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Royaume du Maroc

CPGE
Ministère de l’Éducation Nationale,
du Préscolaire et des Sports

Classes Préparatoires aux Grandes Écoles

Renforcement des Compétences


Linguistiques

Niveau B2
RCL Filière économique et commerciale
Livre de l’enseignant (e)

2022

CNIPE
CPGE
Royaume du Maroc

Ministère de l’Éducation Nationale,


du Préscolaire et des Sports

Classes Préparatoires aux Grandes Écoles

Renforcement des Compétences Linguistiques


2022

Niveau B2
Filière économique et commerciale

ÉQUIPE DE CONCEPTEURS COORDINATION


Wafae ABID Jalal EL HAKMAOUI
Bouchra BAHROUCH Abdelbaset FATIH
Asmaa HABIBY
Abdelouahhab MELOUKI
Hajir RIFAI

EXPERTISE RÉALISATION TECHNIQUE


Mohamed FAHFOUHI Noureddine HALI
Adil LOUCHKLI Abdelbaset FATIH

Ministère de l’Éducation Nationale, du Préscolaire et des Sports


Centre National des Innovations Pédagogiques et de l’Expérimenattion / Service d’Organisation des Études en CPGE
Avenue des Saadiens, Hassan, Rabat. Tel : +212 (0) 537 730 008 / Fax : +212 (0) 537 72 63 25
Contenus Pages

Introduction 1

Unité 1 Les langues 4

Tâche initiale
▪ Décrire un fait culturel.
Communication
▪ Décrire un fait de société
▪ Expliquer
▪ Clarifier
Culture et société
▪ La prise de parole au moment voulu.
Séquence 1 ▪ L’initiative de la parole.
Langue
Le plurilinguisme
▪ Adjectifs accompagnés de prépositions.
▪ Pronoms compléments : Y/En
▪ Le plurilinguisme
▪ Les langues
Tâche finale
▪ Décrire des situations dans lesquelles on mobilise des
langues : Voyages, réseaux sociaux…etc.
▪ Rédiger un texte décrivant ce qu’on pense des langues
utilisées chez les jeunes d’aujourd’hui en vue de le
publier dans le journal de la classe

Tâche initiale
▪ Décrire un fait de société.
Communication
▪ Décrire un phénomène culturel.
▪ Expliquer un phénomène culturel.
Séquence 2 Culture et société
▪ L’utilisation de la langue de spécialité.
La traduction Langue
▪ Pronoms relatifs composés
▪ L’infinitif passé
▪ La traduction
Tâche finale
▪ Décrire les avantages de la traduction aussi bien sur le
plan personnel que professionnel : dans le cadre de la
célébration de la journée mondiale de la traduction.
▪ Rédiger un article pour un journal décrivant
l’importance de la traduction dans la fusion de deux ou
plusieurs cultures dans le monde actuel.
Unité 2 Individu et société 33

Tâche initiale
▪ Exprimer sa solidarité envers autrui
Communication
▪ Exprimer
des sentiments positifs
Culture et société
Séquence 1 ▪ Respecter son tour de parole.
▪ Reconnaître l’humeur, le ton du locuteur.
La solidarité Langue
▪ Noms + de + infinitif
Verbes + subjonctif ou indicatif ou verbes + subjonctif ou
infinitif
▪ La solidarité
▪ Les synonymes.
Tâche finale
▪ Intervenir par solidarité : Le non-respect de la file
d’attente.
▪ Rédiger un article de journal pour exprimer sa solidarité
avec les personnes sinistrées.

Tâche initiale
▪ Réprouver un comportement individualiste
Communication
▪ Exprimer des sentiments négatifs
Culture et société
▪ Prendre l’initiative de la parole.
Séquence 2 ▪ L’utilisation des citations à l’écrit.
Langue
L’individualisme ▪ Expression de l'opposition
Sans+ infinitif
▪ L’individualisme
▪ Les antonymes
Tâche finale
▪ Échanger autour de l’individualisme :
exprimer son sentiment face à un comportement
individualiste dans le cadre d’un débat.
▪ Écrire un article à une revue où on exprime sa
conception de l’individualisme
Unité 3 Le travail 60

Tâche initiale
▪ Faire l’éloge du travail manuel et intellectuel.
Communication
▪ Exprimer une opinion favorable
▪ Faire l’éloge
▪ Citer les avantages
Séquence 1
Culture et société
Travail manuel ▪ Formuler un point de vue favorable.
Langue
Travail intellectuel ▪ Mise en relief
La nominalisation
▪ Le monde du travail.
Tâche finale
▪ S’exprimer favorablement sur le choix d’un travail,
manuel ou intellectuel.
▪ Rédiger un discours élogieux sur une activité manuelle
ou intellectuelle en vue de le publier sur le site de
l’établissement.

Tâche initiale
• Exprimer une opinion défavorable.
Communication
• Exprimer une opinion défavorable
• Critiquer
Séquence 2 Culture et société
• Formuler un point de vue défavorable.
Le chômage Langue
• Accord du participe passé.
• L’expression du but
• Le chômage.
Tâche finale
• Faire une enquête de terrain sur le chômage.
• Rédiger un article pour le magazine de l’établissement
sur l’impact négatif du chômage.
Unité 4 L’éducation 92

Tâche initiale
▪ Rapporter des propos
Communication
▪ Rapporter
▪ Reformuler
▪ Résumer
Séquence 1 Culture et société
▪ L’utilisation des citations à l’écrit.
La famille ▪ Les registres de langue.
Langue
▪ Les formes impersonnelles
▪ Verbes accompagnés de prépositions.
▪ La famille.
▪ L’éducation.
Tâche finale
▪ Débattre au sujet de la famille et de l’éducation
▪ Faire le bilan/résumer l’essentiel.

Tâche initiale
▪ Défendre son point de vue
Séquence 2 Communication
▪ Débattre
L’école ▪ Argumenter
Culture et société
▪ Le discours argumentatif
▪ Les rituels des discussions formelles
Langue
▪ La modalisation : devoir / pouvoir + infinitif.
▪ La restriction : « ne…que »
▪ L’apprentissage, l’école, l’éducation.
Tâche finale
▪ Organiser un débat sur le thème de la « coéducation ».
▪ Rédiger un compte-rendu du débat en vue de le publier
dans le journal du centre.
Unité 5 L’environnement 119

Tâche initiale
▪ Défendre l’environnement
Communication
▪ Argumenter
▪ Justifier un point de vue
▪ Expliquer
Culture et société
▪ Le discours argumentatif.
▪ Enchaîner les arguments avec logique.
Séquence 1 ▪La langue de spécialité.
Langue
L’économie verte
▪ Liens logiques :
Expression de la cause.
▪ Conjonctions + subjonctif ou indicatif ou bien
conjonctions + subjonctif ou infinitif.
▪ L’économie verte.
▪ L’écologie.
Tâche finale
▪ Justifier oralement son point de vue autour d’une
initiative sociale.
▪ Rédiger un essai structuré et cohérent sur la possibilité
de remédier aux changements climatiques en vue de le
publier dans un ouvrage collectif.

Tâche initiale
▪ Protester formellement contre la crise écologique
Communication
▪ Protester
▪ Argumenter
▪ Évaluer des informations/arguments/ solutions
Culture et société
Séquence 2 ▪ Le discours argumentatif.
▪ Le discours formel : expressions toutes faites.
Les énergies Langue
renouvelables ▪ Le conditionnel présent
▪ La concession
▪ L’énergie renouvelable.
Tâche finale
▪ Évaluer des solutions à une crise écologique d’après
une chanson.
▪ Rédiger une lettre, dans laquelle on proteste contre
l’installation de panneaux solaires sur les terrains
agricoles à l’entrée de la ville.

Transcription des documents audiovisuels 153


INTRODUCTION
La maîtrise des langues étant devenue un atout déterminant dans tous les domaines, et
surtout dans la formation des futurs ingénieurs et managers, le renforcement des compétences
linguistiques (Désormais RCL) a été introduit, à partir de l’année scolaire 2021-2022, comme une
composante essentielle de la formation des élèves en CPGE. En proposant une nouvelle approche destinée
à améliorer les compétences communicatives et culturelles des élèves de ces classes, le RCL vise à mieux
les préparer à réussir leur parcours de formation et à favoriser leur insertion dans le monde professionnel.
Le présent livre est destiné aux élèves des classes préparatoires commerciales. Élaboré dans le
cadre du projet de renforcement des compétences linguistiques chez les élèves des CPGE, il constitue un
support principal pour le développement de leurs capacités de réception, de production et d’interaction en
langue française. Il répond ainsi aux besoins communicationnels généraux de ces élèves, ainsi qu’à leurs
attentes spécifiques liées à la formation en classes préparatoires et aux exigences des épreuves des
concours d’entrée aux Grandes Écoles.
Comme support principal du dispositif de renforcement des compétences linguistiques en
première année des CPGE, ce livre vise les objectifs suivants :
 renforcer les compétences communicationnelles acquises durant le cycle secondaire qualifiant sur le
double plan linguistique et culturel ;
 doter tous les élèves de première année des prérequis linguistiques nécessaires pour aborder les
programmes des CPGE dans les meilleures conditions ;
 fournir aux élèves des repères culturels et civilisationnels qui enrichissent leur culture générale et
éclairent les situations de communication contemporaines ;
 amener les élèves à atteindre un niveau plus élevé de compréhension et d’expression, tant à l’écrit
qu’à l’oral, et favoriser leur autonomie en matière d’apprentissage des langues ;
 renforcer les capacités d’analyse et de synthèse et développer l’esprit critique.
Pour atteindre ces objectifs, l’approche adoptée dans ce livre se situe dans une perspective de type
actionnel « qui considère avant tout l’usager et l’apprenant d’une langue comme des acteurs sociaux ayant
à accomplir des tâches (qui ne sont pas seulement langagières) dans des circonstances et un
environnement donnés à l’intérieur d’un domaine d’action particulier »1. Le choix de cette approche est
justifié par sa compatibilité avec les besoins et les objectifs des élèves des classes préparatoires, amenés à
effectuer des tâches langagières liées au contexte de leur formation et aux exigences des concours
auxquels ils se préparent.
Le renforcement des compétences linguistiques en CPGE est adossé au Cadre Européen Commun
de Référence pour les Langues (CECRL)2, généralement admis comme document de base pour la
description des enseignements/apprentissages des langues et pour l’élaboration des cursus. Ce cadre
définit six niveaux généraux de maîtrise d'une langue : A1 (utilisateur élémentaire), A2 (niveau
intermédiaire), B1 (niveau seuil), B2 (utilisateur avancé), C1 (utilisateur autonome) et C2 (niveau de
maîtrise). Le CECRL décrit concrètement les actes de langage appropriés à chaque contexte envisagé, ce
qui permet de cibler et de décrire, en termes de savoir-faire, les objectifs linguistiques visés. Il offre

1
Extrait du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL).
2
Le CECRL est un document publié par le Conseil de l'Europe en 2001, il définit des niveaux de maîtrise d'une langue
étrangère en fonction de savoir-faire dans différents domaines de compétence. Il fournit une base commune pour la
conception de programmes, de diplômes et de certificats. (EDUSCOL)
1
également des stratégies à utiliser pour développer chacune des compétences de communication, aidant
ainsi les apprenants à apprendre à apprendre.
Les niveaux de compétences retenus pour le renforcement linguistique en CPGE sont : A2, B1, B2
et C1. Les contenus proposés pour chaque niveau ont été adaptés au contexte des classes préparatoires
marocaines. Si le niveau de difficulté et la progressivité ont bien été respectés, les thématiques retenues
ont été choisies pour répondre aux centres d’intérêt des élèves de ces classes et pour constituer des pré-
acquis utiles pour la suite de leur formation. Quant aux actes de langage et aux faits de langue étudiés, ils
sont généralement liés aux exigences des épreuves écrites et orales des différents concours. C’est ainsi
que le renforcement linguistique ne constitue pas un module séparé, mais il est bien une composante
essentielle de la préparation aux épreuves des concours, et constitue une étape essentielle dans un
processus d’apprentissage étalé sur deux ans. Il existe donc un lien organique entre le RCL et le
programme CPGE.
Le livre comporte cinq unités subdivisées chacune en deux séquences. Chaque séquence est
articulée autour d’une thématique de culture générale et vise la maîtrise des structures linguistiques
nécessaires à la réalisation d’un acte de langage déterminé. Pour chaque niveau, l’ensemble des séquences
constitue un parcours d’apprentissage progressif qui va du simple au complexe. C’est ainsi que les actes
de langage qui structurent les séquences vont de la description à l’argumentation, en passant par la
narration, l’expression des sentiments et des opinions. Cette progression favorise l’acquisition graduelle
de capacités linguistiques, communicationnelles et culturelles de plus en plus complexes qui permettent
aux élèves d’aborder les programmes des CPGE avec plus d’efficacité.
Les activités proposées visent le développement intégré des cinq compétences langagières
principales, à savoir la compréhension orale et écrite, la production orale et écrite, ainsi que l’interaction.
Toutes les activités sont conçues de telle sorte que l’élève participe activement à son apprentissage : que
ce soit dans la compréhension, la conceptualisation des faits de langue ou la production, l’élève est appelé
à effectuer des tâches contextualisées et significatives qui donnent un sens à l’apprentissage en l’ancrant
dans des situations de communication vraisemblables.
Les supports proposés se caractérisent par leur variété. Les images (photos, tableaux, dessins,
caricatures, etc.) qui introduisent les séquences servent de mise en situation à la séquence en même temps
qu’elles développent une culture visuelle et approfondissent la compétence de lecture et d’interprétation
de l’image. Les documents audiovisuels, qui servent pour la compréhension orale, offrent aux élèves
l’occasion d’exercer leurs capacités d’écoute active et de lecture de l’image mobile ; en même temps, ils
enrichissent la culture générale autour du thème traité tout en favorisant l’apprentissage de la langue dans
des situations de communication authentiques. Afin de garantir la stabilité et la disponibilité des
documents audiovisuels, ces derniers ont été déposés sur une chaîne YouTube dédiée intitulée « RCL
CPGE Maroc », accessible depuis le lien suivant :
https://www.youtube.com/channel/UCzx4oD8gjA6A3pWjMnREu4A.
Quant aux textes, en plus de leur fonction de support à la compréhension de l’écrit, ils renforcent
les compétences linguistique et culturelle des élèves. Choisis d’abord pour leur intérêt linguistique, leur
adéquation aux situations de communications traitées et pour leur apport socioculturel, ces supports sont
également intéressants par leurs thématiques et par la motivation qu’ils peuvent susciter. Ils sont enfin
d’une longueur et d’une complexité adaptées au niveau concerné. Par tous ces aspects, ils jouent un rôle
de « modèle » que les élèves étudient et dont ils s’inspirent pour exécuter les tâches finales, que ce soit en
production orale ou en production écrite.
La composante linguistique est bien évidemment essentielle dans ce dispositif. Vocabulaire,
grammaire et prononciation ont été introduits dans des rubriques différentes mais complémentaires.
La grammaire est présentée de manière claire, précise et pratique pour que l’apprenant puisse la
travailler individuellement en cas de besoin. Les éléments grammaticaux étudiés sont adaptés au niveau

2
de compétence visé et ils contribuent à développer les compétences de compréhension et d’expression
écrite et orale des élèves. L’appropriation de ces faits de langue se réalise en plusieurs étapes : ils sont
d’abord observés dans le contexte authentique offert par le support, puis ils font l’objet d’une
conceptualisation guidée qui met en évidence leur fonctionnement et invite à la réflexion, ce qui contribue
à l’autonomisation des élèves. Enfin, les éléments grammaticaux sont manipulés oralement et par écrit
lors des exercices de systématisation, avant d’être réutilisés dans les activités de production orale et écrite.
La prononciation aborde la prosodie de la phrase, la réalisation de certains sons, les liaisons,
l’intonation, etc.
Le vocabulaire fait l’objet d’une attention particulière dans ce livre : il a été introduit en fonction
des thèmes et des activités à réaliser, par champ lexical ou par champ sémantique et en tenant compte des
registres de langue. Les différents exercices de vocabulaire visent l’acquisition d’une richesse lexicale,
ainsi que des compétences de compréhension et d’expression nuancées et précises. Le point de départ de
l’étude et de l’acquisition du vocabulaire se trouve dans les supports de compréhension qui offrent une
série de termes et d’expressions liés à la thématique de la séquence et qui font l’objet d’un ou de plusieurs
exercices intégrés à l’activité de compréhension. Le vocabulaire de la séquence fait ensuite l’objet d’une
appropriation lors des activités de systématisation sous forme d’exercices dédiés, de même qu’il se trouve
disséminé dans les différents exercices de langue. Enfin, les productions écrites et orales invitent à
exploiter le vocabulaire étudié dans la séquence pour la réalisation des tâches demandées.
Les activités de production orale et écrite comportent les tâches finales à effectuer par les élèves et
constituent l’aboutissement de chaque séquence. La tâche à effectuer consiste à réaliser oralement ou par
écrit, dans un contexte différent, l’acte de langage étudié dans les supports et ce, à l’aide du vocabulaire et
des faits de langue acquis tout au long de la séquence.
Enfin, chaque séquence se termine par un prolongement qui s’appuie sur un corpus lié à la
thématique abordée, accompagné de questions pour faciliter son exploitation. Cette activité peut se
présenter comme l’étude d’un texte, la confrontation de deux ou de plusieurs textes ou la découverte
d’une œuvre littéraire à travers quelques extraits. Les textes proposés peuvent aussi être exploités pour
initier la réflexion autour d’un aspect du thème abordé ou servir de point de départ pour un débat, etc.
Enfin, ce corpus peut être complété et enrichi en fonction de l’intérêt qu’il peut susciter et des objectifs à
atteindre.
Ce livre est le fruit du travail d’une équipe de concepteurs qui n’a ménagé aucun effort pour
présenter aux élèves des classes préparatoires marocaines un outil de travail adapté et cohérent à même de
les aider à progresser en langue française et à développer leurs compétences communicatives, afin qu’ils
soient mieux armés pour entamer les programmes des CPGE. Les membres de cette équipe méritent
d’être remerciés pour la qualité de leur travail ainsi que pour leur patience et leur dévouement.

3
Unité 1
J Les langues

https://1to1progress.fr/blog/2020/05/19/xenoglossophobie-ou-la-peur-des-langues-etrangeres/

4
Séquence 1

Le plurilinguisme

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale

▪ Décrire des
▪ Décrire un fait ▪ Décrire un fait ▪ La prise de Grammaire : situations dans
culturel. de société parole au ▪ Adjectifs lesquelles on
▪ Expliquer moment voulu. accompagnés de mobilise des
langues :
▪ Clarifier ▪L’initiative de prépositions.
Voyages, réseaux
la parole. ▪ Pronoms sociaux, etc.
compléments :
▪ Rédiger un texte
Y/En
décrivant ce qu’on
pense des langues
Lexique : utilisées par les
▪ Le plurilinguisme jeunes
d’aujourd’hui en
▪Les langues vue de le publier
dans le journal de
la classe

5
Découverte U

https://www.agirparlaculture.be/philippe-blanchet-le-plurilinguisme-est-une-
caracteristique-de-lhumanite/

1- Qu’est-ce que vous observez sur cette image ?


Un visage duquel sortent plusieurs fils en différentes couleurs.
2- Quelle est la signification que vous pouvez donner aux fils ?
Puisqu’ils sortent de la bouche, on peut dire qu’il s’agit des langues parlées.
3- Qu’évoque la présence des trois couleurs ?
La diversité, l’intensité, la différence…
4- Quelle serait donc la thématique de cette séquence ?
Le plurilinguisme.

6
Compréhension orale X

V
Qu’est-ce que le plurilinguisme ?

https://youtu.be/X2Ky3H_Xew8

1- Qu’est-ce que le plurilinguisme ?


Le plurilinguisme est tout d’abord la capacité d’une personne à maîtriser plus d’une
langue.
2- Y a-t-il une différence entre le plurilinguisme et le multilinguisme ? Laquelle ?
3- Le multilinguisme, concept plutôt géographique, concerne une région ou un pays où on
parle officiellement plusieurs langues. Mais, par plurilinguisme on entend généralement
l'apprentissage des langues étrangères ; lequel peut se faire dans différentes conditions.
4- Précisez les raisons de l’apprentissage des langues étrangères.
Le déménagement, le mariage, le choix d’apprendre une langue de façon individuelle…

7
Compréhension écrite n

Support

Le plurilinguisme est une caractéristique de l’humanité


[…] Beaucoup de gens exagèrent la présence de l’anglais dans le monde en affirmant par exemple que
« la langue internationale aujourd’hui, c’est l’anglais ». Or, quand on étudie de près on se rend bien
compte qu’il y en a plusieurs qui ont cette fonction internationale — dont le français d’ailleurs. Mais
cette représentation domine et contribue à augmenter la présence de l’anglais puisque les gens font dès
lors comme si c’était la langue d’adresse naturelle envers les étrangers. Or, il n’est pas nécessaire de
s’adresser aux gens spontanément en anglais quand on pense qu’ils parlent une autre langue. En
s’adressant à eux en français, on aurait en effet une probabilité non négligeable de réussite. C’est vrai
aussi pour l’espagnol. On pourrait donc essayer dans d’autres langues ou faire fonctionner des stratégies
d’intercompréhension.
[…] Le plurilinguisme est une caractéristique de l’humanité puisque la plupart des humains sont
plurilingues. C’est un phénomène puissant et inéluctable. Aller contre le plurilinguisme est voué
à l’échec car il est spontanément beaucoup plus puissant que le monolinguisme dans la vie des personnes
et des communautés. L’enjeu, c’est donc justement celui de mener des politiques linguistiques,
éducatives et sociales qui prennent en compte cette caractéristique majeure des humains au lieu
d’essayer de la contourner.
En matière d’éducation d’abord. Non seulement l’éducation n’en serait que plus efficace puisqu’on sait
que l’alphabétisation et l’éducation qui s’ensuit est bien meilleure quand les enfants sont alphabétisés et
scolarisés dans une langue qu’ils parlent déjà quand ils arrivent à l’école plutôt que dans une langue
officielle qu’ils ne parlent pas.
Mais aussi, on sait que les humains ont tendance à instrumentaliser leur différence pour créer des
tensions, des conflits voire des guerres. Or, une éducation plurilingue, en faisant de la diversité
linguistique une donnée banale et un fait accepté, empêcherait cette instrumentalisation. De la même
façon en somme qu’en éduquant les gens à accepter la diversité des apparences physiques des humains,
on rend impossible d’instrumentaliser le fait que les gens ont la peau plus foncée ou plus claire. Il
faudrait pouvoir transformer l’éducation que nous recevons pour arriver à trouver normal de parler
plusieurs langues et que des gens autour de nous parlent une série de langues différentes. En développant
par exemple l’apprentissage des langues, les pratiques d’intercompréhension, les pratiques de
traduction, etc.
Il y a des mesures politiques qu’on peut prendre pour faire en sorte que nos sociétés soient des sociétés
qui légitiment, qui autorisent, qui encouragent le plurilinguisme, tous les plurilinguismes – et pas
seulement les plurilinguismes de prestige –, au lieu d’essayer de les restreindre. Qu’on fasse en sorte que

8
les droits linguistiques soient effectivement respectés et qu’on lutte activement contre les discriminations
linguistiques. Qu’on accueille les gens avec leurs langues, quelles qu’elles soient.
Par ailleurs, on continue à avoir sur les langues des croyances complètement moyenâgeuses du même
type que « la Terre est plate ». Les connaissances scientifiques et rationnelles sur les langues ont du mal
à se diffuser dans la société. Les gens croient les choses absurdes comme le fait qu’on a une langue
maternelle, qu’il y a des langues supérieures aux autres, qu’il existe des langues de la clarté, qu’il y a des
langues d’un côté et des dialectes ou patois de l’autre… On aurait vraiment besoin d’une révolution
copernicienne, d’une vraie éducation scientifique aux langues pour sortir des croyances et des
superstitions.
Philippe Blanchet, Magazine AGIR PAR LA CULTURE, N°54, Eté 2018

Compréhension globale

1- A partir du titre et de la source du texte, dites quelle en est l’idée générale ?


L’apprentissage d’autres langues permet la découverte de cultures différentes.

2- A qui est-il destiné ?


Large public.
3- Quelle est sa visée ?
Montrer le lien entre l’éducation, l’apprentissage de nouvelles langues et la découverte
d’autres cultures.

Compréhension détaillée

1- Quelle est la thèse défendue par l’auteur ? Justifiez votre réponse par des éléments du texte.
L’auteur montre qu’à travers une éducation plurilingue, l’homme peut s’ouvrir à
d’autres formes d’altérités. De même, il est nécessaire d’éviter les discriminations
linguistiques et culturelles, car toutes les cultures méritent d’être explorées.

2- Pourquoi les gens ont-ils tendance à croire qu’il faut parler en anglais aux étrangers ?
Parce qu’ils pensent que c’est la seule langue internationale, et qu’elle est la langue
9
d’adresse naturelle aux étrangers.

3- Quelles sont les raisons qui poussent l’auteur à faire l’éloge d’une pédagogie plurilingue ?

Pour éviter l’instrumentalisation culturelle, les tensions et les guerres.

4- Pourquoi l’auteur considère-t-il « le plurilinguisme de prestige » comme un comportement


absurde ?

Parce qu’il n’a aucun fondement culturel. Il faut faire en sorte que les droits
linguistiques soient effectivement respectés et qu’on lutte activement contre les
discriminations linguistiques. Qu’on accueille les gens avec leurs langues, quelles
qu’elles soient.

5- Expliquez la phrase suivante, extraite du deuxième paragraphe : « Aller contre le


plurilinguisme est voué à l’échec car il est spontanément beaucoup plus puissant que le
monolinguisme dans la vie des personnes et des communautés.»

Le plurilinguisme est une caractéristique de l’humanité. Au sein de chaque communauté


existe plusieurs formes de langage, que les hommes pratiquent quotidiennement. Ainsi, il
n’existe pas de pays ou de personne monolingue. L’homme est naturellement un être
plurilingue.

Vocabulaire du texte

▪ Associez chaque terme à sa définition :


Termes définitions
Monolinguisme Particularité linguistique que certaines
personnes possèdent ou développent grâce à
des études ou des voyages, et qui consiste à
pouvoir parler au moins trois langues
différentes.
Dialecte La première langue apprise par un enfant.
Plurilinguisme Le fait de n'utiliser qu'une seule langue.
Langue maternelle Forme régionale, nettement distincte d'une
langue.

10
Langue et communication Y

Repérage

Activités :

I- Les adjectifs accompagnés de préposition


1. Relevez dans le texte les adjectifs accompagnés de préposition. (voir le texte)
2. Qu’est-ce qu’ils introduisent ? Un nom, un verbe…

II- Les pronoms compléments


1. Relevez dans le texte les pronoms compléments. (voir le texte)
2. Quelles sont leurs fonctions ? Remplacer des noms et des verbes.

Fonctionnement de la langue

A retenir :

Les adjectifs accompagnés de préposition :

 L'adjectif peut être accompagné d'un complément (mot ou groupe de mots) qui en précise le
sens.

 La nature du complément de l'adjectif :

 Un nom (centre d'un groupe : Il est fier de ses étudiants) ;

 Un pronom (Il est fier d’eux) ;

 Un infinitif (Ils sont incapables de mentir).

 Nous construisons le complément de l'adjectif par diverses prépositions qui unissent l'adjectif à
son complément : de, envers, pour, à, avec, en, entre (Cet homme est bon envers son prochain).

I- Y et En
►Le pronom EN remplace :
● Les noms précédés de la préposition de :
Exemple : Vous prenez de la crème. Oui, j’en prends.
Quand la quantité est précisée, elle est ajoutée en fin de phrase.

11
Avez-vous des animaux ? Oui, j’en ai trois.
● Les verbes qui se construisent avec la préposition de ;
Pour les personnes, on utilise la préposition « de » suivie d’un pronom tonique.
Exemple : Il parle de Vincent___ Il parle de lui
●La négation se place avant et après les pronoms et les verbes : Exemple : Nous n’en
voulons pas. Il n’y en a plus.
►Le pronom Y remplace :
● Les compléments de lieu : Exemple : Il va à Montréal. Il y va. Il est chez lui. Il y est.
Elle habite en France. Elle y habite.
● Les noms de choses précédés de la préposition à :
Exemple : Vous participez à cette activité ? Oui, nous y participons.
Pour les personnes, on utilise la préposition « à » suivie d’un pronom tonique.
Exemple : elle pense à son amie___ elle pense à elle.
●La négation se place avant et après les pronoms et les verbes : Exemple : Je n’y réfléchis pas. Je
n’y songe pas.

Entraînement oral

Exercice 1

▪ Identifiez dans les phrases suivantes les adjectifs accompagnés de préposition.

1- Il est important d’apprendre plusieurs langues.

2- Ce livre est adaptable au plus grand nombre de bilingues.

3- Elles sont prêtes à assimiler d’autres signes linguistiques.

4- Je suis contente d’appartenir à cette culture.

5- Nous sommes sûrs de la signification du monolinguisme.

6- Il est fier de ses origines.

7- Est-ce que tout le monde est prêt à découvrir les différentes langues maternelles du Maroc ?

12
Exercice 2

▪ Identifiez dans les phrases suivantes les compléments de l'adjectif et indiquez leur nature

1. Je ne suis pas originaire de la région. La région : Un nom.


2. Etes-vous spécialiste en linguistique? Linguistique : Un nom.
3. Je suis contente de discuter avec vous. Discuter : Un verbe.
4. Il est tolérant à l’égard d’autres cultures. L’égard : nom

Exercice 3

▪ Répondez aux questions en utilisant le pronom EN.

1. As-tu appris d’autres langues ? Oui, j’en ai apprises.

2. Avez-vous acheté un dictionnaire d’arabe ? Non, nous n’en avons pas acheté.

3. As-tu écrit un courriel bilingue pour informer les employés ? Oui, j’en ai écrit.

4. As-tu appris un nouveau terme aujourd’hui ? Non, je n’en ai pas appris.

Exercice 4

▪ Répondez aux questions en utilisant le pronom Y.

1. Vas-tu à la faculté ? Non, je n’y vais pas.

2. Allons-nous à la conférence de la linguistique ? Oui, nous y allons.

3. Es-tu allé chez le traductologue ? Oui, j’y suis allé.

4. Jean est-il dans l’atelier plurilingue ? Non, il n’y est plus.

5. Penses-tu souvent à ton projet de lecture ? Non, je n’y pense pas.

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Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Complétez chaque phrase par un complément de l’adjectif.
1- Pour gagner, ce débatteur semble prêt à faire de son mieux.
2- Voici une élève soucieuse de son avenir.
3- Cet atelier linguistique accessible aux abonnés est bien organisé.

4- Les deux conférenciers sont heureux de rencontrer Chomsky.


5- L’organisateur de l’événement « Ev@langue » est rassuré de la participation des jeunes.
6- Ce jeune plein d’enthousiasme a bien travaillé son projet de fin d’études.

Exercice 2

▪ Proposez trois phrases décrivant le phénomène du plurilinguisme en utilisant des adjectifs


accompagnés de prépositions que vous soulignerez après.

Exercice 3

▪ Réécrivez ces phrases en remplaçant les compléments par le pronom EN ou le pronom Y.

1. Jean et Lise étaient présents à la conférence. Jean et Lise y étaient présents.

2. Vas-tu apprendre une nouvelle langue ? Vas-tu en apprendre une ?

3. Le livre que vous m’avez prêté est dans ton casier. Le livre que vous m’avez prêté y est.

4. Il a choisi un dictionnaire bilingue. Il en a choisi un.

5. Nous avons voyagé en Europe. Nous y avons voyagé.

Exercice 4

▪ Répondez aux questions en remplaçant les compléments par le pronom EN ou le pronom Y.


1. Allez-vous vous inscrire à l’université Mohammed VI ? Oui, nous allons nous y inscrire.

2. Est-ce que Leila s’est rendue à la bibliothèque ? Non, elle ne s’y est pas rendue.

3. Ce passage textuel est-il situé avant le prologue ? Oui, il y est situé.

4. Reviens-tu du laboratoire des langues ? Non, je n’en reviens pas.

5. Vous assistez au cours du plurilinguisme ? Non, Je n’y ai pas assisté.

14
Exercice 5

▪ Complétez le texte par les termes manquants :

Langue - multilingue - unilingues – communication- plurilingue.

Le plurilinguisme est un terme utilisé pour décrire des situations dans lesquelles une personne a des

capacités de communication dans plus d’une langue. En revanche, une zone multilingue peut avoir

plusieurs langues utilisées, mais des locuteurs individuels peuvent toujours être unilingues. Bien

qu’une personne puisse être qualifiée de plurilingue, cette distinction entre les deux termes prend

tout son sens lorsqu’on parle de lieux et de communautés de locuteurs.

Exercice 6

▪ Faites la distinction entre les termes suivants :

Langage : il désigne une capacité qui permet de communiquer et d’interagir avec les autres

Hommes. Elle est innée chez l’Homme.

Langue : elle désigne un outil permettant de communiquer. Elle n’est pas commune à tous les

êtres humains mais seulement à un groupe de personnes. Il faut être au moins deux pour

pouvoir utiliser une langue.

Dialecte/ parler : ce qui différencie la langue du dialecte ou du parler est le degré de

reconnaissance officielle de leur statut, décrétée par l’Etat ou une autre forme de pouvoir

dominant (église par exemple).

15
Production orale P

▪ Décrivez des situations dans lesquelles vous mobilisez plus d’une langue :

Voyage / entretiens / Réseaux sociaux …

Est-ce que vous vous considérez comme étant des plurilingues ?

Production écrite G

▪ En tant que membre de l’équipe de rédaction du journal de classe, vous rédigez un article dans

lequel vous décrivez l’évolution de l’usage de plusieurs langues auprès de la jeune génération.

-Décrivez les tenants et les aboutissants de cette évolution.

-Exploitez les différents points abordés en activité orale.

-Utilisez les compléments de l’adjectif et les pronoms « en » et « y ».

16
Prolongement N

Comme les premiers bilinguismes sont contemporains des premières migrations et des
premiers contacts entre populations parlant des langues différentes, on ne saurait dater précisément
l'époque à laquelle ils remontent. En Afrique, bien des sociétés connaissent de tradition la pratique
de deux ou de plusieurs langues, pour des raisons d'exogamie par exemple ou, plus généralement,
pour des raisons de commerce. C'est dans notre tradition que celui qui parle une autre langue est
considéré comme un barbare.
Bien plus près de nous dans le temps et dans l'espace, différents processus ont contribué à la
formation de groupes humains bilingues et plurilingues de plus en plus nombreux : au premier plan,
il faut citer la création des États et la centralisation qu'elle entraîne généralement, ainsi que la
généralisation de la scolarisation et l'extension des réseaux de communication, surtout par les grands
moyens de diffusion que sont la presse, la radio et la télévision. Dans l'histoire européenne, par
exemple, le développement des États modernes est étroitement lié à l'idée de nation et, à travers elle,
à celle de langue nationale, symbole et instrument d'une unité qui entraîne le plus souvent
l'assimilation progressive des groupes linguistiques minoritaires. Les mutations entraînées par le
développement industriel et les modes de vie, généralement urbains, que ce développement requiert,
semblent avoir pour corrélat la disparition à terme ou, en tout cas, l'extrême affaiblissement de
langues qui ne sont pas celles de pouvoirs industriels. C'est le cas en France du breton, de l'ensemble
des langues d'oc aussi. Mais, même dans les cas où, contrairement à ce qui s'est passé en France, de
telles langues, dites minoritaires, ont bénéficié de moyens constitutionnels dès la première moitié
du XXe siècle, leur emploi tend à se restreindre. Il en va ainsi du gaélique d'Irlande et du frison dans
le nord de la Hollande.
Dans les États fédératifs multinationaux tels que la Fédération de Russie ou la Suisse,
l'enseignement fondamental est donné dans la langue traditionnelle du territoire, mais une deuxième
langue est toujours enseignée dès le niveau primaire. Dans de tels cas, une des langues, celle de la
capitale politique généralement, ou celle des régions offrant le plus d'emplois, tend à être privilégiée,
principalement dans les domaines administratifs et scolaires. À l'extérieur de l'Europe, la
colonisation des grands continents a conduit à des situations linguistiques de complexités diverses
dont on trouve l'exemple aux États-Unis ou au Canada. Dans les pays coloniaux, la langue scolaire
et administrative fut généralement la langue officielle d'État du pays colonisateur : en Côte-d'Ivoire,
le français ; en Inde, l'anglais, qui reste aujourd'hui la langue d'information commune aux différents
États de l'Union ; en Afrique noire de même, où la langue la plus répandue est encore l'anglais. Dans
les pays nouvellement indépendants, de l'Amérique centrale à l'Afrique et à l'Asie, les langues
parlées sont multiples ; la définition récente des États y interfère avec les situations locales, à cause
de la définition des langues de la scolarisation, des langues officielles, voire d'une ou de plusieurs
langues dites nationales, qui peuvent être différentes les unes des autres et alourdissent des situations
souvent déjà complexes.
La connaissance des rapports entre langage et société s'est approfondie en même temps que
se développait, depuis les années 1960, la sociolinguistique dont ils constituent l'objet. L'extension
récente de ce domaine de l'étude du langage est liée aux mouvements de revendication nés de
l'inégalité sociale, marquée et aggravée comme elle l'est généralement par la moindre connaissance,
voire l'ignorance de la forme normalisée de la langue (standard) dont dépendent résultats scolaires
et succès social. On admet aujourd'hui que de telles situations linguistiques complexes sont la règle
plutôt que l'exception, qu'il s'agisse de celle des Noirs aux États-Unis, des différents groupes
d'immigrés que l'on rencontre un peu partout dans le monde actuellement ou des minorités
régionales en Europe et ailleurs.

17
Les notions de « bilinguisme » et de « plurilinguisme » restent très générales et désignent
sans distinction les usages variables de deux ou de plusieurs langues par un individu, par un groupe
ou par un ensemble de populations. Leur emploi ne permet pas, par exemple, de différencier les
deux cas extrêmes qui peuvent se présenter sur un même territoire : l'un où deux populations,
unilingue chacune, se côtoieraient (des médiateurs bilingues sont alors requis), l'autre où chaque
membre des deux populations serait bilingue, à des degrés divers. De plus, l'emploi de ces termes
peut se révéler carrément inadéquat dans les situations de formation de nouvelles langues, pidgins
ou créoles, où la complexité des processus de contact oblitère, tout au moins sur le plan descriptif, la
définition de systèmes distincts. D'autres termes tendent ainsi à s'imposer : celui de
situation linguistique complexe, général lui aussi, mais sans les présupposés impliqués par bi- ou
plurilinguisme, ceux aussi de bilingualité et de diglossie, plus spécifiques au contraire. La notion de
bilingualité vise la manière dont une personne particulière est à même de tirer parti des langues
auxquelles elle a accès, tant pour son expression, ses modes de penser que dans ses relations
sociales. Par opposition, la notion de diglossie met l'accent sur le fait que, dans une société donnée,
deux variétés d'une même langue ou deux langues distinctes remplissent des fonctions sociales et
institutionnelles différenciées, généralement complémentaires. Malgré cette complémentarité de fait,
la différence des fonctions remplies par chaque langue – l'une connaissant, par exemple, une
valorisation socio-économique plus importante, l'autre une expansion populaire plus forte – aboutit,
dans la plupart des cas, à affecter les deux systèmes en présence de valeurs positives ou négatives.
Les langues deviennent l'objet d'enjeux politiques, économiques, culturels, voire religieux, en même
temps qu'elles apparaissent comme le symbole de ces enjeux. De la même façon, on parlera de
triglossie ou de quadriglossie.
L'évolution de la terminologie est à mettre en rapport avec, d'une part, des transformations
profondes des théories concernant les rapports entre langage et société et, d'autre part, l'évolution de
la recherche dans ce domaine. Avec le développement, depuis les années 1960, de
la sociolinguistique (sociologie du langage et linguistique sociale), les études des processus de
contact du seul point de vue du système des langues ont trouvé des compléments nécessaires et ont
souvent permis un dépassement dans la prise en compte des fonctions sociales et psychologiques du
langage : les langues servent la communication mais également la signification et la connaissance,
les discours auxquels elles fournissent leur matériau font fonction de lien social. Parler, c'est aussi
signifier une identité, participer à des mouvements sociaux (que ce soit ou non de manière
délibérée), aux processus qui transforment les langues ainsi que les rapports entre elles et ceux qui
les parlent.
Un nombre important de disciplines peuvent ainsi être concernées par l'étude des
plurilinguismes : principalement la linguistique, la sociologie et la psychologie, mais aussi l'histoire,
le droit et l'économie.
La question que se pose le linguiste est la suivante : que se passe-t-il au niveau de la langue
en tant que système quand deux ou plusieurs langues sont employées par un même individu ou par
un groupe ? D'où une analyse et l'emploi de termes propres à la linguistique : les études linguistiques
des plurilinguismes ont donc un caractère à la fois technique et abstrait.
Encyclopédie Universalis.
1- Quelles sont les circonstances qui favorisent l’apparition du bilinguisme ?
2- Pourquoi le bilinguisme et le plurilinguisme représentent-ils des notions générales ?
3- Qu’est-ce que la bilingualité ?
4- Quels sont les changements apportés par l’évolution de la terminologie ?

18
Séquence 2

La traduction

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale

▪ Décrire un fait ▪ Décrire un ▪ L’utilisation de Grammaire : ▪ Décrire, dans le


de société. phénomène la langue de ▪ Pronoms relatifs cadre de la
culturel. spécialité. composés célébration de la
L’infinitif passé journée mondiale
▪ Expliquer un de la traduction,
phénomène Lexique : les avantages de la
culturel. ▪ La traduction traduction aussi
bien sur le plan
personnel que
professionnel.

▪ Rédiger un
article pour un
journal décrivant
l’importance de la
traduction dans la
fusion de deux ou
plusieurs cultures
dans le monde
actuel.

19
Découverte U

https://fr.123rf.com/images-libres-de-droits/traduction.html

1. Que représente cette image ?

Un terme traduit en plusieurs langues. Chaque langue est représentée par une personne
de nationalité différente.

2. Quel est le sujet traité ?

La traduction.

3. Qu’est-ce que vous pensez de ce fait ?

La diversité langagière, la communication entre les individus, la différence culturelle…

4. Quelle hypothèse pouvez-vous formuler quant à l’objet de la séance d’aujourd’hui ?


La définition de la traduction, ses spécificités, ses avantages, ses théories…

20
Compréhension orale X

V
Pourquoi apprendre à traduire ?

https://youtu.be/ZuG1L0wKdPY

1. Quelle est l’utilité de la traduction ?


Elle a des vertus pédagogiques.
Traduire c'est avant tout analyser précisément chacun des mots confiés par l'auteur.
C'est apprendre à lire en profondeur et avec précision.
Découvrir et se mettre à la place de l’autre.
2. Pourquoi la traduction s’avère-t-elle une mission impossible ?
Parce que traduire est conçu parfois comme une trahison, et parce qu’il faut trouver le juste
milieu entre la langue et les idées de l’auteur et les siennes.
3. A votre avis, l’interprétation est-elle une trahison ?
▪ Altération de la langue / Altération du sens.
#
▪ Effort de compréhension / Adapter le sens à la traduction / Une relecture / Une réécriture.
4. Comment la traduction participe-t-elle à l’amélioration de la langue maternelle ?
En découvrant d’autres facettes d’une autre culture et en se mettant à la place de l’autre, le
traducteur parvient à manier sa langue maternelle et à développer sa curiosité.
1-

21
Compréhension écrite n

Support

Lorsqu’on essaie de définir la traduction, on parle souvent d’une « re-création », tandis que le
traducteur devient un « co-auteur » ou « re-écrivain », dont le travail connaît les mêmes difficultés
que l’auteur d’origine.
Les notions de culture, d’échanges culturels apparaissent de plus en plus dans le discours théorique
sur la traduction, surtout lorsqu’il s’agit de traductions littéraires. Le concept de culture a alimenté,
dans les dernières décennies plus qu’auparavant, surtout le débat sur les traductions littéraires. Cette
notion renvoie aux coutumes sociales et culturelles mais aussi aux normes stylistiques, artistiques et
littéraires d’une communauté ou d’une époque historique.
Il y a des chercheurs qui ont analysé la traduction du point de vue de son adaptation à la culture
d’arrivée, parmi lesquels Gideon Toury, qui parle des pseudo-traductions ou des adaptations de
films, où l’acceptabilité culturelle joue un rôle essentiel. Après avoir traversé une période où les
traducteurs ont été accusés d’avoir trahi la culture d’origine, les théoriciens essaient actuellement de
maintenir un certain équilibre entre les cultures impliquées dans le processus de traduction.
En ce qui concerne cette notion de culture, le traductologue José Lambert de l’Université de Louvain
l’a minutieusement analysée et il en est arrivé à remettre en question les relations entre les langues et
la culture, entre les peuples et leurs cultures respectives, mais une analyse de tous les points de vue
des cultures impliquées dans ce processus de transfert est essentielle de la part du traducteur. Eco
lui-même affirme : « On a déjà dit, et l’idée est établie, qu’une traduction ne concerne pas seulement
un passage entre deux langues, mais entre deux cultures, ou deux encyclopédies. Un traducteur tient
compte des règles linguistiques, mais aussi d’éléments culturels, au sens le plus large du terme. »
(Eco 2007 : 190).
Georges Mounin, quant à lui, affirme que « la culture matérielle accentue la coupure entre les
mondes, par toutes les différences entre les modes de vie matérielle » par conséquent, il ne s’agit pas
seulement de différences de mentalité. Chaque communauté découpe la réalité à sa façon, d’où
découlent les différences d’ordre matériel dont parlait Mounin. Vinay et Darbelnet, deux chercheurs
canadiens de la théorie de la traduction, affirmaient qu’« [i]l faut considérer (...) que le bon
traducteur ne traduit pas seulement des mots mais la pensée qui est derrière et que pour cela, il se
réfère constamment au contexte et à la situation ». Les théories qui considèrent le texte comme unité
de traduction et qui envisagent l’ensemble de l’œuvre lors du processus traduisant semblent
pertinentes pour le but utopique d’offrir une définition d’une bonne traduction. K. Reiss propose une
classification des textes pour la théorie de la traduction à partir de leurs fonctions. Après en avoir
rejeté plusieurs classifications comme étant insuffisantes, l’auteur exige qu’une typologie adéquate
satisfasse deux critères : qu’elle soit unitaire et qu’elle vise les modes ou formes de traduction, sans
s’arrêter à un simple choix binaire entre littéralisme et liberté.
[…] Les théories de la traduction ont depuis toujours proposé la distinction entre traductions
pratiques et traductions littéraires bien que cette distinction ait été dressée de sorte que les
traductions pragmatiques soient considérées comme dépourvues de problèmes et que l’on ne doive
donc pas leur prêter trop d’attention, tandis que pour la traduction littéraire, diverses théories se sont
développées au fil du temps.
W. E. Süskind utilise cette distinction lorsqu’il parle des traducteurs d’œuvres littéraires qui doivent
être eux-mêmes des écrivains à potentiel créateur en comparaison avec les traducteurs de textes
22
pratiques, qu’il appelle des traducteurs spécialisés. Dans les textes pratiques, la langue est utilisée
premièrement comme un moyen de communication, de transmission d’informations, tandis qu’en
matière de littérature et de poésie, elle est un outil artistique de création, elle rend des valeurs
esthétiques. K. Reiss affirme que cette distinction est inadéquate parce que les deux divisions
comportent de nombreuses variétés de textes, chacune ayant ses problèmes et méthodes spécifiques
de traduction, celles-ci étant basées sur des principes différents. Les textes pratiques ont beaucoup
de caractéristiques et les stratégies de traduction sont différentes lorsqu’il s’agit d’un document
juridique, d’un essai philosophique ou d’un inventaire commercial. En ce qui concerne la littérature,
le problème reste le même. On ne traduit pas de la même façon des essais littéraires sophistiqués et
de la poésie lyrique, des pièces de théâtre ou des romans.
Au cours des dernières décennies, l’importance de cette nouvelle perspective sur les divers types de
traduction a connu un développement florissant et beaucoup de théoriciens y ont ajouté leurs
contributions. Elsa Tagernig de Pucciarelli (apud Reiss, idem : 18) propose ainsi une classification
en trois groupes :
1. Les textes techniques et scientifiques, qui demandent des connaissances théoriques et pratiques
dans le domaine respectif et des connaissances linguistiques nécessaires pour la maîtrise de la
terminologie spécialisée du domaine en question.
2. Les textes philosophiques, où la capacité du traducteur à transposer le monde conceptuel de
l’auteur est plus importante que les détails terminologiques.
3. Les textes littéraires, où le contenu aussi bien que la forme artistique doivent être recréés dans la
langue cible.
Pour une définition de la traduction « correcte », Ioana Irina Durdureanu

Compréhension globale

1- A partir de la source du texte, quelle en est, à votre avis, l’idée générale ?

La définition d’une bonne correction.

2- Quelle est sa visée ?

Interroger les limites de l’activité de traduire.

3- A votre avis, que serait une traduction correcte ?

Une traduction fidèle au texte d’origine.

Une traduction qui n’altère pas le sens.

23
Compréhension détaillée

1- Comment l’auteur définit-il la traduction ?

La traduction est une recréation.

2- Pourquoi le traducteur est-il considéré comme « un co-auteur » ?

Parce qu’il participe à la réécriture du texte d’origine.

Parce qu’il connaît les mêmes difficultés que l’auteur d’origine.

3- La traduction n’est-elle que linguistique ? Justifiez votre réponse.

Un traducteur tient compte des règles linguistiques, mais aussi d’éléments culturels, au

sens le plus large du terme.

4- Précisez deux caractéristiques de chaque type de traduction :

Type de traduction Caractéristiques


La traduction pratique - Dépourvue de problèmes.
- La langue est utilisée premièrement comme un moyen de
communication, de transmission d’informations.
- …
La traduction littéraire - Le traducteur doit être un écrivain, un créateur.
- La langue est un outil artistique de création, elle rend
des valeurs esthétiques.
- …

Vocabulaire du texte

▪ Définissez les termes suivants :


Traductologie : La traductologie est la discipline ou la science qui étudie à la fois la théorie et la
pratique de la traduction sous toutes ses formes, verbales et non verbales.
Littéralisme : Au sens propre, on appelle « littéralisme » l’attitude qui attribue une importance
décisive aux mots et aux phrases d’un texte ; le vocabulaire et la syntaxe en donneraient le
sens. / Interpréter un texte littéralement.
Terminologie : La terminologie est une discipline qui a pour objet l'étude théorique des
dénominations des objets ou des concepts utilisés par tel ou tel domaine du savoir.

24
Langue et communication Y

Repérage

I- Les pronoms relatifs composés


Relevez les pronoms relatifs composés.

Il y a des chercheurs qui ont analysé la traduction du point de vue de son adaptation à la
culture d’arrivée, parmi lesquels Gideon Toury.

A qui réfère ce pronom ?

Les chercheurs.

II- L’infinitif passé


Relevez dans le texte l’infinitif passé.
Après avoir traversé une période où les traducteurs ont été accusés d’avoir trahi.

Observez les phrases suivantes :

1. Je vous prie de m’envoyer la documentation.


2. Après avoir terminé mes études, j’ai travaillé 2 ans dans l’humanitaire.
3. On lui reproche d’être partie sans prévenir.
4. Beaucoup de gens acceptent les conditions d’utilisation sans les avoir lues.
5. L’entreprise a été condamnée pour avoir provoqué la pollution d’une rivière.

Découvrir la règle
Répondez aux questions suivantes :

1. L’infinitif passé désigne une action terminée :


a. Vrai
b. Faux
2. Dans la phrase 2 ci-dessus, on peut remplacer l’infinitif passé par :
a. Un infinitif présent
b. Un subjonctif présent
c. Ni l’un ni l’autre
3. La phrase 5 exprime :
a. Un but
b. Une cause
c. Ni l’un ni l’autre
4. L’infinitif passé se construit avec :
a. L’auxiliaire avoir
b. L’auxiliaire être
c. Les auxiliaires être ou avoir
5. Les participes passés s’accordent selon les mêmes règles que pour le passé composé de
l’indicatif :
a. Vrai
b. Faux
c. En partie seulement.

25
Fonctionnement de la langue

I- Les pronoms relatifs composés


 Comme les pronoms relatifs simples qui, que quoi, dont, où, les pronoms relatifs composés
introduisent une proposition subordonnée relative, complément d'un antécédent, généralement le
nom ou le pronom précédant le pronom relatif.
 Le pronom relatif composé se combine avec les prépositions à et de, que l'on détache du pronom
relatif 'laquelle', au féminin singulier.
Masculin Féminin
Singulier Lequel Laquelle
Pluriel Lesquels Lesquelles
Singulier Duquel de laquelle
Pluriel Desquels Desquelles
Singulier Auquel à laquelle
Pluriel Auxquels Auxquelles

 Il peut avoir presque toutes les fonctions d'un nom ou de n'importe quel autre pronom.
Exemples :
1. Le film auquel je pense a marqué l'histoire du cinéma.
- Fonction de 'auquel' : complément d'objet indirect (COI) de 'je pense'.
Tout se passe comme si l'on avait deux phrases simples : Je pense à un film (COI). Ce film a marqué
l'histoire du cinéma.
2. Les Temps modernes, film dans lequel Charlot est atteint d'une dépression nerveuse
à cause de l'automatisation des tâches, est mondialement connu.
- "lequel" est complément circonstanciel de lieu.
3. Dans Les Temps modernes, le travail à la chaîne et les cadences infernales
sont les raisons pour lesquelles Charlot tombe malade.
- "lesquelles" est complément circonstanciel de cause.
4. La force avec laquelle Charlie Chaplin fait la satire du travail à la chaîne dans Les Temps modernes a
fait naître des controverses à la sortie du film.
- "laquelle" est complément circonstanciel de manière.
II- L’infinitif passé :
A retenir :
L’infinitif passé est un temps composé qui comprend 2 éléments distincts : d’une part l’auxiliaire avoir
ou être à l’infinitif et d’autre part, le participe passé du verbe.
 L’infinitif passé désigne une action : accomplie (achevée) ; antérieure à l’action exprimée par le
verbe principal.
 L’infinitif passé est employé à l’écrit et à l’oral.
 À l’écrit, notamment :
Pour donner ou rappeler une information : Exemple : Je trouve inadmissible que vous ayez pris cette
décision sans m’avoir prévenu.
Pour remercier d’une manière formelle ; exemple : Nous vous remercions d’avoir écouté nos
revendications.
 À l’oral, notamment :
Pour évoquer une expérience personnelle et dans ce cas, l’infinitif passé est souvent employé avec les
prépositions avant, après ou sans ; exemple : Je ne connaissais pas ce problème avant d’avoir lu cet
article.
Pour exprimer une cause ; exemple : Il a été renvoyé de l’école pour avoir triché à l’examen final.
 Par ailleurs, il convient de faire attention à l’ordre des mots à la forme négative. Il n’est pas le même
qu’avec le passé composé, comme vous pouvez l’observer :
Passé composé : Je ne l’ai pas vu.
Infinitif passé : Je suis déçu de ne pas l’avoir vu.

26
Entraînement oral
Exercice 1

▪ Dans les phrases suivantes, identifiez le pronom relatif composé.

1- Les œuvres auxquelles tu fais souvent allusion sont littéraires.


2- Les erreurs contre lesquelles les enseignants luttent sans cesse sont syntaxiques.
3- L’ouvrage sur lequel nous avons travaillé nous a passionnés.
4- Non, je n'ai pas écouté l'émission à laquelle tu te réfères.
5- Cette pièce de théâtre, à propos de laquelle nous n'étions pas d'accord, remporte un vif succès.

Exercice 2

▪Formulez 5 phrases comportant des pronoms relatifs composés.

Exercice 3

▪ Identifiez l’infinitif passé dans les phrases suivantes.

1. Les traducteurs étaient très fiers d’avoir réussi leur travail.

2. Après avoir passé trois heures à la conférence, les écrivains purent mettre en valeur les règles
d’une bonne traduction.

3. Les touristes sont fatigués d’avoir marché si longtemps.

4. Sans l’avoir aidé, elle a réussi à apprendre plusieurs langues toute seule.

5. Après les avoir informés, ils ont pu reporter le cours d’espagnol.

Exercice 4

▪ Formulez 5 phrases en utilisant l’infinitif passé.

27
Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Complétez par le pronom relatif composé adéquat :

1. Les linguistes desquels l'institutrice parle sont de la Russie.

2. Les maisons d’édition avec lesquelles nous nous sommes engagées sont de renommée.

3. Le guide touristique auquel / à qui je me suis adressé m'a très bien renseigné.

4. La grand-mère de mon ami avec laquelle je me sentais bien me lisait de longues histoires en
arabe.

5. La leçon à laquelle vous avez assisté est importante.

6. Nous n'avons pas compris la raison pour laquelle tu as quitté l’institut Cervantès.

Exercice 2

▪ Complétez les phrases suivantes en utilisant les pronoms relatifs auquel, à laquelle, auxquels
ou auxquelles.
1. Dans la bibliothèque, il y a beaucoup d’œuvres auxquelles nous pouvons nous référer.

2. La conférence sur le bilinguisme à laquelle nous avons assisté était intéressante.

3. Les termes de cette langue auxquels vous faites allusion sont faciles à prononcer.

4. Voici les droits auxquels les écrivains ont droit.

6. Ce linguiste auquel elle s’intéresse est méconnu.

Exercice 3

▪ Mettez les verbes entre parenthèses à l’infinitif passé.

a. C’est seulement après avoir visionné ce documentaire, que j’ai compris le problème

linguistique au Maroc.

b. Nous n’arrêterons pas de peaufiner nos articles avant d’avoir obtenu satisfaction.

c. On a reproché à ce centre de langue d’avoir tardé à informer ses élèves du planning de la

28
session d’été.

d. Elle a été condamnée pour avoir plagié le travail de son collègue.

e. Je me souviens d’avoir lu cette traduction sur Internet.

Exercice 4

▪ Remettez ces phrases dans l’ordre.


1. pas – trouvé – solution – ils – prétendent – ne – de – avoir
Ils prétendent de ne pas avoir trouvé de solution.
2. remercie – bien – vous – recevoir – je – d’– voulu – avoir – me.
Je vous remercie bien d’avoir voulu me recevoir.
3. même – organisations – deux – concertées – pris – décision – s’être – les – ont – la –
sans.
Les deux organisations ont pris la même décision sans s'être concertées.

Exercice 5

▪ Complétez le texte par les termes manquants :


compétences stylistiques - une œuvre -toute latitude - la langue cible- La traduction littéraire- les
maisons d’édition - des droits d’auteur

La traduction littéraire consiste à traduire une œuvre telle qu’un roman, une nouvelle, de la poésie,
une bande dessinée, etc. Elle requiert des compétences stylistiques spécifiques à ce type d’exercice.
En effet, le traducteur a toute latitude pour adapter sa traduction à la langue cible. Cette traduction
étant elle-même considérée comme une œuvre, le traducteur signe son travail et perçoit les droits
d’auteur. Nul n’a le droit d’y apporter la moindre modification sans son consentement. Ce type de
prestation est très généralement encadré par les maisons d’édition.

Exercice 6
Chassez l’intrus :

Glossaire – langue source- langue cible – langue maternelle – dissertation – traduction inversée.

29
Production orale P

Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la traduction, vous participez à un débat

dans lequel vous décrivez des avantages de la traduction aussi bien sur le plan personnel que

professionnel.

Production écrite G

Rédigez un article pour un journal électronique dans le but d’aborder l’importance de la traduction

dans le dialogue des cultures et la constitution des blocs et des alliances dans le monde actuel.

30
Prolongement N

Grâce à l´essor de l´imprimerie, les penseurs de l´humanisme profitaient du décret royal pour
diffuser le savoir parmi le peuple en multipliant les traductions dans les langues vernaculaires,
comprises par tout le monde.
«Le désir de s´approprier les œuvres de l´Antiquité a provoqué en France au XVIe siècle une
importante activité de traduction, souvent patronnée par les souverains. Autour de cette pratique se
sont développées la recherche de documents originaux, l´étude des langues et la réflexion sur les
problèmes et les options de traduction. Conscients des propriétés différentes des langues, les
traducteurs, comme ceux du siècle précédent, rejettent le mot à mot et pratiquent une traduction plus
ou moins libre.
Les traducteurs français de la Renaissance pratiquaient une forme d´étoffement presque
systématique sous la forme de couples de synonymes tels que «la haine et la malveillance». Cet
usage, sporadique au XIVe siècle, s´est généralisé au XVe siècle et faisait partie de la rhétorique du
temps. Au point qu´un rhétoriqueur de l´époque, Pierre Fabri, dans un traité de 1521, érige cette
pratique en précepte et montre comment l´on applique ce type d´amplification. C´est ainsi qu´au lieu
de dire: «Jesuchrist nasquit de Marie» on dira: «Nostre sauveur et redempteur Jesus pour nostre
salvation est né de la tressacrée et glorieuse Vierge Marie». L´amplification fait donc partie des
procédés du «beau style» et aussi des processus d´éclaircissement du texte. Dans le même traité
Pierre Fabri rappelle que l´on use d´un style concis pour les «clercs» et d´un style plus «allongé» et
claire pour les «simples gens». » (Ballard, 1992 : 101) « Jusque vers 1530 le monde des latinistes
(Église, Université, Magistrature) maintient ses positions contre les innovateurs qui avaient pour eux
le soutien du roi et le nombre croissant de nobles et de bourgeois appréciant de lire des ouvrages
dans leur langue et notamment des traductions. La traduction ne prend véritablement son essor en
France qu´aux alentours de 1530.
Pour les premières publications, les imprimeurs utilisent d´abord, par un souci de rentabilité,
des traductions déjà anciennes d´œuvres qui ont fait leurs preuves. C´est ainsi que vers la fin de XVe
siècle, on voit paraître des traductions qui datent le plus souvent du XIVe siècle. Il y a une certaine
continuité dans le refus du littéralisme. Les mots «traduire» et «traducteur» n´existent pas encore à
la fin du XVe siècle, on dit que l´on «translate» ou «met en français». » (Ballard, 1992 : 103) « C´est
ainsi que, dès la fin du XVe siècle, tant par la reprise de traductions antérieures que la perpétuation
de leur méthode, on s´achemine vers un style de traduction qui culminera avec Amyot et qui parfois
annonce les libertés que Perrot d´Ablancourt prendra avec le texte pour le rendre accessible. La
théorisation est générée essentiellement par la traduction de textes littéraires et historiques. Les
préfaces s´occupent d´un certain nombre de problèmes mais on n´y rencontre pas de formulation
théorique globale.
C´est depuis 1510 et surtout sous le règne de François Ier que l´on voit s´accroître le nombre
de publications et parmi elles de traduction. Après 1529 apparaît l´idée qu´il existe des règles pour
traduire et que la traduction est un art. Vers 1540, les règles sont codifiées par Étienne Dolet. En
même temps, on voit apparaître dans les préfaces un sentiment d´insatisfaction : les traducteurs
considèrent leur tâche comme un travail ingrat et sans gloire. Joachim Du Bellay dans sa Défense et
Illustration de la langue française (1549) semble mettre en lumière les causes de cette obscurité par
rapport à l´auteur : l´absence d´originalité et de créativité. De façon officielle, il relègue la traduction
à un rang second, encourage la création originale et déconseille la traduction poétique. Par contre
Jacques Amyot avec sa traduction des Vies parallèles des hommes illustres apporte la preuve que le
traducteur pout redonner vie à une œuvre et la faire durer de façon neuve et originale.» (Ballard,
1992 : 125) Étienne Dolet (1509, Orléans – 1546, Paris), écrivain, poète, imprimeur et humaniste

31
français, qui serait, notamment selon Edmond Cary, le père fondateur de la traductologie française.
L´un des théoriciens majeurs de la Renaissance, il forge les mots traducteur et traduction. Il écrit le
premier traité sur la traduction : La Manière de bien traduire d´une langue en l´autre (1540,
disponible sur le site de Gallica, Bibliothèque nationale de France, gallica.bnf.fr, p. 11-15 ; les
passages explicatifs entre crochets sont ajoutés par nous) : « La manière de bien traduire d´une
langue en autre requiert principalement cinq choses. En premier lieu, il faut que le traducteur
entende parfaitement le sens, & matière de l´auteur qu´il traduit : car par cette intelligence il ne sera
jamais obscur en sa traduction : et si l´auteur, lequel il traduit, est aucunement scabreux, il le pourra
rendre facile, & du tout intelligible....
La seconde chose, qui est requise en traduction, c´est que le traducteur ait parfaite connaissance
de la langue de l´auteur qu´il traduit : & soit pareillement excellent en la langue en laquelle il se met
à traduire. Par ainsi, il ne violera, & n´amoindrira la majesté de l´une, & l´autre langue. ... Entends,
chaque langue a ses propriétés, translations en diction, locutions, subtilités, véhémences à elle
particulières. Lesquelles si le traducteur ignore, il fait tort à l´auteur qu´il traduit : aussi à la langue,
en laquelle il le tourne : car il ne représente, & n´exprime la dignité et la richesse de ces deux
langues, desquelles il prend le maniement.
Le tiers point est qu´en traduisant il ne se faut pas asservir jusques à la, que l´on rende mot pour
mot. Et si aucun [quelqu´un] le fait, cela lui procède de pauvreté et défaut d´esprit. Car s´il a les
qualités dessus-dites (lesquelles il est besoing d´être en ung bon traducteur) sans avoir égard à
l´ordre des mots, il s´arrêtera aux sentences et fera en sorte que l´intention de l´auteur sera exprimée,
gardant curieusement la propriété de l´une et l´autre langue. Et par ainsi c´est superstition trop
grande (dirais je besterie ou ignorance) de commencer sa traduction au commencement de la
clausule [phrase] : mais si l´ordre des mots perverti [changé, modifié] tu exprimes l´intention de
celui que tu traduis, aucun ne t´en peut reprendre [personne ne peut te le reprocher]. Je ne veux taire
ici la follie d´aucuns [de certains] traducteurs : lesquels au lieu de liberté se soumettent à servitude.
C´est à savoir qu´ils sont si sots qu´ils s´efforcent de rendre ligne pour ligne, ou vers pour vers. Par
laquelle erreur ils dépravent souvent le sens de l´auteur qu´ils traduisent, et perfection de l´une et
l´autre langue. La quatrième règle, est plus à observer en langues non réduites en art qu´en autres.
J´appelles langues non réduites encore en art certaines : comme est la Française, l´Italienne,
l´Hespaignole, celle d´Allemaigne, d´Angletterre, et autres vulgaires. S´il advient donc que tu
traduises quelque Livre Latin en ycelles [celles-ci] (même en la Française) il te faut garder d´usurper
mots trop approchants du Latin et peu usités par le passé : mais contente-toi du commun, sans
innover aucunes dictions follement, et par curiosité répréhensible. ... Pour cela n´entends pas que je
dise que le traducteur s´abstienne totalement de mots qui sont hors de l´usage commun : car on sait
bien que la langue Grecque ou Latine est trop plus riche en dictions que la Française. Qui nous
contraint souvent d´user de mots peu fréquents. Mais cela se doit faire à l´extrême nécessité. ...
Venons maintenant à la cinquième règle que doit observer un bon traducteur. Laquelle est de si
grande vertu que sans elle toute composition est lourde et mal plaisante. Mais qu´est-ce qu´elle
contient. Rien autre chose que l´observation des nombres oratoires : c´est à savoir une liaison et
assemblement des dictions avec telle douceur que non seulement l´âme s´en contente mais aussi les
oreilles en sont toutes ravies, et ne se fâchent jamais d´une telle harmonie de langage.»
Zuzana Raková, Théories de la traduction, Masarykova univerzita, Brno 2014
Questions :
1- Qu’est ce qui caractérise la traduction durant la Renaissance ?
2- Qui est Etienne Dolet ?
3- Que reproche Du Bellay aux traducteurs ?
4- Quelle est la règle qui doit être observée par un bon traducteur, et pourquoi ?

32
Unité 2
J Individu et société

https://resistanceinventerre.wordpress.com/2013/10/14/protection-de-libertes-fondamentales-et-de-droits-
universels-la-crise-a-reveille-une-forme-degoisme-les-gens-se-recroquevillent/

33
Séquence 1

La solidarité

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale

▪ Exprimer sa ▪ Exprimer ▪ Respecter son Grammaire : ▪ Intervenir par


solidarité envers des sentiments tour de parole. ▪ Noms + de + solidarité : Le
autrui positifs infinitif non-respect de la
▪ Reconnaître Verbes + file d’attente.
l’humeur, le ton subjonctif ou
du locuteur. indicatif ou verbes ▪ Rédiger un
+ subjonctif ou article de journal
infinitif pour exprimer sa
solidarité avec les
Lexique : personnes
▪ La solidarité sinistrées.
▪ Les synonymes.

34
Découverte U

https://fr.linkedin.com/in/sophie-anne-bisiaux- https://fr.freepik.com/photos-vecteurs-
b3104a161 libre/solidarite

Image 1 :
1- Que voyez-vous sur l’image ?
Au premier plan : un enfant, visage fermé, portant une couverture de survie et le texte.
En arrière-plan : deux tentes, la grisaille du ciel.
2- A partir des éléments textuels dans l’image, quelle est la situation de cet enfant ? Quelle
attitude le texte nous incite-t-il à adopter ?
Un immigré, un réfugié. Le texte nous incite à être solidaires envers les réfugiés.
Image 2 :
1- Que représente l’image ?
Des mains superposées les unes sur les autres, certaines petites d’enfant, d’autres plus
grandes d’adultes.
2- Que peut bien symboliser ce geste ?
L’union, la solidarité entre personnes de différents âges.
3- Quelle sera la thématique de cette séquence ?
L’entraide, la bienfaisance, la générosité, la solidarité.

35
Compréhension orale X

V
La solidarité

https://youtu.be/cpN442EkcM8

▪ Répondez aux questions suivantes :


1- De quoi les enfants scolarisés aux hôpitaux de Saint-Maurice ont-ils bénéficié ? - Les
enfants scolarisés aux hôpitaux de Saint-Maurice ont bénéficié d’un don par Natixis de
30 laptops, 40 tablettes tactiles.
2- Pourquoi le choix du réemploi des outils d’apprentissage offerts ? – Parce que le réemploi
évite un nouvel achat et la génération de déchets.
3- Quels sont les impacts de ce don sur les enfants souffrant de difficulté motrice et/ou
langagière ? - Ces objets connectés, équipés de logiciels et adaptés facilitent la
communication, l'accès à l'écrit et réduisent la fatigabilité. Ils aident les enfants à
gagner en autonomie.
4- Peut-on dire que société Natixis a effectué une action solidaire ? – Accepter les réponses
des élèves.

36
Compréhension écrite n

Support
La presse nationale paraissant lundi s’est fait l’écho de l’élan de compassion planétaire et de
solidarité nationale ayant marqué l’opération de sauvetage du petit Rayan, décédé après une chute
dans un puits à Chefchaouen.
Pour « l’Economiste », c’est un incident qui a tenu le monde en haleine. « Pendant presque une
semaine, les yeux du monde étaient rivés sur le puits de 32 mètres où Rayan a glissé mardi dernier ».
« Et tous, avec émotion, trouble et émoi, ont compté, avec les parents de Rayan et l’ensemble des
Marocains, chaque seconde qui passait et espéraient voir sortir indemne ce petit garçon dont l’image
et la candeur sont gravées à jamais », décrit le journal.
« Jusqu’à la dernière seconde, jusqu’au dernier centimètre de terre, les sauveteurs, véritables héros
de cette aventure épique, ont maintenu l’espoir de retrouver le petit Rayan en vie, mais le destin en a
voulu autrement ».
Pour sa part, « Le Matin » écrit que « la nouvelle est tombée comme un couperet, glaçante et
inattendue », soulignant que la mort de Rayan “endeuille le Maroc et le monde“, et que les
expressions de solidarité et de sympathie ”déferlent de toutes parts ».
“Ce dénouement tragique a profondément ému les Marocains et le reste du monde, qui ont suivi la
situation de près. La peine et le bouleversement étaient d’autant plus grands que le combat pour le
sauvetage de Rayan s’est poursuivi de manière ininterrompue, sans relâche”, poursuit la publication.
De son côté, « L’opinion » écrit que « les millions de personnes ayant suivi à bout de souffle les
constantes mises à jour de l’opération de sauvetage ont présenté leurs condoléances et messages de
compassion pour soutenir la famille du défunt et les personnes qui ont œuvré sans répit pour sauver
la vie de l’enfant ».
“Une vague d’hommages s’est déclenchée à la suite de l’annonce du décès du petit garçon. Entre
anonymes et célébrités, politiciens, sportifs et artistes, ils étaient des dizaines de milliers à réagir sur
les réseaux sociaux”, a-t-on souligné.
Dans la même veine, « Bayane al Yaoum » indique que le cas de l’enfant Rayan a ravivé l’esprit de
solidarité entre les Marocains, d’autant plus que pendant l’opération de sauvetage, et avec les efforts
soutenus déployés par les équipes d’intervention et d’autres, dont des médecins, des infirmières, les
autorités, la protection civile et des bénévoles, il était vraiment difficile de fournir de la nourriture
pour toutes ces personnes dans cette zone rurale.
À cet égard, de nombreuses femmes de cette localité se sont portées volontaires et ont préparé les
repas pour les différents participants au sauvetage, une attitude bien appréciée par des centaines de
personnes à travers le monde qui ont salué l’esprit de solidarité de ces femmes ainsi que le rôle
qu’elles ont joué, à leur manière, dans l’aboutissement de cette opération, a-t-on relevé.
7 février 2022
Extrait du site de l’Agence Marocaine de Presse (MAP) :
https://www.maptanger.ma/fr/la-presse-nationale-salue-lelan-de-solidarite-suscite-par-le-deces-du-
petit-rayan/

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Compréhension globale

▪ Répondez aux questions suivantes en cochant la bonne réponse.


1. Quel est le genre du texte ?
 Un roman.
 Une revue de presse.
 Un essai.
 Une pièce de théâtre.

2. Qui parle dans ce texte ?


 Un narrateur.
 Un auteur.
 Un journaliste.

3. Quelle est la tonalité du texte ?


 Pathétique
 Comique
 Ironique

4. Quelle est la visée du journaliste dans ce texte ?


 Raconter une histoire.
 Mener une réflexion.
 Parler des sentiments.

5. Quel est le type du texte ?


 Argumentatif.
 Narratif.
 Informatif.

Compréhension détaillée

▪ Répondez aux questions suivantes :


1- Qu’est ce qui a causé la mort du petit Rayan ?
La chute dans un puits à Chefchaouen et le fait d’y être coincé durant une semaine.
2- A-t-on pu sauver le petit Rayan ?
Non.
3- Quelle a été la réaction de l’opinion publique durant les opérations de sauvetage ?
Un élan de compassion planétaire et de solidarité nationale ont marqué l’opération de
sauvetage.
4- Relevez dans le texte trois actes qui manifestent le sentiment de solidarité.
Les millions de personnes ayant suivi à bout de souffle les constantes mises à jour de

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l’opération de sauvetage ont présenté leurs condoléances et messages de compassion
pour soutenir la famille du défunt et les personnes qui ont œuvré sans répit pour sauver
la vie de l’enfant.
- Une vague d’hommages s’est déclenchée à la suite de l’annonce du décès du petit
garçon.
- De nombreuses femmes de cette localité se sont portées volontaires et ont préparé les
repas pour les différents participants au sauvetage.
5- Que pensez-vous de cette action nationale ?
Accepter les réponses des élèves.

Vocabulaire du texte

1- Relevez dans le texte le lexique relatif à l’expression des sentiments, et classez-les selon leur
nature grammaticale
Nom Verbe
Compassion endeuille
sympathie affligé (participe passé)
Émotion ému
trouble
émoi
peine
espoir
Solidarité

2- Regroupez les mots synonymes dans le tableau ci-dessous et classez-les en fonction des
sentiments qu’ils expriment.
Empathie Tristesse L’espérance
Compassion Émotion L’espoir.
Sympathie. Trouble
Solidarité. émoi
peine
Endeuille
ému
affligé.

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Langue et communication Y

Repérage

I. Verbe + subjonctif/infinitif :

1- Relevez dans le texte une phrase contenant un verbe suivi d’un infinitif.

« Et tous, avec émotion, trouble et émoi, ont compté, avec les parents de Rayan et
l’ensemble des Marocains, chaque seconde qui passait et espéraient voir sortir indemne
ce petit garçon dont l’image et la candeur sont gravées à jamais ».

2- Que permet d’exprimer le premier verbe ?

La subjectivité, une émotion.

3- Quel est le sujet de chaque verbe et que remarquez-vous ?

Fonction sujet Verbe

Tous espérer

Tous voir

On remarque que les deux verbes ont le même sujet.

II. Nom+de+infinitif

1- Observez cette phrase du texte et dites quelle est la nature des mots soulignés :
« Les sauveteurs, véritables héros de cette aventure épique, ont maintenu l’espoir de retrouver le
petit Rayan en vie ».

L’espoir : nom de : préposition retrouver : verbe à l’infinitif


2- Quelle est la fonction du groupe prépositionnel ?
Complément de nom.
3- Est-ce que le nom « espoir » est dérivé d’un verbe ou d’un adjectif ? si oui lequel ?
Le verbe « espérer ».

40
Fonctionnement de la langue

I. Verbe + infinitif/subjonctif
Quand il n’y a pas de changement de sujet, on utilise l’infinitif après un verbe subjectif qui exprime
un sentiment : le souhait, le désir, la peur, le regret, la volonté, la crainte, l’incertitude, le doute.

Par contre, on utilise le subjonctif quand il y’a un verbe subjectif/un adjectif qui exprime une
émotion et quand il y’a un changement de sujet.
Exemple : Tous espéraient que le petit Rayane soit sauf.

II. Nom + de + Infinitif


L’infinitif complément d’un nom apparait fréquemment dans la dépendance de noms dérivés de
verbes ou d’adjectifs qui se construisent avec l’infinitif :

Exemple : il a la volonté / la certitude / le courage / l’illusion

Entraînement oral
Exercice 1

▪ Dans les phrases suivantes, dites si le verbe ou l’adjectif exprimant un sentiment est suivi du
subjonctif ou de l’infinitif.

1. Je serais heureux qu’il obtienne une bonne note. (subjonctif)


2. Tu es triste qu’il ne soit pas totalement guéri. (subjonctif)
3. Les enfants espéraient voir un clown durant la fête d’anniversaire. (infinitif)
4. Notre père aimerait faire une randonnée ce soir. (infinitif)
5. Il regrette qu’il ait échoué aux élections. (subjonctif)
6. Je souhaite prendre part à l’initiative de collecte des déchets organisée par notre école. (infinitif)

Exercice 2

Avec les constructions suivantes, formulez des phrases correctes :


La joie de vivre, l’ambition de réussir, la raison de vivre, l’envie de plaire, la peur de mourir.

41
Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Mettez les verbes entre parenthèses au mode et au temps qui conviennent :


1- Notre sponsor désire que tu (venir).
Notre sponsor désire que tu viennes.
2- J’aimerais (donner) davantage aux nécessiteux.
J’aimerais donner davantage aux nécessiteux.
3- Je souhaite (contribuer) à bâtir un monde plus solidaire et accueillant.
Je souhaite contribuer à bâtir un monde plus solidaire et accueillant.
4- Je crains qu’il ne (comprendre) pas l’importance d’un acte charitable et désintéressé.
Je crains qu’il ne comprenne pas l’importance d’un acte charitable et désintéressé.
5- Je regrette qu’elle ne (pouvoir) pas l’accompagner à ses séances de rééducation.
Je regrette qu’elle ne puisse pas l’accompagner à ses séances de rééducation.
6- J’ai peur qu’ils (omettre) de distribuer les dons.
J’ai peur qu’ils omettent de distribuer les dons.
7- Nous sommes contents que vous (être) présents à cette cérémonie au profit des démunis.
Nous sommes contents que vous soyez présents à cette cérémonie au profit des démunis.

Exercice 2

▪ Combinez chaque paire de phrases en utilisant le subjonctif ou l'infinitif du verbe.

1. J'aimerais. Je vais à l’association ce soir.


2. Je suggère. Tu rejoins vite l’équipe de sauvetage.
3. Nous voudrions. Nous faisons la connaissance du directeur de la Fédération nationale pour
les droits humains.
4. Mon ami est content. Nous sommes présents à la maison de retraite.
5. J'aime. Je participe au club associatif de l’école.

Réponses :
1. J'aimerais aller à l’association ce soir.
2. Je suggère que tu rejoignes vite l’équipe de sauvetage.
3. Nous voudrions faire la connaissance du directeur de la Fédération nationale pour les
droits humains.
4. Mon ami est content que nous soyons présents à la maison de retraite.
5. J'aime participer au club associatif de l’école.

Exercice 3

▪ Utilisez chacun des verbes suivants pour obtenir une phrase où ce verbe est suivi de l’infinitif
et une autre où il est suivi du subjonctif :
Préférer, aimer, espérer, désirer.
Exemples :
Je souhaite être davantage impliqué dans des actions bénévoles. (verbe + infinitif)
Je souhaite que tu sois davantage impliqué dans des actions bénévoles. (verbe + subjonctif)

42
Exercice 4

▪ Complétez ces expressions idiomatiques par le verbe qui convient :

1. Dévorer des yeux.


2. Claquer des dents.
3. Tenir tête à quelqu’un.
4. Jouer avec le feu.
5. Donner du fil à retordre.

Exercice 5

▪ Choisissez le(les) nom(s) qui convien(nen)t.

1. Il a la volonté/ l’ambition/ la sérénité de devenir membre de l’association des « Restos du


Cœur ».
2. C’est en aidant les personnes démunies qu’on trouve la paix/ la joie/ l’enthousiasme de vivre.
3. Face à la précarité, c’est en puisant dans son cœur que l’on trouve la force/ le courage/ l’amitié
de surmonter les épreuves.
4. Il n’a jamais eu l’intention/ le désir/ la grandeur d’aider les pauvres de sa cité.
5. J’ai eu le plaisir/ la chance/ l’ardeur de rendre visite aux réfugiés.

Exercice 6

▪ Complétez avec les expressions proposées :

Rendez-vous, solidarité internationale, bénévoles, manifestations, solidaire, engagés.

La Semaine de la solidarité internationale, SSI, est le rendez-vous solidaire, national, grand public
et de proximité visant à sensibiliser à la solidarité internationale.
Chaque année, depuis 17 ans, la 3e semaine de novembre, de milliers de bénévoles et de salariés
organisent un grand nombre de manifestations de multiples thématiques, alliant réflexion, créativité
et convivialité partout en France ! Un événement fort ayant pour but de dépasser nos idées reçues,
d’échanger et de s’interroger sur ce que nous pouvons faire pour rendre ce monde plus solidaire, à
travers nos actes quotidiens les plus simples ou les plus engagés !

Exercice 7

▪ Choisissez trois expressions et rédigez une phrase avec chacune d’eux.

La liberté d’expression / La guerre / La malnutrition / Combattre la violence / Le racisme / Les pays


sous-développés / Les sans-abris / L’éducation pour tous / Les droits de l’homme.

43
Production orale P

Devant le bureau des affaires estudiantines, un étudiant dépasse tout le monde dans la file d’attente.

Un autre étudiant intervient pour lui demander de rejoindre l’arrière de la file d’attente pour attendre

son tour. Chose qu’il n’accepte pas.

Vous intervenez par solidarité. Décrivez votre sentiment à ce moment.

Production écrite G

▪ Après un sinistre survenu dans votre région (inondation, séisme, incendies de forêt, naufrage, etc.),

vous décidez d’écrire à un journal pour parler de l’élan de solidarité des citoyens avec les personnes

sinistrées et pour raconter comment ils leur ont apporté aide et soutien.

-Pensez à contextualiser votre information. (où ? quand ? comment le sinistre est-il survenu ?)

-Utilisez des verbes de sentiment qui appellent l’infinitif ou le subjonctif pour évoquer cet élan de

solidarité.

-Exploitez le champ lexical de la solidarité. (aide, soutien, coopération, union…)

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Prolongement N

(…) À parler de solidarité à tout bout de champ, nos politiques et nos belles âmes la vident de tout
contenu. C’est, avec la tolérance, la vertu politiquement correcte par excellence. Cela ne la
condamne pas, mais rend son usage malaisé. Ce n’est plus un concept, c’est un slogan. Plus une
idée, un idéal. Plus un outil, une incantation. On voudrait l’abandonner aux meetings ou aux
journaux. On aurait tort. La confusion du langage, même politiquement correcte, est toujours
politiquement dangereuse.

Mieux vaut revenir au sens précis du mot, tel que le suggère l’étymologie. Solidaire vient du latin
solidus. Dans un corps solide, les différentes parties sont solidaires en ceci qu’on ne peut agir sur
l’une sans agir aussi sur les autres. Par exemple une boule de billard : un choc sur un seul de ses
points fait rouler la boule entière. Ou dans un moteur : deux pièces, même séparées l’une de l’autre,
sont solidaires si elles ne peuvent bouger qu’ensemble. La solidarité n’est pas d’abord un sentiment,
encore moins une vertu. C’est une cohésion interne ou une dépendance réciproque, l’une et l’autre
objectives et dépourvues, au moins en ce premier sens, de toute visée normative. Une boule de
billard ovale serait sans doute moins commode, mais n’en serait pas moins solide pour autant.

C’est ce qui donne son sens, dans le latin juridique, à l’expression « in solido », qui signifie en bloc
ou pour le tout. Des débiteurs sont solidaires quand chacun peut être tenu pour responsable (au cas
où les autres s’avéreraient insolvables) de la totalité de la somme empruntée. C’est bien sûr une
garantie, pour le prêteur, et un risque, pour chacun des emprunteurs. Par exemple dans un couple
marié sous le régime de la communauté des biens : chacun des deux époux peut se trouver ruiné,
sans l’avoir voulu, par les dettes de l’autre, quand bien même elles auraient été faites à son insu ou
contre sa volonté. Les époux sont donc financièrement solidaires : responsables, ensemble et pour le
tout, de ce qui peut leur arriver, même séparément, ou de ce que peut faire, même seul, l’un d’entre
eux.

Mais le mot va bien au-delà de cette acception purement juridique. Deux individus sont
objectivement solidaires, si ce qu’on fait à l’un agit aussi, inévitablement, sur l’autre (par exemple
parce qu’ils ont les mêmes intérêts), ou si ce que l’un fait engage également le second. C’est ce qui
fonde le syndicalisme : chacun y défend ses intérêts, mais en défendant aussi ceux des autres. C’est
ce qui fonde le mutualisme, spécialement face au danger, et donc toutes nos compagnies d’assurance
(chacune est fondée, même quand elle est purement capitaliste, sur la mutualisation des risques). Un
mauvais conducteur, dans une mutuelle, fait perdre de l’argent à tous les sociétaires ; mais même les
meilleurs sont protégés par les cotisations de tous : qu’on vole sa voiture à l’un d’entre eux, les
autres paieront, ou plutôt ont déjà payé, pour la lui rembourser.

C’est où la différence entre la générosité et la solidarité apparaît le mieux. Faire preuve de


générosité, c’est agir en faveur de quelqu’un dont on ne partage pas les intérêts : vous lui faites du
bien sans que cela vous en fasse à vous, voire à vos dépens ; vous le servez sans que cela vous serve.
Par exemple quand vous donnez dix francs au SDF qui fait la manche (dix francs ? tant que ça ?) : il
a dix francs de plus, vous avez dix francs de moins. Ce n’est pas solidarité, c’est générosité. Vous
auriez tort d’en avoir honte, mais tort aussi de vous en contenter. Car enfin le SDF n'en reste pas
moins SDF pour autant. Et qui serait assez généreux pour l’héberger ou lui payer un loyer ?
Faire preuve de solidarité, à l’inverse, c’est agir en faveur de quelqu’un dont on partage les intérêts :
en défendant les siens, vous défendez aussi les vôtres ; en défendant les vôtres, vous défendez les

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siens. Par exemple quand des salariés font grève pour réclamer une augmentation de salaire : ils la
demandent pour tous, mais chacun sait bien qu’il se bat aussi pour lui-même. Il en va de même
quand vous adhérez à un syndicat, quand vous souscrivez une police d’assurance ou quand vous
payez votre tiers provisionnel. Vous savez bien que vous y trouvez votre compte (même si,
s’agissant des impôts, il faut qu’un système de contrôles et de sanctions possibles vous aide à vous
persuader que c’est bien votre intérêt de les payer...). Ce n’est pas générosité ; c’est solidarité. Vous
auriez tort, là encore, d’en avoir honte, mais tout autant de vous en contenter. Car enfin vous n’êtes
pas encore sorti de l’égoïsme. Combien de salauds syndiqués, assurés, et qui payent leurs impôts
strictement ?

La générosité, dans son principe, est désintéressée. Aucune solidarité ne l’est. Être généreux, c’est
renoncer, au moins en partie, à ses intérêts. Être solidaire, c’est les défendre avec d’autres. Être
généreux, c’est se libérer, au moins partiellement, de l’égoïsme. Être solidaires, c’est être égoïstes
ensemble et intelligemment (plutôt que bêtement, chacun pour soi ou les uns contre les autres). La
générosité est le contraire de l’égoïsme. La solidarité serait plutôt sa socialisation efficace. C’est
pourquoi la générosité, moralement, vaut mieux. Et c’est pourquoi la solidarité, socialement,
politiquement, économiquement, est beaucoup plus importante. Qui ne met l’abbé Pierre plus haut
que la moyenne des syndiqués, des assurés, des contribuables? Et qui ne compte, pour défendre ses
propres intérêts, sur l’État, les syndicats et les assurances, davantage que sur la sainteté ou la
générosité de son prochain ? Cela n’empêche pas l’abbé Pierre, faut-il le préciser, de s’assurer, de se
syndiquer ni de payer des impôts, ne serait-ce que la TVA, à laquelle nul n'échappe - pas plus que
cela ne dispense un contribuable assuré et syndiqué de faire preuve, parfois, de générosité... Mais les
deux concepts, sans être en rien incompatibles, n’en restent pas moins différents.

S’il fallait compter sur la générosité des uns et des autres pour que tous les malades puissent se
soigner, des millions d’entre eux mourraient sans soins. Au lieu de quoi on a inventé une chose très
simple, au moins moralement, bien plus modeste que la générosité, et bien plus efficace : la Sécurité
sociale, et spécialement l’assurance maladie. Nous n’en sommes pas moins égoïstes pour autant.
Mais nous en sommes mieux soignés.

Nul ne cotise à la Sécu par générosité. Il le fait par intérêts, fut-il contraint (merci l'URSSAF), mais
ne peut les défendre efficacement, dans une société solidaire, qu’en défendant aussi et par là même
ceux des autres.

Nul ne souscrit une assurance par générosité. Nul ne paye ses impôts par générosité. Et quel étrange
syndicaliste ce serait, celui qui ne se syndiquerait que par générosité ! Pourtant la Sécu, les
assurances, les syndicats et la fiscalité ont fait beaucoup plus, pour la justice et la protection des plus
faibles, que le peu de générosité dont parfois nous sommes capables.
Primauté de la générosité ; primat de la solidarité. La générosité, pour l’individu, est une vertu
morale ; la solidarité, pour le groupe, une nécessité économique, sociale, politique. La première,
subjectivement, vaut mieux. Mais elle est objectivement à peu près sans portée. La seconde,
moralement, ne vaut guère ; mais elle est, objectivement, beaucoup plus efficace.
André Comte Sponville, Dictionnaire philosophique, PUF, 2001
Consigne :
A partir de votre lecture du texte ci-dessus, que pensez-vous de la distinction établie par Comte
Sponville entre la générosité et la solidarité ?

46
Séquence 2

L’individualisme

Culture et
Tâche initiale Communication Langue Tâche finale
société

▪ Réprouver un ▪ Exprimer des ▪ Prendre Grammaire : ▪ Échanger autour


comportement sentiments l’initiative de la de
individualiste négatifs parole. ▪ Expression de l’individualisme :
l'opposition exprimer son
▪ L’utilisation Sans+ infinitif sentiment face à un
des citations à comportement
l’écrit. Lexique : individualiste dans
le cadre d’un débat.
▪ L’individualisme
▪ Les antonymes

▪ Écrire un article à
une revue où on
exprime sa
conception de
l’individualisme

47
Découverte U

https://www.jdanimation.fr/actualites/15-ressources-pour-contrer-l-individualisme-et-la-quete-
identitaire

1) Que voyez-vous dans l’image ?


Un individu reclus dans une bulle portant un t-shirt sur lequel il y a écrit : moi, entouré
d’un cœur.
2) Que représente l’image ?
Un individu enclin à l’isolement et à privilégier sa propre personne sur quiconque
d’autre.
3) Comment appelle-t-on cette attitude qui consiste à valoriser l’individu au dépend du groupe ?
L’individualisme, l’égoïsme.

48
Compréhension orale X

V
L’individualisme

https://youtu.be/XJCx8x4el8c

1. Que présente la personne au début de la vidéo ?


Le livre de Cynthia Fleury, intitulé : ci-gît l’amer.
2. Quel autre métier l’auteure exerce-t-elle ?
Philosophe, psychanalyste.
3. De quoi parle son livre ?
De la relation entre l’individualisme et le ressentiment.
4. Quelles sont les synonymes du mot ressentiment.
Amertume, rancœur.
5. Y a-t-il une différence entre égoïsme et individualisme selon Alexis de Tocqueville ?
Oui, l’égoïsme est un amour passionné et exagéré de soi-même qui porte l’homme à ne rien
apporter qu’à lui-même et à se préférer à tout.
L’individualisme est un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à se
libérer de la masse de ses semblables.

49
Compréhension écrite n

Support

Individu. Du Je triomphant au Moi éclaté

Depuis les années 1980, un nouveau tournant semble avoir été pris dans l'histoire de
l'individualisme. Rappelons le cadre : les années 80 ont été décrites comme celles de « l'individu-
roi ». Cette période est marquée par le déclin des mouvements collectifs, l'essor du libéralisme
économique, le repli sur la vie privée, le « cocooning », l'essor des loisirs, des activités sportives de
masse, le culte du corps. En 1983, Albert O. Hirschman explique dans Bonheur privé, action
publique (Fayard, 1983) que la déception envers les mouvements collectifs conduit à la valorisation
de la sphère privée. Au même moment, En France, le philosophe Gilles Lipovetsky décrit
dans L'Ere du vide. Essais sur l'individualisme contemporain, les signes d'une révolution
silencieuse : l'arrivée d'un nouvel individualisme - narcissique, hédoniste, égocentrique - marqué par
la « privatisation » de la vie quotidienne, sur fond de permissivité des mœurs.

En revanche, tous les auteurs ne partagent pas cette vision « hédoniste et égoïste » de
l'individualisme. Luc Ferry et Alain Renaut opposent à cette définition de l'individualisme
contemporain, celle d'un « sujet» actif et maître de sa destinée. Alain Touraine valorise lui aussi la
notion de « sujet » par rapport à celle d'individu. Après avoir consacré une grande partie de son
œuvre à étudier les mouvements sociaux, il constate que nos sociétés ont basculé dans une nouvelle
période : la culture du sujet individuel. « Aujourd'hui, le souci de soi comme valeur centrale est
partout présent. En bien et en mal ».
A partir des années 90, une nouvelle figure de l'individu émerge: ni celle de l'individu égoïste
et replié sur soi, ni celle du sujet volontaire, entrepreneur de sa vie. Une version plus déchirée,
éclatée, inquiète, tourmentée s'impose : celle de « l'individu incertain ». « L'individu souffrant
semble avoir supplanté l'individu conquérant. » Dans son essai L'Individu incertain (Calmann-Lévy,
1995), le sociologue Alain Ehrenberg part d'un constat. Dans la société actuelle, l'individu est censé
prendre en charge, lui-même, un nombre croissant de problèmes. Dans le travail, dans les relations
de couple, dans les décisions d'achat, dans les choix scolaires, « partout on vante les vertus de
l'autonomie, la responsabilité individuelle ».
L'individu contemporain a été décrit sous divers visages : celui de l'individu hédoniste,
égoïste, replié sur soi qui se complaît dans l'autocélébration de soi sans se soucier des autres, mais
aussi celui de l'acteur citoyen plus volontaire et héroïque, celui de l'individu incertain en proie aux

50
troubles identitaires et celui du sujet éclaté en quête de soi. Lequel de ces visages représente le
mieux l'individu d'aujourd'hui ? Sans doute est-il vain de vouloir trancher. Car il n'est pas certain
qu'une formule puisse résumer à elle seule tout l'esprit d'une époque. L'un des intérêts est de nous
proposer quelques profils existentiels bien différenciés entre lesquels nos vies ne cessent d'osciller.

Jean-François Dortier, « Individu. Du Je triomphant au Moi éclaté »..., revue Sciences


Humaines, Hors-série (ancienne formule) N° 34 - Septembre/Octobre/Novembre 2001

Compréhension globale

▪ Répondez aux questions suivantes en cochant la bonne réponse.


1- Quel est le genre du texte ?
 Un conte.
 Une correspondance.
 Un essai.
 Un article de revue.

2- Qui parle dans ce texte ?


 Un narrateur.
 Un auteur.
 Poète

3- Quel est le titre de la revue?


 Hors-série
 Individu. Du Je triomphant au Moi éclaté...
 Sciences Humaines.

4- Quelle est la visée de l’écrivain dans ce texte ?


 Narrer un conte.
 Mener une réflexion.
 Parler des sentiments.

5- Quel est le type du texte.


 Descriptif
 Narratif
 Argumentatif

51
Compréhension détaillée

1- D’après le texte, qu’est-ce qui a caractérisé les années 80 ?

Cette période est marquée par :

- le déclin des mouvements collectifs


- l'essor du libéralisme économique
- le repli sur la vie privée, le « cocooning »
- l'essor des loisirs
- des activités sportives de masse
- le culte du corps.

2- Quels éléments typographiques utilise l’auteur de cet article pour citer d’autres auteurs ?

Le texte de l’auteur cité est en italique et entre guillemets.

3- Quelles sont les différentes conceptions de l’individualisme à travers le temps ?

- L’individu-roi
- Le « sujet» actif et maître de sa destinée
- l'individu incertain

4- A votre avis, quelle conception représente le mieux l'individu d'aujourd'hui ?


Accepter les réponses des élèves.

Vocabulaire du texte

1- Relevez dans le texte le lexique relatif à l’individualisme.


Individualisme, narcissique, hédoniste, égocentrique, égoïste.
2- Proposez des antonymes pour les termes relevés.
Altruiste, solidaire, généreux, désintéressé.

52
Langue et communication Y

Repérage

1. Observez la phrase suivante et identifiez la nature des mots soulignés

- L’individu contemporain a été décrit sous divers visages : celui de l'individu hédoniste, égoïste,

replié sur soi qui se complaît dans l'autocélébration de soi sans se soucier des autres.

Sans : préposition

Se soucier : verbe à l’infinitif.

2. Que permet d’exprimer la préposition « sans » ?

La négation

3. Relevez dans le texte les passages contenant les conjonctions qui expriment l’opposition.

- Le philosophe Gilles Lipovetsky décrit dans L'Ere du vide. Essais sur l'individualisme

contemporain, les signes d'une révolution silencieuse : l'arrivée d'un nouvel individualisme -

narcissique, hédoniste, égocentrique - marqué par la « privatisation » de la vie quotidienne, sur fond

de permissivité des mœurs.

En revanche, tous les auteurs ne partagent pas cette vision « hédoniste et égoïste » de

l'individualisme.

L'individu contemporain a été décrit sous divers visages : celui de l'individu hédoniste, égoïste,

replié sur soi qui se complaît dans l'autocélébration de soi sans se soucier des autres, mais aussi

celui de l'acteur citoyen plus volontaire et héroïque.

4. Quels sont les éléments que ces conjonctions permettent de lier ?

Elles permettent de lier entre deux propositions

53
Fonctionnement de la langue

I- Sans + infinitif :
Sans est une préposition qui exprime l'absence, le manque, la privation ou l'exclusion. Quand elle est
suivie d’un verbe, celui-ci se met à infinitif et elle sert à écarter une circonstance.

II- L’expression de l’opposition :

Pour opposer deux éléments, on utilise les locutions par contre (courant), en revanche (soutenu), au
contraire, à l’opposé, alors que, tandis que, etc.

Entraînement oral
Exercice 1

▪ Formulez des phrases exprimant l’opposition en utilisant les liens logiques suivants : Mais,
par contre, en revanche, tandis que.
Réponses proposées :
1. Il ne parle pas bien anglais mais il parle parfaitement russe.
2. Il déteste les fruits rouges, par contre il adore les fruits exotiques.
3. Je serai là le mardi, vous pouvez compter sur moi. En revanche, je ne pourrai pas assister à
la réunion de jeudi.
4. En ce moment, c’est l’été en Europe, tandis que c’est l’hiver au Chili.

Exercice 2

▪ Identifiez les liens logiques d’opposition dans les phrases suivantes :

1. Notre association n'a pas de poste à pourvoir actuellement. Mais, nous conservons votre
candidature.
2. La solidarité est une vertu, tandis que l’égoïsme est un vice.
3. J'ai adoré cette initiative bien que je n'aie aucun intérêt pour les actions sociales.
4. Quoique bienveillant, il n'a pas bougé le petit doigt pour aider.
5. Irina n’assistera pas à cette cérémonie de bienfaisance mais à celle du dimanche.

Exercice 3

▪Formulez des phrases en utilisant sans + infinitif.

54
Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Réécrivez les phrases en employant la préposition sans suivi d’un infinitif.


Exemple :
Les victimes du tremblement de terre sont restées 48h ensevelies sous des gravats. Elles n’ont ni
mangé ni bu.
Les victimes du tremblement de terre sont restées 48h ensevelies sous des gravats sans manger ni
boire.
1. Son collègue arriviste a tenté de le piéger. Il n’est pas arrivé à ses fins.
Son collègue arriviste a tenté de le piéger sans arriver à ses fins.
2. C’est honteux ! L’homme est passé devant la file d’attente et ne s’est pas soucié des
personnes arrivées avant lui.
C’est honteux ! L’homme est passé devant la file d’attente sans se soucier des personnes
arrivées avant lui.
3. L’élève a pris la parole. Il n’a pas demandé l’autorisation du professeur.
L’élève a pris la parole sans avoir demandé l’autorisation du professeur.
4. Quel manque de civisme ! Ce conducteur roule en sens interdit. Il ne se rend pas compte
qu’il met la vie des autres en danger.
Le conducteur roule en sens interdit sans se rendre compte qu’il met la vie des autres
en danger.
5. Le randonneur imprudent jette sa cigarette dans les bois. Il ne pense pas aux risques
d’incendie.
Le randonneur imprudent jette sa cigarette dans les bois sans penser aux risques
d’incendie.

Exercice 2

▪ Liez les phrases du tableau en fonction de leur sens.


1. Il jette les déchets par terre. c- Sans réfléchir aux conséquences de son
acte.
2. Mon grand frère écoute de la musique toute d- Sans se soucier de ses voisins.
la nuit en mettant le volume à fond.
3. Il cueille des plantes vénéneuses. e- Sans prendre des précautions.
4. Le meurtrier a ri à gorge déployé durant son b- Sans montrer de regrets ni de remords.
procès.
5. L’enfant était si fatigué qu’il écouta son a- Sans sourciller.
père le gronder.

Exercice 3

▪ Soulignez le ou les articulateurs logiques qui convien(nen)t.

1. Contrairement à/Au contraire/En revanche ce que certains croient, l’individualisme n’est


pas le synonyme de l’égoïsme.
2. Tu ferais mieux de chercher une solution par contre de/ au lieu de/ au contraire de te
plaindre tout le temps.
3. Je trouve qu’il y a des avantages à travailler collectivement tandis qu’/alors qu’/
55
contrairement une de mes collègues n’y accorde aucun intérêt.
4. Je préfère investir dans un vélo contrairement à / au lieu d’ / au contraire d’une voiture.
5. Le narcissisme est un trouble psychologique tandis que / au lieu de / au contraire l’égoïsme
est une attitude comportementale.

Exercice 4

▪ Mettez l’expression qui convient : par contre, en revanche, au contraire, à l’opposé, alors
que, tandis que, cependant, mais.
Malgré son jeune âge, Miguel occupe un poste important dans l'entreprise où il travaille. En
revanche il a connu des débuts difficiles : fils d'immigré espagnol, il a quitté son pays natal en
1970. Son père et lui sont venus s'installer en France alors que son frère aîné a choisi les États-Unis.
Miguel était un enfant souriant. Cependant il avait souvent le mal du pays. Mais au lieu vivre dans
le passé, il a décidé de construire son avenir.

Exercice 5

▪ Chassez l’intrus :
- Narcissisme
- Egoïsme
- Allocentrisme
- Individualisme
- Egocentrisme

Exercice 6

▪ Complétez ce texte par les termes suivants : Masse, épanouissement, dangers, épicentre,
développement personnel, individualisme, s’isoler, désintérêt

« L’individualisme est un sentiment réfléchi qui dispose chaque citoyen à s’isoler de la masse de
ses semblables de telle sorte que, après s’être créé une petite société à son usage, il abandonne
volontiers la grande société à elle-même. », écrit Alexis de Tocqueville en 1835, avertissant des
dangers potentiels du désintérêt pour la politique et de la désagrégation sociale.
Aujourd’hui, tandis que fleurissent les exhortations au « développement personnel » et autres
injonctions à l’ « épanouissement », nous assistons à une perte de confiance dans le politique, que
beaucoup ne considèrent plus capables de résoudre les crises majeures de notre temps. Dans le
même temps, l’affaiblissement des croyances religieuses et l’avènement du consumérisme ont fait
du Moi l’épicentre de la modernité.

56
Production orale P

▪ Dans votre établissement, il y a un club de lecture et de débat, le thème d’aujourd’hui est

l’individualisme.

Partagez votre conception de l’individualisme avec un groupe de personnes en quelques phrases.

Production écrite G

▪ Dans une revue, vous lisez que le terme « individualisme » comporte plusieurs significations, et

l’égoïsme en est la plus péjorative. Vous êtes invités à écrire à cette même revue pour parler de votre

expérience de l’individualisme. (Acte de langage : exprimer des sentiments négatifs).

57
Prolongement N

L'individu a une histoire. Et cette histoire pourrait débuter aux XIVe et XVe siècles. Avec la
Renaissance émerge une nouvelle manière de vivre et de concevoir sa destinée dans ce monde.
L'individu commence à s'affranchir des tutelles traditionnelles qui pèsent sur son destin. Il ose dire
« je ». Le monde social change de centre de gravité : des lois supérieures (le service de Dieu, de
l'État, de la famille...), il se tourne vers l'individu et le culte de soi. L'individu devient le but et la
norme de toute chose.
Dans les siècles qui vont suivre, l'individualisme ne cessera de s'affirmer. Beaucoup d'analyses
convergent pour dire que nos sociétés sont en train de vivre une sorte d'accomplissement de cet
individualisme. S'étant de plus en plus affranchi des normes de la religion, de la tutelle de l'Etat, du
travail, de la famille, l'individu est désormais seul face à lui-même. Mais il paye cette autonomie au
prix fort. L'individu serait en effet déraciné, désocialisé, et dans une perpétuelle et éprouvante quête
de soi.
Telle est du moins l'histoire que nous racontent nombre d'auteurs - philosophes, sociologues,
anthropologues - qui se sont penchés depuis quelques années sur l'histoire de l'individu.
Introduction : L'individualisme, une invention moderne ?
L'anthropologue Louis Dumont fut le premier à esquisser une généalogie de « l'idéologie
individualiste moderne ». Son approche s'appuie sur l'opposition entre « holisme » et « individua-
lisme ». Dans les sociétés « holistes » - il faut entendre par là les sociétés primitives, antiques,
médiévales (l'Inde classique lui sert de modèle de référence) -, l'individu n'existe pas. Ou plus
exactement, l'individu n'est pas la valeur centrale de l'existence. Dès sa naissance, il est absorbé dans
un tissu de liens et de relations de dépendances : la famille, le clan, la caste, l'ethnie... qui vont
présider à sa destinée. Qu'il naisse esclave ou noble, intouchable ou membre des hautes castes,
l'individu est soumis à des finalités qui le dépassent.
En Inde, une première marque de l'individualisme apparaît avec la figure du « renonçant ». Ce
dernier quitte sa famille et sa caste, s'écarte du monde et se consacre à son élévation spirituelle. Dans
le christianisme primitif, de tels engagements « hors du monde » existent et expriment aussi cette
nouvelle attitude face à la vie. C'est pour L. Dumont une première phase de l'individualisme, un
premier détachement par rapport au monde. Après une longue phase de gestation dans le « système
de pensée » chrétien, c'est aux XVIIe et XIIIe siècles que l'idéologie individualiste va s'épanouir. À
travers les penseurs de la philosophie politique (Thomas Hobbes, John Locke), puis à travers l'esprit
des Lumières, les droits de l'individu sont d'affirmer le droit à la sécurité et à la protection (T.
Hobbes), et le droit à la propriété (J. Locke).
À travers de multiples vicissitudes, l'individualisme va continuer à se déployer. Même les
mouvements totalitaires (le fascisme, le communisme), qui veulent imposer la restauration de la
communauté contre l'individualisme, ne sont pour L. Dumont que des « pseudo-holismes » qui
continuent à sécréter à leur insu le message individualiste.
Nous serions donc les héritiers d'un mouvement séculaire, qui n'a cessé d'arracher l'individu à
l'emprise de la communauté. Alexis de Tocqueville avait donné une description brillante de ce
mouvement dans De la démocratie en Amérique (1835-1840).
En 1989, le philosophe canadien Charles Taylor prolonge à sa manière l'étude de la généalogie de
l'individu moderne avec Les Sources du moi […]. Son but est de comprendre la formation de
« l'intériorité moderne, le sentiment Que nous avons de nous-mêmes en tant qu'êtres dotés de
profondeurs intérieures, et la notion qui s'y rattache et selon laquelle nous sommes des
58
"moi" ». Comme L. Dumont, C. Taylor voit dans la Renaissance un moment essentiel de la
constitution de l'individualité. La littérature est témoin de cette évolution. Avec
ses Confessions, saint Augustin (354-430) avait été un précurseur en explorant les tourments de son
« moi intime ». Montaigne (1533-1592) prendra la plume pour oser faire de lui-même l'objet de son
étude. Dans ses Essais, il écrit : « Chacun regarde devant soi ; moi, je regarde dedans moi ; je n'ai
affaire qu'à moi. » La philosophie de René Descartes marque un autre moment essentiel. Sa pensée
repose sur l'affirmation de l'autonomie du moi : Cogito. « Je pense, donc je suis. »
La construction de l'intimité
Les siècles suivants, l'individualisme continue à s'affirmer et à se modifier : « Au tournant du
XVIIIe siècle, quelque chose qui ressemble au moi moderne est en train de se former, du moins chez
les élites sociales et spirituelles du nord de l'Europe occidentale et de son prolongement
américain » note C. Taylor. L'histoire de l'individu passe par l'étude de l'intériorité, de l'intimité,
dont C. Taylor cherche à suivre les linéaments à travers les textes de la philosophie classique.
Pour le sociologue Robert Castel, il faut, pour comprendre la « construction de l'individu
moderne », se rapporter aussi aux mutations économiques, juridiques et sociales qui l'ont permise.
L'avènement de l'individu ne peut être dissocié d'un mouvement plus général, qui passe par la
propriété privée et la « propriété de soi » sur le plan juridique. Cette notion de « propriété de soi » a
été développée par J. Locke, « l'un des premiers, si ce n'est le premier à développer une théorie de
l'individu moderne ». Par « propriété de soi », J. Locke entend le fait qu'en devenant propriétaire,
l'individu devient maître de lui-même, qu'il s'approprie son travail et ses moyens d'existence. En
outre, à l'époque, les droits de l'individu sont en train de se constituer en Angleterre et se diffuseront
ensuite dans toute l'Europe.

La subjectivité ne peut généralement prendre racine qu'à partir d'une base sociale telle que la
propriété et les droits politiques. Sans la liberté de mouvement, la liberté de se marier librement, de
disposer de son corps, de choisir son métier, la maîtrise de sa vie est impossible: l'individualisme ne
peut exister sans « support social » (R. Castel). Ce que Emmanuel Kant nomme « l'autonomie de la
volonté » n'existerait pas sans une longue histoire des conquêtes sociales et juridiques.
Les études de L. Dumont, C. Taylor, Michel Foucault, Marcel Gauchet et R. Castel nous
enseignent une leçon principale. L'individualisme a une histoire. Le fait d'ériger sa propre vie en tant
que norme suprême n'est pas une préoccupation naturelle et universelle. C'est une « construction
sociale », une invention liée à des formes sociales particulières.
De là, il faut étudier les différentes façons dont l'individu apparaît et disparaît au gré des situations
historiques et des contextes sociaux. Une démarche à mi-chemin entre l'histoire, l'anthropologie et la
philosophie."

Jean-François Dortier, "Du je triomphant au moi éclaté", in X. Molenat (dir.), L'individu


contemporain, regards sociologiques, Éd. Sciences Humaines, 2006

Consigne :

A partir de votre lecture, dressez une ligne chronologique pour illustrer les moments forts qui ont
marqué l’évolution de l’individualisme.

59
Unité 3
J Le travail

https://getoffthebox.wordpress.com/2016/04/25/eloge-du-carburateur-essai-sur-le-sens-et-la-valeur-du-travail/

60
Séquence 1
Travail manuel
Travail intellectuel

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale

▪ Faire l’éloge du ▪ Exprimer une ▪ Formuler un Grammaire : ▪ S’exprimer


travail manuel et opinion favorable point de vue favorablement sur
intellectuel. favorable. ▪ Mise en relief le choix d’un
▪ Faire l’éloge La nominalisation travail, manuel ou
intellectuel.
▪ Citer les Lexique :
avantages ▪ Le monde du ▪ Rédiger un
travail. discours élogieux
sur une activité
manuelle ou
intellectuelle en vue
de le publier sur le
site de
l’établissement.

61
Découverte U

https://www.maddyness.com/2022/05/23/travail-manuel- https://fr.dreamstime.com/photo-stock-ouvrage-contre-
intellectuel-frontiere/ travail-intellectuel-image45716505

Image 1 :
▪ Observez le document 1 puis répondez aux questions suivantes :
1- Décrivez ce que vous voyez sur cette image.
Nous voyons sur cette image deux femmes : l’une travaille sur son ordinateur et l’autre
effectue une tache manuelle.
2- Quels sont les éléments du décor qui renvoient au travail manuel et au travail intellectuel ?
Les éléments renvoyant au travail manuel sont : la tournette de table, le pot
avec un pinceau et les objetsde poterie (des vases).
Les éléments renvoyant au travail intellectuel sont : l’ordinateur, le calepin et,
en arrière-plan, des livres
3- Quelle définition pouvez-vous proposer à chacune des deux activités ?
Le travail manuel : Activité qui se fait à la main et qui exige une grande dextérité.
Le travail intellectuel : Activité qui s’appuie sur le processus de l’intellect en vue de
construire des idées.
4- Pensez-vous qu’il existe vraiment une frontière entre le travail manuel et le travail
intellectuel ?
On donne aux étudiants l’occasion d’émettre leur point de vue.
5- Comment expliquez-vous la dévalorisation du travail manuel ?
L’école, l’éducation, l’échec scolaire, les clichés…, beaucoup de facteurs contribuent à
cette dévaluation.
Image 2 :
▪ Observez le document 2 puis répondez aux questions suivantes :
1- Peut-on faire un rapprochement entre cette photo et l’image précédente ?
L’image représente deux outils : la truelle renvoie au travail manuel et la tablette au
travail intellectuel
2- Quelle est la problématique soulevée par cette image ?
Celle du choix d’un métier. (Posture de l’enfant qui semble perplexe.)
3- Qu’est ce qui peut motiver le choix d’un métier ?
La passion, le prestige, les opportunités de travail, le coût des études…
4- Avez-vous été confronté à un choix difficile de carrière ou de filière ?
Permettre aux élèves de s’exprimer sur un choix difficile.

62
Compréhension orale X

V
Transmettre le goût du travail manuel

https://youtu.be/WwUZlC9xTUs

Compréhension écrite n

Support
Malgré la mauvaise réputation des filières pros, j'ai choisi de suivre ma passion, de travailler le bois.
Et ce n'est pas pour autant que j'arrêterai d'être "intellectuel" !
Comme à tous les ados, on m’a demandé un jour de faire un choix d’orientation. Celui qui se résume
à savoir ce que je veux faire de ma vie. Pour m’aider à prendre cette décision on m’a souvent posé
une question : « Tu es plutôt manuel ou intellectuel ? ». La première fois, que j’ai entendu ça, c’était
quand j’ai demandé à redoubler, en Quatrième. Je trouve cette question absurde !
La plupart des jeunes répondront intellectuel, car ils ne veulent pas risquer d’être mis dans la case «
gros bras sans cerveau ». Depuis notre plus jeune âge, on évolue dans un milieu scolaire basé sur des
travaux intellectuels. Et non pas manuels. Souvent, le travail manuel se résume à une heure par
semaine d’arts plastiques et avec un prof qui parle « histoire de l’art » plutôt que « faire de l’art ».

Moi, j’ai préféré répondre « manuel », suivre ma passion pour la création et le travail du bois en
quittant donc la voie intellectuelle, idéalisée par tout le monde. Quitte à passer aux yeux de certains
pour « un gros bras sans cerveau ».

Certains ont arrêté de me parler du jour au lendemain

Mon avantage c’est que ma famille m’a beaucoup soutenu dans mon projet. Mes parents sont tous

63
les deux issus de filières professionnelles et ça ne les a jamais empêchés de réussir dans la vie !
Alors j’ai voulu être comme eux, faire ce que j’aime et être heureux. En commençant une orientation
en filière bac pro menuiserie au lycée Saint-Nicolas, à Paris, cette année, j’ai eu quelques surprises,
des bonnes mais aussi des mauvaises…

Certains regards ont changé, des phrases et des lapsus de certains de mes anciens camarades m’ont
inquiété. Le mois dernier, en passant devant mon ancienne école à Meudon, des amis m’ont
demandé pourquoi j’avais arrêté l’école. Sérieusement ? « Arrêté l’école » ?! Après avoir tenté
pendant vingt minutes de leur faire comprendre que je n’avais en aucun cas « arrêté l’école », j’ai
tenté de leur expliquer ce que je faisais. Sans réaction de leur part si ce n’est des yeux levés au ciel
et des « oui, bon, c’est presque pareil », j’ai préféré leur dire que c’était pour ne plus voir leurs têtes
d’abrutis bloqués dans leur monde et aveugles à ce qui les entoure.
Depuis, on ne se parle plus. D’autres amis ont carrément arrêté de me parler du jour au lendemain,
sans raison particulière. Je ne dois plus être assez intellectuel pour les fréquenter.

Je suis un “manulectuel”
Malgré tout, je le vis bien. Tout ça reste futile, car c’est le choix que j’ai fait : mon choix ! J’ai
choisi d’être les deux, un « manulectuel », une sorte d’ambidextre du parcours scolaire. Car avant de
faire un meuble, j’aurai toujours besoin de créer un plan et pour cela, être manuel ne suffit pas.
Alors certes, ça ne plaît pas à tout le monde, mais ce n’est pas grave, car cette position me convient
parfaitement. Depuis cette décision d’orientation, je n’ai jamais eu de regrets. J’ai rencontré des
gens vrais, qui me comprennent et qui ne sont pas coincés dans le cocon que la filière générale peut
apporter. J’aime les gens avec qui je travaille, j’aime ce que je fais, je vais au lycée en courant et je
repars en marchant, je suis heureux ! Et ça, ça n’a pas de prix.

Lucas, 16 ans, lycéen, Meudon-la-forêt


https://zep.media/education/manuel-intellectuel-orientation/

Compréhension globale

1-Qui est l’auteur de ce texte ?


Lucas, un lycéen de 16 ans.
2-De quoi parle-t-il ?
De son choix de filière au lycée et de la réaction de ses camarades de classe.
3-A votre avis, à qui est destiné ce témoignage ?
Aux jeunes qui dénigrent les filières pros sous prétexte qu’elles ne sont réservées qu’à de
« gros bras sans cerveau ».
4-Comment parle-t-il de son expérience ?
Il en parle avec enthousiasme. Il assume son choix. Il corrige les jugements des jeunes sur les
filières professionnelles qui orientent vers des travaux manuels.

64
Compréhension détaillée

1- Que savez-vous sur la filière pros ?


La filière professionnelle permet, dès la troisième, d’apprendre un métier.

2- Pourquoi, d’après Lucas, a-t-elle mauvaise réputation ?


Elle a mauvaise réputation car on pense qu’elle est exclusivement réservée à de « gros
bras sans cerveau ».

3- Comment expliquer que l’école ne favorise pas le travail manuel ?


Comme l’explique Lucas, l’école privilégie des disciplines qui font appel à l’intellect
(Histoire des arts) et néglige l’art.

4- Quel rôle ont joué ses parents ?


Les parents de Lucas sont issus de filières professionnelles. Ils ont respecté son choix et
ils l’ont soutenu.

5- Que pensez-vous de la réaction de ses camarades ?


Ce ne sont pas de vrais amis. On peut toutefois expliquer leur attitude : ils ne font que
véhiculer des clichés.

6- Expliquez la phrase suivante : « j’ai préféré leur dire que c’était pour ne plus voir leurs têtes
d’abrutis bloqués dans leur monde et aveugles à ce qui les entoure. »
Cette phrase renvoie à l’idée évoquée dans la question précédente. En réalité, ce sont
eux les « abrutis » puisqu’ils portent des jugements hâtifs à cause de leur manque de
connaissances.

7- Quelle conception a-t-il du travail manuel?


Selon Lucas, le travail manuel, autant que le travail intellectuel, exige d’engager un
processus intellectuel pour faire un plan avant la concrétisation de l’objet.

9- Qu’est ce qui montre qu’il assume pleinement son choix ?


Il n’a pas été affecté par la réaction de ses camarades.
Il a persévéré.
Il est heureux.

Vocabulaire du texte

1- Relevez dans le texte les termes qui se rapportent au champ lexical du travail puis
classez-les en deux catégories :

Travail manuel Travail intellectuel


La filière professionnelle Travaux intellectuels

65
Travailler le bois Intellectuel
Manuel La voie intellectuelle.
Gros bras sans cerveau Créer un plan
Travail manuel
Arts plastiques
Création
Menuiserie.// Ambidextre.

2- Complétez les phrases par un mot choisi dans la liste suivante :

Le travailleur intellectuel, les arts plastiques, la création, travail intellectuel,


travail manuel, gros bras sans cerveau, ambidextre, travailler le bois.

1-Plusieurs charpentiers ont été mobilisés pour travailler le bois.


2-Les jongleurs de cirque doivent apprendre à être parfaitement ambidextre.
3-On a souvent valorisé le travail intellectuel au détriment du travail manuel.
4-Les élèves qui choisissent la spécialité Arts plastiques participent à des expositions qui ont lieu
dans différents lieux culturels.
5-Pour dénigrer les travailleurs manuels, on les a qualifiés de gros bras sans cerveau.
6-Pour Sartre le travailleur intellectuel est « le technicien du savoir pratique ».
7-On dit souvent que les idées sont les racines de la création.

3- Devinettes :
Qui suis-je ?
Quelques exemples :
 Je construis des maisons : ouvrier des bâtiments.
 J’aide les animaux : je suis vétérinaire.
 Je cuisine dans un restaurant : je suis chef/ cheffe.
 Je conduis un camion : je suis chauffeur.
 Je répare des voitures dans un garage : je suis mécanicien/ mécanicienne.

Il vous est demandé de compléter la liste proposée.

66
Langue et communication Y

Repérage

▪ La mise en relief :

1- Repérez une expression de mise en relief dans le texte.


2- Répondez aux questions en employant « c’est… qui »/« c’est que ».
 Qui a écrit Les Misérables ? Honoré de Balzac ou Victor Hugo ?
 Où a eu lieu la bataille de Waterloo ? En France ou en Belgique ?
 Quel est le musée d’art le plus visité de France ? Le Louvre ou le musée d’Orsay ?
 Quand Christophe Colomb a-t-il découvert l’Amérique ? En 1482 ou 1492 ?

Quelles différences y a-t-il entre ces phrases extraites du document ?


1-Moi, j’ai préféré répondre « manuel »// J’ai préféré répondre « manuel ».
2-Souvent, le travail manuel se résume à une heure par semaine d’arts plastiques //
Le travail manuel se résume souvent à une heure de travail par semaine.
Dans les 1ères phrases on insiste sur une partie de la phrase.
1-Le pronom tonique « moi » met en évidence le sujet.
2-L’adverbe souvent met en évidence la récurrence de l’action.

Répondez aux questions en utilisant : c’est…que/ c’est…qui/ ce dont…c’est

1-De quoi a besoin un menuisier pour confectionner un meuble ?


C’est d’une perceuse, d’un tournevis, d’un marteau… dont a besoin un menuisier.
2-De quoi se souvient Lucas ?
C’est de la réaction de ses camarades dont se souvient Lucas.
3-Qui vous a orienté dans le choix de votre filière ?
C’est mon père qui m’a orienté dans le choix de la filière.
4-Qui est assis à ta droite ?
C’est Ali qui est assis à ma droite.
5-Avec quoi joue-t-il ?
C’est avec une balle qu’elle joue.
6-Qui supervise les flux de ventes dans un grand magasin ?
C’est le responsable de rayon qui supervise le flux des ventes.

▪ La nominalisation

Observez les phrases suivantes :


a. La mauvaise réputation des filières professionnelles.
b. Les gros bras sans cerveau.

67
1. Qu’ont-elles de commun ?
Ce sont des phrases nominales.
2. Transformez-les en phrases verbales.
Les filières professionnelles ont mauvaise réputation.
Les filières professionnelles souffrent d’une mauvaise réputation.
Ils possèdent de gros bras et n’ont pas de cerveau.

▪ Activité 1 : Cochez la bonne réponse :


Phrases verbales Phrases nominales
L’importance du travail de l’artisan.  
Interdiction de travailler sans gants de protection.  
Cet artiste a réalisé un chef-d’œuvre.  
Les ouvriers travaillent dans de mauvaises conditions.  
Cette sculpture a été réalisée par un grand artiste.  
Grève des salariés dans l’entreprise.  
L’artisan fait preuve de dextérité dans la fabrication des  
objets.

▪ Activité 2 : Transformez les phrases verbales en phrases non verbales.


1-Il y a une fuite de gaz dans cette usine.
Fuite de gaz dans l’usine.
2-Les salaires de tous les employés ont augmenté au sein de cette entreprise.
L’augmentation des salaires de tous les employés au sein de cette entreprise.
3-Plusieurs ouvriers ont été licenciés.
Licenciement de plusieurs ouvriers.
4-Le comptable a été arrêté par la police.
Arrestation du comptable par la police.
5-Les employés en colère manifestent.
Manifestation des employés en colère.
6-La ligne 4 va être fermée à cause des travaux.
Fermeture de la ligne 4 à cause des travaux.

▪ Activité 3 : Transformez les informations suivantes en titres de journaux.


1-Les critiques des jeunes contre Lucas se durcissent.
Durcissement des critiques des jeunes contre Lucas.
2-Un nouveau projet sera mis en place dans une semaine.
Mise en place d’un nouveau projet dans une semaine.
3-Les artisans se mobilisent pour recouvrer leurs droits.
Mobilisation des artisans pour recouvrer leurs droits.
4-Plusieurs ateliers de peinture sont organisés dans l’établissement.
Organisation de plusieurs ateliers de peinture dans l’établissement.
5-Un accord cadre a été signé en vue d’instaurer l’égalité des chances dans l’artisanat.
Signature d’un accord cadre pour l’égalité des chances dans l’artisanat.

68
Fonctionnement de la langue

I- La mise ne relief

Pour mettre en relief un nom ou un groupe nominal dans la phrase, il est courant de détacher
l’élément en tête de phrase et de l’encadrer par « c’est … qui », s’il s’agit d’un sujet, et de « c’est
que » dans les autres cas :
C’est Marianne qui a les clés.
C’est le livre que tu voulais. C’est à sa mère qu’elle a téléphoné.
C’est moi qui décide. (« c ‘est + pronom tonique » : c’est moi, toi, lui/elle, nous, vous, eux/elles).

Remarques :

 On utilise « ce sont » si l’élément mis en relief est au pluriel : Ce sont eux qui sont
partis. Néanmoins, dans le langage parlé, « c’est » est souvent employé à la place de « ce
sont ».
 Pour les circonstances de lieu et de temps, on utilise le pronom relatif « que » : C’est à
Grenoble qu’il a fait ses études. C’est lundi qu’elle a rendez-vous.

La voix passive
La voix d'un verbe correspond au rapport entre l'action et le sujet. A la voix active, l'action est
accomplie par le sujet ; à la voix passive, l'action est subie par le sujet.

II- La nominalisation est un moyen grammatical qui met en valeur l’usage du nom. Elle
entraîne une transformation de la phrase et demande de la précision dans le choix des mots.
 La nominalisation peut se faire à partir de verbes :
Distinguer------------- la distinction
Glorifier---------------- la glorification
Demander------------ la demande
Estimer---------------- l’estime

 La nominalisation peut se faire à partir d'adjectifs ou de verbes :


▪ à partir d’un verbe. Fermer → fermeture
▪ à partir d’un adjectif. abondant → abondance, inquiet → inquiétude

- Pour les verbes, les suffixes les plus employés sont :


Suffixe Infinitif Nom
-age Laver Lavage
-ment Détourner Détournement
-tion Détruire destruction
-ation Dériver Dérivation
-ure Ouvrir Ouverture
Fermer Fermeture

- Pour les adjectifs, les suffixes les plus employés sont :


Suffixe Infinitif Nom
-té Bon Bonté
-ité Précaire Précarité
-eur Pâle Pâleur

69
Blanc(he) Blancheur
Long(ue) Longueur
-ise Franc(he) Franchise
-ance ou -ence abondant Abondance
tolérant Tolérance
violent Violence

Entraînement oral
Exercice 1

▪ Transformez les phrases verbales en phrases nominales :

1. La direction change les conditions de travail.


Changement des conditions de travail par la direction.
2. Les employés protestent.
Protestation des employés.
3. Le syndicat organise une grève.
Organisation d’une grève par le syndicat.
4. Les employés vont manifester mardi prochain.
Manifestation des employés mardi prochain.
5. Les employés revendiquent un salaire plus élevé.
Revendication d’un salaire plus élevé par les employés.
6. La direction est opposée à la hausse des salaires.
Opposition de la direction à la hausse des salaires.
7. Les employés bloquent l’usine.
Le blocage de l’usine par les employés.
8. La direction discute avec les syndicats.
Discussion entre la direction et les syndicats.
9. Les syndicats sont satisfaits.
La satisfaction des syndicats
10. Les salaires sont plus hauts.
La hausse des salaires.

Exercice 2

Un dialogue à jouer en classe :

70
Un dialogue entre deux personnages, un père et son fils, qui se disputent à propos d’un choix de
carrière. Vous introduirez les expressions suivantes dans le dialogue :

C’est moi…/ce n’est pas moi qui… ; c’est toi…/ ce n’est pas toi qui… ; c’est le travail que…/ ce
n’est pas le métier que…, c’est une activité qui…/ c’est…dont…

Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Trouvez pour chaque verbe le nom qui lui correspond :

Verbe Nom
Améliorer Amélioration
Afficher Affichage
Ajourner Ajournement
Consommer Consommation
Emanciper Emancipation
Fermer Fermeture.
Mordre Morsure.

Exercice 2

▪ Trouvez pour chaque adjectif le nom qui lui correspond :

Adjectif Nom
Habile Habileté
Intelligent Intelligence
Apte Aptitude
Rigoureux Rigueur
Galant Galanterie
Grand Grandeur
Fin Finesse.

Exercice 3

▪ Complétez le texte en remplaçant les verbes et les adjectifs mis entre parenthèses par les

71
noms qui leur correspondent.

L’ingénieur a donné congé à ses chefs d’ateliers. Ce sont des ouvriers qui font preuve de
dévouement (dévoués) et qui montrent une grande habileté (habiles) dans les différents travaux
(travailler) qu’ils effectuent. Assis en son fauteuil américain et profitant de cette solitude (seul),
l’ingénieur était perdu en une intense méditation (méditer). Dans ce moment de détente (se
détendre), la vivacité (vif) et la force (fort) de la pensée laissent place à la rêverie (rêver).

Exercice 4

▪ Transformez les phrases en mettant en relief les segments soulignés :

1-Nous écrivons une lettre au président.


Au président, nous lui écrivons une lettre.
2-Paul offrira un voyage à ses parents.
C’est à ses parents qu’il offrira un voyage.
3-Il a réalisé un chef-d’œuvre en un laps de temps.
En un laps de temps, il a réalisé un chef-d’œuvre.
4-Les outils de travail sont sur la table.
Ils sont sur la table, les outils de travail.
5-Ses parents l’ont encouragé à choisir la filière professionnelle.
Ce sont ses parents qui l’ont encouragé.
6-Je suis convaincu que cette ville est magique.
Cette ville est magique, j’en suis convaincu.
7-Les passants rayonnaient d’une joie ardente.
Les passants, ils rayonnaient d’une joie ardente.
8-Je me souviens de ma visite à Londres.
C’est de ma visite à Londres dont je me souviens.

Exercice 5

▪ Repérez les phrases à la voix passive :

1- Il est monté par les escaliers.


2- Le joueur est sorti du terrain par l’arbitre. +
3- Le délégué est apprécié de ses camarades. +
4- Il m’a dit avoir été retardé par un encombrement. +

72
5- Le joueur est sorti par la porte.
6- La tour Eiffel a été construite par G. Eiffel. +
7- Le maire est respecté de ses concitoyens. +

Exercice 6

▪ Associez chaque terme à sa définition :

Collègue, usine, ordre du jour, équipe, cadre, auto-entrepreneur, employeur, salarié.

Définitions Mots appropriés

• Des personnes qui travaillent ensemble. Équipe


• Les points à aborder dans une réunion. Ordre du jour
• Un responsable de l’entreprise. Cadre
• Une personne avec laquelle on travaille. Collègue
• C’est un lieu de fabrication. Usine
• Il reçoit un salaire dans le cadre d’un contrat de travail. Salarié
• Il crée une entreprise individuelle. Auto-entrepreneur
• Il emploie un ou plusieurs salariés. Employeur.

Exercice 7

▪ Trouvez le mot exact correspondant à chaque définition :

Dans l’économie mondialisée, l’entreprise est déconnectée de son fournisseur (personne à qui
l’entreprise achète de la marchandise) et de clientèle (les personnes qui achètent les produits d’une
entreprise). De plus, au niveau environnemental, la circulation de matière première (matériaux
servant à la fabrication de produits finis) pose problème. En effet, chaque étape de son parcours se
fait dans un endroit différent : l’achat, la production et l’arrivée au point de vente (lieu où un
produit est vendu).
Dans une entreprise régénérative, le lien avec les employés (personnes qui travaillent pour
l’entreprise) est primordial, que ce soit au niveau humain ou financier.
Par exemple, chez Opaline, tout le monde a le même salaire (rémunération d’un travail). Les
relations avec les clients sont également essentielles : Opaline privilégie la transparence (fait de
donner les informations) et préfère aller sur le terrain (à la rencontre de ses clients).

73
Production orale P

Le face à face

Sujet : Le travail intellectuel est plus valorisant que le travail manuel.

Deux étudiants s’affrontent pour donner chacun son opinion favorable ou défavorable sur la

question et la défendre.

Production écrite G

▪ Vous êtes chargé(e) de prononcer un discours devant une femme entrepreneure que vous admirez.

Écrivez un discours élogieux pour exprimer et justifier votre admiration pour cette

personnalité.

Consigne :

 Insérez des phrases nominales dans votre discours.

 Exploitez le lexique relatif au travail.

 Utilisez les procédés de mise en relief.

74
Prolongement N

Les tracteurs arrivaient sur les routes, pénétraient dans les champs, grands reptiles qui se

mouvaient comme des insectes, avec la force incroyable des insectes. Ils rampaient sur le sol,

traçaient la piste sur laquelle ils roulaient et qu’ils reprenaient. Tracteurs Diesel, qui crachotaient au

repos, s’ébranlaient dans un bruit de tonnerre qui peu à peu se transformait en un lourd

bourdonnement. Monstres camus qui soulevaient la terre, y enfonçant le groin, qui descendaient les

champs, les coupaient en tous sens, repassaient à travers les clôtures, à travers les cours, pénétraient

en droite ligne dans les ravines. Ils ne roulaient pas sur le sol mais sur leur chemin à eux. Ils

ignoraient les côtes et les ravins, les cours d’eau, les haies, les maisons. L’homme assis sur son siège

de fer n’avait pas l’apparence humaine ; gants, lunettes, masque en caoutchouc sur le nez et la

bouche, il faisait partie du monstre, un robot sur son siège. Le tonnerre des cylindres faisait trembler

la campagne, ne faisait plus qu’un avec l’air et la terre, si bien que terre et air frémissaient des

mêmes vibrations. Le conducteur était incapable de le maîtriser… il fonçait droit dans la campagne,

coupait à travers une douzaine de fermes puis rebroussait chemin. Un coup de volant aurait pu faire

dévier la chenille, mais les mains du conducteur ne pouvaient pas tourner parce que le monstre qui

avait construit le tracteur, le monstre qui avait lâché le tracteur en liberté avait trouvé le moyen de

pénétrer dans les mains du conducteur, dans son cerveau, dans ses muscles, lui avait bouché les yeux

avec des lunettes, l’avait muselé… avait paralysé son esprit, avait muselé sa langue, avait paralysé

ses perceptions, avait muselé ses protestations. Il ne pouvait pas voir la terre telle qu’elle était, il ne

pouvait pas sentir ce que sentait la terre ; ses pieds ne pouvaient pas fouler les mottes ni sentir la

chaleur, la puissance de la terre. Il était assis sur un siège de fer, les pieds sur des pédales de fer. Il

ne pouvait pas célébrer, abattre, maudire ou encourager l’étendue de son pouvoir, et à cause de cela,

il ne pouvait pas se célébrer, se fustiger, se maudire ni s’encourager lui-même. Il ne connaissait pas,

ne possédait pas, n’implorait pas la terre. Il n’avait pas foi en elle. Si une graine semée ne germait

75
pas cela ne faisait rien. Si les jeunes plants se fanaient par suite de la sécheresse ou s’ils étaient

noyés par des pluies diluviennes le conducteur ne s’en inquiétait pas plus que le tracteur. Il n’aimait

pas plus la terre que la banque n’aimait la terre. Il pouvait admirer le tracteur… ses surfaces polies,

la puissance de son élan, le grondement de ses cylindres détonants ; mais ce n’était pas son tracteur.

Derrière le tracteur tournaient les disques luisants qui coupaient la terre avec des lames – de la

chirurgie, non du labour – qui repoussaient la terre coupée à droite où la seconde rangée de disques

la coupait et la rejetait à gauche ; lames tranchantes qui brillaient, polies par la terre coupée. Et,

tirées derrière les disques, les herses qui ratissaient avec leurs dents de fer, si bien que les plus

petites mottes s’émiettaient et que la terre s’aplanissait. Derrière les herses, les longs semoirs…

douze verges en fer incurvées, érigées à la fonderie, aux organes déclenchés par des leviers, au viol

méthodique, au viol sans passion. Le conducteur était assis sur son siège de fer et il était fier des

lignes droites qu’il avait tracées sans que sa volonté fût intervenue, fier du tracteur qu’il ne possédait

ni n’aimait, fier de cette puissance qu’il ne pouvait pas contrôler. Et quand cette récolte poussait et

était moissonnée, nul homme n’avait écrasé entre ses paumes les mottes chaudes et n’en avait laissé

couler la terre entre ses doigts. Personne n’avait touché la graine, ni imploré ardemment sa

croissance. Les hommes mangeaient ce qu’ils n’avaient pas produit, rien ne les liait à leur pain. La

terre accouchait avec les fers et mourait peu à peu sous le fer ; car elle n’était ni aimée, ni haïe, elle

n’était l’objet ni de prières ni de malédiction.

John Steinbeck, Les Raisins de la colère.

L’histoire d’une famille de fermiers en quête de travail.

Questions :

1-Pourquoi la machine est-elle assimilée à un monstre ?

2-Comment l’auteur parle-t-il du travail de la terre ?

Sujet de réflexion :

Le développement technique est-il une menace pour le travail manuel ?

76
Séquence 2

Le chômage

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale

• Exprimer une • Exprimer une • Formuler un Grammaire : • Faire une


opinion opinion point de vue • Accord du enquête de terrain
défavorable. défavorable défavorable. participe passé. sur le chômage.
• Critiquer • L’expression du
but • Rédiger un
Lexique : article pour le
• Le chômage. magazine de
l’établissement
sur l’impact
négatif du
chômage.

77
Découverte U

https://images.app.goo.gl/mZUKsT2NLpt7ygsZ8 https://images.app.goo.gl/3WKH68bMKTW6Gcz28

▪ Observez les deux images et répondez.


1-Quel est le thème commun aux deux premières images ?

Le chômage.

1ère image :

2-Que savez- vous sur pôle emploi ?

C’est un établissement public à caractère administratif, chargé de l’emploi en France.

3-Comment peut-on interpréter cette image ?

D’un côté la file des chômeurs, de l’autre un établissement qui ne désemplit pas.

2ème image :

4-Que suggère cette image comme idée sur le chômage ?

Le chômage est un vrai problème. Faire baisser le taux de chômage exige des moyens et de
grands efforts.

78
Compréhension orale X

V
Au chômage !

https://youtu.be/nFknoRs1n60

▪ Regardez la vidéo et répondez à ces questions :


1-Qui est Emmanuel ?
Une femme de 43 ans. Elle était aide-soignante avant de se retrouver au chômage.
2-Quelle est actuellement sa seule source de revenu ?
L’allocation de solidarité de 150 euros par mois.
3-Que reproche-t-elle à pôle emploi ?
Pôle emploi propose des offres qui ne correspondent pas à ses compétences.
Pôle emploi n’accompagne pas les chômeurs.
4-Quels sentiments éprouve-t-elle ? Pourquoi ?
Emmanuel semble en colère. Elle désapprouve la stratégie d’un organisme censé aider les
chômeurs.
De plus, elle tente de trouver des moyens pour réintégrer la vie professionnelle (la formation
qu’elle a suivie), mais elle n’a aucun soutien de pôle emploi.

https://www.facebook.com/anapec.org
6-Que signifie ce sigle ?
L'ANAPEC (Agence Nationale de Promotion de l'Emploi et des Compétences) est un
établissement public qui a comme mission la contribution à l'organisation et à la mise en
œuvre des programmes de promotion de l'emploi qualifié décidés par les pouvoirs publics.
7-Précisez les différentes attributions de cette agence.
L'ANAPEC est un intermédiaire actif sur le marché du travail car il agit dans le cadre de la
promotion de l'emploi des jeunes diplômés et l'accompagnement des entreprises aussi bien
dans la satisfaction de leurs besoins en ressources humaines que par le conseil pour la gestion
de l'emploi et des compétences.

79
Compréhension écrite n

Support

Vincent MESSAGE. Raconter le chômage.

[…] « le » chômage, « le » chômeur n’existent pas. Le phénomène touche toutes les catégories
sociales et toutes les générations. Néanmoins, les publics les plus fragiles restent les jeunes peu
qualifiés et les personnes qui approchent de l’âge de la retraite – mais aussi : les femmes plus que les
hommes, et les personnes d’origines immigrées plus que celles dont l’histoire familiale s’est
construite en France depuis longtemps. Il y a un monde entre les métiers de vocation, choisis et
épanouissants, et les métiers alimentaires subis : présenter le travail comme une source
d’émancipation, comme si le concept de travail désignait une réalité homogène, relève dès lors soit
de l’aveuglement volontaire, soit de la mauvaise foi. De même, le chômage du cadre qui se sert
d’une période de transition pour réfléchir à la suite de sa carrière ou commencer à mettre en place un
projet personnel n’a pas grand-chose à voir avec celui de l’ouvrière cassée par des décennies de
travail pénible et qui a peu de chances de retrouver un poste alors que sa survie matérielle à court
terme en dépend. […].

Lié à l’expérience d’un temps sans repères et à une désocialisation souvent nocive, le chômage
suspend les règles de l’existence ordinaire. Mais dès qu’elles le racontent, les personnes que nous
avons interrogées parlent aussi de leur vie de façon plus générale. La réussite ou l’échec de la
recherche d’emploi sont largement conditionnés par la levée de ce que les professionnels appellent
les « freins périphériques », c’est-à-dire des problèmes très concrets de logement, de mobilité, de
santé, d’équilibre familial. Parfois c’est l’obtention du permis de conduire qui débloquerait d’autres
possibles, mais on n’a pas de quoi le financer. Parfois c’est la maladie d’un proche ou un accident
qui cassent une trajectoire de façon irrémédiable.
Ce qui se dessine aussi, de témoignage en témoignage, c’est un positionnement politique, au sens
large du terme, par rapport au monde du travail. Certains sont découragés par la répétition des
échecs ou par de mauvaises expériences vécues dans de précédents emplois – qu’il s’agisse d’un
non-respect du droit ou de cas de harcèlements. Leurs récits révèlent des rapports de force d’une
dureté dont ceux qui conçoivent à l’échelle nationale les politiques de l’emploi paraissent ne pas
vouloir prendre conscience. D’autres ne cherchent pas aussi activement qu’on l’exige d’eux, parce
que, de par leurs qualifications et leurs origines sociales, ils ne peuvent prétendre qu’à des emplois
très pénibles, qu’ils ne se voient pas supporter durablement. Ils ne veulent pas profiter du système –
et n’ont pas l’impression de le faire en faisant valoir leurs droits à ce qui reste une assurance –,
mais ils ne veulent pas non plus à l’inverse que le système profite d’eux, que l’essentiel de leur vie
soit consacré à travailler pour des structures qu’ils jugent plus préoccupées par leur chiffre d’affaires
que par leur utilité sociale.

80
Compréhension globale

1-Identifiez le type de texte :

C’est un texte argumentatif.

2-Que suggère le titre de l’œuvre ?

Il réfère au thème abordé : le chômage.

Le verbe « raconter » renvoie au récit des demandeurs d’emploi sur lequel l’auteur s’est

appuyé.

3-Quel est, d’après vous, l’objectif de cet ouvrage ?

Faire entendre la voix des demandeurs d’emploi.

Compréhension détaillée

1-Quelle est la catégorie sociale touchée par le chômage ?

Toutes les catégories et toutes les générations.

2-Quelle est la précision apportée par l’auteur sur cette catégorie ?

Il précise que les plus touchés par le chômage sont :

Les jeunes peu qualifiés, les personnes qui approchent de la retraite, les femmes et les

immigrés.

3-Pourquoi dit-il que le travail ne renvoie pas à une « réalité homogène » ?

Il veut montrer qu’il y a deux aspects dans le travail : les métiers subis et les métiers de

vocation qui sont épanouissants.

4-Expliquez l’opposition qu’il établit entre la réalité d’un cadre au chômage et celle d’une

caissière au chômage.

81
Le 1er a fait un choix et a opté pour une période de transition et la 2ème s’est retrouvée au

chômage forcé.

5-De quoi dépendent l’échec ou la réussite de la recherche d’emploi ?

De ce que l’auteur appelle « les freins périphériques » c’est-à-dire : les problèmes de la vie

quotidienne, le logement, la santé, l’équilibre familial.

6-Citez deux exemples de mauvaises expériences vécues dans l’exercice d’un métier .

-Le non-respect du droit.

-Les harcèlements.

7-D’après l’auteur, le système est-il le seul responsable du chômage ?

Non, puisque certains, faute de qualification, refusent certains emplois pénibles.

Vocabulaire du texte

1-Relevez dans le texte les termes qui appartiennent au champ lexical du chômage

Chômage, chômeur, public fragile, métiers pénibles, période de transition, carrière,


ouvrière cassée, la recherche d’emploi, retrouver un poste, échecs, mauvaises
expériences…

2- Vrai ou faux ? Répondez par « Vrai » ou « Faux » et justifiez votre réponse :

Phrases Vrai Faux


Le chômage est dû au manque de travail. 
Un chômeur n’a pas d’emploi. 
Les diplômes ne préservent pas du chômage. 
Les hommes sont plus touchés par le chômage 
que les femmes.
Les jeunes acquièrent des diplômes, mais pas 
forcément des compétences.
On n’exerce jamais un métier par vocation. 
Le taux de chômage n’impacte pas l’économie 
du pays.

On peut demander aux étudiants de justifier à chaque fois leurs réponses.

82
Langue et communication Y

Repérage

▪ 1er fait de langue : l’expression du but

Observons les phrases suivantes :


-Le chômage du cadre qui se sert d’une période de transition pour réfléchir à la suite de
sa carrière.
-Ils choisissent le chômage pour que le système ne profite pas d’eux.

Remplacez, dans la 1ère phrase, « pour » par les expressions suivantes :


afin de, dans le but de, dans le dessein de, en vue de,…
Quelle circonstance est exprimée ? Le but.
Que recherche le cadre ? Un résultat.
Dans la 2ème phrase remplacez « pour que » par : afin que, de peur que, de sorte que, de façon à ce
que,…
Quelle circonstance est exprimée ? Le but.
Que recherchent les chômeurs ? A éviter leur exploitation par le système.

▪ Distinguez les phrases où l’on exprime le but qu’on cherche à éviter de celles où l’on exprime
un but qu’on cherche à atteindre.
1-Les syndicats se mobilisent pour qu’une prime soit versée aux salariés.
But à atteindre.
2- Les jeunes intègrent les écoles de journalisme de crainte de ne pas trouver de débouchés.
But à éviter.
3-Je ferai en sorte que vous puissiez vous joindre à notre équipe le plus vite possible.
But à atteindre.
4-L’entreprise encourage ses employés à venir à vélo de manière à ce qu’ils se sentent moins
déprimés.
But à atteindre.
5-Elle a accepté des conditions de travail pénibles pour ne pas se retrouver au chômage.
But à éviter.
6-Il est dans une situation précaire, sans emploi et sans logement. Mais, il ne tend pas la main en vue

83
de préserver sa dignité.
But à atteindre.

▪ 2ème fait de langue : l’accord du participe passé


La réussite ou l’échec de la recherche d’emploi sont largement conditionnés par « les
freins périphériques ».
Les personnes que nous avons interrogées parlent aussi de leur vie de façon plus
générale.
-Qu’est ce qui justifie l’accord du participe passé dans la 1ère phrase ?

L’emploi de l’auxiliaire « être ».La phrase est à la voix passive.

-Qu’est ce qui justifie l’accord du participe passé dans la 2ème phrase ?

La place du C.O.D : le pronom relatif « que ».

Sur le modèle suivant, répondez aux questions ci-dessous :


Modèle :- Où as-tu mis tes clés ? Je les ai mises dans mon sac.
1-Avez-vous compris ma question ?
Oui, nous l’avons comprise.
2-As-tu offert les boucles d’oreilles à ta mère ?
Je les ai offertes à ma mère.
3-Avez-vous appris vos leçons ?
Nous les avons apprises.
4-Est-ce qu’il a bien cuit la tarte ?
Oui, elle est bien cuite.
5-Quand a-t-elle écrit sa demande d’emploi ?
Elle l’a écrite hier.
6- As-tu pris tes outils de travail ?
Je les ai pris

Fonctionnement de la langue

I. Exprimer le but :
Le but consiste donc à rechercher un résultat ou à éviter quelque chose.
On utilise pour+ infinitif quand on a le même sujet qui fait les deux actions
On utilise pour que+ subjonctif quand on a deux sujets différents.
L’expression du but se présente ainsi :

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But à atteindre Exemples

+ nom Il travaille pour la gloire.


pour + infinitif Elle chante pour se détendre.
+ que + Nous sortons pour que tu puisses te reposer.
subjonctif

afin + de Elle s’entraîne afin de gagner une médaille.


+ infinitif Ils ont expliqué afin que nous comprenions.
+ que +
subjonctif

en vue de + nom Il a étudié en vue d’un diplôme.


+ infinitif Je vais faire des études en vue d’avoir un beau
métier.

dans le but de + infinitif Je parle dans le but de vous convaincre.

dans l’intention de Il s’éloigne dans l’intention


avec l’intention de + infinitif de travailler tranquillement.
Elle a écrit une lettre avec l’intention de la
lui envoyer.

de manière à + infinitif J’arrive plus tôt de manière à partir plus tôt.


de manière (à ce) que + subjonctif Je garderai ta fille de manière à ce que tu puisses te
Reposer.

de façon à + infinitif Elles ont laissé faire de façon à pouvoir donner une
de façon (à ce) que Bonne leçon.
+ subjonctif Tu devrais me téléphoner de façon à ce que je sache
Où tu étais allé.

de sorte que + subjonctif Nous avons balisé le parcours de sorte que vous
puissiez trouver rapidement le chemin.

viser à Ma proposition vise à permettre une amélioration.


chercher à + infinitif Ces personnes cherchent à se faire remarquer.

avoir pour but de Notre association a pour but d’aider les pauvres.
+ infinitif
avoir pour objectif de J’ai pour objectif de finir au plus vite !

avoir pour intention de Ils ont pour intention de licencier le plus possible.
avoir l’intention de + infinitif Nous avons l’intention de déménager.

But à éviter Exemples

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de crainte de + infinitif Il est parti de crainte d’être en retard. (=pour ne pas
être en retard)
de crainte que + (ne) J’ai remis le plat au four de crainte
+ subjonctif que vous ne mangiez froid. (= pour que vous ne
mangiez pas froid)

de peur de + infinitif Elle est entrée discrètement de peur de déranger.


=pour ne pas déranger
de peur que + (ne) Je ne vous en ai pas parlé de peur que vous ne soyez.
+ subjonctif (= pour que vous ne soyez pas mécontent)

II. Accorder le participe passé.


À retenir : L’accord du participe passé change selon l’auxiliaire utilisé.
- Conjugué avec l’auxiliaire être, il s’accorde en genre et en nombre avec le sujet.
Exemple : Elles sont restées après le film.
- Conjugué avec l’auxiliaire avoir, il ne s’accorde pas sauf si le C.O.D est placé avant le verbe
avoir.
Exemples : Les fleurs ont fané.
Ces vieux meubles, ils les ont vendus.
Lorsque le verbe est au passif, le participe passé s’accorde toujours avec le sujet.
Exemple : Les routes ont été barrées.

Justifiez l’orthographe du participe passé dans les phrases suivantes :

1-Les arbres ont perdu leurs feuilles.


Le participe passé ne s’accorde pas avec l’auxiliaire avoir.
2-Cette silhouette, je l’ai reconnue sans difficulté.
Il s’accorde avec le C.O.D. placé avant.
3-Combien de pommes ont-ils volées ?
Il s’accorde avec le C.O.D. placé avant
4-Les chiens que tu as adoptés sont turbulents.
Il s’accorde avec le pronom relatif C.O.D. « que » placé avant.
5-Quelle délicieuse omelette tu as préparée !
C.O.D. placé avant.
6-Les informations qu’ils ont entendues sont fausses.
Le pronom relatif C.O.D placé avant.
7-La réunion d’aujourd’hui est consacrée à la recherche de solutions efficaces.
L’accord du participe passé avec l’auxiliaire être.
8-Des décisions sur la pérennité de l’entreprise ont été prises.
Phrase à la voix passive.
9-L’ingénierie est un domaine théorique, elle s’est donc orientée vers le commerce.
Verbe pronominal conjugué avec l’auxiliaire être.

86
Entraînement oral

Exercice 1

▪ Simulation d’un entretien d’embauche.

Demandez aux étudiants de s’organiser en binômes et de préparer 5 questions / 5 réponses pour


simuler un entretien d’embauche.
Consigne : les questions doivent porter sur les points suivants :
-Le motif de la période de transition avant de reprendre l’activité.
-Les raisons qui motivent le choix du groupe professionnel.
-Le choix du poste convoité.
-Le choix du travail à mi-temps.
- L’octroi d’une forte indemnité de licenciement.
Les réponses doivent être formulées de manière à utiliser les différentes expressions qui marquent le
but.

Exercice 2

▪ Écoutez ce poème et repérez les participes passés :

Poème de Jacques Prévert.


Le Message
La porte que quelqu’un a ouverte La chaise que quelqu’un a renversée
La porte que quelqu’un a refermée La porte que quelqu’un a ouverte
La chaise où quelqu’un s’est assis La route où quelqu’un court encore
Le chat que quelqu’un a caressé Le bois que quelqu’un traverse
Le fruit que quelqu’un a mordu La rivière où quelqu’un se jette
La lettre que quelqu’un a lue L’hôpital où quelqu’un est mort
https://lyricstranslate.com

Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Complétez les phrases suivantes par l’expression adéquate :

1. L’État aide financièrement les jeunes agriculteurs afin qu’ils adoptent un modèle agricole
respectueux de l’environnement. (afin de / afin que).

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2. Ils ont manifesté en vue de protester contre la réduction de l’allocation au chômage. (en vue
de/de peur que)
3. Ils ont mis leurs voitures à l’abri de peur de la retrouver endommagée par les manifestants
pour le respect des droits au travail. (de peur de/ de peur que)
4. Le patron a accordé une prime aux ouvriers licenciés de manière qu’ils puissent investir
dans un projet personnel. (de manière que/ de manière à)
5. La caissière refuse de porter plainte pour harcèlement de crainte que son employeur ne la
congédie. (de crainte de/ de crainte que)

Exercice 2

▪ Relevez dans cet extrait les expressions qui indiquent le but et justifiez l’emploi du mode
utilisé (infinitif/ subjonctif) :

Mon père haussait les épaules et il examinait le baromètre, car il aimait la météorologie, pendant que
ma mère, évitant de faire du bruit pour ne pas le troubler, le regardait avec un respect attendri,
mais pas trop fixement pour ne pas chercher à percer le mystère de ses supériorités. Mais ma
grand-mère, elle, par tous les temps, même quand la pluie faisait rage et que Françoise avait
précipitamment rentré les précieux fauteuils d’osier de peur qu’ils ne fussent mouillés, on la voyait
dans le jardin vide et fouetté par l’averse, relevant ses mèches désordonnées et grises pour que son
front s’imbibât mieux de la salubrité du vent et de la pluie.

On utilise pour+ infinitif quand on a le même sujet qui fait les deux actions
On utilise pour que+ subjonctif quand on a deux sujets différents.

Exercice 3

▪ Accordez les participes passés.

La semaine dernière, les adolescents ont pris le bus qui les a conduits aux abords du manoir. Les
bruits étranges qu’ils ont entendus ne les ont pas empêchés de franchir la grille. Elle était rouillée
et grinçait de manière inquiétante. Pauline a fait la courte échelle à Marc qui l’a ensuite aidée à se
hisser par-dessus l’obstacle. Une fois qu’ils sont arrivés dans la cour, qu’ils ont traversé à grandes
enjambées, les bruits ont redoublé d’intensité. Quelles terribles sensations ils ont alors éprouvées !

Exercice 4

▪ Construisez des phrases comme dans le modèle.


Me donner des livres/ les lire--- Les livres que tu m’as donnés, je les ai lus.

1. M’écrire des lettres/ les garder.


Les lettres que tu m’as écrites, je les ai gardées.
2. M’offrir une montre/ la porter.
La montre que tu m’as offerte, je l’ai portée.

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3. Me préparer des gâteaux/ les manger.
Les gâteaux que tu m’as préparés, je les ai mangés.
4. M’envoyer des photos / les mettre dans un album.
Les photos que tu m’as envoyées, je les ai mises dans un album.
5. Me faire des remarques/ les apprécier.
Les remarques que tu m’as faites, je les ai appréciées.
6. Me laisser de l’argent / le prendre.
L’argent que tu m’as laissé, je l’ai pris.
7. M’envoyer une invitation / la jeter.
L’invitation que tu m’as envoyée, je l’ai jetée.
8. M’expédier un colis/ le recevoir.
Le colis que tu m’as expédié, je l’ai reçu.

Exercice 5

▪ Complétez le texte par les mots suivants.


La situation de l’emploi, se dégrader, les chiffres de l’emploi, le taux de chômage, la population
active, élevé, indemnité de chômage, les chômeurs de longue durée, la recherche d’un emploi, des
aides, des créations d’emplois.
L’institut national des statistiques a publié hier les chiffres de l’emploi. Mauvaise nouvelle : la
situation de l’emploi dans le pays continue de se dégrader, en particulier pour les jeunes. Le taux
de chômage reste très élevé. Il touche maintenant 11,6% de la population active. La moitié des
jeunes diplômés sortant de l’Université sont à la recherche d’un emploi.
Pour l’instant, en effet, un jeune qui n’a pas encore travaillé ne reçoit aucune indemnité de
chômage. Les étudiants ont manifesté dans les rues de la capitale. Ils veulent obtenir des aides de
l’Etat et des créations d’emplois de la part des entreprises. Seule consolation : les chômeurs de
langue durée sont en diminution.

Exercice 6

▪ Reliez chaque catégorie de chômage à sa définition :

Types de chômage Définitions


Le chômage de longue durée Un chômage dû aux mutations durables de
l’économie
Le chômage conjoncturel Un chômage dû aux circonstances
exceptionnelles (inondations, machines en
panne) qui ne permettent plus à l’entreprise
d’assurer sa production pendant un certain
temps.
Le chômage structurel Un chômage de courte durée, mais à
caractère répétitif.

Le chômage technique Un chômage d’au moins deux ans.

Le chômage de précarité Un chômage dû au ralentissement de


l’activité économique

89
Production orale P

Compte rendu d’enquête :

Demandez aux étudiants d’effectuer une enquête de terrain :

-Le nombre de chômeurs dans votre entourage.

-Comment se sont- ils retrouvés sans emploi ?

-Comment vivent-ils cette situation ? (leurs sentiments)

-Ont-ils envisagé d’autres projets ?

-Le rôle de la famille/ des amis ?

D’autres questions peuvent être envisagées.

Les étudiants seront amenés à présenter les résultats de leur enquête devant leurs camarades.

En vue de créer une interaction dans la classe, on peut demander à l’auditoire de réagir aux
informations fournies par l’intervenant.

Production écrite G

Rédaction d’un article.

Le magazine de votre établissement vous invite à contribuer sur le sujet suivant :

« Les impacts négatifs du chômage sur la société. » Vous décidez de participer en vue d’exprimer
une opinion critique sur le sujet en exprimant les effets négatifs du chômage.

Consigne :

-Exploitez le lexique relatif au chômage.

-Utilisez les expressions qui expriment le but.

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Prolongement N

Stupeur et tremblements, Amélie Nothomb 1999.


L'extrait ci-dessous est tiré de l'ultime intervention du chœur à la fin du roman.

LE CHOEUR :
Notre cœur bat comme un fou. Nous avons une conscience soudaine et cauchemardesque de la
précarité de nos existences dans l'entreprise. On nous a annoncé, par chefs interposés, un plan de
restructuration qui impliquera des licenciements. Neuf départs demain et neuf seulement pour éviter
le plan social qui se déclenche à partir de dix, ce qui oblige l’employeur à quelques ajustements pour
protéger les salariés licenciés. Nous comprenons que dans trois mois, pour respecter le délai légal,
une grappe de neuf autres personnes sera désignée. Un journal qui était tenu par un rédacteur en
chef, un secrétaire de rédaction et un maquettiste sera « managé dans son ensemble par un chef de
projet chargé d' « externaliser » les tâches. Les journaux deviendront des produits au même titre que
des yaourts. [La nouvelle directrice générale, ancienne responsable du secteur éditorial, s’adresse
alors aux salariés mais elle se fait « lapider d'injures » ] Nous sommes alors sortis un à un de la salle,
le visage fermé. Nous ne savions pas quelle direction prendre. Nous ne voulions pas rentrer
sagement dans nos box. Nous ne pouvions plus rien faire de nos jambes, de nos mains, de nos
cerveaux. Nous avancions en tâtonnant, et la présence de celui qui était devant rassurait celui qui le
suivait. Nous voulions profiter le plus longtemps possible d'être un groupe, une entité 1 , un
ensemble. Nous ignorions encore la douleur d'être seul devant les questionnaires du pôle emploi, à
devoir prouver que nous recherchions un travail de façon hardie. Nous allions vite devenir coupables
de n'avoir pas su conserver notre poste. Nous devrions expliquer à nos amis comment notre société
avait été condamnée du jour où elle avait été vendue. Les gens feraient mine de comprendre ; en ce
moment, c'est partout pareil… Et pourtant, non, ce n'est pas partout pareil. C'est partout singulier,
c'est partout une seule personne à la fois qui perd pied, hallucine, voudrait 1 Chose considérée
comme un être ayant son individualité que ce soit un rêve, mais, par pitié, pas elle, oh non, pas elle.
Partout c'est elle, qui espérait une récompense parce qu'elle s'était tenue bien sage, avait tout ce
qu'elle pouvait, avait mis des bouchées doubles comme on le lui avait demandé (ah, les bouchées
doubles!), toléré les humiliations et accepté d'humilier à son tour pour sauver une place qu'elle a de
toute façon perdue.
- Questions :
Quel est l’impact du chômage sur l’individu (crainte, douleur, culpabilité…) ?
- Ecriture :
Rédigez une demande d’emploi.

91
Unité 4
J L’éducation

La co-éducation – Co Education 37 (co-education37.fr)

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Séquence 1

La famille

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale

▪ Rapporter ▪ L’utilisation des Grammaire : ▪ Débattre au sujet


▪ Rapporter des citations à l’écrit. ▪ Les formes de la famille et de
▪ Reformuler impersonnelles l’éducation
propos
▪ Les registres de ▪ Verbes
accompagnés de ▪ Faire le
▪ Résumer langue.
prépositions. bilan/résumer
l’essentiel
Lexique :
▪ La famille.
▪ L’éducation.

93
Découverte U

Peder Severin Kroyer, portrait de la famille Hirschprung, 1881.

▪ Observez l’image ci-dessus puis répondez aux questions suivantes :

1- Que représente la toile ?


Une famille composée des parents, d’une fille et de 4 garçons.
2- Qu’est-ce qui nous permet de reconnaître leur statut social ?
Les vêtements, les activités et le balcon de la maison.
3- De quoi s’occupent les enfants ?
De la lecture des journaux, de la couture et de la contemplation.
4- Pensez-vous qu’une répartition des tâches dans la famille est nécessaire ?
Expression…………..

94
Compréhension orale X

V
C’est quoi la famille pour toi ?

https://youtu.be/77kypyQI14s

1- A partir de cette vidéo, quelle est, à votre avis, la fonction de la famille ?


Le réservoir de l’amour et de l’affection.
Le pilier de la vie de chaque personne.
……..
2- Quel est le champ lexical dominant ?
La famille, l’affection…….
3- Les conflits en famille influencent-ils les enfants ?
Pas vraiment. Parce que les familles gèrent généralement leurs conflits loin des enfants.
4- Comment peut-on remédier aux malentendus au sein de la famille ?
Expression………………

95
Compréhension écrite n

Support
À partir du XIXe siècle, avec l’industrialisation, l’exode rural et l’urbanisation conséquente, la
famille nucléaire s’impose un peu partout ; la conception d’une famille ouverte, agglomérant dans
un même espace plusieurs générations, décline ; le couple se referme sur lui-même. C’est le
triomphe de la « privatisation » et de la famille bourgeoise réduite aux seuls parents et enfants,
répartis désormais sur un espace aux fonctions minutieusement définies. Finie la grande pièce
commune qui servait à la fois de cuisine et de chambre à coucher, place aux pièces multiples (on
invente à cet égard, dans la maison bourgeoise, le couloir central qui permet à chacun de se retirer
chez lui).
La famille élargie est aujourd’hui en recul dans de nombreuses contrées du monde. Elle existe
toutefois encore, dominante, en Afrique subsaharienne ; on la rencontrait aussi en ex-Yougoslavie, il
y a seulement une trentaine d’années, sous l’appellation de « zadrugas » (communautés serbo-
croates). Ce type de famille pouvait regrouper jusqu’à une centaine de membres dirigés par un chef
répartissant le travail et l’argent, selon les besoins des uns et des autres, mais avec l’accord
majoritaire du chef de famille.
Quelles que soient sa forme et ses modalités d’organisation et de fonctionnement, il est certain que
la famille reste une réalité universelle. Toutes les sociétés connaissent cette instance, qui remplit à
peu près partout les mêmes fonctions : économiques, éducatives, sexuelles, et obéit aux mêmes lois.
Les pouvoirs publics, cependant, ne manquent pas une occasion de souligner leur attachement à
l’institution familiale. Ainsi existe-t-il en France depuis 1996 une conférence de la Famille
regroupant l’État, les partenaires sociaux et les associations familiales, qui, chaque année, à partir
d’une thématique donnée (l’adolescence, en 2004), trace des pistes de réflexion et décide d’un
certain nombre de mesures pour aider les familles et assurer leur développement.
La famille reste, dans la plupart des civilisations, la « cellule de base », la pièce maîtresse de
l’organisation sociale. Elle est la première communauté de vie, le refuge, un point d’ancrage fort. À
ce jour, aucune société n’a pu se passer complètement d’elle, en raison de la nécessité d’élever les
enfants, d’assurer leur éducation. La famille apparaît comme une alliance de générations
incontournable. C’est aussi, enfin, le lieu de l’amour et de l’affection. Autant dire que l’avenir de la
vénérable institution semble d’ores et déjà assuré.
La famille, Michel Fize

Compréhension globale

▪ Lisez le texte puis répondez aux questions suivantes :

1. Quelle est la thématique du texte ?

Le texte analyse le passage de la famille nucléaire à la famille élargie.

96
2. Quelle est sa visée ? Justifiez votre réponse.

Il a pour objectif de renseigner, de communiquer des connaissances sur un sujet donné.

3. Quel est le champ lexical dominant ?

Le champ lexical de la famille : Famille nucléaire, famille élargie, institution familiale,

association familiale, enfants, éducation.

Compréhension détaillée

▪ Répondez aux questions suivantes :

1. Quelles sont les circonstances qui ont participé à l’apparition de la famille nucléaire ?

L’industrialisation, l’exode rural et l’urbanisation.

2. Qu’est-ce qu’une famille nucléaire ?

Il s’agit d’une famille qui se referme sur elle-même, réduite aux seuls parents et aux

enfants.

3. Qu’est-ce qu’une famille élargie ?

Ce type de famille pouvait regrouper jusqu’à une centaine de membres dirigés par un

chef répartissant le travail et l’argent, selon les besoins des uns et des autres, mais avec

l’accord majoritaire du chef de famille.

4. Pourquoi la famille semble-t-elle une institution socialement indispensable ?

Elle est :

- la « cellule de base »

- La pièce maîtresse de l’organisation sociale.

- La première communauté de vie, le refuge, un point d’ancrage fort.

- La garante de l’éducation.

- Le lieu de l’amour et de l’affection.

97
▪ Répondez par vrai / Faux :

Enoncés Vrai Faux Justifications

La famille nucléaire est marquée par l’isolement et 

la privatisation.

La famille élargie est en extension. 

La famille nucléaire domine en Afrique 

subsaharienne.

L’institution familiale est socialement 

marginalisée.

Vocabulaire du texte
1- Associez chaque notion à sa définition :
Termes Définitions
Génération Structure familiale composée de soit un couple avec
enfants, soit un couple sans enfant, soit un seul adulte
avec des enfants.
Famille élargie Un concept en sciences sociales utilisé en démographie
pour désigner une sous-population dont les membres
ayant à peu près le même âge ou ayant vécu à la même
époque historique.
Famille nucléaire Un ensemble apparenté de plusieurs personnes vivant
dans le même foyer.
2. La famille nucléaire se referme sur elle-même. Retrouvez, dans le texte, le terme qui renvoie
à l’enfermement familial.
La privatisation.

98
Langue et communication Y

Repérage

I- Les formes impersonnelles


1- Relevez dans le texte les verbes à la forme impersonnelle. (voir le texte)
2- A quoi réfère le sujet « il » ? A rien / A personne.
II- Verbes +prépositions
1- Relevez les verbes suivis de prépositions dans le texte. (voir le texte)
2- Quel est le contexte recherché dans chaque phrase. Intention, destination, attachement…

Fonctionnement de la langue
I. La phrase impersonnelle se caractérise par l'emploi d'un verbe conjugué à la troisième
personne du singulier et d'un pronom sujet il ne représentant rien ni personne. Elle s'oppose à la forme
personnelle de la phrase de base.
Afin de transformer une phrase personnelle en phrase impersonnelle, il faut :
▪que le sujet de la phrase devienne le complément du verbe impersonnel ;
▪ que le sujet il impersonnel soit ajouté et que le verbe soit accordé à la troisième personne du
singulier.
Pour faire une transformation à la forme impersonnelle, le verbe doit avoir un emploi
personnel et aucun complément direct. Toutefois, quelques verbes de météorologie, employés
dans un sens figuré, peuvent avoir un complément. Ex.: Il pleut des cordes.
Le sujet il impersonnel ne peut pas être remplacé par un autre sujet et ne peut pas être encadré
par c'est...qui.
Les phrases impersonnelles comportent souvent un verbe de météorologie (pleuvoir, neiger,
tonner, etc.) ou les verbes falloir et s'agir.
Il est possible de construire une phrase impersonnelle avec une locution ou une expression
impersonnelle. Ex.: Il est question de, il est en de même pour, il se fait, il y va de, etc.
II. Verbes + prépositions :
La préposition est un mot invariable qui permet de mettre en relation deux mots ou groupes de mots. On ne
peut ni la supprimer ni la déplacer.
Certains verbes peuvent être accompagnés d’un complément introduit par une préposition qui varie selon le
verbe. Exemple : Elle continue à chanter/ Elle refuse de chanter.

99
Entraînement oral
Exercice 1

▪ Indiquez si les formes verbales suivantes sont des formes personnelles ou impersonnelles :

1. Il faut que la famille soit un espace relationnel sain. F. impersonnelle


2. Il fait des activités ludiques avec ses parents. F. personnelle.
3. Il agit avec gentillesse. F. personnelle.
4. Il s’agit d’une dispute passagère. F. impersonnelle.
5. Il reste beaucoup de choses à apprendre. F. impersonnelle.
6. Il vaut mieux impliquer l’enfant dans les décisions familiales. F. impersonnelle.

Exercice 2
▪ Construisez des phrases à la forme impersonnelle avec les verbes suivants : falloir manquer
suffire rester (expression)

Exercice 3

▪ On remarque que le verbe penser présente plusieurs contextes d’utilisation. Complétez ces
phrases par une préposition, si son contexte l’exige.

(réfléchir) 1. Vous pensez à fonder une famille.


(avoir l’intention de) 2. Il pense organiser une sortie familiale.
(réfléchir) 3. Depuis des années il pense à se marier.
(avoir l’intention de) 4. Je pensais arriver beaucoup plus tôt chez mes grands-parents.
(réfléchir) 5. Ce jeune couple pense à adopter un enfant.
(avoir l’intention de) 6. Je pense arriver tard chez mes beaux-parents.

Exercice 4
▪ Ajoutez la bonne préposition au verbe rêver et faites la contraction s’il y a lieu.
1. Il avait tant rêvé de rejoindre sa famille adoptive. (souhaiter)
2. Certaines personnes rêvent d’avoir une famille. (méditer)
3. J’ai longtemps rêvé à une vie délivrée de tensions familiales. (souhaiter)
4. J’ai passé une bonne partie de la nuit à rêver de construire une association qui gère les conflits
des générations. (voir en rêve)
5. Dans le train, il rêva à la naissance de son petit. (méditer)

Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Complétez les phrases suivantes en utilisant des formes impersonnelles variées :
1. Il faut que la famille soit un espace d’épanouissement et d’écoute.
2. Il y a des familles qui fournissent le soutien et l’amour indispensables pour le développement de
l’enfant, et d’autres qui le privent de toute sensation positive.
3. Il est préférable de ne pas imposer des règles et de le laisser participer aux activités ou aux
prises de décisions.
100
4. Il est important de nourrir un rôle en valorisant la position du parent, il vaut mieux se
demander si le parent ayant le rôle souhaite conserver ce rôle ou s’en défaire.

Exercice 2
▪ Réécrivez les phrases suivantes à la forme impersonnelle :
1. La famille doit rester la valeur essentielle, le cadre privilégié dans lequel l'enfant s'épanouit et
trouve le réconfort attendu.
Il faut que la famille reste la valeur essentielle, le cadre privilégié dans lequel
l’enfant s’épanouit et trouve le réconfort attendu.
2. Les enfants victimes de maltraitance doivent être secourus.
Il est urgent de secourir les enfants victimes de maltraitance.
3. Tous les parents doivent bénéficier d'un aménagement de leur temps de travail pour s'occuper plus
d'eux.
Il est bénéfique d’aménager le temps des parents pour qu’ils puissent s’occuper
de leurs enfants.
4. Donner de l'amour est en effet essentiel pour que l'enfant aime à son tour et puisse ainsi écouter et
respecter les autres.
Il est essentiel de donner de l’amour pour que l’enfant aime à son tour.
5. Le divorce ne doit pas être un traumatisme pour les enfants, qui doivent préserver leurs droits et
leur liberté de choix.
Il est interdit que le divorce soit un traumatisme pour les enfants.

Exercice 3
▪ Selon le contexte proposé, ajoutez une préposition au besoin et faites la contraction s’il y a
lieu.
Tous les parents se demandent un jour si leur vie de famille (et leur vie tout court) serait plus
épanouissante si elle sortait un brin des sentiers battus, si elle ne suivait pas le modèle préconisé par
la société, si elle s’éloignait du « métro-boulot-dodo » et de ses variantes pandémiques et si elle
prenait le risque d’une vie plus exaltante et moins prévisible.
Ce sont là les questions que se pose également l’actrice Ève Landry, dans la première série
documentaire dont elle assure l’animation. Dans chacun des épisodes de Quelles familles !, elle
passe deux jours avec une famille au parcours et au profil atypiques, qui a fait des choix qui
l’interpellent dans une certaine mesure, et les interroge avec curiosité et intelligence sur l’origine et
la portée de leur choix de vie peu commun. Ainsi, on découvrira le quotidien d’une famille
bigénérationnelle qui s’est tournée vers la vie fermière, d’un couple suisse qui parcourt le monde à
vélo (et vit dans une tente) avec ses deux filles depuis leur naissance, d’une autre cellule familiale
toute neuve qui trouve refuge le plus souvent possible au creux de la forêt en essayant de subsister
avec ce qu’elle y trouve, et les parents trentenaires de trois enfants qui ont pris une retraite très
hâtive…
L’exercice d’observation du quotidien de ces familles hors-norme n’est pas complètement exempt
de mise en scène, mais l’authenticité d’Ève Landry, son regard respectueux mais tout de même
critique de leurs choix donne du coffre à cette série documentaire qui profite d’un écrin visuel et
sonore soigné (parfois un peu trop) qui donne à réfléchir sur nos propres façons d’envisager la vie
familiale et ses possibilités… infinies.

101
Exercice 4
▪ Vérifiez le contexte recherché dans chaque phrase et complétez, s’il y a lieu, par ce qui
convient :
1. (attente) 1. Je n’attends pas cette surprise lors de la fête des mères.
2. (réel) 2. On ne croit plus aux conseils des anciennes générations.
3. (traiter) 3. Il a affaire à des parents sévères.
4. (action accomplie) 4. Permettez-moi de vous complimenter pour votre éducation.
5. (avoir l’intention de) 5. Je pense à travailler près de la maison parentale.
6. (la personne fait l’action) 7. Envoyez cet enfant pour faire des courses.
7. (tenir compte de) 8. Il compte sur son expérience pour relever ce défi d’éduquer un enfant
autiste.
8. (garantir) 11. J’ai assuré ta mère qu’elle n’a rien à craindre.
9. (accroissement) 12. L’enfant commence à se détacher de ses parents.

Exercice 5
▪ Complétez avec les mots suivants :
Enseignement, transmission, patience, morale, enfant, nature, tâche, leçon, temps.
Le rôle de la famille dans l'éducation serait un sujet si vaste qu'il se confondrait presque avec
l'éducation elle-même. Normalement, en effet, et si l'on s'en tient aux données premières de la
nature, c'est la famille qui est le milieu éducateur par excellence, l'organe de la transmission des
idées et des sentiments d'une génération à l'autre. Les lois de la division du travail ont obligé les
parents, le père surtout, à s'en remettre à d'autres pour une partie de la tâche qui consiste à élever un
enfant. De très bonne heure, la famille s'adjoignit pour l’enseignement un auxiliaire spécial, qui se
chargea de remplacer, pour plusieurs enfants réunis, les leçons que les parents ne pouvaient leur
donner faute de temps, de patience, parfois de savoir. Il reste à ceux-ci un domaine où nul n'ose ou
ne peut les remplacer, celui de l'éducation morale.

Exercice 6
▪ Lisez les phrases suivantes et réfléchissez au sens des mots en gras.
1. Cet enfant a été placé dans un centre car il a des problèmes de famille. (Des problèmes avec
sa petite famille, ses proches, ses parents)
2. J'aime le mode de vie de cette communauté. Ils vivent d'une manière familiale. (Ils sont
proches les uns des autres)
3. Nous avons fait une demande d'allocations de famille.
4. J'ai eu du mal, mais je me suis enfin familiarisé avec ce nouveau logiciel. (S’adapter
/S’habituer à)
5. Je trouve ses manières familières (désinvoltes) envers la directrice tout à fait inappropriées.
6. Ta tendance à exalter le rôle de la famille est trop excessif.
7. Le temps d'adaptation (familiarisation) a été rapide.
8. Tu ne devrais pas parler d'une manière familière (d’une manière adéquate et
respectueuse) à la direction.
9. C'est la première fois que je viens ici. Pourtant, j'ai l'impression que je connais (Il m’est
familier) cet endroit.
10. C'est une maison à l'usage d'une seule famille. (groupe de personnes appartenant à la
même famille)

102
Production orale P

Vous organisez un débat qui aura lieu en classe, autour du thème : « famille et éducation. » à partir
de la page de couverture d’un livre intitulé : « Il n’y a pas de parent parfait. »

https://www.goodreads.com/book/show/15737229-il-n-y-a-pas-de-parents-parfaits

Formez des groupes de trois.


Le groupe détermine les personnalités qui vont participer au débat : experts, professeurs, parents,
jeunes… ainsi qu’un modérateur qui sera chargé d’animer le débat et de donner la parole aux
intervenants.
Avant de commencer le débat, chaque groupe pour et contre se réunira pour préparer les arguments.
« Il n’y a pas de parents parfaits » Il y a des parents parfaits

Production écrite G

▪ Reformulez et résumez les bilans du débat :


- Relire les arguments de chaque groupe.
- Proposer un résumé pour chaque proposition : « Pour /Contre ».
- Initier les élèves aux techniques de la reformulation.
- Rassembler les idées tout en restant fidèle aux idées de chaque proposition.
Utiliser les liens logiques adéquats pour rédiger un essai argumentatif.

103
Prolongement N

LA FAMILLE

On peut considérer que la famille est un groupe d’individu relié par un lien de filiation ou d’alliance.
Selon G. P. Murdock, «La famille est un groupe social caractérisé par la cohabitation, la coopération
et la procréation. Elle inclut des adultes des deux sexes, dont deux au moins entretiennent des
relations sexuelles socialement approuvées, ainsi qu’un ou plusieurs enfants – enfantés ou adoptés –
issus de cette union».
La famille existe dans tous les schémas humains du monde, même si la forme change parfois
beaucoup d’une société à une autre.
Selon Frédéric Le Play, trois types de schémas familiaux existent :

 Famille patriarcale : « tous les fils se marient et s’établissent au foyer paternel »


 Famille souche : elle regroupe trois générations, dans lequel le partage successoral s’effectue
au profit d’un seul enfant.
 Famille instable : dans ce cas, les parents meurent isolés car les enfants sont partis dès qu’ils
pouvaient vivre seuls.
On peut également faire une distinction à faire entre la famille nucléaire et la famille élargie. Dans le
premier cas, les liens d’alliance ou de filiation sont uniques ; il n’y a pas de cohabitation au-delà du
1er degré. Dans le second cas, il existe plusieurs de ces liens.

LA FAMILLE SELON LES SOCIÉTÉS

La famille se fonde sur des liens d’alliances et des liens de filiations.

 Alliances :
Il peut exister un mariage d’affinité, opposé au mariage « arrangé » pratiqué dans certains cas.
Le premier, relativement récent, se base sur la liberté individuelle et le libre choix. Dans le
deuxième cas, il n’y a qu’un choix fondé sur des considérations rationnelles ; il ne s’agit pas
d’un choix individuel, mais d’un choix relatif à des groupes.

 Filiation :
Plusieurs éléments permettent de déterminer une filiation et notamment le rapport sur sang, mais
aussi l’adoption. La filiation revêt donc un sens large.

Il convient de rappeler que le phénomène de l’homogamie est très présent. Les individus se lient et
fondent une famille en fonction des éléments sociaux ou encore religieux. Il y a peu de mélange des
classes notamment en raison des lieux de rencontre (au travail, par les amis communs), mais aussi
des points communs culturels.

104
La famille est constituée de plusieurs formes, de schémas structurels particuliers : on y trouve la
polygamie et la monogamie. En revanche, l’inceste est un acte interdit dans l’ensemble des sociétés.

RÔLE DE LA FAMILLE

La famille est une communauté réunie sur le fondement d’alliances et de filiations. Les liens établis
jouent plusieurs grands rôles : - Un rôle de socialisation : les relations sociales de la famille
constituent une première entrée dans la société. Le milieu social des parents a une influence
importante sur l’enfant, qui prend pour modèle le style conjugal de ses parents afin de se former.
Une fois adulte, l’influence de la famille est encore très présente ; les études rapportent en effet que
les hommes mariés effectuent une meilleure carrière professionnelle que les célibataires, solution
qui s’inverse pour les femmes. - Un rôle d’identification : les valeurs de la famille sont transmises
aux générations suivantes. Les codes provenant du milieu social apportent aux descendants certaines
valeurs qu’ils conserveront généralement. La solidarité intergénérationnelle conditionne la
perpétuation de ces codes et valeurs. L’enfant hérite donc de valeurs morales qui constituent la base
sociale, mais aussi intellectuelle du futur adulte. - Un rôle d’éducation : selon le niveau social des
parents, les enfants acquièrent un capital culturel plus ou moins important. - Un rôle économique :
selon Bourdieu, le capital économique est transmis par la famille. Les biens du patrimoine sont
transmis, et le revenu joue un rôle important.

Le rôle de la famille dans la société actuelle a évolué. Elle n’est plus un socle intangible à la base de
tout homme, mais parfois un simple passage, sans établissement de réelles valeurs familiales.
L’environnement est parfois plus important et joue un rôle prédominant chez l’enfant ; la famille ne
constitue alors plus la base de l’être humain, celle qui va le former. Elle devient moins indispensable
car ce qui entoure l’enfant prend plus de place que la famille.

La famille | Le monde politique

Suite à votre lecture de ce texte, remplissez le tableau suivant :

Schémas familiaux Rôles de la famille

105
Séquence 2

L’école

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale

▪ Débattre ▪ Le discours Grammaire : ▪ Organiser un


▪ Défendre son
argumentatif ▪ La modalisation débat sur le thème
point de vue ▪ Argumenter ▪ Les rituels des : devoir / pouvoir de la
discussions + infinitif. « coéducation ».
formelles
▪ La restriction : ▪ Rédiger un
« ne…que » compte-rendu du
débat en vue de le
Lexique :
publier dans le
▪ L’apprentissage,
l’école, journal du centre.
l’éducation.

106
Découverte U

Photo de Robert Doisneau école de la rue de Verneuil

1- Qu’est ce qui montre qu’il s’agit de l’école d’hier ?


Les vêtements, la structure de la classe, le tableau…
2- Qu’évoque pour vous l’occupation de l’espace par l’institutrice et par les enfants ?
La liberté, l’innovation au niveau de l’apprentissage, l’épanouissement, la flexibilité de
l’enseignement….
3- Les enfants sont-ils épanouis ? Justifiez votre réponse.
Expression………….

107
Compréhension orale X

V
Éducation à domicile !

https://youtu.be/lEJr4wNxjcs

▪ Écoutez et répondez aux questions :

Cochez la bonne réponse :

1. D’après la journaliste, certains parents reprochent à l’école d’être :

 Fatigante

 Stressante

 Insuffisante

108
2. Selon la journaliste, en France, la déscolarisation des enfants reste...

 mal vue.

 marginale.

 peu encouragée.

3. Les trois sœurs de la famille suivent une instruction à la maison...

 étroitement liée aux programmes scolaires.

 influencée par des pédagogies alternatives.

 aménagée avec une certaine liberté de choix.

4. Quelle opinion le père exprime-t-il sur l’école ?

 Il considère qu’il est inutile d’y aller.

 Il la trouve traumatisante pour les enfants

 Il pense que les enseignants sont incompétents.

5. www.lecoledelavie.org est un site Internet qui...

 propose des ressources en ligne pour l’école à la maison.

 conseille les parents intéressés par l’école à la maison en France.

 permet aux enfants déscolarisés de faire des activités communes.

6. D’après le père, les enfants retiennent les choses qui sont...

 captivantes et ludiques.

 nécessaires et intéressantes.

 concrètes et adaptées à leur âge.

7. Pour la mère, l’avantage de cette situation est que ses filles...

 auront une solide culture générale.

 ont toujours la possibilité de réintégrer un cursus classique.

 seront capables de compléter leur apprentissage par elles-mêmes.

109
Compréhension écrite n

Supports

Document1 :

Les parents peuvent-ils s’impliquer dans l’apprentissage de leurs enfants ?

« Lorsque j’étais enfant, le rôle de mes parents se limitait à me disputer si j’avais de mauvaises
notes. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on me demande de surveiller, de revoir les leçons… J’ai
l’impression d’être obligé de jouer les professeurs. Et si je ne le fais pas, je me sens coupable »,
remarque Vincent, père de deux collégiens. De leur côté, de nombreux enseignants se plaignent de
passer une grande partie de leur cours à faire « le travail des parents ». « C’est normal que les
parents s’impliquent dans le travail scolaire de leur enfant, on ne cesse de le leur demander ! Mais
ils ne le font pas tous », observe Christine, professeur d’allemand. Faut-il opposer les deux camps, à
l’heure où les bienfaits de la « coéducation » entre la famille et l’équipe pédagogique font de plus en
plus l’objet d’un consensus ? L’idée que la famille est déterminante dans la relation entre l’enfant et
l’école, et aussi dans la réussite scolaire, fait en effet son chemin. »
D’après La Croix

Document 2 :

Le rôle de l’université est-il de préparer à un métier ?

C’est ce que font les universités, de plus en plus. La professionnalisation est entrée dans les
établissements universitaires il y a une quinzaine d’années. Avant, ce souci de professionnalisation
existait moins, mais il y avait aussi moins d’élèves qui allaient à l’université. Aujourd’hui, on est
dans une logique d’insertion professionnelle imposée par la loi et cela se traduit par la création d’un
bureau d’insertion dans chaque université. De plus en plus, l’université ne fait que préparer à un
métier : elle ne devrait pas se limiter à cela. Bien sûr, on a envie que les étudiants réussissent. Mais
l’université n’est pas responsable si les étudiants ne trouvent pas de travail ensuite. On dit : « Ils ont
été mal formés. » L’université doit d’abord fournir une culture et un bagage qui vont permettre aux
diplômés de s’insérer, mais ce qui se passe après, en termes d’insertion professionnelle, ce n’est plus
du domaine de l’université.
D’après La voix du Nord

Compréhension globale

1. Précisez le thème de chaque support à partir de son titre.


La coéducation et la professionnalisation
2. Quel est le type des deux textes ?
Les deux textes sont argumentatifs.

110
2. Que signifie la présence des guillemets dans les deux supports ?
La présence des discours directs.
3. Quel est le champ lexical dominant ?
L’éducation.

Compréhension détaillée
Support 1 :
1- De quoi se plaint Vincent ?
De l’implication des parents dans l’apprentissage des enfants.
1- Le professeur peut-il faire le rôle des parents ? Pourquoi ?
Non, parce qu’il y a une éducation spécifiquement familiale.
2- Selon Christine, les parents sont-ils passifs ? Pourquoi ?
Parce qu’ils ne participent pas au travail scolaire de leurs enfants.
3- Comment peut-on définir la « coéducation » ?
c'est la relation entre les éducateurs dits «premiers», que sont les parents et les
éducateurs «professionnels» qui œuvrent en parallèle tout au long du développement de
l’enfant.
Support 2 :
1- Dégagez la problématique soulevée par le texte.
La participation de l’université dans l’élaboration du projet professionnel de l’étudiant.
2- Pourquoi les universités tâchent-elles de préparer les étudiants à un métier ?
Elles ont établi un bureau d’insertion professionnelle afin d’orienter l’étudiant vers le
métier souhaité ou convenable.
3- S’agit-il normalement d’une responsabilité universitaire ?
Non, cela ne représente pas une mission universitaire.
4- Quelles sont les fonctions de l’université ?
L’université doit d’abord fournir une culture et un bagage qui vont permettre aux
diplômés de s’insérer.

Vocabulaire du texte
▪ Jeu de définitions : Quelle définition pour quel mot ? Associez-les

Termes Définitions
La coéducation   Activité manuelle ou mécanique nécessitant
l'acquisition d'un savoir-faire, d'une pratique.
La professionnalisation   L’art d’enseigner
L’université   La participation accrue des parents à l’action éducative
dans l’intérêt de la réussite de tous les enfants.
Le métier   Institution d’enseignement supérieur
La pédagogie   État, caractère de ce qui est rendu professionnel, le fait
de devenir un professionnel.

111
Langue et communication Y

Repérage
I- Devoir / Pouvoir + infinitif

1- Repérez les constructions : devoir + infinitif / Pouvoir + infinitif. (voir le texte)


2- Qu’est-ce qu’elles expriment ? Obligation, possibilité…

II- La restriction : « ne …que »


1. Repérez les types de négation qui figurent dans les deux extraits. (voir le texte)
2. Quelle est la différence entre les deux formes ? Négation totale / Négation restrictive

Fonctionnement de la langue
I- Devoir / Pouvoir + infinitif
Devoir + infinitif
Quand le verbe devoir est suivi d'un infinitif, on l'appelle un verbe semi-auxiliaire. II exprime :
1. L 'obligation
2. L'intention
3. La probabilité
4. Un conseil ; une suggestion ou l'anticipation
5. Un reproche ou un regret
Pouvoir + infinitif
C'est un verbe semi-auxiliaire quand il est suivi d'un infinitif, il exprime :
1. La capacité
2. La permission ou la possibilité
3. Un reproche
Le verbe pouvoir au conditionnel passé est quelquefois employé à la place de devoir. Ex. Vous
auriez pu me le dire ! (= Vous auriez dû).

II- La restriction ne…que…


La restriction peut être exprimée par l’adverbe seulement :
- À la dernière réunion, il y avait seulement trois personnes.
- Elle prend seulement un bagage à main.
La tournure ne… que joue le même rôle de l’adverbe seulement. Ne se place avant le verbe de la
proposition et que se place devant le terme sur lequel porte la restriction.
- À la dernière réunion, il n’y avait que trois personnes.
- Elle ne prend qu’un bagage à main.
Lorsqu'on peut placer ne devant le verbe, on emploie rien.
- Nous serons tous les deux, rien que toi et moi.
- Rien qu'un moment d'inattention a suffi à provoquer la catastrophe.

112
Entraînement oral
Exercice 1

▪ Réécrivez les phrases suivantes tout en utilisant « devoir » ou « pouvoir » au temps


convenable.
Ex.▪ II a probablement eu un accident. ▪ II a dû avoir un accident.
1. Vous avez tort de ne pas respecter la charte scolaire.
Vous devez respecter la charte scolaire.
2. Je n'ai pas réussi à convaincre cet élève de la nécessité de l’auto-formation.
Je n’ai pas pu convaincre cet élève de la nécessité de l’auto-formation.
3. Il est probablement passif.
Il ne doit pas être passif.
4. Vous étiez censé recevoir votre bulletin hier?
Vous deviez recevoir votre bulletin hier ?
5. Elle est capable de faire ce travail.
Elle peut faire le travail
6. Est-ce que vous me donnez la permission de me servir de vos notes de cours ?
Pouvez-vous me servir de vos notes de cours ?
7. Ils ne sont pas prêts pour faire la présentation ; ils ont probablement oublié.
Ils ne peuvent pas faire la présentation ; ils ont probablement oublié.
8. II faudra que tu prennes un rendez-vous avec le directeur.
Vous devrez prendre un rendez-vous avec le directeur.
9. Nous allons vraisemblablement faire leur connaissance bientôt.
Nous pourrions faire leur connaissance bientôt.
10. Je regrette de ne pas vous avoir informés des pièces de l’inscription plus tôt.
Je devais vous informer des pièces de l’inscription plus tôt.

Exercice 2

▪ Précisez le sens du verbe pouvoir dans chaque phrase.

1. Patricia n'a terminé que l'écriture de son devoir. N. partielle

2. Aristide n'est pas arrivé à huit heures. N. totale

3. On n'est jamais si bien servi que par ses camarades. N. partielle

4. Flora n'a pas eu de chance : elle s’est inscrite à une école mal réputée ! N. totale

5. Yannick ne se rend plus à l’école depuis quelques mois. N. totale

Exercice 3

▪ Formulez des phrases de manière à exprimer la restriction « ne…que » Expression

113
Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Donnez le sens du verbe devoir dans chaque phrase (obligation, intention, etc.).

1. Nous avons dû repeindre notre école. Obligation.


2. Tu devrais aller voir un coach scolaire. Conseil
3. Ce documentaire éducatif doit être très amusant. Eventualité
4. Elle a dû encore rater son examen. Reproche
5. Vous n'auriez pas dû lui donner des renseignements à propos des délibérations. Reproche
6. Je me demande ce qui est arrivé ; le directeur d’études devait téléphoner aujourd'hui.
Obligation

Exercice 2

▪ Le sens du verbe pouvoir dans chaque phrase (capacité, possibilité, etc.).

1. Je vous dis que je pourrais passer facilement cette épreuve. Capacité


2. Elle n’a pas pu répondre à trois des cinq questions. Capacité
3- Pouvez-vous assister à la conférence tout de suite ? Possibilité
4. Vous auriez pu faire mieux à cet examen, vous ne croyez pas ? Reproche
5. Je pouvais y aller, mais j'ai préféré rester en classe. Eventualité

Exercice 3

▪ Renversez ces affirmations en utilisant la négation restrictive.


○ Cette classe a voyagé à Fès.

Cette classe n’a voyagé qu’à Fès.

○ Le public a applaudi la dernière représentation de la pièce de Molière.

Le public n’a applaudi que la dernière représentation de la pièce de Molière.

○ Pourquoi arrives-tu à cette heure ?

Pourquoi n’arrives-tu qu’à cette heure ?

○ Ces étudiants parlent anglais.

Ces étudiants ne parlent qu’anglais.

114
○ La plupart du temps, Isabelle lit des romans de science-fiction.

La plupart du temps, Isabelle ne lit que des romans de science-fiction.

Exercice 4

▪ Rédigez quatre phrases contenant la négation restrictive : ne…que.

Exercice 5

▪ Complétez le texte par les termes suivants :

Générations, sociale, éduquer, intellectuelles, instruction, physiques, connaissances, former,

transmission, morales, personnelle.

Depuis le XIXème siècle, l’objectif de l’instruction publique-devenue Éducation Nationale-

est double : il s’agit à la fois de former l’esprit des jeunes générations par la transmission

d’un ensemble de connaissances, mais aussi de les éduquer dans leur globalité en

développant leurs qualités intellectuelles, physiques et morales, de façon à leur permettre

d’affronter leur vie personnelle et sociale.

Exercice 6

Juliette est étudiante à l'université. Que peut-elle faire pour un cours ou un examen ? Mettez
une croix dans la colonne correcte (il y a parfois deux réponses possibles).

Un cours Un examen
Rater  
Réussir 
Passer 
Suivre 
Réviser 

115
Production orale P

▪ Vous organisez un débat sur l’utilité de la « coéducation ».

Formez des groupes de trois ou quatre.

Vous rédigez les questions :

Pensez-vous qu’il faut élaborer une école à la maison ?

Pensez-vous qu’une école doit initier les apprenants à la vie sociale ?

Chaque groupe interrogera un autre. En répondant, les apprenants seront amenés à utiliser

les verbes pouvoir et devoir s’ils sont pour, ou la restriction « ne…que » s’ils sont contre.

Production écrite G

▪ Rédigez le compte-rendu de ce débat. Insistez sur les impératifs de l’école sans oublier de

mentionner des solutions pour réussir l’approche « coéducative.»

116
Prolongement N

L’école est une organisation matérielle, bien visible et connue de tous. Elle est particulièrement
gourmande en investissements concrets (en temps, en argent, en personnel et en ressources diverses)
qui sont objectivables. Les investissements sont consentis à l’échelon personnel, familial et public.
Mais l’école est aussi une réalité non matérielle, nettement moins visible et aussi moins bien connue.
Comme institution, elle est le support de beaucoup d’attentes, de projections, de normes qui se
situent quant à elles dans un autre registre, le registre culturel et symbolique. Ces attentes sont
inscrites dans la subjectivité de chacun (impliquant l’intelligence et l’affectivité) et relèvent
des représentations sociales. Ces dernières sont des constructions mentales, produites et
intériorisées à la fois à l’échelon des individus et à celui des instances collectives.
Nous voulons prospecter ici le registre symbolique et culturel, autrement dit les différentes manières
de voir et de vouloir l’institution scolaire qui sont partagées par la plupart des acteurs sociaux. A ce
titre, ces représentations forment la trame de l’imaginaire commun fondateur, le terreau dans lequel
s’enracinent les attentes des usagers vis-à-vis de cette institution, les priorités des enseignants et les
convictions des responsables des politiques scolaires.
Nous traitons ces représentations comme des objets externes pouvant être analysés de manière
neutre. Le but est de les comprendre. Il n’est ni de les juger ni de proposer ce qui serait
les bonnes manières de voir et de vouloir l’école, que ce soit de la part des familles, des enseignants
et autres intervenants sociaux ou encore des politiques. Du point de vue du sociologue que nous
adoptons ici, les « acteurs sociaux » sont eux-mêmes les « auteurs » de leurs représentations. Ces
dernières ne se transforment donc pas de manière purement externe, ni de manière totalement
volontaire.
L’institution scolaire est lue par la toute grande majorité des acteurs sociaux comme
remplissant trois grands rôles qui tous trois sont inscrits dans son histoire, depuis le début du
19e siècle. Ces rôles ou missions sociales de l’école sont au cœur d’un imaginaire commun et
constituent dès lors une sorte d’évidence reconnue par tous. Ensuite, les différentes catégories
d’acteurs, selon leurs intérêts, leurs positions sociales, leurs options idéologiques, etc., vont en faire
des re-lectures diverses.
La grille de lecture proposée ici est conçue d’abord comme un outil d’analyse servant à comprendre
et à interpréter des observations. Elle permet d’analyser les différences de représentations et
d’attentes relevées dans les propos des parents ou des enseignants, au sujet des rôles de l’école.
Nous pouvons relier ces différences soit à la position sociale (au sein de la hiérarchie
socioprofessionnelle), soit à la position organisationnelle (au sein de l’école) occupée par les
interlocuteurs concernés. Par ailleurs, la grille est utile aussi pour analyser les représentations
opposées caractérisant deux grandes traditions fortement divergentes dans la manière de concevoir
l’Institution scolaire. Ces traditions (ou courants) sont repérables comme sources d’inspiration des
discours des acteurs appartenant au monde politique ou au monde pédagogique, lorsqu’ils défendant
le projet d’une école « moderne » et « démocratique », dans le passé et encore aujourd’hui.
Un autre usage de cette grille consiste à lui donner non plus une portée interprétative (d’analyse)
mais une portée axiologique (de choix pour l’action). Il s’agit alors d’utiliser la grille dans le cadre
d’une formation, par exemple, pour favoriser chez les participants une posture réflexive et une
démarche d’auto-analyse de leurs propres priorités et de leurs manières à eux de définir les rôles de
l’école, d’un point de vue normatif.

Les trois rôles selon l’imaginaire de l’institution scolaire et leur évolution

117
A l’intérieur de ce triangle, nous pouvons placer les méthodes, les dispositifs et les activités
d’apprentissage à organiser ainsi que les contenus des programmes, l’inventaire des savoirs et des
valeurs à faire acquérir, autrement dit tout ce qui est prévu concrètement par l’école (ou, d’une
manière plus générale, par l’institution de formation) comme moyens et supports pour remplir ses
rôles.
Nous nous ne nous préoccupons pas ici de l’intérieur du triangle mais seulement de ses trois pôles.
Soulignons le fait qu’il n’y a pas d’ordre prioritaire entre les trois rôles (ou pôles) et qu’ils sont
interconnectés entre eux. Que recouvrent plus précisément chacun des pôles qui, ensemble,
définissent et justifient le pourquoi de l’institution scolaire aux yeux de tous ?
L’école de l’Éducation
Le premier pôle du triangle, la première mission de l’institution scolaire, nous les nommons l’école
de l’Éducation. Le rôle de l’école est ici d’apprendre à chacun à penser par soi-même à travers le
savoir de la Science et de la Raison. Il s’agit de former le « je », c’est-à-dire l’Individu-Sujet
« éclairé », en forgeant sa liberté de conscience, son esprit critique. L’école qui veut ouvrir à tous
l’accès à l’instruction et émanciper chacun par le savoir rationnel, un savoir défini avant tout
comme objectif et universel, voilà une conquête sociale du 19e siècle correspondant à l’école de
l’Éducation.
A partir des années ‘1960, le pôle de l’Éducation s’est vu élargi au-delà du seul rôle de l’instruction.
Il comprend aujourd’hui le rôle de développer la personnalité de l’enfant, du jeune, de l’adulte, sous
toutes ses facettes. Il s’agit alors de former le « moi », c’est-à-dire l’Individu-Sujet « épanoui », en
prenant en compte et en développant tout son potentiel, toutes ses ressources personnelles. Le rôle
de l’Éducation dépasse désormais la seule logique de la raison et du savoir. Chacun est conduit sur
le chemin d’une quête d’authenticité où il doit trouver sa voie pour « être soi-même », une quête
personnelle qui se veut avant tout subjective et unique.
Dernier élargissement plus récent datant des années ‘1990 et relié avec la question de
l’employabilité (voir le troisième pôle), l’école de l’Éducation doit aussi forger un Individu-Sujet
« proactif », « entrepreneur de lui-même », prêt à répondre de manière adéquate et sans délai à
l’instabilité, à l’incertitude et au désordre de son environnement. La pleine possession de ses
richesses intérieures par l’individu est mise au service de son adaptation aux contraintes externes
(principalement les contraintes économiques). La mission de l’Éducation vise alors à rendre chacun
capable de saisir les opportunités et de faire les bons choix pour piloter sa vie. Pour y parvenir,
l’école de l’Éducation doit faire acquérir les dispositions de l’ « apprenance », autrement dit les
attitudes et les compétences personnelles requises pour pouvoir se mettre de manière constante, de
sa propre initiative et sous son propre contrôle, en situation d’apprentissage partout et tout le temps.

Questions :

1- Qu’est ce qui fait de l’école une institution non-matérielle ?


2- Quelle est la portée axiologique de l’école ?
3- Quelles sont les trois rôles de l’école ? Expliquez la portée de chaque fonction citée.
4- Existe-t-il, à votre avis, d’autres fonctions des institutions scolaires ?

118
Unité 5
J L’environnement

https://lesdefinitions.fr/environnement

119
Séquence 1

L’économie verte

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale

▪ Argumenter ▪ Le discours Grammaire : ▪ Justifier


▪ Défendre
argumentatif. oralement son
l’environnement ▪ Liens logiques : point de vue
▪ Justifier un point
▪ Enchaîner les Expression de la autour d’une
de vue arguments avec cause. initiative sociale.
logique.
▪ Conjonctions + ▪ Rédiger un essai
▪ Expliquer subjonctif ou structuré et
▪La langue de
indicatif ou bien cohérent sur la
spécialité. conjonctions +
possibilité de
subjonctif ou
infinitif. remédier aux
changements
Lexique : climatiques en
▪ L’économie vue de le publier
verte. dans un ouvrage
▪ L’écologie. collectif.

120
Découverte U

https://www.google.com/search?q=%C3%A9conomie+verte&source=lnms&tbm=isch&sa=X&
ved=2ahUKEwic1efw2tL3AhUJiP0HHeM4DfIQ

▪ Observez cette image et répondez aux questions suivantes :

1. Que voit-on sur cette image ? – Des symboles.


2. Avez-vous une idée sur les significations de ces symboles ? - Eau- air- éolienne/vent- eau
potable- électricité- recyclage- énergie verte- économie d’énergie- pollution CO2.
3. Classez-les en catégories ? - Ressources naturelles- Problèmes / crises – Solutions
possibles.
4. A partir de vos réponses, quel sera le thème du cours ? - L’énergie renouvelable-
L’économie verte- Pollution…

121
Compréhension orale X

V
Qu’est-ce que l’économie verte ?

https://youtu.be/Mf-I8JPhUJc

1. Quel est le sujet traité dans cette vidéo ? - L’économie verte.


2. Rappelez-vous des hypothèses citées après l’observation de l’image. Avez-vous trouvé le thème
du cours ? - Oui, non….
3. Quels sont les systèmes qui interviennent pour la réalisation de l’économie verte ?- Ce sont :
système économique, système écologique et système politique.
4. Que vise l’économie verte ? Quel est le but de l’économie verte ? - L’économie verte vise à
faire des crises écologiques un levier /des leviers pour le développement / le changement.
5. Quels sont les changements apportés par l’économie verte ? -Parmi les changements apportés
par l’économie verte, nous avons les éco-activités : elles représentent des biens et des
services capables de mesurer, de prévenir, de limiter ou de corriger les impacts
environnementaux tels que la pollution de l’eau, de l’air, du sol ainsi que les problèmes liés
aux déchets, aux bruits et aux écosystèmes.
6. Pourquoi appelle-t-on l’économie verte ainsi ? - La symbolique de la couleur verte :
synonyme de nature, d’optimisme, d’espérance et de croissance.
7. Proposez une définition de l’économie verte après le visionnement de la vidéo. - L’économie
verte est un levier pour vivre avec nos crises de manière presque harmonieuse. Elle est basée sur
trois choses : la question des emplois verts/ des éco-activités, structures de consommation et de
production transformées et de nombreux indicateurs de bien-être et de soutenabilité (durable / qui
dure dans le temps).

122
Compréhension écrite n

Support
Alerte rouge.

Nous surexploitons les ressources d’une planète qui n’en peut plus. La flambée des prix de
l’énergie et des aliments traduit ce risque certain d’épuisement. La désertification, les pénuries
d’eau, le recul de la forêt ou de la biodiversité ajoutent leurs effets. Le changement climatique en
cours est, pour reprendre la formule saisissante d’un ancien président du GIEC, le Groupe
international d’étude du climat, la plus sérieuse « arme de destruction massive ». Une pollution
envahissante répand des produits nuisibles pour notre santé, dans notre air, notre eau, notre sol,
provoquant cancers, maladies respiratoires ou troubles de la reproduction. De nombreux lecteurs ont
été impressionnés par les démonstrations de Jared Diamond, cet historien américain qui a expliqué
comment les Mayas au Mexique, les Vikings au Groenland ou les habitants de l’île de Pâques
avaient partiellement ou totalement disparu après avoir détruit leurs écosystèmes. Serions-nous en
train de ruiner notre civilisation avec la même impéritie ?

Difficile de rester inerte face à l’accumulation de toutes ces menaces. Et la nécessité de réagir,
et de réagir vite, est d’autant plus pressante que les besoins des pays pauvres, loin d’être satisfaits,
exercent une pression accrue sur l’écologie mondiale. Sans exclure, tout au contraire, l’engagement
individuel et les initiatives citoyennes partout dans le monde, c’est à l’échelle mondiale qu’un
changement d’attitude profond s’impose. La mondialisation a d’ailleurs fait prendre davantage
conscience des multiples périls qui menacent la Planète bleue.

Il y a urgence, disais-je à l’instant, mais il y a aussi de l’espoir et, d’ores et déjà, de belles
réussites. Comme le fait remarquer un récent rapport des Nations unies, les pluies acides sont
aujourd’hui nettement moins problématiques en Europe et en Amérique du Nord. La mobilisation de
la communauté internationale a aussi permis de remporter une victoire pour la protection de la
couche d’ozone : la production des substances chimiques qui attaquent celle-ci a, grâce au traité
international de Montréal, chuté de 95 % et la couche filtrante a commencé à se reconstituer. On
peut encore citer la mise en place du marché des permis d’émission de carbone, le début de
reforestation en Chine et dans les pays avancés, le développement des réserves naturelles protégées
qui couvrent désormais environ 12 % de la planète et aident à protéger la biodiversité.

Dans ce combat pour la défense, la survie de notre planète, qui est le combat de tous et de
chacun, de tous les pays et de chaque citoyen, la science et les incitations économiques,
contrairement à ce qui est trop souvent avancé, sont des aides concrètes, précieuses, et même
irremplaçables. Elles peuvent, l’une comme les autres, apporter une aide décisive et nous permettre
de remporter d’autres succès et de vaincre des dangers bien réels. Car ni le progrès technique ni le
capitalisme ne sont, par essence, les ennemis de l’environnement ; ce sont des instruments neutres,
qu’on met au service de bonnes ou de mauvaises causes. Des économistes comme Joseph Stiglitz,
Paul Krugman ou Michel Aglietta ont d’ailleurs montré la voie de réformes possibles, sans remettre
en cause les bases de l’économie de marché.

C’est à nous de savoir tirer de la modernité des agents efficaces contre le réchauffement

123
climatique, des armes pour la préservation des ressources naturelles, la protection de
l’environnement ou la santé de tous. C’est à nous, car il est plus que temps, de mettre en œuvre ce
qu’on appelle d’un nom que je n’ai pas inventé, mais qui est encore peu connu,
l’« éconologie ». C’est à nous d’inventer et d’appliquer une économie respectueuse de
l’environnement, une économie verte, seule capable de sauver le monde.

L’Economie verte : Comment sauver notre planète, de Philippe Jurgensen. p.p. 9-10.

Compréhension globale

1. Lisez la première phrase du texte et sa référence.


2. Pourquoi l’auteur commence-t-il son texte par la phrase « Alerte rouge.» ? Attirer
l’attention du lecteur.
3. A votre avis, est-ce que la planète a besoin d’être sauvée ? - Accepter les propositions
des élèves.

4. Avez-vous une idée sur l’économie verte ? - Accepter les propositions des élèves.

5. De ces réponses, déduisez le sujet traité par l’auteur dans ce texte. - Les crises dont
souffre la Terre et la solution ou les solutions proposée(s) /à proposer.

Compréhension détaillée

▪ Activité 1 : Lisez le texte et répondez aux questions suivantes.

1. Qui parle dans ce texte ? - L’auteur Philippe Jurgensen.


2. À qui ce texte s’adresse-t-il ? - Aux lecteurs/ Aux personnes préoccupées par
l’environnement.
3. Quelle est la thèse défendue par l’auteur ?– La Terre souffre de plusieurs crises
écologiques et pour y remédier il faut opter pour l’économie verte.
4. Quelle est la visée du texte ? – L’auteur cherche à convaincre ses lecteurs pour les
inciter à changer leurs modes de vie, de consommation…
5. L’ancien président du Groupe international d’étude du climat a employé la formule « la plus
sérieuse arme de destruction massive ». A quoi fait-il référence par l’emploi de cette

124
expression ? – Il fait référence au « changement climatique ».
6. Dégagez du texte les raisons qui nous poussent à adopter l’économie verte. Justifiez vos
réponses par des phrases tirées du texte. – Toutes les crises écologiques citées dans le texte
sont des raisons qui nous poussent à adopter l’économie verte.
Quelques justifications :

- La désertification, les pénuries d’eau, le recul de la forêt ou de la biodiversité…


- Une pollution envahissante répand des produits nuisibles pour notre santé, dans notre
air, notre eau, notre sol, provoquant cancers, maladies respiratoires ou troubles de la
reproduction.
7. Partagez-vous l’avis de l’historien américain Jared Diamond ? Proposez une réponse à sa
question. - Accepter les propositions des élèves.

8. D’après l’auteur, est-il possible de sauver notre planète des dangers qui la menacent ?
Justifiez vos réponses par des exemples tirés du texte. – Oui, selon l’auteur, il est possible
de sauver la planète.
Justifications :
- Il y a urgence, disais-je à l’instant, mais il y a aussi de l’espoir et, d’ores et déjà, de
belles réussites.
- La science et les incitations économiques, contrairement à ce qui est trop souvent
avancé, sont des aides concrètes, précieuses, et même irremplaçables. Elles peuvent,
l’une comme les autres, apporter une aide décisive et nous permettre de remporter
d’autres succès et de vaincre des dangers bien réels.

▪ Activité 2 : Cochez la bonne réponse.

1. Ce texte est :
 Narratif.
 Injonctif.
 Argumentatif.
2. La planète est menacée par :
 L’Homme.
 Le changement climatique.
 Les pluies acides.
3. La protection de la planète dépend de :
 L’engagement des industriels et de l’État.
 L’engagement individuel du citoyen et de l’État.

125
 L’engagement des scientifiques et de l’État.
4. Pour sauver la planète, il est nécessaire de :
 Appliquer une économie respectueuse de l’environnement.
 Garder l’économie du marché sans réformes.
 Imposer des permis d’émission de carbone dans les pays avancés.

Vocabulaire du texte

▪ Acticité 1 :
Munissez-vous d’un dictionnaire et cherchez :

- (Gaz à) Effet de serre : est un phénomène naturel indispensable à la vie sur Terre
intervenant dans les échanges d'énergie entre l'espace, l'atmosphère terrestre et la
surface de la Terre.
En effet, une partie uniquement des rayons du soleil traverse l'atmosphère et atteint la
Terre. Sous l'effet des rayons du Soleil, le sol se réchauffe et émet à son tour des rayons
infrarouges. Ces derniers sont capturés par les gaz à effet de serre qui réchauffent ainsi
la planète.
- Le réchauffement climatique/planétaire : est un phénomène global de transformation du
climat caractérisé par une augmentation générale des températures
- La biodiversité : désigne l'ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans
lesquels ils vivent.
- L’écosystème : unité écologique de base formée par le milieu (biotope) et les organismes
qui y vivent (biocénose).

Acticité 2 :

1. Distinguez : écosystème et biodiversité, économie circulaire et économie verte. – Il s’agit


d’un rapport d’inclusion.

126
Langue et communication Y

Repérage

I. L’expression de la cause :
1. Repérez dans le texte les phrases qui contiennent une expression de cause. - Voir le texte/ le
tableau.
2. Quel est le moyen utilisé pour exprimer la cause dans chaque phrase ? - Car, Grâce à,
d’autant plus … que…

II. Conjonctions + infinitif / indicatif :


1. Trouvez dans le texte une phrase qui contient un verbe conjugué à l’infinitif passé. – Voir
le texte.
2. Quel est le mot qui précède le verbe conjugué à l’infinitif passé ? - Après.

Fonctionnement de la langue
I. L’expression de la cause :
- Lisez ces exemples.
- Trouvez le marqueur de cause dans chaque exemple.
- Précisez la nature, la place et l’emploi de chaque marqueur de cause.

Exemple Conjonction Usage/ Caractéristique


C’est à nous, car il est plus que temps, de car Synonyme de « parce que »,
mettre en œuvre ce qu’on appelle d’un nom elle apparaît souvent dans
que je n’ai pas inventé, mais qui est encore la langue écrite. En général,
peu connu, l’ « éconologie ». (Voir le texte.) on ne la trouve pas en début
de phrase.
Et la nécessité de réagir, et de réagir vite, est d’autant plus Cette locution insiste sur
d’autant plus pressante que les besoins des … que …/ l’importance de la cause.
pays pauvres, loin d’être satisfaits, exercent d’autant
une pression accrue sur l’écologie mondiale. moins….que….
(Voir le texte.) (Locution)
Comme les pluies torrentielles se sont abattues comme Elle est placée au début de
sur la région, tous les champs étaient détruits. la phrase. On parle avec
insistance d’une cause que

127
l’interlocuteur connaît.
Il est très important de limiter l’utilisation des parce que Elle introduit une cause
pesticides parce que 70% de tous les produits neutre et objective. Une
que l’on consomme dans notre vie équilibrée cause simple, générale et
dépend des pollinisateurs. ignorée de l’interlocuteur.
En général, la subordonnée
de cause introduite par
« parce que » se place après
la principale.
Le photovoltaïque au sol est assez puisque Elle exprime, avec la
consommateur d’espace, puisque vous avez principale une relation de
besoin d’un hectare par mégawatt de cause à effet évidente. Elle
puissance. (Voir la transcription.) introduit une cause connue
ou présupposée connue des
interlocuteurs.
la subordonnée précède
souvent la principale.
Ce politicien est un grand manipulateur : il sous prétexte Le locuteur veut mettre en
n’applique pas de lois pour la protection de que (Loction) évidence le peu de
l’environnement sous prétexte qu’elles crédibilité qu’il attache à la
nuiraient à la croissance économique. véracité de la cause
invoquée. Cette locution
conjonctive a une valeur
très subjective. Elle peut
être suivie du conditionnel.

Exemple Préposition Usage/ Caractéristique


… ou finalement ne plus vivre à cause d’elles. à cause de Elle introduit une cause
(Voir la transcription.) simple et générale. Elle
introduit une cause
généralement négative.
La production des substances chimiques qui grâce à Elle introduit une cause
attaquent celle-ci a, grâce au traité international positive.
de Montréal, chuté de 95% et la couche filtrante
a commencé à se reconstituer. (Voir le texte.)

128
Je retiens : Par cause, on entend ce qui produit un événement ou une situation. La cause peut être
exprimée par : car, parce que, puisque, grâce à, à cause de, sous prétexte que, comme, d’autant
moins ….que…, d’autant plus ….que…

II. Conjonctions + subjonctif ou infinitif/ conjonction + subjonctif ou indicatif :

Exemple 1:
[…] Les habitants de l’île de Pâques avaient partiellement ou totalement disparu après avoir détruit
leurs écosystèmes.

Lisez l’exemple puis déterminez la proposition principale et la proposition subordonnée dans cet
exemple. – La proposition principale : Les habitants de l’île de Pâques avaient partiellement
ou totalement disparu / - La proposition subordonnée : après avoir détruit leurs écosystèmes.
Précisez le mode/temps du verbe de la subordonnée et déterminez son sujet. – L’infinitif passé. / le
sujet de la subordonnée est le même que celui de la subordonnée.

Je retiens :
- L’utilisation d’ « après » +infinitif passé  Postériorité dans le temps.
- Ce mot est souvent utilisé lorsque les deux propositions ont le même sujet.

Exemple 2:
Après que vous aurez trié vos déchets dans les bacs, les camions-poubelles passeront les collecter.

- Déterminez la proposition principale et la proposition subordonnée dans cet exemple. - La


proposition principale : les camions-poubelles passeront les collecter / - La proposition
subordonnée : Après que vous aurez trié vos déchets dans les bacs.
- A quels temps les verbes dans cet exemple sont-ils conjugués ? Qu’est-ce que vous
remarquez ? – Le futur antérieur et le futur simple. / concordance des temps : temps
simple et temps composé. Il s’agit du mode indicatif.

Je retiens :
- « Après que » + indicatif  indique la postériorité dans le temps. Elle introduit une action
qui a ou aura eu lieu avant celle de la proposition principale.
- Il faut faire attention à la concordance des temps : si le verbe de la principale est à un temps
simple, celui de la subordonnée temporelle, marquant en fait une antériorité, est au temps
composé correspondant.

129
Entraînement oral
Exercice 1

▪ Identifiez les marqueurs de cause dans les phrases suivantes.


1. Je ne peux pas acheter ce produit car il a un emballage en plastique.
2. Le trou de la couche d’ozone continue à s’élargir à cause des émissions du CO2.
3. Les habitants n’acceptent pas l’installation de parc d’éoliennes puisqu'elles défigurent le
paysage.
4. Certains citoyens ne trient pas leurs déchets parce qu'ils sont irresponsables.
5. Le consommateur participe à la préservation de l’environnement grâce au recyclage.
6. Les voitures causent beaucoup de pollution.

Exercice 2

▪ Formulez trois phrases en utilisant « après » et « après que ».


Exemples :
1. Après avoir chargé mon téléphone, j’ai pu filmer mon reportage sur l’énergie marine.
2. Il faisait moins chaud après que la pluie était tombée.

Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Mettez les mots suivants à la place des pointillés :


Causent, à cause de, car, grâce à, sous prétexte que, comme, d’autant moins … que … ou
d’autant plus… que…
1. Comme c'est un changement climatique qui touche notre milieu de vie, tous les citoyens du
monde devraient être concernés.
2. Un bon nombre de pays ont réduit leurs émissions de CO2 grâce à la conférence des parties
(COP).
3. Cet industriel est un grand menteur : il ne participe pas au séminaire « Gestion des déchets
nucléaires » organisé par des militants écologistes sous prétexte qu'il est occupé.
4. Quelques années après le "Printemps arabe », cette tunisienne est d’autant plus déçue
qu’elle a su pour les déchets nucléaires italiens dans son pays.
5. Les activités humaines (l’industrie, l’agriculture, les transports…) causent le réchauffement
climatique.
6. Les gestes écologiques individuels sont importants parce qu’ils influencent les politiques et
les producteurs.
7. D’après l’Organisation Météorologique Mondiale, beaucoup de personnes vont migrer du
130
sud vers le nord à cause des inondations de leur terre.
8. Elle consomme bio d’autant moins qu’elle n’a pas le temps.

Exercice 2

▪ Avec ces indépendantes, faites une principale et une causale. (Variez les subordonnants).

1. Il est malin dans le secteur des éco-activités. On ne peut pas lui faire croire n’importe quoi.

2. Les prix des produits biologiques ont augmenté. Des mesures économiques seront prises.

3. Il met beaucoup de cœur dans ses actions pour la préservation de l’environnement : il obtient
toujours ce qu’il veut.

Réponses :

1. Comme il est malin dans le secteur des éco-activités, on ne peut pas lui faire croire n’importe
quoi.
2. Puisque les prix des produits biologiques ont augmenté, des mesures économiques seront
prises.
3. Il obtient toujours ce qu’il veut, parce qu’il met beaucoup de cœur dans ses actions pour la
préservation de l’environnement.

Exercice 3

▪ Réécrivez ces phrases en commençant par « Après ». (Faites les modifications nécessaires).

1. Nous avons signé la pétition et nous avons effectué un don.


2. J’ai acheté des panneaux solaires et je les ai installés.
3. Il est allé au marché et il a alimenté sa réserve en produits bio.
4. Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a proposé une
rubrique dédiée aux métiers dans l’économie verte et il les a présentés.

Réponses :

1. Après avoir signé la pétition, nous avons effectué un don.


2. Après avoir acheté des panneaux solaires, je les ai installés.
3. Après être allé au marché, il a alimenté sa réserve en produits bio.
4. Après avoir proposé une rubrique dédiée aux métiers dans l’économie verte, le
ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires les a présentés.

131
Exercice 4

▪ Soulignez les erreurs dans les phrases suivantes et corrigez-les.


1. Après qu’il eût fait sa campagne pour la préservation de la vie sur la Terre, il ouvrit un
commerce dans le secteur des éco-activités.
2. Après que les lumières se soient éteintes, il quitta les lieux.
3. Après que chacun ait signé à la conférence des parties (COP), l’engagement des pays pour la
planète commence.
4. Après que l’extinction de cette espèce eut été confirmée, il se fit un grand silence.
5. Après que vous ayez signé la pétition, vous la remettrez au conférencier.
Réponses :
1. Faux. Il faut écrire : Après qu’il eut fait ……
À la différence de « avant que », la locution « après que » est toujours suivie d’un temps
composé de l’indicatif : ici, le passé antérieur.
2. Faux. Il faut écrire : Après que les lumières se furent éteintes……
À la différence de « avant que », la locution « après que » est obligatoirement suivie d’un
temps composé de l’indicatif : ici, il s’agit d’un passé antérieur.
3. Faux. Il faut écrire : Après que chacun a signé……..
Si la locution « avant que » est suivie du subjonctif, « après que » entraîne nécessairement
l’indicatif, ici au passé composé.
4. Phrase correcte. (passé antérieur (voix passive)/ passé simple).
5. Faux. Il faut écrire : Après que vous aurez signé la pétition……
Dans une proposition introduite par « après que », le verbe n’est jamais au subjonctif. On a
affaire ici à un futur antérieur de l’indicatif.

Exercice 5

▪ Associez chaque notion à sa définition. (Complétez le tableau ci-dessous).

Notions Définitions
1. Développement durable a. Fabrication, à partir d'objets ou de matériaux de
récupération, de produits de plus haute valeur que les
objets ou matériaux d'origine.
2. Effet de serre b. Sa disparition compromettrait la structure et le
fonctionnement d’un écosystème. Exemple : le loup.
3. Recyclage valorisant c. Il s'efforce de concilier la protection de l'environnement,
l'efficience économique et la justice sociale, en vue de
répondre aux besoins des générations présentes sans
compromettre la capacité des générations futures à
132
satisfaire les leurs.
4. Bâtiment à énergie d. Il est conçu pour produire en moyenne plus d'énergie
positive qu'il n'en consomme.
e. Phénomène d'échauffement de la surface de la Terre et
5. Espèce clé de voûte des couches basses de l'atmosphère.
6. Espèce parapluie f. Elle est caractérisée par des investissements et des
dispositions techniques qui visent à éviter, à réduire ou à
supprimer les pollutions et, en particulier, les émissions
de dioxyde de carbone, tout en utilisant au mieux les
ressources énergétiques disponibles.
7. Économie verte g. Organisation d’activités économiques et sociales
recourant à des modes de production, de consommation
et d’échange fondés sur l’écoconception, la réparation,
le réemploi et le recyclage, et visant à diminuer les
ressources utilisées ainsi que les dommages causés à
l’environnement
8. Économie circulaire h. Espèce dont l’habitat doit être sauvegardé pour que
soient conservées d’autres espèces. Exemples : la loutre,
le tigre et le panda géant.

Notions 1 2 3 4 5 6 7 8
Définitions c e a d b h f g

Exercice 6

▪ Barrez la phrase qui ne correspond pas aux objectifs de l’économie verte.

Les objectifs de l’économie verte sont :


1. Maintenir l’équilibre du capital naturel, c’est-à-dire utiliser uniquement les ressources que la
Terre est en capacité de reformer.
2. Puiser les matières premières issues de la nature.
3. Ne pas consommer plus que les écosystèmes naturels peuvent fournir.
4. Répartition équitable des ressources.
5. Modifier les modes de production et de consommation.

Exercice 7

▪ Identifiez les métiers verts dans cette liste :

1. Garde-forestier
2. Technicien chargé de la police de l’eau
3. Responsable de la collecte de déchets
4. Un guide de haute montagne
5. Juriste en environnement
6. Animateur nature
7. Un architecte
8. Un conducteur de poids lourd

133
Production orale P

L’association Surfrider Foundation Europe mène une campagne de sensibilisation sur l’état

des océans et la menace plastique. Vous recevez une pétition de la part de son fondateur Tom

Curren.

Signeriez-vous cette pétition ? Justifiez votre réponse.

Lien pour signer la pétition : Sauvons les océans des déchets plastiques !

https://petition.surfrider.eu/petitions

Production écrite G

Un forum sur le site internet de votre ville qui subit de grands changements climatiques a

lancé une enquête auprès des citoyens : « A votre avis, est-ce qu’il est possible de remédier aux

changements climatiques dans notre ville ? Comment ? » Vous exposerez votre point de vue et vos

arguments accompagnés d’exemples pertinents en rédigeant un essai cohérent.

134
Prolongement N

L’économie verte : Généalogie et mise à l’épreuve d’un concept technocratique


Si on prend comme référence les Sommets de la Terre organisés depuis 1972, il est
intéressant de noter le basculement qui s’opère dans les manières de concevoir les relations entre
économie et environnement. En 1972, à la conférence de Stockholm, l’environnement était pensé
comme une contrainte pour le développement économique et l’une des solutions avancées par le
Club de Rome avait été celle de la croissance zéro. En 1992 à Rio et suite au rapport Brundtland de
1987, le développement se devait d’être durable, et de combiner dimensions environnementales,
économiques et sociales. Dans cette optique, il fallait donc chercher à équilibrer logique économique
et prise en compte d’un impératif environnemental de plus en plus criant. En 2012 à Rio, l’économie
verte devait représenter une nouvelle étape dans cette réconciliation entre environnement et marché
puisqu’à travers cette notion, il s’agissait de présenter l’environnement non plus comme un
paramètre à prendre en compte ni encore moins comme une contrainte, mais bien comme une
opportunité. Ainsi, en l’espace de 40 ans, la relation entre environnement et économie passait dans
les discours d’une contradiction fondamentale à la recherche d’un équilibre, pour finalement être
présentée en termes de synergie.

En établissant l’économie verte comme l’un des deux thèmes majeurs des négociations,
Rio+20 devait être l’occasion de la consécration institutionnelle de ce concept et, avec lui, de la
modernisation écologique puisque la synergie entre capitalisme et environnement est au cœur de
cette notion. De la même manière que Rio 92 avait été la véritable rampe de lancement du
développement durable ou de la biodiversité, Rio+20 devait être un moment privilégié de la mise sur
agenda de l’économie verte. Ces notions de développement durable ou de biodiversité s’étaient alors
imposées comme des buzzwords dont le succès a largement reposé sur une définition suffisamment
floue et générale pour qu’elle se prête à des acceptions très diverses (Escobar, 1998 ; Foyer, 2014),
voire contradictoires. On peut également supposer qu’après Rio+20, l’économie verte fera l’objet de
modes d’appropriation très divers. C’est pourquoi, pour mieux comprendre dans quelles directions
cette notion pourrait se socialiser, il convient d’en proposer une première généalogie. Ceci apparaît
d’autant plus important qu’en l’absence de définition bien stabilisée, l’essentiel des textes qui y sont
consacrés révèle un contenu largement normatif où l’économie verte est dépeinte ou bien comme
une réponse pragmatique et nécessaire à différentes crises (PNUE, 2011) ou bien, au contraire,
comme un pas de plus dans le processus de marchandisation de l’environnement et plus

135
généralement, du monde (ATTAC, 2012). Plutôt que de préjuger de ce qu’est ou devrait être
l’économie verte, nous proposons ici une approche plus constructiviste de la notion en en retraçant
les origines, les différents modes de traduction et les différentes voies d’institutionnalisation.

L’hypothèse principale que nous défendons dans ce chapitre est que la notion d’économie
verte ne renvoie pas tant à une évolution fondamentale des relations entre économie et
environnement qu’à la tentative d’imposer un nouveau cadrage des questions environnementales,
cadrage qui reflète une évolution des modes de gouvernements où l’expertise et la rationalité
économiques prédominent. Si elle porte bien une vision libérale et économiciste du monde,
l’économie verte n’est pas née dans le secteur économique à proprement parler, mais bien à
l’interface entre monde académique et institutions internationales. Elle s’adresse avant tout aux États
dans le dessin de leurs politiques économiques bien plus qu’aux entreprises. En cela, c’est une
notion avant tout technocratique, résultat de différentes opérations de traductions ou de transcodage
(Lascoumes, 1994 ; 1996), notamment entre une sous discipline économique et différentes sphères
de la décision politique. Au-delà du contexte qui l’a vu émerger, nous voulons également analyser
les premiers moments de socialisation de la notion, c’est-à-dire le moment où l’économie verte se
diffuse en dehors des cercles de spécialistes dans des arènes politiques beaucoup plus générales. En
cela, Rio+20 a constitué autant qu’une mise à l’agenda, une mise à l’épreuve de cette notion, au sens
où le Sommet a été l’occasion de controverses sur sa définition et de critiques virulentes sur la
portée qu’il convenait de lui donner. Suite à cette épreuve, on peut penser que la mise à l’agenda de
l’économie verte à Rio aura des effets performatifs et contribuera donc à la reconfiguration des liens
entre environnement et économie.

Valérie Boisvert et Jean Foyer

Questions de compréhension :

1. Quel est le sujet traité dans ce texte ?


2. Quelles sont les notions attribuées à l’économie verte ?
3. Relevez l’hypothèse défendue par les auteurs.
4. Quelle est la visée du texte?
5. Une réconciliation entre l’environnement et l’économie est-elle possible ?

136
Séquence 2
Les énergies
renouvelables

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale

▪ Protester ▪ Le discours Grammaire : ▪ Évaluer des


▪ Protester
argumentatif. solutions à une
formellement ▪ Argumenter ▪ Le conditionnel crise écologique
▪ Le discours présent d’après une
contre la crise
chanson.
▪ Évaluer des formel :
écologique ▪ La concession
informations/arguments/ expressions ▪ Rédiger une
Lexique : lettre, dans
solutions toutes faites.
laquelle on
proteste contre
▪ L’énergie
l’installation de
renouvelable. panneaux
solaires sur les
terrains agricoles
à l’entrée de la
ville.

137
Découverte U

Image 1
Banc surélevé d'un mètre au bord du lac à Copenhague ©Joëlle Borgida / Architecte Bjarke Ingels.

Image 2
Traduction : Les inondations vont devenir monnaie courante si nous ne faisons rien pour le
climat. Selon le rapport de l'ONU sur le climat, les niveaux d'eau augmenteront jusqu'à 1 mètre
d'ici 2100 si le réchauffement climatique se poursuit.

https://lepetitjournal.com/copenhague/comprendre-danemark/bancs-sureleves-
danemark-sensibiliser-changement-climatique-33643

▪ Observez les images ci-dessus et répondez aux questions suivantes :


1. Décrivez ce que vous voyez sur les deux images. – Sur la 1ère image, on distingue au
premier plan le parc, au second plan le banc surélevé et à l’arrière-plan un lac et une
partie des bâtiments d’une ville. Sur la seconde image, nous noyons une plaque sur
laquelle est écrit en danois. L’arrière-plan est flou.
2. Quel est le rapport entre la première et la seconde image ? - La seconde image est un
agrandissement de la plaque rivée sur le dossier du banc qu’on voit sur la 1ère image.
3. Qui a décidé de mettre ces bancs surélevés ? Et pourquoi ? - La traduction proposée nous
informe qu’il s’agit d’une campagne publicitaire qui tire la sonnette d’alarme sur les
dangers auxquels nous devons faire face à cause du réchauffement climatique,
notamment les inondations. En effet, c’est le renommé cabinet d’architecture BIG
(Bjarke Ingels Group) qui a réalisé cette campagne nommée « Notre terre, notre
responsabilité ».
4. Pensez-vous que c’est une solution efficace ? – Non, il faut trouver des solutions pour
éviter ces dangers.
5. Quelles sont les vraies solutions auxquelles il faut penser ? – Accepter les réponses des
étudiants. / - Chercher à modifier nos modes de vie, de production, de consommation…

138
Compréhension orale X

V
L’éolien et le solaire sont-ils
vraiment écologiques ?

https://youtu.be/Zefx1WJ7ATY

▪ Répondez aux questions suivantes :


1. Qui parle dans cette vidéo ? - Le journaliste/présentateur de FACTU donne la parole à
l’expert Jean Marc Jancovici.
2. Quel est le sujet traité dans cette vidéo ? – L’installation d’une centrale solaire.
3. Citez les énergies définies dans cette vidéo et précisez leur nature. - Les énergies
renouvelables : éolienne et surtout solaire.
4. Pourquoi sont-elles appelées ainsi ? - Ce sont des énergies inépuisables.
5. Quels sont les désavantages de cette forme d’énergie selon Jean Marc Jancovici ? - Selon cet
expert :
- L’énergie solaire n'est pas une énergie de particulier, c’est une énergie d'industriels
comme les autres.
- Le photovoltaïque au sol est assez consommateur d’espace, puisque vous avez besoin
d'un hectare par mégawatt de puissance. Et c'est un hectare qui est mobilisé en quasi-
totalité.
- Il faudrait couper et dessoucher des pins pour installer les panneaux solaires, alors que
ces arbres séquestrent du carbone.
- …….
6. Est-ce que ces énergies renouvelables ont l’approbation des Français ? – Oui, mais
beaucoup de Français commencent à douter de leur efficacité.

139
Compréhension écrite n

Support

Paul PALABAUD (1)


Président de l’association « Uni-vert »
3, rue Jeanne D’Arc
76000 Rouen

(2) À l’attention de Monsieur le Maire


Ville de Rouen
(3) Rouen, le 30 mai 2020

Objet : installation d’éoliennes sur le terrain de la commune. (4)


Monsieur le Maire, (5)
(8) L’association « Uni-vert » souhaite par la présente lettre protester contre la décision de la
mairie d’installer des éoliennes, sur le terrain récemment acquis dans le quartier nord.
(9) Nous apprécions la politique en faveur de l’environnement que vous menez depuis le
début de votre mandat. En juin dernier, nous avons soutenu votre initiative d’interdire la circulation
des automobiles dans le centre-ville à chaque fin de semaine. Par ailleurs, nous encourageons
vivement votre nouveau projet de développement des énergies renouvelables dans notre commune,
toutefois dans le cadre de la transition énergétique, nous considérons le choix de l’éolienne
particulièrement contestable. En effet, des études récentes remettent sérieusement en question son
efficacité.
L’installation d’un parc éolien coûte très cher et la production d’électricité reste très
intermittente. D’autre part, nous nous inquiétons des conséquences sur la santé. Cette source de
stress supplémentaire, ainsi que les nuisances sonores occasionnées, affecteraient le quotidien des
habitants. Enfin, un fort impact sur le tourisme a été constaté dans de nombreuses communes : en
défigurant profondément le paysage, les éoliennes dissuaderaient les visiteurs de séjourner dans
notre ville.
C’est pourquoi nous vous prions de bien vouloir reconsidérer votre projet. Parmi les énergies
renouvelables disponibles, c’est l’installation de panneaux solaires qui pourrait constituer une
solution plus économique et plus respectueuse des riverains. Notre association a établi une étude
détaillée que nous tenons à votre disposition si vous souhaitez en prendre connaissance.
(7) En vous remerciant par avance de l’attention que vous voudrez bien porter à notre
requête, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, nos meilleures salutations.

(10) Paul PALABAUD


https://communfrancais.com/2020/06/03/lettre-delf-b2-transition-energetique/

140
Compréhension globale

1. Précisez la nature du document. – Une lettre.


2. Identifiez l’expéditeur et le destinataire de ce document. – L’expéditeur est Président de
l’association « Uni-vert » Paul PALABAUD et le destinataire est le Maire de la ville de
Rouen.
3. Pour quelle(s) raison(s) les habitants ont-ils opté pour ce genre de document ? – Pour
informer le Maire de la ville de Rouen, pour garder une trace écrite…

Compréhension détaillée
1. Lisez le support textuel. Délimitez les parties qui le structurent. – Trois parties.
2. Avez-vous une idée sur leurs appellations ? - L’en-tête, le corps (introduction-
développement- conclusion), la formule de politesse ou salutation.
3. Quel est l’objet de la lettre ? – Exprimer leur refus de l’installation d’éoliennes sur le
terrain de la commune.
4. Tirez de la lettre les arguments proposés par l’association « Uni-vert ». – Les nuisances
sonores, un fort impact sur le tourisme, défigurer le paysage, dissuader les visiteurs.
5. Trouvez dans le texte, une solution / alternative proposée. – Il s’agit de l’installation de
panneaux solaires.
6. Déduisez le type du support textuel. – Il s’agit d’un texte argumentatif.

Vocabulaire du texte
▪ Activité 1 : Observez la lettre et mettez le numéro de chaque information à sa place.
1. Coordonnées de l’expéditeur
2. Coordonnées du destinataire
- Lieu et date d’expédition
- Objet de la lettre
- Formule d’appel
- Formule de politesse initiale – Elle est introuvable dans cette lettre.
- Formule de politesse finale
- Introduction de la lettre
- Corps de la lettre
- Signature
▪ Activité 2 : Cherchez dans le dictionnaire le sens des expressions suivantes.
- Transition énergétique : La transition énergétique est une modification structurelle
profonde des modes de production et de consommation de l'énergie. C'est l'un des
volets de la transition écologique. Elle résulte des évolutions techniques, des prix et de
la disponibilité des ressources énergétiques, mais aussi d'une volonté des populations,
des gouvernements, des entreprises, etc. qui souhaitent réduire les effets négatifs de ce
secteur sur l'environnement.
- Intermittente (adjectif féminin singulier) : intermittent (adjectif masculin
singulier) Discontinu, qui s'arrête et reprend par intervalles.

141
Langue et communication Y

Repérage
I. Le conditionnel présent :

1. Relisez les arguments relevés et la solution proposée puis précisez le temps/mode utilisé
dans ces phrases. - Il s’agit du conditionnel présent.
2. Pourquoi avoir utilisé ce temps/mode? - L’incertitude : information non confirmée –
l’éventualité/ suggestion.
II. L’expression de la concession :

1. Tirez du texte, le point de vue de l’association concernant la transition énergétique. - Elle est
pour la transition énergétique et elle est contre l’installation de parc d’éoliennes.
2. Qu’est-ce que vous remarquez ? - L’accord est partiel.
3. Quel est le moyen grammatical utilisé pour l’exprimer ? – « Toutefois ».
4. Quel est le rapport exprimé entre le deux paragraphes ? - Toutefois » exprime la concession/
la restriction.

Fonctionnement de la langue
I. Le conditionnel présent :
Formation et utilisation?
- Terminaisons du conditionnel présent :
On utilise le radical du verbe conjugué au futur de l'indicatif que l'on complète par les
terminaisons de l'imparfait. On retrouve ainsi toutes les irrégularités et les exceptions du futur.
- Emploi du conditionnel présent :
 Observez les phrases suivantes.
 Précisez le temps/mode auquel sont conjugués les verbes des exemples.
 Ces phrases expriment-elles le même sens/ ont-elles la même valeur ?
 Essayez de découvrir le sens / la valeur actualisé(e) dans chaque phrase par ces verbes.

Exemples Verbe au Emploi / Valeur


conditionnel
présent
Pourrais-tu éteindre la lumière ? Pourrais La politesse/ Atténuer une
demande.
Il devrait se mettre aux activités écologiques. Devrait Un conseil.
Aimerais-tu aller au zoo ? Aimerais Une suggestion.
Est-ce que tu pourrais arrêter d’utiliser ta pourrais Un reproche.
voiture à la fin de la semaine ?
Je préférerais manger un légume bio. Préférerais Un souhait.
Michel préfèrerait les énergies renouvelables Préfèrerait Une information non
aux énergies fossiles. confirmée.
Je serais riche en préservant l’environnement. Serais Un fait imaginaire.
Sophie pensait (2 septembre) que son Viendrait Un passé dans le récit.
cousin viendrait à sa campagne (5 mai)
manifester contre l’installation des éoliennes.
142
Je retiens :
Le conditionnel présent est formé du radical du verbe au futur de l'indicatif + les terminaisons de
l'imparfait de l'indicatif.
Quelques valeurs du conditionnel :
1. Le conditionnel peut exprimer une supposition, donc une incertitude.
2. La valeur de politesse : Le conditionnel est employé dans les formulations de politesse.
3. Le conditionnel peut exprimer un souhait.
4. Le conditionnel peut avoir une valeur de futur quand il est en relation avec un verbe
conjugué à un temps du passé. On l’appelle alors « futur dans le passé » ou « futur du
passé».
Attention !
Il est parfois difficile de distinguer le futur de l’indicatif et le conditionnel pour les formes de la
première personne.
Exemple : « J’aimerai » → futur ; « j’aimerais » → conditionnel
Il convient alors de changer de pronom pour vérifier s’il s’agit du futur ou du conditionnel.
Exemples :
- « Quand je serai grande, je deviendrai avocate. » → « Quand elle sera grande, elle
deviendra avocate. » → Futur
- « Quand j’étais enfant, je rêvais que je deviendrais avocate. » → « Quand elle était enfant, elle
rêvait qu’elle deviendrait avocate. » → Conditionnel.

II. L’expression de la concession

- Observez ces exemples puis dégagez le moyen grammatical utilisé dans chaque phrase.

Exemples Moyen utilisé Formation


Il y a des contrôles ; pourtant Adverbe : Pourtant= toutefois= Fait 1 + pourtant+ fait 2
les atteintes à cependant= néanmoins =
l’environnement persistent. quand même (après le verbe)
Certes, il y a des contrôles, Certes ………………..mais Certes + fait 1 + mais + fait 2
mais les infractions
environnementales persistent. La place de Certes est libre
dans la phrase
Malgré les contrôles, les Préposition / groupe Malgré + Nom
atteintes à l’environnement prépositionnel :
persistent. Malgré = en dépit de (soutenu)
Bien qu’il y ait des contrôles, Conjonction de subordination Le verbe est conjugué au
les atteintes à : bien que = quoique (soutenu) subjonctif.
l’environnement persistent.
Même s’il y a des contrôles, Conjonction de subordination Le verbe est conjugué à
les atteintes à : même si l’indicatif.
l’environnement persistent.
Quand bien même il y aurait Conjonction de subordination Le verbe est conjugué au
des contrôles, les atteintes à : quand bien même conditionnel.
l’environnement persistent.
Ils ont beau contrôler, les L’expression : avoir beau = Avoir beau + infinitif
atteintes à l’environnement n’empêche que…
persistent.

143
Je retiens :

La concession est le fait de relier deux faits qui, bien que contradictoires, n’ont pas empêché
l’action de se dérouler. Son expression se fait par le biais d’un complément circonstanciel de
concession. Ce complément peut être :

- Un groupe nominal. Exemple : Malgré les contrôles, les atteintes à l’environnement


persistent.
- Une proposition subordonnée. Elle est appelée proposition subordonnée circonstancielle
concessive. Elle est souvent introduite par des conjonctions de subordination comme - bien
que, quoique. Le verbe est conjugué au mode subjonctif.
Exemple : Bien qu’il y ait des contrôles, les atteintes à l’environnement persistent.
Cette proposition peut également être introduite par des locutions comme « quand bien
même ». Le verbe est alors conjugué au mode conditionnel. Exemple : Quand bien même il y aurait
des contrôles, les atteintes à l’environnement persistent.

Entraînement oral
Exercice 1
▪ Précisez s’il s’agit d’un verbe au futur simple (FS) ou au conditionnel présent (CP).

1. J’aimerais installer des panneaux solaires sur le toit de ma demeure. (CP)


2. J’aimerai sans doute ton nouvel appartement écologique. (FS)
3. Gabriel voudrait consommer bio plus souvent, mais son budget l’en empêche. (CP)
4. Ils voudront signer la pétition. (FS)
5. Ils tiendront leur réunion sur la transition énergétique en juin. (FS)
6. Il tiendrait sa promesse s’il était sûr de faire des gains économiques. (CP)
7. Vous verrez que ce reportage sur les déchets maritimes est un chef-d’œuvre. (FS)
8. Si tu suivais plus souvent les bulletins d’information, tu verrais comme la pollution a
augmenté. (CP)

Exercice 2

▪ Avec les éléments ci-dessous, faites des phrases pour exprimer la concession. Utilisez « Bien
que », « Quoique »….
Je prends la voiture :
1. La ville manque de places de stationnement.
2. Ce n’est pas écologique.
3. Il y a des embouteillages.
Réponses :
1. Bien que la ville manque de places de stationnement, je prends ma voiture.
2. Quoique qu’il y ait des embouteillages, je prends ma voiture.

144
Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Mettez le verbe entre parenthèses au conditionnel et indiquez sa valeur. (Complétez le


tableau).Nos amis ont un appartement écologique tel que je (aimer) en avoir un.
1. Nos amis ont un appartement écologique tel que j’aimerais en avoir un.
2. Explosion d’une centrale nucléaire : il n’y aurait aucune victime.
3. S’il vous plait, monsieur, pourriez-vous remplacer ces ampoules par d’autres à « Eclairage à
diodes électroluminescentes » (LED) ?
4. Le pays avait annoncé qu’il ferait/atteindrait une croissance verte de 10%. C’est raté.
5. Tu consommes d’une façon tellement démesurée qu’on te donnerait 10 ans de plus.
6. Certains citoyens refusent l’installation des éoliennes parce qu’elles seraient bruyantes.

Désir -Souhait Reproche Atténuation- Politesse Information non


confirmée
1 4- 5 3 2-6

Exercice 2

▪ Changez le mode des verbes en gras pour leur donner le sens d’information non confirmée :

1. D’après un sondage, sept Français sur dix penseraient que la lutte contre le réchauffement
climatique devrait constituer un enjeu prioritaire de l’élection présidentielle.
2. Pour accélérer la transition énergétique, les Français feraient aujourd’hui confiance aux
énergies renouvelables. Ils les considéreraient comme une solution utile pour lutter contre
le réchauffement climatique, comme un levier de création d’emplois dans les territoires et
comme un moyen de renforcer l’indépendance énergétique de la France.
3. Toutes les sources d’énergie renouvelables testées bénéficieraient d’une bonne image,
rassemblant entre deux tiers et 90% des Français.
4. Le soutien à l’éolien resterait dominant au sein de l’opinion publique. Sans nier les
résistances au sein de catégories particulières.
5. Deux tiers des Français conserveraient aujourd’hui une vision positive de l’énergie éolienne
(64% pour l’éolien terrestre, 66% pour l’éolien en mer).

145
Exercice 3

▪ Reformulez ces extraits d’articles en employant « certes…mais… ». Transformez comme


dans l’exemple.
Exemple :
Si le tourisme constitue une importante source de revenus pour un pays, il peut entrainer une
dégradation des sites.
Certes le tourisme constitue une importante source de revenus pour un pays, mais il peut
entrainer une dégradation des sites.

1. Article sur la protection de la biodiversité.


« Si 1,8 million d’espèces ont déjà été définies, à partir notamment des imposantes collections
présentes dans les muséums d’histoire naturelle de la planète, il en reste encore beaucoup à trouver
et à décrire, l’ensemble du monde vivant étant loin d’être connu… »
2. Article sur les fournitures respectueuses de l’environnement.
« Si la production d’articles de bureau et de produits d’entretien écologiques reste encore peu
développée en France, elle est en pleine expansion dans d’autres pays. »

Exercice 4

▪ Rédigez quatre phrases dans lesquelles vous exprimez une concession.

Exercice 5

▪ Complétez la grille des mots croisés en partant des définitions proposées.

1. Energie provenant de l’eau.


2. L’uranium est utilisé pour fournir cette énergie.
3. Minerai extrait du sous-sol.
4. Les énergies fossiles en sont responsables.
5. Utilisé pour la cuisine ou pour le chauffage.
6. Energie provenant de la matière vivante.
7. Energie produite par le vent.
8. Liquide noir et visqueux.
9. Energie produite par le soleil.
10. La chaleur de la terre la produit.

146
1
H
3 Y
2 N U C L E A I R E D
H R
A 4 5 A
R P G 7 U
6 B I O M A S S E L
O L Z O I
N L L Q
U I U
T 8 P E T R O L E
9 S O L A I R E N
O N
N 10 G E O T H E R M I E

Exercice 6

▪ En vous aidant des expressions suivantes, complétez le texte :


Les émissions de gaz à effet de serre - dioxyde de carbone équivalent - l’empreinte carbone - tous
les gaz à effet de serre - au réchauffement climatique

L’empreinte carbone est un indicateur qui vise à mesurer l’impact d’une activité sur
l’environnement, et plus particulièrement les émissions de gaz à effet de serre liées à cette activité.
Elle peut s’appliquer à un individu (selon son mode de vie), à une entreprise (selon ses activités) ou
un territoire.

Cet impact est généralement exprimé en dioxyde de carbone équivalent ou CO2. La raison ? Par souci de
simplicité et d'homogénéisation, on utilise pour tous les gaz à effet de serre une seule norme rapportée au
CO2. Cela revient ainsi à déterminer combien de CO2 retiendrait la même quantité de rayonnement solaire et
donc contribuerait au réchauffement climatique.

Exercice 7

Lisez cette liste de mots et chassez l’intrus. (La même forme d’énergie)
L’énergie hydraulique - L’énergie éolienne - L’énergie solaire - L’énergie marémotrice - L’énergie
musculaire.

147
Production orale P

Support : le clip musical de Marcel et son


orchestre « CO2 » J’aimerais en parler nous dit le journaliste
Et comment critiquer ce qui nous fait croûter
Lien de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=pLitFHmfupE
Paroles : N’oubliez pas que la télé vit de la publicité,
{Chœur d’enfants :}
Pas de planète sans casser de CO2. {Chœur d’enfants :}
Qui a scalpé le Kilimandjaro ?
{Chœur d’enfants :} Vous êtes gonflé dit la vache à lait
Qui a mis le feu chez les pingouins ? J’avoue j’ai fait des prouts, oui j’ai fait des prouts
Dois-je vous rappeler qui m’a domestiquée,
Je suis scandalisé nous dit le chef d’état Elevée, enfermée dans des box en béton
Au dernier sommet sur ces sujets On m’insémine, on me gave de farine,
Mes déclarations ont fait sensation,
Refrain :
Si on veut déposer un projet de loi {Chœur d’enfants :}
Soyons prudents c’est un sujet brûlant Qui a encore monté le chauffage ?
Faut pas non plus faire peur aux investisseurs
Le réchauffement doit pas empêcher la croissance, Soyez raisonnables dit le scientifique
{Chœur d’enfants :} Mon boulot c’est de chercher, pas de contrôler
Qui a fait déborder les océans ? Comment mes travaux seront utilisés,

Me montrez pas du doigt se plaint l’industriel {Chœur d’enfants :}


Je me plie déjà, aux réglementations Qui a fait un trou dans l’ozone ?
Beaucoup de pays sont moins tatillons,
Je suis pas décideur à peine citoyen
Réduire les gaz à effet de serre Vous nous invitez à consommer différemment
J’ai … y réfléchir Mais faudrait encore en avoir les moyens,
{Enfant} Je n’ai rien compris
Mais mon résultat ne doit pas en pâtir, Je n’ai pas fait des économies
Un crédit pour ma nouvelle voiture
Refrain : Et la laisser au garage
[{Chœur :} Pour m’entasser dans les transports en commun,
Pas de planète
Sans casser de CO2] On nous fait préférer les produits emballés
Si c’est pas toi, si c’est pas moi, Hygiéniques, esthétiques, carrément épatants
[{Chœur} Paradoxalement nous devenons coupables
On fait Irresponsables par nos choix polluants,
Pas de planète
Sans casser de CO2] Refrain :
Si personne n’est responsable {Enfant} Qu’est-ce qu’il dit le monsieur ?
[{Chœur} {Chœur}
Pas de planète On fait pas de planète
Sans casser de CO2] Sans casser de CO2
Qui s’occupe de ce paquet encombrant ? {Enfant} Les grands y font n’importe quoi
[{Chœur}
On fait {Chœur d’enfants :} (x2)
Pas de planète Pas de planète sans casser de CO2
Sans casser de CO2] Si ce n’est pas toi, si ce n’est pas moi, si c’est personne
{Chœur d’enfants :} C’est qui, qui s’occupe de ce paquet encombrant ?
Qui fait la danse des pluies torrentielles ?

148
Visionnez la vidéo et répondez aux questions.
https://youtu.be/BgA8zy2Y9z0
1. Connaissez-vous ce groupe ? - C’est un groupe de rock.
2. Expliquez :
- Croûter (familier) : manger.
- Faire des prouts (familier et enfantin) : évacuer des gaz intestinaux.
- Inséminer : féconder de manière artificielle.
- Scalper : dépouiller (quelqu’un) du cuir chevelu par incision de la peau. (ce que faisaient
les Indiens à leurs ennemis)
- Le Kilimandjaro : c’est une montagne située à l’est de l’Afrique dont le sommet est
recouvert de neiges éternelles et d’une calotte glaciaire menacée par le réchauffement
climatique.
3. A quel proverbe pensez-vous en écoutant la première phrase du vidéo clip ? - On ne fait pas
d’omelette sans casser d’œufs Signification : On n’obtient rien sans faire un minimum
de sacrifices inévitables. Origine : Locution proverbiale devenue expression française
du milieu du XIXème siècle, vulgarisée par Balzac, qui viendrait dit-on d’un adage
culinaire servant à justifier les abus et les crimes.
4. Déterminez le thème du clip. – Protection de l’environnement / Réduire les émissions de
CO2.

Consigne : A l’instar de ces personnages, présentez deux ou trois raisons qui vous motivent à
adopter des habitudes écologiques ou qui vous en empêchent.

Production écrite G

Rédigez une lettre, adressée au Maire, dans laquelle vous protestez contre l’installation de
panneaux solaires sur les terrains agricoles à l’entrée de votre ville.
Amener l’élève à :
- Mobiliser le vocabulaire étudié (diversité des sources de l’énergie renouvelable, surfaces
occupées, problème d’intermittence et de stockage …..)
- Exprimer une concession.
- Respecter la forme de la lettre conventionnelle.

149
Prolongement N

Inscrire les énergies renouvelables dans une stratégie de flexibilité en fera le moteur
économique du Maroc et du continent
L’Afrique a le potentiel de devenir un des prochains gagnants de l’économie mondiale, avec
plusieurs pays africains enregistrant une forte croissance économique durant ces dernières années.
Cependant, pour qu’un avenir meilleur puisse s’écrire, la modernisation du système
d’approvisionnement et de distribution de l’énergie sur le continent reste une question clé. Pour le
Maroc, la transformation engagée de son système électrique doit s’inscrire dans une logique de
flexibilité visant à s’adapter aux contraintes d’intermittence et de saisonnalité du vent et du soleil.

En 2017, la NASA a publié une série d’images satellites nocturnes de la Terre. Les images illustrent
l’énorme disparité intercontinentale en matière d’éclairage. Dans le cas de l’Afrique, le manque de
lumière reflète une réalité qui donne à réfléchir : plus de 600 millions d’Africains n’ont pas accès à
l’électricité, et encore plus n’ont accès qu’à une électricité chère et intermittente. En Afrique du Sud,
les blackouts (pannes de courant massives) ne sont pas inhabituels. Au Zimbabwe, les habitants ne
peuvent compter que sur 8 heures d’électricité par jour depuis mars 2019 ! Bien qu’il existe des
différences majeures entre les pays, le continent dans son ensemble a un énorme besoin
d’électrification.

L’option des énergies renouvelables

Grâce à leurs ressources naturelles et aux nouvelles technologies, en particulier les énergies
renouvelables, de nombreux pays africains ont toutefois une nouvelle opportunité pour poursuivre
un développement durable. En effet le continent dispose d’un gigantesque potentiel de ressources
solaires, éoliennes, ou hydrauliques. A titre d’exemple, le bassin du Congo dispose à lui seul d’un
potentiel hydroélectrique suffisant pour alimenter l’ensemble du continent africain.

De manière générale, l’optimisme quant à l’avenir du secteur énergétique africain est justifié.
Comme pour le secteur de la téléphonie, le continent pourrait effectuer un bond en avant, en mettant
directement en place les nouvelles technologies disponibles sur le marché. De la même manière que
pour le secteur des télécoms, où les téléphones portables se sont directement imposés sans passer par
les lignes fixes, l’Afrique pourra se tourner vers les renouvelables sans avoir eu à se doter d’abord
d’une grande capacité fossile ou de lourdes infrastructures de transport.

Des solutions d’énergies renouvelables décentralisées peuvent rapidement être mises en place,
accompagnées de capacités de stockage limitant les coûts d’infrastructure de transport et de
solutions thermiques flexibles pour gérer l’intermittence et soutenir la stabilité des réseaux. Le gaz
naturel, présent dans de nombreux pays, va jouer un rôle prépondérant dans ce développement.

Le leadership régional du Maroc

Le Maroc est engagé dans une transition majeure vers les énergies propres, avec pour objectif
d’intégrer 52 % d’énergies renouvelables dans le mix des capacités de production installées d’ici
2030. Depuis 2009, le Maroc a fait d’importants progrès dans le développement d’un marché de
150
l’énergie moderne, en ouvrant et en réformant davantage le secteur de l’électricité, en fixant des
objectifs clairs en matière d’énergies renouvelables, en créant des entités spécialisées pour mettre en
œuvre les programmes nationaux et en facilitant l’obtention des moyens réglementaires et financiers
nécessaires.

De l’annonce d’un objectif de 52 % d’énergies renouvelables en 2030 lors de la COP 21 à la


réalisation de ce qui était à l’époque la plus grande centrale solaire CSP du monde (580 MW) dans
le cadre du projet Noor Ouarzazate, le Maroc s’est positionné à l’avant-garde du monde des énergies
renouvelables en mettant en action une stratégie énergétique précise et engagée, avec les énergies
propres au cœur de celle-ci.

Au-delà des enjeux nationaux, le pays est moteur dans la promotion de l’intégration des marchés
énergétiques régionaux avec l’Europe et l’Afrique. En tant que leader Africain dans le domaine, le
Maroc s’appuie sur sa propre expérience en matière de transition énergétique afin de soutenir les
transitions vers les énergies propres dans les pays d’Afrique subsaharienne, en soutenant leur
développement durable, l’accès à l’énergie et le développement des ressources. De même, le Maroc
cherche à faciliter le commerce de l’électricité renouvelable (et de l’hydrogène) avec l’Europe et ses
voisins régionaux en Afrique en se positionnant en tant que hub énergétique pour les coopérations
Sud-Sud et Nord-Sud.

La flexibilité au cœur de la transition énergétique au Maroc

Un réseau électrique avec une part élevée d’énergies renouvelables génère de l’instabilité du fait de
leur nature intermittente. Il nécessite donc de multiples formes de flexibilité, c’est-à-dire des
capacités de production et des moyens contractuels permettant de réagir en temps utile aux
variations de l’offre et de la demande d’électricité. Le réseau électrique marocain dispose
aujourd’hui de plusieurs moyens de flexibilité, grâce à l’hydroélectricité par pompage, aux centrales
CSP avec stockage intégré et aux importations d’électricité (qui ont doublé au cours des dix
dernières années). Le Maroc prévoit également une troisième interconnexion avec l’Espagne et une
nouvelle avec le Portugal d’ici à 2027, renforçant ainsi les ingrédients nécessaires pour la mise en
place d’un marché électrique régional.

Toutefois, les besoins d’équilibrage du système électrique vont augmenter, la part des énergies
renouvelables intermittentes dans la production d’électricité devant dépasser 20 % d’ici 2030 grâce
aux ambitieux programmes éoliens et solaires du pays. Dans ce contexte, il devient primordial de
penser le système électrique national futur dès aujourd’hui de façon à intégrer davantage de
flexibilité, permettant ainsi d’assurer la sécurité énergétique nationale et d’optimiser les coûts
d’exploitation du réseau. Un mix de solution de stockage d’énergie et de technologies à base de
moteurs, qui sont celles qui assurent les meilleurs temps de réponse, permettrait au système
électrique de s’adapter efficacement aux excès ou déficits soudain de production renouvelable.

Vers un continent Africain avec 100% d’énergie renouvelable ?

Tout cela soulève de sérieuses questions pour l’avenir. La rapidité de la transition énergétique
impose des critères supplémentaires dans les choix d’investissement pour assurer la pérennité et la
meilleure rentabilité économique du réseau énergétique. Avec l’augmentation des énergies
renouvelables intermittentes sur le réseau marocain, la flexibilité du système et l’adéquation entre

151
les types de technologies dans le mix énergétique seront essentielles pour maintenir la stabilité du
marché de l’électricité et du système électrique. A cet effet, le Maroc prévoit d’accroître la part du
gaz naturel à plus long terme. Plusieurs nouvelles voies d’approvisionnement en gaz sont en cours
de discussion, notamment l’importation de gaz naturel provenant d’un gazoduc avec le Nigeria, et la
construction de terminaux GNL, qui peut donner accès à la flexibilité des contrats et des sources de
production d’électricité.

Le Maroc pourrait-il fonctionner en construisant uniquement de l’énergie solaire, éolienne et des


batteries? Oui, mais cela nécessiterait plus de capacité que le système flexible, ce qui entraînerait
des coûts système de 12% plus élevés. Le système fonctionnant uniquement à l’énergie solaire,
éolienne et sur batteries doit en effet développer une capacité excédentaire pour traverser des
périodes de mauvaises conditions météorologiques, tandis que le système flexible peut utiliser
pendant ces périodes du gaz ou un carburant synthétique neutre en carbone. L’intégration de
l’ensemble de ces solutions énergétiques permettront à terme un accès à l’électricité au plus grand
nombre tout en réduisant les coûts de production du KWh et en améliorant la fiabilité du système
énergétique.

De nombreux scénarios sont envisageables quant à l’avenir énergétique de l’Afrique, cependant les
choix politiques doivent emmener les pays vers des solutions durables et inclusives pour accélérer le
développement social, industriel et économique. Les nouvelles technologies, le dynamisme du
secteur énergétique africain, et la demande croissante soutenue à long terme, sont autant de points
positifs pour le développement d’un système énergétique fiable dans de nombreux pays africains.

Frédéric Baralon et Tarik Sfendla

https://www.challenge.ma/inscrire-les-energies-renouvelables-dans-une-strategie-de-flexibilite-
en-fera-le-moteur-economique-du-maroc-et-du-continent-tribune-159895/

Questions de compréhension :
1. Quel est le sujet traité dans cet article ?
2. Quelle est la problématique soulevée par les auteurs.
3. Qu’est-ce que l’électrification ? Est-elle accessible à tous les habitants de
l’Afrique ?
4. Peut-on considérer les énergies renouvelables comme une solution pour
l’Afrique ?
5. En ce qui concerne la transition énergétique, quels sont les objectifs visés par le
Maroc d’ici 2030 ?
6. Définissez la notion de flexibilité électrique.

152
Transcription des documents audiovisuels E
Unité 1 Séquence 1 : Qu’est-ce que le existait autrefois donc remettre la possibilité pour les
plurilinguisme ?……………………………p. 7 jeunes français d'apprendre le russe, le portugais, l'italien
Qu'est-ce que le plurilinguisme ? et c'est en première langue - seconde langue est
Pour dire les choses simplement, on peut dire que c'est la également il faudrait sans doute modifier quelques
maîtrise par une personne de plusieurs langues mais petites choses dans l'organisation des cours en
avant de poursuivre je voulais faire une différence entre particulier, je pense là - en particulier- ou dans
le plurilinguisme et le multilinguisme. Le l'hebdomadaire la durée hebdomadaire des
multilinguisme, ce concept plutôt géographique ça enseignements qui sont quand même passés qui est
concerne une région ou un pays où on parle quand même passé de 4,5 heures il y à 30 ans à 2 3
officiellement plusieurs langues, c'est par exemple le cas heures seulement maintenant par semaine, les enquêtes
de la Belgique où on parle officiellement trois langues le montrent que les jeunes français seraient prêts à
français le néerlandais et l'allemand, ça veut pas dire que apprendre des langues vu qu'on leur en donne l'occasion,
les habitants de la Belgique soit tous plurilingue même si eh bien faisons-le !
leur pays est multilingue. Il est possible qu'un Unité 1 Séquence 2 : Pourquoi apprendre à
francophone habite, passe toute sa vie en Wallonie et traduire ?…………………………………p. 21
n'apprenne jamais ni l'allemand ni les néerlandais ni n'est Pourquoi prendre la peine de traduire soi-même un texte
donc pas plurilingue. La France est un pays alors que tous les classiques ont déjà été traduits dans
officiellement monolingue puisque la seule langue toutes les langues et que tout peut se traduire sur le net ?
officielle c'est le français mais en fait le pays est Parce que traduire est une mission impossible. Tout est
extrêmement multilingue puisqu'on y parle des langues traduction mais toujours que trahison de l'originel
régionales, par exemple le breton, l'alsacien, le basque l'intérêt de la version tient plus dans l'exercice
occitan, le catalan et beaucoup d'autres et on y parle incroyablement formative qu'elle propose que dans son
aussi beaucoup de langues issues de l'immigration, le résultat traduit, c'est le propre de l'humain
râble berbère, le wolof, le chinois, le vietnamien, le russe malheureusement cette pratique est petit à petit délaissé à
l'arménien et beaucoup d'autres les citoyens qui ont le l'école malgré les grandes vertus pédagogiques, que voici
français comme langue maternelle ne vont sans doute pas traduire c'est avant tout analyser précisément chacun des
apprendre l'arabe où l'alsacien. En revanche, ceux qui mots confiés par l'auteur autrement dit c'est apprendre à
parlent cette langue dans leurs familles vont apprendre le lire en profondeur et avec précision et bien lire un texte
français à l'école, et donc du coup ils sont bilingues c'est ou une situation hélas que les premières de la
à dire plurilingue, mais par plurilinguisme on entend compréhension du monde.
généralement l'apprentissage des langues étrangères, Traduire invite également à la rédaction le traducteur
alors cet apprentissage peut se faire dans différentes doit écrire en convertissant non seulement les mots le
conditions, par exemple si on déménage bien on va sans style et les idées d'un auteur, mais aussi en imitant la
doute apprendre la langue du pays où on va si on épouse langue d'une œuvre digne de notre conduite. Par cet acte
une personne d'un autre pays, on va peut-être apprendre le traducteur améliore la connaissance de sa langue
sa langue. maternelle. La traduction on apprend à mieux écrire et
Beaucoup de gens commencent à s’intéresser à titre n'y a pas meilleur chemin pour être bien compris
personnel à une langue étrangère et donc vont emporté dans l'univers d'un auteur étranger. Le
l’apprendre tout seul ou dans les associations, mais traducteur doit toujours quitter son point de vue
généralement je considère que l'apprentissage des personnel pour découvrir et se mettre à la place de celui
langues étrangères se fait à l'école. Alors est ce que de l'autre il développe donc considérablement sa
l'école -je parlais de maîtrise tout à l'heure - est ce que curiosité. Le traducteur est toujours amené à trouver le
l'école procure cette maîtrise des langues étrangères ? juste milieu entre la langue de l'auteur est la sienne entre
Dans certains cas oui, mais il faut quand même les idées de l'auteur et sa propre interprétation.
reconnaître que le niveau est relativement faible, c'est en Unité 2 Séquence 1 : La solidarité
tous les cas ce que montrent les études européennes qui …………………………………………….p. 36
nous classent régulièrement en bas du tableau, il n'y a Solidarité // Témoignage d'Eric Andriot - YouTube
guère que des anglais qu'ils soient plus mauvais que nous [Applaudissements]
alors pourquoi il y a eu deux facteurs concomitants qui Ce don par Natixis de 30 lap tops, 40 tablettes tactiles,
ont eu lieu ces dernières décennies ? permettent aux 120 enfants scolarisés aux hôpitaux de
le premier c'est une baisse dans la diversité de l'offre il y Saint-Maurice en région parisienne de bénéficier d'outils
a vingt ou trente ans un élève qui entre en 6 avait le d'apprentissage et de communication adaptés à leur
choix, pas forcément dans son établissement mais dans handicap. Les hôpitaux de Saint-Maurice accueillent
sa ville, maintenant si c'était une grande ville du choix notamment le Centre national de référence de l'AVC de
entre une dizaine de langues à l'heure actuelle parce que l'enfant. Grâce aux équipes IT et ESR de Natixis, ces
100 % des jeunes français apprennent l'anglais en équipements ont été reconditionnés pour être réemployés
première langue et en seconde langue c'est l'espagnol par l'école. Pour Natixis cette action solidaire sur un
alors que faire bien pour améliorer les choses, il faudrait territoire intercommunal où l'entreprise est implantée est
déjà pour commencer mettre en place la diversité qui également éco responsable, le réemploi évite un nouvel
153
achat et la génération de déchets. Ayant été amenés à a comme but d'initier les enfants aux travaux manuels.
passer du temps au centre national de l'AVC de l'enfant Le mot outil est très important. Donc on leur apprend à
en tant que membre de l'association Tanguy Moya Moya, utiliser les outils. En dehors du fait de leur faire
je sais que ce don a eu un impact significatif pour les découvrir des Métiers, on leur apprend donc quels sont
enfants souffrant de troubles de la motricité, de troubles les outils pour chacun des métiers. On permet aux
pratiques ou troubles du langage. Ces objets connectés, enfants de réaliser des choses concrètes.
équipés de logiciels et adaptés facilitent la Le fait de pouvoir valoriser les travaux manuels et ne pas
communication, l'accès à l'écrit et réduisent la opposer les travaux manuels aux travaux intellectuels et
fatigabilité. Ils aident les enfants à gagner en autonomie. permettre aux enfants qui vont vers les travaux manuels
De la part des enfants merci. de ne pas considérer cela comme un échec.
Unité 2 Séquence 2 : L’individualisme Je faisais du marketing donc c'est assez loin de l'outil en
……………………………………………..p. 49 main, mais à côté de ça je faisais de la Sculpture. Donc la
Bonjour et bienvenue sur la chaîne sympathie sculpture pour moi c'est une passion. Donc ce que
philosophique dans son dernier livre. Ici, j’ai la mère j'essaye de faire concrètement c'est de transmettre cette
madame Cynthia Fleury qui est psychanalyste et aussi passion là aux enfants. Là où je suis content c'est quand
philosophe, nous rappelle le rapport entre ils commencent à prendre de l'initiative dans la
l'individualisme et le ressentiment. J'ai voulu savoir et Valorisation. Quelquefois les enfants rentrent chez eux
mieux comprendre pour moi-même déjà ce que pouvait en expliquant à leur père ou à leur mère comment il faut
être l’individualisme, et se trouve que dans le livre que je faire les choses comment tenir un outil comment faire la
recommande vivement. Il y a un extrait d’Alexis tiré du cuisine comment faire des choses comme Ça. Ce que
livre De la démocratie en Amérique de Monsieur Alexis j'aimerais leur transmettre justement c'est le fait qu'ils
de Tocqueville et l'extrait suivant m'a semblé tellement prennent du plaisir à faire les choses avec leurs mains et
éloquent que j'ai souhaité vous le vous lui a alors il est également qu'ils aient du plaisir à obtenir des choses qui
celui-ci : soient belles et peut-être que parmi ceux qui viennent
L'égoïsme est un amour passionné est exagéré de soi- nous voir.
même qui porte l'homme à ne rien rapporter qu'à lui- Il y en a peut-être quelques-uns qui seront sculpteurs et
même, et à se préférer à tous. L'individualisme est un auront donc une signature qui leur permettra de vivre
sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen avec le métier de sculpteur. Partager ma passion c'est un
à se libérer de la masse de ses semblables et à se retirer à des buts que j'ai.
l'écart avec sa famille et ses amis, de telle sorte que après Unité 3 Séquence 2 : Au chômage !
s'être créé une petite société à son usage, il abandonne ………………………………………….p. 79
volontiers la grande société à elle-même. Alors cet Emmanuelle, 43 ans, au chômage et radiée de Pôle
extrait m'a beaucoup frappé et m'a rappelé que dans une emploi
société consumériste, dans une société dans laquelle nous Voici Emmanuelle 43 ans. Il y a cinq ans elle perd son
avons tous tendance à nous replier sur nous-mêmes et à emploi d’aide-soignante.
nous replier sur notre sac peut-être avons-nous tendance En cinq ans aucune annonce de pôle emploi n'a été
en rentrant dans l'individualisme, l'individualisme concluante parce qu'elles ont été rares déjà mais aussi
forcené. Peut-être avons-nous tendance à ne plus nous parce qu'elles ont toujours été en dehors de ses
intéresser réellement à la société dans laquelle nous compétences. « Pour faire femme de ménage dans un
vivons et au monde dans lequel nous vivons, je pense cabinet dentaire de deux heures par semaine. Et puis j'ai
que c'est un thème de réflexion pour tous les âges aussi eu aussi un poste pour routière en étant aide-soignante
bien pour les jeunes que pour les moins jeunes, et il nous j'ai aussi pour faire fraiseuse. » En cinq ans Emmanuel
rappelle en même temps que si nous voulons ne plus n'a vu que trois fois sa Conseillère. La dernière fois
rester que dans l'individualisme, il faut peut-être savoir qu'elle lui a parlé, c'était par téléphone, il y a sept mois.
ce que propose la philosophie, et la philosophie parle de Depuis aucune nouvelle. « Quand on appelle on nous
l'individuation et qu’elle la définit. La définition de renseigne mal, donc on est obligé de se déplacer en
l'individuation donnée par le petit robert dit que agence. En agence, on ne nous renseigne pas mieux. »
l'individuation est le fait de se doter d'une existence Pour elle la stratégie de pôle emploi est simple : faire la
singulière, c'est une des définitions de l'individuation. vie dure aux inscrits, proposer des offres qui ne leur
Nous pouvons faire peut-être le rapport entre correspondent pas forcément donc qui seront refusées,
l'individualisme et l'individuation en lisant le livre de avec cette conséquence « on vous radie ». Emmanuelle a
madame Cynthia Fleury, c’est un thème de réflexion que également essayé de se faire financer une formation. Pôle
je voulais proposer aujourd'hui : l’individualisme est en emploi le lui a refusé malgré son succès au concours de
fonction de ce que la lecture de l'extrait nous demande si l'école.
en fait nous ne sommes pas nous aussi tous dans Aujourd'hui ? Elle vit avec l'allocation de solidarité :150
l'individualisme des fois sans en être vraiment conscient. euros par mois. Avec son mari informaticien ils ont dû
A bientôt donc sur la chaîne sympathie philosophique. vendre aussi la maison dont ils étaient propriétaires. Le
Unité 3 Séquence 1 : Transmettre le goût du couple vit désormais chez les parents d’Emmanuelle.
travail manuel ………………………….p. 63 Unité 4 Séquence 1 : C’est quoi la famille pour
Je m'appelle Simon Sala, je suis à « L’outil en main » toi ?……………………………………….p. 95
depuis sept ans et je suis président donc depuis trois ans. Ça représente… c'est la base de tout et rien de plus
« L’outil en main » est une association de bénévoles qui important que la famille.
154
C’est les réservoirs d'amour et d'affection inépuisable mardi dernier avec tout un groupe de jeunes qui, comme
qu'on peut avoir dans toute notre vie les personnes qui elles, ne vont pas à l'école, elles se sont rendues au Palais
seront toujours là quand ils arrivent dans nos vies. de la découverte à Paris pour assister à un atelier de
Le pilier sur lequel je me tiens. chimie. Elles étaient accompagnées par leurs parents
Ça apprend à vivre, ça apprend à grandir. Frédéric et Claudia.
C’est eux qui nous apprennent tout ce qu'on fait depuis Alice Milot a suivi la petite famille, micro à la main.
qu'on est enfant. L’une des sœurs (Oriane) : Donc on est au Palais de la
Sans eux, je pense que je ne pourrais pas me développer découverte, mes deux sœurs ont fait un atelier et moi j'en
ni du coup faire des études et réussir ma vie. ai fait qu'un seul donc il y avait une intervenante du
La famille elle est là dans les bons et les mauvais Palais qui nous a fait un exposé sur les couleurs.
moments elle a presque pas le choix je dirai pas ce que Alice Milot : Toutes les trois, aucune de vous trois ne va
on est tout le temps avec elle et c'est important. à l'école, alors ?
Si on a un problème, ils sont là. Si jamais par exemple L’une des sœurs : Ouais, c'est ça. On a le lundi on fait
que j'appelle ma mère à 3 heures du matin, elle va me du cirque, après le mardi de temps en temps donc on
dire donc pas de souci vient la maison on discutera. vient au Palais de la découverte ou à la Cité des sciences.
Ils font tout pour nous pour qu'on soit mieux. Après il y a... on a aussi des cours d'anglais avec une
Ma famille…elle est vraiment importante, elle m’a amie américaine qui vient chez nous, on fait du
jamais vraiment menti enfin sauf pour le père noël, pour bricolage, du théâtre, de la danse, donc on a plein
moi mes parents sont divorcés mais je les aime tous les d'activités comme ça.
deux. Alice Milot : Et alors est-ce que vous pouvez
Moi, personnellement, si je n’avais pas de famille je m'expliquer comment ça se fait que vous n'alliez pas à
trouve rien dans la vie je trouve que la famille c'est sûr l'école.
quoi peut on peut compter en fait et sans ça on n’y peut L’une des sœurs : C'est nos parents qui ont décidé donc.
rien. Alice Milot : Papa, maman ? Le papa ?
A chaque fois quand il y a des disputes …. Mes parents Le père : C'est moi qui étais à l'origine de l'idée. C'était à
… je dis tais toi tu as des choses que les autres n’ont pas la naissance d'Oriane donc il y a 17 ans, l'idée de l'école
la chance d'en avoir. est apparue dans ma tête et je me suis dit ben un jour je
Ce sont ces personnes qui seront toujours là pour toi les vais lui dire : « Ma chère fille, demain tu vas aller à
parents quand ça ira pas ce sera les seuls qui dont là pour l'école ». Et je dois lui expliquer pourquoi elle y va et
raconter ça je le sais déjà même les amis ne sont pas tout donc il faut que j’aie de bons arguments mais je n'en ai
le temps là à venir ensuite avec eux il y a toujours des pas trouvé en fait. En regardant mon propre parcours, j'ai
réconciliations alors avec mes parents ma sœur quand je fait beaucoup d'études mais mon activité quotidienne
me dispute on est obligé de se réconcilier, c'est pas tous les jours : l'école ne m'a servi à rien, strictement
possible qu’on reste en dispute. rien ; et donc si c'était à refaire pour moi, je n'y serais pas
Que ce soit ma mère ou mon père mon frère si parfois on allé. Du coup, pour mes enfants, je me suis dit ben je vais
s'entend bas, ils sont quand même là donc j'aimerais leur offrir ce potentiel de temps à leur disposition
même leur dire un petit merci presque voilà. qu'elles puissent faire ce qu'elles veulent de leur temps.
Unité 4 Séquence 2 : Éducation à Alice Milot : Et donc vous en avez parlé à votre chère et
domicile !………………………………….p. 108 tendre qui est ici et madame vous étiez d'accord ?
Charlie Dupiot : Bonjour, bienvenue, 7 milliards de La mère : Non, moi j'étais pas d'accord, j'ai mis trois ans
voisins. à être d'accord au moins trois ans. Pour moi, c’était
Aujourd'hui, sujet éducation comme chaque vendredi, évident que les enfants apprennent en dehors de l'école.
nous parlons de l'instruction en famille, quand des Moi-même, j'avais été prof d'histoire-géo et je voyais très
parents refusent d'inscrire leurs enfants à l'école bien que deux ou trois mois après un contrôle, où les
classique accusée d'ennuyer, d'angoisser voire d'exclure. élèves avaient eu des bonnes notes, ils ne se souvenaient
En France, ils seraient 25 000 enfants de 6 à 16 ans à ne plus de ce qu'ils avaient appris et qu’ils étaient censés
pas aller à l'école et à être instruits à domicile par leurs savoir donc de ce point de vue-là, au point de vue de
parents. Une éducation hors système mais parfaitement l'apprentissage, il n'y a pas eu besoin de me convaincre.
légale puisque c'est l'instruction qui est obligatoire et non En revanche, je me disais que les enfants allaient être
pas l'école. Ce phénomène de déscolarisation existe et est seuls.
reconnu dans des pays anglo-saxons comme le Canada, Alice Milot : Donc suite à ça vous avez constitué des
les États-Unis, la Grande-Bretagne mais en France, il fait groupes avec d'autres enfants qui ne vont pas à l'école et
l'objet de soupçons, de critiques et de fantasmes. ça permettait de résoudre ce problème de sociabilité ?
Pourtant il semblerait faire de plus en plus d'adeptes. La mère : Exactement, oui. On a commencé avec 25
Alors faut-il défendre le droit d'apprendre librement en personnes à qui j'ai envoyé le tout premier message il y a
dehors de murs de l'école ? Si oui, comment et quel rôle, 12 ans. Là, il y a 1050 familles qui entrent sur le site de
quelle responsabilité pour les parents qui s'engagent dans la vie qui est à www.lecoledelavie.org et c'est un réseau,
cette voie et puis bien sûr quel impact pour l'enfant ? en fait, de familles qui organisent des choses ensemble
Mais tout de suite reportage Lila, Loline et Oriane ont pour se rencontrer.
12, 15 et 17 ans et les 3 sœurs n'ont jamais été à l'école Alice Milot : Et toi, ça t'a jamais rendue curieuse, t'as
de leur vie. Leur apprentissage s'est toujours fait à la jamais eu envie d’aller voir ce qui se passait du côté de
carte comme l'ont décidé leurs parents. Cette semaine, l'école ?

155
Une autre des sœurs (Loline) : Ah non, pas du tout. inégalités, pour le développement de l'emploi. Autrement
Alice Milot : Et pourquoi ? dit, il n'y a pas de contradiction entre le fait de pouvoir
Une autre des sœurs (Loline) : Ben, avant je faisais un faire face à ces crises écologiques et au final de les
cours de magie et j'étais avec que des enfants qui allaient atténuer voire de les résoudre et donc de vivre avec elles
à l'école et c'était souvent que de la moquerie quand et non pas de vivre contre elles ou de vivre en dépit
quelqu'un genre ne savait pas faire quelque chose ou d’elles ou finalement de ne plus vivre à cause d'elles,
alors... ça donnait pas envie d'être à leur place. mais de parvenir à vivre avec elles et les domestiquer
Alice Milot : Mais cette manière de travailler « à la véritablement en les intégrant à nos sociétés, à nos
carte », est-ce que ça permet quand même d'avoir les démocraties, à nos systèmes économiques et arriver à
fondamentaux en termes de mathématiques, réaliser la compatibilité entre système économique et
d'apprentissage de l'orthographe et de la grammaire, par système écologique par le troisième système qui est le
exemple. système politique. L'économie verte ça c'est en général,
La mère : C'est quelque chose qui se transmet quand donc au fond faire des crises écologiques un levier, voilà
elles nous envoient un sms ou un mail alors je ne corrige une définition très simple et de manière plus précise.
pas tout mais le s qui se met après le tu, en conjugaison c'est trois choses : la première chose, c'est développer les
c'est quelque chose qu'on a vu parce que c'était pas emplois verts et les emplois qui sont au sens le plus
spontané. Il y a probablement des enfants qui réducteur du terme, dans les éco-activités ; le deuxième
l'apprennent en lisant beaucoup. Là chez nous c'était horizon c'est de changer les modes de production et de
plutôt en en parlant suite aux écrits qu'elles faisaient. consommation donc aller beaucoup plus loin dans la
Le père : Simplement, ce ne sont pas des exercices transformation du système économique en changeant la
imposés. On ne demande pas d'apprendre la table de manière dont nous produisons et dont nous consommons
multiplication de 7, voilà. et là on parle par exemple d'économie circulaire, on parle
Alice Milot : Mais, elles la connaissent ? par exemple de découplage entre le développement
Le père : La table, non. Mais, si la multiplication de humain et l'impact environnemental ; et le troisième
deux nombres les intéresse, elles vont l'absorber. horizon qui est un horizon un peu plus lointain mais tout
Alice Milot : Parce que ça leur est utile. à fait fondamental c'est de changer la mesure de la valeur
Le père : Parce que ça leur est utile, bien sûr, oui, oui, sociale, de changer l'aune à laquelle on juge ce qu'est le
oui, oui. succès collectif, et donc de trouver de nouveaux
Alice Milot : Tu penses qu'en termes de connaissances, indicateurs à la fois de bien-être, ce qui définit le bien-
tu vas arriver à l'âge adulte en sachant autant de choses être des individus aujourd'hui et de soutenabilité c'est-à-
que quelqu'un qui a été à l'école ? dire la façon dont en dynamique on peut faire en sorte de
La troisième des sœurs (Lila) : Je ne vais connaître les prolonger ce bien-être dans le temps, donc l'économie
trucs qui sont inutiles genre je sais pas mais les détails verte c'est un levier pour vivre avec nos crises
qu'on doit apprendre comme ça, à retenir, mais je pense. écologiques de manière presque harmonieuse dirait-on et
La mère : Ce que je trouve de différent c'est que ses trois choses : la question des emplois verts des éco-
éventuellement elles auront des lacunes, comme tout le activités ; les structures de consommation et de
monde, mais elles auront la confiance en elles de se dire production transformées et de nouveaux indicateurs de
qu'elles peuvent les combler, qu'elles vont savoir où bien-être et de soutenabilité.
trouver l'information pour les combler et ça c'est énorme Unité 5 Séquence 2 : L’éolien et le solaire sont-ils
la confiance en soi-même pour trouver les informations vraiment écologiques ? ……… …………..p. 139
qu'on cherche et savoir quelles sont les informations dont … Les projets sont aussi critiqués pour leur gigantisme
on a besoin. comme cette centrale solaire voulue par ENGIE et
Unité 5 Séquence 1 : Qu’est-ce que l’économie NEONEN située à Saucats au bord des Landes de
verte ?……………………………………..p.122 Gascogne, le terrain présente l'avantage d'être
L'économie verte part d'un constat, qui est un constat que particulièrement plat et relativement peu coûteux à la
nous donne aujourd'hui la science, qui est l'ampleur des location avec à la clé cette fois ci, une production
crises écologiques. Il y a au moins trois crises d'électricité pour six cent mille habitants. Cette centrale
écologiques majeures aujourd'hui : le changement solaire deviendrait la plus grande de France ravissant la
climatique, la destruction de la biodiversité, la première place à la centrale solaire de Cestas. Située à
dégradation des écosystèmes. Et ça pose une contrainte moins de 15 kilomètres. Avec ses mille hectares, elle
nouvelle pour les économies, pour les sociétés, pour les devrait donner raison à Jean Marc Jancovici, expert en
régimes politiques. L'économie verte propose de prendre énergie et membre du Haut Conseil pour le Climat : « En
ces crises comme des leviers, comme des opportunités fait l'essentiel des surfaces photovoltaïques qui ont été
pour à la fois développer l'emploi, pour se développer développées en France aujourd'hui sont de grandes
économiquement, pour favoriser le développement surfaces photovoltaïques. Donc, l'énergie solaire
humain qui est bien plus important encore que le photovoltaïque en France comme dans beaucoup d'autres
développement économique et aussi pour réduire les pays, ce n'est pas une énergie de particulier, c'est une
inégalités. Donc, l'économie verte dit : nous avons une énergie d'industriels comme les autres. Alors, retenez
contrainte environnementale nouvelle forte, elle est que le photovoltaïque au sol est assez consommateur
absolument irréductible et on ne peut pas regarder d’espace, puisque vous avez besoin d'un hectare par
ailleurs et en même temps on peut en faire quelque chose mégawatt de puissance. Et c'est un hectare qui est
pour le développement humain, pour la réduction des mobilisé en quasi-totalité. Alors, il y a des gens qui
156
disent « on peut en faire des ombrières, les mettre à trois
mètres du sol, faire pousser des fraises en-dessous, etc. »
Mais globalement c'est quand même un hectare qui est
mobilisé en quasi-totalité. Une autre manière de dire ça,
c'est que sur un kilomètre carré, c'est-à-dire 10 hectares,
vous mettez 10 mégawatts de puissance, un kilomètre
carré, pour faire tout de suite la comparaison qui vous
intéresse, c'est également l'emprise d'une centrale
nucléaire sur laquelle vous avez 4 gigawatts de
puissance. Donc 10 mégawatts 4 gigawatts. 400 fois
plus. Donc le photovoltaïque au sol est très
consommateur d’espace. Le terrain choisi occupe mille
hectares de parcelles d'exploitation forestière, soit
l'équivalent du bois de Vincennes. Il faudrait donc
couper et dessoucher des pins pour installer les panneaux
solaires, alors que ces arbres séquestrent du carbone. Un
choix étonnant quand, dans le même temps, on nettoie
une ancienne décharge à l'ouest de Paris pour y planter
une forêt, de la même taille, qui mettra 30 ans à pousser.
D'après une étude de l'Ademe, le département est un des
mieux dotés en termes de gisement potentiel des zones
délaissées et parking pour l'implantation de centrales
photovoltaïques. Dans le détail, la Gironde et les Landes
représentent 10,1 gigawatts crête, soit la moitié de
l'objectif national fixé pour 2023. Mais bien sûr,
privilégier des sols déjà artificialisés s'avère plus
coûteux. l'Etat français mise énormément sur l'éolien et
le solaire pour atteindre ces objectifs climatiques.
Fortement soutenues, ces sources d'énergie font leur
apparition dans de grands groupes énergétiques comme
EDF, ENGIE, TOTAL et même des multinationales
comme AMAZON. Des projets pharaoniques voient le
jour au détriment parfois de l'environnement lui-même. Il
y a déjà un an Emmanuel Macron l'admettait : « le
consensus sur l'éolien est en train de nettement s'affaiblir
dans notre pays ». Avec de tels projets, les énergies
renouvelables risquent de perdre l'assentiment de
nombreux Français.

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