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PMA en France : ce que dit la

loi
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La procréation médicalement assistée (PMA) pourrait bientôt être


ouverte aux couples de femmes homosexuelles et aux femmes
seules. Le point sur l'état actuel de la législation et les enjeux
d'une nouvelle loi qui pourrait être proposée en 2018.

Définition
La procréation médicalement assistée, qui porte également le nom
d'assistance médicale à la procréation, est un ensemble de procédés
chimiques et biologiques intervenant dans le processus de procréation
afin de permettre à un couple d'avoir un enfant en dehors du
processus naturel. Parmi ces pratiques figurent notamment la
conception in vitro, le transfert d'embryon et l'insémination
artificielle.
Pour bénéficier de cette assistance, les couples doivent remplir
différentes conditions posées par la loi.

Législation et conditions
La PMA est encadrée par les dispositions du Code de la santé publique
(articles L2141-1 à L2141-12).

La PMA est actuellement réservée aux couples hétérosexuels.


Cependant, elle n'est pas accessible à l'ensemble de ces derniers mais
uniquement aux couples dont l'un des membres est victime d'une
infertilité médicalement constatée. Elle est également ouverte aux
couples dont l'homme ou la femme présente une maladie grave
susceptible d'être transmise à l'enfant.

Les demandeurs doivent être un couple marié ou en concubinage


depuis au moins 2 ans. Les couples séparés ne sont donc pas
concernés. Les deux membres doivent être en vie (la PMA est
impossible en cas de décès de l'un d'eux) et en âge de procréer.
D'après une décision de la cour d'appel de Versailles rendue le 5 mars
2018, un homme peut être considéré comme étant en âge de procréer
jusqu'à 59 ans.

La PMA n'est pas accessible aux couples homosexuels et aux femmes


célibataires en France.

Don de sperme ou d'ovocyte


En France, le don de sperme ou d'ovocyte est légal. Cependant, il doit
être fait de façon anonyme et gratuite.
Coût d'une PMA et sécurité sociale
Les frais liés à la PMA sont intégralement pris en charge par la
Sécurité sociale. Cependant, le remboursement est limité à 4
fécondations in-vitro et 6 inséminations intra-utérines. Au-delà, les
complémentaires santé peuvent néanmoins prendre en charge ces
coûts sous certaines conditions.

Macron et 2018
Le président Emmanuel Macron s'est dit favorable à l'ouverture de la
PMA aux couples de femmes homosexuelles et aux femmes seules.
Une loi pourrait ainsi être votée sous son quinquennat afin d'élargir
les conditions d'accès à la PMA.

Dans un rapport rendu public le 27 juin 2017, le Comité consultatif


national d'éthique (CCNE) a rendu un avis majoritairement favorable
à l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.
Une partie minoritaire du comité s'est toutefois prononcée pour le
statu quo juridique, en tenant notamment compte des "conséquences
pour l'enfant".

Le CCNE s'est en revanche prononcé contre la légalisation de la


gestation pour autrui (GPA).

Dans une déclaration faite le 12 septembre 2017, la secrétaire d'État


chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène
Schiappa, a annoncé qu'un texte légalisant la PMA pour les couples de
femmes homosexuelles et les femmes célibataires serait bientôt
proposé au Parlement. Cette mesure serait votée dans le cadre de la
révision de la loi bioéthique. Le texte pourrait être débattu en 2018
pour un vote au début de l'année 2019.

GPA et mère porteuse


La législation française interdit aux couples de faire appel à une mère
porteuse et donc d'avoir recours à la gestation pour autrui (GPA).
La GPA est toutefois légalisée dans certains pays étrangers, où des
français y ont recours.

Dans 4 arrêts rendus le 5 juillet 2017, la Cour de Cassation a autorisé


la transcription partielle en France de l'acte de naissance de l'enfant
né d'une GPA à l'étranger. Lorsqu'un acte de naissance étranger
mentionne comme parents l'homme et la femme ayant recouru à la
GPA, il peut être retranscrit sur les registres français mais
uniquement en ce qui concerne le père dès lors que la réalité
biologique de sa paternité n'est pas contestée. En revanche, "la mère
d'intention" ne peut pas être désignée comme la mère.

Dans cette même série d'arrêts, la Cour de Cassation a également


affirmé que le recours à la GPA à l'étranger ne faisait pas obstacle à
l'adoption de l'enfant par l'époux du père biologique.

Réalisé en collaboration avec des professionnels du droit et de la


finance, sous la direction d'Eric Roig, diplômé d'HEC

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