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L'EXAMYNATEUR,
FARCE NOUVELLE A .m. PERSONNAGES.
C'eft a fcauoir :
La Mère,
Le Filz, lequel veult ëftre preftre,
N°
Le Filz.
Pourquoy :' ma mère.
La Mère,
A Dieu ay t l'ame de ton père ;
!
Le Filz.
Et aollre grand oyes aulx champs,
Souuent Iuy manyee la plume,
La Mère.
Vrayment tu m'en baille d'une;
Ce n'eft pas ce que ie dis.
Le Filz.
Elle a de la plume a mon aduys,
À tout le moins, ma mère, se croi ge.
La Mère.
lamais un sot ne sera sage,
Au moins un pareil que lu dys.
Le Filz.
Ou aues vous mift mon Donneft
Qu'auyes l'auftre ier, dictes, ma mère.
La Mère.
Vien ca; dis moy, que veulx tu faire?
Le Filz.
Que i'en veulx faire ?
le veulx dedens eftudyer,
Ou aultrement ie m'en yray,
Que mes en pose ne reuiendray,
louer a l'ombre d'un huiffon,
( 'o )
VExaminateur.
Et vous, madame. Qui vous amaine?
La Mère.
Las ! c'eft mon filz qui me demaine,
Et, me dift qu'il veull eftre preftre.
L'Examinateur.
Possible : eft il sage pour l'eftre ?
Que ne l'aues vous amené?
La Mère.
Monfieur, ie vous vouioys ouir parler,
Et sauoir voftre volonté ;
Sy vous vous en trouueres hecte,
Mais ie m'en alay a l'oftel,
Sans vous dire plus long fretel,
Et sy l'amenray deuers vous.
L'Examinateur.
Aies donc, defpefches vous,
Ne demeures pas longuement.
La Mère. /
La Mère.
As tu fais toy mefme ceft autel ?
11 eft fort bien & sy cft bel.
Le Filz.
Ouy dea, ma mère, Dieu mercy.
La Mère.
De ioye i'ey le coeur tranfy
De te voyr un te! credict :
Las ! que tu as un bel efprit.
Le Filz.
Pofible fu ge faict au cymetierre ;
Or, m'efcoutes chanter, ma mère,
le diray un Per omnia.
La Mère.
Te penfe qu'au monde y n'y a
Homme plus scauant que tu es.
Le Filz.
Or, efcoutes moy, sy vous plaift.
La Mère.
Chante, mon filz,
le t'efcoute, par mon serment.
Le Filz.
Per omnia secula seculorum, amen.
( »« )
Le Filz.
Luy fauldra il bailler de l'argent?
Gar, par ma foy. ie n'en ay poinct.
La Mère.
le croy qui n'en demandera poinct;
S'il en demande, il en aura.
Alons nous en voir qu'il dira,
Au moins il sera que tu scays dire.
Le Filz.
le ne me pouray tenir de rire,
Agardes, tant ie suys ioyeulx.
La Mère.
Regarde lay faire entre deulx yeulx,
le croy que n'auras fain de rire ;
As tu ta plume pour efcryre
Et aufy ton efcriptoire?
Le Filz.
Non, ie ne l'ay pas encore ;
Bailles moy l'aultre; el eft plus belle,
Car cefte la ne vault plus rien.
La Mère.
Saincte Marie ! tu dis bien ;
Tien, la voicy, mes y tes plumes.
( i8 )
Le Filz.
O ! tout y eft, ne s'en fault c'une
Que ie metray a mon oreille.
La Mère.
Pren ton coufteau & l'apareille,
Que tu efcriues comme un pape.
Le Filz.
Sa ma serpe, ma mère, ma serpe
Me seruyra de canyuet.
La Mère.
Or, alons donques, c'eft bien faict ;
Y nous fault toft parler a luy,
Prefente toy toft deuant luy
Et le salue bien haultement.
Le Filz.
A ! ie l'auoys oublie, vrayment ;
Y sera faict sans y faillir.
Effe il pas que voys venir
Par se chemin sy gentiment ?
La Mère.
Ouy, mon filz, par mon sermeât ;
Va t'en vers luy honneftement.
Et le salue bien haultement ;
( *9 )
Le Filz.
Et qui se trouuera en tel cas,
Qui ne face pis que i'ai faict ?
En prenant congé de ce lieu,
Une chanfon pour dyre adieu.
FINIS.