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Manuscript_4941fd6fcf647aba9f25ca49387e27d7 Summary à venir © 2021 Keywords à venir La
vitamine C est une vitamine hydrosoluble qui existe sous forme réduite – l’acide ascorbique, qui se
présente sous l’aspect d’une poudre cristalline très soluble dans l’eau – et sous forme oxydée –
l’acide déhydroascorbique –, ce qui permet la libération d’électrons et explique son intervention
dans divers mécanismes d’oxydoréduction. Les deux formes sont en équilibre avec une forme
intermédiaire, instable, le radical ascorbyle. La vitamine C est la plus fragile de toutes les vitamines.
Elle est facilement oxydée au contact de l’eau, de l’air et de la lumière. La cuisson des aliments la
détruit progressivement. Il faut donc privilégier une cuisson courte et à basse température pour la
conserver. En outre, à température ambiante, la moitié de la teneur en vitamine C d’un aliment peut
être perdue en vingt-quatre heures. Les modes de stockage doivent donc aussi être adaptés [1].
Encadré flottant Rappels généraux sur les vitamines Les vitamines, bien qu’elles n’aient aucune
valeur énergétique, entrent en jeu dans de nombreux processus physiologiques. À l’exception des
vitamines D et K, notre organisme est incapable de les fabriquer. De ce fait, l’alimentation joue un
rôle primordial. Il existe deux grands types de vitamines : • les vitamines liposolubles (A, D, E, K) sont
stockées au niveau du tissu adipeux (D, E) et en quantité importante dans le foie (A) ; elles peuvent
donc s’accumuler dans l’organisme et entraîner un risque potentiel en cas de surdosage ; • les
vitamines hydrosolubles des groupes B (B1, B2, B3 ou PP, B5, B6, B8, B9 et B12) et C peuvent être
stockées, mais les risques de surdosage sont moindres car elles sont éliminées dans les urines. T1
Sources de vitamine C TEG1 L’homme ne synthétise pas et ne stocke pas la vitamine C, il doit donc se
la procurer dans l’alimentation [2]. Les légumes et les fruits frais (surtout les agrumes) nous
permettent de couvrir 69 à 73 % de nos besoins [3]. Les abats (foie, rognons), les viandes, les
poissons et les laitages en fournissent également. TEG1 Grâce aux recommandations alimentaires
actuelles (cinq fruits et légumes par jour), la carence et le scorbut sont facilement évitables. Pour
connaître la teneur des aliments en vitamine C, il convient de consulter la table de composition
nutritionnelle des aliments Ciqual [4]. T1 Besoins en vitamine C TEG1 Les apports recommandés en
vitamine C sont de l’ordre de 110 mg/jour, pour les hommes comme pour les femmes [1,5]. Les
besoins sont accrus dans certaines situations pathologiques (fracture, infections, traitement
anticancéreux) ou de vie (activité physique intense, stress, consommation excessive d’alcool,
tabagisme). TEG1 La concentration plasmatique optimale de vitamine C a été estimée par les études
épidémiologiques à 60 µmol/L chez le jeune adulte [1]. Elle permet d’atteindre le pouvoir
antioxydant maximal nécessaire à la protection vis-à-vis des risques de maladies cardiovasculaires et
neurodégénératives, de cancers et de cataracte. T1 Carences en vitamine C TEG1 Une carence
importante en vitamine C peut provoquer une maladie, rare aujourd’hui, le scorbut, qui se manifeste
par des œdèmes, des hémorragies et peut entraîner la mort si elle dure plusieurs mois. TEG1 Les
situations de carence modérée, encore fréquentes, sont responsables principalement de perte
d’appétit, d’amaigrissement et de fatigue. C’est dans la tranche d’âge des plus de 65 ansle risque de
déficit est le plus notable [6]. T1 Devenir dans l’organisme TEG1 L’absorption de la vitamine C se
réalise au niveau de l’iléon proximal par un système de transport actif. Cette limite de la capacité
d’absorption intestinale constitue une barrière contre le risque d’hypervitaminose. La vitamine C
diffuse ensuite dans le sang, puis se répartit de façon inégale dans les tissus. TEG1 Elle est ensuite
éliminée, principalement dans les urines, sous forme inchangée et sous forme de métabolites. Ce
mode d’élimination est un facteur supplémentaire de protection contre l’hypervitaminose. T1
Principales actions dans l’organisme La vitamine C est un donneur d’hydrogène qui intervient dans
diverses réactions métaboliques de l’organisme (encadré 1). Son mécanisme d’action reste encore
mal compris dans certaines de ces réactions. T2 Les réactions d’hydroxylation Les réactions
d’hydroxylation sont impliquées dans : • la synthèse du collagène (protéine constitutive des fibres du
tissu conjonctif) qui participe à la formation, mais surtout à la réparation des structures riches en
tissu conjonctif (os, cartilage, ligaments, vaisseaux sanguins) ; • la synthèse des catécholamines
(dopamine, noradrénaline, adrénaline), neurotransmetteurs importants ; • la synthèse de la
carnitine, qui joue un rôle important dans la contraction musculaire au cours de l’effort prolongé en
favorisant l’entrée d’acides gras dans la mitochondrie ; • le catabolisme de la phénylalanine et de la
tyrosine ; • la transformation du cholestérol en acides biliaires ; • la dégradation de substances
exogènes (polluants, médicaments). T2 La neutralisation des radicaux libres oxygénés La vitamine C
assure une protection contre les agents oxydants toxiques pour la cellule. Cette action est plus
grande à faible concentration. Par ailleurs, elle préserve la vitamine E tissulaire de l’oxydation. La
vitamine C est l’un des quatre antioxydants de l’alimentation, avec la vitamine E, le bêtacarotène et
le sélénium. T2 L’inhibition de la formation des nitrosamines Les composés formés au cours du
métabolisme de certains acides aminés en présence de nitrites alimentaires (viande fumée, petits
légumes macérés dans du vinaigre, etc.) sont susceptibles de provoquer des cancers de l’estomac.
Chez les sujets sains, les nitrosamines sont présentes en très faible quantité, alors qu’elles se forment
de façon importante en cas d’achlorhydrie1 . T2 Le métabolisme de l’histamine et du fer La vitamine
C entraîne une diminution de la sensibilité de l’organisme à l’histamine. Par ailleurs, elle favorise
l’absorption du fer alimentaire et joue un rôle dans sa mobilisation d’un compartiment vers l’autre.
En cas de carence, c’est l’absorption du fer qui se trouve diminuée, ce qui explique l’existence de
l’anémie. T2 Les réactions immunologiques La vitamine C augmente la mobilité des polynucléaires
neutrophiles et la transformation des lymphocytes. T1 Absence de toxicité TEG1 À des doses
quotidiennes inférieures à 1 g, la vitamine C n’entraîne pratiquement jamais d’effets indésirables.
Lors de l’administration de fortes doses, des effets délétères peuvent survenir : agitation, insomnie
(la prendre le matin), diarrhée, augmentation modérée de l’élimination urinaire d’acide oxalique
chez les patients présentant une hyperoxalurie primaire, hémolyse chez des sujets déficients en
glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD). TEG1 De très rares cas de réactions allergiques ont été
signalés. TEG1 Il faut déconseiller la prise répétée de vitamine C en cas de surcharge en fer car elle
augmente son absorption et pourrait interagir avec le fer “libre”, puis entraîner des manifestations
toxiques. TEG1 L’hypervitaminose C n’existe pas, les excès étant éliminés dans les urines et les selles.
T1 Contre-indications et précautions TEG1 Les lithiases rénales oxalo-calciques (calculs des voies
urinaires) sont une contreindication à la prise de vitamine C à des doses supérieures à 1 g/jour. TEG1
Les patients souffrant de troubles du métabolisme du fer, prédisposés à la formation de lithiases
urinaires ou rénales et chez les sujets déficients en G6PD. TEG1 À des doses supérieures à 2 g/jour,
l’acide ascorbique peut interférer avec certains tests biologiques : dosages de la créatinine et du
glucose sanguins et urinaires (contrôle du diabète par bandelette à la glucose-oxydase). T1 Conseil
officinal La dose quotidienne nécessaire en vitamine C est d’environ 1 mg par kg de poids corporel.
Une alimentation équilibrée, avec fruits et légumes frais en abondance, ainsi qu’une hygiène de vie
saine, et notamment une consommation d’alcool modérée, préviennent toute carence. Certaines
situations, rencontrées à l’officine, peuvent conduire à conseiller une supplémentation. TEG1 En cas
de carence modérée due, par exemple, à une alimentation déséquilibrée et excessive, l’adoption de
meilleures habitudes alimentaires et la consommation régulière de jus de fruits frais (jus d’orange)
doivent être recommandées. Une supplémentation n’est pas forcément utile. TEG1 Une
supplémentation peut être conseillée en tant que traitement d’appoint de l’asthénie fonctionnelle ou
dans les états de fatigue passagers de l’adulte (à partir de 15 ans), par exemple après une affection
grippale. Dans ce cas, il convient de prendre un comprimé de vitamine C dosé à 500, voire 1 000 mg
pendant un mois, le matin de préférence. TEG1 L’administration de compléments alimentaires
vitaminés à faible teneur en vitamine C (aux environs de 70 mg/jour) peut être recommandée dans
certaines situations – âge avancé, grossesse (encadré 2), allaitement, période postopératoire, activité
physique intense – ou dans un but préventif, pour renforcer les défenses immunitaires. Il n’est pas
nécessaire d’ingérer de trop grandes doses à la fois, car l’absorption intestinale de la vitamine C est
limitée ; ce qui ne peut pas être absorbé au niveau intestinal est éliminé. TEG1 Les personnes
souffrant de graves carences en vitamine C doivent consulter un médecin. Il prescrira de l’acide
ascorbique à fortes doses par voie orale ou intraveineuse si nécessaire. Bien évidemment, une
alimentation équilibrée riche en fruits et en légumes s’impose. Les symptômes concomitants, tels
que fièvre, douleur et diarrhée, ainsi que la maladie de fond doivent être traités de manière
conforme. T1 Conclusion La vitamine C est commercialisée soit seule, soit associée à d’autres
vitamines (préparations polyvitaminées) ou à d’autres principes actifs, sous différentes formes
galéniques : comprimés, gélules, sachets, ampoules buvables, ampoules injectables, collyres.
Certaines présentations orales sont disponibles avec ou sans sucre. Même si cette vitamine fait
souvent l’objet d’une automédication, le conseil officinal est primordial pour en sécuriser l’usage.

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