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II.

Rendements des chaudières

1. Rendement de la combustion

Lorsqu’on ne tient compte que des pertes par fumées, le rendement obtenu est
appelé «rendement de la combustion » calculé par la relation suivante :

ηc = 100 – Pertes fumées (en %PCI)

2. Rendement global
Le rendement global est exprimé comme suit :

𝐜𝐡𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐮𝐭𝐥𝐢𝐬é𝐞
Méthode directe : R=
𝐜𝐡𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐟𝐨𝐮𝐫𝐧𝐢𝐞

𝐜𝐡𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐟𝐨𝐮𝐫𝐧𝐢𝐞−𝐜𝐡𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐩𝐞𝐫𝐝𝐮𝐞


Méthode indirecte R=
𝐜𝐡𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐟𝐨𝐮𝐫𝐧𝐢𝐞

𝐐𝐜𝐡 + 𝐐𝐢𝐦𝐛 + 𝐐𝐞𝐱𝐭


R= 1 -
𝐐

Le rendement global peut s’exprimer en fonction des pourcentages

R = 100% - (%Qcom - % Q ext)

3. Amélioration du rendement :
Le rendement global est exprimé comme suit :

Pour les pertes par les parois :


On peut diminuer ces pertes par:
✓ Utilisation de bon isolant des parois afin de minimiser le flux de chaleur sortant de la
chaudière
✓la remise en état correct du calorifugeage après chaque entretien.

Pertes par les fumées et par les imbrulés :


La réduction de ces pertes peut être obtenue soit par :
• Un réglage de l’excès d’air : Pas assez d’air : Risque de combustion incomplète avec
présence de CO (Danger, mauvais rendement) Trop d’air : Gaspillage d’énergie.
Solutions possibles :
- Mesures et réglages périodiques.
- Mise en place d’une régulation / O2 – CO.
• Entretien et réglage des organes de la pulvérisation du fioul et de la distribution de l’air
au niveau du brûleur.
• Abaissement de la température des fumées à la sortie de la cheminée :
On dispose des divers réchauffeurs d’eau et de l’air dans la conduite de fumée, ce qui
permet d'augmenter considérablement le rendement des chaudières de 4 à 6%, mais on ne
peut pas abaisser la température des gaz au-dessous d’une certaine valeur pour éviter la
corrosion produite par la condensation du H2SO4.
De même, les analyses des fumées montrent que la température des fumées s’élève avec
le temps de fonctionnement de l’installation, cette augmentation est due à l’accumulation
des dépôts de tartre et les suies et cendres volantes sur les surfaces d’échanges, ce qui
provoque une diminution du transfert de chaleur et de la production de vapeur, donc une
chute du rendement.
• Solutions possibles : ➢Nettoyer les surfaces d’échanges, par l’opération du ramonage

qui doit être effectuée régulièrement. ➢Améliorer l’adoucissement de l’eau afin d’éliminer
les ions alcalinoterreux responsables de la dureté de l’eau et donc des dépôts de tartre dans
les installations.
Eaux de chaudière

Le bon fonctionnement de la chaudière doit assurer

• L'échange continu de chaleur


• La protection à la corrosion
• La production de haute qualité de vapeur

Trois phénomènes indésirables liés à la qualité de l'eau sont redoutés dans les chaudières :

• La formation de dépôts
• La corrosion
• Le primage

I. Les problèmes des eaux de chaudière :


1. Les dépôts

Les composés les plus courants que l’on retrouve dans les dépôts sont le phosphate de calcium,
le carbonate de calcium et les divers oxydes de fer. Les dépôts forment une isolation sur le tube
et réduisent par conséquent la diffusion de la chaleur donc le rendement de la chaudière. Des
dépôts importants peuvent provoquer des surchauffes locales qui peuvent conduire à des
percements voire des ruptures du tube.

2. La corrosion

La corrosion de l'acier par l'eau neutre ou légèrement alcaline est lente.


Si le pH de l'eau est légèrement acide, dû le plus souvent à la présence de gaz acide dissous, la
corrosion est plus rapide

La lutte contre la corrosion des circuits d'eau et de vapeur, passera par l'élimination de l'oxygène
par des moyens physiques ou chimiques.
Un autre type de corrosion est dû à une attaque par des produits alcalins (corrosion caustique
ou caustic gauging). Elle se produit dans certaines zones lorsqu’il y a concentrations caustiques
due à la formation de bulles de vapeur (alternance vapeur / eau avec formation de dépôt des sels
suite à l’évaporation, puis corrosion sous dépôt).
3. Le primage

Le troisième problème important est l’entraînement de l’eau de la chaudière dans la phase


vapeur. Cela peut être dû à :
- Un effet mécanique : entraînement de l’eau par la vapeur
- La volatilité de certains sels de l’eau de chaudière comme la silice ou les sels de sodium
- La formation de mousse.

II. Traitements des eaux de chaudière

1. Traitement réducteur d'oxygène

L’oxygène est excessivement corrosif lorsque dissous dans l’eau. L’oxygène présent dans l’eau
de chaudière peut générer une pile de corrosion avec le fer et se manifeste par l’apparition de
«pitting» provoqué par le passage en solution de fer au niveau d’une anode :

Anode : Fe → Fe2+ + 2e-


Cathode : H2O + O2 + 4 e- → 4OH-

Cette corrosion se présente sous forme de piqûres qui progressent très vite en profondeur
jusqu’à la perforation du métal.

La réduction de l’oxygène est principalement assurée par un dégazage thermique de l’eau à la


vapeur au niveau du dégazeur. Cependant dans certaines installations il n'y a pas de dégazeur
ou bien cette opération n’est pas suffisante et il est nécessaire de réduire chimiquement
l’oxygène restant.

Cette réduction complémentaire de la teneur en oxygène est souvent réalisée par des réactifs
chimiques tels que :
- les sulfites
- l'hydrazine
- les hydroxylamines
- les cétoxymes
- la carbohydrazide
Contrairement aux réducteurs minéraux (sulfites par exemple), les réducteurs
organiques n’apportent pratiquement pas de salinité à l'eau en chaudière
2. Réglage de l'alcalinité

Le conditionnement des générateurs de vapeur alimentés en eau déminéralisée repose sur un


réglage de l’alcalinité en chaudière en fonction de la pression de fonctionnement.
Un traitement phosphate permet de contrôler le pH de l’eau des chaudières dans une zone de
sécurité.
Le pH doit en effet être ajusté de façon à avoir :
- une alcalinité minimum pour passiver la métallurgie (dépendante de la pression de
fonctionnement)
- une alcalinité maximum pour éviter la corrosion caustique (absence de soude libre)

Le contrôle du pH et de la teneur en PO4 permet ainsi de s’affranchir des risques de corrosion


caustique
Le principe du traitement est la neutralisation de l’acidité ou la basicité présente en chaudière
(pollutions de l’eau alimentaire) en garantissant un pouvoir « tampon » à l'eau.
Différents produits à base de phosphates peuvent être employés, plus ou moins alcalins et plus
en moins de dispersants.

Le choix du produit se fait en fonction de la qualité de l’eau alimentaire et du taux de


concentration appliqué en chaudière.

3. Traitement aux phosphates

Une technique maintenant ancienne pour assurer un pH alcalin dans l'eau de chaudière consiste
en l'addition de phosphate trisodique (Na3PO4), éventuellement en mélange avec du phosphate
disodique (Na2HPO4) . Dans l'eau il est capable de libérer de la soude, provoquant
l'augmentation du pH.

Na3PO4 + H2O → Na2HPO4 + NaOH

Le principal avantage du traitement aux phosphates est effet tampon qui augmente la tolérance
aux intrusions d'impuretés pouvant affecter le pH de l'eau.

Un autre avantage de ce traitement est la réaction avec les sels de calcium, de magnésium et la
silice pour former des précipités non adhérents qui peuvent être aisément éliminés sous forme
de boues avec les purges:

10 Ca2+ + 6 PO43- + 2 OH- → 3 Ca3(PO4)2 Ca(OH)2 (hydroxyapatite de calcium)


3 Mg2+ + 2 SiO32- + 2 OH- + H2O → 2 MgSiO3. Mg(OH)2.H2O (serpentine)

Différentes stratégies de traitement utilisant les phosphates de soude sont proposées ; elles
visent à:

- maintenir un pH suffisant
- éviter une corrosion caustique due à un excès de soude localisé ou généralisé
- éviter la précipitation de phosphate sur les surfaces chaudes

Les paramètres à contrôler sont :


- teneur en phosphate
- pH
- ratio Na/PO4
- bilan entrées/sorties de phosphate

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