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www.ferrovissime.

com NOUVELLE N°127


FORMULE Janvier/Février 2024

Le magazine du train et de son histoire


P.82 P.88
DOSSIER 20 PAGES

BB 63000 P.6 0
PORTRAIT DU RAIL

IL Y A 60 ANS LES CITERNES


à moteur Sulzer CC 40100+PBA À VINS
2 PAGES
DOSSIER 3
O S S I E R
D C IAL
S PÉ
7 ANS POUR ÉTEINDRE LES VAPEURS SNCF
France METRO : 11,80 € - BELUX 12.70€ - D : 13€ - ESP/IT/PORT-CONT : 12.70€

pour
L 17305 - 127 H - F: 11,80 € - RD
Directeur de la publication
Christian Fournereau - 02 97 24 81 30
chfournereau@lrpresse.fr
Rédacteur en chef
Jehan-Hubert Lavie - 06 42 55 47 92
jhlavie@lrpresse.fr
Conseiller technique de la rédaction
Frédéric Didelot
Conception graphique
Une année qui
commence à toute vapeur !
BecomeDesign
contact@becomedesign.fr
Mise en page
Bertrand Bourn & Benjamin Madelainne

L'
Ont collaboré à ce numéro année 2024 démarre très fort pour Ferrovissime ! Car vous allez
Jérémie Anne, Jean-Luc Bobier, constater que votre magazine d’histoire ferroviaire bénéficie d'une
Jean-Pierre Francon, Éric Hospital, véritable cure de jouvence. Ferrovissime fête ses 16 ans et la dernière
Gaëtan Lamarque, Fabrice Lanoue,
Marc Le Rochais, Claire Lefort, «Grande Révision Générale» remonte à déjà une décennie.
Thierry Leleu, Christophe Masse, Toute l’équipe qui réalise Ferrovissime est donc fière de vous présenter
Dominique Paris, Aurélien Prévot, une nouvelle formule rajeunie, plus dynamique et surtout plus riche, avec
éric Sauzade, François Vielliard un nombre de pages en augmentation pour mieux préserver tout l’esprit
Revendeurs & professionnels de Ferrovissime. Pour inaugurer cette nouvelle formule, nous célébrons le
Magalie Rous - 02 97 59 37 66 50e anniversaire de la fin de la vapeur sur les voies de la SNCF dans un dossier
pros@lrmodelisme.com spécial de 31 pages qui retrace, avec précision, les sept années qui ont vu
Publicité
s’éteindre ce mode de traction sur les voies du Réseau Ferré National non affermé.
Benjamin Fournereau - 02 97 24 01 65
publicite@lrpresse.fr
Traction électrique, locomotives diesel, autorails et des trains allant du
Inspection des ventes prestigieux Trans-Europ-Express aux voies métriques héritées des débuts
Pagure Presse du XXe siècle sont présents au sommaire de ce numéro spécial qui totalise
Tél. 01 44 69 82 82 116 pages. Répondant à un souhait maintes fois exprimés sur le forum de
Photogravure Ferrovissime – http://forum.e-train.fr/ – cette nouvelle formule attribue une
Photext
plus large place aux matériels remorqués et en particulier aux wagons. Et
Flashage/Impression
Rotimpres (Espagne) puis, nous allons poursuivre la publication des reportages, réalisés il y a 40 ou
ISSN> 1961-5035 50 ans, sur des installations ferroviaires et industrielles comme le montre
CPPAP> 0428 K 89491 les extraordinaires photographies d’une usine métallurgique normande
présentes dans ce numéro.
Mais après ce numéro spécial vapeur, Ferrovissime va conserver la pression
de sa chaudière au timbre en portant la pagination des numéros suivants de
LR PRESSE SAS 84 à 100 pages. Ferrovissimee reste une source documentaire irremplaçable
CS 30104, F-56401 AURAY Cedex
privilégiant les documents d’époque et les témoignages de cheminots depuis
Siège social: 2 rue de Suède, Auray
Tél.: 02 97 24 01 65 1938. Nous sommes sûrs que vous accueillerez cette nouvelle formule de
Fax: 02 97 24 28 30 Ferrovissime, conçue pour mieux vous faire revivre le train et son histoire,
SAS au capital de 60000 € avec enthousiasme. Voilà donc une nouvelle année qui promet le meilleur et
RCS Lorient B.381289719 pour laquelle l’équipe de Ferrovissime vous présente tous ses bons vœux. ◼
Principaux associés:
Christian Fournereau
& Benjamin Fournereau
rédacteur en chef
“Printed in Europe/
Imprimé en Europe”

Imprim’vert est un label accordé aux imprimeurs qui


décident de réduire l'impact de l'impression sur la
planète, en faisant des choix stratégiques et écologiques.
Papier intérieur : couché, DM90gr, Upm Star Silk Rejoignez-nous
Origine : usine de Kaukas (Finlande) aussi sur

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Fibres recyclées : 0 %
Certification des fibres utilisées: PEFC
Eutrophisation 0,005 kg/tonne
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COUVERTURE Grande photo : Une Pacific 3-231 E remorque La Flèche d’Or


ENVELOPPE COURRIER
© J.H. Renaud / Coll.R. Thévenin - Conception : BecomeDesign
N°127
Janvier/Février 2024

P.60
82 88
LES PORTRAITS DU RAIL

P.12
Histoire au présent P.44 52 _TRÉSORS D’ARCHIVES
L’extraordinaire usine de la Société
4 _ L’X 2403 voyage dans le passé en Occitanie Métallurgique de Normandie
5 _ Des couleurs et l’air de la montagne
pour le TGV-M
6 _ Le CFV3V fête ses cinquante ans
Les portraits du rail
7 _ Le retour de la BB 400-003 sur le Vivarais
8 _ L’Euro 6000 arrive en France
60 _ LES BB 63001 à 63250
9 _ Promenade en Livradois-Forez avec l’X 5845 à moteur Sulzer
10 _ Une Traxx MS 3 débute les essais PREMIÈRE GRANDE SÉRIE DE LOCOMOTIVES
d’homologation en France DIESEL FRANÇAISES
11 - MÉDIATHÈQUE
Livres, revues, DVD Le monde des cheminots
82_ DES TRAINS SOUS LA LOUPE
Dossier spécial À bord de la CC 40102 avec le TEE
12 _ Sept ans pour éteindre Ile-de-France
88_ MATÉRIEL ROULANT D’HIER
les vapeurs sncf Les métamorphoses des wagons-réservoirs
TOUTES LES LOCOMOTIVES QUI transportant du vin
ONT TERMINÉ L’ÈRE DE LA VAPEUR 98 _GARES ET INSTALLATIONS
L’originale ligne de Chamonix
Montez à bord 104 _COMMENT ÇA MARCHE
44 _STARS DU RAIL Les conduites blanches
LES AUTORAILS SOMUA 106 CŒUR DE MÉTIER
D’AVIGNON, LES FNC ET LES La CPCU, fidèle utilisateur du fret
UNIFIÉS 150 CH DE MONTPELLIER ferroviaire

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ferrovissime - 3
© F. LANOUE
Roulant en direction d’Ussel, l’X2403 franchit le viaduc de Valady, ouvrage conçu pour la double voie, à Saint-Christophe, entre Rodez et Capdenac.

L’X 2403 voyage dans


le passé en Occitanie
Il ne faut pas rater les sorties de l’X 2403 qui offrent le plaisir
rare de voyager dans un autorail des années 1950.
Texte : Fabrice Lanoue

L es 21 et 22 octobre 2023, l’X 2403 de l’as-


sociation CFHA (Chemins de Fer de la
Haute-Auvergne), basé à Ussel, a effectué
sa dernière sortie de l’année réservée aux
adhérents de l’association. Parti de la sous-pré-
fecture corrézienne avant le lever du jour, il a
tout d’abord rejoint Brive-la-Gaillarde via Tulle
puis emprunté l’itinéraire historique de Brive
à Toulouse par St Denis-près-Martel, Capdenac,
Villefranche-de-Rouergue jusqu’à Tessonnières.
De là, il a rebroussé pour se diriger vers Albi,
terminus de cette première journée
Le lendemain, en début d’après-midi, le sep-
tuagénaire, plus ancien autorail homologué pour
circuler sur le réseau ferré national, a quitté le
Tarn pour regagner sa Corrèze d’adoption en
empruntant un autre itinéraire. Il s’est d’abord
dirigé vers Carmaux et Rodez, où un nouveau
© T. LELEU

rebroussement était prévu. Il a ensuite rejoint


Capdenac, puis Brive et Tulle, là où encore des
changements d’extrémités sont nécessaires. ◼ À Rodez, l’X 2403 franchit le viaduc de la Gascarie.

4 - ferrovissime
© F. DURIVAULT

Coucher de soleil sur la rame 998 habillée de sa robe «rame d’essai».

Des couleurs et l’air de la


montagne pour le TGV-M
Les essais du TGV-M, alias
TGV Inouï 2025, s’intensifient ▶ UN BOL D’AIR DES PYRÉNÉES POUR LA PS 2 ◀
tandis qu’une rame a reçu des
créations graphiques colorées.
Texte : Christophe Masse

L es essais du TGV-M s’intensifient. Depuis


la fin de cet été, les marches se déroulent
à grande vitesse!
Le palier des 320 km/h a été atteint le
14 septembre dernier par la rame 997 dite «PS2»
(PS = pré-série) sur la LGV Rhin-Rhône. Depuis,
© T. LELEU

les essais sont passés en mode endurance où la


rame emprunte toutes les lignes à grande vitesse.
Quant à la rame 998 dite « PS3 », elle a fait Stationnant en gare de Montréjeau dans le cadre de l’essai sur la rampe de
Capvern, la rame 997 se montre sous un angle qui met en valeur sa silhouette.
ses premiers tours de roues sur le réseau le
13 octobre et parcourt de nombreuses lignes La rame 997 dite «PS2» a entrepris des essais dans la fameuse
classiques sur tout le territoire. Et c’est une rame rampe pyrénéenne de Capvern. À cette occasion, elle a rencontré
que l’on remarque puisqu’elle est habillée d’une une sous-station créée en 1912 par la Compagnie du Midi pour son
livrée unique aux deux extrémités, le temps
électrification en 12 kV, qui avait été convertie au 1500 V en 1925.
des essais. Ces décorations sont des créations
90 ans séparent le TGV-M de la sous-station Midi qui l’alimentait!
graphiques primées dans un concours interne
Thierry Leleu
au constructeur Alstom et à SNCF Voyageurs. ◼

ferrovissime - 5
Histoire au présent

© R. TRICOT
24 septembre 2023: la

Le CFV3V fête
Mallet ABC 2, provenant du
réseau Avricourt-Blâmont-
Cirey fermé en 1970, est en
gare de Treignes.

ses cinquante ans


Le festival vapeur de ce chemin de fer
touristique belge présente des locomotives
Texte: François Vielliard
venues de différents pays européens.

L e Chemin de Fer à Vapeur des Trois Vallées


a été créé en 1973. Il conserve 14 kilomètres
de la ligne 132, de Mariembourg à Treignes
en Belgique. Pendant trois jours, les 22, 23
et 24 septembre 2023, le CFV3V a fêté son cin-
quantenaire par un festival vapeur de grande
ampleur: des trains ont circulé toute la journée
De nombreux autres engins visibles sont
conservés par le CFV3V : voitures du début
du XXe siècle ou métalliques de l’entre-deux
guerres, locomotives à vapeur (notamment
la 150 KDL 52 467 qui cherche un acquéreur),
autorails, wagons et locotracteurs.
L’organisation parfaite a permis aux visiteurs
À gauche, la
BR 64-250 ex-DB,
restaurée par le
CFV3V. À droite, la
locomotive NE 61
utilisée jusqu’en
1969 par les Aciéries
sur la ligne, avec dix locomotives à vapeur dont de bien profiter de toutes les animations de cette de Neuenkirchen
six invitées de réseaux étrangers. belle fête, sur un réseau qui mérite une visite Hütte et aujourd’hui
La France y était représentée par la Mallet approfondie de toutes ses richesses. ◼ acquise par le CFV3V.
ABC 2 du train touristique de la vallée de la
Doller, magnifique locomotive assurément très
originale. La qualité des trains s’apprécie aussi
par les voitures à voyageurs, toutes d’un grand
intérêt historique et dans un état impeccable.
Outre des stands de modélisme, l’ensemble
des installations étaient accessibles librement,
dont le musée à Treignes qui abrite une belle
collection de véhicules (notamment les BB 12120
et X 3998) et d’équipements ferroviaires.
À Mariembourg, la rotonde à six voies du dépôt
garde son ambiance d’époque, même si elle
© F. VIELLIARD

était presque vide, les locomotives étant en


tête des trains.

6 - ferrovissime
Le retour du MV circulant les jours du marché de Lamastre ? Non, un phototrain composé pour le plus grand plaisir des amateurs!

Le retour de la BB 400-003
sur le Vivarais
Le tracteur CFD BB 400-003
est « la » prochaine grande
nouveauté modéliste, qui
va sortir alors que l’engin
original fête ses 60 ans.
Texte et photos: Frédéric Didelot

L e 16 septembre, le tracteur CFD BB 400-003


fêtait ses 60 ans lors des journées euro-
péennes du patrimoine en remorquant un
phototrain spécial. Un anniversaire sous le
signe de la continuité car il a effectué ses premiers
tours de roues en octobre 1963 sur le réseau
CFD du Vivarais où il apportait une touche de
trains commerciaux. Avant de bénéficier cet hiver
d’une révision complète avec remplacement des
moteurs Poyaud d’origine, le tracteur BB 400-
003 a remorqué un train spécial, composé à la
manière des MV qui circulaient, à l’époque des
Chemins de Fer Départementaux, les jours de
marché à Lamastre.

Sous cet angle, on
note le souci de
réalisme qui a présidé
à la composition du
convoi remorqué
par le tracteur CFD
BB 400-003.
modernisation. La composition de ce train spécial comprenait
Parti en Provence puis en Corse où il était plusieurs wagons (tombereaux, plats à grumes,
numéroté BB 404, ce tracteur diesel a retrouvé la couvert), un fourgon CFD et une voiture Bains
voie métrique du Vivarais en 2011 pour assurer de mers ABfy 88 ex-Réseau Breton. Une réussite
des trains de travaux et la traction de quelques assurément! ◼

ferrovissime - 7
Histoire au présent

© T. LELEU
Venue à Toulouse pour la formation des agents de conduite le 2 novembre, la 6003 est sous caténaire 1500 V à Saint-Jory-Triage.

L’Euro 6000 arrive en France


Cette imposante locomotive électrique à deux bogies à trois essieux
vient maintenant régulièrement en France depuis l’Espagne.
Texte: Jérémie Anne avec la contribution de Thierry Leleu

C onçue par Stadler à Valence en Espagne,


l’Euro 6000 est une machine électrique de
grande puissance. Co’Co’ polycourant à écar-
tement de 1435 mm, elle développe 6000 kW
sous 25 kV, 5600 kW sous 1,5 kV et 4000 kW sont
disponibles sous 3 kV. Longue de 23,02 m, large
de 2,90 m et haute de 4,29 m, sa masse est de 120 t.
Délivrant un effort de traction au démarrage de
500 kN et un effort de traction continu de 430 kN,
sa vitesse maximale est de 120 km/h.
Issue de la plateforme Eurodual de Stadler, au
même titre que les 257 des FGC présentées dans
© T. LELEU

Ferrovissime n°126, le pupitre de conduite est cen-


tral. Conforme aux spécifications européennes,
la série est équipée de l’ASFA, du KVB et de l’ETCS, La 6008 a bénéficié d’une décoration unique très réussie. Venant de Perpignan,
la rendant apte à circuler en Espagne, France, elle passe ici à Port-la-Nouvelle en tête du train 97042 à destination d’une ITE
située au Pk 538.4 près de Givors.
Luxembourg et Belgique.
Depuis 2021, huit exemplaires sont utilisés
en Espagne par Captrain, qui les loue à Alpha
Train, propriétaire des machines. Autorisées à
circuler en France début 2022, elles assurent
d’abord des trains directs entre Barcelona Can
Tunis et Perpignan Faisceau International. Puis,
L’Euro 6000
le 14 novembre 2023 marque le premier jour
a son pupitre
de leurs circulations commerciales au-delà de de conduite
© T. LELEU

Perpignan à destination de Toulouse-Saint-Jory au centre


ou d’une ITE près de Givors. ◼ des cabines.

8 - ferrovissime
L’ X 5845 dans
un paysage
caractéristique
du Livradois-
Forez à
Aubapeyre.

Promenade en Livradois-
Forez avec l’X 5845
Sauvé du chalumeau dans les années 1970, un U 150 au destin
extraordinaire s’apprête à fêter en mai prochain ses 70 printemps.
Et en pleine forme, grâce à l’ATSF!
Texte et photos: Gaëtan Lamarque

L' X 5845 de l’Association des Trains du Sud


de la France (ATSF) a rempli les critères lui
permettant de transporter des voyageurs
en toute sécurité en septembre dernier.
L’occasion pour Laurent Tessier d’organiser, en
étroite collaboration avec le dynamique cercle
de passionnés qui soigne cet autorail aux petits
oignons, un train spécial. Un groupe de photo-
graphes a ainsi voyagé sur une partie de la superbe
ligne du Syndicat Ferroviaire du Livradois-Forez
entre Vertolaye, Ambert et La Chaise-Dieu, les
6 et 7 octobre 2023.
Indépendamment de l’AGRIVAP, exploitant
habituel de cette ligne, l’ATSF envisage une cer-
tification qui autoriserait, dans un futur proche, Avec ses deux hublots sur la face frontale côté moteur, l’autorail Unifié 150 ch
son autorail Unifié 150 ch à rouler sur le réseau est reconnaissable entre tous! Au retour de La Chaise-Dieu, l’X 5845 pose sur
ferré national. L’association gère également de le viaduc de La Senouire.
nombreux matériels parfaitement entretenus,
dont certains sont classés à l’inventaire des d’un patrimoine exceptionnel : Picasso X 3824,
monuments historiques. L’association projette Billard A 75 D 915 ex-CFD ainsi que l’unique re-
la restauration de pièces rares et recherche ac- morque FNC survivante, la XR 9207… Un appel
tivement des financements pour la sauvegarde aux dons est lancé ! ◼

ferrovissime - 9
Histoire au présent

© DR
La nouvelle locomotive Traxx MS 3 d’Alstom présente une silhouette épurée qui ne peut nier une certaine parenté
avec les Traxx MS 2 conçues par Bombardier.

Une Traxx MS 3 débute les


essais d’homologation en France
Après la Vectron au
printemps dernier, la gare
bretonne de Plouaret reçoit
la Traxx 3 d’Alstom.
Texte: Jérémie Anne

L a plateforme de locomotives Traxx connaît


un grand succès depuis son lancement par
Bombardier en 2000 avec plus de 2700 ma-
chines en service. Les deux premières gé-
nérations (BR 185 et BR 186) circulent quotidien-
nement en France en tête de trains de fret, mais
aussi du train de nuit Nightjet Paris/Vienne. La
Traxx. D’une part, l’implémentation du système
Atlas d’Alstom pour gérer le fonctionnement
de la locomotive. D’autre part, l’équipement
La 188 003
stationne en
gare de Plouaret-
© DR

Trégor entre
troisième génération est en cours de déploie- généralisé de l’ETCS, le système de signalisation
deux essais.
ment en Europe. La configuration Traxx MS 3 européen standardisé, associé aux modules
(Multi Systèmes), produite à Kassel en Allemagne équipant chaque réseau circulé (dont le KVB
désormais par Alstom, développe 6,4 MW via pour la France).
quatre moteurs. Polycourant 1,5 kV, 3 kV, 15 kV Le loueur allemand Railpool, qui a ouvert
et 25 kV, sa vitesse maximale est de 160 km/h. récemment une succursale à Paris, a acquis
De type Bo’Bo’, elle est longue de 18,9 m, large 50 exemplaires aptes à rouler en France : 30
de 2,98 m et haute de 4,28 m. sont prévues pour circuler sur les corridors Est-
Une machine de présérie, la BR 188 003, Ouest, les 20 autres étant destinées aux corridors
s’est rendue en Bretagne nord à Plouaret en Nord-Sud. Les livraisons sont prévues de débuter
septembre dernier pour débuter les essais relatifs en juillet 2025. De son côté, Akiem a signé un
à l’habilitation en France, en particulier la partie accord-cadre pour 100 locomotives permettant
shuntage. Ces essais sont rendus nécessaires par de circuler dans 12 pays en fonction des systèmes
les principales évolutions de la 3e génération de sécurité choisis. ◼

10 - ferrovissime
Médiathèque
Texte : Aurélien Prévot

Mémoires du rail : Roanne et sa région


Par Frédéric Toublanc. 384 pages (format 21 x 29,7 cm) richement illustrées
aux éditions Thoba’s Éditions. En vente en librairie pour 35 euros.
Cet ouvrage est la suite d’un premier tome sorti l’an passé et qui narrait
l’histoire du rail à Roanne de 1833 à 1980. Ce deuxième tome s’intéresse
aux hommes mais surtout aux rapports entre le rail et la ville, le premier
bouleversant régulièrement la seconde. Il faut dire qu’avec trois gares, la
ville est bien dotée! Les rapports entre le public et le chemin de fer sont
également étudiés, oscillant entre enthousiasme et mécontentement… Le
monde des cheminots, une grande famille, est bien sûr largement étudié
et les tragédies ne sont pas oubliées, en particulier celles du 1er août
1951 et du 20 mars 1971. Le dernier chapitre est consacré aux dernières
années, entre déshérence et renouveau. La démolition de nombreuses
installations fait peine à lire tout comme le démantèlement d’une partie
du réseau local. Le renouveau arrivera-t-il ? Seul l’avenir nous le dira!
S’appuyant sur des sources historiques de premier ordre, cet ouvrage est
absolument remarquable d’exactitude. Le texte, très riche, est toujours
vivant, l’auteur multipliant (comme dans le premier tome) les portraits de
cheminots et les anecdotes. L’iconographie, extrêmement riche, est de
premier ordre. Un livre pour tous ceux qui aiment Roanne et sa région,
mais plus globalement, pour tous les amateurs d’Histoire ferroviaire.
C’est l’assurance de plusieurs heures de bonheur à sa lecture!

Charles R. Gordon-Stuart, le photographe


anglais qui aimait les trains français
Par Luc Fournier et Bram Van der Velden. 320 pages (format
21 x 28,5 cm) très richement illustrées aux Éditions LR Presse.
En vente chez LR Presse pour 55 euros + port (code STUART).
De 1938 à 1964, le britannique Charles R Gordon Stuart se rend
régulièrement en France. Il en profite pour photographier les trains de
la SNCF. C’est cette riche collection qui est aujourd’hui publiée. Au fil
des pages, on découvre sur près de 600 clichés la diversité du matériel
ferroviaire à la création de la SNCF puis la modernisation du rail au fil
des années avec la disparition des séries les plus anciennes, remplacées
par des engins plus modernes. En effet, les clichés sont classés par
ordre chronologique (et à l’intérieur d’une année par région), un choix
des plus pertinents. Si une très large place est faite à la vapeur, les
autres modes de traction n’ont pas été oubliés par le photographe et
l’on retrouve des engins diesel, électriques et bien sûr des autorails
et des automotrices. Mais loin d’être un simple livre d’images, cet
ouvrage est également une véritable mine d’or grâce aux légendes très
approfondies rédigées par Luc Fournier. Ce très bel ouvrage ravira
tous les amateurs du chemin de fer des premières années de la SNCF
et plus globalement tous les aficionados de la traction vapeur.

ferrovissime - 11
Dossier Spécial

DOSSIER
SPÉCIAL

POUR ÉTEINDRE LES VAPEURS SNCF


En 1968, on dénombre encore 1226 locomotives en chauffe, réparties
entre 31 séries différentes. Ancien cheminot, Éric Hospital fait
l’inventaire de celles qui sont restées fidèles jusqu’au bout.
Texte : Éric Hospital

La 2-231 E 22 est en tête


du train Rapide « Flèche d’Or »
qu’elle remorque entre Amiens et
Calais-Maritime où une correspondance
© J. RENAUD/COLL. R. THÉVENIN

est assurée par ferry pour le port de


Douvres. La « Golden Arrow » terminera
alors la liaison jusqu’à Londres.

12 - ferrovissime
ferrovissime - 13
Dossier Spécial

oilà bientôt cinquante ans, TG (2), 2-141 TC (56), 2-231G (3), 2-231 K (11), 2-242
le 29 mars 1974 a marqué TA (9), 3-040 TA (9), 3-140 C (24), 3-141 C (38), 3-141
une date particulière dans la TC (11), 3-231 D (10), 3-231 G (2), 4-020+020 T (2),
longue épopée du chemin de 4-141E (7), 4-141 F (5), 4-141 TA (37), 4-230 G (4).
fer en France. En cette jour-
Si quelques séries régionales sont encore bien
née mémorable, la 141 R 420,
présentes, 4-141 TA, 1 et 3-140 C par exemple,
affectée au dépôt de Sarregue-
d’autres sont à l’agonie comme les 2-040 TG ou
mines, assure sur la ligne 8 la traction du 71025,
les 3-231 G. Par contre, les 141 R sont logique-
un train de marchandises Béning-Sarreguemines,
ment majoritaires avec environ 767 unités (fuel
qui restera dans l’histoire comme étant le der-
et charbon confondues).
nier train commercial SNCF remorqué par une
locomotive à vapeur du parc SNCF. Mais l’on doit Mais les effectifs fondent comme neige au soleil,
aussi associer à ce cinquantenaire le 31 mars, car à la fois submergés par les mises sous tension des
deux jours après la prestation de la 141 R 420, la caténaires très majoritairement 25000V déroulées
141 R 73, du même dépôt, achemine le Wagon un peu partout en France mais aussi par les mises
de Secours de Sarreguemines jusqu’à Forbach en en service massives de diesels de puissance. 1968
empruntant les lignes 8 et 11 avant de rentrer à est une année noire pour la vapeur puisqu’envi-
Sarreguemines. Il s’agit alors de la dernière cir- ron 450 locomotives quittent la scène. Si 1969
culation vapeur SNCF (en l’occurrence un train débute avec environ 772 locomotives, elle est
de service) ayant eu lieu sur le réseau SNCF. moins meurtrière mais voit en particulier s’ef-
facer les dernières grandes roues, Mountain et
Certes, les 1-140 C de Gray enfumeront en-
Pacific, avec la disparition des ultimes 241 P et
core les ciels franc-comtois et bourguignon
2-231G/K. De même, l’importante série des 141 P
jusqu’à l’automne 1975 mais si ces machines
quitte la scène laissant le champ libre aux 141 R.
appartiennent effectivement au parc SNCF, elles
Puis la chute s’accélère avec un effectif fantoma-
sont en fait louées à la CFTA (Chemins de Fer et
tique début 1971 de 371 engins environ, année
Transports Auxiliaires). Cette société de droit
qui voit s’éteindre l’ultime machine à vapeur de
privé les utilise avec son propre personnel pour
manœuvre qu’est la 040 TX 25. L’effectif total est
assurer des circulations sur les voies du réseau
réduit à 197 locomotives en 1972 et enfin à 74
de Franche-Comté qu’elle a en affermage.
début 1973 avant de tomber à zéro au printemps
Pour marquer cet évènement, Ferrovissime a 1974, exception faite des quelques 1-140 C en
décidé de se pencher sur les dernières années de la location à CFTA Franche-Comté. Depuis cette
vapeur à la SNCF. Le choix de la période 1968/1974 époque, des locomotives vapeur ont bien sûr
repose sur plusieurs éléments. Tout d’abord, au circulé sur les voies de la SNCF, mais dans tous
1er janvier 1968, on dénombre encore environ les cas, il ne s’est agi que de circulations spéciales
1226 machines en chauffe, en GBE (Garage Bon avec des machines certes ayant appartenu au
Etat) et en RD (Réparation Différée). Ensuite, les parc SNCF mais désormais exploitées par des
locomotives en chauffe se répartissent sur les six tiers. Seule exception, la 4-230G 353 qui a circulé
régions de la SNCF (Est, Nord, Ouest, Sud-Ouest, après 1974 sous la bannière SNCF car elle est
Sud-Est et Méditerranée) dans cinquante-quatre effectivement la seule machine conservée en état
dépôts titulaires. Enfin, le parc des vapeurs en par l’entreprise en sa qualité de machine musée.
service est encore riche de 15 types de locomo- Immobilisée depuis de nombreuses années, sa
tives (030, 130, 131, 230, 231, 232, 040, 140, 141, remise en état est en bonne voie et il est permis
241, 242, 050, 150, 151, 020+020 voie métrique) d’espérer la revoir prochainement en tête de
représentant la presque totalité des types en ser- circulations sur le réseau national.
vice à la naissance de la SNCF mais bien sûr avec
Cet anniversaire est donc l’occasion de faire
seulement 31 séries différentes :
un tour de France des dépôts encore propriétaires
030 TU (7 machines), 040 TX (8), 050 TQ (17), de locomotives à vapeur entre 1968 et 1974 et
050 TX (1), 141 P (51), 141 R (767), 150 P (1), 151 de présenter dans le détail l’extinction des diffé-
TQ (6), 241 P (25), 1-130 B (6), 1-131 TB (8), 1-140 C rentes séries de machines qui ont officié durant
(63), 1-141 TB (27), 1-242 TA (3), 2-040D (6), 2-040 ces années.

14 - ferrovissime
Dans l’abri de la
241 P 25 sur un
Paris/Chaumont
en 1962.
© J. RENAUD/COLL. R. THÉVENIN

Classement par Région (Est, Nord, Ouest, Sud-Ouest, Sud-Est, Méditerranée)


puis au sein de chaque région classement dépôt par dépôt par ordre alphabétique.

144, 176, 183, 249, 264, et 310 sont retirées du


REGION EST service tandis que les 178 et 245 partent finir leur
carrière au dépôt voisin de Chaumont. Début
BAR LE DUC 1970, les 141 R composant le dernier carré sont
Dans la période étudiée, le dépôt de Bar-le-Duc les 53, 109, 244, 259, 278, 298, 426, 444, 471,
apparait seulement pour l’exercice 1968 car dès 484. Curieusement, le dépôt reçoit à l’automne
le 31 mars, il perd sa dernière pensionnaire, la 1970 sept 141 R supplémentaires (56, 158, 367,
040 TX 58, qui est mutée administrativement à 374, 486, 527 et 572) cédées par Mulhouse Nord
Châlons-sur-Marne. Néanmoins, la machine reste alors que deux mois plus tard, le 10 décembre
utilisée à Bar-le-Duc jusqu’au 27 avril 1969, date marque la fin de l’activité des 141 R belfortaines
de son envoi au dépôt de Reims. poussées vers la sortie par l’électrification de la
ligne Dôle/Mulhouse. Les 141 R sont soit mutées
BELFORT vers le dépôt de Sarreguemines (56, 158, 298, 367,
Le dépôt est titulaire de trois séries différentes 444, 484, 486, 527) soit radiées. L’élimination du
début 1968: 141 R charbon, 141 P et 1-140 C. Dès parc de 141 R est administrativement achevée le 31
la fin juin, les 141 P disparaissent du paysage, les janvier 1971. Par ailleurs, trois 1-140 C (122, 228, •••

ferrovissime - 15
Les 1-131 TB, longtemps fidèles à Paris-Bastille, terminent leur carrière sur des lignes rurales.

••• 330) sont mutées chaudes à Verdun le 28 dé- CHALINDREY


cembre 1970 tandis que les quatre 1-140 C demeurées Jusqu’alors gros établissement vapeur, le dé-
sur place (31, 47, 147, 235) sont amorties le 31 janvier pôt de Chalindrey voit ses effectifs quasiment
1971, achevant ainsi l’ère de la vapeur belfortaine. disparaître lors de l’électrification des lignes 15
et 15.5 (Toul/Is-sur-Tille/Dijon), toute sa charge
BLAINVILLE de travail pour l’exploitation de la ligne 4 bas-
Le dépôt perd ses trois dernières 141 R charbon culant alors sur le dépôt voisin de Chaumont.
(96, 400, 573) au cours du deuxième semestre Dès lors, Chalindrey devient un très important
1968, les deux dernières 1-140 C (135, 152) sont établissement diesel et la vapeur n’y survit que
détachées à Epinal pendant l’hiver 1968/69 afin grâce à la location de 1-140 C au réseau CFTA de
d’être éventuellement utilisées en chasse-neige Franche-Comté (dépôt de Gray) jusqu’en 1975
puis elles sont arrêtées en mai 1969. La 1-140 C (voir ci-dessous).
269 louée aux CFS (Chemins de Fer Secondaires,
dépôt de Rambervillers) est restituée en décembre CHALONS-SUR-MARNE
1968 puis aussitôt mutée à Verdun. Par ailleurs, L’électrification de la ligne 1 (Paris/Strasbourg)
l’établissement loue également aux CFS la 1-131 achevée en 1962 provoque la disparition rapide
TB 16, dernière représentante de la série, qui de l’effectif vapeur du dépôt qui, au début de la
reste à Rambervillers jusqu’à son extinction le 16 période étudiée, ne possède plus dans ses murs
décembre 1968. Il en est de même pour la 1-130 B que la seule 040 TX 13. En effet, la 040 TX 43 et
439 louée aux CFS jusqu’à son retrait de service. les quatorze 1-140 C de Verdun sont seulement

16 - ferrovissime
Dossier Spécial

rattachées administrativement à Châlons car 1925). Puis en février 1969, c’est l’extinction de
Verdun est devenu annexe de Châlons au 1er jan- la 141 P 245, ultime 141 P de la SNCF qui achève
vier 1968, les engins demeurant en réalité dans son service entre St-Dizier, Chaumont et Belfort.
le dépôt meusien. L’ultime Consolidation (1-140 C 32) est éteinte en
janvier 1971. Mais Chaumont est aussi le proprié-
CHAUMONT taire de la dernière loco vapeur de manœuvre
Dernier gros dépôt vapeur sur la ligne 4 (Paris/ de la SNCF, la 040 TX 25, qui est éteinte fin avril
Bâle), l’établissement est touché de plein fouet 1971. Ce dépôt a la particularité de n’avoir été
par l’avènement des gros diesels polyvalents que doté que très tardivement de 141 R (charbon)
sont les A1AA1A 68000/68500 et CC 72000. Le puisqu’il a reçu ses huit premières machines le
19 février 1968, la 150 P 86 est éteinte, c’est la 25 juin 1968. Leur effectif grimpe à 15 engins
dernière locomotive SNCF de type 150 à avoir début 1971 (141 R 2, 7 10, 78, 89, 250, 278, 307,
circulé sur le réseau français, elle finit son ser- 369, 426, 517, 518, 535, 618, 654) mais cela ne
vice sur St Dizier/Chaumont /Chalindrey. Des 150 doit pas faire illusion puisque ce sont deux de ces
continueront bien de rouler sur les rails SNCF américaines (141 R 89 et 618) qui, quelques mois
du côté de Bouzonville jusqu’à la fin des années plus tard, clôturent l’histoire de la traction va-
1970 mais il s’agit de locomotives allemandes peur dans l’établissement haut-marnais qui cesse
de la série 50/52 de la DB. Le 6 septembre 1968, d’être établissement titulaire au 1er aout 1971.
les 241 P 26 et 31 sont les dernières «grosses P»
chaumontaises retirées du service mettant un GRAY
terme à 43 ans de présence de Mountain sur le Cet établissement est géré par la CFTA (réseau
réseau Est (mise en service de la 41001 en janvier de Franche-Comté) mais utilise des machines
louées auprès de la SNCF. Il est le dernier dépôt
utilisateur des petites 1-130 B avec les 348 et 476
éteintes respectivement en juin 1970 et mars
1971. À noter que la 1-130 B 439 est gardée en GBE
jusqu’en mai 1971 puis expédiée à Chaumont
pour garage avant d’être dirigée vers Capdenac
où elle est depuis exposée en monument. Ce
© DR

petit dépôt aura aussi le privilège d’abriter les


dernières locomotives à vapeur SNCF ayant roulé
en France sous la bannière CFTA. Les dernières
1-140 C affectées à ce service sont les 22, 38, 51,
230, 287, 313, 314, 349. Le 24 septembre 1975, •••

Les très anciennes


130 B de l’Est
ne sont éteintes
qu’en 1971.
© J. RENAUD/COLL. R. THÉVENIN

ferrovissime - 17
Dossier Spécial

••• la 1-140 C 287 remorque un ultime train de


marchandises CFTA entre Troyes et Ste-Colombe-
sur-Seine, puis le 20 novembre, les 1-140 C 38 et
287 sont restituées à la SNCF et rentrent HLP au
dépôt de Chalindrey pour être définitivement
éteintes. Elles clôturent ainsi l’ère de la traction
vapeur utilisée en service commercial en France,
tous exploitants confondus.

HAUSBERGEN
Bien qu’ayant longtemps été terre d’élection des
très belles 242 T20 de l’ex Réseau Alsace Lorraine,
c’est avec trois 1-242 TA venues du Sud-Est (242
TA 2, 54 et 97) que le dépôt clôt à la fin 1968 l’ère
de la vapeur sous ses rotondes typiques de l’AL.
Simultanément à l’extinction des trois 1-242 TA,
les quatre dernières 1-140 C (9, 107, 214 et 281)
sont mutées vers Reims et Sarreguemines tandis
que la 030 TU 13 est vendue à un chemin de fer
privé des Vosges. Toutefois, la 1-140 C 228 placée de
longue date en GBE y reste en affectation jusqu’en
avril 1969, date de sa mutation vers Belfort.

ILE-NAPOLEON
Le grand dépôt mulhousien supplanté par son
voisin de Mulhouse-Nord termine sa vie d’éta-
blissement titulaire le 31 mars 1968 en mutant
vers ce dernier son ultime machine, la 030 TU 2.
Cependant, la petite américaine demeure sur
place jusqu’à son extinction en octobre de la
même année.

LUMES
Ce sont des Consolidation, œuvrant dans la
vallée de la Meuse jusqu’à leur remplacement
© JJ. PORCHER

par des BB 63500, qui sont les dernières pen-


sionnaires du dépôt avant sa transformation en
Les 1-140 C restent actives jusqu’à la fin de la vapeur.
© FRENCH RAILWAYS SOCIETY PHOTO ARCH.

Cette 1-242 TA 54
ex-PLM termine sa
carrière en Alsace.

18 - ferrovissime
simple établissement relais en septembre 1968. sonne le glas de la vapeur dans l’établissement
Les 1-140 C 20, 67 et 104 sont mutées au début du qui possède encore au 1er janvier 1970 les 141 R
printemps à Reims et la 1-140 C 56 est expédiée charbon 2, 38, 78, 89, 307, 367, 374, 527, 535,
à Châlons le 11 septembre pour utilisation par 572, 627 et 628. L’effectif est majoritairement
l’annexe de Verdun. muté vers d’autres établissements (Chaumont,
Belfort, Sarreguemines) tandis que trois unités
MULHOUSE NORD (141 R 38, 627, 628) sont réformées sur place.
Établissement récent puisqu’ouvert seulement Fin septembre, le dépôt de Mulhouse-Nord cesse
en 1926, il est au début 1968 titulaire du plus d’être établissement titulaire d’engins.
gros effectif de 141 R du réseau Est avec, signe
annonciateur de la fin du règne de la vapeur, NOGENT-VINCENNES
seulement 27 engins, à comparer aux 151 loco- Spécialisé dans le trafic banlieue sur la ligne V
motives pensionnaires des deux dépôts mulhou- de la région EST, plus connue sous la dénomina-
siens (Mulhouse-Nord et Ile-Napoléon) en 1950. tion de ligne de La Bastille, ce dépôt se caractérise
Alors que Strasbourg/Mulhouse/Bâle est déjà par l’homogénéité de son parc de Mikado tender
sous tension depuis 1957, l’arrivée du 25 000 V d’origine Est. Vingt-trois 1-141 TB équipées pour
en provenance de Belfort en septembre 1970 la marche en réversibilité sont encore actives •••

ferrovissime - 19
Dossier Spécial

••• jusqu’au 14 décembre 1969, date à laquelle la qui terminent l’exploitation vapeur du dépôt de
1-141 TB 432 assure le 2689 qui est l’ultime train Provins à la fin de l’été 1972.
de voyageurs à quitter la gare de Paris-Bastille pour
Boissy-St-Léger avant que les rames du RER A ne RAMBERVILLERS
prennent la relève. Deux 040 TX (13 et 43) sont Ce petit dépôt de la CFS-NE assure la traction
venues temporairement en résidence à Nogent sur la ligne 237 Lunéville/Bruyères de ce réseau
pour participer aux travaux du RER A. Les 1-141 TB vosgien avec la 1-131 TB 16 qui est éteinte au
sont toutes éteintes et garées d’abord à Noisy avant soir du 14 décembre 1968, laissant la place à la
ferraillage. L’établissement disparait fin 1969. traction diesel.

NOISY-LE-SEC REIMS
Laminé par l’électrification de la ligne 1 (Paris/ Loin des 140 engins à l’effectif au sortir de la
Strasbourg), ce dépôt n’a plus, au début 1968, guerre, le grand dépôt champenois n’est plus que
que deux pensionnaires, la 1-140 C 38 et la 1-141 l’ombre de lui-même en 1968 puisqu’il compte
TB 492 qui quittent les lieux au printemps pour seulement vingt-quatre machines (dix-huit 141 R
rejoindre respectivement Verdun (devenu annexe charbon ainsi que cinq 1-140 C). Les 1-140 C 7, 54,
de Châlons) et Nogent-Vincennes. Ultérieurement, 149, 151 et 277 jettent le feu courant 1970. Les
le dépôt va accueillir l’ultime locomotive à vapeur ultimes 141 R charbon sont les 9, 29, 96, 217, 413 et
du parc SNCF, la 4-230G 353 arrivée en avril 1970 416. C’est l’une d’elles qui termine le 12 décembre
pour débuter sa seconde vie consacrée aux trains 1970 l’histoire des américaines en Champagne en
spéciaux, tournages cinématographiques... remorquant les trains marchandises VR 1109/RV
1108 échangés entre Vaires et Reims via la ligne
PROVINS 2 passant par La Ferté-Milon. Il revient à la 040
Ce petit établissement géré par la CFS-NE TX 58 de clore l’ère de la vapeur à Reims le 18
(Chemins de Fer Secondaires du Nord-Est) garde janvier 1971, jour de son placement en attente
ses trois 1-131 TB 9, 29 et 31 jusqu’en 1969 (ces d’amortissement.
machines figurant à l’effectif du dépôt SNCF de
Troyes), puis elles sont ensuite réformées. Les St-DIZIER
1-141 TB assurent alors la relève pour utilisation Dans la période examinée, ce dépôt n’a plus à
sur la ligne 216 Longueville/Provins/Villiers-St- son effectif que la 1-130 B 467 qui est en location
Georges. Ce sont les 1-141 TB 447, 455, 457 et 460 à la CFS-NE au dépôt de Doulevant-le-Château

Les 241 P finissent


leur carrière en
beauté sur la ligne
4 avec de lourds
rapides et express

20 - ferrovissime
Longueville en 1967.
La 1-141 TB 438
louée à CFTA est au
départ pour Provins
© A. GIBERT/PHOTORAIL

(situé à l’extrémité de la ligne 106 provenant de cette prestation historique le 29 mars 1974 en
Saint-Dizier). L’extinction de cette machine en remorquant le train de marchandises 71025 de
mars 1969 marque la fin du dépôt de St Dizier. Béning à Sarreguemines. Toutefois, un train de
service assuré par la 141 R 73 (également mutée
SARREGUEMINES de Boulogne à Sarreguemines en janvier 1973)
Le dépôt de Sarreguemines est titulaire de la 030 circule le 31 mars pour acheminer le Wagon
TU 3, ultime machine de cette série américaine de Secours du dépôt de Sarreguemines jusqu’à
à avoir circulé sur la SNCF puisque placée en AA Forbach via Béning-les-St-Avold. Pour rentrer à
le 21 août 1970. Les six 1-140 C (1, 19, 30, 53, 54, Sarreguemines, la 141 R 73 parcourt ses ultimes
57) utilisées étonnamment jusqu’à la fin pour la kilomètres sur la ligne 8 qui devient ainsi la ligne
remorque de trains de voyageurs omnibus sur SNCF à avoir vu circuler la dernière machine à
la ligne 35 vers Haguenau sont arrêtées à l’été vapeur roulant pour le compte de la société na-
1971. L’établissement fait encore bonne figure au tionale. La 141 R 73 est définitivement éteinte le
début 1972 avec un effectif de 25 locomotives (en 4 avril 1974. Ainsi s’est fermée une très grande
chauffe ou en GBE) qui en fait l’un des derniers page de l’histoire de la SNCF mais, hélas, tout cela
bastions de la vapeur française. Il s’agit des 141 R s’est déroulé dans l’indifférence la plus totale.
charbon 2, 6, 7, 29, 44, 53, 96, 102, 149, 158, 250,
278, 298, 367, 369, 375, 416, 444, 484, 486, 527, TROYES
535, 606, 618, 654. Mais ce dépôt tient une place Jadis grand établissement de relais sur la ligne
particulière dans l’histoire de la traction vapeur 4, le dépôt de Troyes-Preize est laminé par la mise
à la SNCF car il est l’établissement qui a vu rou- en service des diesels de grande puissance, si bien
ler la dernière locomotive à vapeur en service que dès le courant 1968, il perd la majorité de son
© DR/COLL. D. WALIGORA

commercial sur l’ensemble de la SNCF. C’est la parc déjà bien appauvri. Les locomotives sont ven-
141 R 420 (mutée de Boulogne à Sarreguemines en tilées vers Nogent (1-141 TB 455), Chaumont (040
janvier 1973 et aujourd’hui conservée) qui assure TX 25, 1-140 C 63, 208), Blainville (1-140 C 152) •••

ferrovissime - 21
Dossier Spécial

••• et en septembre 1969, les deux dernières


1-140 C (226 et 115) sont mutées à Belfort.

VERDUN
Véritables percherons du rail verdunois, les
1-140 C 7, 20, 27, 67, 122, 146, 151, 175, 218, 224,
228, 246, 277 et 330 sont les dernières à s’époumo-
ner sur la ligne 5 (Châlons-sur-Marne/Hagondange)
dans la fameuse rampe de Tavannes (15 mm/m
sur 6 km) en offrant aux amateurs accourus de
toute la France le spectacle rare d’une pousse
en queue assurée par une vapeur sur un train
remorqué par une autre vapeur. L’arrivée de BB
63500 au printemps 1971 met brutalement fin
aux prestations des Consolidation, toutefois un
dernier carré composé des 1-140 C 7, 20, 27, 151
et 224 est conservé au “cas où”. Finalement, l’his-
toire s’achève à la fin de l’été 1971 avec le retrait
de quatre machines, seule la 1-140 C 27 échappe
à la réforme en étant mutée à Sarreguemines,
prélude à la seconde carrière que l’on connait.

REGION NORD
AULNOYE
Riche de 109 locomotives au début 1959, l’ef-
fectif du dépôt ne peut résister à l’invasion du
25000 V au point que dix ans plus tard, la célèbre
tour florentine (seul vestige aujourd’hui restauré
du grand dépôt) ne veille plus que sur trois 030
TU (18, 20 et 23) qui quittent les lieux fin janvier
1969 pour le dépôt des Joncherolles, mettant un
terme à l’histoire de la vapeur à Aulnoye.

BEAUMONT
Dépôt essentiellement consacré au trafic de
la banlieue nord de Paris, Beaumont perd toute
son importance lorsqu’en 1967, il mute aux
Joncherolles ses vingt-trois 2-141 TC. Du coup,
début 1968, il ne garde que deux locomotives
de manœuvre : la 2-040 TG 42 qui en juillet suit
le même chemin que les 2-141 TC et la 050 TQ
26 à qui il revient, par sa mutation à Creil le 12
mars 1969, de mettre fin à la qualité de dépôt
titulaire de l’établissement.

BOULOGNE
C’est dans cet établissement que s’éteint la série
des puissantes 151 TQ avec le retrait du service
des 151 TQ 5, 9 et 21 intervenu en mai 1968. Puis
vient à l’automne 1970 l’extinction des modernes
050 TQ 13, 20, 21 et 25, prélude à la brutale fin
© J. RENAUD/COLL. R. THÉVENIN

de l’activité vapeur du grand dépôt nordique. En


Les 2-231 G ex-PLM
effet, l’effectif fort de soixante-six locomotives ••• du dépôt de Calais
remorquent rapides
et express.
22 - ferrovissime
ferrovissime - 23
Dossier Spécial

© FRENCH RAILWAYS SOCIETY PHOTO ARCH.


Machines unifiées typiquement Nord, les 150 P ont terminé leur carrière sur l’Est.

© DR/ COLL. A. PRÉVOT


Les 230 D du Nord
emmènent des
omnibus voyageurs
comme des trains
de dessertes
marchandises.

24 - ferrovissime
© DR/ COLL. A. PRÉVOT

Outre les remontes à Paris-Nord, les 050 TQ enlèvent des trains de jonction
avec la gare de Paris-Lyon.

Machines très
performantes, les
© DR/COLL. D. WALIGORA

2-231 K ex-PLM
assurent les mêmes
rapides et express
que les 2-231 E
et G.

ferrovissime - 25
Dossier Spécial

© DR/ COLL. A. PRÉVOT


C’est à Calais
que les 2-040 D
terminent leur
carrière.
••• au début 1970 (cinquante-neuf 141 R charbon dernière «Flèche d’Or» vapeur paire (train 82)
et sept 050 TQ) chute à trente-deux 141 R charbon tandis que la 2-231 K 82 prend en charge son
au 1er janvier 1971 (en chauffe : 141 R 22, 48, 73, homologue impaire (train 19) sur le trajet inverse,
100, 179, 180, 338, 356, 420, 437, 473, 476, 496, mettant un point final à la carrière commerciale
497, 502, 513, 568, 587, 638, 680, 689; en GBE : des 462 Pacific mises en service par le PLM. Le
141 R 93, 148, 166, 314, 357, 474, 498, 505, 576, 22 janvier, c’est au tour des 2-040 D 90, 215, 454
1202, 1294). Finalement, la totalité du parc est et 549 de tomber le feu, marquant la fin de la
retiré du service quelques mois plus tard au soir très nombreuse famille des G8 ayant circulé en
du 22 mai 1971, fin du service d’hiver. France (voir Ferrovissime N° 115). Enfin en mars,
trois des quatre dernières 050 TQ (9, 21, 25) sont
CALAIS mutées à Boulogne tandis que la 050 TQ 12 est
Dernier dépôt «grandes roues» du réseau Nord, éteinte. Le dépôt de Calais n’est plus.
Calais a déjà perdu ses emblématiques Chapelon à
la mi 1967 et en matière de locomotives de vitesse, COMPIEGNE
il n’aligne plus début 1968 que quelques Pacific Une seule machine en GBE constitue l’effectif
exilées loin de leur PLM natal. L’établissement du dépôt début 1968: la 050 TQ 17 qui est remise
ne peut résister à la poussée des diesels de ligne en service en juin de la même année et immé-
de puissance et 1969 est une annus horribilis diatement mutée à Creil, matérialisant ainsi la
Les vaillantes pour lui. Le 11 janvier 1969, il perd ses dernières fin du dépôt vapeur de Compiègne.
2-040 TG finissent
leur carrière Pacific, les 2-231 G 81 et 2-231 K 8, 16, 22, 27 et
aux manœuvres 82. La 2-231 K 22 assure de Calais à Amiens la CREIL
internes des dépôts Enorme établissement qui comptait encore
Nord. 115 locomotives affectées à la fin 1946, Creil est,
comme beaucoup de ses congénères, réduit ra-
pidement à néant par l’invasion des caténaires
25000 V. Treize des dernières 141 R charbon sont
mutées en septembre 1969 vers Boulogne (141 R
44, 100, 158, 166, 179, 298, 356, 420, 428, 516,
636, 638 682) tandis que les 141 R 359 et 489 sont
définitivement arrêtées. Par ailleurs, les 050 TQ
17 et 26 quittent les lieux en août pour gagner
Les Joncherolles. C’en est fini du dépôt de Creil.

FIVES
© DR/ COLL. A. PRÉVOT

Les 2-242 TA encore à l’effectif du dépôt lillois


au début 1968 disparaissent dès la mi-octobre de
la même année, quasiment en même temps que
les 1-242 TA d’Hausbergen, marquant ainsi •••

26 - ferrovissime
Le 12 décembre
1970, les 141 TC du
Nord enterrent la
vapeur en banlieue
parisienne.
© J. PORCHER

Machines ex-PLM,
les 2-242 TA avaient
reçu plusieurs
modifications sur la
Région Nord.
© J. RENAUD/COLL. R. THÉVENIN

ferrovissime - 27
Dossier Spécial

••• la fin du type 242 en France (voir Ferrovissime REGION OUEST


N° 126). Le dépôt de Fives cesse son activité va-
peur avec le départ de la 050 TQ 20 le 17 octobre ARGENTAN (voir Ferrovissime N° 116).
1968. Mais il demeure toujours un souvenir de Au croisement de la radiale Paris-Montpar-
cet établissement puisque c’est la 2-242 TA 6 qui nasse/Granville et de la transversale Caen/Tours,
a été choisie pour représenter cette série PLM à le dépôt normand est avec Chaumont le dernier
la Cité du Train de Mulhouse. bastion des 141 P qui n’ont plus à l’été 1968 que
7 journées de roulement. Bien peu de travail
LES JONCHEROLLES pour un effectif pléthorique de 12 machines en
Dépôt emblématique de la banlieue nord, il chauffe qui assurent quotidiennement entre Paris
abrite début 1970 quarante-cinq machines: trois et Argentan les trains 1440/1437 ainsi que cer-
050 TQ (17, 26, 32), la 030 TU 18, la 040 TG 35 tains jours les 409 /420 sur Argentan/Granville et
et surtout une cohorte de 2-141 TC forte de 40 Flers/Argentan. Finalement, les 141 P sont toutes
machines (il n’y en avait pas moins de 57 à la mi arrêtées début octobre 1968. Les 141 R encore
1967, à savoir les 2-141 TC 1 à 17, 20, 21, 22, 24 à présentes sur le site (dont les 141 R 40, 76, 228,
28, 30 à 45, 47 à 51, 53, 54, 57 à 62, 64, 67 et 69). 518, 537, 586, 679, 700, 1273) les suivent peu de
Les TC enfument pour la dernière fois la gare de temps après puisqu’elles sont toutes éteintes le
Paris-Nord le 12 décembre 1970. Ce jour-là, la 28 mai 1970. C’en est terminé du dépôt ornais.
2-141 TC 64 assure le 1731 (Paris-Nord/Valmon-
dois) tandis que la 2-141 TC 54 prend en charge AURAY
le 1748 (Persan-Beaumont/Paris-Nord). Ces deux Le dépôt a éteint sa dernière machine de
trains resteront dans l’histoire comme étant les manœuvre (3-040 TA 84) courant 1968 mais elle
derniers trains assurés vapeur sur l’ensemble de reste toutefois garée en GBE jusqu’à sa réforme
la banlieue parisienne. Le dépôt des Joncherolles (12 novembre 1969). Ses deux dernières 3-141 C
a vécu, les machines de manœuvre étant elles (85, 154) fréquentent encore en service facultatif
aussi définitivement éteintes. la presqu’île de Quiberon durant l’été 1968 puis
elles assurent quelques TTX (Trains de Travaux)
LAON occasionnels autour d’Auray avant d’être éteintes
Deux 050 TQ terminent l’ère de la vapeur laon- en janvier 1969. Au début 1971, l’établissement
noise: la 26 est expédiée à Beaumont le 26 août alréen possède vingt-cinq 141 R fuel (718, 767,
1968 tandis que la 23 est éteinte en octobre 1968. 786, 791, 834, 861, 933, 957, 1003, 1085, 1100,
1185, 1186, 1187, 1196, 1246, 1252, 1268, 1277,
LONGUEAU 1295, 1305, 1306, 1314, 1323, 1331). Quelques
Ce qui fut un très gros établissement n’est échanges se produisent courant 1971, occasion
plus, début 1968, qu’une coquille quasiment de voir arriver le 1er avril la 141 R 1244 promise
vide comptant seulement une seule 2-040 D, la à un rôle particulier. Ce dépôt tient une place
90, qui est mutée à Calais à l’été 1969, ainsi que spéciale dans l’histoire du réseau Ouest puisque
trois 050 TQ (13, 14 et 20). C’est la 050 TQ 13 c’est l’une de ses pensionnaires, la 141 R 1187 qui
qui par sa mutation à Boulogne le 3 avril 1970 est chargée de tracter le train d’adieu officiel à la
met un terme à la présence vapeur à Longueau, traction vapeur sur l’Ouest le jeudi 2 décembre
l’établissement reconverti devenant alors un très 1971 entre Rennes et Auray. La 141 R 1244 est
Les 151 TQ ont important dépôt thermique. tenue en réserve ce jour-là pour pallier une éven-
été utilisées au tuelle demande de secours de la 141 R 1187. Cette
Nord.
dernière rejoint par la suite la collection de la Cité
du Train de Mulhouse tandis qu’Auray devient
un simple dépôt relais.

CHERBOURG
Les 3-140 C 238 et 299 sont les dernières pen-
sionnaires du dépôt jusqu’à leur mutation à Mé-
zidon mi 1969, laissant désormais la Divette couler
le long d’un dépôt déserté par les locomotives.
© DR/ COLL. A. PRÉVOT

LE MANS
Le règne des 241 P aura duré seulement 10
ans sur les rails manceaux. Titulaire encore de
onze 241 P en janvier 1969 (241 P 5, 9, 11, 12, 13,

28 - ferrovissime
© DR/COLL. D. WALIGORA

On confie aux 030 TU les manœuvres les plus modestes.

16, 17, 19, 30, 32, 33), le dépôt perd à l’automne MANTES
toutes ses Mountain qui sont éteintes au soir du L’ère de la vapeur s’achève à Mantes fin 1968,
28 septembre 1969. C’est la 241 P 17 qui met un il s’ensuit la mutation début 1969 vers Trappes
point final à l’existence de ces puissantes cour- de six 3-140 C (114, 186, 230, 231, 232, 314), les
sières en assurant de Nantes au Mans le 4728, le 3-140 C restantes étant réformées sur place.
train de messageries phare de la région Ouest.
La dernière Mountain française disparait dans la MEZIDON
plus totale indifférence, mais elle est aujourd’hui La proximité du dépôt de Caen dont la diese-
restaurée et visible en tête de trains spéciaux. Le lisation progresse à grands pas nuit considéra-
Mans, c’est aussi un gros effectif de 141 R tant au blement à l’établissement de Mézidon dont les
charbon qu’au fuel puisqu’on en compte seize machines roulent sur la radiale Paris/Cherbourg
141 R charbon et cinquante-neuf 141 R fuel au et sur la transversale Caen/Tours. L’effectif de
début 1970. Les machines rayonnent sur les lignes vingt-six 141 R fuel (dont dix-sept en état de
de Tours, Caen, Nantes. Les charbonnières assurent marche) au 1er janvier 1969 est réduit quelques
même un AR Nantes/Le Croisic en voyageurs, ceci jours plus tard aux neuf machines froides, les
afin de permettre d’épuiser le stock de «criblé» engins valides (141 R 706, 708, 750, 753, 764,
encore présent dans le vaste parc à charbon du 769, 791, 797, 805, 877, 889, 914, 942, 944, 1059,
Blottereau. Mais la chute est rapide, les 141 R 1088, 1311) étant mutés au Mans le 6 janvier.
charbon disparaissent à la fin de l’été 1970 tandis Les 3-140 C 238 et 299, 3-141 C 146 ainsi que la
que les 141 R fuel quittent la scène le 6 octobre 3-040 TA 141 sont arrêtées courant 1969 et la
1971 avec l’extinction de la 141 R 1321. C’en est 3-141 C 40 est la dernière machine à jeter le feu
fini du dépôt sarthois en tant qu’établissement en décembre 1969, marquant la fin du dépôt
titulaire de locomotives vapeur. vapeur. •••

ferrovissime - 29
PO
© J. P RC
ORCHER
CHE
RCHE
RCH
H
Dossier Spécial

30 - ferrovissime
Malgré l’arrivée des 241 P,
les 3-231 D assurent encore
des express entre Le Mans
et Nantes lors des pointes.

ferrovissime - 31
Mise en place
en débord de la
gare de Callac,
sur le Réseau
Breton, avec une
3-141 TC.

Libérées par
l’électrification de
Paris/Le Havre, trois
3-231 G viennent finir
leur carrière à Nantes.

32 - ferrovissime
Dossier Spécial

© DR/ COLL. A. PRÉVOT

On confie de nombreux trains de travaux (TTX) aux 3-140 C.

••• NANTES BLOTTEREAU RENNES


(voir Ferrovissime N° 117). Conséquence de l’arrivée du 25000 V en 1965
© G. RANNOU/COLL.T. NICOLAS

1968 marque un tournant dans l’histoire du conjuguée à la montée en puissance de la dieséli-


grand dépôt ligérien avec la fin des Pacific Etat sation, le dépôt rennais est en pleine reconversion
intervenue le 30 septembre avec le modeste 1904 au début 1968 et l’extinction de la 3-040 TA 19
Les Sables-d’Olonne/Nantes remorqué par la 3-231 au printemps de la même année marque la fin
D 580. Les douze Pacific nantaises sont alors ar- de la présence de vapeurs titulaires dans l’éta-
rêtées ( 3-231 D 511, 578, 580, 587, 589, 602, 648, blissement.
691, 727, 735 et 3-231G 558 et 645). Quelques
jours après, le Blottereau perd ses quarante-trois St-BRIEUC
141 R fuel, les machines encore aptes au service Au début 1968, le dépôt possède encore les
sont ventilées sur Le Mans, Auray, St Brieuc et 3-141 C 109 et 213 qui sont rapidement retirées du
Mézidon, les autres étant mises en AA. De même, service ainsi que vingt-trois 141 R fuel qui quittent
l’ultime 3-140 C, la 362, disparait en novembre la scène en janvier 1971. Mais l’activité principale
1968. La 3-040 TA 67 est parfois utilisée à des de l’établissement réside dans la fourniture au
TTX assez loin de Nantes puisqu’on peut la voir dépôt CFTA de Guingamp des 3-141 TC utiles à
pendant l’été 68 du côté de Montoir-de-Bretagne, l’exploitation des lignes Carhaix/Guingamp et
mais la fin approche et, tout comme la 030 TU Guingamp/Paimpol. Ces machines venues de la
68, elle tombe le feu au premier semestre 1969. banlieue parisienne assurent du service jusqu’au
Enfin, les sept dernières vapeurs nantaises sont 26 septembre 1971. L’arrêt des 3-141 TC 3, 4, 8, 12,
arrêtées en septembre (3-141 C 82, 91, 131, 145, 16, 17, 18, 19 marque la fin du dépôt briochin. •••
181, 184 et 210). C’en est fini du dépôt vapeur
de Nantes Blottereau désormais reconverti à la
traction diesel.
Les 3-040 TA forment une très grosse série.
QUIMPER
Petit établissement en charge de la traction
principalement sur les lignes de Landerneau,
Douarnenez et Pont l’Abbé, il intervient peu sur
la radiale vers Redon, chasse gardée des machines
alréennes, rennaises et mancelles. Au début 1968,
Quimper n’a plus que trois machines en chauffe:
la 3-140 C 261 utilisée surtout sur des TTX, la 3-141
C 14 qui accomplit ses derniers tours de roues sur
© DR/COLL. D. WALIGORA
© J. RENAUD/COLL. R. THÉVENIN

l’antenne de Pont-l’Abbé et parfois sur celle de


Douarnenez, les deux locomotives étant éteintes
en décembre 1968. L’ultime machine quimpéroise,
la 3-040 TA 137, jette le feu un mois plus tard, met-
tant le point final à l’histoire du dépôt finistérien.

ferrovissime - 33
Les 141 P sont
appréciées en
Bretagne-Nord.
La Bretagne-Sud
préfèrent
les 141 R fuel.

Les 3-141 C
restent actives
jusqu’à la fin, en
service mixte.

34 - ferrovissime
© FRENCH RAILWAYS SOCIETY PHOTO ARCH.
Dossier Spécial

© Y. BRONCARD/COLL. T. NICOLAS

Le Mont-Dore est une ligne mythique où les 4-141 TA se sont distinguées.

••• THOUARS (114, 189, 230, 231, 232, 267, 313, 314, 331) sont
Ce dépôt est resté l’un des derniers bastions soit affectées à des tâches de service (TTX) soit
de la vapeur française avec pour fonction prin- placées en GBE. Finalement en octobre 1970, le
cipale l’évacuation des trains de cailloux issus dépôt perd toutes ses locomotives vapeur.
des quatre grandes carrières exploitées autour
de Thouars. Curieusement, le dépôt ne reçoit
ses premières 141 R, des charbonnières, qu’à la REGION SUD-OUEST
mi-1965 venues pour se substituer à l’important
parc vieillissant de 3-141 C. Le 2 mai 1968, la AURILLAC
050 TX 29, dernière représentante de la série est La série 5300 PO devenue 4-141 TA à la SNCF
arrêtée. Fin novembre 1969, toutes les 3-141 C est présente dans l’établissement depuis 1913 et
(19, 34, 38, 65, 124, 141, 158, 168, 183, 230) ont régne sans partage durant 55 ans sur l’effectif
jeté le feu. Le 26 septembre 1971 marque la fin aurillacois. Le fief cantalien de ces légendaires
de la vapeur à Thouars avec l’arrêt des ultimes Mikado cesse toute activité vapeur avec le retrait
141 R charbon (34, 68, 103, 168, 198, 200, 262, des 4-141 TA 346 et 430 qui sont éteintes à la fin
462, 481, 509, 534, 620, 647, 659, 661, 1288). 1968 après avoir assuré encore quelques rares
trains de marchandises sur Brive. Les machines
TRAPPES encore en état restent garées quelques semaines
© DR/COLL. D. WALIGORA

En 1969, ce dépôt voit ses deux ultimes 3-141 avant mutation vers Montluçon en février sui-
TC (18 et 19) partir vers le Réseau Breton tandis vant, Aurillac cesse alors d’être dépôt titulaire
que ses dernières 3-141 C (17, 25, 228) et 3-140 C d’engins vapeur. •••

ferrovissime - 35
Dossier Spécial

••• BORDEAUX - L’arrêt en septembre des deux dernières 040


Les 141 R fuel bordelaises assurent l’essentiel TX (9, 16)
de leur parcours sur la ligne vers Montauban - La mise au rebut en novembre des 4-230G 351 et
mais l’invasion des gros diesels dont le dépôt 364 longtemps utilisées en fin de vie à la traction
devient titulaire les pousse vers la sortie et dé- des trains désherbeurs en s’éloignant parfois
but 1971 ne subsistent que les 141 R 757, 873, bien loin de leur dépôt.
900, 916, 977, 1191, 1263 et 1336. La 141 R 1191 - L’extinction des dernières légendaires 4-141
met un terme à l’activité vapeur en remorquant TA (343, 452 et 429) qui finissent leurs jours en
de Montauban à Bordeaux un ultime LB (Litto- assurant la desserte marchandises de la ligne de
ral-Bordeaux) le 22 mai 1971. Les six dernières Pionsat et quelques TTX dans la zone montluçon-
machines garées sont réformées ou mutées à naise. La 4-141 TA 452 clôt l’aventure des «culs de
Vierzon début 1972. bateau» par un anonyme TTX en décembre 1969,
elle ne sera réformée qu’en mai 1970.
MONTLUÇON (Voir Ferrovissime N° 104) - Finalement, il revient à la 4-230G 353 de mettre un
L’établissement est devenu le lieu de ren- point final à l’existence de la vapeur à Montluçon
dez-vous de tous les passionnés de la vapeur car au terme d’un ultime parcours jusqu’à Commentry
il abrite encore début 1968 une trentaine de loco- le 2 avril 1970 avec un TTX. Mais le destin de cette
motives de quatre séries régionales différentes machine continue puisque le 11 avril, elle part par
devenues très rares : 4-230G, 4-141E, 4-141 F et ses propres moyens vers Noisy pour y débuter la
4-141 TA. Mais le terme est proche et c’est l’année deuxième vie que l’on connait.
1969 qui voit le dépôt quasiment disparaître avec
successivement: TULLE
- La fin des emblématiques 4-141 E/F, dernières Début 1968 ne restent que deux Mallet à voie
de la lignée des Mikado PLM construites à 690 métrique sur le POC, les 101 et 104. La 104 est
exemplaires toutes sous-séries confondues. Le arrêtée tandis que la 101 roule à l’occasion de
8 février, la 4-141 F 299 assure l’ultime train de quelques remplacements des BB 401 et 402 lors
marchandises Montluçon/Moulins puis revient le de leur entretien. La 101 assure le dernier mar-
lendemain en chauffe, mais derrière une A1AA1A chandises Tulle/Argentat et retour le 30 mai 1970
68000, pour être définitivement éteinte. jour de la fermeture du réseau.

Juillet 1967,la 4-230G275


assurant un train
désherbeur est virée sur le
pont tournant de Tulle.

36 - ferrovissime
En 1968, les 4-141
© J. PORCHER

E ex-PLM assurent
encore des trains de
voyageurs.

USSEL REGION SUD-EST


Autre fief historique des Mikado-tender du P.O,
le dépôt corrézien voit l’ultime circulation d’une ANNEMASSE
4-141 TA assurée le 8 février 1969 par la 424 en L’achèvement du maillage 25000 V des lignes
tête du 7013 Laqueuille/Ussel. L’établissement savoyardes est fatal au dépôt d’Annemasse dont
disparait alors en tant que dépôt titulaire avec l’effectif de treize 141 R fuel au début 1972 ne fait
l’arrêt de ses dernières machines, les 4-141 TA 321, plus illusion (141 R fuel 721, 729, 742, 765, 845,
333, 343, 353, 370 (Utilisation Spéciale chasse- 911, 921, 946, 958, 1077, 1291, 1320, 1325). Le 20
neige), 409, 424, 425, 431, 447, 451, 452, 459 et septembre 1972, la traction électrique est inau-
482 (la seule survivante des machines équipées gurée sur la ligne d’Evian. Le lendemain, la 141 R
des très esthétiques réchauffeurs ACFI). Certaines 958 assure l’ultime train vapeur d’eau minérale.
4-141 TA sont réformées sur place mais les 321,
343, 353, 370 (US chasse-neige), 409, 431 et 452 DOLE
sont mutées au dépôt de Montluçon, bénéficiant En janvier 1969, Dole aligne encore dix-huit
ainsi d’un sursis de quelques mois. 141 R charbon qui assurent même quelques pres-
tations voyageurs (omnibus 845/822 Dole/Besan-
VIERZON çon et VV). Mais l’avenir est bouché : quelques
Au 1er janvier 1973, le dépôt a sept 141 R 141 R doloises survivent à la mise sous tension
fuel en pression (840, 1002, 1015, 1108, 1162, 25000 V de la ligne vers Mulhouse (10 décembre
1163, 1324) mais la fin approche. Les 141 R 1332 1970) en assurant quelques rares trains Fac en
et 1336, sorties de GBE en mai 1973, sont les appui des BB 25500 avant de finir leur carrière
dernières à rouler. La 141 R 1332 met un terme en prenant en charge la traction des trains sur
à la vapeur vierzonnaise, après avoir parcouru l’antenne de Tavaux. Les deux dernières 141 R en
253 km dans les premiers jours d’août, elle est chauffe (145, 169) cessent leur service au soir du
éteinte au soir du 4 au terme d’un ultime al- 26 novembre 1971 mettant un terme à l’activité
© C. HOSPITAL

ler-retour sur Bourges. vapeur du dépôt de Dole. •••

ferrovissime - 37
Dossier Spécial

Les 241 P de Nevers


prennent en charge des
express entre Moret et
Clermont-Ferrand.

38 - ferrovissime
ferrovissime - 39
© DR
R//COL
/CO
O LL. D. WA
ALIGO
GORA
RA
Dossier Spécial

© E. HOSPITAL
Bien qu’à voie métrique, les 020+020 T du P.O.C figurent à l’inventaire de la la SNCF.

••• NEVERS (voir Ferrovissime N° 111) paritions sporadiques sur des navettes et remontes
Avec un parc de cent seize 141 R charbon et entre Lyon-Part-Dieu et Vénissieux jusqu’au 25
huit 241 P, le dépôt de Nevers-Vauzelles est le mai. C’en est ensuite fini de la vapeur à Vénissieux.
plus gros établissement vapeur de la SNCF au
début 1968. Mais là aussi l’histoire s’écrit très vite.
Début 1969, seules les 241 P 7, 8 et 24 roulent
encore. Finalement, la 241 P 7 est éteinte la der- REGION MEDITERRANEE
nière en mai 1969 après avoir assuré un ultime
voyageurs (le 1109 de Moret à Nevers) le 7 janvier MIRAMAS
puis quelques messageries sur ce même parcours L’activité du dépôt chute très rapidement :
jusqu’en mai. l’effectif de soixante-treize 141 R fuel (dont 69
Début 1970, les américaines ne sont plus que en chauffe) début 1968 n’est plus que de trente-
68, puis seulement 25 début 1973 (dont 20 garées et-une machines (dont 18 en chauffe) début 1970
au titre de la réserve nationale froide). et il revient à la 141 R 1281 de clore l’histoire
Fin 1973, ne restent que les 141 R 183, 243, de la vapeur miramasséenne le 21 mai 1971 en
532, 575, 592, 607, 626 et 631 qui tournent en remontant un ultime train de Fos vers le triage
décembre sur la ligne de Chagny, s’offrant même de Miramas.
le luxe d’assurer deux jours de suite juste avant
Noël l’omnibus 8430 de Montchanin à Etang. Les NARBONNE (voir Ferrovissime N° 110)
141 R 183 et 575 tombent en détresse à Montcha- Fief des 141R fuel depuis mai 1947, le dépôt
nin et sont réformées sur place tandis que les six audois, dont l’activité est axée uniquement sur la
machines restantes sont définitivement éteintes ligne Narbonne/Cerbère/Port-Bou, est frappé de
le 26 décembre. plein fouet par la montée en puissance du parc de
BB 67400 de Nîmes (58 engins début 1973) au point
VENISSIEUX qu’à la même date, il n’a plus que sept américaines
Le dépôt utilise ses machines sur la ligne de en chauffe. L’aventure des 141 R narbonnaises
Grenoble qui est le théâtre de ses dernières pres- s’achève au soir du 31 juillet 1973 avec l’extinction
tations pour les fêtes de fin d’année 1972. À cette des dernières machines. Les 141 R 1107, 1116 et
occasion, les 141 R fuel 846, 963, 1320 et 1338 1166 seront bien rallumées en décembre 1973 en
remplacent des diesels engagés sur les lignes de prévision de la pointe de trafic pour les fêtes. Elles
la Tarentaise et du Briançonnais. Le 10 janvier effectuent même une marche de rodage jusqu’à
1973, la 141 R 1187 assure une ultime tournée Port-La-Nouvelle mais finalement elles ne seront
marchandises vers Grenoble (48143/37404). Les pas mises à contribution. C’en est désormais bien
141 R 1256, 1257 et 1274 font encore quelques ap- fini de la vapeur sur la Côte Vermeille. •

40 - ferrovissime
C’est une armada
de 141 R qui assure
la fin de la vapeur
sur le Sud-Est.
© DR/ COLL. A. PRÉVOT

Il y a déjà de
© DR/COLL. D. WALIGORA

nombreuses années
que les effectifs de la
Région Méditerranée
ne comprennent que
des 141 R fuel.
ferrovissime - 41
EFFECTIFS
TYPES DEPÔTS
1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974
Hausbergen 1
Ile Napoléon 1
Mulhouse Nord 1
Sarreguemines 1 1 1
030 TU
Aulnoye PEC 3
Joncherolles 1 PEC 1
Nantes-Blottereau 1 1
Thouars 1
Bar le Duc 1
Châlon-su-Marne 2
Chaumont PEC PEC PEC 1
040 TX Nogent-Vincennes 2
Reims 1 1 1 1
Troyes 1
Montluçon 2 2
Vierzon 1 1
Aulnoye 2
Beaumont PEC 1
Boulogne 3 4 7 1
Calais 4 4
Compiègne 1
050 TQ
Creil 1 2
Fives 1
Joncherolles PEC 1 3
Laon 2
Longueau 3 2 1
050 TX Thouars 1
Belfort 8
Chaumont 13 1
141 P Argentan 21
Le Mans 4
Rennes 5
Belfort 13 Rch 12 Rch 10 Rch 7 Rch
Blainville 3 Rch
Chaumont première affectation 10 Rch 15 Rch
en juin 1968
Mulhouse-Nord 27 Rch PEC 12 Rch
Reims 18 Rch 10 Rch 6 Rch 3 Rch
Sarreguemines 28 Rch PEC 10 Rch PEC 25 Rch PEC 4 Rch
Boulogne 51 Rch 50 Rch 59 Rch 32 Rch
Creil 18 Rch 15 Rch
Argentan 17 Rch 21 Rch 16 Rch
Auray 11 Rf 28 Rf 33 Rf 25 Rf
Le Mans 40 Rch, 42 Rf 28 Rch, 32 Rf 16 Rch, 61 Rf 28 Rf
Mézidon 41 Rf 26 Rf
Nantes-Blottereau 61 Rf
141 R St Brieuc 24 Rf 23 Rf
Thouars 21 Rch PEC 17 Rch 16 Rch
Bordeaux 24 Rf PEC 19 Rf 8 Rf 5 Rf
Vierzon 41 Rf PEC 26 Rf 25 Rf 22 Rf 7 Rf
Annemasse 20 Rf 19 Rf 17 Rf 19 Rf 13 Rf
Dôle 24 Rch 20 Rch 19 Rch 13 Rch
116 Rch 101 Rch 68 Rch 41 Rch 52 Rch 5 Rch + 20
Rch réserve
Nevers
nationale
froide
5 Rch, 20 Rf 17 Rf 24 Rf 23 Rf 5 Rf + 15 Rf ré- 5 Rf
Venissieux serve nationale
froide
Miramas 73 Rf 66 Rf 31Rf 16 Rf
Narbonne 29 Rf 29 Rf 29 Rf 44 Rf 47 Rf 29 Rf
150P Chaumont 1
151 TQ Boulogne 6
Chaumont 5
241P Le Mans 12 11
Nevers 8 3
Blainville 1 louée CFS 1 louée CFS 1 louée CFS 1 louée CFS
Châlons-sur-Marne 1
Gray 3 3 2 2
1-130 B
1 louée CFS dépôt de 1 louée CFS dé-
Saint Dizier Doulevant le Château pôt de Doulevant
le Château

EFFECTIFS : locomotives en chauffe + locomotives GBE (Garée Bon Etat) +locomotives RD (Réparation Différée), si mention PEC :Pas d'Effectif Connu

42 - ferrovissime
EFFECTIFS
TYPES DEPÔTS
1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974
1 louée aux CFS à
Blainville
Rambervillers
Rambervillers 1
1-131 TB
3 (louées au dépôt
Troyes
CFTA de Provins)
Provins 3
Belfort PEC 9 10 4
Blainville 3 ( + 1 louée CFTA) 2
10 pour CFTA au dépôt 12 pour CFTA au 10 pour CFTA au 10 pour CFTA 9 pour CFTA au 8 pour CFTA 4 pour CFTA au
Chalindrey de Gray dépôt de Gray dépôt de Gray au dépôt de dépôt de Gray au dépôt de dépôt de Gray
Gray Gray
Châlons-sur-Marne voir Verdun voir Verdun voir Verdun voir Verdun voir Verdun voir Verdun voir Verdun
Chaumont 7 3 1
machines appartenant machines machines machines machines machines machines
Gray à Chalindrey: 10 appartenant à appartenant à appartenant à appartenant à appartenant à appartenant à
1-140 C
Chalindrey: 12 Chalindrey: 10 Chalindrey: 10 Chalindrey: 9 Chalindrey: 8 Chalindrey: 4
Hausbergen 4 1
Lumes 4
Noisy 1
Reims 5 5 5
Sarreguemines 8 PEC 5 6
Troyes 7 2
Verdun 14 14 14 14
(annexe de Châlons)
Nogent-Vincennes 24 24
Noisy 1
1-141 TB
Provins 2 PEC 5 4 4
Troyes 2 pour CFTA Provins
1-242 TA Hausbergen 3
Calais 4 4
2-040 D Fives 1
Longueau 1
Aulnoye 1
2-040 TG Beaumont 1
Joncherolles PEC PEC 1
2-141 TC Joncherolles 56 56 40
2-231 G Calais 3 1
2-231 K Calais 11 5
2-242 TA Fives 9
Argentan 1
Auray 1 1
Le Mans 3 3 5 2
Mézidon PEC 1
3-040 TA
Nantes-Blottereau 1 1
Quimper 1 1
Rennes 1
Thouars 1
Cherbourg 2 2
Mantes 11 6
Mézidon PEC 2 2
3-140 C Nantes-Blottereau 1
Quimper 1 1
Rennes 3
Trappes 6 6 9
Auray 2 2
Le Mans 1 1
Mézidon 2 2 1
Nantes-Blottereau 8 7
3-141 C
Quimper 1
St Brieuc 2 2
Thouars 16 10
Trappes 6 3
Trappes 2
3-141 TC
St Brieuc 9 10 11 9
3-231 D Nantes-Blottereau 10
3-231 G Nantes-Blottereau 2
4-020+020 T 2 1 1
Tulle (POC)
(POC)
4-141 E Montluçon 7 2
4-141 F Montluçon 5 3
Aurillac 12 3
4-141 TA Montluçon 10 8 1
Ussel 15 14
Montluçon 3 3 1
4-230 G
Vierzon 1

ferrovissime - 43
Stars du rail

Avant juin 1956,


cet autorail Somua X S 1 à 11
stationné devant la remise de
Digne porte la plaque du service
Digne/Saint-Auban. Il a reçu la
livrée gris perle et rouge rubis.

LES SOMUA D’AVIGNON,


LES FNC ET U150
DE MONTPELLIER
https://lien.lrpresse.com/FME127-Bedarieux Texte : Jehan-Hubert Lavie et Éric Sauzade

44 - ferrovissime
© FRENCH RAILWAYS SOCIETY

Entre 1949 et 1964, ces es contreforts des vraiment été remplacés tandis que les
Alpes aux vallées Somua correspondaient à un concept
autorails, dont certains du Haut-Languedoc, qui n’a pas trouvé d’avenir.
sont sous les feux de entre 1949 et 1964, En partant des roulements et des
ces trois types d’au- livrets RZ, allons observer les services de
l’actualité modéliste, torails réalisent des ces appareils, pour employer la termino-
prouesses sur des petites lignes de la logie de l’époque, en commençant par
règnent sans partage sur Région Méditerranée dont la plupart présenter leurs établissements d’attache.
les petites lignes de la ont aujourd’hui disparu. De modestes
gares en points d’arrêt non gérés, ils Les centres autorails d’Avignon
Région Méditerranée. assurent essentiellement des relations et de Montpellier-Arènes
omnibus. À leur réforme, les autorails Intégré au grand dépôt d’Avignon, le
Unifiés 150 ch et les FNC n’ont jamais centre autorails éponyme est créé par ▶▶▶

ferrovissime - 45
Le centre autorails d’Avignon en juillet 1960, au moment de la réforme des Somua et peu avant la fermeture de l’établissement. ©DR

▶▶▶ le PLM à l’occasion de la livraison


des autorails Somua articulés ZZ D 101
à 111 en 1936. Après la seconde guerre
mondiale, ils sont rejoints par des Re-
nault VH X 2000.
La réforme définitive des Somua en
1960 induit la mutation des Renault VH
au centre autorails de Nîmes en 1961
et le fermeture du centre d’Avignon.
Dirigé par un chef de centre placé
sous la dépendance du Chef de dépôt de
Nîmes, le centre de Montpellier-Arènes
est créé en 1949. Il reçoit des autorails
© DR

FNC neufs à leur sortie d’usine, dont


En mai 1946, ce Somua du centre autorails d’Avignon stationne à Cavaillon. Il est encore
la mission est de desservir les petites équipé du diesel MAN d’origine et n’a pas encore reçu tampons et attelage à vis.
lignes des Cévennes et du Languedoc.
Mais en attendant que l’effectif de
ces FNC soit suffisant, le dépôt de les lignes attribuées aux FNC, ces Pau- l’amortissement progressif des FNC.
Laroche-Migennes envoie à Montpel- line EIC sont radiés au printemps 1952. Toutefois, Montpellier-Arènes ferme
lier-Arènes 13 autorails Pauline EIC : En 1964, les autorails Uni- en fin d’année et ses autorails Unifiés
sept XC 11002 à 11008 et six numérotés fiés 150 ch X 5800 arrivent à Montpel- 150 ch et les derniers FNC en service
entre XC 11101 et 11112. Engagés sur lier-Arènes dans le but de permettre sont alors mutés en bloc à Nîmes.

46 - ferrovissime
Stars du rail

De modestes gares
en points d’arrêt non
gérés, ils assurent
essentiellement des
relations omnibus
© DR

On retrouve l’X S 3 en fin de carrière au Teil, portant la dernière livrée


SNCF crème et rouge vermillon avec moustaches frontales.

Les autorails Somua X S 1 à 11 : repose, à l’autre extrémité, sur un bogie à Lyon-Vaise. Ils sont ré-immatriculés
des oiseaux rares ! porteur. 11 exemplaires sont construits X S 1 à 7, X S 9 et X S 11 et équipés des
Au sein du parc SNCF, c’est un type pour le PLM en 1936, le constructeur tampons et attelages à vis. Jumelables,
sans nul autre pareil ! Avec sa configu- Somua pensant alors que cette formule leur vitesse limite est de 100 km/h et
ration articulée, cet engin, long de 26 m, articulée met les voyageurs à l’abri du leur capacité est de 16 places assises
comprend une caisse courte et une bruit, des fumées, odeurs et vibrations en 1re et 50 places en 2e classe.
caisse longue avec une configuration dispensés par le diesel 8 cylindres MAN
B1- 2. La caisse courte porte le moteur de ces engins immatriculés ZZ D 101 Les FNC X 5600 : des petits
diesel, la transmission mécanique à 5 vi- à 111 au PLM. autorails économiques à deux
tesses à commande pneumatique et le Après guerre, les 9 autorails res- essieux
compartiment fourgon. Elle est montée capés voient leurs freins à tambours Le type FNC a été conçu par la
sur deux essieux moteurs et un bissel remplacés par de classiques freins à Commission d’Etudes Techniques des
porteur à l’arrière. La seconde caisse, sabots. Ils sont remotorisés avec des Cadres de la Fédération Nationale des
longue, est attelée à la caisse motrice diesel à 12 cylindres en V Renault ré- Cheminots (FNC), un syndicat confédéré
à la manière d’une semi-remorque et cupérés sur des ABJ et ABV bombardés à l’époque à la CGT. Il est réalisé de ▶▶▶

Le roulement des Somua en hiver 1947/48


Au service d’hiver 1947/48, sept X S 1 à 11 sont qui repart en 3620 à Miramas. Suivent le 3635 pour
disponibles. Les deux manquants doivent probablement Marseille, puis le 3610 pour Aix-en-Provence, retour avec
être en atelier pour re-motorisation. Le roulement 801- le 3611 à Marseille avec garage à La Blancarde avant
A du centre autorails d’Avignon comprend 5 journées. un parcours nocturne au 363 Marseille-Saint-Charles
La première journée enchaîne un aller-retour (AR) (23h20), Toulon (0h25), journée totalisant 303 km.
Avignon/Nîmes, puis un Avignon/Miramas, puis 6 petits La journée 5 additionne des petits parcours au départ de
parcours Avignon/Tarascon et Avignon/Arles. Marseille, avant d’assurer le train 980 de Marseille à Toulon
Comme les Somua sont jumelables, les journées 2 et en jumelage avec un Renault VH X 2000 d’Avignon.
3 mettent en jumelage deux Somua pour des longs Au cours des années 1950, les Somua montent à Digne,
parcours, certains classés express, tel l’AR Avignon/ roulent sur la Rive Droite du Rhône et suivent la côte
Grenoble (tr. 312-311 / 312-319). L’autorail de la journée 2 méditerranéenne jusqu’à Narbonne. On les voit en
ajoute un AR Avignon/Cavaillon et totalise le meilleur jumelage notamment avec des X DC 2000 et 2100
parcours du roulement avec 532 km pour cette journée 2, Decauville et des X 3800. On leur attèle très fréquemment
l’engin de la journée 3 se contentant de 444 km. jusqu’à deux remorques FNC série XR 9200 dont
Il est également question de jumelage en journée 4. l’équipement électrique est compatible avec les Somua.
Mais cette fois, c’est un jumelage qui marie un Somua et Une composition classique : Somua + XR 9200 + VH.
un Renault VH X 2000 au train 977 Avignon/Marseille

ferrovissime - 47
Stars du rail
L’X 5632 à Ste Cécile d’Andorge
en 1963. Avec ses faces
nervurées, il appartient à la
seconde tranche X 5631 à 60
construite par la SNAV. La
Société Nouvelle des Ateliers
de Vénissieux (SNAV) trouve
son origine dans la Société
d’Outillage Mécanique et
d’Usinage d’Artillerie (SOMUA)
qui avait réalisé les X S vus
précédemment !
L’X S 11, en fin de
carrière, nous montre sa
caisse motrice reposant
sur deux essieux et un
bissel. Cette caisse porte
le diesel, la transmission,
le compartiment fourgon
© DR

et un poste de conduite.

Le FNC peut tracter ou pousser une remorque


▶▶▶ manière à concilier des coûts mini-
maux d’acquisition et de maintenance
avec des conditions offertes aux voya-
Le roulement des FNC
geurs et au transport des bagages et de Montpellier en été 1961
colis sensiblement supérieures à celles
Avec 24 unités à l’effectif au service de Bessèges à 13h09. Ce sont donc
des autocars ruraux de l’époque.
d’été 1961, les FNC sont alors au trois X 5600 et une XR 9200 qui
Ainsi, le FNC est réversible : il peut
sommet de leur carrière au centre repartent sur Alès, arrivée 14h01.
tracter ou pousser une remorque. L’une
autorails de Montpellier. Leur Un autre exemple avec le train 709
de ses deux salles permet une vision
panoramique. Il dispose de toilettes
roulement comporte 18 journées quittant, à 17h00, St Pons en
et d’un vaste compartiment fourgon. à laquelle s’ajoutent 3 journées formation X 5600+XR 9200. Arrivés à
Monté sur deux essieux, il est moto- supplémentaires facultatives. Lamalou, ces deux éléments viennent
risé par un diesel Panhard à 4 cylindres En 1961, les FNC roulent sur se raccorder sur le FNC monté de
de 80 ch qui lui permet d’atteindre 65 Montpellier/Nîmes, Nîmes/Le Montpellier au train 714. Et c’est
puis 70 km/h. La série X 5601 à 5660 Vigan, Nîmes/La Levade, Nîmes/ donc à trois caisses que le 709 repart
comprend 60 unités livrées entre 1949 Alès/Chamborigaud, Alès/Robiac/ sur Montpellier, arrivée 20h00.
et 1953. Bessèges et Vogüé, Le Teil/Vogüé/ Le kiosque de conduite et la
Lors de la conception des FNC, un Lalevade d’Ardèche, Nîmes/Le possibilité de pousser une
principe d’exploitation est développé Grau du Roi, Montpellier/Paulhan/ remorque dans certains conditions
afin d’adapter la composition des rames Bédarieux/Lamalou/St-Pons, facilitent évidemment ces
au volume des voyageurs au fil d’une Montpellier/Sommières/Le Vigan, recompositions durant le trajet,
desserte. Ainsi, l’autorail roule seul sur Alès/Mas-des-Gardies/Quissac. en limitant les manœuvres.
les sections de lignes où la clientèle
Quelques relations à compositions Tous les trains graphiqués dans le
est peu nombreuse et en jumelage à
variables méritent d’être observées. livret RZ Méditerranée de l’été 1961
deux ou trois autorails en ajoutant une
remorque lorsque c’est nécessaires (voir Ainsi, 3 FNC en jumelage (sans sont formés avec du matériel FNC :
encadré). Par rapport à l’usage d’un remorque) quittent Le Teil à 10h18 autorails X 5600 et remorques
autorail plus capacitaire, l’engagement au train 2953. Deux FNC sont coupés XR 9200. Trois ans plus tard, les
de ces jumelages à deux ou trois FNC est à Vogüé à 11h01 et l’autorail en petites remorques Verney unifiées
coûteux en personnel puisqu’il faut un tête continue seul pour arriver à XR 9100 et 9500 sont parfois
agent de conduite par autorail ! Lalevade d’Ardèche à 11h49. utilisées avec les ultimes autorails
Notez, par ailleurs, que la compo- Les deux FNC coupés à Vogüé FNC. De même, les remorques
sition des convois avec des appareils repartent en jumelage pour Alès FNC XR 9200, qui ont mené une
qualifiés d’ « autorails légers » est limitée à 12h14 au train 2905. Arrivé à carrière bien plus longue que les
à 4 véhicules. ▶▶▶ Robiac (13h16/13h21), nos deux X 5600, sont couramment engagées
FNC sont raccordés avec l’autorail avec d’autres types d’autorails :
et la remorque du train 2977 partis Renault VH, Picasso, Somua, etc.

48 - ferrovissime
© M. HESSELINK/ COLLECTION M. BRAUN

13h17 en gare de Robiac. Arrivant de Bessèges,


la remorque XR 9200 poussée par l’X 5600 en
queue viennent se raccorder sur les deux X 5600
de tête, arrivés précédemment de Vogüé. Les quatre
© DR

véhicules repartiront à 13h21 à destination d’Alès.


Stars du rail

En avril 1967, cet X 5500 assure une relation Le Teil/Lalevade d’Ardèche. Circulant entre les gares de St-Sernin et d’Aubenas, il franchit le viaduc de Mure.

Un autorail X 5800 unifié


150 ch avec une remorque
FNC XR 9200 est une
composition courante
dans les années 1960/70
en Occitanie. On s’efforce
d’atteler le bout moteur
de l’autorail avec le bout
© DR

fourgon de la remorque.

50 - ferrovissime
© DR

Par dérogation, cette composition d’autorails


légers admet 5 caisses au lieu de 4 : deux X 5800,
un X 5500, une XR 9100 et un X 5500. Robiac est
le point de regroupement de ces véhicules venus Roulant à 90 km/h, l’autorail Unifié
de Vogüé et Bessèges.
150 ch offre 57 places assises. Particu-
lièrement inconfortable et bruyant, il
n’a pour lui qu’un avantage bien réel
pour des dessertes économiques : son
X 5500 et X 5800, les deux séries appétit d’oiseau qui peut descendre à
d’autorails Unifiés 150 ch 30 l de gas-oil aux 100 km.
Conçu par la Division des Etudes des Le type U150 est partagé entre deux
Autorails de la SNCF, l’autorail Unifié séries qui se distinguent par leurs portes
150 ch (U150) est étudié pour la desserte d’accès voyageurs, pliantes à quatre
des lignes secondaires. Reprenant une vantaux sur les X 5501 à 5551 construits
solution employée sur les autorails en 1950/51 et coulissantes sur les X 5801
Pauline des Entreprises Industrielles à 5855 construits en 1953/54 et par des
Charentaises, son châssis repose sur détails d’aménagement (WC d’origine
4 essieux montés sur deux chariots qui sur les 5800, montés en cours de carrière
ne sont pas des bogies. Monté transver- sur les 5500).
salement, son diesel 6 cylindres Renault Classés « autorail léger », ils peuvent
ou Saurer entraine un seul essieu - le former des rames limitées normale-
second en partant de l’avant côté mo- ment à 4 véhicules, composées avec
teur. Sa transmission mécanique fait d’autres X 5500/5800 ou des X 5600,
appel à une boite de vitesses à 4 rapports. des remorques XR 9100, 9200 et 9500. ◼
© P. JULIEN

Le roulement des U 150 de Montpellier en été 1964


1964 est l’ultime année d’exercice du Montpellier/Nîmes, Nîmes/Le Grau- sur le livret RZ de 1964. Certaines
centre autorails de Montpellier. Au cours du-Roi, Nîmes/Alès/La Levade, Nîmes/ relations sont assurées par un X 5500
du service d’été, 12 autorails U 150 de la Le Vigan, Alès/Robiac/Bessèges, seul. Les compositions comportant
série X 5500 sont en cours de réception. Alès/Mas-des-Gardies/Quissac. plusieurs caisses comportent un
En attendant que ce contingent S’ajoutent deux journées X 5500 + une XR 9200, ou deux
d’autorails soit au complet, certaines supplémentaires les Dimanches et Fêtes X 5500, ou deux X 5500 encadrant
journées de roulement des U 150 (DF) et une journée supplémentaire une XR 9200. Seuls des trains mis en
peuvent être confiées aux autorails FNC les Lundis et lendemains de Fêtes (LlF) marche entre Montpellier, Lamalou
en fin de carrière dont l’effectif se trouve concernant des trains mis en marche et St-Pons comportent 4 caisses :
excédentaire par rapport aux besoins. entre Montpellier, Lamalou et St Pons. trois X 5500 et une XR 9200.
Ce roulement comporte 8 journées Par rapport aux autorails FNC sur le Dans le roulement, aucune circulation
durant lesquelles ces U 150 sont livret RZ de 1961, les autorails U 150 avec une XR 9200 en tête poussée
engagés sur Montpellier/Paulhan/ forment des compositions plus simples par un autorail X 5500 n’est prévue.
Bédarieux/Lamalou/St Pons,

ferrovissime - 51
Trésors d’archives

L’EXTRAORDINAIRE USINE
DE LA SOCIÉTÉ MÉTALLURGIQUE
DE NORMANDIE
Alors qu’on commémore les 30 ans de son incompréhensible
fermeture, visitons en 1986 l’usine de Colombelles,
après avoir eu dans Ferrovissime n°126 un aperçu
de la mine de Soumont...
Texte et photos : Dominique Paris

52 - ferrovissime
Vue plongeante sur le faisceau de triage de la
SMN où se mêlent des wagons plats R 80 et
R 90 chargés de couronnes de fil machine pour
expédition via la SNCF, et des trémies chargées
de laitier granulé. Devant, deux engins série
400 manœuvrent des wagons de service
intérieur. À gauche, au second plan, l’arrivée
de la ligne minière de Soumont et à droite le
bâtiment de l’agglomération.

ferrovissime - 53
Trésors d’archives

Deux engins en tête de rames


pour l’expédition via la SNCF,
attendant le départ pour
Cloppée : le Moyse 255 avec
des tombereaux chargés de
laitier granulé, et le 409
en tête de couverts G 80
chargés de sacs de scories
broyées. Au fond, à gauche,
l’agglomération suivie de la
cokerie, et à droite, l’aciérie.

La machines 407 prête à emmener des plats R 10 et R 90 avec


des couronnes de fil machine à Cloppée pour remise à la SNCF.
La 410 est en train de former une rame de tombereau de laitier
granulé. A l’arrière plan, le bâtiment d’agglomération.

La SMN est un exemple


idéal d’une industrie
française qui se paye
le luxe d’exporter la Des trémies chargées de minerai de fer de Soumont attendent d’être vidées
de leur chargement devant le bâtiment d’agglomération où va s’effectuer le
moitié de sa production mélange avec la castine.

54 - ferrovissime
Le 403 va conduire une rame de trémies de minerai de fer vers le poste de déchargement, devant le bâtiment d’agglomération.

La boîte à sel surélevée « coke car » est chargée d’amener le


coke sous les douches d’extinction à vitesse lente et constante

Les étapes marquantes de l’histoire de la SMN


1912 – Début de construction coulée de fonte du premier haut de la coulée continue qui entraîne la
de l’usine de Colombelles fourneau reconstruit en décembre suppression du transport de lingots
1917 – Mise en service de l’usine 1952 – L’usine entièrement par la voie métrique, laquelle sera
1920 – Ouverture du chemin reconstruite à neuf, fonctionne déposée. Spécialisation de l’usine dans la
de fer minier de Soumont pour désormais à régime normal production de fil machine et abandon des
l’approvisionnement de l’usine 1958-1962 – Dieselisation du réseau fabrications de fers à béton et poutrelles.
1940 – Fonctionnement au ralenti ferré de la SMN, élimination de la vapeur 1989 – Fermeture de la mine de
de l’usine sous l’occupation, jusqu’à 1973 – Mise en service d’un Soumont. L’usine n’utilise plus
l’arrêt du dernier haut fourneau second train à fil que du minerai d’importation.
en 1942 en raison des attaques 1977-1978 – Mise en service de 1991 – Annonce de la fermeture de
aériennes britanniques. la nouvelle aciérie à l’oxygène la SMN, nombreuses manifestations
1944 – Destruction de l’usine par (procédé Linz-Donawitz) et protestations locales
l’aviation anglo-américaine 1984 – Rattachement de la SMN à 1993 – Fermeture de l’usine (ultime
1950 – À l’issue d’une première phase Unimétal (groupe Usinor-Sacilor) coulée de fonte en novembre)
de reconstruction du site, première 1986-1987 – Mise en service progressive qui est rasée peu après.

ferrovissime - 55
Trésors d’archives

Tonnages transportés par fer au


sein de la SMN (statistiques de 1987)
Minerai de fer et castine acheminés par 950 000 t
le chemin de fer minier vers l’usine
Remise à la SNCF de produits 595 000 t
et sous-produits à l’expédition
Circulations Réceptions de la SNCF 17 000 t
sur le raccordement Transport de cendres et sous- 44 000 t
Colombelles - produits non valorisables vers
Cloppée la décharge de Cloppée
Brouettage vers le port pour 179 000 t
exportation par voie maritime
Trafic interne à l’usine de Colombelles 2 837 000 t
Tandis qu’une machine série 400 manœuvre des trémies vides, on aperçoit Total du tonnage SMN par chemin de fer 4 622 000 t
de droite à gauche le gazomètre, la cokerie et les hauts fourneaux.

Le pilote quitte la locomotive boîte à sel surélevée « coke car » et son alimentation par triple rail aérien triphasé visible en haut à droite.
Cet engin est chargé d’amener le coke sous les douches d’extinction à vitesse lente et constante, d’où l’intérêt de la traction en triphasé.

56 - ferrovissime
Le locotracteur à voie métrique 101 entre dans l’aciérie pour aller chercher une rame de wagonnets
de transport de lingots chauds dans des lingotières. À gauche, la voie conduisant aux laminoirs.

La Société Métallurgique
de Normandie en 1986
Le complexe sidérurgique de la Société Métallurgique
de Normandie SMN est en 1986 un exemple idéal
d’une industrie française qui vit en grande partie
en autarcie et qui se paye le luxe d’exporter la
moitié de sa production. Ainsi, le minerai de fer
est local et vient majoritairement de la mine de
Soumont à 25 km de l’usine. La pierre calcaire est
également extraite à proximité. Seuls sont importés
le charbon ainsi qu’un peu de minerai de complément
à très forte teneur en fer depuis la Suède.
Le charbon, arrivé par bateaux au port privé de la
SMN (bassin d’Hérouville), est monté à l’usine par
bande transporteuse (en remplacement de la noria
de trains devant auparavant gravir le raccordement
de Cloppée). Une majeure partie du charbon (jusqu’à
750 000 t) est utilisée par la cokerie qui produit,
outre le coke pour les hauts fourneaux, du gaz, stocké Plan simplifié des voies de la SMN. Infographie : Dominique Paris.
dans un gazomètre de 25 000 m³ et utilisé pour le
chauffage des différents fours. La cokerie produit
enfin du goudron et de l’ammoniac. Le charbon est
aussi utilisé sur d’autres activités comme le grillage
du minerai (environ 4000 t), son agglomération, etc.
La SMN, avec trois hauts-fourneaux (deux actifs
en 1986, plus un troisième en réserve) et son
aciérie moderne, a une capacité annuelle de
250 000 t de fers marchands et 650 000 t de
fil machine, mais la production varie selon les
années en fonction de la demande. En 1986, une
partie de la fonte (40%) est encore coulée dans
des lingotières puis acheminée de l’aciérie vers les
laminoirs par voie métrique, mais la généralisation Des bacs à coke posés sur des petits wagons plats spécialisés. Ces bacs
progressive de la coulée continue va entraîner la remplis de coke seront hissés par un dispositif à câble jusqu’au gueulard
suppression du réseau à voie métrique en 1987. des hauts fourneaux pour y être déversé par un dispositif automatique.

ferrovissime - 57
Trésors d’archives

Le locotracteur à voie métrique 101 tire une rame de lingotières vers les laminoirs.
L’agent de manœuvre est abrité de la chaleur dans un wagon placé derrière le tracteur.

Le locotracteur 212 attend, à la sortie de l’aciérie, l’achèvement Devant l’immense bâtiment de l’aciérie, le locotracteur 210 attend
d’une coulée de laitier en cours dans un wagon-poche. de pouvoir refouler des wagons-poche vers la coulée de laitier.

À la sortie de l’aciérie, des petits wagons à poche basculante sont délestés de leur chargement de laitier dans des fosses.
Ici, un engin routier spécialisé tape sur la poche pour faciliter le déversement car une croûte s’est déjà formée sur le dessus.

58 - ferrovissime
Passage de wagons à trémie basculante sous l’installation de granulation du laitier par projection d’eau, ce qui dégage des panaches de vapeur.

Prochainement : l’expédition
des produits finis et le
matériel roulant de l’usine
Après la mine dans Ferrovissime n° 126 et l’usine dans
Ferrovissime n° 127, le n° 128 traitera d’un troisième volet
de cette Normandie métallurgique, une présentation de
Dominique Paris qui plaira particulièrement à ceux qui
s’intéressent aux trains desservant les voies de quais
des grands ports de commerce et leurs cargos géants.
Vidange du laitier granulé depuis des wagons
à trémie basculante dans une fosse spécialisée.

Vidange du laitier en fusion par des wagons à poche basculante. À gauche au fond, le bâtiment de l’aciérie.

ferrovissime - 59
Les portraits du rail
Une locomotive pour
les dessertes capillaires
Le 18 juin 1993, la BB 63131 passe l’ancienne gare de
Connigis-St-Eugène sur la ligne Mézy/Montmirail. Le convoi
assure la desserte du silo à céréales d’Artonges avec un
train entier à destination de Questembert pour l’usine
agroalimentaire des Etablissements Guyomarc’h.
N. LELARGE/ COLL. PK.0

60 - ferrovissime
PORTRAIT DU RAIL

LES 63001 À 63250


À MOTEUR SULZER
PREMIÈRE GRANDE SÉRIE DE LOCOMOTIVES
DIESEL FRANÇAISES
Texte : Frédéric Didelot

ferrovissime - 61
Les portraits du rail

© J.M. BISCARAT
Côté petit capot et en robe bien patinée, la BB 63042 à Marseille-Blancarde en février 1997.
Notez l'antenne radio de manœuvre près de la toiture.

Le diesel
plus efficace que la vapeur
CES MACHINES DIESEL ONT ÉTÉ
CONÇUES POUR ASSURER UN SERVICE
DE MANŒUVRE DANS LES TRIAGES ET nitialement immatriculées 040 DE 1 à
250, les BB 63001 à 250 constituent la pre-
DESSERVIR LES LIGNES SECONDAIRES mière grande série de locomotives diesel
françaises. Au début des années 1950, la
ALORS TRÈS NOMBREUSES ET SNCF cherche à diéseliser les dessertes des
lignes secondaires et les manœuvres qui
MAILLANT TOUT LE TERRITOIRE. représentent plus de 20% de la consomma-
tion de combustible. Ces services utilisent
principalement des locomotives à vapeur
obsolètes, trop coûteuses à exploiter alors

62 - ferrovissime
© J.J.BUCKLEY/ COLL.B. WEYLAND
Côté grand capot, la BB 63041 est vue en juillet 1974 devant la halle Sernam de Marseille.

Une locomotive de conception simple, facile à conduire,


économique, dont l’entretien est limité
que la concurrence routière devient chaque jour Un cahier des charges exigeant
plus forte. Les performances n’ont pas à être ambitieuses :
Pour y parvenir, la SNCF se doit d’être efficace. Il une puissance de 600 ch est jugée suffisante pour
faut pouvoir disposer d’une locomotive de concep- pouvoir manœuvrer 1200 t à 25 km/h dans les
tion simple, facile à conduire, économique, dont triages, ou remorquer en ligne 315 t à 50 km/h
l’entretien est limité afin de ne pas être obligé en palier ou 285 t à 25 km/h en rampe de 10 °/°°.
de la rentrer tous les soirs à son dépôt d’attache. La vitesse maximale souhaitée est de 80 km/h, de
façon à tracter des omnibus légers. Une autonomie
de 900 km est recherchée, soit une consommation
d’environ 20 litres par heure. L’entretien courant
ne doit être réalisé que toutes les 150 h, grâce
à l’arrêt du moteur diesel lors des périodes sans
activité, à la différence des locomotives à vapeur
qui doivent rester sous pression. Concrètement,
les frais d’entretien doivent être divisés par 7 !
En revanche, pour pouvoir circuler sur toutes les
lignes, même celles faiblement armées, la masse
ne doit pas dépasser 17 t par essieu, soit 68 t. Il
faut aussi qu’elle puisse emprunter des courbes
© DR

de faible rayon (80 m).


La 040 DE 111 en version d’origine, En capitalisant sur l’expérience acquise de-
livrée vert extérieur et jaune bouton d’or. puis les prototypes PLM, et au regard des ▶▶▶

ferrovissime - 63
Les portraits du rail

© B.P./ COLL.B. WEYLAND


L’ergonomie des marchepieds, plateformes et mains courantes a été bien étudiée
pour la manœuvre. Ici, la BB 63179 à Marseille en 1997.

Cette première étape de la dieselisation


repose sur le moteur Sulzer 6 LDA 22
▶▶▶ motorisations disponibles à l’époque, la SNCF à 33) datant de 1938-39, qui développait 635 ch
renouvelle sa confiance aux moteurs Sulzer, ini- à 815 t/mn. Il se distingue des versions 6 LV 22,
tialement développés pour la marine, mais dont moins puissantes (250 à 350 ch), à 6 cylindres en
le couple important à basse vitesse est un atout V, produit de 1929 à 1967 pour des locotracteurs
pour les services ferroviaires souhaités. Le choix suisses, anglais et espagnols.
d’un « moteur lent » vise à améliorer sa fiabilité : Pour les BB 63000, une version B de ce moteur
en limitant la vitesse de rotation, la durée de vie 6 LDA 22, d’une masse de 5,1 t et d’une cylindrée
du moteur est augmentée. de 66 litres, est étudiée et bénéficie de quelques
évolutions par rapport à la version A de façon à
Le choix du moteur Sulzer développer 600 ch (442 kW) à 900 t/mn : augmenta-
Cette première étape de la dieselisation des tion de la suralimentation par les turbosoufflantes
engins moteurs français repose sur le moteur
Sulzer 6 LDA 22 disposant de 6 cylindres en ligne,
suralimenté à 4 temps et injection directe. L’alé-

▶ LA FAMILLE 63000, VEDETTE EN MODÉLISME ◀


sage est de 220 mm, la course de 290 mm. Sa
conception soignée lui permet d’être robuste et
fiable. Pour limiter sa masse, des alliages légers Actuellement, on parle beaucoup des 63000… Dans Ferrovissime
sont utilisés pour les pièces qui ne sont pas en 117, nous vous avons présenté le portrait du rail sur les BB
mouvement. La version A de ce moteur équipe 63400/500, en évoquant leurs principales caractéristiques
les 030 DA (futures C 61000), développant 510 ch techniques et le contexte de leur arrivée sur les rails français.
(375 kW) à 890 t/mn, mises en service en 1950- Construites à 603 exemplaires entre 1956 et 1971, elles dérivent
53, que nous avons étudiées dans Ferrovissime directement des BB 63001 à 250, mises en service entre
125. Ce moteur dérive du moteur Sulzer 6 LDA 25, 1953 et 1964 que nous vous présentons dans ce numéro.
équipant les 040 DD prototypes du PLM (BB 60031

64 - ferrovissime
De nouvelles adaptations
des pistons, des filtres
à huile et à gasoil, de la
suralimentation et de la
turbosoufflante permettent
© J.P. FRANCON

En 2002, devant la rotonde de Clermont-Ferrand, la BB 63037 nous montre


d’augmenter la puissance
sa cheminée d’échappement montée sur le montant droit de la cabine.

Sulzer, modification de l’injection et de la régula- porté de 900 à 950 tours/mn. La taille du ventilateur
tion, renforcement du carter de distribution en augmente, alors que le panneau avec hublot dispa-
utilisant de la fonte et non plus un alliage léger… raît. La version D (pour les BB 63129 à 158) puis la
Ce moteur équipe les BB 63001 à 72. version E (pour les BB 63159 à 195) conservent les
mêmes caractéristiques, à l’exception des trappes
Plusieurs versions du moteur 6 LDA 22 centrales sur les capots dont le sens d’ouverture et
La version C, installée sur les BB 63073 à 108, le positionnement évoluent. Cette version E com-
bénéficie de pistons refroidis mais conserve la porte une modification du système de graissage et
même puissance. la possibilité d’accélérer à vide le moteur diesel afin
De nouvelles adaptations au niveau des pistons, d’augmenter la production d’air. La bonne tenue
des filtres à huile et à gasoil, de la suralimentation de cette version E conduit à la tester jusqu’à 965 ch
et de la turbosoufflante permettent progressive- (710 kW), et à envisager une version F de 850 ch (625
ment d’augmenter la vitesse de rotation et par kW), soit une puissance proche du moteur MGO
conséquent la puissance. La version C’, qui équipe équipant les BB 63500 de 825 ch (607 kW) mais
les BB 63109 à 128, voit sa puissance augmentée à plus léger 4,3 t. Finalement, la version E est pous-
725 chevaux (535 kW) grâce à un régime moteur sée à 750 ch (552 kW), le régime moteur étant ▶▶▶

▶ MISES EN SERVICE : ◀
1953 (7) : 63001 à 7
1954 (30) : 63008 à 37
1955 (38) : 63038 à 73
1956 (24) : 63074 à 97
1957 (19) : 63098 à 116
1958 (39) : 63117 à 155
1959 (3) : 63156 à 158
1961 (34) : 63159 à 192
1962 (3) : 63193 à 195
1963 (45) : 63196 à 240
© E. HOSPITAL
Tampons, crochet et demi-accouplement de frein : la traverse est simple 1964 (10) : 63241 à 250
sur cette BB 63039 au triage RA d’Avignon-Champfleury en 1983.

ferrovissime - 65
Les portraits du rail

▶ LES VARIANTES DU MOTEUR DES 63000 ◀


63001 à 72 6 LDA 22 B 600 ch – 442 kW 900 t/mn
63073 à 108 6 LDA 22 C 600 ch – 442 kW 900 t/mn
63109 à 128 6 LDA 22 C 725 ch – 535 kW 950 t/mn
63129 à 158 6 LDA 22 D 725 ch – 535 kW 950 t/mn
63159 à 195 6 LDA 22 E 725 ch – 535 kW 950 t/mn
puis 750 ch – 552 kW puis 980 t/mn
63196 à 250 6 LDA 22 E 750 ch – 552 kW 980 t/mn

© R. GRANNEC
Livrée verte et livrée Arzens se côtoient ! Ici, deux machines munies de la tuyauterie En 1992 à Paris-La
récupérant les gaz d’échappement vers un wagon épurateur lors des travaux en tunnel. Villette, la BB 63113
dévoile son cornet
acoustique, servant
de « haut-parleur à
▶▶▶ porté à 980 tours/mn. A la fin des années 1980, et débouchant en toiture (les BB 63500 à moteur pétards », à l’avant
la turbosoufflante Sulzer est remplacée par un MGO se distinguent des BB 63000 à moteur Sulzer du bogie situé au
modèle KKK moins couteux, sans conséquence par les deux conduits d’échappement, au niveau premier plan.
sur la puissance. de chaque trumeau de la cabine de conduite).
À partir de 1958, des cornets acoustiques sont
L’échappement est reporté du capot installés sur les bogies pour faciliter la perception
vers un montant de cabine par l’équipe de conduite des explosions des pé-
Au cours de leur carrière, les BB 63001 à 250 tards pouvant être posés sur la voie. Des nouveaux
bénéficient de nombreuses améliorations. La plus tampons unifiés à ressort U6, à bord vertical côté
visible concerne l’échappement, initialement attelage, apparaissent également à la place des
positionné au niveau du ventilateur et à ras du S2 à bords arrondis. Le dispositif anti-incendie,
capot, ce qui pouvait provoquer l’enfumage de la recourant initialement à du gaz carbonique, ▶▶▶
cabine de conduite. À partir de 1957, une tuyère
d’échappement est installée, comme pour les
versions luxembourgeoises, permettant aux gaz
d’échappement d’être dirigés au-dessus de la
cabine. Demeurant insuffisante, cette solution Les machines utilisées dans
transitoire est remplacée à partir de 1961 par un
report de l’échappement – désormais équipé d’un les triages bénéficient d’un
silencieux Boët – dans un conduit situé le long
d’un des deux montants de la cabine de conduite indicateur de vitesse Teloc
66 - ferrovissime
© A. PRÉVOT

▶ L’ÉVOLUTION DES LIVRÉES ◀


Lors de leur sortie, la livrée des 040 DE 1962, l’immatriculation d’origine son remplacement par de l’orange
fait appel à une caisse vert extérieur 040 DE est remplacée par BB 63001 TGV 435 à partir de 1990. Sur une
306 avec deux bandes ceinturant la à 250. Un peu plus tard, le châssis partie des locomotives, les plaques
caisse jaune bouton d’or 411, le châssis noir 901 passe au gris ardoise sont démontées et remplacées par
étant noir à train 901 et les traverses 807. Notez que ces changements des marquages peints ou adhésifs.
d’extrémité rouge vermillon 605. Les touchent la série progressivement Cette livrée Arzens est appliquée sur
inscriptions sont blanches, les plaques et il est encore possible de voir, 43 locomotives : BB 63004, 16, 17,
et les macarons SNCF en aluminium en 1966, des machines vert 18, 23, 32, 39, 44, 48, 56, 60, 66, 68,
ayant leur fond de couleur rouge. 306, bandeaux jaune 411 ! 82, 85, 95, 99, 122, 127, 136, 140,
À partir de 1961, les caisses passent À partir de 1985, la livrée Arzens 145, 160, 161, 162, 165, 166, 168,
en vert celtique 301, plus clair que apparait. La caisse devient chamois 174, 177, 181, 182, 188, 193, 197, 198,
celui d’origine. L’épaisseur des 432 avec les parties hautes des capots 200, 205, 209, 227, 228, 232, 233.
bandes de visibilité augmente, et de la cabine havane foncé 501. Les Enfin, la BB 63226 a été repeinte en fin
elles sont généralisées sur tous les traverses d’extrémité sont gris beige de carrière en gris métallisé 862 avec
angles de la caisse et de la cabine. clair 805, tout comme un filet en haut une extrémité bleu azur 254 et l’autre
Elles sont désormais peintes en et en bas des capots. Les bogies et améthyste 627 pour s’accorder avec
jaune jonquille 401, tout comme les le châssis restent gris ardoise 807. les remontes des voitures Corail en
traverses d’extrémité où les numéros La mauvaise tenue du chamois gare de Dijon-Ville avant de recevoir
sont en noir. À partir de janvier 432, qui vire au rose, entraine le gris et le bleu institution des TER.

ferrovissime - 67
Les portraits du rail

© S. ASSEZ
À Perrigny en 2005, la BB 63226 nous montre sa dernière livrée spéciale reçue pour la manœuvre des TER Bourgogne.

Des cornets acoustiques sont installés sur


les bogies pour faciliter la perception par le
conducteur des explosions des pétards
▶▶▶ est modifié pour utiliser l’eau de refroidis- sur les cabines des BB 63001 à 158 et à remplacer
sement du moteur diesel (210 litres) à l’aide de progressivement les feux d’origine par des feux
lances et pompes à main rangées dans des coffrets unifiés avec porte-disque. La trompe SANOR située
situés entre les bogies. Les triples-valves, situées à sous le pavillon est progressivement échangée
l’origine sur les bogies vers le dessous du châssis, contre des trompes unifiées à un puis deux tons.
sont repositionnées ainsi que la commande du Pour améliorer la sécurité de personnel, la
changement de régime de frein voyageurs/mar- rigidité des rambardes latérales et frontales est
chandises. rapidement renforcée, tandis qu’une rambarde
supplémentaire est installée en partie centrale,
De nombreuses améliorations d’abord côté grand capot à partir de 1957, puis côté
au fil de leur carrière petit capot et extrémités à partir de 1960, en sus de
L’arbre de prise de mouvement de l’indicateur mains courantes d’atteleurs sous les tampons. Les
de vitesse Flaman est modifié, permettant de cir- marches des niches d’accès aux extrémités sont
culer sur des embranchements particuliers avec modifiées en quinconce pour faciliter la montée.
de très faibles rayons (50 m). Des miofiltres sont
également installées sur certains panneaux du
grand capot côté cabine de conduite pour améliorer
le refroidissement.
La contenance du réservoir de carburant, ini- ▶ VISITES ET RÉVISIONS ◀
tialement de 2000 l, est portée à 3000 l à partir de La trame de maintenance est adaptée aux services et aux
la BB 63109, avant qu’un nouveau réservoir soit faibles kilométrages : la visite des organes de roulement a lieu
développé à partir de la BB 63159 et qui sera fina- tous les 30 jours, une Visite Générale est programmée tous
lement généralisé à toute la série. Le lest installé les 8 mois avec une Grande Visite Générale tous les 2 ans.
à partir de la BB 63109 est finalement démonté, Les Révisions Générales sont prévues tous les 300 000 km
faute d’intérêt. avec une Révision Limitée intercalée à 150 000 km.
L’évolution de la signalisation d’arrière conduit Les Révisions Générales ont été arrêtées en 1992.
à supprimer les feux d’angle initialement installés

68 - ferrovissime
▶ LE PUPITRE D’UNE BB 63000 ◀
1 Indicateur-Enregistreur de vitesse
2 Robinet de frein automatique type H7A
3 Valve de commande des sablières

© PHOTO ET LÉGENDE R. SARRADE


4 Manipulateur d’inversion
5 Manipulateur d’accélération / frein direct
6 Radio sol-train
7 Bouton poussoir de vigilance
8 Bouton poussoir de lancement moteur
9 Interrupteur général
10 Interrupteurs divers (éclairage cabine/
moteur/pupitre, phare/fanal, ...)
11 Interrupteur et lampe témoin de signal d'alerte lumineux
12 Manomètres (RP/RE, CG, CF)
13 Compte-tours moteur 15 Ampèremètre charge batterie 17 Lampe témoin défaut moteur
14 Ampèremètre traction 16 Lampe témoin patinage 18 Bouton poussoir arrêt moteur

Des équipements spécifiques


suivant les services à assurer Les machines utilisées dans les triages bénéficient
En cabine, le confort spartiate initial est amé- d’un indicateur de vitesse Teloc à la place du Flaman,
lioré avec la pose de stores sur les baies latérales de la radio de manœuvre, certaines disposant d’un
et d’écrans pare-soleil. Les baies des cabines des attelage BSI et d’une télécommande. Les engins
BB 63001 à 127 ne comportent pas à l’origine de joint en charge des remontes voyageurs reçoivent en
en caoutchouc. Un deuxième radiateur apparaît à complément une conduite principale (CP) pour
partir de 1966, alors qu’un calorifugeage de la cabine alimenter en air les voitures Corail. Ponctuellement,
et un désembuage des vitres sont mis en place. Au en fonction des services à assurer, des équipements
cours des années 1970, une insonorisation du capot spécifiques sont installés : des réchauffeurs de
moteur et du pavillon de la cabine de conduite est carburant (en zone montagneuse), des graisseurs
réalisée. L’éclairage par ampoules est remplacé par de rail, des éperons chasse-pierre, la radio sol-train
des tubes fluorescents. En fin de carrière, une partie et/ou la VACMA (engins assurant des services de
du système de frein est repositionné à l’extérieur ligne)… Leur présence explique la longévité de
de la cabine pour limiter le bruit. certains locomotives.
En fonction des services à assurer, certaines En 1989, la vitesse maximale est portée de 80
BB 63000 reçoivent des équipements spécifiques. à 90 km/h. ◼

Vue de 3/4 avant d’un


tuyau pour épurateur
© F. DURIVAULT

sur la BB 63082 en
livrée Arzens en 2000
à Paris-Sud-Ouest.

ferrovissime - 69
En mars 1955 à Boiscommun-Nibelle, la 040 DE 13 d’Orléans remorque le train de Messageries-Voyageurs 4253 à destination de
Montargis. La partie voyageurs est composée de deux XR 9800 rouge et crème, des wagons de lait sont majoritaires dans la partie RA.

Au service de toutes les régions,


sauf l’Ouest

L
a livraison de la première commande initiale reprennent l’ensemble des dessertes marchan-
de 37 locomotives, passée en décembre 1950, dises, allant jusqu’à Argent, Châteaudun, Etampes,
s’échelonne entre février 1953 et décembre Malesherbes, Montargis, Voves. En complément,
1954. Aucun prototype n’ayant été construit, elles assurent également des manœuvres au triage
la locomotive tête de série est tout d’abord essayée des Aubrais.
aux abords immédiats de l’usine Brissoneau & La région Sud-Est répartit ses 23 locomotives
Lotz de Creil : elle effectue des manœuvres sur le dans neuf dépôts, soit pour assurer des manœuvres
triage de Petit-Thérain et est testée en ligne vers dans les triages (Ambérieu, Chambéry, Cler-
Abancourt et Beauvais, Longueil-Sainte-Marie et mont-Ferrand pour celui des Gravanches, Dijon
Montdidier. Plusieurs locomotives sont ensuite pour celui de Perrigny, Nevers pour celui de Sain-
testées pour les manœuvres sur le triage de Ville- caize), soit pour assurer des remontes de rames
neuve et pour les dessertes autour de Paris-Bercy. voyageurs (Lyon-Vaise entre Lyon-Perrache, Guil-
Mais l’objectif principal est d’éradiquer rapide- lotière et Les Brotteaux), soit pour les dessertes
ment la traction vapeur sur plusieurs secteurs. locales autour de Besançon, Chambéry, Montargis,
Villeneuve. Enfin, la région Méditerranée partage
Tout d’abord pour le Sud-Ouest ses six engins entre Miramas pour assurer des
et le Sud-Est manœuvres dans le triage RO et Marseille-Saint-
La région Sud-Ouest décide de concentrer pas Charles pour effectuer des remontes voyageurs.
moins de 14 locomotives au dépôt des Aubrais Le second lot commandé de 36 locomotives est
pour diéséliser l’ensemble de l’étoile d’Orléans intégralement mis en service en 1955 pour renfor-
et y remplacer les 4-141 TB et 4-230 G. Les 040 DE cer les parcs existants. La région Sud-Ouest ouvre

70 - ferrovissime
Les portraits du rail

© J.M. BISCARAT

© J. PORCHER
En 1982, formant le train collecteur, la BB 63142 manœuvre en gare de Patay avec deux machines de la série en véhicule.
Les trains de marchandises omnibus sur les lignes secondaires sont le quotidien des 63001 à 250 !

Assurer des manœuvres dans les triages ou des


remontes de rames voyageurs et des dessertes locales
une deuxième résidence à Tours pour évincer la
traction vapeur sur les lignes de cette étoile vers
Chinon, Loches/Châteauroux, Vendôme, ainsi
que leurs embranchements. Sur le Sud-Est, elles
apparaissent à Chalon-sur-Saône pour réaliser
les dessertes locales et celles de Mâcon. Les parcs
d’Ambérieu et Dijon sont renforcés pour compléter
les manœuvres dans les triages mais aussi pour
desservir les lignes adjacentes.

Les dotations se renforcent


Quatre nouveaux dépôts en accueillent sur la
région Méditerranée : Le Teil (pour les dessertes
© J.J. BUCKLEY/COLL. B. WEYLAND

locales sur l’Ardèche), Béziers, Narbonne et Nîmes


pour les manœuvres sur les triages et les dessertes
locales. En complément, le parc des 040 DE de
Marseille augmente pour les utiliser intensément
sur les différents faisceaux du port (Arenc, Ca-
net, Joliette, Mourepiane). Elles assurent aussi les
La BB 63046 assure la remonte d’une rame d’express dessertes locales autour de Carnoules, Gardanne,
à Marseille-Saint-Charles en 1974. Hyères, Toulon. ▶▶▶

ferrovissime - 71
Les portraits du rail

© P. CUSTER/ COLL. B. WEYLAND


Cette fois, la remonte se fait grand capot en avant pour la BB 63043 à Nice en 1968.

- Sud-Est (50) : Lyon-Vaise (11), Dijon (7), Villeneuve


La quatrième tranche de (5), Ambérieu (4), Annemasse (4), Besançon (3),
Chalon-sur-Saône (3), Chambéry (3), Portes (3),
50 locomotives bénéficie Montargis (2), Clermont-Ferrand (1), Grenoble (1),
Laroche (1), Nevers (1), St Etienne (1),
des améliorations - Sud-Ouest (32) : Les Aubrais (12), Paris-Sud-
Ouest (6), Bordeaux-Saint-Jean (5), Toulouse (5),
apportées sur le moteur Tours (4),
- Méditerranée (26) : Marseille-Saint-Charles (13),
© E. HOSPITAL

Le Teil (7), Nîmes (3), Narbonne (2), Miramas (1).

Au tour de l’Est et du Nord Les trains de travaux


La quatrième tranche de 50 locomotives béné- sont une autre spécialité
▶▶▶ Le troisième lot de 35 locomotives permet de ficie des améliorations apportées sur le moteur, des 63000. En 1969,
clore entre janvier 1956 et août 1957 les livraisons de portant sa puissance à 725 ch. Mises en service un glissement de terrain
la première sous-série 040 DE 1 à 108 avec le moteur entre décembre 1957 et mars 1959, elles permettent intercepte la double voie
de 600 ch. De nouvelles résidences apparaissent sur principalement d’équiper les Régions Est et Nord, Besançon/Belfort obligeant
à transborder les voyageurs
le Sud-Est à Annemasse, Clermont-Ferrand, Laroche, de façon à remplacer les locomotives à vapeur par route entre Besançon
Roanne, St Etienne, permettant de poursuivre le dans les triages et sur les dessertes locales. Sur et Laissey, ce qui explique
remplacement des locomotives à vapeur. Sur la zone l’Est, elles apparaissent à Belfort, Ile-Napoléon, la foule visible sur le quai
lyonnaise, leur présence s’étend sur les différents Metz-Sablon, Mohon, Strasbourg et évincent les de Laissey. La BB 63238
triages (Badan, Guillotière, St Germain-au-Mont-d’Or) 1-140 C et les locomotives d’origine AL. Leur pré- de Chalindrey achemine
et leurs dessertes locales. Trois nouveaux dépôts du sence est relativement courte car les BB 63500, vers le lieu de l'incident des
couplages Talbot remplis de
Sud-Ouest en reçoivent à leur tour : Bordeaux, Paris- plus puissantes, leur sont rapidement préférées
ballast neuf.
Sud-Ouest et Toulouse pour assurer manœuvres et dans les Ardennes, en Lorraine et en Alsace. Sur
dessertes locales. le Nord, deux dépôts en touchent enfin : Beauvais
À l’issue de la livraison de cette première sous-sé- et La Plaine pour les dessertes autour du triage du
rie, les 108 locomotives de 600 ch sont réparties Bourget et sur la Petite Ceinture. Quelques loco-
dans 25 dépôts : motives vont compléter le parc des Aubrais, ▶▶▶

72 - ferrovissime
▶ EN TÊTE DE TRAINS DE VOYAGEURS ◀
Si les 040 DE sont essentiellement utilisées en elles opèrent en 1964 entre Paris-Est et Gretz-
service marchandises, elles assurent également Armainvilliers (avant l’arrivée des BB 66000),
quelques prestations voyageurs omnibus. Leurs mais aussi sur Nancy/Mirecourt et le piémont
plus longs parcours sont effectués sur la ligne entre vosgien, notamment autour de Neufchâteau vers
Paris-Austerlitz et Tours via Dourdan et Vendôme, Epinal et Pagny-sur-Meuse avec des MV. Sur le
avec des voitures modernisées. Nord, ces locomotives sont utilisées sur l’artère
Les 63000 sont également présentes sur des nord-est pourtant récemment électrifiée faute
MV Orléans/Montargis et autour de Tours vers de locomotives électriques, notamment entre
Châteauroux et Chinon. Sur la région Méditerranée, Valenciennes et Hirson ainsi que Aulnoye et
elles complètent les tournées autorail entre Maubeuge. Elles tournent également en Picardie
Valence et Lalevade d’Ardèche, ainsi qu’autour de sur des lignes rurales : Abbeville/Le Tréport,
Nîmes vers Le Grau-du-Roi et Le Vigan. Sur l’Est, Beauvais/Persan-Beaumont, Creil/Beauvais…

ferrovissime - 73
© N. LELARGE/ COLL. PK.0

▶▶▶ permettant de muter des BB 63001 à 108 à


Poitiers et Tours.
Après une interruption de deux ans, une cin-
quième tranche de 37 machines de 725 ch est mise
en service entre mars 1961 et février 1962. Ce choix
peut paraître surprenant, alors que les BB 63500
à moteur MGO de 825 ch sont en production. En
fait, la SNCF doit accélérer le remplacement des
locomotives à vapeur : elle ne souhaite pas pour
autant dépendre d’un seul type de moteur, d’autant
plus que Sulzer continue de travailler sur ce moteur
6 LDA 22 pour lui apporter des améliorations. La
© M. MARCHAND

Région Est en affecte à Chalindrey, Châlons-sur-


Marne, Nancy et Noisy-le-Sec pour diéséliser les
dessertes locales. La Région Nord fait de même
à La Plaine pour traiter l’étoile de Creil et à Fives En septembre 1971, la BB 63084 manœuvre des wagons
pour débuter celle de Lille. en gare de St Gervais-les-Bains-Le Fayet.

74 - ferrovissime
Les portraits du rail

▶ LES DÉPÔTS TITULAIRES DE BB 63000 ◀


DÉPÔTS : 7/1955 à 5/1966 Avignon : 7/1958 à 6/1964
Villeneuve : 2/1953 à 12/1994, Grenoble : 2/1956 à 2/1967 Roanne : 9/1958 à 10/1964
1/2007 à 12/2008 Laroche-Migennes : Narbonne : 3/1959 à 9/1970
Orléans : 5/1953 à 12/1955 4/1956 à 4/1960 Blainville : 12/1960 à 4/1966
Dole : 4/1954 à 5/1954 Paris-Sud-Ouest : Noisy-le-Sec : 3/1961 à 5/1967
Lyon-Vaise : 4/1954 à 1/1965 3/1956 à 12/2004 Amiens : 4/1961 à 10/1961
Montargis : 5/1954 à 5/1964 Annemasse : 5/1956 à 4/1960 Châlons-sur-Marne :
Marseille-Saint-Charles : Bordeaux : 7/1956 à 10/1966 5/1961 à 12/1964
5/1954 à 2/1962 Besançon : 11/1956 à 9/1958 Nancy : 5/1961 à 2/1968
Miramas : 5/1954 à 5/1959 Toulouse : 2/1957 à 4/1958 Chalindrey : 9/1961 à 4/1993
Chambéry : 6/1954 à 3/2011 Mohon : 11/1957 à 7/1964 Fives : 12/1961 à 10/1964
Nevers : 7/1954 à 12/2004 Ile-Napoléon : 12/1957 à 12/1969 Longueau : 10/1961 à
Dijon : 7/1954 à 12/2006 Les Aubrais : 1/1956 à 12/1992 11/1964, 9/1976 à 1/1985
Ambérieu : 7/1954 à 5/1965 La Plaine : 12/1957 à 11/1965 Marseille-Blancarde :
Clermont-Ferrand : Hausbergen : 1/1958 à 4/1958 3/1962 à 1/2007
8/1954 à 5/1965 Belfort : 2/1958 à 9/1958 Lens : 1/1963 à 9/2004
Tours : 1/1955 à 5/1958 Metz : 4/1958 à 1/1960 Paris-La Villette :
Béziers : 4/1955 à 3/1956 Strasbourg : 4/1958 à 12/1959 5/1967 à 12/2004
Portes : 7/1955 à 4/1969 Tours-Saint-Pierre : Aulnoye : 6/1969 à 1/1977
Le Teil : 5/1955 à 5/1961 6/1958 à 4/2005 Achères : 12/2004 à 12/2006
Nîmes : 6/1955 à 1/1964 Beauvais : 6/1958 à 3/1962 Nice : 7/2007 à 6/2011
Chalon-sur-Saône : Poitiers : 7/1958 à 12/1965

Un dernier lot livré en 1963/64 hon (3), Strasbourg (2), Belfort (1), Chalindrey (1),
Enfin, après un nouvel intermède d’un an, la Hausbergen (1),
livraison d’un sixième et dernier lot se déroule - Nord (56) : La Plaine (28), Lens (23), Beauvais (3),
entre janvier 1963 et octobre 1964, avec une nou- Fives (1), Longueau (1),
velle évolution du moteur dont la puissance a été - Sud-Ouest (51) : Les Aubrais (20), Orléans (17),
portée à 750 ch. Ces 55 nouvelles machines vont Bordeaux (5), Toulouse (5), Paris-Sud-Ouest (4).
compléter le parc de plusieurs dépôts, notam- - Sud-Est (56) : Lyon-Vaise (13), Villeneuve (11), Di-
ment Dijon, Ile-Napoléon, La Plaine, Les Aubrais, jon (9), Annemasse (4), Chambéry (4), Ambérieu (3),
Narbonne, mais aussi pourvoir de nouvelles af- Montargis (3), Chalon-sur-Saône (2), Laroche (2),
fectations à Lens, pour lancer la diésélisation du Besançon (1), Clermont-Ferrand (1), Dole (1), Gre-
bassin minier, et à Longueau pour poursuivre le noble (1), Nevers (1),
En 1989, la BB 63053 traitement du territoire picard, en récupérant - (38) : Marseille-Saint-Charles (13), Narbonne (8),
sort, avec un train également les locomotives de Beauvais. Nîmes (7), Miramas (4), Béziers (3), Le Teil (3).
de desserte, de
À l’issue des livraisons, les 250 locomotives sont
l’embranchement de la
gare de Paris-Gobelins ventilées entre pas moins de 41 établissements, Des repositionnements
établie en sous-sol de donnant une moyenne très faible de 6 locomotives pour toutes les séries diesel
l’ensemble immobilier par dépôt… Aucune n’est affectée sur la région Les BB 63001 à 108, moins puissantes, ont déjà
des Olympiades, dans Ouest. été remplacées dans plusieurs secteurs par des
le xiiie arrondissement. - Est (49) : Ile-Napoléon (15), Noisy-le-Sec (9), BB 63500 pour assurer les dessertes locales. Elles
À gauche, la voie de la Châlons-sur-Marne (7), Nancy (6), Metz (4), Mo- restent néanmoins très utiles pour les trains légers
Petite Ceinture.
de marchandises. Elles sont très appréciées grâce
à leur couple important pour les manœuvres des
rames voyageurs dans les grandes gares termi-
Les BB 63001 à 108 sont nus. Cette série a aussi permis de repositionner
les C 61000 et A1AA1A 62000 sur les régions Est
très appréciées grâce à leur et Nord, ainsi que sur l’Ouest pour les C 61000.
Des mutations inter-dépôts ont régulièrement
lieu pour coller aux besoins qui évoluent avec les
couple important pour les électrifications mais aussi les arrivées massives de
locomotive diesel de plus forte puissance (BB 66000,
manœuvres des rames voyageurs BB 67000, A1AA1A 68000/500). ▶▶▶

ferrovissime - 75
© D. PARIS
La BB 63083 dessert les embranchements du Port d’Ivry dans les années 1980.

▶▶▶ Les radiations progressives des locomotives Plus de manœuvre,


à vapeur de manœuvre, associées aux fermetures moins de service de lignes
de dépôts, conduisent à concentrer les BB 63000 Les BB 63001 à 108 sont alors essentiellement
dans un nombre plus limité d’établissements spécialisées au service de la manœuvre dans les
dans la deuxième moitié des années 1960, sans triages en raison de leur puissance limitée à 600 ch.
pour autant modifier leurs attributions. Les dé- Seules celles de Tours assurent encore des des-
pôts n’ayant que quelques exemplaires sont les sertes locales en ligne sur les étoiles de Tours et
premiers touchés, l’objectif étant de concentrer Poitiers. À l’inverse, les BB 63109 à 250, avec leur
les opérations de maintenance. puissance portée à 725 ou 750 ch, bien qu’infé-
À l’issue de ces mouvements de concentration, rieure aux 825 ch des BB 63500, sont recentrées
les BB 63000 ne sont réparties que dans 12 dé- sur des services en ligne avec des tonnages adaptés
pôts en 1970 : à leurs capacités. Elles sont très appréciées pour
- Est (40) : Paris-La Villette (22), Chalindrey (18), les dessertes des nombreuses zones industrielles
- Région Nord (66) : Aulnoye (66), après intégra- embranchées à proximité des triages et des centres
tion du parc de Lens (24), urbains, mais aussi en campagne où elles sont
- Sud-Ouest (49) : Les Aubrais (19), Tours-Saint- indispensables pour livrer les entreprises et ré-
Pierre (15), Bordeaux (8), Paris-Sud-Ouest (7), cupérer leur production.
- Sud-Est (58) : Chambéry (20), Villeneuve (18), Le début des années 1970 est certes marqué par
Dijon (11), Nevers (9), la fin de la vapeur, mais aussi par une première
- Méditerranée (37) : Marseille-Blancarde (37), vague de fermetures de lignes secondaires où les
après absorption des parcs de Narbonne (12), tonnages transportés étaient devenus faibles. En
Portes (5) et Nîmes (1). parallèle, le parc des BB 63500 est désormais au ▶▶▶

76 - ferrovissime
Les portraits du rail

© N. LELARGE/ COLL. PK.0


En 1989, la BB 63068 en livrée Arzens assure la desserte de Paris-Gobelins.
Le convoi va franchir la rue de Patay près de la station Masséna.

Pas moins de 67 engins, soit plus de quart de la série,


dont 22 avec un moteur de 600 ch, sont radiés en 1993

▶ LES RADIATIONS ◀
1993 (67) : 63002, 26, 27, 33, 40, 55, 58, 129, 130, 150, 154, 155, 169, 173, 174, 145, 152, 168, 170, 179, 192, 211,
64, 65, 72, 73, 76, 77, 79, 81, 83, 84, 90, 176, 202, 208, 221, 229, 231, 238, 246 216, 233, 237, 239, 241, 244
91, 97, 104, 106, 110, 114, 115, 117, 120, 1997 (7) : 63042, 44, 50, 66, 69, 153, 203 2005 (14) : 63003, 04, 78, 82, 94, 96,
124, 126, 128, 132, 137, 139, 141, 143, 1998 (4) : 63087, 194, 210, 234 100, 107, 122, 127, 151, 162, 189, 227
146, 148, 149, 159, 163, 164, 171, 172, 1999 (10) : 63015, 16, 18, 31, 2006 (11) : 63074, 88, 98, 99, 131,
178, 183, 186, 190, 191, 195, 199, 201, 67, 113, 133, 175, 184, 185 138, 147, 177, 196, 225, 226
204, 206, 212, 213, 215, 218, 219, 220, 2000 (3) : 63158, 166, 222 2007 (7) : 63007, 56, 60,
223, 224, 230, 235, 236, 242, 245, 247 2001 (1) : 63193 61, 134, 161, 200
1995 (2) : 63013, 214 2003 (21) : 63017, 48, 68, 135, 156, 2008 (3) : 63165, 180, 240
1996 (51) : 63008, 09, 11, 12, 19, 20, 157, 167, 182, 187, 188, 197, 198, 205, 2009 (2) : 63095, 248
21, 23, 28, 29, 32, 35, 36, 38, 39, 41, 45, 207, 209, 217, 228, 232, 243, 249, 250 2010 (1) : 63136
46, 49, 52, 53, 54, 71, 92, 101, 102, 103, 2004 (25) : 63005, 06, 10, 37, 62, 2011 (2) : 63160, 181
105, 109, 112, 118, 119, 121, 123, 125, 85, 108, 111, 116, 140, 142, 144,

ferrovissime - 77
Les portraits du rail

© J.P. FRANCON
La BB 63198 manœuvre dans le triage des Gravanches-Gerzat en avril 1999.

En janvier 1999, lors de la mise en place de la gestion par


activités, il ne reste plus que 100 locomotives à l’effectif
▶▶▶ complet et celui des BB 66000, plus puissantes À partir de 1977, l’arrivée des Y 8000 va profon-
(1400 ch / 1030 kW) devient disponible avec l’arrivée dément modifier les attributions des BB 63000. En
des BB 67300/400 chauffantes. De fait, les BB 63000 dépit de leur puissance limitée (300 ch / 219 kW),
Sulzer sont progressivement remplacées sur les ces locotracteurs sont bien adaptés pour les
trains de desserte, mais elles perdent aussi une partie manœuvres dans les gares et les dessertes locales.
de leurs prestations de manœuvre dans les triages. Leur utilisation est très économique : la consom-
mation en carburant est bien plus faible, leur
Au service des travaux moteur est récent, et surtout ils sont conduits
Cependant, elles trouvent une nouvelle activité : par des conducteurs de locotracteurs, et non des
les trains de travaux pour le service de l’Equipe- conducteurs de locomotives, ce qui limite le coût
ment. Leur puissance est certes limitée, mais leur d’exploitation. De nombreuses BB 63000 sont alors
couple important à basse vitesse est bien adapté progressivement garées, sans utilisation.
pour tirer les trains composés de wagons plats
chargés de rails ou de traverses, de wagons-trémies Toujours présentes sur quatre régions
transportant du ballast, mais aussi ceux assurant En 1980, il y a toujours 12 dépôts hébergeant
les travaux d’électrification. Plusieurs sont aussi des BB 63000, la répartition ayant peu évolué :
utilisées sur les bases travaux lors de la construction - Est (43) : Paris-La Villette (24), Chalindrey (19),
de la LGV Sud-Est, afin d’assurer les manœuvres - Nord (61) : Lens (39), Longueau (22),
mais aussi pour tirer des trains légers en ligne - Sud-Ouest (45) : Les Aubrais (22), Tours-Saint-
(approvisionnement de poteaux caténaire, de Pierre (16), Paris-Sud-Ouest (7),
câbles, d’équipements électriques… ainsi que le - Sud-Est (101) : Dijon (25), Marseille-Blancarde
ramassage de produits non utilisés). Elles joueront (25), Villeneuve (22), Chambéry (20), Nevers (9).
à nouveau ce rôle lors de la construction des LGV Quelques mutations inter-dépôts ont lieu au
Atlantique et Nord. début des années 1980, notamment de Chalindrey

78 - ferrovissime
© DR/ COLL. B. WEYLAND
La 63048 évolue en gare de Cerbère en mai 1966.

vers La Villette, des Aubrais vers Tours et Lens, de comporte 375 exemplaires Y 8000 construits entre
Longueau vers Lens. décembre 1977 et juin 1989 et complété par 150 Y
Entre 1989 et 1992, 19 locomotives équipées 8400 livrés jusqu’en avril 1995.
d’un moteur de 600 ch de la série BB 63001 à 108
sont modifiées en trucks moteurs TBB 64800 pour Les radiations débutent en 1993
être accouplées à des BB 64700 transformées à partir Pas moins de 67 engins, soit plus de quart de
de BB 63500 (cf. Ferrovissime 120). Leur cabine la série et dont 22 avec un moteur de 600 ch, sont
est supprimée, le châssis est raccourci ramenant radiés en 1993. De nombreuses mutations sont
la longueur de 14,680 m à 11,390 m. alors organisées pour concentrer les engins restants
En 1992, la SNCF prend la décision d’arrêter sur les sites où leur utilisation reste pertinente.
les Révisions Générales sur la série. Leur faible Ainsi, le parc de Chalindrey disparait, partagé entre
puissance et leur fiabilité limitée ne justifient pas Dijon, La Villette et Nevers. Celui des Aubrais est
de prolonger leur carrière, d’autant que nombre transféré à Tours-Saint-Pierre. Villeneuve envoie
d’entre elles sont inutilisées depuis plusieurs an- ses 27 BB 63000 restantes à Nevers et Dijon, pour
nées, en mauvais état général et en attente de laisser la place à des BB 63500. Quelques BB 63001 à
révision. Elle est également motivée par la concur- 108 vont renforcer les parcs Equipement de Cham-
rence des locotracteurs modernes, dont le parc béry, La Villette, Lens et Marseille. Parmi les engins
radiés, une douzaine est rachetée par des entreprises
embranchées pour assurer les manœuvres dans
leurs usines et par des chemins de fer touristiques.
▶ TRANSFORMATIONS BB 63000 EN TBB 64800 ◀ Les radiations reprennent fortement en 1996
avec 50 locomotives, dont 28 de 600 ch. Elles
1989 (5) : 63001 en 64805, 63024 en 64801, 63043
concernent les 47 locomotives inutilisées, pres-
en 64803, 63057 en 64802, 63080 en 64804 senties pour être cédées à la SNCB pour les travaux
1990 (4) : 63014 en 64806, 63051 en 64809, à venir sur les LGV belges, mais qui ne seront pas
63059 en 64807, 63070 en 64808 retenues en raison de l’impossibilité de circuler
1991 (4) : 63022 en 64811, 63075 en 64812, en unité multiple.
63086 en 64813, 63089 en 64810 En janvier 1999, lors de la mise en place de la
1992 (6) : 63025 en 64816, 63030 en 64814, 63034 en gestion par activités, il ne reste plus que 100 locomo-
64818, 63047 en 64817, 63063 en 64815, 63093 en 64819 tives à l’effectif, réparties entre Tours-Saint-Pierre
(18), Paris-La Villette (17), Dijon-Perrigny (16), ▶▶▶

ferrovissime - 79
Les portraits du rail

© F. DURIVAULT
En gare d’Austerlitz en 2003, la BB 63060 va remonter à Masséna
la rame d’un train de pèlerinage comportant deux ambulances So VU 75.

▶▶▶ Paris-Sud-Ouest (15), Marseille-Blancarde (11), - Grandes Lignes (18) : La Villette (8) pour les
Chambéry (8), Lens (8) et Nevers (7). Seules quelques- manœuvres des rames voyageurs à l’Ourcq, Mar-
unes assurent encore des prestations de desserte seille (8) à Saint-Charles et Nice, Dijon (2) pour les
en ligne car elles sont équipées de la radio-sol remontes pour Dijon-Ville,
train et de la VACMA. - Fret (28) : Dijon (11) pour les dessertes autour
de Chalon-sur-Saône, Mâcon, Perrigny ; Lens (8)
Trois nouvelles activités pour des dessertes autour d’Aulnoye, Corbehem,
se partagent le parc en 2002 Douai, Lille, Maubeuge, Roubaix, Tourcoing… ;
C’est notamment le cas pour celles qui assurent Tours-Saint-Pierre (7) et Nevers (2) pour les des-
des trains de l’équipement, mais aussi celles de sertes locales.
Paris-La Villette qui vont jusqu’aux Batignolles,
Le Plant-Champigny, Noisy-le-Sec et Vaires ; pour Finalement, 6 machines rejoignent
celles de Lens qui restent utilisées autour des l’ex-Région Ouest à Achères
triages d’Aulnoye, Dunkerque, Lille, Tourcoing, Le parc Fret est rapidement éliminé en 2003-04,
Valenciennes, Tourcoing, Dunkerque ; celles de remplacé par des BB 63500. Fin 2004, la fermeture
Tours-Saint-Pierre qui parcourent quelques kilo- des dépôts de La Villette et de Paris-Sud-Ouest
mètres sur les lignes vers Chinon et Vendôme pour entraine de nouvelles radiations, avec transfert
desservir des embranchements particuliers. Les des engins disposant d’un résiduel vers Achères (6)
autres locomotives, notamment celles munies de qui en reçoit pour la première fois pour les trains
la radio de manœuvre ou de l’attelage automatique, de travaux de l’infra, Marseille et Villeneuve pour
sont concentrées aux manœuvres dans les triages assurer les manœuvres des rames tractées. À l’été
ou aux remontes de rames voyageurs. 2007, une dernière résidence est créée à Nice pour
La répartition comptable du parc entre les acti- la même raison, permettant à la série d’achever
vités n’intervient qu’en 2002, les 86 locomotives sa carrière en 2011. Au final, ces locomotives ra-
restantes étant partagées entre : pidement dépassées auront malgré tout réussi à
- Infrastructure (40) : Paris-Sud-Ouest (14), Saint- parcourir environ 1,5 millions de km, ce qui reste
Pierre (10), Chambéry (8), Nevers (4), La Villette (2), bien inférieur à leurs sœurs BB 63500 équipées
Dijon (2), du moteur MGO. ◼

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Texte : Jean-Luc Bobier

Descente de la rame
depuis le garage du
Landy jusqu’à Paris-
électrification Paris-Bruxelles est toutes livrées : il peut donc être fait appel aux Nord: la CC 40105
inaugurée en septembre 1963. À cette BB 26000 devenues entretemps BB 30000 pour pousse les voitures
date, le matériel destiné aux TEE Paris/ les remplacer. TEE et c’est elle qui
Bruxelles/Amsterdam n’est pas encore l’emmènera ensuite
disponible. Seul TEE assuré en traction Un matériel roulant à Bruxelles.
électrique, le Brabant est confié aux à vocation européenne
BB 26001 et 26002 tricourant dérivées Lundi 7 septembre 1964. 7h10 en gare de Paris-
des BB 9400. Rapidement mises à disposition Nord, le TEE 103 Ile-de-France Paris/Bruxelles/
dans l’attente des locomotives quadricourant Amsterdam est à quai. Ce TEE est l’un des plus
en commande, elles ont en contrepartie une chargés de la ligne. Atteignant Bruxelles en début de
puissance limitée à 2136 kW. La rame de ce TEE matinée, il offre aux hommes d’affaires une journée
est composée de voitures DEV. La vitesse limite de travail complète dans la capitale européenne,
est de 140 km/h et le temps de parcours jusqu’à moyennant un retour possible en fin d’après-midi
Bruxelles de 2h35. Les autres TEE restent provi- par le TEE Brabant (départ 17h18) ou en soirée par
soirement confiés aux automoteurs diesel RGP le TEE Ile-de-France de sens inverse (départ 21h10).
X 2771 SNCF et hollando-suisses RAm 501, 502 En ce lundi, composition à 11 voitures dont 7
(CFF) et 1001 à 1003 (NS). pour Bruxelles et 4 pour Amsterdam, 525 t au total.
Assuré par la CC 40101, le TEE Ile-de-France Service de petit déjeuner dans chaque tranche, bar
est le premier à recevoir le nouveau matériel dans la tranche Bruxelles. Une composition qui
le 31 mai 1964. Il bénéficie d’une vitesse limite comprend des voitures à compartiments et des
relevée à 150 km/h sur 143 km de Creil à Aulnoye, voitures à couloir central. Ces dernières offrent
le temps de parcours entre Paris et Bruxelles le service à la place, formule qui fonctionne
étant ramené à 2h30. Deux autres TEE reçoivent déjà avec succès sur Paris/Lille. Rutilantes, les
le nouveau matériel le 2 août 1964: le TEE Étoile voitures climatisées sentent encore le neuf, bref
du Nord confié aux CC 40100 et le TEE L’Oiseau la grande classe !
Bleu confié aux locomotives belges série 150. Les Livrée il y a moins de deux mois, la CC 40102
CC 40100, en petit nombre, ne sont pas encore est en tête. Les CC 40100 sont un des fleurons

82 - ferrovissime
© DR/COLL. A. PRÉVOT

de la SNCF. Dotées d’un sélecteur d’administra-


tion qui présente sept positions en fonction du
réseau sur lequel elles vont circuler et en fonction
de la tension de la caténaire, elles sont capables
de remorquer un train indifféremment sur l’un
quelconque des quatre systèmes d’électrification
des chemins de fer européens: 1500 V continu en
France et aux Pays-Bas, 3000 V continu en Belgique,
au Luxembourg et en Italie, 15000 V 16 2/3 Hz
en Allemagne, en Suisse et en Autriche, 25000 V
50 Hz en France et au Luxembourg.

Les CC 40100, fleurons de la SNCF


Autre innovation sur cette locomotive, un pupitre
de conduite fonctionnel sous lequel le conducteur
peut placer ses jambes. Un progrès attendu ! Tout y
est intégré, y compris l’indicateur de vitesse. Enfin,
le conducteur dispose du frein presse-bouton qui
lui procure une souplesse et une qualité dans le
freinage haute puissance des rames PBA appelées
à circuler à 150 km/h, puis plus tard à 160 km/h.
Aux commandes de la CC 40102, Frédéric a
placé la clé de pantographe sur la position qui
convient. Ici SNCF-CFL 25 kV. Pour lui, une im-
mense fierté. Le départ du TEE 103 est proche.
© DR

Le carré de sortie s’efface et passe à voie libre.


Image mythique: une CC 40100 et sa rame TEE sur le viaduc de Chantilly. L’agent d’accompagnement ferme les portes ▶▶▶

ferrovissime - 83
Des trains sous la loupe

© F. DURIVAULT
Les CC 40100 avaient été conçues pour rouler dans toute l’Europe. En fait, elles n’ont circulé qu’en Belgique et en France.
Exceptionnellement, la 40110 stationne à La Haye.

▶▶▶ automatiques de la rame PBA, et le chef de


service guette sa montre. 7h20, c’est l’heure. Il siffle Il est bien dirigé sur voie 1
et présente son guidon de départ ouvert à Frédéric.
Interrupteur ventilateurs sur marche, in- «grandes lignes» vers Chantilly
verseur sur AV. Premiers crans de traction en
couplage série. Le décollage du train est facile. des BB 16000 et 16500, car sur ces dernières, il
Frédéric baisse la vitre de porte et jette un coup n’y a pas de rhéostat et pas de changement de
d’œil sur le quai pour s’assurer qu’il n’y a rien couplage: on peut rester sur les crans, ce qui n’est
d’anormal. «Ding», répétition du premier signal pas possible sur les CC 40100 au risque d’échauffer
à voie libre. Il y en aura beaucoup d’autres… Au le rhéostat.
passage sous le Pont Saint-Ange, la 40102 atteint Gare de Saint-Denis en vue. La vitesse limite
30 km/h, manipulateur de traction ramené à de 120 km/h est atteinte. Frédéric ramène le
zéro. Après dégagement des aiguilles par la rame, manipulateur de traction à zéro. L’indicateur de
Frédéric reprend la traction au cran par cran. La direction situé au-dessus du signal de sortie de
machine fait entendre le chant de ses moteurs. Le gare lui confirme qu’il est bien dirigé sur voie 1
couplage série éliminé, quatre crans de shuntage «grandes lignes» vers Chantilly. À hauteur de la
ont été passés. bifurcation des voies Pontoise et Montsoult, le TEE
103 prend la grande courbe à droite qui l’oriente
On quitte Paris nord-nord-est jusqu’à Survilliers. Après la courbe,
Les CC 40100 ont des moteurs doubles à courant un long alignement marque la fin de la limitation
continu 1500 V. Sous 25000 V, le courant prove- de vitesse à 120 km/h.
nant de la caténaire est abaissé à 1500 V grâce au La rame PBA ayant dégagé la courbe, Frédéric
transformateur et redressé. Ensuite, la machine a repris l’accélération au cran par cran en plaçant
fonctionne comme en courant continu : rhéostat le manipulateur de traction sur le couplage paral-
de démarrage, puis shuntage des inducteurs. Il y lèle. L’aiguille de l’indicateur de vitesse progresse
a deux couplages: série et parallèle. Cela change doucement, tandis que la 40102 est désormais

84 - ferrovissime
© DR / COLL. B. WEYLAND

Le TEE Ile-de-France, le voici derrière sa 40100!

aux prises avec la célèbre rampe de Survilliers, TIDD confirme à Frédéric que son train est bien
du 5 pour mille. dirigé sur Busigny vers la Belgique.
La gare de Creil est traversée à 120 km/h.
140 sous le pont des soupirs Bifurcation de Nogent, à gauche direction Lon-
7h31. La vitesse de la CC 40102 atteint la li- gueau-Amiens et à droite direction Saint-Quen-
mite de 140 km/h à hauteur du grand ensemble tin-Belgique. Chevron pointe en bas, et courbe
immobilier de Garges-Sarcelles, vitesse soutenue à droite, c’est parti pour la seconde étape du
jusqu’au km 27, au passage sous le fameux «pont parcours. La pancarte R marque la fin de zone 120.
des soupirs». Un grand pont qui enjambe avec une Désormais, la 40102 va pouvoir courir à la vitesse
seule arche les quatre voies. Il doit son surnom limite de 150 km/h. La marche est tendue, il ne
au fait que la rampe y trouve son terme et que faut pas traîner. Frédéric a repris la traction au
les chauffeurs, au temps de la vapeur, pouvaient cran par cran, et c’est à nouveau le chant des
enfin pousser un soupir d’aise après une longue moteurs qui l’accompagne, ponctué seulement
épreuve, à l’issue de laquelle le profil s’inversant, et régulièrement des «ding» de la répétition so-
ils allaient récupérer. nore des signaux.
Survilliers-Fosses, fin de la section à quatre voies.
Orry-la-Ville, la forêt, le viaduc de Commelles dé- Une marche réellement tendue
filent. À Chantilly, tel un pur-sang, le 103 poursuit Tandis que le 103 longe l’Oise à Rieux-Angicourt,
sa route à pleine vitesse. TIV 120 et TIDD (tableau la vitesse de 150 km/h a été facilement atteinte.
indicateur de direction) à l’approche de Creil. Le Compiègne, Noyon, Chauny, Tergnier, passent ▶▶▶

▶ DES VOITURES DE TRÈS HAUT DE GAMME ◀


Il fallait un matériel nouveau à hauteur des ambitions des trois placé dans un compartiment de service d’une voiture A2Dxj qui
réseaux concernés! La SNCF bénéficie déjà de l’expérience comporte également deux compartiments l’un pour la police,
des voitures Mistral 56 et celle plus récentes des voitures DEV l’autre pour la douane, un local de service pour le contrôleur.
Inox des rapides Paris/Lille. Le nouveau matériel est doté du Autres nouveautés, des portes louvoyantes coulissantes, des
conditionnement d’air comme Le Mistral et bénéficie en même stores à lamelles situées entre les vitres intérieure et extérieure
temps de la restauration à la place comme sur les Paris/Lille. des voitures, le «cinéma» dans un cartouche indiquant numéro
Pour s’affranchir des problèmes d’alimentation en fonction des de voiture, nom du train et destination et bien sûr une plaque
différents pays, les rames sont autonomes en énergie, reprenant gravée «TRANS EUROP EXPRESS» dans le bandeau bordeaux.
la solution déjà employée sur le Mistral. Il n’y a cependant Enfin, à l’intérieur, des reproductions de peintures du grand
plus de fourgon générateur: le groupe générateur diesel est peintre belge Paul Delvaux sont exposées dans certaines voitures.

ferrovissime - 85
Des trains sous la loupe

© F. DURIVAULT
▶▶▶ les grands classiques de la ligne puis le TEE 103 Bifurcation d'Haumont. Les voies en direction de
traverse à pleine vitesse la gare de Saint-Quentin. Maubeuge-Charleroi-Liège partent en courbe sur Paris-Nord sous
Le profil variable exige de la dextérité de la part la droite. TIV 130 avec pancarte Z, vitesse limite la neige en 1987.
du conducteur. Avec 3670 kW, la puissance de la jusqu'à la frontière. Frédéric attend le temps né- Les CC 40100 ne
remorquent pas que
40102 est confortable et cela se sent. Elle fait la cessaire, puis il place le manipulateur de traction des rames TEE. Parmi
différence avec les BB 30001 et 30002 et leurs seuls sur la position S, couplage série, passant chaque les autres rames
2136 kW. Et c’est ainsi qu’en rampe de 5 mm/m et cran de marche par impulsion sur la position +. qu’elles prennent
en couplage série, la machine maintient parfaite- La gare de Feignies, dernière gare française en charge, il y a ces
ment la vitesse et passe Bohain avant d’entamer du parcours, est franchie à 130 km/h, en rampe compositions IC
la descente sur Busigny. Juste avant Landrecies, la de 5 et en couplage série. Km 235,017 depuis allemandes formées
de voitures UIC
ligne rejoint la vallée de la Sambre, une rivière Paris et Km 76,218 depuis Bruxelles: bonjour aux
type X.
qui se rend en Belgique comme le TEE 103, mais amis belges. Pancarte SNCF barrée surmontant
pas au même rythme! la pancarte B. Le TEE 103 est sur la ligne 96 de
Aulnoye, carrefour ferroviaire entre l'artère Paris/ la SNCB. L'altitude est de 151 m.
Bruxelles/Liège et la ligne Valenciennes/Thionville. Premier signal belge, à voie libre. Puis c'est
Fin de vitesse limite à 150 km/h. Une gare balayée à un triangle vert pointe en haut indiquant 14.
140 km/h. Les installations ferroviaires sont particu- Il s'agit d'un “signal de référence” dans la rè-
lièrement conséquentes avec un dépôt surmonté glementation SNCB. Il signifie que la vitesse
de la tour florentine, 50 m de haut, vestige de la de référence de la ligne est de 140 km/h. La
Compagnie du Nord, et un triage. Aujourd'hui, le gare de Quévy suit aussitôt. Zone de séparation
dépôt d'Aulnoye s’est reconverti et modernisé. Et 25 000 V / 3 000 V. Frédéric à la manœuvre : re-
c’est aussi l’un des deux seuls dépôts avec le parisien trait des auxiliaires, ouverture du disjoncteur,
de La Chapelle dont les conducteurs sont autorisés abaissement du pantographe, retrait de la clé
à la conduite des CC 40100. de panto. Le signal d'exécution est au bout du
quai. En gare, des machines belges et françaises
On franchit la frontière cohabitent en attente de réutilisation.
Plus loin, Frédéric rencontre un signal surmon-
té d’un TIDD (tableau indicateur de direction). Changement de courant,
La branche de gauche du TIDD est allumée, ce changement de pantos
qui lui indique que le 103 sera bien dirigé vers Pancarte 25000 barré – 3000. Frédéric place
Bruxelles. À peine franchi le pont sur la Sambre, la clé de panto dans le sélecteur d'administra-
un TIV 110 nécessite un freinage pneumatique. tion sur la position SNCB – 3 kV et retire la clé

Il grille la gare de Braine-le-Comte à 140 km/h et poursuit


sans difficulté en rampe de 5 mm/m
86 - ferrovissime
▶ COMPOSITION TYPE D’UN TEE PBA À L’ORIGINE (AOÛT 1964) ◀ Infographie : Jean-luc Bobier et Marc Le Gad

Au départ de Paris-Nord

CC 40100 (Bruxelles) A8s (Amsterdam) A8s (Bruxelles)

A2Dsmyi (Amsterdam) A8 (Bruxelles) A5R cuisine(Bruxelles)

A8s (Amsterdam) A8 (Bruxelles) A8s (Bruxelles)

A5R cuisine (Amsterdam) A3R Bar (Bruxelles) A2Ds (Bruxelles)

CC 40100 «quadricourant». 11 voitures. 525 tonnes. offre 234 places en location. La composition pouvait
La tranche Paris-Bruxelles-Amsterdam (192t) offre varier suivant les périodes. Elle pouvait aller jusqu’à
121 places en location. La tranche Paris-Bruxelles (333t) 13 voitures sur le TEE 103 Ile-de-France, 652 tonnes.

du sélecteur. Signal de fin de parcours. Clé de sement, le profil s’assagit quelques kilomètres


panto dans le sélecteur de panto, position AR. plus loin.
Le pantographe bi-palette se lève. Le voltmètre
ligne indique 3 000 V. Fermeture du disjoncteur. On est à Bruxelles
Désormais, la CC est sous 3 000 V, ses moteurs Gare de Halle. Limitation à 100 km/h. Les
doubles sont en série par deux. installations ferroviaires commencent à se
Genly, Frameries, Cuesmes, le 103 traverse la densifier. Le TEE 103 approche du but mais il
Belgique profonde. La déclivité est importante reste cependant quelques kilomètres à parcourir.
sur cette section de ligne et nécessite des cor- Lorsqu’il rencontre le signal de sortie de zone
rections au frein pneumatique, le rhéostatique de ralentissement, Frédéric place le manipula-
n’étant pas suffisant. Fin de la déclivité à l’ap- teur de traction en couplage série et passe les
proche de Mons, mais également vitesse limite crans pour reprendre de la vitesse. Sur un profil
réduite à 100 km/h annoncée par un triangle facile, ayant repris une vitesse suffisante, il fait
jaune pointe en bas indiquant 10, l’exécution les derniers kilomètres en marche sur l’erre.
étant repérée par un triangle jaune avec bor- À l’approche de Bruxelles, Frédéric effectue
dure verte et le chiffre 10. un freinage pneumatique. Il rencontre le der-
Km 60 de la ligne 96 SNCB, gare de Mons. nier signal de block qui présente deux feux
Les installations de la gare sont conséquentes, jaunes décalés, ce qui signifie que le signal sui-
autant pour le nombre de voies à quai que pour vant impose l'arrêt. Le chiffre 4 allumé juste
les voies de garage. Des trains de voyageurs et en-dessous de la cible du signal indique une
des automotrices sont en attente, mais priorité vitesse limite de 40 km/h au franchissement du
au TEE. En sortie de gare, un signal triangulaire premier appareil de voie rencontré. Les quais
vert indicé 14 indique la sortie de ralentisse- sont couverts, le 103 entre sur voie 12. Frédéric
ment 100 et précise la vitesse de référence 140. ajuste son freinage au frein presse-bouton (PBL).
Frédéric a repris la traction en couplage série. Il est 9 h 50, horaire tenu, le TEE Ile-de-France
Il grille la gare de Braine-le-Comte à 140 km/h s’immobilise en gare de Bruxelles-Midi, au terme
et poursuit sans difficulté en rampe de 5 mm/m. d'un parcours de 308,8 km.
La 40102 donne toute sa puissance en couplage Un changement de machine est programmé.
série. Km 27 : manipulateur de traction à zéro Fréderic passe quelques crans en marche arrière
car une déclivité de 13 mm/m est à suivre. Du pour comprimer les tampons et permettre le
sérieux ! Comme précédemment, et pour les dételage de la rame. Puis, il lui faudra garer
mêmes raisons, le freinage rhéostatique est sa machine, avant de repartir sur Paris. Balai
complété avec le frein pneumatique. Heureu- incessant des TEE ! ◼

ferrovissime - 87
Matériel roulant d’hier

88 - ferrovissime
Équipés de foudres ou d’une
citerne, ces wagons passionnent
les ferroviphiles et les modélistes.
Enquête sur des véhicules marqués
par d’étonnantes métamorphoses.
Texte : Jehan-Hubert Lavie

u’ils sont étonnants, – une marchandise qui induit


ces wagons transpor- alors des courants de trafic
tant le vin en vrac! Wa- importants. Seuls les vins de
gons de particuliers, consommation courantes sont
ils n’appartiennent ni transportés en wagons-réser-
aux anciens réseaux, voirs. Ils sont expédiés essentiel-
ni à la SNCF, qui ne lement depuis les départements
font que les immatriculer et va- de l’Hérault, du Gard, du Vau-
LA MÉTAMORPHOSE lider leur aptitude à circuler. La cluse et de l’Aude. Il faut ajouter à
D’UN BI-FOUDRES tâche n’est pas simple pour les cette production métropolitaine
Ce wagon Primior SCw 584.462 reçoit une contrôleurs du Matériel car ces les vins d’Algérie, arrivés par
citerne métallique en 1949. En mars 1962, véhicules forment sans doute la cargos au port de Sète, plus ra-
nouvelle métamorphose chez Fouga à Béziers: catégorie de wagons qui a connu rement à Port-Vendres et trans-
son châssis est entièrement reconstruit et le plus grand nombre de types bordés dans des wagons.
allongé pour un empattement de 4,10 m tandis
qu’il reçoit une citerne moderne de réemploi! et de variantes, à défaut d’avoir Parti du sud, le vin est ache-
l’effectif le plus fourni. miné vers l’ensemble du pays et
© DR

En observant le parc des plus particulièrement vers les ré-


wagons-réservoirs à vin entre gions industrielles: Ile-de-France
1947 et 1970 partagés entre de et Nord-Est. Acheminées en RO
nombreux petits propriétaires, (Régime Ordinaire), les expé-
Merci aux Archives on comprend vite pourquoi il ditions du vin sont très lentes,
intéresse tant les amateurs: rares moins en raison de la vitesse
Départementales du Morbihan sont les véhicules strictement réduite des convois que par les
Cette étude a été réalisée sur les bases de docu-
ments déclassés que le regretté Marcel Leguay, identiques à d’autres ! Ici, place à interminables temps d’attente
fidèle collaborateur de Loco-Revue, avait collectés. l’infinie diversité… C’est tout le des wagons dans les triages, pour
Chaque document retrace la carrière d’un wagon, contraire des wagons employés être attelés à des trains qui ne
de sa construction à sa radiation. Ces documents dans la métallurgie et les char- partent que «chargés au taquet».
avaient été créé dans la foulée de la renuméro-
tation de l’ensemble du parc «marchandises» bonnages où des parcs de tom- Le vin expédié en vrac dans
appliquée à partir du 20 mai 1947. Cet ensemble bereaux, détenus par quelques des wagons-réservoirs étant
documentaire ne concerne pas tous les wagons très grosses entreprises, sont un produit de faible valeur,
de particulier mais uniquement ceux qui ont été
réformés définitivement entre 1967 et 1970.
formés par un nombre relati- négociants et transporteurs
Les photos utilisées, toutes en noir et blanc, sont vement restreint de séries aux limitent les investissements
des documents de travail souvent cadrés au plus effectifs gigantesques! qu’ils consacrent à la logistique.
court (nombreux tampons coupés!), agraphés et Ainsi, les wagons vont, pour la
parfois retouchés au stylo!
Lors du décès de Marcel Leguay, ces documents Un courant de trafic plupart, mener des carrières
ont été confiés aux Archives Départementales du important étonnamment longues, dépas-
Morbihan, à Vannes, qui nous ont réservé le meil- Après la Seconde Guerre mon- sant parfois les soixante années.
leur accueil pour mener à bien nos recherches. diale, le chemin de fer reste le Mais cette longévité n’a pu être
Qu’elles en soient vivement remerciées.
principal transporteur du vin obtenue qu’en pratiquant des ▶▶▶

ferrovissime - 89
Matériel roulant d’hier

© DR
Dans sa première
vie, ce wagon
est immatriculé
▶▶▶ métamorphoses dont la de le remplacer par une citerne croitre. Si bien qu’un bon nombre 302.749 au Nord.
plus visible est la transformation métallique. Une première vague de wagons à vin est reconverti en Construit par
Wagenbau Anstalt
des wagons-foudres en wagons- de remplacement des foudres par wagons pour produits pétroliers. J. Goosens à Aix-la-
citernes. Et ces citernes métal- des citernes a lieu au cours des Chapelle à une date
liques sont parfois à nouveau années 1930. Mais c’est surtout Les caractéristiques inconnue, il avait
remplacées par des citernes plus entre 1947 et 1955 que la dépose rudimentaires des été primitivement
modernes de plus grande capacité. des foudres devient systématique châssis roulant en RO livré à l’Alsace-
au profit des citernes métalliques. Le châssis des wagons trans- Lorraine.
La mutation des Si bien que l’usage commercial portant du vin présente les
superstructures des wagons-foudres n’excède pas caractéristiques du matériel
À l’origine, les wagons transpor- 1956. Pendant plusieurs années, marchandises apte au RO. Bien
tant du vin en vrac sont équipés on verra encore, sur des voies de que la vitesse des trains du RO
d’un ou de plusieurs foudres. Un garage, des bi-foudres garés sans va régulièrement être augmen-
foudre est un tonneau en bois de emploi et des châssis en attente tée de 5 en 5 km/h sur une très
très grande capacité, conçu pour d’une hypothétique réutilisation. longue période des années 1950
recevoir les vins au cours de leur Car, à l’époque, la concurrence aux années 1970, passant de 60
transport. L’usage d’un foudre en- routière s’affirme tandis que les à 80 km/h, les organes de roule-
gendre des opérations de mainte- citernes métalliques des wagons ment et de freinage des wagons à
nance fréquentes. Régnant sans offrent souvent une plus grande vin restent rudimentaires. Ainsi,
partage jusqu’aux lendemains de capacité que les foudres d’hier. Si de nombreuses unités ne sont
la Première Guerre mondiale, le bien que le nombre de châssis pas freinées. Ces wagons sont de
foudre va ensuite subir la concur- nécessaires se réduit. simples « conduites blanches »
rence de la citerne en tôle d’acier Or, les besoins en transport du ne comportant pas d’équipe-
dont l’intérieur est généralement vin par wagon diminuent dans ment de freinage, mais qui sont
recouvert, à chaud, d’un émail. les années 1950, au moment où néanmoins munis de la conduite
Le foudre en bois étant distinct les expéditions d’essence et de générale d’air comprimé qui par-
du châssis des wagons, il est facile produits chimiques ne cessent de court la rame de bout en bout.

Entre 1947 et 1955, la dépose des foudres devient


systématique au profit des citernes métalliques
90 - ferrovissime
▶ DU BI-FOUDRES À LA CITERNE MÉTALLIQUE ◀
Les dossiers permettant de suivre la wagon freiné, voit sa guérite supprimée similaires. Car quand plusieurs wagons
carrière d’un wagon, c’est bien. Mais par l’Entretien de Béziers. En novembre sont identiques, une seule photo est
c’est encore mieux quand des photos 1951, il est garé en vue du montage d’une faite et illustre les différents dossiers!
montrent les évolutions successives du citerne neuve de 205 hl en acier posée En septembre 1959, ce wagon abandonne
véhicule. Ainsi, c’est ce que permet le sur un caisson. Il est remis en service le le vin au profit de produits pétroliers.
dossier du wagon 390.482 immatriculé à 30 mai 1952 sous le numéro SCw 575.971. Les Ateliers de la Basse-Seine à Bolbec
la Compagnie du Midi, livré par De Dietrich Attaché à la gare du Blanc-Mesnil-Drancy montent des panneaux publicitaires Total
et Cie en 1920. Ce wagon est acquis par la (Nord), ce wagon de la CWR reste affecté sur sa citerne. Nouveau changement en
Compagnie des Wagons Réservoirs (CWR) aux transports du vin. Son dossier SNCF février 1967: il charge dorénavant des
en 1922 et ré-immatriculé au Nord 302.757. est illustré par la photo du SCw 575.897 solutions azotées mais pour peu de temps
En janvier 1950, ce bi-foudre, qui est un qui présente des caractéristiques puisqu’il est radié le 6 août 1968.
© DR

© DR

Ce bi-foudres Certains wagons-foudres ou Ce frein à vis ne doit pas être tit contingent va le conserver
560.439, bi-foudres freinés sont équipés confondu avec le frein d’immo- jusqu’à l’aube des années 1970.
immatriculé au également d’un frein à vis dispo- bilisation à levier, monté sur de Le châssis des wagons à deux
Nord, devient, en
sé dans une guérite. Ces guérites nombreux wagons à vin en 1947. essieux transportant du vin se
1951, un wagon
citerne identique sont, pour la plupart, déposées Tombé en désuétude, ce frein caractérise par son faible em-
au SCw 575.897 vers 1950 mais le frein à vis et à levier est démonté au milieu pattement : nombre d’entre eux
illustré dans la plateforme sont conservés. des années 1950, mais un pe- ont une distance entre les deux
l’encadré ci-dessus. essieux comprise entre 3,00 et
3,50 m afin d’être compatible
avec le diamètre des petites
plaques tournantes installées
dans les gares.

Le passage en
plaque pour mettre
le vin au repos
Les wagons transportant du
vin se voient appliquer un temps
de repos où ils sont immobilisés
avant de pouvoir être déchargés.
Or, dans le débord des gares, la
livraison et l’enlèvement des wa-
gons obligent à manœuvrer des
wagons dont le chargement ou
le déchargement sont en attente
© DR

ou en cours. Voilà pourquoi, ▶▶▶

ferrovissime - 91
Matériel roulant d’hier

92 - ferrovissime
AOÛT 1955
Les établissements Pujas à Narbonne
divisent la citerne du SCwf 583.942
en deux compartiments. Réalisée sur
un châssis Midi de 1915 construit par
Rigaud à Béziers, sa citerne Lazareth
est alors munie de deux dômes.

© É. HOSPITAL

© DR

ferrovissime - 93
Matériel roulant d’hier
Appairer châssis
de récupération et
citerne neuve n’est
pas chose facile. Ainsi,
le 581.755 réalisé en
1949 en mariant un
châssis Etat II des
Chantiers Généraux
avec une citerne
Fauvet-Girel. Celle-ci
semble bien courte
par rapport au châssis.
L’austérité de l’époque
commande de peindre
l’immatriculation
directement sur la
citerne!

Le wagon 586.886
des Etablissements
Bouchet a vu son

© DR
châssis De Dietrich
recevoir une citerne à
deux dômes Fauvet-
Les wagons vont mener des carrières étonnamment Girel en 1950. Sa
carrière ne s’arrête
longues, dépassant parfois les soixante années qu’en janvier 1969
avec le numéro UIC
Uh 21 87 071 3251-8.

© DR

94 - ferrovissime
▶ LES MONO-FOUDRES, MOINS CONNUS QUE LES BI-FOUDRES ◀
Le wagon 560.550 f est livré sous la forme octobre 1931 et sa guérite est déposée par qui sera régularisé conformément au
d’un wagon mono-foudre à guérite par l’Entretien du Bourget en avril 1948 en marquage de 1947 en SCwf 575.952.
les Etablissements Fauvet en novembre conservant une plateforme de frein à vis. En mars 1960, ré-immatriculé SCwf
1926. Il est acquis par la CWR et sa gare En 1949, Fauvet-Girel remplace le 571.074, il abandonne le vin, la CWR
d’attache est Le Bourget-Drancy. Muni d’un foudre par une citerne en acier de l’affectant au transport du formol.
foudre de 189 hl, son empattement est 190 hl. Restant la propriété de la CWR, En avril 1964, son utilisation s’élargit
de 3,00 m pour une longueur de 7,16 m. il est remis en service le 7 octobre à d’autres produits chimiques avant
On l’équipe du frein à air automatique en sous le numéro provisoire 560.505 wf d’être radié le 17 juillet 1967.
© DR

© DR

▶ L’EXEMPLE D’UN VALEUREUX SEXAGÉNAIRE ◀


Ce wagon a été construit en 1908 sur les acier de 4,85 m chargeant 181,05 hl de SC 582.239 au nom de la Société de l’apéritif
bases d’un châssis de type Est qui reçoit vin. Démunie de brise-lames internes qui Saint-Raphaël-Quinquina, réceptionné
un foudre en bois. Son empattement est de freineraient les mouvements du liquide, la pour charger des «Vins et Mistelles» – une
3,10 m pour une longueur hors tampons citerne du wagon repose sur le châssis par dénomination correspondant à un tarif
de 7,22 m. En 1952, la SCEMR à Nanterre rivetage sur deux éléments formant berceau. de transport de la SNCF (une mistelle est
remplace son foudre par une citerne en Le 20 décembre, il est immatriculé une boisson alcoolisée sucrée obtenue
par mélange de
moût de raisin et
d’alcool). Basé à
la gare d’attache
de Noisy-le-Sec
sur l’Est, il ne
comporte qu’une
conduite blanche
mais il dispose
d’un frein levier
qui ne sera
supprimé par
l’Entretien de
Nîmes-Courbessac
qu’en mars 1959.
On note qu’en
1952, sa livrée fait
très moderne. Ce
wagon est radié
en octobre 1968
sans avoir été
renuméroté UIC.
© DR

ferrovissime - 95
Matériel roulant d’hier

© DR
Ce wagon 583.980w, de la maison Genestier à Charnay-les-Mâcon, a vu aussi son châssis De Dietrich recevoir une citerne
à deux dômes Fauvet-GIrel en 1950. Sa carrière ne s’arrête qu’en janvier 1969 avec le numéro UIC Uh 21 87 071 3251-8.

Avec son châssis


modernisé par les ateliers
Claude à Colombiers en
1967, l’Uh 21 87 071
3024-9 transporte du
vin, notamment en trafic
international (RIV) pour
la maison Crescenzo à
Sète. Il est radié dans les
années 1970. Pas mal pour
un wagon déjà présent à © DR
l’inventaire de 1920!

▶▶▶ dans de nombreux établisse- St Brieuc/Pontivy, une petite Notez qu’un article sur l’utili-
ments, une courte voie accessible plaque donnant accès à une sation des wagons-foudres a été
par une petite plaque tournante voie perpendiculaire existe publiée dans Ferrovissime n°115.
est établie à la perpendiculaire dans les gares de Plaintel,
du faisceau de voies. Elle permet Quintin, Plœuc-l’Hermitage, Un inventaire après les
de mettre un wagon de vin à Uzel et St Gérand. Ou encore deux guerres mondiales
l’abri des mouvements de va- sur la ligne Vitré/Pontorson, cet Si l’on en croit les documents
et-vient et des coups de tampons. équipement concerne Châtil- officiels, la plupart des wa-
En 1957, par exemple, le lon-en-Vendelais, Dompierre du gons-foudres et bi-foudres ont été
carnet de profils de la Région Chemin, St Étienne-en-Coglès, construits durant l’année 1920.
Ouest indique que sur la ligne Tremblay et Antrain. En fait, ces wagons sont souvent

96 - ferrovissime
▶ LA CHASSE À L’ OISEAU RARE ◀
Au fil des dossiers, on découvre des livre un wagon mono-foudre qui est s’explique sans doute par le fait qu’il s’est
wagons étonnants! En voici un exemple. immatriculé au Midi. L’appel à ce momentanément associé au français ANF.
En 1908, la société Nicaise et Delcuve constructeur belge établi à La Louvière Ce wagon 543.648 appartient à Albert
puis André Amigues à Lézignan-Corbières
dans l’Aude. Ré-immatriculé SC 583.773
en novembre 1951, les Etablissements
Pujas et Cie à Narbonne renforcent
son châssis et installent une citerne
métallique de 153 hl réalisée par Lazareth
à Annecy. Assemblée par soudure, la
citerne en acier a reçu un enduit intérieur
en Brauthite et tente une innovation:
une protection isotherme dans sa partie
supérieure. Jugée peu efficace ou devenue
inutile, cette protection est déposée en
avril 1959. Six ans plus tard, le wagon
reçoit le marquage UIC Uh 20 87 071
1031-7, le régime d’échange 20 signalant
qu’il est affecté au trafic intérieur
français. Il est radié à une date inconnue,
© DR

probablement après son 70e anniversaire!

bien plus anciens mais le service


du Matériel retient 1920 qui est
En 1947, de nombreux wagons
l’année où un inventaire général
du parc marchandises a été effec-
portent encore leurs marquages
tué en France aux lendemains de
la Première Guerre mondiale. La
des anciens réseaux
Seconde Guerre mondiale induit
les mêmes effets… dicatif d’une Région de la SNCF, Et en 1952, le vin transporté en
L’avènement de la numérota- compris entre 1 (Région Est) et remorques-citernes rail-route
tion SNCF de 1947 se déroule dans 6 (Région Méditerranée). UFR est une formule qui connait
les circonstances exceptionnelles un certain développement mais
qui suivent la Libération. Du fait Quels arguments s’arrêtera avec la fin de la formule
de l’occupation allemande, de face à la route? à la fin des années 1970.
nombreux wagons portent en- Démarrée dans les années Et aujourd’hui ? Le rail trans-
core leurs marquages des anciens 1930 et accentuée au cours des porte encore du vin (voir Ferrovis-
réseaux ou des chemins de fer années 1950, la concurrence rou- sime n°117 page 10) au départ de
d’outre-Rhin. Pour cette raison, tière prend la plus grande part l'Hérault avec le groupement Les
l’immatriculation de chaque wa- du marché dans les années 1970. Mousquetaires-Intermarché, qui
gon doit être vérifiée et rectifiée. Pourtant, après guerre, le rail a met en marche des trains entiers
À l’issue de ce contrôle, le nu- encore de solides arguments. Par de citernes à bogies Zas d'ATIR-
méro correct est provisoirement exemple, en 1952, un ensemble Rail remorqué par un diesel Euro
précédé du chiffre 7 indiquant routier charge 150 hl de vin par- 4000 d'Europorte.
que l’immatriculation est validée. tagé entre le camion (80 hl) et la Ferrovissime présentera à
Lorsque l’ensemble du parc de remorque à deux essieux (70 hl). l’avenir d’autres études, mais
wagons a reçu ce chiffre 7, qui Les gros poids lourds pinardiers cette fois centrées sur l’image,
devient alors inutile, ordre est à trois essieux (maxicode de concernant des wagons affectés
donné de le supprimer (vers 1955). l’époque!) chargent également au transport du vin, qui se dis-
Noter que le chiffre 7 avait été 150 hl. Or, un court wagon-ci- tinguent par leur équipement
choisi car il était le premier à ne terne ne démérite pas face aux particulier ou leur silhouette
pouvoir être confondu avec l’in- camions en chargeant 180 hl ! pittoresque. ◼

ferrovissime - 97
Gares et installations

16 JUILLET 1969
En gare de Chamonix, le
ZS 10205 – wagon-plat
automoteur – est manœuvré
seul par un agent assurant
la formation d'un train de
travaux. Au fond, le fourgon
automoteur reste à l’arrêt.

98 - ferrovissime
▶ LA LIGNE SAINT-GERVAIS /
CHAMONIX / VALLORCINE ◀

© V. BABILOTTE

▶ UN PROFIL EXTRÊMEMENT DIFFICILE ◀


Le profil de la ligne, longue de 36,613 km, est dur: la voie part
de la côte 579,8 m en gare du Fayet-St Gervais pour atteindre
Chamonix au km 19,800, à l'altitude de 1037 m. Une telle
dénivellation nécessite le recours à deux fortes rampes, l'une
de 90 mm/m sur 2155m, l'autre de 80 mm/m sur 1386 m.
Au-delà de Chamonix, le profil s'assagit quelque peu (rampes
de 20 mm/m) et la ligne atteint son faîte à la traversée du
tunnel des Montets à la côte 1385,92 m avant de plonger
(pente de 70 mm/m) sur Vallorcine, dernière gare française
et rejoindre enfin la gare suisse du Châtelard-Frontière (côte
1121 m) après avoir franchi la frontière au km 36,613.
© É. HOSPITAL

ans les années 1880, du Simplon en Suisse, concur-


Au pied du Mont-Blanc, les décideurs en- rent direct du projet français.
le PLM construit cette visagent de créer Du coup, la ligne devient une
une nouvelle per- simple antenne desservant une
ligne à l’économie, cée alpine vers le zone très rurale, essentiellement
Val d'Aoste en Italie constituée par la haute vallée de
en optant pour la grâce à un tunnel fer- l'Arve où l'on ne parle pas encore
voie métrique et la roviaire de 13 500 m à percer de tourisme de masse. Même si la
sous le Mont-Blanc entre Cha- ligne prend un caractère interna-
traction électrique en monix et Courmayeur. Mais ce tional en atteignant la frontière
projet est vite abandonné en suisse deux kilomètres après
utilisant des solutions raison des travaux colossaux Vallorcine, elle n'offre aucune
novatrices. nécessaires à l'établissement perspective financière intéres-
d'une voie normale au-delà de St sante. Dans ce contexte, le PLM,
Gervais-les-Bains pour accéder concessionnaire de la ligne, opte
Texte : Éric Hospital au tunnel. Cet abandon s’ex- pour une formule à l'économie,
plique aussi par le percement avec une voie métrique dotée
définitivement acté du tunnel de la traction électrique. ▶▶▶

ferrovissime - 99
Gares et installations

En juillet 1966 aux environs


de Servoz, l'une des sections
à quatre files de rails: à
droite, le rail d'alimentation
en courant traction; entre
les deux files de rails de
roulement, on voit le rail
central utile pour le frein à
mâchoires.
© É. HOSPITAL

▶▶▶ Cette technique très nova- eux et commandés par le seul Les premiers résultats d'ex-
trice en 1895 entraine l'étude et mécanicien depuis le véhicule ploitation vont au-delà des es-
la création d'un matériel très de tête grâce à un asservissement poirs les plus optimistes, la tenue
spécifique. pneumatique. Chaque véhicule en ligne des rames entièrement
dispose par ailleurs d'un petit automotrices est telle qu'il est
Voie métrique pupitre de commande afin de décidé très rapidement de com-
et troisième rail permettre les évolutions en solo pléter le parc avec quelques élé-
La ligne établie à l'écartement lors des manœuvres de forma- ments de matériel simplement
d'un mètre comporte un troi- tion ou de desserte. Autre inno- remorqué, moins coûteux à
sième rail latéral (de type PLM A vation: une très avant-gardiste l'achat.
de 34,2 kg/m) placé latéralement modularité poussée à l'extrême Tous les véhicules sont
à la voie sur des tasseaux en bois puisqu’Auvert ne conçoit qu'un construits par les Chantiers de
de hêtre paraffinés. Il permet seul modèle de truck moteur sur la Buire à Lyon, à l'exception de
d'alimenter les trains en courant lequel seront adaptées les caisses 13 d'entre eux construits par les
traction continu sous une tension de tous les types de véhicules
de 600 V. Ce choix, particuliè- nécessaires à l’exploitation: des
rement économique, présente
l'avantage de disposer dans une
fourgons utilisés en tête de rame
pour la conduite du convoi aux
▶ L’INVENTAIRE DU MATÉRIEL ROULANT ◀
zone très montagneuse d'une ali- wagons marchandises, voitures Pour l'ouverture, 64 véhicules automoteurs
mentation infiniment plus fiable voyageurs et autres véhicules sont opérationnels. Dès 1902, les premiers
qu'une caténaire très sensible aux de service. véhicules remorqués font leur apparition (huit
intempéries hivernales. Malgré voitures de 2e classe). Puis au fur et à mesure de
un profil très difficile avec des Un matériel fiable l'accroissement des besoins, les effectifs en matériel
rampes atteignant 90 mm/m, le et performant neufs ne cessent d'augmenter pour atteindre
PLM refuse de recourir à la cré- La ligne est ouverte au ser- un maximum de 191 véhicules ainsi répartis:
maillère et opte pour une ligne vice en plusieurs étapes. 25 juil- - 20 fourgons automoteurs;
à adhérence simple. let 1901 : St Gervais-les-Bains/ - 73 voitures voyageurs automotrices (8 de
Pour résoudre le problème Chamonix ; 25 juillet 1906 : 1re classe, 35 de 2e classe, 30 mixtes);
de l'adhérence en forte rampe, Chamonix/Argentière; 1er juillet - 23 voitures voyageurs remorquées
René-Louis Auvert, brillant in- 1908: Argentière/Vallorcine/Le (6 de 1re classe, 17 de 2e);
génieur en charge de la mise au Chatelard-Frontière. Du fait de - 68 wagons marchandises automoteurs
point de la traction électrique cette chronologie, les achats de (17 couverts, 34 tombereaux, 17 plats);
au PLM, a une idée de génie. Le matériel sont répartis sur plu- - 3 wagons couverts remorqués;
principe est simple: un convoi sieurs années, adaptant le parc - 3 chasse-neiges automoteurs et
est formé uniquement de véhi- à l'allongement de la ligne et à
1 grue roulante remorquée.
cules automoteurs attelés entre l'accroissement du trafic.

100 - ferrovissime
© É. HOSPITAL
Le fourgon automoteur Z 207 stationne en gare de Chamonix le 16 juillet 1969.

Une alimentation infiniment plus fiable qu'une


caténaire très sensible aux intempéries
ateliers PLM d'Oullins et 5 pro- constitué d'un châssis portant engrenage conique et un accou-
venant des ateliers Desouches deux essieux munis de roues à plement élastique à ressort. Le
et David à Pantin. rayons d'un diamètre de 0,930 m moteur affiche une puissance
Ces véhicules automoteurs avec un empattement de 3,5 m. continue de 55 ch pouvant mon-
ont donc en point commun le Chaque essieu est équipé d'un ter à 65 ch pendant deux heures
truck moteur. Celui-ci, d'une moteur CEM alimenté en 550 V consécutives avec une vitesse de
longueur totale de 5,996 m, est qui entraîne l'essieu grâce à un rotation de 275 tr/mn. Les deux
moteurs sont invariablement
couplés en parallèle, un moteur
pouvant être isolé en cas d'avarie.
Chaque véhicule dispose donc
d'une puissance de 110 ch.

Un frein de secours
original dans les
pentes à 70 mm/m
Le captage du courant trac-
tion est assuré par quatre frot-
teurs disposés à chaque angle du
truck. Un frotteur est constitué
par une palette horizontale ar-
© É. HOSPITAL

ticulée pour absorber les varia-


tions de hauteur et, à l'origine,
Attention: photo couleurs rare! En juillet 1968, une composition Z 200 + voitures automotrices seul le poids de cette palette
stationne en gare de Chamonix. contribue à assurer le ▶▶▶

ferrovissime - 101
Gares et installations

© É. HOSPITAL
Le ZS 10208, wagon ballastière automoteur, est vu en gare de St Gervais-les-Bains-Le Fayet en juillet
1969. Il fait partie des ultimes véhicules d'origine PLM réformés le 1er novembre 1986.
© C. HOSPITAL

© C. HOSPITAL
La voiture voyageurs mixte automotrice ZS 10119, dans une livrée Les six conduites pneumatiques nécessaires au fonctionnement
impeccable, stationne en gare de Chamonix en juillet 1969. Elle des freins et de la commande des servo-moteurs sont bien visibles
fera partie des sept dernières voitures voyageurs automotrices PLM sur cette photo prise en 1969.
réformées au printemps 1985.

▶▶▶ contact. Ultérieurement, est dotée d'un sabot classique par pression horizontale sur les
un nouveau type de palette commandé pneumatiquement faces verticales du champignon
asservi à un système pneuma- agissant pour le serrage par pres- de ce rail central.
tique assure une pression bien sion sur la table de roulement. Pour la conduite en situation
supérieure au dispositif initial: D'autre part, les sections de normale, seul le frein classique
il permet l'établissement d'un pente égales ou supérieures à est utilisé par le conducteur. Le
contact permanent, même en 70 mm/m sont équipées d'un frein à mâchoire est un frein
cas de présence de givre sur le rail central surélevé destiné de sécurité qui n'est employé
rail. à compléter l'action du frein comme complément au frein
Pour le freinage, deux dispo- classique. Dans ce but, chaque classique qu'en cas d'urgence
sitifs complémentaires sont ins- truck est doté d'un frein pneu- pour obtenir le ralentissement
tallés. D'une part, chaque roue matique à mâchoires agissant et l'arrêt du convoi. De plus, ce

102 - ferrovissime
© É. HOSPITAL

© É. HOSPITAL

↑ frein à mâchoires est utilisé est simple : chaque véhicule est transmise aux servo-moteurs
Le wagon couvert comme frein d'immobilisa- muni d'un régulateur à souf- secondaires de tous les autres
automoteur ZS 10315 tion en cas d'arrêt prolongé en flage magnétique commandant véhicules automoteurs par l'in-
stationne sur une
pleine voie. Chacun de ces freins le démarrage, le réglage de la termédiaire des conduites d'air
voie de la gare de St
Gervais-les-Bains-Le possède, bien sûr, sa propre vitesse, l'arrêt et le change- comprimé.
Fayet en juillet 1969. conduite générale. ment de marche. Ce régula- L'observation d'une extrémi-
teur possède onze positions té de véhicule automoteur est
Une commande fiable (cinq pour la marche avant, une véritable curiosité : on dis-
par air comprimé cinq pour la marche arrière tingue un tampon central entou-
Par ailleurs, un freinage et un point neutre), et est com- ré de deux crochets et tendeurs
rhéostatique commandé par le
mécanicien permettant le main-
tien de la vitesse dans les pentes
fonctionne sur chaque véhicule
Les sections de pente égales ou
automoteur.
L'autre grande originalité
supérieures à 70 mm/m sont
de ce matériel réside dans le
système de commande des véhi-
équipées d'un rail central surélevé
cules automoteurs. René-Louis mandé par un servo-moteur d'attelage (un de chaque côté)
Auvert renonce à la classique pneumatique (dit secondaire) et pas moins de six conduites
commande électro-mécanique alimenté par deux conduites d’air : conduites générales (CG)
d'unités multiples, aux déjà d'air (une pour la marche avant, du frein automatique à sabots
nombreuses applications, pour une pour la marche arrière). et du frein modérable à sabots,
lui préférer une commande par Il suffit au mécanicien situé conduite principale (CP) du frein
air comprimé aussi originale dans le fourgon de tête de faire automatique à mâchoire et trois
que fiable. Sa longévité va le varier la pression d'air à l'aide CG utiles à la commande des
prouver, mais, curieusement, du servo-moteur (dit principal) servo-moteurs (marche avant,
son invention ne connaîtra pas de ce fourgon pour obtenir la marche arrière, commutation
d'autre application. Le principe position voulue, qui est alors traction/freinage). ◼

ferrovissime - 103
Comment ça marche ?

© DR
Conduite blanche en 1953, ce wagon-citerne à produits pétroliers Millet permet d’observer l’absence de timonerie et de sabots de frein.

Les « conduites blanches »


L’étude des wagons- l est très instructif de consulter les Pour arrêter un train,
différents règlements publiés au le frein continu automatique
réservoirs à vin, fil du temps concernant un aspect Westinghouse
particulier du chemin de fer. Ainsi, Mais remontons maintenant
en page 88, met les freins… En ouvrant l’Instruc- à l’année 1947, qui correspond à
en lumière les tion sur la Composition des Trains l’année de départ de notre étude
(ICT), édition de 1947, on note que des pages 88 et suivantes sur les
conduites blanches, la conduite blanche est un équipe- wagons-réservoirs à vin. C’est aussi
ment banal, appliqué sur un grand l’année où l’Instruction sur la Com-
des wagons non nombre de véhicules. Puis, en lisant position des Trains, publiée par la
freinés mais qui font les pages de règlements de plus en SNCF en 1939, est remaniée dans une
plus récents, la conduite blanche nouvelle édition. Cette instruction
cependant partie du devient un équipement exceptionnel comporte une annexe B qui traite
avant de devenir une anomalie. Voilà de la description et l’utilisation des
système de freinage. bien la preuve que tout ce que nous divers organes de freins.
Explications… allons écrire dans les paragraphes Les bases sont données dans l’ar-
qui suivent, concerne un temps ticle 1 :
aujourd’hui révolu, maints détails « Le frein continu dont sont équipés
Texte: Jehan-Hubert Lavie étant devenus obsolètes dès la fin la presque totalité des machines et des
du XXe siècle. véhicules SNCF est le frein continu auto-

104 - ferrovissime
© DR

Construit par CIMT en 1957, ce wagon transport de lingots chauds SP 501486 est une conduite blanche.
On note l’absence de sabots de frein de part et d’autre des roues.

matique Westinghouse (W), lequel peut permettant de faire fonctionner le rampe, le wagon risquerait de partir
fonctionner sous deux régimes : frein soit au régime voyageurs, soit au en dérive en dévalant la pente en
- le régime voyageurs utilisé dans les régime marchandises. L’inversion est sens inverse.
trains de voyageurs et dans les trains possible grâce à une manette située Dans le parc commercial de la
de messageries ; de chaque côté du châssis du wagon. SNCF, les conduites blanches ont
- le régime marchandises utilisé dans les Les wagons aptes uniquement au Ré- déjà disparu dès les années 1970 dans
trains de marchandises. gime Ordinaire (RO) sont soit munis les catégories des wagons couverts
Les véhicules correspondants comportent: du frein continu marchandises, soit et plats à deux essieux. Cependant,
- soit l’équipement complet du frein ; on munis de la conduite blanche. elles sont encore présentes chez les
dit alors que le véhicule est muni du frein Le wagon muni de la conduite tombereaux à deux essieux E40 dans
continu ; blanche est équipé de la conduite un inventaire du 4e trimestre 1985.
- soit seulement la conduite du frein ; on générale (CG) qui, par l’intermédiaire Ces tombereaux non freinés sont
dit alors que le véhicule est à conduite d’un demi-accouplement disposé aux même appréciés par certains clients,
blanche. » deux extrémités de chaque véhicule, notamment les ferrailleurs, car ils
parcourt la rame de bout en bout. Par permettent les chargements les plus
Il existe plusieurs catégories contre, le wagon à conduite blanche lourds sur voies SNCF, l’absence de
d’équipements ne possède ni timonerie, ni aucun la timonerie et des sabots de frein
En 1947, les voitures et les four- organe qui permettrait de freiner permettant d’alléger la masse à vide
gons du parc voyageurs sont tous ses roues. du véhicule ! Ces ultimes conduites
munis du frein continu voyageurs. On ne peut donc placer un wagon blanches disparaissent peu après
Les wagons qui sont aptes au Ré- à conduite blanche comme dernier le transfert du parc commercial
gime Accéléré (RA) sont tous munis véhicule en queue d’un train car en SNCF à la société France-Wagons
du frein continu avec un dispositif cas de rupture d’attelage dans une en 1993. ◼

La conduite blanche ne possède ni timonerie,


ni aucun organe qui permettrait de freiner ses roues
ferrovissime - 105
Cœur de métier

La BB 75415 avec sa rame devant l’entrée de l’ITE de la CPCU.

LA CPCU, FIDÈLE UTILISATEUR


DU FRET FERROVIAIRE
Utilisateur historique du rail, la CPCU, qui u milieu des immeubles de
bureaux et d’habitations, qui
voit l’avenir en vert, intègre le ferroviaire pour poussent comme des cham-
pignons, il n’est pas difficile
continuer sa progression dans le sens de la de trouver la CPCU (Compa-
transition écologique. gnie Parisienne de Chauffage Urbain)
à Saint-Ouen. La haute cheminée de sa
chaufferie, bien visible aux alentours,
Texte et photos : Marc Le Rochais marque en effet le paysage.
Coincée entre la ville, la Seine et
les voies du RER C, c’est l’une des
huit centrales de chaleur de la CPCU,

106 - ferrovissime
La BB 75415 refoule sa demi-rame de wagons sous le bâtiment de déchargement / stockage. Très bien intégré sur le plan architectural,
ce bâtiment d’usine ressemble à un immeuble de bureau!

vieille dame de 1927 ; filiale d’ENGIE déchets, aujourd’hui toujours reliée 2014, celle du charbon dans le mix
et concessionnaire de la Ville de Paris. à un incinérateur du SYCTOM. Rien énergétique a été divisée par 3, pour
Cette entreprise assure la produc- ne se perd ! En 1958, la Ville de Paris ne plus représenter que 9 % en 2021.
tion de vapeur pour le chauffage et libère un espace sur le terrain de la Ce changement de cap vers un
l’eau chaude destinés à l’habitat et centrale électrique pour la création verdissement des activités de pro-
aux tertiaires public et privé. Elle d’une centrale à vapeur. Lors de la duction de chaleur nécessite un re-
alimente 425 000 équivalents loge- démolition de la centrale EDF de Saint- cours à des combustibles alternatifs,
ments à Paris et 16 communes, la Ouen en 1989, une nouvelle unité est comme la biomasse. Celle-ci entraîne,
distribution s’effectuant grâce à un construite par la CPCU. outre l’adaptation de la chaufferie en
réseau de 520 km de canalisations. La transition écologique est opé- elle-même pour la co-combustion, la
Dans le monde, seules New-York et rée dès le début des années 2000 création d’une nouvelle installation
Moscou disposent d’un équipement par la CPCU, qui continue jusqu’à de déchargement et de stockage de
similaire ! La centrale de Saint-Ouen respecter l’objectif volontariste fixé la biomasse acheminée par wagons
fournit 1/3 des besoins du réseau par la mairie de Paris de la neutralité sur Saint-Ouen, seul site à pouvoir
de chaleur ! carbone en 2050. Elle va entraîner recourir au fret ferroviaire.
de profonds changements, y compris
Saint-Ouen, seul site à dans la logistique. La part des éner- Une installation terminale
pouvoir recourir au fret gies renouvelables et de récupération apte à recevoir 14 wagons
ferroviaire est de 51 % actuellement, et celle- Ainsi en 2016, un ensemble flam-
L’installation à Saint-Ouen ne doit ci continuera d’augmenter. Depuis bant neuf est construit sur 1,6 ha,
rien au hasard : l’eau de la Seine est 2016, le fioul lourd a été remplacé pour un montant de 75 millions d’eu-
nécessaire pour produire la vapeur. par le gaz, entrainant l’arrêt de la ros financés à 50 % par la Banque
Dès 1954, la CPCU raccorde son réseau desserte ferroviaire du site de Vau- Européenne d’Investissements. Ce-
à l’usine voisine d’incinération des girard opérée par Fret SNCF. Depuis lui-ci comporte un bâtiment ▶▶▶

ferrovissime - 107
Cœur de métier
Composée
de wagons
présentant
une silhouette
proche de celle
des céréaliers, la
rame est en cours
de déchargement
sous le bâtiment.

Les jours de gel, les


wagons de charbon
refoulent durant
45 mn sous ce
hangar équipé de
tubulures permettant
de réchauffer les
chargements par
convection à 70°C.

▶▶▶ de déchargement, cinq silos électrifiée en impasse pouvant rece- les opérateurs CPCU et cheminots de
de stockage de pellets (granulés de voir 14 wagons, raccordée au faisceau Fret SNCF. Le train transportant les
bois) et un de charbon (950 t chacun, de Saint-Ouen les Docks. précieux granulés de bois provient
1600 m3, permettant 5 jours d’autono- Séverine Goujon, responsable de Rouen-Orléans, plus précisément
mie) et galeries de convoyages (1,2 km) communication, et Julien Bras, res- des quais du port HAROPA, via Le
pour alimenter la chaufferie proche, ponsable manutention et logistique Bourget et Paris-Chapelle. La pro-
elle-même dotée de 2 silos journaliers du site, me font la visite du proprié- duction française étant insuffisante
de 1 400 t. Et bien sûr une ITE (Instal- taire ! À mon arrivée, une demi-rame pour les besoins de la CPCU (700 t
lation Terminale Embranchée) non de pellets vient déjà d’être vidée par consommées chaque jour de chauffe),
les pellets arrivent par bateau d’Eu-
rope jusqu’au port normand.
Après une brève présentation du
site depuis le centre de supervision
ferroviaire, nous apercevons déjà
sur un écran l’autre demi-rame qui
refoule en direction de la fosse de

L’ouverture des trappes des


wagons est effectuée par les
cheminots de Fret SNCF. Les
pellets tombent par gravité sur
une grille entre les deux files de
rails. Ils seront acheminés dans
les silos de stockage à l’aide
d’un tapis chargeur.

108 - ferrovissime
déchargement. Casques et masques Plus tard dans la matinée, un se- ressemblant à s’y méprendre aux
FFP3 sur le nez, nous filons assister cond train est attendu en provenance bureaux proches !
aux opérations. du port voisin de Gennevilliers, mais La démarche de la CPCU montre
ce trafic est en sursis, urgence clima- que les trains de marchandises au
Les rames de 22 wagons tique oblige : le charbon sud-africain cœur des villes n’ont pas dit leur
sont livrées en deux fois qui a remplacé celui du Nord-Pas-de- dernier mot ! ◼
Aujourd’hui, le convoi, tracté par Calais depuis des décennies doit en
la BB 75415 et composé de 22 wagons effet tirer sa révérence en 2024 au
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donc livré en deux fois. Un opérateur assurés également en BB 75400 ou
m’indique que le déchargement prend en UM de BB 60000, avec des rames
environ 3 heures. Les wagons sont composées de wagons Falns au dé- Voir des trains de marchandises dans la
vidés au fur et à mesure par gravité, chargement latéral très rapide. capitale et dans sa proche couronne était
en veillant à ne pas saturer le tapis Il est frappant de constater l’inté- chose courante au XXe siècle, notamment
extracteur convoyant la matière vers gration environnementale réussie lorsque la Petite Ceinture était
les silos. Les pellets tombent entre de cette activité industrielle essen- exploitée. Désindustrialisation, pression
les deux files de rails, avec des grilles tielle à la vie des parisiens et fran- immobilière sur les emprises ferroviaires,
de dimensions plus restreintes que ciliens, qui ne s’arrête jamais grâce coexistence avec le trafic RER et
celles sur les côtés spécifiques pour le aux près de 100 salariés travaillant Transilien, acceptabilité par les riverains,
charbon, et protégées par des trappes en 3x8 : pas de bruit, pas d’odeurs, pertinence du fluvial, absence de volonté
manœuvrées par des vérins. une architecture en trompe l’œil politique tant nationale que locale,
les utilisateurs du fret ferroviaire se
comptent désormais sur les doigts d’une
Ces trains sont assurés également main à Paris: Equiom aux Batignolles,
Tafanel dans le 18e arrondissement,
en BB 75400 ou en UM de BB 60000 Calcia dans le 13e arrondissement.

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CHARLES R.
GORDON-STUART
• Le photographe anglais qui aimait les trains français
• The English photographer who liked French trains
1938-1964 - par Luc Fournier et Bram van der Velden
Charles R. Gordon-Stuart était un photographe anglais né en 1909, qui
fit ses premières images ferroviaires en France en région parisienne
en 1938. Après guerre, il eut l’opportunité de revenir et de parcourir
toutes les régions de la SNCF entre 1947 et 1964. Il fut donc un témoin
privilégié de l’évolution des chemins de fer français, depuis la fin des
compagnies jusqu’au déclin de la vapeur et l’apparition des moyens
de traction contemporains.
Issu de ce fonds photographique mis à disposition par Bram van
der Velden, responsable des archives de la French Railway Society,
cet ouvrage retrace les voyages ferroviaires en France de Charles
R. Gordon-Stuart au travers de près de 600 images en noir et blanc
inédites, légendées par Luc Fournier, Chargé de mission pour le
patrimoine ferroviaire auprès du Ministère de la Culture.

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320 pages, près de
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et en anglais. d’expédition*

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1947
181
1947

Métropolitaine,
Nord

230 n° 240 Autre série qui fit les beaux jours des 231 C 58 Franchissant le viaduc de
Commelles, la 231 C 58 ex
grands rapides de l’Est, les 241 série 3-1260 esr affectée au dépôt de
Séance de lavage de la boîte à 002-041. Ici, la

15€ étranger
Fives à Lille. Elle est en tête d’une
fumée pour la 230-240 (future la série, construite en février 1932 par rame homogène de voitures
230 K). Ces 230 à grande vitesse, à la Société française de constructions Nord métalliques à portières
roues de 2,090 m constituent une
latérales conçues par l’ingénieur
série emblématique de la « grande remarque les ballonnets du réchauffeur Marc de Caso (1893-1985), dites
traction » sur l’Est. Celle-ci est en
« Torpilles ». Cette machine
état définitif avec échappement à large
sera réformée le 7 avril 1959
section et réchauffeur Worthington.
à son dépôt d’affectation.
Notez la ligne très tourmentée
231 E 39 231 E 39
de la machine. Tender de 35 m .
Nord
230 n° 3406 230 n° 3406 231 E 39, ex-3.1121, a P.O type Chapelon 231 C 58 Seen crossing Commelles viaduct,

231 E 39 231 E 39
La 231 E 39 ex-3.1121, Pacific Chapelon type P.O 231 C 58 ex 3-1260 is assigned
230 n° 240 230 n° 3138 230 n° 3138 du Nord, est photographiée en tête de la « Flèche Pacific of the Nord, is photographed
heading the “Golden Arrow” at Calais. The
to Fives depot near Lille. It is
d’Or » à Calais. L’environnement est celui de heading a homogeneous consist
The smokebox is being washed out Dans les emprises du dépôt de On the premises of Paris-la l’immédiat après-guerre avec des constructions environment is typically post-WWII with Vue de l’avant de la A front view of 231 E 39. of Nord steel slam-door carriages
Another class that was prominent on
on 230-240 (future 230 K). These Paris-la Villette, la 230-3406, issue Villette locomotive shed, 230- Représentante des 230 à grande Representing the high-speed 230, provisoires en bois. Cette machine a participé, temporary wooden buildings. In January- 231 E 39. On note Note the presence of designed by Engineer Marc de
Est fast services, the 241 of the 002-041
high-speed 230 engines, fitted with d’une sous-série de cent machines 3406, part of a sub-class of vitesse, type auquel la C de l’Est a type to which the Compagnie en janvier-février 1956 à des essais de pousse February 1956, this engine took part in la présence d’un a customs officer on Caso (1893-1985), nicknamed
series. Seen here is
2.090m diameter driving wheels, were pour express, omnibus et trains 100 engines for express, slow fut fidèle durant des décennies, de l’Est remained faithful for de la BB électrique 12002 afin de vérifier le trials pushing electric BB 12002 to check douanier, sur le quai, the platform, to the “Torpilles” (“Torpedoes”).
of its class, built in February 1932 by
a signature class of crack services on de marchandises mises en service and goods trains, introduced la 230-3138 améliorée avec son decades, 230-3138 is an improved comportement à grande vitesse des pantographes the behaviour at high speed of single-pallet à droite de la photo. right of the picture. This engine was withdrawn on
the Société Française de Constructions
the Est region. This locomotive is in its à partir de 1897-98. Apparentées from 1897-98. Similar to the échappement à large section engine with its wide exhaust and unipalettes. Elle atteignit, avec ses sœurs 231 E 19 pantographs. With its sisters 231 E 19 and 7 April 1959 at Fives depot.
Mécaniques at Denain (Nord). Note the
final condtion, with a large diameter aux du Bousquet Nord et Nord and Midi Du Bousquet et son surchauffeur. Notez les superheater. Note the almost et 35, des vitesses allant jusqu’à 180 km/h. 35, it reached speeds of up to 180 km/h.
tanks of the ACFI feed-water heater and
exhaust and a Worthington feed-water Midi, bien que légèrement plus locomotives, but slightly more écrans quasi rectangulaires. perfectly rectangular smoke the large diameter funnel, surrounded
heater. The engine’s outline is far from puissantes, elle recevront très vite powerful, they were quickly Tender à trois essieux d’origine deflectors. The original 6-wheeler by small metal deflectors. The lamp is
smooth. 35 cubic metre tender. la surchauffe, d’où cet allongement fitted with superheating, hence ayant une capacité de 22 m d’eau tender could carry 22 cubic fitted with a protective triangle pointing
de l’enveloppe du régulateur. the stretched regulator casing. et de 5 tonnes de charbon. metres of water and 5 tons of coal. downwards, as was customary on the Est.

1938
141 D 362
231 D 95 213
La 141 D 362 à Dijon-
Perrigny est vue de son

1947
côté droit avec ses petits Dans sa parure de guerre,
la Pacific
écrans et sa porte de boîte 231 D 95. Livrée terne,
coffrage
à inesthétique entre dôme
fumée type PLM d’origine. et sablière et
immatriculation à la peinture
au pochoir.

141 D 362
231 D 95

née
Sud-Est | Méditerra
141 D 362 at Dijon-Perrigny,
seen from the right-hand Seen in its wartime garb,
Pacific
side with ist small smoke 231 D 95. Drab livery, unsightly

040 T n° 7905
deflectors and its original casing between steam dome
and
PLM type smokebox door. sandbox and stencilled markings.

040 T n° 7905
n° 7905, of the
Alsace n° 7905 type
T13
040 tank engine was part of a class
Prussian T13
type, by the 240 P 10
140 C 7
Lorraine
La 040 tender s ordered directly
240 P 10
60 Le locotracteur Y 6125 résulte
d’une série de of 60 locomotive time under
prussien fait partie es directement par railway, at the de la transformation, en 1950, par
Alsace-Lorraine , between 1914
and
machines commandé sous domination les usines Brissonneau et Lotz
alors German domination to the Sur le pont tournant de
l’Alsace-Lorraine, La série units were added d’une série de 40 locotracteurs à Laroche, la 240 P 10. Ces En escale à Dijon, la 140
1914 et 1918. 1918. Four further in 1919. N° 7905 locomotives provenaient On the turntable at Laroche, C 7 de la région
allemande, entre s, deux essieux datant de la Première de la transformation effectuée Est, ex-40007 de la compagnie
par 4 autres exemplaire class as WWI reparations Luxembourg en 1939/1940, sous les directives resulted from the conversion,
240 P 10. These locomotives de l’Est,
fut complétée
», en 1919. La 7905 to the Guillaume- that guerre mondiale et provenant de de André Chapelon, de in 1939/1940 and under provient du lot de machines
was seconded in Pacifics série 4500 de l’ex-P.O. construit, à
au titre « Armistice photographed l’Artillerie lourde sur voie ferrée En 1947, les 25 locomotives
the direction of André Chapelon, l’origine, pour l’Artillerie
au réseau Guillaume- qu’elle network and was s de la série étaient affectées of Pacific locomotives lourde sur voie
était détachée cette ville by Gordon-St uart. These locomotive (ALVF). Leur silhouette allait servir à Laroche-Migennes pour of the 4500 class from the
former P.O. In 1947, the ferrée (ALVF). Elle sera ferraillée
c’est dans city la traction des trains lourds en 1975.
Luxembourg et uart. around 1955. six machines-tenders légères construites en of 6 lightweight tank engines, built in 1855 de modèle à plusieurs séries de sur Paris-Lyon. Puissantes 25 locomotives in this class
were assigned to Laroche-
iée par Gordon-St were withdrawn 1855 par les usines Gouin pour la Compagnie by the Gouin works for the Compagnie du et performantes, elles furent Migennes for hauling heavy
a été photograph 1955. locotracteurs neufs, construits assez mal acceptées par trains on the Paris-Lyon
s ont disparu vers
Ces locomotive du Midi. Deux d’entre elles, les 401 et 403 Midi. Two of them, 401 and 403, were taken dans le courant des années 1950.
région Sud-Est. L’électrification
1950, provoqua la garage
la
de la ligne Paris-Lyon en
Despite being powerful
popular on the South-East.
and efficient, they were
line.
not very 140 C 7
230 B 667 230 B 667
allaient entrer à l’inventaire du P.O-Midi puis de over by the P.O-Midi and subsequently by d’une partie puis de la totalité The electrification of the
la SNCF. Dans les années 1950, ces machines, the SNCF. In the 1950s, these engines, by la série. En dépit des demandes de Paris-Lyon line in 1950 led
d’affectation formulées par to the withdrawal of part,
quasi-centenaires, sont affectées à Toulouse then almost 100 years old, were assigned to les régions Nord et Ouest, later of the entire class. and Calling at Dijon, 140 C 7
elles furent démolies en Despite requests made from the Est region,
Y 6125
pour manœuvres en gare et déplacement des Toulouse for station shunting and moving 1953. Nord and Ouest regions, by the ex-40007 of the Compagnie
Photographiée au dépôt de Photographed at Toulouse they were scrapped in 1953. de l’Est, is part
machines électriques dans l’enceinte du dépôt. electric locomotives around the depot. of a class of engines originally
Toulouse, la 230 B 667 ex-1367 depot, ex-Midi 230 B 667 built for the
railway-based Heavy Artillery
Midi est représentative des is representative of the Diesel locotractor Y 6125 is the (ALVF in the
French acronym). It was
machines mixtes compound à 4 cylinder compound mixed result of the conversion in 1950, by scrapped in 1975.
4 cylindres de l’Ecole Alsacienne, service engines designed by the Brissonneau et Lotz works, of a
modèle que le Midi introduisit, the “Alsatian school”, a type series of 40 4-wheeler locotractors
avec succès sur les autres introduced successfully by dating back to WWI, and originally
réseaux français, notamment the Midi onto other French
141 E 467
part of the Rail-Mounted Heavy
le Nord et l’État. Dernière railways, notably the Nord and Artillery (Artillerie Lourde sur
survivante de sa série, utilisée the Etat. Last survivor of its Voie Ferrée - ALVF). Their outline
à des trains de travaux, la class, used for works trains, inspired several classes of new diesel
230 B 667 sera réformée à 230 B 667 was withdrawn at La 141 E 467 est photographiée
shunters, built during the 1950s.
Toulouse le 14 mai 1956. Toulouse on 4 May 1956. devant la rotonde de Dijon-Perrigny,
visiblement en cours de
réparations
après les bombardements
alliés.

141 E 467
141 E 467 is photographed
outside the roundhouse
at Dijon-
Perrigny, visibly undergoing
repairs
following Allied bombing.

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