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j A ROCHEFORt~
JAQUES LE Ndt~
MD C CÏ.V.
jr n,
PREFACE.
jjLeftdKEcitëde
jdéterminer au
'jumelé goût qui
règne aUjourd hui dans
!ë monde. Quetque bi-
zarre qu~itfoit) un Au-
teur eft oblige de s'y
conformera quand i!
veut plaire au Pubtic.
On eA dë;a las des Li-
vres émts dans!ejfH!e
de Monteur de la Ro-
3 che~-
chcfbucau!t ou de
MonCeur de h Bruyè-
re je veux dire, de
ceux qui ne contien-
ment que des maximes
Détachées ou des re*
Vexions mordes. Les
Ouvrages de galanterie,
& en gênera! toutes les
Hiftoires qui ont Mr
de Roman, n~ont us
de cours; onconnmen-
ce préférer ta Vérité
aux vraifëmMances !e&
plus Sateuies & les plus
agrëaMes.
Je ïaî que Fétude de
ta
la Phi!otoph!e dft marn"
tenant fort la mo-
de. Tous ceux qu!
combattent nos préju"
gez, ou qui ëchircifÏent
une m~nere abstraite,
font bien reçus, du
moins par les Lec-
teurs tntetMgens. Les
plus beaux efforts de
Pefpnt humain font
ceux qui tendent ~per-
fëRionner notre Rai-
fon. Pour moi, je me
&is <ënti trop fbiMeMa
vue d'un travail fi con-
fiderable, & j'ai tâche
de monter par une au-
tre voie ~approbation
du Monde favant. On
ne dédaigne pasau)our-
la
d~hui un heureux me"
!an~ d~rudition
d'drudition &&de
critique~ pourv~quece
de
mélange jfoitëgatement"0
éloigné de Fariditë des
Compilateurs ~&de raf-
&6tation du PedantiC
me. Voirie milieu que
Yai crû devoir tenir
pour donner cet Ou*
vrage tin air d~ëtegance
& de vivacité.
On trouvera ici des
en-
adroits qui parottront
peut-être charge d'un
trop grand nombre de
citations: j~avouë que
c~eft un mal, mais un
mal inévitable merite
d~treexcufë. La natu-
M du &)et a voulu que
je me fëfvIGe du témoi-
gnage de plufieurs Au-
teurs anciens & moder-
ne, je leur ai fait par-
ier leur Langue natu-
ret!e 3 quand j'ai crû ne
pouvoir conferver en
François les graces &
h beauté de foriginaJ.
L'Urbanité des Ro~
mains &PAtticifmedes
Grecs font des chofes
qui s~akerent facile-
lïient par une traduc-
tion r i! faut être auCi
f&r de fon génie que rë-
toit feu Monfieur d~A-
blancourt, pour entre-
prendre dé naturaUfer
les Apophthegmes des
Anciens.
Comme je n~ai pas
travaiM ~ce Livre dans
le deilein de toujours
badiner, ou de toujours
parler' Ïërieufement,
J'eP
j~efpere qu~on y trouve-
ra une ailez grande va~
netë. CMërai-jeledire~
j~ai affecte un cercdn
détordre dans Parrân~
gement des matières~
atin de les rendre plus
neuves & plus ëgayëes~
Une régulante trop
Cruputeufè dëptait &
ennuyé à ia6n; mais un
peu d~erhbarras ëtonne
Fimagination, &rin vi-
te a axer fa légèreté na-
tureHe. Hy a des points
de vue qu'on ne cher-
che que pour trouver
des objets dontiadiver-
&ë toit pleine de bizar-
reries, FArt même vient
jfbuvent
au fecours de
la nature,pour augmen-
ter un fi agréable dë<or-
dre~ & pour le faire
mieux fentir.
Je crains maintenant
qu~cn ne s~imagine que
cet Ouvrage a ëtëcom
pofë loin de rari$) &
dans des lieux où les
bons Livres ëtoient ra-
~s & pre&ue inconnus.
Comment ëloign~po~
je ce foupçon? Tite-
Li-
Live, tout habile qu'il
étoit~ ne put ie défaire
de je ne &i quel air de
fudeûe qu~it avoit coa~
tra&ë ~Padouë. II y a
an certain goût de ter-
roir qui fe <x)mmunique
jufqu aux Ecrits les ~Mus
étudiez.
Cf~~<w
JM~~ ~HJ~ &t ~am
<amM <~HM
JMM~fMH<, ~<M~M MMMt W~M.
j~a~MW~
pas
ptus petites dëMcateP
ies.
le): B n'en eA pas allÍtl'1
ain~
d'un
<i
d~h Auteur qui eA
tiré dans uh coin de
Province: il ne trouve
aucun &}et d~emula~
tion & i! converge rare*
ment avec des perton~
nés d~e<prit. tout te
mondent pas une mé~
moire âuOE heureute &
au(S abondante que je<
rôme Magius qm ë~
tant destitue de toutes
fortes de livres & dë-~
tenu en prMbn par tes
Turcs~ 'ne iaijfh pas de
compô~deux T~tez~
qui font encore autour
d~hui
d'hui Padmiration des
ConnoiÛeu~.
U ne me reftc p!us
CM~ parler dans cette
Préface à uneefpecedc
CrMqnes, dont Fe~prit
chagrin & di&cHe à
contenter s~eSarouche"
m du titre de ce Livre.
pourquoi entretenir
diront-Ib~ le Public de
bagateHes? Pourquoi
tui faire perdre un tems
préc~ux ? J~avouëque
jS ron cherche des Ou-
yïages d~une profonde
di&uS!on~ ou des Trai-
tez
te& deMorak~ c@ Re-
cueit peut paÛer pou~
inut!!e mais quoi
N'e~-it pas pennis de
ïjre €eK~uei<Ms & de
badiner? Doi~on toû~
jours s~attacher à des
pièces graves & ïërieu'-
<es ? Monteur de h
Fontaine m'a fourni ce
modele <Texcu<e envers
tePuMic, &its~enea:
fervi!ui"même, en fai-
&nt imprimer ~es Poe"
fies fi belles & fi ori-
ginales. Dois-}emera~
fi~rer maintenant con-
tre h maMgnité des
Cen&uï~? ~oo J@ dois
cmindre ph~ôt qu~ts
nes~rntent~ de ce que
pat répondu par avance
Meurs ob)e&ions.
t~RM~<
TA-
TABLE
DES
CHAPITRES~
m)
Jt\ ~MoM J~f ~a~
J~MMMM~ ~J~~ MM~M~
~~j~&M~~ D.
L.C.
CKAPÏTRBÏ.
pag.tL JLe MOf~
?&? ~J~M& Cf~
dre. 6
CHAP, 11. ? <~
MO~
? MM
17
CHAP. ÏH ~C~~
ne Mo~ p~~a~. 2~
CHAP. j[V. D~ n~{~<M~
aM eMcw~ <y<!<MM~
MM"
w~~oar&MO~. 37
CNAf. 'V. JR~MM~~MMj~y
MC~ <~ DcMO~C~
F<M~ûWM
4<!
€BAP. Vf. <~
J~~f a~MM~MM? ~MNMW
poay MOMyjfr.
ÇHAf. VM. ~MM <rH-
Mpc~ j~~ ~M"
tw.
CnA?.
& M~~c~
vnï. ~a~r
~.E~r~
6 <
~H.
CRA~. IX. P~H~M~M-
<6<!
ëv. j6p
.~M~C MOMMat
Cn~p. X.
<~ ~Ra~tf
Traduftion <faM
~~MMCO~<fM~ Sue-
~osc. yp
CjHAP. XI. De ~M~MMj5?M-
mes ~~0~ MOf~J ?&
JaB~nt.
XH.
CHAF. ~a~~ D~~
veut'es dl ~a~Mc j~a*
SSHH.
CHAp. xin. ~M
~A?~. ?
p&
~f J~f. C~.
p9
C.MAP. XIV. JKc~~aM~f
~at~~ paroles ~'Z~N~
Ro<
Co~ Cfa~M~, S'c.
ïo7
CHAP. XV. JMH~M~f
~~?M~ ~~M~
~M~~ D~~MO~~
IÏ3
CHAP. XVt
G~~ S' celebre Hob-
bes. jiy
€aAp. XVII. DMMra~c
<&M~~OM~ 123
C B A P. XVIII. Remarques
~at OBt ~MNpO~ des
vers
CHAP.
C~JC
~M ~M~.
XIX. E~aMea
127
~c/ M~v~MM a~z <~
ca-
`~
i3j
CMAP.
CNAp. XX. D~ ~j~
~MM~ <t~ Wca~a
<~
MM~ ~M ~~w~,
>~ igp
CHAP. XXL ~C~~ de
~MM jpe~~ de J~at~~
1~6
CHAp. xxm ~y<t~
la ~~BMre diMMer &
M~. !Jt
CHAP. XXni. D~~MC~M~
~Mt~!CM&a: MBC~M~
M/H~. ~J?
POE-
POESIES DIVERSES.
Ms, jenem'e~
~L~ puis ~fendre. 107
~J~M~. ,ï~
QceBacchas&c.tyo
C&a~M.
JE~t~M~. DansunFautem!
&c. tyi
AM?~~S? J?~M~~
En me promenant ce ~ma~
t!n. ï,7z
ï~
Cba~ ~a~~ MaacaM J~
on~mea~ Mpnaûere.
(M~urc & vile Popoïace.
~7
jË~~MM~. MdhdcËmtefUx
paiMardife. 178
Sur la P~M
Le Grand Seigoeur elt bon
GeoHer. t??
~JMa~&CD.M. Se!i-
4.
vrer
vrer auxtend~sphMCrs.~o
Sur H~M~aMM~
Dans une MMe baû~ & &rt
ma!éc!airëc. 182
JEp<~ jM~ Ci gtt&
ïa~eordefbnâge. tSg
~MjR. P. S. Chantfc<amcux
O~~M~
traite,
D*r~ i~
qui fur les pas d'Horace,
188
Fn~ <raM ~M~& C~M~~&Mac
en M~c~M~ &< D~~
<MMJ~H<M~O~. Ip3
jMr. ~~c<M. Boc~
teur fameux qui iais de la
SageHe. !p.y
Toi qui pN? ta
dëlicatcûe. ïpo
~~&M~
RE~
REFLEXIONS
SUR
LES GRANDS
HOMMES
QUI SONT MORTS
EN PLAISANTANT.
~M~r D~ CK.
Ou s &vez. Mon-
Ceut, que cet Oc*
vrage.n'e~ propre
ment qo~un ex~c
~es iongMCjt & agr~M~s <~o~
A ver-
presque tou}ours fur <eux qu~
ont piaiiant~ ~.)a v&ë de la
mor~JSc'qu~dnc, pourainB
dire, badiné avec eUc. Ces
idées n'pnc-eHes pas un air
gracieux &diver(iaant?J'o(e
vous dire outre cela.qu'elles
font touMs nouveMes. Ne
t
comptons point &(r Ïe bon
oui a corn*
pi!é un;cata!qgue~des;grands
Hommes qui ionc mores de
trop rire~ ce~ Auteur avbit
peu de jugement,, ne ie
1'
connot~oitpasenj~eUe~tte*
Mture.'
pn m'a renvoyé en va~
de
t&~ar J8<9B~c& & au~ Re?
~ei~de.ceûx qui ,ont ecr~
:i
~us ~HMe~e~ue &m~!a~
~Mm2. i
~.Lf~
i ~oïs:~<on <~c~'j<M~<
Me. Je n'y ai trouvé aucuns
Matériaux propres & cet Ou-
vrage ce qui m'a'fait d'au-
tant plus de piaiMr, quej~au-
rois été ~ché de me parer
des dépouilles d'autrui. Je
veux feulement Monueur,
vous faire part d'une choie
que J'ai i&ë dans Montagne,
& qui marque ton bon goût.
Il ibuhaitoit devenir anëz <a.
vani pour faire un Recueil
des morts les plus éclatantes
dont l'HMoire nous parle.
Vous qui êtes fon partiian~t
vous approuverez ce detrein
que j'execute en partie. En
effet, ie veritable point de
vue ou je placerois une per-
fbnne qui veut bien juger du
ridicule qui regne dans le
monde, eit le lit de la mort.
C'e& là qu'on ië détrompe
neceMairement des chimères
&
& des iottites qui ion!: loc-
cu~pation des Rompes. Nous
fommes tou$ fous h folie
des uns e~ plus bouillante, &
$eHe des autres plus tMaqoM-
le. La mienae pe~f*etre e~
de vouloir compofer, que&~
je~ceMe du Public ne iera~
point de me crMquerP Aai
Mac, MonCeuf, je ne vous
fadguerai point ici par des
eompthnens tnutMes~ Je hais~
trop ce langage ~ennuyeux
que la natterie a mventê, &
je JaiMe ie plaiur de vous cf'
Hmer, a ceux qui ont aue~
de déMcateMe pour vous bien.
~nnoître.
C H A P ï T B t.&
?0~ ~~e~
~a~
VL ea' certa!o que tes doc<
cëurs de vie ~gaïenc
pas les dont eMe
amef tûmes
eit envifonnee. ~ourHnjoM
tranquMe & <ereitï, on en a
quarante où la douleur & îa
Mi~eMe ie fbnc vivement Sen-
tir. J*auro~s du penchant
crotre que rHomme n'e~
point né pou~ être heureux.
Si la jeuneue jouît de quel-
ques agfëmens~ la Nature ie
dédommage avec ulure fur
Ja vieiiieMe; &jeHe fait payer
bien cher un bonheur, dont
on ne connoit tout le prix
que quand il eâ perdu. Que
':1>"` i
dis-
tus-je! Le bel âge loi-même
c~ an état duque! on devro!c
avoir hoaie. On e& alors !nt.
capaMe de K~exions, on
<eburt après des pÏaïnrs naiM-
~!cs, & ~a Raï~bn eMe~nente
€? oMigée de céder. S eHe
re~e quelque MMs, d~ h
brave, & on ? merpe~'&
peu en éMt de J!a p!~B
nè~
craindre. C'eA ce qui a
dire a Madame DeshouMeres,
dans nn de ces momens o&
l'efpr!t ea moins touché qae
!e co~u~
Howne va!!te mo!na ta ~aïjtba.
V~ïs t'inutMM de ce pre&nt<!e!e~
Pou~ qa! tM doîs, dît.c~ 'o~pr~
tOHt!er<~e,
AaiE ib!e. que toi, daa~
t$ ~we
~ï&n,
EHe eS chanceMante~ imttëcïUe.
Dans nge o& tout t'a~eMe à des
pMCtB dïvets.
Vile @Cc!ave des Sens, e!ïe t'e~~
utile.
Quand le fort t'a !aï~ cot~tetcïa~
qHantehÏveM,
t
Elle n'et~ qu'en chagrins fertile;1
Bt qaaad ? vteiUb, <H !a perds.
~~< M~
D~~
?
?$ ~CH~ aM'
M~
~t
haâs /M
c~~ de <~ M~f.
Si ro~ po~Voît pefer ~ingE
~OïMRt~d~z~~BMe &~ne
iacb~~i~; ~err~t <bu-
vëat ~Me ~eï~ie~e em'
~fte <a Maa~e.
La c~dm~ d'aûtru! pa*
<
Mît p~ ~g~ea&h <e la w~-
par~e q~M~ a~s
ïa~ï~ connue. ~N~fe~c~-
~Me & €e~ Sg~Ks
c
~ti~,
qui
qui de ïo!o représententune
v!Ue, oa une maison, & quî
de près ne Sont qu'un a~as d@
traits gro~cM & confus. Tou~
le monde iaic avec que!!e 6*
Mue Horace a traite ce
tri~e (hjet. 1/etat du monde
le ptus charmant n'emp~cH~
pas les Reiaes d'envier quel'"
quefbis ~e <btt des Bergères,
teHes, par exempte qu'ott
les a dépeintes dans FAM~
Elles ne cherchent en amouf
<qu'a Mstaire le penchant<et.
eret de leur ccear; au He~
qu'une~rinceue e& fou~eas
une vî~intè qu'on Seriné a
ramMdon, ou à d'autres faif
~bns ppHdques. Vo~a ce que
produit ce &ux point d'hon~
~eur donc nous a~ous C~me~
ibUement Mnd~ ïes~eida~es!.
"'L': Pour
? Voyez~~Satyte x.Uv.
Pour ce qui eA des Sa- ¡
vans, on, <aic qu'ils font eo
poCeuion deie ~couiMer avec =
la fortune. Diogene renait
dans tous les Méctes, & font
tonneau n'@A que trop fou-
vent rappana~e du bel esprit.
H y a !& dedans je ne <ai
queïïe&caHte, dont on n'o<
~ero! fe plaindre car les
difgraces donnent un air de ¡
vivacité qui. manque aux pe!
fonnes trop he~eu~es. Les
Mu(es, par exemple ne font
~mais plus ëioquentes que
~uand eMes ~MM coagrines~
Dut-on m'accuse de ma!i'
nité, je préfere Ovide exi-
¡
CHAPÏTRB II.
? ~jMC~
MHJ~~ ~~&t~f?
t'A!i tache jufques ici d'ô.
J ter a la mort cet air af*
freux qui l'accompagne prcf'
que toujoNM. On peut main-
tenant s'apprécier avec elle,
& tneme badinera fon abord
a'e~ pas 6 rude, Bi u iarou*
che qu'on 1~ crok ordinaire-
ment. J'c~e la compMejr cea
Animaux fauvages qu'on ap-
porte d'un Royaume étran*
~er font tembles a la
pré-
premiere vue l'œil fe fait
enfuite une habitude de ne
les plus craindre. Malgré rat-
tachement que l'Homme a
pour la vie, il fe; voit dans
l'heureufe nécefuté de fe fa-
ïniHanïer avec la more, & ce
n'e~ que parfoiMeMequ'il s'en
fait une affaire d'tmponance.
J'en appelle au jugement de
MonMeur de.FonteneIIe: tout
le monde fait qu'il a blâmé
Caton d'Utique d'avoir quit-
té la vie trop ierieuïement*
Que l'indiNerenee fait hon~
neuraunPhiIofbphe, quan~ p
elle eft bien ménagëe j~
trouve que~ les Poëtes ibat
presque les ieuls dans le ï~bn-
de lavant qui ont bien parle
de la morL Cecie vu~ leur a
iour<
~yez~ D~<tg«M <fM~f~~
?~ i.
fourni mille penfées vives &
agréables, dont les Connoif-
ieurs fentenc toute )a beau-
té. J'avoue que le Vulgaire
ignorant peut s'en choquer,
mais le Vulgaire iaic-ii ce que
c'eA que deiicaMMe? M fauc
un artinnhi, pour rappeller
le ibuvenir de ia more dans
des Pieces foMtres & badi-
nes c'eit là une manieTe de
s'exciter au p!ai6r peu con~
mune, mais pleine denhe<ïë
& de bon gouc: e!ie;n'e&
auS! en u<age que partNi des~
perfonnes d'un mérite exquis.
Anacreon e~ inimitable
dans ces momens ouiacraia.
te d'une mort prochaine l'o*
hiige a inventer de: nouveaux
ptaiurs on le voU s~rrite~
contre fon propre for~,c~.
trouver en même tems ie
moyen de jte ïcad~ heureux
Rien~
Rien au<R ne doit plus nou~ =
engager a jomr d'un bien~
que Papprehenuon de le pex~
dre bien-toc. VMÏ~ le vra~
~y~me des Poëtes qui ont
vécndMtenM d'Augure, <y~
tome a~fez ra&té pour n'être
point criminel. Je doutequ'on
vouM~i aujourd'htH fe faire un
mérite auprès des Dames, cn~
leur pariant de ia mort; cec-
te galanterie feroic mal re-
çue.' CatuMe pourtant, qui
fe piquoit d'une poiiteue peu.
ordinaire, étoit la-deuus d'un
go&t fbr~ dinerent du nôtre
comme on le peut voir par
cette beUe épigramme:
~CC~M~,MM L~Ma, O~M<MMHKM,
RMme~MC jMMtB~e~cyM~
OmM~ MHtMT <~MMHKM a~f.
~M eCC~fC <? ~<fC p<~H<;
j~Mf, ~H&m~M~MC~tt &fe~ ~JC.
?? ~~Ha Ma ~fHMM<~ Ti~
Tfadu~ïon.
Songeons à jouir de la v!e,
Puifque l'amour, chère Lesbfe,
Nous oSre de doux pauetoms.
Moquons-nous desvaïns ï'eg!emens,
Qu'oppotë la froide viciHeOë
Aux foins d'one aimable tcndte~e.
Le Soleil chaque jour
Se cache & renait tour à tour:
Ma!s helas Quand la mort cruelle
Viendra finir nôtre bonheur,
Rien ne pourra vaincre l'horreur
De ta nuit eterneUe.
d..
e~ maintenant aûez prépara
voir des gens qui badinent
avec la mort. Heureux S
je puis rengager a cuivre
quelque jour de fi beaux mo-
dèles:
q.
manière dont ils ibûtiennen~
les approches du trépas. Je
crois
crois que ces derniers mo-
mens font les feuls, où l'on
ne puiC~ emprunter un viih.
ge étranger. Nous nous dé-
guidons pendant la vie, mais
!e manque tombe a la vue de.
la mort & l'Homme fe voit,
pour ainfi dire, dans fon dés-
habillé. Quelle doit être a-
lors fa furprife Tout l'oc-
cupe fans le toucher tout
fert à faire évanouïr ce de-
hors pompeux qui le cachoit
à lui-même. 11 (e trouve feu!
& fans idées nateuies, par-
ce qu'il ne peut plus (e prê-
ter aux objets extérieurs.
Cette vue a' cela d'utile en
Satant nôtre curiouté, qu'el-
le nous inUruit. Il M'~ rien
~M, di(bic Montagne,
~~OyMF M~H~~
~o~ des &o~Me~ qM~
~W~, quel ~~C,M/~ ~oa~
MMM y o~ ni ~a-
droit des ~0!fM que je re.
~MM~MP j~ attentivement. II
y ~0~, ~~C~~ de
MM ~CMM~~f, S' que J~M en
~a~MM~f~ ~~M cette MM-
J 'C'HA"
CRAPÏTRB IV.
De rM<c<p pA~a~
Savans ont t~ao~~ pour
~?0~.
N contra~e dans la Re-
puMique des Lettres
je ne fai quelle n~nchaïan-
ce, qui paroit en un (cas
ne point, manquer de viva-
cité. L'habitude peu corn*
mune où l'on y eft de voir
tout paf fes yeux,9 pourroic
bien en être l'origine. Cep-
te habitude fait connoïtre
infenfiblement le faux éclec
du monde, & en dégoûte
fans peine. Quand on eft né
pour raiibnner, on fe prê-
te aux hommes, & Jamais
on ne s'y livre. Méritent-il~
w
fvains & dimpez comme ils
M)nt) un commerce trop aC.
Cdu, ou trop récherche de
nôtre part ? Rempli de ces~
Mées le Phiio(bphe joa§
de la mort .· il va noncha-
lamment où tant de gens fbM
allez avant lui & où tï fe.
ra ibivi de tant d'autce~. Un
de nos meilleurs Poëtes a
fort bien exprimé cette pen~
~&e, dans les vers qu'il Se
mettre fur la perte de (on
cabinet.
Las d'etperer & de me plaindre
Des Grands, de t'Amour & duSort~
J'attens patiemment la mort",
Sans la deurer, ni la craindre..
<,
me qui fert à amortir toute
la vivacité des objets, afin
de la lainer dans une auiete
tranquille ? Il faut pour ce-
la une forte d'étude, qui iup-
pofe plus de méditation que
de levure.
Le plus beau trait d'indif-
ferente qu'on puine recueil*
iir des Anciens, regarde le
Philofophe Pyrrhon, l'un des
plus grands dëfenfeurs de
FArt de douter. l! fbûte-
noit un jour que c'étoit prcC'
que ia même cho(e de vî-
vre ou de mourir & pour-
quoi ne mourez-vous pas
lui dit quelqu'un? C'eit, ré<
pondit.il, parce que je ne
vois aucune difference entre
la vie & la mort. Cette re-
partie €& naturelle & les
beautez qui font toutes de la
Nature frapent du premier
abord. Ajou-
<
Ajoutons aux morts dont
nous avons déja parlé, eel-
le de Jérôme Cardan, célè-
bre Italien. EUe a un air
d'extravagance qui e~t auez
yare. De quoi l'homme n'e~-
il pas capable et Sa conduite
e& un fonds inépuisable de
grotefques & de bizarreries.
Revenons Cardan. Il e~
C connu par tes malheurs &
fes disparates, que je m'abC~
tiendrai de parler de fa per-
fonne. Pour. ce. qui regar-
î
de fes Ecrits on y trouve
en plus d'un endroit des pen- 4,
sées qui fentent l'homme on-
gina!, & des faillies qui ne
peuvent convenir qu'a un vi-
fionnaire. H avoit fur-tout f
beaucoup de déference pour 's
ce qu'on nomme Sciences oc- °~
cultes, & aiant lui-même ti-
jïbn horoscope, il trouva
qu'il
qu'il devoit mourir un cer<
tain jour. Afin de verifier
fon chôme aitrologique, il ne
voulut pas manger & prit
6 bien fes mesures, que fa
prediAion fut heureufement
confirmée. Il avoit peur qu'en
vivant, on ne lui reproch&c
qu'il s'étoic trompé. Si les
Apologues s'avifent jamais
de faire imprimer l'hiftoire
des plus zelez defenfeurs de
leur Arc, Cardan y pourroit
occuper la premiere place &
je doute que perfonne lui
porcâc envie.
<~2 ~J~M~~JMt<M~<m
rapporu aM at<ea.
CHAPITRE V.
.R~M~MM la mort de D~-
~OCf~ ~~f celle de
Pomponius ~<ca~
lui
ta; plaire, il te fit apporter
un pot de miel, & vécue en-
core quelques jours, par un
excès de complaifance: après
quoi ce iage vieillard s'aban-
donna librement à la more.
Je ne crois pas qu'on ait en
raifon de l'accufer de magie.
Le caractère d'esprit fort que
Lucien lui donne, femble dé~
truire ce que des Auceurs trop
crédules onc écrit fur cette
matiere. Apparemment le
Cécïe où Democrite vivoir é<
toit fembiaMe au nôtre je
veux dire, queies petits e~
prits s'y donnoient la liber-
té d'attaquer ceux qui s'ele-
voient au-denus des pr~ugex
du Vulgaire.
Je dois maintenant parler
d'Attîcus. Il étoit l'ami inti-
me de Ciceron, & cela fait
S~on gré une' partie de fon
ia
r,
éloge. -tg dansn fes
Délicat ma.
nieres, & agréable dans fes
parties de plaiMrs U cher~
!ehoh cette douce volupté qui
convient aux honnêtes gens:
purement homme de caM.
net,t îî ne voulut jamais fe
mêler d'aucunes affaires.' Ce.
&r & Pompée t'dMmereot
également, quoiqu'il n'eut
embraCe le parti, ni de run~~)
ni de l'autre, .Pendant-la guer*
te civite. Le vrai merite eft
toujours goûté, quand ce ie-
toic celui don ennemi mor*
te!.
AtHcus jouit toujours d'ut
~e iantë parfaite. Se voyant
malade dans un âge fore avan*
ce, il fit aCemMer toute &
&mîlÏe & M expliqua en
peu de mots le deMn oùit
ëtoîc de mourir. Sarei~!uti<M<
t'a~uc hardie ïBais ion
i CB-
enjoué fit connoître qu'on ne
pourroit l'en détourner. Il
s'abilint ece~ivement débou-
te nourriture l'on dit qn'~
mesure que fa mort appro.
choit, fa gayeté fembloit re-
doubler. Il faut fe fentir en
quelque ïa&niëre <upeFieur
la vie, pour en diipofefC M.
brement. Chaque 6éc!e four-
ait peu de ces hommes rafes'
& intrépides: ils fbnc pour-
tant neceMaires de tems ea
tems, pour nous faire con~
noîtfe notre fbiMeue.
Malgré les raifons d"un
nouveau Critique, j'ai cru de~
voir dépeindre Atticus com-
me un honnête homme
peut-être qu'il ne F~oH que
par tempérament. Ces fortes
de vertus qui ne demandent
Mcun enort, ont beaucoup
C
~e douceur dans le commer-
ce
rce de la 1I 4
vie. Et qui fait s'il
y en a d'autres? S'il y en a i
elles ne font pas fort commu.
nés, & ce font pourtant les
plus e~imabies.
CHAPITRE Vï.
j~H~ te <tMHM'
~ax T~~MC poMf Moanr<
~N
~F ne peut être longs
tems heureux. TeUe e~
nôtre de(Mnëe. La fortuné
paue avec tant de rapidité,
qu'eUe laiûe a peine entre voir
fës faveurs. II femble que
fon incon~ance l'empêche
de (e nxer en aucun lieu
pour rendre un bonheur Ïb-
lide. Peut-être auuï y a-t-i!
trop de gens contehieR
EHe ae peut fuNre à tout le
d ~nos'
monde, & les fonds lui man-
quent c'dt là au moins <bo
excuse: mais qui oferoic
veriner 6 eï!e ne fait pas~
quelque double emploi ren-
droit un fervice eBendel au
Public.'
o
Parlons plus férieufemenr.
Un bonheur qui a trop d'e"
clat e~ toujours de peu de
durée: fouvent même ii an-
nonce une fuite prochainede
difgraces. On peut ia~deNu~
ië rapporter a i'experience <?
elle étonne quelquefois ia BLaiw
fon eUe-même, & la re~ïSe~
C'eH: pour éviter des ma~.
heurs certains, que la more
eft (buhaitabie dans quelques
momens. Combien de. fois
s'e~-on piaiac qu~on avoiic
vecN trop d'un jour? N~
SM~M bac HH~ p~ >
~~a~
~M & <
nouveau. 1~ ~M~ dïc'H,
S'~M ~Mr~~
<~
CKA-
t CHAPÏTRE VIH.
~NM~MM j~ & Mfa~
M~f~y
TLn'y a ueres d'excès o!)[
jL la baCe Flatèrie n'ait pre.
eipité rHomme, abandonné
a loUnéme. Peu contente de
degui!er des crimes exposez
la v&ë publique, elle a fba-
vent orné le Vice des dehors
de la Vertu. Les plus grands
Mnce~ lui doivent une partie
~e leur gloire: la Venté ne
prodigue pas S arment les
Manges. C'e~I~ ce qui rend
Mesure de rHi~oire 4auge-
Mute, ou du moins peu
greable aux perfonnes Suce-
res.
Je ne connois point de
Peu-
Peuble aru monde qui ait pof-
té plus loin ia naterie que
les Romains. BaMëment at-
tachez à ceux qui les gouver-
noient~ ils ont aprouvé &
leurs fuyeurs & leurs extra*
vagances. Les avions les plus
crimineUesdevenoiencrobje~ s
de l'admiration publique. Je
plains le fort des Rois ils ne
peuvent jamais s'apurer qu'ils
ont vertueux.. Souvent mem~
on les mec au rang des Dieux,
lors qu'ils ie croient tout-a-
fait indignes de FeMme .des
hommes. Voila Une des pïus
grandes folies dont les Ro-
mains aient pu s'aviser :}amais.
ridicule n~a ëté porté plus.
loin.
L'Empereur Vë~paSen le.
fit bien fentir à fes principaux
Courtifans, adulateurs fades
& inCpides. Voulant leuf
mar-
marquer qu'il étoit fort ma-
Jade, il s'écria avec un (buris
malin, je M~~o~
MM~M~Dï~H. Le flateur
eft infenfible a de tels repro-
cbes il ne peut fe perruader
que rHoname aime la Vérité.
Avec des talens médiocres,
Ve~paSe~ a été un airez grand
Prince. Ïi <avoit aaaiïbnner
d'un tour bn!ia)nc les vertus les
plus communes. Guidé par
des mceurs douces & tranquïi*
!es~ il' ne regardoit point le
Troène comme le Théâtre des
grandes pâmons. ïts'apHqa~
uniquement a~ rétaNir la Jut~
tice, à faire fleurir les beaux
Arts & a reprimer la licence
des Soldats. Une heureuse
~Kocn~ e(t quelquefois plus
utile qu'un génie fubiime,aux
Rois qui veulent gouverner ia*
gement.
Cc~
CHAPÏTRB IX.
f~M~M J*
f~, ~R~c&M~.
MOH-
1
'?L eft qae!qûe~is neceCa!*
re de faire Sentir au Pa-
bj!c, que ceux qu'on appeile
Hands Hommes itediaerent
des autres que par la fcience
debiejn cacher leurs vices,
ou par le choix de certains
défauts écïatans. Beaucoup
d'adreMe leur tient lieu de
merite & je fuis perfuadé
que teMea~ion qu'on admi-<
re depuis long-tems paroi-
ïfoit mëprifaMe S l'on en
pouvoit pénètres le véritable
motif. Le monder une du"
pe qu'on trompe quand on
veut & &as be~conp d~
pei-
peine. Il y 'a pourtant certain
nés mesures a garder avec lui:
ceux qui reMCent le mieux
font traitez de grands Hom-
mes, & les autresfont geoe<
talement oubliez. ~neUebi-
zarrerîe 1
Auga~ a été un de ceux
qui ont.)e ~nieux diCimuM
~CMrsdef~uts~HabUe dans cet*
te poétique rainée que Ma*
~Mavet a réduite en précep*
tes, il cachoit fon ambition
(busdebeaux.dehors< FideHa
~n apparence a ce qu'il devoit
aux loix du Triumvirat~ U
Ne cherehoic en e~c qu~ fe
rendre feul Maître de l'Em-
pire. Jamais perfonne n'a fu
mieux que 1~ rartde mettre
tout a pro~ reprit qu~ Ne
laïaë perdre aucun des avan<
tage~~ui fe préfèrent, e~e
~uspropre pour le Trône.
P~
Peu femblable aux Princes
qui veulent feulement qu'on
les craigne, AuguAevôuloit
qu'on FeUimât. C'étoit pour
y forcer toute la République,
qu'il eut envie de quitter
l'Empire. Sa feinte modera.
don lui valut mille éloges.
Né pour les plaiurs il aima
la Paix & nt neurir les Scien~
ces. Sa Cour étôit polie &
agréable, en un mot, le ren.
dez.vous des beaux eipr;ts de
toute l'Europe. Les Virgiles
&Ies Horaces n'eurent ~au~
tre dcre que leur mérite pour
y être admis. Ce fut avec d~
telles gens qu'Augure mena
une vie d'autant plus volup-
tueufe, qu'il cônnoiCoilpar
lui même tout le prix de 1~
volupté.. Suetoaenom&~nare
que fa ~erniere maladie ne lui
ôta rien de ~bn en{o&menc
P~
naturel. Se voyant un jour plus
mal qu'a l'ordinaire,. il de-
manda un miroir, & ni ac.
commoder fes cheveux, com-
me fi cette parure alloit lui fer.
vir de quelque chofe. Après
quo! il fe tourna vers ceux
qui étoîent dans fa chambre,
& leur dit en riant: T)'MMx-
~oaf y&M bon. OMw~ ?
Cette piaiiahterie fut relevée
par un vers Grec, dont voici
le &M.
t
n~MK &
referas jamais qu'un fol;
~o~
Cec
CeKC faillie eft digne d'un
homme qui excelloit dans
l'art de plaisanter. Je doute
que nôtre Mécle quoiaue
plus bavant que celui où Ra.
beïa!s vivoit:, put h! appren-
dre quelque chofe de nouveau
fur cet article.
J'ai parlé avec airez depfe~
tïNon des deux morts précé-
dentes, U e~ ju&e de paner
maintenant a celle de Ma!-
herbe, l'un des premiers &
des plus grands Maîtres qui
ayent fbrmé le goût de ia
France. Monfieur Dë~preaux
nous a fait, fentir touc~l'oMi-
gation que nôtre Poëuë' lui
avoit: elle changea coutd'ua
coup, & devint réglée, d'in-
docile & de libertine qu.'elle
étoit auparavant. Malherbe
avoit un génie heureux, &
propre à ie frayer de nouvel-
D a les
les routes: il penfoit noble.
Ment, il peignoit les objets
<Tune maniere vive & tou-
chante; on. un mot, i!
toit ne avec les ditpotïdons
qu'Hoyace demande dans un
Poète.
° C«<tn<w<M<~H<of, at~Mot
JM~Ha~O:MfMM, ~MMOMM~~M
&M;Ofë~
<
Racan,t homme de qua!
té, & bel etpnt en même
tems, nous a laine la vie de
Malherbe écrite d'un air fort
fincere. On y remacque avec
p!aiCr qu'il étoicanez Philofo-
phe, fur tout depuis la mort
'de fbtt fils: il donna même
de grandes marques de Stoï-
cisme pendant <a dernière ma-
Jad~, & ces marques ne
-doivent point, a mon avis,
pa'
tf (u(pe~es. tf Uae heu~
paroître
re avant que de Mourir
~c~, d~ Racan c~M~
<? ~M< ~M~ )T~M~
~Mi
~C, d'MM MïCC ~M; M'M~
~CM ~M~O~ A g~
6MMM!Cfon COM/ lui
~nMaM~c At< dit <?
~OH~ J'CM S' ~M'~
~OM~ ~~M~e ~M~MM A
?0~ pM~~ A M I~gMC
~r<:?ye~ Voilà une d~Mca-
teue d. oreiHe pouuhe a bout
& donc tt n'y a aucun @xëm<
ple dans nos Put~ës nou-
veaux.. On fait bien quels
font les Auteurs que je veux
dé~gncr par ta.
Malherbe n'avoit pas trop
bonne opinion de la PoëCe
quoiqu'il iefùc toujours ad-
donné à ce genre d'écrire.
Qu~qu'un fe plaisnoit <<e-
vanttui de ce qu'i! n'y avo!t
~es récompensa que pour
ceux qui aHoient & l'armée,t
on qui entroient dansicsaf.
iaircs M Jut avo~a fraochc-
mcot q~'M n'en éco!c pas <ur-
pr!s. & ~M JPo~ /M ~ro~.
Jp~ <!H~ ~& ~MM
~a ~b~Mf <~ ~f/
NM
touc a fah
Je ne
veux pas approu-
ver cette comparaï<bn3 cHe
choque trop de personnes &
la fois. Je dirai pourtant que
j~e trouve aMez étrange, qu'il
y a!t un Are particulier daM
le monde de débiter des fa<
Mes & des menibnges.
CHA
CHAPÏTNJE X.
'MM~MH <J'MM MO~MM CC~"
~<~ <? ~M~H<?.
L'ït.t.u8TR~
T Imitateur de
Theophra~e propo~
a
dans fes nouveaux Cara~e-
res un probleme atrez curieux
que perfonne n'a encore ré-
<b!u. H vouloit qu'on lui dé-
termïnâtaujuMe, quelle for-
te d'efprit étoit propre à faite
fortune. Cette que~Mon de*
v!enc plus di~c!!e & plus
compMquëe de jour en jour
car jamais on n'a tant vu de
ces hommes mëprï~aMes ~ut
s'élèvent fans aucun mérite:
notre fiécle fera fous ce point
de vue un nec!e auez bizarre.
Quoiqu'il en foit, tous les
Royaumes ont ~burm des eta.
bhftemens pompeux où ha-
zard feui avoit part ce qui
e<t aum propre à exciter les
foux qui courent après iafbr<
rune, qu'a rendre (âges ceux
qui Ja méprirent.
L'Empire Romain a v4
Couvent de. ces hommes peu
iiMres, queicddHn capri-
e~ux & bizarre conduire
jutques fur Je Trône. Salvius
Otha, uo des douze premiers.
Ceiars, peut en Servir d'exem*
p!e. Le manage honceux de
ion bi~ayeuï, & l'aKache-
menc de Tibere pour (s
grand.mère, furent les deux
fourees de fon bonheur. Une
nMUvaife circonitaoce (ereau-
cancqn'une bonne, pour nous
fmre briller dans le monde.
Combien de ~orcune~ ne ibnï:
dues qu'à des crimes?
~théra~
OcbcR
tf
Othon n'avoit
a
<
aucune de
ces qualitez éminentes qux
font necenaires h un Souve.
rain. Naturc!!cmcnt timide,
il ne voulut jamais paroitre à
la tëce de <bn armée pour
combattre en pcrfbnne Vitel-
iius. Sa MchetC ruina entière-
ment fes.affaires, &ïacrain"
te de tomber vif entre tes
mains d'un ennetnicruct, lui
fit prendre !a refolution do <e
tuer. Voici comme Suétone
rapporte ce faic.
Un Soldat ayant appris
Othon 3a défaite entière de
fon armée, & ne pouvant
lui faire croire cette nouvel
le, parce qu'on i'accu<btt de
fourberie, ou de lâcheté; ce
Soldat, dis-je, tira <bn épée
& <e tua. L'Empereur tremitt
cette vue & jura qu*t! ne
feroit jamais !a cau& de la
mort de personne. Se tour-
nani enfuie vers fes princi-
paux Courdtans, il les pria
de lui donner un bon conteu.
Après plufieurs proteffations
femblables de con~ancc &
d'amitié, H rentra dans fon
cabinet pour écrire a fa fcpur
deux Lettres de condoléance.
Il crut auCS que fon devoir
i'engageoit a brûler certains
papiers fecrets, & a remet-
tre aux plus fidelles de fes do-
meftiques tout rargentquUui
ye~oit entre les mains.
Âpres ces préparatifs 0-
thon s'apperçut par quelque
émeute populaire qu'on arrê-
toit prifonniers ceux qui vou-
loient fbrtir de !a ville. 11 dé-
fendit expreNement aux prin-
cipaux/OSciers de fa Cour
de leur faire aucun mal &u
s'écria d'uo air mocqueur,t
a
p~OH~-HCM~ MC -v
~COC
}'~JMtcc ~M~ MMt~. Tout !e
monde out alors la liberté de
Je voh' i! but un verre d'eau,
& ayant choifi le plus fr&n*
chant de deuxpoïgnards qu'on
lui présenta il lemhïui-Me-
me fous le chevet de fon lit.
Après quoi il fe coucha tran-
quilletnent, les portes de ?
chambre ouvertes, & il s'en-
dormit fans aucune inquietu-
de. Sonprem!ep<binens'é-
veillant fut de rechercher fon
poignard & de s'en fraper.
Â!nS mourut Othon, tou-
jours foible & toujours in-
con~ant, excepté le dernier
jour de fa vie. La cho~e me
paroitaSez bizarre r il ne de-
vint grand Homme que dans
le tems que les autres ceiïent
de rêtre.
CHAPÏTRB 3(1.
D~ ~M~MM j~NMM~r qui ye~
~~ca jp~~a~t.
tE ne crois pas que l'intre-
p!dïté foit la vertu favori-
te dn beau fexe. Il femble
que les paNtons douces & 6a-
teu(es qui lui fout tombées en
partage, Fempêchem d'avoir
du goûc pour un herolime
trop relevé. Cela ne m'éKm-
ne point tout cara~ere dont
ren{oûment e& la bafe, s'ac-
commode peu de ce qu'il y
a de iubMme dans les mœurs.
Naturellement tendres, &
coquettes parratïbn~ les fem-
mes ne cherchent qu'à excei-
Jer dans l'art de plaire. Bien
loin de vouloir en imposer
au
an monde par un courage af*
Me, elles fe font un point
d'honneur de montrer quel-
que foibleffe. On auroit grand
tort de les en btamer une
b~Ue triomphe, m~me ence-
danc.
Quoique rïntrep!d!té foit
inutile aux femmes, on ne
huHe pas de trouver parmi
elles des Héroïnes, des Phi-
losophes & même de~ efprîts
forts. Tout dépend des pré"
mieres Xmpremons qu'on leur
donne & en général les per-
sonnes qui ont le plus de vi-
vacité font les plus propres &
laiffer prévenir. L'Hi~oire
ancienne & moderne ne nous
parle que d'un très-petit nom-
bre de femmes qui ont badi-
né avec la mort. Une des
plus' remarquables e& Made-
moMeHe de HmenH~ fille
D 7 d'hon-
d'honneur de Catherine de
Med!c!s. Toute jeune enco.
yc, elle <e Mt~connoître a
Cour par fes bons mots, &
même par des patquinades
MmpMes de fel attique. Un
ancien Auteur avoue <ans pei-
ne aM'c~ ~0~ grande par.
~H~, ~CM~/e,
bien, S'/o~ propos. E~-H
un lieu au monde où rhu-
meur n~difaute trouve mieux
fon compte qu'à la Cour?
Quand elle ne feroit pleine
que de ces fots de qualité, qui
préferent le clinquant du Ta~
fe à l'or de Virgile, un Sati-
rique y feroit au comble de
ia joye.
Je ne puis finir de meilleure
grace ce qui regarde Made-
tnoiieUede Limeuil qu'en me
fervant des propres termes de
Brantôme. Voici comme il
s'e~
s'exprime, avec fa naïveté
ordinaire Quand l'heure
de la mort fut venue, elle
ni venir il ~bi (bnva~ec, qui
s'appeiioic JuMen & qu~
,,iavoic très-Men ~ouër du
vio!on. JuMe~~Iaidït-cHe,
prenez vôcr~ violon,y &
donnez-moi toû{ours jtu~
qu~ ce que voM me voyiez
morte, la détaxe des ~uM-
fes &Ie mieux ~evous
pourrez; & quand vous fe-
rez fur le mot, per-
~M, ~onnez-ie par quatre
ou cinq fois le plus piteu-
tement que vous pourrez.
Ce que M l'autre, & elle-
même lui aidoic de la voix y
),
~,& quand ce vint
~f~, eHe reÏtera par deux
fois, & iecournantderau-
tre côté du chevet, elle
dit a tes compagnes,
~~<? M~p, ~H
~c~, &aM
MadcmoïfeUe
décéda.
de Limeuil a-
voit une iœur paria!temenc
belle, mais qui ne la vaîo!c
pas du côté de l'efprit. TeHe
e& la dëiMnee de la pluparc
des chofes exceHentes: on ne
les voit pcetque jamais unïes
en<em6le, & cependant a-c-
on queïquedrotcde s'en plain-
dre?
H ne faut pas. long-tems
contuker le goût des femtnes,
pour (avoir qu'eiïes aiment
mieux être jolies & un peu
(bctes que
~ptr~uelies avec
beaucoup de laideur. Çetcc
préférence qu! fe donnea la
beauté me parôh un (enti-
ment commun a tout le fëxe.
La Reine Etï~e~ n'enécoit
pas exemte: maigre l'or~ueii
du. Trône ëUe nrunpre~en~
coo"
considérable a un jeune Hol-
landois qui l'avoit feulement
trouvée belle. Remarquons ea
pa~ïant que l'amour propre e<
inséparable de rhotnme: je ne
<ai même s'il ne fait pas une
partie e~ent!eMe de fbncarac?
tcre.Ce!ui qui en feroit deM:
M~, ne pourroit au plus de-
venir qu'Mn habitant de la
République imaginaire de
Platon.
Je ne prétens pas ici ~tire
le procès a la memoire d'EM-
zabeth. J'avoue avec pÏaiCc
qu'elle étoit -née ce que les
autres Prince<!es ne devien-
nent que.par une~ongue étu-
de. Jaloufe de <bn pouvoir,
& habile dans l'art de fé faire
craindre elle témoigna au-
tant de courage pendant fa
vie, que. d'indiNerence
mort. Voici ce que j'en ai
dans.
dans les Memoires fecrets d'un
fameux Mien, nommé Vit.
torio Siri. Cette Reine étant
a~tc fur fbn I!t:, ies yeux
tournez vers la terre & un
doigt dans la bouche, fit
venir fa Musqué ordinaire,t
qu'elle entendit jufqu'au der-
nier tbupir avec une joye in-
concevable. On ne doit point
trouver mauvais qu'une fem-
me (e procure a l'approche de
la mort tous iespiainrs dont
fon imagination peuis'aviier:
elle éloigne par ia des idées
orop accablantes; unediitrac-
tion agréable eft Peuvent ua
remede ~ar contre bien des
chagrina
Qu'on me permette de
joMre a tamort.d'Eiizabeth,9
celle d'Anne de Boleyn fa
mère. Fameufe par fa gran-
deur, autant que par fes dii-
gra-
grâces, elle ne descendit du
Trône que pour monter <u~
yeehanfaut. Peu de jours heu~
reux lui valurent une mort
bien nécduance: H CM: quet.
quefois à craindre d'ccrc trop
bien avec la ~bunne, elle <e
p!aït ajoUer de mauvais tours.
Anne de Boteyh fut <u{etM
de grandes inégalitez d'e~
prit pendant tout le tems de
fa prifon elle pleuroit &
chantoït tour a tour, elle paC
foit en un momeMdè la joye
la tri~eMe. Etant ~F re<-
chaffaut, elle demanda aFE-
xecuteur s'il favoit bien fon
-métier, & tout d'un coup
on ta vit s'abandonner à de
grands éclats. de nre. Il y &
peut-être un peu d'extrava-
gance & de bizarrerie dans
cette conduite ornais qui ne~
fait que les plus grands Hom-
mc&
mes pèchent par ces deux en.
droits? Un Ancien Fa dit,
??<? M~HM ~Jtg~tMM
<n~fM~ <~MN~<c.
CHAPÏTRE XH.
JD~ <&~M'f~ ~f~ <~
~za~
E
jL< nom & les avantures de
cette Duchene ont fa!c
tant de bruit dans le monde,
que j'aurois mauvaife grâce
d'entrer ici dans un trop grand
défait. Elle fut menée en
France & Fage de fix ans, &
elle herita des biens immen-
ses du Cardinal Mazarin, en
épousant le Duc de la Meil-
leraye. L'humeur fcrupuleu-
fe & fevere de fon mari Fo-
bligea, après plu~eurs ~eps-
r~-
1
rations panageres de fbrttr
de France. Elle fe fixa en
Angleterre, & y fut genera-
!@ment ~iMee de touc le
monde. MonKeuf de Saint
Ev~emond, q4ï!<ecoa!)oiNb!C
fi bien en mefice, s'attacha a
elle d'une fhçon toute partï-
eutïere, & ne perdit aucune
occaflon de la louer. Quoi-
qu'clle ne <bït pas l'Auteur
des Memoires qui portent fon
nom, on ne peut fans in-
juftice lui refufer le titre de
bel efprit.
Elle fit en mourant Faveo
du monde qui prouve le
mieux une indevotion enra-
cinée. Je me ferai auez enten-
dre, en difant qu'elle expira
auM nonchaiamment que R
tout alloit cair avec elle. En
effet ua Auteur curieux nous
ap-
apprend qu'elte ccM~~a jup.
quau dernier moment de fa
vie, tes M~M ~M~MCM~ ~ae
JEw~M!~ ~< a(.
~OMC
<&!M aa~ ~eMfM:
c~ pour la detourner du dc~
rein qu'eUeavoitpFisdejteK.
tïrerdans un Couvent, Il lui
parle de cette manière:
~6~ MNf ~X touchée d'NM
gM~M~~
A/WM,
Dt~M,
tous aMacMP
Jf~ eo
· ~CM~~
a:
~a~&s par f~f~Mt ~OM
~ay~
M~~M~
$M MM
J~~ ~oaf
MNf~; ?
s'
c~~j~a~ ~ca<~ croire
lui §W MMf ~JS ~~ff
~M* Dans la Htuadon o&
?
Voyez h v!e de Mt. de Saint
Evremûnd, pages ccxvM.& ct.xxx.
cmxx!. edMon de Paris, ï7tï.
~trouvoit Madame de Ma.
zarin, on femet aiiemcni au
dc<Rts de ces formalitez dont
les fupcrititieux fe fervent, &
reproche du trepas.
Elle avoua cependantqu'e!-
le étoit fichée de mom~ a-
vant Mr. de Saint Evremond.
yc wo~OM wFf, dit-elle a-
gf~Memeac,
~M'A
poa~ w~
9
Ë~~M
6fces
~<
~~w~
li-
~~ca:, dont M j~c
SN~ grand M~F. L'évene.
ment ne démentie point des
fbuhaîts fi favorables aux EC.
prits forts. En effet on ne re-
marqua en lui aucun regret
de quitter la vie, quoique fon
unique étude pendant plus de
quarante ans eut été de cou-
rir après toutes fortes deplai-
firs. Il donna tête bainee dans
réternité pour me fervir d'u-
ne
ne expreNion de Montagne,
fans la connderer ni la recon-
no~tre. L'Auteur de ia Vie
a'a pas jugé & propos d'en-
trer dans aucun détail: ma!s
<bn Ntenee en dit airez.
rai appris d'ailleurs qu'au
Keu de s'a~îger & ~a vue de
la mort MonMeup de Saint
Evremond avoic refervé rou.
te fa gaïete pour ces dern!eK
momens. PIu< enjoué & plus
badin qu'& l'ordinaire, il plai-
fantoit agréablement fur fa
nn prochaine. U dit un jour
~MM aM~ ~H~ ~WM de fe
f~OBC< & comme on in-
terpretoic ces paroles dans un
<ens devot H s'expliqua en
ajoutant c'Mt awc
petit. Je retrouve avec piaiCr
dans cette &iHie le vérita-
ble eara&ëre d'un vieillard vo-
luptueux.
Ceux
Ceux qui ont entendu'par-
ler de MademoUcHe de Leu-
c!os, feront bien aites d'ap-
prendre un <ait curieux qui
la regarde. CeMc charmante
perfonne npu~ a mcntré qu'il
pouvoity~av~fdc la deijtca-
ËMe dans le li~erti-
t€<!e ju~ues
Mge.
Maïtrenfc fut tour a tour
de pMeur~ SeÏ-
gneur~de la Cour~ ma!~iô!n
a'agïr avec eux en fetnme
intereM~e, e))e ie piqua tou-
jours d'une Mbefaïité ing~-
Bieufe & propre a revetner
lesplainrs. AuN! tous ceux
qu! l'avoient aimée pendanc
& jeûner, nrent u~ de-
ypir de envoyer ~es pre-
<ens conuderaMe~ qua~d ra-
ge lui eut 6té tous ies ctar-
mes. Monneur le Duc de
ne' fut pas des derniers.
~Pei'~jM~~ de
.rj;
Lenctos t'avoh ~xe!~e par de
pui<!ances raisons & (u!vfe!e
traïa de vie qu'eUe ëmbra~
dans h <bh:e: car ~tânt au tic
h MofE, h 6c vett!?, &
Fayanc p@gavdé6 d~a ~eit !an*
gut~t, ~hfd4c.H,
Myc%' iiuùt'-
4ue
MM
y~ ~M M~MM? a~ ~M-
M
Mtr /Sc~a? p~f~ ~M< ?<
~M~. ~H~ p~~OS
? J~,
eb ego n*tj'O
~a~
fmiè pùis »~d plain.
p~a'
A /a MW~ 'w~'j,
MM f~~ J~ ~M~ J
~Mf ~Mt ~Ma: MC /M~t~)
p's~M~<h<a ~y ~~M?, ?
~M~n~~
]~ tïem p~du!arïte~
d'è~ qui
~~m~
d'un hotnme
~lë~d~~H~ae~
l
(~8~
~oQ.
)~
connoïHbit < <
& fond tout !e prix
d'une vie voluptueufe, & eUe
vouloit qu'on lui rendit !&-
deMUsjuiHce.
.¡
CHAPÏT&B XMI.
~M~M~
led
danr lé~
c, fYidde;a~
0'~ay~
<~M~IX.
Xl. C& ¡.
YL iuSc de nommer Ma-'
j. chhvet, pour faite naître
ndee d'un excellent Politique.
La nature FavoiE tbrce des
jëuneMe. a faiCr ~ë qu'il y
avoic ~Mendet dans !eh~
ce de Thomme d~tat." Ëïiè
Fen~gea peu après a enfrer
dans le cabinetdes PrÏn<
démêler les pf~~aux"àbL
'lesl~men~ir. A.
V6<c où ~rtt pene~aXï,
pouvait qu'y beaucoup pron-
ter. Auu! fes Ouvrages repré-
ientent-ils naïvement ce que
le Trône exige du Souverain,t
& ce que le Souverain exige
dé fes S'jeM. On me permet-
tra de ne point auurer que ce.
la s'accorde toujours avec l'é-
quité naturelle,
Florence ëtoitïa patrie de
Machiavel. Né avec un efprit
inquiet & républicain, il ne
put s'accommoder de la nou-
velle domination des MedicM.
Cependant la choie devoit
paroitre délicate a tout hom-
me de bon iens. On puni~
foit alors lé moindre Ïbnpeon
avec autant ae Ïëverité que~
le vrai crime,. & .c'en ~étoit
~j:
~n que ,d'av'pir plus d'efpric
qu~les.au~ës.~
.a
Laa tr~. bonne pom~n
quon ~Mt.des
''<~
~m~re~
Ma~
Machiavel pen~a lui coûter
cher. On le crut Auteur d'une
conjuration qui s'it tramée
contre le Cardinal Julien de
Medicis, & on le viï c arr@-
Mrpa~ ton ordre. Sa prifon
dura plufieurs inois, & la per<
te de tous fesbiens ûtivit fbn
e!argiMemeni. Ce fut alors
qu'il commença a fe déchaî-
ner contre les nouveaux Ty-
rans. Philosophe rigide, il fe
faifbit honneur de fa mifere;
& Satirique outré, il <emoc-
qubit de tout. La mort même,
qu'il attendoit avec impatien-
ce, lui parut un nouveau fu-
jet de raillerie. Plusthardi en
cela que le fameux Aretin,
qui, ayant .plaifanté toute fa
vie, n~ôfale faire en expirant,t
il étoit tombé dansj~o btgo-
tifme outré.
Lefbible~cAr~age
ejH la (hpe~ition. <
<~ Les grands
Hommes$ avec toute Jeur
adreMe, ont quelquefois bien
~e la peine s'en exempter.
PefîcÏès, qui avoit toujours
fait retpfic fore, <e voyant
déféré des Médecins, eut
recours aux Jtgacures & aox
incantations magiques. Un,
de ~esamisFétanc venu voir
fa (anfé.
f<M~&~M~M~~
j~
lui demanda des nouvelles de
dit-il du
M~ trou-
W f~M/ M'MM-
ype~. ~~aae bien
~&~ ~a~~ ~M-
M~y~MajB. L'homme me
papoitcoic vepicaMemenc ha-
b~ie, s'il pouvoic fe meccre
audeuus des impreStons ma-
chinâtes. Mais, quoi! A-t-il
anez de force d'esprit pour
cela î
Je vais paCef a la more de
Bu-
Buchanao peut -être oa
trouvent ptus de courage que
dans ceite de PericÏès. C~pe~.
danc les dernières paroïes de
ce fameux Grec pn<es en ~n
cerMtn ~n~peuvent pia~e
auxConnoUïea~s. Buchapan
écrhoit avec beaucoup de
(e eit
plus nNes
Modecoe~
des
potiteOe <bn Hi~oïred'Ecof.
(bn genre une des
.!< e~~nna~,
di~c.J~~nCeu!' <de Thou,
qu'unch~n~e )~njt djs la
pouaiereduCoHegeaitC bien
entendu les intecdsdes Pnn-
de nation:, !t
ces. Buchanac ~p«.Rc~ap:s
f~joun~
de <a'.pMr~~j~; ~tè&ja]~
ïoog~etBs ~~ag~ < H t~) re-
vint paûer i[hrn)<Mes an~
nées de ~ie. Un mer~e
connï! lui avoit- procura a
Cour une fbFMne a(!ez/c<
adorable.<~A peine cotnmen.
<
coit-ii h en goûter toutes les
douceufs, qu'une <!evre tente
vint !e préparer h la mort. Sa
ïnatadtc ne'r~tonna point un
~h!!o~he ~td~e~m~e~'an.
Mnt p~us a!~menc ~quit~~
vÏc,qn*H ne tient prefquc
point aux objets extérieur
Buchanan pen~~ tout ic
~on'" nevre ne voulut
rendre ~can reMede. So~
~eux de co~fuiter ies mou'
Démens ~Mts de ia nature~
il s~abandonnoit a un inftin~
~idé par le bon iens. Nu!!e-
!tncnc convaincu de !a capa*
~cite~es Medecxnsyii les bra.
~o~onvertetneat: on dit m~-
?0 qu'après avoir appris!d'eux
que le vin lui écoic mortel, il
prit un verre a ïa main,t &
mourut en récitant ceice élé-
gie de Pf opérer t CtM-
CMa P~M< M~CfMM M? C~~
ec~Mjr
C:Ht<M HK~
~M~M~.
< ~M<M<&W. r
'<
'.nm
1
~&!P~T!&E XÏV~
'!)~'f:ft~
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<R~aMM~<~ ~tMC~F
T~ <f~Mft~M~
~e~e~ CMM~ <? C~m"
M<W~
<
Y A ReMon ~es Roîs~
JL bîendiBeMaMde~eM@du.
Peu~e quoïqM'enapparence
elle (embie ~cre ia même. Su-
pcr<Mtieux, inapiiqué peu
t
capable d'examen,!e
taMë arment ~u!ce.
Peuple
<e Sx
tbUe avMite pour !e merveM-
ieuxonpom'rincro!aMe, !u!
fatc fbuvcnc rechercher !e
faux. La Vericc nue & de-
pûuHMe de ces ornemeas da-
teurs quHMrprennentMmag~
nadon, !e fadgue quelque-
fois même eMePennuie. Les
Rois ao contraire regardent h
Religion comme une parde
de ie~pXomaine~ qu'Sts~(bnc
maîtres d'amener, quand H leur
plaie. Nourris dans ces M'
dmëns y Us M~eat Figno-
~ncé pjopu!aire& ~e jouent~
pour ainS dire, de incréduli-
té de leurs Sujets. Que la
&on~n des hommes <B'i
ob~ïen~ e~ maiheuMufe On
les trompe gfoŒerement &
pou~
pour comMe de disgrâce; on
les oblige ât ïe~e&'cteptus
vn<edu~eur.
H n'y a guejres de Palts o&
la Religion n'ait: jo~é des rô-
les aCez bizaryes. Une de~i.
née ma!heureu(e !a fend pro-
pFe a fournir des Scènesebthi-
~ues, <buveat même borlef~
~Mea. L'increda!it6 s'en d~-
vercit. Amie de h ~ai(bn
e!!c n'e~ poinc <oûmMe a ces
paiBons nnes. & ingénieuses
que la Midque~ir meMfc
en <Bu~fCj. Je nesvoï que r~
gnotancecapable d'apMmvëf
.ses grands changement qu!
aniveM dans .ie Sin des R.e'-
JigioM. ~s ne me paroiSenc
~bu~en~ f~hde~~quc~ ibr.i'aap-
~ica~ tOU~~m:M~eu~ ave~
g!e{de~t~angér:~C'eâ pcuc-
être ces deux moMS qu'on
peut iegïtim~emeac attribuer !as
révolution arrivéeen Ang!e.
Mrre,! fous ie regne d'Henri
Vi~.
<
Ce Prince étoic nô grand
homme perfuadé cependant
qu'H devoit regler Tes démar-
ches pM~ÔE par ce qu'it pen..
fuit lui-même, queparce qu~
tes autres pouvoient pen&rt
JI y aJà dÊ~u& une espèce de
vanité qui égale. le vrai cou-
rage. Henri ViH. abandonné
des Médecins, demanda o~
verce de vin Marc & cornue
~n le lui prefen~pic, ii s'écNa
d'ua~~on Mmeor~ ~c~ p~.
<~ dernières pàroiesq~i
Ces
profère enâtiM jufqaes a la
mort~ témoignèrent ouverte'
~ne&t FaverCott rqu'ii avoit
pOM les Moines, gen~~i!~
intereS~i &. haÏMàNes~af ?
baueMe de ieufs mceurs. w
Le Comte de Crammont
n'e.
n'étoit pas fore éloigné de
cette efpece de mépris. Sen-
<tb!e aux charmes d'une vie
voluptueufe iti dedaignoit de
s'innruire des dinerenies opi-
nions des hommes. Leur bi-
za~reJc les avoic rendues me"
prUaMes a les yeux. Le Roi
prévenu de fon irréligion &
in~ruic en même tems qu'il
étoit dangereu<cmemma!ade~
lui envoia le Marquis de Dan-
geau, pour !'excicer a mou-
rir en-bon Chrétien. Chaque
fige a fon gout & fes maximes.
Mr. de C~aMM~
~ac ~o~Mt, ~o~Ba a-
qa< ~t
du
lors C~M~
~BM~ qui avoit ~ca~
wr~ee~ S' M ~Ma.
IflIi t
1 :1:'
Voiez h Vie de Mr. ~e Saint
Evremond, donnée au public par
Mr. Des Maizéaux, page cciv.
Juiv. édition de Paris.
fi
DaB~aa
~Mf a~y~~ca: g~,
~MO~a
~~f ma
coMC~aH. Cette faillie paro~
foit fi heufeu~ë & Mr. de Saint
Evremond, qu'il Fauroïc a.
checée aux dépens de fa vie:
les efpdM forts ne font pas
toujours ceux qui meurent a.
vec le plus de tard!e<!e. Que
ne doic-on pas craindre da
deraneemenc de notre ma.
chine?
Le ~oa &OMM~ Des Yve"
teaux (c'eA ainu que le nom-
moic la channaate *jMfMan)
? voyant peu éloigné de h
mon, fit jouer une iaraban-
de ~a, dt~bit'ii, ~~M a-
?? ~aMM~y. C'e&
cohnoître tout le prix de Ja
vie, que de n'en vouloir pas
abandonner un ieu! moment
la crainte ou a Ja tri~e~
CHA.
Madïïe, de Lencloy~
CHAPÏTR& XV.
~MM~ f~~
~atc~a~
<~ ~C~-
les
p!aidei'he~cu~en;,!!?. Pa*
tm Beg!!gea co~jour$ les fa-
veuM deh fortune~ C dMB~
tisfait, de
u
CMme~ Sa-
N96~0~ ? vï-
voip
voi~dans indépendance.
Mr. BoMuet, Evoque de
Meaux, aianc appris qu':î é.
toit au lit de !a mort, FaHa
trouver & i'excita paries pa-
roles da~onde les .plus <e.
dui&Mes~ a ouer te dernier
a~e de ta ~oMed!e~ a
manière derEgii~e de Rome.
f~
~~M~, luidit~J!, M MM~
~j~~e!: ~~MM~
~~oa!~
?!
?c ~M~
~~M~
r~ 6f ~~a~. ~~4
s'écria-
t-i! d'UN 'aip badin. <~ w
paf~<
M
~ri~ae~s
H~y a
e~MM~
r r
·
M~ ~MM~
~?
un œH mourant, ~oM~z-~oM
aprouver un pa~
~~0~ mon.
d'enjoumeni:
Jo.\ a
que de mour!r ce$ vers pleins
t.
Ma petite ame ma mignone,
Tu t'en vas donc, ma fille, & Dieu
t., fache où tu vas,
Tu pars feulette nüe & tremblo.
tante, Hetasï
Qu~ reviendra ton humeur foH.
chonne~
Que deviendront tant de jolis
bats*!
On remarque au travers
de la gayeté d'Hadrien, un
grand ibnds d'incrédulité fur
les affaires de l'autre monde.
ïlétoit auez habile pour dou-
ter, mais il n'ofoit examiner
pourquoi ii doutoic. C'eA or- C
dinairement à force d'étudier
la Religion ~q~onfe trouve
engagé a ne rien croire. L'in'
certitude des grands Hommes
s'établit fur les mêmes prin-
cipes qui ietvenc à convain-
cre lé vulgaire.
Je crains d'en avoir trop
dit
G?J WM~Mt h <M<M~M &
~e~~ac~
<~
dit fur une ratière auui déli-
cate. 11 y a certaines err eurs
dans le monde, qui ont droit
de paroitre impunément & de
braver toute la philoibphie.
Ces fortes d'erreurs font d'au-
tant plus a craindre, que les
hommes fe font une loi de ne
les point combatre.
Paubns de l'Empereur Ha-
drien à quelques Savans de
profemon qui meritent d'a-
voir place dans ce Recueil. Le
premier qui s'offre à mon ef-
prit eft EUuus Calentius, Poè-
te célèbre la Cour d'AIphon-
fe Roi de Naples. Il êcr!yoit
avec beaucoup de politefïe, &
n'ëcrivott que pour s'amufer:
jamais perfbnne n'a été plus
propre que lui a prendre le
tems comme il viendroit, &
a ne point s'embarrauër da
lendemain. Aum a-t-il vécu
dans une grande pauvreté,
ne poncdant pour tous rêve.
nus que le titre de bel efprit.
Son épitaphe le témoigne aP.
fez; c'e~ lui-même qui a eu
foin de la composer en expi-
ranc.
~t~a~M HatNfa ~!<f<MHajPe~
D~M~, o~ae Mop~B ~M~dt
e~f.
EÏiuus Catentius ne pou.
voit mieux représenter fon
cara~ere que par ces vers, où
l'on voit briller beaucoup de
naïveté. Combien y a t-U de
Poètes a qui ils conviennent
de la même manière ? Paue-
rat, par exemple, n'eue d'au-
tres biens qu une réputation
Mqui~e grands ~Ms il ne
voulut pas même en amaner,
faisant moins de cas de toutes
les jricheCes du monde que ~e
ia
la vraye érudition. Voilà des
fentimens que notre ûéde au-
ra de la peine a approuver,
& quiconque oferoit aujour-
d'hui les J~butenîr en Public,
ïe feroit au ~o~ns traiter de
vïConnaire tant il e& vrat
qu'on trouve peu de gens en
état de comprendre qu'il y a
quelque choie de meilleur,
par rapport ~rhomme, que
d'être r~che.
Revenons à Pauerat. Il
.avoit Feipric auez ju~e, &
l'on voyoit briller également
~n lui la vivante i&rOr~
teur & la douçeucjdu Poëte.
H étbit du nombre ~e ces~a-
minum ~~a~to~M dont parle
Catulle, & que nous ne pou-
vons bien exptimer en notre
langue. €e:que }e dis eN: con-
nu de tous ceux qui ont I&
les Ouvrages, j~qu~nteu-
core touchez des grâces de!a
langue Ladne. Comme Pane.
rat aimoïc à ra!Hcr ~ncmenc,
il conserva fon cipric ya!!ïeur
ju~ues dans ~cctte êpicapbe
qn*H fc nE en moM~an~
diocre.
faire (élément un elûge mé-
DaœyMWMM~ttSe/Of~, tMMCa~.
to&ac omof,
F~Med ~MMB~ ~~H~HM~-
~0~ f'
M~et~, <MJae 1 .tt~.-1'1'y
~M~
C~ ~a~~Yf~M~ CM~MJ ir~
MW
A~aeM< cMa~~f~ ~6cM
CMM.
ï! eft ai~ de voir que Mel-
Jin de Saint Gelais a compo~
ces vers presque en expirant
Attentif fe procurer des
idées diverduantes, iinepon-
voit s'y prendre de meilleure
grnce qu'en fe livrant aux
Mu<es. AuMt ont. elles une
adreuemerveiiieu<epourban-
nir toutes forces de chagrins:
leur commerce fait: oublier
l'homme qu'M eA rai~bM~-
ble, pour le plonger dans de
douées re~eries.~ -Que je~i
fi les pIaiHrs qui dépendent
d'une imaginacion peu ré-
glée, ne ibm pas les plus fen-
uMes? LePoëteRon&rd, fe
voyant au moment fatal où
il devoft moofiry s'av~ 4c
faire
faire des vers pour une ma~
troue qu'il aimoit depuis bng-
tems. Lacho(e!uiréuuit:U1
quicta la vie fans s'en apper<
cevoir. Quoiqu'on en puiue
dire les eara~eres les plus
&gcs ne font pas toujours les
pïus propres & nous rendre
heureux.
I CHAPITRB XIX.
jE~MCM ~M~HM !M/Cf~M~
~X ~~C~
TL y a certaines prbfeûloas
dans le monde qui paroit-
ientméprifabïes en eHes-me-
mes les perfonnes pourtant
qui y excellent font gênera"
~meMe(Hmees. Jevoudrois
qu'on me pûc rendre raiïbn
de cette bizayrene.
Le
Le métier de Courtitanne c
e0:unecho<codieu~, cepen-
dant Rhodope & PMryné ont
paru avec écïatdansjteur païs,
& jamais la vertu nedeur au.
roit merité autant ~'app~u'
dtuement que leur <mquecte.
rie. Au'urecsdugo&tqucies
hommes auront toûjours~pour
leur métïer, elles fe fontm~-
me crues en droit de tranf-
mettre teurs noms la po~e-
rité par des infcriptions &
des monumens chofe plai-
fanteS L'etpnt humain iym-
pathife tellement avec le faux,
qu'on a jugé il y a plus. de
deux nuHe. ans que nous te-
nons ndîcuîes~ & par un ef-
fet aûez bizarre, les person-
nes qui ont porté ce juge-
ment <bnt des ÇourtKannes.
Voici encore un Roi de
Perie qui n'a pas fait plus
d'hoa.
v
d'honneur à !apoM:erite. C'c~
Darius L du nom; il voulut
en mourant qu'on gravât fur
ton tombeau ces paroles rc~
marquables, y'a! &OMC~M*
COHp de ~M bien porter.
Ne ~ut il pas un peu trop
prctmner du mauvais go&c
des hommes pour vouloir
gagner leùr eftime par une
pareille in(cript!on? Ou p!~
toc, n'e(t'ce pas que les hom-
mes font faits de maniere
qu*i!s aiment: moins une ver-
tu commune qu'un vice ex.
traordinairc ? Darius étoit bu-
veur de profemon, & ne fe
croyoit recommandable que
par ce ieu~ endroit.
Nous avons quelques Ma~
tbematicieM~ fameux par leur
grande fagacité, qui ont eft
foin peu d'heures avant que
de mourir de faire graver
fu~
fur leurs tombeaux ce qu'ils
avoient trouvé de plus neuf
en Géométrie. Arehimede,t
Ludolphe de Co!ognc & l'ai.
né de Mrs.BernouMi, ont été
de ce nombre. Peu envieux
de titres inutiles ils fe croy<
oient atrez bien cara~eri<ez
par leurs, nouvelles decon.
vertes, fans avoir beibin d'au-
cune autre inicription.
Il n'y a peut-être que les
Geometres qui ne doivent
rien au hazard: toutes leurs
-recherches font fondées fur
un travail immente lesauues
.Savans aiment à faire plus
de bruit; mais qu'on feroit
tort à leur vanité, fi l'on ne
vouloit eitimer que ce qu'ils
tirent de leur propre fondsi
'U< CHA-
?
CMAPtTRB XX.
Des ~MMC~ ~M M'OM~
y~M ~~M leur ~c~,
&OM ?~0~ au ~Hp-
9
p~.
T E courage de ces fameux
L criminels que leur n!!d-
heur conduit fur Fécha~ut
eft (ouvent une e~ece de fu'
reur pour conferver les debr~
d'une reputation mourante.
Je ne iai quel déur de faune
gloire ne laîuë rien alors aux
mouvemens de la nature. Nos
Poëtes tragiques ont fort bien
connu cette dureté de coura.
ge ils infpirent aux Heros
qui vont au fupplice un ait
intrépide & féroce, qut s'aî-
grit par ie reubuvenir de !eu~
gran.-
grandeur pa<ïee, & par j'ap.
proche d'une mort certain.
Inexpérience nous apprend
qu'on plaint ceux qui jtbu~
irent, & qu'on loue ceux
qui fouffrent courageusement.
Ainn Ja confiance des i!!u~
tres malheureux e~intercH~e:
c'eft le dernier hommage
qu'ils rendent à la venu~ &
c'c~ fouvenc un hommage
ibrcé, qui ne merite aucune
@<Hn!e. Jemedénedecesien-
timens qui s'6!6ignent trop du
naturel, & dont le fublime eH
mêlé de ridicule. Ces deux
chofes font auS voifines Fu-
ne de 1.'autre, que l'extrême
~àgeue&ja folie.
On ne doit donc compter
que fur le courage de, ceux
qui attendent nonchalamment
les plus affreuxfupplices. t.eur
indiSerence me paroit préfé-
rable
rable à la vaine nercé de cer-
tains Heros qui incitent
leurs malheurs.
J'aime à voir un grand
Chancelier d'Angleterre, qui
continuë fes bons mots, mê-
me après avoir entendu fa
condamnation. On s'apper-
çoicbien que je parle de Tho-
mas Morus, un de ces hom-
mes iUuHres, qui fe perdenc
par trop de meri te: c'eA q uëj-
quefois le plus grand des mat-
heurs que dépenser, &iur-
tout de parler autrement que
ie vulgaire l'ignorance qui
ne fauroit ibuSrir les perfon-
ne~ rares, fe tourne en jalou-
fie, & la jaiouMe quand eHe
manque de véritables accusa-
tions pour perdre quelqu'un
en invente. Cela s'eft vu plus
d'une ~bis dans ces tems, o~
fon pumubUavec la derniere
rigueur les nouveaux Se~ai.
res; tems malheureux &
qui ne peuvent s'ajuster avec
l'honneur du genre humain.
De quel droit, fbibles & fu.
jets à l'erreur, voûtons-nous
obliger les autres hommes à
penfer comme nous ?
Edenne Dolet, qu'on brd.
h à Paris l'an 1~46., n'avoit
d'autre crime qu'un trop
grand attachement aux nou-
veaux dogmes de Calvin. On
lui nt ia-dea'us fon procès, &
lés Juges mal inûruics, ou pré-
venus, ie condamnerent au
dernier fupplice. Il ne perdit
point fa ~eïie humeur dans
cette rencontre & peu atteo-
tif aux discours d'un Corde-
lier qui Faccompagnoit, ii
ne ceiïà de piai~nter. Appa-
remment l'éloquence du Moi-
ne ne i'avoit gueres touche.
Uo
Un autre Savant brûlé pour
crime d'AtheYtme à Touloufe
conferva autant de gayeté
qu'Etienne Dolet, quand il
fut au lieu du fupplice. Ce
Savant eft Lucilio Vanini
celebre parmi les E<pritsfbrts
modernes: on l'accufa d'en-
feigner fecrettement l'indiffe-
rence des Religions, & il fut.
condamné au teu par un ar-
rét du Parlement de Toulou-
se. Etant fur le bûcher, Va-
nini s'écria d'une voix di(-
tincte: y~-C&~ a, dit-on,
cr~ mort ~M
M~~ M CC dernier ~OMC~
H couronna par ces paroles
une vie aCez libertine: }e ne
parle ique d'un libertinage de
fentimens. Les plus honnêtes
hommes parmi les Anciens y~
ont été fort fujets: les AriM-
~les Pao~ons~es Soc~aies~
ces
ces ames roides& vertueuses,
paroiMbient aûez indin~rens
fur te chapitre de la Religion.
Qu'on dite après cela que
l'efprit d'incrédulité eu: tou-
jours une marque de débau-
che.
J'ai parlé ci deNus de Pho-
cion, pour avoir lieu de
rapporter fes dernieres paro-
les. C'étoit un homme ver-
tueux, fans aucun ménage-
menr. Comme on le menoîc
au tupplice un jeune étour-
di lui cracha au vi(age Il fe
mit à fourire., & fe lournanc
compagnoieni, ~z
vers les MagiÛrats quïTac-
~/OHH~~Ieurdit-i! N~~
~M~.
OH~nf autre ~M
MMC ~OM~
C'e& <ans
doute un ancien ufage de la
Ju&ice, que de mener tuer les
hommes en cérémonie. Elle
étoit
~toic auMt ridicule du tems
de. Phocion, que de celui de
Boileau on peut craindre
~u'etle ne change pas ntôc.
Rapprochons-nous tna!nte'
Mnt du Mëc!e où vivoic !e
Cardinal de Richelieu.. Ha-
bue dans cet Art de gouver-
ner, qui fuppofe toujours u~
eipritiuMime, il fut profiter
de la tbibieue d'un Roi peu
éclairé, jpourM~refespa~
~onsparciculieres: car la vue
<!a bien de FEtat~i'a point
été le ieul monfqoi le fai.
ibic agir. Quoi qa'M en ~bic,
le Duc de Moaonorenc~
Mrs. de Thou, de, Sait!
Marc&c. ontibuSerdamorc
avec beaucoup de fermeté.
Le plus iier héroïque ne peut
aller plus loin. J'admire prin-
cipalement Mr. de Thou qui
a le courage de fe compofer
G une
âne épitaphe, & le Duc de
Montmorenci, qui ? <cn
d'expreŒons tendres & paf.
iionnëes en écrivant fa ~m-
xne. M faut 6cre p!us que
grand Homme pour entrer
dans ces ped~ détails H
faut (avoir badiner avec la
mort.
CH~~à'& XXI.
t.
CH~PÏTRE XXÏÏ.
ya ~!MM~
~Macf At MC~
~~N prodtgue un pea trop
dans le ï~onde !e titre
de gtand Homme, & on y
prend poor une vertu ce quî
n'eO: proprement qu'une bru-
talUé déguîtee. SijeprenoM
pour juge FAuceur de FAK
depenfe~ avoûefokque
~MC ~?0~ ~fM~.
~mca~
~H~~t e~
j'~ M~~ ~c~
ne ~~<
~o~ao~
Ain-
fi les Hefos doïveat t~s &
leur tempérament qa'au foin
qu'ils ont de parohre t~
N'y ~uroit-i! en e~ee qa~
<e tuer dans un malheur pre~
~nt, pour devenir grand
Homme ? Ne ~eroit-ee pas
iaiuep~jdes paŒons~t~nge-
res le foin de notre reputa-
tïo!~? On ne peut gucres ai-
mer la vie, lors qu on e~ac-
cablé de chagrins & de dou-
leurt cai&ates ta mort eft a-
Jorsun'bMn a~ëzconCdera~
Me, pour la chercherde que!-
que façon que ce foit. Je me
Souviens d'avoir lu, qu'au pa~
~ageduRhi~, Mr. le Com-
te de. G arrêta le puto-
let à la main Mr. D qui
fe vouloït jetter dans la rivie-
re des premiers. Vous <erie~
heureux, lui dit-il de vous
noy er aujourd'hui, un hom~-
mc auffi endetté que vous ne
doit
doit point craindrè !a more
mais payez-moi les deux mil-
Je louis que vous me devez,
& vous pa~re~ enfuite tane
qu*U vous pÏaira. C'e~ ïa re-
procher Anement a un hom~-
me qu'i! n'e~ brave que par
McetHté, & quei~dëte~poif
eft ce qui excite fon courage..
Certainement Mr. D ne
reuemMoit pas a ce Romain
dont Augure fit achecerlelic~
Comme on s'en étonnoit, il
rëpondïc a un, de fes Courti-
&ns Mc~ efl ad ~o~HM~
ca/~ t~t, M ~a~ M~
dormire ~N~.
U n'y a jamais eu Jieu au.
monde où' cant de perfonnes.
& foientMëesvoïontairemenc
qu'à Rome. Cette Republi-
que ~e t di~ingu~e par la &~
vérité de ton courage iHem"r
Me même qu'elle n'aie poia~
mis a~ïez de différence entre
les mouvemens de la verm
héroïque, & la dureté d'une
humeur feroce. Saint Evre~
mond l'a bien reconnu dans
fes Remarques critiques fur le
genie du Peuple Romain.
J'avouerai cependant qu'il
y a des occafions bùilc>o~
rieux de fe tuer: mais il faut
alors que la mort ibit accom~
pagnée de certaines cirçonf'
tances, qui ne marquent, ni
deieipoir, ni brutalité. Le So.
phMte dontpacie Suetone me
p!ait auez. Las de. lutter con-
tre une ~cheu(e maladie, il
auëmMa Je peuple pour !ui!
expliquer les rai~bas qu'iia.
voit de fe procurer ia mort~
On fut étonné de fa bar"
dieSë, & on l'approuva. Se-
aeque le Tragique afbrcbien<
établi le droit que les hom"
mes
ses ont fur leur vie nous
acquerons ce droit en naM-
fant & c'eA Je <eul qui nous
mec audcHus de h nature mê-
me. Voici les vers de Séné-
que.
~H.
CHAMT&E XXHI.
De quelques ~~a~~x
M~~NC~
TL y a de grandes bizarre-
J[nes dans la mort des home
mes. Les efprits fores com-
bent en expiranc dans les plus
petites minuties de la Reii-
gion & les Philosophes quel-
quefois deviennent fbus ouvi-
itonnaires. FrançoM Bacon,
connu par fes livres do r~-
tabliiïëmenc des Sciences
homme peu~nt~ t
mourut en
Sorbiers raconte qo'S laiNa
par fon teflament, plus d'un
million de ïegs~ lui qui avoit
mangé tout ion bien. Il le-
gaa fur. tout quatre cens mil-
~e francs a un CoÏÏege dont-
G?1 i~
il avoic formé le plan en fbtt
ïmaginatioa. C'eA une cho~e
anez tri~e,que l'homme ne
puiue pas s'aérer qu'il fera
rai~bnnabJe tout le ccms de
vie.
Je ne <ai C Scarron a trni-
eé la more avec cet air bur-
lesque qui lui ecoic u nacureî
mais H a eu Fa va~age de fai-
re rire les gens de l'autre
monde. C'eA Ménage qui
~uure nous devons nous en
rapporter a & parole, car les
Poëces doanenc.iJs jamais de~
caudon ?
D~&P~~fM~ ~M
~of a~~?~~ <SMff~ /~«~
a~M~,
~!McM!tf~ f~Bt,, ?~~Ma' ta~a, i
~<M~
JS?c jccM ~~[ft ~ac~meM~
~M~~
TT~
Un vieux Poëte a débita
quelque chofe de fembîable
en parlant de Rabelais:
~ers (ont plus naturels ~u$
ceux de Ménage~
Pluton, Prince du noir empire
Où les tiens ne rient jamais,
Reçois aujourd'hui Rabelais
Et vous aurez tous dequoirire
Je dirai en paCant que les
morts font gens de grande re-
âexion accoutumez à mora"
ii~er, & q~i ont oublié ju~
ques au nom de p!aManterie~
ïl ne falloit pas moins d'un
Scarron, ou d'un Rabelais,
ann de les exciter a rire. Pour
Môliefe cet excellent Co~
mique, qui a ~u joindre Jat
aaiveté à reojo&ment, il mou-
rat
L'~MMr <~
~A! CM4~ wef~ <?/?
ratpre~e fur le cheacre, &
une reprefencadon de fon
MM~M~. Un Poëce La-
tin a dit airez joliment, que
la Mort fut choquée de voir
q~'U otbit la contrefaire.
F 1 N.
POE-
POÉSIES
DIVERSES.
~M~M~<Mf,O~HKM<M~ la
~JS~
flexions j~y ~y~~
morts
On y
reconnoitra le genie de
MonGeur D har-
di & entierement con-
traire aux vaines baga-
telles qui occupent les
hom-
~TRM~MM~
hommes. Peut-être
chaperont-eUes aux in"
jures de certains Jour-
na!i(tes du moins Je
FuMic eft trot) judi-
cieux pour fe dedarer
en ~veurde C indignes
Censeurs.
POËSIBS
te-,
DIVERSES.
CHANSON.
Ris je ne pub m'en défendre,
j L'Amour va bruïer dans mon
coeur:
St !e votre ëtoît auCStendre,
Hélas quel feroît mon boaheurt
LE
LE P~NTAGRUELISME.
A M. D. L. R.
T~Aitre François,p honcur du
ternspaûS,
Et dont les fbts n'ont l'ouvrage c~
? CHAN<.
CHANSQ~ u
EPÎ-
EPIGRAMME.
Ans
.LF
un'" fauteuil certain ample
Chanoine
Se repofoit après un long repas.
Un Juif ardent & brufque comme
an Moine
Lui propofoit maints & maints
joyeux cas:
Parbleu, d!t-it, avec votre M
Vous nous croîez étourdir diable.
ment.
Pour !e N*
'<
I/homme de D:eo fe levanten furie,
Vouïat ~!ter ïe N~T «.
ma ~î, je le recufe
A tel Ouvrage aucun Juif ne s'amuR~
Heb!cn du V*je fais un cas pare!-à
répondSoudain le Chanoinevermeil
Qae mâtNtenant J~uge habile decide
En qui des deux git raifon plus (b!îde.
*Uae~~M~Mief~ aft~ à Londres
f~~M~M~aatC la Dt<c&e~e~A~-
Ha
asfM, $~~M~<'<eMe~pJ~<M!Mae.
A
A MADEMOISELLE
DIS B~USAMBOUR.
Jh N
me promenantce mat!n
J'ai rencontre t'Amour badin
Pius paré qu'à fon ordinaire.
Que chejrchcz.vous ? à qui voûtez'
vouspta!rc?
Lui dis-je avec un r!s malin.
Ami, ce n'ett point fans deCë!n,
Que Faft a fervi la nature
Pour rehauffer votre parure.
Je vais trouver, me repondit l'A*
mour,
Une jeune & tendre Bergere,
Qui plait, fans fonger même
plaire;
C'ett l'adorable Brîtambour.
Qu'eût: a d'attraits! ô Dîeuxtau*e!.
le a de charmes t
Un
Un efprtt fin, un modette enjoumcnt,
Un v!~ge plein d'agrément,
YoMt m'aMtor!të & lui fendre les ac-
mes9
Et tout contre & m'entamer.
Jugez de (on rare môr!tc,
Pu!C}ue t'Amour o(e t'abner.
Mais !e tems preHe, je vous qui-
te,$
Et je crains de perdre avec vous
Des momens qui me tbnt trop
doux.
CON
CONTRE QUELQUES
MAUVAIS POETES.
~YBtcure & vile Populace,
InUp~es Auteurs,
Qui dans les bourbiers du PatnafKs
Rimez, en dcp!t des neuf Sœurs,
Aiguttez vos plumes cyniques,
Armez vous de traits Sadr!qucs,
Ajoutez de mon~rueux vers
A votre prote de travers.
Je ne ferai, tâches Cr!t!ques,
Que vous répondre par mes ris
Et c'eH: un auez digne prix
De vos fureurs antHyrîques.
EPiGRAMME.
T~fOn dc<!mt e~ la paiHardi~:
'C'eit là mon Mn!quc p<~ch<ï,
P!ïb!t au vieux Pere MoYtc
Un jeune Gars fort dcbaucM
Kt puis lui nommant fa Maître~,
Vanto!t fa force & ton adreHe
A ce jeu qu'Amour rend fi doux,
Et qui nous fatt a tous envie.
Mon T)!cu,que!te chienne de viet
Repondit le Moine jaloux.
Là, !a, mon Pere.point tant chienne.
L'Amour en: un plaifant lien.
Hé, maugrebieu, je le iai bien,
Je ne parle que de la mienne.
SUR
SUR LA PRISON
D U R 01 DE
T RGrnndSeïgncurcftbonpeoïicr.
'L'Bien gardera fon pritbnn!er.
A chercheur de nta!ntc avanturc,
Convient tctte deconttturc.
Ce Don Qu!chote couronna,
L'honeur de ta Che~atcr!e,
Ett jutte~CtH entprittbnë.
Heureux, s'U !'éto!c pour(av!e!
A tous Pourfendeurs de Céans
Dieu donne même def~nëe:
Ne tient. qu'à tuer des gens,
Pour avoir los & renommée
A MADAME LA C.D. M.
yeux,
E~rayo!c d'un regard la cohorte ttR.
portuM
Des dateurs doucereuxqui vouloien:
être Hens.
Jugez pour des~ Par!tï<'ns,
La bonne ~t'heureufefortune t
EPI-
EPtTAPHE
D E M
f~Ygttàtaaew défonce,
Un Ph!to(bphe nonchalant
Amoureux (ans être gâtant
Et vertueux fans ê~e (âge.
H eut peu de devotion,
Peu de foins, peu d'ambition.
H regarda tout& la vie.
Comme un fonge, une rêverie:
Serieux par tempérament,
Studieux par amu<ement,
l! fuivoit la loi toujours (&re
De la bonne & douce Nature.
A U R. P. S.
ODE.
ODE
A MONSIEUR D~.
SUR LA RETRAITE.
t
D'un 0<eH vangeuf tri~€8 vi~tnes~
Jutqucs à quand M!: ptus~andsctt-
mes
E!evefe~9us dépars?
PR!-
F R tERE
D'UNE* VIEILLE
COURTISANE,
~~CM~a~D~M
~OS MM~f.
À MONSIEUR B*
~T*OÏ, qui par ta dëîicatCMO
Nous rends aimable la ta~s~
Et dont rëioquente douceur
Flatant l'eïpnt touche le cteur,
Savant Ma~re dans l'Art depïaïre,
Aprens ce que tu. doIs penfer
De certain dtfcours~populahe
Qui certes a dû m'oSëoter.
E~H rien de plus jridicute
Qu'un homme fsïn & dégage
D'un comateux préjuge,t
Qui devient à la moBtcreduïe,
Se !a!ue mener par le bec,t
Et fëmbiaMe aux âmes vulgaires
Aînu
Oa MM~r &t«~t
M~~ J'&MM ~M~M&~ ~J~ <P~
~ey~M ~Nt~Ma~t awc
~M psfo~tf ~M plus ~ae~~ a~"
~~e~.
t
Implore de vaines chimères?
AïnC ni jadis certain Grec,
Homme de vertu reconnue
Et qui faifoit profeflion
De braver toute iiïuuon.
ti ne put fbûtenir la vaë
Ni tes aproches du trépas,
.Sans tomber dans d'étranger cas,
Et fe livrer és mains impures
Des hardis fauteurs d'impo~mes.
~Meh duit-H à certaines gens
Dont on renomme t'Ïgnorancs,
De manquer de perfeverance
Maïs de tout homme de bon (ëns
Le cara~ere eft la conftance.
Pour moi, qui des ma tendre enfance
Ai (u, libre en mes fentimens
Me parer des faux jugemens,
Conduit par un Guide fidelle,
Mon premier Maître & mon mo-
delle,
J'ai voulu de la Verité
Suivre la douce autorité.
Sans dependre d'aucun Système,.
Hardi, j'ai penfe pat moi même.
J'ai
J'a! M, j'ai cherché, j'ai douté,
Cinq ans entiers j'ai médite:
Et tous mes foins .toutes mes peines,
Ne m'ont rendu que plus douteux,
Plus perptexe&ptus(bupconneux.
Que de croyances incertaines.,
Que d'erreurs que d'oMiquïtez;i
Que de fades ambigultez
Rendent, helas n'humaineengeance
Un theatre d'extravagance!1
Aïnn du Vulgaire hebeté
J'ai ptamc ie funefte tervage
Et par un chemin écartée
Je me (uis tiré d'esclavage.
Pour toi, qui fais mes icntïmens,
Ami, ~edaigneh tbti&
D'un Peuple qui Cs tympanïtt;,
En me prêtant fes erremens.
Croi-moi:rinterôtn!hcra!ote
Ne me feront jamais ma(quer,
Et quoiqu'on ute de contrainte,
L'Erreur ne pourra m'oitutquer.
Quoi! j'aurois pu de cent (omettes
Railler en parfaite fantë
Et puis au moment redouté,
(Temsque craignentles femmelettes)
t A*t
IS Oa
On m'eut va, p!etnd'ëgaremens;
Ttah!t mes premiers CaRt!Mcns.
Non, non: dcpa)re!csbaM~ne%
Mon €<BU)r ne jfm: poïnt Ïnte~,
Et ~ge dans ? vanM,
t! ?? mtetM! eachef ?8 fotMeHes.
Maïs c'en: anez t'entretenir.
Je vats donc ma Lettre Snh',
En ? tbuhaïtant tongtte v!e,
Sans ehagdn, <ans tne!ancoî!e,
Corps &tn, @~t!t hitadeux,1,
Et p!aiHM aprouvez des Dieux.
FIN.
TABLE
TABLE
DES MATIERES.
A.
B.
)~AcoN(Françoîs) (on Te~ament
D i!dïcu!e. is7.
~a&&<HM6' &M~< tba
J~<CM. 3'
$
~oy~e(Pieffc) !n mimtere dont !t mou.
rut. 38. 39. Jugement <ur n~.
nïcfe d'ecrïrc. do
~Mot fte Catd!nat dtt) PjrotCtteur de
rnbctats. 7~.
J~MMtM, ce qM'M (tt mettre <ur~n
Tombeau. 138.
J~ey~ (Anne de) Femme de Menrt
Vi!t. Rot d'Ang!ctCfrc, fon ça.
ta~cfc & th mort. p<.
JR~Moe, EveqMe de Meaux, ce que
M. PatfU !ut repond!t lors qM'tt
rexhottoit à (e converti danstbn
Me de mort. xï~
<&cMf~ot (t'Abbé) (bn cafa~crc.t 23.
M4< ï2s. Ses dcmîeres paro!cs.
!2<
.Nf<MMmc, paOuge de cet Auteur tou.
chant !a mort deMademo!fc!!e<~
LimeuH. 87. 88.
~«tt~ & C~af, touez pour s'être
tuez. tS~'
~f«y~fc(!a)c!té. 7~.
B«c~aM<ta, fon doge & quelques
particutarïtez de M Vie. 103. La
mantere dont H mourut. 104. ios.
C.
~~AM CiULA, Empetcur de Ro~
me, pourquoi it faitbit durer
!e
3~~ <~ A~M~f.
lu fuplice d'un Comcdkn qu'H
voyolt fuHCttcr, ta.
€~OM (Jfrôme) ton cata~crc.
La man!eye dont it tnourMt. ~s.
jet.
CoMM d'Uttquc, la mmttctc dont
QMttt~~vit:b!A~o. tg.
G!tH~, Kptgrammc deccPoCtc.ao.
Tradué~on de cette Ëp!gta<MMe.
su. &ea&!ondeMHMttu<fce fu-
<Md.
~WM~, hymne de ce Pocte eitëe.
M.
€ïcereM, c(t ïncon(b!ab!cpourra mort
de fa Fille. to. cité. $7.
Ccmc~CM qui avoit la voix hiafmo.
n!cu(e lors qu'on le fbueto!t. 12.
CcM~~oM, pourquoi perronne n~ett
content de ta condttton. 8. Le
mêtange de bien & de mal rend
toutes les conditions ëgates. 9.
Pourquoi la condition d'autrui pa-
roit plus agréable que la nôtre. i o.
CitMyit~HM qui ont paru avec éclat
dans le Monde. 136.
Gr<~M~, renvoyé à fa dernière heu
re pour juger de fon bonheur. x8.
IH
T~Amus I.I,. Ro!d6 Perte; In~
A~ cfiptton CnguUcre qu'il voulut
1 7 qu'on
3~M~jM~.
qa'CM gravât &a Tombeau.
137.
D~~M~M, cata~etc de ce PhHotb.
phe. 47.48. ComtneM M mourut.
48.49.
D~o~, ConteH que ïu! donna Hn
Laeedcmoaien lors que fes Mo!s
yï!s fMMM ceutonnez ~ux Jeux
Ot~aptqa~s. ~3. 36. H MeME de
iotc. $6.
DtfgeMe JLa~?, H y a beaucoup de
McatbMges dans tes Vies desPht-
to~phes. 46.
JE~~ (Etîcnne)con(~fvctabeUèhu.
tmeur, aptèa avciï~té condamné
à Ïa moïtt 149.
E.
TOLisius Poëte
CALENT~a,
JL~deNap!es, ibn ca~~eM. 129..
Epitaphè qn'M ? compo~ lui-
même ~o<
tut. 99.
~MM&e<&, RdBed'ABg~Mnre, fon
étoge. 89~ C~t&ment eUe mott-
JEueofpe, de Pétrone, manière dont
il voulokpet~ dans une tempête.
24*
JE~cMMiouê. ït8.
~remea<< (Sàïnt) ËÏHœe q~H M'
ib!t
M~~M~~
de Madame Mazatîn. M.
C)!t:
Lettre qn'M lui ~crtv!t: pour !adc.
tOMmer da dcnh!n de ? Mthref
dans un CoMvcnt. 9~, La tnanïere
dont M moutM. 9$.
R
TE? E M NE 8~ HMohre de quelques
Femmes qu! <bn~ mortes en
ptaïthntant. 84. ~~M~. Les Fem-
mes préferent la beauté ài'etpftt.
88.
J~MMe !ot!@. &. Son jugement
fur la mortdeCatond'UttqMe.t8.
$ïLTraduaîon des derniers Vers.
de l'Empereur Hadden. ta?.
G.
~~AssENPï(~~) <bn eMge.ïïS.
ïtp.Sesdemiefespatotes.ïzo.
C~~ (MeHn de S.) remerchnent
qu'itStà(bn!uth. ~33.
~amMonC .(le Comte; de) fon catac-
MM&iës dernières pMoies.tJT.
112.
H.B~-
?~C<~MJ~M~f.
H.
TEJfAPMBN, Vers que cetEtnpc.
~-t reur compota une heuïc avonc
nue de moutir. xz?.
jHeM~ Roi d'Angtete6re, ~s
dernieres paroles. iïo.
JH~fe~mc, Mutïcs idées qu'on en a.
29t(
Jf~ïe~, cequtM rend h !c<~Me
dangereufe ou peu agréable aux
perfbnnes finceres.. 66.
~A~ (Thomas) fbncaraaere. 120.
ËpHaphe qu'iUë choïnt. taM.Set
demteMS paroles. 12~. Son foi.
ble. ~M~.
JHc~aMe, il n'eft point né pour être
heureux, 6. Défauts de tous les
âges de l'Homme. 6.6*/M~. Sc!en-
ce la plus uti!e à rhpmme. 34. Ea
quoi !es grands Hommesd~i~ent'
des autres hommes, d~ Ils ont
toujours un peu de <b!ie. pz.
JNefacc.cjté. ït.Zï.Oo.
~eM~M (Madame des) Vers contfo
JaRaiÏbn..
I.
<.
TNscRipTïONs.examendequeI-
quesïntcnptioasunguMefes 135.
S'~MtC.
L.LA-
T~JMJMa~M.
L.
V AnERïus, Comedten,c!te.~3.
Loi,
JL~~oh fameuteCourdtane,
fàmcufccotlrtlfane1 (on
fun ca.
ça.
raa:ere. 10$. to6. Sa mort. to6.
Vers d'OvMc qui y font aHufïot).
M?.
~Hdof(Mad!!e. de) Quelques parti-
cularitez de fa Vie. py. 98. Di~
cours que lui tint fon père au Ht
de la mort. p8.
Léon X. Pape, meurt de joie. sB. $o.
HmeMM, FiHe d'honneur de Catheri-
ne deMedic!s, ïbncara~ere. 86.
Maniere dont elle mourut. 87.88
Longoliut,particularité de fa mort.~x
Z.H~~ de Co!ogne,ce qu'il fit gra-
ver Ctf Con Tombeau. 138.
M.
T~f A c H i A v E L, <bn cara~ere &
JtYL quelques particulatitez. de fa
Vie. 99. ipo. loi.
Malberbe, fon cara~ere. 7$. 76. Se
Vie écrite par Racan. 76. Sa dë!i.
cateOe excemve fur !apuretë de la
Langue,jufqu'auHtdc!a mort. 7;.
Il faifoit peu de cas de ïa PoëCe.77.
78
~!eM<, ~pigrammedecePoëte. 6y.
JMe~ breuvage qu'on y prepa-
roit
M& ~M.
Mît pour c~Hx~Ut voutoïeat mou.
"r. !$S.
J~t~~ (Sainte) c!té. 4~.
J~yaa~, Vers qu'il avoït Mtmet:.
tre ~r )ta pottc de fon Cabïaet. 38.
JMbM~ (!a Ducheaëde)(bnH:Ro!.
M. px. Man!Me donteMemoutut.
93. p4.
~~c~ (Laurent de)PfOMaeMde8
beaux E<p<r!t8. 3$.
~M~, Vers Latïas ea !'honnearde
Scaîroa. ~8.
JMe~eM, VcM Lat!ns ûtf <a mort.60.
Son Ë!oge. ïôo. t6<.
~mwf, ta ptaMantede nt~Ïafbrma.
tioa de rHomme. i$.
JMtMta~ (M!chetde)c:ti. ~7. Ex-
«att de quelques pën(eesdeMon.
tagne. 146. S'jM~.
J~&nt~cM~ (!e Bue de) & fMmete
après avoir été 'ccMamné à !a
mort. 145. i4«.
Ctaîndre. 6.c~
JMe~, elle expias à <buha!terqu'a
Comparée aux
Anhnaux Stuvages. 17. Idée d'une
mortp!aMante~ a~tC.Ceque
les Anciens appe!!oîehtBtour!r de.
Mdeufement. ~4.3$. Que! tems e~
le plus avantageux pouf mourir.
@'/M~. Auteursquî ont fait on
Recaeit deape~Bnes moKes de
jo:s.
KtM~jMM~.
y a de la ~voutre A
~SH
jo!e. s8. Ce qMed!6 Montagnedca
mojrts pïaï&ntes. ~48.
? donner
la
moft. ï5t. ~i'~w. Enqueteas~
c~ gïofMux de tb tuer. t~4.
jMofM~ (Thomas) ChanceHef d'A~-
gkteKC, condnMC dïM de bon~
mots apfês avo!)r entendu fa con.
damnatton à h mort. ï4t.
jM~f&c ~y~ (ta) <bB degOHtpout
!a vïe. 13. '4.
JMafM (Antoïne) ReNexïon fur une
Ep~tamme de CaMUe. 21.
N.
~)AuDB~(eaMeï)dt€.
0.
r~T Ho N (Sa!viM)Htaoîfedë~
v~ EmpeKur.. So.S~/M~
O~c exMÔ pré~<aNe aOviocga.
JaM. tz.VeMdeceFoSteqMt~bnc
aHuSon à !a mort de Laï~. 107.
P:
p~A s s B RA v, <bn ê!oge. 130. i~ï.
EpîtapheqH'~&Sc en moarant.
ï32.
FetM
MW~M~M.
JPa~M (Guy) propre à commenter
Rabelais. 74.
JRatfM, <bn éloge. it3. Ses dernières
paroles. n4.
jP~~ea (Pau!) quelques particulàri.
tez de ~a Vie. i$s' Samort. 11~
~~c~ devant (uperfMtieux fur la
fin de fa Vie. 102.
P~~M cité. 94. ReBe~îon fur fa
~mort. ::p. ~~c. Soncara~ere&
fon éloge. 30. /M~. Imitation
de quelques-uns de fes Vers. ss,
Bon mot de Pétrone. 72.
F~c, fa Religioneft differente de
celle des Rois. 108.
JP~MMM, fes dernières parotes. ~44~
jP<& célèbre Courtifane. ~36.
F~M~ ~e~~otta~, fon Livre fur le
malheur des gens de Lettres. jg.
JPM~, ce qu'il avoit demandé aux
Dieux. 3S.
JK~citë. «#
JP~t~ font les &u!s des gens deLet*
tres~ui ont bien parlé de la.mort
J.8. I~ur pea d'utilité &Ïon mal.
herbe. 78.
Po~a(Ange)fbBë!oge. 3S. Ma-
niere dont iï mourut. 3<
Ffepcf~, Elegie- de ce Poète que
moj't. ..os.
Buchanan recita dans fon lit d~
3T~ Mt~M.
P~y&M, trait de !'ïndia?crcnce que
ce PhMefophe avoit pour !a mort.
43.
R.
~ABKLAis,<bn cam~ere. 73. Sea
J~ demiercs parotes. 74. Vers fur
(a mort. isp.
~Man, fa vie de Malherbe. 76.
Raillerie, l'Art de railler finement,
difficile. xs3'
~e~oM, Vers de Madamedes Hou!ie-
res fur rmutHitë de la Raifon. 7.
Xe~M~ ï~x~f <aa Catalogue des
gran <s Hommes qMttbnt morts de
trop rire. 3.
~a< (î'AbM de S. ) cîté. a~. $t.
R&e~ope, reputation de cette Cour-
tifane. ï3<y.
Ricbelieu (le Cardinalde) fon habUe-
té dans. l'Art de gouverner. 14$.
Xe~~ ieur condîtton n'eft pas plus
Bëureute que celle de leurs Sujets.
?. Lear Re!îgîon eft di~erentede
celle des Peuptes. 107. to8.
jthna~mf, ~et~rsRater~es envers teurs
Empereurs. 67. Caraa:ere de ce
Peupte. is3 154 nse&nhoienttes
Héros quKëtaolent. 15$.
~<M~M fait- de~ Vers pour nneJM[ai<
treue
f
M& J~&f~.
treNe en expirant. M~.
R** (le ~eMent) ce ou'i! répondit
ô un Prêtre qui i'exhortoit & !a
Mort. jt!
iS j
CÂNNAZAR, Tradu~îonenVeM j
C~ d'une partie d'une Elegie de
ce a
Poëte. 23. B
&M!cequec'e~.
~a~ broMiUez avec la Fortune. 9.
12.~
Auteorsqui ont écrit (Ur cefujet.
t3. Indifference que plufieurs Sa-
vans ont témoignée pour la mort.
37.
~ratreM, Vers Latins de Menageen
fon honneur. ï$8.
~a~Mc le Tragique, Vers <ur ie i~
droit: que les nomtnes ont fur leur
vie. ï$s.
~f< (V~orio) ce qu'il dit fur !a mort
de la Reine Etizabeth. po.
~<~MM (Thomas) fon Livre fur le j~
malheur des gens de Lettres. 13.
~Ke~e, pourquoi on fervit un j~
fqueiette d'argent au repas de Tri-
maicion. 2~.
Suetorte, traduction d'un endroit de
fa Vie de t'Empereaf Othon. Si. m
S' t
lV.f.
M&~MM~M.
@'jM~.H!~o!M qa'U Mpotte d'um
Nophï~e qui ië tua. ï$~.
T.
1T~Hou(M. de) & compote une
A Epîtaphe après avoir été con.
damné à la mort. ï~.
ÏWmaMoM, pourquoi on fervit un
1~0.
fquelette d'argent à Con repas. as
ï)cM~&aM~, ce qu'il dit en expi-
rant. ~i.
T~nnedeC!ceMn, famortem.
poitbnne tout le bonheur de fbn
pere. 10.
v.
Cité.
TjTALERE
MAXIME, $8.
v Examen d'une penfée de cet
Auteur. 6ï.6'/a~.
~MM< (LucHio) braïë à Touloutë
pour Atheifme, fes dernières pa<.
rotes fur le bucher. t~.
i~a~M, cara&ere de cet Emp&.
reur. 67.68.
les douceurs de la Vie n'égalent
pas fes amertumes.. 6.
en quel cas l'honnête hom'
me ne la fuit pas. M.
Y.YvB.
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