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Psycholinguistique
cognitive
Lecture, compréhension
et production de texte
Brigitte Marin
et Denis Legros
Imprimé en Belgique
Dépôt légal :
Bibliothèque Nationale, Paris : février 2008 ISSN 1782-8538
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2008/0074/049
ISBN 978-2-8041-5666-4
du traitement de texte
Un domaine de recherche au carrefour des sciences
du langage et des sciences de la cognition
SOMMAIRE
1. Cognition, langage et représentation
2. Les invariants cognitifs et le traitement du texte
3. Psycholinguistique cognitive du traitement de texte
4. Du texte narratif au texte explicatif : de la théorie des
schémas à la théorie des modèles
5. Convergences et interdisciplinarité : vers une
didactique cognitive du traitement du texte
10 La psycholinguistique cognitive du traitement de texte
comme des outils impliqués dans les opérations cognitives, centrales dans l’éla-
boration de la signification.
L’analyse des activités langagières et cognitives requiert donc une appro-
che pluridisciplinaire qui permet de contribuer au développement des sciences
cognitives, constitutives d’un nouveau champ de recherche à la base de la com-
préhension de l’apprentissage, du traitement du texte et des développements
en ingénierie de la connaissance (Le Ny, 2005).
3. PSYCHOLINGUISTIQUE COGNITIVE
DU TRAITEMENT DE TEXTE
3.1 L’activité de traitement du texte
Le traitement du texte, c’est-à-dire l’activité cognitive qui consiste lors de la
compréhension ou de la production à activer les connaissances nécessaires à ce
traitement résulte d’une interaction entre, d’un côté, l’individu, caractérisé par
ses connaissances et ses croyances, variables en fonction de ses modalités
d’apprentissage et de sa culture et, d’un autre côté, le texte, dont le contenu
sémantique et la structure sont les produits du milieu culturel dont ils émanent
(Denhière & Legros, 1989).
Les premiers travaux sur le traitement du texte et consacrés au récit,
conduits dans le cadre de la psycholinguistique textuelle (Coirier, Gaonac’h &
Passerault, 1996) ont tenté de valider psychologiquement des modèles du
texte conçus souvent à partir de schémas narratifs issus de la linguistique tex-
tuelle (Adam, 1999). Les recherches sur le traitement du texte ont cependant
souligné l’insuffisance et l’inadéquation des modèles centrés uniquement sur le
texte et sur la prise en compte des seules connaissances linguistiques. Elles ont
également mis en évidence l’insuffisance des conceptualisations centrées sur
l’intervention privilégiée, au cours de l’activité de traitement, de schémas
homologues des structures types du texte.
La psycholinguistique cognitive du traitement du texte se donne pour
objectif de décrire non seulement les représentations activées ou construites,
mais aussi les processus mis en œuvre dans l’élaboration de ces représenta-
Psycholinguistique cognitive du traitement de texte 17
5. CONVERGENCES ET INTERDISCIPLINARITÉ :
VERS UNE DIDACTIQUE COGNITIVE
DU TRAITEMENT DU TEXTE
Les implications didactiques et pédagogiques qui découlent de ces travaux sont
considérables. L’activité pédagogique, qui a pour but d’aider l’élève à construire
des connaissances nouvelles, nécessite l’activation des différentes composan-
tes de ses représentations initiales. À une époque caractérisée, d’une part, par
l’enseignement de masse et les difficultés d’adaptation de l’école face à la mon-
dialisation de la formation et, d’autre part, la généralisation des nouvelles tech-
nologies, les pratiques pédagogiques ne peuvent plus se concevoir sans une
prise en compte sérieuse des structures cognitives et du fonctionnement cogni-
tif de tous les élèves. Il est donc indispensable d’étudier les représentations des
connaissances en mémoire et leur rôle dans les activités d’acquisition de con-
naissances, de production et de compréhension de textes. Selon ce point de
vue, partagé par la plupart des spécialistes, ces activités qui mettent en jeu un
traitement complexe constitué de processus intentionnels et automatisés, en
particulier les processus de production d’inférences, s’appuient à la fois sur les
connaissances de la langue et des textes et sur les connaissances du domaine
évoquées par le texte.
À l’heure d’Internet, de l’apprentissage collaboratif à distance et de la
mondialisation de la formation qui touche les pays du Nord comme les pays du
Sud, il semble difficile de concevoir la psychologie cognitive du traitement du
texte autrement que comme une psychologie cognitive culturelle du traitement
du texte (Zelinsky-Wibbelt, 2003 ; Legros, Acuna & Maître de Pembroke,
2006). Cependant, pour être efficaces, sur le plan des retombées dans le
domaine de l’apprentissage et de l’enseignement, et des nouvelles stratégies à
mettre en place, ces recherches ne peuvent s’envisager qu’en interaction avec
les recherches didactiques qu’elles impliquent (Chiss, Reuter & David, 2005 ;
Convergences et interdisciplinarité : vers une didactique cognitive du traitement du texte 23
RÉSUMÉ
Le but de la psycholinguistique cognitive de la compréhension et de la produc-
tion de texte est de construire et de valider des modèles du traitement humain
de l’information verbale complexe et de comprendre le fonctionnement cognitif
de l’individu dans ces activités. Les développements les plus récents des recher-
ches sur la compréhension et la production de texte s’expliquent par le passage
de la psycholinguistique textuelle à la psychologie cognitive du traitement du
texte, c’est-à-dire par la prise en compte du rôle de la mémoire et des connais-
sances de l’individu dans les processus de traitement. Les modèles actuels de
traitement du texte permettent ainsi d’analyser les activités de compréhension
et de production ainsi que le résultat de ces activités : les représentations cons-
truites. Ces recherches sont à la base de la sémantique cognitive qui se donne
pour objectif d’étudier les déterminations réciproques des structures linguisti-
ques et cognitives.
La distinction entre microstructure et macrostructure cognitive du contenu
sémantique du texte a permis de rendre compte, lors de la compréhension et de
la production, de la construction des unités de signification, de leur assemblage
en une unité de signification globale. D’abord modélisées sous forme de schémas,
c’est-à-dire sous forme de structures pré-construites, les représentations élabo-
rées au cours de l’activité de traitement sont aujourd’hui conçues comme des
modèles de la situation du monde évoqué par le texte, c’est-à-dire comme les
réseaux de connaissances en rapport avec le contenu du texte et activés en
mémoire. Cette distinction permet d’analyser le rôle de l’activité de construction
de cohérence locale et globale qui est à la base de la structuration des représen-
tations.
24 La psycholinguistique cognitive du traitement de texte
Bibliographie sommaire
Blanc, N. & Brouillet, D. (2003). Mémoire et compréhension : Lire pour comprendre.
Paris : Éditions In Press.
Coirier, P., Gaonac’h, D. & Passerault, J.M. (1996). Psycholinguistique textuelle, approche
cognitive de la compréhension et de la production des textes. Armand Colin : Paris.
Denhière, G. & Baudet, S. (1992). Lecture, compréhension de textes et science cognitive.
Paris : PUF.
Haillet, P.P. (2007). Pour une linguistique des représentations discursives. Bruxelles : De
Boeck Université.
Le Ny, J.F. (2005). Comment l’esprit produit du sens : Notions et résultats des scien-
ces cognitives. Paris : Odile Jacob.Rossi, J.P. (2005). Psychologie de la mémoire.
Bruxelles : De Boeck Université.
MOTS CLÉS
! Macrostructure
! Microstructure
! Représentation type
! Représentation occurrente
Convergences et interdisciplinarité : vers une didactique cognitive du traitement du texte 25
! Cohérence locale
! Cohérence globale
! Psycholinguistique textuelle
! Psychologie cognitive du traitement du texte
QUESTIONS
1. Quelle est la différence entre la micro et la macrostructure textuelle ?
2. Comment définir les attributs et les propriétés d’un concept ?
3. Comment définir la sémantique cognitive ?
4. Quelle est la différence entre une connaissance et une croyance ?
5. Pourquoi le texte explicatif est-il plus difficile à comprendre que le texte
narratif ?
6. Quels sont les principaux invariants cognitifs dans la modélisation des
représentations ?
7. Comment définir les deux types de cohérence causale ?
8. Comment définir une inférence ?
2 CHAPITRE
Psycholinguistique cognitive
de la lecture
SOMMAIRE
1. Les modèles à étapes
2. Les modèles interactifs
3. Les méthodes de recherche actuelles
4. Les modalités d’apprentissage
28 Psycholinguistique cognitive de la lecture
censé s’accroître à chaque nouvelle lecture de mots nouveaux non encore stoc-
kés en mémoire.
La théorie modulaire postule la coexistence de deux voies d’accès au
lexique à partir des mots écrits. D’une part, la voie directe permet au lecteur de
reconnaître immédiatement les mots déjà connus en associant directement
leur configuration écrite à leur représentation visuelle en mémoire. D’autre
part, la voie indirecte conduit le lecteur à traiter les mots inconnus en transfor-
mant l’information visuelle en information phonologique grâce à l’application
de règles de correspondance entre graphies et phonies. Les signes abstraits de
l’écrit sont ainsi mis en relation avec les sons organisés du langage parlé.
Selon les théories modulaires, l’activité cognitive est assurée par des
modules spécialisés qui effectuent un traitement à un niveau donné sans inte-
raction avec d’autres traitements. Un module prend en compte le résultat des
traitements réalisés en amont et transmet le résultat de ses propres traite-
ments en aval.
Le sens littéral d’un mot est activé à la sortie du module, puis ajusté en
fonction du contexte. Dans cette perspective, les différents traitements en jeu
dans la compréhension sont indépendants. Si des interactions sont envisagées,
elles ne concernent que les résultats et non les traitements eux-mêmes.
Les recherches des dernières années ont contesté ces modèles au profit
de la conception interactive qui fait intervenir deux procédures de traitement
au début de l’apprentissage de la lecture.
sentent des analogies. Certaines parties des mots comme l’attaque, la partie
centrale et la rime semblent plus propices à la mise en œuvre de la procédure
analogique, et particulièrement à partir de la classe de cours élémentaire
deuxième année, alors que les élèves de grande section de maternelle sont plus
sensibles à l’analogie portant sur la rime.
La mise en œuvre le plus souvent implicite des procédures analogiques
facilite la maîtrise explicite du code alphabétique en affinant la discrimination
visuelle. À partir de l’identification globale et récurrente des mots, le repérage
de régularités orthographiques se met en place.
Le connexionnisme
Selon le connexionnisme, les phénomènes mentaux sont représentés à l’aide de réseaux
d’unités simples interconnectées. La représentation des connexions et des unités varient
selon les modèles. Par exemple, chaque unité du réseau peut être un mot et chaque con-
nexion, un indicateur de la similarité sémantique.
Une notion importante pour comprendre le fonctionnement des modèles connexionnistes
est la notion d’activation qui permet de rendre compte de la dynamique des modèles. À un
moment, une unité du réseau de concepts se caractérise par un certain niveau d’activation.
Une fois le seuil d’activation atteint, l’activation se propage à toutes les unités connectées.
RÉSUMÉ
Les modèles décrivant l’acte lexique rendent compte des mécanismes cognitifs
impliqués dans le traitement visuel de l’information véhiculée par les signes gra-
phiques de l’écrit. Selon son degré de familiarité avec les mots rencontrés, le lec-
teur expert emprunte deux voies différentes pour accéder à la lecture. Pour
identifier les mots connus, il utilise la voie directe (adressage) fondée sur le trai-
tement du code orthographique et va chercher ces mots en mémoire. En revan-
che, il doit recourir à la voie indirecte (assemblage) lors de la lecture de mots
non connus en assemblant leurs constituants graphiques pour les mettre en cor-
respondance avec un phonème.
Le modèle de l’expert rend compte de l’aboutissement de processus successifs et
inter reliés entrant en jeu dans l’apprentissage de la lecture. Cette procédure,
automatisée et occasionnelle chez l’adulte, doit faire l’objet d’un apprentissage
méthodique. Les modèles à étapes d’acquisition décrivent trois stades successifs
Les modalités d’apprentissage 45
par lesquels passe l’enfant dans la reconnaissance des mots : les phases logogra-
phique, alphabétique (par médiation phonologique) et orthographique.
La conception modulaire sous-jacente aux modèles à étapes s’oppose à la théorie
plus récente des modèles interactifs qui prennent en compte la mobilisation
simultanée des connaissances phonologique, orthographique, sémantique et
morphologique.
Les recherches actuelles sur la lecture accordent une place importante à l’obser-
vation des mouvements oculaires, caractérisés par des fixations régulières dont
le nombre et la durée augmentent avec la difficulté du sujet. Par ailleurs, l’ima-
gerie cérébrale a permis, à partir de l’observation de sujets présentant des trou-
bles phonologiques, d’éclairer certains aspects du fonctionnement cognitif et, en
particulier, de montrer l’effet de la rééducation de l’écoute des sons sur les per-
formances de discrimination auditive.
Les méthodes d’apprentissage de la lecture privilégiant les associations grapho-
phonémiques stimulent la spécialisation des neurones et facilitent la mise en
place des connexions interneuronales, au contraire d’une pédagogie accordant
une trop grande importance au contexte et à l’émission d’hypothèses.
Bibliographie sommaire
Écalle, J. & Magnan, A. (2002). L’apprentissage de la lecture. Fonctionnement et
développement cognitifs. Paris : Armand Colin.
Morais J., Pierre, R. & Kolinsky, R. (2003). Du lecteur compétent au lecteur débutant : impli-
cations des recherches en psycholinguistique cognitive et en neuropsychologie pour l’ensei-
gnement de la lecture. Revue des sciences de l’éducation,(1),51-74..En ligne http://
www.erudit.org/revue/rse/2003/v29/n1/009492ar.html.
Ferrand, L. (2007). Psychologie cognitive de la lecture. Bruxelles : De Boeck Université.
Sprenger-Charolles, L. & Colé, P. (2006). Pratiques pédagogiques et apprentissage de la lec-
ture. Cahiers pédagogiques, article en ligne 2243 (http://www.cahiers-pedagogiques.com/
article.php3 ?id_article=2243)
Sprenger-Charolles, L., Béchennec, D. & Lacert, P. (1998). Place et rôle de la médiation pho-
nologique dans l’acquisition de la lecture/écriture. Revue Française de Pédagogie, 122,
51-67
Voir aussi
Site TFL « Télé FormationLecture » : http://www.uvp5.univ-paris5.fr/TFL/TFL.asp
46 Psycholinguistique cognitive de la lecture
MOTS CLÉS
! Acte lexique
! Phonème
! Saccade
! Procédure logographique
! Procédure alphabétique
! Procédure orthographique
! Théorie modulaire
! Modèle interactif
QUESTIONS
1. Quelle est la différence entre un phonème et un graphème ?
2. Quelles sont les différentes étapes du développement de l’acte lexique et
leurs caractéristiques ?
3. Qu’est-ce qu’une unité infra-lexicale ?
4. Quel est le rôle des métaconnaissances dans les modèles interactifs ?
5. Quelles sont les caractéristiques de l’approche connexionniste ?
6. Qu’est-ce que l’empan visuel ?
7. Présentez trois méthodes de recherche sur la lecture.
8. Quelle est la meilleure stratégie d’apprentissage de la lecture ?
3 CHAPITRE
Psycholinguistique cognitive,
difficultés langagières
et pathologies du langage
SOMMAIRE
1. Origine et expression des troubles
2. Premières approches de la dyslexie
3. Manifestations de la dyslexie
4. Les causes de la dyslexie
5. Implications pratiques
48 Psycholinguistique cognitive, difficultés langagières et pathologies du langage
3. MANIFESTATIONS DE LA DYSLEXIE
Les erreurs d’inversion de lettres ne sont pas toujours imputables à la dyslexie,
même si elles participent de ses manifestations les plus fréquentes. Certains
dyslexiques avérés n’inversent pas les lettres. D’autres phénomènes intervien-
nent qui mobilisent la discrimination auditive et/ou visuelle. Ainsi, la confusion
des phonèmes entre sourdes et sonores (p,b,t,d f,v…) fait partie des manifesta-
tions courantes de la dyslexie. Toutefois, la confusion de lettres visuellement
proches (m, n, b, d...) indépendamment de leur prononciation crée également
des difficultés chez nombre de dyslexiques.
La dyslexie peut également être associée à des troubles temporo-spa-
tiaux. Certains jeunes dyslexiques éprouvent parfois des difficultés à retrouver
l’ordre des séquences d’une histoire ou le chemin de retour de l’école. Ces
carences liées à la séquentialité se traduisent par la difficulté à reproduire des
séquences rythmiques, auditives ou motrices. Des troubles du graphisme appa-
raissent lors de l’écriture, mais aussi dans la reproduction de formes.
La propension des gauchers à la dyslexie serait expliquée par une moin-
dre latéralisation hémisphérique des aires du langage. L’hémisphère droit serait
davantage impliqué que chez les non dyslexiques. D’ailleurs, l’imagerie céré-
brale confirme la moindre spécialisation des tâches langagières dans l’hémis-
phère gauche du cerveau chez les dyslexiques.
Dyslexie ou dyslexies ?
La dyslexie de surface se caractérise par la difficulté à reconnaître visuellement les mots. Le
lecteur lit selon les règles de la combinatoire grapho-phonologique et éprouve des difficul-
tés lorsqu’il rencontre des mots irréguliers ou inconnus. La dyslexie phonologique, plus fré-
quente, permet de définir les difficultés de l’analyse segmentale des mots et de mise en
correspondance des graphèmes et des phonèmes. Le lecteur tente de lire les mots selon la
voie visuelle directe et ne parvient pas à lire les mots peu familiers ou inconnus.
Les difficultés des dyslexiques à lire les mots nouveaux s’expliquent par
l’insuffisance des compétences d’analyse phonémique et en mémoire phonolo-
gique à court terme. Les déficits rendent difficile la mise en place de la procé-
dure sublexicale. Cette procédure suppose plusieurs étapes : la mise en
correspondance des unités sublexicales des mots écrits (les graphèmes) et les
phonèmes. L’opération d’assemblage résultant de ce transcodage sollicite la
mémoire phonologique à court terme.
taille de la fovéa, qui elle seule possède un fort pouvoir de résolution visuelle
oblige l’œil à des saccades régulières ; chaque fixation oculaire permet en effet
d’identifier environ dix caractères. La perception visuelle se différencie lors de
la reconnaissance de mots entre dyslexiques et normolecteurs. Pour ceux-ci,
dans les écritures de gauche à droite (comme celle de la langue française), la
fixation fovéale du mot a lieu légèrement à gauche de la partie médiane de ce
mot, qui correspond au point de fixation optimal du regard (OVP : Optimal
Viewing Position). Le début du mot fournit un plus fort taux de prédictibilité
que ses autres parties, milieu ou fin du mot. En revanche, chez les dyslexiques,
une fixation symétrique, au milieu du mot donne de meilleures performances
en reconnaissance de mots nouveaux.
Le déficit phonologique présenté par la plupart des sujets dyslexiques
intervient en corrélation avec le déficit visuel. La théorie cérébelleuse qui asso-
cie la dyslexie à des troubles moteurs et à des troubles liés à l’hyperactivité ne
rend compte que d’une très faible minorité de cas. Les travaux de Baddeley
(1986) ont mis en évidence la présence d’une boucle articulatoire qui inter-
vient dans la mémoire phonologique à court terme en permettant l’auto-répéti-
tion du processus de subvocalisation et en facilitant l’assemblage des unités à la
suite du transcodage grapho phonémique.
5. IMPLICATIONS PRATIQUES
La seule explication qui permette de rendre compte de la dyslexie est l’explica-
tion phonologique. Les capacités phonologiques sont les seules à être systéma-
tiquement reliées au niveau de lecture. De surcroît, les déficits phonologiques
sont fortement héritables, or ce n’est pas le cas des enfants auditifs.
La dyslexie caractérisée est attestée par l’imagerie cérébrale qui montre
des déficiences dans l’aire périsylvienne de l’hémisphère gauche, spécialisée
dans le langage (Demonet, Taylor & Chaix, 2004).
Combler les déficits phonologiques relevés avant le début de l’apprentis-
sage de la lecture est nécessaire pour éviter l’échec en lecture.
C’est pourquoi il est important de multiplier des dispositifs de dépistage
de la dyslexie afin de lutter contre l’échec dans l’apprentissage de la lecture.
Implications pratiques 57
RÉSUMÉ
La dyslexie est un trouble développemental durable qui apparaît chez des
enfants ne présentant aucun déficit intellectuel, psychologique ou sensoriel, ni
aucune carence dans le cursus scolaire. Concernant 8 à 10 % des enfants scolari-
sés, la dyslexie se manifeste par des difficultés d’apprentissage et d’utilisation du
langage écrit liées à la confusion des sons, l’inversion récurrente de lettres ou de
syllabes, l’absence de structuration des phrases, la persistance d’erreurs lors de
la copie et des difficultés de repérage dans le temps.
60 % des dyslexiques, que l’on nomme dysphonétiques, sont atteints de troubles
dans le traitement phonologique. Seulement 10 % souffrent de troubles du traite-
ment visuel : incapables de mémoriser les mots, ces dyslexiques dits dyséidéti-
ques sont contraints de les décoder l’un après l’autre en les subvocalisant. Un
58 Psycholinguistique cognitive, difficultés langagières et pathologies du langage
certain nombre de dyslexiques cumulent ces deux types de difficultés qui génè-
rent des troubles sévères lors de l’apprentissage de la lecture.
Des recherches récentes en neuropsychologie ont permis d’émettre des hypothè-
ses sur les processus cognitifs mis en œuvre lors de la lecture en s’intéressant,
chez l’adulte qui a appris à lire sans difficulté particulière, aux troubles produits
à la suite d’un accident cérébral. Ainsi le constat de la double dissociation des
processus mis en œuvre lors de la lecture de ces sujets adultes est à l’origine de
la théorisation du modèle à double voie, (voie directe par adressage et voie indi-
recte par assemblage).
La dyslexie phonologique relève de facteurs génétiques. La dyslexie de surface
relève de déficits visuels/ ou visuo attentionnels qui interviendraient à la marge
dans le déficit de la procédure orthographique. Elle peut être aggravée par des
facteurs environnementaux défavorables, une moindre confrontation à l’écrit et
une moindre motivation
Toutefois, les habiletés orthographiques des enfants dyslexiques sont souvent
satisfaisantes ; elles semblent relever d’un processus de compensation de leurs
déficits phonologiques, lié à leur expérience de la lecture, et à la focalisation de
leur attention sur des séquences de lettres des mots de la langue.
L’entraînement spécifique à la discrimination visuelle et auditive, ainsi qu’aux
compétences métaphonologiques a des conséquences favorables sur le traite-
ment des unités de la langue écrite, chez les dyslexiques comme chez les normo
lecteurs.
Bibliographie sommaire
De Cara, B., Zagar, D. & Lété, B. (1997). Remédier aux difficultés de lecture chez
l’apprenti lecteur : revue de question et perspectives d’application. In C. Barré-De
Miniac & B. Lété (Éds.), L’Illettrisme : de la prévention chez l’enfant à la prise en
charge chez l’adulte (pp. 181-202). Bruxelles : De Boeck.
Grégoire, J. & Piérart, B. (1994). Évaluer les troubles de la lecture. Les nouveaux modèles
théoriques et leurs implications diagnostiques. Bruxelles : De Boeck.
Piérart, B. (2005). Le langage de l’enfant. Comment l’évaluer ? Bruxelles : De Boeck.
Sprenger-Charolles, L. & Colé, P. (2003). Lecture et dyslexie. Approche cognitive. Paris :
Dunod.
Implications pratiques 59
Sprenger-Charolles, L., & Serniclaes, W. (sous presse). Nature et origine des déficits dans la
dyslexie développementale : l’hypothèse phonologique. In D. David, S., et P. Colé (Éds). Les
Dyslexies Développementales (Acte de la Journée d’Étude de la SNPLF sur la dyslexie.
Grenoble, 24 mars 2001). Marseille : SOLAL.
Sprenger-Charolles, L., Béchennec, D. & Lacert, P. (1998). Place et rôle de la médiation
phonologique dans l’acquisition de la lecture/écriture. Revue Française de Pédago-
gie, 122, 51-67.
MOTS CLÉS
! Dyslexie
! Discrimination
! Dyslexie phonologique
! Dyséidétique
! Processus métaphonologique
! Orthophonie
! Dyslexie de surface
! Transcodage
QUESTIONS
1. Quelles raisons peuvent être à l’origine de la dyslexie ?
2. Qu’est-ce qu’une dyslexie sévère ?
3. À partir de quel âge peut-on établir un trouble dyslexique ?
4. Citez deux tests d’évaluation des troubles dyslexiques.
5. Quelle est la différence entre la procédure d’assemblage et la procédure
d’adressage ?
6. Expliquez la différence entre une dyslexie de surface et une dyslexie phono-
logique.
7. Quelle est la différence entre la dyslexie visuelle et la dyslexie
phonologique ?
8. Quelle différence existe-t-il entre un mauvais lecteur non dyslexique et un
lecteur dyslexique ?
4 CHAPITRE
Psycholinguistique cognitive
de la compréhension de textes
SOMMAIRE
1. Trois générations de recherche en compréhension
de textes
2. Les théories cognitives de la compréhension
des textes narratifs
3. Le modèle princeps de la compréhension :
Kintsch et van Dijk (1978)
62 Psycholinguistique cognitive de la compréhension
3. LE MODÈLE PRINCEPS DE LA
COMPRÉHENSION : KINTSCH ET VAN DIJK (1978)
D’après le modèle de compréhension de textes élaboré par Kintsch et Van Djik
(1978), plusieurs processus complexes opèrent en parallèle et de manière inte-
ractive. Nous présentons ces différents processus.
68 Psycholinguistique cognitive de la compréhension
« Modèle mental »
Selon la théorie des modèles, la compréhension de texte consiste en une séquence d’activa-
tions de modèles mentaux préexistants en mémoire. Comprendre un discours, ce n’est pas
construire progressivement un réseau de propositions issues du traitement de chaque
phrase, c’est élaborer un « modèle mental » qui est progressivement remanié et enrichi. La
mise à jour du « modèle mental » passe par l’acquisition de connaissances nouvelles, l’actua-
lisation de connaissances anciennes, c’est-à-dire soit leur spécification, soit la substitution
de connaissances supposées exactes à des connaissances reconnues comme erronées
graduellement intégrés dans des unités plus larges (phrase, texte) pour aboutir
enfin à l’activation de la signification spécifique.
Cette nouvelle modélisation de la compréhension n’est donc pas incom-
patible avec la précédente. En 1998, Kintsch propose de réduire le nombre des
niveaux de représentation à deux : la « base de texte » qui se compose désor-
mais des éléments de surface et propositionnels du texte, et le « modèle de
situation ». Il précise également que la représentation mentale est unitaire.
Aussi, la distinction entre la « base de texte » et le « modèle de situation » per-
met-elle de décrire la genèse des représentations mentales et ne signifie pas
que ce sont des objets mentaux différents.
Dans la lignée de ces considérations, Kinstch (1998) établit que le con-
tenu de la représentation mentale n’est pas équitablement formé de la « base
de texte » et du « modèle de situation ». Il arrive que l’on se souvienne parfaite-
ment de mots ou de phrases du texte, au moins pour un temps, alors que dans
certains cas, leur mémorisation est très faible. La « base de texte » peut être
plus ou moins cohérente et complète, et le « modèle de situation » peut être
plus ou moins adéquat et précis. Le poids de chacun de ces niveaux de repré-
sentation est fonction du lecteur, de ses spécificités et, plus précisément de ses
caractéristiques culturelles et linguistiques qui peuvent favoriser l’activation de
nœuds en rapport avec les connaissances générales et spécifiques du lecteur.
Des données empiriques bien antérieures sont compatibles avec cette
vision évolutive et variable des constituants des représentations mentales.
Bransford, Barclay et Franks (1972) ont montré que le lecteur peut se souvenir
du texte lui–même, et donc de la « base de texte », mais sans l’avoir très bien
compris et construire une représentation mentale stable à partir de laquelle il
répond aux épreuves de compréhension avec succès. Le lecteur peut très bien
se souvenir du texte, sans toutefois pouvoir construire un « modèle de
situation », notamment lorsqu’il ne dispose pas de connaissances suffisantes en
mémoire sur le sujet évoqué pour pouvoir élaborer une compréhension stable
autour de la « base de texte ».
Dans cette logique, selon Kintsch, les représentations des textes sont
construites séquentiellement. Chaque fois qu’un segment de texte est traité, il
est immédiatement intégré au reste du texte, maintenu en mémoire de travail.
Chaque traitement d’un nouvel élément conduit à l’ajout d’une nouvelle propo-
Le modèle princeps de la compréhension : Kintsch et van Dijk (1978) 75
RÉSUMÉ
Comprendre un texte consiste pour le lecteur à intégrer les informations syntaxi-
ques et sémantiques issues du texte à ses connaissances sur le monde afin d’éla-
borer une représentation mentale destinée à assurer la cohérence référentielle
ou causale de l’énoncé.
L’approche des modèles de première génération, centrée sur le « produit » de la
compréhension, s’applique aux textes narratifs ainsi qu’à une grande partie des
textes explicatifs. Les modèles de deuxième génération prennent en compte les
processus cognitifs mis en jeu durant la lecture et l’élaboration des inférences.
Les modèles de troisième génération rendent compte d’une approche intégrative
de l’activité de lecture des textes explicatifs. La phase de construction consiste
en l’activation de représentations correctes, mais également non pertinentes,
redondantes, voire contradictoires qui correspondraient à un réseau comprenant
les nœuds lexicaux activés, les propositions construites, ainsi que les inférences
élaborées au niveau local et global. La phase d’intégration consiste en l’inhibition
et la désactivation des éléments non pertinents de la représentation mentale.
La succession des modèles rend compte de l’évolution des descriptions de l’acti-
vité de compréhension de texte. Le premier modèle s’intéresse à la construction
d’« une base de texte », c’est-à-dire une micro- et macrostructure sémantiques
cohérentes du contenu du texte. Le deuxième modèle complexifie la description
des processus de compréhension à partir de trois niveaux de représentation : la
« surface du texte », la « base de texte » et le « modèle de situation ». Dans le
dernier modèle de compréhension de texte, le nombre des niveaux de représen-
tation est réduit à la « base de texte » et au « modèle de situation ».
La « base de texte » devient un réseau propositionnel constitué de relations
directement dérivées du texte auquel le lecteur doit ajouter des nœuds et établir
d’autres connexions à partir de ses propres connaissances pour rendre cette
structure cohérente et l’intégrer à ses connaissances antérieures. Le lecteur
construit ainsi un « modèle de situation ».
Le « modèle de situation » correspond à ce que l’individu a appris du texte, déta-
ché de la structure textuelle et intégré à ses connaissances. Ce modèle permet
de rendre compte de nombreuses activités liées à la compréhension, dont l’acqui-
sition de nouvelles connaissances, le raisonnement ou la résolution de problème.
Le modèle princeps de la compréhension : Kintsch et van Dijk (1978) 77
Bibliographie sommaire
Blanc, N. & Brouillet, D. (2003). Mémoire et Compréhension : Lire pour comprendre.
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MOTS CLÉS
! Cohérence référentielle
! Structure de surface
! Structure sémantique
! Base de texte
! Modèle de situation
! Proposition sémantique
! Grammaire de récit
! Inférence élaborative
78 Psycholinguistique cognitive de la compréhension
QUESTIONS
1. Quelle est la différence entre la structure de surface et la structure
sémantique ?
2. Quelle est la différence entre la base de texte et le « modèle de situation » ?
3. Quelle est la différence entre les inférences élaboratives et les inférences de
liaison ?
4. Citez deux modèles de la compréhension de texte et leurs caractéristiques.
5. Quelles sont les différences entre les modèles de Van Dijk et Kintsch (1983)
et Kintsch et Van Dijk (1978) ?
6. Expliquez les deux phases du modèle de construction-intégration.
7. Quelle est la différence entre cohérence locale et cohérence globale ?
8. Quel est le rôle de la mémoire dans la compréhension de texte ?
5
Aides et remédiations
CHAPITRE
aux difficultés
de compréhension
SOMMAIRE
1. Les aides à la compréhension des textes narratifs
2. Les aides à la compréhension des textes scientifiques
80 Aides et remédiations
rents types d’aides sur la compréhension des textes scientifiques. Ces auteurs
ont décrit l’effet de ces aides à partir de trois dispositifs expérimentaux. Le
premier consiste en une réécriture de texte simplifiant sa syntaxe, le deuxième
propose l’ajout d’informations explicitant le contenu du texte, et le troisième
ajoute des informations facilitant l’activité inférentielle nécessaire à la cons-
truction de la cohérence de la signification du texte. L’effet des aides sur la
compréhension des textes scientifiques diffère en fonction de la spécificité des
processus de traitement qu’ils mettent en œuvre.
explications supplémentaires. Les chercheurs ont constaté que les élèves utili-
sant la version hypermédia obtenaient les meilleures performances de compré-
hension.
La présentation sur écran diminue le coût cognitif de l’accès aux infor-
mations extérieures au texte (Rouet & Levonen, 1996) et favorise chez les étu-
diants la compréhension des textes. Cependant, avec de jeunes enfants, les
aides en ligne semblent moins efficaces
Les recherches sur le rôle de l’inférence et des activités mémorielles
dans la compréhension sont compatibles avec les modèles de l’activité mémo-
rielle issus du couplage de la théorie de la Mémoire de Travail à Long Terme
(MTLT) (Ericsson & Kintsch, 1995) et du modèle « construction-intégration »
de Kintsch (1998) pour rendre compte de l’interaction entre le texte et les
structures mémorielles du sujet (Hoareau & Legros, 2006). Ce sont ces structu-
res qui rendent compte de l’effet de l’expérience du sujet, de ses connaissances
antérieures et de son niveau d’expertise sur la compréhension et l’apprentis-
sage (McNamara & al., 1996).
Ces recherches qui concernent conjointement les sciences du langage,
les sciences de la cognition et la didactique nécessitent une étroite articulation
des recherches et des pratiques de terrain (Snow, 2003).
RÉSUMÉ
La compréhension résulte d’une interaction entre un lecteur et un texte, c’est
pourquoi les modalités de remédiation en compréhension portent sur le texte,
sur le lecteur, ou sur le système que forment le lecteur et le texte.
Les aides à la compréhension de texte narratif concernent la lisibilité typogra-
phique et matérielle du texte, mais aussi la mise à disposition du lecteur de res-
sources telles que le résumé du texte lu. L’entraînement à certaines tâches,
comme le jugement d’importance relative des informations, le regroupement
thématique de phrases, la remise en ordre d’énoncés reliés à un thème général
ou la recherche du titre constituent une aide active dans la construction de la
représentation sémantique en facilitant la construction de la cohérence globale
Les aides à la compréhension des textes scientifiques 93
Bibliographie sommaire
Gaonac’h, D. & Fayol, M. (Éds.), (2003). Aider les élèves à comprendre. Paris : Hachette.
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MOTS CLÉS
! Signification locale
! Signification globale
! Lisibilité
! Hiérarchisation des informations
! Chemin causal
! Événement
! Action
! Ressources cognitives
QUESTIONS
1. Quelle est la différence entre la signification locale et la signification globale
d’un texte ?
2. Comment peut-on évaluer les difficultés de compréhension de récit ?
3. Présentez des méthodes de remédiation à la compréhension de récit.
4. Comment peut-on aider des élèves à construire un résumé de récit ?
5. Quelle est la différence entre un événement et une action ?
6. Pourquoi les textes scientifiques sont-ils plus difficiles à comprendre que les
textes narratifs ?
7. Comment peut-on favoriser la compréhension des textes scientifiques ?
8. Qu’est-ce qu’un texte difficile ?
6 CHAPITRE
Psycholinguistique cognitive
de la production de textes
SOMMAIRE
1. Le modèle princeps de Hayes et Flower (1980)
2. Le rôle de la mémoire de travail
3. Les modèles liés au développement de l’activité
rédactionnelle
4. Les modèles de planification et de révision
96 Psycholinguistique cognitive de la production de textes
Mémoire de travail
FIGURE 6.1
Modèle de la mémoire de travail (d’après Baddeley, 1992)
FIGURE 6.2
Modèle de la mémoire de travail (d’après Kellogg, 1996)
Planification X X
Formulation
Traduction X X
Programmation X
Exécution
Exécution X
Lecture X X
Contrôle
Révision X
FIGURE 6.3
Répartition des ressources en mémoire de travail (d’après Kellogg, 1998)
rer dans la MLT des connaissances et à les transcrire directement en mots, sans
réorganisation de la forme linguistique ni du contenu conceptuel. Les textes
ainsi produits sont constitués de juxtapositions de phrases qui reflètent la
structuration des connaissances du rédacteur.
En revanche, les rédacteurs plus experts ne se satisfont pas d’une simple
transcription de ces connaissances. Ils ont recours à la « stratégie des connais-
sances transformées » (knowledge telling strategy) qui suppose la capacité
de réorganiser ces connaissances afin de les rendre compatibles avec les con-
traintes thématiques et rhétoriques liées à une intention spécifique. Cette
transformation du contenu et de la mise en forme linguistique suppose le déve-
loppement des compétences de planification du contenu du texte pour attein-
dre des buts de plus en plus complexes. Elle s’apparente à une activité de
résolution de problèmes au coût cognitif important qui nécessite d’augmenter
l’empan de la mémoire de travail pour maintenir actives les contraintes liées à
la tâche. La « stratégie des connaissances transformées » s’acquiert progressi-
vement et devient efficace vers l’âge de 16 ans. Les rédacteurs, devenus capa-
bles de prendre en compte des contraintes supplémentaires, parviennent à
produire des textes plus élaborés que ceux des scripteurs novices. De surcroît,
l’analyse que les scripteurs experts font de la situation de communication et la
réorganisation des connaissances à laquelle ils procèdent leur fait acquérir des
compétences supplémentaires lors de l’activité d’écriture.
Ce modèle constitue une avancée considérable dans la compréhension
de l’activité rédactionnelle dans son ensemble, mais il reste d’une portée géné-
rale. D’autres modèles développent des analyses plus fines et plus spécifiques
en approfondissant l’étude de processus rédactionnels en développement chez
le rédacteur novice.
RÉSUMÉ
Le modèle princeps de Hayes et Flower, élaboré à partir de l’analyse de protoco-
les verbaux recueillis au cours de l’activité de rédacteurs experts, s’intéresse aux
contraintes de l’écriture et au rôle de la MLT. Il décrit précisément les processus
rédactionnels en les décomposant en sous-processus de planification, de formu-
lation et de révision. Puis, les modèles se complexifient. Baddeley précise le rôle
joué par la MDT, en interface avec la MLT lors de l’activité de production de
texte. Kellogg y intègre six processus : planifier, traduire / programmer ;
exécuter / lire, éditer.
Le modèle de Bereiter et Scardamalia décrit les compétences évolutives du
scripteur correspondant à deux stratégies d’utilisation des connaissances par des
scripteurs novices et experts : la knowledge telling strategy et la knowledge
transforming strategy. Berninger et Swanson décrivent la mise en place progres-
sive des compétences rédactionnelles chez l’enfant de 5 à 10 ans, en s’intéressant
essentiellement à la formulation. En ce qui concerne la révision, la procédure
CDO élaborée par Bereiter et Scardamalia envisage l’action du scripteur sur son
texte, qui le conduit à cerner l’origine des écarts entre le texte souhaité et le
texte écrit pour mettre en œuvre les modifications nécessaires. La révision peut
consister en différentes opérations, comme l’addition, la suppression ou la subs-
titution de mots. Le niveau métacognitif a une grande importance, car il permet
au rédacteur de contrôler et coordonner des connaissances disponibles,
lorsqu’elles n’ont pas été activées au niveau cognitif.
Bibliographie sommaire
Baddeley, A. D. (1992). La mémoire humaine, théorie et pratique. Presses Universi-
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Apprentissage des langues premières et secondes. Paris : CNRS.
Les modèles de planification et de révision 113
MOTS CLÉS
! Formulation
! Mémoire de travail
! Mémoire à long terme
! Mise en mots
! Planification
! Programmation
! Révision
! Ressources cognitives
QUESTIONS
1. Quelles sont les trois composantes du modèle princeps de Hayes et Flower ?
2. Quels sont les sous-processus de l’activité rédactionnelle dans ce modèle ?
3. En quoi consiste l’apport du modèle de Baddeley ?
4. Quel est le rôle de la mémoire de travail dans le modèle de Kellogg ?
5. Quelles sont les contraintes prises en compte par les modèles de
développement ?
6. Expliquez la différence de traitement dans l’activité de rédaction chez le
novice et chez l’expert.
7. Quels sont les principaux modèles de planification ?
8. Sur quels principes repose le processus de révision ?
7 CHAPITRE
SOMMAIRE
1. Les aides à la production des textes narratifs
2. Les aides à la production des textes scientifiques
116 Aides à la production de textes
tance, ils ont le plus souvent tendance à effectuer des reprises limitées à la réa-
lisation linguistique de leurs écrits.
La faible prise en compte du contenu sémantique dans l’activité sponta-
née de (re)traitement de la production d’écrit a conduit les chercheurs à con-
cevoir des systèmes d’aide permettant de mettre en évidence la nécessité pour
le scripteur d’agir sur le texte à ce niveau macrostructurel.
gner les créations ou les emprunts effectués à partir de la base de données tex-
tuelle.
La base de connaissances externe constituée par l’ensemble des textes
consultés par les élèves joue le rôle d’une mémoire externe suppléant l’absence
d’informations indispensables à la réalisation d’une tâche d’écriture. Elle faci-
lite la transformation sémantique des informations empruntées, leur adaptation
au contenu du premier jet du texte produit et la production d’informations
nouvelles.
Le logiciel d’expérimentation Scripertexte semble favoriser l’activation
et la mise à jour du « modèle mental » initial sous-jacent au texte du premier
jet, et permettre de gérer les activités d’interprétation et de verbalisation de ce
modèle, c’est-à-dire le niveau sémantique global de leur texte.
L’efficacité de telles bases de données textuelles paraît liée à la conjugai-
son de deux facteurs, d’une part le mode de consultation attractif, sur écran
d’ordinateur et, d’autre part, le nombre élevé de textes disponibles. Ce second
facteur place le sujet dans une situation favorable à la mise en œuvre des habi-
letés métacognitives. Il est en effet contraint d’élaborer une représentation
mentale de son propre texte avant de planifier sa recherche dans la base de
données, en fonction de cette représentation. Or la possibilité de confrontation
d’une série de textes utiles à la révision, car proches du modèle de son propre
texte, dépend de l’exactitude de la représentation mentale qu’il en aura cons-
truite.
Les systèmes d’aides offrent des perspectives alternatives pour l’ensei-
gnement/apprentissage de la production de textes. Ils permettent de dévelop-
per des capacités de production par la lecture de textes, plus efficaces que
l’étude de la grammaire et la pratique répétée de la composition rédigée (Des-
chênes, 1988).
domaine activé ou construit. À partir de l’aide fournie par la lecture d’un texte
en langue maternelle, le niveau macrostructurel est traité tout autant que le
niveau de la surface textuelle.
Cette procédure de traitement sémantique résulte de l’activation des
connaissances générée par l’apport d’informations en L1. En effet, contraire-
ment au scripteur expert dont l’activité récursive de réécriture se caractérise
par une interaction permanente entre les différents processus, chez l’apprenti
scripteur, l’apprentissage de l’interaction entre les différentes composantes de
la réécriture passe d’abord par un apprentissage de chacune de ces composan-
tes. Il est alors difficile de concevoir des situations d’apprentissage des diffé-
rentes composantes de l’activité d’écriture sans tomber dans une conception
modulaire du modèle. Or cette conception conduit souvent à considérer la révi-
sion comme une simple relecture en vue de corriger les fautes de syntaxe et
d’orthographe.
L’utilisation de la langue maternelle (L1) dans un texte d’aide à la révi-
sion d’un texte explicatif en français (L2) active les connaissances en MLT
construites dans le contexte culturel et linguistique de la L1 et influence la qua-
lité de fonctionnement de la MTLT lors de la lecture, du retraitement et de la
réécriture. Elle semble faciliter la récupération des informations en MLT et
favoriser le fonctionnement de la Mémoire de Travail à Long Terme pendant la
construction de la représentation du texte (Kintsch, 1998). Lors de la tâche de
réécriture, les structures de rappel construites pendant la lecture du texte
d’aide sont réactivées (Kellogg 2001 ; McCutchen, 2000).
Dans le cadre du modèle de développement des compétences en pro-
duction de Bereiter et Scardamalia (1987), les élèves qui bénéficient d’une
meilleure activation des connaissances du fait de l’aide en L1, produisent des
textes de bonne qualité au niveau de la pertinence des informations et des infé-
rences (Olive & Piolat, 2003), selon le traitement de type knowledge transfor-
ming strategy.
RÉSUMÉ
Les systèmes d’assistance informatisée à la production écrite fournissent aux
élèves des bases de connaissances et des outils d’aide à la mobilisation de ces
connaissances. Les bases de données textuelles proposent aux scripteurs les res-
sources linguistiques et les connaissances du monde qui leur font défaut. Lors de
la révision de texte, elles favorisent l’emprunt et l’élaboration de créations inté-
grées au premier jet d’écriture. La mise en œuvre de modifications au niveau
local et global est liée à l’allègement de la charge mentale de la révision grâce à
une confrontation entre la première version du texte du scripteur et différents
textes « modèles » proposés par la base de données textuelle. Le système permet
ainsi de résoudre la difficulté du sujet à se décentrer de sa production et à l’éva-
luer objectivement.
Les aides à la production de textes scientifiques concernent l’élaboration d’infé-
rences dans le cadre de contextes d’apprentissage diversifiés où la mémoire joue
un rôle important dans l’activation des connaissances pré-construites. Le con-
texte culturel influence le style et les processus cognitifs des apprenants,
Les aides à la production des textes scientifiques 129
Bibliographie sommaire
Chanquoy, L. & Alamargot, D. (2002). Mémoire de travail et production écrite : quelques
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Olive, T., & Piolat, A. (2003). Activation des processus rédactionnels et qualité des tex-
tes. Le Langage et l’Homme, 28(2), 191-206.
MOTS CLÉS
! Expert
! Novice
130 Aides à la production de textes
! Facilitation procédurale
! Aide analogique
! Telling knowledge strategy
! Transforming knowledge strategy
! Mémoire de travail à long terme
! Contexte plurilingue
QUESTIONS
1. Comment caractériser un scripteur novice et un scripteur expert ?
2. Citez des aides à la production de texte narratif.
3. Comment aider à la construction de la cohérence d’un texte narratif ?
4. Comment aider l’élève à hiérarchiser les informations dans un récit ?
5. Comment favoriser l’activité d’inférence dans l’aide à la production de texte
scientifique ?
6. Expliquez la différence entre la telling knowledge strategy et la transforming
knowledge strategy.
7. Citez des aides à la production de texte scientifique.
8. Imaginez des activités pédagogiques d’aide à la production de texte.
CHAPITRE 8
Perspectives:
nouvelles technologies
et traitement cognitif du texte
Vers une didactique de la compréhension
et de la production de textes en contexte
plurilingue et pluriculturel
SOMMAIRE
1. Nouvelles technologies et traitement cognitif du texte
2. Nouvelles technologies, psycholinguistique cognitive
et didactique cognitive du traitement de texte
3. Vers une didactique cognitive de la compréhension
et de la production de texte en contexte plurilingue
et pluriculturel
132 Perspectives : nouvelles technologies
Cependant les recherches sur les apports des nouvelles technologies sur
le traitement cognitif du texte et la construction de connaissances à l’aide de
textes posent de redoutables questions de méthodes. Certes, la complexité de
la problématique de la lecture des hypertextes a provoqué un renouvellement
de la réflexion théorique sur les processus cognitifs mis en œuvre dans la lec-
ture et la compréhension des textes, et un renouvellement des modèles et des
méthodologies de recherche (Rouet & Passerault, 1999 ; Tricot, 2007). Cepen-
dant, de nombreuses recherches sur la lecture des hypertextes et leur compré-
hension ont conduit à des résultats souvent contradictoires qui mettent en
doute leur validité même (Rouet & Levonen, 1996). Si la diversité des situa-
tions expérimentales explique en partie ce constat et rend problématique toute
tentative d’effectuer des comparaisons, d’autres raisons d’ordre méthodologi-
que ont été invoquées. Pour Foltz (1996), par exemple, une grande part de
cette variabilité est due aux différences non contrôlées dans les caractéristi-
ques des tâches, les types de textes employés et les systèmes utilisés. En effet,
étant donné que l’hypertexte incorpore plusieurs caractéristiques entièrement
nouvelles par rapport au texte linéaire (liens, outils de recherche, aide en
134 Perspectives : nouvelles technologies
2. NOUVELLES TECHNOLOGIES,
PSYCHOLINGUISTIQUE COGNITIVE
ET DIDACTIQUE COGNITIVE DU TRAITEMENT
DU TEXTE
Les Nouvelles technologies ont un impact sur la communication dans la classe
et offrent la possibilité d’établir des situations d’apprentissage dans lesquelles
plusieurs élèves collaborent à la compréhension et à la production d’écrits ou à
la construction de connaissances à l’aide de textes et interagissent à distance à
une même tâche (Lebrun, 2002). Elles ouvrent ainsi des perspectives promet-
teuses au renouvellement des pratiques d’enseignement qui s’appuient sur les
interactions entre l’apprenant, l’enseignant et les différents outils de médiation
culturelle (Pudelko, Henri & Legros, 2002). La variété des types d’activités pos-
sibles et les champs d’observation se multiplient : apprentissages individualisés
à l’aide de systèmes multimédias, échanges à distance, tutorat, contacts entre
pairs, apprentissage collaboratif… Ces types d’activités et ces nouveaux envi-
ronnements constituent ainsi une force potentielle de changement dans la
façon d’apprendre et d’enseigner les activités de traitement du texte. Pour
cette raison, les nouvelles modalités d’enseignement apportées par ces nou-
veaux environnements doivent faire appel à des cadres théoriques et à des
modèles du fonctionnement cognitif de l’apprenant qui permettent de rendre
compte des effets cognitifs des interactions verbales sur le traitement des tex-
tes et la construction des connaissances.
L’analyse de ces cadres théoriques et méthodologiques de référence est
d’autant plus nécessaire que les environnements tendent à reposer souvent sur
des bases théoriques multiples et à proposer des champs de connaissances
multidisciplinaires (Legros, Maître de Pembroke & Talbi, 2002). Cette analyse
et cette co-construction d’un cadre commun intégratif permettra en effet des
échanges plus efficaces entre la recherche théorique, la recherche didactique
et les développements.
Selon Seymour Papert (Papert & Harel, 1991), l’explicitation des modè-
les d’apprentissage est un préalable indispensable aux nécessaires remises en
question des conceptions de l’apprentissage/enseignement face au développe-
136 Perspectives : nouvelles technologies
adaptées (Bertucci & Corblin, 2004) et peuvent expliquer le décalage entre les
modèles de référence et les attentes implicites. C’est ainsi que de nombreuses
difficultés d’apprentissage souvent traitées comme des dysfonctionnements
cognitifs ne sont en réalité que la conséquence de l’ignorance du contexte lin-
guistique et culturel des élèves et de ses effets sur l’apprentissage. Par exem-
ple, en langue maternelle (L1), de nombreux apprentis lecteurs et producteurs
de textes éprouvent des difficultés à élaborer la cohérence des significations
locale (microstructure) et globale (macrostructure) du contenu sémantique
des textes à comprendre et à produire. En langue seconde (L2), ou en contexte
plurilingue, les difficultés qui sont encore plus grandes conduisent souvent à
l’échec scolaire. Les apprenants doivent en effet activer leurs connaissances
non seulement de la langue L2, mais aussi leurs connaissances sur le monde
évoqué par le texte et construites dans leur langue maternelle. Ce sont ces con-
naissances qui leur permettent de faire les inférences nécessaires à la construc-
tion de la cohérence de la signification des textes.
Les travaux de psychologie cognitive sur la compréhension et la co-écri-
ture de textes en contextes plurilingues et pluriculturels ont permis d’enrichir
les cadres théoriques de référence en mettant en évidence le rôle de la langue
maternelle et de la culture sur le fonctionnement de la mémoire et l’activité
inférentielle (Hoareau & Legros, 2006 ; Hoareau, Legros, Gabsi, Makhlouf &
Khebbeb, 2006).
Avec le développement de la mondialisation, et donc de la mondialisa-
tion de la formation, ces recherches de psycholinguistique cognitive et de
didactique cognitive du traitement du texte en contextes plurilingues et pluri-
culturels s’imposent, comme le montrent le développement des nombreux tra-
vaux conduits dans le champ des nouvelles littératies en contexte plurilingue
(Leu, Castek, Coiro, Gort, Henry & Lima, 2004) et les recherches récentes sur
les rapports entre bilinguisme et cognition (Bialystock, 2001). Ces travaux peu-
vent contribuer au développement de modèles d’apprentissage et de concep-
tions plus adaptés et plus efficaces, face à la fragmentation de la société, aux
crises identitaires et aux menaces qu’elles impliquent au niveau de la cohésion
sociale (Bronckart & Gather Thurler, 2004).
Une didactique cognitive plurilingue et pluriculturelle du traitement du
texte pour être réellement fructueuse doit cependant se fonder sur une des-
Vers une didactique cognitive de la compréhension et de la production de texte 139
cription précise des activités mentales et une prise en compte dans ces activi-
tés du rôle des systèmes de connaissances/croyances des différents apprenants
mis en jeu dans les différentes tâches de compréhension, de production de tex-
tes et de construction des connaissances. La participation des chercheurs, des
enseignants et des décideurs dans la réflexion sur les fondements cognitifs,
didactiques, pédagogiques et institutionnels sera-t-elle à la mesure des enjeux
sociaux et politiques qui découlent des transformations imposées par les pro-
grès de la technique ? Selon Pouts-Lajus, (1997), « nous entrons en effet dans
une époque charnière pleine de promesses et d’incertitudes et l’analyse de
l’évolution des représentations et des pratiques doit être conduite en réfé-
rence, d’une part, aux résultats de la recherche et d’autre part, à l’évolution des
pratiques de terrain » (p. 8).
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mémoire 5, 12, 14, 18, 19, 21, 22, 24, 28, orthographique 36, 49, 52, 54, 96, 106,
29, 34, 37, 39, 41, 42, 53, 56, 62, 63, 64, 126
66, 68, 69, 70, 71, 72, 74, 75, 78, 81, 82, orthophonie 54
83, 84, 86, 90, 95, 96, 98, 99, 100, 101,
102, 103, 105, 108, 110, 111, 112, 113, P
116, 119, 121, 122, 124, 133, 134, 138
phase phonologique 31
mémoire à court terme 84, 98, 99, 105 phonèmes 28, 29, 31, 32, 38, 41, 43, 44,
mémoire à long terme 37, 70, 81, 96, 98, 51, 53, 66
122, 124 planification 95, 97, 98, 100, 101, 102, 105,
mémoire de travail 42, 64, 74, 82, 84, 95, 106, 107, 108, 113, 120, 149
98, 99, 100, 101, 103, 110, 111, 113, 122, procédure alphabétique 30
124 procédure logographique 30
mémoire de travail à long Terme 121 procédure orthographique 32, 54
message 30, 41, 97, 100 production d’inférences 22, 67, 68, 73
métacognition programmation 100, 101
compétence métacognitive 31 propositions sémantiques 72, 88, 89, 90,
microstructure 12, 13, 15, 17, 20, 21, 62, 133
63, 68, 70, 73, 81, 82, 88, 89, 91, 116, psycholinguistique cognitive 5, 6, 7, 9,
122, 127, 133, 138 10, 16, 45, 131, 134, 135, 137, 138, 147
mise en mots 17, 96, 120 psycholinguistique textuelle 10, 16, 21,
modèle de situation 19, 68, 69, 70, 71, 72, 65, 75
73, 74, 75, 78, 86, 87, 89, 90, 91, 133
R
modèles à double voie 29
modèles interactifs 27, 29, 35, 46 reconnaissance des mots 30, 31, 32, 33,
34, 36, 38, 42, 43, 44, 49, 50, 53, 54
N reformulation 89
nouvelles technologies 6, 22, 124, 127, reformulations 89
131, 132, 133, 134, 136, 137 relations logiques 33, 83, 87, 90, 91
novices 105 remédiations 48, 79
numérique 127, 132, 134, 136 représentation 9, 11, 12, 13, 14, 15, 17,
18, 19, 20, 21, 29, 34, 36, 37, 43, 53, 62,
O 63, 64, 67, 69, 70, 72, 73, 74, 75, 80, 81,
83, 84, 85, 86, 87, 89, 90, 91, 100, 109,
ordinateur 91, 119, 148 110, 111, 119, 120, 121, 122, 125, 126,
orthographe 133, 145
156 Introduction à la psycholinguistique cognitive de la lecture
ressources cognitives 82, 88, 91, 102, textes narratifs 61, 63, 65, 79, 80, 81, 85,
103, 104 94, 115, 116, 118
révision 95, 97, 98, 106, 109, 110, 111, 113, textes scientifiques 79, 80, 85, 86, 87, 88,
116, 117, 118, 119, 120, 125, 126, 127, 89, 90, 91, 94, 115, 116, 121, 123, 147
128, 149 théorie des schémas 19, 65, 66, 67
S théorie modulaire 33, 34
module 33
saccade 39 traitement des informations 11, 32, 102,
scripteurs novices 105, 117, 118, 120 116, 134, 146
signification globale 17, 20, 21, 23, 80, 84, transcodage 53, 55, 56
88, 94
travail collaboratif à distance 124
structure de surface 63, 78
structure sémantique V
macrostructure sémantique 78, 84
vision fovéale
T périfovéale 39, 55
textes explicatifs 18, 21, 63, 65, 80, 129, voie directe 29, 32, 34, 42, 43, 53
145, 149 voie indirecte 29, 34, 53
Table des matières
Présentation .................................................................................................................................................... 5
Chapitre 1
La psycholinguistique cognitive du traitement de texte
Un domaine de recherche au carrefour des sciences
du langage et des sciences de la cognition ...................................................................... 9
1. Cognition, langage et représentation ....................................................................................... 10
2. Les invariants cognitifs et le traitement du texte ................................................................ 12
2.1 La microstructure de la représentation .................................................................................. 12
2.2 La macrostructure de la représentation ................................................................................. 14
2.3 La microstructure et la macrostructure de la cognition :analyse en systèmes .............. 15
3. Psycholinguistique cognitive du traitement de texte ......................................................... 16
3.1 L’activité de traitement du texte .............................................................................................. 16
3.2 Traitement du texte et sémantique cognitive ........................................................................ 17
4. Du texte narratif au texte explicatif :
de la théorie des schémas à la théorie des modèles ............................................................ 18
4.1 Le traitement du texte narratif ................................................................................................ 19
4.2 Le traitement du texte explicatif .............................................................................................. 20
5. Convergences et interdisciplinarité :
vers une didactique cognitive du traitement du texte ....................................................... 22
Chapitre 2
Psycholinguistique cognitive de la lecture ................................................................... 27
1.1 À l’origine des modèles interactifs : les modèles à double voie ....................................... 29
1.2 Les modèles à étapes liés aux phases successives de l’apprentissage ............................. 30
1.2.1 La procédure logographique ........................................................................................ 30
1.2.2 La procédure par médiation phonologique ............................................................. 30
1.2.3 La procédure orthographique ..................................................................................... 32
1.3 L’intérêt et les limites du modèle développemental à étapes ............................................ 32
1.3.1 Le lexique et le rôle du contexte ................................................................................. 33
1.3.2 Limites des théories modulaires ................................................................................. 33
Chapitre 3
Psycholinguistique cognitive, difficultés langagières
et pathologies du langage .......................................................................................................... 47
Chapitre 4
Psycholinguistique cognitive de la compréhension de textes ....................... 61
1. Trois générations de recherche en compréhension de textes ......................................... 63
1.1 Les modèles de première génération : une approche centrée sur le « produit »
de la compréhension ................................................................................................................... 63
1.2 Les modèles de la deuxième génération :
la prise en compte des processus cognitifs ............................................................................ 64
1.3 Les modèles de troisième génération :
une approche intégrative de la compréhension .................................................................... 64
2. Les théories cognitives de la compréhension des textes narratifs ............................... 65
2.1 Théorie des schémas et compréhension de textes ................................................................ 65
2.2 Théorie de schémas et compréhension de récits ................................................................... 66
2.3 Compréhension et grammaire de récits ................................................................................. 67
3. Le modèle princeps de la compréhension : Kintsch et van Dijk (1978) ..................... 67
3.1 La microstructure sémantique .................................................................................................. 68
3.2 La macrostructure sémantique ................................................................................................. 68
3.3 Le « modèle de situation » dans la modélisation de Van Dijk et Kintsch .................... 69
3.4 Le rôle du lecteur ......................................................................................................................... 71
3.5 Le modèle de construction-intégration .................................................................................. 72
Chapitre 5
Aides et remédiations aux difficultés de compréhension ................................ 79
1. les aides à la compréhension des textes narratifs ................................................................ 81
1.1 Le rôle des processus cognitifs dans la compréhension de texte ...................................... 81
1.2 Les moyens d’agir sur la compréhension de texte ............................................................... 82
1.3 Les tâches d’apprentissage/remédiation ................................................................................ 83
2. Les aides à la compréhension des textes scientifiques ...................................................... 85
2.1 La complexité des textes scientifiques .................................................................................... 85
2.2 Les trois niveaux de la représentation du texte .................................................................... 87
2.3 Les trois types d’aides à la compréhension des textes scientifiques ................................ 87
160 Introduction à la psycholinguistique cognitive de la lecture
Chapitre 6
Psycholinguistique cognitive
de la production de textes ......................................................................................................... 95
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7qVMI
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