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1- Déchloration

Le chlore résiduel résultant de la préchloration peut attaque les membranes d’osmose


inverse et les détériore. Aussi procède-t-on à la déchloration.

Le produit chimique de réduction le plus couramment appliqué est le métabisulfite de


sodium (Na2S2O5). Lorsqu'il est introduit dans l'eau, il crée du bisulfite de sodium (NaHSO 3),
qui réduit l'acide hypochloreux en acide sulfurique (H2SO4), en acide chlorhydrique (HCl) et
en Sulfate de sodium (Na2SO4), qui n'ont pas d’effets sur la membrane.

Na2S2O5 + H2O → 2NaHSO3


2NaHSO3 + 2HClO → H2SO4 + 2HCl + Na2SO4

Le métabisulfite de sodium est généralement introduit dans l'eau d'alimentation


immédiatement après la filtration à cartouche du côté aspiration des pompes
d'alimentation haute pression du système OI.

Osmose
Mélangeur inverse

Un surdosage de bisulfite de sodium n'est pas recommandé pour deux raisons :

 Après avoir consommé du chlore et d'autres oxydants forts, ce composé réducteur


réagira avec l'oxygène naturellement présent dans l'eau et réduira sa teneur ;
 Le bisulfite de sodium pourrait servir de nourriture à certaines bactéries pouvant
être la cause de la formation du biofilm qui peut se développer sur les membranes
d'OI et qui cause leur encrassement biologique.

On peut procéder à la déchloration par filtration à travers un lit de charbon actif en grains
CAG.

2- Echangeur de pression

L’échangeur de pression permet de récupérer l’énergie de saumure avec un haut rendement


pouvant allant jusqu’au 98%,. Ce qui permet de réduire le coût énergétique de dessalement
de l’eau de mer par osmose inverse.
Le principe de base est de transmettre la pression de la saumure à la même quantité d'eau
de mer nouvelle entrante dans le circuit et ainsi de réduire la taille de la pompe haute
pression entraînant ainsi un gain important de puissance.

Echangeur de pression PX

https://www.youtube.com/watch?v=aTdC4vWW7WA
Cet échangeur contient un rotor cylindrique qui tourne à l’intérieur d’un manchon entre
deux couvercles. Le rotor est entrainé par écoulement de sorte qu’aucune puissance n’est
nécessaire pour le faire fonctionner.

Ce système tourne à une vitesse de 1200 tr/min, ainsi le temps de contact entre l’eau de
mer d’alimentation et le concentrât ne permet qu’un mélange minimal de ces deux derniers,
qui ne dépasse pas 3% de volume.

L’échangeur de pression comporte quatre conduites :

 Deux entrées (concentrât à haute pression et eau de mer filtrée à basse pression) ;
 Deux sorties (sortie alimentation à haute pression et concentrât à basse pression).

3- Post-traitement

Étant donné que le traitement en OI élimine la majeure partie de la dureté et de l'alcalinité


de l'eau de mer, le perméat revêt un caractère corrosif (Attaque de la tuyauterie du
système de distribution). En plus, il est pauvre en minéraux, et donc impropre à la
consommation humaine, pouvant causer des risques de maladies cardiovasculaires. Aussi,
L’usage dont fera l’objet le perméat (irrigation agricole, l'utilisation industrielle et l’eau
potable) est déterminant dans le choix de la qualité de l'eau produite par les usines de
dessalement.

Concernant l’eau potable, le post-traitement peut se réaliser en 3 étapes :

 Reminéralisation : La reminéralisation est une opération qui permet d’augmenter la


dureté et l’alcalinité de l’eau osmosée ;
 Ajustement du pH : Le pH de l’eau osmosée étant inférieur à la valeur exigée par les
normes de l’eau potable, son ajustement avant adduction est obligatoire ;
 Désinfection finale : bien que le procédé de dessalement retient tous les
microorganismes, il est nécessaire d’assurer une désinfection à la sortie de l’usine,
par l'ajout de produits chimiques à base de chlore, tels que le chlore gazeux et
l'hypochlorite de sodium ou de calcium.
Reminéralisation

Le manque d'alcalinité carbonatée ainsi que On appelle solution tampon, une


la faible teneur en calcium et magnésium solution dont le pH varie peu lorsque
(c.-à-d. très faible dureté) rendent l'eau l'on ajoute de faibles quantités d'acides
dessalée ayant un caractère acide, instable ou de bases. Elles peuvent être
fabriquées en utilisant un mélange
et sujette à 1) une variation du pH due à sa
équimolaire d'un acide faible et de sa
faible capacité tampon et à son 2) incapacité
base conjuguée.
à former des films de carbonate de calcium
sur les parois des tuyaux, ce qui la rend Exemple : CO3= & HCO3-
corrosif.

La reminéralisation de l'eau pour la protection contre la corrosion a 3 raisons :

 La protection des systèmes de distribution d'eau et de la tuyauterie et des


appareils domestiques des dommages causés par la corrosion (nécessité de
former un film protecteur).

 Le maintien de la qualité de l'eau dessalée en termes d'aspect esthétiques


(couleur et goût). Au fil du temps, pratiquement tous les systèmes de distribution
d'eau utilisant du métal accumulent des sédiments (dépôts), qui sont constitués
d'impuretés de l'eau de source ainsi que des précipités de fer et de manganèse
résultant de la corrosion à long terme des pipelines. Lorsque la qualité de l'eau du
système de distribution change de manière significative, les dépôts de pipeline
peuvent être libérés dans l’eau distribuée, épisodes d '«eau rouge» ou «eau
noire», ce qui rend l'esthétique finale déplaisante et dans certains cas dangereux à
boire.

Pour la reminéralisation de l’eau de mer dessalée, on a recours à souvent à 3 technologies


qui sont les plus utilisées :

 Les procédés qui sont basés sur l'addition directe de produits chimiques contenant
calcium (c.-à-d. hydroxyde de calcium/chaux) et magnésium (c.-à-d. chlorure de
magnésium et sulfate de magnésium).

 Processus où la reminéralisation est réalisée par mélange de l’eau dessalée avec


d'autres eaux douces à haute teneur en calcium et en magnésium.

 Processus où le magnésium et/ou le calcium sont ajoutés en dissolvant des minéraux


naturels tels que le calcaire (carbonate de calcium / calcite) et dolomite (carbonate de
calcium et de magnésium).

2.1.1.1. Reminéralisation par ajout direct de produits chimiques

Ajout de calcium :
La plupart des usines de dessalement d'eau de mer ajoutent généralement du calcium à
l’eau dessalée sous forme de chaux ou de calcite. Plus de 90% de ces usines utilisent une
alimentation séquentielle d'hydroxyde de calcium (chaux hydratée) et de dioxyde de
carbone pour fournir la dureté et l'alcalinité à l'eau produite nécessaires pour protéger le
système de distribution et plomberie domestique contre la corrosion.

2CO2 + Ca(OH)2 ↔ Ca(HCO3)2

Le produit à base de chaux utilisé pour la reminéralisation est généralement livré et stocké
au site de l'usine de dessalement en silos sous forme de chaux hydratée en poudre. D’autre
part, le dioxyde de carbone est généralement livré au site de l'usine de dessalement sous
forme liquide et est stocké sous pression dans des réservoirs de stockage métalliques.

La chaux peut ne pas se dissoudre facilement et peut ajouter une turbidité résiduelle de 0,05
à 0,5 NTU (ou supérieur) à l'eau traitée, ce qui est un inconvénient de ce type de processus.
Pour y remédier, on peut introduire de l’acide sulfurique ou carbonique pour permettre
l’amélioration de la solubilité de la chaux. Ainsi, on utilise une chambre de contact à la chaux
qui crée des conditions très turbulentes et assure le contact de plus de 10 min.

2.1.1.2. Reminéralisation par mélange des eaux dessalées et les eaux de sources

L'eau de mer prétraitée, apportant des minéraux dont le calcium et le magnésium, est
ajoutée à l'eau dessalée. Cette pratique est fréquemment utilisée pour les usines d'osmose
inverse et n'est acceptable que lorsque la source d'eau est de haute qualité et est prétraitée
de manière appropriée (lorsque le mélange satisfait à toutes les normes de qualité de l'eau
applicables). Lorsque l’eau dessalée et l’eau de mer prétraitée sont mélangées, la quantité
d’eau de mer est limitée à 1% en raison de goût et d'autres considérations de qualité.

Osmose
inverse

Apport des sels de l’eau prétraitée

2.1.1.3. Reminéralisation par dissolution de minéraux dans l'eau dessalée

Addition de calcium : contacteurs de calcaire (calcite) :

Le calcaire est un minéral naturel à base de calcite (carbonate de calcium). Sa dissolution


génère du calcium qui réagit avec le dioxyde de carbone selon la réaction chimique
suivante :

CO2 + CaCO3 + H2O ↔ Ca(HCO3)2

Il existe aussi une alternative à l'utilisation directe de dioxyde de carbone, où ce dernier est
produit par action de l'acide sulfurique, qui crée du dioxyde de carbone nécessaire à la
formation de l'alcalinité du bicarbonate, suivant les réactions chimiques décrites ci-dessous :
CaCO3 + H2SO4 ↔ CaSO4 + H2O + CO2

CaCO3 + CO2 + H2O ↔ Ca(HCO3)2

Ajustement de pH

Les traitements de correction de pH, consistent à ajuster le pH d’une eau à une valeur
définie en adoptant plusieurs processus tels que : la neutralisation, l’acidification, la
correction de l’équilibre calco-carbonique…. L’une des raisons d’ajustement du pH est la
protection des canalisations de distribution, qui peut être assurée :

 soit contre la corrosion, par un traitement à base d’inhibiteurs de corrosion ;


 soit contre l’entartrage, dû à un excès de sels tel que le carbonate de calcium, par un
conditionnement chimique de l’eau.

Ce comportement de dissolution ou de précipitation est déterminé à travers le titre


hydrotimétrique (TH) exprimé en degré Français (°F), ou dureté de l'eau.

Ce titre hydrotimétrique est l’indicateur de la minéralisation de l’eau, qui est due


uniquement aux ions Ca2+ et Mg2+ (Complexométrie à l’EDTA).

À titre d’exemple, une eau ayant un TH < 5 °F sera dite « douce », elle est dure lorsque le TH
est compris entre 15 à 20 °F. Le tableau suivant présente la correspondance entre la
fourchette des TH et la qualité de l’eau.

1 et 5°F eau très douce


5 et 12°F eau de faible dureté
12 et 25°F eau de dureté moyenne
25 et 50°F eau très dure
TH peut aller jusqu'à 150°F eau de dureté très élevée

Conversion en °F : 40,08 : masse de Ca2+


2 : valence du cation Ca2+

1°F = 4 mg/l de calcium ou 2,4 mg/l de magnésium

Quel est l’équivalent de 1°F en mg/l de CaCO3 ?

MM : C =12 ; O = 16 ; Ca = 40

Les eaux douces sont corrosives vis-à-vis des matériaux. Quant aux eaux dures, elles seront
entartrantes.
2.1.1.4. Eaux agressives/eaux incrustantes

L’eau de mer contient des ions calcium et des ions bicarbonates (HCO 3-), la concentration de
ces ions à l’état dissous est régie par la réaction d’équilibre chimique suivante :

Ca(HCO3)2 ↔ CaCO3 + CO2 + H2O

CO2 (g) ↔ CO2 (l) ↔ H2CO3


(acide faible)

H2CO3 (acide faible) ↔ H+ + HCO3-

Cette équilibre est régi par le CO2 qui influe par ailleurs sur le pH. Pour une
minéralisation donnée (eau donnée), il existe une valeur du pH qui correspond à
l’équilibre entre cette eau et le carbonate de calcium : on appelle cette valeur le pH
d’équilibre ou pH de Langelier ou pH de « saturation », intitulé « pHs » (la teneur en
CO2 correspondante s’appelle « CO2 équilibrant ».

La quantité « CO2 équilibrant » doit accompagner les ions hydrogénocarbonate dans


l’eau pour qu’ils restent stables et solubles.

Ce pH n’est pas nécessairement le pH 7 de la neutralité, puisque d’autres ions que les


ions H+ et OH– influencent le caractère de l’eau.

pH de neutralité Equilibre molaire entre H+ et OH–


pH de saturation Equilibre permettant la stabilité des HCO3-
pH de neutralité & pH de saturation ne sont pas nécessairement identiques

Pour une température donnée, la quantité de CO2 nécessaire augmente lorsque la


concentration en hydrogénocarbonate augmente.

Ca(HCO3)2 ↔ CaCO3 + CO2 + H2O

De même, pour une concentration donnée en hydrogénocarbonate, la quantité de


CO2 nécessaire augmente lorsque la température s’élève, et diminue lorsque la
température s’abaisse.

On peut donc « classer » les eaux en fonction de la valeur de leur pH vis-à-vis de pHs,
d’où établir l’indice de LANGELIER :

𝐼 = 𝑝𝐻𝑟é𝑒𝑙 − 𝑝𝐻𝑠
 si pHréel > pHS, (I positif) les eaux auront tendance à déposer du CaCO3, elles sont
dites entartrantes ;
 si pHréel = pHs, les eaux sont saturées (en équilibre) en CaCO3. Il n’y a ni dépôt ni
dissolution de CaCO3 ;
 si pHréel < pHS, (I négatif) elles auront tendance à dissoudre du CaCO3, elles sont
dites agressives.

2.1.1.4.1. Répartition du CO2 dans l’eau

a) Dans une eau à l’équilibre

Ca(HCO3)2 ↔ CaCO3 + CO2 + H2O

b) Eau agressive

Dans le cas d’une eau agressive, il


y a un excèdent de CO2 dissous
(CO2 libre, milieu acide) par
rapport à la quantité de CO2
équilibrant.

Par conséquent, le pH de l’eau est


inférieur au pH d’équilibre. Une
partie du CO2 excédentaire
pouvant dissoudre du calcaire est
appelée CO2 agressif. L’autre
fraction, servant à équilibrer HCO3-
qui se forment lors de cette
dissolution du calcaire, est
appelée CO2 équilibrant potentiel.

Ca(HCO3)2 ↔ CaCO3 + CO2 + H2O


CO2
c) Eau entartrante

Dans le cas d’une eau entartrante, tout le CO2 libre se trouve uniquement sous sa forme
équilibrante mais en quantité insuffisante, puisque CaCO3 se forme. En revanche, cette eau
contient une grande quantité de CO2 semi-combiné (hydrogénocarbonate).

Ca(HCO3)2 ↔ CaCO3 + CO2 + H2O


CO2 (défaut de gaz carbonique)

Zone d’agressivité Zone d’équilibre Zone d’entartrage


pHréel < pHS pHréel = pHS pHréel > pHS

Désinfection finale

La désinfection finale ou post désinfection est une opération nécessaire, même si le procédé
de dessalement élimine plus de 99,99 % des agents pathogènes et autres micro-organismes
indésirables contenus dans les eaux brutes. Elle est réalisée en général par le chlore gazeux.

La dose de chlore, typique et qui fournit une désinfection adéquate dépend de deux facteurs
clés : la température de l'eau dessalée et le temps de contact. L’ONEP préconise une dose de
1 à 2 mg/l de chlore avec un temps de contact (eau filtrée avec la solution chlorée) de l’ordre
de 30 minutes pour avoir une quantité résiduelle de chlore libre qui excède 0.5 mg/l.
solide

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