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ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION DU MALI

MODULE : LA COMPTABILITE PUBLIQUE

Thème V : LA COMPTABILITE MATIERES

Groupe V 7éme promotion (2021)

- Assa DIAKITE……………………. Inspecteur des Finances


- Housseïni AG YEHIA…………….. Conseiller des Affaires Etrangères
- Hamidou DOUMBIA…………….. Inspecteur des Services Economiques
- Daniel MOUNKORO……………... Planificateur
- Aliou OUSMANE…………………..Inspecteur des Douanes
- Ousmane LANDOURE…………….Administrateur Civil
- Nouhou KEITA……………………..Inspecteur des Impôts
- Daouda DARA…………………….. Inspecteur des Finances
- Ali Bintou DIAWARA…………… Administrateur Civil
- Issa DOUMBIA…………………….Inspecteur des Finances
- Diakalia KOULIBALY…………….Administrateur Civil
- Mamoudou SISSAO………………. Inspecteur du Trésor

Professeur : Mohamed TRAORE

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TABLE DES MATIERES
Introduction………………………………………………………………………………………………………………………1

I- Les structures et acteurs chargés de la comptabilité des matières……………………..3


A- Les structures chargées de la comptabilité des matières…………………………………………3
B- Les acteurs chargés de la comptabilité des matières……………………………………………….5

II- La gestion de la comptabilité des matières………………………………………………………..9


A- La gestion administrative des matières…………………………………………………………………..9
B- La gestion comptable des matières………………………………………………………………………11

III- Les documents comptables et la codification des matières …………………………….12


A- Les supports et les documents de la comptabilité des matières……………………………12
B- La codification et l’immatriculation………………………………………………………………………15

Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………17

1
INTRODUCTION
En comptabilité publique, la gestion comptable des matières implique des processus
spécifiques adaptés aux entités publiques. Les étapes clés sont similaires à celles de la
comptabilité des entreprises privées, mais avec des exigences et des procédures propres au
secteur public.
L’histoire de la comptabilité matières, également connue sous le nom de comptabilité des
stocks ou comptabilité des inventaires, remonte à plusieurs siècles.
En effet, les premières formes de comptabilité matières ont été observées dans les
civilisations anciennes qui tenaient des registres pour suivre les quantités de matières
premières utilisées dans les échanges commerciaux.
Toutefois, les premières formes de gestion des matières dans le secteur public étaient
principalement liées à la gestion des ressources, plus particulièrement, des
approvisionnements pour les armées et les infrastructures. En ces temps, la tenue de registres
spécifiques sur les matières était limitée.
C’est avec l’avènement de systèmes comptables publics plus formels, visant à assurer une
utilisation transparente et efficiente des ressources publiques que la comptabilité matières
dans le secteur public à commencer à se structurer davantage.
Aujourd’hui, la comptabilité matières dans le secteur public s’est développée pour répondre
aux exigences de transparence, de responsabilité et de conformité.
Les avancées technologiques et les efforts pour normaliser les pratiques comptables du
secteur public à contribuer à améliorer la gestion des matières, garantissant une utilisation
efficiente des ressources et une reddition de comptes précise dans l’utilisation des ressources
publiques.
La comptabilité matières a pour objet le recensement et le suivi comptable de tout bien
meuble et immeuble et bien incorporel, propriété ou possession de l’Etat, des Collectivités
territoriales et des établissements publics nationaux et locaux soumis aux règles de la
comptabilité publique. Elle s’applique à la totalité des services tant civils que militaires à
l’exception de ceux soumis, par une règlementation particulière, à une comptabilité
industrielle et commerciale.
La comptabilité des matières est définie comme « une comptabilité d’inventaire permanent
ayant pour objet la description des existants, des biens meubles et immeubles, des stocks

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autres que les deniers et valeurs. » Elle permet un suivi des immobilisations incorporelles, des
immobilisations corporelles et des stocks.
Elle décrit l’existant et les mouvements d’entrée et de sortie concernant les immobilisations
incorporelles et corporelles, les stocks de matériels et de fournitures et les objets remis en
dépôt.
La comptabilité des matières permet à tout moment :
- le recensement, l’enregistrement et le suivi administratif et comptable des immobilisations
incorporelles, des immobilisations corporelles et des stocks ;
- la connaissance des existants, la description, le suivi et le contrôle des mouvements ;
- la maîtrise de l’état du patrimoine mobilier et immobilier en quantité et en valeur.
C’est une comptabilité tenue en partie simple.
Dans les pays de l’espace UEMOA, les règles d’organisation, de gestion et de contrôle de la
comptabilité des matières sont fixées par la Directive N° 03/2012/CM/UEMOA portant
comptabilité des matières au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

Elle précise, notamment :

- la nature et les mouvements des biens sur lesquels porte la comptabilité des matières ;

- les attributions et responsabilités des acteurs et des structures chargées de la gestion des
matières ;

- les procédures comptables applicables ;

- le contrôle de la gestion des matières.

Au Mali, le domaine de la comptabilité matières est régie par :


➢ L’ordonnance N°09-010/ P-RM du 4 mars 2009 portant Création des Directions des
Finances et du Matériel.
Cette ordonnance crée au niveau d’un département ou d’un groupe de départements
ministériels, un service central dénommé Direction des Finances et du Matériel. Ce service
central est chargé, entre autres, d’assurer l’approvisionnement du département ou du groupe
de départements ministériels, de procéder à la passation des marchés publics conformément
à la réglementation en vigueur et d’assurer la tenue de la comptabilité matière.

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➢ le Décret N°2019-0119/P-RM du 22 Février 2019 portant Règlementation de la
comptabilité matières qui transcrite la Directive de l’UEMOA citée ci-dessus.

Les matières inscrites en comptabilité matières sont réparties en deux (2) catégories : · les
immobilisations incorporelles ; les immobilisations corporelles et les stocks.

Le suivi administratif et comptable des immobilisations incorporelles est renvoyé à une


réglementation spéciale.

Les immobilisations corporelles et les stocks inscrits en comptabilité matières sont réparties
en trois (3) groupes :

- les matières en approvisionnement ;

- les matières en service ;

- les matières mises en consommation.

L’étude de ce sujet a un double intérêt : théorique et pratique.

Sur le plan théorique, il nous permet de comprendre ou de connaitre la règlementation à la


matière. Et sur le plan pratique, de voir la gestion de la comptabilité matières par les acteurs
au regard de la législation en vigueur.

Cette analyse nous amène à poser la problématique suivante :

Dans quelle mesure la comptabilité matière peut-elle permettre l’utilisation efficiente des
ressources Publiques ?

Pour une meilleure compréhension de notre sujet, nous étudierons d’abord les structures et
les acteurs de la comptabilité matières (I), ensuite nous décrirons la gestion administrative et
comptable (II), et enfin les documents comptables et la codification des matières (III).
I - Les structures et les acteurs de la comptabilité matières
Avant d’aborder l’étude à proprement parler des acteurs de la comptabilité matières, nous
allons voir les structures en charge de la comptabilité matières.
A- Les structures chargées de la comptabilité matières
Les structures de gestion des matières sont des centres ou unités de traitement des opérations
de la comptabilité des matières et du suivi administratif et comptable du patrimoine

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Au Mali, les structures chargées de la gestion des matières sont les Bureaux comptables des
matières. On distingue trois (3) catégories :
- le Bureau centralisateur des matières ;
- les Bureaux comptables principaux (ou bureaux principaux des matières) ;
- les Bureaux comptables secondaires (ou bureaux secondaires des matières).
1. Le Bureau centralisateur des matières : est placé sous la tutelle du ministre chargé
des Finances, c’est la Direction générale de l’Administration des Biens de l’Etat
(DGABE)
Ce Bureau, comme son nom l’indique, centralise tous les comptes de gestion des
matières de tous les Bureaux comptables principaux, élabore les comptes nationaux
de l’Etat et les transmet à la juridiction des Comptes.
Le bureau centralisateur est composé d’un Ordonnateur centralisateur des matières,
d’un Comptable centralisateur des matières et d’un ou plusieurs Comptables assistants
des matières.
2. Les Bureaux comptables principaux : sont créés au niveau des :
- Institutions de la République ;
- Départements ministériels ;
- Collectivités territoriales ;
- Etablissements publics nationaux et locaux soumis aux règles de la comptabilité
publique (ce qui exclut les Etablissement Publics à caractère Industriel et Commercial
- EPIC) ;
- Les autorités administratives indépendantes soumises aux règles de la comptabilité
publique ;
- Les Régions (Gouvernorat et ses services administratifs) ;
- Les Bureaux de Coopération économique ;
- les Unités de gestion de projets ou programmes (d’envergure nationale).
Les bureaux principaux assurent la gestion des matières qui leur sont confiées,
coordonnent les activités des structures secondaires qui leur sont rattachées.
Ils sont organisés autour d’un Ordonnateur principal des matières, un Comptable
principal des matières, un ou plusieurs Comptables assistants des matières, un ou
plusieurs Magasiniers fichistes, un ou plusieurs détenteurs et des utilisateurs finaux.
3. Les Bureaux comptables secondaires : sont créés auprès des :

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- Directions centrales ;
- Services déconcentrés (régionaux et locaux) ;
- Services rattachés ;
- Cercles (Cercle et ses services administratifs) ;
- Ambassades ;
- Consulats généraux ;
- Unités de gestion de projets et de programmes.
Ces structures secondaires assurent la gestion des matières qui leur sont confiées.
Leurs opérations sont centralisées au niveau de la structure principale dont elles
dépendent.
Ils comprennent un Ordonnateur secondaire des matières, un Comptable secondaire
des matières, un ou plusieurs Comptables assistants des matières, le cas échéant, un
ou plusieurs Magasiniers fichistes et des utilisateurs finaux.
B- Les acteurs chargés de la gestion des matières
Les opérations de gestion des matières font intervenir à titre principal deux (2) catégories
d’agents :
- les ordonnateurs des matières ;
- les comptables des matières.
A côté de ces deux catégories, figurent le magasinier fichiste des matières, le détenteur des
matières et enfin l’utilisateur final des matières.
Les ordonnateurs des matières :
L’ordonnateur des matières est l’autorité habilitée à donner les ordres de mouvements des
matières. Il est responsable des mouvements des matières qu’il ordonne.
Il a seule qualité pour approuver les ordres d’entrée et de sortie de matières et les documents
analogues autorisant l’utilisation, l’affectation ou la mutation des matières.
Les ordonnateurs des matières sont personnellement responsables des contrôles qui leur
incombent dans l’exercice de leurs fonctions. Ils encourent une responsabilité qui peut être
disciplinaire, pénale ou civile, sans préjudice des sanctions qui peuvent leur être infligées par
la Cour des comptes, à raison des fautes de gestion.
Les ordonnateurs des matières sont :

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➢ Le ministre chargé des Finances : c’est l’autorité de tutelle du service chargé de la
centralisation des comptes de gestion des matières. A cet effet, il est Ordonnateur
centralisateur des matières.
Il peut déléguer ses pouvoirs au Chef du service centralisateur des matières.
Le ministre chargé des Finances est l’Ordonnateur principal des matières de son
département. En plus de cela, il joue un rôle prépondérant par rapport aux autres
Ordonnateurs principaux des matières, notamment dans la coordination de toutes les
activités liées à la gestion du patrimoine de l’Etat.
➢ Les autres Ordonnateurs principaux : ce sont les Présidents des Institutions de la
République, les Chefs des départements ministériels et assimilés, les Présidents des
Conseils communaux, de Cercles, de régions et du District, les Directeurs généraux des
établissements publics nationaux et locaux, les premiers responsables des autorités
administratives indépendantes soumises aux règles de la comptabilité publique et les
chefs de bureau de coopération économique.
Ils peuvent déléguer leurs pouvoirs à un ou à des responsables placés sous leurs ordres,
qui agissent en qualité d’Ordonnateurs principaux délégués des matières
➢ Les ordonnateurs secondaires : il s’agit des Gouverneurs de Régions, des Directeurs
des services centraux, les Chefs de projets/programmes de développement.
➢ Les Comptables des matières :
Le Comptable des matières est la personne habilitée à assurer la tenue de la comptabilité et
de la gestion des matières. De ce fait, il est chargé de la tenue comptable des matières de son
ressort. Il prend en charge les ordres de mouvements émanant des ordonnateurs matières
et est responsable de :
- la conservation des documents et pièces justificatives des opérations comptables ;
- le contrôle de la conservation des biens meubles et immeubles dont il tient la comptabilité.
Il existe plusieurs catégories de Comptables matières qui sont le Comptable centralisateur des
matières, les Comptables principaux des matières, les Comptables secondaires des matières,
les Comptables assistants des matières.
➢ Le Comptable centralisateur des matières : centralise et présente dans les écritures
et les comptes, toutes les opérations exécutées par les Comptables principaux des
matières. Il présente le compte central des matières de l’Etat.

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Au sein du service centralisateur, il y a un seul Comptable centralisateur des matières.
Il couvre les opérations de l’ensemble du pays.
Le Comptable centralisateur des matières est le chef de service centralisateur des
matières. A ce titre, il n’encoure aucune responsabilité du fait de la production du
compte central.
➢ Le Comptable principal des matières : assure la tenue de toutes les opérations
comptables relevant de sa compétence.
De plus, il centralise l’ensemble des opérations des Comptables secondaires des
matières qui lui sont rattachées. Il veille à l’application des règles et procédures
comptables relatives à la gestion de la comptabilité matières par les Comptables
secondaires des matières.
Tous les Comptables principaux des matières doivent transmettre en fin d’exercice au
service centralisateur des matières leur compte de gestion des matières aux fins de
l’élaboration du compte central des matières de l’Etat.
Le Comptable principal des matières rend compte de sa gestion à la juridiction des
Comptes.
Il est choisi parmi les fonctionnaires de la catégorie A et nommé par arrêté conjoint du
ministre chargé des Finances et du ministre de tutelle.
➢ Le Comptable secondaire des matières : relève du Comptable principal des matières
à qui il rend compte et qui centralise ses opérations. Il lui transmet trimestriellement
toutes les données et informations relatives à la gestion de la comptabilité des
matières de son ressort.
Les Comptables secondaires des matières sont choisis parmi les agents des catégories
A ou B et nommés par décision de l’Ordonnateur principal des matières concerné.
➢ Les Comptables assistants des matières : sont placés sous l’autorité soit du Comptable
centralisateur, soit du Comptable principal, soit du Comptable secondaire des matières
dont ils relèvent. Ils les assistent dans l’accomplissement de leur mission.
Les Comptables assistants des matières sont choisis parmi les agents des catégories A ou B et
nommés par décision de l’Ordonnateur principal des matières concerné.
Toute personne qui exerce les fonctions de comptable des matières en l’absence de titre légal,
est déclarée comptable des matières de fait.
➢ Le magasinier fichiste des matières :

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Le magasinier fichiste des matières est le conservateur des matières et stocks entreposés dans
les magasins dont la gestion lui est confiée. A cet effet, il suit les mouvements physiques en
entrées et en sorties du magasin à travers des fiches de stocks, tient le fichier et le registre
des stocks, et conserve les pièces justificatives des entrées et sorties. Il est le garant de tous
les biens entreposés physiquement dans le magasin.
Il est rattaché à un comptable matières à qui il rend compte.
Les Magasiniers fichistes des matières sont choisis parmi les agents des catégories B ou C et
sont nommés par décision de l’Ordonnateur principal des matières concerné.
➢ Le détenteur des matières :
Il est le responsable du service utilisateur des matières. Il assure la garde et la conservation
des matières dont la mise à la disposition ou la mise en consommation est différée. Il tient,
parallèlement avec le Comptable matières, les fiches détenteurs des matières de son ressort.
Le détenteur des matières transmet, périodiquement, au Comptable matières de la structure
dont il relève, une situation des matières détenues. Il est tenu d’informer, sans délai le
Comptable des matières des pertes, avaries, destructions et autres altérations des biens.
➢ L’utilisateur final des matières :
C’est l’agent de l’Etat ou de tout autre organisme public soumis aux règles de la comptabilité
publique, qui utilise les matières et fournitures qui lui sont affectées dans l’exercice de ses
fonctions. Il est responsable des matières qui lui sont affectées, par conséquent, il en assure
la garde et la conservation. Il est tenu d’informer, sans délai le détenteur des matières des
pertes, avaries, destructions et autres altérations des biens. Une fiche d’utilisateur final est
tenue par le Comptable secondaire des matières.
Avant de clore cette partie concernant les acteurs impliqués dans la comptabilité matière, il
est à noter qu’au Mali, autant que dans tout autre pays de l’espace UEMOA, les fonctions
d’Ordonnateur des matières sont incompatibles avec celles de Comptable matières.
Aussi, les fonctions d’Ordonnateur des matières, de Comptable matières sont incompatibles
avec l’exercice, d’une activité lucrative de quelque nature que ce soit. Il est interdit aux agents
exerçant ces fonctions, d’avoir, soit directement, soit indirectement, dans une entreprise
soumise au contrôle de leur administration ou services, des intérêts de nature à
compromettre leur indépendance. Il leur est interdit en particulier de prendre intérêt dans les
marchés publics

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En outre, Les conjoints, les ascendants et les descendants des Ordonnateurs des matières ne
peuvent être Comptables-matières des organismes auprès desquels ces Ordonnateurs des
matières exercent leurs fonctions.
Ces incompatibilités s’appliquent également aux magasiniers-fichistes des matières.
II-La Gestion de la comptabilités matières
Elle est abordée sous l’angle de la gestion administrative et ensuite sous celui de la gestion
comptable.
La Gestion administrative des matières
Elle se fait à travers certaines procédures.
Procédures de réception :
➢ La réception des commandes des matières d’un montant n’atteignant pas 5 000 000 F
CFA ou qui ne présente aucun caractère complexe est faite par un agent désigné, à cet
effet, par l’ordonnateur des matières après avis du comptable des matières. La
réception est effectuée, au vu du bordereau de livraison établi par le fournisseur. Le
bordereau de livraison, revêtu de la signature de l’agent dûment compétent ou une
attestation de service tient lieu de procès-verbal de réception.
➢ Pour les commandes de matière, dont le montant est supérieur à 5 000 000 F CFA, la
réception est faite par une commission de réception composée, au moins d’un
représentant de l’ordonnateur des matières, du comptable des matières et, au besoin,
d’un spécialiste du bien concerné. La commission de réception est composée du
Comptable secondaire des matières du service bénéficiaire ou son représentant, du
représentant de la Direction générale de l’Administration des Biens de l’Etat, du
technicien spécialiste de la matière, désigné par l’Ordonnateur principal des matières,
le cas échéant, du représentant de la Direction générale des Marchés publics et des
Délégations de Service public ou ses services déconcentrés pour les réceptions dont le
montant atteint leur seuil de compétence.
➢ Pour toute réception dont le montant atteint 10 000 000 F CFA, le représentant du
Contrôle financier assiste aux travaux de la commission de réception, en tant
qu’observateur, et donne son avis dans un rapport produit à cet effet.
➢ Pour toute matière de nature complexe, pour tout don ou legs, l’Ordonnateur principal
des matières requiert obligatoirement la réception par une commission.

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Les travaux de réception de la commission de réception sont sanctionnés par un procès-verbal
de réception.
Procédures d’entrée et de sortie des matières :
➢ Les opérations d’entrée des matières ont lieu dans les cas suivants :
- l’acquisition nouvelle de biens donnant lieu à l’établissement d’un bordereau
de livraison ou d’un procès-verbal de réception ;
- la réception de dons et legs ;
- la réception de matières transférées ;
- la régularisation des excédents de matières, suite à un inventaire physique.
Les opérations d’entrée donnent lieu à l’établissement d’un ordre d’entrée.
Les entrées en magasin sont assurées par le Magasinier fichiste à partir de l’ordre
d’entrée des matières ou du bordereau de livraison du fournisseur ou du procès-verbal
de réception. L’ordre d’entrée des matières fournit tous les renseignements
permettant d’identifier le fournisseur et les articles livrés.
La valeur d’entrée des matières dans le patrimoine de l’Etat, des Collectivités
territoriales et des établissements publics nationaux et locaux soumis aux règles de la
comptabilité publique, est faite au coût historique ou à la valeur d’origine.
➢ Les opérations de sorties des matières ont lieu dans les cas suivants :
- le transfert définitif d’un matériel vers un autre bureau comptable ;
- la mise à la réforme dûment constatée par un procès-verbal de réforme ;
- la perte ou la disparition d’un matériel constatée lors d’un inventaire physique ;
- les destructions accidentelles d’un matériel ;
- les consommations effectives de matières et fournitures.
Ces sorties sont constatées par un ordre de sortie des matières établi par le Comptable
principal des matières, puis soumis à l’approbation de l’Ordonnateur des matières.
Procédures de mouvements intermédiaires :
Ce sont des mouvements internes à l’intérieur du Bureau comptable et qui n’ont aucune
incidence sur le niveau des existants. Ils sont constatés lors :
- d’affectation des matières c’est à dire un mouvement de matériel durable
allant du magasinier fichiste des matières vers un détenteur des matières du
même bureau comptable des matières ;

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- de mise en consommation des matières qui est un mouvement de matières
consommables dont le montant est supérieur à 1 000 000 de francs CFA, allant
du magasinier fichiste des matières vers un détenteur des matières du même
bureau comptable des matières ;
- de mutation des matières qui consiste en un mouvement de matériel en
service allant d’un détenteur des matières vers un autre détenteur des
matières du même bureau comptable des matières ;
- de mouvements divers qui sont des sorties temporaires de biens pour cause
de réparations des matières, de prêts de matières entre détenteurs des
matières ou de locations de matériels
Tout mouvement doit au préalable être approuvé par l’Ordonnateur des matières.
La réforme :
Lorsque que les matériels et matières exceptés les véhicules appartenant à l’Etat, aux
Collectivités territoriales et aux organismes personnalisés ne sont plus susceptibles d’emploi
ou de réemploi, ou que leur degré d’altération ou d’usure le justifie, il y a reformé s’il est
démontré que ces matériels et matières ne peuvent plus être utilisés.
Le service de l’Administration des biens de l’Etat est seul compétent pour procéder à la vente
au comptant des matériels et matières réformés de l’Etat, des Collectivités territoriales et des
établissements publics nationaux et locaux soumis aux règles de la comptabilité publique.
A- La Gestion comptable des matières
Elle vise à assurer une gestion précise et efficiente des matières.
Elle est soumise aux règles de la comptabilité publique fondée sur les principes de la
déconcentration de la comptabilité des matières, en vue de la rapprocher du fait générateur
et des ordonnateurs des matières, ainsi que de leurs services gestionnaires et de l’exhaustivité
de l’enregistrement des opérations portant sur la gestion des matières, en vue de la
connaissance du patrimoine public.
En outre, tout mouvement de matériel doit au préalable être approuvé par l’Ordonnateur des
matières et être assorti de pièces justificatives.
➢ L’exercice comptable retenu pour la tenue et l’arrêt des comptes de la comptabilité des
matières couvre l’année civile qui s’étend du 1er janvier au 31 décembre.
➢ Les mouvements des matériels sont enregistrés dans le Livre journal qui est un registre
d’entrée et de sorties définitives des biens. Il sert à enregistrer en quantité et en valeur

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tous les biens suivant l’ordre chronologique des entrées et des sorties définitives pendant
une année donnée. Le Livre journal est coté et paraphé par l’Ordonnateur des matières.
➢ Les opérations enregistrées dans le Livre journal sont ensuite reportées dans le Grand livre
des matières tenu par nature de matières.
➢ Les matières consommables sont, soit mises en consommation directe, soit entreposées
dans les magasins, soit stockées chez des détenteurs.
➢ L’utilisation des matières en approvisionnement, est soumise à l’établissement d’un
bordereau d’affectation des matières pour le matériel durable ou d’un bordereau de mise
en consommation pour les matières consommables.
➢ Des rapprochements contradictoires trimestriels sont effectués entre les données de la
comptabilité des matières et celles de la comptabilité générale.
➢ A la clôture de chaque exercice, il est procédé à la centralisation des opérations pour en
faire un récapitulatif global de l’ensemble des mouvements opérés au niveau de chaque
bureau comptable des matières. Cette centralisation s’opère à deux niveaux : des
Comptables secondaires des matières vers les Comptables principaux des matières et des
Comptables principaux des matières vers le Comptable centralisateur des matières.
➢ A la fin de chaque année, il est procédé à la reddition des comptes des matières. La
juridiction des Comptes juge les comptes des Comptables-matières conformément à ses
normes.
III- Les documents comptables et la codification
L’Etat tient une comptabilité matières des biens qu’elle acquière mais aussi une
comptabilité générale, les deux comptabilités sont interdépendantes et permettent à l’Etat de
suivre, de contrôler et porter à son bilan un patrimoine.

A- Les supports et les documents comptables :

La comptabilité matières est tenue selon le système dit inventaire permanent. La


comptabilité-matières est tenue au moyen des documents comptables propres a elle,
lesdits documents comptables sont regroupés en trois catégories :

- Les documents de base ;


- Les documents de mouvement ;
- Les documents de gestion.
1. Les documents de base :

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Ils enregistrent l’existant et les mouvements matières

- La fiche matricule des propriétés immobilières : elle permet de suivre la comptabilité


des propriétés bâties. Elle est tenue pour la conservation du domaine, du cadastre et
de la curatelle ;
- Le livre journal des matières : c’est un document qui enregistre en quantité et en valeur
dans la chronologie des faits, les OEM et OSM. Il est tenu en carnet ;
- Le grand livre des matières : il est constitué par des fiches de matériel en
approvisionnement et des fiches de matériel en Service. Il est ouvert pour chaque type
d’article. La fiche retrace les mouvements de matières justifiés par ordres de
mouvement. Le suivi est effectué en quantité et en valeur ;
- La fiche de stock : elle est tenue par le magasinier et permet de suivre les mouvements
de matières en approvisionnement, mais uniquement en quantité ;
- La fiche détenteur : elle est tenue par le bureau comptable principal pour
comptabiliser les matières durables affectées un bureau comptable secondaire ;
- La fiche utilisateur final : l’ensemble des matières durables mises à la disposition d’un
agent dans l’exercice de sa fonction sont comptabilisées sur une fiche utilisateur final ;
- Le procès-verbal de passation de service : il constate l’inventaire des matières en
quantité et en valeur. Il est établi à chaque fois qu’il y’a changement de gestion en
utilisateur de matières ;
- La fiche de codification : suivant l’instruction n05648/MEF/DGABE du 20 décembre
2011, elle permet la codification et l’identification des matières appartenant à l’Etat ;
- La fiche des bâtiments pris en bail : elle répertorie tous les bâtiments pris en bail par
l’Etat pour y loger les structures publiques ;
2. Les documents de mouvement :
- Le procès-verbal de réception : il permet l’enregistrement comptable de tous les
achats dont la valeur est égale ou supérieur à 5 000 000 FCFA, ou quand la nature du
matériel est complexe ainsi que les dons et legs a l’Etat et ses organismes. La
commission comprend quatre (4) membres nommés suivant la décision de
l’ordonnateur matières. Elle est présidée par le comptable-matières principal ou son
représentant. Lorsque la valeur des fournitures de matières, des travaux ou des

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services est inférieure à 5 000 000 FCFA, l’ordonnateur désigne un agent qui en assume
l’entière responsabilité ;
- Les Ordres d’Entrées et de Sorties de Matières (OEM-OSM): l’OEM permet la
comptabilisation de toutes les entrées de matériel quelle que soit la nature et quel que
soit l’origine (achat, les dons et legs) dans un bureau comptable. Pour ce qui concerne
l’OSM, il permet la comptabilisation de toutes les sorties de matériel (utilisation,
reforme, transfert vers un autre bureau comptable) définitives de matières au sein
d’un bureau comptable ;
- Le bordereau de mise en Consommation des matières (BMCM) : il permet la
comptabilisation des matières consommables des approvisionnements vers un
utilisateur et dont la valeur est supérieure à 1 000 0000 FCFA allant du magasinier
fichiste vers un détenteur au sein d’un même bureau comptable ;
- Le bordereau de Mutation des Matières (BMM) : il permet la comptabilisation des
matières d’un détenteur vers un utilisateur, il est utilisé dans les bureaux secondaires
pour justifier la dotation du personnel en matériel dans l’exercice de leur fonction ;
- Le bordereau ou Ordre de mouvement Divers (OMD) : il comptabilise les prêts,
locations, réparations et autres mouvements temporaires de matières ;
- Le procès-verbal de Réforme : il permet l’enregistrement comptable des matières
ayant fait l’objet de réforme, la réforme des matières étant soumise à une procédure
de mise en place de commission, d’expertise des matières proposées à la reforme ; la
DGABE établit et valide les procès-verbaux de réforme.
3. Les documents de gestion : ils reflètent le résultat de la gestion comptable a une
période donnée
- L’état récapitulatif trimestriel : il totalise en quantité et en valeur la situation du
compte de gestion pendant le trimestre ;
- L’état d’inventaire : c’est un document qui enregistre les résultats du rapprochement
entre l’inventaire physique et le compte de gestion aux fins de comparaison ;
- Le compte central des matières : il comptabilise la gestion de l’ensemble des bureaux
comptables, le compte central des matières est tenu par la DGABE.

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B- Les codifications et immatriculations des matières :
1- Les supports comptables : les supports sont en appuis aux documents comptables
et justifient l’établissement de certains documents de mouvement et de Gestion.
On peut citer :
- La fiche de consommation des Matières : les matières misent en consommation auprès
des bureaux secondaires doivent faire l’objet de justification. La fiche de
consommation des matières justifie la consommation effective des matières et permet
ainsi d’établir l’ordre de sortie définitive desdites matières ;
- Les Bons d’Entrée et de Sortie des Matières : Pour les besoins de gestion, des bons
d’entrées et de sorties sont établies en justification des mouvements d’entrée et de
sortie des matières ;
- Les certificats administratifs : Afin de régulariser les écarts à la suite d’inventaire ou de
changement de gestion, l’ordonnateur matières établit un certificat administratif sur
la base duquel le comptable-matières procède à la régularisation.
2- Procédures de codification : Afin d’avoir une lisibilité et d’identifier les matières,
elles font l’objet de codification quel que soit leur nature (fourniture,
consommables, meubles ou immeubles). Les meubles et immeubles font l’objet
d’immatriculation en plus de la codification.
La codification est le fait d’attribuer aux matières un code servant d’identifiant dès
son entrée au sein du Bureau comptable. Les matières sont enregistrées en
comptabilité matière par unité simple ou collective mais codifiées
individuellement.
1« Le code est alphanumérique. Il s’appuie sur la nomenclature budgétaire de l’état
ou sur celle de tout autre organisme public soumis aux règles de la comptabilité
publique et regroupe un certain nombre d’information, notamment :
➢ Le numéro d’enregistrement de l’OEM dans le livre journal des matières ;
➢ L’année d’acquisition ;
➢ Le numéro du compte matières ;
➢ Le lieu géographique d’affectation ;
➢ La source de financement.

Article 83 du décret 2019-0119-PRM du 22 février 2019

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La comptabilité matière, en adoptant un certain nombre de mesures permettra l’utilisation
efficiente des ressources Publiques comme entre autres :

- La rationalisation des expressions de besoins : les expressions de besoins des


comptables matières étant une pièce maitresse des dossiers de dépense cela les
procure un rôle déclencheur des dépenses, les comptables doivent être plus lucides
dans l’expression et la validation des besoins, ce qui favorisera une rationalisation des
dépenses ;
- Le suivi des besoins en approvisionnement et en service : la mise au point de la
situation des biens durables et consommables lors des inventaires de fin de période
donne une vue d’ensemble des immobilisations et leur remplacement ;
- Le respect de l’éthique et la déontologie : les comptables matières en respectant
l’éthique et la déontologie dans leur travail feront en sorte de favoriser la concordance
entre les pratiques comptables et les textes régissant la comptabilité matière
permettant ainsi de faire obstacles aux dérives de gestion et au respect de leur
serment ;
- La transparence et moralisation de la réception des matières ;
- Orientation des décisions de dépenses : bien que l’Etat dispose d’innombrable outils
d’aide a la prise de décision et d’orientation des dépenses publiques, la comptabilité
matières avec son système d’Information (SICOMAT) peut permettre a l’Etat d’être
louvoyant en ayant une vue d’ensemble de son patrimoine et d’orienter
stratégiquement ses dépenses.
- Programmation des entretiens et réparations du parc auto : le volume du parc auto de
l’état est tel que les dépenses d’entretien et réparation constituent une part
importante des charges annuelles, la comptabilité matière ayant en charge la gestion
du parc auto peut contribuer à la maitrise des charges y afférentes par une méthode
d’échelonnement des entretiens et réparations.

CONCLUSION :

Au terme de notre étude, nous pouvons retenir que la comptabilité matière est une branche
de la comptabilité publique dont l’objet est de suivre rigoureusement le patrimoine public,
elle favorise l’usage rationnel et efficiente des ressources de l’état. Une bonne tenue de la

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comptabilité matières implique la parfaite maitrise du processus par les praticiens mais aussi
la compréhension et l’adhésion des autres acteurs.

BIBLIOGRAPHIE

TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES

- Loi n°13-028 du 11 juillet 2013 modifiée relative aux lois de finances ;


- L’ordonnance n°09-010/ P-RM du 4 mars 2009 portant Création des Directions des
Finances et du Matériel ;
- Décret n°2019-0119/P-RM du 22 février 2019 portant règlementation de la
comptabilité matières ;
- Décret n°2014-0349/P-RM du 22 mai 2014 portant règlement général sur la
comptabilité Publique ;
- Décret n°2014-0774/P-RM du 14 octobre 2014 fixant le plan comptable de l’Etat(PCE) ;
- Instruction n°05650/MEF/DGABE du 20 décembre 2011 sur les procédures de ténue
des documents de la comptabilité-matières ;
- Annexes à l’instruction n°2019-001/MEF-SG du 15 juillet 2019 relative à la comptabilité
des immobilisations incorporelles et corporelles.

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