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Mais affirmer que la santé est un droit, ne suffit pas à ce que ce droit soit appliqué, ou du moins
est-ce plus complexe. L’analyse des statistiques mondiales de santé montre bien qu’il existe de fortes
disparités entre les pays, disparités en partie liées aux niveaux différenciés de développement1. Le
tableau ci-dessous présente quelques indicateurs de santé pour les pays – études de cas des articles
présentés dans ce numéro (Maroc, Mali, Madagascar, Sénégal) ainsi que deux pays européens
(France et Italie), un autre pays du MENA (Tunisie) et un dernier d’Afrique sub-Saharienne (Burkina
Faso) – à titre de comparaison.
On voit que l’espérance de vie à la naissance varie entre 83 ans (Italie) et 58 ans (Mali), le ratio de
mortalité maternelle, entre 2 (Italie) et 562 (Mali) pour 100.000 naissances vivantes, la mortalité des
enfants de moins de cinq ans entre 3 (Italie) et 98 (Mali) pour 1000 naissances vivantes. Alors qu’on
aurait pu penser que l’importance des maladies non transmissibles serait plus importante dans les
pays à revenu élevé, on s’aperçoit que ce n’est pas le cas et que l’Afrique, notamment l’Afrique sub-
Saharienne, paye un tribut élevé en ce qui concerne la mortalité due à la pollution de l’air ou à une
des quatre principales maladies non transmissibles. La couverture sanitaire universelle2 est très loin
d’être atteinte à Madagascar et au Mali ainsi qu’au Burkina Faso et au Sénégal (tableau 1).
En ce qui concerne la mortalité maternelle, le Maroc (ainsi que la Tunisie) est dans une situation
bien meilleure que celles de ces pays et proche de celle des pays à revenu intermédiaire, mais des
progrès restent à faire.
1
Les études nationales montrent des disparité inter-régionales (notamment en milieux urbain et rural) ainsi qu’entre les
strates des populations.
2
La couverture sanitaire universelle renvoie à une situation dans laquelle toutes les personnes et toutes les communautés
reçoivent les services de santé dont elles ont besoin sans que cela entraîne pour elles des difficultés financières excessives.
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/universal-health-coverage-(uhc).
L’invalidité due à la maladie n’agit pas seulement sur les performances scolaires, elle agit aussi
sur la productivité du travail (Audibert et Etard, 2003) et sur l’absentéisme, ce qui peut conduire à
des pertes de revenu (Audibert, 1986) ou une perte d’emploi pour des maladies extrêmement sévères.
Ainsi, l’investissement en capital humain, notamment via la santé, est considéré comme un
déterminant important de la croissance économique au côté du capital physique et des innovations
technologiques (Mankiw et al., 1992 ; Barro et Lee 1994 ; Bloom et al., 2004). Plusieurs auteurs se
sont intéressés aux effets macroéconomiques des grandes endémies. En 1967, Barlow étudie les effets
de l’éradication du paludisme à Sri Lanka. Il étudie les canaux de transmission sur lesquels
l’éradication agira sur le revenu par tête : croissance de la population, force de travail et sa qualité,
épargne et investissement. À l’aide d’un modèle macroéconomique dynamique, il montre que
l’élimination du paludisme a, à court-terme, des effets positifs sur le revenu par tête qui sont
confirmés à long-terme grâce à une politique de contrôle des naissances. Dans le présent numéro,
9 La santé : du droit au bien-être social
l’article de Mustapha El Alaoui Faris montre comment les stratégies mises en place face aux
pandémies ont des effets sur la transformation structurelle des économies et des sociétés, en
s’appuyant sur l’histoire de la peste noire.
Avec les objectifs du millénaire, plusieurs auteurs se sont à nouveau intéressés au paludisme et
montré l’effet négatif de cette affection sur la croissance économique (Sachs et Malaney, 2006 ;
Schultz, 2008). En 2009, Acemoglu et Johnson mettaient en évidence le lien entre maladies
tropicales et croissance économique tandis que Over (1992), Bell, Bruhns et Gersbach (2006)
montraient ce lien avec le VIH.
Droit humain, élément du bien-être et facteur de croissance économique, la santé est un thème
dont l’importance est croissante dans les politiques publiques, notamment en cette période de
pandémie que traverse le monde avec la Covid-19. Dans un tel contexte, l’accessibilité aux soins de
santé, qu’elle soit économique, géographique ou sociale est une des questions cruciales des ministères
de la santé, notamment pour atteindre la couverture sanitaire universelle. Comment rendre
accessible les soins de santé et faire en sorte qu’une partie de la population ne tombe pas dans la
pauvreté du fait de dépenses de santé catastrophiques ?
Dans les pays à revenus faible et intermédiaire, caractérisés par un secteur informel important, la
couverture universelle peine à s’établir. Pour atteindre les travailleurs du secteur informel et leur
famille, ainsi que les plus pauvres, les pays adoptent des politiques différentes qui vont de l’assurance
maladie obligatoire avec une couverture universelle (Rwanda), à la gratuité des soins pour des
maladies cible (Sénégal) ou des groupes cibles (femmes enceintes et enfants de moins de cinq ans,
Mali, Niger), en passant par de niveaux intermédiaires (mutuelles de santé, régime d’assistance
médicale aux démunis – RAMED et extension progressive de l’assurance maladie obligatoire,
Maroc) ou des services de proximité (Madagascar). Mais, la mise en place de ces politiques ne suffit
pas en soi, elles doivent montrer leur capacité à atteindre les plus pauvres, les protéger contre le
risque financier lié à la maladie et tendre ainsi vers l’équité.
Au Sénégal par exemple, malgré la volonté affichée du gouvernement, les mutuelles de santé
communautaires ne couvraient que 20 % de la population en 2018. Ce pays a parallèlement
développé un système d’assistance médicale (via la gratuité des soins) pour les enfants et les
personnes âgées, ce qui lui a permis de couvrir 20 % supplémentaire de la population et d’atteindre
un taux national de couverture maladie de 49,64 % en 2019 (https://agencecmu.sn/performances-
majeurs-de-la-cmu). Au Mali, bien que les mutuelles de santé communautaires existent depuis plus
de 30 ans, elles ne couvrent que 4 % de la population. L’assurance maladie obligatoire couvre 17 %
de la population. Le gouvernement a mis en place un régime d’assistance médicale (RAM) qui
couvre les plus pauvres (5 % de la population). Le taux de couverture maladie reste donc très faible.
Le Maroc est, par contre, bien plus avancé et a fait le choix de développer l’assurance maladie
obligatoire depuis 2005, l’a élargie aux étudiants en 2016 et complétée en 2011 par le RAMED.
Actuellement, le taux de couverture d’assurance maladie s’élève à 70 % (ANAM, 2020) et l’agence
nationale de l’assurance maladie cible une couverture de 90 % en 2025. La première partie de ce
numéro traite de ces aspects.
Avec la théorie du capital humain et l’intégration de la santé, la fonction d’utilité individuelle sera
liée au cycle de vie (Majnoni d’Intignano, 2013). En effet, tout individu naît avec un stock initial de
santé qui se déprécie avec le temps selon un taux de dépréciation lié à l’âge, qui peut être ralenti ou
accéléré par le comportement de chacun tout au long de sa vie, comportement à l’égard des risques
A l’issue de cette conférence, « l’urgence de protéger et promouvoir la santé de tous les peuples
du monde » ainsi que le principe « que la santé était un droit fondamental de l'être humain » étaient
établis. Cette conférence ajoutait que « l’un des principaux objectifs sociaux des gouvernements, des
organisations internationales et de la communauté internationale au cours des prochaines décennies
devait être de donner à tous les peuples du monde, d'ici l'an 2000, un niveau de santé qui leur
permette de mener une vie socialement et économiquement productive ». Le moyen d’y parvenir
était de développer les soins de santé primaires, à un coût que la communauté et le pays pouvaient
assumer, dans le cadre d'un développement empreint d'un véritable esprit de justice sociale
(https://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0005/113882/E93945.pdf).
Pour assurer la pérennité du système, les Etats ont proposé, avec le lancement de l'Initiative de
Bamako en 1988, de rendre payant les soins dans les structures publiques et de décentraliser la gestion
du système de santé au niveau des districts (Tizio et Flori, 1997).
Les principes affichés à Alta Ama et à Bamako (droit fondamental, universalité, justice sociale)
et l’approche développée, les soins de santé primaires, rendant accessibles les soins par leur
rapprochement des lieux où les individus vivent et travaillent, sont peu éloignés de la notion de
couverture santé universelle (CSU), préconisée par l’OMS (WHO, 2010) et réaffirmée depuis les
objectifs de développement durable (https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-
developpement-durable/). Plus de quarante ans après la déclaration d’Alma Ata et de ses principes
et bien que des progrès aient été accomplis, la CSU n’a pas encore atteint l’ensemble de la population
mondiale. En 2019, la moitié de la population mondiale n’avait toujours pas accès aux services de
base et près de 100 millions de personnes étaient poussées dans la pauvreté extrême en raison du
coût des soins de santé (https://news.un.org/fr/story/2019/12/1058081).
Par sa mise en exergue des travaux de médecins andalous, tels Lissan Eddin Ibn Al Khatib
(homme politique, médecin, historien et poète) qui a été le premier dans l’histoire de la médecine à
soutenir l’idée de contagion d’une maladie infectieuse ou encore Ibn Khatima Al Ansari (médecin
et philosophe de Grenade) dont la description clinique est la plus précise pour l’époque, cet article
réside dans l’élargissement du champ de l’analyse médicale de la peste à d’autres zones qui, très
souvent, concentre d’habitude l’essentiel de l’attention des chercheurs. Sur le plan des réactions face
à la pandémie, il explique comment le rôle de l'Etat, avec la mise en place de la quarantaine, instaurée
pour la première fois à Dubrovnic en 1377, a été déterminante pour contrôler la pandémie en Europe
occidentale et sa disparition à partir de 1725. Cela n’a pas été le cas dans les pays musulmans et en
Europe orientale qui ont de ce fait continué à connaître des pandémies de peste jusqu’au XIXe siècle.
Nous relevons ici un facteur explicatif supplémentaire de l’avance prise par l’Europe occidentale, qui
se traduira par de meilleures performances sur le chemin du développement. De ce point de vue,
l’auteur rend possible des ouvertures par rapport aux leçons à tirer de la longue histoire des
pandémies et notamment des expériences face aux épisodes de la peste noire.
Sa conclusion qui remet au jour le concept de "divergence" comporte une bonne part de
l'explication des niveaux différenciés de développement entre les nations, il apporte ainsi un éclairage
complémentaire des analyses habituelles. Les réflexions qu’il développe constituent une belle leçon
pour l'analyse des faits sociaux. En effet, il montre comment les interactions entre données
médicales, réactions sociales et politiques, donnent lieu à des phénomènes complexes : d'un côté les
pandémies engendrent des effets sur les inégalités sociales, via la rémunération des facteurs et de
l'autre, si à court terme, elles ont des effets maléfiques, à long terme elles donnent lieu à des
transformations structurelles traduites par le progrès technique et in fine par du développement
économique et social. On pourrait dire que l'article rejoint la réflexion de Vladimir Illitch Oulianov
(Lénine) "les crises sont accoucheuses de révolutions", dans le "bon sens du terme". Enfin l’article a
le mérite de mettre en perspective l'ensemble du contenu de ce numéro de RefEco : en effet, outre
les enseignements qu'il apporte, il situe les questions de santé, dans le contexte de l'actualité de la
santé au niveau mondial, avec la pandémie de la Covid 19.
Le premier papier, coécrit par Yaya Sidibe et Martine Audibert, se pose la question de l’influence
de la couverture médicale sur l’utilisation des soins. En d’autres termes, les Maliens qui sont protégés
par une assurance médicale ont-ils une probabilité plus élevée de recourir aux soins que les Maliens
non couverts ? En estimant un modèle probit binomial et en utilisant les données de l’enquête
démographique et de santé du Mali (EDSM-VI, 2018), les auteurs montrent que la couverture
12 M. Audibert, S. Fekkaklouhail, & M. Oudmane
médicale, qu’elle soit obligatoire ou communautaire, augmente la probabilité de recourir aux soins.
Ce résultat renforce la nécessité d’étendre de façon urgente la protection sociale dans ce pays, où les
plus pauvres (et les moins éduqués) sont ceux qui utilisent le moins les services de santé, faute de
ressources nécessaires.
Le papier de Meriem Oudmane et Fouji Mourji ainsi que celui de Abdeljaouad Ezzrari et ses
coauteurs prolongent ce questionnement en s’interrogeant sur les facteurs qui déterminent l’accès à
la couverture médicale des Marocains. Le premier article s’intéresse à un groupe particulier, les
travailleurs indépendants, le second, aux ménages. Oudmane et Mourji considèrent que la décision
d’adhérer à un régime de couverture médicale se fait en deux étapes. Dans un premier temps, les
travailleurs indépendants optent pour être couverts ou non. Dans un second temps, ceux qui ont
décidé d’être couverts, choisissent le type de l’assurance maladie qui maximise leur utilité en termes
de « coût et de confort ». Pour ce faire, un modèle Logit Emboité a été estimé. Les principaux
résultats révèlent des disparités d’accès dont les explications sont fortement dominées par l’âge, le
niveau de vie et le fait de résider en zone rurale. Des pistes sont évoquées sur la façon d’inciter les
jeunes indépendants à souscrire et d’étendre la couverture médicale aux plus pauvres. Ezzrari et al.,
montrent également, à travers une estimation d’un modèle logit binaire faite auprès d’un échantillon
composé de 7.062 ménages représentant 36.000 individus, que le recours aux soins dépend du revenu
du ménage et de l’âge du patient. Un point intéressant dans cet article est que le fait d’être assuré
permet aux plus pauvres de recourir à des soins de qualité auxquels ils n’auraient pu recourir sans
couverture médicale.
Fatoumata Faye s’intéresse à la capacité du programme de gratuité, mis en place depuis 2013 au
Sénégal pour les soins des enfants de moins de cinq ans, à atteindre son objectif : permettre aux
enfants des ménages les plus pauvres à accéder aux soins. En calculant trois indices de concentration
permettant de mesurer les inégalités d’accès aux soins (l’indice de concentration modifié, l’indice de
Wagstaff et l’indice de Erreygers), l’auteur, montre que ces programmes sont en fait dégressifs, car
bénéficiant aux plus riches. Ce résultat souligne alors à nouveau la nécessité de mettre tous les efforts
sur l’extension de la couverture maladie, dans un contexte où la gratuité de certains programmes a
des répercussions sur le fonctionnement du système de santé comme l’auteure le montre dans la
discussion.
Abdeljaouad Ezzrari, Aziz Ragbi et Martine Audibert posent également la question de la capacité,
non de la gratuité des soins, mais des politiques sectorielles, telle celle des soins de santé maternels,
à lutter contre les inégalités d’accès aux soins. En calculant l’indice de concentration de Wagstaff et
al. (1991) et en adoptant l’approche de Wagstaff, Van Doorslaer et Watanabe (2003) permettant sa
décomposition, les auteurs montrent que si le Maroc a fait d’énormes progrès en matière de soins
maternels en parvenant, notamment à réduire considérablement les iniquités, grâce un ciblage et un
investissement forts sur les centres de santé, les maisons maternelles et le renforcement des capacités
du personnel en zone rurale, certaines subsistent encore, notamment en ce qui concerne l’accès aux
consultations prénatales au-delà de la quatrième et les soins postnatals.
Madagascar est très éloigné de la CSU (tableau ci-dessus) alors que 75 % de la population en 2019
vivait sous le seuil de pauvreté (seuil international de 1,9 dollar par jour,
https://www.banquemondiale.org/fr/country/madagascar/overview). Aussi, chercher à
s’interroger sur les dysfonctionnements potentiels des politiques publiques mises en place,
notamment celles qui cherchent à intégrer au niveau communautaire la prise en charge précoce des
Enfin, l’approche développée dans l’article coécrit par Maïmouna Diop et Linguère Mbaye,
interroge l’innovation technologique (ici le numérique) et sa place potentielle dans l’accès aux soins
dans une perspective d’extension de la CSU. Cet article montre, à travers des exemples d’utilisation
au Sénégal, que l’application du numérique (télémédecine) permet d’offrir un diagnostic et par là
une prise en charge de qualité, même là où le personnel qualifié manque, ou encore d’améliorer le
système d’information sanitaire et sociale. Mais les quelques exemples positifs ne doivent pas
occulter le fait que la route est encore longue du fait d’un manque d’infrastructures équipées et d’un
nécessaire renforcement de la formation du personnel sanitaire à ces technologies.
La malnutrition des enfants, notamment la dénutrition, est un problème de santé majeur dans les
pays à faible revenu. Abdellah Nait Kaid et al., analysent les facteurs qui influençaient l’état
nutritionnel des enfants de moins de cinq ans au Maroc dans les années 2000. Les auteurs
appréhendent la malnutrition à l’aide de trois indicateurs anthropométriques : le retard de croissance,
l’insuffisance pondérale et l’émaciation, mesurés respectivement par les indicateurs « taille pour âge
», « poids pour âge » et « poids pour taille ». Les principaux résultats montrent que près de 18 % des
enfants marocains de moins de cinq ans souffraient d’un retard de croissance et que le principal
facteur à l’origine de cette malnutrition était alors économique : les enfants des ménages les plus
pauvres et résidant en zone rurale avec un faible accès à l’eau potable étaient les plus concernés par
la malnutrition. Et si en 2018, la malnutrition, mesurée par l’insuffisance pondérale et par
Ces deux derniers articles se rejoignent pour énoncer l’importance pour les politiques publiques
ciblant l’amélioration de la santé des enfants de se pencher sur le problème de l’accès aux services de
base, dont l’accès à l’eau potable et le problème de la pollution de l’air.
Références
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Ministère de la santé (2018), Programme national de nutrition.