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Université Saad Dahlab de Blida

Faculté des Sciences de l’Ingénieur


Département d’Architecture Aoudjehane Mohand Said de Blida

Module : Histoire Critique de l’Architecture (HIM 31)


Année Universitaire : 2007-2008
Responsable du module : Dr. Arch. Mourad BOUTEFLIKA

Cour n°01
L’école de Chicago

I/ Fondements historiques
II/ Les expériences de l’Ecole de Chicago, ses ingénieurs et ses architectes
III Conclusion : caractéristiques à retenir

I/ Fondements historiques
A l’endroit où le fleuve Chicago se jette dans le lac Michigan, une petite agglomération
fondée en 1804 par l’armée américaine se donne la forme d’une ville, par une opération
géométrique et économique selon la tradition américaine : Lotissement d’un terrain
d’environ un « demi-mille carré », en petits carrés réguliers.
La grille est orientée de telle façon qu’elle puisse être étendue à volonté, par adjonctions
successives, les rues étant prolongées sur des miles et des miles.

La ville est construite au départ en bois. Chicago est presque totalement détruite par un
incendie en 1871, alors qu’elle compte déjà 300.000 habitants. En lieu et place de
l’ancien village surgit un centre moderne d’affaires, avec des bâtiments de bureaux, des
grands magasins, des hôtels, qui permettent l’expérimentation de nouveaux systèmes de
construction. A la suite de cet événement naît ce qui prendra le nom de « l’école de
Chicago » et, dans les quartiers commerçants, s’exprime le « Loop » (« the Loop », le
centre-ville commercial, littéralement « le cercle »).

Cette expérience qualifie collectivement un ensemble de protagonistes. Il s’agit


d’Ingénieurs dont plusieurs sont formés dans le Génie militaire pendant la guerre de
sécession et d’architectes qui les suivront plus tard.

II/ Les expériences de l’Ecole de Chicago


Ingénieur de l’Ecole Polytechnique de Paris, William Le Baron Jenney (1832 – 1907),
construit le premier bâtiment haut à structure métallique qui permet d’augmenter la
hauteur sans devoir craindre une emprise excessive des porteurs aux premiers étages et
d’ouvrir le long des parois des baies quasi-continues, de façon à éclairer de corps de
bâtiments profonds.

L’ascenseur de sécurité à vapeur, installée à New York en 1857, fait son apparition ;
à Chicago en 1864 se répand l’usage de l’ascenseur hydraulique, tandis qu’en 1887
se répand l’usage de l’ascenseur électrique. Le gratte ciel naît ainsi, pour la 1 er fois,
à Chicago.

Le principe de la structure métallique est appliqué pour la 1ère fois dans le Leiter
Building en 1879, soutenu à l’extérieur par des piliers en maçonnerie très espacés et à
l’intérieur par des montants métalliques.
La gratte ciel (comme le plan en damier) est une autre application typique du processus
d’abstraction propre à la culture architecturale américaine. Vues sous cet angle, les
expériences de l’école de Chicago apportent une contribution à la formation de
mouvement moderne.

Les protagonistes de ce mouvement « moderne » se trouvent devant un dilemme


culturel qui n’a que deux issus ; ou le retour au conformisme des styles historiques
(Burnham) ou l’expérience individuelle d’avant-garde (L. Sullivan et plus tard F.L.
Wright).

Louis Sullivan (1856 – 1924) Architecte, effectue ses études à Paris de 1874 à
1876. Travaille dans l’atelier de D. Adler de 1879 à 1895. Les caractéristiques de
Sullivan se traduisent dans ses premiers projets par une décoration immodérée en
fonte et empire sculptée.
La caractéristique constitutive d’un gratte ciel est d’avoir de nombreux étages
égaux ; en effet, exception faite d’un ou deux étages inférieurs et du dernier
niveau, les étages intermédiaires se présentent comme un élément unitaire et
viennent donc souligner les divisions verticales, en les opposant à la base et à
l’attique, qui sont horizontaux. Ainsi naît le « verticalisme » typique des gratte-ciel
de Sullivan.

A l’âge de 18 ans, F.L. Wright (1869 – 1959) entre, en 1887, dans l’Atelier d’Adler
et Sullivan, en 1893 ouvre son propre atelier. Wright est mort à 90 ans après avoir
construit plus de 300 édifices et influencé durablement au moins 3 générations
d’architectes. Il partage, dés le début, l’ambition de Sullivan de créer une
architecture nouvelle, indépendante des styles traditionnels et adaptée à la vie
moderne.

Il donne naissance à une architecte enfin libérée de tout conformisme et de tout


système normatif ; il lui donne l’objectif d’organique. L’architecte porte sa
conception sur le plan formel. Alors que Burnham et la plus part des architectes de
Chicago choisissent le néo-classicisme et proposent ce langage, Wright et quelques
autres choisissent de conduire une expérience anti-classique illimitée. Une division
s’établit ainsi entre la majorité conformiste et la minorité non-conformiste.
Ses travaux connus en Europe aident à rompre l’association séculaire entre culture
classique et pratique constructive.

III/ Conclusion : principales caractéristiques


- L’accent est mis sur la verticalité des bâtiments.
- Rejet des éléments stylistiques de l’architecture européenne et l’ambition de créer
son propre style.
- « Form follows function » (la forme suit ou résulte de la fonction), expression
souvent répétée par L. Sullivan qui devient le principe directeur de l’architecture
moderne.
- La fonction attribuée pour chaque étage de ses bâtiment se lit sur leurs façades
organisés à l’image de la colonne (base, fût, chapiteau) ; soubassement, corps,
couronnement. RDC et 1er étage formant le socle à grandes fenêtres pour les
magasins.
- Les étages du corps du bâtiment abordent une trame régulière de fenêtre ; ils
abritent les bureaux. Tandis que sous la toiture plate en encorbellement se
dessinent le couronnement : Il s’agit d’un étage très compact avec œil de bœuf,
réservé aux installation techniques.
- Une simplicité cohérente caractérise les édifices construits, conçus en fonction des
exigences fonctionnelles et des matériaux. « L’architecture de buildings » fut
appelée « Ecole de Chicago ».

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