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Réflexions sur les grands

hommes qui sont morts en


plaisantant : avec des poésies
diverses / par M. D*** (A.-F.
[...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Boureau-Deslandes, André-François (1690-1757). Auteur du
texte. Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en
plaisantant : avec des poésies diverses / par M. D*** (A.-F.
Boureau-Deslandes). 1755.

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REFLEXIONS
S U R
LES GRANDS
,HOMMES
1
QUI SONT MORTS i
EN PLAISANTANT.
AVEC DES
PQËSIES DIVERSES.~
1
P~R M. D*& i

j A ROCHEFORt~
JAQUES LE Ndt~
MD C CÏ.V.
jr n,
PREFACE.
jjLeftdKEcitëde
jdéterminer au
'jumelé goût qui
règne aUjourd hui dans
!ë monde. Quetque bi-
zarre qu~itfoit) un Au-
teur eft oblige de s'y
conformera quand i!
veut plaire au Pubtic.
On eA dë;a las des Li-
vres émts dans!ejfH!e
de Monteur de la Ro-
3 che~-
chcfbucau!t ou de
MonCeur de h Bruyè-
re je veux dire, de
ceux qui ne contien-
ment que des maximes
Détachées ou des re*
Vexions mordes. Les
Ouvrages de galanterie,
& en gênera! toutes les
Hiftoires qui ont Mr
de Roman, n~ont us
de cours; onconnmen-
ce préférer ta Vérité
aux vraifëmMances !e&
plus Sateuies & les plus
agrëaMes.
Je ïaî que Fétude de
ta
la Phi!otoph!e dft marn"
tenant fort la mo-
de. Tous ceux qu!
combattent nos préju"
gez, ou qui ëchircifÏent
une m~nere abstraite,
font bien reçus, du
moins par les Lec-
teurs tntetMgens. Les
plus beaux efforts de
Pefpnt humain font
ceux qui tendent ~per-
fëRionner notre Rai-
fon. Pour moi, je me
&is <ënti trop fbiMeMa
vue d'un travail fi con-
fiderable, & j'ai tâche
de monter par une au-
tre voie ~approbation
du Monde favant. On
ne dédaigne pasau)our-
la
d~hui un heureux me"
!an~ d~rudition
d'drudition &&de
critique~ pourv~quece
de

mélange jfoitëgatement"0
éloigné de Fariditë des
Compilateurs ~&de raf-
&6tation du PedantiC
me. Voirie milieu que
Yai crû devoir tenir
pour donner cet Ou*
vrage tin air d~ëtegance
& de vivacité.
On trouvera ici des
en-
adroits qui parottront
peut-être charge d'un
trop grand nombre de
citations: j~avouë que
c~eft un mal, mais un
mal inévitable merite
d~treexcufë. La natu-
M du &)et a voulu que
je me fëfvIGe du témoi-
gnage de plufieurs Au-
teurs anciens & moder-
ne, je leur ai fait par-
ier leur Langue natu-
ret!e 3 quand j'ai crû ne
pouvoir conferver en
François les graces &
h beauté de foriginaJ.
L'Urbanité des Ro~
mains &PAtticifmedes
Grecs font des chofes
qui s~akerent facile-
lïient par une traduc-
tion r i! faut être auCi
f&r de fon génie que rë-
toit feu Monfieur d~A-
blancourt, pour entre-
prendre dé naturaUfer
les Apophthegmes des
Anciens.
Comme je n~ai pas
travaiM ~ce Livre dans
le deilein de toujours
badiner, ou de toujours
parler' Ïërieufement,
J'eP
j~efpere qu~on y trouve-
ra une ailez grande va~
netë. CMërai-jeledire~
j~ai affecte un cercdn
détordre dans Parrân~
gement des matières~
atin de les rendre plus
neuves & plus ëgayëes~
Une régulante trop
Cruputeufè dëptait &
ennuyé à ia6n; mais un
peu d~erhbarras ëtonne
Fimagination, &rin vi-
te a axer fa légèreté na-
tureHe. Hy a des points
de vue qu'on ne cher-
che que pour trouver
des objets dontiadiver-
&ë toit pleine de bizar-
reries, FArt même vient
jfbuvent
au fecours de
la nature,pour augmen-
ter un fi agréable dë<or-
dre~ & pour le faire
mieux fentir.
Je crains maintenant
qu~cn ne s~imagine que
cet Ouvrage a ëtëcom
pofë loin de rari$) &
dans des lieux où les
bons Livres ëtoient ra-
~s & pre&ue inconnus.
Comment ëloign~po~
je ce foupçon? Tite-
Li-
Live, tout habile qu'il
étoit~ ne put ie défaire
de je ne &i quel air de
fudeûe qu~it avoit coa~
tra&ë ~Padouë. II y a
an certain goût de ter-
roir qui fe <x)mmunique
jufqu aux Ecrits les ~Mus
étudiez.

Cf~~<w
JM~~ ~HJ~ &t ~am
<amM <~HM
JMM~fMH<, ~<M~M MMMt W~M.
j~a~MW~

Horace qui parMtainû


iavoit ~brt bien juger de
ces mamepes contram-
tes & peu libres, qu'a-
voient ordinairement
les Etrangers en arïi-
vant Rome. On ne
r
doit plus s~ëtpnner S je
n~i pas emptoyë icr
certains faits qui au~
roient pu donner de~
rëdat cet Ouvrage.
Ceux qui iontprèsdes
Sources, &~ portée de
confulter tes Bibliothe-
ques, ne doivent.point
négliger jufques aux

pas
ptus petites dëMcateP
ies.
le): B n'en eA pas allÍtl'1
ain~
d'un
<i
d~h Auteur qui eA
tiré dans uh coin de
Province: il ne trouve
aucun &}et d~emula~
tion & i! converge rare*
ment avec des perton~
nés d~e<prit. tout te
mondent pas une mé~
moire âuOE heureute &
au(S abondante que je<
rôme Magius qm ë~
tant destitue de toutes
fortes de livres & dë-~
tenu en prMbn par tes
Turcs~ 'ne iaijfh pas de
compô~deux T~tez~
qui font encore autour
d~hui
d'hui Padmiration des
ConnoiÛeu~.
U ne me reftc p!us
CM~ parler dans cette
Préface à uneefpecedc
CrMqnes, dont Fe~prit
chagrin & di&cHe à
contenter s~eSarouche"
m du titre de ce Livre.
pourquoi entretenir
diront-Ib~ le Public de
bagateHes? Pourquoi
tui faire perdre un tems
préc~ux ? J~avouëque
jS ron cherche des Ou-
yïages d~une profonde
di&uS!on~ ou des Trai-
tez
te& deMorak~ c@ Re-
cueit peut paÛer pou~
inut!!e mais quoi
N'e~-it pas pennis de
ïjre €eK~uei<Ms & de
badiner? Doi~on toû~
jours s~attacher à des
pièces graves & ïërieu'-
<es ? Monteur de h
Fontaine m'a fourni ce
modele <Texcu<e envers
tePuMic, &its~enea:
fervi!ui"même, en fai-
&nt imprimer ~es Poe"
fies fi belles & fi ori-
ginales. Dois-}emera~
fi~rer maintenant con-
tre h maMgnité des
Cen&uï~? ~oo J@ dois
cmindre ph~ôt qu~ts
nes~rntent~ de ce que
pat répondu par avance
Meurs ob)e&ions.
t~RM~<

TA-
TABLE
DES
CHAPITRES~
m)
Jt\ ~MoM J~f ~a~
J~MMMM~ ~J~~ MM~M~
~~j~&M~~ D.
L.C.
CKAPÏTRBÏ.
pag.tL JLe MOf~
?&? ~J~M& Cf~
dre. 6
CHAP, 11. ? <~
MO~
? MM
17
CHAP. ÏH ~C~~
ne Mo~ p~~a~. 2~
CHAP. j[V. D~ n~{~<M~
aM eMcw~ <y<!<MM~
MM"
w~~oar&MO~. 37
CNAf. 'V. JR~MM~~MMj~y
MC~ <~ DcMO~C~
F<M~ûWM
4<!
€BAP. Vf. <~
J~~f a~MM~MM? ~MNMW
poay MOMyjfr.
ÇHAf. VM. ~MM <rH-
Mpc~ j~~ ~M"
tw.
CnA?.
& M~~c~
vnï. ~a~r
~.E~r~
6 <

~H.
CRA~. IX. P~H~M~M-
<6<!

ëv. j6p
.~M~C MOMMat

Cn~p. X.
<~ ~Ra~tf
Traduftion <faM
~~MMCO~<fM~ Sue-
~osc. yp
CjHAP. XI. De ~M~MMj5?M-
mes ~~0~ MOf~J ?&
JaB~nt.
XH.
CHAF. ~a~~ D~~
veut'es dl ~a~Mc j~a*
SSHH.
CHAp. xin. ~M
~A?~. ?
p&

~f J~f. C~.
p9
C.MAP. XIV. JKc~~aM~f
~at~~ paroles ~'Z~N~
Ro<
Co~ Cfa~M~, S'c.
ïo7
CHAP. XV. JMH~M~f
~~?M~ ~~M~
~M~~ D~~MO~~
IÏ3
CHAP. XVt
G~~ S' celebre Hob-
bes. jiy
€aAp. XVII. DMMra~c
<&M~~OM~ 123
C B A P. XVIII. Remarques
~at OBt ~MNpO~ des
vers
CHAP.
C~JC
~M ~M~.
XIX. E~aMea
127
~c/ M~v~MM a~z <~
ca-
`~
i3j
CMAP.
CNAp. XX. D~ ~j~
~MM~ <t~ Wca~a
<~
MM~ ~M ~~w~,
>~ igp
CHAP. XXL ~C~~ de
~MM jpe~~ de J~at~~
1~6
CHAp. xxm ~y<t~
la ~~BMre diMMer &
M~. !Jt
CHAP. XXni. D~~MC~M~
~Mt~!CM&a: MBC~M~
M/H~. ~J?

POE-
POESIES DIVERSES.
Ms, jenem'e~
~L~ puis ~fendre. 107
~J~M~. ,ï~
QceBacchas&c.tyo
C&a~M.
JE~t~M~. DansunFautem!
&c. tyi
AM?~~S? J?~M~~
En me promenant ce ~ma~
t!n. ï,7z
ï~
Cba~ ~a~~ MaacaM J~
on~mea~ Mpnaûere.
(M~urc & vile Popoïace.
~7
jË~~MM~. MdhdcËmtefUx
paiMardife. 178
Sur la P~M
Le Grand Seigoeur elt bon
GeoHer. t??
~JMa~&CD.M. Se!i-
4.
vrer
vrer auxtend~sphMCrs.~o
Sur H~M~aMM~
Dans une MMe baû~ & &rt
ma!éc!airëc. 182
JEp<~ jM~ Ci gtt&
ïa~eordefbnâge. tSg
~MjR. P. S. Chantfc<amcux

O~~M~
traite,
D*r~ i~
qui fur les pas d'Horace,

188
Fn~ <raM ~M~& C~M~~&Mac
en M~c~M~ &< D~~
<MMJ~H<M~O~. Ip3
jMr. ~~c<M. Boc~
teur fameux qui iais de la
SageHe. !p.y
Toi qui pN? ta
dëlicatcûe. ïpo
~~&M~

RE~
REFLEXIONS
SUR
LES GRANDS
HOMMES
QUI SONT MORTS
EN PLAISANTANT.
~M~r D~ CK.
Ou s &vez. Mon-
Ceut, que cet Oc*
vrage.n'e~ propre
ment qo~un ex~c
~es iongMCjt & agr~M~s <~o~
A ver-
presque tou}ours fur <eux qu~
ont piaiiant~ ~.)a v&ë de la
mor~JSc'qu~dnc, pourainB
dire, badiné avec eUc. Ces
idées n'pnc-eHes pas un air
gracieux &diver(iaant?J'o(e
vous dire outre cela.qu'elles
font touMs nouveMes. Ne
t
comptons point &(r Ïe bon
oui a corn*
pi!é un;cata!qgue~des;grands
Hommes qui ionc mores de
trop rire~ ce~ Auteur avbit
peu de jugement,, ne ie

1'
connot~oitpasenj~eUe~tte*
Mture.'
pn m'a renvoyé en va~
de
t&~ar J8<9B~c& & au~ Re?
~ei~de.ceûx qui ,ont ecr~
:i
~us ~HMe~e~ue &m~!a~

~Mm2. i
~.Lf~
i ~oïs:~<on <~c~'j<M~<
Me. Je n'y ai trouvé aucuns
Matériaux propres & cet Ou-
vrage ce qui m'a'fait d'au-
tant plus de piaiMr, quej~au-
rois été ~ché de me parer
des dépouilles d'autrui. Je
veux feulement Monueur,
vous faire part d'une choie
que J'ai i&ë dans Montagne,
& qui marque ton bon goût.
Il ibuhaitoit devenir anëz <a.
vani pour faire un Recueil
des morts les plus éclatantes
dont l'HMoire nous parle.
Vous qui êtes fon partiian~t
vous approuverez ce detrein
que j'execute en partie. En
effet, ie veritable point de
vue ou je placerois une per-
fbnne qui veut bien juger du
ridicule qui regne dans le
monde, eit le lit de la mort.
C'e& là qu'on ië détrompe
neceMairement des chimères
&
& des iottites qui ion!: loc-
cu~pation des Rompes. Nous
fommes tou$ fous h folie
des uns e~ plus bouillante, &
$eHe des autres plus tMaqoM-
le. La mienae pe~f*etre e~
de vouloir compofer, que&~
je~ceMe du Public ne iera~
point de me crMquerP Aai
Mac, MonCeuf, je ne vous
fadguerai point ici par des
eompthnens tnutMes~ Je hais~
trop ce langage ~ennuyeux
que la natterie a mventê, &
je JaiMe ie plaiur de vous cf'
Hmer, a ceux qui ont aue~
de déMcateMe pour vous bien.
~nnoître.
C H A P ï T B t.&

?0~ ~~e~
~a~
VL ea' certa!o que tes doc<
cëurs de vie ~gaïenc
pas les dont eMe
amef tûmes
eit envifonnee. ~ourHnjoM
tranquMe & <ereitï, on en a
quarante où la douleur & îa
Mi~eMe ie fbnc vivement Sen-
tir. J*auro~s du penchant
crotre que rHomme n'e~
point né pou~ être heureux.
Si la jeuneue jouît de quel-
ques agfëmens~ la Nature ie
dédommage avec ulure fur
Ja vieiiieMe; &jeHe fait payer
bien cher un bonheur, dont
on ne connoit tout le prix
que quand il eâ perdu. Que
':1>"` i
dis-
tus-je! Le bel âge loi-même
c~ an état duque! on devro!c
avoir hoaie. On e& alors !nt.
capaMe de K~exions, on
<eburt après des pÏaïnrs naiM-
~!cs, & ~a Raï~bn eMe~nente
€? oMigée de céder. S eHe
re~e quelque MMs, d~ h
brave, & on ? merpe~'&
peu en éMt de J!a p!~B
nè~
craindre. C'eA ce qui a
dire a Madame DeshouMeres,
dans nn de ces momens o&
l'efpr!t ea moins touché qae
!e co~u~
Howne va!!te mo!na ta ~aïjtba.
V~ïs t'inutMM de ce pre&nt<!e!e~
Pou~ qa! tM doîs, dît.c~ 'o~pr~
tOHt!er<~e,
AaiE ib!e. que toi, daa~
t$ ~we
~ï&n,
EHe eS chanceMante~ imttëcïUe.
Dans nge o& tout t'a~eMe à des
pMCtB dïvets.
Vile @Cc!ave des Sens, e!ïe t'e~~
utile.
Quand le fort t'a !aï~ cot~tetcïa~
qHantehÏveM,
t
Elle n'et~ qu'en chagrins fertile;1
Bt qaaad ? vteiUb, <H !a perds.

On ne peM trop ~t~dieyt


l'Homme dans fes dirent
~es. QoeMe foule de pa~
~ons Quelie ntïce de fbib!e~
tes & de bizarreries! Il faut
avoir un grand <bnds d'aatou?
propre pour ~en ~re pas
trouMé. Je -ne m'ëtonne plus
que perfonne ne (bit content
de & condition comme il
i~y en a aucune qut relevè
entièrement de~ ta Raiibn, il
n'y a point auC? dans le mon-
te de vrai bonheur.. Quoi-
qu'on jomOe d'une (Snté par-
ité, & qu'on nage au ad~
i!eu des piaiSfs, e&-on & cou-
vett
vert de cette eipece d inquié-
tude qui revolte la délicate~
te? La (anté n'e& propre-
ment qu'un état d'indolen-
ce, elle. ne reveille aucuns
fentimens vifs & ïaiMe ra.
me dans une oinveté qui ôte'
~egoutdelapoMe<Mon. Ce!&
vient peut-être de ce qu'ott
cft moins fenMMo à un avan-
tage dont on jouît a&uel!e.*
ment, qu'a celui qu'on a~
tend avec impatience.
Je m'imagine avec p!aiu~
qu'il y a dans l'Univers une
certaine quantité de bien &
de ma!, qui rend en un <eM
toutes les conditions égales.
Si les Rois ont plus d~gré~
mens que leurs Sujets, ils
font aum plus vivement fri-
pez des difgfaces auxquelles
un particulier n'e& pas iena-
bie. Qui étoit a Rome plus
A $ heu<
w
heu~eax que Ciceron ?a Sott
~oq~enee t'avoit eïcvé aux
pfe~!ef€s p)aees de la Rcpu-
bMque, ~toquence écoic
a~s !e €<MMMe de la perfëc"
dûn eepe~danc au milieu de
re~me dM Senac d: des ac<
~amadOnsduPeup!e, il ne
~ut ? MM(MeF de m more de
Tu!
ia aile
? R AtdcM,
JM~, ecrhoi~

~~< M~
D~~
?
?$ ~CH~ aM'

M~
~t
haâs /M
c~~ de <~ M~f.
Si ro~ po~Voît pefer ~ingE
~OïMRt~d~z~~BMe &~ne
iacb~~i~; ~err~t <bu-
vëat ~Me ~eï~ie~e em'
~fte <a Maa~e.
La c~dm~ d'aûtru! pa*
<
Mît p~ ~g~ea&h <e la w~-
par~e q~M~ a~s
ïa~ï~ connue. ~N~fe~c~-
~Me & €e~ Sg~Ks
c
~ti~,
qui
qui de ïo!o représententune
v!Ue, oa une maison, & quî
de près ne Sont qu'un a~as d@
traits gro~cM & confus. Tou~
le monde iaic avec que!!e 6*
Mue Horace a traite ce
tri~e (hjet. 1/etat du monde
le ptus charmant n'emp~cH~
pas les Reiaes d'envier quel'"
quefbis ~e <btt des Bergères,
teHes, par exempte qu'ott
les a dépeintes dans FAM~
Elles ne cherchent en amouf
<qu'a Mstaire le penchant<et.
eret de leur ccear; au He~
qu'une~rinceue e& fou~eas
une vî~intè qu'on Seriné a
ramMdon, ou à d'autres faif
~bns ppHdques. Vo~a ce que
produit ce &ux point d'hon~
~eur donc nous a~ous C~me~
ibUement Mnd~ ïes~eida~es!.
"'L': Pour
? Voyez~~Satyte x.Uv.
Pour ce qui eA des Sa- ¡
vans, on, <aic qu'ils font eo
poCeuion deie ~couiMer avec =
la fortune. Diogene renait
dans tous les Méctes, & font
tonneau n'@A que trop fou-
vent rappana~e du bel esprit.
H y a !& dedans je ne <ai
queïïe&caHte, dont on n'o<
~ero! fe plaindre car les
difgraces donnent un air de ¡
vivacité qui. manque aux pe!
fonnes trop he~eu~es. Les
Mu(es, par exemple ne font
~mais plus ëioquentes que
~uand eMes ~MM coagrines~
Dut-on m'accuse de ma!i'
nité, je préfere Ovide exi-
¡

~é Ovide galant, & je


't
pourrois en quelque choferep
~emMer i'Empereuc Ca!i-
gu!a~ qui voyant touette~ua
Coïnedien, trouva fa voix fi
hartnocieufe qu'il ~u?er
y
ïe-
s.
tf
J[e
<t <
fupiice pour faire dure?
~bnpIaiMF. Je n'entreprendrai
point ici de tracer FhiMDire
de tous les Savais qui fe (bat
p!a!nM de leur mauvaise def-
dnée. Il <uNt d'avertir les
Cur!eux, que F~<M ~?-
MaHM & AcMa~ ~MM~
rua ea Italie & Fautpe en
Alemagne, ont fort bien écrit
fur le BMiheur des gens de
Lettres.
Puis qu'il tr'y a point dans
te Monde de condition beu<
Ma(e,on doft aifément iede~
coûter de tavie~ EMee& a~ez
jm~priiabie d'eHe~meme, mais
fur tout elle paroit te!!e
ceux qui ont quelque discer-
nement. La Mothe le Vayer
a joué un beau rôle en, Fran-
ce rien ne lui manquoic,
~bitducôtëderefJMH, foit
:Au çô~ de ia fonane~ Ce~
pendant ïi etoïs teUëmeap ~a"
t!gue de Jtacondïtioahuma!"
Ne-, qu'H au~~c e~é ~ché de
recommeac~ ia~ cafpieM qu'i!
veMott de cot!rSF.
gCM~ dît-H ~ans une de
ies Lettres, ~OM ~ea~ ca~
Jis~ca~ M~ f~a9 ~M as
~~cJ §M'~ & 'M<~
~OM~e*~ ~a~ ~MM~
~FO~M~~M~ t~M~~yC!~
~Mf ~0~ COMHOM ~M &~
~f~~M. )Bn e~t, mous
devons nous re~afdef~ontïne
eMot (br on graa~ïheat!
q&ùe ~art Ma Co"
& ~ant
tnedie ~ui le }o&e dans te
Monde. Le ~e~esmns ea
plus )ong, on p!as ectatant
& celui des auttes plus touft,
TBaïs ïïà ~nt tous e~atetnent
~nnu~eux&fidïcul& CëM
'qui côBBde~e ~e ~i paSe
p~daat un~ a~B~ eea~
-<. ce
€e qu! paMera dans la <u!~
<e
des cems. Ce ne ibnt que tes
Marnes évenemens combinez
de d!Serence mMiete.
Si i'on concevbïc dans MM*
te <bn ecendHë les Mzarre-
yiesdu Genre-humain, q<ï*oo
MMic de pta!M? a s'en voi~
~paré La vue d'une trou*
pe de vt6onna!res qu! co~-
rene après des chimères y qui
s'inquieMMC de ba~ateMes, qui
taÏNënt le ~bir ce qu'iis oat
<timé ie matm~ qui s'entt~
tuenc pour un posée de tM~
re ceKe vue, ~s~ n~-
ei!e pas capaMe de nous fé~-
votter ? Encore ies &o~-
mes étoieM aHe2 neureux
pour ne po~nt &voir qu't&
~bnc ridicules, a~H on aM
donn~ Me~ i~ pein~ &
~ien des
~emea~ens ~a~ pour-
a~d'en
~B
ê~e
pourrois même dire que noa'
pius fages renexions ne fer-
~ent qua faire voir que nous~
fommes plus extravagans. Ce.
la conSNne la plaifanterie de
Momu~. Hpféteadoitqueîea
Dieux étoient pleins de née-
tar quand ils- firent Ïes hom-
mes, & qu'ils ne purent re*
garder leur ouvrage de. iang
froid ians en rire.
On voit aue~qu'U ne &uc
qu'être raifonnable pour ne
point craindre ia mort: ua
peu de bon goût, & q~eï-
que connoiCance des anaire:
du monde, nous mettent- au-
deCus de ces terreurs ridicu-
les qui agitent le Vulgaire. Si
~on vouloit aller jusqu'à cette
partie de la PMÏofbpme qui
regarde les BMeurs, que !a
'vie paroitfoit haiMaMe On
me dim peut-~tr& qu'U y a
peu'
peu de gens dans le Monde
qui regardent la mort fans e~-
froi ai-je auûS prétendu dire
qu'il y eut beaucoup de per~
fonnes ra!ionnaMes?

CHAPÏTRB II.
? ~jMC~
MHJ~~ ~~&t~f?
t'A!i tache jufques ici d'ô.
J ter a la mort cet air af*
freux qui l'accompagne prcf'
que toujoNM. On peut main-
tenant s'apprécier avec elle,
& tneme badinera fon abord
a'e~ pas 6 rude, Bi u iarou*
che qu'on 1~ crok ordinaire-
ment. J'c~e la compMejr cea
Animaux fauvages qu'on ap-
porte d'un Royaume étran*
~er font tembles a la
pré-
premiere vue l'œil fe fait
enfuite une habitude de ne
les plus craindre. Malgré rat-
tachement que l'Homme a
pour la vie, il fe; voit dans
l'heureufe nécefuté de fe fa-
ïniHanïer avec la more, & ce
n'e~ que parfoiMeMequ'il s'en
fait une affaire d'tmponance.
J'en appelle au jugement de
MonMeur de.FonteneIIe: tout
le monde fait qu'il a blâmé
Caton d'Utique d'avoir quit-
té la vie trop ierieuïement*
Que l'indiNerenee fait hon~
neuraunPhiIofbphe, quan~ p
elle eft bien ménagëe j~
trouve que~ les Poëtes ibat
presque les ieuls dans le ï~bn-
de lavant qui ont bien parle
de la morL Cecie vu~ leur a
iour<
~yez~ D~<tg«M <fM~f~~
?~ i.
fourni mille penfées vives &
agréables, dont les Connoif-
ieurs fentenc toute )a beau-
té. J'avoue que le Vulgaire
ignorant peut s'en choquer,
mais le Vulgaire iaic-ii ce que
c'eA que deiicaMMe? M fauc
un artinnhi, pour rappeller
le ibuvenir de ia more dans
des Pieces foMtres & badi-
nes c'eit là une manieTe de
s'exciter au p!ai6r peu con~
mune, mais pleine denhe<ïë
& de bon gouc: e!ie;n'e&
auS! en u<age que partNi des~
perfonnes d'un mérite exquis.
Anacreon e~ inimitable
dans ces momens ouiacraia.
te d'une mort prochaine l'o*
hiige a inventer de: nouveaux
ptaiurs on le voU s~rrite~
contre fon propre for~,c~.
trouver en même tems ie
moyen de jte ïcad~ heureux
Rien~
Rien au<R ne doit plus nou~ =
engager a jomr d'un bien~
que Papprehenuon de le pex~
dre bien-toc. VMÏ~ le vra~
~y~me des Poëtes qui ont
vécndMtenM d'Augure, <y~
tome a~fez ra&té pour n'être
point criminel. Je doutequ'on
vouM~i aujourd'htH fe faire un
mérite auprès des Dames, cn~
leur pariant de ia mort; cec-
te galanterie feroic mal re-
çue.' CatuMe pourtant, qui
fe piquoit d'une poiiteue peu.
ordinaire, étoit la-deuus d'un
go&t fbr~ dinerent du nôtre
comme on le peut voir par
cette beUe épigramme:
~CC~M~,MM L~Ma, O~M<MMHKM,
RMme~MC jMMtB~e~cyM~
OmM~ MHtMT <~MMHKM a~f.
~M eCC~fC <? ~<fC p<~H<;
j~Mf, ~H&m~M~MC~tt &fe~ ~JC.
?? ~~Ha Ma ~fHMM<~ Ti~
Tfadu~ïon.
Songeons à jouir de la v!e,
Puifque l'amour, chère Lesbfe,
Nous oSre de doux pauetoms.
Moquons-nous desvaïns ï'eg!emens,
Qu'oppotë la froide viciHeOë
Aux foins d'one aimable tcndte~e.
Le Soleil chaque jour
Se cache & renait tour à tour:
Ma!s helas Quand la mort cruelle
Viendra finir nôtre bonheur,
Rien ne pourra vaincre l'horreur
De ta nuit eterneUe.

Antoine Muret en com-


mentant ces vers de Catulle,
fait une renexion très-judi-
cïeuie. ~J~CH~ MO~M ~M~
&!? ~~MM~ ~C~M volup.
f~~ ca&o~~ay, aa~M Aoc
Po~MM~aM!&!T~
<M'gHM€H<HNt dans ~Prace
On tfpuve dans Hprace p!u-
argummeum plu-:
Ceurs
fleurs morceaux qui confir-
mcnt la remarque préceden-
te. Comme c'écoit Ferrie
le plus délié de fon <!ccïe i!
a entièrement: connu Futage
qu'on pouvolt faire dcïapen-
fée de la mort au milieu des
jeux & des plaifirs. Cette
pensée n'e~poïnt: auM impor-
tune qu'on croit, pui~qu'eMe
<erc de principal agrément
un ancien hymne du Poëte
il ~MC M~M
M~
Cccilius. j~'as dit-
MOM,
~Mp~Mt J! &!M
n'aurai aucun f~~ MOMW
as~t~
e Les Modernes n'ont pas
ïaiu~ queique~bis d'imiter les
vues éJegantes. des beaux ef.
prits de~neienhe Grèce,o~
de Rome. Jp prouve fur tout n'
que les ~taUéns en ont fort
app~oehé~Ipeut~être parce?
L qu'ils
qu'Us font plus propres que
d'autres h rainer fur le pïa!-
nr. C'eit laie cara~erc de
la Nation: je n'en donnerai
pour preuve que la fin d'une
E!eg!e ce Sannazar, Gentil-
homme NéapoHta!n.

Pu!~Hcnous jouYabas d'one VMM


~etuneCë,
Et qu'elle nous permet t'a~e des
p!aiH)rs,
Vivons au gré denos dëMM,
La Raison ne consent qu'a ~a<&eM-
&vip!H~.
P~
Je ta yoîs s'avancer, dte hite tes
châifér xoiâ'~d~
~our chaOef Ïoïn de no~s
?oar e~
lès Jeux
nous ,&!es
&IesGïaces. J-

Prévenons ces trMes di~races


Que la crainte d'un promt tfëpas
KéchauBenosardeoM, &i~quë
l'amout.
Ëlb~ne de nos' <s ind!gn~HB~
~ïMea~ T~p
TI.QP
Trop heureux B la mort Mas (ur*
prend quelque jour,
Enivrez d'une douée & Oateutb ten.
dreté (a)!1
On a grand tort de n'of-
frir aux mourans qu'un <pe~a*
clé trMe & iuncM:e. Nevau-
droic-i! pas mieux, dMbïC
un bel efprit (b), leur don-
ner alors. tous les plaifirs dont
ils font capables? La Nature
a befbin d'être agréablement
«atée~ lor~qu'eUe commence
a s'aSbïbMr.C'eA ce que Pé-
trone a prétendu nous mar-
quer, en dëcriyant au mt-
Seu d'une a~reu& tempête la
manière donc Encolpe, vou-
Io!t périr. DMcM ~o~,
cnoit-U, ~%M~ p& /~«- &
f
(a) Voyez la ~!eg:e du ï, LÏ'
~tede Sannazat.
(~) L'Abbé de Saint B~ai dans
&s Oeuvres po&hamcs.
~a< ~c H~re
L'honnête homme ne fuie
point <a volupté, quand elle
e~ marquée au coin de la Sa-
geûe. Pourquoi 'en fru~rer
ceux qui font dans leHtd'in-
~mic~ E~.i! quelque fi.
MMion dans la vie où l'on
ait plus befoin de peaiêes ba.
dines & diverti<ïantes ?
Je ne veux ici consulter
que cette partie du Monde,
qui ne fe gouverne point par
préjugez, ni par habitude
elle avouera fans peine que
l'idée de la mort s'accorde
fort bien avec le p!ai6r. Le
fMheux repas de Trimalcion
en eit une preuve auez bril-
lante. On y Servit aux con-
viez un (quelette d'argent,
pour les exciter davantage a
la joie & pour les avertir
que le tems du plaiCr étoic
B court
court & précieux. Voila ua
de ces tours adroits dont la
Morale quelquefois libertine
ie fert, a6n de ne point effa-
roucher nôtre amour pro-
pre. Je pente que le Loueur

d..
e~ maintenant aûez prépara
voir des gens qui badinent
avec la mort. Heureux S
je puis rengager a cuivre
quelque jour de fi beaux mo-
dèles:

<. (~HAPtTRB IIL


t
` J~C ~B~C <fHHC M~
~a~H~.
T~ lEN ne doit plus noM
J[\. fraper dans. l'hi&oirc
des grands Hommes~ que h

q.
manière dont ils ibûtiennen~
les approches du trépas. Je
crois
crois que ces derniers mo-
mens font les feuls, où l'on
ne puiC~ emprunter un viih.
ge étranger. Nous nous dé-
guidons pendant la vie, mais
!e manque tombe a la vue de.
la mort & l'Homme fe voit,
pour ainfi dire, dans fon dés-
habillé. Quelle doit être a-
lors fa furprife Tout l'oc-
cupe fans le toucher tout
fert à faire évanouïr ce de-
hors pompeux qui le cachoit
à lui-même. 11 (e trouve feu!
& fans idées nateuies, par-
ce qu'il ne peut plus (e prê-
ter aux objets extérieurs.
Cette vue a' cela d'utile en
Satant nôtre curiouté, qu'el-
le nous inUruit. Il M'~ rien
~M, di(bic Montagne,
~~OyMF M~H~~
~o~ des &o~Me~ qM~
~W~, quel ~~C,M/~ ~oa~
MMM y o~ ni ~a-
droit des ~0!fM que je re.
~MM~MP j~ attentivement. II
y ~0~, ~~C~~ de
MM ~CMM~~f, S' que J~M en
~a~MM~f~ ~~M cette MM-

Je fuis perfuadé que !a


dernière heure de nôtre vie
eft celle qui décide de toutes
les autres. Un ancien Philo-
fophe avoit renvoyé l'heu.
reux Crce<us à ce momenc
critique & qui peut bien ju-
ger d'une piece fans en a-
voir vu le dénouement ? Il
B'e~ point u difficile de s'ex-
poser à Ja -mort quand on
n'a pas le loiur d'ypenfer. Sa
vue ne fait alors aucune im-
preûton. Oferai-je raûurer,
Je courage eft fouvént un
beau manque, qui iert a ca-
cher une férocité cupide &
grof'
grofïiere. Je fuis peu content
des idées qu'on a fur l'He-
roi(me elles (ont l'ouvrage
de la vanité humaine. &ron
fait que la vanité ne consul-
te gueres le bon fens. Lima-
ge de <:es Guerriers qui af~
frontent fans renexion touces
fortes de hazards, n'a pour
moi rien de fenfible & de
touchant. J'ai plus de plaiGr
h étudier un Philofophe, qui,
fans fe troubler, tombe non-
chalamment entre les bras de
!a Mort. Il y a dans cette ef-
pece de valeur beaucoup de,
délicateue, & la valeur ordia
aaire e~ brutale.
On en tombera d'accord,
C l'on réfléchit'fur la mort
de Petrone. Ç'étoit l'homme
du monde quffe connoiubit
le mieux en plaifirs & cette
fcience eft toujours la mar-
que d'an goût exquis, J'a-
vancerai fans crainte qu'aucun
Romain n'a fi bien que lui
l'art d'entretenir une Cour
voluptueuse par des divertie
femens nouveaux. H avoit
aum gagné toute la confian-
ce de Néron & cet Em-
pereur l'établi: Souverain Ju-
ge de Ja poÏiceue & du boa
goût Un emploi fi galant
lui convenoic fort: libre de
foins n'aimant point à te
contraindre & préférant
comme il faifait, une douce
oiCvete à tout ce qui fait
rembarras de la vie il étoit
tr~s-propreà régler les jeux
les ipec~ades < & !es repas oà
Néron venoit <e déiaMer. Ta-
cite convient I~ti même qu'H
ne regnoit dans css parties de
p!at-
~fMtet c~ea~efN~, dit T~'
cite. 1
plaiur qu'une débauche po-
lie&fpirituelle.
La Cour qui commençoïc
tomber dans un libertinage
groffier, fe dégoôca peu a
peu du rafinement de Petr<
ae. Il s'en apperçut, & ?
dégoûta auiE de la Cour. Cet-
te occafion parut favorable à
ceux qui vouîoïent le perdre:
ils y réuNrent en Bâtant FeC.
prit d" l'Empereur par des
plaifirs outrez, & tels qu'iïs
pouvoient convenir a tonna"
turel féroce. Ce fut alors que
Pecrone remarqua qu'il étOtE
temsdequttteria vie. H fe
mit dans un bain chaud, &
fe fit ouvrir les veines pour
mourir plus tranquillement.
On dit q~e dans ces derniers
il
momens s'amuia a @ompo-
ier quelque vers $ H eue foin
de raSembler tes meilleure a-
mis, & âpres avoir folâtré
fon ordinaire, il empira fans
inquiétude. Je déne la plus
maligne critique de trouver
dans cette mort aucune cir-
conitance qui ne foit là
preuve d'un courage exquis
& curieu(emenc (bûcenu.
J'ote par confequenc nom-
mer Petrone le PhUo~bhe le
plus libertin & le libertin
le plus Philofophe qu'on ait
vu.
Voila une de ces morts
voluptueuses qu'on ne fautait
aSez admirer. On n'y trou-
ve ni iaconcraïnte, ni l'em-
barras d'une pe~tbnne qui
c~amt, ou q~i regrette la
Yie~ Peut-on:
",)e, eut~oQ: a~~u. trop~'a-
a~oirt,rop, a-
dre~e ann de! manager
des pla~rs ~an$. un tems
.o~ ~out ine, retrace que des
dd$es fuccHes? H ~aut pour
f
n
u cela
cela reuembier h Pétrone; je
veux dire, à un homme qui
avoit acquis par une longue
expérience cet Art fi utile,
qui nous fait tirer quelque
douceur des choies les plus
désagréables.
Je méprife les morts trop
~rieu&s~ donc le principal
t
merite conufte dans un grand
air d'ane~adon. La' valeur
qui eft concertée a'e& pas !a
plus eftimable un peu de
nonchalance Ced bien aux
perfonnes qui abandonnentla
vie. J'entens cette noncha*
lance qui eA le vrai & le
premier fentiment d'une joie
pure. Comme elle naît du
repos de Feiprit,1. y a-t-il vo-
lupté qui lui toit préféra~
blé? J'aurois tort de la pro-
potër aux rêveurs aux eC-
prits fombres & cachez: rie~
ne leur plait que ce qui e~
exa~ement dans les regles du
furieux. !!s feroient fâchez
qu'on diminuât l'horreur que
la mort femble ïnfpirer, en
les détournant ingénieufe-
ment de ce que fa vue a de
tr:~e. 't.
Cependant la Science !a
plus utile à l'Homme, eft de
ravoir mënager ce pedt fonds
de joies fecrettes que la Na-
ture lùi a donné en naitïan~
Au lieu de remployer tout à
<aît dans les heures de.p!a!-
fir, il en doit referver une
partie,. pour ces momens où.
le chagrin & l'inquiétude
prennent malgré lui le deMus.
Voici peut-être la ieujeocca-
fion où ravarice deviendroit
une vertu.
v Les Anciens
en généra! s'ï-
magino~eBt mourir déMea-
ornent, lorsqu'ils expiroient
entre les bras des personnes
qu'ils avoine le plus armées.
Le grave leientcncicuxPin~
dare, avoit prié les Dieux de
lui accorder ce qu'il y avoit
de plus charmant dans la vie,
& ils permirent qu'il mourut
en appuyant la tête fur ies
genoux d'un ami qu'il chérie
ibit tendrement.Cela me fa~
reubuvenir du célèbre Ange
Politien. Il étoit du nom-
bre de ces beaux esprits, que
Laurentde Medicishonnorpic
de fon e&ime & de fon ami-
tié. On peut auurer auMt qu'il
en paroiSbit fort .digne êc
par fa grande habileté dans
les beMes Lettres, & par le
foin qu'il ptenoit de corriger
les anciens Auteurs: occupa"
tion qui feroic aujourd'hui
peu glodeaib y les Compila~
M
leurs notant plus à la mo~
de. AureHe,PoIitienpeue
paMer pour ut) excellent Poë-
te malgré !a violence d'u-
ne ~evre chaude qui le cour-
ntetïcoic, ii compofa quel-
ques couptets de chanfon pour
un jeune Grec qu'il avoit lo-
gé chez lui. H fe leva en-
fuite & fe mit a jouer de
fon Juth, d'un air fi ten-
dre- & M gracieux, qu'il ex-
pira en achevant le fécond
couplet.
A parler de bon fens,t
l'homme raisonnable dans fa
meiHeUrc fanté doit agircom"
me s'il alloit mour~ & en
mourant, il doit ibnger qu'il
peut vivre encore. Cette ma-
xime l'engagëroit a ne rien
perdre de ia gayeté ordinaire,
etï~uel~ué tems quece fut. r

J 'C'HA"
CRAPÏTRB IV.
De rM<c<p pA~a~
Savans ont t~ao~~ pour
~?0~.
N contra~e dans la Re-
puMique des Lettres
je ne fai quelle n~nchaïan-
ce, qui paroit en un (cas
ne point, manquer de viva-
cité. L'habitude peu corn*
mune où l'on y eft de voir
tout paf fes yeux,9 pourroic
bien en être l'origine. Cep-
te habitude fait connoïtre
infenfiblement le faux éclec
du monde, & en dégoûte
fans peine. Quand on eft né
pour raiibnner, on fe prê-
te aux hommes, & Jamais
on ne s'y livre. Méritent-il~
w
fvains & dimpez comme ils
M)nt) un commerce trop aC.
Cdu, ou trop récherche de
nôtre part ? Rempli de ces~
Mées le Phiio(bphe joa§
de la mort .· il va noncha-
lamment où tant de gens fbM
allez avant lui & où tï fe.
ra ibivi de tant d'autce~. Un
de nos meilleurs Poëtes a
fort bien exprimé cette pen~
~&e, dans les vers qu'il Se
mettre fur la perte de (on
cabinet.
Las d'etperer & de me plaindre
Des Grands, de t'Amour & duSort~
J'attens patiemment la mort",
Sans la deurer, ni la craindre..

Monteur Bay!e ne s'ëA


point refuie à cette indiffe-
jTence où fon cara~ere
.d'homme d'eiprit ~emoloit 1~
por-
A&yHaf~
porter caractère auez dim-
ci!e a foutenir dans un fié-
cle auŒ ëctairé que le nôtre.
M avoit tant de mépris pour
iavie~ qu'U ne voulut point
moderer l'ardeur d'une ne-
we lente qui le brÛloît de-
puis longtems. Elle ne Fem-
pecha pas de continuer un.
Ouvrage épineux & plein de
difcuuïons critiques, qu'il a-
voit entrepris contre Mon-
iteur le Clerc. H s'appliqua
même pendant une grande
partie de la nuit à le, retou-
cher y & comme i! SniMbit fon
travail, la mort le Surprit
Je doute qu'aucune pamon
puiue nous emporter auur
loin que l'amour des Scien-
ces:
~y~ r~t~~M~Ent~
tiens de Themi&e & de Maxime,
Tb!M9.
ces u cependant on doi<
traiter de pamon ce qui
a fait l'attachement des plus
grands Hommes dans chaque
iiécle.
Comme les Ouvrages de
Moniteur Bayle font entre les
mains de tout le monde, H
e~ a propos de parler un
peu de fa maniere d'écrire.
Un Mie délicat & regu-
lier, e& peut-être la feule
chofe qui lui ait manqué.
Hardi, vif dans fes narras
tiens) ii s'abandoBnoittrop a
fon génie exa~: & labo-
rieux, il aitnoit trop à faire
ufage de ~ës te~ures. C'eit ce
qui l'a ~etté fbuvent dans des
digreltions ennuyeufes, quoi-
que fort fàvantes. Malgré
tout cela il a eu le bonheur
de faire goûter fa manière
d'écrire~ & le Public même
s~
M déclaré hautement en fa
faveur..
La vie de certains hom-
mes eft pleine de traits ori-
g!naux. On remarque dans
leurs moindres avions je ne
fai quel air de Supériorité qui
prévient & qui touche. C'cft
principalement a l'approche
du trépas, que tout ce qu'ils
ont de force d'esprit fe rap.
femble pour ainfi dire, afin
de leur faire plus d'honneur,
Monfieur Tfchirnhaus un de
ceux a qui la nouvelle Geo-
métrie a le plus d'pbHgation,
ne profera en. expirant que
ces paroles ?noM~, M~o~
rè comme s'il eut donné
des marques publiques de la
joie qu'il goucoitien, ce der-
Bier moment. Cette espèce
,de joie n'eft connuë que du
Philosophe. Pour le célè-
bre
bre Longolius, il crue ob~
ger fes meilleurs amis ea
leur apprenant que fa mort
approcher. Il leur écrivît
ieette nouvelle d'un air b&'
din, & avec moins d'émo-
tion que s'i! eut eu quelque
voyage a faire. C'eft Sain-
te Marche qui a pris foin de
nous inftruire de cette par'
t!@ularité. Longolius avoit
fait fon étude principale de~r_
l'éloquence ? nous avons en"
eore pluCeurs harangues de i
fa façon, où i! a tâché d'im~
(ter la politefre qui brilloit~
la Cour d'Auguftc. Son re'
gne eftune époque fameuse
pour les Ouvrages d*eipric.
Je reviens a cette ihdi~- §
Mnce qui e~ fi ordinaife
dans la République des L~ ?
ères. Qu'e~-eïle autre cho<e, s
~u'un Mnttmen~ exquis de l's-
Ne

<,
me qui fert à amortir toute
la vivacité des objets, afin
de la lainer dans une auiete
tranquille ? Il faut pour ce-
la une forte d'étude, qui iup-
pofe plus de méditation que
de levure.
Le plus beau trait d'indif-
ferente qu'on puine recueil*
iir des Anciens, regarde le
Philofophe Pyrrhon, l'un des
plus grands dëfenfeurs de
FArt de douter. l! fbûte-
noit un jour que c'étoit prcC'
que ia même cho(e de vî-
vre ou de mourir & pour-
quoi ne mourez-vous pas
lui dit quelqu'un? C'eit, ré<
pondit.il, parce que je ne
vois aucune difference entre
la vie & la mort. Cette re-
partie €& naturelle & les
beautez qui font toutes de la
Nature frapent du premier
abord. Ajou-
<
Ajoutons aux morts dont
nous avons déja parlé, eel-
le de Jérôme Cardan, célè-
bre Italien. EUe a un air
d'extravagance qui e~t auez
yare. De quoi l'homme n'e~-
il pas capable et Sa conduite
e& un fonds inépuisable de
grotefques & de bizarreries.
Revenons Cardan. Il e~
C connu par tes malheurs &
fes disparates, que je m'abC~
tiendrai de parler de fa per-
fonne. Pour. ce. qui regar-
î
de fes Ecrits on y trouve
en plus d'un endroit des pen- 4,
sées qui fentent l'homme on-
gina!, & des faillies qui ne
peuvent convenir qu'a un vi-
fionnaire. H avoit fur-tout f
beaucoup de déference pour 's
ce qu'on nomme Sciences oc- °~
cultes, & aiant lui-même ti-
jïbn horoscope, il trouva
qu'il
qu'il devoit mourir un cer<
tain jour. Afin de verifier
fon chôme aitrologique, il ne
voulut pas manger & prit
6 bien fes mesures, que fa
prediAion fut heureufement
confirmée. Il avoit peur qu'en
vivant, on ne lui reproch&c
qu'il s'étoic trompé. Si les
Apologues s'avifent jamais
de faire imprimer l'hiftoire
des plus zelez defenfeurs de
leur Arc, Cardan y pourroit
occuper la premiere place &
je doute que perfonne lui
porcâc envie.

<~2 ~J~M~~JMt<M~<m
rapporu aM at<ea.
CHAPITRE V.
.R~M~MM la mort de D~-
~OCf~ ~~f celle de
Pomponius ~<ca~

Y E Public s'imagine que,


JLt la vie des Phiiofbphes
doit être rempïîe d'évene-
mens rares & extraordinaires.
Il fe donne une peine innnie
pour rencontrer du mervei!-
jeux dans toutes leurs ac-
tions la fable m~me lui- plait
au défaut de la vérité. C'e~
un rannement de l'amour
propre; l'ignorance s'en crou-
ve ibulagée en quelque fa-
çon ou elle abaiftc, ou eJ!e
éleve entièrement. H y a fur
ce pied*!a beaucoup de men-
fonges dans DiogeneLaërcei
& dans les autres Ecrivains
de l'Hutoire Philosophique
mais cela ne m'étonne point,
il e0: airez difficile d'aller ex-
a~ementata Vérité, lorf-
qu'on e& f&r de plaire en la
degmtant.
Je ne parlerai point des
&Mes qu'on a deMtées ton-
chant Democrite elles me
meneroient trop loin. Je
crains au<R de dire des cho-
fes inutiles, & cela e(t inévi-,
table quand pn veut ju&iner,
qaelqu'un ) principalement
Mr des bagatelles. Je ferai
plus gonté en donnant une
idée juite du caractère de ce
Philosophe; cette matière e~
intereuante. C'~toit un hom-.
me retiré,~p~ur, & qui
n'aimoit ~ue< la mé~tation
propre par conséquent ade"
velopper les ~creN de la Na-
i. ""turc.
ture. L'habitude qu'il avoit
pri~e de traduire tout en ridi<
cuie, lui a fait beaucoup
d'honneur; & ce dévoie être
pour un Philosophe un agréa.
ble fujet de raillerie que le
Spectacle du monde. A voir
les hommes comme ils font
fait~ peut-on s'empêcher de
s'en mocquer ? Toute leur vie
fè pane dans des aMées, ou
des venues peu de foin des
chofes néceuaires, & beau.
coup d'attachement a celiez
qui font inutiles.
Revenons a Democrite.
Quand il ~ë vit incapable de
~bunrir les incommoditez
d'une longue vieiHeÛe, ii ré.
folut de quitter Ja'vie. -Sa
~œur en fut aMarmée, & eue
ie pria de dinereribh trépas,
~ufqu'~ ce que les trois fêtes

lui
ta; plaire, il te fit apporter
un pot de miel, & vécue en-
core quelques jours, par un
excès de complaifance: après
quoi ce iage vieillard s'aban-
donna librement à la more.
Je ne crois pas qu'on ait en
raifon de l'accufer de magie.
Le caractère d'esprit fort que
Lucien lui donne, femble dé~
truire ce que des Auceurs trop
crédules onc écrit fur cette
matiere. Apparemment le
Cécïe où Democrite vivoir é<
toit fembiaMe au nôtre je
veux dire, queies petits e~
prits s'y donnoient la liber-
té d'attaquer ceux qui s'ele-
voient au-denus des pr~ugex
du Vulgaire.
Je dois maintenant parler
d'Attîcus. Il étoit l'ami inti-
me de Ciceron, & cela fait
S~on gré une' partie de fon
ia
r,
éloge. -tg dansn fes
Délicat ma.
nieres, & agréable dans fes
parties de plaiMrs U cher~
!ehoh cette douce volupté qui
convient aux honnêtes gens:
purement homme de caM.
net,t îî ne voulut jamais fe
mêler d'aucunes affaires.' Ce.
&r & Pompée t'dMmereot
également, quoiqu'il n'eut
embraCe le parti, ni de run~~)
ni de l'autre, .Pendant-la guer*
te civite. Le vrai merite eft
toujours goûté, quand ce ie-
toic celui don ennemi mor*
te!.
AtHcus jouit toujours d'ut
~e iantë parfaite. Se voyant
malade dans un âge fore avan*
ce, il fit aCemMer toute &
&mîlÏe & M expliqua en
peu de mots le deMn oùit
ëtoîc de mourir. Sarei~!uti<M<
t'a~uc hardie ïBais ion
i CB-
enjoué fit connoître qu'on ne
pourroit l'en détourner. Il
s'abilint ece~ivement débou-
te nourriture l'on dit qn'~
mesure que fa mort appro.
choit, fa gayeté fembloit re-
doubler. Il faut fe fentir en
quelque ïa&niëre <upeFieur
la vie, pour en diipofefC M.
brement. Chaque 6éc!e four-
ait peu de ces hommes rafes'
& intrépides: ils fbnc pour-
tant neceMaires de tems ea
tems, pour nous faire con~
noîtfe notre fbiMeue.
Malgré les raifons d"un
nouveau Critique, j'ai cru de~
voir dépeindre Atticus com-
me un honnête homme
peut-être qu'il ne F~oH que
par tempérament. Ces fortes
de vertus qui ne demandent
Mcun enort, ont beaucoup
C
~e douceur dans le commer-
ce
rce de la 1I 4
vie. Et qui fait s'il
y en a d'autres? S'il y en a i
elles ne font pas fort commu.
nés, & ce font pourtant les
plus e~imabies.

CHAPITRE Vï.
j~H~ te <tMHM'
~ax T~~MC poMf Moanr<

~N
~F ne peut être longs
tems heureux. TeUe e~
nôtre de(Mnëe. La fortuné
paue avec tant de rapidité,
qu'eUe laiûe a peine entre voir
fës faveurs. II femble que
fon incon~ance l'empêche
de (e nxer en aucun lieu
pour rendre un bonheur Ïb-
lide. Peut-être auuï y a-t-i!
trop de gens contehieR
EHe ae peut fuNre à tout le
d ~nos'
monde, & les fonds lui man-
quent c'dt là au moins <bo
excuse: mais qui oferoic
veriner 6 eï!e ne fait pas~
quelque double emploi ren-
droit un fervice eBendel au
Public.'
o
Parlons plus férieufemenr.
Un bonheur qui a trop d'e"
clat e~ toujours de peu de
durée: fouvent même ii an-
nonce une fuite prochainede
difgraces. On peut ia~deNu~
ië rapporter a i'experience <?
elle étonne quelquefois ia BLaiw
fon eUe-même, & la re~ïSe~
C'eH: pour éviter des ma~.
heurs certains, que la more
eft (buhaitabie dans quelques
momens. Combien de. fois
s'e~-on piaiac qu~on avoiic
vecN trop d'un jour? N~
SM~M bac HH~ p~ >

~ï ~M ~~a~HM ~t.~ di-.


ibit Laberius dans une de feu
pat~uiaades. Cette renexioa
a été auvent repetée, quoi.
que fortie de la bouche d'aa
Comediea. L'espaced'un feul
jour v~ ternir ia plus belle
reputation. QaedeMtniRfes
& de Généraux d'armée ie-
roienc Sgure dans rhi&oire
des grands Hommes, s'ils
étoient morts i'un après
quelque heureuse négocia-
tion, & l'autre après une ba~
taiiie gagnée? M n'a fallu
auvent qu'un mauvais <uc«
cès pour ~peoubiïercemt'Hs
avoient &it de plus éclatant.
L'amour a été caure plu-
leurs fois qu'on a ibu&aité la
mort, après avoir reçu des
faveurs distinguées 4'une Maî-
treMe. Les Poètes en peuvent
Madré rai(bn: il n'y a point
de gens qui foient moins diP
CfOM
d'un de fes amis, crut devoir
compter parmi fes bonnes
fortunes qu'il étoit mort
avant les malheurs arrivez à
Rome. Si -RcM~H~MM c<w
~M~ t~M H08
M D<M ~?0~~ L. Or~
~<! ~CMM MOf~
~M~f. Cieeron paptoic
en homme qui cheri~oït ve-
ritablement ta patrie, & l'on
peut dire en gênerai que ja-
mais Nation n'a porté Famow
du bien public plus loin que
la Romaine.
Ce ~eroit ici le lieu de pa~
1er des perfonnes qui ~M
mortes de joye, mais <!e!?
me feroit perdre moa'fuj~~e
vue. Je prétens in&ruire
Le~eur, & un fimple Recueil
de ia!cs hi~onques ne &rvi"
toit qu'a ramufer. Il lui faut
certainesmadères choi~es, o&
C s
les renexions fe préientent
d'elles-mêmes. C'e& alors que
Feiprit fe reveiUe, & qu'il
~ew ? faire honneur d'un
tfavaM~ dont il a tout le pro-
fit &n!: en <voir c& la peine.
Cependant, ~ommeoa trou'
ve des curieux de toute e%e-
ce, je renverrai à 'Valere
Ma<!me & a Pline !eNaiufa-
!i&e,ceux qut voudront avoir
Une connoinance exa~e dea
Anciens qu'on a vu mourir
joye. Pour ce qui e& des
Modernes, je ne dirai qu'un
mot du Pape Léon X. On fait
Wii avoit beaucoup de ce
MtF qui cau& les grandes pa~
~on~' qui les fait pauer
~ëîqueiMs pour des vertus
Comme ïi étoit a quelques
iieues de ~onM dans une mai-
6)ndep!â!&nce, unCourief
Tint iu~ apprendre qu'oa
avoïs'
avoit chaf!ë les François de
Miian & de Pavie. il reçut ces
nouvelles avec tpnc de Ms-
Mion qu'i! expira peu a-
près de pi~iCr. Cecte more
<e~ aCez Coguliere dans un
Pape..
La prudence nous preferit
certains momens heureux
pour quitter un etnpbi, ou
une charge conuderâMe. On
.fe retire alors du monde avec
'toute fon eAime quelques
heures après on commence
Fennuyer. I! eft dé l'intérêt
d'un homme Age de coh*
aoître le tems le plus pro-
pre à faire retraite, & cet-
te fcience ne s'acquiert pas
aïfëment, elle demande u-
ne attention prefque conii-
nuelle fur foi-même pour
renûer à l'amour propre
ians quoi voudroit-oa ibuP-
les tenexions fe préientent
d'eUes-ïnemes. C'e~ alors que
l'efprit fe MveiUe, & qu'il
ve<!t fe faire honneur d'un
bravai! dont il a tout le pro-
fit ~nts en' avoir e& in peine.
Cependant, ~ommeoa trou*
ve'dès curieux de toute efpe-
ce, je renverrai à Vaïere
Maxime & a Pline le Natura-
lise ceux qui voudront avoir
~ne connoiSance exa~e des
Anciens q~on a vu mourir
ide joye. Pour ce qui eS des
Modernes, }e ne dirai qu'un
Hïot du Pape Léon X. On fait
~ii avoit beaucoup de ce
M~ qui cau& leg grandes paf-
~oa~' & qui les ~ait paûer
~eïque~its pour des vertus.
Comme êtoic a quelques
iieues de Rome dans une maï-
fon de p!aiiance, un Courier
~&t M apprendre qu'on
avoit
avoit chaue Jes François de
Milan & de Pavie. iï reçu: ces
nouvelles avec tant de fads"
Mion, qu'it expira peu a-
près de p!aiCr. Cette mort
aSez Cngulicre dans un
Pape.
La prudence nous préfère
certains momens heureux
pour quitter un enïpÏbî, ou
une charge conuderaMe. On
? retire alors du monde ave~
toute fon e~ime quelques
heures après on commence a
l'ennuyer; ï! eft dé l'intérêt
d'un homme ~age de con-
Boïtre le tems & plus pro-
pre à faire retraite & cet-
te fcience ne s'acquiert pas
aifêment elle demande u-
ne attention prefque conti-
nuelle fur loi-même pour
renier à l'amour propre
fans quoi voudroit-on ibu~
crire à cette maxime u ~n-
dicieufë?
J?eÏW~H~M~MM<!<af~MM <'gMH~
Me
<PMM< ad ~<~MHta fMcH~ ?<
JMCOK.

Je puis appliquer îndtB~rem-


.ment & tous les hommes ce
qu'Horace appliquoit en par"
tic.ulier aux Poètes qui vo~'
loient vieillir fur le PamaHe;
mais ce feroit peu de chofe,
fi nous n'étions que ridicules
un certain âge,
CHAPÏTRB VIL
j~MM~ <fmM ~M~C ~~4~
~a?~.
HE me iai. ~n gré de poc~
J voir ici faire reloge <TA.
Bacreon. C'e& mon juge-
ment le Poète le plus tendre
de toute l'Antiquité, & celui
qui a le mieux connu le nn
jde la galanterie. Ses vers ont
~eaucoup de cet agrément
qui plait MxConno~urs.ia
manierp. de faire l'amour fe
jtënt plus de nôtre uécle, que
deceluîoù~ilvivoic; c'e& 1~
une marque de la beaucé de
~on génie. Les Anciens n'a-
voient aucune teinture de~Ia
vraye politeffe & j'oie di-
se, malgré l'e&ime~qu'on~
pour eux, qu'ils Soient au~
il groiHers dans une ruelle,
t
qu~ y eft aujourd'hui dé.
licat. Il a fallu bien des fiécles
~our perïe~îonner l'Arc d'aï-
mer.
On me pardonnera fi je
~'incereNe un peu trop a ce
qui regarde Auacreon~ ile~
~o nombre de ces grands
ttomnïes qui ~bm: nez un!'
quemeat pour plaire. Valere
Maxime lui a~reMë un éloge
magninque & d'un tour aûe~

~~a~
~M & <
nouveau. 1~ ~M~ dïc'H,

S'~M ~Mr~~
<~

?0~t ~M~a~. II -joint


pc~
NMt
ces
'deux chofes enienïMé~ ntaÏS
je crois le &cond avantage
~réferaMe au premier. On <e
Tepent quelquefois d~tre Poi.
lEe, & l'on fe trouve toujours
Mes
bien de n'avoir pas le loiG?
de regretter la vie. Au reite
la peniee de Valere Maxime
eft fort de mon goût Qu'on
ne s'imagine point qu'Ana-
creon (e ~1 un tn~tier de
compofer des vers. SenûMe a
la tendreMe & aimant avec
fureur la bonne chère, il ne
donnoit a l'étude que le tems
qn'ii déroboit a fon piaïur.
On voit auOi regner dans la
plupart de. tes compoutions
un air de nonchalance, qui
le faifoit iouhaiter de tous les
honnêtes gens de la Grece~
Cet air même lui étoit n na~
turel, qu'on le repre~ent&
comme un homme à demi
~vre, qui fe preparoit ajouer
de la Sute.
Chacun (ent avec plaiCr
que~ avantage e'e& que ià'e~-
pirer tranquillement. Unè
mort
mort
<*
douce cft en
<
quelque
façon l'image de la vie: le
oint qui les fepare l'une de
Vautre devient imperceptible.
S'il y a quelque dUFerence,
elle n'e~f~auïee que par les
objets qui nous environnent
alors; objets fâcheux & qui
nous font faire de triées re-
flexions. Car la mort en elle-
même n'a rien de lugubre
c'cft un moment femblable à
celui où l'on fe livre au fom.
mcU & faut il tant de pré-
cautions pour s'endormir?
Si j'ai avance que la mort
.devoir être l'image de la vie,
on ne doit pas m'en faire ua
crime. J'enœns cette vie
Manquii!e, exemte de trou.
ble & d'agitation, telle enfin
que i'ingénieux Maroc la
fouhaitoit par cette epigr~m-
me.
~a
tWtt M* *"<t*f*~«*<W'< "tt
taiSoït jours paix
S'en nous nos en
ufer1,
Du tems prefent à !o!Cr d!~o~r,
Et librement vivre comme M &m
vivre1,
Palais & Cours ne nous &u<ho!t
plus fuivre
plaids, neproces, ne tes riches ma$-
fons
Avec!curgh)hre& en&Mnez MaCMM:
Mais fous belle ombre, en ch~mbfe
& g&tedes
NouspourmeMns,!ïvres& railleries.
Dames & bains, feroient les paSe-
tems,9
Lieux & tabears de nos etbnt& coo~
teM~
Las, maintenant à nous po~M nQ
vivons,
Et le bon tems perir pour nous~a<
vons,1,
Et s'en voler, fans remèdes quetcoB"
ques
Pu!fqu'on le fçait que ne vit-on bien
doneques ?

CKA-
t CHAPÏTRE VIH.
~NM~MM j~ & Mfa~
M~f~y
TLn'y a ueres d'excès o!)[
jL la baCe Flatèrie n'ait pre.
eipité rHomme, abandonné
a loUnéme. Peu contente de
degui!er des crimes exposez
la v&ë publique, elle a fba-
vent orné le Vice des dehors
de la Vertu. Les plus grands
Mnce~ lui doivent une partie
~e leur gloire: la Venté ne
prodigue pas S arment les
Manges. C'e~I~ ce qui rend
Mesure de rHi~oire 4auge-
Mute, ou du moins peu
greable aux perfonnes Suce-
res.
Je ne connois point de
Peu-
Peuble aru monde qui ait pof-
té plus loin ia naterie que
les Romains. BaMëment at-
tachez à ceux qui les gouver-
noient~ ils ont aprouvé &
leurs fuyeurs & leurs extra*
vagances. Les avions les plus
crimineUesdevenoiencrobje~ s
de l'admiration publique. Je
plains le fort des Rois ils ne
peuvent jamais s'apurer qu'ils
ont vertueux.. Souvent mem~
on les mec au rang des Dieux,
lors qu'ils ie croient tout-a-
fait indignes de FeMme .des
hommes. Voila Une des pïus
grandes folies dont les Ro-
mains aient pu s'aviser :}amais.
ridicule n~a ëté porté plus.
loin.
L'Empereur Vë~paSen le.
fit bien fentir à fes principaux
Courtifans, adulateurs fades
& inCpides. Voulant leuf
mar-
marquer qu'il étoit fort ma-
Jade, il s'écria avec un (buris
malin, je M~~o~
MM~M~Dï~H. Le flateur
eft infenfible a de tels repro-
cbes il ne peut fe perruader
que rHoname aime la Vérité.
Avec des talens médiocres,
Ve~paSe~ a été un airez grand
Prince. Ïi <avoit aaaiïbnner
d'un tour bn!ia)nc les vertus les
plus communes. Guidé par
des mceurs douces & tranquïi*
!es~ il' ne regardoit point le
Troène comme le Théâtre des
grandes pâmons. ïts'apHqa~
uniquement a~ rétaNir la Jut~
tice, à faire fleurir les beaux
Arts & a reprimer la licence
des Soldats. Une heureuse
~Kocn~ e(t quelquefois plus
utile qu'un génie fubiime,aux
Rois qui veulent gouverner ia*
gement.
Cc~
CHAPÏTRB IX.
f~M~M J*
f~, ~R~c&M~.
MOH-

1
'?L eft qae!qûe~is neceCa!*
re de faire Sentir au Pa-
bj!c, que ceux qu'on appeile
Hands Hommes itediaerent
des autres que par la fcience
debiejn cacher leurs vices,
ou par le choix de certains
défauts écïatans. Beaucoup
d'adreMe leur tient lieu de
merite & je fuis perfuadé
que teMea~ion qu'on admi-<
re depuis long-tems paroi-
ïfoit mëprifaMe S l'on en
pouvoit pénètres le véritable
motif. Le monder une du"
pe qu'on trompe quand on
veut & &as be~conp d~
pei-
peine. Il y 'a pourtant certain
nés mesures a garder avec lui:
ceux qui reMCent le mieux
font traitez de grands Hom-
mes, & les autresfont geoe<
talement oubliez. ~neUebi-
zarrerîe 1
Auga~ a été un de ceux
qui ont.)e ~nieux diCimuM
~CMrsdef~uts~HabUe dans cet*
te poétique rainée que Ma*
~Mavet a réduite en précep*
tes, il cachoit fon ambition
(busdebeaux.dehors< FideHa
~n apparence a ce qu'il devoit
aux loix du Triumvirat~ U
Ne cherehoic en e~c qu~ fe
rendre feul Maître de l'Em-
pire. Jamais perfonne n'a fu
mieux que 1~ rartde mettre
tout a pro~ reprit qu~ Ne
laïaë perdre aucun des avan<
tage~~ui fe préfèrent, e~e
~uspropre pour le Trône.
P~
Peu femblable aux Princes
qui veulent feulement qu'on
les craigne, AuguAevôuloit
qu'on FeUimât. C'étoit pour
y forcer toute la République,
qu'il eut envie de quitter
l'Empire. Sa feinte modera.
don lui valut mille éloges.
Né pour les plaiurs il aima
la Paix & nt neurir les Scien~
ces. Sa Cour étôit polie &
agréable, en un mot, le ren.
dez.vous des beaux eipr;ts de
toute l'Europe. Les Virgiles
&Ies Horaces n'eurent ~au~
tre dcre que leur mérite pour
y être admis. Ce fut avec d~
telles gens qu'Augure mena
une vie d'autant plus volup-
tueufe, qu'il cônnoiCoilpar
lui même tout le prix de 1~
volupté.. Suetoaenom&~nare
que fa ~erniere maladie ne lui
ôta rien de ~bn en{o&menc
P~
naturel. Se voyant un jour plus
mal qu'a l'ordinaire,. il de-
manda un miroir, & ni ac.
commoder fes cheveux, com-
me fi cette parure alloit lui fer.
vir de quelque chofe. Après
quo! il fe tourna vers ceux
qui étoîent dans fa chambre,
& leur dit en riant: T)'MMx-
~oaf y&M bon. OMw~ ?
Cette piaiiahterie fut relevée
par un vers Grec, dont voici
le &M.
t

Que chacun Mjoard'hù! s'abaadon'


ne la joye.
~e rends grâce au De~in de la mort
qu'U m'envoyé.

On peut ici rappeUer ce


a~
bon mot de Petrone, ~H-
du ~cff~
tous les hommes font
N~ïM,
Comédiens. Ms ? donnent
€B
en ïpectacte a tour de rôle,t
les uns font Cnez & lesautres
applaudis le caprice en dé-
cide je dis bien le caprice,
car la Raifon oferoit -elle le
faire ?
Les dernièresparoles de Ra<t
belais font auez (emblables a
celles d'AuguÛe. Cela ne m'é-
tonne point, Rabelais étoic
un plaifant de profeŒoh, ori"
ginaï en ce genre d'écfife qui
dépend d'un mélange bizar-
re de ferieux & de comique~
Peut-être lui a't-on &ic trop
d'honneur dans ces derniers
tems, lors qu'on a voulu trou-
ver du myNerc dans tout ce
qu'il a écrit. Quoiqu'ilen ~bic,
un Commentaire fur cet Au-
teur pourroit plaire, sil.par-
toit de main de maître. On
a dit quelque part que Gui
Patin avoit eatrepds ce tra-
va!! personne certainement
n'y étoit plus propre que lui.
Tout le monde rend ju~i.
ce au Cardinal duBeïhi, qui
protegea Rabelais d'une fa.
çon pa~ttcuttepe. A pe!ne~t.
Il informe de &. maladie
qu'il envoya un Page po'!f
&voir de fes nouveïtes. De
pareilles attentions devien.
aencaMez rares dans ceux qui
font au deuus des autres, ou
qui croyent Fetre. Rabelais
badina long-tems avec le Pa-
ge qui r~oit venu voir: mais
Mntant tout à coup que ?
inort approchoit, rapporter
Monieigneur, luidic-ii, M'
tat où tu me vois: Je m'en
vais chercher un. grand peM<
êtte;' H e~ au nid de la pie t
qu~it s'y tienne, & pour toi, m

n~MK &
referas jamais qu'un fol;
~o~
Cec
CeKC faillie eft digne d'un
homme qui excelloit dans
l'art de plaisanter. Je doute
que nôtre Mécle quoiaue
plus bavant que celui où Ra.
beïa!s vivoit:, put h! appren-
dre quelque chofe de nouveau
fur cet article.
J'ai parlé avec airez depfe~
tïNon des deux morts précé-
dentes, U e~ ju&e de paner
maintenant a celle de Ma!-
herbe, l'un des premiers &
des plus grands Maîtres qui
ayent fbrmé le goût de ia
France. Monfieur Dë~preaux
nous a fait, fentir touc~l'oMi-
gation que nôtre Poëuë' lui
avoit: elle changea coutd'ua
coup, & devint réglée, d'in-
docile & de libertine qu.'elle
étoit auparavant. Malherbe
avoit un génie heureux, &
propre à ie frayer de nouvel-
D a les
les routes: il penfoit noble.
Ment, il peignoit les objets
<Tune maniere vive & tou-
chante; on. un mot, i!
toit ne avec les ditpotïdons
qu'Hoyace demande dans un
Poète.

° C«<tn<w<M<~H<of, at~Mot
JM~Ha~O:MfMM, ~MMOMM~~M
&M;Ofë~
<
Racan,t homme de qua!
té, & bel etpnt en même
tems, nous a laine la vie de
Malherbe écrite d'un air fort
fincere. On y remacque avec
p!aiCr qu'il étoicanez Philofo-
phe, fur tout depuis la mort
'de fbtt fils: il donna même
de grandes marques de Stoï-
cisme pendant <a dernière ma-
Jad~, & ces marques ne
-doivent point, a mon avis,
pa'
tf (u(pe~es. tf Uae heu~
paroître
re avant que de Mourir
~c~, d~ Racan c~M~
<? ~M< ~M~ )T~M~
~Mi
~C, d'MM MïCC ~M; M'M~
~CM ~M~O~ A g~
6MMM!Cfon COM/ lui
~nMaM~c At< dit <?
~OH~ J'CM S' ~M'~
~OM~ ~~M~e ~M~MM A
?0~ pM~~ A M I~gMC
~r<:?ye~ Voilà une d~Mca-
teue d. oreiHe pouuhe a bout
& donc tt n'y a aucun @xëm<
ple dans nos Put~ës nou-
veaux.. On fait bien quels
font les Auteurs que je veux
dé~gncr par ta.
Malherbe n'avoit pas trop
bonne opinion de la PoëCe
quoiqu'il iefùc toujours ad-
donné à ce genre d'écrire.
Qu~qu'un fe plaisnoit <<e-
vanttui de ce qu'i! n'y avo!t
~es récompensa que pour
ceux qui aHoient & l'armée,t
on qui entroient dansicsaf.
iaircs M Jut avo~a fraochc-
mcot q~'M n'en éco!c pas <ur-
pr!s. & ~M JPo~ /M ~ro~.
Jp~ <!H~ ~& ~MM
~a ~b~Mf <~ ~f/
NM

touc a fah
Je ne
veux pas approu-
ver cette comparaï<bn3 cHe
choque trop de personnes &
la fois. Je dirai pourtant que
j~e trouve aMez étrange, qu'il
y a!t un Are particulier daM
le monde de débiter des fa<
Mes & des menibnges.

CHA
CHAPÏTNJE X.
'MM~MH <J'MM MO~MM CC~"
~<~ <? ~M~H<?.

L'ït.t.u8TR~
T Imitateur de
Theophra~e propo~
a
dans fes nouveaux Cara~e-
res un probleme atrez curieux
que perfonne n'a encore ré-
<b!u. H vouloit qu'on lui dé-
termïnâtaujuMe, quelle for-
te d'efprit étoit propre à faite
fortune. Cette que~Mon de*
v!enc plus di~c!!e & plus
compMquëe de jour en jour
car jamais on n'a tant vu de
ces hommes mëprï~aMes ~ut
s'élèvent fans aucun mérite:
notre fiécle fera fous ce point
de vue un nec!e auez bizarre.
Quoiqu'il en foit, tous les
Royaumes ont ~burm des eta.
bhftemens pompeux où ha-
zard feui avoit part ce qui
e<t aum propre à exciter les
foux qui courent après iafbr<
rune, qu'a rendre (âges ceux
qui Ja méprirent.
L'Empire Romain a v4
Couvent de. ces hommes peu
iiMres, queicddHn capri-
e~ux & bizarre conduire
jutques fur Je Trône. Salvius
Otha, uo des douze premiers.
Ceiars, peut en Servir d'exem*
p!e. Le manage honceux de
ion bi~ayeuï, & l'aKache-
menc de Tibere pour (s
grand.mère, furent les deux
fourees de fon bonheur. Une
nMUvaife circonitaoce (ereau-
cancqn'une bonne, pour nous
fmre briller dans le monde.
Combien de ~orcune~ ne ibnï:
dues qu'à des crimes?
~théra~
OcbcR
tf
Othon n'avoit
a
<
aucune de
ces qualitez éminentes qux
font necenaires h un Souve.
rain. Naturc!!cmcnt timide,
il ne voulut jamais paroitre à
la tëce de <bn armée pour
combattre en pcrfbnne Vitel-
iius. Sa MchetC ruina entière-
ment fes.affaires, &ïacrain"
te de tomber vif entre tes
mains d'un ennetnicruct, lui
fit prendre !a refolution do <e
tuer. Voici comme Suétone
rapporte ce faic.
Un Soldat ayant appris
Othon 3a défaite entière de
fon armée, & ne pouvant
lui faire croire cette nouvel
le, parce qu'on i'accu<btt de
fourberie, ou de lâcheté; ce
Soldat, dis-je, tira <bn épée
& <e tua. L'Empereur tremitt
cette vue & jura qu*t! ne
feroit jamais !a cau& de la
mort de personne. Se tour-
nani enfuie vers fes princi-
paux Courdtans, il les pria
de lui donner un bon conteu.
Après plufieurs proteffations
femblables de con~ancc &
d'amitié, H rentra dans fon
cabinet pour écrire a fa fcpur
deux Lettres de condoléance.
Il crut auCS que fon devoir
i'engageoit a brûler certains
papiers fecrets, & a remet-
tre aux plus fidelles de fes do-
meftiques tout rargentquUui
ye~oit entre les mains.
Âpres ces préparatifs 0-
thon s'apperçut par quelque
émeute populaire qu'on arrê-
toit prifonniers ceux qui vou-
loient fbrtir de !a ville. 11 dé-
fendit expreNement aux prin-
cipaux/OSciers de fa Cour
de leur faire aucun mal &u
s'écria d'uo air mocqueur,t
a
p~OH~-HCM~ MC -v
~COC
}'~JMtcc ~M~ MMt~. Tout !e
monde out alors la liberté de
Je voh' i! but un verre d'eau,
& ayant choifi le plus fr&n*
chant de deuxpoïgnards qu'on
lui présenta il lemhïui-Me-
me fous le chevet de fon lit.
Après quoi il fe coucha tran-
quilletnent, les portes de ?
chambre ouvertes, & il s'en-
dormit fans aucune inquietu-
de. Sonprem!ep<binens'é-
veillant fut de rechercher fon
poignard & de s'en fraper.
Â!nS mourut Othon, tou-
jours foible & toujours in-
con~ant, excepté le dernier
jour de fa vie. La cho~e me
paroitaSez bizarre r il ne de-
vint grand Homme que dans
le tems que les autres ceiïent
de rêtre.
CHAPÏTRB 3(1.
D~ ~M~MM j~NMM~r qui ye~
~~ca jp~~a~t.
tE ne crois pas que l'intre-
p!dïté foit la vertu favori-
te dn beau fexe. Il femble
que les paNtons douces & 6a-
teu(es qui lui fout tombées en
partage, Fempêchem d'avoir
du goûc pour un herolime
trop relevé. Cela ne m'éKm-
ne point tout cara~ere dont
ren{oûment e& la bafe, s'ac-
commode peu de ce qu'il y
a de iubMme dans les mœurs.
Naturellement tendres, &
coquettes parratïbn~ les fem-
mes ne cherchent qu'à excei-
Jer dans l'art de plaire. Bien
loin de vouloir en imposer
au
an monde par un courage af*
Me, elles fe font un point
d'honneur de montrer quel-
que foibleffe. On auroit grand
tort de les en btamer une
b~Ue triomphe, m~me ence-
danc.
Quoique rïntrep!d!té foit
inutile aux femmes, on ne
huHe pas de trouver parmi
elles des Héroïnes, des Phi-
losophes & même de~ efprîts
forts. Tout dépend des pré"
mieres Xmpremons qu'on leur
donne & en général les per-
sonnes qui ont le plus de vi-
vacité font les plus propres &
laiffer prévenir. L'Hi~oire
ancienne & moderne ne nous
parle que d'un très-petit nom-
bre de femmes qui ont badi-
né avec la mort. Une des
plus' remarquables e& Made-
moMeHe de HmenH~ fille
D 7 d'hon-
d'honneur de Catherine de
Med!c!s. Toute jeune enco.
yc, elle <e Mt~connoître a
Cour par fes bons mots, &
même par des patquinades
MmpMes de fel attique. Un
ancien Auteur avoue <ans pei-
ne aM'c~ ~0~ grande par.
~H~, ~CM~/e,
bien, S'/o~ propos. E~-H
un lieu au monde où rhu-
meur n~difaute trouve mieux
fon compte qu'à la Cour?
Quand elle ne feroit pleine
que de ces fots de qualité, qui
préferent le clinquant du Ta~
fe à l'or de Virgile, un Sati-
rique y feroit au comble de
ia joye.
Je ne puis finir de meilleure
grace ce qui regarde Made-
tnoiieUede Limeuil qu'en me
fervant des propres termes de
Brantôme. Voici comme il
s'e~
s'exprime, avec fa naïveté
ordinaire Quand l'heure
de la mort fut venue, elle
ni venir il ~bi (bnva~ec, qui
s'appeiioic JuMen & qu~
,,iavoic très-Men ~ouër du
vio!on. JuMe~~Iaidït-cHe,
prenez vôcr~ violon,y &
donnez-moi toû{ours jtu~
qu~ ce que voM me voyiez
morte, la détaxe des ~uM-
fes &Ie mieux ~evous
pourrez; & quand vous fe-
rez fur le mot, per-
~M, ~onnez-ie par quatre
ou cinq fois le plus piteu-
tement que vous pourrez.
Ce que M l'autre, & elle-
même lui aidoic de la voix y
),
~,& quand ce vint
~f~, eHe reÏtera par deux
fois, & iecournantderau-
tre côté du chevet, elle
dit a tes compagnes,
~~<? M~p, ~H
~c~, &aM
MadcmoïfeUe
décéda.
de Limeuil a-
voit une iœur paria!temenc
belle, mais qui ne la vaîo!c
pas du côté de l'efprit. TeHe
e& la dëiMnee de la pluparc
des chofes exceHentes: on ne
les voit pcetque jamais unïes
en<em6le, & cependant a-c-
on queïquedrotcde s'en plain-
dre?
H ne faut pas. long-tems
contuker le goût des femtnes,
pour (avoir qu'eiïes aiment
mieux être jolies & un peu
(bctes que
~ptr~uelies avec
beaucoup de laideur. Çetcc
préférence qu! fe donnea la
beauté me parôh un (enti-
ment commun a tout le fëxe.
La Reine Etï~e~ n'enécoit
pas exemte: maigre l'or~ueii
du. Trône ëUe nrunpre~en~
coo"
considérable a un jeune Hol-
landois qui l'avoit feulement
trouvée belle. Remarquons ea
pa~ïant que l'amour propre e<
inséparable de rhotnme: je ne
<ai même s'il ne fait pas une
partie e~ent!eMe de fbncarac?
tcre.Ce!ui qui en feroit deM:
M~, ne pourroit au plus de-
venir qu'Mn habitant de la
République imaginaire de
Platon.
Je ne prétens pas ici ~tire
le procès a la memoire d'EM-
zabeth. J'avoue avec pÏaiCc
qu'elle étoit -née ce que les
autres Prince<!es ne devien-
nent que.par une~ongue étu-
de. Jaloufe de <bn pouvoir,
& habile dans l'art de fé faire
craindre elle témoigna au-
tant de courage pendant fa
vie, que. d'indiNerence
mort. Voici ce que j'en ai
dans.
dans les Memoires fecrets d'un
fameux Mien, nommé Vit.
torio Siri. Cette Reine étant
a~tc fur fbn I!t:, ies yeux
tournez vers la terre & un
doigt dans la bouche, fit
venir fa Musqué ordinaire,t
qu'elle entendit jufqu'au der-
nier tbupir avec une joye in-
concevable. On ne doit point
trouver mauvais qu'une fem-
me (e procure a l'approche de
la mort tous iespiainrs dont
fon imagination peuis'aviier:
elle éloigne par ia des idées
orop accablantes; unediitrac-
tion agréable eft Peuvent ua
remede ~ar contre bien des
chagrina
Qu'on me permette de
joMre a tamort.d'Eiizabeth,9
celle d'Anne de Boleyn fa
mère. Fameufe par fa gran-
deur, autant que par fes dii-
gra-
grâces, elle ne descendit du
Trône que pour monter <u~
yeehanfaut. Peu de jours heu~
reux lui valurent une mort
bien nécduance: H CM: quet.
quefois à craindre d'ccrc trop
bien avec la ~bunne, elle <e
p!aït ajoUer de mauvais tours.
Anne de Boteyh fut <u{etM
de grandes inégalitez d'e~
prit pendant tout le tems de
fa prifon elle pleuroit &
chantoït tour a tour, elle paC
foit en un momeMdè la joye
la tri~eMe. Etant ~F re<-
chaffaut, elle demanda aFE-
xecuteur s'il favoit bien fon
-métier, & tout d'un coup
on ta vit s'abandonner à de
grands éclats. de nre. Il y &
peut-être un peu d'extrava-
gance & de bizarrerie dans
cette conduite ornais qui ne~
fait que les plus grands Hom-
mc&
mes pèchent par ces deux en.
droits? Un Ancien Fa dit,
??<? M~HM ~Jtg~tMM
<n~fM~ <~MN~<c.

CHAPÏTRE XH.
JD~ <&~M'f~ ~f~ <~
~za~
E
jL< nom & les avantures de
cette Duchene ont fa!c
tant de bruit dans le monde,
que j'aurois mauvaife grâce
d'entrer ici dans un trop grand
défait. Elle fut menée en
France & Fage de fix ans, &
elle herita des biens immen-
ses du Cardinal Mazarin, en
épousant le Duc de la Meil-
leraye. L'humeur fcrupuleu-
fe & fevere de fon mari Fo-
bligea, après plu~eurs ~eps-
r~-
1
rations panageres de fbrttr
de France. Elle fe fixa en
Angleterre, & y fut genera-
!@ment ~iMee de touc le
monde. MonKeuf de Saint
Ev~emond, q4ï!<ecoa!)oiNb!C
fi bien en mefice, s'attacha a
elle d'une fhçon toute partï-
eutïere, & ne perdit aucune
occaflon de la louer. Quoi-
qu'clle ne <bït pas l'Auteur
des Memoires qui portent fon
nom, on ne peut fans in-
juftice lui refufer le titre de
bel efprit.
Elle fit en mourant Faveo
du monde qui prouve le
mieux une indevotion enra-
cinée. Je me ferai auez enten-
dre, en difant qu'elle expira
auM nonchaiamment que R
tout alloit cair avec elle. En
effet ua Auteur curieux nous
ap-
apprend qu'elte ccM~~a jup.
quau dernier moment de fa
vie, tes M~M ~M~MCM~ ~ae
JEw~M!~ ~< a(.
~OMC
<&!M aa~ ~eMfM:
c~ pour la detourner du dc~
rein qu'eUeavoitpFisdejteK.
tïrerdans un Couvent, Il lui
parle de cette manière:
~6~ MNf ~X touchée d'NM
gM~M~~
A/WM,
Dt~M,
tous aMacMP
Jf~ eo
· ~CM~~
a:
~a~&s par f~f~Mt ~OM

~ay~
M~~M~
$M MM
J~~ ~oaf
MNf~; ?
s'
c~~j~a~ ~ca<~ croire
lui §W MMf ~JS ~~ff
~M* Dans la Htuadon o&
?
Voyez h v!e de Mt. de Saint
Evremûnd, pages ccxvM.& ct.xxx.
cmxx!. edMon de Paris, ï7tï.
~trouvoit Madame de Ma.
zarin, on femet aiiemcni au
dc<Rts de ces formalitez dont
les fupcrititieux fe fervent, &
reproche du trepas.
Elle avoua cependantqu'e!-
le étoit fichée de mom~ a-
vant Mr. de Saint Evremond.
yc wo~OM wFf, dit-elle a-
gf~Memeac,
~M'A
poa~ w~
9
Ë~~M
6fces
~<
~~w~
li-
~~ca:, dont M j~c
SN~ grand M~F. L'évene.
ment ne démentie point des
fbuhaîts fi favorables aux EC.
prits forts. En effet on ne re-
marqua en lui aucun regret
de quitter la vie, quoique fon
unique étude pendant plus de
quarante ans eut été de cou-
rir après toutes fortes deplai-
firs. Il donna tête bainee dans
réternité pour me fervir d'u-
ne
ne expreNion de Montagne,
fans la connderer ni la recon-
no~tre. L'Auteur de ia Vie
a'a pas jugé & propos d'en-
trer dans aucun détail: ma!s
<bn Ntenee en dit airez.
rai appris d'ailleurs qu'au
Keu de s'a~îger & ~a vue de
la mort MonMeup de Saint
Evremond avoic refervé rou.
te fa gaïete pour ces dern!eK
momens. PIu< enjoué & plus
badin qu'& l'ordinaire, il plai-
fantoit agréablement fur fa
nn prochaine. U dit un jour
~MM aM~ ~H~ ~WM de fe
f~OBC< & comme on in-
terpretoic ces paroles dans un
<ens devot H s'expliqua en
ajoutant c'Mt awc
petit. Je retrouve avec piaiCr
dans cette &iHie le vérita-
ble eara&ëre d'un vieillard vo-
luptueux.
Ceux
Ceux qui ont entendu'par-
ler de MademoUcHe de Leu-
c!os, feront bien aites d'ap-
prendre un <ait curieux qui
la regarde. CeMc charmante
perfonne npu~ a mcntré qu'il
pouvoity~av~fdc la deijtca-
ËMe dans le li~erti-
t€<!e ju~ues
Mge.
Maïtrenfc fut tour a tour
de pMeur~ SeÏ-
gneur~de la Cour~ ma!~iô!n
a'agïr avec eux en fetnme
intereM~e, e))e ie piqua tou-
jours d'une Mbefaïité ing~-
Bieufe & propre a revetner
lesplainrs. AuN! tous ceux
qu! l'avoient aimée pendanc
& jeûner, nrent u~ de-
ypir de envoyer ~es pre-
<ens conuderaMe~ qua~d ra-
ge lui eut 6té tous ies ctar-
mes. Monneur le Duc de
ne' fut pas des derniers.
~Pei'~jM~~ de

.rj;
Lenctos t'avoh ~xe!~e par de
pui<!ances raisons & (u!vfe!e
traïa de vie qu'eUe ëmbra~
dans h <bh:e: car ~tânt au tic
h MofE, h 6c vett!?, &
Fayanc p@gavdé6 d~a ~eit !an*
gut~t, ~hfd4c.H,
Myc%' iiuùt'-
4ue
MM
y~ ~M M~MM? a~ ~M-
M
Mtr /Sc~a? p~f~ ~M< ?<
~M~. ~H~ p~~OS
? J~,
eb ego n*tj'O
~a~
fmiè pùis »~d plain.
p~a'
A /a MW~ 'w~'j,
MM f~~ J~ ~M~ J
~Mf ~Mt ~Ma: MC /M~t~)
p's~M~<h<a ~y ~~M?, ?
~M~n~~
]~ tïem p~du!arïte~
d'è~ qui
~~m~
d'un hotnme
~lë~d~~H~ae~
l
(~8~
~oQ.
)~
connoïHbit < <
& fond tout !e prix
d'une vie voluptueufe, & eUe
vouloit qu'on lui rendit !&-
deMUsjuiHce.

CHAPÏT&B XMI.
~M~M~
led
danr lé~
c, fYidde;a~
0'~ay~
<~M~IX.
Xl. C& ¡.
YL iuSc de nommer Ma-'
j. chhvet, pour faite naître
ndee d'un excellent Politique.
La nature FavoiE tbrce des
jëuneMe. a faiCr ~ë qu'il y
avoic ~Mendet dans !eh~
ce de Thomme d~tat." Ëïiè
Fen~gea peu après a enfrer
dans le cabinetdes PrÏn<
démêler les pf~~aux"àbL
'lesl~men~ir. A.
V6<c où ~rtt pene~aXï,
pouvait qu'y beaucoup pron-
ter. Auu! fes Ouvrages repré-
ientent-ils naïvement ce que
le Trône exige du Souverain,t
& ce que le Souverain exige
dé fes S'jeM. On me permet-
tra de ne point auurer que ce.
la s'accorde toujours avec l'é-
quité naturelle,
Florence ëtoitïa patrie de
Machiavel. Né avec un efprit
inquiet & républicain, il ne
put s'accommoder de la nou-
velle domination des MedicM.
Cependant la choie devoit
paroitre délicate a tout hom-
me de bon iens. On puni~
foit alors lé moindre Ïbnpeon
avec autant ae Ïëverité que~
le vrai crime,. & .c'en ~étoit
~j:
~n que ,d'av'pir plus d'efpric
qu~les.au~ës.~

.a
Laa tr~. bonne pom~n
quon ~Mt.des
''<~
~m~re~
Ma~
Machiavel pen~a lui coûter
cher. On le crut Auteur d'une
conjuration qui s'it tramée
contre le Cardinal Julien de
Medicis, & on le viï c arr@-
Mrpa~ ton ordre. Sa prifon
dura plufieurs inois, & la per<
te de tous fesbiens ûtivit fbn
e!argiMemeni. Ce fut alors
qu'il commença a fe déchaî-
ner contre les nouveaux Ty-
rans. Philosophe rigide, il fe
faifbit honneur de fa mifere;
& Satirique outré, il <emoc-
qubit de tout. La mort même,
qu'il attendoit avec impatien-
ce, lui parut un nouveau fu-
jet de raillerie. Plusthardi en
cela que le fameux Aretin,
qui, ayant .plaifanté toute fa
vie, n~ôfale faire en expirant,t
il étoit tombé dansj~o btgo-
tifme outré.
Lefbible~cAr~age
ejH la (hpe~ition. <
<~ Les grands
Hommes$ avec toute Jeur
adreMe, ont quelquefois bien
~e la peine s'en exempter.
PefîcÏès, qui avoit toujours
fait retpfic fore, <e voyant
déféré des Médecins, eut
recours aux Jtgacures & aox
incantations magiques. Un,
de ~esamisFétanc venu voir
fa (anfé.
f<M~&~M~M~~
j~
lui demanda des nouvelles de
dit-il du
M~ trou-
W f~M/ M'MM-
ype~. ~~aae bien
~&~ ~a~~ ~M-
M~y~MajB. L'homme me
papoitcoic vepicaMemenc ha-
b~ie, s'il pouvoic fe meccre
audeuus des impreStons ma-
chinâtes. Mais, quoi! A-t-il
anez de force d'esprit pour
cela î
Je vais paCef a la more de
Bu-
Buchanao peut -être oa
trouvent ptus de courage que
dans ceite de PericÏès. C~pe~.
danc les dernières paroïes de
ce fameux Grec pn<es en ~n
cerMtn ~n~peuvent pia~e
auxConnoUïea~s. Buchapan
écrhoit avec beaucoup de
(e eit
plus nNes
Modecoe~
des
potiteOe <bn Hi~oïred'Ecof.
(bn genre une des
.!< e~~nna~,
di~c.J~~nCeu!' <de Thou,
qu'unch~n~e )~njt djs la
pouaiereduCoHegeaitC bien
entendu les intecdsdes Pnn-

de nation:, !t
ces. Buchanac ~p«.Rc~ap:s
f~joun~
de <a'.pMr~~j~; ~tè&ja]~
ïoog~etBs ~~ag~ < H t~) re-
vint paûer i[hrn)<Mes an~
nées de ~ie. Un mer~e
connï! lui avoit- procura a
Cour une fbFMne a(!ez/c<
adorable.<~A peine cotnmen.
<
coit-ii h en goûter toutes les
douceufs, qu'une <!evre tente
vint !e préparer h la mort. Sa
ïnatadtc ne'r~tonna point un
~h!!o~he ~td~e~m~e~'an.
Mnt p~us a!~menc ~quit~~
vÏc,qn*H ne tient prefquc
point aux objets extérieur
Buchanan pen~~ tout ic
~on'" nevre ne voulut
rendre ~can reMede. So~
~eux de co~fuiter ies mou'
Démens ~Mts de ia nature~
il s~abandonnoit a un inftin~
~idé par le bon iens. Nu!!e-
!tncnc convaincu de !a capa*
~cite~es Medecxnsyii les bra.
~o~onvertetneat: on dit m~-
?0 qu'après avoir appris!d'eux
que le vin lui écoic mortel, il
prit un verre a ïa main,t &
mourut en récitant ceice élé-
gie de Pf opérer t CtM-
CMa P~M< M~CfMM M? C~~
ec~Mjr
C:Ht<M HK~
~M~M~.
< ~M<M<&W. r

Si le Public fe déclare ja-


ma!s pour ceux qui expirent
d'une maniere conforme
Jeur génie & & leurs paMons
favorites on avouera Jans
peine que Buchanan e~ mort
en parfaie b&veùr, & la fa-
meuië Lais en femme gâtan-
te. Ce dernier cara~ere étoit
p~ut-être ~é p)us diScHe à fou-
tenir.
La~s avoit une de ces beaM-
tez privilégiées dont la aam-
re paroic aHez avare~ Elle eut
MÛ{our$ & fuite une fbuîe
d'amans choiSs ~ui ache-
toienc chëremeM tes moin-
dres faveurs SavanM en i'arc
de toucher & de plaire, elle
dompta jutques & des Philo.
fophes, gens farouches & in-
tratiaMes, que l'amour ne
réduit qu'avec pe!ne mais
enfin il reduit tout, & la Sa-
~ette eUe-meme c~ ob!!g~e
de ceder aux cNbfts d'une co-
quette habite. Onpeûts'ima.
giner aitement queMesétoïcnt
les occupaHons de La~s. En
quatitédejoMe femme, elle
ne <bngeoït qu'a fa parure;
en quaHté de conquérante,
et!e feprbcuroit chaque jour
de nouveaux charmes. La
vieM!eCe, qui e~ ordtnairc-
meht accompagnée de regrets
& de chagrins, ne lui fit point
quitter fon train de vie. Ellé
exptra au milieu de ces mêmes
ptainrs qui lui avoient été &
~e~. Qu'il me ~bitpermis de
point m~ïiquer pïus ou-
ver-
vertement, de pêne de Mener
ia pureté de nôcrc hngnc.
C'etoit fans d~me~ h !a
mon de Laïs qu'Ovide fa~
ib!c aMn~ûn dans ces vers
~chapes a une Muië trop in-
d~FCte. '1
i
'<4
0 t~M~f~M~p~M ta~c~e
ttt~ï
G<m m6f<ofj, M~fMMjo~af S'
Mf~pM.

'<
'.nm
1

~&!P~T!&E XÏV~
'!)~'f:ft~
t;

T
.<

<R~aMM~<~ ~tMC~F
T~ <f~Mft~M~
~e~e~ CMM~ <? C~m"
M<W~
<
Y A ReMon ~es Roîs~
JL bîendiBeMaMde~eM@du.
Peu~e quoïqM'enapparence
elle (embie ~cre ia même. Su-
pcr<Mtieux, inapiiqué peu
t
capable d'examen,!e
taMë arment ~u!ce.
Peuple
<e Sx
tbUe avMite pour !e merveM-
ieuxonpom'rincro!aMe, !u!
fatc fbuvcnc rechercher !e
faux. La Vericc nue & de-
pûuHMe de ces ornemeas da-
teurs quHMrprennentMmag~
nadon, !e fadgue quelque-
fois même eMePennuie. Les
Rois ao contraire regardent h
Religion comme une parde
de ie~pXomaine~ qu'Sts~(bnc
maîtres d'amener, quand H leur
plaie. Nourris dans ces M'
dmëns y Us M~eat Figno-
~ncé pjopu!aire& ~e jouent~
pour ainS dire, de incréduli-
té de leurs Sujets. Que la
&on~n des hommes <B'i
ob~ïen~ e~ maiheuMufe On
les trompe gfoŒerement &
pou~
pour comMe de disgrâce; on
les oblige ât ïe~e&'cteptus
vn<edu~eur.
H n'y a guejres de Palts o&
la Religion n'ait: jo~é des rô-
les aCez bizaryes. Une de~i.
née ma!heureu(e !a fend pro-
pFe a fournir des Scènesebthi-
~ues, <buveat même borlef~
~Mea. L'increda!it6 s'en d~-
vercit. Amie de h ~ai(bn
e!!c n'e~ poinc <oûmMe a ces
paiBons nnes. & ingénieuses
que la Midque~ir meMfc
en <Bu~fCj. Je nesvoï que r~
gnotancecapable d'apMmvëf
.ses grands changement qu!
aniveM dans .ie Sin des R.e'-
JigioM. ~s ne me paroiSenc
~bu~en~ f~hde~~quc~ ibr.i'aap-
~ica~ tOU~~m:M~eu~ ave~
g!e{de~t~angér:~C'eâ pcuc-
être ces deux moMS qu'on
peut iegïtim~emeac attribuer !as
révolution arrivéeen Ang!e.
Mrre,! fous ie regne d'Henri
Vi~.
<
Ce Prince étoic nô grand
homme perfuadé cependant
qu'H devoit regler Tes démar-
ches pM~ÔE par ce qu'it pen..
fuit lui-même, queparce qu~
tes autres pouvoient pen&rt
JI y aJà dÊ~u& une espèce de
vanité qui égale. le vrai cou-
rage. Henri ViH. abandonné
des Médecins, demanda o~
verce de vin Marc & cornue
~n le lui prefen~pic, ii s'écNa
d'ua~~on Mmeor~ ~c~ p~.
<~ dernières pàroiesq~i
Ces
profère enâtiM jufqaes a la
mort~ témoignèrent ouverte'
~ne&t FaverCott rqu'ii avoit
pOM les Moines, gen~~i!~
intereS~i &. haÏMàNes~af ?
baueMe de ieufs mceurs. w
Le Comte de Crammont
n'e.
n'étoit pas fore éloigné de
cette efpece de mépris. Sen-
<tb!e aux charmes d'une vie
voluptueufe iti dedaignoit de
s'innruire des dinerenies opi-
nions des hommes. Leur bi-
za~reJc les avoic rendues me"
prUaMes a les yeux. Le Roi
prévenu de fon irréligion &
in~ruic en même tems qu'il
étoit dangereu<cmemma!ade~
lui envoia le Marquis de Dan-
geau, pour !'excicer a mou-
rir en-bon Chrétien. Chaque
fige a fon gout & fes maximes.
Mr. de C~aMM~
~ac ~o~Mt, ~o~Ba a-
qa< ~t
du
lors C~M~
~BM~ qui avoit ~ca~
wr~ee~ S' M ~Ma.
IflIi t
1 :1:'
Voiez h Vie de Mr. ~e Saint
Evremond, donnée au public par
Mr. Des Maizéaux, page cciv.
Juiv. édition de Paris.
fi
DaB~aa
~Mf a~y~~ca: g~,
~MO~a
~~f ma
coMC~aH. Cette faillie paro~
foit fi heufeu~ë & Mr. de Saint
Evremond, qu'il Fauroïc a.
checée aux dépens de fa vie:
les efpdM forts ne font pas
toujours ceux qui meurent a.
vec le plus de tard!e<!e. Que
ne doic-on pas craindre da
deraneemenc de notre ma.
chine?
Le ~oa &OMM~ Des Yve"
teaux (c'eA ainu que le nom-
moic la channaate *jMfMan)
? voyant peu éloigné de h
mon, fit jouer une iaraban-
de ~a, dt~bit'ii, ~~M a-
?? ~aMM~y. C'e&
cohnoître tout le prix de Ja
vie, que de n'en vouloir pas
abandonner un ieu! moment
la crainte ou a Ja tri~e~
CHA.
Madïïe, de Lencloy~
CHAPÏTR& XV.
~MM~ f~~
~atc~a~
<~ ~C~-

n Jb n'y a gueres d'Ouvré


plus propre à &ire <ent!r
!e génie de ia Lahgoe Ffan-
~i&, que les P~!doïefs de
]M{r. Patru< EgaÏement elo~
gn~ de !& ~ec~eMÛe & de
Mea:at!ôh, (on é~que~ee
e~ par to~c mâle, nerveuse
& tutcepttMe de nouveHes
idées. Peut être .ne ~iar~H
manquéy pjour ê~e~~4 P*
Nteur, ~ae' de (ay~S~rt de

les
p!aidei'he~cu~en;,!!?. Pa*
tm Beg!!gea co~jour$ les fa-
veuM deh fortune~ C dMB~
tisfait, de
u
CMme~ Sa-
N96~0~ ? vï-
voip
voi~dans indépendance.
Mr. BoMuet, Evoque de
Meaux, aianc appris qu':î é.
toit au lit de !a mort, FaHa
trouver & i'excita paries pa-
roles da~onde les .plus <e.
dui&Mes~ a ouer te dernier
a~e de ta ~oMed!e~ a
manière derEgii~e de Rome.
f~
~~M~, luidit~J!, M MM~
~j~~e!: ~~MM~
~~oa!~
?!
?c ~M~
~~M~
r~ 6f ~~a~. ~~4
s'écria-
t-i! d'UN 'aip badin. <~ w
paf~<
M

~ri~ae~s
H~y a
e~MM~
r r
·

ïi~o~ M~ <ie Re~


d~~M~q~e
auxqueMes on veoc ~meMre
les nïouraM.~C"e& ~ar la que
des GorpsconaderaMes~iba-
tiennent dan~ le monder &
que
que des Societez nombreuies
& font enrichies. Oopourroit
trouver u~ point de vue fous
lequel toutes leurs fourberies
paroUroient bien ridicules, ~e
heCdept R. < une heure:
avant que d'expirer, leur ~t.
bien (endr'ce qu'yen peaibic.
~r~ dim un
Prêtre qui Fetoit venu exhor-
ter à la mort, ~MM ~~z-MM
M~&
Je trouve un plus grandir
de Cnguhdté.dans mor~de
Mr. PeliMon, princip~emenc
coMu par <ba Hi&oire d~
rAc~demic Fràn~oife. H&
voit été Secre~ïf~ d~f M~~
SeorEojuquec & .fut enwe~
lopé dans disgrâce. l.efcrek
dit de {es amis, ibn meriM
perfonnel & fur tout Ja repu-
tation de bel eipric qu'il s'é<-
toic aquite le tirèrent enna
de
comme
v
de la Baftille. Chofe étrange,
a la Cour
poitesfbntgIHÏans!l,
les t
grands

11 s'abandonna dans la fuite


auxcontroverics; genre dé.
Mde <ec, épineux & plein
d*HM6ns.H écrivît même
contre les Ca!vini~es d'une
manière airez. vive, mais fans
aucun fruit: ïeHe eiHa deiti.
née de toutes les disputes de
Religion. Je fuis uniquement
Mrpris qu~un homme aum zé-
lé pour le Cachoïicitme que
Mr. Peiiubn, n'en ait voulu
donner aucune marque exté-
rieure, au lie de la mort. II
avoua que }uÏqu'a~ ce moment
H M'aeo~ pa~ politique.
Rien nfe~ 'plus burlesque que
de s'imaginer que l'homme é-
cric toujours (uivant ce qu'il
pen~e, & penfe toujours fui-
vanc ce qu'il écrit.
CHA-
A.
CHAPÏTRE XVÏ.
C~~<
De la
~M~.
~M~ <&
t
r.'
YL y a une PMÏotbphîe au~.
JLtere & fauvage, dont je ne
fais aucun cas. Elle n'aitne là
iageCe que~par rapôrc cène
ieverité chagrine ~ui raccom-
pagne. EUe tire rhomme dn
commerce de h vie~ pour le
plonger daM des <peeu!at!ons
chîmeriquës. ~Toot ce ~ui eA
Smp!e oc~naturet,, IM~ defïai~
la vérité môme perd che~ eHë
une partie ~de ion mérite.
C'e~ cette espèce 'de Phi-
ioibpMe qui a été le partage
des phts'&meuk Mi&ntbropét
~deyantiqui~A~cedediC.
"] "J,
J
;<.<
.1.
r~ -c~'
"11'
`
ÏPios~ie, Chïy6ppe&§)
cunions & de recherches ëpi.
neuves, Us <e fbnc trouvez an
delà du vra!. Que ce foit un
paradoxe ou non j'o~e a<ÏH.
rcr qu'on ~rdve~bMvent:~ la
<bMe, p8fje~<aechen!!t!
qui devoit conduïre h ia fa.
ge<!e. I! fauc un jugetnenc
bien délicat pour ne s'y point
Méprendre, Rendonslà-dc~s
ju~ce & Epicure: per<bMe
n'a~ nueux tu que lui rendre
Jaf~olup~e r$i(bnnaMe. C'e~
un arc <:ha!'mant, que celui
de. &V0~ jouYr avec délica-
te<!e de$ ..mêmes pïa~MM que
vu<g~<ra ~oUM groOÏeM-
!n~n~)~
Ga~a~: Ïe PhUoibphe
eM:
qut a tais, dans. un p!us beau
jour les <endmens d'Epicure,
c'e~ &uS le Philofophe
mo~ern~q~e~e~
Seyant ians rudeûe & poHpM
~f. ·
MMperamenc, M n'a donné
Phynque que pour ce qu~et-
!e~to~, obture, doMtcutb
& ibuvenc~u~t ï! a p!Ms !n~
a~ Mora~r c~a: atu~
la Soïe~ q~! dcVfo<co~ct!pep
~hom~ë ~'nïquë~éht, c@t~
qu! dÊcide & p~x &
Futage des ptaMfs* M@~
tonnant: qu'on s'i~u!~te de
taMf~c ~o~' ~U~s~ &
qu'on negHge Fart ~Vivrë
a~reaMêmen~<E~<~nd~' ~o!c
peu jatbux de fes eonno!Man*
ce&) tnême de ~eHes qu~itde-
voit lapénétration de ~tt
genïe. n'ne Mtnb!gn& ~o
trop n~eàeac ~~rneo~d~
hmoMJ"
~Jn <? i&s anna b~àt vo!f
i

& raiant ~ntMMnu quelque


tem& & tha!ad!C~ îu: de-
e~a&sp~ï
~u~~nto~~tors~
m&~a'
a~
a~~que p~rfoMne ne pou~
vpit remeodfe, r~oond~ ea
ces termes. MC
~H M~~ ?
T~
y
c~p~r ~r
~4' < ~< M'a
ë'
Q* p<K~<.
f~~On peut
ut~e ignof~nce,
~bj&~nuë de F~ïMde de qua-
ratMe années. E!!é a moins ds
MMam ~Me j!â Séance pre-
~nmw~~ nM~He apïus
~~Md~.j
¡
~~r~ns ~njMMo~d~
m~ Hobbes ), un de< p!M
gfan~sgénies <Ang~terre. H
~entb~ avec beaucoup de
~p4.~ i!e~!no:c.s~c
~eau~e~~ ~a~e~ ~p
deciCf a pardeuMeren~nt ç~
fa~ec~/fe~ pi~beau~ou~a-
ges.- J~nBem! de J!a <upe~
dop, H ~<ïbi~ tpas ceux qaï
çh~che~p~rejen~la~fe- çr,
4~e~o~e~ JLe~
~~? g!ec?
(jiensfur tout devinrent l'ob-
jec de fon avernon. H mepri.
Mt & leurs idées extmvag~
Ms~c leur conduite rïd~nte.
Rien n'dt plus honteux pour
le genre humain que de voir
an nombre presque infini de
perfonnes dans ie monde,
deïHnées un!quemcnc à for-
ger des chimères & à repaa*
dre des .erreurs. Hobbcs ne
fe demendt pointd$ns der-
niere maladie. Envisageant la
mort fans effroi,9 il
&c
avec
plaifir plufieurs épicaphes que
fes amis ,lui de(Hnoient H
dit en plaMantant qu'ti !eur
prëferoit ceUe-ci: ~o~ la
Pierre du (<!) Philofophe. Pr~c
enfin à rendre rame, il s'é-
cria:
(a) La raillerie e(t fondée fur ce
qu'on fe feft auS en Anglois de
cette expreCKon, pouidite~JPt~re
fM~p~.
?
v
cria:v S
J~M~ ~M~ C'~
vais MM ~M<j
à
l'incertitude o& fe ~erm!nent
toutes nos meditations. Cho.
? p!ai<anceï rhomme eita~z
habile, quand il ciKïnccM-
ment convaincu de <bn igno-
rance.
Hobbesavoit:unfbiMe,a~
fez remarquable dans un hom-
me peu MMntif aux opinions
populaires. Il cfaignoit de fe
trouver ieu!: il redoutoic~h
puinance chimérique des Le-
mures & des Sorciers. Peut-on
maintenant donner une de<
nition exa~e de r~riffort?
Volez la Vie de H~bbes écrite
enJLtatia.
CHAPÏTRR XVM.
Du Mra~~
~oMr~
d~ F'
~'EsT un arcdiMciIc que
celui de railler finement.
Une plaisanterie délicate eC:
i'ouvrage d'un gouc cxcel-
lent, & le lien le plus agréa-
ble de la Société. Cette matie-
re n'c& iufceptible d'aucunes
regtes: la nature <eute doit
s'en méler. JI faut qu'elle
communique a l'e~pric cette
poMtene vive, qui empêche
~rementquela converfation
ne foit froide & inanimée.
On tombe dans un défaut fi
eBentiet ou par le comique
outré ou par de fades plaifan-
teries. L'Abbé Bourdelot, fi
connu en France évita ces
deux cMrcmitez, avec le plus
grand bonheur du monde.
Il étoit Médecin de Chriui.
ne, Reine de Suéde, dans le
tems qu'elle voulut voir tous
les Savans de l'Europe a~ion
anez burïcfquc pour une
Princeue raifonnable 1 L'Ab-
bé Bdurdelot n'épargna point
ceux qui apportèrent à la
Cour toute rauM:erité de leur
cabinet. Il en faifoit chaque
jour de nouvelles plaifanteries:
il attaqua part!culterement&
MM~ ~o~a~ & le fameux
Jf/!MC ~o~w qui avoient per*
du parmi leurs livres, cène
élégance d'etprit fi neceffaire
la Société. Un defaut euen-
tiel à ceux qui ne font tou-
chez que d'une~étudc délica-
te, e~ de mépriser les Scien-
ces trop ferieufes Cncop pro.
ton-
fondes. Ils ont pcut-ctre rai-
fon: la potitenc de l'efprit eft
préférable aux connoiuanccs
arides & aux recherches épi-
neufes.
Latïe de la Cour de Suéde,
FAbbé Bourdelot revint en
France ou il s'attacha parti-
culierement à MonReur le
Prince de Condé. Hfuc bien-
tôt connu de tous les Savans
de Paris qui regardoient fa
maifon comme te retour de
la liberté. On s'y anembloic
toutes les femaines, une ou
deux fois, & la raUÏerie délica-
te n'y étoit point épargnée.
L'Abbé Bourdelot entretenoit
ordinairement la compagnie,
d'une manière polie & en-
jouée. Il mourut avec les mê-
mes discutions d'efprit fa
vivacité naturelle ne l'aban-
donna point.
Le Curé de Saint <
ff tF
S.
vint rexhorter dans fa der-
niere maladie. Mais peu con-
tent de fon zele, il fut frapé
de la ~roinececé de fes exprep-
ions & il le pria de lui par-
ler en Latin. LePrêcrcéconnd
s'accommoda a ta volonté du
malade & voulut citer un paf.
rage de Saint Augu~in. j~6!f
jMoa/~w, dic-il, en ouvrai

M~ ~MM~
~?
un œH mourant, ~oM~z-~oM
aprouver un pa~
~~0~ mon.

rudes dt'MH ~n~MM!. Je n'ofe


decider u cette repartie e~
MâmaMe: mais auui doit-on
l'abandonner à !a critique des
perfonnes fcrupuleufes ?
CHAPÏTRE XViN.
Remarques fur MMa? qui O~~M-
vers aa ~~At
?0~.
T E monde n'!t jamais man-
j~ qué de Poëces, maïs on
en a vût peu qui ayenc expiré
entre les bras des Mures. Il
femble qu'elles foient trop
badines pour un moment fi
Sérieux. L'Empereur Hadrien
n'en a pas jugé ainu. Philo-
fophe jufques fur le Trône,
il compofa une heure avant

d'enjoumeni:
Jo.\ a
que de mour!r ce$ vers pleins

t.
Ma petite ame ma mignone,
Tu t'en vas donc, ma fille, & Dieu
t., fache où tu vas,
Tu pars feulette nüe & tremblo.
tante, Hetasï
Qu~ reviendra ton humeur foH.
chonne~
Que deviendront tant de jolis
bats*!

On remarque au travers
de la gayeté d'Hadrien, un
grand ibnds d'incrédulité fur
les affaires de l'autre monde.
ïlétoit auez habile pour dou-
ter, mais il n'ofoit examiner
pourquoi ii doutoic. C'eA or- C
dinairement à force d'étudier
la Religion ~q~onfe trouve
engagé a ne rien croire. L'in'
certitude des grands Hommes
s'établit fur les mêmes prin-
cipes qui ietvenc à convain-
cre lé vulgaire.
Je crains d'en avoir trop
dit
G?J WM~Mt h <M<M~M &
~e~~ac~
<~
dit fur une ratière auui déli-
cate. 11 y a certaines err eurs
dans le monde, qui ont droit
de paroitre impunément & de
braver toute la philoibphie.
Ces fortes d'erreurs font d'au-
tant plus a craindre, que les
hommes fe font une loi de ne
les point combatre.
Paubns de l'Empereur Ha-
drien à quelques Savans de
profemon qui meritent d'a-
voir place dans ce Recueil. Le
premier qui s'offre à mon ef-
prit eft EUuus Calentius, Poè-
te célèbre la Cour d'AIphon-
fe Roi de Naples. Il êcr!yoit
avec beaucoup de politefïe, &
n'ëcrivott que pour s'amufer:
jamais perfbnne n'a été plus
propre que lui a prendre le
tems comme il viendroit, &
a ne point s'embarrauër da
lendemain. Aum a-t-il vécu
dans une grande pauvreté,
ne poncdant pour tous rêve.
nus que le titre de bel efprit.
Son épitaphe le témoigne aP.
fez; c'e~ lui-même qui a eu
foin de la composer en expi-
ranc.
~t~a~M HatNfa ~!<f<MHajPe~
D~M~, o~ae Mop~B ~M~dt
e~f.
EÏiuus Catentius ne pou.
voit mieux représenter fon
cara~ere que par ces vers, où
l'on voit briller beaucoup de
naïveté. Combien y a t-U de
Poètes a qui ils conviennent
de la même manière ? Paue-
rat, par exemple, n'eue d'au-
tres biens qu une réputation
Mqui~e grands ~Ms il ne
voulut pas même en amaner,
faisant moins de cas de toutes
les jricheCes du monde que ~e
ia
la vraye érudition. Voilà des
fentimens que notre ûéde au-
ra de la peine a approuver,
& quiconque oferoit aujour-
d'hui les J~butenîr en Public,
ïe feroit au ~o~ns traiter de
vïConnaire tant il e& vrat
qu'on trouve peu de gens en
état de comprendre qu'il y a
quelque choie de meilleur,
par rapport ~rhomme, que
d'être r~che.
Revenons à Pauerat. Il
.avoit Feipric auez ju~e, &
l'on voyoit briller également
~n lui la vivante i&rOr~
teur & la douçeucjdu Poëte.
H étbit du nombre ~e ces~a-
minum ~~a~to~M dont parle
Catulle, & que nous ne pou-
vons bien exptimer en notre
langue. €e:que }e dis eN: con-
nu de tous ceux qui ont I&
les Ouvrages, j~qu~nteu-
core touchez des grâces de!a
langue Ladne. Comme Pane.
rat aimoïc à ra!Hcr ~ncmenc,
il conserva fon cipric ya!!ïeur
ju~ues dans ~cctte êpicapbe
qn*H fc nE en moM~an~

Jean Pancrat ïcî <btnme!e


Attendant que t'Ange t'ëveUIë,
Et croit qu'H <e tevëUïera
Quand !a trompette tonnera.
S'M faut que maintenant en ta ib!E:
Je tombe,
J.
~ut aï toujours aime !â païx&ïere.
pos, fi
'A&t Qu6 rien ne petë à ma cendee
&mes os,
Ambde mauvah vers ne dtMgcz
point nm tombc~
On peut remarquer en pa~-
&nt Jusqu'où aUoic le boa
goût dé PaSerat, qu! ne vott-
~tpas qu'oa le touârd~ne
0~
Manière peu ingénieuse. J@
ne <ai S <es mânes ne iurenc
point troublez par quelque
indifcret Pan~gyri~e car c'cit
une ehotë ditBcHe que de

diocre.
faire (élément un elûge mé-

Ne metcons pas a~ fang


des louanges mauvaises & in-
Spîdes, le remercîment qoe
MeMiM de Saine Gelais ac
fon luth, de tous les ptainrs
qu'illui avoit procurez. Ce
Kmerchnentettconçu en des
termes auez choius pour me-
titer rattehdon'~du ï~ec~euc.

Be~&e, waf&M~a~ ~Sfe~

DaœyMWMM~ttSe/Of~, tMMCa~.
to&ac omof,
F~Med ~MMB~ ~~H~HM~-
~0~ f'
M~et~, <MJae 1 .tt~.-1'1'y
~M~
C~ ~a~~Yf~M~ CM~MJ ir~
MW
A~aeM< cMa~~f~ ~6cM
CMM.
ï! eft ai~ de voir que Mel-
Jin de Saint Gelais a compo~
ces vers presque en expirant
Attentif fe procurer des
idées diverduantes, iinepon-
voit s'y prendre de meilleure
grnce qu'en fe livrant aux
Mu<es. AuMt ont. elles une
adreuemerveiiieu<epourban-
nir toutes forces de chagrins:
leur commerce fait: oublier
l'homme qu'M eA rai~bM~-
ble, pour le plonger dans de
douées re~eries.~ -Que je~i
fi les pIaiHrs qui dépendent
d'une imaginacion peu ré-
glée, ne ibm pas les plus fen-
uMes? LePoëteRon&rd, fe
voyant au moment fatal où
il devoft moofiry s'av~ 4c
faire
faire des vers pour une ma~
troue qu'il aimoit depuis bng-
tems. Lacho(e!uiréuuit:U1
quicta la vie fans s'en apper<
cevoir. Quoiqu'on en puiue
dire les eara~eres les plus
&gcs ne font pas toujours les
pïus propres & nous rendre
heureux.

I CHAPITRB XIX.
jE~MCM ~M~HM !M/Cf~M~
~X ~~C~
TL y a certaines prbfeûloas
dans le monde qui paroit-
ientméprifabïes en eHes-me-
mes les perfonnes pourtant
qui y excellent font gênera"
~meMe(Hmees. Jevoudrois
qu'on me pûc rendre raiïbn
de cette bizayrene.
Le
Le métier de Courtitanne c
e0:unecho<codieu~, cepen-
dant Rhodope & PMryné ont
paru avec écïatdansjteur païs,
& jamais la vertu nedeur au.
roit merité autant ~'app~u'
dtuement que leur <mquecte.
rie. Au'urecsdugo&tqucies
hommes auront toûjours~pour
leur métïer, elles fe fontm~-
me crues en droit de tranf-
mettre teurs noms la po~e-
rité par des infcriptions &
des monumens chofe plai-
fanteS L'etpnt humain iym-
pathife tellement avec le faux,
qu'on a jugé il y a plus. de
deux nuHe. ans que nous te-
nons ndîcuîes~ & par un ef-
fet aûez bizarre, les person-
nes qui ont porté ce juge-
ment <bnt des ÇourtKannes.
Voici encore un Roi de
Perie qui n'a pas fait plus
d'hoa.
v
d'honneur à !apoM:erite. C'c~
Darius L du nom; il voulut
en mourant qu'on gravât fur
ton tombeau ces paroles rc~
marquables, y'a! &OMC~M*
COHp de ~M bien porter.
Ne ~ut il pas un peu trop
prctmner du mauvais go&c
des hommes pour vouloir
gagner leùr eftime par une
pareille in(cript!on? Ou p!~
toc, n'e(t'ce pas que les hom-
mes font faits de maniere
qu*i!s aiment: moins une ver-
tu commune qu'un vice ex.
traordinairc ? Darius étoit bu-
veur de profemon, & ne fe
croyoit recommandable que
par ce ieu~ endroit.
Nous avons quelques Ma~
tbematicieM~ fameux par leur
grande fagacité, qui ont eft
foin peu d'heures avant que
de mourir de faire graver
fu~
fur leurs tombeaux ce qu'ils
avoient trouvé de plus neuf
en Géométrie. Arehimede,t
Ludolphe de Co!ognc & l'ai.
né de Mrs.BernouMi, ont été
de ce nombre. Peu envieux
de titres inutiles ils fe croy<
oient atrez bien cara~eri<ez
par leurs, nouvelles decon.
vertes, fans avoir beibin d'au-
cune autre inicription.
Il n'y a peut-être que les
Geometres qui ne doivent
rien au hazard: toutes leurs
-recherches font fondées fur
un travail immente lesauues
.Savans aiment à faire plus
de bruit; mais qu'on feroit
tort à leur vanité, fi l'on ne
vouloit eitimer que ce qu'ils
tirent de leur propre fondsi

'U< CHA-
?
CMAPtTRB XX.
Des ~MMC~ ~M M'OM~
y~M ~~M leur ~c~,
&OM ?~0~ au ~Hp-
9

p~.
T E courage de ces fameux
L criminels que leur n!!d-
heur conduit fur Fécha~ut
eft (ouvent une e~ece de fu'
reur pour conferver les debr~
d'une reputation mourante.
Je ne iai quel déur de faune
gloire ne laîuë rien alors aux
mouvemens de la nature. Nos
Poëtes tragiques ont fort bien
connu cette dureté de coura.
ge ils infpirent aux Heros
qui vont au fupplice un ait
intrépide & féroce, qut s'aî-
grit par ie reubuvenir de !eu~
gran.-
grandeur pa<ïee, & par j'ap.
proche d'une mort certain.
Inexpérience nous apprend
qu'on plaint ceux qui jtbu~
irent, & qu'on loue ceux
qui fouffrent courageusement.
Ainn Ja confiance des i!!u~
tres malheureux e~intercH~e:
c'eft le dernier hommage
qu'ils rendent à la venu~ &
c'c~ fouvenc un hommage
ibrcé, qui ne merite aucune
@<Hn!e. Jemedénedecesien-
timens qui s'6!6ignent trop du
naturel, & dont le fublime eH
mêlé de ridicule. Ces deux
chofes font auS voifines Fu-
ne de 1.'autre, que l'extrême
~àgeue&ja folie.
On ne doit donc compter
que fur le courage de, ceux
qui attendent nonchalamment
les plus affreuxfupplices. t.eur
indiSerence me paroit préfé-
rable
rable à la vaine nercé de cer-
tains Heros qui incitent
leurs malheurs.
J'aime à voir un grand
Chancelier d'Angleterre, qui
continuë fes bons mots, mê-
me après avoir entendu fa
condamnation. On s'apper-
çoicbien que je parle de Tho-
mas Morus, un de ces hom-
mes iUuHres, qui fe perdenc
par trop de meri te: c'eA q uëj-
quefois le plus grand des mat-
heurs que dépenser, &iur-
tout de parler autrement que
ie vulgaire l'ignorance qui
ne fauroit ibuSrir les perfon-
ne~ rares, fe tourne en jalou-
fie, & la jaiouMe quand eHe
manque de véritables accusa-
tions pour perdre quelqu'un
en invente. Cela s'eft vu plus
d'une ~bis dans ces tems, o~
fon pumubUavec la derniere
rigueur les nouveaux Se~ai.
res; tems malheureux &
qui ne peuvent s'ajuster avec
l'honneur du genre humain.
De quel droit, fbibles & fu.
jets à l'erreur, voûtons-nous
obliger les autres hommes à
penfer comme nous ?
Edenne Dolet, qu'on brd.
h à Paris l'an 1~46., n'avoit
d'autre crime qu'un trop
grand attachement aux nou-
veaux dogmes de Calvin. On
lui nt ia-dea'us fon procès, &
lés Juges mal inûruics, ou pré-
venus, ie condamnerent au
dernier fupplice. Il ne perdit
point fa ~eïie humeur dans
cette rencontre & peu atteo-
tif aux discours d'un Corde-
lier qui Faccompagnoit, ii
ne ceiïà de piai~nter. Appa-
remment l'éloquence du Moi-
ne ne i'avoit gueres touche.
Uo
Un autre Savant brûlé pour
crime d'AtheYtme à Touloufe
conferva autant de gayeté
qu'Etienne Dolet, quand il
fut au lieu du fupplice. Ce
Savant eft Lucilio Vanini
celebre parmi les E<pritsfbrts
modernes: on l'accufa d'en-
feigner fecrettement l'indiffe-
rence des Religions, & il fut.
condamné au teu par un ar-
rét du Parlement de Toulou-
se. Etant fur le bûcher, Va-
nini s'écria d'une voix di(-
tincte: y~-C&~ a, dit-on,
cr~ mort ~M
M~~ M CC dernier ~OMC~
H couronna par ces paroles
une vie aCez libertine: }e ne
parle ique d'un libertinage de
fentimens. Les plus honnêtes
hommes parmi les Anciens y~
ont été fort fujets: les AriM-
~les Pao~ons~es Soc~aies~
ces
ces ames roides& vertueuses,
paroiMbient aûez indin~rens
fur te chapitre de la Religion.
Qu'on dite après cela que
l'efprit d'incrédulité eu: tou-
jours une marque de débau-
che.
J'ai parlé ci deNus de Pho-
cion, pour avoir lieu de
rapporter fes dernieres paro-
les. C'étoit un homme ver-
tueux, fans aucun ménage-
menr. Comme on le menoîc
au tupplice un jeune étour-
di lui cracha au vi(age Il fe
mit à fourire., & fe lournanc
compagnoieni, ~z
vers les MagiÛrats quïTac-
~/OHH~~Ieurdit-i! N~~
~M~.
OH~nf autre ~M
MMC ~OM~
C'e& <ans
doute un ancien ufage de la
Ju&ice, que de mener tuer les
hommes en cérémonie. Elle
étoit
~toic auMt ridicule du tems
de. Phocion, que de celui de
Boileau on peut craindre
~u'etle ne change pas ntôc.
Rapprochons-nous tna!nte'
Mnt du Mëc!e où vivoic !e
Cardinal de Richelieu.. Ha-
bue dans cet Art de gouver-
ner, qui fuppofe toujours u~
eipritiuMime, il fut profiter
de la tbibieue d'un Roi peu
éclairé, jpourM~refespa~
~onsparciculieres: car la vue
<!a bien de FEtat~i'a point
été le ieul monfqoi le fai.
ibic agir. Quoi qa'M en ~bic,
le Duc de Moaonorenc~
Mrs. de Thou, de, Sait!
Marc&c. ontibuSerdamorc
avec beaucoup de fermeté.
Le plus iier héroïque ne peut
aller plus loin. J'admire prin-
cipalement Mr. de Thou qui
a le courage de fe compofer
G une
âne épitaphe, & le Duc de
Montmorenci, qui ? <cn
d'expreŒons tendres & paf.
iionnëes en écrivant fa ~m-
xne. M faut 6cre p!us que
grand Homme pour entrer
dans ces ped~ détails H
faut (avoir badiner avec la
mort.

CH~~à'& XXI.
t.

JEx~a~ aM~MM ~M~M


'{A&M~
tt!
tE
J lis a~c pïaiur les Au.
teurs qui ih peignent au na-
turel dans leurs ouvrages: on
y voit régner peu d'aiMa-
tion, & beaucoup de cette
manière vive & agréable qui
charme les perfbnnes ~enB-
bles aux beautez naïves. Mon-
tagne
Mgne eft un de ceux qui ont
écrit fans art, ni préparation
il s'dft montré au Public dan<
fon deshabillé. Simple, tou-
chant mais avec cela con-
vaincu de la méchanceté du
coeur humain, il s'ett fait u-
ne forte d'etprit propre à plai-
re aum en le lifant fe fènt.
on forcé a l'aimer: peu d'Au-
teurs font auez heureux pour
cela.
Je ne fai u Montagne c&
mort en plaifantant, il étoit
du moins réfolu à tirer parti
de ce dernier moment. y<
mis &OMÏM HC p~aM
CHtM~ MM~ ~Atf ~H~MMC
ë'pMMCMM?, €? M ~o
pnB~ plus aHtCC~C~MM~ ~M*~
~MCM~ ~~St~. ne M~
MOB p&M & ~OB~ du penfement
~MOF~ J*MB <!M~.
la aMHMO~ f~W
~WMMM de M~ ~M-
j~a/ ap.
tW~MM bien de Mata~,
~M~ SO~ ~C~,e S* MM-
MMH~ ? ~0~~ ~CC~ ~NJ
~aH~. Avec des fentimens S
genereux, eft-itéconnantqu'ii
ait die, que tout fe~Ma~ un,
gH6 ~'Ao~C ~M~ OM
~'t/~J~Mj~C, ~M'</MM~ ~M
~C ~jfo~ ou qu'il
fa~H~? En effet,. le paCa.
ge de la vie au trépas doit-il
ëcre regardé comme quelque
chofe de fi conCderabïe ? A-
près une ierieufe atcendon,
on avoue ingenûmenc que
€'e& moins que rien.
Montagne en cent endroits
de fes Euais a parlé avec élo-
ge des morts plaisances & CM-
~a~~ gaM~~c~. Voici
principalement ce qu'ii en dit
dans le chapicre XL. du pre-
!nier Livre. Je rapporte fes
pro"
propres parojtes. ,y Combien
voh'ondeperfbnnespopu"
Jaires conduites à la moM
& non une mort Cmple
mais meOée de honte, &:
quelquefois de gne~ tour-
ïnens, y apporter une tel!e
afieurance, qui par opiniaf-
treté, quiparMmpIeSëna~
,y turelle, qu'on n'y apper-
cou: rien de changé de
IeureÛatord!naire:eitaMiC'
<ans leurs affaires domeRî-
ques, <e recommandans
leurs amis chanians~ pre~
chans&entretenansiepeu-
ple; voire y meHans quel-
quefois des mots pour rire y
& beuvans aieurscognoif-
o ians,auS!bienqueSocrates~
Un que l'on menoit au gî-
bet, dïtbit ,qu'on gardai de
pa~ërparteHeruë, car il y
~avoit danger qu'un, Mar-
G chand
chand lui M mettre la main
for le collet a caufe d'une
vieille debte.Un autre difoit
au Bourreau qu'il ne le tou.
chaft pas à la gorge, de peur
de le faire treuaHUr de rire,
il eitoit t
chatouilleux:
tant
l'autre rebondit à fon Cou-
feûeur, qui lui promettoit
qu'il fouperoit ce jour~ a*
vec Noitre-Seigneur~AIIez'
vous y en vous, car de ma
part je jeufne. Un autre
ayant demandé à boire, &
le Bourreau ayant beu le
M premier, dit ne vouloir
,) boire après luy, de peur de
prendre le mal de Naples
M &c. & de ces viles ames de
boudons, ii s'en eft trouvé
qui n'ont voulu abandon-
M ner leur gaudiuerie en la
mort méme~ Celui à qui le
Bourreau donnoit le bran.
1~
!e, s'écrïa, vogue la gala
Jtefé<, qui étoit <ba refreim
ofdinatfe &c." Le re&6 da
thapïCM merlte d'être 1~.

CH~PÏTRE XXÏÏ.
ya ~!MM~
~Macf At MC~
~~N prodtgue un pea trop
dans le ï~onde !e titre
de gtand Homme, & on y
prend poor une vertu ce quî
n'eO: proprement qu'une bru-
talUé déguîtee. SijeprenoM
pour juge FAuceur de FAK
depenfe~ avoûefokque
~MC ~?0~ ~fM~.
~mca~
~H~~t e~
j'~ M~~ ~c~
ne ~~<
~o~ao~
Ain-
fi les Hefos doïveat t~s &
leur tempérament qa'au foin
qu'ils ont de parohre t~
N'y ~uroit-i! en e~ee qa~
<e tuer dans un malheur pre~
~nt, pour devenir grand
Homme ? Ne ~eroit-ee pas
iaiuep~jdes paŒons~t~nge-
res le foin de notre reputa-
tïo!~? On ne peut gucres ai-
mer la vie, lors qu on e~ac-
cablé de chagrins & de dou-
leurt cai&ates ta mort eft a-
Jorsun'bMn a~ëzconCdera~
Me, pour la chercherde que!-
que façon que ce foit. Je me
Souviens d'avoir lu, qu'au pa~
~ageduRhi~, Mr. le Com-
te de. G arrêta le puto-
let à la main Mr. D qui
fe vouloït jetter dans la rivie-
re des premiers. Vous <erie~
heureux, lui dit-il de vous
noy er aujourd'hui, un hom~-
mc auffi endetté que vous ne
doit
doit point craindrè !a more
mais payez-moi les deux mil-
Je louis que vous me devez,
& vous pa~re~ enfuite tane
qu*U vous pÏaira. C'e~ ïa re-
procher Anement a un hom~-
me qu'i! n'e~ brave que par
McetHté, & quei~dëte~poif
eft ce qui excite fon courage..
Certainement Mr. D ne
reuemMoit pas a ce Romain
dont Augure fit achecerlelic~
Comme on s'en étonnoit, il
rëpondïc a un, de fes Courti-
&ns Mc~ efl ad ~o~HM~
ca/~ t~t, M ~a~ M~
dormire ~N~.
U n'y a jamais eu Jieu au.
monde où' cant de perfonnes.
& foientMëesvoïontairemenc
qu'à Rome. Cette Republi-
que ~e t di~ingu~e par la &~
vérité de ton courage iHem"r
Me même qu'elle n'aie poia~
mis a~ïez de différence entre
les mouvemens de la verm
héroïque, & la dureté d'une
humeur feroce. Saint Evre~
mond l'a bien reconnu dans
fes Remarques critiques fur le
genie du Peuple Romain.
J'avouerai cependant qu'il
y a des occafions bùilc&gto~
rieux de fe tuer: mais il faut
alors que la mort ibit accom~
pagnée de certaines cirçonf'
tances, qui ne marquent, ni
deieipoir, ni brutalité. Le So.
phMte dontpacie Suetone me
p!ait auez. Las de. lutter con-
tre une ~cheu(e maladie, il
auëmMa Je peuple pour !ui!
expliquer les rai~bas qu'iia.
voit de fe procurer ia mort~
On fut étonné de fa bar"
dieSë, & on l'approuva. Se-
aeque le Tragique afbrcbien<
établi le droit que les hom"
mes
ses ont fur leur vie nous
acquerons ce droit en naM-
fant & c'eA Je <eul qui nous
mec audcHus de h nature mê-
me. Voici les vers de Séné-
que.

UM~e ~e~~ a~~a~ M~ Dca~.


ft~fe ~~m H~Mc ?0~ ~MM~e~,
fÏFMC m~MM, !M<~ 0~&«W<M~S~
patent.

C'eS une inj~Ïee que de


trniter, en crï~inei celui qut
Mce morr. Mai~ Ie~ ~oix
<bnc eÏÏes toujours con~rn~
au bon fens, & ne varient-eî-
les pas (elon le génie de cha-
que NatMn ? On. gardoit <
Mar~etiÏe, aux frais du Pu'
biic, un bruvage préparé
pour ceux qui vouloient aban-
donner la vie. OnefMmoit~
~OOM lee Héros qui oibienc
(e tuer. Rrucus & Camus, ce&
Hia~res meurtnecs de Juïes
Ce6r~ ont paité pour les dec-
n~ers des Romains. Peuc'êtf~
e.ti les nommant aiBu n'a'
voit-on en vue que le coura-
ge avec lequel ils s'étoient
i'nn & rancre psocure~ 1~
mort?
Avouons-Le de. bonne fbi~
les idées de vertu & de vice
font auez chimériques elles
jtuppo~ent autant de vanité
que d'ignorance, & ce font
laies deuxëcueils de re%r~
Humain.

~H.
CHAMT&E XXHI.
De quelques ~~a~~x
M~~NC~
TL y a de grandes bizarre-
J[nes dans la mort des home
mes. Les efprits fores com-
bent en expiranc dans les plus
petites minuties de la Reii-
gion & les Philosophes quel-
quefois deviennent fbus ouvi-
itonnaires. FrançoM Bacon,
connu par fes livres do r~-
tabliiïëmenc des Sciences
homme peu~nt~ t
mourut en
Sorbiers raconte qo'S laiNa
par fon teflament, plus d'un
million de ïegs~ lui qui avoit
mangé tout ion bien. Il le-
gaa fur. tout quatre cens mil-
~e francs a un CoÏÏege dont-
G?1 i~
il avoic formé le plan en fbtt
ïmaginatioa. C'eA une cho~e
anez tri~e,que l'homme ne
puiue pas s'aérer qu'il fera
rai~bnnabJe tout le ccms de
vie.
Je ne <ai C Scarron a trni-
eé la more avec cet air bur-
lesque qui lui ecoic u nacureî
mais H a eu Fa va~age de fai-
re rire les gens de l'autre
monde. C'eA Ménage qui
~uure nous devons nous en
rapporter a & parole, car les
Poëces doanenc.iJs jamais de~
caudon ?
D~&P~~fM~ ~M
~of a~~?~~ <SMff~ /~«~
a~M~,
~!McM!tf~ f~Bt,, ?~~Ma' ta~a, i
~<M~
JS?c jccM ~~[ft ~ac~meM~
~M~~
TT~
Un vieux Poëte a débita
quelque chofe de fembîable
en parlant de Rabelais:
~ers (ont plus naturels ~u$
ceux de Ménage~
Pluton, Prince du noir empire
Où les tiens ne rient jamais,
Reçois aujourd'hui Rabelais
Et vous aurez tous dequoirire
Je dirai en paCant que les
morts font gens de grande re-
âexion accoutumez à mora"
ii~er, & q~i ont oublié ju~
ques au nom de p!aManterie~
ïl ne falloit pas moins d'un
Scarron, ou d'un Rabelais,
ann de les exciter a rire. Pour
Môliefe cet excellent Co~
mique, qui a ~u joindre Jat
aaiveté à reojo&ment, il mou-
rat
L'~MMr <~
~A! CM4~ wef~ <?/?
ratpre~e fur le cheacre, &
une reprefencadon de fon
MM~M~. Un Poëce La-
tin a dit airez joliment, que
la Mort fut choquée de voir
q~'U otbit la contrefaire.

bic ~<~ ~(~K ~~s~


«nt~,
~MM &H<MOMM~ ~M~'C, /a~Mf
e~.
DHM ~M~ jM~f~M, Mors ~~HOtajO.
C<M~M
C!~rf~« ~MMm j~~et~M) M~~

L'iHa~e Matière avoir


Beaucoup de ce genie heu<
reux & propre à caraderi~er
les hommes il favoic l'art de
donner un. four original aux
penses les plus communes;
Bous n'avons tien dans les an*
ciens Comiques qui lui foie
pre&raMe. Avec un grand ac-
ta~
caehement au plaiur, Mo!ie-
re ne laiNbit pas d'être PMIo~
fophe mais fa PhHofbpMe
peu feehe & peu aride lui
iaKbîc tnépftfër la vie, dans
le tems même qu'il en jom~-
<bi: avec le plus d'ardeur.
Voi!h à quoi fë réduit le nou-
veau SySême que t'oie pré-
fenter au PuMic Sy&éme fon-
dé fur les lumières de la droi-
te Raifbn, qui nous engagea
continuer en mourant le tram
ordinaire de notre vie.

F 1 N.

POE-
POÉSIES
DIVERSES.
~M~M~<Mf,O~HKM<M~ la

Qui M<M<~ M~Mf.


~~TM~~E~
E Public peut être
j~ jaf&rë
que ces Poë-
fies partent de la mê-
me main, que les Re-

~JS~
flexions j~y ~y~~
morts
On y
reconnoitra le genie de
MonGeur D har-
di & entierement con-
traire aux vaines baga-
telles qui occupent les
hom-
~TRM~MM~
hommes. Peut-être
chaperont-eUes aux in"
jures de certains Jour-
na!i(tes du moins Je
FuMic eft trot) judi-
cieux pour fe dedarer
en ~veurde C indignes
Censeurs.
POËSIBS
te-,
DIVERSES.
CHANSON.
Ris je ne pub m'en défendre,
j L'Amour va bruïer dans mon
coeur:
St !e votre ëtoît auCStendre,
Hélas quel feroît mon boaheurt

~e vous fais un aveu Cncere


Et j~ prens à temoin rAmoor,
1,
Pu!s.{e etpe~er pour mon faïaïre,
J
BeUe ~îs, ua peu de j'etOM?

LE
LE P~NTAGRUELISME.
A M. D. L. R.
T~Aitre François,p honcur du
ternspaûS,
Et dont les fbts n'ont l'ouvrage c~

Dit qu'un bon Pantagrueîïae


Mieux vaut qu'Avocat ou So.
phMe,
Que Chroniqueur, que devot Pape.
.tard,
Ou Médecin à vifage blaffard.
Or avez bien appris par vos lectures
Ce qu'ett.fantagrueii&r:
C'eA du bon tems joyeufement ufer,
Peu lire és doctes écritures,
Sans remord prendre fes ébats,
N'avoir procès ne noife ne débats,
Chercher(buvent iagente bacaeiettc,
foint n'épargner la Veuve Monde-
lette,
Boi-
Boire, manger, rire & chanterd'au
tant9
Sans cure avoir ni foin du demearant,
AiaC vivok Je très.boa Epicure,
Homme benoit, ami de la Nature,
Qui ne cherchoit en tous Ces pa(ïë"
tems
Que dou<6c joie. & vrais contente.
menSt
AÏaS vivons (ans remors fans con-
ïraïnte,
EtdcMvrez d'une iërvite crainte,
Bornons nos plus charmansde~
Crs
A joaïr des tendres pla~urs.

? CHAN<.
CHANSQ~ u

~\Ue Bacchus, que l'AtnoNt en.


voie
De tendres Buveur eaces Heux.
Jeux charmans, Plaifirs gracieux,
C'eA à ~ous d'exciter la j9!c.
Traitons aujourdhui Ïa Ra!~o
De Foïië ou Men de fanion
~ae rAmoarne tbn~qa'âtMife;
QaeBacchus s'enflamme en ce jour;
Failhns ba!ancer~v!~oïrp
Entre le bon Vin & l'Amour.

EPÎ-
EPIGRAMME.
Ans
.LF
un'" fauteuil certain ample
Chanoine
Se repofoit après un long repas.
Un Juif ardent & brufque comme
an Moine
Lui propofoit maints & maints
joyeux cas:
Parbleu, d!t-it, avec votre M
Vous nous croîez étourdir diable.
ment.

Pour !e N*
'<
I/homme de D:eo fe levanten furie,
Vouïat ~!ter ïe N~T «.

ma ~î, je le recufe
A tel Ouvrage aucun Juif ne s'amuR~
Heb!cn du V*je fais un cas pare!-à
répondSoudain le Chanoinevermeil
Qae mâtNtenant J~uge habile decide
En qui des deux git raifon plus (b!îde.
*Uae~~M~Mief~ aft~ à Londres
f~~M~M~aatC la Dt<c&e~e~A~-
Ha
asfM, $~~M~<'<eMe~pJ~<M!Mae.
A
A MADEMOISELLE

DIS B~USAMBOUR.

Jh N
me promenantce mat!n
J'ai rencontre t'Amour badin
Pius paré qu'à fon ordinaire.
Que chejrchcz.vous ? à qui voûtez'
vouspta!rc?
Lui dis-je avec un r!s malin.
Ami, ce n'ett point fans deCë!n,
Que Faft a fervi la nature
Pour rehauffer votre parure.
Je vais trouver, me repondit l'A*
mour,
Une jeune & tendre Bergere,
Qui plait, fans fonger même
plaire;
C'ett l'adorable Brîtambour.
Qu'eût: a d'attraits! ô Dîeuxtau*e!.
le a de charmes t
Un
Un efprtt fin, un modette enjoumcnt,
Un v!~ge plein d'agrément,
YoMt m'aMtor!të & lui fendre les ac-
mes9
Et tout contre & m'entamer.
Jugez de (on rare môr!tc,
Pu!C}ue t'Amour o(e t'abner.
Mais !e tems preHe, je vous qui-
te,$
Et je crains de perdre avec vous
Des momens qui me tbnt trop
doux.

~h! qu'il faut être aimab!c,


Charmante Bntambour,
Four fe faire aimer de l'Amour.
CeD!cuHHer, fi redoutabte,
Cede à l'éclat de vos beaux yeux:
Son goût & fa délicatetie
BnHcnt dans ta ,tcndre!!ë.
Que votre fort ctt glorieux!
A MADAME DE M~.
-t:
TT L e(t un fameux Ménagère,
dans t'Jtiïc de Cythcrc,
Ou !)amc Venus tient fa Cour.
L~ v!ent <c repoterrAmouF,
Quand ann~ de fit gcme nëche,
A ~unc cœur il a fait b~che.
I.a demeurent charmans ptatHFN,
Jeux badins, gracieux Den~.
LA jamais ne parut Tri~c(ïc,
Ma:t bien douée &<a:neAUcgren~,
QuidengcnttHe malfon
Pour jamais cha(!a la Raifon,
Monttre cruel, dont la manie
S'opo<c au repos de la vie,
Là delivré de tbins jaloux,
J/Amant s'exerce en PArtde plaire
Et ne (ent de bonheur ptus doux,
Que de vivre avec (a Bergère.
La Sceptres font comptez pour rien.
Papes & RoM font bagateHe:
Mais
Mais te c<cur tendre d'une belle
i'a<Ïe pour unique & vrai bien.

C'c~ dans ce charmant Moaa~ere


Que d'Amour font les ÏUtuets,
Livres fameux & Memncts
Oh par !a Reine de Cythe~c
Sont conterez les noms vanter
De toutes ces rares Benutcz,
Qui par efpr!c & ~endneuc,
Par coups d'cei! vi~, par dits nateurs,
Ont fû d'antour & de tcndreuc
Echautïef ics plus nub!cs c<jeurs.

Or tachez, Dame !ncomr'arab!c.


Qu'avec une pbce honorable
Dans cet ouvrage redouté
On y vante voue beauté
Beaucoup plus que celle d'IIetenc,
D'Andromaque ou de Polixenc.
Là votre air tfndre & gracieux,
Votre etpric plein de mignardUe,
Vos yeux où l'Amour fe deguife,
Sont décrits en Me pompeux.
Bref, rien n'eft paOe fous filence,
Nî t<aits v!&, ni difcours ~ateur&
Ni îa troupe d'adorateurs
A~vie à votre pMïnhncc.
Rendez donc grâces :) !'AmoMr,
Mais <an<: roug!r de fa vi~ohe
Songe:! chanter chaque jour
Et Can Miotnphe & votre gloire.

CON
CONTRE QUELQUES
MAUVAIS POETES.
~YBtcure & vile Populace,
InUp~es Auteurs,
Qui dans les bourbiers du PatnafKs
Rimez, en dcp!t des neuf Sœurs,
Aiguttez vos plumes cyniques,
Armez vous de traits Sadr!qucs,
Ajoutez de mon~rueux vers
A votre prote de travers.
Je ne ferai, tâches Cr!t!ques,
Que vous répondre par mes ris
Et c'eH: un auez digne prix
De vos fureurs antHyrîques.
EPiGRAMME.
T~fOn dc<!mt e~ la paiHardi~:
'C'eit là mon Mn!quc p<~ch<ï,
P!ïb!t au vieux Pere MoYtc
Un jeune Gars fort dcbaucM
Kt puis lui nommant fa Maître~,
Vanto!t fa force & ton adreHe
A ce jeu qu'Amour rend fi doux,
Et qui nous fatt a tous envie.
Mon T)!cu,que!te chienne de viet
Repondit le Moine jaloux.
Là, !a, mon Pere.point tant chienne.
L'Amour en: un plaifant lien.
Hé, maugrebieu, je le iai bien,
Je ne parle que de la mienne.

SUR
SUR LA PRISON
D U R 01 DE
T RGrnndSeïgncurcftbonpeoïicr.
'L'Bien gardera fon pritbnn!er.
A chercheur de nta!ntc avanturc,
Convient tctte deconttturc.
Ce Don Qu!chote couronna,
L'honeur de ta Che~atcr!e,
Ett jutte~CtH entprittbnë.
Heureux, s'U !'éto!c pour(av!e!
A tous Pourfendeurs de Céans
Dieu donne même def~nëe:
Ne tient. qu'à tuer des gens,
Pour avoir los & renommée
A MADAME LA C.D. M.

<~E livrer aux tendres phiiïrs,


~K~ chotc que Nature ordonne:
JMcprifer gracieux detirs,
Rft pcchë que Dieu ne pardonne.
Fcnnnes font faites pour charmer
Cœur délicat qui fait anner.
Le bon Bacchus, D!eud'a!!egrenc,
Infpire ma!nte gent!He(Ïc
Par lui !as Catons ~bnc maudis
Et gens de bien (ont ébaudis.
Or à Bacchus .comme a Cythcrc,
Offrons vœux, encens & priere.
Parmi douces joyeufctez,
Menons plaifante & faïne vie,
Et de notre fort enchantez, t
D'un rang pompeux n'ayons envie.
Pourquoi perdre d'utiles jours?
Le tems prefïe, & le plus bel âge
Ett celui qu'au gré des Amours,
On livre au tendre badinage.
Qui
Qui s attire en ce pa1{s ci,
Plus matheureun (era dans l'autre,
Pour moi, qui de rien n'a! tbMct,
Du P!a!(<r je me fais FAt'otfc:
Mais je veux p!ai<!r fans ennm,
Mt qui foins n'entraine après lui.

Or vous, eh qui gît gentineue,


Efprit, beauté, tour gracieux,
Que pcn~z vous de ces bas lieux
Ou pleins d'orgueil & de foibieue,.
Les Mortels pipez. & pipeurs
S'agitent pour de vains honeurs?
Bien plutôt goûtez l'avantage
D'être oifive, & pleinement (âge,.
JI
Proférez !esp!ai(trsnateurs,
A i'edat des fauuës grandeurs.
SUR UNE COMPAGNIE
MAL ASSORT~.

· TTiLAM une Salle baue & fort mal


JL~ éc!a!)rée,
Un cercle d'AtgMRnsd'un a!rretpce'
gueux
EntoufOis du tog~ la Dame maï pa'
r~e. noirs
Sa~ïteatUcfntbMtMc.aux

yeux,
E~rayo!c d'un regard la cohorte ttR.
portuM
Des dateurs doucereuxqui vouloien:
être Hens.
Jugez pour des~ Par!tï<'ns,
La bonne ~t'heureufefortune t

EPI-
EPtTAPHE
D E M

f~Ygttàtaaew défonce,
Un Ph!to(bphe nonchalant
Amoureux (ans être gâtant
Et vertueux fans ê~e (âge.
H eut peu de devotion,
Peu de foins, peu d'ambition.
H regarda tout& la vie.
Comme un fonge, une rêverie:
Serieux par tempérament,
Studieux par amu<ement,
l! fuivoit la loi toujours (&re
De la bonne & douce Nature.
A U R. P. S.

~Hantre fameux, qui fur les pas


d'Horace
Vas tephcerautbmmetduPamaue,
Et dont les vers doux & melodieux
Pourroient charmer le plus pu!i!ant
des Dieux,
t
Lis cette Epitre & plains ma detUnée'
On n!en'vit onc de ptKs infortunée.

Te! qu'une fleur qu'on flétrit en


naitrant,
He!as j'ai cru malade & tanguiuant,
Voir les cîzeaux de la Parque enne-
mïc
Prêts à trancher une mourante vie.
Preffé d'un mat* jugement abhorrer
Le corps fans force & l'efprit égaré,.
A
f.H~HfCM~~MMC~tt
de jours après ~M'Ht f~e~e~<-
~e~r~.
A chaque inftantje fentols la Ïumïcrc
Se dérober A ma foible paupière.
J'avois perdu de ma frôïe Ra!tbn
L'ufage entier, & le mortet poifbt)
Qui dans mon corps conçoit de veine
en veine,
SemMoit h~ter la mort triïte &ceT-
ta!ne.
D<!ja confus & du mal étonné,
J
Le Medecin m'avoit abandonné.
Déjà <aM d'une infernale joie,
0
Le noir Pluton couvoit de 1'ceU 6
proie,
Et le cœur plein d'un lugubre ïue'
ces,
Ja me comptoît au rang de fes Sujets.
Peu s'en <a!!ut~'a!tots d'unpas rapide
Prendre feance au Mano!r ténébreux,
Dernier fejour des Mortels matheu*
reui.
L'affreufe Mort, he!as!étoît mon
guide.
Je !a tmvois !a. noîre Deïté
Tenant en mainifonCambeauredott'
té, 9
Me condmi[bH à travers les ténèbres
Lieux
Heuxp!e!nsd'horreur, !ugubres&
funèbres.
Quand tout A coup e!!c fit un .faux
pas.
Je m'écriaï. De djep!t & de rage
La Mort n'ofa parfaire fon ouvrage,
Et mo!fuiant les horreurs du trépas,
Je rape!!at !n~ cha!eur engourdue.
Lors mes yeux toute ma matadic
rarut un Songe, Enfant du noir Som-
meit
.Mais que bientôt dtMipe le rêve!
Depuis ce jour, de la Mort abutee
t.e piteux cas d!vert!t ma pen(ee.
Ah! qu'H cft douxdefereiïbuve.
n!r
Des maux divers que !'on a pu Souf-
frir ï
A!nu !'onvoîtîeNautonnierpaî-
fibte,
~uî dans îe port goûte un charmant
<'epos,
Peindre l'horreur d'un nàufrage~er.
-rïMe,
Les Aquilons mutinez & les nots.
Dou-
Pouce Santé, toi que mon ccour
préfere
Aux vains t~cCMS que pHfc ïe VM!gat<
re,1
Bien précieux, objet de me$de~M,
Vien dans ces lieux ranimer les Plat.
Crs,
Lesjeax, ~esRïs, tachanaante~
!egrcCe
Et les AïnouM & ï'hearenfc Ten-
dre~c.
He!as! fans toi d'un (bHdebonheo~
Peut-on trouver le ve~!ge Batcur?
Sans toi t'ectat d'une haute natHance,
L'honneur briHant, l'immortelle
fcience
Et les trefors d'AKa!e ou de Crépus,
Ne (ont pour moi que des Mens~
~peraus.

ODE.
ODE
A MONSIEUR D~.
SUR LA RETRAITE.

toi, qui du monde dateur


As reconnu l'éclat
Et qui de l'homme
trompeur;
m<~pr!<ab!c
Plains la baMëitïc dep!orab!e
Ami, dans ces tranquU!cs lieux,
Oh loin de rameute licence
Règne l'aimable nonchalance,
Cherchons un bonheur gracieux.

Doux Repos, hehs! quemoncoeut


EH: touché de votre douceur!t
Que j'aime cette fb!itude,
0& i'on vit fans inquiétude,
1, 0!!
Oh ja<w~ de la Van~
t<'on ne connue t'<Sc!at ~ne(tc!
Cdt t< Mon~fe, que je dotet~c~
Qui troubles notre !!beft<

En va!n ïbus des !a<nbr!s pompeux,


On cfû!c goûter Ma <Mt heMMMX
Lit noifc Tf!ttctÏb envhonno
t.~ plus ~chtancc Couronne,
1.
Et (buvcnt te P!aMf naïf
S'échape d'une Cour aeufh?,
Pour au~Kbnncr ta foUe
D'uti ïadoïeRt & <age OiHf

Vous, qut dans tesbrïMantes Coura


Paffez vo3 plus fortunez jours.
Qui par une vertu barbare
Suivez rHoneur qui vous égare,
Ah! concevez tous vos ma!heurs,
L'Ambition A ï'œh perMe, w
Vous <ert de Tyran & de guîde:
Seule, elle anime vos fureuM.
AKCtez, coupables Monc!s?
A qui dreHez'voua ces autc!8.
qb
Dieux! ta TMhtfbn yp~Me.
Sous (es pieds ta VertM timide
S'abandonne a de tr~es pieuM.
Fortune (angtantc & erueMe,
Toi, qu'adore M<!Pcupie febe!ic,
N'inRtÏte point a tes ma!heuM,

Que d!s~e? J'aimable EquM


Cetatt dans la captïvitét
Et ds (es depouUteN ornée,
Brille la Mcence égrenée.
Je vot !e Sage ~atheuteux
P'aunëy une plainte importune:.»
Maïs favori de la Fortune,
t
Le Mechant jouît de tes voM&

Ï/yvrenëd'on fatat po!fon


Rend l'homme <bard à ta Rai<bM<
Tout en lui n'e& qu'un foi capfice.
Tantôt la ~MeUc Avance
Rem-
RempHt <bn cœur de vains deHts.
Tantôt au grd de <a tendreté,
Une La<s enchan~e<tc
t.c mvfe A d'!nd!cnes p!a!a<r$.

Ou!, J" vol le monde pervers


En p)ro!e a d'tnthmes tMversx
J'y vol ht !!tcr l'extravagance
Et t'inju~icc & t'tgMorance.
Ofgc~Heux, mab fotMes Mottcïs,

t
D'un 0<eH vangeuf tri~€8 vi~tnes~
Jutqucs à quand M!: ptus~andsctt-
mes
E!evefe~9us dépars?

Ah! chercooM MnMea KtM~:


Qui toit des humains ignore
Séjour de la Pab: deSrabte,
Olt jamais la Guerre ÏmptaoatNe
Ne porta fes noires fureurs.
Là dans Ugnorance profonde
Des maux qui dechirent te monde,
t
Nous gouterons ville douceurs.
Hes-
HeufCMX t'hjmme qut vit pour (bt!
I! c~ ~n modetc & &M) &oï.
M ~)!t de !a (hgc Nature
ï<a voïx MûjoMM aimable & f&re.
Soigneux de contuttor fon cœu~,
H en conno!( !c vrat Sy~ômc
Et ne <ë tend point a !uï-m~me
]Le p!@ge d'un €f!me Ëateur.

Tous les jours ië ïeve~t pour !ut


Exem~ de chagrin &d'ennui.
Le pfeOent Nace fa pen(ëe,
Mats jamais fon âme MeH~e
N'a craint un aven!f ~ouMt<&
Satisfait de la JouMance
Des biens remis en & pu!uance,
H 6<"Me MB repos pKcteM.

PR!-
F R tERE
D'UNE* VIEILLE
COURTISANE,
~~CM~a~D~M
~OS MM~f.

T Aïs, qu! mit fa gtoïre à fervir


les Amours,
Vient t'offrir, 0 Venus,ce tëut bien
qui lui rette.
Qu'il ne te foit jamais funefte
En te rapellant tes beauxjours:
Que ce MiroirjuRe & 6de!!e
Te reprefentetoujoursbelle.
Pour
CP~ ~M ~<CM: d'HW
gMHMM JLot~M ~M/OM.
Pouf moi, qui de Mmour jgnore
rag~ment,0
Pont les yeux ont perdu !cura!rvif
& charmant,
Je n'o(c plus fonger A plaire.
Ah! que je forois tcmetaire,
De vouloir dans ce jour, peufùte
de Mtestraîts,
ChcrchefencoFenmoïqMcÏque~
Mesatttaîtsï1
Je ne puis malheureure ofMr à ma
pen~e,
Qu'un td(te tbuvënif de ma beauté
pauëc.
A MONSIEUR $*~
MEDECJtN.
tr~Oacur fameux qui ~!s de la
JLF Sngc<te
Par dits bad!ns ëjooït !'apMté,
Et qui cherchant la douce volupté,
As de ton coeur banni va!aetrï(teCë,
Us cette Epitre o& font propos
joyeax,
Traits naïfs & toursgf Mieux,
Qut ne p!a!rontes eiptîts populaires,
itemplis. d'erreurs & de fottes ch!me-
ces.
Mais à toi teul.atesamîscharmans~
J'ofFre mes Vcfs; & ma Mute badine
Point n'a cherche les aplaudinement
De la Populace chaorhe.

A la Raiton jadistous les Mortels


OSf oient encens', ëtevoieat des a<t-
tela.
Loin d'(:ux encore habïtoit l'Impôt
turc,
LaTrah!<bn, l'Erreur, !a Van!tc,
Et la fotte Credulité.
Chacun foigneux d'écoute!' !a Na<
turc,
Point n'etMmo!tïmmoderez P!a!HM,
~u! font Sujets a vaine repentance,
Ma!s par Catcute & douce accoHM.
.manec,
Savoit r~gter ?" vœux & fes denK.
K'étoit a!oM mention de Digère,
pe Lo!x, de Code ou de Procès fu-
ncJ~c.
Nul ne pechoit: autR ne <avo!t.on
Le p!ai<ant & burte~ue nom
Ou de Grand* chambre ou de
TourneUe.
Aucun fat, mollement couché
Sur un harnoîs de Fleurs de JL!s jon-
che,
N'avoit encore au bon Droit ia!t que-
rette.
Tout ëto:t ëgatement bon,
Car tout ëtoît reg!é par la Nature:
Le~noins favant penfoit enEpfcure
Et
Et vivoit mteux quc!cdiv!nPhton.
ONnevpyo!c pour lors dévots à ga.
Ses,9
Pedants CaSards,p!eux Vauriens
Rtches Payeurs & <btsParo!Œens,
Enfin tous ces menus ufages
Qu! du Vulgaire garroté
Fomentent la credulité.
Quand tout à coup de ta cave Jtntër-
nale
Sort!t l'Ignorance fatale.
A fes cotez marchoit l'Erreur,
Montre cruel,favant Protée,
Aux yeux malins aulïsmo'
queur,
Quï s'ëcria d'une vo!x concertée.
~M0< ~.f M~M~MX
J!~e~ tet~oM~ y<~<c<?
Que par MM tf~~Kf;
I,e ~er~ code à mes w~MJC.
AuBS tôt elle fe degulfe
Et ibu& te vifage. emprunté
De maint Doreur à baïbe grïte,
Elle chaua la Liberté.
D'extravagance & de fatuité
13 L'tu.
L'humaine race alors fut abreuvée.
On vit expirer t'Equtté.
La Ralfon tr~e & ban'ouëe
Vers. les CîeuxMprït fon eObtt.
'Pour s'avcug!er chacun fit' ma!M
e~ort,
Et renviant fur fes propres cbimeres,
Voulut du faux arborer les banieres
Et ? remettre à fes noirs documens.
Avint cependant quere~ereot
Au monde enco!' quelques hçnétes
gcn~,
Qut de~ C~s très-bien (e MiHe"
?!?.
Tek font ces fu~Hmes E<pr~
Qu'anma piquante SatÏt'c,
Bt dont les <b~de~Ecy~s
FoamujoMdJhui qu'on ies ad-
mire.
Tels ierons-nolos,C du Bo~Sens
Eçoutons lesvrais ïnouvetnens,
J
Et S devenus MMocnabJe$,
Ne tecevoas de cM~eriques &Mes.
DÏV E R~ES. tpp

À MONSIEUR B*
~T*OÏ, qui par ta dëîicatCMO
Nous rends aimable la ta~s~
Et dont rëioquente douceur
Flatant l'eïpnt touche le cteur,
Savant Ma~re dans l'Art depïaïre,
Aprens ce que tu. doIs penfer
De certain dtfcours~populahe
Qui certes a dû m'oSëoter.
E~H rien de plus jridicute
Qu'un homme fsïn & dégage
D'un comateux préjuge,t
Qui devient à la moBtcreduïe,
Se !a!ue mener par le bec,t
Et fëmbiaMe aux âmes vulgaires
Aînu
Oa MM~r &t«~t
M~~ J'&MM ~M~M&~ ~J~ <P~
~ey~M ~Nt~Ma~t awc
~M psfo~tf ~M plus ~ae~~ a~"
~~e~.
t
Implore de vaines chimères?
AïnC ni jadis certain Grec,
Homme de vertu reconnue
Et qui faifoit profeflion
De braver toute iiïuuon.
ti ne put fbûtenir la vaë
Ni tes aproches du trépas,
.Sans tomber dans d'étranger cas,
Et fe livrer és mains impures
Des hardis fauteurs d'impo~mes.
~Meh duit-H à certaines gens
Dont on renomme t'Ïgnorancs,
De manquer de perfeverance
Maïs de tout homme de bon (ëns
Le cara~ere eft la conftance.
Pour moi, qui des ma tendre enfance
Ai (u, libre en mes fentimens
Me parer des faux jugemens,
Conduit par un Guide fidelle,
Mon premier Maître & mon mo-
delle,
J'ai voulu de la Verité
Suivre la douce autorité.
Sans dependre d'aucun Système,.
Hardi, j'ai penfe pat moi même.
J'ai
J'a! M, j'ai cherché, j'ai douté,
Cinq ans entiers j'ai médite:
Et tous mes foins .toutes mes peines,
Ne m'ont rendu que plus douteux,
Plus perptexe&ptus(bupconneux.
Que de croyances incertaines.,
Que d'erreurs que d'oMiquïtez;i
Que de fades ambigultez
Rendent, helas n'humaineengeance
Un theatre d'extravagance!1
Aïnn du Vulgaire hebeté
J'ai ptamc ie funefte tervage
Et par un chemin écartée
Je me (uis tiré d'esclavage.
Pour toi, qui fais mes icntïmens,
Ami, ~edaigneh tbti&
D'un Peuple qui Cs tympanïtt;,
En me prêtant fes erremens.
Croi-moi:rinterôtn!hcra!ote
Ne me feront jamais ma(quer,
Et quoiqu'on ute de contrainte,
L'Erreur ne pourra m'oitutquer.
Quoi! j'aurois pu de cent (omettes
Railler en parfaite fantë
Et puis au moment redouté,
(Temsque craignentles femmelettes)
t A*t
IS Oa
On m'eut va, p!etnd'ëgaremens;
Ttah!t mes premiers CaRt!Mcns.
Non, non: dcpa)re!csbaM~ne%
Mon €<BU)r ne jfm: poïnt Ïnte~,
Et ~ge dans ? vanM,
t! ?? mtetM! eachef ?8 fotMeHes.
Maïs c'en: anez t'entretenir.
Je vats donc ma Lettre Snh',
En ? tbuhaïtant tongtte v!e,
Sans ehagdn, <ans tne!ancoî!e,
Corps &tn, @~t!t hitadeux,1,
Et p!aiHM aprouvez des Dieux.

FIN.

TABLE
TABLE
DES MATIERES.
A.

& NACRBO~, hthnîtabîe en


partant contre !a cra!nte d~
)a mort. j~ Mtoge qu'en fait
Va!ere Maxime. 6a.
~f~MM~c t38.
~r~M devient bïgot fur ta nn de
vie. ici.
~fC ~C c!
~~«f (PMnponïus) <oB
ISt-
cera~r<e.
~9. so. comment Hmûufuf.so.S~
~g~, cara~ere de ce& Empereur.
70~ 7t. tes pMtanterïës en mou-
rant. 72. Pourquoi M nt achetée
te lit d'un homme endeMe. jtS3*

B.
)~AcoN(Françoîs) (on Te~ament
D i!dïcu!e. is7.
~a&&<HM6' &M~< tba
J~<CM. 3'
$
~oy~e(Pieffc) !n mimtere dont !t mou.
rut. 38. 39. Jugement <ur n~.
nïcfe d'ecrïrc. do
~Mot fte Catd!nat dtt) PjrotCtteur de
rnbctats. 7~.
J~MMtM, ce qM'M (tt mettre <ur~n
Tombeau. 138.
J~ey~ (Anne de) Femme de Menrt
Vi!t. Rot d'Ang!ctCfrc, fon ça.
ta~cfc & th mort. p<.
JR~Moe, EveqMe de Meaux, ce que
M. PatfU !ut repond!t lors qM'tt
rexhottoit à (e converti danstbn
Me de mort. xï~
<&cMf~ot (t'Abbé) (bn cafa~crc.t 23.
M4< ï2s. Ses dcmîeres paro!cs.
!2<
.Nf<MMmc, paOuge de cet Auteur tou.
chant !a mort deMademo!fc!!e<~
LimeuH. 87. 88.
~«tt~ & C~af, touez pour s'être
tuez. tS~'
~f«y~fc(!a)c!té. 7~.
B«c~aM<ta, fon doge & quelques
particutarïtez de M Vie. 103. La
mantere dont H mourut. 104. ios.
C.
~~AM CiULA, Empetcur de Ro~
me, pourquoi it faitbit durer
!e
3~~ <~ A~M~f.
lu fuplice d'un Comcdkn qu'H
voyolt fuHCttcr, ta.
€~OM (Jfrôme) ton cata~crc.
La man!eye dont it tnourMt. ~s.

jet.
CoMM d'Uttquc, la mmttctc dont
QMttt~~vit:b!A~o. tg.
G!tH~, Kptgrammc deccPoCtc.ao.
Tradué~on de cette Ëp!gta<MMe.
su. &ea&!ondeMHMttu<fce fu-
<Md.
~WM~, hymne de ce Pocte eitëe.
M.
€ïcereM, c(t ïncon(b!ab!cpourra mort
de fa Fille. to. cité. $7.
Ccmc~CM qui avoit la voix hiafmo.
n!cu(e lors qu'on le fbueto!t. 12.
CcM~~oM, pourquoi perronne n~ett
content de ta condttton. 8. Le
mêtange de bien & de mal rend
toutes les conditions ëgates. 9.
Pourquoi la condition d'autrui pa-
roit plus agréable que la nôtre. i o.
CitMyit~HM qui ont paru avec éclat
dans le Monde. 136.
Gr<~M~, renvoyé à fa dernière heu
re pour juger de fon bonheur. x8.
IH
T~Amus I.I,. Ro!d6 Perte; In~
A~ cfiptton CnguUcre qu'il voulut
1 7 qu'on
3~M~jM~.
qa'CM gravât &a Tombeau.
137.
D~~M~M, cata~etc de ce PhHotb.
phe. 47.48. ComtneM M mourut.
48.49.
D~o~, ConteH que ïu! donna Hn
Laeedcmoaien lors que fes Mo!s
yï!s fMMM ceutonnez ~ux Jeux
Ot~aptqa~s. ~3. 36. H MeME de
iotc. $6.
DtfgeMe JLa~?, H y a beaucoup de
McatbMges dans tes Vies desPht-
to~phes. 46.
JE~~ (Etîcnne)con(~fvctabeUèhu.
tmeur, aptèa avciï~té condamné
à Ïa moïtt 149.
E.
TOLisius Poëte
CALENT~a,
JL~deNap!es, ibn ca~~eM. 129..
Epitaphè qn'M ? compo~ lui-
même ~o<

tut. 99.
~MM&e<&, RdBed'ABg~Mnre, fon
étoge. 89~ C~t&ment eUe mott-
JEueofpe, de Pétrone, manière dont
il voulokpet~ dans une tempête.
24*
JE~cMMiouê. ït8.
~remea<< (Sàïnt) ËÏHœe q~H M'
ib!t
M~~M~~
de Madame Mazatîn. M.
C)!t:
Lettre qn'M lui ~crtv!t: pour !adc.
tOMmer da dcnh!n de ? Mthref
dans un CoMvcnt. 9~, La tnanïere
dont M moutM. 9$.
R
TE? E M NE 8~ HMohre de quelques
Femmes qu! <bn~ mortes en
ptaïthntant. 84. ~~M~. Les Fem-
mes préferent la beauté ài'etpftt.
88.
J~MMe !ot!@. &. Son jugement
fur la mortdeCatond'UttqMe.t8.
$ïLTraduaîon des derniers Vers.
de l'Empereur Hadden. ta?.
G.
~~AssENPï(~~) <bn eMge.ïïS.
ïtp.Sesdemiefespatotes.ïzo.
C~~ (MeHn de S.) remerchnent
qu'itStà(bn!uth. ~33.
~amMonC .(le Comte; de) fon catac-
MM&iës dernières pMoies.tJT.
112.

H.B~-
?~C<~MJ~M~f.
H.
TEJfAPMBN, Vers que cetEtnpc.
~-t reur compota une heuïc avonc
nue de moutir. xz?.
jHeM~ Roi d'Angtete6re, ~s
dernieres paroles. iïo.
JH~fe~mc, Mutïcs idées qu'on en a.
29t(
Jf~ïe~, cequtM rend h !c<~Me
dangereufe ou peu agréable aux
perfbnnes finceres.. 66.
~A~ (Thomas) fbncaraaere. 120.
ËpHaphe qu'iUë choïnt. taM.Set
demteMS paroles. 12~. Son foi.
ble. ~M~.
JHc~aMe, il n'eft point né pour être
heureux, 6. Défauts de tous les
âges de l'Homme. 6.6*/M~. Sc!en-
ce la plus uti!e à rhpmme. 34. Ea
quoi !es grands Hommesd~i~ent'
des autres hommes, d~ Ils ont
toujours un peu de <b!ie. pz.
JNefacc.cjté. ït.Zï.Oo.
~eM~M (Madame des) Vers contfo
JaRaiÏbn..
I.
<.
TNscRipTïONs.examendequeI-
quesïntcnptioasunguMefes 135.
S'~MtC.
L.LA-
T~JMJMa~M.
L.
V AnERïus, Comedten,c!te.~3.
Loi,
JL~~oh fameuteCourdtane,
fàmcufccotlrtlfane1 (on
fun ca.
ça.
raa:ere. 10$. to6. Sa mort. to6.
Vers d'OvMc qui y font aHufïot).
M?.
~Hdof(Mad!!e. de) Quelques parti-
cularitez de fa Vie. py. 98. Di~
cours que lui tint fon père au Ht
de la mort. p8.
Léon X. Pape, meurt de joie. sB. $o.
HmeMM, FiHe d'honneur de Catheri-
ne deMedic!s, ïbncara~ere. 86.
Maniere dont elle mourut. 87.88
Longoliut,particularité de fa mort.~x
Z.H~~ de Co!ogne,ce qu'il fit gra-
ver Ctf Con Tombeau. 138.
M.
T~f A c H i A v E L, <bn cara~ere &
JtYL quelques particulatitez. de fa
Vie. 99. ipo. loi.
Malberbe, fon cara~ere. 7$. 76. Se
Vie écrite par Racan. 76. Sa dë!i.
cateOe excemve fur !apuretë de la
Langue,jufqu'auHtdc!a mort. 7;.
Il faifoit peu de cas de ïa PoëCe.77.
78
~!eM<, ~pigrammedecePoëte. 6y.
JMe~ breuvage qu'on y prepa-
roit
M& ~M.
Mît pour c~Hx~Ut voutoïeat mou.
"r. !$S.
J~t~~ (Sainte) c!té. 4~.
J~yaa~, Vers qu'il avoït Mtmet:.
tre ~r )ta pottc de fon Cabïaet. 38.
JMbM~ (!a Ducheaëde)(bnH:Ro!.
M. px. Man!Me donteMemoutut.
93. p4.
~~c~ (Laurent de)PfOMaeMde8
beaux E<p<r!t8. 3$.
~M~, Vers Latïas ea !'honnearde
Scaîroa. ~8.
JMe~eM, VcM Lat!ns ûtf <a mort.60.
Son Ë!oge. ïôo. t6<.
~mwf, ta ptaMantede nt~Ïafbrma.
tioa de rHomme. i$.
JMtMta~ (M!chetde)c:ti. ~7. Ex-
«att de quelques pën(eesdeMon.
tagne. 146. S'jM~.
J~&nt~cM~ (!e Bue de) & fMmete
après avoir été 'ccMamné à !a
mort. 145. i4«.
Ctaîndre. 6.c~
JMe~, elle expias à <buha!terqu'a
Comparée aux
Anhnaux Stuvages. 17. Idée d'une
mortp!aMante~ a~tC.Ceque
les Anciens appe!!oîehtBtour!r de.
Mdeufement. ~4.3$. Que! tems e~
le plus avantageux pouf mourir.
@'/M~. Auteursquî ont fait on
Recaeit deape~Bnes moKes de
jo:s.
KtM~jMM~.

y a de la ~voutre A
~SH
jo!e. s8. Ce qMed!6 Montagnedca
mojrts pïaï&ntes. ~48.
? donner
la
moft. ï5t. ~i'~w. Enqueteas~
c~ gïofMux de tb tuer. t~4.
jMofM~ (Thomas) ChanceHef d'A~-
gkteKC, condnMC dïM de bon~
mots apfês avo!)r entendu fa con.
damnatton à h mort. ï4t.
jM~f&c ~y~ (ta) <bB degOHtpout
!a vïe. 13. '4.
JMafM (Antoïne) ReNexïon fur une
Ep~tamme de CaMUe. 21.
N.
~)AuDB~(eaMeï)dt€.

0.
r~T Ho N (Sa!viM)Htaoîfedë~
v~ EmpeKur.. So.S~/M~
O~c exMÔ pré~<aNe aOviocga.
JaM. tz.VeMdeceFoSteqMt~bnc
aHuSon à !a mort de Laï~. 107.
P:
p~A s s B RA v, <bn ê!oge. 130. i~ï.
EpîtapheqH'~&Sc en moarant.
ï32.
FetM
MW~M~M.
JPa~M (Guy) propre à commenter
Rabelais. 74.
JRatfM, <bn éloge. it3. Ses dernières
paroles. n4.
jP~~ea (Pau!) quelques particulàri.
tez de ~a Vie. i$s' Samort. 11~
~~c~ devant (uperfMtieux fur la
fin de fa Vie. 102.
P~~M cité. 94. ReBe~îon fur fa
~mort. ::p. ~~c. Soncara~ere&
fon éloge. 30. /M~. Imitation
de quelques-uns de fes Vers. ss,
Bon mot de Pétrone. 72.
F~c, fa Religioneft differente de
celle des Rois. 108.
JP~MMM, fes dernières parotes. ~44~
jP<& célèbre Courtifane. ~36.
F~M~ ~e~~otta~, fon Livre fur le
malheur des gens de Lettres. jg.
JPM~, ce qu'il avoit demandé aux
Dieux. 3S.
JK~citë. «#
JP~t~ font les &u!s des gens deLet*
tres~ui ont bien parlé de la.mort
J.8. I~ur pea d'utilité &Ïon mal.
herbe. 78.
Po~a(Ange)fbBë!oge. 3S. Ma-
niere dont iï mourut. 3<
Ffepcf~, Elegie- de ce Poète que
moj't. ..os.
Buchanan recita dans fon lit d~
3T~ Mt~M.
P~y&M, trait de !'ïndia?crcnce que
ce PhMefophe avoit pour !a mort.
43.
R.
~ABKLAis,<bn cam~ere. 73. Sea
J~ demiercs parotes. 74. Vers fur
(a mort. isp.
~Man, fa vie de Malherbe. 76.
Raillerie, l'Art de railler finement,
difficile. xs3'
~e~oM, Vers de Madamedes Hou!ie-
res fur rmutHitë de la Raifon. 7.
Xe~M~ ï~x~f <aa Catalogue des
gran <s Hommes qMttbnt morts de
trop rire. 3.
~a< (î'AbM de S. ) cîté. a~. $t.
R&e~ope, reputation de cette Cour-
tifane. ï3<y.
Ricbelieu (le Cardinalde) fon habUe-
té dans. l'Art de gouverner. 14$.
Xe~~ ieur condîtton n'eft pas plus
Bëureute que celle de leurs Sujets.
?. Lear Re!îgîon eft di~erentede
celle des Peuptes. 107. to8.
jthna~mf, ~et~rsRater~es envers teurs
Empereurs. 67. Caraa:ere de ce
Peupte. is3 154 nse&nhoienttes
Héros quKëtaolent. 15$.
~<M~M fait- de~ Vers pour nneJM[ai<
treue
f
M& J~&f~.
treNe en expirant. M~.
R** (le ~eMent) ce ou'i! répondit
ô un Prêtre qui i'exhortoit & !a
Mort. jt!
iS j
CÂNNAZAR, Tradu~îonenVeM j
C~ d'une partie d'une Elegie de
ce a
Poëte. 23. B
&M!cequec'e~.
~a~ broMiUez avec la Fortune. 9.
12.~
Auteorsqui ont écrit (Ur cefujet.
t3. Indifference que plufieurs Sa-
vans ont témoignée pour la mort.
37.
~ratreM, Vers Latins de Menageen
fon honneur. ï$8.
~a~Mc le Tragique, Vers <ur ie i~
droit: que les nomtnes ont fur leur
vie. ï$s.
~f< (V~orio) ce qu'il dit fur !a mort
de la Reine Etizabeth. po.
~<~MM (Thomas) fon Livre fur le j~
malheur des gens de Lettres. 13.
~Ke~e, pourquoi on fervit un j~
fqueiette d'argent au repas de Tri-
maicion. 2~.
Suetorte, traduction d'un endroit de
fa Vie de t'Empereaf Othon. Si. m
S' t
lV.f.
M&~MM~M.
@'jM~.H!~o!M qa'U Mpotte d'um
Nophï~e qui ië tua. ï$~.

T.
1T~Hou(M. de) & compote une
A Epîtaphe après avoir été con.
damné à la mort. ï~.
ÏWmaMoM, pourquoi on fervit un
1~0.
fquelette d'argent à Con repas. as
ï)cM~&aM~, ce qu'il dit en expi-
rant. ~i.
T~nnedeC!ceMn, famortem.
poitbnne tout le bonheur de fbn
pere. 10.
v.
Cité.
TjTALERE
MAXIME, $8.
v Examen d'une penfée de cet
Auteur. 6ï.6'/a~.
~MM< (LucHio) braïë à Touloutë
pour Atheifme, fes dernières pa<.
rotes fur le bucher. t~.
i~a~M, cara&ere de cet Emp&.
reur. 67.68.
les douceurs de la Vie n'égalent
pas fes amertumes.. 6.
en quel cas l'honnête hom'
me ne la fuit pas. M.
Y.YvB.
s
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