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DECANTATION AVEC RÉACTIF CHIMIQUES

Objet de l’emploi des réactifs :


L’emploi de réactifs de coagulation a été préconisé pour mieux agglomérer
les particules à séparer, les alourdir et favoriser ainsi leur séparation par
décantation, de façon à améliorer des performances qui seraient insuffisantes en
raison d’une erreur de conception ou encore en raison d’une augmentation du
débit à traiter au-delà de la capacité normale prévue pour l’ouvrage à l’origine.
Cette approche est maintenant abandonnée; tout au contraire les vitesses de
surverse dans le cas de certains réactifs ont fixées à des valeurs inférieures à
celle de la décantation sans coagulants adjuvants.
Par la mise en oeuvre de réactifs on recherche pourtant une meilleure
séparation des matières non décantables naturellement.
Cet aspect est devenu le motif principal dans le cas où on vise l’élimination
de corps particuliers tels que le phosphore ou l’ammoniaque.
Enfin dans certains projets récents le traitement chimique au niveau du
traitement primaire se propose de remplacer le traitement biologique
secondaire.
En résumé les coagulants améliorent les performances d’abattement de la
pollution comparé à ce qui est obtenu par une simple décantation sommaire
traditionnelle.
L’application de réactifs à l’effluent brut est également proposée en liaison
avec certaines méthodes de traitement des boues nécessitant l’emploi de
produits chimiques, qui dans ce cas peuvent participer d’abord à l’épuration des
eaux usées et ensuite jouer un rôle dans le conditionnement des boues produites.
LE TRAITEMENT DES EAUX
ELOCULATION -DÉCANTATION
PRINCIPE :
Afin de rassembler les particules en suspension et d’accélérer leur chute, on
ajoute à l’eau à traiter des coagulants et des floculants. Par réaction ou par
décomposition, les coagulants forment des précipités qui emprisonnent et
absorbent les particules et les grosses molécules organiques. Les floculants
apportent des qualités supplémentaires telles qu’une plus grande cohésion du
foc et une meilleur vitesse de sédimentation, ce qui permet d’utiliser au
maximum la capacité des installations.

RÉACTIFS
 Coagulants
Les coagulants les plus usuels sont
Le chlorure ferrique utilisé sous forme anhydre ou en solution à 35 % environ
de FeC13 qui donne un précipité d’hydroxyde ferrique.
Les réactions qui ont lieu dans l’eau naturelle brute ou additionnée de chaux
sont :
2 FeCl3 + 3 Ca(HCO3)2 2Fe(OH)a + 3 CaCI2 + 6 C02
2 FeC13 + 3 Ca(OH)2 Fe(OH)3 + 3 CaCI2
On utilise parfois comme sel de fer le sulfate ferrique ou le sulfate ferreux, ce
dernier sel étant souvent un produit industriel résiduaire :
le sulfate d’aluminium employé sous forme hydratée; il est actif dans la zone de
pH 5,5 à 8 par précipitation d’hydroxyde d’aluminium. Le mode d’action est le
suivant :
Al2(SO4)3 + Ca(HCO3)2 2 Al(OH)3 + 3 CaSO4 + 6 CO2
Al2(S04)3 + Ca(OH)2 2 Al(OH)3 +3 CaSO4
les sulfates basiques d’aluminium dont l’emploi correspond en fait à celui du
mélange sulfate-aluminate connu depuis longtemps;
l’aluminate de sodium, préféré au sulfate d’aluminium lorsque l’eau à traiter est
acide ;
les hydroxychlorures d’aluminium [41] introduits récemment sur le marché;
la silice activée, obtenue par action préalable d’acide sulfurique ou de chlore sur
une solution de silicate de sodium dans des conditions telles qu’on obtienne un
sol. Ce sol est injecté dans le décanteur où la silice précipite sous forme
floconneuse.
 Floculants
Les floculants les plus usuels appartiennent à trois types
les polymères non ioniques, qui sont généralement des polya-crylamides de
masse moléculaire très élevée (plus de 10 millions);

3.3.2.Les réactifs utilisés - Les boues produites


On peut séparer les réactifs de coagulation proprement dits et les adjuvants :
Réactifs de coagulation - Réactions stochiométriques Sels de fer
Chlorure ferrique
FeCI3+(CO3H)2 Ca Fe(OH)3+Cl2Ca
Sulfate ferrique
(SO4)3Fe2+(CO3H)2Ca Fe(OH)s+SO4Ca
Sulfate de fer chloré
H2O+SO4Fe+C12 (SO4)3Fe2+HCI Fe(OH)3
Sels d’alumine
(SO4)3Al2+(CO3H)2Ca 3SO4Ca + Al(OH)3+6 CO2
Polychlorure d’alumine (WA C ou PA C)
AlnOHmCl3n-m H n0,5 n+ OH2,5n, nH2O
Chaux
Ca(OH)2+Ca(HCO3)2 2CO3Ca+2 H20
2 Ca(OH)2+Mg(HCO3)2 Mg OH2+2 CO3Ca+2 H20
5 Ca(OH)2+3 PO443 Ca5(OH) (P04)3+9 OH-

Dans la réalité les réactions en cour s sont plus nombreuses et plus complexes.
Néanmoins l’ingénieur peut se contenter pour une appréciation suffisante des
processus en cours des réactions indiquées ci-dessus.

Dispositions spécifiques à la décantation coagulée :


L’emploi de coagulants en dehors des ouvrages de stockage, de manu-
tention et de dosage, implique la mise en place
- d’un dispositif de brassage énergique de l’eau usée au point d’introduction des
réactifs (flash mixing), le brassage est obtenu dans les meil.
- les polyélectrolytes anioniques qui sont, entre autres, des copolymères
acrylate-acrylamide de masses moléculaires comprises entre 2 et 10 millions
- les polyélectrolytes cationiques du type polyéthylèneimine ou chlorhydrate de
polyvinylammonium. Leur groupement actif est un radical ammonium
quaternaire. Les masses moléculaires sont inférieures à i million.

Appareillage :
Il existe une grande variété de floculateurs décanteurs, statiques ou
accélérés. Ils peuvent être cylindriques, cylindro-coniques, parallélépipédiques,
avec raclage au fond.
Les décanteurs accélérés peuvent être à circulation de boues, à lits de boues, etc.
Mise en Œuvre :
L’emploi des coagulants et des floculants a fait ces dernières années
l’objet de nombreuses études, aussi bien dans le domaine de la préparation des
eaux que dans celui du traitement des eaux résiduaires. Citons en particulier
Colin [42], Boeglin [43], Reuter [44]. Tous les produits ne sont pas autorisés
pour la préparation d’eaux potables ; certains d’entre eux, les polyacrylamides
par exemple autorisés en Grande Bretagne [45] ne le sont pas encore eu .‘rance.
Le choix des produits est fonction de la nature des impuretés à éliminer et de
leur charge électrique définie par le potentiel zéta. Seule l’expérimentation en
laboratoire permet de déterminer la nature du ou des produits à utiliser, et les
doses d’emploi.
Les coagulants sont utilisés à des doses de 5 à 100 g, de solutions
concentrées ou de produits commerciaux, par mètre cube d’eau à traiter. Les
floculants sont le plus souvent employés à des doses inférieures à i gramme par
mètre cube d’eau.
Le mélange des réactifs avec les eaux à traiter présente une grande
importance.
Le contrôle se fait par la détermination des matières en suspension ou de la
turbidité de l’eau traitée.
AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS, POLLUTION APPORTÉE
La floculation-décantation conduit généralement à une eau d’excellente
qualité. Elle est souvent associée à un autre traitement, décarbonatation à la
chaux par exemple. Elle donne un volume important de boues dont
l’évacuation pose souvent des problèmes.
leures conditions par une turbine de rotation rapide, le temps de séjour
dans la chambre de brassage peut être très court (1 à 2 min) ; à défaut
d’un tel dispositif les réactifs peuvent être introduits au droit d’un déversoir,
d’un ressaut hydraulique (seuil venturi) ou encore en amont des pompes
3
alimentaires. La puissance à prévoir est de l’ordre de i à 2 kW/m /s
- d’une zone de floculation ménageant une agitation modérée pendant
un temps suffisant, permettant la formation de gros flocons sédimentant
aisément après agglomération et adsorption des matières en suspension et
dissoutes. La durée de floculation doit être déterminée par l’expérience, elle est
plus courte pour la chaux que pour les coagulants à base
d’alumine de fer (5 à 10 min pour la chaux, 30 min et plus pour les autres).
L’agitation conduisant à la formation de flocons doit être modérée, elle
peut être obtenue par insufflation d’air ou au moyen d’agitateurs à pales
dont la vitesse de déplacement périphérique ne doit pas dépasser 0,18 m/s.
Dans certains décanteurs la chambre de floculation est intégrée dans l’ouvrage
dans la partie axiale.

Recommandations concernant la décantation primaire chimique -


Performances possibles :
 Il est prudent de prévoir des temps de séjour (débit/volume de la
chambre) dans la chambre de floculation deux fois supérieurs à ceux
déterminés au laboratoire par jar-test.
 Cependant quand un des objectifs visés est l’élimination du phosphore
(voir plus bas traitements complémentaires) les durées de floculation
doivent être limitées à ce qui est nécessaire à l’obtention de flocons
moyens dont la surface totale est supérieure à celle des flocons très gros
sédimentant mieux mais adsorbant moins de phosphore.
 Avec la chaux, le pH ne doit pas dépasser 9,5 à 10 lorsqu’un traitement
secondaire biologique est alimenté par l’effluent décanté (dans le cas de
traitements dits «physico-chimiques» sans traitement biologique, le pH
peut être porté jusqu’à il et même plus).
 Les réactifs doivent être introduits après le dégrillage et le dessablage, un
dispositif d’écumage du décanteur doit être prévu, même si un ouvrage
séparé prévu à Cet effet existe en amont.
 Des points d’introduction d’adjuvant doivent être ménagés au droit du
point d’introduction des coagulants et en plusieurs points en aval.
L’emploi de coagulants pour améliorer les performances hydrauliques d’un
ouvrage surchargé n’est qu’un pis aller, au contraire dans le cas des coagulants
à base d’alumine ou fer les vitesses maximales ne doivent pas dépasser celles
admises pour la décantation non coagulée.
- 1,2 m/h par rapport au débit moyen de temps sec
- 2,0 m/h par rapport au débit max. de temps sec;
- 2,4 m/h par rapport au débit max. de temps humide.
Dans le cas de l’emploi de la chaux qui fournit des précipités cristallins plus
lourds on peut majorer ces vitesses de 40 %.
Par contre l’emploi de coagulants dont la nature et le dosage ont été choisis
expérimentalement permet d’améliorer très sensiblement les abattements
indiqués au tableau 12 et conduire aux résultats donnés dans le tableau ci-après

TABLEAU 13. % abattement traitement chimique primaire


Vitesse Q/S (m/h) DBO5 PMS
Avec coagulants Avec chaux (%) (%)
0,75 1,2 60 98
1 1,6 55 95
1,25 2,0 51 91
1,5 2,4 47 88
1,75 2,8 44 85
2 3 41 82
2,25 - 38 79
Partie pratique :
Le But :
Le but de ce travail est de coaguler puis floculer les MES et colloïdes d’une
suspension quelconque à l’aide d’un coagulant spécifique

Mode opératoire et résultats


Tout d’abord , on prend bacs, on en met dans chacun 1litre d’eau usée par
exemple ,eau de lessive ) . On mesure ensuite le pH ainsi que la turbidité de
chaque eau contenue dans le bac. ’ On y ajoute des sulfates d‘aluminium de
quantités 0 mg respectivement, avec une agitation pendant l5mn ;
Après les l5mn d’agitation passées , on ajoute encore une quantité de chaux aux
échantillons et on agite pendant 5mn . On mesure de nouveau le pH et la
turbidité.
Tableau 2 :
Mesure de la turbidité , du pH après l’ajout de Al2(SO4)3

C 0 20 40 70 80
pH - 4.895 4.9 4.89 4.895
Tu 13.63 11.4 65.1 71.5 80.0

100
80
60
tu

40
20
0
0 20 40 60 80 100
c
Contrôle visuel :
On remarque que pour les 04 échantillon la couleur est jaune ; mais elle est plus
claire dans le 1er floc (20mg) les 04 différentes concentration vont influencer le
pH.
Prendre le pH diminue il faut ajouter la chaux pour le neutraliser.
La précipitation dans le 1er floc est plus importante par rapport au autre floc.

Conclusion :
Les impuretés sont classées selon leur taille : matières dissoutes, matières
colloïdales et matières en suspension.
La turbidité est conditionnée par les M.E.S en priorité, puis par les colloïdes
(surtout responsables de la couleur).
Ainsi, l’étape de clarification correspond à l’élimination des M.E.S. et des
colloïdes.
La décantation des M.E.S. est rapide <durée inférieure à 2 min). Mais les
colloïdes sont des molécules ayant une forte surface spécifique (grande surface
pour un petit volume) et donc ne décantent pas spontanément. De plus, ces
particules portent des charges négatives sur leur surface elles ont tendance à se
repousser.
La coagulation consiste donc à déstabiliser les colloïdes en diminuant les forces
de répulsion électrostatique on neutralise les charges négatives en ajoutant un
réactif de charge positive ou coagulant.
L’agglomération des colloïdes devient aisée et forme des flocs . Le coagulant
doit être introduit dans un milieu très agité pour bien le fixer sur les colloïdes.
La floculation consiste donc à alourdir les flocs déjà formés par coagulation.
Un autre réactif, ou floculant, est. injecté pour former des “ ponts “ entre les
flocs. Le floculant est on général un polymère d’origine naturelle, minérale
(silice activée) ou organique (alginates ou amidon) . Cette étape se place donc
après la coagulation, et nécessite un milieu où l’agitation est très faible pour ne
pas casser les flocs, les forces d’attraction étant très faibles.

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