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Thème :
Devant le jury :
Président : M. OUAHAB Salim
Rapporteur : Mme BOUKHENNOUFA Noudjoud
Examinatrice : Mme CHETATHA Hassiba
Promotion : 2017-2018
Résumé
Le présent mémoire porte sur l’apport des TICE en classe de français langue étrangère, en particulier
l’enseignement du français en 4eme année primaire. Ce travail se compose de deux chapitres théoriques qui
donnent une base de recherche théorique à notre travail. Nous nous sommes référée à deux domaines en relation
avec le thème du mémoire, à savoir l’intégration des TICE dans l’enseignement /apprentissage du FLE et l’oral
comme compétence de communication. Un troisième chapitre qui se focalise sur le côté pratique. En effet, afin
de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses de départ, nous avons procédé à une analyse de l’activité de
compréhension/production orale à travers une observation faite au sein de la classe, et une
interprétation/analyse d’un questionnaire destiné aux enseignants du cycle primaire.
À l’issue de cette expérience, nous avons confirmé l’utilité des supports audio-visuels dans l’enseignement
apprentissage du français langue étrangère. Les TICE favorisent l’apprentissage puisque l’apprenant en devient
acteur et produit son propre savoir.
الملخص
تتناول هذه المذكرة موضوع إدراج تكنولوجيات اإلعالم واالتصال في تدريس اللغة الفرنسية كلغة أجنبية لمستوى الرابعة ابتدائي على وجه
جزء نظري حيث أشرنا إلى ميدانين لديهما عالقة بموضوع األول يتمثل في إدخال تكنولوجيات اإلعالم:الخصوص تتكون هذا المذكرة من
. يركز على جانب التطبيق العملي: الجزء الثاني. شفوي يتضمن كفاءة التواصل: واالتصال في تدريس اللغة الفرنسية كلغة أجنبية والثاني
ومن اجل تأكيد أو تفنيد الفرضيات المطروحة في مذكرتنا أجرينا تحليال لنشاط بيداغوجي إضافة إلى دراسة تحليلية لنتائج استبيان موجه إلى
في نهاية هذه التجربة تأكدنا من أهمية تكنولوجيات اإلعالم واالتصال في تدريس وتعلم اللغة الفرنسية كلغة أجنبية . أساتذة التعليم االبتدائي
حيث لها دور في تعزيز عملية التعلم ألن المتعلم يصبح ممثل لنفسه وذلك باستخدام هذه الوسائل وأيضا ألنه يطور ويصمم محتوى الدرس وهذا
.يعني إنتاج معرفته بنفسه
Abstract :
This thesis addresses the subject of the including information technology and communication in teaching the
French language as a foreign language, in particular, to the 4th primary school.
This word consists of two parts : A theoretical research base to our work, we referred to two areas related to
the theme of this project, namely the integration of ITC in the teaching/learning of French language as a foreign
language and both oral communication skills. The second part focuses on the practical side. Indeed, in order to
confirm or refute our initial hypotheses, we conducted an analysis of educational activitie (comprehension and
oral production and interpretation / analysis of a questionnaire for teachers of secondary level, in order to
observe the problem on the ground.
At the end of this experience, we have confirmed the importance of the audiovisual media in teaching and
learning the French language as a foreign language and improved the educational value of information
technology and communication in strengthening the process of learning, by using these tools, the learner
becomes academically integrated to create, develop, and design his own content.
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Liste des tableaux
Tableau 01 ……………………………………………………………………. 47
Tableau 02 ………………………………………………………………………………...48
Tableau 03 ………………………………………………………………………………..49
Tableau 04 ………………………………………………………………………………...50
Tableau 05 ………………………………………………………………………………...52
Tableau 06 ………………………………………………………………………………...53
Tableau 07 ………………………………………………………………………..……….54
Tableau 08 ………………………………………………………………………………...55
Tableau 09 ……………………………………………………………………………..… 56
Tableau 10 …………………………………….…………………………………………. 57
Graphique 01 ……………………………………………………………………………...47
Graphique 02 …………………………………………………………………………...…48
Graphique 03 …………………………………………………………………………..….49
Graphiques 04 ……………………………………………………………………………..51
Graphique 05 …………………………………………………………………………...…52
Graphique 06 ……………………………………………………………………………...53
Graphique 07 ……………………………………………………………………………...54
Graphique 08 …………………………………………………………………………….. 55
Graphique 09 …………………………………………………………………………….. 57
Graphique 10 ……………………………………………………………………………...58
Table des matières
Dans cette optique, plusieurs auteurs tels que Jean Pierre Robert, Lebre Peytard et aussi
François Mangenot se sont intéressés à l’intégration et à l’apport des TICE dans le processus
d’enseignement / apprentissage, plus précisément celui du FLE. Ils mettent l’accent sur
l’intégration de ces technologies en classe de FLE d’une manière générale, et dans l’activité
de compréhension / production orale de façon particulière.
C'est dans ce cadre-là que s’inscrit notre étude qui se propose de décrire l’utilité des TIC
dans une classe de FLE en Algérie. L’accent sera mis sur le rôle que jouent les TICE dans
le développement de la compétence orale dans l’enseignement/apprentissage du FLE. Notre
réflexion est nourrie de modèles théoriques prenant comme objet d’étude l’utilisation des
technologies dans un environnement didactique/pédagogique où l’intérêt est porté sur « des
questions spécifiques, d’ordre éducatif […], celles des outils développés à des fins
pédagogiques »3.
1
T. Karsenti (2001), Les futurs enseignants confrontés aux TIC, in : Education et Francophonie, vol 20, p91,
[en ligne], disponible sur : http://www.karsenti.ca/documents/view/93, consulté le 18-05-2018
2
Ibidem
3
C. Dejean-Thircuir et F. MANGENOT (2006a), Présentation, in : Le Français dans le monde, Recherches
et applications, Les échanges en ligne dans l’apprentissage et la formation, p. 7
2
Introduction générale
Durant nos quelques années dans l’enseignement, nous avons observé un certain nombre
d’enseignants qui enseignent l’oral différemment. En d’autres termes, chacun d’eux utilise
une méthode différente, certains s’appuient sur l’outil informatique pour assurer l’activité
de compréhension/production orale, et d’autres préfèrent l’assurer en adoptant l’ancienne
méthode. Nous avons donc été motivée par cette expérience qui nous a permis de nous
interroger sur l’idée d’intégrer les TICE dans le but d’améliorer la compétence de
communication orale chez les apprenants et, de dépasser la méthode purement transmissive
où l’enseignant est considéré comme le seul maitre à bord.
En effet, l’oral en FLE est une activité cognitive très complexe. Ainsi, il semble intéressant
de se focaliser sur cette activité afin d’aider les apprenants du cycle primaire à dépasser leurs
difficultés en production orale, et les amener à avoir une certaine maitrise de cette langue
étrangère, et ce, en s’appuyant sur les nouvelles technologies. Notre objectif consiste donc à
décrire l’utilité des TIC (Technologie de l’Information et de la Communication) dans
l’enseignement de l’oral, d’un côté, et dans l’amélioration de la production orale des
apprenants et leur motivation, de l’autre côté.
En nous basant sur ces réflexions, nous nous sommes posée les questions suivantes :
- Quels sont les apports pédagogiques et didactiques des TICE dans l’enseignement
/apprentissage du FLE ?
En essayant de répondre à ces questions, nous proposons une première hypothèse de laquelle
découle une sous-hypothèse. Pour ce qui est de la première hypothèse, nous pensons que :
- Les TICE pourraient être considérées comme un moyen actif pour améliorer le
processus d’enseignement/apprentissage du FLE.
Comme nous l’avons déjà mentionné, l’objectif essentiel de notre recherche est de démontrer
l’importance de l’intégration des TIC dans une classe de FLE, et ce, pour l’amélioration
3
Introduction générale
Pour une meilleure réalisation de notre travail et pour apporter des éléments de réponse aux
questions posées, nous opterons pour une méthode combinant les deux types d’analyse
(quantitative et qualitative), à travers l’utilisation de deux outils, à savoir le questionnaire et
l’observation. D’une part, nous élaborerons un questionnaire destiné aux enseignants du
cycle primaire afin d’expliquer l’utilité de l’intégration des TICE dans l’activité de
compréhension / production orale. D’autre part, nous nous appuierons sur la technique
d’observation, qui aura lieu dans deux classes de quatrième année primaire, et sera effectuée
en deux séances de l’activité de compréhension /production orale, et ce, pour décrire l’apport
des TICE dans l’amélioration de la compréhension et la production orale des apprenants.
Notre étude se répartira en trois chapitres. Le cadre théorique sera présenté dans les deux
premiers chapitres. Dans le premier chapitre, nous aborderons la notion de l’oral dans la
didactique du FLE. Dans un premier lieu, nous proposerons quelques définitions et concepts
ayant une relation avec l’enseignement de l’oral et la place de celui-ci dans la pratique
pédagogique. Dans un second lieu, nous aborderons la complexité et les difficultés de
l’activité de la production orale en FLE, tout en présentant la notion de compétence de
communication et ses composantes (linguistique, discursive, socioculturelle et stratégique).
Dans le deuxième chapitre, nous définirons les TICE, leur origine, leur importance et leur
implication afin de mieux comprendre leur utilité et leur efficacité dans l’enseignement /
apprentissage du FLE.
Nous terminerons notre étude par une conclusion générale dans laquelle nous résumerons
les résultats obtenus durant notre recherche, et infirmerons ou confirmerons nos hypothèses
de départ.
4
Chapitre I
La notion de l’oral dans la
didactique du FLE
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
Introduction
Dans ce premier chapitre, consacré à la notion de l’oral dans la didactique du FLE, nous
aborderons dans un premier temps, le concept de l’oral et ses caractéristiques en nous
appuyant sur des définitions proposées par des dictionnaires et des auteurs. Dans un second
temps, nous nous focaliserons sur l’activité de la compréhension et la production orale tout
en identifiant les éléments clés que l’apprenant doit connaitre pour pouvoir comprendre et
communiquer dans une langue étrangère. Enfin, nous présenterons la notion de la
compétence de communication et ses différentes composantes.
1. Définition de l’oral
Pour les didacticiens, l’oral est très souvent défini non par lui-même mais au moyen
d’autres termes étroitement liés à ce concept. Le schéma ci-dessous recense quelques
synonymes de l’oral.
6
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
Expression Interaction
Communication Verbalisation
L’oral
Conduites Pratiques
Discursives langagières
Pour Vigner, l’oral est un terme ambivalent qui« désigne tout à la fois une situation
d’échange : deux interlocuteurs face à face qui coopèrent dans l’élaboration d’un discours
en maniement constant. L’oral, l’autre forme de la langue, dans sa force sonore, doté de
propriétés acoustiques particulières, met en jeu la perception auditive et les capacités
articulatoires du sujet»2.
De son côté Vanoy affirme que l’oral est un « mode essentiel de communication »3. Il
ajoute que« l’oral doit être considéré comme un langage à part entière, car c’est un moyen
de communication essentiel de notre époque »4.De même, Nonnon estime que «le terme
oral signifie l’ensemble des interactions verbales par lesquelles se mettent en place la
communauté scolaire »5.
1
M. Bilières (2014), L’oral c’est quoi au fait ? p. 1 [en ligne], disponible sur : https://www.verbotonale-
phonetique.com/loral-cest-au-fait/, consulté le 20-05-2018
2
G.Vigner (2008), Le français langue seconde : Comment apprendre le français aux élèves nouvellement
arrivés, Paris : Hachette Education, p. 223 [en ligne], disponible sur : https://www.aplv-
languesmodernes.org/spip.php?article2329, consulté le 20-05-2018
3
CH.Mairal et P. Blochet (1998), Maitriser l’oral, Paris : Ed. Magnard, p. 98
4
Ibidem
5
E. Nonnon (1999), L’enseignement de l’oral et les interactions verbales en classe : champs de références et
problématiques, in : Revue Française de Pédagogie, n°129, p. 40 [en ligne], disponible sur : http://ife.ens-
lyon.fr/publications/edition-electronique/revue-francaise-de-pedagogie/INRP_RF129_8.pdf, consulté le 20-
05-2018
7
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
En définissant l’oral comme étant la base première de toute communication, le groupe oral
Créteil a défini l’oral selon quatre axes : « Communiquer, construire sa personnalité et
vivre ensemble apprendre ses conceptions, ses représentations et construire sa pensée sur
le langage (la langue est un objet) d’apprentissage »7.
D’après Dubois, " la voix" se définit comme « l'ensemble des sons produits dans le larynx
par la vibration des cordes vocales sous la pression de l'air »9.L'expression verbale
constitue le volume, l'articulation, l’intonation et le débit.
6
Ibidem
7
Académie Créteil, p. 1 [en ligne], disponible sur : htttp://WWW.ae-Créteil .Fr / langage / contenu / prat –
peda / dossiers / oral .h t m, consulté le 20-05-2018
8
M. Charraudeau, D. Maingueneau (2000), Dictionnaire d’analyse du discours, Paris : seuil, p. 68
9
J. DUBOIS (1994), Mathé, Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, Paris : Larousse, p. 509
10
Ibidem
8
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
Le terme « oral » recouvre, tant au plan linguistique que dans les pratiques scolaires, des
réalités très diverses. Pour tenter de clarifier les choses dans une perspective didactique,
Chanfrault-Duchet11 a isolé trois grands pôles : le parler, l’oral socialisé, l’oralité.
1.2.1. Le parler
1.2.3. L’oralité
11
M.-F. Chanfrault-Duchet (2002), Restaurer l’oralité en classe de français, p. 1 [en ligne], disponible sur :
http://eduscol.education.fr/cid46397/restaurer-l-oralite-en-classe-de-francais.html, consulté le 20-05-2018
12
Ibidem
13
Ibid.
14
Ibid.
15
Zumthor, Goody et Olson cité par M.-F. Chanfrault-Duchet (2002), idem, p. 1
9
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
c) Met en jeu, dans l’illocutoire d’une dramatisation, la voix et le corps, portés par une
diction spécifique.
Selon Gaudet, il existe une différence importante entre l’oral et l’écrit. L’auteur affirme
que « ces deux manifestations de la langue ne mettent pas en œuvre les mêmes paramètres
lors de leur énonciation. Le code oral tout comme le code écrit a ses spécificités et
particularités»17. Pour Lafontaine18, l’oral présente quelques spécificités :
Toute production orale se caractérise par des éléments parasites, ce sont des scories : hésitations,
remplissage, répétitions, etc. On ne retrouve pas autant de scories à l’écrit, l’apprenant utilise en
général le brouillon.
L’oral se caractérise par les pauses qui facilitent la compréhension du message tout en
laissant du temps pour le traitement de l’information et en permettant de regrouper les
unités en constituants. Par exemple, quand l’apprenant fait un exposé oral, il marque des
pauses afin de faciliter la compréhension des auditeurs.
Un autre élément spécifique à l’oral, c’est la construction dialogique qu’on retrouve surtout
dans des situations de communication orale où le locuteur et l’interlocuteur vivent de
nombreuses interactions et construisent ensemble un discours et sa cohérence. La
rétroaction est alors directe et immédiate, et les réajustements discursifs se font lors de ces
échanges oraux.
16
Ibidem
17
D. Gaudet (1989), La coopération en classe, Montréal : Acelf , p. 188
18
Lafontaine (2005), La place de la didactique de l’oral en formation initiale des enseignants de français
langue d’enseignement au secondaire, in : Nouveaux cahiers de la recherche en éducation, vol.8, p. 95 [en
ligne], disponible sur : https://www.erudit.org/fr/revues/ncre/2005-v8-n1-ncre0794/1018160ar/, consulté le
20-05-2018
10
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
Certaines activités de production orale dites « activités d’équipe »19 comme le débat et la
discussion, favorisent davantage une réelle construction dialogique.
1.3.4. L’engagement
Une autre spécificité de l’oral est l’engagement. Selon Chafe20, trois types d’engagement
peuvent être distingués :
19
A. Rabatel et S. Lepoire (2005), Le dialogisme des discours représentés et des points de vue dans les
explications, entre concordance et discordance, p. 1 [en ligne], disponible sur :
https://journals.openedition.org/praxematique/130, consulté le 20-05-2018
20
M. Mebarki (2013), L’enseignement de L’oral entre Instructions Officielles et Pratiques Enseignantes,
Mémoire de magistère : Didactique, Université de Constantine, p. 20 [en ligne], disponible sur :
https://bu.umc.edu.dz/theses/francais/MEB1358.pdf, consulté le 20-05-2018
21
M.Gremmo et H. Holec (2005), La compréhension orale: Un processus et un comportement, p. 1 [en ligne],
disponible sur : http://www.epc.univ-nancy2.fr/EPCHPT_F/pdf/La%20compOrale.pdf, consulté le 20-05-
2018
22
Ibidem
11
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
- Une phase communicative, où l’apprenant assume son rôle interactif d’auditeur et choisit
une stratégie d’écoute tout en s’appuyant sur les connaissances acquises lors de la phase
précédente. Dans cette phase, l’apprenant est placé dans des situations de compréhension
communicatives.
Cependant, la simple consigne « Ecoutez » ne place pas l’apprenant dans une position
d’auditeur car elle ne lui permet pas de savoir pourquoi il doit écouter et quelles
informations ou indices il doit trouver. C’est pour cela qu’il est important que les activités
proposées doivent comporter un objectif de compréhension clair et défini que l’apprenant
doit connaitre avant la réalisation de l’activité.
Pour ce qui est des étapes de la compréhension orale, certains didacticiens tels que Rost et
Mendelsohn23proposent une démarche de trois temps.
2.1.1. La pré-écoute
Cette étape constitue le premier pas vers la compréhension globale du message. On peut
travailler soigneusement la présentation d’une situation (le contexte) qui correspond à une
mise en condition psychique de l’apprenant avant d’introduire le support oral. Cette phase
préparatoire permet d’introduire un outil indispensable à la compréhension qui est le
vocabulaire nouveau. On peut aussi attirer l’attention sur des formes linguistiques ou des
indices acoustiques clés pour anticiper la compréhension.
2.1.2. L’écoute
23
M. Mebarki (2013), op.cit., p.49
12
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
Il est primordial de ne jamais faire écouter un document sonore aux apprenants sans leur
dire exactement ce qu’ils ont à faire durant cette écoute. Ils doivent être actifs à chaque
moment de l’écoute pour comprendre, dans un premier temps, la situation. Après cette
première écoute, les apprenants sauront répondre à des questions de type simple et feront
des hypothèses grâce à ce qu’ils ont entendu. L’enseignant doit veiller à ce que ce travail
soit collectif et qu’il fasse participer un maximum d’apprenants.
La deuxième écoute est souvent indispensable pour rassurer les apprenants de niveau faible
en leur permettant d’examiner les données relevées ; et de pouvoir compléter les réponses
pour les apprenants de niveaux avancés. Lors de la deuxième écoute, on demande aux
apprenants de vérifier leurs hypothèses et de répondre à des questions de structuration du
discours, des questions plus détaillées à partir des indicateurs de structuration et des mots
outils comme les connecteurs logiques(d’une part, d’autre part, ensuite, etc.), les
marqueurs chronologiques(d’abord, ensuite, puis, enfin, etc.), les marqueurs
d’opposition(mais, malgré, en dépit de, au contraire, etc.),les marqueurs de cause et de
conséquence(en effet, étant donné que, etc.). Cette activité d’écoute active aidera les
apprenants à élucider le sens de la situation.
C’est l’étape au cours de laquelle les apprenants synthétisent généralement ce qu’ils ont
compris. Elle leur permettra de confirmer ou d’infirmer les hypothèses qu’ils ont formulées
ensemble dans la première et la deuxième écoute. Ils doivent savoir ce que l’on attend
d’eux après l’écoute, quelles tâches ils seront amenés à accomplir, et les activités qui
doivent leur permettre d’intégrer de nouvelles connaissances.
3. La production orale
Pour Jean Michel « l’expression orale, rebaptisée production orale […], est une
compétence que les apprenants doivent progressivement acquérir, qui consiste à
s’exprimer dans les situations les plus diverses, en français. Il s’agit d’un rapport
interactif entre un destinataire, qui fait appel également à la capacité de comprendre
l’autre. L’objectif se résume en la production d’énoncés à l’oral dans toute situation
communicative »25.
Elle ajoute aussi quelques informations sur les qualités à développer pour mettre en œuvre
l’approche communicative en classe. Elle conseille à l’enseignant d’instaurer un climat de
confiance et d’écoute et d’être plutôt en retrait pour faciliter la communication horizontale.
25
J. Michel cité par R. Azzam-Hennachi (2005), Evolution de l'enseignement des langues vivantes à l'école
primaire en France, formation et représentations des enseignants du premier degré, thèse de doctorat,
science, université de Nancy, p. 69 [en ligne] disponible sur : http://docnum.univ-
lorraine.fr/public/NANCY2/doc252/2005NAN21032_1.pdf, consulté le 20-05-2018
26
E. Bérard (2007), l’approche communicative théories et pratique, Paris : Clé International, p. 126 [en
ligne], disponible sur : https://www.decitre.fr/livres/l-approche-communicative-9782190333526.html,
consulté le 20-05-2018
27
Ibidem
14
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
La voix : la voix a un impact important sur l’auditoire. Pour mieux maîtriser les
effets de la voix, il faut travailler le volume, le débit, l’articulation et l’intonation.
Le volume : une voix trop faible exige de l’auditeur un effort d’attention et il finira
par ne plus écouter ; une voix trop forte provoque dès le début un effet de surprise
qui pourra fatiguer l’auditeur.
L’articulation : bien articuler consiste à détacher et à enchaîner correctement les
syllabes. Une bonne articulation donne de la netteté et de la clarté à la parole.
Le débit : C’est la vitesse avec laquelle l’orateur parle. Un débit lent et calme
confère de la gravité aux propos alors qu’un débit précipité signifie une agitation,
une nervosité. Cependant, une régularité trop respectée du débit engendre la
monotonie. Il faut varier les changements de vitesse pour stimuler l’intérêt de
l’auditeur.
Les pauses : les pauses constituent une sorte de ponctuation orale. Quand elles sont
bien maitrisées, elles deviennent des moyens efficaces pour retenir ou attirer une
attention défaillante. Quand il y a arrêt sur un point important, l’auditeur comprend
que le point est essentiel. Quand, il y a arrêt après une question, l’auditeur
comprend que quelqu’un doit prendre la parole et répondre. Quand il y a un arrêt au
milieu d’une phrase, l’auditeur comprend qu’il se passe quelque chose.
L’intonation/ l’accentuation : mettre l’intonation, c’est changer la hauteur de la
voix. Accentuer, c’est insister sur une syllabe, sur un mot. Ces deux éléments
permettent à la personne de traduire différents sentiments. Un mot ou un énoncé
peut être prononcé d’une façon attendrie, polie, enthousiaste ou lassée selon son
intonation et son accentuation.
15
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
Bergson affirme que « chez un orateur, le geste rivalise avec la parole : jaloux de la
parole, le geste court derrière la pensée et demande, lui aussi, à savoir d’interprète »28.
Notre corps réagit à ce que nous éprouvons ou ressentons. Ainsi, colère, joie ou tristesse se
lisent bien souvent dans la démarche, dans la simple expression du visage. Le corps
enregistre des sensations provenant de la façon dont est vécu un dialogue (contentement,
étonnement, inquiétude, agacement) et peut les traduire en mouvements (se lever,
s’asseoir, se redresser, tourner en rond, piétiner).
Le regard : le regard établit le contact et tisse une sorte de fil invisible entre ceux
qui se parlent et s’écoutent. Il mobilise l’attention d’une personne par un regard
fixe, ou d’un groupe plus ou moins important de personnes par un regard circulaire
donnant à chacune des personnes l’impression d’être regardée, car le regard est une
réponse à l’intérêt de nos propos. Il offre une image de soi. Un regard assuré donne
une impression de franchise et d’honnêteté alors qu’un un regard apeuré entraine un
manque de communication.
Les gestes/ et ou les mimiques : les gestes peuvent servir les orateurs quand ils
assurent la communication et peuvent les desservir quand ils la trahissent. L’orateur
doit donc avoir conscience de sa gestuelle et des significations qu’elle véhicule. Le
geste facilitateur est celui qui est naturel et spontané, au service de la parole.
Un geste ne peut être interprété qu’en fonction de la totalité de la communication
avec toutes ses composantes : les autres gestes et mimiques, et l’expression verbale.
Dans ce domaine de production orale, l’apprenant est sensé réaliser des actes de parole
pertinents dans une situation d’échange donnée. Comme dans la compétence de
compréhension orale, la compétence de production de l’oral comporte trois composantes29
: dire pour s’approprier la langue ; prendre la parole pour s’exprimer ; prendre sa place
dans un échange pour communiquer.
28
C. Guillebaud et A. Stoichiţă (2013), Constructions sociales de l’humour sonore, p. 11 [en ligne],
disponible sur : https://journals.openedition.org/ethnomusicologie/1970, consulté le 20-05-2018
29
Ministère de l’éducation nationale, Commission des programmes (2011), Programme de français de
quatrième année primaire, Alger : Office national des publications scolaires, p. 9
16
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
Il est à noter que l’organisation spatiale dans la classe est importante pour faciliter les
échanges entre les apprenants : disposition des tables en U afin que les apprenants puissent
se faire face et aménagement d’un espace libre, espace scénique, destinés aux simulations.
Afin de faciliter la prise de parole chez les apprenants et de les pousser à s’exprimer
oralement, l’enseignant doit assurer le rôle d’animateur, absent de conversation, mais
vigilant face aux problèmes linguistiques et communicatifs des apprenants.
Selon Vergnaud30, dans le but d’encourager les apprenants à prendre la parole, l’enseignant
doit proposer des activités qui développent la créativité et la motivation, qui stimulent
l’activité intellectuelle en travaillant le jugement et la pensée. L’enseignant doit aussi
adapter les activités et en inventer de nouvelles en fonction du public visé et des moyens
dont il dispose.
Pour assurer l’activité d’expression orale, cet auteur propose des activités sur :
30
C. Vergnaud (2008-2009), Dédramatiser la production orale, p.10 [en ligne], disponible sur :
https://www.yumpu.com/fr/document/view/16709040/dedramatiser-la-production-orale-crdp-de-lacademie-,
consulté le 20-05-2018
17
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
Les activités de répétition sont très utiles pour la mémorisation. Il faut aussi sensibiliser les
apprenants à la dimension phonologique si importante dans la production orale. Le fait
d’attirer l’attention sur ce point favorise l’écoute mutuelle, et invite les apprenants à
s’inter-corriger et s’autocorriger.
L’enseignant peut proposer à ses apprenants des activités de parcoeurisme, par exemple, il
leur fait écouter une chanson ou un poème puis leur demander de le réciter. Les activités de
mémorisation sont très formatrices. Les dialogues, discours, chansons et extraits de films
sont des supports permettant à l’apprenant de mémoriser des modèles authentiques et de
découvrir la diversité des registres et des accents. Cependant, l’enseignant doit s’assurer
que le sens est bien compris par les apprenants qui doivent comparer et modifier leur
production en le comparant au modèle authentique.
Dans cette optique, Rabéa Benamar31 affirme que ces stratégies sont considérées comme
des facilitateurs du processus de communication orale. Elles comprennent des moyens
verbaux, para verbaux et non verbaux.
31
R. Benamar (2009), Stratégies d’aide à la production orale en classe de FLE, in : Synergies Algérie, n°8,
p. 64 [en ligne], disponible sur : https://gerflint.fr/Base/Algerie8/rabea.pdf, consulté le 25-05-2018
18
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
L’enseignant étaye la production langagière des apprenants en leur posant des questions
pour les amener à répondre et donc à prendre la parole. Il est un guide pour l’apprenant qui
ne prend pas l’initiative de prendre la parole.
Ce phénomène se fait dans le sens apprenant/enseignant. Il est donc une demande d’aide de
la part de l’apprenant. L’enseignant lui fournit alors les amorces qu’il doit compléter et par
conséquent l’apprenant prend la parole et réussira à s’exprimer correctement.
32
Ibidem
19
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
5.1. La compétence
Une compétence est définie selon les didacticiens comme étant les capacités et
Connaissances à la résolution de la situation-problème. (Compétences professionnelles,
didactiques, ludiques, associatives, civiques, etc. en fonction des situations-problèmes).
D’un caractère global et intégrateur, elle mobilise des connaissances d’ordres différents en
réponse à une demande sociale extérieure à leur logique interne de développement, elle est
également évaluable à travers des performances.
33
J.-P. Robert (2008), Dictionnaire pratique de didactique du FLE, Paris : Edition Ophrys, p. 39
34
Ibidem
20
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
5.2. La communication
Selon les définitions fournies dans les dictionnaires, communiquer, qui est un mot
d’origine latine communicare38 veut dire« rendre compte à, faire part de, transmettre /
avoir des relations, être en rapport avec quelqu’un. - transmettre, donner connaissance,
faire partager à quelqu’un. être en relation, en rapport, en correspondance avec
quelqu’un 39 »
Pour Cazeneuve, la communication est « une opération qui est à la base du phénomène
social et culturel, suppose à la fois des moyens d’expression et des organes de
perception »40. D’après l’auteur, nous communiquons avec nos proches pour leur
transmettre un message, une information ou pour les influencer.
35
Ibid.
36
P. Perrenoud (2000), Construire des compétences, Université de Genève, Propos recueillis par Paola
Gentile et Roberta Bencini, p. 31 [en ligne], disponible sur :
https://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_2000/2000_30.html, consulté le 20-05-
2018
37
D. Hameline (2005), Les objectifs pédagogiques en formation initiale et en formation continue, Paris, Esf,
p. 34 [en ligne], disponible sur :
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Documents/esf/les_objectifs_pedagogiques.pdf, consulté le 20-
05-2018
38
Dictionnaire [en ligne], disponible sur : http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/communiquer/fr-fr/,
consulté le 20-05-2018
39
Ibidem
40
J. Cazeneuve (1963), Qu’est-ce que la communication, in : Communication et langage, n°5, p. 11 [en
ligne], disponible sur : https://www.persee.fr/doc/colan_1268-7251_1963_num_5_1_4794, consulté le 20-05-
2018
21
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
Hymes et Gumperz41qui affirmaient qu’il n’y avait pas de place accordée à l’adéquation
des énoncés aux contextes situationnels et socioculturels.
41
D.-V. Georges (2014), La sociolinguistique des langues créoles, in : La maison des sciences de l’homme,
n°150, p. 27 [en ligne], disponible sur : https://www.cairn.info/revue-langage-et-societe-2014-4-page-27.htm,
consulté le 20-05-2018
42
Ministère de l’éducation nationale, Commission des programmes (2011), op. cit., p. 25
43
S. MOIRAND (1982), Enseigner à communiquer en langue étrangère, Paris : Hachette, p.20
22
Chapitre I : La notion de l’oral dans la didactique du FLE
Conclusion :
La pratique de l’oral fait partie de notre environnement, de notre mode de vie, de notre
quotidien et s’impose partout. De ce fait, l’école ainsi que les apprenants ne peuvent rester
en dehors des changements qui surgissent sans cesse. La compétence communicative, en
tant que composante de l’oral, est au cœur de ces changements qui apportent, à chaque
fois, de nouvelles pratiques transformant les formes d’expression, et ce, dans le but de
doter les apprenants de certaines habiletés communicatives.
Tout au long de ce chapitre, consacré à la notion de l’oral, nous avons vu que la langue
orale est considérée comme une structure complexe et hétérogène. Cette complexité
explique en partie le foisonnement d’études et de recherches menées constamment dans le
cadre d’une didactique de l’oral. En effet, l’importance de l’oral vient de son utilité
inévitable. En d’autres termes, la quasi-totalité des interactions et des communications
entretenues sont de nature verbale. Dans le domaine de l’enseignement/apprentissage du
FLE, l’appropriation d’une compétence de communication orale est d’une grande
importance car elle permet aux apprenants d’être capables de communiquer dans cette
langue.
Il est donc évident que la parole n’est pas un acte simple et spontané. Il s’agit d’un acte
dans lequel le locuteur interpelle, lors sa locution, toute une gamme de savoirs et de savoir-
faire qui demeurent mécaniques avec la pratique et l’entrainement continu.
23
Chapitre II
Les TICE dans l’enseignement
/ apprentissage du FLE
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
Introduction
Les apprenants vivent dans un monde où règne la technologie qui est de plus en plus présente
et de plus en plus attrayante ; et nombreux sont les enfants qui sont en contact permanant
avec l’ordinateur. Aujourd’hui, la machine est largement présente, d’où la nécessité d’avoir
un minimum de maitrise de l’outil informatique.
Commençons par définir les TIC appelés aussi NTIC (Nouvelles Technologies de
l’Information et de la Communication). Mangenot et Louveau 1 nous donnent une première
définition de TIC, selon eux, L’acronyme TIC (Technologies de l’Information et de la
Communication), qui s’est imposé vers le milieu des années 1990 en remplacement de
l’expression « nouvelles technologies », a été judicieusement choisi. Il pointe en effet deux
dimensions bien spécifiques du réseau internet, même si elles s’entremêlent parfois : la
dimension d’information et celle de communication.
Dans une deuxième définition, Basque2 dit de manière plus précise que les technologies de
l’information et de la communication renvoient à un ensemble de technologies fondées sur
1
J. Rézeau (2007), Analyse de internet et classe de langue, in : Alsic, vol. 10, p. 90 [en ligne], disponible sur :
https://journals.openedition.org/alsic/708, consulté le 20-05-2018
2
J-M. Mauricio Mejia (2008), les TICE et le développement de l’autonomie de l’apprenant de FLE, Université
de Stendhal-Grenoble3, p. 23 [en ligne], disponible
sur http://jorge.m.molina.free.fr/documents/MEMOIRE2_MOLINA.pdf, consulté le 02-05-2018
25
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
Les TICE intègrent en général tous les outils électroniques de communication (consultation
et création de sites, création de présentation pour et par la classe, courrier électronique,
consultation de logiciels et cédéroms). Elles englobent un ensemble d’outils conçus et
utilisés pour produire, traiter, entreposer, échanger, classer, retrouver et lire des documents
numériques à des fins d’enseignement et d’apprentissage.
Dans le « Dictionnaire pratique de didactique du FLE », Robert les décrit ainsi : «Les TICE
regroupent, pour des fins d’enseignement ou d’apprentissage, un ensemble de savoirs, de
méthodes et d’outils conçus et utilisés pour produire, classer, retrouver et lire des documents
écrits, sonores et visuels ainsi que pour échanger ces documents entre interlocuteurs en
temps réel ou différé »4.
Pour définir « l’intégration des TICE » Bourguignon écrit : « Par intégration, nous
entendons toute insertion de l’outil technologique, au cours d’une ou plusieurs séances, dans
une séquence pédagogique globale, dont les objectifs ont été clairement déterminés. Pour
chaque phase les modalités de réalisation sont explicitées en termes de pré requis, d’objets,
3
Ibidem
4
J-P. Robert (2008), Dictionnaire pratique de didactique de FLE, Paris : Ophrys, p.198
26
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
Pour Mangenot6, « l’intégration (des TICE), c’est quand l’outil informatique est mis avec
efficacité au service des apprentissages ». Dans une perspective systémique, l’efficacité des
TICE présuppose qu’il y ait des gains en termes de temps d’apprentissage, de réduction de
la taille des groupes, d’activité plus grande de chaque apprenant, d’appropriation meilleure
et finalement de motivation. Pour mettre en évidence les modalités de cette intégration en
classe de langue, il faudrait définir un cadre théorique pour des recherches sur l’utilisation
des technologies nouvelles dans l’enseignement des langues étrangères, en tenant compte
des recherches menées dans des disciplines connexes tout en justifiant cette volonté
d’intégrer les nouvelles technologies dans un enseignement de langue. Il faudrait également
définir les lignes directrices pour une mise à profit d'ordinateur dans un enseignement de
langue étrangère, en l’occurrence le français, en considérant les applications actuelles et en
tenant compte des expériences antérieures et appliquer des principes définis dans un premier
temps au sein d’un système d’apprentissage du français langue étrangère sur un ordinateur
en utilisant ses logiciels.
5
N. Hocine (2011), Intérêts pédagogiques de l’intégration des TICE dans l’enseignement du F.L.E :
l’utilisation du web-blog dans des activités de production écrite, in : Synergies Algérie, n°12, p. 219 [en ligne],
disponible sur : https://gerflint.fr/Base/Algerie12/naima_hocine.pdf, consulté le 20-05-2018
6
F. Mangenot (2000), Apprentissages collaboratifs assistés par ordinateurs appliqués aux langues, in :
R.Bouchard, F. Mangenot, Interaction, interactivité et multimédia, Notions en questions, n°5, Paris :ENS
Editions, p. 247 [en ligne], disponible sur : https://journals.openedition.org/alsic/2096?file=1, consulté le 20-
05-2018
27
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
Ghazel8 précise que dans les années 80 et avant son apparition dans le domaine scolaire,
l’APC était adoptée dans les formations professionnelles visant à perfectionner les
compétences de personnels et améliorer leur productivité. C’est une méthodologie ciblée
dans la mesure où elle fixe un référentiel de compétences à atteindre vers la fin de la
formation dans un poste de travail bien déterminé.
7
T. Ghazel (2012), L’approche par compétence : définition et principes, p. 1 [en ligne], disponible sur
http://tarekghazel.ek.la/l-approche-par-competence-definition-et-principes-a29373531, consulté le 20-05-
2018
8
Ibidem
28
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
plus efficace du moment qu'elle requiert la coopération entre les élèves dans les différentes
phases de la construction de leurs savoirs et qu'elle porte sur des contenus ayant du sens pour
les apprenants. Elle repose sur une démarche structurée et logique9.
Dewey décrit la pédagogie du projet d’une façon précise. Il estime qu’il faut :
En effet les enseignants ont tendance à intégrer dans leur pratique de la classe l’outil
informatique et les Technologies de l’information et de la communication dans
l'enseignement (TICE). L’outil multimédia permet, grâce notamment à Internet, la
découverte d'une multitude de textes qui peuvent servir de référence aux apprenants. Il
9
A. El Mhouti (2013), Les TIC au service de l’enseignement, p. 1 [en ligne], disponible sur
https://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1301g.htm, consulté le 20-05-2018
10
A. Hougardy, S. Hubert & C. Petit (2011), Pédagogie du projet, p. 1 [en ligne], disponible sur :
https://www.crifa.ulg.ac.be/archives/kitnet/Ressources_prof/Projet.PDF, consulté le 15-05-2018
11
C. Reverdy (2013), Des projets pour mieux comprendre, in : dossiers d’actualité veille et analyse, n°82, p. 4
[en ligne], disponible sur : http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/DA-Veille/82-fevrier-2013.pdf, consulté le 20-
05-2018
29
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
permet également de visualiser les travaux réalisés, de les enregistrer puis de les rediffuser
lors des séances d'évaluation collectives ou individuelles. Dans ce sens, des séquences
filmées en classe sont projetées, réalisées dans certains établissements. Le développement
des Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Enseignement (TICE)
demande au corps enseignant un rythme d'adaptation soutenu par des instruments, des
supports et des ressources qui, parce qu'ils évoluent constamment, suscitent des
interrogations d'ordre didactique, épistémologique et éthique. Les bénéfices avérés du
développement des TICE ne doivent pas non plus faire oublier les pratiques de classe
traditionnelles dont l'évolution a précédé celle des pratiques didactiques intégrant les
technologies. Il est alors nécessaire de relativiser l'impact des TICE, aussi bien sur la
diversification des pratiques pédagogiques que sur la diversification des rôles de
l'enseignant. Il est évident que les usages, il ne fait aucun doute que les usages complexes
induits par les TICE ont renforcé un discours centré sur la complémentarité des approches
(cognitives, actionnelles, interculturelles), qui implique une réflexion poussée sur
l'autonomie des acteurs de la formation : les enseignants et les apprenants 12
Il est clair que l’impact des TIC change en fonction du niveau de l’apprenant en langue.
Ainsi plus il a des lacunes dans la matière, plus il profite de didacticiels conçus pour ce genre
12
Y. Hamon (2012), Usages des TICE pour l'enseignement des langues : modifications des rôles et nouvelles
professions, in : Repères DoRiF : Le français dans le contexte plurilingue des Centres Linguistiques
Universitaires italiens n°1, p. 1, [en ligne], disponible sur :
http://www.dorif.it/ezine/ezine_articles.php?art_id=16, consulté le 20-05-2018
13
Dunkel cité par Y. Hamon (2012), ibidem
30
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
d’apprentissage. Inversement, plus l’apprenant a des compétences, plus il cherche une plus
grande liberté au niveau des activités proposées et réclame plus de structures pédagogiques.
L’analyse des études et des recherches théoriques faites sur les conséquences et les effets de
l’utilisation des TICE et plus particulièrement le traitement de texte dans un contexte scolaire
de production d’écrit donne les résultats suivants :
Des recherches faites par Vosniadou montrent l’intérêt que manifestent les apprenants pour
les activités éducatives se déroulant avec les TICE. Cependant, l’enseignant doit accorder
plus d’attention aux apprenants ayant des difficultés afin qu’ils ne se découragent pas trop
vite. L’auteur précise que « les élèves ; lorsqu’ils sont interrogés, déclarent qu’ils aiment
utiliser l’ordinateur pour produire, qu’ils ont moins peur d’être jugés négativement, qu’ils
ont l’impression de progresser et qu’ils sont fiers de leurs productions»14
Des études dans le domaine de la production orale comparant les effets du support
multimédia et ceux du papier, démontrent qu’il y a une véritable supériorité du multimédia
sur le papier ; les apprenants sont plus actifs et plus motivés quand il s’agit de multimédia.
En introduisant ces nouvelles technologies, l’apprenant est en possession d’un vaste réseau
d’informations qu’il peut acquérir par le biais de recherches effectuées sur le web. Dans cette
optique, la psychologue Vosnadiou15 souligne que ces outils fournissent une plus grande
14
S. Vosnadiou cité par H. Chekroun (2014), l’impact des TICE dans la réussite scolaire des apprenants,
mémoire de magistère : Didactique, Université de Tlemcen, p. 12 [en ligne], disponible sur : http://dspace.univ-
tlemcen.dz/bitstream/112/8667/1/hassan-chekroune.pdf, consulté le 20-05-2018
15
Ibidem
31
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
responsabilité et une plus grande autonomie aux apprenants. Pour cela, les enseignants
auront dû, au préalable, encadrer et accompagner les apprenants pour qu’ils trouvent par
eux-mêmes les démarches qui permettent d’avancer dans la tâche.
Les TICE utilisent beaucoup de représentations visuelles, ce qui attire d’une part l’attention
des apprenants et permet de l’autre part une mémorisation plus rapide et plus efficace des
savoirs. Cependant, cette méthode doit être employée avec parcimonie afin de ne pas rendre
les apprenants passifs
Grâce aux différents supports offerts par les outils audiovisuels et par l’informatique, les
activités de compréhension/ production orale s’enrichissent et les apprenants peuvent donc
appréhender une situation de compréhension dans sa globalité avec les aides des images
(fixes ou animées), sons, textes. Dans l’exploitation des documents audio, les images ne
peuvent pas être considérées comme accessoires mais elles font partie intégrante du message
: elles servent non seulement à aider et compléter la compréhension orale mais incitent aussi
à explorer ce qui se cache derrière des paroles prononcées, comme le souligne M. Lebre-
Peytard : « Images et documents sonores sont polysémiques. L’exploration du réseau
connotatif des images employées complète celui du document sonore : leur contenu aide à
situer le discours oral dans le contexte social qui est le sien »16.
Afin de voir la relation entre les TIC et l’autonomie de l’apprenant, l’explication donnée par
Overmann est plus qu’intéressante
16
M. Lebre-Peytard (1990), op.cit., p. 29
32
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
L’auteur ajoute :
En effet, comme le précise Charlot «les élèves doivent pouvoir utiliser à tous les niveaux
les outils informatiques dans d’autres matières, notamment pour résoudre des
problèmes. »19 La raison en est que les TIC sont amusantes et attrayantes. Elles aident les
apprenants à apprendre de manière efficace. La motivation générée par le recours aux
nouvelles technologies (attrait de la nouveauté, facilité d’accès, interactivité et jeu) ;
participent au développement comportemental et ce par la concentration, la méthode et la
rigueur. De même, les TICE
17
J. M. Melina Mejia, 2008, les TICE et le développement de l’autonomie de l’apprenant de FLE, Université
de Stendhal-Grenoble3, p. 23, [en ligne] disponible
sur http://jorge.m.molina.free.fr/documents/MEMOIRE2_MOLINA.pdf, consulté le 02-05-2018
18
Ibidem
19
M. Charlot (1994), L’enseignement de l'informatique dans le secondaire Curriculum de l'UNESCO, p. 1 [en
ligne], disponible sur : https://edutice.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/359025/filename/a0802b.htm,
consulté le 20-05-2018
33
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
mieux toucher une idée, exemple ; quand on projette un débat entre deux
personnalités sur un thème donné ;
augmentent l’échange entre l’enseignant et les élèves (pour créer les interactions
entre les élèves (salle informatique ou tableau blanc interactif) ;
34
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
Ces nouvelles technologies peuvent, sans aucun doute, être utiles à l’enseignement du FLE
dans la mesure où elles ne constituent pas uniquement de simples supports d’information
mais également des objets d’études et d’analyse.
C’est ainsi que le multimédia favorise l’interactivité entre les apprenants, ce qui les dote de
capacités leur permettant un apprentissage efficace. Il leur permet, aussi l’accès à diverses
ressources matérielles telles que les encyclopédies, les cours de syntaxe et de lexique avec
exercices, les cassettes audio ou vidéo qui leur donne, ainsi, la possibilité de consulter,
sélectionner selon leur rythme, leurs besoins, leurs capacités et de, s’entraîner sur des
batteries d’exercices, d’interroger, d’échanger, de demander des explications et de s’auto –
évaluer.
En d’autres termes, ils peuvent mettre en application leurs connaissances et acquérir des
compétences linguistiques et communicatives, et ce, en mettant en œuvre la manière
d’apprendre qui convient le mieux à chacun. Et ainsi, ils se trouvent dans une situation
d’interactivité individualisée adaptée à l’appropriation d’un savoir, c’est –à – dire, la maîtrise
des outils de la langue. Pour ce faire, les enseignants les aident à développer des stratégies
d’apprentissage favorisant l’autonomie et permettant d’assurer un apprentissage conscient et
significatif, à travers des stratégies de mémorisation, de compréhension / production, ainsi
que les stratégies communicatives. Par ailleurs, si on prend l’exemple de la pratique de classe
traditionnelle, on remarque que la phase «compréhension orale » ou de l’écrit, se limite à
identifier le sens du support textuel à partir de questions telles que « qui, que, quoi, où,
quand, pourquoi, comment ? » car l’objectif est de vérifier la compréhension du texte. Il est
clair aussi que faire acquérir aux apprenants des compétences communicatives est l’un des
objectifs principaux de l’apprentissage d’une langue étrangère.
35
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
L’objectif principal est de faire développer le sens de l’initiative et l’autonomie. Par ailleurs,
le choix du scénario est significatif dans l’apprentissage d’une langue car pour chacune de
ses étapes- qui requiert des compétences linguistiques et des savoir-faire, les élèves devront
réaliser des activités spécifiques les amenant à enrichir leur lexique, à intérioriser les
structures grammaticales et, à développer la compréhension de l’écrit et de l’oral. Toutes les
tâches et activités proposées dans le scénario peuvent constituer une évaluation, qui peut être
individuelle ou collective.
En définitive, il est clair qu’ «à nouvelles technologies, nouveaux rôles, nouvelles attitudes,
nouveaux comportements. Autant pour les enseignants que pour les apprenants. Le
20
A. EL Mhouti (2013), Les TIC au service de l’enseignement, p. 1 [en ligne], disponible sur
https://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1301g.htm, consulté le 20-05-2018
36
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
Il est curieux de constater qu'au moment où l'approche communicative fait son entrée dans
la classe de langues, les théories béhavioristes sont réutilisées dans le cadre des premières
applications informatiques sur le principe stimulus-réponse mis en œuvre par des exercices
structuraux. Dans ce cas, la relation pédagogique n'évolue évidemment que très peu, voire
pas du tout : l'enseignant peut être considéré comme une personne-ressource qui doit mieux
connaître ses apprenants et se positionner comme facilitateur.
Avec les recherches menées dans le cadre des auto-apprentissages (le plus souvent médiées
par des ressources analogiques puis numériques) apparaissent deux figures distinctes de
l'enseignant en présentiel : le « conseiller » et le « tuteur ». Ces deux notions sont marquées
par une instabilité terminologique où se confondent le rôle, la fonction et la profession en
soi.
21
N. Bucher-Poteaux (1999), Des nouvelles technologies éducatives dans l'enseignement des langues, Paris :
Edition De Boeck, p. 52
37
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
Dans une perspective systémique, l’apprenant est un membre actif de son environnement
d’apprentissage car il co-construit ses connaissances en interagissant avec les autres
membres de son environnement (enseignants, collègues, apprenant) ainsi que les outils
utilisés lors de son apprentissage .Inspiré par une telle perspective, Mangenot 22 a tenté
d’énumérer les différentes variables qui entrent en jeu dans l’intégration des TICE citant
ainsi l’institution, les enseignants, les apprenants, les logiciels disponibles et le dispositif
spatial humain.
Selon lui23, chacune de ces variables a des caractéristiques qui vont intervenir dans
l’intégration des TICE et dans les changements pédagogiques qui en découleront. Par
exemple, une des caractéristiques de l’institution est qu’elle entraîne certaines contraintes
spatio-temporelles telles que la distribution des salles et des horaires. Ces contraintes
joueront un rôle dans l’intégration des TICE et entraîneront des changements pédagogiques
spécifiques.
10. Réussir l’intégration des TIC dans l’enseignement des langues en Algérie
Il faudrait soulever tout obstacle et opter pour le changement des pratiques pédagogiques
notamment par l’implication des individus dans une dynamique de changement en adoptant
l’approche par projets pour accélérer l’exploitation des TICE. Il serait désormais nécessaire
de penser à une planification au niveau local, à la reconnaissance morale et matérielle des
initiatives réussies, à l’évaluation des réalisations (en sanctionnant réussites et échecs) par
les conseils et instances concernés.
Conclusion
22
F. Mangenot (2000), op. cit., p.18
23
Ibidem
38
Chapitre II : Les TICE dans l’enseignement/apprentissage du FLE
plutôt de transformer la pratique pédagogique de l'école»24. L’auteur estime que les TIC
seront inutiles si nous refusons de transformer notre pédagogie. Donc, l’intégration des TIC
dans l’enseignement ne consiste pas simplement à faire entrer les ordinateurs dans l’école
sans apporter un changement aux pratiques pédagogiques. L’enjeu ici est surtout
l’appropriation des technologies pour changer voire améliorer les pratiques pédagogiques.
Les TICE constituent des supports cognitifs complexes, qui utilisés de façon intelligente,
mesurée, systémique et créative, stimulent de nouvelles pratiques, de nouveaux usages qui
diversifient qualitativement, les rôles que les enseignants peuvent être amenés à endosser.
Les enseignants peuvent choisir, par passion, les supports qui s’adaptent parfaitement au
niveau de leurs apprenants pour les aider à surmonter leurs difficultés en production orale.
24
R. Bibeau (1998), le numérique à l’école, in : les cahiers pédagogiques, n°362, p. 1 [en ligne], disponible
sur : http://www.cahiers-pedagogiques.com/+-No446-Le-numerique-a-l-ecole-+, consulté le 20-05-2018
39
Chapitre III
La compétence de
communication orale et
intégration des TICE
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
Introduction
Tout au long des chapitres précédents, nous avons essayé de définir quelques concepts et
notions liés de près ou de loin à notre thème de recherche. Nous nous sommes penchée sur
des bases théoriques pour essayer de comprendre, d’un côté, la notion de l’oral et ses
caractéristiques en didactique de FLE. De l’autre côté, nous avons défini les TICE et
comment les intégrer dans l’enseignement / apprentissage du FLE.
1. Cadre méthodologique
Pour le cadre spatial et temporel, notre étude s’est déroulée en 2018 pendant le mois de
mars, dans un établissement scolaire d’enseignement primaire : « M’aichia Mohamed » qui
se situe à Sedrata, dans la wilaya de Souk-Ahras. Nous avons assisté à deux séances
différentes avec deux classes de 4ème AP : une séance de compréhension /production orale
où l’activité est assurée par des TICE avec une classe, et une autre séance assurée sans les
TICE avec l’autre classe.
41
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
Madame REHAHLIA Hafsa âgée de 30 ans, mariée et mère d’un enfant. P.E.P (Professeur
d’Enseignement Primaire). Ella a suivi une formation de 3 années à l’université Badji
Mokhtar d’Annaba. Elle enseigne dans l’établissement d’enseignement primaire M’aâichia
Mohamed depuis l’année scolaire 2014. Elle a en charge 4 classes : une classe de 3èmeAP,
deux classes de 4èmeAP et une classe de 5èmeAP. A l’instar de tous les enseignants soucieux
de transmettre aux nouvelles générations des savoirs et des connaissances pertinents dans
le cadre des nouvelles orientations et directives pédagogiques fournies dans l’approche par
compétences, Madame REHAHLIA affirme : « mes apprenants ont parfois des difficultés
dans l’activité de compréhension orale, ce qui engendre des obstacles au niveau de la
production orale car cette dernière s’appuie sur la compréhension du texte. Il est vrai que le
rôle de l’enseignant est de transmettre des savoirs à ses apprenants, mais il faut aussi
penser à la manière de les transmettre, à la démarche et la pédagogie à adopter pour un
meilleur résultat ».
1.4. L’échantillonnage
Nous tenons à signaler que ces apprenants étudient le français langue étrangère trois
séances par semaine, soit quatre-vingt-dix minutes d’enseignement.
1.5. La méthodologie
Pour parvenir à nos objectifs, nous avons opté d'une part, pour une méthode comparative
qui constitue en la comparaison entre deux séances de compréhension /production orale
(avec et sans TICE) ; et d’autre part, pour une méthode analytique qui consiste en l’analyse
des réponses fournies dans les questionnaires distribués aux enseignants de la langue
française de la circonscription 04 de la Wilaya de Souk-Ahras.
42
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
6.1. Le questionnaire
Le questionnaire est l’une des trois grandes méthodes pour étudier les faits
psychosociologiques. C’est une méthode de recueil des informations en vue de comprendre
et d’expliquer les faits. C’est une méthode quantitative et collective à la fois qui s’applique
à un ensemble (échantillon) qui doit permettre des inférences statistiques.
Afin d'éviter toute surcharge inutile, le questionnaire a été construit avec un nombre
restreint de 12 questions (ouvertes, fermées et semi-fermées). Les questions s’articulent
autour de trois axes :
Pour une meilleure réalisation de notre travail, nous avons réuni nos données collectées
dans des tableaux récapitulatifs, afin de mieux analyser les statistiques.
6.2. L’observation
1
G. Poirier-Coutansais (1997), le questionnaire, Méthodologie de la recherche, Paris : Clé international, p.
76
43
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
Les observations sont pertinentes pour étudier des comportements, des attitudes ou des
interactions. L'observation permet d'accéder directement aux faits.
Dans notre étude l’observation repose sur le regard direct sur l’ensemble des
comportements langagiers des apprenants. Il s’agit d’une observation participante passive
où nous étions, en tant qu’observatrice, un élément à part entière de la situation étudiée.
Cependant nous ne sommes pas intervenue et notre présence a consisté en le recueil
d’autant d’informations et de détails que possible.
Concernant la grille d’observation, nous nous sommes appuyée sur la grille d’observation
de Christian DUMAIS3 qui s’adapte parfaitement à nos objectifs. Pour ce qui du
déroulement de l’activité visée (la compréhension/production orale), elle a été effectuée en
deux temps :
Première séance : une leçon sans utiliser les TICE (un support du manuel, un texte
à écouter)
Deuxième séance : une leçon en utilisant les TICE (Un ordinateur portable, un data
show, un support audio-visuel)
- une présentation de la même séance en utilisant les TICE, et ce, pour démontrer l'apport
positif des TIC dans l’enseignement / apprentissage de l’oral.
2
Les définitions, le dictionnaire des définitions [en ligne], disponible sur : http://lesdefinitions.fr/observation,
consulté le 18-05-2018
3
M.-A. C. Dumais (2008), l’évaluation de l’oral au primaire, p. 24 [en ligne], disponible sur :
http://www.christiandumais.info/wp-content/uploads/2008/11/levaluation-de-loral-au-primaire-udem.pdf,
consulté le 20-05-2018
44
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
Pour la première partie de l’activité, qui est la compréhension orale, elle s’effectue en
quatre phases :
Pour la deuxième partie de l’activité, qui est la production orale, les apprenants doivent
avoir un minimum de lexique nécessaire pour pouvoir prendre la parole. Elle se déroule en
trois moments :
- un moment de découverte (la mise en contact des apprenants avec le support oral) ;
- un moment d’observation méthodique (l’enseignant devrait attirer l’attention de ses
apprenants avec un support bien choisi car ce même support constitue un appui pour
apprenants durant le moment de la prise de parole. En outre, l’enseignant pose des
questions et propose des activités pour assurer la compréhension du support oral). Il
s’agit d’un moment de reformulation personnelle dans lequel les apprenants
reformulent les idées du support écouté avec leurs propres mots et ils s’expriment en
observant des images ou en regardant une vidéo muette.
45
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
- L’évaluation est le dernier moment de cette activité (l’enseignant incite ses apprenants
à prendre la parole, et ce, en réemployant les structures vues dans d’autres contextes,
en résumant l’histoire qu’ils ont écoutée ou en donnant une ou des idées générales
pour synthétiser le support écouté).
Dans sa classe de 4èmeAP Madame REHAHLIA se propose d’animer avec ses apprenants
une activité de compréhension /production orale, en s’appuyant sur le projet 3 « A la
mer », et plus précisément, la séquence 1 « Tu connais l’aventure de la petite goutte
d’eau ? ». En effet, l’enseignante s’est fixée les objectifs d’apprentissage suivants :
Pour ce faire, avec une classe, elle se contente du « texte support » présenté dans le
manuel, intitulé : « L’histoire de la petite goutte d’eau ». Tandis qu’avec l’autre classe, elle
présente sa leçon en s’appuyant sur un support vidéo qui raconte la même histoire proposée
dans le manuel.
Nous présentons ci-dessous les principaux résultats de notre étude. Il s’agit de données
générales relatives à ce que représentent les TICE, en tant qu’outil technologique, dans une
classe de FLE, leur utilisation voir leurs apports pédagogiques et didactiques dans
l’amélioration de la compétence de communication orale dans l’enseignement
/apprentissage du FLE.
46
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
- Excellent
- Moyen
- Faible
16 15
14
12
10
8
6
6
4
4
0
faible moyen excellent
Sur l’ensemble des enseignants enquêtés, 60% estiment que le niveau de leurs apprenants
est excellent, par contre 24% affirment que leurs apprenants ont un niveau moyen, 16%
d’eux déclarent que leurs apprenants ont un niveau faible en activité de compréhension /
production orale.
47
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
Selon les réponses obtenues, nous remarquons qu’un nombre considérablement important
d’apprenants ont un niveau excellent en activité de compréhension / production orale, alors
qu’un pourcentage relativement moyen d’apprenants ont un niveau moyen voire faible
dans cette activité. Nous essayerons de connaitre les raisons derrière ces fréquences dans
les réponses qui suivent.
Question 02 : Vos apprenants, ont-ils des difficultés à construire des énoncés oraux
corrects ?
20
18
18
16
14
12
10
8 7
0
oui non
Figure 02 : graphique représentant les apprenants ayant des difficultés à construire des
énoncés oraux corrects
D’après le graphique, nous notons que la majorité des enseignants, soit 72%, affirment que
leurs apprenants n’ont pas de difficultés à construire des énoncés oraux corrects, alors que
28% d’entre eux déclarent que leurs apprenants ont des difficultés à construire des énoncés
48
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
oraux corrects. Il est probable que ces difficultés relèvent du manque à la fois de la
pratique de la langue et du lexique nécessaire. En d’autres termes, les apprenants ne
mémorisent pas le lexique qui leur faut pour construire des énoncés oraux. Cela est
probablement dû aux difficultés relatives à la grammaire et à la conjugaison des verbes, et
parfois à la mauvaise compréhension du support oral, ce qui induit des difficultés à
construire un énoncé oral correct.
12
11
10
9
6
5
0
un support visuel (texte / image) un support sonore un support audio-visuel
49
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
Figure 03 : Graphique représentant les supports utilisés par les enseignants pendant
l’activité de compréhension / production orale
D’après le graphique, nous remarquons que sur l’ensemble des enseignants sondés, 11
enseignants, soit 44% utilisent un support audio-visuel pour présenter l’activité de
compréhension / production orale, alors que 9 enseignants, soit 36%, utilisent des supports
sonores. Quant au reste des enseignants, ils préfèrent rester fidèles à l’ancienne méthode,
qui consiste à présenter l’activité en question par le biais d’un support visuel, des images
ou un texte lu par l’enseignant.
À partir de ces réponses, nous constatons que nombreux sont les enseignants qui font appel
à l’outil informatique pour présenter le cours car les apprenants se familiarisent facilement
avec les outils technologiques. Par ailleurs, il apparaît que ces outils facilitent la tâche aux
enseignants qui se trouvent obligés d’amener l’apprenant à agir face à une situation de
communication donnée.
Question 04 : Face aux supports que vous utilisez, les apprenants éprouvent-ils des
difficultés à comprendre ?
- Oui
- Non
50
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
18 17
16
14
12
10
8
8
0
oui non
À partir des résultats mentionnés dans le graphique, nous remarquons que la plupart des
enseignants soit 68% estiment que leurs apprenants n’éprouvent pas de difficultés de
compréhension face aux supports qu’ils utilisent, tandis que 32% des enseignants affirment
que leurs apprenants éprouvent des difficultés de compréhension face aux supports utilisés
par l’enseignant durant l’activité de compréhension / production orale.
Il est intéressant de souligner que les apprenants ayant des difficultés de compréhension
sont ceux auxquels le cours de compréhension/productions orale est généralement assuré
en s’appuyant sur des supports visuels (un texte ou une image).
- Oui
- Non
51
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
25
22
20
15
10
5
3
0
oui non
La quasi-totalité des enseignants enquêtés, soit 88%, estiment que l’intégration des TICE
dans l’enseignement /apprentissage du FLE contribue efficacement et pertinemment dans
le développement de la communication chez les apprenants. D’après eux, ces nouvelles
technologies facilitent la compréhension, motivent les apprenants, attirent leur attention et
suscitent chez eux l’envie d’apprendre. En revanche, une minorité des enseignants sondés,
soit 12%, trouvent que les TICE ne favorisent pas nécessairement l’amélioration de la
compétence de communication orale chez les apprenants.
Question 06 : Vos apprenants manifestent- ils une motivation pour l’utilisation des TICE
en activité de compréhension production orale ?
52
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
- Oui
- Non
25
21
20
15
10
5 4
0
oui non
Figure 06 : Graphique représentant la motivation des apprenants par le biais des TICE
D’après le graphique, nous remarquons que la plupart des enseignants affirment que le
recours aux TICE en activité de compréhension / production orale motive l’apprenant
surtout pour un public enfantin, alors qu’un nombre relativement réduit d’enseignants
sondés, soit 16%, minimisent la contribution des TICE dans la motivation des apprenants.
En lisant les réponses, nous remarquons que l’ensemble des enseignants questionnés
confirment que les TICE motivent les apprenants. De même ces outils qu’ils soient sonores
ou audio-visuels, facilitent la compréhension et aident l’apprenant à produire et à
construire des énoncés oraux, ce qui pourrait aider facilement l’enseignant à atteindre son
objectif.
53
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
- Oui
- Non
25
23
20
15
10
5
2
0
oui non
54
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
d’imiter les personnages qu’ils voient dans la vidéo. Ainsi, ils seront plus attentifs pendant
le cours.
- Oui
- Non
25
22
20
15
10
5
3
0
oui non
55
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
En lisant les réponses des enseignants enquêtés, nous remarquons que les apports
pédagogiques et didactiques des TICE sont multiples. Selon les enseignants, l’outil
informatique :
- Oui
- Non
56
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
25
23
20
15
10
5
2
0
oui non
D’après les résultats affichés dans le graphique, nous observons que presque la totalité les
enseignants questionnés, soit 92%, approuvent que les Nouvelles Technologies nous font
gagner du temps, ce qui permet de consacrer plus de temps à l’apprenant. Plus
précisément, présenter une activité de compréhension / production orale par le biais d’un
support sonore ou audio-visuel ne prend pas autant de temps que de le faire à l’aide d’un
support visuel (image) ou d’un texte oralisé (la voix du maitre).
Question 11 : Pensez-vous, que les TICE sont un outil efficace dans le développement de
la compétence de communication ?
- Oui
- Non
57
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
25
22
20
15
10
5
3
0
oui non
Selon des réponses fournies, les enseignants affirment qu’en intégrant les Nouvelles
Technologies dans l’activité de compréhension / production orale, on peut créer un
environnement d’apprentissage plus rentable, et ce, en proposant aux apprenants des
supports qui attirent leur attention et les motivent, comme les contes ou les dessins animés.
Les supports audio/audio-visuels facilitent l’accès à l’information vivante en favorisant
l’interaction entre les apprenants. Les enseignants pensent que les TICE ouvrent la voie à
l'auto-apprentissage par le multimédia, et constituent des techniques de communication qui
contribuent dans l’amélioration du rapport au savoir.
Cette étude nous a permis de dévoiler, d’un côté, la complexité de concevoir l’activité de
compréhension / production orale, et de l’autre côté de d’expliquer les apports des
58
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
D’après les résultats, nous déduisons que la majorité des enseignants sont pour les
l’intégration des TICE dans l’enseignement /apprentissage du FLE, et ce, pour leur
efficacité et leur utilité. Il est donc évident que les ressources technologiques facilitent
l’apprentissage et induisent une compréhension et une visualisation simplifiée des
problèmes tout en mettant l’apprenant en activité. L’enseignant ne délivre plus le savoir,
c’est à l’apprenant de le construire par de nouveaux processus.
Grâce aux TICE, l’enseignant peut travailler les compétences cognitives de ses apprenants
: observer, repérer, reconnaître, deviner, anticiper et formuler des hypothèses. Leur
intégration lui permet d’améliorer la compréhension/ production orale des apprenants. Il
est donc intéressant de s’appuyer sur les TICE car ils permettent à l’apprenant de procéder
à un apprentissage autonome et efficace. De même, l’usage des TICE motive les
apprenants qui deviennent des acteurs actifs. Ainsi, ils participent davantage et
s’impliquent de plus en plus dans des productions individuelles ou collectives. Les
réponses des enseignants démontrent que l’usage des TICE est un bon moyen qui offre la
possibilité aux apprenants d’échanger, de débattre entre pairs et de valoriser leur travail.
Pour ce qui est des enseignants, les outils technologiques leur offre la précision,
l’objectivité et l’immédiateté dans leur analyse. En d’autres termes, l’enseignant peut
évaluer, en temps réel, ses apprenants d’où la possibilité d’indiquer immédiatement à
l’apprenant la façon de se corriger et de progresser.
3. Résultats de l’observation
Nous avons jugé nécessaire de vérifier les déclarations et les réponses des enseignants par
le recours à une deuxième technique, qu’est l’observation qui nous a permis, à travers la
présence dans deux séances de l’activité de compréhension / production, de voir et de
décrire l’importance d’intégrer les TICE le processus d’enseignement / apprentissage du
FLE.
Nous avons donc opté pour une méthode comparative, appuyée sur l’utilisation ou non des
TICE en activité de compréhension/production orale.
59
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
Pour présenter cette séance avec la classe 4AP1, l’enseignante s’est contentée du texte
support présenté dans le manuel scolaire « L’histoire de la petite goutte d’eau ». Elle a
suivi les démarches et les étapes nécessaires pour les deux activités (compréhension
/production orale).
60
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
Quant à la motivation, les apprenants ne sont pas motivés. Leur réticence à prendre
la parole est très apparente.
Notre expérimentation avec cette classe nous dévoile que la moitié des apprenants se
montrent désintéressés face au support utilisé (un texte lu par l’enseignante). Ils ne
manifestent pas de motivation, ils n’écoutent pas l’histoire, ce qui les empêche à
mémoriser le lexique et les structures relatives au thème. Ainsi, quand l’enseignante leur
montre une image d’un nuage et d’une goutte d’eau, ils ne les nomment pas. De même, au
moment de la prise de parole, pour raconter le parcours de la petite goutte d’eau, aucun
apprenant, à l’exception d’un seul, n’a pu raconter le parcours de la petite goutte d’eau.
À partir de l’analyse des résultats mentionnés, nous déduisons que cette démarche qui
consiste en la présentation d’un texte oralisé en activité de compréhension /production
orale ne suscite pas le désir d’apprendre et de communiquer chez les apprenants. Ainsi,
nous pouvons dire que l’enseignante n’a pas atteint son objectif.
Cette séance se déroule avec la deuxième classe 4AP2. L’enseignante présente l’activité de
compréhension /production orale à l’aide de l’outil informatique. Elle utilise à la place du
texte oralisé une vidéo. Il s’agit d’un dessin animé qui raconte « L’histoire de la petite
goutte d’eau », et qui dure cinq minutes. En effet, l’enseignante suit les mêmes démarches
et les mêmes étapes de la première séance.
61
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
Nous avons constaté que la plupart des apprenants, soit 20 sur 24, mémorisent le
lexique et les mots relatifs au thème. Lorsque l’enseignante montre des images de
gouttes d’eau et de nuage, ils les nomment facilement.
Quant à la motivation, contrairement à la première séance, nous notons que tous les
apprenants sont motivés, même ceux qui éprouvent des difficultés ont envie de
comprendre et de suivre l’histoire.
Notre expérimentation avec cette classe (4AP2) montre que l’enseignante a pu atteindre
l’objectif visé à travers cette séance. Il est évident que la majorité des apprenants ont bien
compris la leçon dans la mesure où la totalité des apprenants ont identifié le thème. Il est
également claire que l’interaction, soit entre les apprenants eux même ou entre les
apprenants et l’enseignante, est plus active, par rapport à la séance avec la première classe.
Dans ce sens, quand l’enseignante montre des images de nuage, de goutte d’eau et d’une
vague, les apprenants les reconnaissent et les nomment. Nous précisons aussi que les
apprenants se sont montrés plus motivés ; ceci s’explique par leur désir de participer et de
répondre aux questions de compréhension posées par l’enseignante. Ils ont une bonne
prononciation, et ils veulent imiter les personnages de l’histoire dans leur façon de parler.
Par ailleurs, il est intéressant de souligner que lorsque l’activité s’achève la majorité des
62
Chapitre III : La compétence de communication orale et intégration des TICE
apprenants veulent raconter le parcours de la petite goutte d’eau, ce qui prouve qu’ils ont
compris et qu’ils ont les mots et le lexique qu’il faut pour faire la synthèse.
Conclusion
63
Conclusion générale
Conclusion générale
Enseigner une langue étrangère ne consiste pas uniquement à apprendre par cœur des
structures grammaticales, mais également à apprendre à communiquer. Ainsi le cours de
langue n’est plus un cours magistral où seul l’enseignant détient le savoir. Il s’agit d’une
séance interactive où le contexte de la communication est mis en valeur ; d’où l’importance
de l’enseignement de la composante orale en langue étrangère.
Pour mener à bien notre travail, nous avons essayé tout d'abord de faire un bref inventaire
des supports technologiques utilisables actuellement dans l'enseignement-apprentissage du
FLE dans le cycle primaire. Ces technologies de l’information et de la communication pour
l’enseignement jouent un rôle fondamental dans la compréhension / production orale des
apprenants dont la mesure où elles offrent à tous un ensemble de documents authentiques,
sonores ou audiovisuels réunis dans un large éventail de supports.
La présence des TIC en classe de FLE assigne un nouveau rôle à l’enseignant qui devient un
conseiller et un guide dans l'apprentissage plutôt qu'un détenteur de savoir et un évaluateur
de l'acquisition de ce savoir. De même, ces technologies offrent des avantages à l’enseignant
dans sa classe pour assurer efficacement l’activité de compréhension/ production orale.
Nous avons constaté à travers l’observation qui a été faite que la grande majorité des
apprenants préfèrent que la leçon de compréhension/ production orale soit menée par
l’intermédiaire de l’outil informatique. Dans ce sens, ils manifestent une grande motivation
à l’activité en question, ce qui nous amène à dire que les TIC peuvent favoriser un
déroulement efficace des séances de l’oral.
De manière générale, faire appel aux TIC pour surmonter les difficultés que rencontrent les
apprenants d’un côté et les inciter à construire leur savoir et leurs connaissances de l’autre
côté, constitue une démarche amplement conseillée afin d’assurer l’installation d’une
meilleure compétence de communication des apprenants en classe de FLE.
En effet, l’enseignant se trouve dans l'obligation d'adopter une nouvelle approche, pour
assurer une meilleure compréhension / production orale des apprenants et de dépasser les
nombreuses difficultés que rencontrent ces derniers, lors de l’apprentissage du FLE. Nous
65
Conclusion générale
avons constaté que les enseignants préfèrent l'utilisation des TIC dans l'enseignement en
proposant des situations d'intégration qui améliorent l'enseignement/apprentissage du FLE.
Par ailleurs, notre étude nous a permis de déduire que les TIC jouent un rôle important dans
l’amélioration du processus d’enseignement / apprentissage du FLE. Du côté des apprenants,
les TIC permettent d’assurer leur compréhension ainsi que leur production orale. En outre,
elles améliorent leur prononciation et participent dans l’instauration d’un climat favorable
de motivation.
Quant aux enseignants, l’intégration des TIC leur facilite la préparation de l’activité de
compréhension/ production orale. Dans ce sens, l’utilisation de ces technologies leur
permettent de gérer efficacement leurs cours, en particulier l’activité de compréhension/
production orale. Plus précisément, l’intégration des TIC dans l’enseignement de cette
activité assure son bon déroulement, et ce, pour le rôle que jouent ces technologies dans la
transmission rapide, immédiate et efficace de l’information, du savoir et du savoir-faire que
les enseignants espèrent transmettre à leurs apprenants.
Au terme de ce modeste travail, nous estimons que l’utilisation des TICE dans une classe de
langue dépasse l’idée de les considérer comme un choix facultatif auquel on aura
recourt « lorsqu’on a le temps ». Il s’agit plutôt d’une exigence qu’imposent les nouvelles
modalités de communication dans le processus d’enseignement, dans lequel les outils
technologiques occupent une place incontournable.
Nous espérons, enfin, que ce travail pourrait servir comme point de repère pour les jeunes
chercheurs s’intéressant aux outils technologiques dans les pratiques didactiques et
pédagogiques.
66
Annexes
Annexe 01
Projet 3 : A la mer.
Durée : 45'
Déroulement de la séance
I) Eveil de l’intérêt
68
Annexe 01
Que représentent-elles ?
- J’écoute et je comprends
Où se passe la scène ?
2ème écoute :
De quoi rêvait-elle ?
3ème écoute :
Lorsqu’il fait froid la goutte d’eau portera un bel habit de cristaux blancs
V) Évaluation :
69
Annexe 02
Oui non
4- Face au support que vous utilisez, les apprenants éprouvent-ils des difficultés à
comprendre ?
Oui non
70
Annexe 02
- Si oui, pourquoi ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
…………………………………….
7- Pensez-vous, que l’utilisation des TICE dans l’activité de compréhension / production
orale, améliore la prononciation des apprenants ?
Oui Non
9- D’après vous, quels sont les apports pédagogiques et didactiques de l’utilisation des
TICE en classe de FLE ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
……………………………………………
10- L’intégration des Nouvelles Technologies dans l’activité de la compréhension /
production orale, nous fait gagner du temps, en êtes-vous d’accord ?
Oui Non
11- Pensez-vous, que les TICE sont un outil efficace dans le développement de la
compétence de communication ?
Oui Non
12- A votre avis, comment peut-on créer un environnement d’apprentissage plus rentable,
en intégrant les TICE dans l’activité de compréhension / production orale ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
71
Annexe 02
73
Annexe 02
72
Annexe 03
La grille d’observation1
1
Pour l’élaboration de cette grille nous nous sommes appuyée sur la grille de C. Dumais
74
Glossaire
Glossaire
Glossaire1
APC : Approche Par Compétence, c’est une approche pédagogique qui utilise les compétences
nécessaires dans un domaine ou une pratique comme point de départ dans la conception et le
développement d'un curriculum, scénario ou activité pédagogique.
DONNEES : éléments factuels rassemblés à partir des observations d’une recherche. Données
(data) est le pluriel du mot latin datum, issu du dare (donner), désignant par extension l’élément
fondamental qui sert de point de départ à un raisonnement, à un développement.
1
Les termes figurant dans la liste sont tirés d’ouvrages déjà cités : Dictionnaire Larousse, Dictionnaire de la
didactique du FLE.
76
Bibliographie
Bibliographie
Ouvrages
1. BERARD E. (1991), L’approche communicative : Théorie et pratiques, Paris : Ed. CLE
International
2. BOURRISSOUX J-L. & PELPEL P. (1992) : Enseigner avec l’audiovisuel, Paris : Les
Editions de l’Organisation
8. GUIR R. (2002), Pratiquer les TICE, former les enseignants et les formateurs à de
nouveaux usages. Paris : Edition De Boeck
13. KARSENTI T. (2008), Intégration pédagogique des TIC : quelles sont les stratégies
les plus efficaces ?, Montréal : Presse de l’université du Québec
14. LEBRUN M. (1999), Des technologies pour enseigner et apprendre, Paris : Edition De
Boeck
78
Bibliographie
18. PERRENOUD Ph. (1994). Dix nouvelles compétences pour enseigner ; Invitation au
voyage, Paris : Editeur ESF
79
Bibliographie
80