récent article de synthèse sur la Peste noire : Barry & Gualde 2006.
12. Il est incontestable, si l’on se réfère aux descriptions de l’historien
byzantin Procope de Césarée, de Paul Diacre ou encore de Grégoire de
Tours, que nous sommes alors confrontés à la maladie due à Yersinia
pestis. Les symptômes décrits laissent entendre le caractère pesteux de
la maladie tels que les bubons à l’aine ou à l’aisselle, le délire dû à une
forte fièvre suivie d’une mort rapide. Procope écrit : “Ceux dont le
bubon prenait le plus d’accroissement et mûrissait en suppurant,
réchappèrent pour la plupart sans doute parce que la propriété maligne
du venin, déjà bien affaiblie, avait été annihilée. L’expérience avait
prouvé que ce phénomène était un présage presque assuré du retour à
la santé. Mais l’issue était fatale pour ceux chez qui le bubon conservait
sa dureté”. En Gaule, Grégoire de Tours écrit “un vaisseau d’Espagne
arrivé des ports pour y commercer comme d’usage apporta le germe
pernicieux de cette maladie [...]. On disait Marseille également
dévastée [...]. Les cercueils et les planches étant venus à manquer, on
enterrait dix corps et même plus dans la même fosse... un certain
dimanche, dans la basilique Saint-Pierre, on compta jusqu’à 300
cadavres. Or la mort était subite. Il naissait à l’aine ou à l’aisselle une
plaie semblable à celle que produit la morsure d’un serpent et le venin
agissait de telle manière sur les malades que le deuxième ou le
troisième jour, ils rendaient l’âme... la maladie qu’on nomme
inguinale”. Il précise aussi que “la mort était subite. Il naissant à l’aine
ou à l’aisselle une plaie semblable à celle que produit la morsure d’un
serpent, et le venin agissait de telle sorte sur les malades que le second
ou le troisième jour ils rendaient l’âme”. Lucenet s.d. ; Samama 2001.
13. Sur la vingtaine de grandes poussées identifiées par Jean-Noël
Biraben entre 541 et 767, onze d’entre elles frappent partiellement
l’Occident. Frédérique Audoin-Rouzeau mentionne, quant à elle, 15
poussées entre 543 et 767. La peste touche alors l’Europe à 10 reprises.
Audoin-Rouzeau 2003, 12. La géographie de ces poussées montre une
répartition liée aux axes commerciaux et tout particulièrement aux
voies du commerce oriental. En Europe, la peste pénètre donc par les
ports méridionaux trafiquant avec l’Orient. Par le cabotage, la maladie
reste localisée dans les régions méditerranéennes et suivant les fleuves
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autour de l’axe Rhône-Saône-Loire ainsi que l’Ebre.


14. Quelques travaux sur Alexandre Yersin : Baden & Mollaret 2006 ;
Mollaret & Brossollet 1985 ; Jacotot 1944.
15. Chastel & Cenac 1998, 168.
16. À l’origine, appelée Pasteurella pestis la peste ne prend que plus
tard son nom actuel de Yersinia pestis en hommage à Yersin.
17. Achtman et al. 1999, 140-147 ; Le Minor & Veron 1989, 455-458.
Les chercheurs ont constaté d’après la structure de la bactérie que
celle-ci a évolué à partir d’un microbe intestinal bénin, Yersinia
pseudotuberculosis. Yersinia pestis a survécu dans le sang et non plus
dans l’intestin, en s’emparant de gènes de virus et de bactéries
semblables.
18. Yersnia pestis et Yersinia pseudotuberculosis sont deux espèces
“génomiquement” pratiquement identiques. Toutefois, il est probable
que certains gènes ou groupes de gènes acquis par Yersinia pestis, lui
ont conféré son pouvoir pathogène exceptionnel.
19. Comme par exemple le rat noir, Rattus rattus, qui est
abondamment présent en Occident au Moyen Âge et qui est
particulièrement sensible à la peste.
20. Sur l’épidémisation de la peste, on peut consulter : Audoin-
Rouzeau 2003 ainsi que les travaux de Beaucournu 1995 ; “Diversité
des puces vectrices en fonction des foyers pesteux”, Ms no 1963/PLS14
Journée IP en hommage à Paul-Louis Simon ; Beaucournu 2001.
21. Sur le thème de la coévolution entre les microbes et les hommes.
Gualde 2006.
22. Longtemps il a été pensé que Yersinia pestis antiqua était à
l’origine des épidémies de l’Antiquité et du Haut Moyen Âge ; Yersinia
pestis medievalis était responsable de la seconde pandémie qui débute
en Occident avec la grande Peste noire au XIVe siècle. Enfin que
Yersinia pestis orientalis était la souche responsable de la dernière
pandémie partie de Chine au XIXe siècle. Carniel 1994.
23. Il s’agit de Michel Drancourt, Didier Raoult et leur équipe de l’unité
des Rickettsies à Marseille ainsi que le Laboratoire d’anthropologie des
populations du passés (Université de Bordeaux 1), de l’unité des
Yersinia de l’Institut Pasteur (Paris), Information génomique et
structurale (Marseille), et le Centre d’anthropologie (CNRS, EHESS,
Universités de Toulouse 2 et 3).

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24. Charniers datés respectivement du VIe et du XIVe siècle.


25. Tissu conjonctif situé dans la dent. “La pulpe dentaire correspond à
un matériel ancien particulièrement intéressant, particulièrement
résistant, préservé du milieu extérieur tant du point de vue de la
contamination par la flore tellurique que du point de vue du lavage,
autorisant l’application de protocole d’extraction sans décalcification.
Ces particularités de la pulpe dentaire sont des avantages lorsqu’on les
compare au matériel osseux, actuellement le plus souvent utilisé dans
les travaux de paléomicrobiologie”. Drancourt 1999.
26. L’article annonçant cette découverte est publié dans Emerging
infectious diseases, Septembre 2004. Chabriat 2004. Cité par Castex &
Drancourt 2005.
27. De 1987 à 2001, 24 pays ont déclaré des cas de peste se répartissant
pour l’essentiel sur le continent africain avec 80 % de ces cas et 84 %
des décès notifiés. Par conséquent, le nombre de cas de peste déclaré à
l’OMS n’a cessé d’augmenter (total 36 876 cas dont 2847 mortels), et ce
malgré l’existence d’un traitement efficace et peu coûteux. De plus, les
chiffres publiés sont à prendre avec prudence car ils recouvrent des
réalités différentes en fonction des pays et des années, la nomenclature
n’étant pas toujours respectée (cas confirmés et cas suspects
indifférenciés parfois) avec souvent une sous déclaration des cas en
raison de la faiblesse des systèmes nationaux de surveillance. Ces
imprécisions sont liées au manque de laboratoires et de personnel
qualifié sur le terrain. Enfin, quand on analyse sur l’ensemble de la
période, la répartition des cas de peste par continent, Madagascar et la
Tanzanie totalisent 60 % du total des cas en Afrique ; le Pérou 87 %
dans les Amériques ; et le Vietnam 60 % en Asie. À Madagascar, par
exemple, où la peste est une maladie réémergente, en 1995, des équipes
de l’Institut Pasteur isolent pour la première fois, une souche de
Yersinia pestis à partir d’un malade résidant à Ambalavao. Le patient
âgé de 16 ans n’a été sauvé, après l’administration de huit antibiotiques
couramment utilisés ou utilisables contre la peste, que par un
traitement à la triméthropine, antibiotique beaucoup plus puissant.
Puis une seconde souche résistante à la streptomycine chez des
patients malgaches atteint de peste bubonique a été découverte. Les
scientifiques ont montré que ces deux souches avaient acquis des gènes
de résistance venant d’autres bactéries non apparentées. Ces premières
observations indiquent qu’un tel évènement peut à nouveau se
produire dans n’importe quel foyer de peste dans le monde.
Ratsfifasoamana et al. 1998 ; Galimand et al. 1997 ; Galimand et al. à

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paraître ; Signoli 1998, 12.


28. Une arme biologique est “une arme qui, délivre un micro-
organisme susceptible de provoquer une maladie chez l’homme ou les
animaux, ou de produire une détérioration des matériaux”, United
States Department of Defense, US Department of Defense Dictionary
of Military Terms, Arco, New York, 1988. Cité par Lepick 2005. Du
même auteur, spécialiste de la question : Lepick 2003 ; Lepick 2002 ;
Binder & Lepick 2001 ; Mollaret 2002. Passionnant et inquiétant est
aussi le récit du transfuge Ken Alibek qui pendant de nombreuses
années a été un des hauts responsables du programme militaire
biologique de l’ex URSS. Alibek 2000 : “L’histoire livre d’autres
exemples de telles attaques biologiques. En 1422 le château de
Karlestein, en Bohême, tenu par les hussites est assiégé par les troupes
de l’empereur d’Allemagne Sigismond. Les attaquants font jeter dans la
ville des cadavres de soldats et des excréments d’animaux. Ces soldats
sont supposés morts de peste, mais sans certitude […]. En 1710, à Reval
en Estonie, durant leur guerre avec les suédois, les russes expédièrent
les corps de leurs compagnons pestiférés dans la ville”. Il est aussi
probable qu’en 1785, la tribu tunisienne des Nadis, touchée par la peste
tandis que les chrétiens ne le sont pas encore, jetèrent des lambeaux de
tissus et de vêtements infectés sur leurs ennemis. En 1942, les Japonais
utilisèrent la peste comme arme biologique en Chine. Ils avaient
envoyé un engin contenant de grosses puces prélevées sur des rats à
qui ils avaient inoculé la peste dans le “laboratoire 731”. Il y eut 500
décès. Audoin-Rouzeau 2003, 12, note 6 ; Biraben 1975, 409 ; Proust
1897 ; Williams & Wallace 1990.
29. Dans les faits d’autres puces peuvent jouer un rôle dans
l’épidémisation de la peste notamment dans les zones chaudes de la
planète.
30. Dans ce cas précis, le rat gris, Rattus norvegicus. Alors qu’en
Occident au Moyen Âge, le rat le mieux implanté était le rat noir,
Rattus rattus.
31. Yvinec et al. 2000.
32. Ibid.
33. Beaucournu 1999.
34. Le concept de pathocénose, soit l’ensemble des états pathologiques
présents dans une population donnée à un moment précis est dû à
Mirko Grmek (Gmerk 1983 et 2001, 29-33).

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35. “[…] aux hommes comme aux femmes, venaient d’abord à l’aine ou
sous les aisselles certaines enflures, dont les unes devenaient grosse
comme une pomme ordinaire, d’autres comme un œuf, d’autres un peu
plus ou un peu moins, que le vulgaire nommait bubon”. Boccace 1994,
38.
36. Ibn Kathima, Tahsil garad al-quasid fi tafsil al-marad al-wafid,
(XIVe siècle), ms 1785, Bibliothèque royale de l’Escorial, Madrid, fol. 57
b. Cité par Melhaoui 2005, 61-62.
37. Naphy 2003, 23.
38. Ce nom vient de Nestorius (~381-451) qui fut élu patriarche de
Constantinople en 428. Il ne tient que trois ans sur ce siège. On appelle
nestoriens les chrétiens adeptes du nestorianisme, une des formes
historiquement les plus influentes du christianisme dans le monde
durant toute la fin de l’Antiquité et du Moyen Âge à partir de ses bases
à l’ouest de l’empire perse. Les Chrétiens nestoriens se séparèrent de
l’organisation de l’Église au Ve siècle, se donnant comme chef un
patriarche, appelé patriarche de Séleucie et de Ctésiphon ou
katholikos. http://fr.wikipedia.org
39. Dans l’actuel état du Kirghizstan.
40. Biraben 1975, 51.
41. Actuellement Féodossia ou Féodosie en Ukraine.
42. “Cette histoire a été rapportée initialement par G. de Mursis, un
chroniqueur italien qui avait obtenu ces informations de marchands,
sans preuves directes. La contamination des rongeurs à l’intérieur de la
ville fortifiée paraît beaucoup plus vraisemblable”. Saluzzo 2004, 53.
43. Duby 1977, 178. Emmanuel Le Roy Ladurie, dans une récente
synthèse sur l’histoire du climat, apporte quelques compléments et
précise que pour cette même période de mai à octobre cela représente
“un minimum de 2 794 morts. Le détail chronologique suggère une
mortalité d’abord très forte de mai à août 1316, à raison de 160 morts
par semaine très exactement, puis cela se calme en septembre ; on
tombe à la quarantaine, ensuite à la trentaine et à la quinzaine de
morts hebdomadaire”. Le Roy Ladurie 2004, 42.
44. Le Roy Ladurie 1983, 17-18.
45. Carpentier 1962, 1062-1091.
46. Vovelle 1983, 90.
47. Demurger 1990, 17.

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48. Congourdeau 1999, 377-390 ; Congourdeau 1998.


49. Seul un très grand nombre d’études monographiques poussées
pourrait sans doute répondre partiellement à ces problèmes
d’identification d’itinéraire précis et de chronologie.
50. Livi Bacci 1999, 116.
51. Biraben 1983.
52. Biraben 1997. Sur la rapidité de propagation de la peste, les
historiens ont pu créditer pour l’épidémie de Peste noire, une vitesse
moyenne de diffusion d’environ 75 kilomètres par jour. La maladie a
par exemple parcouru les 226 kilomètres qui séparent Lyon d’Avignon
en 115 jours, et seulement 25 jours ont suffi pour qu’elle atteigne
Perpignan à partir de Narbonne. Hildesheimer 1993, 10.
53. En Espagne, la peste se manifeste par exemple à Barcelone en mai,
à Valence en juin, etc. Un mois plus tard, la Navarre est probablement
touchée, sans que l’on connaisse précisément la voie de pénétration de
la maladie. Est-ce par Barcelone, ou par les chemins de Saint-Jacques
traversant la Gascogne ? M. Berthe souligne cette difficulté à laquelle
est confronté l’historien pour connaître précisément l’itinéraire et la
chronologie de la Peste noire. L’auteur écrit à propos de la diffusion de
la maladie dans les régions nord de la Péninsule Ibérique “les sources
navarraises demeurent muettes autant sur l’arrivée de l’épidémie que
sur sa propagation. Pas d’avantage d’indication sur la date d’apparition
du fléau”. Berthe 1984, 304, 307 sq. Sur la Peste noire dans la
Péninsule Ibérique, excepté les travaux de Biraben 1975, 198-219, nous
renvoyons à l’abondante bibliographie donnée par l’historien David
Nirenberg (Nirenberg 2001, 287, notes 1 et 2).
54. Aimes 1962.
55. Schwartz 2000, 21.
56. Sequuntur legata facta charitati Agenni Perpetuuus anno XLVIII
tempore mortalitatis pestifere que duravit dicto ab introitu mensis
Madii ad festum Natalis Domine Vel Urca, ce qui signifie “rentes
perpétuelles léguées aux charités de la ville d’Agen en 1348, pendant la
période de la peste qui règne cette année du commencement de mai
aux environs de Noël”. Couyba 1905 ; Eche 1974 ; Mornet 1988, 29.
57. Jurades de la Ville d’Agen, 1345-1355, Item habeatur compotus a
R. de Galapiano de questis per ipsum receptis de avito tempore ante
mortalitatem. Couyba 1905, 10, note 1.
58. Biraben 1997.

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59. Werveke 1950. Dans une étude maintenant ancienne Gérard Sivery
précise toutefois que “La Peste noire a donc touché le Hainaut
beaucoup plus profondément que ne le laisserait croire les études
d’ensemble. L’épidémie a frappé surtout le Hainaut méridional et le
Hainaut central tout au moins la région de Bavay-Mons. Le Hainaut
septentrional a été relativement épargné”. Sivery 1965 ; Annales,
Économies, Sociétés, Civilisations 1968, 646. Voir aussi sur la diffusion
de la Peste noire : Biraben 1975 et 1976.
60. Les études sur ces résurgences ou nouvelles épidémies sont
nombreuses citons parmi quelques travaux : Glenisson 1971, 27-38 ;
Guillere 1995.
61. Les traces documentées à propos de la peste apparaissent au milieu
du XIVe siècle, entre 1349 et 1352. Malheureusement les chercheurs
danois ne disposent actuellement que de très peu de données
concernant la Peste noire.
62. Plusieurs travaux récents ou en cours renouvellent notre vision des
épidémies de peste médiévales. Ces résultats seront disponibles
prochainement lors de la parution des actes du colloque international
Peste : entre Épidémies et Sociétés, Marseille, juillet 2001 (à paraître
en septembre 2006).
63. Le débat est trop vaste pour être abordé dans ce court article.
Signalons quelques travaux abordant cette question : Biraben 1975,
134-139 ; Le Roy Ladurie 2004, 59-64. Dans ces quelques pages,
l’auteur renvoie à des travaux souvent érudits sur lesquels il fonde son
étude.
64. Alors que la peste ravage le sud du royaume de France, le roi Pierre
IV le Cérémonieux “a déjà reçu une lettre datée du 10 avril, envoyée par
le gouverneur du Roussillon et de la Cerdagne, qui a été informé par le
sénéchal de Carcassonne et le viguier de Narbonne de la pestilence qui
fait rage en ces lieux”. Nirenberg 2001, 287.
65. Venette 1340-1368, 210. Cité par Dupaquier 1988, 317 ; Carpentier
& Arrignon 1993, 10.
66. Ce terme que nous employons ici par commodité est toutefois un
anachronisme pour le XIVe siècle. Sur l’hygiène parmi les nombreux
travaux existant : Leguay 1999.
67. Déjà à Bordeaux en 1337, mais cela n’est pas une exception, le
maire et les jurats font publier les Règlements de la ville, dans lesquels
nous pouvons lire entre autres articles “qu’il est interdit à tous

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habitants sous peine de soixante-cinq sous d’amende, de jeter aucune


espèce d’immondice dans les grands fôssés de la ville, près des portes,
dans l’estey du Pont Saint-Jean et dans la rivière. De rien laver dans les
fontaines publiques, d y jeter aucune ordure. Il y à peine d’amende
pour quiconque jettera par la fenêtre de l’eau ou des immondices dans
la rue”.
68. Nohl 1986, 122.
69. Actuellement Dubrovnik en Croatie. Grmek 1959 et 1977.
70. Bourdelais 2003, 30.
71. Comme l’écrit Pierre-Louis Laget, “le terme lazaret vient du mot
italien lazzaretto qui serait lui-même une déformation de Nazareth. En
effet, ce fut sur un îlot de la lagune de Venise, dénommé Santa Maria di
Nazareth, que fut fondé en 1423 le premier établissement destiné en
Europe à mettre en quarantaine les pestiférés. Dans les textes des XVIe
et XVIIe siècles un tel établissement est désigné parfois sous le nom de
sanitat, qui est emprunté lui aussi à l’italien Sanità, institution mise en
place en 1486 par la république de Venise pour administrer ses
lazarets, qui étaient, depuis 1471, au nombre de deux : le lazzaretto
vecchio et le lazzaretto nuovo ce dernier destiné à l’hébergement des
convalescents. Lazaret n’a donc pas grand-chose à voir avec saint
Lazare par ailleurs patron des lépreux et non des pestiférés, mais
résulte néanmoins très vraisemblablement d’une contamination
linguistique avec le nom de Lazare Nazaretto / Lazzaretto”. Laget
2002. Sur cette question on peut consulter : Hilsdesheimer 1981 ;
Panzac 1986 ; Hamon 1981.
72. Albini 1982. Cité par Bourdelais 2003, 30. De même qu’en 1488 un
lazaret dont on peut encore voir les traces, est fondé dans cette ville.
Laget 2002.
73. Melhaoui 2005, 118.
74. Brossollet 1984.
75. Hildesheimer 1990, 56-57.
76. Hildesheimer 1990, 57.
77. Notons que la prière et les actes de piété sont considérés comme
indispensables dans toutes les contrées où se manifeste la peste. Ainsi
au Caire, dans le courant de l’année 1348, “ordre est donné de
s’assembler dans les mosquées pour réciter des prières en commun. Le
vendredi, 6 ramadan, le peuple fut invité à se grouper derrière les
bannières califiennes et des porteurs du Coran, près de la Qubbat al-

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Nasr, […]”. Biraben 1979 ; Wiet 1962.


78. Institué par le pape Boniface VIII en 1300, il s’agit d’une
indulgence plénière accordée gratuitement à tous les pêcheurs
repentant qui se sont confessés […] et ont fait le voyage de Rome.
Tuchman 1978, 195-196.
79. Santamaria Arandez 1969. Cité par Nirenberg 2001, 295.
80. Tuchman 1978, 92.
81. Ibid.
82. Ibid.
83. Le modèle est emprunté au roman Alice au pays des merveilles de
Lewis Caroll, où une Reine Rouge court pour rester à la même place. Si
elle s’arrête, le paysage défile et elle recule. Cette image illustre le
besoin qu’ont les êtres vivants à rester continuellement adapté à leur
milieu. Ils doivent ainsi continuellement évoluer pour répondre aux
variations du milieu, sous peine de ne plus y être adapté.
84. La Recherche, no 348, décembre 2001, p. 73. Le 05/10/2001 -
Julian Parkhill et son équipe de l’Institut Sanger à Cambridge, au
Royaume-Uni, ont décodé l’intégralité des gènes de la bactérie
responsable de la peste, Yersinia pestis. Ils ont publié leurs travaux
dans la revue Nature du 4 octobre.
85. Renouard 1948. À certains, ces données semblent excessives. Ainsi,
K.-J. Beloch estime que la cité comptait 55 000 habitants en 1347 et
40 000 quatre ans plus tard : soit tout de même une ponction proche
de 30 %. Delumeau 1978, 135.
86. Ibid.
87. Carpentier 1962.
88. Nirenberg 2001, 290.
89. Foyers fiscaux. Selon Jean-Louis Biget 70 % ne Normandie les
70 % de mortalité s’échelonnent entre 1340 et 1460. Biget 2006.
90. Hildesheimer 1993, 143. R. Dachez avance le chiffre certainement
très exagéré de 60 000 victimes, d’ailleurs il propose aussi 100 000
morts pour la seule ville de Florence, soit, très probablement, la quasi-
totalité de sa population. Nous voyons donc les toutes les difficultés
pour appréhender l’impact démographique réel de la Peste noire.
Dachez 2004, 332-333.
91. Sur la région lyonnaise : Lorcin 1974.

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92. Ces quelques estimations sont extraites de Lucenet s.d.


93. Ibid.
94. Sur le nombre des habitants les chiffres varient parfois
considérablement. Jean-Noël Biraben propose un peu moins de 2 000
habitants : Biraben 1983. D’autres avancent une population d’environ
1200/1500 habitants en 1348. Duby & Mandrou 1993, 248. Michel
Vovelle, lui, retient la fourchette de 1500 à 1700 habitants. Vovelle
1983, 93.
95. Vovelle 1983, 93. Georges Duby et Robert Mandrou donnent des
chiffres assez différents “[…] la moitié de la population périt cette
année là (680 décès en août, septembre octobre, alors que la moyenne
normale était de cinq, […]”. Duby & Mandrou 1993, 248.
96. Ces quelques estimations sont extraites de Lucenet s.d.
97. Ibid.
98. Les taux de mortalité varient entre 50 % et 60 % pour les notaires
et hommes de loi, entre 57,5 % et 64, 25 % pour les prêtres de la
paroisse Saint-Jean, il oscille entre 36,6 % et 75 % pour les divers
ordres du clergé régulier et, sur huit médecins, deux seulement
survivront à l’épidémie. Mais il est vrai que ce sont là des catégories qui
sont particulièrement exposées. Richard & Emery 1967 ; Artieres 1985.
99. Boutruche 1963, 200.
100. Fourquin 1969, 324 ; Delumeau 1978, 135 ; Vovelle 1983, 93.
101. Naphy & Spicer 2003, 29. Tuchman 1978, 87. En Angleterre selon
Yves Renouard la peste emporte 50 % du clergé et atteint 70 % des
décès dans les villages. Renouard 1948.
102. Glénisson & Day 1970.
103. Biraben 1978.
104. Gasquet 1908, 42 ; Tuchman 1978, 89.
105. Vovelle 1983, 93.
106. Carpentier 1993, 12.
107. Barry 2006.
108. On ne voit plus d’épidémies majeures en Angleterre après celle de
Londres en 1665, à Malmo en Scandinavie après 1712, en Autriche
après 1716 et en France après 1720 et la célèbre peste de Marseille.
Toutefois, le mal persiste en Europe centrale et surtout en Orient peut

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réapparaître à tout moment : Moscou est frappée en 1771, Marseille en


fait la cruelle expérience en 1786. La peste frappe ponctuellement
l’Europe occidentale au cours des premières décennies du XIXe siècle.
Jean-Noël Biraben a relevé entre autres Malte en 1813, 1814, Noja,
dans la province de Bari en 1815-1816, mais ces épidémies limitées et
importées sont sans grandes conséquences. En revanche, l’Empire
russe, dans sa partie orientale, est plus souvent touché, tout comme les
Balkans et l’Asie Mineure où la maladie reste endémique. Biraben
1975, 374-449. Plus spécifiquement sur l’Orient, on peut consulter
Panzac 1986. Collectif, Dictionnaire encyclopédique des sciences
médicales, tome VIII, première partie “Géographie”, Paris, Asselin et
Cie /G. Masson 1882, 169-170 ; Samoïlowitz 1773 ; Grigorieva et al. à
paraître.
109. Sur les conséquences démographiques, sociale, etc. Par exemple :
Y. Renouard, pour qui, “seule la Peste noire de 1348-1351, parce qu’elle
survint en tête d’une longue série et affecta presque tout l’Occident en
trois ans, pourrait départager deux générations”, Renouard 1953.
110. Naphy & Spicer 2003, 39.
111. Biraben 1975, 70.
112. Lucenet 1985.
113. Ibid.
114. Biraben 1975, 70.
115. Lucenet s.d.
116. Nirenberg 2001, 286.
117. Beriac 1990. Quelques pages concernent les rumeurs
d’empoisonnement dont sont accusés parfois les lépreux.
118. Nous renvoyons le lecteur à la très fine analyse ainsi qu’à
l’importante bibliographie que propose David Nirenberg sur cette
question. Nirenberg 2001, 286-303.
119. Id., 288.
120. Id., 293.
121. À l’origine de cette enquête, il faut mentionner une lettre adressée
à la municipalité de Strasbourg, par la Ville de Cologne, le 12 janvier
1349. Les édiles de Cologne prient ceux de Strasbourg de prendre sous
leur protection des Juifs, contre lesquels on n’a pu trouver aucune
preuve certaine de l’empoisonnement des puits. Cité par Koenigshoffen
dans sa chronique, p. 1023. Grand Rabbin Max Warschawski, Histoire
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des juifs de Strasbourg


http://judaisme.sdv.fr/histoire/villes/strasbrg/hist/index.htm.
122. Charles IV de Luxembourg (14 mai 1316-29 novembre 1378) est
roi des Romains (1368-1378), empereur du Saint Empire (1355-1378),
roi de Bohème (1346-1378), comte de Luxembourg (1346-1353) et
margrave de Brandembourg (1373-1378).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_IV_du_Saint-Empire.
123. Combet 1853, 110. Il n’est pas certain souligne Jean-Noël Biraben
que cette expulsion se soit faite dès 1348. Biraben 1971, 316, note 2.
124. Ziegler 1969, 125 ; Tuchman 1978, 87 ; cf. supra p. 212.
125. Schevill 1909, 211 ; Tuchman 1978, 87.
126. Ziegler 1969, 58 ; Tuchman 1978, 88.
127. Berruyer-Pichon 1976.
128. Duby 1984.
129. Brossollet 1971.
130. Chaucer 1929 ; Brossollet & Mollaret 1994, 75.
131. Sur les conséquences économiques de la Peste noire, les études
sont nombreuses et nous renvoyons une nouvelle fois à la vaste
bibliographie donnée par Jean-Noël Biraben. Après 1976, on peut
consulter entre autre ouvrage, Bois 2000, 80-102 ; Duby & Wallon
1975, 31-73.
132. Duby 1995, 87.
133. Duby & Mandrou 1993, 248.
134. Brossollet & Mollaret 1994, 76.
135. Duncan & Scott 2005, mais aussi les travaux de l’historien Herlihy
D., op. cit., de l’épidémiologiste Twigg 1984, ou encore récemment de
Naphy & Spicer 2003.
136. Biraben 1975, 335. Cité par Audoin-Rouzeau 2003, 255.
137. Audoin-Rouzeau 2003, 254.
138. Ibn al-Kathib, Muqni’at as-sa il’an al-marad al-ha’il, ms 1785,
Bibliothèque royale de l’Escorial, Madrid, fol. 44b-45a. Cité par
Melhaoui 2005, 76-77.
139. Ibn al-Kathib, Muqni’at as-sa il’an al-marad al-ha’il, ms 1785,
Bibliothèque royale de l’Escorial, Madrid, fol. 45a. Cité par Melhaoui
2005, 77.

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140. Venette 1340-1368, 210. Cité par Dupaquier 1988, 317 ;


Carpentier & Arrignon 1993, 9-15.
141. Carpentier & Arrignon 1993, 11.
142. Audoin-Rouzeau 2003, 200-201.
143. Biraben 1975, 33.
144. Audoin-Rouzeau 2003, 12.
145. La maladie ravage alors tant l’Orient que l’Occident. Cf. Procope
de Césarée, cité n. 12. Lucenet s. d. ; Samama 2001.
146. Biraben 1975, 25-48.
147. Sur ces résultats de fouilles : Castex & Drancourt 2005. Les
auteurs, respectivement anthropologue et médecin, donnent dans leur
article une bibliographie plus étoffée et spécialisée sur la question.
148. Nuorala 2001, cité p. 82 dans les résumés des communications.
149. Delumeau 1978, 145.
150. Pour le problème de l’immunité des populations, voir Gualde
2003.

Autori

Stéphane Barry

CAHMC, Université de Bordeaux


3

Nobert Gualde

Laboratoire d’immunologie, UMR


5540, Université de Bordeaux 2
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BARRY, Stéphane ; GUALDE, Nobert. La Peste noire dans l’Occident
chrétien et musulman 1346/1347 – 1352/1353 In: Épidémies et crises
de mortalité du passé [online]. Pessac: Ausonius Éditions, 2007
(creato il 15 janvier 2024). Disponibile su Internet:
<http://books.openedition.org/ausonius/750>. ISBN: 978-2-35613-
271-0. DOI: https://doi.org/10.4000/books.ausonius.750.

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CASTEX, Dominique (dir.) ; CARTRON, Isabelle (dir.). Épidémies et
crises de mortalité du passé. Nouva edizione [online]. Pessac:
Ausonius Éditions, 2007 (creato il 15 janvier 2024). Disponibile su
Internet: <http://books.openedition.org/ausonius/657>. ISBN: 978-2-
35613-271-0. DOI: https://doi.org/10.4000/books.ausonius.657.
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Épidémies et crises de mortalité du


passé
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Questo libro è citato da


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