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Université de Sousse

Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sousse

Rapport du Projet Module

Oxygénateurs extracorporels

Réalisé par :
Mariem Abid

Chaima Salhi

Encadré par
Mr. Raddaoui Maher
Année Universitaire : 2023/2024
Table des matières
Introduction générale 4

Chapitre 1 : Etude bibliographique 5

1 Introduction : 5

2 Histoire : 5

3 Compréhension du mécanisme de base : 6

4 Les types des oxygénateurs : 7


4.1 La voie veino-artérielle (VA) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4.2 La voie veino-veineuse (VV) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

5 Les principes de base de la mécanique des fluides appliqués aux oxygénateurs extracor-
porels : 8

6 Les différentes composantes des oxygénateurs extracorporelles : 9

7 Performances et efficacités : 11

8 Les défis actuels : 11

9 Conclusion : 12

Chapitre2 : Principe de fonctionnement 13

1 Introduction : 13

2 Fonctionnement normal du corps et raison d’utilisation de l’oxygénateur extracorpel : 13


2.1 Fonctionnement normal du corps : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2 Raison d’utilisation de l’oxygénateur extracorporel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

3 Principe de fonctionnement : 14

4 Conclusion : 16

Chapitre 3 : Calculs théoriques 17

1 Introduction : 17

2 Lois d’écoulement microfluidique : 17


2.1 Propriétés rhéologiques du sang : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2 Lois d’écoulement de flux dans des microcanaux fluidiques : . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

3 Estimation de la chute de pression : 19


3.1 Résistance fluidique et chute de pression dans un microcanal rectangulaire : . . . . . . . . 19
3.2 Calculs numériques de la chute de pression : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

4 L’échange de gaz dans un oxygénateur microfluidique : 22


4.1 La physique d’échange de gaz à travers une membrane perméable sous flux sanguin : . . . 22
4.2 – Les paramètres qui influencent l’échange de gaz dans le dispositif : . . . . . . . . . . . . 23

Chapitre 4 : Conception mécanique 24

1 Introduction : 24

2
2 Conception mécanique de la pompe centrifuge : 24
2.1 La pompe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2 La boitier : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.3 Turbine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.4 Région de fluide : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

3 Assemblage : 27

4 Résultat du calculs : 29
4.1 Pression de l’environnement à l’extérieur : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.2 Pression de l’environnement à l’interieur : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.3 Résultat de calcul sur Flow Simulation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

5 Simulation : 31

6 Conclusion : 31

Conclusion générale 32
Introduction générale

L’oxygénation par membrane extracorporelle, plus communément connue


sous le nom d’ECMO (Extracorporeal Membrane Oxygenation), représente
une technique de pointe en réanimation, offrant un soutien simultané tant
au niveau cardiaque que respiratoire chez des patients dont le cœur et/ou
les poumons ne peuvent assurer un échange gazeux compatible avec la vie.
Initialement employée principalement chez les enfants, cette méthode s’est
graduellement étendue à une utilisation plus répandue chez les adultes, à
mesure que les indications pour l’ECMO se diversifiaient.
Classifiée en tant que technique de suppléance d’organe, l’ECMO est
également appelée "extracorporeal life support" (ECLS). Son fonctionnement
repose sur l’extraction du sang désoxygéné du corps du patient à travers
des canules de gros diamètre. Ce sang est ensuite acheminé à travers une
membrane spécialisée qui élimine le dioxyde de carbone tout en le réoxygénant.
Ainsi, cette méthode recrée artificiellement les échanges gazeux alvéolaires
avant de réintroduire le sang oxygéné dans la circulation sanguine.
L’oxygénation par membrane extracorporelle offre la possibilité d’assurer
une oxygénation adéquate sur des périodes prolongées, pouvant s’étendre sur
plusieurs jours, voire plusieurs semaines ou mois. Cette approche permet aux
poumons de récupérer sans nécessiter une ventilation mécanique intensive.
Toutefois, en raison des exigences techniques et humaines qu’elle impose, de
son coût élevé et des risques potentiels de complications, principalement liés
aux saignements, l’ECMO est réservée en tant que dernier recours pour des
patients confrontés à une défaillance cardiaque et/ou respiratoire sévère, voire
irréversible. Chez les adultes, les taux de survie sous ECMO varient autour
de 60 pourcent en bloc opératoire et 30 pourcent en intervention médicale
d’urgence, où l’ECMO émerge progressivement en tant que technique novatrice
en 2021

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Chapitre 1 : Etude bibliographique

1 Introduction :
Les oxygénateurs extracorporels, un domaine fascinant de la médecine et de l’ingénierie
biomédicale, sont des dispositifs vitaux utilisés pour fournir de l’oxygène au sang en contournant
temporairement le système respiratoire du patient. Ces dispositifs, souvent utilisés en chirurgie
cardiaque, en soins intensifs et dans d’autres domaines médicaux critiques, représentent une
combinaison complexe entre la médecine et la mécanique des fluides. Au cœur de ces oxygénateurs
extracorporels se trouvent des principes fondamentaux de la mécanique des fluides qui guident
leur conception, leur fonctionnement et leur performance. Ces principes permettent d’assurer la
circulation continue du sang tout en oxygénant de manière adéquate, et en éliminant le dioxyde
de carbone du sang. Dans cette étude bibliographique, nous plongeons dans le monde complexe
de la mécanique des fluides appliquée aux oxygénateurs extracorporels. Nous explorerons les
composants clés de ces dispositifs, tels que les réservoirs à bulles, les membranes d’oxygénation et
les pompes, en mettant l’accent sur leur fonctionnement mécanique et leur interaction avec le sang.
En fin de compte, cette étude bibliographique vise à offrir une compréhension approfondie de la
manière dont la mécanique des fluides joue un rôle essentiel dans la vie de nombreux patients, en
assurant une oxygénation efficace et en contribuant aux avancées médicales. Elle met en lumière
l’importance cruciale de la collaboration entre la médecine et l’ingénierie pour créer des dispositifs
vitaux qui sauvent des vies.

2 Histoire :
Dès les années 1930, à Philadelphie, le Dr. John Heysham Gibbon entreprend des recherches
pionnières sur les techniques de circulation extracorporelle. Ses efforts aboutissent au développe-
ment d’une machine cœur-poumon qui a été couronné de succès en 1953 lors d’une opération à
cœur ouvert. Il faudra attendre jusqu’en 1971 pour assister à la première utilisation
réussie d’un contournement cardiopulmonaire aux côtés du patient. Avant cela, les machines de
circulation extracorporelle ne disposaient pas d’un composant appelé "oxygénateur" permettant
de séparer les gaz du sang, et les patients ne survivaient que quelques heures avant de développer
des complications sanguines graves, notamment une hémolyse, une thrombocytopénie et une

5
coagulopathie. En 1975, le Dr. Robert Bartlett et son équipe ont réalisé un exploit en sauvant
un nouveau-né ayant inhalé du méconium grâce à cette technique, marquant ainsi le début de
l’ECMO (oxygénation par membrane extracorporelle). Les années 1970 ont été marquées par des
avancées significatives dans le domaine des soins intensifs, l’utilisation de la dialyse, une meilleure
compréhension des techniques de ventilation invasive, notamment par l’utilisation de la pression
positive (PEP). Au cours de la décennie suivante, plusieurs études ont démontré des taux de
réussite élevés de l’ECMO dans le traitement de la détresse respiratoire aiguë chez les enfants.
Cependant, les mêmes études randomisées n’ont pas été aussi optimistes chez les adultes, avec
certains rapports de mortalité atteignant 90À la suite de ces résultats, l’utilisation de l’ECMO
chez les adultes a été largement abandonnée, tandis qu’elle continuait de s’étendre pour les enfants
(en 1986, certaines études ont rapporté un taux de survie d’environ 50Dans les années 1990,
l’Extracorporeal Life Support Organization (ELSO) a été fondée, et une nouvelle vague d’études
visant à réintroduire l’ECMO chez les adultes a été lancée, notamment avec le soutien des National
Institutes of Health américains. Les progrès technologiques dans le domaine de la réanimation
médicale ont également permis d’améliorer l’ECMO, réduisant considérablement les taux de
mortalité par rapport aux années 1970. En 2008, une étude britannique intitulée "Conventional
Ventilatory Support versus Extracorporeal Membrane Oxygenation for Severe Adult Respiratory
Failure" (CESAR) a été publiée, et plusieurs autres études randomisées ont contribué à la
popularisation de l’ECMO. De plus, son succès dans le traitement de l’épidémie de grippe H1N1
en 2009 a renforcé son utilisation. Des études récentes ont élargi davantage ses indications, l’ECMO
étant désormais utilisée non seulement pour les défaillances cardiopulmonaires "classiques", mais
aussi pour potentialiser la réanimation cardiopulmonaire en cas d’arrêt cardiaque, ainsi que pour
traiter les embolies pulmonaires, l’hypothermie, les noyades, les surdoses, les obstructions des
voies aériennes et les déséquilibres électrolytiques graves.

3 Compréhension du mécanisme de base :


Le principe de l’ECMO est de permettre au cœur, aux poumons, ou aux deux organes, de
se reposer partiellement ou complètement en attendant leur rétablissement ou une éventuelle
intervention pour les remplacer. Pour ce faire, les patients sont généralement maintenus dans un
état de somnolence et d’immobilité, ce qui implique l’insertion d’un tube dans la trachée pour
faciliter la respiration, ainsi qu’une assistance minimale par un appareil de ventilation mécanique.
Le système d’ECMO ressemble à celui d’une dérivation cardiopulmonaire couramment utilisée en
chirurgie cardiaque. Il consiste à insérer une sorte de tube (appelé canule) dans un
gros vaisseau sanguin, généralement une veine de gros calibre, pour permettre un débit sanguin
important. Le sang veineux, qui est pauvre en oxygène et riche en dioxyde de carbone (CO2), est
aspiré par une pompe centrifuge intégrée au circuit, fonctionnant à une vitesse élevée d’environ 3
000 tours par minute et capable de déplacer un volume important de sang, atteignant jusqu’à 5
litres par minute. Une fois à l’extérieur du corps, le sang circule en continu à travers des tuyaux
spéciaux en plastique. L’intérieur de ces tuyaux est traité avec un agent anticoagulant, comme
l’héparine, pour prévenir la formation de caillots dans le circuit. Après être passé par la pompe,
le sang traverse un dispositif appelé "oxygénateur à membrane". Ce composant imite le processus
naturel d’échange de gaz qui se produit normalement dans les poumons. Il élimine le dioxyde de
carbone du sang et y ajoute de l’oxygène. Le sang ainsi enrichi en oxygène est ensuite réintroduit
dans le corps du patient par une autre canule, soit dans une veine, soit dans une artère. Avant
d’être réinjecté, le sang passe par un dispositif de réchauffage pour atteindre la température
corporelle normale, qui est d’environ 37 degrés Celsius. Un traitement anticoagulant systémique
est nécessaire pour maintenir un flux sanguin approprié et éviter la formation précoce de caillots
dans la membrane. De plus, pour prévenir les infections, les patients reçoivent généralement des
antibiotiques en prophylaxie

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4 Les types des oxygénateurs :
Il existe différents types d’ECMO, dont les deux plus courants sont la voie veino-artérielle
(VA) et la voie veino-veineuse (VV)

4.1 La voie veino-artérielle (VA) :


Dans l’ECMO VA, une canule est placée dans l’une des grosses veines du patient, souvent
la veine fémorale ou la veine jugulaire. Une autre canule est insérée dans une grande artère,
généralement la fémorale ou la carotide, pour le retour du sang oxygéné vers le corps. La canule
veineuse atteint la jonction entre la veine cave inférieure et l’oreillette droite, tandis que la canule
artérielle est positionnée dans l’aorte ascendante ou l’artère iliaque. Pour minimiser le risque
d’ischémie (restriction du flux sanguin) dans la jambe due à la canule artérielle fémorale, un
cathéter de répercussion est souvent inséré simultanément.

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4.2 La voie veino-veineuse (VV) :
Dans l’ECMO VV, une canule de sortie veineuse est insérée dans la veine fémorale, tandis
qu’une canule de retour est placée dans la veine jugulaire interne. Dans certaines configurations,
on utilise un cathéter à double lumière inséré dans la jugulaire interne, qui extrait le sang de la
veine cave supérieure et le renvoie dans l’oreillette droite.

5 Les principes de base de la mécanique des fluides appliqués aux


oxygénateurs extracorporels :
La mécanique des fluides appliquée aux oxygénateurs extracorporels repose sur des principes
clés qui permettent de comprendre leur fonctionnement.
— Circulation du fluide : La mécanique des fluides s’intéresse à la manière dont les liquides
(comme le sang) et les gaz (comme l’oxygène) se déplacent dans un système. Dans le cas
des oxygénateurs extracorporels, elle concerne la circulation du sang en dehors du corps du
patient pour y apporter de l’oxygène et éliminer le dioxyde de carbone.
— Écoulement laminaire : Un concept fondamental est l’écoulement laminaire, qui décrit
un écoulement fluide régulier et ordonné, sans turbulences excessives. Les oxygénateurs

8
visent à maintenir un écoulement laminaire pour permettre un mélange efficace du sang et
de l’oxygène.
— Lois de la pression : Les lois de la pression en mécanique des fluides expliquent comment
la pression varie dans un fluide en fonction de sa vitesse et de son écoulement. Dans
les oxygénateurs extracorporels, la gestion de la pression est cruciale pour garantir un
écoulement sanguin suffisant tout en maintenant une oxygénation efficace.
— Transfert de masse : Le transfert de masse concerne le déplacement des composants
(comme l’oxygène et le dioxyde de carbone) entre un liquide (le sang) et un gaz (l’air).
Les oxygénateurs extracorporels facilitent le transfert d’oxygène du gaz vers le sang et
l’élimination du dioxyde de carbone du sang vers le gaz.
— Résistance et débit : La mécanique des fluides traite également de la résistance à
l’écoulement et du débit. La résistance se réfère à l’opposition à l’écoulement dans le
système, et elle doit être gérée pour maintenir un débit sanguin adéquat. Le débit représente
la quantité de sang qui traverse le dispositif par unité de temps.

6 Les différentes composantes des oxygénateurs extracorporelles :


— Canules : Les canules sont des tubes flexibles qui sont insérés dans les vaisseaux sanguins
du patient. Une canule de sortie (veineuse) est généralement placée dans une grosse veine,
comme la veine fémorale, pour aspirer le sang désoxygéné du patient. Une canule d’entrée
(artérielle) est insérée dans une grande artère, comme la carotide ou la fémorale, pour le
retour du sang oxygéné. Les canules doivent être positionnées avec précision pour assurer
un flux sanguin adéquat.

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Réservoir à bulles (Bubble Trap) : Le réservoir à bulles est un composant qui permet de
dégazer le sang en éliminant les microbulles d’air indésirables qui pourraient s’être accumulées lors
de l’aspiration du sang. Il assure que le sang est exempt d’air, ce qui est essentiel pour la sécurité
du patient. Les microbulles peuvent perturber la circulation sanguine et causer des problèmes de
santé.

Membranes d’oxygénation (Oxygenator) : Les membranes d’oxygénation sont le cœur de


l’ECMO. Elles consistent en une série de tubes ou de feuilles à travers lesquels le sang circule.
L’oxygène pur est amené du côté extérieur de la membrane, tandis que le sang du patient circule du
côté intérieur. Cela permet un transfert efficace de l’oxygène du gaz vers le sang et de l’élimination
du dioxyde de carbone du sang vers le gaz. Les membranes sont conçues pour maximiser la surface
d’interaction entre le sang et l’oxygène tout en maintenant un écoulement laminaire.

Pompe centrifuge (Centrifugal Pump) : La pompe centrifuge est responsable de faire


circuler le sang à travers le circuit d’ECMO. Elle tourne à une vitesse élevée,
souvent autour de 3 000 tours par minute, ce qui génère un débit sanguin important. La pompe
assure un écoulement régulier et laminaire du sang, ce qui est essentiel pour garantir l’efficacité
du transfert d’oxygène.

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7 Performances et efficacités :
L’évaluation des performances des oxygénateurs extracorporels (ECMO) repose sur plusieurs
paramètres qui mesurent l’efficacité de ces dispositifs vitaux pour la prise en charge de patients
en insuffisance respiratoire sévère.
— Taux d’oxygénation : Le taux d’oxygénation est un indicateur crucial de l’efficacité de
l’ECMO. Il mesure la quantité d’oxygène que le dispositif peut fournir au sang désoxygéné
du patient. Un bon taux d’oxygénation garantit que le sang est suffisamment oxygéné pour
répondre aux besoins de l’organisme.
— Dégazation : La dégazation est la capacité de l’ECMO à éliminer le dioxyde de carbone
(CO2) du sang du patient. Plus la dégazation est efficace, plus le dispositif contribue à
maintenir un niveau sain de CO2 dans le sang.
— Perte de charge : La perte de charge est la réduction de pression qui se produit lorsque le
sang passe à travers l’ECMO. Une perte de charge excessive peut entraîner une résistance à
l’écoulement du sang, mettant en danger la circulation sanguine. Il est essentiel de minimiser
la perte de charge pour maintenir un flux sanguin adéquat.
— Transfert de chaleur : Le transfert de chaleur est un paramètre important, assurant que
le sang oxygéné revient au corps du patient à une température proche de la normothermie
(environ 37°C). Un bon transfert de chaleur évite les variations de température qui pourraient
nuire au patient.
— Débit sanguin : Le débit sanguin est la quantité de sang que l’ECMO peut traiter par
unité de temps. Un débit adéquat est essentiel pour garantir que le sang reçoive suffisamment
d’oxygène et soit débarrassé du CO2.
— Résistance à l’écoulement : La résistance à l’écoulement est un facteur influençant la
pression nécessaire pour faire circuler le sang à travers l’ECMO. Une résistance élevée peut
entraîner une surcharge pour le cœur du patient.
— Sécurité : L’ECMO doit être conçu pour minimiser les risques tels que la formation de
caillots sanguins, l’introduction d’air dans la circulation sanguine, ou les infections liées au
dispositif. La sécurité est un paramètre critique.

8 Les défis actuels :


Les défis actuels dans la conception et l’utilisation des oxygénateurs extracorporels résident
dans la nécessité de miniaturiser ces dispositifs pour les adapter à des patients pédiatriques et
néonatals, tout en optimisant la résistance à l’écoulement, la biocompatibilité des matériaux
et la gestion de l’anti coagulation. Les avancées récentes en mécanique des fluides ont permis
d’améliorer la modélisation informatique pour optimiser la conception, d’intégrer l’intelligence
artificielle pour la surveillance en temps réel, de développer des matériaux biocompatibles de haute
performance, et d’explorer des systèmes de contrôle adaptatif pour ajuster automatiquement les
paramètres de l’ECMO en fonction des besoins du patient. Ces avancées visent à garantir des

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performances optimales, une sécurité accrue et une application plus large de ces dispositifs vitaux
pour le soutien de patients en insuffisance respiratoire sévère.

9 Conclusion :
La littérature examinée souligne l’importance cruciale des oxygénateurs extracorporels (ECMO)
en mécanique des fluides pour la prise en charge des patients en insuffisance respiratoire sévère,
mettant en avant l’optimisation des performances et la minimisation des complications. Les
lacunes actuelles de la recherche résident dans la nécessité de développer des ECMO plus petits
pour les patients pédiatriques, d’affiner les stratégies de gestion de l’anti coagulation, et d’explorer
davantage les systèmes de contrôle adaptatif. Les opportunités pour de futures études incluent
l’optimisation des mini-ECMO, l’amélioration de la surveillance non invasive, et l’élargissement
des études de cas cliniques pour documenter les résultats à long terme et la qualité de vie des
patients sous ECMO.

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Chapitre2 : Principe de fonctionnement

1 Introduction :
Le chapitre suivant se penche sur le principe de fonctionnement fondamental des oxygénateurs
extracorporels (ECMO). Ces dispositifs jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des patients
en insuffisance respiratoire sévère, offrant une assistance vitale en oxygénant le sang en dehors du
corps. Comprendre les mécanismes clés qui sous-tendent le fonctionnement de ces dispositifs est
crucial pour évaluer leur efficacité et assurer des soins optimaux aux patients. Nous explorerons
les composants majeurs de l’ECMO, les principes de la mécanique des fluides qui les guident, ainsi
que les paramètres critiques utilisés pour évaluer leurs performances. Cette analyse approfondie
jettera la lumière sur la complexité et l’importance de ces systèmes médicaux avancés.

2 Fonctionnement normal du corps et raison d’utilisation de l’oxy-


génateur extracorpel :
2.1 Fonctionnement normal du corps :
— Respiration : L’air est inhalé par les poumons, où l’oxygène est extrait de l’air et diffusé
dans le sang à travers les parois des alvéoles pulmonaires. Le sang oxygéné est transporté
vers le cœur par les vaisseaux pulmonaires.
— Circulation sanguine : Le cœur pompe le sang oxygéné vers tout le corps par l’intermé-
diaire de l’aorte et des artères. Le sang circule à travers les vaisseaux sanguins, fournissant
de l’oxygène et des nutriments à toutes les cellules du corps. Les cellules utilisent l’oxygène
pour produire de l’énergie par le biais du métabolisme cellulaire.

2.2 Raison d’utilisation de l’oxygénateur extracorporel :


L’utilisation de l’oxygénateur extracorporel devient nécessaire dans des situations où la fonction
normale du corps est compromise, en particulier dans les cas de défaillance cardiaque et/ou
respiratoire sévère.
— Défaillance cardiaque : En cas d’insuffisance cardiaque grave, où le cœur ne peut
pas pomper suffisamment de sang pour répondre aux besoins du corps, l’oxygénateur
extracorporel peut assurer la circulation sanguine. Cela se produit lorsque la fonction
cardiaque est gravement compromise, permettant ainsi de maintenir l’apport en oxygène
aux organes vitaux.
— Défaillance respiratoire : Lorsque les poumons ne peuvent pas fournir une oxygénation
adéquate au sang, que ce soit en raison d’une maladie pulmonaire sévère, d’un trauma-
tisme ou d’autres complications, l’oxygénateur extracorporel prend en charge la fonction
respiratoire en fournissant une alternative à l’échange gazeux pulmonaire normal.
— Interventions chirurgicales complexes : Pendant certaines procédures chirurgicales,
notamment les chirurgies cardiaques, où l’arrêt du cœur est nécessaire pour effectuer
des réparations ou des remplacements de valves, l’oxygénateur extracorporel permet de
maintenir une oxygénation adéquate pendant que le cœur du patient est temporairement
arrêté.
— Traitement de maladies spécifiques : Dans le cas de certaines maladies graves ou
de conditions médicales aiguës où une assistance cardiaque et respiratoire temporaire est
nécessaire pour permettre au corps de récupérer.

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3 Principe de fonctionnement :
— Installation :
L’installation de l’oxygénateur extracorporel commence par la préparation du patient,
incluant la sédation et la mise en place de canules dans des vaisseaux majeurs. Les canules
sont ensuite connectées au circuit de circulation extracorporelle, comprenant la pompe à
centrifuge et la membrane d’oxygénation. Les paramètres de la machine, tels que le débit
sanguin et d’oxygène, sont configurés, et le circuit est désaéré pour éliminer les bulles d’air.
Une fois la machine en marche, la surveillance continue des paramètres vitaux du patient
est cruciale, avec des ajustements en temps réel si nécessaire

— Placement des canules :


Des canules spéciales sont insérées dans les vaisseaux sanguins du patient. Les canules ont
des tailles différentes et sont généralement placées dans une veine et une artère majeures,
telles que la veine jugulaire interne et l’artère fémorale.

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— Connexion aux lignes de circulation extracorporelle :
Les canules sont connectées au circuit de circulation extracorporelle, qui comprend la
pompe à centrifuge, la membrane d’oxygénation, et d’autres composants essentiels.

— Extraction du sang désoxygéné :


L’oxygénateur extracorporel commence par extraire le sang désoxygéné du patient à l’aide
de canules spéciales. Ces canules sont souvent insérées dans des vaisseaux sanguins majeurs,
tels que les veines ou les artères.
— Circulation extracorporelle :
Une pompe, généralement une pompe à centrifuge, prend en charge la circulation extracor-
porelle. Elle permet de pomper le sang du patient à travers le circuit du dispositif.
— Passage à travers la membrane d’oxygénation :
Le sang désoxygéné est dirigé vers une membrane spéciale à l’intérieur de l’oxygénateur.
Cette membrane est conçue pour permettre le passage sélectif de l’oxygène et du dioxyde
de carbone tout en évitant le passage d’autres composants du sang.
— Oxygénation et élimination du dioxyde de carbone :
De l’oxygène pur est insufflé du côté extérieur de la membrane. Simultanément, le dioxyde
de carbone présent dans le sang diffuse à travers la membrane vers l’extérieur. Cette étape
recrée artificiellement les échanges gazeux qui se produiraient normalement dans les alvéoles
pulmonaires, où l’oxygène est absorbé et le dioxyde de carbone est expiré.
— Retour du sang oxygéné :
Le sang, désormais enrichi en oxygène et débarrassé du dioxyde de carbone, est réinjecté
dans la circulation sanguine du patient. La pompe continue de maintenir la circulation
extracorporelle jusqu’à ce que la fonction cardiaque et/ou respiratoire du patient soit
rétablie.

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4 Conclusion :
En conclusion de ce chapitre, nous avons exploré en détail le principe de fonctionnement
fondamental des oxygénateurs extracorporels (ECMO). Du processus de respiration normale
au rôle crucial de la circulation sanguine, nous avons examiné les mécanismes physiologiques
sous-jacents qui motivent l’utilisation de ces dispositifs vitaux.
Nous avons également examiné les applications variées de l’oxygénateur extracorporel, depuis
la prise en charge des défaillances cardiaques et respiratoires jusqu’à son utilisation pendant des
interventions chirurgicales complexes et le traitement de maladies spécifiques.

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Chapitre 3 : Calculs théoriques

1 Introduction :
Dans ce nouveau chapitre, nous nous plongerons dans l’aspect technique des oxygénateurs
extracorporels (ECMO) en explorant les calculs théoriques qui sous-tendent leur conception
et leur fonctionnement. Comprendre les principes mathématiques et les modèles qui guident
la performance de ces dispositifs médicaux avancés est essentiel pour évaluer leur efficacité et
optimiser leur utilisation clinique.

2 Lois d’écoulement microfluidique :


2.1 Propriétés rhéologiques du sang :
Avant de s’intéresser à l’écoulement sanguin dans des microcanaux, il convient de décrire
globalement les propriétés rhéologiques du sang. Rappelons d’abord la définition de la viscosité
dynamique d’un fluide η qui joue un rôle essentiel en rhéologie. Elle est définie par le rapport entre
la contrainte de cisaillement τ et le taux de cisaillement ẏ, comme on peut le voir sur l’équation
ci-dessous :
τ
η= (1)

η est une grandeur physique qui caractérise la résistance à l’écoulement laminaire d’un fluide
incompressible. Les fluides newtoniens ont une viscosité dynamique qui est indépendante du
taux de cisaillement et du temps, c’est-à-dire que leur viscosité reste constante quel que soit la
contrainte appliquée et le temps d’application de la contrainte. La viscosité d’un fluide newtonien
est cependant dépendante de la température. A contrario, les fluides non-newtoniens ont une
viscosité dépendante du taux de cisaillement et/ou du temps. Parmi les fluides non-newtoniens,
on distingue deux types de fluides : les fluides rhéofluidifiants et rhéoépaississants. Les fluides
rhéofluidifiants ont une viscosité qui diminue lorsque le taux de cisaillement augmente. Au
contraire, les fluides rhéoépaississants ont une viscosité qui s’élève lorsque le taux de cisaillement
augmente.
En effet, pour un taux d’hématocrite fixe, à faible taux de cisaillement, de nombreux agrégats
se créent par empilement de globules rouges pour former des rouleaux. La formation d’agrégats
augmente significativement la viscosité du sang. Ce phénomène est réversible, et les agrégats sont
détruits au fur et mesure que le taux de cisaillement augmente. Par définition, le sang est donc
un fluide non-newtonien au caractère rhéofluidifiant.
A fort taux de cisaillement, supérieur à 100 s−1 , la viscosité relative du sang est indépendante
de la température entre 23C et 37C . En revanche, la viscosité du sang est toujours dépendante
de l’hématocrite Hct . Sur une plage d’hématocrite comprise entre 0 et 50 pourcent, l’équation
ci-dessous établit la relation entre la viscosité η (en cP) et l’hématocrite Hct .

η = ηp 1 + 0, 025Hct + (7, 35 × 10−4 )Hct


2
(2)


Où ηp est la viscosité du plasma sanguin (ηp = 1, 58 cP pour un cochon en conditions normales).

2.2 Lois d’écoulement de flux dans des microcanaux fluidiques :


Dans cette partie, nous discuterons des caractéristiques fluidiques dans des microcanaux. A
l’échelle micrométrique, les fluides ne se comportent pas de la même manière qu’à l’échelle macro-
scopique. Par exemple, les forces de gravité deviennent négligeables devant les forces capillaires
ou visqueuses s’exerçant sur un fluide.

17
Il est important de noter que dans notre dispositif nous attendons un taux de cisaillement supérieur
à 100 s-1
Nous pouvons donc considérer le sang comme un fluide newtonien dans la suite de
cette étude.

L’équation de Navier-Stokes définit le comportement de l’écoulement d’un fluide visqueux


newtonien et incompressible.
∂v
ρ + ρv · ∇v = ρg − ∇P + η∇2 v (3)
∂t
Où ρ est la densité du fluide, v est le champ de vitesse, g est le vecteur de gravité, P est
la pression, η est la viscosité du fluide, et ∇ représente l’opérateur nabla. Où v est la vitesse
du fluide (en m.s−1 ), ρ est la masse volumique du fluide (en kg.m−3 ), g est l’accélération de la
gravité, P est la pression (en Pa), et η est la viscosité dynamique du fluide (en Pa.s).
Les termes à droite de l’équation correspondent aux forces de pesanteur, de viscosité et de
pression. Les termes de convection à gauche de l’équation sont non linéaires, ce qui va jouer sur
la nature de l’écoulement suivant l’importance de ce terme.
Le nombre de Reynolds (équation 2.4) est un nombre adimensionné permettant de caractériser
le régime d’un écoulement. Il permet de quantifier l’importance relative des forces convectives
par rapport aux forces de viscosité et il fixe les limites d’application des modèles d’écoulement
laminaire et turbulent.
ρvl
Re = (4)
η
Où l est la dimension caractéristique de l’écoulement (en m).
Nous pouvons définir deux régimes d’écoulement en fonction de la valeur du nombre de
Reynolds : on parle d’écoulement turbulent si Re > 2000, avec des forces d’inertie très importantes
qui induisent des instabilités menant à la turbulence, tandis qu’on parle d’écoulement laminaire si
Re < 2000. Dans les dispositifs microfluidiques, le nombre de Reynolds est généralement compris
entre 10−4 et 1 . Dans le cas de notre oxygénateur, le nombre de Reynolds est compris entre
8, 331 × 10−2 et 1, 25 suivant le débit sanguin appliqué et la hauteur des capillaires sanguins
. Le régime fluidique est donc laminaire. Cela signifie qu’en l’absence d’obstacles ou de forces
extérieures, les particules suivent des trajectoires parallèles, dans la direction de l’écoulement du
fluide. Le terme convectif peut donc être négligé. De plus, si l’écoulement peut être suffisamment
contrôlé pour être stationnaire, le terme inertiel peut être lui aussi négligé. Enfin, à cette petite
échelle, le terme exprimant les forces de gravité est aussi négligeable devant les forces importantes
de viscosité. L’équation (3) prend alors une forme particulièrement simple, connue sous le nom
d’équation de Stokes :

∇P = η∇2 v (5)
Lorsque l’écoulement laminaire d’un fluide incompressible se fait entre deux plaques parallèles sous
l’effet d’un gradient de pression uniforme, on dit qu’il s’agit d’un « écoulement de Poiseuille ».
La résolution de l’équation de Stokes montre que la vitesse d’écoulement a un profil parabolique.
Le champ de vitesse n’est pas uniforme : la vitesse est nulle sur les parois et maximale au centre.

18
3 Estimation de la chute de pression :
3.1 Résistance fluidique et chute de pression dans un microcanal rectangu-
laire :
Concernant les canaux de forme rectangulaire (hauteur H et largeur W ), la section du canal a
une influence sur l’écoulement du fluide. En effet, plus la section est petite, plus l’écoulement
est difficile. La résistance à l’intérieur du canal, qui représente l’opposition à l’écoulement, peut
être définie par la résistance hydraulique Rh . D’après la loi d’Hagen-Poiseuille, la résistance
hydraulique Rh (en Pa.s.m−3 ) correspond au rapport entre la chute de pression (ou perte de
charge) ∆P (en Pa) le long de la longueur du canal, et le débit du fluide Q (en m3 .s−1 ) :
∆P
Rh = (6)
Q
La résistance hydraulique Rh est proportionnelle à la viscosité du fluide et à la longueur du
canal L, et elle est inversement proportionnelle à la section du canal. Pour un canal rectangulaire
dont la hauteur est au moins 2 fois plus petite que la largeur, la résistance hydraulique Rh peut
s’écrire de la manière suivante :
12ηL
Rh = H
 1
(7)
1 − 0, 63 W + W H3
Où η est la viscosité dynamique du fluide (en Pa.s), L est la longueur du canal (en m), H est
la hauteur du canal (en m), et W est la largeur du canal (en m).
La chute de pression dans un microcanal rectiligne et rectangulaire peut donc s’écrire comme
suit :
12ηL
∆P = Q H
 1
(8)
1 − 0, 63 W + W H3
La chute de pression dans les capillaires sanguins dépend de :
— La viscosité dynamique du fluide η.
— La section du canal (hauteur H et largeur W ) : plus la section est petite, plus la chute de
pression est importante. A noter que la plus grande partie de la résistance provient de la
hauteur H qui est au moins deux fois plus petite que la largeur W dans un micro-canal
rectangulaire.
— La longueur du canal L : plus elle est grande, plus la chute de pression est importante.
— Le débit du fluide Q : plus le débit est élevé, plus les forces de frottements sont grandes.
Comme les dimensions des canaux sont petites du fait de l’échelle micrométrique, la chute
de pression est en général importante en microfluidique. Dans le cas de notre oxygénateur
microfluidique, il faut trouver un compromis entre la dimension des capillaires sanguins et le
débit sanguin afin de réduire au maximum la chute de pression dans le dispositif.

19
3.2 Calculs numériques de la chute de pression :
Nous avons calculé la résistance hydraulique puis la chute de pression du dispositif composé de
la géométrie du modèle III. Comme expliqué dans la description du modèle III (partie I.3 de ce
chapitre), une arborescence d’entrée composée de cinq niveaux de canaux d’injection, de largeur
et de longueur décroissantes, garantit une distribution uniforme du flux sanguin à l’intérieur
des 256 capillaires d’une largeur de 200 µm et d’une longueur de 3,5 cm. La figure ?? montre
la répartition des 5 niveaux de l’arborescence d’entrée. Le niveau 6 correspond aux capillaires
sanguins. Les largeurs W et les longueurs L des cinq niveaux de branches dans l’arborescence
d’entrée sont indiquées ci-dessous :
— Niveau 1 : W1 : 1535 µm et L1 : 3850 µm (8 branches)
— Niveau 2 : W2 : 921 µm et L2 : 2450 µm (16 branches)
— Niveau 3 : W3 : 453 µm et L3 : 900 µm (32 branches)
— Niveau 4 : W4 : 316 µm et L4 : 500 µm (64 branches)
— Niveau 5 : W5 : 200 µm et L5 : 200 µm (128 branches)

Lorsque deux (ou plusieurs) canaux de différentes largeurs se connectent en série , la résistance
hydraulique résultante est égale à la somme des résistances hydrauliques des canaux, sous la
condition que le nombre de Reynolds reste petit et que l’on néglige la perte de charge liée au
changement brutal de la largeur des canaux à leur intersection :

Rh = Rh1 + Rh2 (9)

Étant donné que le débit dans tous les canaux connectés en série est constant (Q = Q1 = Q2)
et que la pression totale est égale à la somme des pressions dans les différents canaux, la loi
d’Hagen–Poiseuille s’écrit alors :

∆P = (Rh1 + Rh2 )Q (10)

20
Dans le cas où les canaux se connectent en parallèle (voir figure 2.15), la résistance hydraulique
résultante s’écrit, toujours sous la condition de faible nombre de Reynolds :
 −1
1 1
Rh = + (11)
Rh1 Rh2
Dans ce cas, la différence de pression est constante et le débit total est égal à la somme des débits
de tous les canaux.

Ici nous trouvons les résultats de calculs lorsqu’on considère que le sang est un fluide newtonien :

En conclusion, nous notons ici que la hauteur des capillaires sanguins H devra être supérieure ou
égale à 105 µm et sa longueur L ne devra pas dépasser 4,5 cm pour obtenir un débit de sang de
10 ml/min et respecter la règle ∆P < 100mmHg imposée par les médecins.

21
4 L’échange de gaz dans un oxygénateur microfluidique :
4.1 La physique d’échange de gaz à travers une membrane perméable sous
flux sanguin :
L’oxygénateur microfluidique se compose de structures tri-couches empilées en parallèle, chaque
structure comportant deux modules microstructurés dédiés au sang et au gaz. Ces modules sont
séparés par une fine membrane perméable aux gaz, facilitant l’échange de gaz par diffusion
selon un gradient de pression partielle entre le sang et le gaz d’oxygénation. Durant cet échange,
l’oxygène dans les microcanaux d’oxygénation se diffuse à travers la membrane, se dissout dans le
plasma sanguin et se lie à l’hémoglobine des globules rouges jusqu’à saturation. L’excès d’oxygène
reste ensuite dissous dans le plasma sanguin.
Quant au dioxyde de carbone, il est principalement transporté dans le sang sous forme de
bicarbonate, mais peut aussi être présent sous forme de composés carbaminés ou dissous. Lors de
l’échange de gaz, le dioxyde de carbone se diffuse hors du sang, à travers la membrane, vers les
microcanaux d’oxygénation. Il est ensuite évacué du dispositif par le flux du gaz d’oxygénation. Il
est important de noter que seules les parties dissoutes des gaz participent à la pression partielle.
La répartition des pressions partielles en oxygène (PO2) et en dioxyde de carbone (PCO2) dans
le sang est illustrée de manière schématique dans la figure ci-dessous :

D’après Federspiel et coll, le taux de transfert de gaz ∆V ∆t dans un oxygénateur, dépend de la


surface de la membrane pour l’échange de gaz, SA ; de la différence de pression partielle entre le
gaz d’oxygénation et le sang, Pgaz − Psang ; et de la résistance totale à la diffusion Rtot . Le taux
∆t est défini par l’équation suivante :
de transfert de gaz ∆V

∆V SA (Pgaz − Psang )
= (12)
∆t Rtot
Le taux de transfert de gaz est gouverné par les résistances de diffusion, premièrement à travers le
gaz circulant dans les microcanaux d’oxygénation, puis à travers la membrane et enfin à travers
le flux sanguin circulant dans les capillaires. On considère ici que la résistance à la diffusion à
travers le gaz dans les microcanaux d’oxygénation est négligeable, comparée aux résistances de
diffusion à travers la membrane et à travers le flux sanguin . La résistance à travers le flux sanguin
est principalement due à la formation d’une couche limite à proximité de la paroi, là où la vitesse
de sang est très faible par rapport au centre du microcanal. La plus grande partie de la résistance
à la diffusion réside dans cette couche limite de sang, et à moindre échelle à travers la membrane
elle-même. La résistance totale Rtot dans le dispositif peut donc s’exprimer comme l’addition de
la résistance à travers la membrane, Rmembrane , et de la résistance à travers la couche limite de
sang Rsang (éq. 2.13).

Rtot = Rmembrane + Rsang (13)


Afin d’augmenter le taux de transfert de gaz, il convient d’établir des résistances individuelles les
plus faibles possible. Afin de comprendre les mécanismes qui régissent l’échange de gaz, la diffusion
à travers la membrane, puis à travers la couche limite de sang est expliquée succinctement dans
les deux paragraphes suivants.

22
4.2 – Les paramètres qui influencent l’échange de gaz dans le dispositif :
En résumé, la résistance totale à la diffusion Rtot , qui combine la résistance à travers la
membrane Rmembrane et la résistance à travers la couche limite de sang Rsang , s’exprime donc
comme suit :
em δ
Rtot = Rmembrane + Rsang = + (14)
Pm Ss,gaz Ds,gaz
Rtot dépend majoritairement de l’épaisseur de la membrane em , de la perméabilité aux gaz du
matériau de la membrane Pm , de l’épaisseur de la couche limite de sang δ et de la solubilité et de
la diffusivité du gaz dans le sang, respectivement Ss,gaz et Ds,gaz .
Au regard de cette équation, et en utilisant les paramètres qui influencent la résistance à la
diffusion, le taux de transfert de gaz dans le dispositif ∆V
∆t , décrit par Federspiel et coll. [1], vaut
donc :
∆V SA (Pgaz − Psang ) SA (Pgaz − Psang )
= =  (15)
∆t Rtot em
+ δ
Pm Ss,gaz Ds,gaz

23
Chapitre 4 : Conception mécanique

1 Introduction :
Pour la phase de conception mécanique, notre choix s’est orienté vers la simulation d’un des
composants les plus cruciaux de l’oxygénateur extracorporel, à savoir la pompe centrifuge. Afin
de modéliser et d’analyser le comportement fluidique de cette pompe, nous avons opté pour
l’utilisation du logiciel SolidWorks Flow Simulation. Cette décision découle de l’attrait particulier
que présente ce logiciel, offrant des fonctionnalités avancées pour une simulation précise du flux,
nous permettant ainsi d’évaluer de manière approfondie les performances de la pompe centrifuge
dans divers scénarios opérationnels.

2 Conception mécanique de la pompe centrifuge :


2.1 La pompe :
La pompe constitue l’élément central de l’assemblage, responsable de l’aspiration et du
refoulement du fluide. Son design efficace garantit un débit optimal tout en minimisant les pertes
de charge.

24
2.2 La boitier :
Le boîtier entoure et protège les composants internes de la pompe. Sa structure robuste
maintient l’intégrité de l’assemblage tout en fournissant un support structurel crucial. Les
caractéristiques de conception du boîtier sont optimisées pour minimiser les perturbations du
flux.

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2.3 Turbine :
Le boîtier entoure et protège les composants internes de la pompe. Sa structure robuste
maintient l’intégrité de l’assemblage tout en fournissant un support structurel crucial. Les
caractéristiques de conception du boîtier sont optimisées pour minimiser les perturbations du
flux.

26
2.4 Région de fluide :
La région de fluide englobe l’espace à l’intérieur duquel le fluide est transporté. Les caracté-
ristiques de cette région, telles que la géométrie des canaux, sont soigneusement étudiées pour
assurer un écoulement régulier du fluide et maximiser l’efficacité de la pompe.

3 Assemblage :
L’assemblage de la pompe centrifuge est une fusion astucieuse de pièces spécialisées, chacune
ayant un rôle déterminant dans le fonctionnement global. La pompe, au cœur de l’assemblage,
excelle dans l’aspiration et le refoulement grâce à une conception méticuleuse. La turbine, avec son
profil aérodynamique, convertit efficacement l’énergie mécanique en énergie cinétique. Le boîtier,
robuste, assure l’intégrité structurelle tout en minimisant les perturbations du flux. La région de
fluide, où opère la pompe, présente une géométrie optimisée pour favoriser un écoulement fluide.
Chaque composant interagit de manière synergique pour garantir une performance fiable et
efficiente. La conception de chaque détail vise à atteindre un équilibre optimal entre fonctionnalité,
résistance et efficacité énergétique.

27
28
4 Résultat du calculs :
4.1 Pression de l’environnement à l’extérieur :

4.2 Pression de l’environnement à l’interieur :

29
4.3 Résultat de calcul sur Flow Simulation :

30
5 Simulation :

6 Conclusion :
Dans ce chapitre dédié à la simulation sur SolidWorks Flow Simulation et aux résultats
de calculs, nous avons entrepris une démarche visant à éclairer la conception mécanique de
l’oxygénateur extracorporel, en nous concentrant spécifiquement sur l’une de ses composantes
cruciales : la pompe centrifuge.
Nous avons choisi SolidWorks Flow Simulation comme logiciel de conception pour simuler le
comportement de la pompe centrifuge. Cette décision découle de la puissance et de la précision
de cet outil dans l’analyse des écoulements fluides et des interactions fluides-structures.

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Conclusion générale

En résumé, ce rapport a entrepris une exploration complète des aspects


médicaux et techniques entourant l’oxygénateur extracorporel. En comprenant
les principes de fonctionnement de cet appareil vital dans les situations de
défaillances cardiaques et respiratoires, nous avons jeté les bases nécessaires
pour examiner en détail les calculs théoriques liés à la fluidique microcanalique.
Cette démarche théorique a permis d’analyser les caractéristiques fluidiques,
guidant ainsi les choix de conception. La simulation de la pompe centrifuge à
l’aide de SolidWorks Flow Simulation dans le dernier chapitre a représenté
une application pratique de ces calculs, offrant des résultats cruciaux pour
l’optimisation du dispositif. En combinant une approche médicale et ingénierie,
ce rapport aspire à contribuer à l’avancement des oxygénateurs extracorporels,
soulignant l’importance d’une compréhension approfondie et intégrée pour
améliorer la prise en charge des patients en situation critique.

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